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Clémence Courot

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Ecrits sur l'art

L’art d’interpréter l’art

Normal021falsefalsefalseFRJA / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-para-margin-bottom : . 0001pt ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 10. 0pt ; mso-bidi-font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : Calibri ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; }Une même notion originale (l'interprétation), prise dans tous ses sens possibles (quelle signification, mais aussi quelle forme, quelle version, quel type de jeu ? etc.) est passée au prisme de tous les arts (arts plastiques, musique, cinéma, etc.). Quel sens pour l'interprétation ? Interpréter, c'est d'abord " donner sens " : en l'occurrence, donner un sens à quelque chose qui n'en a pas, ou qui en a d'abord un autre. Mais l'interprétation elle-même n'a pas toujours le même sens dans tous les arts (arts plastiques, musique, théâtre ou cinéma) : signification, traduction (qu'est-ce que ça veut dire ? ), perception visuelle, identification formelle (qu'est-ce que je vois ? ), performance, exécution (quelle est la " bonne " interprétation ? )... Quel système pour l'interprétation ? A première vue, l'interprétation est essentiellement d'ordre linguistique : c'est ce qu'on appelle souvent la " lecture " de l'oeuvre (qui pourtant ne se lit pas toujours comme un texte) et de son fameux " message " supposé. Pourtant, savoir interpréter une image, ou un rôle pour un acteur, ou une composition pour un musicien, tout cela suppose bien d'autres systèmes (iconique, gestuel, acoustique)... Quelle limite pour l'interprétation ? L'interprétation, issue d'une longue histoire, se retrouve au croisement de nombreuses disciplines (exégèse religieuse, herméneutique philosophique, psychanalyse freudienne, sciences juridiques, etc.). Elle court toujours le risque de la réinterprétation, voire de la surinterprétation. S'il n'y a pas de " vrai " sens d'une oeuvre, toutes les interprétations sont-elles permises ? C'est ainsi que l'interprétation de l'art devient un art de l'interprétation.

01/2023

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Faits de société

Fin de vie. Le choix de chacun

Cet ouvrage se veut une contribution au débat sur la législation italienne relative à la fin de vie, compte tenu de la demande de légiférer qui a été faite à deux reprises par la Cour constitutionnelle italienne. Cette question concerne évidemment la médecine, la souffrance et la spiritualité des malades et de leurs familles, mais aussi l'ensemble de la société civile, en Italie et à l'étranger. Cette réflexion est particulièrement urgente en Italie, pays aujourd'hui de plus en plus laïque et multiculturel, mais elle est également nécessaire en France, où la légalisation de l'euthanasie fait l'objet d'un débat animé et où la question fait partie des enjeux de la campagne présidentielle de 2022. Et au Portugal également, où le président de la République a suspendu la promulgation du décret règlementant les circonstances et les conditions dans lesquelles la mort médicalement assistée n'est pas punissable. Ce livre est aussi le témoignage d'un bénévole dans l'unité de soins palliatifs d'un hôpital bruxellois qui, après treize ans d'activité, souhaite partager avec le lecteur un douloureux constat : la loi belge de 2002 dépénalisant l'euthanasie a créé les conditions d'une déshumanisation de l'accompagnement de la fin de vie et une transformation du corps médical et de l'ensemble de la société civile en Belgique. Aujourd'hui, l'euthanasie est communément acceptée en Belgique, par une application arbitrairement extensive de la loi, comme étant l'un des choix thérapeutiques pour la fin de vie : une maladie incurable avec un mauvais pronostic à court terme et des douleurs intolérables n' est plus une condition préalable nécessaire. Une dangereuse pente glissante conduit à des extensions arbitraires des critères d'applicabilité de la loi par rapport aux intentions annoncées par le législateur. De nombreuses transgressions ne sont pas sanctionnées. Comme la Suisse pour le suicide, la Belgique alimente le tourisme de la mort pour les citoyens européens qui vivent dans des pays où l'euthanasie est punie par le Code pénal. Préface : Luciano Orsi Mario Riccio Réflexions Collection : Autres Regards

05/2022

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Littérature française

Tu me crois la marée et je suis le déluge. Poèmes et chansons socialistes du XIXe siècle

La vraie poésie parle pour les pauvres, les humbles, les opprimés, les vaincus, les battus, les malades, les inconnus et les imprévus qui se montrent, qui souffrent, qui connaissent la véritable douleur, quelque part, en France et dans le monde entier. La poésie socialiste de cette anthologie libère la vie et le rêve, le travail et le droit au rêve, en restant un langage du cur, sans un but d'utilité, tout en étant très utile. La poésie socialiste du XIXe siècle est politique et idéale. Elle est dans son temps et dans le nôtre, et dans tout temps. Elle lutte contre l'industrialisation sans règles et l'occidentalisation destructrice attaquée aussi par Baudelaire. C'est la poésie de l'angoisse de l'être : elle nous dit qu'il faut avoir un regard sur le monde, et proposer des réformes indispensables, pour faire sortir le peuple de sa terrible condition. Le XIXe siècle donne à la poésie une chance énorme : celle de pousser les gouverneurs aux réformes nécessaires, pour l'école, l'économie, le travail, la situation dégradée des villes, les campagnes abandonnées. C'est une poésie vivante, qui s'ouvre à toute frontière. On est face à une parole qui change le monde. Elle fait peur parce qu'elle dit la vérité de la justice, de la révolution des curs, de la politique-philosophie de la vie. On pourrait parler d'une littérature née de la démocratie socialiste tout court et du réformisme républicain. Encore une fois, le concept de culture et celui de culture populaire sont à revoir. Celui de littérature lui aussi. La première dans son genre, cette anthologie prouve que la poésie socialiste du XIXe siècle est présence, participation, idéal réformiste et révolutionnaire : une parole qui voit loin, jusqu'à nos jours et à demain. L'union poésie-politique se fait solide, et la Vérité commence à parvenir au peuple. C'est une poésie de la paix, de la justice, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. On est face à une littérature réformiste, liée aux changements du socialisme. On découvre un autre XIXe siècle. La littérature se fait totale.

06/2023

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Littérature française

Entrepreneuriat

L'entrepreneuriat (Les préalables à l'élaboration d'un modèle business canvas et au démarrage de l'entreprise). L'idée de se lancer en affaires et ou de promouvoir la création d'entreprise ne s'improvise pas. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. La création d'une nouvelle entreprise est un processus plus complexe qu'on ne le pense généralement. La création de l'entreprise ne se limite pas uniquement à l'entrepreneur, mais d'autres composantes font parties, l'environnement et le processus de création. La création d'une entreprise connait le succès, mais beaucoup plus l'échec notamment dans les milieux difficiles ou en considère la création d'entreprise comme seule et unique alternative à la pression sociale (chômage). L'engagement à fond du futur entrepreneur à lui seul ne suffit pas, à l'évidence, la création d'une entreprise nécessite un réel savoir-faire. Un livre sur la création d'entreprise ne peut couvrir toutes les étapes d'apprentissages nécessaires pour entreprendre un processus long et complexe. J'ai tenté de présenter les préalables connaissances avant de s'engager en affaires et d'éviter l'abandon de son projet. Ce livre sensibilise le futur entrepreneur sur les différentes étapes à suivre pour donner naissance à son entreprise et réduire les risques d'échec et d'abandon, en allant du profil entrepreneurial au démarrage de son affaire. Ce livre permet au futur entrepreneur de remplir son modèle canvas et de le comprendre. Cependant, cela ne suffit pas, il doit connaitre les règles d'affaire, les apprivoiser et les accepter d'une part, il va prendre des décisions quotidiennes, planifier à court terme, à moyen et à long terme, suivre ses activités pour un rendement, contrôler ses activités et corriger ses écarts, etc d'autre part. Ce sont des fonctions qui s' ajoutent à la liste qu'il doit suivre lorsque l'on démarre son entreprise. Ce livre réunit une experience de plus de 20 ans en entrepreneuriat, en management et en marketing, ce qui permet au futur entrepreneur et aux décideurs de la promotion de l'entrepreneuriat de prendre avec assurance leurs décisions d'affaires.

09/2021

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Poésie

Fréquence Mulholland

Fréquence Mulholland est une variation libre autour du film de David Lynch Mulholland Drive. Ce livre questionne la notion de doublure en établissant des ponts entre décorum cinématographique et vie réelle des actrices/acteurs. Alternant les époques et les atmosphères notamment le Hollywood des années 70 avec ses starlettes hippies et ses sectes. En parallèle, depuis un angle de perception auto-fictif, une femme s'interroge sur sa propre identité dans un environnement étrange où sont convoquées les réminiscences d'une relation toxique. Le film " Mulholland Drive " traverse les livres de Sandra Moussempès depuis sa sortie. C'est un de ses films fétiches. Elle souhaitait à un moment lui consacrer un livre entier qui s'inscrirait comme une charnière dans son travail. Les poèmes explorent aussi certains traumas notamment dans la sphère de la relation amoureuse mais pas seulement. Avec Cassandre à bout portant son précédent livre, elle explorait déjà les traumas du féminin. Son féminisme, sans être bruyant est acharné à sa façon. Dans ce nouvel opus, les personnages et l'univers de David Lynch, lui permettent d'évoquer via le duo féminin Rita et Betty ainsi que Silencio (sombre figure masculine du livre), les phénomènes d'emprise. Plus généralement l'autrice continue avec cet ouvrage à interroger le geste d'écriture. Mais également ce qui se trame dans l'envers du décor. Depuis son premier recueil en 1994, le cinéma tient une place importante dans son travail et Fréquence Mulholland s'inscrit dans son laboratoire filmique. Elle reprend des scènes du film qu'elle analyse avec son angle de perception singulier. La notion de doublure lui permet de convoquer certaines énigmes qui s'éclairent de plus en plus. Un court passage photographique autour des fantômes du Cecil Hotel à L.A s'insère aussi à la trame. D'autres voix sourdes en tant que dispositifs internes au poème, bouches cousues, se mettent à résonner dans l'espace filmique "écrit". Tel un gramophone géant d'archives mémorielles. C'est un ouvrage important dans l'oeuvre de l'autrice rappelant que la force de l'imaginaire permet de vivre dans deux mondes parallèles et d'explorer les confins de l'énigme humaine.

09/2023

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Thèmes photo

Richesses et couleurs sauvages des Hautes Vosges

Usée et rabotée par les vents, la montagne vosgienne domine la plaine d’Alsace à l’est et la plaine des Vosges à l’ouest. Couverte en grande partie de forêts de résineux, sauf sur les crêtes, elle dissimule sous cette marée verte une mosaïque de milieux différents. Vallées, étangs, tourbières, prairies et rivières se succèdent tout au long des paysages et abritent une faune assez diversifiée, voire très rare. Une faune précieuse et discrète qui enrichit et rend vivante la grande forêt vosgienne. Cependant l’image des Vosges n’est pas idyllique, de plus en plus aujourd’hui les territoires s’urbanisent. L’espèce humaine qui a besoin de plus en plus d’espace grignote peu à peu des biotopes qui étaient favorables à la faune sauvage. Du fait de la mécanisation de l’agriculture, les haies sont arrachées et laissent de grandes surfaces monotones, sans arbres et sans reliefs, n’offrant plus aucune protection pour les animaux sauvages. Régulièrement les associations de protection de la nature alertent sur les déséquilibres que ces aménagements engendrent, mais sont rarement entendues. L’homme dans sa course au profit ne sait pas s’arrêter. En conséquence pour un promeneur, la rencontre avec le sauvage devient de plus en plus rare. Elle est surtout liée à la chance. Pourtant lorsque cela se produit, le coeur bat plus vite devant la beauté et la grâce de l’animal qui se dévoile un instant, hélas toujours trop court à notre regard. Indispensable à notre équilibre, la nature nous est nécessaire. Que serait une forêt où plus aucun oiseau ne chanterait ? Que serait la campagne sans l’alouette ou l’hirondelle ? Que serait la forêt sans le cerf ou le renard ? Il est difficile d’imaginer un tel constat. Pourtant c’est ce qui est en train d’arriver. Photographe animalier, j’ai vu au fil des années, petit à petit diminuer les effectifs des animaux sauvages. La diminution est surtout importante pour les oiseaux plus sensibles aux produits de toutes sortes répandues dans les champs et sur les prairies. Beaucoup de photographies de cet ouvrage sont aujourd’hui difficiles à réaliser. Devant ce constat, ce livre d’images se veut être un témoin de la richesse et de la beauté

09/2023

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Littérature anglo-saxonne

Les Jalna Tome 1 : La Naissance de Jalna , Matins à Jalna ; Mary Wakefield ; Jeunesse de Renny

Préfacée par Katherine Pancol, voici le premier volume de l'intégrale de la saga des Witheoak, Jalna qui a fait rêver des millions de lectrices et lecteurs du monde entier. La naissance de Jalna, Matins à Jalna, Mary Wakefield, Jeunesse de Renny Préfacée par Katherine Pancol, Geneviève Brisac, Alexandra Lapierre et Françoise Nyssen voici l'intégrale de la saga des Whiteoak, Jalna. Cette fresque familiale canadienne fut l'un des plus grands succès de la littérature nord-américaine, dès la parution en 1927 du premier des seize romans, aussi célèbre que Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell. La saga des Whiteoak Tome 1 La naissance de Jalna Dès leur première rencontre, le capitaine Philip Whiteoak et la pétulante Irlandaise Adeline Court tombent amoureux. Leur mariage dépasse en splendeur ce qu'a connu la ville indienne de Jalna. La mort de leur oncle de Québec qui leur laisse une fortune considérable les décide à quitter les Indes. Après un faux départ et maints incidents, leur voilier les conduit à Québec, d'où ils partent s'installer dans les verts espaces de l'Ontario. Matins à Jalna Adeline et Philip Whiteoak ont invité Curtis et Lucy Sinclair à séjourner chez eux pendant la guerre qui vient d'éclater aux Etats-Unis. Les Sinclair sont Sudistes, et l'esclavage n'est pas admis au Canada. Mais Adeline a la fougue des natifs d'Irlande et Philip la célèbre obstination anglaise, si bien qu'ils affronteront la réprobation de leurs voisins sans se troubler. Mary Wakefield Trente ans ont passé, Philip héritier du domaine de Jalna, jeune veuf, va s'y installer avec ses deux enfants. Son frère lui envoie une gouvernante : Mary Wakefield orpheline, inexpérimentée et charmante. La Jeunesse de Renny La famille s'est agrandie. Mary et Philip ont eu quatre fils : Eden, Piers, Finch et Wakefield. Renny, l'aîné de Philip, est un adolescent difficile qui méprise les livres et adore les chevaux. Adeline aime sa nature ardente et voit en lui le futur maître de Jalna. Préface de Katherine Pancol. Auteur notamment de Les yeux jaunes des crocodiles, prix Maison de la Presse en 2006.

05/2021

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Contes et nouvelles

Animal blues

Ces huit nouvelles tentent de saisir quelques-unes des infinies variations qui se jouent dans la relation entre l'homme et l'animal : fascination, cruauté, effroi, amour, compassion, indifférence. Une complexité qui n'en finit pas d'interroger sur les liens que nous entretenons avec les autres espèces vivantes. La tonalité est sombre, expression d'une réalité violente trop souvent tue. L'auteure fait sienne l'interrogation de Jeremy Bentham : "La question n'est pas : peuvent-ils raisonner ? ni : peuvent-ils parler ? mais : peuvent-ils souffrir ? " Il advient pourtant que la lumière l'emporte dans cette lutte obscure, et que l'homme et la bête, touchés par la grâce, se réconcilient. Epiphanie fragile, comme suspendue. Ainsi de la rencontre entre le tigre et la jeune indienne, dans la nouvelle "Transgression" . "Aux battements précipités de son coeur, elle sait déjà que le tigre sera là. Elle ne s'est pas trompée. A l'ombre des arbres, à l'endroit exact où il se tenait la veille, le grand félin est couché, immobile. D'abord, elle décide de l'ignorer et se prête longuement à son rituel. Alors qu'elle achève de nouer un chignon sur sa nuque, elle ose un regard timide, aussitôt happée par une force impérieuse. Un frisson la parcourt toute entière, peur ou plaisir elle ne sait, devant la face sauvage zébrée comme une peinture de guerre, les fronces menaçantes, les redoutables babines, le faisceau dru et tactile des vibrisses. Saisie à nouveau par le calme hypnotique des yeux verts qui la pénètrent, la traversent comme si elle était un corps diaphane et voyaient, au-delà d'elle, un monde invisible. Alors, elle lui rend son regard, craintif, hésitant d'abord, puis plus assuré à mesure qu'elle discerne en lui un changement imperceptible. Les pupilles étroites, réduites à une fente, semblent se dilater, à leur éclat farouche se mêle une étrange douceur, une sorte de mélancolie, et sur le masque impassible glisse une expression étonnée de ferveur muette. Un court instant, il plisse à demi les paupières puis les ouvre à nouveau, comme une promesse de consentement".

08/2021

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Critique littéraire

Les souffles de l'aurore. Acculturations et modernités au Liban et au Proche-Orient ; De Sanchuniathon de Béryte à Gibran Khalil Gibran

Organisé en sept chapitres, ce nouveau livre de Sobhi Habhi se veut un retour aux sources, aux origines historiques et mythiques d'un Liban qui ne cesse, au coeur même des dangers entre l'Orient et l'Occident, de déranger et d'étonner notre monde. Dans notre monde, laïc ou théocratique, qui célèbre volontiers la pensée unique, un certain message de poésie, d'amour et de paix ne se fait plus entendre et les souffles de l'esprit venus des cèdres antiques ne se font plus sentir. Dans les trois premiers chapitres, le lecteur trouvera des questions et des réponses personnelles, biographiques et toujours provisoires, à une certaine obsession de l'écriture : pourquoi écrire en deux ou trois langues ? Et pourquoi écrire tout court ? Dans les autres chapitres, Sobhi Habchi rappelle le rôle du Liban comme espace de liberté par lequel les idées et l'ouverture sur l'étranger, l'Occident en général et la France en particulier, se sont diffusées, grâce à la langue et la pensée française adoptées par une majorité de Libanais depuis la fin du XIXe siècle. Mais cela a supposé, en contrepartie, deux phénomènes culturels complémentaires : une suite d'acculturations et une modernité parfois superficielle, trompeuse aussi, problématique pour toutes les générations de poètes et de penseurs qui se sont succédées. Deux noms émergent et s'imposent : Sulaymân al-Boustâny, le premier traducteur de l'Iliade d'Homère dans la langue du Coran offre, dans une "introduction" de deux cents pages une idée, une vision de la poétique d'une puissante modernité et, plus proche de nous, Gibran l'auteur du Prophète, une oeuvre maîtresse de notre temps, et d'une authentique "prophétie" : "D'un poète chrétien aux musulmans" qui remonte à plus d'un siècle (1913). On découvrira enfin de nouvelles voix poétiques, en dialectal libanais, comme Michel Trad et, au fil des études, une certaine idée de l'écriture poétique et de la mission possible de la poésie "en ces temps de détresse" . Cette nouvelle édition est augmentée d'une "Conclusion en guise de postface" qui propose quelques éclaircissements sur la logique et la structure de l'ouvrage.

06/2015

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Spécialités médicales

L'émergence des risques (au travail)

Depuis plusieurs années, des crises sont venues transformer le contexte de la santé publique, qu'il s'agisse de risques sanitaires effectifs : amiante, vache folle, sang contaminé, ou d'inquiétudes : téléphonie portable, nanotechnologies... Dans ce cadre, les individus ne disposent pas toujours de l'information et, quand elle existe, au moins en partie, elle est analysée en fonction des sentiments de menaces et/ou d'impuissance qui en découlent. Le monde bouge de plus en plus vite et le nombre de chercheurs investis dans des travaux relatifs aux risques (en particulier au travail) n'augmente pas au même rythme. Comment satisfaire le besoin de connaissances valides dans ce cadre ? Comment, dans un système scientifique encore trop gouverné par l'excellence mono-disciplinaire, favoriser l'hybridation disciplinaire indispensable pour répondre aux questions de plus en plus complexes que posent la santé et la sécurité au travail ? Comment résoudre la question de la latence alors que les effets néfastes du travail apparaissent en moyenne, avec des écarts élevés entre la période d'exposition à une nuisance et l'effet sur la santé ? Dans ce monde fragile, les médias jouent un rôle ambigu ne serait-ce que par l'amplification créée autour d'opérations jouant sur la sensibilité des lecteurs ou à travers des effets de mode. De fait, dans un décor où tout bouge, où la complexité gagne, où le court terme est privilégié, de nombreux instituts et agences se préoccupent de risques émergents. en particulier au travail. A l'expérience, pour des raisons d'opérationnalité, on fait appel aux scientifiques d'un domaine pour qu'ils s'accordent sur des risques émergents dans leur spécialité. C'est sans doute efficace pour produire des rapports justifiant une recherche perpétuée dans sa discipline, mais, dans la complexité du contexte, il est difficile de cibler sérieusement des risques émergents actifs. Dans cet ouvrage, nous avons essayé de montrer cette complexité et à partir d'exemples concrets, comment on peut appréhender l'émergence d'un risque. Il ne s'agit là que d'une contribution qui plaide résolument pour le renforcement de la dynamique des liens entre tous les acteurs concernés.

09/2008

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Arbres

Le parfum des forêts. L'homme et l'arbre, un lien millénaire

Exploitation, préservation, plantations, sanctuarisation, les forêts sont au coeur des contradictions de notre civilisation. En un peu plus d'un siècle, les hommes en ont coupé la moitié, donnant une accélération mortifère à notre rupture avec la nature sauvage, commencée il y a quatre mille ans. Le même paradoxe existe depuis l'invention de la hache : en coupant du bois, l'homme se sédentarise et abat toujours plus d'arbres jusqu'à se mettre en péril. Grâce à ses multiples vies, de bûcheron à sourceur de parfum, Dominique Roques nous raconte l'histoire des arbres et de leur exploitation, la fragilité du lien qui nous unit et l'urgence de se réconcilier avec ce dernier refuge contre le bruit et la fureur des hommes. A travers ses voyages, il nous narre le destin de forêts exceptionnelles, liées par les parfums des arbres, intenses et jamais éteints. Les mythiques cèdres du Liban, qui sont à l'origine de l'épopée de Gilgamesh et servirent à ériger le temple de Salomon. Les hêtres d'Europe, symboles de mystère et de danger, exploités pour le précieux charbon de bois. Les séquoias géants de Californie, plus grands arbres au monde, au coeur de l'émergence d'une conscience écologique en Amérique. La forêt équatoriale de Bornéo, convertie en une plantation de palmiers à huile et, au Paraguay, l'histoire du gaïac, le bois bleu et " saint " , dont le sublime parfum pourrait le sauver de la déforestation. A travers ses récits, Dominique Roques nous montre que tout sépare l'arbre, programmé pour une forme d'éternité, et l'homme, sur terre pour un court instant. Quoiqu'il leur arrive, coupées, brûlées, les forêts repoussent, elles ne sont pas rancunières, elles tissent inlassablement ce que nous déchirons. En ignorant leur inestimable beauté, en maltraitant les arbres, c'est avant tout à nous-mêmes que nous faisons du mal. Dans ce livre d'une écriture magnifique, il appelle, à la façon de L'homme qui plantait des arbres, à protéger les forêts sauvages, restaurer celles qui sont dégradées, et replanter, pour faire naître une épidémie de lucidité, un besoin irrépressible de sauver ce qui peut l'être encore.

05/2023

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Littérature roumaine

Comme si de rien n'était (éd. poche)

Dans les années 1980, pendant la dernière décennie de la dictature communiste en Roumanie, Cristina, passionnée d'écriture, s'éprend d'une autre femme. L'histoire commence à l'adolescence de Cristina, lycéenne dans une ville de province. Elle tombe amoureuse de sa meilleure amie, Nana, lui déclare ouvertement ses sentiments et découvre une réciprocité. Mais après un court moment d'euphorie, Nana s'éloigne brutalement et part à Bucarest pour devenir comédienne. Cristina suit de son côté le parcours balisé de la conformité sociale. Elle épouse Radu, le frère de Nana, et tente de négocier sa fine marge de confort matériel et moral, en naviguant entre les contraintes familiales, sociales et politiques. Elle essaie d'écrire, tout en sachant qu'il serait impossible de publier un texte sincère sur ce qu'elle pense et ressent. Puis elle renoue avec Nana, qui fuit de nouveau la relation et part en France. A l'aube de la quarantaine, les deux femmes, trouvent chacune le courage d'accepter et d'affirmer à voix haute leurs choix, leurs émotions et leur identité. Mais cet acte libérateur, par lequel Nana peut enfin vivre, ne suffit pas à sauver Cristina, toujours captive de l'étouffante société roumaine. Dans ce roman exceptionnel, les rouages de l'oppression sont mis à nu dans leurs aspects les plus subtils. L'un des rares textes roumains à traiter de l'homosexualité féminine sous Ceausescu. "Pour la énième fois elle se demande pourquoi ça retombe chaque fois sur elle, sur mille élèves en uniforme c'est toujours elle que l'on choisit d'éduquer, de redresser. A cause de son regard peut-être, il y a un truc qui cloche du côté de son regard, trop concret - elle avait cette mauvaise habitude de regarder pour voir - à moins que ce soit, allez savoir, cet air dont elle ne peut se défaire, de gamin de quartier qui sort prendre l'air et se met à taper la balle contre un mur, les genoux écorchés par les chutes en vélo, ce vélo dont la chaîne saute tout le temps". A. N.

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Lorraine

Lorraine. Avec 1 Plan détachable

Toutes les clés pour découvrir Metz, Nancy et la Lorraine le temps d'un court séjour Un guide tout en couleurs, ultrapratique et richement illustré pour découvrir Metz et Nancy, la Lorraine et les Vosges, la vallée de la Meuse Une présentation complète des deux grandes villes de la région. A Metz, le centre Pompidou, la cathédrale, la vieille ville chargée d'histoire et une foule de bonnes adresses (nouvelles et secrètes, ou bien établies). A Nancy, la place Stanislas, rendue aux piétons, la villa Majorelle (musée de l'Ecole de Nancy - Art nouveau), le musée des Beaux-Arts, la vieille ville. Un traitement approfondi de la vallée de la Meuse avec Stenay, Saint-Mihiel (bibliothèque bénédictine, route Ligier Richier), Verdun (et les sites de la Grande Guerre), Commercy (berceau de la madeleine), Vaucouleurs (musée Jeanne-d'Arc). Une présentation du patrimoine industriel : le haut-fourneau U4, à Uckange, le carreau Wendel, à Petite-Rosselle, à la frontière allemande, et le musée des Hautes Mynes du Thillot, dans le sud des Vosges lorraines. Des coups de coeur et des pépites dans toute la région : le château de Haroué, dans le Saintois et le théâtre du Peuple à Bussang, dans le sud des Vosges lorraines ; le coeur de ville fortifié de Toul ; le pays de Bitche, le " Petit Canada ", dans les Vosges du Nord, le pays de Sarrebourg, avec de jolis villages perdus au pied des Vosges, le pays des Etangs, dans le PNR de Lorraine. L'artisanat de la région : l'Imagerie d'Epinal (imprimerie historique) ; les ateliers des luthiers et le musée de la Lutherie à Mirecourt... Une large place accordée aux activités : randonnée dans les parcs de la région, ski à La Bresse, balades et loisirs nautiques au lac de Gérardmer, thermalisme à Vittel et Contrexéville... Des routes touristiques, comme la route des Crêtes (historique) et la route touristique des Côtes de Toul (pour déguster l'AOC Côte de Toul) Des pages thématiques pour organiser son voyage au plus près de ses envies : les meilleures activités avec des enfants, les sites historiques, les activités de plein air... Une carte pour chaque chapitre et un plan détachable de l'ensemble de la région

04/2022

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Histoire de l'art

Ferdinand Philippe d'Orléans. Images du prince idéal

Prenant le chef-d'oeuvre d'Ingres comme point de départ, Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842). Images du prince idéal, propose de parcourir la vie du prince à travers ses images peintes, dessinées, gravées et sculptées, de sa modeste enfance en exil jusqu'aux somptueuses funérailles, de la propagande aux caricatures. Oublié aujourd'hui dans les soubresauts de l'histoire, Ferdinand-Philippe d'Orléans, héritier du trône français entre 1830 et 1842, jouissait pourtant d'un rayonnement considérable en son siècle. C'est grâce au génie d'Ingres que son élégante silhouette hante encore notre imaginaire, non sans un sentiment funeste : ce portrait est la dernière effigie pour laquelle le prince a posé, avant de mourir dans un accident. Profondément affecté par la disparition tragique de son mécène âgé de 32 ans, Ingres n'a plus peint d'autre portrait masculin par la suite. 160 ans plus tard, le tableau entre au musée du Louvre. Prenant ce chef-d'oeuvre d'Ingres comme point de départ, cet ouvrage propose de parcourir la vie du prince à travers ses images peintes, dessinées, gravées et sculptées, de sa modeste enfance en exil jusqu'aux somptueuses funérailles, de la propagande aux caricatures. Le parcours se concentre ensuite sur son remarquable mécénat artistique : conscient de son rôle de futur souverain, Ferdinand-Philippe d'Orléans a soutenu les meilleurs peintres et sculpteurs vivants de son temps, d'Ingres à Barye en passant par Delacroix, Scheffer et Corot. Il a formé en une décennie une collection au goût moderne, fastueux et indépendant, aujourd'hui dispersée mais à laquelle l'ouvrage redonne partiellement vie. Incarnation des espoirs d'une dynastie, d'une nation mais aussi de toute la communauté artistique, Ferdinand-Philippe est resté le prince idéal, que sa mort précoce a préservé des désillusions du pouvoir. Sa disparition tragique a suscité un besoin de monuments et d'objets commémoratifs à l'aune de la vague d'émotion ressentie. Ingres se remit à l'ouvrage pour la propagation et la fixation de l'image du futur roi regretté. L'enjeu central de cet ouvrage est donc celui de la tension entre images et idéal.

07/2021

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Théâtre

Thomas More ou l' Homme libre

"Quelques mois avant sa mort, Anouilh décida de publier Thomas More, comme un post-scriptum. Dans ce texte admirable, à mi-chemin entre le théâtre et le cinéma, il met en scène l'un de ces héros solitaires, cousins d'Antigone et de Becket, qui lui tenaient à coeur, parce qu'ils ont trouvé le bonheur au-delà du désespoir. Thomas More, chancelier, père de famille, ami du roi Henri VII, refuse de signer l'acte de fondation de l'Eglise anglicane, qui permet au roi de divorcer tranquille. Autant par idéal religieux que par réaction contre la servilité ambiante, trop sérieux dans ses sentiments ou trop léger pour se faire une raison, Thomas ne sait pas mettre son honneur au service de son intérêt, et envisage son sacrifice avec désinvolture puisqu'il a connu la trahison. La pureté intransigeante des petits stimule la corruption des grands, lorsqu'ils se rencontrent. Mais Henri VIII éprouve pour Thomas une amitié réelle qui fera leur malheur à tous deux, chacun respectant trop l'autre pour s'estimer en droit de lui céder. Ils s'enferrent dans leur conflit, et, tandis que le roi, en arrêtant Thomas, a l'impression de se jeter lui-même en prison, Thomas court à sa perte en toute sérénité, sans rancune, dans une solitude têtue aggravée par la bonne humeur, car lorsqu'on a décidé d'aller jusqu'au bout, le chemin paraît moins long, et l'injustice donne des ailes. Thomas perdra sa tête pour n'avoir pas voulu la courber, et Henri VIII en fera tomber bien d'autres, pour racheter celle de son ami. "Il ne faudrait jamais grandir", l'une des phrases-clés d'Anouilh, s'adapte au gâchis de l'âge adulte comme aux revers du pouvoir absolu. De cet affrontement absurde entre deux amis, il restera un éclair de sincérité, de fidélité à soi-même et aux défis de l'enfance, dans la vie sans bonheur d'un roi seul. Avec Thomas More, Jean Anouilh, en sortant, a laissé sa clé sur la porte". Didier van Cauwelaert.

12/1987

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Littérature érotique et sentim

Les cobras de Dartmouth Tome 6 : La crosse d'acier

Trop de penalties peuvent laisser le goal vulnérable sans LA CROSSE D'ACIER. Après avoir surmonté une commotion cérébrale qui aurait pu mettre fin à sa carrière, Tyler Vanek, l'attaquant de première ligne des Cobras de Dartmouth ne pouvait pas être plus heureux dans la vie. Jusqu'à ce que son adoration pour son idole de jeunesse, Raif Zovko, un joueur nouvellement acquis, se développe en quelque chose de plus. Sa maîtresse, "Chicklet" l'encourage à explorer ses sentiments et avec son accord à jouer avec le puissant Dom, Tyler se dit que cela pourrait bien être amusant. Laura Tallent, un agent dévoué de la Police d'Halifax et la première soumise de Chicklet est fatiguée des frasques de Tyler qui perturbent la structure de son monde. Son dévouement à sa maîtresse l'a maintenue silencieuse pendant deux ans, mais un horrible dossier et une preuve supplémentaire que Tyler est le pire soumis au monde lui fait se demander à quel point sa vie serait meilleure si ce dernier devenait le problème de quelqu'un d'autre. Quelqu'un comme Raif. Raif ne nie pas l'attirance qu'il a pour Tyler, mais il refuse de jouer avec un jeune homme s'interrogeant sur sa sexualité - il ne sera pas une phase expérimentale pour un soumis indiscipliné. Mais lorsque Laura l'attire dans un plan afin d'écarter Tyler de sa relation polyamoureuse avec Chicklet, ses instincts protecteurs prennent le dessus. Il s'associe avec Chicklet pour protéger Tyler et creuse afin de connaître les raisons derrière les manipulations de Laura. Chicklet aime visiblement son "boy" et elle ne le laissera pas partir. Et très vite, Raif se rend compte que lui non plus. Prise de court par la discorde dans sa maison, Chicklet lutte pour répondre aux besoins de ses soumis alors que leurs carrières respectives leur lancent des défis. Son contrôle lui file entre les mains, mais avec Raif à ses côtés, elle prie pour que ses relations puissent être sauvées. Sauver l'avenir signifie reconstruire avec de nouvelles fondations. Mais la seule façon de créer une base solide est d'y travailler tous ensemble. Et avec tous ces secrets et mensonges, elle ne sait pas par quoi commencer.

07/2018

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Récits de voyage

L'encre du voyageur

L'Encre du voyageur a reçu le prix Fémina Essai 2007. "Un voyage n'est que de l'encre. Toute exploration est le souvenir d'un ancien manuscrit. Christophe Colomb découvre une Amérique qu'il avait arpentée dans les récits de Marco Polo. Les missionnaires qui ouvrent le Brésil, au XVIe siècle, connaissent par coeur les textes des écrivains antiques, Pline le Jeune ou Hérodote. C'est pourquoi ils aperçoivent dans la forêt équatoriale toutes ces amazones. En lisant, en écrivant, j'ai parcouru quelques recoins de la terre, Inde, Islande ou Tahiti. J'ai ajouté ma peinture aux peintures qui les barbouillaient déjà. Cela m'a permis d'en raviver la fraîcheur, d'en débusquer les surprises, les miracles". Gilles Lapouge. "Avec une érudition et un humour formidables, Gilles Lapouge enrichit nos rayonnages d'une bien séduisante philosophie de la géographie". Géo. "Les écrivains sont les meilleurs guides. Avec Lapouge, on est sûr de s'égarer avec bonheur... Incitant au rêve, sollicitant les imaginations, favorisant la réflexion, L'Encre du voyageur convie à une délicieuse flânerie planétaire rappelant que, dans un monde qui court sans savoir où, on ne perd jamais son temps à perdre du temps". Jean Contrucci, Le Nouvel Observateur. "Joyeux, poétique, insolite, malicieux, drôle, amical Gilles Lapouge va là, où, mode ou pas mode, ça lui chante. Et il s'enchante de là où il est allé... Ses points de vue ne figurent dans aucun guide. Normal qu'on ne les retrouve pas après son passage, car il faut avoir son oeil, sa culture et son style... Sa prose, c'est du nanan à déguster. A Madurai existe un bassin dans lequel, autrefois, on jetait les livres pour en juger les qualités. S'ils tombaient au fond, ils ne valaient pas tripette. S'ils flottaient, ils méritaient d'être lus. J'ai jeté le livre de Gilles Lapouge dans le bassin du Luxembourg. Tiens, comment avez-vous deviné qu'il n'a pas coulé ? " Bernard Pivot, de l'académie Goncourt, "Les livres de Gilles Lapouge devraient être remboursés par la Sécurité sociale. ". . Mohammed Aïssaoud, Le Figaor littéraire. "Un enchantement [... ]. Ce livre éblouit par sa beauté, sa polyphonie, sa sagesse. ". . Roger Bichelberger, Le Républicain lorrain.

01/2022

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Science-fiction

Alcyrius et les Cités de Cristal. Tome 1

Cette histoire fantastique s'inscrit à la suite de mon premier ouvrage Au coeur de la matière, au coeur de soi qui devait prendre la forme de fascicules... Mais au fil du temps, de la réflexion et des créations, une autre intention a vu le jour, jusqu'à la création artistique de Alcyrius et de ses Cités de cristal... . C'est l'histoire d'un jeune garçon, qui aura 12 ans dans quelques jours. Il a une particularité, celle d'observer le ciel, tous les soirs, et cela depuis plusieurs années, comme s'il cherchait un contact quelconque, ou plutôt des réponses aux mille questions qu'il se pose. Il veut toujours faire le bien, tout le monde dans son quartier le connait et le surnomme le petit prince... Il s'appelle Ha, prénom court, pour qu'on se rappelle de lui, mais aussi, dans son imaginaire et son humour, pour que tout le monde pense à lui, avant d'éternuer, parce qu'ils auront, toutes et tous, juste avant ce bruit sonore, prononcé son prénom ! ... Au tout début de ce mois d'octobre, Ha a ressenti que quelqu'un lui parlait distinctement, pendant son sommeil. Le lendemain matin, il se souvient parfaitement que c'était Dieu qui lui avait parlé, lui annonçant un cadeau très particulier pour son anniversaire... Dieu lui a dit qu'il lui enverrait un messager, un merveilleux papillon, appelé Wish, son serviteur le plus rapide, et surtout le plus drôle, et que Wish allait lui faire visiter une merveilleuse planète, le jour de son anniversaire, et qu'il répondrait à toutes ses questions ! Alcyrius... une planète pas des moindres, quel cadeau du ciel !! Bienvenue au coeur d' Alcyrius, merveilleuse planète nichée au coeur de la constellation des Pléiades, et si vous souhaitez suivre, en famille, la journée de Ha, alors prenez place ! ... Pour la circonstance, ce conte vous dévoilera, à partir de mes photos, quelques endroits de ce monde enchanté, que vous blottirez en votre coeur, et que vous amènerez avec vous, en expirant paisiblement son nom, aux portes de vos douces nuits, petits et grands : "Alcyrius ! " ... Je vous souhaite à toutes et à tous, un merveilleux moment, et de très belles fêtes de fin d'année, en famille.

01/2013

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Littérature étrangère

Propos oisifs sous la tonnelle aux haricots

Un été près de Hangzhou... Un homme seul, cloîtré dans sa retraite campagnarde, assis à sa fenêtre nord, se livre à une activité rafraîchissante : il écrit. Pas un traité philosophique, non ; pas de la poésie ; pas davantage un Mémoire pour servir la chronique du règne achevé en cataclysme un quart de siècle plus tôt : il y risquerait sa tête, dans ces années 1660 où la censure de la nouvelle dynastie mandchoue veille de près à l'ordre moral et scripturaire. II travaille donc à détourner la forme si populaire, si peu considérée, du recueil de contes pour s'en faire une parfaite couverture. Il invente une tonnelle où grimpent des haricots et sous laquelle les villageois viennent se retrouver l'après-midi au frais, après leur journée de travail. Jeunes et vieux s'y installent sur une natte posée à même le sol ou sur de petits bancs, l'éventail à la main, pour écouter, raconter, donner leur avis à tour de rôle. Le cercle des causeurs met les ressources de chacun à contribution : les récits font assaut d'originalité, les points de vue s'affrontent. Les cadavres de la mémoire collective se faufilent hors du placard pour entamer dans l'ombre verte de la tonnelle une danse carnavalesque tour à tour féroce, légère et poignante. Les clichés marchent sur la tête, les icônes bien-pensantes sont retournées comme des gants. La circulation des idées fait lever un vent qui court d'un bout à l'autre du texte et passe en bruissant à travers le tressage des mots pour parvenir jusqu'à nous. Dans l'espace poétique qu'il s'invente, lieu rêvé d'une liberté précaire qui est d'abord une liberté de parole, ce petit livre met en scène des interrogations sur le sens de l'Histoire, sur la fonction des idéologies, sur l'impossible et nécessaire transmission des valeurs auxquelles il ne semble pas que nous ayons, depuis ou ailleurs, trouvé de réponses. Le " Dodécaméron chinois " comme l'a surnommé André Lévy, est un livre hanté. Et un bien curieux trésor, qui n'a pas fini de surprendre.

01/2010

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Littérature française

Un lac immense et blanc

« Je réinvente ma vie dans le désordre en mélangeant les temps, les lieux, les êtres chers, mais c’est tout de même ma vraie vie. Peut-être que cette journée est un cadeau plutôt qu’un empêchement et un rendez-vous manqué. J’attendais l’Italien, c’est Antoine qui est venu, dans le silence de la ville qui est une autre ville, lointaine et familière à la fois ». Ce court récit est bien dans la manière de Michèle Lesbre : dans la lente dérive d’une journée de neige, les époques, les lieux et les hommes se superposent. De beau matin, la narratrice s’en va attendre sur un quai de gare un homme qu’elle ne connaît pas : elle a envie de nouer une conversation plus intime avec cet étranger qui, le mercredi, dans ce Café lunaire proche du Jardin des Plantes, évoque inlassablement Ferrare. Elle a pris sa journée, mais l’homme n’arrive pas. Dès lors, le temps s’étire, en autant de fondus enchaînés que favorise la blancheur environnante : la ville s’estompe, peu à peu remplacée par des images d’enfance, par d’autres lieux et d’autres villes. Au détour d’une rêverie surgit, figure centrale de ses souvenirs, « le lac immense et blanc », noyé sous la neige de l’Aubrac, où Edith Arnaud vécut ses premières amours et ses premiers combats politiques. Elle n’a jamais revu Antoine, le jeune homme en colère qui, à l’aube des années soixante, voulait changer le monde. Sa silhouette traverse pourtant le récit et bientôt se superpose à celle de l’Italien du delta du Pô, dont les brumes hantent le paysage mental de la narratrice. Mais peu importe le temps qui passe, la perte des illusions et les rendez-vous manqués. Dans le silence et la lumineuse blancheur de cette journée particulière, la solitude de cette femme qui a tant vécu n’a pas le goût des renoncements. Ses dialogues loufoques avec le corbeau freux du Jardin des Plantes sont bien au diapason de la mélancolie joyeuse de son existence. Une fois encore, Michèle Lesbre tend avec une bouleversante justesse le fil d’une vie minuscule à laquelle ses mots donnent tout son sens.

04/2011

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Critique littéraire

Bug made in France ou L'histoire d'une capitulation culturelle

Il s'agit d'un court essai sur la diffusion de la culture française, le marché culturel mondial et la manière dont la révolution digitale est en train d'en bouleverser les règles. Face à la position hégémonique des Américains et à un affaiblissement du rayonnement de notre culture, il est plus que nécessaire d'agir pour ne pas connaître une absortion totale. Le propos de l'auteur est argumenté, éclairé et passionnant, car il s'appuie sur une connaissance approfondie des mécanismes de diffusion de la culture française hors des frontières. Ainsi, il évalue de manière précise le recul de notre présence à l'étranger et le fossé qui sépare désormais l'hexagone de la méga puissance américaine. Sa présentation de la révolution digitale est édifiante. Elle nous fait prendre la mesure du retard de la France sur les Etats-Unis, et notamment de la Silicon Valley où s'épanouit la puissante industrie du numérique. Une telle concentration, un tel monopole commercial sont sidérants : non seulement les Etats-Unis possèdent et maîtrisent les outils du " hardware " et du " software ", mais ils contrôlent Internet et ont développé des sites incontournables : Yahoo, Google, Facebook, Amazon, Twitter, YouTube, iTunes... A partir de ce constat sans appel, Olivier Poivre d'Arvor réaffirme donc la nécessité pour les éditeurs français de bien négocier le virage du numérique, de se battre contre les monopoles de sites spécialisés dans la vente de livres électroniques, de défendre le copyright et la maîtrise du prix du livre. Avec ce texte vif, Olivier Poivre d'Arvor intervient dans le débat sur l'avenir du livre et plus largement celui de la culture française. Son engagement est tranché, net, et il fait valoir un point de vue spécifiquement français à l'heure où l'on serait tenté de croire que le problème doit se penser de manière globale, ce qui est à ses yeux une illusion. C'est donc aussi pour lui l'occasion de réaffirmer la spécificité de notre pays, de son rapport privilégié à la chose écrite et de repenser une notion qui, il y a quelques années fit polémique, la fameuse " exception culturelle française ".

01/2011

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Histoire de France

L'aube du Moyen Age. Naissance de la chrétienté occidentale, La vie religieuse des laïcs dans l'Europe carolingienne (750-900), 2e édition

Le siècle carolingien a été court. L'ordre politique et social se disloqua et sombra après 880. Ce naufrage ne peut abolir le projet de société que les clercs avaient élaboré. Dans ce schéma, la religion cimentait toute la construction sociale. Par le baptême reçu dans les premiers mois de la vie, l'enfant devient simultanément fils de l'Église et sujet de l'Empire. Tous apprennent le Notre Père et le Credo, symboles d'adhésion à la foi officielle. Les uns ont reçu la tonsure monastique ou cléricale et renoncé au mariage et au monde. Les laïcs se marient, mais désormais ils doivent choisir leur femme en dehors de leur parenté et la garder quoi qu'il arrive. Les nobles, qui ont reçu une éducation militaire et religieuse plus soignée, comme l'a décrite la princesse Dhuoda, conduisent les affaires du monde et font la guerre. Ces grands échappent à l'autorité de leur curé, qui s'exerce sans partage sur les paysans de sa paroisse. Pour eux, la dîme ; messe et repos obligatoires, le dimanche ; communion aux grandes fêtes après des jours de jeûne et de pénitence. L'évêque, le comte et les missi surveillent la pratique. Les récalcitrants sont soumis à la pénitence publique ou excommuniés. Cet aspect totalitaire et coercitif s'avère le plus déplaisant de la chrétienté carolingienne. Mais les germes d'évolution apparaissent. Le développement du culte des saints et des reliques, des pèlerinages, les premières étapes de la piété mariale, constituent autant d'amorces qui s'épanouiront plus tard. Encore fragiles, mais riches de promesses, les balbutiements d'une spiritualité du mariage, les progrès de la confession, la pratique de la communion plus fréquente, autant de germes d'une piété laïque plus personnelle et plus autonome. La chrétienté carolingienne est bien la mère encore rude de la chrétienté médiévale, qui deviendra plus humaine et plus raffinée. Charlemagne apparaît dans la mémoire des hommes l'idéal du prince catholique et son empire, le modèle de la société chrétienne. Il faut attendre saint Louis, pour que les hommes conçoivent un roi plus chrétien et une société plus évangélique.

02/1997

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Littérature étrangère

L'ami de Lesseps

Qui fut donc ce Heinrich Bluntschli qui, au milieu du XIXe siècle, abandonna femme et enfant sur les bords du lac de Zurich pour s'établir en Egypte ? Séduit et intrigué par l'image que lui renvoie la légende familiale, le narrateur tente de retrouver la trace de son trisaïeul. D'archives en archives, en Egypte, sur les lieux de la vie de Heinrich, il va et vient entre le XIXe et le XXe siècle. Au fil du récit, qui juxtapose avec délicatesse enquête et fiction, l'image d'Epinal fait place à un roman plein de tendresse, d'humour et de mélancolie, sur les thèmes de l'échec, de l'exil, du secret d'une existence. Les Archives nationales semblaient être un bastion. Pour s'y introduire, il fallait, à ce que m'expliqua Mme R., une recommandation comprenant un descriptif du projet de recherches, et ce document ne devait pas être soumis à la direction des Archives, mais à la Sûreté égyptienne, qui dans le meilleur des cas s'octroyait un délai d'un mois pour délibérer de l'opportunité ou de la non-opportunité d'accéder à la requête. Je ne pouvais pas attendre aussi longtemps et m'enquis des possibilités de court-circuiter la voie de service. Il y en avait. Si l'on connaissait quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui travaillait aux Archives, ou qui du moins connaissait quelqu'un y travaillant, on pouvait être presque sûr de son fait. Je pouvais l'être. En un rien de temps, on dénicha un jeune Egyptien qui, par la vertu de ses liens de parenté avec un collaborateur, circulait librement dans les Archives, et qui se déclara prêt à m'escorter dans le bastion en tant que pilote, traducteur et intercesseur. Deux jours après ma visite chez Mme R., nous étions déjà devant le bâtiment titanesque du Caire-Boulaq, qui abrite en plus des Archives nationales le ministère de la Culture et la Bibliothèque nationale, et dans la poche de ma veste, j'entendais crisser une superbe recommandation dûment estampillée et rédigée en arabe sur le papier à en-tête de la Fondation pour la culture.

09/2001

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Littérature étrangère

L'Ecriture de mon père

Roma Ligocka est la petite fille au manteau rouge de La Liste de Schindler de Spielberg, l'unique tache de couleur dans un paysage dévasté rendu en noir et blanc. C'est au lendemain de la projection de ce film dans lequel elle s'est reconnue qu'elle s'attelle à la rédaction de La Petite Fille au manteau rouge, ébranlée par cette évocation brutale de son passé. Son récit de survivante du ghetto de Cracovie est publié dans douze pays et rencontre un succès public et critique considérable. Une fois que l'on a raconté, est-on libéré ? Oui, mais le sentiment d'être peu faite pour le bonheur demeure, malgré les rencontres décisives - celle de David notamment, autre rescapé de la Shoah dont Roma tombe amoureuse. C'est un frère de destin, un infirme de la vie comme elle. Ne peut-elle finalement aimer que ses semblables, ceux qui portent en eux une douleur d'enfance jamais vraiment guérie ? La sienne va être ravivée par un coup de poignard inattendu. Alors que Roma Ligocka mène à travers le monde une tournée de lectures pour la promotion de son best-seller, elle reçoit un appel téléphonique mystérieux qui fait basculer sa vie. Un journaliste prétend que, en déportation, son père était un traître au service des nazis, un kapo. Comment vivre avec l'image de ce père, un héros dans sa mémoire, peut-être un traître dans la réalité ? Comment vivre avec le passé et vivre tout court, puisqu'une histoire d'amour se noue avec David, qu'elle ne peut mettre dans la confidence ? Plus d'une année s'écoulera avant que Roma Ligocka ne réponde à ces questions, sache si David tient toujours à elle et qui son père était vraiment. Un récit de vie très personnel qui met à jour ce qui restait tu dans La Petite Fille au manteau rouge et qui révèle combien le succès rend vulnérable, fait s'exposer aux coups et aiguise la tentation d'un repli sur soi finalement mortifère. Roma Ligocka se défend, cherche et trouve, et sa rage de vivre l'emporte sur tout le reste.

10/2007

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Religion

Histoire des filles de la charité XVIIe-XVIIIe siècle. La rue pour cloître

    Les Filles de la Charité sont aujourd’hui la principale congrégation féminine hospitalière et enseignante avec vingt mille sœurs dans près de cent pays. Des clairs-obscurs de la photographie des années 1950 aux jubilatoires cornettes au vent des 2 CV de Louis de Funès, de la piété chatoyante des deux millions de fidèles qui défilent chaque année dans la chapelle de la médaille miraculeuse rue du Bac aux iconoclastes défilés de mode qui réinventent leur coiffe, qui ne connaît les célèbres sœurs de Saint-Vincent-de-Paul ?    Leur histoire n’a pourtant jamais été écrite. L’ouverture des archives privées de la Compagnie, croisées avec les archives publiques, a enfin permis d’y remédier.    Fruit d’un travail de plusieurs années, ce premier volume court de la fondation par Vincent de Paul et Louise de Marillac d’une confrérie de bonnes filles au service des pauvres, nourrie par la spiritualité de l’imitation de Jésus-Christ propre à l’« École française », à la suppression des sœurs par la Révolution. Au croisement de l’histoire des femmes et de l’histoire religieuse, cette étude montre combien les Filles de la Charité contribuent à la reconnaissance d’un statut inédit et ambigu dans la société post-tridentine : ni religieuses ni mariées, mais « séculières ». Assurément, la Compagnie a offert un cadre favorable à bien des femmes trempées pour des destins hors normes, conduisant de petites paysannes à la Cour, des cœurs intrépides en Pologne, des âmes généreuses au « martyre de la charité » dans des villes décimées par la peste.    À l’heure du 350e anniversaire de la mort des fondateurs (1660), cet ouvrage permet de redécouvrir la figure méconnue de Louise de Marillac et met en lumière une œuvre constamment replacée dans son contexte religieux, social et politique. Essai d’histoire totale d’une congrégation religieuse, il éclaire ainsi l’histoire de l’ancienne France, de ses splendeurs aussi bien que de ses misères.    Matthieu Brejon de Lavergnée est agrégé et docteur en histoire. Ancien pensionnaire de la Fondation Thiers, il s’attache à une histoire de la philanthropie en Europe.

04/2011

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Littérature française

Failles

« Le 12 janvier 2010 à 16 heures 53 minutes, dans un crépuscule qui cherchait déjà ses couleurs de fin et de commencement, Port-au-Prince a été chevauchée moins de quarante secondes par un de ces dieux dont on dit qu’ils se repaissent de chair et de sang. Chevauchée sauvagement avant de s’écrouler cheveux hirsutes, yeux révulsés, jambes disloquées, sexe béant, exhibant ses entrailles de ferraille et de poussière, ses viscères et son sang. Livrée, déshabillée, nue, Port-au-Prince n’était pourtant point obscène. Ce qui le fut c’est sa mise à nu forcée. Ce qui fut obscène et le demeure, c’est le scandale de sa pauvreté ». Si tôt sortis de l’hébétude, les survivants de la catastrophe ont pensé « refondation » : Yanick Lahens, avec eux, a repris le travail, l’inlassable travail des mots. Ce court récit, mû par la double nécessité de dire l’horreur et de la surmonter, en témoigne. Déambulant dans les rues de sa ville détruite, l’écrivain part de sa propre expérience : avant le séisme, elle projetait d’écrire un roman d’amour. Revisitant le décor ravagé de sa fiction, elle est saisie par l’histoire immédiate. Comment écrire, s’interroge-t-elle, sans exotiser le malheur, sans en faire une occasion de racolage ? Texte de témoignage, texte animé par l’urgence, texte de compassion et de réflexion aussi, Failles désigne l’innommable qu’a été le 12 janvier 2010 en Haïti. Mais il tente aussi de prévenir de l’irresponsabilité qui consisterait pour les Haïtiens à ne pas changer leurs perceptions et leurs comportements. Pour Yanick Lahens en effet, la faille géologique qui a englouti Port-au-Prince interdit de faire comme si les autres failles, sociale, politique, économique, n’existaient pas. Il n’y a pas de fatalité dans le malheur du peuple haïtien, ni même dans les carences des élites et la mainmise des organisations internationales : telle est la conviction de l’écrivain qui, malgré le tableau sans complaisance qu’elle brosse de la réalité de son pays, insuffle à ses pages une formidable force de vie.

10/2010

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Philosophie

L'EXPERIENCE DE LA LECTURE. Tome 1, La soumission

"Ce qui est risible, c'est la soumission à l'évidence du sens, à la force de cet impératif : qu'il y ait du sens, que rien ne soit définitivement perdu par la mort, que celle-ci reçoive sa signification encore de "négativité abstraite", que le travail soit toujours possible qui, à différer la jouissance, confère sens, sérieux et vérité à la mise en jeu. Cette soumission est l'essence et l'élément de la philosophie, de l'onto-logique hegelienne." Ces mots de Jacques Derrida ont fourni son titre au premier volume de L'expérience de la lecture. La soumission, qui montre que la tradition des métaphysiques occidentales a refoulé une théorie de la lecture, permet au moins trois parcours. Soit le lecteur assimilera cet essai à une longue note ajoutée au texte de Jacques Derrida qui a démontré que l'écriture a toujours été considérée comme seconde par rapport à la parole, elle-même premier signifiant d'un signifié transcendantal et qui a constaté que la lecture a été tenue pour un mode dérivé et imparfait de l'écoute et/ou de la vue. Soit le lecteur lira La soumission comme une approche généalogique ou a-généalogique de cette conception logocentrique de la lecture qui est tout d'abord analysée dans les textes de Platon, figure inaugurale de la métaphysique occidentale. Puis, dans les textes de Heidegger qui, à la fois répète la tradition occidentale et l'ouvre à son autre. Des textes de Descartes, Kant et Hegel sont convoqués pour montrer la filiation de Heidegger à une tradition qu'il ébranle néanmoins. Aux côtés de Heidegger apparaît Freud qui, lui aussi, dans le champ de la psychanalyse, met en évidence les présupposés métaphysiques relatifs à la lecture tout en ne pouvant éviter de les répéter. Quant à Levinas, bien qu'il apporte la richesse de la tradition hébraïque, il se voit néanmoins confronté aux apories d'une théorisation de la lecture prenant en compte la différence sexuelle. Soit, enfin, le lecteur tiendra ce livre pour un commentaire un peu long du court texte de Heidegger : Qu'appelle-t-on lire ?

10/1998

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Histoire de France

Moi et Marie-Louise

Janvier 1814, Napoléon s'apprête à affronter la sixième coalition menée par l'Europe contre la France. Divorcé le 19 décembre 1809 de l'Impératrice Joséphine qui ne pouvait lui donner d'héritier et remarié avec l'Archiduchesse d'Autriche Marie-Louise le 2 avril 1810, Napoléon évoque avec cette dernière, lors d'une ultime rencontre le 24 janvier 1814, son parcours depuis cette époque. Exilé à l'île d'Elbe et définitivement éloigné de Marie-Louise, Napoléon continue à entretenir avec son épouse, réfugiée en Autriche avec leur fils le Roi de Rome, une relation épistolaire jusqu'en juillet 1815, date de son embarquement pour l'île de Sainte- Hélène, son dernier séjour. Marie-Louise, fille de l'Empereur François Ier d'Autriche, élevée à la Cour d'Autriche dans un climat de haine envers "l'ogre Corse" , découvre progressivement la vraie nature de Napoléon et s'attache désormais à cet époux attentionné qu'elle finit par aimer sincèrement. Napoléon, à son tour, s'éprend de cette jeune Princesse de dix-huit ans qui lui donne enfin le fils tant attendu pour assurer la dynastie Napoléonienne sur le trône de France. Marie-louise, dont la personnalité s'affirme rapidement, assure par deux fois la régence de l'Empire, en 1813 lors de la campagne d'Allemagne et en 1814 lors de la campagne de France. Au cours de ce dialogue imaginaire, mais qui aurait pu avoir lieu, Jacques di Costanzo fait revivre le fastueux mariage de Marie-Louise et de Napoléon qui a fasciné l'Europe ; le somptueux voyage de noces à travers les territoires récemment acquis par la France ; le périlleux accouchement de leur fils en 1811 ; les désastreuses campagnes de Russie en 1812, d'Allemagne en 1813 et de France en 1814 ; la première abdication à Fontainebleau le 21 avril 1814 ; le court séjour à l'île d'Elbe suivi de l'incroyable "vol de l'Aigle" ; les cent jours ; la mythique bataille de Waterloo et finalement la seconde abdication le 22 juin 1815 jusqu'au départ pour Sainte Hélène, la dernière demeure de l'Empereur déchu.

03/2018

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Poésie

Le serment du Jeu de Paume

Le serment du Jeu de Paume (The Tennis Court Oath, 1962), l'un des livres clef de la littérature américaine d'après-guerre, correspond à la "période française" du poète américain John Ashbery (1927). John Ashbery a vécu 10 ans en France, d'abord à Montpellier puis à Paris, de 1955 à 1965. La publication de ce livre a provoqué une onde de choc dans le monde des lettres américaines, ouvrant la voie aux expérimentations les plus diverses dont s'inspireront les poètes des années soixante-dix et quatre-vingt, notamment les poètes du mouvement L=A=N=G=U=A=G=E comme Charles Bernstein, Ron Silliman ou Bruce Andrews, qui ont lu dans Le serment la nécessité et la possibilité de rénovation de la langue américaine. Le livre n'entretient pas de rapport direct ou illustratif aux événements du 20 juin 1789. John Ashbery explique qu'il a eu l'idée de ce titre lors d'un trajet en bus à Paris : comme il passait devant les jardins du Luxembourg, John Ashbery a aperçu des gens vêtus de blanc en pleine partie de tennis, scène qui lui a rappelé Le serment du Jeu de Paume. Le poète explique qu'il a alors été intrigué par le contraste entre les "circonstances apocalyptiques" de la Révolution française rappelée à son souvenir et la scène presque pastorale de ces Parisiens jouant au tennis au début des années soixante. Ce qui se "joue" dans ce livre tient à la volonté du poète d'aller chercher les particularités de la langue et du langage par-delà le figement de l'histoire dans un événement dont seul le nom semble subsister dans la mémoire collective. C'est un livre qui ouvre, comme la paume de la main, un livre palmé aux nombreuses feuilles et aux nombreux départs ; un livre qui tend, lance, jette comme la main du joueur lance la balle. Le serment propose une définition de la poésie comme incessante série de déplacements et d'échanges, de services réussis, de balles perdues et de montées au filet héroïques.

10/2015

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Impressionnisme

Peindre en Normandie

Créée en 1992 à l'initiative du Conseil Régional de Basse-Normandie et de partenaires privés et du conservateur du musée des Beaux-Arts de Caen, la collection Peindre en Normandie se trouve aujourd'hui riche de plus de cent quatre-vingt tableaux de façon unique artistes célèbres et peintres méconnus Créée en 1992 à l'initiative du Conseil Régional de Basse-Normandie et de partenaires privés et du conservateur du musée des Beaux-Arts de Caen, la collection Peindre en Normandie se trouve aujourd'hui riche de plus de cent quatre-vingt tableaux et réunit de façon unique artistes célèbres et peintres méconnus autour de la représentation de la Normandie à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Honfleur, Le Havre et plus tard Rouen, ces noms symbolisent des moments d'intense création et d'échanges autour de grandes innovations qui nourrissent la peinture de paysage dans cette région marquée par l'influence de l'aquarelle anglaise, lieu d'un dialogue expressif entre physique de la nature et physique de la peinture. De Monet à Jongkind, de Lebourg à Delattre, de Marquet à Dufy, ce sont autant de rencontres qui pendant plus d'un siècle ont conféré à la Normandie l'image emblématique d'une peinture dépouillée de toute velléité littéraire. Le tire de la collection dit assez bien qu'elle représente un chemin de traverse dans ce phénoménal territoire qu'est la Normandie des rivages et des campagnes, à la fin du XIXe siècle. Inscrits dans la continuité du naturalisme romantique et de la fonction méditative du paysage, les tableaux recueillis s'attachent à faire valoir la part méconnue, réservée, parfois secrète, des influences du pays sur la peinture, moins spectaculaire et mondaine que celle des sites achalandés. De Corot à Boudin se révèle l'impressionnisme gris et de Signac à Louvrier, le colorisme nacré. Ce cabinet de peinture réunit exceptionnellement l'ensemble des oeuvres de la collection selon un parcours associant physique et topographie et qui, partant des rencontres de la ferme Saint-Siméon, s'attarde sur les bords de mer et la notion de villégiature pour se poursuivre le long de la Seine et se conclure sur le pays intérieur, dans la pleine terre normande.

10/2022