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Critique littéraire

La question de l'intime. Génétique et biographie

L'intime existe sous forme de deux espèces, l'intime individuel et l'intime subjectif. L'intime individuel varie selon les sociétés au sein desquelles il prend forme. C'est pourquoi on peut dire qu'existe un intime proprement africain par opposition à un intime occidental, de même qu'existe un Odipe africain. L'inconscient est une donnée universelle mais qui ne s'actualise pas de manière identique selon les sociétés où on l'observe. C'est la conclusion à laquelle aboutirent Marie-Cécile et Edmond Ortigues dans leur fameux Odipe africain. Non que la société sénégalaise d'aujourd'hui soit comparable terme à terme avec la société viennoise qu'observa Freud au début du XXe siècle mais l'obéissance au père existe dans l'une et l'autre société, tout en étant sans aucun doute plus fondamentale au Sénégal aujourd'hui qu'elle ne le fut jamais à Vienne parce qu'elle s'associe en Afrique à un culte des ancêtres qui joue un rôle très important dans la cohésion sociale. De même, que l'intime africain soit plus évidemment extimique que l'intime occidental s'explique quand on considère d'un point de vue anthropologique le mode de vie malien ou guinéen. D'ailleurs on ne connaît pas d'écrivain africain vivant en Afrique et tenant un Journal intime. Les écrivains combattants l'oppression coloniale puis les dictatures post-coloniales sont dans l'évidence de l'histoire qui se fait sous leurs yeux tandis que ceux qui prennent du recul et analysent leur intimité sont rares. S'ils vivent en France comme Tchicaya U Tam'si ils seront plus portés vers l'intime. Bref, nous sommes en face d'un continuum allant de l'intime individuel à l'intime social (extime) où chacun se situe selon sa manière d'être et son implication dans telle ou telle culture. L'intimité subjective (ou poétique ou génétique) correspond, pour un écrivain, au travail d'appropriation d'une langue d'écriture selon un rythme inventé-travaillé (ce qu'on appela longtemps un style). Ce travail commence selon Valéry par une rumination intérieure et chemine de ratures en redistributions diverses jusqu'à un bon à tirer final... provisoirement final. Deux contributions, celles de Pierre-Marc de Biasi et celle de Jean-Pierre Orban, l'un et l'autre créateurs, s'attacheront à spécifier les voies de ce forage subjectif. Cinq contributions ensuite scruteront l'interrelation des deux intimes dans l'oeuvre elle-même, quatre d'entre elles (Jean-Michel Devésa, Céline Gahungu, Xavier Garnier et Nicolas Martin-Granel) se centrant sur l'oeuvre si diverse et riche de l'écrivain congolais Sony Labou Tansi, la dernière (celle de Guy Dugas) dévoilant l'ingéniosité intellectuelle de l'essayiste tunisien Albert Memmi.

07/2018

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Monographies

Nú Barreto

Coédition Dilecta / Galerie Nathalie Obadia, avec le soutien du Cnap Langues : français / anglais Nú Barreto est né en 1966 à São Domingos en Guinée-Bissau. Il vit et travaille à Paris (France). Diplômé de l'école nationale des Métiers de l'image des Gobelins (Paris), l'artiste développe une oeuvre pluridisciplinaire et engagée, très vite remarquée. En 1998, il représente son pays à l'Exposition universelle de Lisbonne (Portugal). Il mène depuis une carrière internationale qui le distingue parmi les artistes majeurs de l'art contemporain africain. Depuis l'enfance, le dessin est le médium de prédilection de Nú Barreto. De cette époque, ses oeuvres sur papier ont gardé leur verve imaginative qu'il met aujourd'hui au service de son récit personnel de l'Afrique contemporaine. Son oeuvre graphique n'est pas tendre, il est même la plupart du temps âpre et piquant. Sous la mine acerbe de ses crayons et le rouge sang de ses pinceaux, Nú Barreto illustre les violences multiples qu'a subies. Au coeur de cette réalité quotidienne, l'homme imparfait incarne le premier rôle. Comme un miroir, cet alter ego d'encre noire et rouge nous renvoie à notre propre inconstance et nous confronte à notre responsabilité à l'égard de la situation actuelle en Afrique : son corps est déformé par la douleur et la peur. Dans les compositions de Nú Barreto, l'absence de fond, comme celle de tout repère spatial, procure un sentiment de vertige. D'autres objets fétiches se retrouvent de feuille en feuille : la chaise, avec son pied brisé, symbolise l'instabilité chronique des états africains ; l'échelle, avec ses barreaux cassés, est la métaphore de l'ascenseur social en panne dont le dysfonctionnement concourt à la montée des inégalités. On trouve aussi dans le répertoire des symboles de Nú Barreto des animaux (corbeaux, porcs, caméléons...) et des objets hors d'usage (des vélos, des guitares...). Cette panoplie de symboles puise ses origines dans le creuset des cultures autochtones d'Afrique de l'Ouest dont les productions artistiques ont recours au pouvoir des signes. L'artiste y joint l'usage expressionniste de la couleur rouge. Les papiers, lacérés ou déchirés, participent également à la représentation d'un paysage tourmenté. Les oeuvres de Nú Barreto figurent dans de grandes collections institutionnelles dont, entre autres, celles du musée Capixaba do Negro (MUCANE) à Vitória (Brésil), de l'Africana Fondation à Genève (Suisse), de la Fondation H à Paris, du Taipa House Museum à Macao (Chine), ou encore du National Museum of African Art du Smithsonian Institution à Washington D. C. (USA). Nú Barreto est représenté par la Galerie Nathalie Obadia (Paris / Bruxelles) depuis 2018.

01/2023

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Faits de société

Sans voile. Féminité(s) en Palestine

Manar se fait appeler Sukkar et ne porte pas le voile. Maysoun porte parfois la bourka et apprend le français pour être libre. Hadjé vit en camp de réfugiés et rêve de voir cette mer, si proche et si lointaine, au bord de laquelle elle a été conçue... A travers neuf textes tour à tour poignants, engagés ou pleins d'humour, Stéphane Aucante revient une nouvelle fois en Palestine et livre une approche sensible des féminités en Palestine et dans le monde arabo-musulman. Un témoignage de première main puisque l'auteur a, de 2015 à 2018, vécu à Naplouse, la grande ville du nord de la Cisjordanie. Pendant trois ans, Stéphane Aucante a été directeur d'Institut français à Naplouse, la grande ville du nord Cisjordanie. Il y a vécu dans une ambiance musulmane traditionnelle, sans extrêmes, et, auteur, en a rapporté de nombreux souvenirs de rencontres et d'échanges ; certains nourrissent ce livre. Manager, il a travaillé avec une équipe d'enseignants uniquement palestiniens ; les femmes y étaient plus nombreuses que les hommes. Programmateur, il a organisé des événements où les hommes venaient plus nombreux que les femmes ; dans la salle d'animation, les unes et les autres ne se mélangeaient pas. Professeur, il a enseigné le français ; dans ses cours, la parité était souvent respectée. Homme tout simplement, il a ressenti la nécessité de témoigner et de transmettre, d'où ces portraits au féminin, à la fois disparates et unies par cette question : qu'est-ce que la féminité dans une société qui voile les femmes et qui, aussi, punit pénalement l'homosexualité ? Sa réponse, intuitive, sensorielle, est, il l'espère, universelle : partout des femmes fortes et des hommes différents se battent pour exister. Alors elles et ils s'exposent, tout en gardant un voile de mystère, comme un art de l'esquive, et une réelle force de séduction. Humblement, avec respect mais sans pathos, et même avec humour parfois, un peu de ce voile se lève ici à travers des textes sensibles et imagés qui nous font vivre, le temps de quelques pages, le quotidien tour à tour léger, poignant, lumineux ou inquiet, de Manar devenue Sukkar depuis qu'elle ne porte plus le voile, Maïssa qui a autant peur des animaux que des soldats israéliens, de Hadjé qui n'a jamais vu la mer au bord de laquelle ses parents habitaient, ou encore de Saïd qui pense qu'il n'a pas de futur puisqu'il préfère les hommes aux femmes... "Sans Voile - Féminité(s) en Palestine" est le premier livre édité par une toute nouvelle maison d'édition associative, Bougainvillier éditions. Il prend place dans une des quatre collections de son projet éditorial, celle ouverte aux textes courts, contes, nouvelles, etc. , sous le nom "En boutons".

03/2023

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Art du Proche-Orient

L'épopée de Gilgamesh. Illustrée par l'art mésopotamien

Il y a plus de 4 000 ans, une histoire se racontait en Mésopotamie : celle du héros Gilgamesh. Comme tous les héros antiques, Gilgamesh relie le passé et le présent. Il connaît l'orgueil et la gloire, l'amitié et la tristesse, la confiance et le doute. Ses rêves d'immortalité le ramènent à son statut d'homme, mortel, un chemin de vie qui ne connaît ni temps ni frontière. Il y a plus de 4 000 ans, une histoire - la plus ancienne qui nous soit parvenue - se racontait en Mésopotamie : celle du héros Gilgamesh, roi de la dynastie d'Ourouk. Gravée sur des tablettes d'argile entre la fin du IIIe et le début du IIe millénaire avant notre ère, cette légende fut ensuite transmise dans tout le monde oriental durant plus de 2000 ans avant de sombrer dans l'oubli. Redécouverte au milieu du xixe siècle, cette épopée, qui relate entre autres l'histoire du Déluge telle que nous la retrouvons dans la Bible, nous invite à une lecture aussi universelle que contemporaine. Comme tous les héros antiques, Gilgamesh relie le passé et le présent. Il connaît l'orgueil et la gloire, l'amitié et la tristesse, la confiance et le doute. Il est courageux et intrépide face au danger, anxieux et faible confronté à l'épreuve ultime de la vie. Après la mort de son ami Enkidou, son destin bascule et ses rêves d'immortalité le ramènent à son statut d'homme, mortel, un chemin de vie qui ne connaît ni temps ni frontière. Photographe et sculpteur de lumière, Jean-Christophe Ballot crée depuis trente ans une oeuvre contemplative et onirique. Il réalise autour du récit de Gilgamesh une campagne photographique d'envergure, en noir et blanc, et redonne vie à une centaine d'oeuvres millénaires, conservées principalement dans les départements d'antiquités orientales du musée du Louvre à Paris, mais aussi du British Museum à Londres, du Vorderasiatisches Museum à Berlin et du Musée national d'Irak de Bagdad. Afin de prendre toute la mesure de cette antique civilisation, Jean-Christophe Ballot part en Irak, accompagné de Diane de Selliers, photographier les sites archéologiques du sud de la Mésopotamie, offrant ainsi un écrin exceptionnel au récit et aux oeuvres qui l'illustrent. Ariane Thomas, directrice du département des Antiquités orientales du Louvre, a dirigé les recherches iconographiques et présente, dans son introduction, l'incroyable fortune de cette légende. C'est à partir de traductions arabes qu'Abed Azrié, poète, chanteur et compositeur syrien né à Alep, a repris ce récit. Il donne à cette épopée un souffle nouveau et nous éveille aux merveilles du monde mésopotamien.

10/2022

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Littérature française

Choisir le Fleuve. Du Mékong à la Seine

Réfugié un jour ... . Etranger toujours. Choisir le Fleuve Les éditions du Sarment/Fayard, aujourd'hui éditions du Sarment/le Jubilé, ont publié de très nombreux ouvrages consacrés aux régimes (Vietcong, Khmers rouges, Pathet Lao) qui ont pris le pouvoir en 1975 dans les pays de l'ancienne Indochine, et, plus particulièrement au drame des réfugiés (les boat et land people). Vingt-cinq ans plus tard, le moment est venu d'établir un bilan humain, d'autant que, par delà les circonstances de l'époque, c'est la permanence et même l'inflation des flux migratoires qui interpelle notre temps. Au temps des témoignages personnels a succédé celui des synthèses historiques, politiques, sociologiques ... Certes ! Mais les victimes ? Cet ouvrage donne à nouveau la parole aux auteurs du bestseller du livre " Du Mékong à la Seine " qui relatait la fuite éperdue d'un jeune Laotien en 1977. Le fil conducteur en était celui d'une rencontre de l'auteur avec Tran Van Theû, voici maintenant quarante-six ans. Le nouveau récit est fait de plusieurs fils entremêlés. Le temps fort en est un retour effectué en 1991, au Laos et en Thaïlande. Le contexte en est un Laos bouleversé par le communisme depuis 1975. Theü, Laotien d'origine Vietnamienne, avait dix-sept ans lorsqu'il s'était jeté dans le Mékong au péril de sa vie. Le livre relate le retour, la quête de sa famille, treize ans après. Le fil subjectif en est une interrogation de portée universelle dès lors qu'on est migrant, étranger, exilé... qu'en est-il de l'identité, de l'idée du métissage culturel ? du choix décisif ? ... Au delà de l'événement ponctuel de la fuite éperdue d'un adolescent, voici le regard long d'un homme de soixante-quatre ans . La réflexion est soutenue par des centaines de photos, souvent clandestines. Le fil, enfin, est celui de l'actualité. Dans la période historique que nous traversons, jamais autant d'êtres humains n'ont été aussi massivement déplacés, poussés à l'émigration, à l'exil... Comment envisager l'accueil, l'insertion bien sûr, mais indissociablement, l'accompagnement psychologique, de ceux qui vivent des souffrances traumatisantes ? L'éditeur est lié - personnellement et statutairement - depuis soixante ans aux peuples du Sud-Est Asiatique. Il en connait intimement les épreuves et en partage nombre de destins. Il sait les risques que peuvent encourir les réfugiés, non seulement lors de leur fuite, mais encore leur vie durant dès lors qu'ils ont laissé des membres de leur famille sur place et que la méconnaissance des situations les fragilise au sein même des pays d'accueil. En publiant aujourd'hui la relation d'un retour discret voici trente ans, il acte d'une situation apaisée. Auteur Louis Bocquent. Psychologue spécialisé dans le domaine de l'enfance.

06/2023

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Beaux arts

Vers une agritecture. Architecture des constructions agricoles (1789-1950)

En France, à la période contemporaine, les constructions érigées dans le monde rural, en premier lieu celles destinées à l'exercice de l'agriculture, constituent un domaine disputé entre des traditions locales et une ambition de réforme issue du monde urbain. De la Révolution à la Seconde Guerre mondiale, de nombreux auteurs, architectes, ingénieurs, concourent à produire toute une littérature qui ambitionne de réinventer les bâtiments de la ferme par l'emploi de matériaux, de techniques et de modèles nouveaux. Economie, rendement, hygiène, morale, sont les maîtres-mots ; et la plupart de ceux qui s'expriment sur le sujet dénoncent les " mauvais maçons de village ", responsables d'"amas de bâtisses insalubres et informes", se proposant, sinon de réduire l'altérité ville-campagne, du moins d'annexer le monde rural à la civilisation urbaine. Des bêtes et des hommes Penser les constructions agricoles, c'est penser aussi bien le logement des animaux que celui des hommes, pour produire un environnement plus sain, plus fécond et, plus rentable. Les réflexions sur les deux thèmes se croisent. Si les bêtes suscitent des questions plus techniques concernant l'optimisation de leurs abris, l'amélioration de l'habitat humain est un impératif destiné à moraliser les comportements et à lutter contre une désaffection de la main-d'oeuvre ouvrière attirée vers les villes. Esthétique et démocratisation Les nombreuses publications qui témoignent de cette volonté d'extension de l'architecture aux territoires agricoles ont également une ambition culturelle et esthétique. Des folies rustiques de l'aristocratie (comme le "Hameau de la Reine" de Marie-Antoinette), aux établissements agricoles industriels, s'y dessine la dialectique universelle de l'utile et du futile, du nécessaire et du superflu. Les manuels d'architecture rurale, comme les traités d'architecture classiques, s'efforcent de couvrir toutes les questions qui se posent aux constructeurs : choix du site et des matériaux, conception des plans, etc. Ces publications témoignent aussi d'une démocratisation de l'architecture en s'adressant à de nouvelles classes de propriétaires et en traitant de programmes modestes : clapier, bergerie, toit à porcs ou chenil. Une question actuelle Les théories d'architecture rurales reflètent l'opposition d'un monde rural et d'un monde urbain. L'exemple de François Cointeraux (1740-1830) qui se présentait, vers 1800, comme le seul architecte ayant pratiqué l'agriculture est une exception. La nouvelle science qu'il propose, l'"agritecture", conjuguant logique architecturale et logique agricole, fait écho aux questions d'aujourd'hui : celles d'une architecture durable respectant au mieux le territoire où elle s'inscrit, celles aussi d'une urbanisation s'étendant progressivement à l'ensemble des territoires habités, qui efface l'ancienne opposition ville-campagne et l'ancienne coupure entre citadins et paysans.

09/2014

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Philosophie des sciences

Le sens de l'IA. A l'école de Pascal entrepreneur

Jusqu'où ira l'Intelligence Artificielle, dont l'esprit géométrique semble sans limite ? Que restera-t-il de notre liberté de décider face à ces machines probabilistes aux prédictions stupéfiantes ? L'aventure du siècle n'offre-t-elle qu'un monstrueux divertissement ? Ou peut-elle être sensée ? A l'heure où déferlent dans nos vies chatGPT et l'Intelligence Artificielle générative promues par de puissants ingénieurs-entrepreneurs, nous célébrons le quadricentenaire de l'un des génies les plus complets de l'histoire : Blaise Pascal. Philosophe incontournable. Ingénieur passionné. Mathématicien génial. Inventeur des probabilités. Inventeur de la première machine mentale. L'ancêtre absolu de l'Intelligence Artificielle ! Heureuse coïncidence historique ou signe d'espoir. Et s'il n'était pas au fond le mieux placé pour nous aider à cerner la raison d'être de l'intelligence artificielle ... cette question universelle devenue cruciale pour le futur de l'emploi, des entreprises et de toute l'humanité ? Cet essai tente d'explorer quelques réponses. Et plus loin encore, il explore une facette méconnue du génie du Grand Siècle. Pascal fut également entrepreneur en série. Son aventure édifiante, l'histoire de ses heurs, ses malheurs offrent un parallèle étonnant avec le quotidien des startups technologiques actuelles. Des pièges de jeunesse à la fortune de la maturité, en passant par la quête de sens en des temps troublés. L'intelligence artificielle moderne est avant tout une immense aventure entrepreneuriale, faite d'audacieux paris à la rhétorique presque pascalienne : "bravons l'incertitude en pariant sur l'infini des possibilités algorithmiques, et embarquons ainsi les indifférents". L'itinéraire du génie du Grand Siècle nous offre des trésors de sagesse dont s'inspirer pour l'aventure technologique du 21ème siècle. Un appel à entreprendre dans l'incertain. Le bon sens au fondement des véritables mathématiques de l'incertitude. Une approche mesurée des vertus et des limites des algorithmes, de l'incomplétude de la raison. L'art d'entraîner la volonté à décider. D'utiliser la raison numérique sans s'asservir soi-même. D'éviter les pièges d'une éthique algorithmique de simple conformité. La quête sensée de la fortune pour secourir les détresses des contemporains. Les fondements probables d'une raison d'être technologique. L'art du développement d'entreprises sensées. Et d'une quête sensée de la fortune, au secours de la détresse de nos contemporains. Etienne de Rocquigny est mathématicien et entrepreneur, professeur habilité à diriger les recherches et expert auprès d'organisations européennes. Après avoir été Vice-Doyen de la Recherche de l'Ecole Centrale Paris, il a cofondé et accompagné une vingtaine d'entreprises algorithmiques. Il dirige Blaise Pascal Advisors, conseil en leadership d'entreprises technologiques et cofondateur du Prix International quantique Blaise Pascal. Il préside un think-tank d'entrepreneurs, scientifiques et philosophes pour mettre l'IA au service du bien commun.

11/2023

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Franc-maçonnerie

Pourquoi les francs-maçons veulent-ils reconstruire le Temple ?

Un livre sur un sujet d'actualité Nous vivons dans une société parfois difficile, violente, dans des temps souvent angoissants. Ce pourrait être mieux, et peut-être l'humanité a-t-elle connu des temps meilleurs. La nostalgie d'un autrefois paisible et harmonieux nous renvoie à l'idée qu'un monde idéal ou idéalisé a pu être détruit, qu'il est à reconstruire pour asseoir sécurité, fraternité et bien-être. Le temple maçonnique est le lieu d'accueil de la dignité humaine où règne la fraternité universelle. La franc-maçonnerie a ce projet pour l'humanité. Elle s'appuie ici sur plus de trois siècles de traditions issues des bâtisseurs de cathédrales et des idées du siècle des Lumières. Les maçons sont proportionnellement peu nombreux dans les divers pays où l'Ordre est toléré. De plus, ils sont discrets, ce qui contraste avec le tumulte médiatique, écho bruyant de la volonté d'ostentation de ceux qui veulent avoir toujours plus d'influence. L'influence de la maçonnerie est dans l'exemplarité des frères, dans leur constance depuis des siècles à bâtir avec bienveillance un monde fraternel. La maçonnerie, une institution pour aider l'Homme à se réaliser dans le Beau, le Vrai et le Juste : la tâche du maçon est de bâtir Il existe une analogie entre l'homme et la pierre. Agresser l'un ou l'autre, le frapper avec un instrument métallique ébranle la sensibilité de l'un, fragilise la cohésion de l'autre. Aussi, aucun outil en fer n'a été utilisé pour construire le temple de Salomon. Les ouvriers du temple et leur travail pour achever la reconstruction ne peuvent pas être fragilisés et doivent avoir des assises solides. La restauration de cet édifice destiné à l'humanité passera par le réenchantement du monde. Le travail des bâtisseurs francs-maçons nécessite un engagement persévérant. Il a toute sa place dans la société d'aujourd'hui pour apporter du sens dans un monde quelque peu insensé. QUEL TEMPLE ? De l'histoire aux symboles - De Salomon aux francs-maçons Le plan du temple de Salomon, détruit il y a bien longtemps, inspire celui du temple maçonnique. Le temple que les frères veulent reconstruire avec persévérance est immatériel. Il a deux contenus, la Lumière intérieure qui brille au tréfonds de chacun et l'accueil fraternel de tous les êtres humains dans une société tolérante. Dans l'ouvrage, nous aborderons le sujet de la volonté de cette reconstruction par les maçons en suivant la méthodologie maçonnique : par des questions-réponses nous insistons sur les outils symboliques clés apportés par l'Ordre et son ancienne tradition. La volonté de rebâtir le temple est inhérente à l'ordre maçonnique et cette reconstruction est un devoir impératif pour chaque frère.

06/2023

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Sorcellerie

Femme hypersensible, cette sorcière qui s'ignore. La voix de l'âme

En s'appuyant sur l'histoire de la chasse aux sorcières, Anne Landry initie les femmes, et notamment les hypersensibles, à leurs capacités intuitives. Cet ouvrage a pour ambition de permettre aux femmes de (re)découvrir les sorcières historiques et de s'éveiller à leurs capacités extra-sensorielles et intuitives. Anne Landry commence par évoquer l'histoire de la sorcellerie en s'appuyant sur des vulgarisateurs reconnus de la période (Le sang des sorcières de Carole Sandrel et Sorcières de Mona Chollet) et en insistant sur les sorcières qui avaient des capacités inexplicables (herboristes, guérisseuses, sages femmes, médiums...) (et non les femmes brûlées parce qu'indépendantes). Le livre, bien que s'appuyant sur l'histoire de cette période, a une visée psycho-ésotérique. Il invite les femmes hypersensibles à se familiariser avec leurs capacités extra-sensorielles en passant par l'ésotérisme. Il guide la lectrice en soulignant qu'un cadre psychologique est essentiel pour ne pas sur interpréter ses perceptions. L'auteure fait le lien entre extra-sensorialité et hypersensibilité empathique, et réexplique rapidement ce qu'est l'hyperempathie pour les personnes qui n'auraient pas lu son premier ouvrage. Enfin, elle entre dans le sujet proprement ésotérique et extra-sensoriel, à mi-chemin entre conseils et rituels. Elle a pour priorité de déculpabiliser la médiumnité des femmes qui la liront, lesquelles sont parfois stigmatisées dans le monde désenchanté qui est le nôtre. Ce livre est donc d'une certaine façon une continuité du premier, dans sa volonté de réconcilier l'individu avec ses perceptions, et s'en éloigne également en s'approchant bien d'avantage de l'ésotérisme, le tout en restant toujours extrêmement accessible car ne considérant rien pour acquis. Ainsi, ce livre extrêmement accessible, apporte une vulgarisation fiable sur la chasse aux sorcières (abordée lors du premier chapitre) et un lien détaillé entre le présent ouvrage et le précédent (car les hypersensibles empathiques sont tout particulièrement concernés par l'extra-sensorialité). Il a donc une portée 'universelle' : il s'adresse à toute femme curieuse de s'ouvrir aux perceptions intuitives et à l'extra-sensorialité (bien qu'il vise particulièrement les femmes hypersensibles). Le livre n'a pas pour but de tenir un propos féministe, de ce fait il ne contient pas à proprement parler d'argumentaire féministe. Il est néanmoins féministe dans son essence car il entend permettre aux femmes une réappropriation jusqu'ici interdite de leurs perceptions (officiellement ou officieusement). Guidé par une plume qui se veut accessible, le lecteur traverse l'histoire de ces femmes traquées, les différents portraits hérités de ses sorcières d'hier, des mises en garde et de nombreux rituels à mettre en pratique pour guérir et s'aguerrir au quotidien.

02/2024

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Critique littéraire

Lettres familières : Rerum familiarium. Tome 6, Livres XX à XXIV, Edition bilingue français-latin

Ce volume, dernier des Lettres familières de Pétrarque, clôture, après la publication des cinq volumes des Lettres de la vieillesse, advenue en décembre 2013, l'immense correspondance de Pétrarque dont la publication a été entreprise en l'année 2002 sous la direction de Pierre Laurens. Le texte est celui de Vittorio Rossi comme dans tous les autres volumes de la série, André Longpré a donné la traduction, révisée par Pierre Laurens, Ugo Dotti, auteur de la Vita di Petrarca, traduite en français et récemment rééditée et augmentée, et à l'heure actuelle le meilleur connaisseur de la biographie du poète, est, comme dans les précédents volumes, responsable des Notices et des Notes, mises en français par Frank La Brasca. Ecrites entre 1358-59 (Pétrarque est alors à Milan) et 1366 (il est depuis 1362 installé à Venise), ces lettres, comme celles des périodes précédentes se partagent entre les deux registres, public et privé. Au premier appartiennent notamment les lettres du vingtième livre où l'auteur, qui lance au même moment les sévères Sine nomine, dénonce la corruption galopante de l'Eglise, représentée à cette date par Innocent VI ; ou les lettres du même livre et du suivant, adressées à l'empereur, à l'impératrice, aux dignitaires laïques et ecclésiastiques, où le poète, qui s'est acquis une remarquable faveur auprès de la très prestigieuse cour de Prague, se réjouit de voir l'humanisme franchir les Alpes, mais ne cache pas sa désillusion, causée par la fuite de Charles IV après son couronnement à Rome qui avait suscité tant d'espérances et, avec force et autorité, exerçant la mission du nouvel intellectuel, rappelle inlassablement à César à ses devoirs. Même si elles ne sont pas politiques au sens strict du terme, ces missives tendent, dans l'économie particulière du recueil, à promouvoir l'auteur - l'intellectuel nouveau de l'humanisme - à une position plus élevée au regard des cercles politiques eux-mêmes, sinon toujours comme un conseiller entendu, du moins comme un maître écouté. - En contrepoint et relevant du registre privé les lettres qui traduisent très librement les dispositions du poète vieillissant, telle la lettre adressée à Jean Boccace au début de l'été 1359, dans laquelle Pétrarque, que son ami soupçonne de nourrir de la jalousie à l'endroit de Dante, se défend contre ce reproche tout en défendant sa conviction que seul le latin et non la langue vernaculaire est la langue par excellence qui convient à toute oeuvre de grande volée. Mais le trait qui distingue ce dernier volume des précédents et met le sceau ultime sur ce monumental recueil, est ; le caractère du vingt-quatrième livre, adressé Antiquis illustribus. Dans ce livre, préfacé par la lettre à l'ami de jeunesse, Philippe de Cabassolles, Pétrarque dialogue, message suprême délivré par l'humaniste à l'antiquité reconquise, avec les plus illustres des Anciens : Varron, Cicéron, Quintilien, Tite Live, Asinius Pollion, Horace, Virgile, Socrate. Particulièrement remarquables sont les deux lettres à Cicéron, la première, écrite après sa découverte des Lettres à Atticus, dans laquelle, ira dictante, il reproche sévèrement à son auteur préféré d'avoir été infidèle à son message philosophique, et la deuxième, où il lui dit sa dévotion et lui restitue son estime et les deux lettres, à Horace et à Virgile, l'une en mètre lyrique, l'autre en hexamètres, double hommage poétique et déclaration d'amour à ses deux poètes de prédilection.

07/2015

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Manga

Collection Yaoi Pack N° 27. 5 mangas

Ce pack manga contient : L'Araignée vorace en haut des marches (176 pages - Volume : One Shot) : " Je crois que tu es plus mon genre. " Voilà ce que m'a dit un jour le jeune et beau sex friend de ma mère. Depuis ce jour, cet homme, qui s'appelle Chitose, me soutient financièrement. En échange de l'argent pour les frais d'université et de logement, je lui fais à manger, et parfois je l'embrasse. C'est mon " travail ". Chitose possède tout un tas de facettes : c'est un brillant PDG, un vaurien qui s'amuse aussi bien avec les femmes qu'avec les hommes, un enfant difficile qui refuse de manger autre chose que ce que je lui prépare... Je ne dois pas trop m'impliquer dans ma relation avec lui, et je ne dois pas l'aimer. Je pensais m'en être convaincu, mais...Regards Volés (160 pages - Volume : One Shot) : Yuzuriha, un élève brillant, est complètement fan de romans fantastiques et a choisi d'entrer dans son lycée parce que " les uniformes blancs, c'est trop classe ". Un jour, il aperçoit par hasard Funato, un jeune homme du club de tir à l'arc aux traits fins et qui a la silhouette " du héros idéal ". Le problème, c'est que ce dernier est un idiot pervers, et que dès qu'il ouvre la bouche, c'est pour dire " Yuzu, tu m'aimes, non ! ? "? !! En plus, il lance un stupide défi à Yuzuriha en lui disant que s'il le bat aux partiels du premier semestre, il aura le droit de l'embrasser ? ! ? L'amour dans un coin de campagne (161 pages - Volume : One Shot) : Après la faillite de l'entreprise où je travaillais, je suis rentré dans ma campagne natale. Au beau milieu des retrouvailles avec mes quatre meilleurs amis, je me suis soudainement rappelé la déclaration que m'avait fait le calme et gentil Kazuma lors de la cérémonie de remise des diplômes du lycée ! Lui, par contre, ne l'avait absolument pas oublié durant ces six dernières années. " Je t'aime, Sora. J'ai toujours attendu que tu rentres. " Qu'est-ce que je suis censé faire ? Maintenant, je prête beaucoup trop attention à sa présence ! L'amour naîtra-t-il à la campagne ? Suivez les retrouvailles et l'histoire d'amour de ces deux amis d'enfance.Drops of Tactics (176 pages - Volume : One Shot) : Akitaka Tachibana fait partie du conseil des élèves de son lycée, en tant que trésorier. Plus que tout au monde, il déteste Minoru Setani, vice-président du conseil, d'un an plus jeune que lui, qui drague tout ce qui bouge. Mais lorsque Setani remarque pour la première fois le discret Tachibana, et décide qu'il fera tout pour le faire tomber amoureux de lui, les ennuis commencent...! Maou Lover (160 pages - Volume : 2 / 2) : Mao, le Roi des Démons qui déteste perdre, et Hikaru, garçon sadique aux allures de prince, sont amis d'enfance et rivaux en tennis. Malgré leurs personnalités radicalement opposées, ils sortent maintenant ensemble et Hikaru commence à connaître tous les points faibles du corps de Mao. Pourtant, lors d'une nuit de leur camp d'été, Hikaru décide brusquement de lui sauter dessus avant de s'arrêter en plein milieu ? Mais hors de question pour le Roi des Démons de lui avouer qu'il a envie qu'il continue !!

04/2015

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Monographies

L'origine des choses

Née en 1960 à Ypres (Belgique), Edith Dekyndt vit et travaille à Bruxelles et à Berlin. A travers ses oeuvres, l'artiste propose des expériences sensorielles fondées sur l'observation minutieuse de la matière et des contextes culturels qui l'englobent. Apres des études de communication, elle entre à l'école des Beaux-Arts de Mons. De nature processuelle et conceptuelle, son approche s'intéresse aux objets, souvent ordinaires, qui composent le quotidien et à leur transformation au contact d'environnements naturels et architecturaux. Ses installations et performances intègrent des objets naturels et usinés, des photographies, des vidéos, du son et de la lumière. Chacun de ses projets s'ancre dans l'observation d'infimes détails à travers lesquels des objets et des situations d'apparence quelconque deviennent à la fois sublimes et bouleversants. Ils invitent le spectateur à prendre conscience de l'équilibre précaire des phénomènes chimiques et physiques, ainsi que de la nature transitoire et fluide du monde matériel. Ses oeuvres sont présentes dans des collections publiques et privées telles que celles du Centre Pompidou (Paris), du MoMA (New York), du Skulpturen Park de Cologne, de la Cranford Collection (Londres), du Cnap (Paris), de Pinault Collection (Paris), de la Kunsthalle de Hambourg, du Mudam (Luxembourg), de plusieurs Frac (Picardie, Lorraine, Bretagne, Pays de la Loire, Alsace, La Réunion) ou encore du M HKA (Anvers). Après Bertrand Lavier et Anri Sala, Edith Dekyndt s'empare des vitrines du Passage de la Bourse de Commerce, reproduites ici sous la forme d'un leporello. Devenues par nature l'un des dispositifs de prédilection des expositions universelles, c'est justement pour la reconfiguration du bâtiment - d'une ancienne halle à une bourse d'échanges - conduite pour celle de 1889 que les vitrines en place aujourd'hui furent installées. L'artiste puise dans cette histoire pour créer des images qui seraient "? phénomènes d'apparition, de résurgence, dans le mouvement ? ". Dans ce cycle, l'artiste provoque et interroge l'apparition de l'oeuvre, cette suspension entre deux natures (de l'objet à l'oeuvre d'art), le "? déjà fait ? " (ready-made) et l'inachevé. A celle de nature morte, l'artiste préfère l'expression anglaise still life, action provisoirement arrêtée, ralentie, calmée, mais laissant le tableau vivant et ses composantes toujours actives. Elle se passionne pour la transformation des éléments, la variation des couleurs, les inflexions de la lumière, l'action du temps... Edith Dekyndt assemble et accroche ces objets du quotidien ou ces fragments d'objets, cassés, tombés, ramassés, récupérés, réparés.

04/2023

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Sciences politiques

J'aurais voulu être français

Au départ de ce livre, une indignation. Quand, en 2015, les réfugiés du Proche-Orient se sont présentés aux portes de l'Europe, nous avons entendu pour ne pas les accueillir les mêmes arguments que ceux qui furent opposés en son temps au propre père de l'auteur. Guy Sorman se livre ici à un exercice inédit : le tressage serré de l'autobiographie et de l'essai. Fils d'un loueur de chevaux de Varsovie, son père a fui la Pologne en 1916 pour échapper à l'enrôlement dans l'armée russe, puis l'Allemagne en 1933 pour échapper aux hordes nazies, puis Paris en 1940 pour échapper aux Allemands, puis le Lot-et-Garonne en 1942 pour échapper aux gendarmes français : une vie dans le siècle, pourchassé par les séides de Lénine, Hitler et Pétain, à courir plus vite que les idéologies totalitaires. Le fils Guy aussi, à sa manière, rencontre la grande histoire : son cousin Herschel Grunspan (Grynspan) a tué Ernst Von Rath, secrétaire de l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris, servant de prétexte au déclenchement le lendemain de la Nuit de Cristal. Il passe son adolescence à Sartrouville où opère le bon docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline ? Le " N " de trop du patronyme Sormann (décret de naturalisation de ses parents en 1947) va-t-il le poursuivre toute son existence, rappelant une Odyssée commencée en 1492, passant par Istanbul, Varsovie, Berlin, Paris, New York ? Ce père voulut être américain mais n'y parvint pas. Le fils, lassé de n'être que français, ou plutôt de découvrir à 46 ans qu'il était demeuré apatride aux yeux de la loi française (pas recensé en 1947, tous ses efforts pour " faire un bon français " : études brillantes, ENA, Légion d'honneur, élu local, épouse et enfants catholiques, cabinet d'Alain Juppé, initiation à la franc-maçonnerie, échoueront devant un fonctionnaire de police de Boulogne-Billancourt au moment de renouveler sa carte d'identité) a opté pour la double nationalité. Il raconte ici avec entrain et cocasserie les épisodes les plus marquants d'une vie à cheval entre deux nations : le plus américain des français et le plus français des américains n'est-il pas le mieux placé pour décrire de l'intérieur ce qui distingue profondément ces deux pays aux prétentions universelles ? Pas seulement la nature de leur vision du capitalisme, mais plus profondément, leurs relations respectives au corps, à l'espace, à la religion, à la charité, à autrui, à la vérité, à la transcendance... Et à l'ego : ses portraits sans concession des grands de ce monde en " pompeux cornichons " réjouiront tous les lecteurs !

10/2016

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Esotérisme

Comment préparer notre corps à incarner l'esprit

"Notre corps a été construit avec une grande sagesse. Il est le meilleur instrument qui nous ait été donné, et si nous savons comment travailler chaque jour sur lui pour purifier et affiner sa matière, nous le rendrons capable de vibrer en harmonie avec l'esprit. Il n'y a pas notre esprit d'un côté et notre corps de l'autre. Notre esprit a pour première mission de travailler sur notre corps, et ensuite, grâce à lui, de travailler sur la terre entière, qui est, d'une certaine façon, le prolongement de notre corps". Omraam Mikhaël Aïvanhov Extraits de la table des matières : 1. Puisque Dieu créa l'homme à son image 2. Le corps physique, une incarnation de l'esprit 3. Le lien entre le haut et le bas ? : une leçon que nous donne notre corps 4. Nos cellules ? : des créatures que nous devons éduquer 5. Le jour où nous régnerons sur notre royaume 6. Notre destinée ? : des fils que nous tissons 7. La vie quotidienne ? : une matière sur laquelle nous aurons toujours à travailler 8. L'harmonie renforce en nous les puissances de vie 9. La croix que notre corps inscrit dans l'espace 10. L'étoile à 5 branches ? : un symbole à vivifier en nous 11. Notre peau ? : une frontière 12. Aucun de nos gestes n'est insignifiant 13. Les mains, instruments de notre pouvoir 14. Les pieds, leur relation avec la tête 15. Marcher sur nos deux jambes ? : un équilibre sans cesse à rétablir 16. Entre la tête et les membres ? : le coeur 17. La bouche ? : une expression des deux principes masculin et féminin 18. Afin de retrouver notre visage originel 19. ? Se nourrir, une nécessité vitale pour tout notre être 20. Le lait dont la mère nourrit son enfant 21. ? Retrouver en nous la saveur du sel 22. Le breuvage d'immortalité 23. Respirer ? : s'accorder aux rythmes de l'univers 24. L'eau et ses mystères - La purification 25. Le sang ? : la vie, la lumière 26. Entretenir notre feu intérieur 27. La région du silence - La prière 28. Un sommeil qui s'accompagne de l'éveil de la conscience 1. Nécessité d'être vigilant 2. Le passage du soir au matin 3. Au réveil 29. Ouvrir et fermer les yeux 30. Notre voix dans ses dimensions individuelles et universelles 31. Le rire et les larmes 32. Du corps physique aux corps subtils 33. La lyre à sept cordes - Le corps éthérique 34. Nos corps physique, psychiques et spirituels...

09/2023

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Economie

Macroéconomie. 8e édition

Economiste de renommée mondiale, Gregory Mankiw a révolutionné l'économie moderne. Il est l'un des représentants de la nouvelle économie keynésienne. Ses recherches sont extrêmement variées, aussi importantes pour la théorie que dans leurs applications. Ce manuel de macroéconomie est LE cours le plus connu, tant par ses richesses que par ses aspects pédagogiques. Il est également le plus utilisé dans le monde. Cette nouvelle édition expose de façon simple, progressive et rigoureuse les principes fondamentaux de la macroéconomie moderne avec le souci constant d'associer l'analyse théorique rigoureuse et le monde réel à l'aide de plus de 70 études de cas puisées dans l'histoire économique. Elle a été enrichie de nouvelles études de cas issueede l'actualité économique. Cette édition a été entièrement mise à jour. Plus particulièrement, elle revient sur les politiques non conventionnelles de relance, les incertitudes pesant sur la conduite de la politique économique, les développements récents du marché de l'emploi, ou encore les mesures de régulation macro-prudentielle. Tous les chapitres ont été révisés en profondeur afin de tenir compte des effets de la Grande Récession. En outre, les données empiriques ont été actualisées. Très complet, ce manuel est le support essentiel pour l'enseignant et le manuel de référence pour les étudiants en économie et gestion, en grandes écoles de gestion, en sciences politiques, MBA ou classes préparatoires. Il insiste sur l'importance de l'analyse aussi bien du court terme, tel que le cycle conjoncturel ou la politique de stabilisation, que du long terme notamment la croissance, le chômage, l'inflation, ou encore la dette publique. Il intègre les lignes directrices de la pensée économique tant keynésienne que (néo-) classique grâce à la place réservée aux théories modernes des prix et des salaires. Il multiplie les modèles simples plutôt qu'un modèle complexe à vocation universelle, exposant d'emblée les étudiants à des approches diversifiées des phénomènes économiques. Chaque chapitre se termine par un quiz rapide, une synthèse des concepts développés, et de nombreux exercices d'application. est professeur d'économie et titulaire de la chaire Robert M. Beren à l'université Harvard. Il y enseigne la macroéconomie tant au premier qu'au deuxième cycle. Il participe activement à la vie académique et aux débats économiques politiques. Outre sa charge d'enseignement à l'université Harvard, il est chercheur associé au National Bureau of Economic Research (NBER), membre du Brookings Panel on Economic Activity, et conseiller de la Federal Reserve Bank de Boston et du Bureau du Budget du Congrès américain. Entre 2003 et 2005, il a présidé le Council of Economic Advisors (CEA) auprès du président des Etats-Unis. est enseignant-chercheur, habilité à diriger des recherches en sciences économiques à l'université de Bourgogne Franche-Comté. Il est membre du Centre de recherche sur les stratégies économiques, CRESE. Il a assuré des responsabilités d'expertise auprès de la Commission européenne, direction générale de la Recherche et de l'Innovation, et du ministère de la Science, Technologie et Enseignement supérieur.

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Droit

Un autre droit pour un autre monde. Comment sortir des impasses du droit international contemporain ?

Monique Chemillier-Gendrean n'a cessé de développer une approche critique du droit international, construisant sa réflexion sur la longue durée pendant que l'essentiel de la doctrine française développait une vision positiviste et formaliste du droit international. Courageusement, elle n'a cessé de montrer les faiblesses et impasses de cette branche du droit et du système juridique international dans son ensemble, révélant notamment les ambivalences du texte si fondamental que constitue la Charte des Nations Unies, porteuse de tant d'espoirs mais également de déceptions par son appui à la souveraineté des Etats. C'est certainement la compréhension commune de ce concept de souveraineté de l'Etat, altéré de butes parts dans le cadre de la mondialisation, qui est au mur de la réflexion de l'auteure en ce qu'il constitue selon elle l'ultime obstacle à une réelle pacification du monde et à une pensée de l'universel. Il ne s'agit pas de nier que le droit international est en soi un progrès par rapport à l'anomie qui caractérisait naguère les relations internationales soumises au seul jeu du rapport de forces. Il n'en demeure pas moins qu'il est marqué par un certain nombre de lacunes et de fortes contradictions qui minent son application et son efficacité. La segmentation des sociétés en Etats souverains comme leur organisation au sein de l'ONU sont en voie d'être englouties parle monde nouveau qui émerge. Nous serions en effet parvenus à la fin d'un cycle historique qui révèle l'inadaptation du droit international à régir les rapports interétatiques et le développement des actions d'un certain nombre d'acteurs non étatiques. Il ne s'agit toutefois pas de déplorer la situation et d'attendre le grand effondrement comme si l'ordre du monde actuel était inéluctable. Il faut au contraire faire un saut logique considérable, imaginer les bases sur lesquelles doit être construite une société mondiale différente, un monde commun, en tirent les leçons des échecs du droit international. Il convient, pour cela, de recourir à une démarche utopiste assumée, l'utopie constituant l'indispensable renouvellement de l'horizon politique qui repose sur la conviction qu'un autre droit pour le monde à venir sera fondé sur le principe d'une entre-connaissance universelle. Il faut donc notamment réactiver le politique a tous les échelons, briser le principe de domination, assurer le pluralisme juridique, ouvrir une nouvelle page de l'idée de démocratie repenser à nouveaux frais la question du cosmopolitisme. Cela exige un nouvel imaginaire politique et juridique qui puisse faire vivre ensemble des communautés d'êtres humains libres. Alors, l'alliance des Etats se trouvera heureusement complétée et dépassée en se métissant d'une alliance directe des citoyens dans une ère post-nationale, donc post-souveraine, articulée sur une pensée politique du bien commun a l'échelle du monde. Il est en somme question de changer le monde par un nécessaire bouleversement.

10/2019

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Philosophie et sociologie de l

Retour au réel. Essais pour se guérir des illusions du progrès

Préface d'Alain de Benoist Jusqu'au XVIIIe siècle, l'évolution technique et scientifique était si lente qu'elle influait peu sur les moeurs. L'éducation était familiale. ? Savoir-faire et savoir-vivre s'apprenaient par l'exemple. On croyait à l'hérédité et l'on disait : "? Bon chien chasse de race" et "? Bon sang ne saurait mentir" . Pour expliquer les différences entre person­nes d'une même famille, on pensait "Dieu l'a voulu ! " Au siècle des Lumières, ces croyances solidement ancrées dans toutes les classes sociales furent remises en question. Condorcet déclara : "Il n'y a entre les deux sexes (et les individus) aucune différence qui ne soit l'ouvrage de l'éducation" . Leibnitz, de son côté, déclarait : "Donnez-moi l'éducation et je changerai la face du monde avant un siècle". Que n'eurent-ils raison ! Fini alors la mésentente dans les ménages, entre les individus et entre les peuples... la compréhension universelle par la culture ! Le XVIIIe siècle fit accepter un autre dogme, celui du changement en mieux grâce à l'avancée des techniques et des sciences. Maxime Laguerre s'efforce de démontrer que ces deux dogmes sont des erreurs. En effet, si l'on peut éduquer la seconde nature, celle des habitudes, du savoir-vivre, il est impossible de modifier l'inné, la personnalité, la mentalité. Or, c'est l'inné qui fait l'entente. Les vrais jumeaux s'entendent toujours, même s'ils ont eu une éducation fort différente. L'entente obtenue grâce à une même culture est donc malheureusement un mythe. D'autre part, Maxime Laguerre montre que l'évolution technologique est le résultat d'inventions, par définition imprévisibles et librement adoptées par les individus. ? Or, ceux-ci recherchent le moindre effort, l'oisiveté et de nouvelles sensations gusta­ti­ves, sensorielles, auditives, visuelles, olfactives, plus agréables que les précédentes. Chaque année des innovations favorisent cette recherche, mais finalement améliorent-elles notre joie de vivre ? Rien n'est moins sûr. Toutes ces nouvelles sensations modifient le génome que nous allons trans­mettre et risquent de le détraquer, d'où toutes ces déviances innées : autisme, boulimie, anorexisme, pédophilie et autres vices. Nous voyons apparaître différentes drogues pour combattre l'anxiété : la dépression et le pessimisme, contraires à la joie de vivre. Les progrès de la science médicale ne parviennent pas à endiguer l'augmentation des maladies cardio-vasculaires, l'asthme, les allergies ou l'alzeimer qui n'existaient pas chez l'homme primitif. Des idées nouvelles qui forcent à réfléchir. Les livres de cette collection ont été publiés dans un passé récent. Ils nous remettent en mémoire des événements parfois oubliés et offrent des analyses toujours pertinentes aujourd'hui, mais qu'il est nécessaire d'appréhender avec le recul de l'histoire. Ils offrent ainsi un éclairage indispensable pour comprendre l'évolution et la situation des sociétés actuelles.

08/2021

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Histoire de France

Le Siècle des Platter. Tome 2, Le voyage de Thomas Platter (1595-1599)

On n'a pas oublié l'extraordinaire réussite sociale et intellectuelle de Thomas Platter (dit le Vieux, 1499-1582), mendiant et berger des montagnes suisses devenu imprimeur et professeur, notable de la ville de Bâle, non plus que celle de son fils Felix (1536-1614), étudiant à Montpellier, grand médecin et collectionneur. Emmanuel Le Roy Ladurie a conté leurs aventures et leurs pérégrinations dans Le Mendiant et le Professeur. A son tour, le même Felix offre un demi-siècle plus tard à son jeune frère Thomas (1574-1628) de semblables études à Montpellier et un voyage d'initiation dans le sud et l'ouest de la France, le nord de l'Espagne (ainsi que les Pays-Bas et l'Angleterre), comme lui-même l'avait fait et raconté au temps du roi Henri II. Thomas II Platter a reçu une éducation soignée et une véritable culture ; tout au long de son itinéraire, le futur médecin, excellent latiniste et bon connaisseur des Écritures, se tourne avec un égal intérêt vers l'histoire et les lettres, vers la botanique et les monuments, vers le droit et la toponymie, vers les paysages et l'économie tant rurale qu'urbaine ; les hommes, avec leurs coutumes et leurs usages particuliers d'un lieu à un autre, le passionnent plus encore. Réformé et fier de l'être, citoyen de l'une des citadelles du protestantisme européen, il est d'une ouverture d'esprit surprenante pour son époque : sa modération envers les " papistes ", son admiration (feutrée) pour les collèges jésuites et sa bienveillance pour les façons de vivre des juifs d'Avignon, sa francophilie (presque constante), son regard quasi ethnologique sur les populations rencontrées, bref son absence générale de préjugés donnent au texte qu'il rédigera quelques années plus tard une liberté de ton unique ; il réunit aussi une considérable somme d'informations et d'observations sur la France d'Henri IV (les ruines morales et matérielles de trente ans de guerres religieuses et civiles sont bien visibles). La relation du périple est d'une richesse, d'une finesse et d'une saveur telles qu'Emmanuel Le Roy Ladurie a cette fois préféré donner la parole à son héros au moyen de la traduction intégrale du texte du voyage en France du Sud et en Catalogne (traduction effectuée en commun avec Francine-Dominique Liechtenhan). En incomparable spécialiste des sociétés méridionales et en analyste de l'Etat moderne, il introduit cette œuvre et l'éclaire de notes et de commentaires abondants où trouvent à s'exercer ses talents d'historien à l'universelle curiosité. La biographie de Thomas le Vieux et celle de Felix, le récit de Thomas le jeune forment un panorama sans équivalent sur tout le XVIe et les débuts du XVIIe siècle en France et en Europe - ce second volume le prouve à l'envi -, et c'est à bon droit que l'on peut parler de " siècle des Platter " pour désigner les accomplissements de cette illustre famille bâloise.

05/2000

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Littérature française

Oeuvres complètes

Ce livre est le premier à réunir, en France, en un volume, les Ouvres complètes de sainte Catherine de Sienne, et dans leurs meilleures traductions. Sainte Catherine est source d'incessant émerveillement. Jeune femme pauvre et analphabète, elle meurt à 33 ans mais à la tête d'une oeuvre dont il n'existe aucun équivalent. Née dans un siècle de déchirures et de guerres tandis que la "peste noire" décimait le tiers de la population européenne, Catherine est dénuée de formation ou d'expérience, elle ne connaît pas le monde, mais elle est habitée par la puissance même du Verbe. Entrée dans le Tiers-Ordre dominicain, par la force de sa parole et de ses Lettres elle s'adresse aux potentats, et, malgré sa santé précaire, obtient des résultats politiques capitaux, comme le retour de la Papauté d'Avignon à Rome. Peu de temps avant sa mort elle dicta à une vitesse surhumaine les traités qui composent son célèbre Dialogue : leur envergure philosophique et théologique est telle qu'elle domine et dépasse l'histoire de la pensée. Catherine impressionne tellement les Papes, les cardinaux et les princes qu'ils la choisissent pour conseillère et lui confient la destinée des Etats. Le Dialogue acquiert d'emblée une immense popularité et devient le livre de chevet de l'Eglise universelle. Rares sont les classiques qui, à travers le monde, eurent un si considérable impact. Véritable emblème de l'impossibilité faite évidence, Catherine est l'une des figures les plus impressionnantes de l'Histoire. Sa pensée, sa vigueur, sa vie et son style sont si supérieurs que c'est son oeuvre qui, en même temps que celle de Dante, fonde la parole toscane et se trouve ainsi à l'origine de la littérature italienne. Nous avons voulu que ce volume rendît parfaitement perceptible la langue de cette "femme de feu" qui gouverna l'Eglise par la force de sa sainteté et qui gouverne les coeurs par l'intensité du sien. Les traductions du Dialogue et des Lettres ont été choisies en ce sens : celui de la fidélité. Elles sont précédées par d'amples introductions historiques et critiques. Le volume contient également deux traductions des Oraisons, dont celle de Louis Chardon, l'un des plus grands stylistes du XVIIe siècle. Son très beau texte était introuvable depuis près de quatre siècles. Nous en avons renouvelé ici l'établissement ; Chardon est à sainte Catherine ce qu'Amyot fut à Plutarque. Ce volume s'achève avec la grande biographie que le confesseur de Catherine, Raymond de Capoue, lui consacra. "Dieu a choisi ce qui est pauvre pour confondre ce qui est fort" , dit l'Ecriture : le prodigieux génie et la somptueuse sainteté de l'innocente de Sienne firent d'une analphabète aux livres admirables la première femme Docteur de l'Eglise. A la veille du IIIe millénaire, elle fut proclamée patronne de l'Europe. Son oeuvre est mondialement présente mais plus rien ne permettait au public français d'y avoir véritablement accès. Cette injustice est réparée.

04/2019

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Développement durable-Ecologie

Lettre à mon ami(e) paysan(ne) du Cantal

La première question que tu te poses : Pourquoi cette lettre ?... Et la seconde suivra immédiatement : A quel titre ?... Tu me connais par ce que j'ai écrit !... Si je l'ai fait ?... J'ai vu disparaître une civilisation qui était celle de tes parents, civilisation qui venait du Temps, qui avait sa base dans la campagne profonde, pays où notre monde s'était ancré. Je ne suis pas un étranger, un technicien, un individu qui n'a connu que les Ministères, les bureaux et la théorie. Je suis un des tiens. Je suis né dans cette campagne aujourd'hui oubliée, dans un hameau d'une simple commune. Nous étions trois. Mon père paysan de coeur, de sentiment et de passion a vécu dans ce petit univers qui était son rêve. Ma soeur est restée, mon frère a pris la suite. Je suis parti parce que c'était mon rôle de partir mais jusqu'à ma majorité, durant toutes les vacances, durant tout le temps libre, j'ai roulé derrière le char ou le tombereau, j'ai manié la scie, la bêche, la fourche, la pioche, le passe-partout, j'ai "donné" le foin dans le pré et calé ce même foin sous les chevrons de la grange, à brassées, dans une chaleur de four et au milieu d'une poussière qui, à la longue, me rendait aveugle !... Ton métier, je le connais. Je l'ai pratiqué. Je l'ai subi. Je serais né dans un autre environnement, j'aurais connu une autre vie. Mais la tienne a été la mienne et j'en suis fier. Voilà pourquoi - peut-être ! - tu liras ma lettre. Elle n'est pas là pour changer ta vie - ce serait trop demander ! - elle est là pour te faire réfléchir, pour t'aider, pour, au mieux, te tendre la main. Alors, si tu le veux bien, prenons quelques minutes !... Entrouvrons la porte des souvenirs. Après tout, ils ne sont pas si lointains et hier est encore là, tout proche, criant d'une vérité que tu as peut-être connue, sûrement pressentie. Parce que, vois-tu, si hier n'avait pas été, aujourd'hui, n'existerait pas. Le temps d'hier conditionne entièrement le temps d'aujourd'hui même si, en apparence, tout a changé. Tout ?... Sauf les constances et, bien vite, on va mettre le doigt sur ce qui était la vérité du passé et qui est demeurée celle d'aujourd'hui !... Il est une base, une réalité tout aussi bien universelle que calée dans le temps : sans le paysan, la vie n'aurait pas existé. On a tendance à reconnaître - parfois ! - que l'homme de la terre a nourri l'humanité. Quelque soit le processus employé, depuis ses bras jusqu'aux techniques les plus avancées, le résultat a été le même. Sans lui, le Monde en serait resté à ses premiers balbutiements. Beaucoup ont été imbus de cette vérité, ont pratiqué ce métier par passion, ont été grands, d'autres l'ont pratiqué par hasard, par nécessité, par routine.

06/2018

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Poésie

Les anges bucoliques

Un grand philosophe a dit un jour que nous pouvons nous parer des plumes de quelqu'un d'autre, mais nous ne pouvons pas voler avec eux. En réalité, c'est une certitude mais, dans le monde de la poésie spirituelle, nous pouvons nous parer de la lumière qui nous inspire, ou des ailes des anges qui nous chuchotent les prières. Même avec des ailes d'ombre, si nous survolons le transcendant ou comprenons les processus antithétiques. La poétesse Marine Rose, brillante et mystique par essence, prouve sa capacité à voler avec les ailes des mots, par son désir de "respirer l'effluve mystique, une rose bougie qui brûle toujours". Sa foi est le fondement de tout ce qu'elle construit, de tout ce qu'elle envoie au ciel. La prière qui jaillit de son coeur est "une prière douce aux élans de taureaux". Elle "prie avec son coeur ouvert comme un livre". Voilà donc la sensibilité et la puissance de cette sublime invocation qui aide à révéler les mots. Une sorte de "prophétie pure", ce qui nous rappelle le merveilleux Gibrain ou le brillant Ai Qing. Cette fois, dans une version féminine, jeune et angélique. Une voix fraîche et chaleureuse dans la cathédrale renaissante de la poésie française. L'initiation est à la fois humaine et cosmique. La souffrance, les larmes, aident à purifier. Même les rêves ont le don du salut, de la guérison ; et l'amour, fruit de la révélation suprême, est sage, édifiant, exaltant. On sait que l'ange est un sujet sur-utilisé dans la poésie universelle, mais cette poétesse sait le réinventer en cascades de métaphores surprenantes. La poésie bucolique d'il y a quelques siècles se réinvente à son tour. Ainsi que le classicisme se réinvente d'une génération à l'autre, devenant néo et rétro. Cela démontre un retour aux origines, aux anciennes valeurs, à travers un langage moderne et actuel. Tradition, respect et réinvention. Changement, évolution, sans trahir les principes humains les plus élevés, les fondations. Art sans caractère de fronde. Reconnaissance. On pourrait reprocher à Marine de ne pas avoir exploré des dimensions plus sombres pour nous montrer comment elle est arrivée à cette illumination poétique. Trop de lumière peut aveugler l'oeil non initié, cependant elle nous présente brièvement la bête noire, pour nous montrer qu'elle connaît le danger, les tentations, l'obscurité. C'est juste qu'elle ne veut pas les rendre plus importants. Ils ne méritent pas la gloire. Elle préfère la volupté des éléments. L'origine des anges bucoliques. Marine Rose s'est réinventée dans ce recueil de poèmes, mais elle est restée fidèle à sa vocation, à son chemin mystique, au vol qui l'élève aux dimensions astrales. Nous lui sommes reconnaissants pour son voyage angélique et nous sommes curieux de savoir ce qui va se passer ensuite.

04/2021

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Manga

Collection Yaoi Pack N° 28. 5 mangas

Ce pack manga contient : The Black Cat : Fall in Love (162 pages - Volume : One Shot) : " A force de le voir, je suis tombé amoureux de lui... "Sakaguchi, écrivain, est bien embêté. Après lui avoir confié un chaton qu'il avait recueilli mais ne pouvait garder, Kazuya, son voisin lycéen, vient chez lui tous les jours et finit par lui faire une déclaration d'amour. Pensant d'abord qu'il ne s'agissait que d'une confusion due à la puberté, Sakaguchi va très vite remarquer que le jeune homme, d'ordinaire taciturne, fait de son mieux pour transmettre ses sentiments, et ne pourra s'empêcher de le trouver mignon. Mais... pour les adultes, l'amour, ça inclut aussi le sexe...Devant ses yeux (176 pages - Volume : One Shot) : A l'époque du lycée, Mizuno était un garçon enjoué, gentil et populaire. Cinq ans plus tard, c'est pour avoir une chance de le revoir et de savoir ce qu'il est devenu que son ancien professeur principal, qui avait l'habitude de l'aider à réviser après les cours, décide de se rendre à une fête organisée par ses anciens élèves, à laquelle il a été invité. Verra-t-il à nouveau Mizuno, et le regard étrange que celui-ci lui avait lancé lors de l'une de leurs séances de révision, qu'il n'a jamais oublié...? Un homme fidèle pour un libertin (176 pages - Volume : One Shot) : Après une soirée bien arrosée entre collègues, je suis repassé chez un cadet, et dans le feu de l'action, nous avons couché ensemble. C'est mon genre de mec, et il n'avait pas l'air contre lui non plus. Pour moi, c'était juste un coup d'un soir, mais quand je lui ai dit " Merci pour cette nuit, c'était chouette ", il m'a répondu d'un air un peu choqué " Quoi ? Mais toi et moi, on sort ensemble, non ? ".Ah là là, ce que c'est lourd ce genre de situations.Mais j'ai beau le trouver chiant, peut-être que je commence réellement à craquer pour lui, qui rit ou qui pleure pour un rien me concernant... ? Let's pray with the priest (176 pages - Volume : 2 / 6) : Yûji, prêtre et fils cadet, est l'idole du quartier commerçant.En réalité, il sort maintenant avec Saburô-kun, le troisième fils du marchand de tofu, qui est un peu plus jeune que lui.Mais comme par " miracle ", leur timing n'est jamais bon et après un mois entier, ils n'ont toujours rien fait tous les deux.C'est justement à ce moment-là que Yûji part en rendez-vous avec Saburô-kun ! Serait-ce l'opportunité qu'ils attendaient tant tous les deux ? Finiront-ils à l'hôtel après leur surprenant premier rendez-vous ! ? D'un autre côté Kenji, son grand frère, très beau mais avare comme pas deux, retombe par hasard sur son ex-petit-ami... On dirait que lui aussi va avoir son lot de mésaventures amoureuses ! Un Baiser au goût de Mensonge (190 pages - Volume : 1 / 3) : Wachi, un jeune homme d'affaire brillant en tant que patron mais dont le côté humain laisse à désirer, rencontre un jour Makio, beau et cultivé patron du bar où l'emmène un ami. En réalité, Wachi l'avait déjà croisé une fois auparavant, et prend ces retrouvailles pour un signe du destin... ce qui l'amène à finir au lit avec lui. Cependant au petit matin, Makio s'est volatilisé, ainsi que ses vêtements et son portefeuille... ! Ne ratez pas les péripéties amoureuses de cet homme d'affaire insensible et d'un ancien escroc !

07/2015

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Littérature étrangère

Dans les tranchées de Stalingrad. La ville natale, carnets d'un badaud

Le livre rassemble trois titres majeurs de l'oeuvre de Viktor Nekrassov. Tout d'abord Dans les tranchées de Stalingrad, son premier roman, pour l'écriture duquel il s'est très largement inspiré de sa propre expérience de guerre, est la chronique de la vie quotidienne des soldats et d'un bataillon durant la Seconde Guerre mondiale. Cette oeuvre est récompensée par le prix Stalineen 1946, malgré le fait que le récit ne correspond pas à la description de l'héroïsme de guerre, de rigueur à cette époque. En effet, le thème principal du livre est l'exécution d'un ordre absurde qui coûte la vie à la moitié d'un régiment et met surtout l'accent sur l'amitié entre les combattants. Mais l'approbation de Staline lui-même met fin à la polémique qu'avait suscité la parution de l'oeuvre, jugée "pacifiste". Ce texte n'est pas seulement un récit de guerre, l'engagement de l'auteur ainsi que son style sobre et élégant, en font une oeuvre universelle qui rencontre immédiatement un grand succès. Un film intitulé Les Soldats et réalisé par Alexandre Ivanov en 1956 en est tiré. Avec son deuxième roman paru en 1954, La Ville natale, Viktor Nekrassov s'éloigne du réalisme soviétique. Il relate l'histoire d'un soldat qui s'oppose à une campagne injuste contre un professeur de l'institut où il étudie. Le livre déclenche lui aussi une véritable polémique, notamment car la plupart des figures de dirigeants sont des personnages négatifs. Mais il est tout de suite apprécié pour la vérité des situations et des caractères. Carnets d'un badaud, enfin, est un récit autobiographique et de mémoire couvrant un demi-siècle – des années 1930 à 1980. L'écrivain revendique désormais être un "badaud", "c'est-à-dire un homme qui pour rien au monde ne renoncerait à un spectacle intéressant". Les "spectacles intéressants" qu'il observe, au cours de son périple, de Kiev à Paris en passant par la Suisse ou le Japon, sont autant d'occasions de se remémorer des souvenirs, de laisser libre cours à ses réflexions et d'imaginer des associations, parfois étonnantes, comme si n'existaient ni les années écoulées, ni les distances géographiques. La force de Nekrassov, son charme, c'est d'associer, d'une phrase à l'autre des entités a priori absolument opposées. Dans un monde divisé, il réunit, il associe. Ce monologue empreint de nostalgie a été écrit au cours de sa période d'émigration forcée, il y décrit parfois avec désapprobation et regret, parfois avec moquerie, mais sans malice, sa réalité quotidienne, car l'émigration est au coeur de sa vie, mais aussi de son oeuvre. L'écrivain s'interroge sur le sens et les raisons d'un phénomène qui est d'abord, pour lui, une donnée historique, avant de devenir une expérience personnelle. Nekrassov estime même que "le plus grand crime", commis en URSS en soixante-sept ans, a peut-être été "le projet, conçu et concrétisé de façon diabolique, qui consistait à séparer les gens".

06/2019

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Littérature Espagnole

Don Quichotte de la Manche

Don Quichotte lui-même, au seuil de la "Seconde partie" (1615), n'en croit pas ses oreilles : "Il est donc vrai qu'il y a une histoire sur moi ?" C'est vrai, lui répond le bachelier Samson Carrasco, et cette histoire – la "Première partie" du Quichotte, publiée dix ans plus tôt –, "les enfants la feuillettent, les jeunes gens la lisent, les adultes la comprennent et les vieillards la célèbrent". Bref, en une décennie, le roman de Cervantès est devenu l'objet de son propre récit et commence à envahir le monde réel. Aperçoit-on un cheval trop maigre ? Rossinante ! Quatre cents ans plus tard, cela reste vrai. Rossinante et Dulcinée ont pris place dans la langue française, qui leur a ôté leur majuscule. L'ingénieux hidalgo qui fut le cavalier de l'une et le chevalier de l'autre est un membre éminent du club des personnages de fiction ayant échappé à leur créateur, à leur livre et à leur temps, pour jouir à jamais d'une notoriété propre et universelle. Mais non figée : chaque époque réinvente Don Quichotte. Au XVIIe siècle, le roman est surtout perçu comme le parcours burlesque d'un héros comique. En 1720, une Lettre persane y découvre l'indice de la décadence espagnole. L'Espagne des Lumières se défend. Cervantès devient bientôt l'écrivain par excellence du pays, comme le sont chez eux Dante, Shakespeare et Goethe. Dans ce qui leur apparaît comme une odyssée symbolique, A.W. Schlegel voit la lutte de la prose (Sancho) et de la poésie (Quichotte), et Schelling celle du réel et de l'idéal. Flaubert – dont l'Emma Bovary sera qualifiée de Quichotte en jupons par Ortega y Gasset – déclare : c'est "le livre que je savais par coeur avant de savoir lire". Ce livre, Dostoïevski le salue comme le plus grand et le plus triste de tous. Nietzsche trouve bien amères les avanies subies par le héros. Kafka, fasciné, écrit "la vérité sur Sancho Pança". Au moment où Freud l'évoque dans Le Mot d'esprit, le roman est trois fois centenaire, et les érudits continuent de s'interroger sur ce qu'a voulu y "mettre" Cervantès. "Ce qui est vivant, c'est ce que j'y découvre, que Cervantès l'y ait mis ou non", leur répond Unamuno. Puis vient Borges, avec "Pierre Ménard, auteur du Quichotte" : l'identité de l'oeuvre, à quoi tient-elle donc ? à la lecture que l'on en fait ? Il est un peu tôt pour dire quelles lectures fera le XXIe siècle de Don Quichotte. Jamais trop tôt, en revanche, pour éprouver la puissance contagieuse de la littérature. Don Quichotte a fait cette expérience à ses dépens. N'ayant pas lu Foucault, il croyait que les livres disaient vrai, que les mots et les choses devaient se ressembler. Nous n'avons plus cette illusion. Mais nous en avons d'autres, et ce sont elles, peut-être – nos moulins à vent à nous –, qui continuent à faire des aventures de l'ingénieux hidalgo une expérience de lecture véritablement inoubliable.

09/2015

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Grossesse et maternité

La peur au ventre

"En quinze ans d'exposition médiatique, je vous ai peu habitués à vous parler de ma vie perso. Pourtant, vous avez peut-être l'impression de me connaître... Après tout, je m'invite chez vous à l'heure du déjeuner ou du souper pour vous parler des nouvelles du monde. D'une certaine manière, je fais "partie la famille. C'est le paradoxe de n'importe quelle figure médiatique : à la fois familière et lointaine. Si j'ai décidé aujourd'hui de dévoiler un pan de mon jardin secret, c'est pour apporter un témoignage qui, je l'espère, pourra être utile à de nombreuses femmes dont les rêves de maternité ne se déroulent pas tout à fait comme prévu... Il y a quatre ans, je me suis retrouvée à hanter les couloirs d'un service de néonatalogie. La peur au ventre. Pendant plus de deux mois, ma vie est restée suspendue à un berceau, confinée dans les quelques dizaines de mètres carrés séparant la salle des infirmières pédiatriques du "local des parents" , cet entre-deux un peu triste où les thermos de café, berlingots de lait et spéculoos emballés à la pièce, tentaient vainement de nous donner l'illusion que "tout était normal" . J'ai découvert de façon brutale un monde dont on parle peu. J'ai eu envie de partager avec vous cette traversée en apnée, si particulière, à la fois profondément¬¬ intime, personnelle, mais aussi universelle par les flots d'émotions qu'elle provoque. Je veux en parler parce que je pense que cette expérience peut inciter celles qui ont un désir d'enfant, celles qui vivent une grossesse "difficile" , à s'écouter - vraiment ! -, à se faire confiance et à ralentir le rythme pour conduire leur bébé à bon port. J'en suis la preuve vivante : parfois, on peut faire mentir les pronostics ! Je souhaite aussi pointer le projecteur sur celles et ceux qui se battent dans l'ombre, qui accomplissent des miracles, chaque jour, pour sauver des enfants nés trop tôt. Et pour soutenir des parents traumatisés qui ont du mal à se réjouir. J'ai eu la chance d'être épaulée par des équipes médicales exceptionnelles qui se sont battues à nos côtés, de bout en bout. Dans ce combat commun, nous n'avons d'autre choix que de leur faire confiance : la vie de notre enfant est entre leurs mains. Dans ce contexte particulier, les émotions sont décuplées, chaque progrès est célébré comme une victoire et certaines minutes d'attente semblent durer des heures. Dans ces éternités, nous tentions de refroidir nos cerveaux en ébullition, de respirer calmement, de nous accrocher à chaque espoir pour ne pas sombrer. Il y a eu, malgré tout, des "craquages" , des torrents versés, des découragements fugaces. Mais nous avons gardé ce cap : rester solides, debout, envers et contre tout. Si j'ai la force de vous en parler aujourd'hui, c'est parce que cette bataille nous l'avons remportée. Lou, Jérôme et moi, mais aussi toutes celles et ceux qui nous ont accompagnés.

10/2023

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Poésie

Poésies d'Emily Dickinson illustrées par la peinture moderniste américaine

Au XIXe, dans un village de la côte est américaine, une femme invente un univers à elle, inspirée par l'immensité des petits rien et la légèreté de l'éternité. Emily Dickinson s'adonne à ce qui la fait vibrer : l'écriture. Dans la première moitié du XXe, des artistes américains expriment leur amour pour leur pays en peignant l'immensité de ses paysages, de ses ciels, ces vibrations de couleurs... Un désir affirmé : s'affranchir de l'influence de la peinture européenne. Le texte Au xixe siècle, dans un village de la côte est américaine une femme crée son destin, invente un univers à elle, inspirée par l'immensité des petits rien et la légèreté de l'éternité. Emily Dickinson s'adonne entièrement à ce qui la fait vibrer : l'écriture. Du regard qu'elle porte sur le monde depuis sa fenêtre se dégage une spiritualité et une sensibilité universelle qu'elle retranscrit dans ses poèmes. Au cours d'un siècle et sur un territoire marqué par le puritanisme et le classicisme, elle se démarque en imposant un style audacieux et libéré de toute contrainte : des vers rythmés mais non rimés, des majuscules aléatoires, des tirets comme respiration. Une modernité étonnante. La poésie d'Emily Dickinson se contemple comme un tableau. De multiples teintes se côtoient au creux de ses mots : le pourpre de l'aube ou du crépuscule, le vert du brin d'herbe rencontrant le papillon, le bleu céleste de l'infini. Des couleurs qui s'assombrissent lorsque la perte, la mort et la souffrance de ceux qui restent s'invitent dans ses vers, ou qui s'égayent à l'idée d'une danse, d'un sentiment amoureux, d'une musique ou d'une impertinence sur la religion. Son écriture, espiègle et pleine d'ironie, nous touche par la véracité de ses ressentis. La vie d'Emily Dickinson (1830-1886) est entourée de mystères. Elle vécut toute sa vie dans la maison familiale d'Amherst (Massachusetts), sans être mariée ni avoir d'enfant. C'est dans l'espace clos de sa chambre qu'elle écrit des centaines de poèmes et de lettres. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des plus grands poètes des Etats-Unis d'Amérique. L'iconographie Dans la première moitié du xxe siècle, des artistes américains expriment leur amour pour leur pays en peignant l'immensité de ses paysages, de ses ciels, les vibrations de couleurs propres à la terre qui les nourrit. Avec un désir affirmé : s'affranchir de l'influence et des codes de la peinture européenne, en vogue depuis si longtemps. Ainsi Charles Burchfield, Arthur Dove, Edward Hopper, Georgia O'Keeffe, Agnes Pelton, Charles Sheeler, Henrietta Shore, Marguerite Zorach et tant d'autres cherchent dans les émotions émanant de la nature une réponse sensuelle au formalisme conceptuel qui émerge des mouvements d'avant-garde européens du début du xxe siècle. Anna Hiddleston, attachée de conservation aux collections modernes du centre Pompidou, dirige la sélection iconographique et présente dans son introduction la peinture moderniste américaine.

10/2023

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Pléiades

Un roi sans divertissement et autres romans

"Si j'invente des personnages et si j'écris, c'est tout simplement parce que je suis aux prises avec la grande malédiction de l'univers, à laquelle personne ne fait jamais attention : l'ennui". A en croire Giono, l'écriture n'aurait été pour lui qu'un divertissement. Non pas un simple jeu, entendons-le bien, mais le moyen de n'être plus "l'homme plein de misères" dont parle Pascal. Et de devenir l'une des voix narratives les plus fortes de l'histoire de la littérature. Démobilisé en 1918, très marqué par la guerre, Giono retrouve à vingt-trois ans son poste d'employé de banque à Manosque. Une décennie s'écoule au cours de laquelle il passe son temps à rédiger, en marge de son travail, des fiches descriptives révélant l'essence véritable des clients de la banque. "Une excellente école" , selon lui, pour la "connaissance du coeur humain" . Puis, en quelques mois, il écrit Colline (1929) . Le monde des lettres se dispute la publication de ce premier diamant rocailleux. Cest une révélation, et une rupture ; chose alors singulière, ce roman poétique (ou conte) est composé d'un bout à l'autre au présent de l'indicatif. Latmosphère sacrificielle qui hante ces pages d'une extrême sécheresse n'en est que plus brutale. Cinq ans plus tard, Le Chant du monde s'apparente à un roman d'aventures autant qu'à un récit mythologique, nouvelle Iliade où l'homme et la nature fusionneraient d'une manière spontanée. Mais l'Histoire gronde de nouveau. Giono prône un pacifisme absolu, qui, en 1939, le conduit en prison. Libéré, il s'attelle à ce qui devait être une notice destinée à accompagner sa traduction de Moby Dick. Puis le projet dévie. Pour saluer Melville (1941) devient un roman dont Melville est le héros. Et une charnière dans l'oeuvre de Giono. Après la Seconde Guerre (et une seconde incarcération), il est pris d'une extraordinaire fièvre créatrice. Un roi sans divertissement (1947), écrit en vingt-sept jours, est, selon Pierre Michon, "un des sommets de la littérature universelle" . Un sommet aussi dans l'art si gionien de rendre les silences éloquents et les ombres éclairantes. L'aventure se niche dans les phrases dont on ne saurait deviner la fin, les séquences sont montées avec une hardiesse incomparable, les niveaux de langue juxtaposés avec la plus grande aisance. Langlois, justicier paradoxal, "porte en lui-même les turpitudes qu'il entend punir chez les autres" . Il éprouve comme Giono la nécessité du divertissement, dont le crime, comme l'écriture (et la lecture), est une forme. "Giono est-il le plus grand romancier de ce temps ? " se demandait Roger Nimier en 1952, l'année du Moulin de Pologne, roman du Destin (et chef-d'oeuvre trop peu lu). Une chose est sûre : Giono est un grand romancier de tous les temps. Le fréquenter, c'est faire une inoubliable expérience de lecture. Ceux qui reviennent sans cesse à ses livres le savent. Quant à ceux qui auront attendu le cinquantième anniversaire de sa mort, survenue en 1970, pour s'en emparer, on les envie.

03/2020

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Histoire de France

Bazeilles, la Gloire, le Sang et le Feu

Les combats de Bazeilles sont commémorés chaque année par l'arme des Troupes de Marine de l'armée française car ils symbolisent les qualités de courage, d'abnégation, de dévouement et de sacrifice qui, de tout temps, ont présidé à leur engagement. Ce fait d'armes remonte à la guerre de 1870 et se déroule les 31 août et 1er septembre, la veille de la cuisante défaite de Sedan qui va rendre captifs plus de 100 000 soldats français. Ce coup d'éclat au milieu d'heures obscures porte bien des messages. D'abord, il fait imaginer que si toutes les troupes françaises s'étaient battues avec le même sens du devoir que les Marsouins des Troupes de Marine, le désastre de Sedan n'aurait probablement pas eu lieu. Dès lors, tout devenait possible et l'issue de cette guerre devenait incertaine. L'Alsace et la Lorraine sauvées, on imagine que la Première Guerre mondiale pouvait ne pas avoir lieu. Ensuite, au-delà des appréciations de tactique, Bazeilles exprime une certaine idée du métier de soldat. Enfin, le contexte lui-même, souvent passé sous silence, donne du relief à l'aspect symbolique de cette bataille. Il n'est pas question, dans les pages qui viennent, de refaire l'Histoire. Il s'agit de compléter les récits classiques avec des témoignages et des éléments peu ou pas connus, de resituer leur contexte, et surtout, d'appréhender toute la dimension universelle de Bazeilles. Cet exercice se voudrait utile, car il est probable, comme le dit l'auteur, que chaque génération de soldats et de citoyens doit à un moment ou à un autre, faire Bazeilles. Faire Bazeilles, c'est donner tout ce que l'on a dans le coeur et les tripes. C'est donner sans compter sans pour autant être dans la démesure. C'est résister jusqu'au bout, par tous les moyens, exprimant ainsi intensément la conviction qu'il ne peut y avoir d'idée réellement défendue sans sacrifice et sans action. Au-delà du mythe, l'exemplarité de ces soldats qui vont combattre jusqu'à l'épuisement de toutes leurs ressources, jusqu'à la dernière cartouche, est un message lancé à l'ensemble des citoyens-soldats français de toutes les générations. Oui, indubitablement Bazeilles est moins une affaire de soldats que de citoyens. Que se rappelle-t-on aujourd'hui sur 1870 ? Très peu, si peu : quelques images, des murs devenus musée, quelques pages succinctes sur les derniers instants. N'est-ce pas trop peu ? Or pour comprendre les combats de Bazeilles dans leur universalité, il ne faut pas isoler les faits, mais leur donner de la couleur en expliquant leur contexte. Pour glorifier vraiment l'instant, il faut saisir le tout dans lequel il s'inclut. Pour comprendre l'héroïsme d'un jour de gloire, il faut le replacer dans les tribulations qui le précèdent et dans les fardeaux qui vont lui succéder. Les histoires isolées sont souvent des loupes floues et des trompe-l'oeil. Au-delà des armes et des cartouches, la gloire appartient à ceux qui ont tenu quand tout le monde lâchait, à ces hommes de fer tenaces.

10/2015

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Généralités

Les grands discours à l’ONU. De Harry Truman à Greta Thunberg

L'ONU est souvent vue comme une grande bureaucratie inefficace, un " machin " ainsi que la qualifiait le général de Gaulle en 1960... Mais ce livre entend montrer que l'ONU, c'est aussi la plus grande tribune mondiale, la " voix du monde ", avec son Assemblée générale où les 193 Etats membres sont représentés, et où les grands leaders politique du monde peuvent s'exprimer devant tous les représentants des Etats membres. C'est la plus grande enceinte internationale, la porte-voix des peuples. Cette Assemblée générale, l'enceinte mondiale la plus démocratique puisque chaque Etat, riche ou pauvre, y est doté d'une voix, constitue un formidable forum pour les grands dirigeants, et elle a, au fil de l'histoire, permis à des personnages historiques de prononcer des discours marquants, qui ont eu un impact déterminant sur les relations internationales : guerre froide, conflit israélo-palestinien, attentats du 11 septembre 2001... Ce livre mettra en lumière l'importance de ce forum mondial, en présentant pour la première fois une sélection des grands discours prononcés dans l'enceinte de l'ONU. En effet, cette organisation internationale, universelle, a accueilli des hommes et femmes politiques et personnalités célèbres, du dirigeant soviétique Khrouchtchev qui, lors de son discours en 1960, n'a pas hésité à taper sur la table avec ses chaussures, à Dominique de Villepin en 2003 dans son flamboyant plaidoyer contre la guerre en Irak, ou encore de Fidel Castro qui a fait en 1960 le plus long discours de l'histoire de l'ONU (d'une durée de 4h30 sans pause ! ) au leader palestinien Yasser Arafat en 1974, ou encore au pape François prononçant un émouvant discours à l'ONU en 2015, et jusqu'à la jeune Greta Thunberg, égérie des militants pro-climat, en 2019. Les discours seront sélectionnés en fonction de l'importance internationale des orateurs, et de l'impact qu'ils ont exercé dans les médias et sur les relations internationales. Ce ne sera pas un simple recueil de discours : chaque discours sera précédé d'un paragraphe introductif, présentant le contexte historique, le personnage, analysant des passages précis de chaque discours, et sera suivi d'un ou deux paragraphes d'analyse, examinant la portée, les répercussions de ces mots prononcés dans l'enceinte onusienne. Caractère novateur du livre : Un tel recueil commenté des discours prononcés à l'ONU n'a jamais été fait, et cette manière originale d'aborder l'histoire des Nations unies intéressera le public, car elle est vivante et centrée sur des personnages, elle a donc une dimension humaine, elle humanise cette institution internationale. Public visé : Ce livre intéressera tout d'abord le grand public amateur d'histoire et de relations internationales, car il permettra de revisiter toute l'histoire du XXe siècle, en rappelant les grands discours qui ont marqué la mémoire collective. De plus, il pourra être très utile aux professeurs et étudiants d'histoire, de science politique, aux élèves de lycée, des classes préparatoires littéraires aussi bien que commerciales, ainsi qu'aux étudiants et enseignants de Sciences Po.

04/2024

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Poésie

Et elles se mirent à courir

Les femmes courent, nagent et n'ont pas attendu d'avoir la permission pour vivre "en corps" . Les vers de Julie Gaucher plongent dans l'intimité des corps de sportives, questionnent ces expériences, les sensations physiques et les émotions qui naissent de l'effort sportif. A travers la course et la nage Ë des activités universelles Ë la poétesse évoque ses souvenirs d'enfant, de femme et de mère, mais aussi de sportive, de compétitrice et de voyageuse. Le recueil est découpé en trois parties : "Courir" , "Nager" , "Dans les gradins" . Julie Gaucher éclaire dans ses poèmes sa propre pratique sportive de sa connaissance de l'histoire du sport féminin, faite de luttes et de revendications. Par là même, elle rend hommage à celles qui, avant elle, ont ouvert les portes des stades pour permettre aux femmes d'aujourd'hui de goûter aux joies du sport, activité longtemps réservée aux hommes. Certains poèmes s'intéressent aux championnes d'hier, à l'exemple de Kathrine Switzer ou Lina Radke. Ils permettent de mettre en perspective l'expérience intime et personnelle de la pratique physique à l'aune de l'histoire du sport au féminin. Car Julie Gaucher se pose en héritière : héritière de ces sportives, qui ont bravé les interdits pour fouler la cendrée des pistes, mais aussi des plumes féminines et féministes qui lui ont montré que les femmes avaient aussi le droit de prendre la parole et d'écrire, que la poésie pouvait aussi être leur mode d'expression. Les femmes courent, nagent... Les vers de Julie Gaucher sont attentifs aux sensations que provoque l'expérience sportive au féminin. â¢En s'arrêtant sur certaines grandes figures de l'histoire du sport au féminin, Julie Gaucher met en perspective une expérience plus intime et personnelle de la pratique physique. â¢L'autrice semble s'adresser à tou·te·s puisque le sport dont elle parle est celui de l'enfance, de la pratique ludique ou solitaire, des compétitions régionales... â¢La veille des Jeux olympiques de Paris 2024 et alors que les discours questionnent la place des femmes dans le sport, les poèmes de Julie Gaucher offrent une approche rafraîchissante sur ces questionnements d'actualité. Julie Gaucher a la chance de vivre au milieu des volcans d'Auvergne et de profiter du plus beau des terrains de jeu. Dans ses poèmes, elle met en perspective son expérience intime et personnelle de la pratique physique et sa connaissance de l'histoire du sport au féminin. Rim Battal est photographe et poétesse, elle questionne dans ses oeuvres l'intime, l'amour et la place des femmes dans les sociétés. En 2018, elle crée la Biennale intime de poésies.

11/2022