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Greg Pizzoli

Extraits

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XIXe siècle

Cigognes

Le 10 mai 1871, le traité de Francfort ampute la France de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Par conséquent, les personnages de cette histoire sont contraints d'affronter un choix douloureux, soit émigrer pour rester français, soit rester en optant pour la nationalité allemande. C'est ainsi que la famille Bruche s'installe dans les Vosges, tandis que le médecin Honoré Taller reste à Kaysersberg, ne pouvant se résoudre à abandonner ses patients. En revanche, la ligne bleue des montagnes vosgiennes devenue frontière ne parviendra jamais à dissoudre l'amitié entre la famille Bruche et le docteur Taller. Humaniste, indépendant, libre-penseur, anticonformiste, Honoré va sans cesse tisser des liens entre les Vosges et l'Alsace afin d'atténuer le cruel dilemme de ses compatriotes, tiraillés entre deux langues, deux cultures, deux pays. Sur toile de fond historique, au milieu de paysages grandioses, le lecteur va rencontrer, au gré des pérégrinations de ce médecin généreux et intrépide, divers personnages, aussi attachants qu'extravagants. Voyageur infatigable, Honoré Taller finira sa course en réalisant son voeu le plus cher, celui de suivre, d'un continent à un autre, la migration de ses chères cigognes. Après des études de lettres classiques à l'université de Nancy, Roseline Pagny-Leclerc s'est tournée vers des études de droit qui lui ont permis de faire toute sa carrière dans la police nationale. Aujourd'hui commissaire divisionnaire honoraire, tout en participant régulièrement à des séminaires de victimologie et de criminologie à Paris, elle renoue avec ses premières amours, l'histoire, la littérature et l'écriture. L'attachement à ses Vosges natales lui a inspiré ce premier roman sur toile de fond historique.

07/2021

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Milieux naturels

Galapagos, l'empreinte de la nature

" Quelques ombres brunes apparaissent dans l'eau, le long de la plage. Ce sont les tortues marines qui attendent la tombée de la nuit pour venir se reposer. En face, au large, un monticule rocheux semble se mouvoir et prend justement la forme d'une immense tortue marine sortant de l'eau. A cet instant, le ciel bleu se couvre de nuages gris clair, le sable se pare d'une teinte rosée, la plage se drape de multiples reflets chatoyants, au gré du flux et du reflux, et la lumière devient féérique. L'atmosphère de fin de journée imprègne les lieux, et, alors que les animaux semblent se détendre, le temps est comme suspendu. Lorsque nous quittons l'île, l'orange du couchant embrase le paysage et la mer accueille deux arcs-en-ciel... " L'archipel des Galápagos est constitué de 127 îles, îlots et rochers, mais seuls 19 sont de grande taille. C'est une province de l'Equateur depuis 1832, située dans l'est de l'océan Pacifique, à la latitude de l'équateur avec Puerto Baquerizo Moreno pour capitale. L'île Isabela, la plus vaste, se trouve à quelque 1100 km à l'ouest des côtes. Une distance de 929 km sépare le continent de la plus orientale des îles, San Cristóbal. Une quarantaine de ces îles sont volcaniques. L'archipel accueille le parc national des Galápagos et la réserve marine hors du commun qui constituent un site du patrimoine mondial de l'Unesco. C'est là, en partie, que Charles Darwin a pu valider ses premières conclusions de sa théorie de l'évolution. La photographe Valérie Vo Ha, par ces phénoménales images d'un autre temps - et toujours le nôtre - nous emporte dans une dimension supérieure. celle où la nature est laissée à elle-même, avec ses splendeurs.

05/2022

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Récits de voyage

Reine a borneo

"Je fus surprise de voir la porte s'ouvrir et le rajah entrer dans la pièce. Il s'installa sur une chaise, près de moi, et posa sur les touches du piano un petit morceau de papier sale, griffonné au crayon. - Lisez ça ! , me dit-il. Je le regardai, surprise, pris le papier et découvris ces mots : "Si humblement, le roi vous demandait d'être sa reine, diriez-vous non ? " En les lisant, j'éclatais de rire, car je pensais que c'était une plaisanterie destinée à me distraire. - Ne riez pas, ordonna-t-il, mécontent, je suis on ne peut plus sincère..." Ainsi démarre la folle aventure d'une jeune fille de vingt et un ans, britannique née en France, que rien ne prédestinait à tenir un tel rôle en Malaisie. Margaret Brooke (1849-1936) raconte sans fards la vie qu'elle mène au Sarawak au temps des s rajahs blancs" et des Dayaks coupeurs de tête. Faisant fi de beaucoup des convenances de son époque victorienne, elle se lie davantage avec ses "amies malaises", qui lui apportent sérénité, curiosité et joie de vivre, plutôt qu'avec la "bonne société" présente sur place. Son récit, Good morning and good night (1934), traduit par Michelle Deperrois-Fayet et Christine Ribardière, est le portrait d'une femme libre, capable de passer des splendeurs d'un pays a exotique a aux fastes de la cour de Londres au gré de l'alternance de ses séjours, et de nourrir ses amitiés avec simplicité auprès de gens humbles comme avec des grands intellectuels tels que Henry James ou Pierre Loti. Tous ses malheurs personnels, avec notamment la perte de ses enfants, n'entament pas un solide appétit de vivre pour profiter à plein de son histoire, dont Main Quella-Villéger retrace les grandes lignes dans une postface circonstanciée.

03/2022

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Développement personnel

Les sentiers oubliés de la Beauté. Redécouvrir la beauté au quotidien

Savez-vous pourquoi le lézard est capable de perdre sa queue ? Dans nombre de traditions, cet animal a pour fonction symbolique de relier les hommes au Divin. Pour cela, il faut apprivoiser un lézard, le tenir délicatement et caresser sa queue. Celle-ci figure la beauté du monde. En la contemplant, en l'effleurant du bout des doigts, en remontant de sa pointe vers sa racine, avec admiration et reconnaissance, elle nous conduit jusqu'à l'oeil du lézard où l'étincelle divine se donne furtivement à voir, en mille éclats de lumière. Mais attention, si l'on se crispe et que l'on cherche à retenir le lézard contre son gré, si l'on tente de s'approprier la beauté, pensant qu'elle nous est due et, surtout, si l'on oublie de rendre grâce, la queue se détache aussitôt et le lézard s'enfuit, emportant Dieu avec lui. Sans gratitude, la beauté se flétrit. L'homme post-moderne, propulsé sur les autoroutes de la consommation et de l'expansion technologique, a peu à peu déserté les sentiers mystérieux de la beauté jusqu'à les perdre. Sylvie Monpoint effleure de sa plume ses secrets et chante la beauté, la "beauté-grâce" qui participe à la fois des sens pour cueillir, de l'émerveillement pour goûter jusqu'à la source, et de la gratitude pour exprimer le bien-être fécondé en nous. Elle veut louer la beauté, si bienfaisante pour l'homme, remettre au jour ses sentiers oubliés, non comme concept philosophique ou dans une approche théologique, mais par l'expérience du cheminant, que chacun peut vivre, en lui. Elle veut raviver et rendre palpable, la saveur du beau, avec l'espoir secret d'entraîner dans son sillage quelques pêcheurs de ses perles oubliées.

03/2020

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Québec

L'Université de Montréal. Une histoire urbaine et internationale

Cet ouvrage explore l'histoire de l'Université de Montréal en suivant deux filons : son rapport à la ville et ses liens avec l'international. En faisant entendre de nombreuses voix, dont certaines ont été oubliées, ce livre retrace une histoire complexe qui met en scène des visions différentes et parfois concurrentes de l'avenir de l'Université, dont l'évolution déborde largement le campus. Loin d'être enfermés dans une tour d'ivoire, les universitaires sont partie prenante des tribulations de leur époque ; ils participent à l'évolution de leur institution comme chercheurs, professeurs, étudiants, mais aussi comme citoyens. Leurs projets, leurs attentes et leurs inquiétudes contribuent au développement de l'Université et de sa mission. C'est dire que son histoire est nourrie par son inscription changeante et parfois surprenante dans le cadre montréalais, dont les ressources et les possibilités orientent et font rayonner ses enseignements tout en déterminant son expansion dans le tissu urbain. Tout autant, l'Université est influencée par sa position particulière, entre l'Amérique du Nord et l'Europe. Elle y trouve, comme institution, des modèles universitaires qui sont parfois contradictoires, tout en cherchant à développer sa spécificité. Au gré de leurs pérégrinations physiques ou livresques, ses professeurs, ses chercheurs et ses étudiants s'approprient des idées et des pratiques glanées ailleurs, tandis que des universitaires venus d'ailleurs transforment le campus en carrefour international et en font un vaste laboratoire social et culturel. Depuis le XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, cette double inscription dans le local et le global nourrit les réflexions et les actions des universitaires quant à la mission de l'Université, tiraillée entre recherche et enseignement, entre la formation des élites et la nécessité de lien de proximité avec l'ensemble de la population, entre impératifs économiques et désir d'autonomie.

06/2024

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Course à pieds

Guy Rossi la légende de l’ultratriathlon

Pendant plus de trois décennies, Guy Rossi a nagé, pédalé, couru, au gré des ultratriathlons, avec la même envie, la même passion. Si tout a débuté à Colmar, en 1987, à l'occasion des 24 Heures de triathlon (huit heures de natation, huit heures de vélo, huit heures de course à pied) qu'il a bouclées en solitaire, l'appel de l'eau, de l'air et de la terre –les trois symboles du triathlon– Guy l'a entendu tout petit. Né à Marseille, il a forgé son endurance sur un terrain de volley-ball. Au point d'intégrer les équipes de France universitaire et militaire. Cette flamme du sport qu'il porte fièrement le long du Vieux-Port vers les Jeux Olympiques de Grenoble de 1968 ne s'éteindra jamais. Professeur d'éducation physique, Guy Rossi s'établit à Colmar où il découvre le triathlon et plonge dans l'univers de ce sport d'endurance. Ce livre raconte 34 saisons d'épreuves internationales, au cours desquelles ce précurseur va porter haut les couleurs de sa région d'adoption et de son pays lors de compétitions chargées d'aventures, d'émotions, d'épreuves, d'exploits et de rencontres. Il explique aussi comment chez ce champion tout est noté, calculé, analysé. Entre deux séances d'entraînement, il compare, programme, prévoit, inscrit tous les paramètres de la réussite dans des protocoles très stricts, entre une vie familiale préservée et une vie professionnelle assumée. Le champion a toujours fait profiter les débutants ou les sportifs confirmés de ses conseils. Cet ouvrage détaille toutes ses recommandations en matière d'entraînement, de diététique, de récupération, de gestion de l'effort, pour progresser sans se faire mal et en y trouvant du plaisir.

04/2024

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Divers

Vies en jeux. Leur flamme éclaire l'Histoire

L'aventure devenue référence. Damien est l'histoire d'un voyage devenu légendaire. Damien, c'est aussi le nom du petit voilier en bois qui, dans les années 70, effectua ce tour du monde exceptionnel de cinq ans, aujourd'hui inscrit en référence dans le domaine de l'aventure. Alors copains d'école à Grenoble, Jérôme Poncet et Gérard Janichon, décident à 17 ans de consacrer leur jeunesse à courir le monde. Leur cap est la liberté, la découverte, l'accomplissement, la voile aux extrêmes du globe. Inexpérimentés mais portés par leur idéal, ils quittent La Rochelle en mai 1969. Ils y reviendront en septembre 1973, après un voyage initiatique de plus de 55 000 milles. On les appellera "Les Défricheurs d'océans" . C'est que malgré son équipement précaire et son manque de confort, Damien accumule les grandes premières inédites : Arctique, remontée de l'Amazone à la rencontre des populations locales reculées, Cap Horn, Tropiques et trois saisons de suite dans les latitudes rugissantes du Grand Sud. Leur but est d'aborder le continent Antarctique, ce qui est fait en février 1973. Souvent malmené, chaviré, démâté, chahuté par les glaces et les coups du sort, Damien ne renonce jamais et son équipage tient bon. En dépassant les notions géographiques, les 2 jeunes marins ont apprivoisé les éléments turbulents ; par l'amitié et la persévérance, ils ont su donner une dimension humaine inoubliable à leur périple. Classé monument historique et accessible au public, Damien a été refait à neuf en 2019. Fidèlement adaptée par Gérard Janichon, servie par la finesse des aquarelles de Vincent, cette odyssée maritime poétique et humaniste nous fait vivre des pages d'amitié profonde jusqu'à l'approche de la mort, et d'envoûtement avec l'Océan, le vent, la glace, la grande forêt amazonienne et le gré des rencontres humaines, éphémères et intenses.

05/2022

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Littérature anglo-saxonne

Voyages d'une vie. Heures anglaises, Heures italiennes, La Scène américaine

Henry James, le plus grand romancier américain de son époque, a durant toute sa vie voyagé en Europe comme dans son pays natal, pour promener "un désir aux yeux ouverts", désir de noter tout ce qui pouvait alimenter ses sensations, son érudition, son inspiration et ses fictions. Il a rassemblé ses notations considérables dans de mémorables essais et récits de voyage. Sous le titre de Voyages d'une vie se trouvent ici regroupés trois grands volumes : Heures anglaises (1905), Heures italiennes (1909) et La Scène américaine (1907). Heures anglaises et Heures italiennes sont des recueils de textes écrits au fil du temps, avec d'admirables variations d'humeur au gré des époques. Les "livres d'heures" étaient, à la fin du Moyen Age, des manuels de dévotion privée ornés d'enluminures. Or c'est bien une dévotion que James éprouve pour ses deux pays de prédilection : l'Angleterre, qu'en quelque sorte il a épousée, et l'Italie, qui est comme sa maîtresse idéale. Dans les Heures italiennes, il célèbre la "bienheureuse péninsule" sous ses aspects et dans ses profondeurs les plus intimes, les plus ardents, et aussi les plus sensuels. La Scène américaine est le fruit d'un périple d'une douzaine de mois qu'accomplit James en Amérique à partir d'août 1904 après plus d'une vingtaine d'années d'absence, ou plutôt, comme il l'écrit, d'"absentéisme". Il avait quitté un New York encore quasiment provincial. Il y découvre le surgissement des gratte-ciel, les flots d'immigrés de toutes origines, les constitutions de fortunes colossales, bref, l'explosion du XXe siècle et les prémices de la future domination planétaire des Etats-Unis. Ici comme en d'autres lieux, la perspicacité du regard de l'écrivain a quelque chose de prémonitoire, et par là d'intemporellement actuel.

02/2020

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Japon

Une autre histoire des samouraïs. Le guerrier japonais entre ombre et lumière

Le samouraï, entre mythes et réalités. Samouraï. La seule évocation de ce mot, passé intact dans presque toutes les langues de la Terre, suffit à susciter un puissant imaginaire, peuplé de héros en armures laquées de jais, sabres au côté, mus par le Bushido, le code du guerrier, ou encore de spadassins au visage balafré. Depuis plus d'un siècle, l'Occident s'est pris de passion pour le guerrier insulaire, devenu d'abord l'emblème de la singularité nippone et des ambitions du jeune Etat moderne japonais, puis celui de sa spectaculaire renaissance des cendres de l'apocalypse nucléaire. Une abondante production littéraire, relayée par un foisonnement d'oeuvres cinématographiques, a nourri cet engouement, les auteurs ne s'autorisant toutefois que très exceptionnellement un léger pas de côté en dehors de cet univers martial. En réalité, figure multiple et protéiforme, le samouraï s'est fait au fil de l'histoire pirate, brigand, soudard, voire bonze. Raison pour laquelle, qu'il inspire la crainte, le dégoût ou l'admiration, il suscite des sentiments contrastés. Spiritualité, diversité des trajectoires, relation aux arts, voire sexualité, sont dès lors autant de facettes méconnues que Julien Peltier entend explorer au gré d'un périple à travers les âges. Et notamment en donnant la parole aux autres groupes sociaux afin d'interroger leur perception de cette élite combattante, qui imposa sa suprématie en premier lieu par la force avant de s'efforcer de la justifier en s'érigeant en modèle. C'est là le propos dual de cet ouvrage, décliné au travers d'une approche chrono-thématique s'étendant sur plus d'un millénaire, depuis les origines du guerrier japonais jusqu'aux ultimes récupérations de son idéal revendiqué au siècle dernier.

09/2023

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Animaux, nature

Carnet Animal aquatique - Aigrette garze. Edition bilingue français-anglais

Ardea orientalis : L'aigrette garzette est un oiseau parfois migrateur que l'on rencontre en Europe du Sud, sur tout le pourtour méditerranéen, en Afrique, ainsi que dans tout le sud-est asiatique. Vivant en colonie, l'aigrette habite aussi bien les zones humides côtières aux eaux peu profondes, avec une prédilection pour les eaux saumâtres, que les lacs, les cours d'eau ou les marais. Blanche avec un bec noir légèrement gris bleuté, elle porte sur la nuque deux longues plumes fines - les "aigrettes" - en période nuptiale. Ardea orientalis : The Little Egret is a sometimes migratory bird found in Southern Europe, all around the Mediterranean rim, in Africa, as well as in all of Southeast Asia. Living in colonies, the egret inhabits coastal wetlands with shallow water, with a preference for brackish water, such as lakes, streams or marshes. White with a black slightly bluish grey beak, on its nape it has two long thin feathers - the "egrets" - during the breeding season". Le général Thomas Hardwicke (1756-1835) est un soldat et naturaliste anglais affecté en Inde entre 1777 et 1823. Il se consacre sur place à la recherche de spécimens d'espèces locales encore inconnues en Europe, qui seront ensuite dessinés par des artistes indiens. A son retour en Angleterre, Hardwicke avait rassemblé 4 500 illustrations, dont 202 qui seront sélectionnées par lui-même et son collaborateur J. E. Gray pour être publiées sous le titre Illustrations of Indian Zoology. Le livre a été publié entre 1830 et 1835 et ne contient que des illustrations, Hardwicke étant décédé avant la production de la partie textuelle. Major-General Thomas Hardwicke (1756-1835) was an English soldier and naturalist who was poste in India from 1777 to 1823. Aside from his military activities, he devoted himself to looking for specimens of local species which he afterwards asked Indian artists to draw and from which many were unknown until then. When he returned to England, Hardwicke had gathered 4, 500 illustrations, from which 202 were chosen by him and his collaborator J. E. Gray to be published under the title Illustrations of Indian Zoology. The book was published between 1830 and 1835 and contains only illustrations, Hardwicke having died before the textual part was produced. ?

11/2019

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Philosophie

De Marx et du marxisme

Du génie effervescent de Kostas Papaioannou, mort à cinquante-six ans, en 1981, les historiens qui feront un jour l'histoire intellectuelle des années soixante retiendront en priorité, avant les beaux travaux sur la philosophie et l'art grec, sur la peinture byzantine, sur Hegel, sur Baudelaire et la modernité, la grande série d'essais régulièrement publiés pendant dix ans dans Le Contrat social, la revue de Boris Souvarine, et qui ont fait de lui l'un des savants les plus avertis de Marx et du marxisme et l'un des philosophes de premier plan engagé dans la critique du phénomène totalitaire. C'est cette série qu'en cette année du centenaire de la mort de Marx on trouvera ici réunie, précédée d'une importante présentation de Raymond Aron, et classée dans un ordre qui lui donne toute son actualité. Un premier groupe concerne le Marx philosophe des célèbres écrits de jeunesse. Un second porte sur les classes et la lutte des classes, cœur de la sociologie de Marx, qui constitue, aux yeux de l'auteur, la part centrale de son oeuvre, l'histoire et la logique conduisent ensuite aux relations entre léninisme au pouvoir. Les articles sue la politique étrangère, qui tournent autour de la russophobie de Marx et de l'expansion planétaire du capitalisme, apportent une sorte de conclusion. Le Marx qui se dégage de ces études ne se laisse pas enfermer dans une formule ou un slogan - et c'est là leur vertu. Sous leur apparence scientifique, elles sont inspirées, comme le souligne Raymond Aron, par la conscience angoissée de notre époque et l'inlassable dénonciation de la transfiguration de Prométhée en dieu protecteur de la société du mensonge, " transfiguration dont Marx ne fut ni tout à fait innocent ni le seul responsable. " C'est cette tension qui donne aujourd'hui encore tout son à-propos à cette vie de travail : la confrontation savante et passionnelle au " noir gaillard de Trèves ", comme l'appelait Engels, de celui dont Octavio Paz, dans le poème qu'il lui a consacré, célébrait " la conversation de grand fleuve et le rire de réconciliation ".

07/1997

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Beaux arts

Le bouclier d'Achille. Un tableau qui bouge

Le récit de la fabrication du bouclier d'Achille par Héphaistos au chant XVIII de l'Iliade est un texte mystérieux et fascinant. Le poète y présente le dieu forgeron créant de ses mains, pour figurer sur le bouclier, des hommes, des animaux, des végétaux et même des dieux, à la fois faits de métal et vivants, c'est-à-dire bougeant, agissant et parlant, dans des scènes de guerre et de paix, de vie urbaine et de vie agricole, le tout dans un cadre qui reproduit le cosmos tout entier. De l'Antiquité à nos jours, cet épisode de l'épopée n'a cessé de susciter l'ironie ou l'admiration et de faire naître débats et interrogations, si bien que le bouclier d'Achille apparaît comme l'une des inventions les plus fécondes de la littérature occidentale. Pour les théoriciens antiques et leurs successeurs, les vers consacrés au bouclier formaient l'un des piliers de l'ut pictura poesis et fournissaient le modèle à la fois originel et accompli de l'ekphrasis (ou description "vivante") d'une oeuvre d'art. Aux XVIIIe et XIXe siècles - Vasari faisant figure de pionnier - le passage a été utilisé comme document pour l'histoire des arts et comme preuve de la précocité des artistes grecs dans l'imitation parfaite de la réalité, celle qui donne l'illusion de la vie. En sens inverse, le bouclier a fait l'objet de diverses hypothèses de restitution où l'on voit la disposition des scènes et le style des figures évoluer avec la progressive redécouverte de l'art grec archaïque. Au XXe siècle, on a souvent vu dans l'épisode du bouclier un prétexte permettant au poète de délivrer à ses contemporains un message de sagesse et de pacifisme, fort utile aussi pour notre époque, tandis que certains critiques interprétaient sa fabrication comme une métaphore du chant poétique. Et si le bouclier d'Achille n'était ni une oeuvre d'art extraordinaire - la première qui serait apparue dans la littérature - ni une pure construction verbale? S'il s'agissait d'un dispositif de magie protectrice? Avec Héphaistos le dieu-sorcier, l'Iliade mettrait alors en scène les très anciennes accointances de l'art et de la magie.

04/2010

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Littérature française

L'ANNALISTIQUE ROMAINE 2 ANNALISTIQUE MOYENNE FRAGMENTS

L'annalistique, terme forgé par les modernes, désigne cette forme, bien latine, d'historiographie littéraire en prose, qui s'attachait au récit, année par année, du passé de Rome. Ce type de chronologie le distingue notamment des Historiae. Même si nous n'en possédons plus que des fragments, ce genre fut particulièrement fécond tout au long de l'Antiquité romaine. Par conséquent, on peut distinguer plusieurs types d'annalistique : à l'annalistique romaine, prévalant jusqu'à la révolution gracchienne, écrite par des hommes d'Etat et pour un public restreint, averti et exigeant, s'oppose l'annalistique récente écrite pour un public vaste et friand de sensationnel. A cette première distinction s'en ajoute une seconde, linguistique : les premiers auteurs, tels Fabius Pictor ou Aelius écrivent en grec, à la différence de leurs successeurs. Notre édition reprend cette division en présentant en trois volumes les fragments de L'Annalistique romaine : le tome I regroupe les textes, en langue grecque, de l'annalistique ancienne. Le tome II rassemble les annales de langue latine entre 150 avant J.-C. et le début du premier siècle avant J.-C., avec des auteurs comme Cassius Hemina. Enfin, le tome III s'intéresse à l'annalistique récente, dont Claudius Quadrigarius, C. Licina et Aelius Tubero sont les thuriféraires. Ces fragments sont en outre assortis des fragments relatifs à l'autobiographie politique, autre genre apparenté à l'histoire et caractéristique des Romains. La riche introduction du Tome I propose une étude approfondie du genre de l'annalistique, de son évolution, comme de ses caractéristiques, tandis que l'histoire de la tradition manuscrite est relatée en détails. Chaque volume contient une brève introduction présentant la période, les auteurs ainsi que les fragments. Des notes accompagnent la lecture, et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires. Les trois tomes sont en outre assortis d'un tableau de concordance, d'un Index Testimonium et d'un Index Nominum. Texte établi et traduit par Martine Chassignet. Tome I : Les Annales des Pontifes. L'annalistique ancienne. Tome II : L'Annalistique moyenne (fragments). Tome III : L'Annalistique récente. L'autobiographie politique.

01/1999

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Poésie

La femme chez Don Luis de Gongora. Florilège, Edition bilingue français-espagnol

Luis de Góngora y Argote est né (1561) et mort (1627) à Cordoue. Il a créé une forme de poésie nouvelle, baroque et cultiste, bouleversant la syntaxe castillane, et, de ce fait, se créant plus d'ennemis et de jaloux que d'amis. Ses admirateurs, parmi lesquels Cervantès, surent l'aimer et le comprendre. Homme de religion sincère, il n'en aima pas moins le jeu, les fêtes et les femmes. La génération poétique de 1927 (avec F. G. Lorca) le porta au plus haut. Ses oeuvres se répartissent entre familières (chansons, lettrines, romances) et de haute inspiration (Sonnets ; oeuvres majeures : Fable de Polyphème et Galatée ; Les Solitudes). Né en Belgique en 1942, Michel Host écrit des poèmes depuis l'adolescence. Il n'a jamais cessé d'en écrire, bien que se soient interposés nouvelles et romans, qui masquent parfois cet enracinement dans le verbe premier, la poésie, qu'il définit ainsi : " Elle est mutation, traduction ou translation dans la langue maternelle, selon des cadences très intimes, de la langue des sources, langue du mystère de l'être, des émotions et des intuitions. Il adhère à cet avis de Frédéryck Tristan : "La poésie n'est jamais fictive." Professeur agrégé et heureux dans une autre vie, il a enseigné la langue et la civilisation espagnoles, notamment au lycée Janson de Sailly et au C.N.E.D. Ses recueils poétiques : Déterrages /Villes, Ed. Dumerchez, 1997 ; Graines de pages (sur des photos de Claire Gante), Ed. Eboris (Genève), 1999 ; Alentours (Petites proses), Ed. de l'Escampette, 2001 ; Poème d'Hiroshima, Ed. Rhubarbe, 2005 ; Figuration de l'Amante, Ed. de l'Atlantique, 2010 ; La ville aux hommes, Ed. Encres Vives, 2015. Il traduit de l'espagnol : Luis de Góngora, Fable de Polyphème et Galatée de L de Góngora ; Les 167 Sonnets authentifiés, Ed. Dumerchez, 2002 ; Jorge Manrique, Stances pour la mort de son père, Ed. de l'Atlantique, 2011 ; Federico Garcia Lorca, Romancero gitano, Ed. Alcyon, 2017 ; Trente poèmes d'amour de la tradition mozarabe andalouse (Xile-Xllie siècles), Ihr, traduction française, Ed. de l'Escampette, 2010 ; et volontiers du grec ancien : Aristophane, Lysistrata et Ploutos (traductions nouvelles). Ed. Des Mille & Une Nuits — Fayard, 2008 et 2012.

10/2018

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Généralités médicales

Les maladies dans l'art antique

C'est avec un regard d'esthète et d'historien qu'on examine habituellement l'iconographie de l'Antiquité. Or cette immense documentation, qu'elle se veuille œuvre d'art (statuaire, terre cuite, peinture, gravure, etc.) ou bien objet de la vie quotidienne (monnaies, ex-voto, bibelots, etc.), nous fournit aussi, parfois à son insu, des informations précieuses sur les maladies, les blessures et les infirmités d'autrefois et sur la façon dont elles étaient perçues et vécues. Il fallait un regard de médecin maîtrisant les savoirs modernes et une approche d'historien pour reconnaître et interpréter le contenu pathologique des représentations antiques du corps humain. L'originalité de cet ouvrage, résultat de trente ans de recherches, réside dans l'examen médico-historique systématique d'un corpus couvrant près d'un millénaire et concernant les mondes grec, étrusque et romain ainsi que certains peuples périphériques (notamment les Gaulois, les Scythes et les Parthes). Le texte, scientifiquement rigoureux, est accessible au lecteur cultivé ne disposant pas de connaissances particulières en médecine ou en archéologie. Ainsi, grâce à la méthode de l'" iconodiagnostic ", l'histoire de l'art est éclairée par le savoir médical actuel, et l'histoire de la médecine se trouve enrichie par des renseignements nouveaux sur les pathocénoses antiques. Mirko D. Grmek et Danielle Gourevitch, directeurs d'études à l'Ecole pratique des hautes études, enseignent l'histoire de la médecine. Ils ont écrit ensemble plusieurs études sur l'Antiquité. Dans ce domaine, Grmek, médecin, a publié notamment Les Maladies à l'aube de la civilisation occidentale et Le Chaudron de Médée et Gourevitch, philologue, Le Triangle hippocratique et Le Mal d'être femme, La Femme et la médecine à Rome. PENSER LA MEDECINE. Si elle emprunte l'essentiel de son savoir aux sciences et aux techniques, la médecine se nourrit aussi du commerce des hommes, participe à l'élaboration des idées philosophiques et se trouve engagée dans les choix éthiques fondamentaux. Dans cette perspective, la collection Penser la médecine se propose de promouvoir des ouvrages originaux alliant l'étude des sources historiques à l'analyse sociologique et à la réflexion épistémologique.

11/1998

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

Jackie - La vie et le style de Jacqueline Kennedy Onassis

Belle, cultivée, raffinée, adulée, Jackie Kennedy a sans conteste marqué l'Histoire. Elle fut, et reste, la First Lady la plus iconique que l'Amérique ait jamais connue. C'est sa vie, à l'enseigne de la fortune, la gloire et les deuils, à laquelle rend hommage cette biographie splendidement illustrée, 30 après sa mort. Plus d'une fois comparée à une reine, conquérant le respect des plus grands et le coeur des gens, on y découvre une femme intelligente, déterminée, dotée de charisme et d'un savoir-faire hors pair. Il y eut un avant et un après dans sa vie. Le tournant ? Le 20 janvier 1961 quand elle entra à la Maison Blanche au bras de JFK, avec lequel elle formera le couple le plus glamour d'Amérique. Pourtant, tout n'est pas rose, et le quotidien aux côtés d'un mari volage et à la santé fragile mettra le couple à rude épreuve. Jusqu'au jour où tout précipite à Dallas avec l'assassinat de JFK, et le tailleur rose Chanel ensanglanté de la première dame qui restera à jamais le vêtement le plus légendaire de l'histoire américaine. Dévastée, la reine n'en continuera pas moins d'imprégner le monde de son style impeccable, l'incarnation du look BCBG ponctué de fabuleuses robes haute couture, de rangs de perles, de tailleurs en tweed et de trench. Le tout accompagné d'accessoires qu'elle seule savait porter avec autant de classe. Lunettes oversize, foulards Hermès noués dans les cheveux ou encore des sacs qui apportent l'ultime touche au désormais légendaire " style Jackie ". Une allure et une élégance dont elle ne se départira jamais, y compris sous les traits de Jackie O, quand elle épousera, au grand damne de l'Amérique, Onassis, le magnat grec. Elle devient alors la captivante icône des années 1970, avant de se retirer de la vie publique pour se consacrer à son travail d'éditrice et s'éteindre aux côtés de son dernier compagnon. Un portrait intense et profond, illustré de photographies mythiques, d'une femme dont l'aura mystérieuse n'a cessé de captiver le monde entier.

08/2023

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Littérature française

L'ensaignement

Le remarquable roman de Jean-Philippe de Tonnac sur le sang des femmes. " La société étale le sang partout sur nos écrans, elle donne l'impression de s'en délecter, quand le sang des femmes, lui, est tabou, lui et tout ce qu'il raconte. " Sur le chemin d'un homme, il vient parfois une femme qui accepte de partager avec lui ses secrets, une femme qui a elle-même accepté d'accueillir le sang et d'être par lui ensaigné. En catimini, en cachette, du grec katamênia, " menstruation ". C'est ainsi que les femmes vivent le plus souvent au sein de notre humanité, anonymes, privées de droit, de considération. C'est ainsi qu'elles sont invitées chaque mois à saigner puisque ce sang est répugnant, qu'il les rend folles, infréquentables, c'est bien connu. Que voulez-vous que des sociétés qui ont parié sur le virtuel, le hors-sol, le grand marché, la mort honteuse, qui ont une telle haine de la vie, comprennent encore quelque chose de cette histoire de cycle ? Puisque les femmes commencent à se libérer de ces carcans où on veut toujours les museler, on dirait que le sang lui aussi veut sortir de sa clandestinité et avec lui tout ce dont il est porteur. Le narrateur est un homme qui " rencontre " le sang, presque malgré lui. A lui, la question ne s'était jamais posée ou bien les femmes qu'il avait rencontrées jusqu'à ce jour ne l'avaient pas invité à partager leurs secrets. RESUME Une rencontre au musée d'Orsay devant L'Origine du monde. Une conversation sur le scandale que le tableau provoque toujours et ce qu'aurait été ce scandale si le peintre avait peint une femme qui saigne. C'est le début d'un échange entre le narrateur qui croit tenir dans cet échange le préalable à une romance et une femme qui croit tenir en cet homme un candidat à l'ensaignement. C'est le début d'un roman qui suit le parcours d'un homme qui, sur ce malentendu, décide de rejoindre une communauté installée dans le sud de la Crète. Communauté dédiée à la réconciliation des femmes avec leur cycle, avec la vie.

10/2021

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Littérature étrangère

Une vie comme une autre

"Casa Fiesta"' : une magnifique villa à Malibu qui porte bien son nom. Dans cette maison toujours pleine d'amis et de martinis, une famille en apparence parfaite : un père acteur qui tourne des westerns avec John Ford, une mère comédienne et diaboliquement belle et un jeune enfant capable de distraire les invités à coup de lectures de sonnets de Shakespeare. Mais le bonheur, tout comme le cinéma muet, ne dure pas. Le couple se sépare dans une ambiance électrique et la mère de partir avec son fils s'installer à Los Angeles. Profondément instable, alcoolique et manipulatrice, elle va l'entraîner dans les tourments de sa vie amoureuse, sans rien lui épargner. Il va ainsi se retrouver avec sa mère et son amant de sculpteur grec, Anatol, dans un atelier empli à ras-bord d'oeuvres licencieuses - telle cette statue de Syrinx faisant une fellation à Pan - sur les hauteurs de Hollywood. Et puis, un beau jour, elle décide de partir vivre en Italie. Dès lors, notre jeune narrateur s'installe avec sa grand-mère, une vieille méthodiste acariâtre, et son père, qui n'est désormais que l'ombre de lui-même. Son appartement est un taudis, son aura évanouie, sa nostalgie inextinguible. Mais sa mémoire est inépuisable, et ses souvenirs, puissants. Il va alors l'entraîner avec lui dans ce passé de gloire, de beauté et de rêve. Entre ces deux êtres déchus que constituent une mère fantasque et égoïste et un père aimant mais faible, notre narrateur arrêtera d'essayer de choisir pour se tourner vers l'avenir : les filles, l'université, la promesse d'une vie comme une autre. Darcy O'Brien nous entraîne avec délectation dans les coulisses d'un Hollywood en noir et blanc fantasmé et désormais révolu qui revit ici à travers des personnages hauts-en-couleurs. D'une écriture acérée et aérienne, il dépeint l'admiration et la déception causées par ceux qu'il faut savoir quitter pour grandir, ceux-là même qui nous ont mis au monde. Un premier roman d'initiation drôle et décalé sur les travers d'une société américaine ravagée par le poids de l'image. Un petit grand roman.

01/2015

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Philosophie

Diogène le chien

Diogène le Cynique (-413 - -327 avant J. C), plus connu sous le sobriquet de Diogène le Chien fut le contemporain de Socrate, Platon, Aristote, Épicure et le disciple d'Antisthène qui le rouait de coups de bâton. Il mourut à Corinthe qui lui consacra une colonne surmontée d'un chien, tandis que ses concitoyens lui élevaient une statue. Il fut, selon Aristote, le fondateur de la secte cynique [du grec kunismov " qui concerne le chien "]. Cette école était ainsi appelée parce que ses adeptes avaient du chien la vigilance hargneuse et que d'autre part ils se réunissaient au lieu-dit " le chien agile ". C'est Diogène qui, dit-on, vivait nu dans un tonneau, se masturbait sur la place publique, apostrophait les grands. Il aurait répondu au dieu vivant, Alexandre lui-même, qui se proposait d'exaucer tous ses vœux le très fameux et très impertinent " Ôte-toi de mon soleil ". À Platon qui venait de définir l'homme comme un animal à deux pattes sans plumes, il aurait présenté un poulet plumé ponctué d'un vigoureux " Voici l'homme selon Platon ! ". Il parcourait inlassablement les rues d'Athènes, morigénant, insultant, rageant, se proclamant " citoyen du monde ". Il écrivit quelques pièces aujourd'hui perdues. Mais ce n'est pas certain. Sa vie est un tissu d'anecdotes scandaleuses, excentriques, provocatrices, rapportées par quelques doxographes, notamment par Diogène Laërce. Paul Hervieu s'inscrit dans cette tradition. Son Diogène le chien est un joyau de concision et de style. Il restitue une Athènes étonnement vivante, celle du IVe siècle des philosophes, avec luxe détails et érudition. Dès les premières pages le lecteur est plongé dans la vie quotidienne de la ville, pénètre avec minutie ses rites et coutumes. Il suit pas à pas les agissements de ce " Socrate en délire " que fut Diogène selon la formule de Platon, se réjouit de ses bons mots, participe à ses intuitions, se scandalise de ses audaces, exulte de ses provocations ; et admire avec envie cette liberté sans faille qui est sans le moindre doute la caractéristique majeure de ce philosophe en acte que fut Diogène.

11/2006

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Littérature française

Chacun son royaume

"Je n'ai pas besoin de passion pour déformer la vérité, il me suffit d'être vivant pour le faire. C'est le fait d'être vivant qui m'oblige à interpréter les "petits faits vrais", à en faire des "petits faits pas tout à fait vrais" et enfin des "petits faits vrais inventés". Et je ne parle pas seulement des écrivains, je parle de tout le monde. Cette insécurité de la réalité est patente jusque dans les sciences exactes. C'est pourquoi j'admire tant les livres de Georges Navel. Ici la réalité est maniée de main de maître. Elle est nue et crue, c'est incontestable ; la sublimation se fait par tendresse. C'est le grand moyen, le moyen aristocratique par excellence, le seul valable, mais qui n'est à la disposition que des véritables écrivains, de ceux qui ont quelque chose à dire et qui aiment à dire ce qu'ils disent. Il procède par une petite phrase courte qui ne tire que sa charge mais la tire avec élégance et sans fatigue. "Dormir sous les tuiles m'enchantait", dit-il. Voilà le fait vrai mais mélangé à la lueur. On trouve l'exemple à chaque ligne et toutes ces lueurs font courir le phosphore romanesque, sur une réalité plus vraie que la vérité. L'homme qui est ici dépeint est l'auteur et l'écriture n'est pas autobiographique. Il s'agit d'une opération de grand style. Présenter un personnage comme de la simple matière en mouvement est une erreur dont on ne compte plus les victimes. Ici il y a constamment l'homme et son double ; non pas la matière doublée de l'esprit (ce qui est commun), mais cette double matière dont nous sommes tous faits qui rend nos contours imprécis et nous permet la plupart du temps d'échapper avec des blessures légères à la terrible mitrailleuse de Dieu. Cette patiente recherche du bonheur qui est la nôtre, nous la voyons ici exprimée avec une bonne foi tranquille. C'est un travail de héros grec : nous sommes dans les Travaux et les Jours d'un Hésiode syndicaliste". Jean Giono.

03/1960

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Histoire internationale

Le roi Henri VIII et ses deux Thomas

Replongeons aux années 1500 en Angleterre. Henri VIII est devenu roi après le décès précoce de son frère aîné Arthur Tudor. S'il ne peut être comparé à Néron ou à Paul de Tarse, chacun voulant bâtir une nouvelle cité et élargir l'assiette des chrétiens, il fut un grand roi, avec ses défauts et ses qualités. En effet, il rendit l'Angleterre singulière par l'anglicanisme avec à la base de multiples mariages, leurs séries de ruptures iconoclastes et le schisme avec l'Eglise catholique. Pour marquer son histoire, il eût fallu être ambitieux ; non pas à la manière du mythe grec, mais à la manière du héros romain. Cette ambition reposa sur des relations complexes avec deux de ses conseillers aux ascensions spécifiques et au sens du service royal atypiques. Thomas More et Thomas Cromwell sont ces deux hautes personnalités. Au fond dans cette fresque historique, nous revenons sur des faits réels, emprunts d'imaginaires pour replonger le lecteur dans les sensibilités et les curiosités d'une époque qu'on prétendrait révolue ; et pourtant, il s'agit bel et bien des nôtres. Elles nous concernent tous et nous invitent à méditer sur ce que peut être la vie politique et les relations qu'entretiennent ceux qui dirigent et ceux qui accordent leurs suffrages. Il s'agit moins de décaper les faiblesses, les intrigues royales et partisanes, la place de l'esprit libre en politique ou dans une équipe ministérielle, les courtisaneries, les mesquineries, les décapitations, l'excitation de la foule et les coups bas, laideurs propres à toute cour que de relever la loyauté au dirigeant, la foi en ses idées, les craintes de déchéance d'une épouse et l'audace d'une jeunesse de porter haut les rêves de justice, de solidarité, de dévouement et du sens de l'abnégation. Le contexte s'y prête sans doute. Au fond, le message de Thomas More, simple est double et s'oppose bien à celui de Nicolas Machiavel : un homme doit toujours rester fidèle à ses principes et accepter le sort ; les dirigeants doivent aimer leur peuple gratuitement et tendrement.

11/2015

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Non classé

Heros de carentan

Mal connue, la libération de Carentan n'est pas une simple anecdote de la bataille de Normandie. Elle a fait l'objet, du 9 au 13 juin 1944, de combats d'une rare férocité, deux formations d'élite s'y opposant : les Paratroopers américains de la 101st Airborne, et les Fallschirmjäger du FJR 6. Le général Maxwell Taylor, commandant la 101st Airborne, va employer l'intégralité de sa division, avec ses quatre régiments aérotransportés, mais aussi toutes ses unités de soutien, ses quatre batteries d'artillerie aéroportée, ses unités médicalisées, sa logistique... pour encercler la ville et en chasser les parachutistes allemands du Major Fhr. von der Heydte, qui l'évacuent après de furieux affrontements dans la nuit du 11 au 12 juin, mais pour y revenir dès le lendemain avec la 17. SS-Pz-Gren-Div. "Goetz von Berlichingen" ... Les pertes militaires, tant allemandes qu'américaines, seront considérables, celles des civils aussi (le centre-ville en porte encore les traces). Cet ouvrage offre un examen détaillé de cette bataille de Carentan ? Pas uniquement chronologique, les témoignages des acteurs de la bataille permettent d'y ancrer les nombreux faits d'armes, constamment poignants, voire émouvants. Chaque histoire personnelle est une épopée en soi. Ce livre rassemble modestement certaines de ces aventures individuelles, jetant un éclairage profondément humain sur ce qu'a été la complexité et la violence des combats pour la libération de cette région du Cotentin. A titre d'exemple, Edward David Shames, l'un des derniers "héros de Carentan" encore en vie. Né un 13 juin, il a bien cru sa dernière heure arrivée... un 13 juin 1944. Pour toutes ces raisons, Carentan tient une place particulière dans ses souvenirs. C'est aussi l'endroit où il atterrit vers 1 heure 40 le D-Day. Egalement Don Rich, qui sera blessé aux jambes par un tir de MG lors de la charge de la G-Company, durant l'attaque de la ville. Citons encore le Staff Sergeant californien Thomas M. Rice (C/501st), qui vit une épopée dantesque dans le secteur des écluses de la Barquette, l'objectif de son bataillon...

04/2019

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Critique littéraire

Arrabal une oeuvre-vie panique

La vie et les créations arrabaliennes sont indissociables, on peut par conséquent parler d'oeuvre-vie pour évoquer la complémentarité qu'il existe entre la production artistique et le parcours existentiel du dramaturge, cinéaste, poète et romancier Fernando Arrabal. Son histoire est à l'origine de son oeuvre, elle est son essence, elle est son reflet le plus intime : "Jamais dans l'histoire des arts on n'aura été témoin d'une si parfaite symbiose, poussée à son paroxysme par la confusion panique, entre le créateur et son oeuvre, à tel point que, comme dans le paradoxe de la poule et de l'oeuf, l'on ne sait plus qui engendre l'autre." "Panarrabalisme", op. cit., p. 87. Frédéric Aranzueque-Arrieta a donc imaginé un texte qui va au-delà de la réalité factuelle ou historique afin de déterrer la vérité artistique arrabalienne qui s'inscrit dans la pluralité, le paradoxe et la confusion. C'est à travers sa création que Fernando Arrabal est le plus authentique et si l'on veut entrer dans l'homme jusqu'au coeur, c'est en se servant de ses oeuvres comme matériau biographique ou biobibliographique : "Ses romans, ses poèmes, ses pièces de théâtre, ses films, ses joutes paniques à travers les échiquiers du monde nous rappellent que toutes les formes d'expression qu'il explore sont au service de "l'écriture de sa vie"? ; il réinvente et redessine en permanence ses contours en jouant à être Dieu, mais sa finalité reste de trouver les mécanismes de la mémoire et les règles du hasard de même que dans un jeu panique." "Panarrabalisme", op. cit., p. 87. Parce qu'aujourd'hui Fernando Arrabal est un personnage (au sens théâtral du terme) à part entière et parce que sa vie et son oeuvre se confondent en une oeuvre-vie singulière et unique, l'auteur a voulu en effacer les frontières pour les présenter comme un Tout (= pan en grec), comme une entité indissociable panique, arrabalienne, en suivant le slogan ultime qui définit le Panique : "La Vie est la Mémoire, l'Homme est le Hasard." Livre publié avec le soutien du CNL.

03/2019

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Histoire ancienne

La politique des Gaulois. Vie politique et institutions en Gaule chevelue (IIe s. av. N. E.-70)

Petit-on, aujourd'hui, écrire une histoire de la Gaule ? Les descriptions faites par César dans le récit de sa conquête - la fameuse Guerre des Gaules - relèvent-elles du mirage et obéissent-elles à la seule règle de la communication politique ? Quelle était la réalité indigène des Gaules du Ier siècle avant notre ère ? En reprenant l'ensemble du dossier grec et latin, cet ouvrage fait d'emblée le pari de l'unité de la Gaule en montrant comment s'y sont développées, avant César, des pratiques politiques communes : assemblées à différentes échelles, reconnaissance d'une autorité commune, mise en place de coalitions générales placées sous l'autorité de chefs de guerre dont Vercingétorix fut le dernier et le plus célèbre représentant. Après la conquête romaine, ces pratiques constituèrent une partie du socle administratif de la Gaule romaine. Ainsi l'entité gauloise fut pérennisée par le culte du Confluent, à Lyon, ignorant la tripartition provinciale imposée par Rome et obéissant en partie à une tradition héritée du temps de l'indépendance. En s'appuyant sur le dynamisme de l'archéologie régionale, cet ouvrage enrichit considérablement l'image communément partagée de la Gaule. Fini le temps où les seuls Eduens représentaient, élevés au rang de modèle unique, tout ce que l'on pensait savoir sur les Gaulois : la diversité des institutions gauloises, liées à celle des peuples de la Gaule, donne à voir une société bien plus complexe et bien plus intéressante. Le découpage provincial et la mutation civique réalisée par les Romains en 16-13 après notre ère, tout en punissant à davantage d'homogénéisation institutionnelle, ne mettent pas un terme à cette diversité. L'adaptation aux normes importées d'Italie suit en effet, selon les régions, des schémas et des rythmes variés. Documentés par un large corpus de textes relus à l'aune de nouvelles questions et par l'exploitation d'un important matériel archéologique et numismatique, la Gaule et ses peuples trouvent ici une épaisseur politique surprenante qui renouvelle largement notre regard sur ceux qui furent longtemps considérés comme de fameux "ancêtres", nos Gaulois.

01/2018

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Philosophie

Commentaire de l'Euthyphron de Platon

"Aux Etats-Unis surtout, mais aussi, à divers degrés, dans les pays d'obédience anglo-saxone, l'Euthyphron est un dialogue très prisé au point de servir d'introduction à des enseignements de logique dans la mesure où il est considéré comme un bon exercice dans ce domaine en raison du morceau 10 a-11 b, si âprement disputé". "Ce morceau "logique" revêt également une dimension que l'on est forcé de considérer comme "théologique" dans la mesure où une tendance significative du commentarisme, allant sans doute bien au-delà de la préoc-cupation initiale de Platon, voit dans le dilemme ("Le pieux est-il pieux parce que les dieux l'aiment, ou les dieux aiment-ils le pieux parce qu'il est pieux ? ") l'expression d'un débat théologique général : le Bien est-il le Bien parce que Dieu le commande ou bien Dieu commande-t-il le Bien parce qu'il est le Bien ? " [C'est ce problème que les Anglo-Saxons appellent Euthyphro Dilemma]. "Deux autres thèmes retiennent également l'attention, et cette fois davantage celle des spécialistes. L'un, qui ouvre le dialogue, porte, au-delà de la distinction entre dikè et graphi, sur des aspects essentiels du droit grec ancien. Le second, qui conclut le dialogue, à la suite du fameux morceau 10 a-11 b, retrouve un problème classique du premier platonisme, la nature et/ou l'unité des vertus à travers le rapport entre Piété et Justice". "En France, et dans le monde francophone en général, on peut déplorer un certain retard qu'accusent les travaux d'interprétation de l'Euthyphron. En dehors de l'Euthyphron de Platon, dû à Jean-Yves Chateau, il n'y a guère que le récent ouvrage de Dan Solcan : La piété chez Platon. Une lecture comparée de l'Euthyphron et de l'Apologie (Paris, L'Harmattan, 2009)". Le but de ce travail très méticuleux de Djibril Samb est de combler le retard de la France et du monde francophone par rapport au monde anglo-saxon dans le commentarisme de l'Euthyphron.

05/2017

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Littérature française

Le metteur en scène polonais

A l'origine, une idée simple : que se passerait-il si un livre changeait tandis qu'on ne le lit pas ? Idée a priori plaisante, mais qui rendra fou le metteur en scène polonais, auquel un directeur de théâtre parisien a confié la tâche d'adapter pour la scène le roman d'un auteur autrichien, roman dont les personnages et les situations disparaissent d'une lecture à l'autre. Les répétitions parisiennes sont catastrophiques : un interprète alcoolique traduit pour les comédiens français les invectives du metteur en scène polonais, un comédien engagé n'a pas été distribué, le spectacle durera huit heures, le budget a été largement dépassé, une grosse armoire trône au milieu du plateau... Le récit tente de réunir les éléments ayant conduit le metteur en scène polonais à se comporter de la sorte. Nous traversons ainsi différentes époques à ses côtés : la mise en scène des Démons de Dostoïevski dans un stade de football en Pologne ; Qu'il s'agisse de l'actrice française, du directeur du théâtre, de la femme du metteur en scène polonais ou d'un philosophe grec logé dans le même hôtel, tous ces personnages sont autant de figures qui se révèlent comme dans un jeu de cartes, abattues sur la table, aussitôt recouvertes, et remises en jeu pour le coup final. Entre eux et le metteur en scène polonais, il n'y a plus de discussion possible, seulement quelques oeufs durs. Dans la poche du metteur en scène polonais se niche une impressionnante quantité d'oeufs durs, que ceux qui devraient négocier, parlementer ou sermonner, préfèrent soudain partager avec lui plutôt que de lui faire le moindre reproche. Ce roman peut être lu comme un conte, prenant pour décor le milieu du théâtre, afin d'ouvrir à un état des lieux européen plutôt fantasque - c'est l'humour qui prédomine ici. Il s'agit également d'une quête. Celle d'un homme devenu détective de ses propres pensées, dont les défaillances sont autant de ressorts comiques ou dramatiques, permettant des sauts extravagants dans le temps et dans la logique.

08/2015

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Celtisme, druidisme

Keltoï. Les légendes des premiers celtes

Laissons-nous bercer par les chants de l'âme celte, une musique venue de la nuit des temps qui bat au rythme du coeur de l'univers... Keltoï ! C'est le nom que se donnent les Celtes eux-mêmes, nous dit Pausanias, géographe Grec du 2ème siècle. Appelés Gaulois par les Romains, Galates par les Grecs, les Celtes dont l'origine se perd dans les brumes des premiers temps et le mystère des mégalithes, peuplent la majeure partie du continent européen, bien avant l'avènement de l'empire romain.
Ainsi beaucoup d'européens sans le savoir possèdent dans leur capital génétique, une goutte de sang celte. L'âme celte est une Déesse libre, une guerrière invincible et immortelle qui vit en harmonie avec les Esprits de la Nature. On l'a cru morte à jamais, cependant elle renaît toujours. Resplendissante, elle émerge de la forêt primordiale, souveraine toujours jeune, couronnée de feuilles de chêne et de fleurs sauvages.
Grâce aux bardes qui ont sauvé de l'oubli ces trésors sublimes, les légendes des Celtes traversent les siècles. Elles nous emmènent au-delà des terres connues, à la source où naissent les rêves qui enfantent les rivières et les montagnes. Aux confins des océans, elles racontent le voyage de Bran abordant l'île des Fées où vieillesse et maladie n'existent plus. L'histoire de Taliesin, le prince des bardes, avec la harpe magique des dieux et celle non moins merveilleuse de Merlin, le plus grand des enchanteurs, tandis qu'une princesse et un prince deviennent par amour deux cygnes majestueux qui s'envolent pour l'éternité.
La déesse, la reine et la femme y ont la part belle. Neuf fées veillent sur le " Chaudron d'Abondance " en Avalon, où bouillonne le mystère sacré de la vie éternelle, quête de toutes les aventures extraordinaires des héros et des sages. Enfin les druides nous y révèlent la sagesse qui brille au plus profond des êtres, tout comme la perle rare, cachée au fond de l'océan. Ces légendes nous rappellent la magie et la beauté de la vie, miroir de notre propre beauté, si l'on sait y regarder.

05/2021

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Grèce classique

Philippe II et Alexandre

En métamorphosant un royaume affaibli du nord de la Grèce en empire planétaire, Philippe et Alexandre de Macédoine (- 359/ - 323) ont bouleversé le cours de l'Histoire. A la fin de sa brève existence, à 32 ans, Alexandre le Grand avait éclipsé la grande puissance perse, traversé l'Hindou Kouch et pénétré dans ce qui est aujourd'hui le Pakistan : son empire s'étendait de la mer Adriatique au sous-continent indien. Mais son succès n'était pas seulement le produit de son génie personnel et d'une énergie inépuisable. Il résultait aussi de plusieurs décennies d'efforts réalisés par son père. L'Histoire nous a présenté Philippe II de Macédoine comme un vieil homme dont l'assassinat, fort commode, a permis l'arrivée au pouvoir de son fils génial. Erreur et mensonge. Des dizaines d'années de combats acharnés et d'indéniables talents de diplomate l'ont conduit à unifier le pays et conquérir la Grèce tout en bâtissant une armée invincible. Tout cela, il l'a transmis en héritage à son fils, au bon moment et à l'âge idéal pour pouvoir s'auréoler d'une gloire encore plus grande et bâtir le premier grand empire de l'Antiquité. Philippe et Alexandre ont tous deux joué un rôle essentiel dans la très large diffusion de la langue et de la culture hellènes, aux répercussions nombreuses et profondes, comme l'écriture du Nouveau Testament en grec et un empire " romain " hellénophone qui survécut pendant mille ans à l'est de la Méditerranée après la disparition du dernier empereur régnant en Italie. L'oeuvre d'un maître de l'histoire au sommet de son art. " Un ouvrage palpitant, à la hauteur de ses ambitions, comme Philippe durant son règne, et aussi fondamental que les conquêtes d'Alexandre. " Tom Holland " En un seul volume, Adrian Goldsworthy nous donne à lire le récit des exploits d'un duo de conquérants - père et fils - le plus brillant de tous les temps. L'auteur met en lumière à la fois leur caractère dramatique et violent et leurs répercussions au cours des siècles. Le résultat est un travail d'expert, fluide et vivant. " Barry S. Strauss

03/2023

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Acteurs

Mes mille et une vies

Dans cette autobiographie, Bud s'entretient avec Carlo et raconte sa bande originale. Carlo Pedersoli et Bud Spencer : deux personnages et une vie commune à plusieurs facettes. Carlo, c'est l'enfance, la jeunesse et le sport. Il s'est d'abord distingué en tant que nageur professionnel. Carlo Pedersoli a représenté l'Italie aux Jeux olympiques de 1952 à Helsinki, où il a participé aux épreuves de natation. Par la suite, il a également concouru aux Jeux olympiques de 1956 à Melbourne, poursuivant sa carrière dans la natation à un niveau international. Sa carrière sportive en natation a été marquée par participations aux compétitions olympiques. Son engagement et ses performances sportives ont posé les bases de sa renommée et de son endurance physique, des atouts qui ont été plus tard mis en valeur dans sa carrière d'acteur, notamment dans ses rôles de personnages forts et robustes à l'écran. Bud Spencer a entamé sa carrière d'acteur dans les années 1960, souvent dans des rôles de personnages forts, bruts et souvent comiques, ce qui l'a rapidement propulsé vers le succès. Il a joué dans de nombreux films à succès, en particulier les "spaghetti westerns" (westerns italiens) avec Terence Hill. Leur duo a connu un grand succès notamment avec des films tels que "Dieu pardonne... moi pas ! " en 1967, "On l'appelle Trinita" en 1970, et "Le Cogneur" en 1974, parmi d'autres. Carlo comme Bud ne sont pas pour autant des "touche à tout" . La vie est une pyramide d'opportunités. Par leurs qualités physiques extraordinaires, exploits sportifs et démesures cinématographiques en réponse. Et c'est ainsi que les deux personnages ont évolué en même temps au grès de ce que leur offrait la vie. Par exemple, parce que Carlo était un pilote accompli, alors il a créé une entreprise de transport aérien compagnie aérienne, aujourd'hui filiale de la Poste italienne. Bud Spencer était apprécié pour son apparence imposante, sa personnalité charismatique, et son sens de l'humour. Après sa carrière d'acteur, il s'est également investi dans des oeuvres de charité et est resté une figure emblématique du cinéma italien. Sa vie a été marquée par ses succès dans le cinéma, son amour pour la natation.

03/2024

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Histoire ancienne

BLACK ATHENA. Les racines afro-asiatiques de la civilisation classique, Volume 2, Les sources écrites et archéologiques

Le premier volume de Black Athena : " L'invention de la Grèce antique, 1785-1985 ", avait suscité en France, comme auparavant dans le monde anglo-saxon, des réactions passionnées. Sa reconstitution historique et sociologique des transformations de l'idée qu'on s'est faite des origines de la civilisation grecque, et de la façon dont elle a évolué en fonction de l'image que l'Europe se faisait de sa place et de son rôle dans le monde, a été saluée comme une implacable démonstration ou dénoncée comme partisane. Concluant son examen du dossier, la revue L'Histoire écrivait en février 1997, sous la plume de Maurice Sartre : " Que les visions du monde dénoncées par Martin Bernal subsistent chez quelques esthètes romantiques et quelques purs littéraires ignorants de l'histoire et de l'archéologie, nul ne le conteste. Mais fallait-il monter cette machine de guerre contre leurs partisans ? Peut-être que oui, en définitive, puisque ce livre, irritant et excessif à maintes reprises, passionnant jusque dans ses excès, oblige l'historien à s'observer dans le miroir et à y scruter ce qu'il reste du vieil Européen imbu de son excellence dans le regard qu'il jette sur l'autre - l'Egyptien, le Grec... ou son contemporain. " Dans son deuxième volume, consacré aux Sources écrites et archéologiques venant à l'appui d'un " Modèle Ancien Révisé " des influences moyen-orientales sur la Grèce archaïque, Martin Bernal étudie en détail les éléments matériels qui établissent la réalité et l'importance des contacts entre l'Egypte, les pays du Levant et l'ensemble du monde égéen pendant la période de l'Age du Bronze, soit entre 3400 et 1100 avant J.-C. Il les confronte aux renseignements fournis par les mythes, les légendes, les cultes religieux et les faits linguistiques postérieurs. Il conclut que les contacts entre le monde égéen et le Moyen-Orient ont été bien plus importants et déterminants qu'on ne l'admet généralement. Il fournit ainsi de nouveaux aliments à une discussion désormais proliférante, à laquelle contribuent des savants de tous les pays, et qui aura indéniablement transformé les présupposés de méthode et les objectifs de culture générale des études classiques.

11/1999