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Alexandra Marinina

Extraits

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Critique littéraire

Bibliothèque Historique. Fragments Tome 4, Livres XXXIII-XL, Edition bilingue français-grec ancien

Le tome IV et dernier des Fragments de Diodore prend la suite du tome III, qui contenait les fragments des livres XXVII à XXXII et s'arrêtait en 145 av. J. -C. Après la prise de Carthage et la destruction de Corinthe par les Romains, la mort simultanée du roi de Syrie Alexandre I Balas et du roi d'Egypte Ptolémée VI marquait pour les dernières monarchies hellénistiques le début d'un déclin rapide et, pour les Romains, le commencement des luttes sociales et des guerres civiles. En huit livres, Diodore avait couvert environ 80 ans, puisque le terme de la Bibliothèque Historique doit être fixé en 61/60 av. J. -C. Le récit devait être très détaillé, chaque livre couvrant une dizaine d'années. Les fragments conservés, d'inégale longueur et d'inégale valeur (on peut légitimement douter de l'authenticité de certains...), donnent une idée du travail de synthèse accompli par Diodore qui, tout en accordant une grande attention aux res Romanae, ne perdait pas de vue l'évolution de la situation en Asie Mineure, en Syrie et en Egypte. Même s'il ne s'agit que de "débris" , les fragments transmis par les collections constantiniennes ou les résumés donnés par le patriarche Photios sont d'une valeur inestimable, car ils constituent parfois pour l'historien moderne la seule ou au moins la principale source d'information encore disponible. C'est le cas par exemples des deux guerres serviles qui désolèrent la Sicile ou encore de la guerre dite "sociale" , livrée par les Romains à leurs alliés italiens. Il était indispensable de donner une édition neuve de ces textes en essayant de retrouver, livre par livre, les intentions d'un auteur qui, loin d'être un simple compilateur, avait tenté de donner une interprétation personnelle d'événements appartenant à ce qui était pour lui de l' histoire "contemporaine" . Il est clair que pour lui Pompée le Grand était le point d'aboutissement de l'Histoire Universelle et qu'il avait adopté le point de vue des Romains les plus conservateurs, sans que l'on sache toutefois quel était le "patron" de ce Grec de Sicile installé à Rome.

03/2014

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Histoire internationale

Goulag. Une histoire soviétique

Le goulag : des camps soviétiques de travaux forcés au fin fond de la Sibérie dont l'existence fut révélée à travers le monde en 1973 par l'écrivain Alexandre Soljenitsyne. Au-delà de cette simple phrase, que sait-on du Goulag ? Quand cela a-t-il commencé ? Combien de détenus, de morts ? Quels étaient les motifs d'arrestation ? Y avait-il des femmes, des enfants ? Dans quelle mesure ce système a-t-il participé au développement économique de l'URSS ? Le Goulag, acronyme de Direction centrale des camps, est l'un des systèmes répressifs les plus impitoyables et les plus meurtriers du XXe siècle. Par son gigantisme, par sa longévité, par le nombre de ses victimes, il est hors norme : des milliers de camps et des millions de zeks contraints de travailler jusqu'à l'épuisement dans le froid, le dénuement, l'isolement, le manque total d'hygiène, la peur, la faim et l'humiliation... De la fin des années 1920 au milieu des années 1950, 20 millions de Soviétiques sont passés par les camps du Goulag, 6 millions ont été déportés, 4 millions ne sont jamais revenus ni des camps ni de la déportation. L'enjeu fondamental de ce livre est de raconter, de décrire et d'expliquer cette entreprise de production et de déshumanisation dont l'existence a longtemps été occultée à l'Est et niée à l'Ouest. L'originalité de Goulag, une histoire soviétique est d'allier, pour la première fois, un récit historique nourri des recherches les plus récentes avec un descriptif concret de la vie et de la violence des camps, du travail des zeks, s'appuyant sur une riche iconographie (photographies, dessins, cartes, documents administratifs, statistiques) dont une large partie d'inédits issus de l'ONG russe Memorial. En complément, l'ouvrage propose de nombreux encadrés : les grands chantiers (canal mer Blanche-mer Baltique, la Voie morte), les camps emblématiques (les Solovki, la Kolyma, Vorkouta...), les grands témoins (Soljenitsyne, Chalamov, Guinzbourg, Margolin, Rossi, Buber-Neumann), mais aussi les témoignages de victimes anonymes. Par les auteurs de la série documentaire Goulag, une histoire soviétique (une production Kuiv - Michel Rotman ; diffusion Arte).

11/2019

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Histoire de France

Présences françaises outre-mer (XVIe-XXIe siècles). Tome 1, Histoire : périodes et continents

L'Académie des sciences d'outre-mer est un établissement public. sous tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle a été fondée sous le nom d'Académie des sciences coloniales en 1922 et réunit des spécialistes des pays d'au-delà des mers qui y ont pour la plupart vécu et travaillé. Ses fondateurs, notamment, furent Paul Bourdarie, Paul Doumer, Albert Lebrun, Auguste Pavie, le maréchal Louis Hubert Lyautey. Devenue en 1957 Académie des sciences d'outre-mer, elle réunit aujourd'hui des experts et des personnalités aux compétences variées. Nous pouvons évoquer parmi les membres qui l'ont illustrée les docteurs Eugène Jamot, Alexandre Yersin, le maréchal Leclerc, Robert Cornevin, Jacques Soustelle, Théodore Monod, Pierre Messmer. Elle a pour mission d'étudier les questions relatives à ces pays, sous leurs aspects scientifiques, politiques, économiques, techniques. historiques, géographiques, sociaux et culturels. Le présent ouvrage apporte le témoignage de cette connaissance et de ces travaux, et ce dans l'esprit de sa devise " Savoir, Comprendre, Respecter, Aimer ". Le tome I est consacré à l'histoire, depuis le XVIe siècle jusqu'à nos jours, des différentes modalités selon lesquelles la France et les Français se sont rendus présents outre-mer, hors d'Europe. Ces présences françaises sont exposées selon trois périodes historiques (XVIe siècle-début du XIXe ; XIXe siècle- 1e moitié du XXe ; années 1950-1960 jusqu'à nos jours) et selon les régions du monde où elles se sont manifestées. Il s'agit d'un ouvrage collectif entrepris par l'Académie conformément à ses missions. Sans pouvoir être exhaustif, il vise à préciser pour le lecteur, un cadre et les actions multiformes qui marquent certaines spécificités de notre pays dans l'histoire mondiale. Le tome II aborde le déroulement dans le temps des présences françaises selon une approche thématique centrée sur les sciences et technologies, la religion et la culture. Ces volumes ont été élaborés par une commission qui s'est réunie régulièrement pendant près de six ans, rendant compte à l'Académie de l'avancement progressif de ses travaux. Cette commission a été animée par son président Philippe Bonnichon, par le secrétaire perpétuel de l'Académie Pierre Gény, et par son coordinateur Jean Nemo.

10/2012

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Religion

Joseph de Cupertino. Giuseppe da Copertino. Giuseppe Maria Desa (1603-1663). Illettré, thaumaturge et théologien. Le saint qui s'envole devant le pape

La vie de Joseph de Cupertino est l'une des plus extraordinaires de l'hagiographie. Son procès de canonisation a été suivi par le pape Benoît XIV, célèbre pour sa modération et son érudition, ce qui suffit à garantir que l'Eglise a résolu toutes les questions relatives à ce cas aussi insolite. Les débuts de la vie de Joseph sont difficiles. Son père est si peu habile en affaires, que sa femme, pour se protéger du juge, doit se cacher dans une étable pour accoucher. Atteint d'une étrange maladie, Joseph est guéri par l'intercession de la Vierge. Il décide alors de consacrer sa vie à Dieu. A dix-sept ans, comme deux de ses oncles sont franciscains conventuels, il se présente dans leur ordre, mais il est refusé pour insuffisance intellectuelle. Les capucins l'acceptent ensuite comme frère convers ; cependant, s'il ne manque pas de piété, il est si maladroit et inapte aux études qu'ils doivent le congédier. Joseph devient quand même frère mineur conventuel, et il est ordonné prêtre, grâce à un concours de faits tout aussi incroyables que providentiels. Lors d'un voyage, ses charismes inquiètent un prélat qui le dénonce à l'inquisition, de sorte qu'il doit se présenter devant le Saint-Office de Naples. Plus tard, à Rome, son supérieur a la fâcheuse idée de le présenter au pape. Lorsque Joseph se prosterne devant lui, il entre en extase et s'envole jusqu'au plafond de la salle d'audience ! Quand Joseph a 36 ans, il est envoyé au couvent d'Assise où sa renommée de sainteté se répand. Après différentes affectations, le pape Alexandre VII le fait finalement conduire au couvent d'Osimo, où il vit ses six dernières années. Le récit de la vie de Joseph est passionnant, car sa sainteté évidente est ornée de charismes aussi nombreux que rares : outre ses lévitations, extases, vols et bilocations, il a le don de connaissance des coeurs et le don de prophétie. On lui attribue aussi un nombre important de miracles et de guérisons. L'ouvrage contient également un certain nombre de ses écrits, qui complètent le portrait humain et spirituel du grand saint italien.

01/2021

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Histoire de France

La duchesse de Dino. Princesse de Courlande, Egérie de Talleyrand (1793-1862)

Dorothée, princesse de Courlande, venait d'avoir quinze ans quand, en 1808, sous la pression conjuguée du tsar Alexandre 1er et de Talleyrand, la duchesee de Courlande accorda la main de sa fille au comte Edmond de Talleyrand-Périgord, neveu du ministre de Napoléon, et futur duc de Dino par la grâce du roi de Naples. Talleyrand, devenu ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII, emmena sa nièce au congrès de Vienne. Souverains et diplomates furent conquis par la beauté, le charme, l'intelligence et la culture de la jeune femme. La fierté et l'affection que Talleyrand ne cessa de manifester à l'égard de sa nièce, de quarante ans sa cadette, firent croire qu'il en était l'amant, alors qu'il fut celui de la duchesse de Courlande, sans doute la seule femme qu'il aima. Il est vrai, que séparée définitivement de son mari en 1818, Dorothée, séduisante et volage comme sa mère, prêtait aux commérages. De nouveaux documents inédits provenant des archives de Riga - capitale de la Lettonie dont le duché de Courlande faisait partie -, de Pologne, de la République tchèque, de l'Université d'Iéna, proche de la propriété où grandit Dorothée, permettent à l'auteur de démentir formellement certaines légendes passant pour vérités historiques. Ils éclairent d'un jour nouveau l'histoire de celle qui exerça une influence bénéfique sur les vingt-cinq dernières années de la vie politique, diplomatique et mondaine de Talleyrand. Après la mort de son oncle, la duchesse de Dino vécut une ultime, magnifique, mais tragique histoire d'amour avec le jeune prince Félix Lichnowsky, assassiné lors de la révolution allemande de 1848. Elle passa ensuite les dernières années de sa vie en Silésie pour se consacrer à son château de Sagan où elle mourut en 1862. Contrairement à la plupart des égéries, Dorothée de Talleyrand-Périgord, princesse de Courlande, duchesse de Dino, duchesse de Sagan, n'était pas une intrigante. L'histoire de sa vie, sa fabuleuse ascendance, l'épopée de son grand-père, Ernst-Johan von Biron, duc de Courlande, font partie de l'histoire de l'Europe des XVIIIe et XIXe siècles.

05/2002

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Pédagogie

Espérance banlieues ! Un nouveau modèle d'école, pour mieux lutter contre l'échec scolaire et les tensions communautaires

Aujourd'hui, 30 à 40 % des enfants des banlieues sont en échec scolaire et le risque d'éclatement de la communauté nationale n'a jamais été aussi grand. C'est pour répondre à ces graves défis que l'école Alexandre-Dumas de Montfermeil a été créée par la Fondation Espérance banlieues. Ecole associative issue de la société civile, cet établissement se distingue par la priorité qu'il accorde à la maîtrise de la langue française ainsi que par le caractère innovant de ses méthodes éducatives. De manière vivante et claire, ce livre-interview nous fait découvrir de l'intérieur cette école pilote qui a utilisé la liberté que lui donne son statut d'école indépendante pour apporter une réponse efficace et réaliste aux besoins éducatifs de ces enfants. Ils y retrouvent le gout de réussir à l'école et l'envie de participer positivement à la vie de la nation. Lever du drapeau, amour de la France, vouvoiement, port de l'uniforme, équipes d'élèves interâges qui assument des responsabilités de service et de solidarité, disponibilité des professeurs en dehors des cours, autorité et discipline selon des modalités originales qui renforcent les parents dans leur rôle d'éducateurs... autant de caractéristiques et d'outils qui ont été forgés sur le terrain, pragmatiquement, par des hommes et des femmes totalement engagés dans leur mission au service des enfants des cités. Les auteurs estiment, et c'est le sens même de leur démarche, que cette école de Montfermeil a inventé un nouveau modèle d'école capable de répondre aux défis éducatifs que la France doit absolument relever aujourd'hui. Le modèle vient d'être imité dans les quartiers nord de Marseille, et plus d'une dizaine d'autres projets sont en cours de construction dans son sillage. De quoi rendre un avenir prometteur aux jeunes des "banlieues de la République" et, plus largement, donner sa chance au vivre-ensemble ? Harry Roselmack est journaliste à TF1. Il est parrain de l'école pilote de Montfermeil. Eric Mestrallet est chef d'entreprise et président de la Fondation Espérance banlieues qui a créé cette école.

04/2015

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Sports

L'Année du football 2017

Tous les matches de la saison 2016-2017, tous les résultats, les portraits des plus grands joueurs et les plus belles photos de l'année du football racontes par l'Equipe. Monaco Prince de la Ligue 1. Monaco devance un Paris-SG qu'on croyait indétrônable grâce à son attaque flamboyante (Falcao, Germain et la révélation Kylian Mbappé) et à son beau jeu (107 buts en Championnat !). La lutte à trois est passionnante entre l'équipe de la Principauté, l'inattendu Nice de la star Mario Balotelli et le PSG (vainqueur des deux Coupes nationales), où Edinson Cavani remplace Ibrahimovic dans le coeur des supporters. / Coupes d'Europe, nous revoilà. Monaco élimine Manchester City puis le Borussia Dortmund et parvient jusqu'aux demi-finales de la Ligue des champions, ce qu'aucun club français n'avait fait depuis Lyon en 2010. Le PSG se fait sortir par Barcelone au terme de deux matches qui entrent dans l'histoire (4-0 à l'aller, 1-6 au retour). En Ligue Europa, l'OL d'Alexandre Lacazette écarte l'AS Rome et le Besiktas Istanbul pour ne s'arrêter qu'en demi-finales. / Le triomphe de Ronaldo et Zidane. Le Real Madrid conserve la Ligue des champions grâce à sa victoire en finale contre la Juventus Turin (4-1). Le succès est total pour Cristiano Ronaldo, quadruple vainqueur de la compétition, et Zinédine Zidane, dont la carrière d'entraîneur est partie pour égaler sa carrière de joueur. Benzema et Varane sont eux aussi de l'aventure madrilène, tandis que Paul Pogba conquiert la Ligue Europa avec Manchester United. / Une Coupe du monde tant desirée. Les qualifications pour le Mondial russe voient la France et la Suède lutter au coude à coude. Les hommes de Didier Deschamps remportent un match capital aux Pays-Bas (0-1), battent aussi l'Italie (1-3) et l'Angleterre (3-2) en amical. Aux côtés d'Antoine Griezmann et de Dimitri Payet, les nouveaux venus Mbappé et Dembélé font souffler un fort vent de fraîcheur dans une saison également marquée par l'arrivée de l'arbitrage vidéo.

09/2017

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes

Khalil Gibran (1883-1931) est un Libanais de la montagne qui se découvre dans l'exil une passion sans modération pour son pays. C'est un lecteur de la Bible qui parle comme un soufi, un chrétien qui chérit la gloire de l'Islam, un amateur de femmes mûres qui cherche sur le miroir de son œuvre la pureté de son âme. Le poète Adonis a très bien parlé de lui " C'est un astre qui tourne seul hors de l'orbite de l'autre soleil qu'est la littérature, dans son acception universelle. " Il a passé sa vie à écrire et à peindre. Il naît à Bécharré, sous l'occupation ottomane, Bécharré, ses cascades, ses forêts, ses hivers de neige, ses chants galiléens, ses collines plantées de vieux ceps, et " leurs grappes suspendues comme des lustres d'or ", où il rentrera après trois étapes décisives (Paris, New York, Boston), dans un cercueil en bois de cèdre, pour un dernier et triomphal hommage. Alexandre Najjar, son dernier biographe, présente ce volume d'Œuvres complètes - dont la plus grande partie a été traduite de l'arabe et de l'anglais par Jean-Pierre Dahdah - et l'enrichit d'un " Dictionnaire Gibran ". Nous découvrons par ces textes une existence étrange, plus méditative qu'active, hantée par l'idée de la purification intérieure et dont les événements semblent s'enchaîner pour imaginer ce livre resté unique, Le Prophète (publié ici dans la magnifique traduction de Salah Stétié), construit comme un livre sacré. " C'est le plus grand pari de ma vie. Tout mon être est dans Le Prophète. Tout ce que j'ai fait avant [...] n'était qu'une période d'apprentissage. " Le petit prince oriental en exil s'est glissé dans la peau d'un messie. Il est animé d'une puissance et d'une fraîcheur singulières. Ses mots ont baigné dans les eaux de deux sources, jaillies d'Orient et d'Occident, de l'écriture et de la parole, de l'exil et du pays perdu ; et par ondoiements divers touchent la rive sans fin de l'universel. Daniel Rondeau

10/2006

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Critique littéraire

Journal 1894-1927

" Dans cent ans nos étonnements feront rire ", écrit en 1896 Marguerite de Saint-Marceaux dans le journal qu'elle tient assidûment de 1894 à 1927. Aurait-elle pu imaginer que ce texte serait un jour édité et que les lecteurs du XXIe siècle y découvriraient une personnalité singulière et un témoignage unique sur son époque ? Née en 1850, mariée successivement à un peintre et à un sculpteur, " Meg " tient un salon dont le fonctionnement en fait un modèle de celui de Madame Verdurin. Bonne pianiste et chanteuse amateur, elle reçoit compositeurs et interprètes, qu'elle détecte avec un flair étonnant, aussi bien que peintres, sculpteurs et écrivains, et entretient avec nombre d'entre eux des amitiés solides. C'est bien sûr ses réceptions (on y rencontre Fauré, Ravel, Alexandre Dumas fils, Colette, Boldini, Jacques-Emile Blanche, Isadora Duncan...) que relate son journal, mais aussi, et bien au-delà, l'ensemble de sa vie, en une chronique qui mêle les aspects privés et affectifs au tourbillon de ses activités : elle est de tous les vernissages, ne manque pas une première au concert ou à l'opéra, visite musées et monuments au cours de voyages à travers l'Europe. En accord avec son temps, elle adopte avec joie tous les aspects du modernisme : elle se promène à bicyclette et découvre les plaisirs de l'automobile, prend des photos, s'émerveille du cinéma, passe son baptême de l'air en 1913 après la guerre, elle juge cependant avec sévérité les transformations de la mode féminine, reflet de l'évolution des mœurs. La plupart des événements contemporains trouvent un écho dans son journal, l'incendie du Bazar de la Charité aussi bien que les inondations de 1910, et l'actualité politique (l'affaire Dreyfus, la guerre...) sur laquelle elle exprime des opinions tranchées. Témoin et acteur privilégié de la vie artistique, Marguerite de Saint-Marceaux, qui chante avec Debussy en 1894 et voit Antonin Artaud jouer Pirandello en 1923, fait participer ses lecteurs à l'effervescence de la création dont Paris est le foyer. Source pour l'histoire, ce journal, publié ici dans son intégralité, procure aussi un plaisir romanesque de lecture.

04/2007

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Philosophie

Diogène le chien

Diogène le Cynique (-413 - -327 avant J. C), plus connu sous le sobriquet de Diogène le Chien fut le contemporain de Socrate, Platon, Aristote, Épicure et le disciple d'Antisthène qui le rouait de coups de bâton. Il mourut à Corinthe qui lui consacra une colonne surmontée d'un chien, tandis que ses concitoyens lui élevaient une statue. Il fut, selon Aristote, le fondateur de la secte cynique [du grec kunismov " qui concerne le chien "]. Cette école était ainsi appelée parce que ses adeptes avaient du chien la vigilance hargneuse et que d'autre part ils se réunissaient au lieu-dit " le chien agile ". C'est Diogène qui, dit-on, vivait nu dans un tonneau, se masturbait sur la place publique, apostrophait les grands. Il aurait répondu au dieu vivant, Alexandre lui-même, qui se proposait d'exaucer tous ses vœux le très fameux et très impertinent " Ôte-toi de mon soleil ". À Platon qui venait de définir l'homme comme un animal à deux pattes sans plumes, il aurait présenté un poulet plumé ponctué d'un vigoureux " Voici l'homme selon Platon ! ". Il parcourait inlassablement les rues d'Athènes, morigénant, insultant, rageant, se proclamant " citoyen du monde ". Il écrivit quelques pièces aujourd'hui perdues. Mais ce n'est pas certain. Sa vie est un tissu d'anecdotes scandaleuses, excentriques, provocatrices, rapportées par quelques doxographes, notamment par Diogène Laërce. Paul Hervieu s'inscrit dans cette tradition. Son Diogène le chien est un joyau de concision et de style. Il restitue une Athènes étonnement vivante, celle du IVe siècle des philosophes, avec luxe détails et érudition. Dès les premières pages le lecteur est plongé dans la vie quotidienne de la ville, pénètre avec minutie ses rites et coutumes. Il suit pas à pas les agissements de ce " Socrate en délire " que fut Diogène selon la formule de Platon, se réjouit de ses bons mots, participe à ses intuitions, se scandalise de ses audaces, exulte de ses provocations ; et admire avec envie cette liberté sans faille qui est sans le moindre doute la caractéristique majeure de ce philosophe en acte que fut Diogène.

11/2006

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Histoire de France

Les larmes de la rue des Rosiers

Rue des Rosiers : le quartier juif de Paris. Il remonte au Moyen Âge. À partir du XIXe siècle, beaucoup de juifs d'Europe de l'Est, fuyant l'antisémitisme, y ont posé leurs valises. Ils l'ont appelé le Pletzl, la " petite place ", en yiddish. Aujourd'hui, le Pletzl s'est " modernisé ". Mais ses murs n'ont oublié ni les joies du passé ni les malheurs endurés. Ils parlent pour peu qu'on sache les écouter. Comme parlent les anciens, dont les parents s'étaient enracinés sur ces quelques hectares parisiens. Avant-guerre, ils avaient connu un village chaleureux, avec ses odeurs de charcuterie, de fromage fermenté et de hareng mariné, ses paliers vétustes et surpeuplés, ses ateliers... L'Occupation leur a volé leur enfance, leur adolescence. Au 36, rue des Rosiers, le père de Suzanne Malamout, Joseph, ouvrier boulanger, venait de Russie, sa mère, Malka, de Roumanie. Ils furent assassinés à Auschwitz, ainsi que trois des cinq frères de Suzanne et ses deux soeurs. Des parents de Victor, Maurice et Régine Zynszajn, épiciers au 54, il ne reste que quelques lettres écrites à Drancy, avant leur départ pour une " destination inconnue ". Egalement déportés, le père de Léa Stryk-Zigelman, Salomon, maroquinier à domicile, 9, rue des Guillemites ; celui de Sarah Romen-Traube, Jacob, poissonnier sous le porche du 27, rue des Rosiers ; celui de Clément Lewkowicz, Hersz, boucher au numéro 12, arrêté avec sa fille, Rosette, 12 ans. Mordka, le père de Milo Adoner, disait à ses six enfants : " Il faut rester ensemble." Milo est le seul survivant de la rafle qui vida le 10-12, rue des Deux-Ponts, de sa cinquantaine de familles. Jacob, le père d'Alexandre Halaunbrenner, 25, rue des Rosiers, fut fusillé pour acte de résistance. Son frère, Léon, 14 ans, mourut en haute Silésie. Ses deux petites soeurs, Mina, 9 ans, et Claudine, 5 ans, furent raflées par Klaus Barbie, à Izieu...Des histoires dramatiques qui scellent un chapitre de l'Histoire de France. " Une description de la rue des Rosiers et des rues avoisinantes... bouleversante de vérité vécue et partagée ", écrit Elie Wiesel.

03/2010

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Critique littéraire

Les Dionysiaques. Tome 6, Chants XIV-XVII, Edition bilingue français-grec ancien

Panopolis, actuelle Akhmîm en Haute-Egypte, était à la fin du IVe siècle de notre ère un centre imprégné d'hellénisme, souvent ardent à défendre le paganisme contre la propagande chrétienne. C'est là qu'est né le poète Nonnos, qui vécut par la suite à Alexandrie. Bien que chrétien, Nonnos fut certainement influencé par les cercles intellectuels de la capitale de l'Egypte, qui furent l'un des derniers bastions du paganisme dans l'orient Romain. Cela peut expliquer qu'il ait composé une grande épopée à la gloire de Dionysos. Les Dionysiaques sont ainsi animées par une vraie foi païenne, faisant une place importante à l'orphisme, aux mystères, à la magie et à l'astrologie. Les chants XIV à XVII du poème, contenus dans le présent volume, relatent une partie de la campagne de l'armée de Dionysos contre les Indiens, guerre qui sert de prototype mythique à celle d'Alexandre. Nonnos adopte dans son récit une esthétique baroque où des épisodes à thématique érotique et bucolique sont insérés dans le récit militaire. Ainsi, le chant XIV s'ouvre sur la fin du catalogue de l'armée de Dionysos et se conclut par le récit de la bataille du lac Astacide où les Indiens boivent l'eau miraculeusement changée en vin. Le chant XVII est quant à lui centré sur la bataille du Taurus. Entre ces récits à tonalité épique, Nonnos intercale l'évocation de la passion d'Hymnos pour la Nymphe Nicaia au chant XV et l'amour de Dionysos pour la même Nymphe au chant XVI. Nicaia, après avoir rejeté et tué Hymnos, succombe à l'ivresse du vin et s'unit au dieu dans son sommeil. Ces épisodes amoureux ne sont pas sans rappeler Ovide ou Apollonios de Rhodes. L'édition des chants XIV à XVII des Dionysiaques dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec de Nonnos accompagné de la traduction en français de Bernard Gerlaud. Chacun des chants est précédé d'une notice qui en résume le contenu tout en en précisant les enjeux littéraires.

02/1994

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Finances publiques

Revue française de finances publiques N° 160/2022

SOMMAIRE - RFFP N° 160 - Novembre 2022 Editorial : Pour un modèle de gouvernance financière publique dans un monde de multi-crises, par Michel Bouvier Le financement de la recherche en France, par Marine Michineau Le financement de la recherche au Maroc. Quelles perspectives ? , par Noureddine Bensouda Le financement de la recherche en Italie, par Sylvie Schmitt Le financement public de la recherche au Royaume-Uni, par Alexandre Guigue Le financement public de la recherche en Allemagne : fondements et configuration juridiques, par Arne Pautsch (traduction de Jérôme Germain) Le financement public de la recherche et le contrôle par le Tribunal de Contas (Cour des comptes portugaise), par José F. F. Tavares et Paulo Nogueira da Costa Le financement de la recherche-innovation au Maroc, par Saaïd Amzazi La fiscalité de la recherche, par Philippe Thiria La question du financement de la recherche au Maroc et en France : quatre points centraux, par Driss Ouaouicha Quelle gouvernance des financements de la recherche pour mieux répondre aux besoins des territoires, par Fabien Bottini CHRONIQUE DE GOUVERNANCE BUDGETAIRE Le contrôle financier de l'Etat, un système multi-acteur en pleine mutation, par Robin Degron Résonances du droit public de la statistique, par Jean-François Boudet Le rejet de la loi de règlement : un inédit à ne pas réitérer ! , par Jean-Pierre Camby CHRONIQUE FISCALE Chronique de jurisprudence fiscale (Janvier - Juin 2022), par Aurélien Baudu, Xavier Cabannes et Julien Martin CHRONIQUE DE GOUVERNANCE FINANCIERE LOCALE Les collectivités face à la première vague de la Covid-19. Discussion autour du concept de résilience financière, par Céline du Boys CHRONIQUE DE GOUVERNANCE FINANCIERE PUBLIQUE COMPAREE La dette publique au Vietnam : comparaison entre méthode de détermination et réalité, par Thi Phuong Thao Ha et Thuc Huong Giang Nguyen CHRONIQUE D'HISTOIRE DES CRISES FINANCIERES John Law, fils du Dieu des vents, par Annick Bienvenu-Perrot CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE I. - Compte rendu d'ouvrage, par Gilbert Orsoni II. - Vient de paraître Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable, les titres de la collection Revue Française des Finances Publiques sont imprimés sur papier 100% recyclé.

12/2022

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Essais

Le film en devenir

Après Presque une conception du monde publié en poche chez Créaphis (2007), l'écrivain de cinéma Gérard Leblanc, essayiste, poète et cinéaste interroge ici le devenir du film : qu'en a-t-on fait, qu'en fait-on, que pourrait-on en faire ? Le questionnement revêt une double dimension, historique et prospective. Il s'agit de saisir le film en devenir à travers les transformations du cinéma qui, moins que jamais, ne saurait se réduire à un seul mode de production et de circulation. à partir d'une réflexion menée autour des transformations liées aux pratiques et aux usages nouveaux du film, Gérard Leblanc invite à une lecture critique et poétique de certaines oeuvres de cinéastes et d'écrivains (Alain Cavalier, Marcel Pagnol, Alexandre Dumas...), mais aussi sur ses propres films documentaires. Cette écriture audacieuse, documentée et critique, témoigne de la subjectivité d'un auteur dont la pensée féconde et foisonnante interroge constamment le réel du cinéma. Toujours plus proche de la vie, le film est le lieu d'une double métamorphose : celle des subjectivités et celle de toutes les réalités. Deux pôles qu'on ne peut séparer. De ce point de vue le livre ouvre des pistes nouvelles et en réactive quelques unes plus anciennes trop vite abandonnées. Douze textes devenus introuvables et deux autres inédits forment la matière de l'ouvrage. Le ton très personnel est celui d'un penseur libre de toute contrainte ou de toute chapelle. Comme dans son travail important surs les cinéastes Fritz Lang ou Georges Franju, Gérard Leblanc a l'habitude d'inviter le lecteur, y compris non spécialiste, à un travail de réflexion sur le film aujourd'hui et en devenir, ses dispositifs, sa matière et ses composantes, son imaginaire, ses relations à la science et à la technique, son idéologie et plus largement aux rapports entre vie et cinéma. Gérard Leblanc, dans ce nouvel opus, s'affirme comme un écrivain fécond – certes inclassable – dont la vivacité et l'oeil critique sont appréciés bien au-delà des lieux où il a enseigné, à l'université ou à l'école nationale supérieure Louis Lumière.

03/2023

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Littérature française

Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix

La Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paixest écrite durant l'été 1938, entre le début juillet et la mi-août. Jean Giono la rédige dans une atmosphère de bouleversement. En pacifiste convaincu il sait que depuis l'Anschluss les Français se préparent de plus en plus à la guerre et sont prêts à la faire. Son intention n'en est que renforcée ? : "? Continuer à combattre, écrit-il le 16 mars dans son journal, contre le militarisme et forcément commencer par lutter contre celui de ma patrie. ? " Or abattre la guerre, c'est abattre l'Etat, quel qu'il soit. Le Giono des premiers écrits, le romancier décrivant un monde paysan accordé aux grands rythmes élémentaires, somme toute assez inoffensif, laisse place au penseur engagé, politiquement incorrect. La lutte que le "? pacifiste-anarchiste ? " engage ici, aux côtés des paysans du monde entier, contre la guerre et contre l'Etat est une lutte perdue d'avance. La guerre et l'Etat, tant totalitaire que démocratique, passeront par là. Et pourtant en parlant aux paysans, Giono sait qu'il parle de choses humaines valables pour tous. Il sait que son message portera loin, et ce faisant qu'il saura à sa manière rendre compte de l'évidence ? : "? tous les peuples du monde sont prisonniers ? " . Paysans et non-paysans partagent, malgré eux, la même communauté de destin. Celui d'un monde aux prises avec le culte de la vitesse, de la technique et du progrès, dont le propre est, petit à petit, d'éliminer le naturel au profit de l'artificiel. Un monde qui aujourd'hui voit plusieurs centaines de millions de paysans souffrir de la faim. Cet éloge de la pauvreté et de la paix nous force à nous retourner sur la figure du paysan, mais aussi à questionner une société occidentale se donnant en modèle et refusant de fait toute contestation. Recevoir cette lettre et la lire c'est un peu devenir paysan soi-même, c'est regagner le droit d'être libre et autonome. Extrait de la préface rédigée par Alexandre Chollier

05/2013

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Histoire des idées politiques

De la cruauté en politique. De l'Antiquité aux Khmers rouges

" L'Etat se nomme toujours patrie quand il prépare un assassinat " (Friedrich Dürrenmatt) Cruauté et politique : il serait présomptueux de vouloir traiter ce thème dans toute son amplitude historique alors que depuis la plus Haute Antiquité les hommes ont eu une singulière tendance à obéir à l'impératif " Massacrez-vous les uns les autres ! ". Si la cruauté est de toutes les époques, elle est aussi de tous les continents, même si cet ouvrage privilégie l'Europe " de l'Atlantique à l'Oural ", un espace géo-politico-culturel qui nous concerne au premier chef. La cruauté ici retenue le sera dans son sens originel et étymologique, du latin crudelitas qui évoque une chair sanguinolente, indique que le sang coule et induit la mise à mort. Le terme exprime aussi une inclination à faire souffrir, à voir souffrir et à y prendre du plaisir. Toute notre histoire est marquée au sceau du crime politique et déjà, lors de la guerre de Troie, Agamemnon n'hésita pas à offrir aux dieux sa fille Iphigénie en sacrifice humain afin qu'ils favorisent les Grecs. Depuis ce sacrifice initial, les assassinats pour raison politique se sont multipliés, à commencer par ceux des chefs dont la mort visait à modifier radicalement la donne du pouvoir : César, Henri IV, Lincoln, Alexandre II, François-Ferdinand, Trotski ou Kennedy... Ils ont souvent été maquillés en procès religieux et/ou politiques, de Jeanne d'Arc à Nicolas Boukharine en passant par Charles Ier ou Louis XVI. Sans oublier les massacreurs mondialement connus comme Attila, Gengis Khan ou Timour - " l'homme d'acier " en turco-mongol, qui en russe deviendra " Staline " -, Vlad l'Empaleur ou Ivan le Terrible, en attendant que les régimes totalitaires du XXe siècle instaurent une cruauté à grande échelle qui visait des dizaines de millions de personnes et établissait la terreur de masse comme moyen ordinaire de gouvernement. Qui ? Pourquoi ? Comment ? Dans quelles circonstances - guerres de religion, guerres nationales, guerres civiles, guerres totales ? Bourreaux et victimes ? Autant d'interrogations auxquelles les vingt-quatre auteurs de l'ouvrage tentent d'apporter des réponses de contributions englobant deux millénaires.

11/2023

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Troisième République

Lendemains de défaite. 1870-1871 dans l'imaginaire de la IIIe République

La guerre franco-prussienne de 1870 (la débâcle, l'invasion et le siège de Paris, la capitulation) est, selon les historiens, une guerre oubliée. Elle inspira pourtant une production artistique et littéraire massive, bien vite écartée par les critiques, comme si la France refusait cette mémoire de la défaite. Cent-cinquante ans après, il est temps d'ouvrir le dialogue entre historiens de l'art, de la musique, spécialistes des littératures et des idéologies, sur les échos de cette guerre sous la Troisième République. C'est chose faite avec cet ouvrage tiré d'un colloque organisé à l'université de Cambridge à l'été 2022. Pour certains artistes, il y a un avant et un après 1870-1871. C'est le cas des écrivains qui participent aux rencontres littéraires des "Soirées de Médan", Maupassant et son "Boule de suif" en tête ; c'est le cas aussi de Georges Bizet, qui, dès le lendemain de la guerre, s'engage dans la promotion de la musique française et signe en 1874 une pièce symphonique intitulée "Patrie". C'est le cas enfin de certains peintres militaires qui, se réclamant de la "vérité" , vont à l'encontre des regards officiels portés sur la défaite. Pour d'autres, il faut avant tout tracer des perspectives : George Sand estime ainsi que c'est le paysan, celui qui sème et qui cultive, qui doit être au centre de la reconstruction du pays ; pour d'autres, c'est la reconquête de l'Alsace-Lorraine qui doit être la priorité et la statue représentant la ville de Strasbourg sur la place de la Concorde à Paris prend place dans un imaginaire de la revanche. Même la littérature, dès lors nationale, doit prendre position. Et si Alexandre Dumas devient pour certains, et bien malgré lui (il meurt en décembre 1870), le prophète de la défaite avec la redécouverte de son livre "La Terreur prussienne", paru en 1867, Edmond Rostand met à mal l'héroïsme guerrier et patriotique dans "Cyrano de Bergerac". Au final, cet ouvrage nous permet de porter un regard neuf sur les arts et la littérature après la défaite de 1870-1871.

03/2024

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Ouvrages généraux

Expériences vécues du genre et de la race. Une phénoménologie critique

Comment envisager les effets subjectifs et corporels produits par le sexisme et le racisme ? En quoi les catégories de race et de genre organisent-elles l'expérience ordinaire - y compris dans ses dimensions non-réflexives, affectives ou intimes - et dans quelle mesure, configurent-elles le rapport au monde, aux autres et à soi ? Quelles implications normatives et politiques sont mises au jour dès lors que les rapports de race et de genre sont envisagés, non comme des événements ponctuels dont la violence serait paroxystique, mais comme des structures de l'expérience quotidienne ou banale ? En élucidant l'expérience vécue des rapports de race et de genre depuis le point de vue des personnes concernées, la phénoménologie critique s'affirme depuis plusieurs années comme un renouvellement radical des problématiques qui guident la philosophie politique et sociale. Elle prend appui sur les travaux fondateurs de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon, pour proposer une relecture du canon phénoménologique - ses modes de description, ses objets, méthodes et concepts - et envisager les déplacements que les expériences minoritaires induisent. Elle redéfinit ainsi les outils de l'épistémologie sociale en comprenant les rapports sociaux de genre et de race au prisme des expériences qu'ils constituent : la manière dont ils configurent les corps et subjectivités, orientent le rapport au monde et aux autres ou modèlent la perception. Par un double diagnostic - la race et le genre produisent des effets réels et matériels dans l'expérience vécue, mais cette réalité n'implique aucun fondement nécessaire - la phénoménologie critique articule transformation sociale et transformation de soi en dessinant d'autres expériences politiques possibles. Alors que la phénoménologie critique est encore peu connue en France, cet ouvrage collectif témoigne de la fécondité d'une telle approche, tout en reconnaissant la pluralité des démarches qui s'en revendiquent. Il réunit des travaux de philosophes pour interroger la transformation de la phénoménologie par la critique sociale, les dimensions politiques de l'expérience personnelle, et les possibilités de faire de l'expérience de la domination la matière même de sa transformation. Avec des contributions de Marion Bernard, Magali Bessone, Alexandre Féron, Camille Froidevaux-Mettrie, Marie Garrau, Mona Gérardin-Laverge, Johanna Oksala, Mickaëlle Provost et Mathieu Renault.

04/2022

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Famille

Kollontaï. Défaire la famille, refaire l'amour

Personnage cle ? de la Re ? volution de 1917, figure pionnie`re du fe ? minisme socialiste, premie`re femme ambassadrice au monde, les qualificatifs ne manquent pas pour souligner l'exceptionnalite ? de la trajectoire intellectuelle et politique d'Alexandra Kollontai ? (1872-1952). Promptement refoule ? e par la contre- re ? volution sexuelle qui s'e ? tait abattue sur l'Union sovie ? tique de`s les anne ? es 1920, brie`vement rede ? couverte au lendemain de mai 1968 avant de retomber dans l'oubli avec les "anne ? es d'hiver" de la de ? cennie 1980, l'oeuvre de Kollontai ? fait l'objet depuis quelques anne ? es d'un puissant regain d'inte ? re^t dans le sillage des renouvellements du fe ? minisme mate ? rialiste, sans pour autant que l'on ne dispose a` ce jour d'un portrait d'ensemble. C'est ce manque que le pre ? sent ouvrage se propose de combler en s'attachant a` redonner a` Kollontai ? la place qui lui revient dans l'histoire du fe ? minisme, ta^che qui suppose non seulement de restituer ce qui fait l'inde ? niable actualite ? de sa pense ? e, mais aussi de mettre en exergue son inactualite ? , au sens de perspectives e ? mancipatrices qui n'ont pu e^tre re ? alise ? es, ont e ? te ? e ? touffe ? es ou oublie ? es, mais qui gagneraient a` e^tre re ? active ? es, intempestivement. L'hypothe`se qui sous-tend ce livre, et en constitue le fil rouge, est que, pour Kollontai ? , l'e ? mancipation des femmes a pour condition fondamentale l'abolition de la famille (bourgeoise, nucle ? aire) et des rapports de proprie ? te ? (physique et psychique) sur laquelle elle se fonde. Ce projet se de ? cline selon elle de deux manie`res entreme^le ? es : d'une part, par une re ? invention radicale de l'amour et des formes de la sexualite ? ; d'autre part, par la socialisation inte ? grale ou la communalisation des ta^ches reproductives, a` commencer par la maternite ? . Dans l'un et l'autre cas, c'est la camaraderie, comme affect communiste par excellence, qui doit pre ? valoir afin de rendre possible la gene`se de la "grande famille prole ? tarienne" qui signera le "retour" a` l'e ? galite ? homme-femmes, laquelle, pour Kollontai ? comme pour tant d'autres, avait re ? gne ? au sein dudit communisme primitif. C'est ce projet que le pre ? sent de livre se proposer de recouvrer sous la forme de la biographie d'une pense ? e qui suivra l'itine ? raire re ? volutionnaire de Kollontai ? , sans s'e ? pargner la confrontation avec sa "part d'ombre" telle qu'elle trouve en particulier a` s'incarner dans la promotion de ce qu'on peut appeler un bioproductivisme.

03/2024

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Contes et nouvelles

Dernières nouvelles de Martinique

Dix auteurs émergents qui ont en commun de ne jamais avoir encore été publiés. Des regards décalés posés sur la Martinique et des thèmes brûlants d'actualité : l'amour et la famille, la relation homme/femme, les violences intrafamiliales, la corruption et la justice, la nécessité de " déboulonner " l'héritage colonial, la réappropriation des savoirs perdus, le devoir de réparation, le courage de regarder la réalité en face, le rapport forces surnaturelles, le retour au pays...

03/2023

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Histoire internationale

La Saga des Farnèse

Des Farnèse on retient le faste, la grandeur, mais aussi l'ascension extraordinaire. Enracinée au Moyen Age dans la région du lac de Bolsena, au nord de Rome, cette famille de condottieri prend son élan au XVe siècle pour conquérir la papauté en 1534. Alexandre, devenu Paul III, favorise alors les intérêts de son clan. Ses descendants, ducs de Parme alliés aux grandes dynasties ou princes de l'Eglise, comme son petit-fils le Grand Cardinal, connaîtront des destins de premier plan qui leur permettront de peser sur le sort de l'Europe. Alessandro, petit-fils de Charles Quint, deviendra à la fin du XVIe siècle le grand général de Philippe II, le plus illustre capitaine de son temps. Après une phase de décadence au XVIIe siècle, Elisabeth Farnèse clôturera glorieusement l'histoire de la lignée en montant sur le trône d'Espagne par son mariage avec Philippe V, petit-fils de Louis XIV. Cette saga foisonne de personnages aussi romanesques que la belle Giulia, qui fut la maîtresse de Rodrigo Borgia, ou le cruel et débauché Pier Luigi, fils de Paul III. Jean-Marc de La Sablière nous livre à travers eux un passionnant tableau de l'époque. Il évoque la vie sous la Renaissance, les guerres et grandes négociations de ce temps, la querelle de Charles Quint et François Ier, l'histoire de l'Eglise confrontée à la montée du protestantisme... Il souligne le rôle joué dans ces événements par plusieurs membres de la famille Farnèse, et notamment le pape Paul III dont la jeunesse scabreuse et le népotisme ne doivent pas faire oublier qu'il sauva l'Eglise en lançant et en mettant sur la bonne voie le concile de Trente. Jean-Marc de La Sablière, qui fut ambassadeur de France à Rome et vécut près de cinq ans au palais Farnèse, s'est passionné pour ce monument, l'un des plus beaux édifices de la Renaissance, et pour les extraordinaires collections d'" antiques ", d'objets rares et de peintures réunies en ce lieu au XVIe siècle par Paul III et ses petits-fils, qui surent également faire travailler les plus grands artistes de leur temps. Il a bénéficié des meilleures sources pour restituer l'âme et l'histoire de cette dynastie prestigieuse.

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Sciences politiques

Le socialisme des intellectuels

A la fin du XIXe siècle, le développement rapide de l'industrie en Russie amène une partie de l'intelligentsia - cette petite minorité ayant fait des études secondaires - à s'intéresser au marxisme ; c'est en se référant à ses principes que se crée en 1898 le Parti ouvrier social-démocrate de Russie. La perspective qu'il adopte, c'est celle de la mobilisation du prolétariat pour le renversement de l'absolutisme tsariste dont la bourgeoisie russe, trop faible, est incapable, et la démocratisation de la société nécessaire au développement économique et au progrès de la classe ouvrière. Dès cette époque, un révolutionnaire polonais, Jan Maclav Makhaïski, analysant les oeuvres de Marx et les projets des partis qui s'en réclament, aboutit à une conclusion extrême : pour lui, l'idéologie socialiste dissimule en fait les intérêts d'une nouvelle classe ascendante formée par la a couche cultivée", les travailleurs intellectuels. Ces "capitalistes du savoir" cherchent à séduire les prolétaires et à les entraîner à l'assaut de cette petite minorité que constituent les capitalistes de l'avoir", financiers, industriels et grands propriétaires, non pour détruire le capitalisme mais pour l'aménager au mieux de leurs intérêts. Exilé, comme nombre de révolutionnaires russes, il rentre en Russie en 1917. Mais, dès 1918, il déclare que si les bolcheviks se sont révélés plus radicaux qu'il ne l'envisageait en rompant avec le parlementarisme, l'hostilité de la "couche cultivée" envers la révolution ouvrière a vite calmé leur ardeur : "Ils ne luttent pas pour l'émancipation de la classe ouvrière mais ne font avant tout que défendre les intérêts des couches inférieures de la société bourgeoise et de l'intelligentsia. Makhaïski eut peu de disciples ; mais depuis son époque, d'autres auteurs ont cru voir émerger dans notre société, en particulier à travers les différents projets socialistes, le pouvoir d'une nouvelle classe qui, à travers toutes les fonctions de gestion, de recherche, de conseil, d'enseignement, de communication et plus récemment l'irruption des logiciels dans tous les domaines, façonne l'organisation du travail et le contenu de la production et s'y assure une place privilégiée. Alexandre Skirda fait plus que restituer la pensée originale de Jan Maclav Makhaïski : il la met en perspective et livre ainsi un outil de premier ordre à qui veut approfondir la compréhension de notre société.

06/2014

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Sociologie

Le Temps des Médias N° 33 : Solidarités ! Mobilisations politiques internationales

Le XIXe siècle marque l'émergence et le renforcement des processus de solidarité politique transnationale qui vont réaffirmer le peuple comme instance légitimatrice et comme acteur politique d'un vaste mouvement de politisation populaire par-delà les frontières. Si le terme de " solidarité internationale " renvoie avant tout à l'héritage socialiste et ouvrier, des travaux plus récents ont mis en évidence l'existence de multiples internationales politiques informelles au cours du siècle : internationale libérale, internationale démocrate ou encore internationale blanche contre-révolutionnaire. Or, pour se faire entendre et pour agir, ces internationales faiblement structurées ont pu, elles aussi, compter sur la presse et, plus largement, sur des dispositifs médiatiques qui dépassaient largement les frontières. Ce dossier souhaite précisément proposer une approche comparative et diachronique du XIXe siècle à nos jours, afin d'étudier la manière dont les mobilisations militantes menées au nom de la solidarité internationale se sont appuyées à l'époque contemporaine sur des dispositifs médiatiques qui ont tout à la fois perduré d'une décennie à l'autre, tout en s'adaptant en grande partie à des contextes politiques, sociaux et technologiques, nationaux et internationaux, en constante mutation. En quoi les médias ont-ils à la fois été un creuset et un lieu d'expression de ces mobilisations transnationales ? Les travaux présentés ici se trouvent ainsi à la croisée de l'histoire des médias, de l'histoire des cultures et pratiques politiques et de l'histoire des circulations transnationales et de l'exil. Sans nullement aspirer à dresser un tableau exhaustif de l'ensemble de la période, du moment matriciel du philhellénisme dans les années 1820 aux mobilisations transnationales de soutien au syndicat Solidarno dans la Pologne communiste des années 1980, les différents cas d'étude retenus ici s'interrogent aussi bien sur les acteurs et pratiques médiatiques engagés dans ces appels à la solidarité que sur les formes médiatiques mobilisées lors des campagnes lancées à l'échelle internationale et sur les effets, autant sur l'opinion publique que sur les mouvements même de solidarité, d'une médiatisation plus ou moins massive et contrôlée. Coordination : Alexandre DUPONT, Maître de conférences en histoire contemporaine, Université de Strasbourg/ARCHE. Caroline MOINE, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine, Université Paris-Saclay, UVSQ/CHCSC, Centre Marc Bloch (Berlin).

07/2020

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Franc-maçonnerie

La Franc-Maçonnerie Egyptienne au Grand Orient de France. Mythes Fondateurs, Histoire et Pratique

Les Rites de Memphis-Misraïm ne se sont pas structurés en une seule journée. Même s'ils revendiquent une filiation remontant à l'Antiquité, il s'agit là, d'une filiation essentiellement mythique. Aussi pour le maçon égyptien, l'Egypte auquel il est fait référence reste une période sublimée lui permettant de s'ouvrir à de nouvelles spéculations. Ce livre nous conduit à recouvrer les mythes fondateurs du Rite, de l'Egypte alexandrine, en passant par le renouveau de l'hermétisme à la renaissance italienne, de la campagne de Bonaparte en Egypte jusqu'à la période moderne du XXe siècle. Mais le rite comme nous le verrons possède une double particularité. A la fois creuset d'hermétistes de la fin du XVIIIe siècle, d'alchimistes, de kabbalistes, d'ésotéristes et d'occultistes de la belle époque, il va aussi tout au long du XIXe siècle produire des combattants de la liberté tel que Garibaldi, le héros des deux mondes, Jacques Ragaigne, membre de la Commune de Paris, Pierre Leroux, ou encore Louis Blanc, l'organisateur du travail. Les loges de Misraïm, profondément républicaines se retrouveront dans le collimateur de la police et parfois interdites. On y retrouve aussi tous ces proscrits de Londres, quarante-huitards, exilés après le coup d'Etat de 1851 ou la répression de la Commune. Beaucoup seront initiés ou affilés au Rite Réformé de Memphis dans des loges aux titres évocateurs : " Les Disciples de Ménès " devenue " Les Philadelphes, Les Proscrits, Les Gymnosophistes ". Quand on parle d'Egypte en cette fin du XIXe siècle, on veut parler d'Orient. Revivre en pensée le périple qui conduisit Alexandre le Grand d'Egypte jusqu'à l'Indus. Aussi n'est-il pas étonnant au sein des rituels de retrouver des allusions à l'Egypte Antique, aux Ecoles Néo-platoniciennes, aux sages de la Perse ou encore aux Védas sacrés. Cette porte sur l'Orient, ouverture vers l'universel, permet cette étude comparée des traditions, des philosophies, des sciences et ouvre à des réflexions d'actualité autour de sujets tels que la notion de conscience, de responsabilité vis-à-vis du vivant ou de spéculations scientifiques autour de l'approche quantique. Elle permet de créer du lien entre Orient et Occident, revisiter les philosophies de la Méditerranée dont le Rite est issu, faire lien entre héritage, présent et avenir.

02/2022

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Cosmologie - Histoire

Le mystère du satellite Planck. Qu'y avait-il avant le Big Bang ?

Le 21 mars 2013, une équipe européenne d'astrophysiciens, sous l'égide de l'Agence spatiale européenne, rendait publiques des images inédites, d'une extraordinaire précision, du rayonnement - fossile - de l'Univers à ses tout débuts. Des "clichés" pris par le satellite européen Planck, d'une résolution dix fois supérieure à celle du dernier disponible (pris par la NASA en 2003), qui ramènent quelque 13, 8 milliards d'années en arrière, 380. 000 ans seulement après sa naissance - le Big Bang -. Parmi eux, une carte complète de ce "fond diffus cosmologique" qui dévoile le cosmos en formation, soit une moisson de renseignements majeurs quant à ses genèse et composition, au carrefour de la cosmologie et de la physique des particules, entre validation - voire révision - de phénomènes prévus par les théoriciens et... observation "d'anomalies" inattendues, à expliquer. De quoi notamment saisir pour la première fois à quoi a ressemblé le Big Bang, étape clé de nos origines, et alimenter la recherche relative à ce qui l'a précédé, domaine des thèses de doctorat respectives des auteurs. En talentueux "passeurs", Igor et Grichka BOGDANOV, pionniers de la vulgarisation scientifique - tant éditoriale que télévisuelle -, proposent, à l'intention du plus large public curieux ou passionné, le premier titre consacré aux résultats de la mission Planck. Les frères Bogdanov y relatent avec verve la manière dont la "collaboration Planck" s'inscrit dans la continuité historique, en forme de saga pleine de rebondissements, d'une discipline jalonnée de grands noms, pour beaucoup "nobélisés", - d'Edwin Hubble à Stephen Hawking et Georges Smoot, en passant par Alexandre Friedmann, Georges Gamow, Edward Teller, Henrietta Lewitt, Robert Wilson et Arno Penzias, entre autres - dont ils rappellent les démarches et contributions dûment contextualisées. Igor et Grichka exposent par ailleurs les enjeux, questionnements et défis associés aux premières données publiées, et reviennent plus spécifiquement sur les questions de la forme de l'Univers, du "sens" de sa création, et bien sûr de l'avant-Big Bang. Esprits indépendants, les "Bogdanov" se risquent ce faisant à ouvrir le débat interprétatif, formuler de nouvelles hypothèses, et esquisser des pistes de réflexion, dans le sillage de quelques astrophysiciens de renom (dont des collaborateurs de la mission Planck) dont ils relaient les déclarations et commentaires hétérodoxes. Un rendez-vous à ne pas manquer, dans l'enfance de l'Univers, en compagnie d'un duo de spécialistes, pour mieux comprendre et suivre les grisantes découvertes en cours.

02/2022

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Histoire internationale

L'homme des bois. Les populations indiennes d'Amérique du Nord

Le recueil L'homme des bois rassemble les écrits qu'Elisée Reclus (1830-1905), l'un des géographes les plus célèbres de son époque, et son frère aîné Elie Reclus (1827-1904), ont consacrés à l'Indien, l'habitant naturel des grands espaces américains, bien avant que ceux-ci ne deviennent Canada, Etats-Unis et Mexique que nous connaissons aujourd'hui. L'attention qu'Elisée Reclus porte aux Indiens dans la Nouvelle Géographie Universelle (1876-1894), relève d'une démarche incluant pour la première fois, dans des ouvrages géographiques, la critique des crimes coloniaux, de la Conquista jusqu'aux Empires européens de la fin du 19e siècle. Les Indiens intéressent Reclus à la fois comme population indigène et en tant que victimes des persécutions et du racisme des prétendus civilisateurs blancs. Le géographe est fasciné par leur manière de vivre qui lui fournira, non pas des modèles, mais une source pour sa conception idéale de la société qu'il développera dans des écrits plus proprement anarchistes. Elisée Reclus a connu l'Amérique pendant son premier exil, de 1852 à 1857, en voyageant de la Louisiane jusqu'à la Sierra Nevada de Sainte-Marthe, où il avait essayé de fonder une communauté capable d'abriter d'autres exilés républicains européens, en s'inspirant de la très connue "utopie tropicale" d'Alexandre de Humboldt. Reclus deviendra célèbre aussi pour ses articles sur la guerre de sécession américaine, publiés dans la Revue des deux mondes de 1861 à 1865, qui lui valent la consécration comme porte-parole officieux du mouvement anti-esclavagiste américain. Les frères Reclus sont passionnés par les moeurs des populations indigènes et y portent un regard qui ne relève jamais de la prétention de supériorité dudit "civilisé". Les textes d'Elie sur la mythologie et la culture indiennes font écho aux articles de la Nouvelle Géographie Universelle d'Elisée. Il nous est paru important de présenter à la fois des textes d'Elisée et d'Elie, car leur étroite collaboration, commencée dans les milieux socialistes français et ayant contribué à la naissance du mouvement anarchiste international, se poursuit dans leurs carrières scientifiques respectives. Si Elie est bien moins connu que son frère, ses travaux comme ethnographe et comme responsable de la bibliothèque de Hachette font de lui un des collaborateurs et des informateurs privilégiés de l'ouvrage encyclopédique d'Elisée.

02/2012

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Arbitrage

Les Cahiers de l'Arbitrage N° 2/2022

Editorial par Charles Kaplan et Charles Nairac I. Doctrine - Colloque : Arbitrage et droit public / Articles - Conference : Arbitration and Public Law Recours à l'arbitrage par les personnes publiques - L'influence du Ministre-juge dans l'interdiction pour les personnes publiques de recourir à l'arbitrage, par Marie-France Benard - Résistances du Conseil d'Etat à l'arbitrage. Plongée dans l'histoire d'un antagonisme, par Amina Hassani - La commodité du soubassement conventionnel de l'arbitrage, par Maxence Chambon Régime de l'arbitrage - Le régime juridique de l'instance arbitrale en matière administrative, par Cédric Meurant - Le juge administratif d'appui à la procédure arbitrale, par Mehdi Lahouazi - Transparence administrative et confidentialité des procédures d'arbitrage : quel équilibre ? , par Loubna Belrhali-Debeaudoin - L'objectif de transparence à travers la publication des sentences, par Guillaume Aréou - La loi applicable au fond, par Filali Osman - L'arbitre et les règles impératives du droit des contrats administratifs français, par Lilian Larribere Contrôle des sentences - Contrôle des sentences arbitrales par le juge administratif, par Denis Mouralis - Le respect des règles relatives à la propriété publique. Carcan ou garde-fou ? , par Hugo Devillers - La mise en oeuvre du droit public étranger par le juge judiciaire français, par Malik Laazouzi - Le contrôle étatique des sentences arbitrales rendues à propos de contrats administratifs internationaux en droit comparé, par Mamadou Gacko Arbitrage et droit de l'Union européenne - L'arbitrage d'investissement à l'épreuve de l'autonomie du droit de l'Union européenne, par Philippe Coleman - Arbitrage et question préjudicielle, par Jérémy Jourdan-Marques Table ronde - L'arbitrage en droit public, par Irina Guerif Rapport de conclusion du colloque, par Malik Laazouzi II. Commentaires de jurisprudence / Case Law Sous la direction de Christophe Seraglini - L'irruption du financement terroriste en arbitrage commercial international, par Alexandre Reynaud et Martin Pradel - La violation de l'ordre public comme fondement d'annulation d'une sentence pour défaut d'indépendance et d'impartialité d'un arbitre, par Marc Henry III. Panorama international de jurisprudence / Panorama of World Case Law Sous la direction de Louis Degos et Michael Polkinghorne - France, partie I [Arbitrage interne et international], par Priscille Pedone et Bertrand Robert - France, partie II [Règlements amiables], par Priscille Pedone et Bertrand Robert IV. Brèves - Conférences - Bibliographies / In Brief - Conferences - Books Sous la direction de Priscille Pedone - Compte rendu d'ouvrage, par Pedro Arcoverde

08/2022

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Autres philosophes

Propos sur la litterature

" Alain met au point à partir de 1906 le genre littéraire qui le caractérise, les "Propos". Ce sont de courts articles, inspirés par l'actualité et les événements de la vie de tous les jours, au style concis et aux formules frappantes, qui couvrent presque tous les domaines. Cette forme appréciée du grand public a cependant pu détourner certains critiques d'une étude approfondie de son oeuvre philosophique. Beaucoup de "Propos" sont parus dans la revue Libres Propos (1921-1924 et 1927-1935) fondée par un disciple d'Alain, Michel Alexandre. Certains ont été publiés, dans les années trente, dans la revue hebdomadaire L'Ecole libératrice éditée par le Syndicat national des instituteurs. Il s'inspira de Platon, Descartes, Kant et Auguste Comte - mais il se réclama avant tout de Jules Lagneau, qui fut son premier professeur de philosophie, au lycée de Vanves (actuel lycée Michelet). Il n'oublia jamais, toute sa vie durant, celui qu'il appela "le seul Grand Homme que j'aie jamais connu" , et dont la rencontre fut pour Alain aussi décisive que celle de Platon avec Socrate : "Parmi les attributs de Dieu, il avait la majesté. [... ] Ses yeux perçants traversaient nos coeurs et nous nous sentions indignes. L'admiration allait d'abord à ce caractère, évidemment inflexible, inattentif aux flatteries, aux précautions, aux intrigues, comme si la justice lui était due". Le but de sa philosophie est d'apprendre à réfléchir et à penser rationnellement en évitant les préjugés. Humaniste cartésien, il est un "éveilleur d'esprit" , passionné de liberté, qui ne propose pas un système ou une école philosophique mais apprend à se méfier des idées toutes faites. Pour lui, la capacité de jugement que donne la perception doit être en prise directe avec la réalité du monde et non bâtie à partir d'un système théorique. Alain perd la foi au collège sans en ressentir de crise spirituelle. Bien qu'il ne croie pas en Dieu et soit anticlérical, il respecte l'esprit de la religion. Il est même attiré par les phénomènes religieux qu'il analyse de façon très lucide. Dans Propos sur la religion et Propos sur le bonheur il fait transparaître, un peu comme chez Auguste Comte, une certaine fascination pour l'Evangile et pour le catholicisme, dont il aime la dimension universelle".

01/2023

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Sculpteurs

Les Lalanne à Trianon

Cet ouvrage constitue une occasion exceptionnelle de (re)découvrir certaines des oeuvres majeures du couple et l'impressionnante diversité des créations des Lalanne réalisées (sur une durée de) pendant cinquante années. Le Château de Versailles, avec la Galerie Mitterrand, présentait cette année les oeuvres des sculpteurs Claude et François-Xavier Lalanne dans un parcours allant du Petit Trianon au Hameau de la Reine en passant par le Jardin Anglais. L'exposition Les Lalanne à Trianon permettait alors de découvrir des sculptures animalières, poétiques et surréalistes mises en dialogue avec l'univers romantique du parc. Cet ouvrage constitue une occasion exceptionnelle de (re)découvrir certaines des oeuvres majeures du couple et l'impressionnante diversité des créations des Lalanne réalisées (sur une durée de) pendant cinquante années. Claude et François-Xavier Lalanne sont dorénavant célébrés dans le monde entier et fascinent les plus grands collectionneurs par leurs oeuvres inspirées par la nature. Elles sont faites d'associations ludiques, teintées d'humour et d'un charme unique. Les Lalanne ont poursuivi toute leur vie, et à travers leur oeuvre, un éloge à la nature en passant par l'évocation de sa faune et de sa flore avec les moyens de la sculpture. Claude est née en 1925 à Paris, France, et décédée le 10 avril 2019 à Ury, France. François-Xavier est né le 28 août 1927 à Agen, France et décédé le 7 décembre 2008 à Ury, France. Les Lalanne partagent le sentiment que l'oeuvre d'art peut avoir une fonction. Toute leur carrière est tendue par la volonté de restituer à la sculpture, trop longtemps sacralisée, une dimension familière, un éventuel usage. On la regarde mais on la touche aussi, on l'ouvre, on s'y assoit, on s'y allonge, on y mange, on la porte au cou : La nature, et plus particulièrement le monde animal, leur offre une infinité de formes reconnaissables par tous. Moutons, singes, rhinocéros, ânes, chameaux, crapauds, hippopotames etc. constituent un répertoire que les Lalanne soumettent aux contraintes de l'art décoratif avec beaucoup d'humour. Après une première exposition à la Galerie J à Paris en 1964, les Lalanne exposent leurs sculptures chez Alexandre Iolas à Paris, New York, Milan, Genève et Athènes de 1965 à 1979. Ils sont liés à la Galerie Mitterrand depuis le début des années 1990. Une rétrospective leur a été consacrée en 2010 aux Arts Décoratifs à Paris.

11/2021

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Finances publiques

Revue française de finances publiques N° 155, septembre 2021

SOMMAIRE - RFFP N°155 - Septembre 2021 . Editorial : Pour une institution de régulation des finances publiques, par Michel Bouvier SOUVERAINETE DE L'ETAT ET FINANCIARISATION DU DROIT La souveraineté de l'Etat à l'épreuve de la financiarisation du droit, par Katia Blairon La souveraineté monétaire au fondement de la souveraineté financière, par Sébastien Evrard Souveraineté monétaire et financiarisation, par Yamina Tadjeddine La financiarisation de la comptabilité publique : déconstruction d'une idée reçue, par Sébastien Kott La financiarisation du droit, la dette publique et la souveraineté de l'Etat, par Christophe Pierucci Succession d'Etats et dettes souveraines : entre respect de la souveraineté étatique et préservation de la souveraineté du peuple, par Mélanie Dubuy Les contournements du droit fiscal national. Un souverain sans pouvoir fiscal ? par Céline Viessant Solidarité budgétaire des Etats et métamorphose de la souveraineté politique, par Michel Bouvier Le concept britannique de souveraineté : un modèle transposable ? par Alexandre Guigue . DOSSIER : TIERS-LIEUX Le co-working à l'épreuve du home working. Quel avenir pour les tiers-lieux après la crise sanitaire ? par Fabien Bottini Les expériences Ville de Paris - Région Ile-de-France, par Marie-Christine Baranger Tiers-lieux à l'ère du numérique : Vers la mise en place de "tiers lieux" de la télémédecine ? par Amandine Cayol L'insaisissable fiscalité des tiers-lieux, par Jean-Raphaël Pellas . CHRONIQUE DE GOUVERNANCE BUDGETAIRE Chiffre(s), finances publiques et protection de l'environnement, par Christelle Ballandras-Rozet et Rémy Dufal Le droit public financier allemand. Un aperçu comparatiste, par Hugues Rabault . CHRONIQUE FISCALE CONSENTEMENT A L'IMPÔT : COMMENT LE REACTIVER ? . Quelle réalité du consentement à l'impôt dans le cas des pays en développement ? par Noureddine Bensouda Le recours à l'impôt est inévitable : mais avec quelle légitimité ? par Michel Bouvier La complexité fiscale, obstacle au consentement à l'impôt, par Alain Lambert Consentement à l'impôt et lutte contre la fraude fiscale, par Romain Grau Le Parlement et le consentement à l'impôt, par Charles Guené FISCALITE DES NON-RESIDENTS La fiscalité appliquée aux revenus de source française des contribuables domiciliés hors de France. Vers des aménagements de la réforme consacrée par la loi de finances pour 2019 ? par Simon Daragon . CHRONIQUE DE GOUVERNANCE FINANCIERE LOCALE L'ambivalence de la réforme de la fiscalité locale pour l'échelon départemental, par Camille Cubaynes . CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE Vient de paraître

08/2021