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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 4, La poésie du XVIIIe siècle

Un siècle sans poésie ? Voire. Disons qu'elle se déplace, qu'elle s'affirme plus volontiers dans la prose : Diderot, Marivaux, Montesquieu, Laclos, Jean-Jacques, Chamfort, Saint-Pierre, Restif, Sade, Buffon, Lacépède, Volney, Cazotte, Mercier le Prophète, Cousin de Grainville. Des esprits curieux (Fabre d'Olivet, Court de Gébelin, Plis) poussent très loin l'étude des correspondances. Qui lit encore l'oeuvre versifiée du roi Voltaire ? Apprécié, lu, discuté en son temps, poète par éclats avec des formules déjà hugoliennes, lassant, futile ou accordé à l'histoire, qui aurait cru que ce serait le prosateur qu'on retiendrait ? N'existe-t-il plus de poètes en vers ? Les strophes de Jean-Baptiste Rousseau annoncent Valéry. Louis Racine a de rares envolées. Voltaire croit que Saint-Lambert passera à la postérité. La Motte fait la distinction entre poésie et vers. Voici Je discret Fontenelle et le joyeux Piron fils, Sainte-Aulaire, Sénécé. Ils ne valent pas un inconnu, Claude Cherrier, avant-goût de Jacques Prévert. Et puis Gentil-Bernard, Marmontel, Rulhière parfois vigoureux, Voisenon frétillant, Bernis acceptable en partie, le bon Pompignan, le charmant Gresset, Dorat et Moncrif, le maçon Sedaine, cent autres. De l'esprit en petite monnaie, des épigrammes, de la crème fouettée. Quelques joyeux compères : Vade, Collé, Panard. Des poètes bizarres. Des épopées ridicules. Autour de Florian, un flot de fabulistes. On ne rejette pas d'emblée la poésie didactique. Delille, Roucher, Rosset, Watelet et leurs comparses font un effort pour poétiser arts, sciences, industrie, nature. Ils sombrent, parfois étonnent. La poésie mnémotechnique invente de curieux enseignements. Célèbres à d'autres titres, Jean-Jacques, Diderot, Helvétius, d'Alembert écrivent au besoin en vers. Et aussi les économistes comme Turgot, Condorcet et Dupont de Nemours qui transcrit en vers le chant des oiseaux. Et Marivaux, Beaumarchais, Chamfort, Rivarol, rimeurs occasionnels sont parfois significatifs des tendances. Hors des frontières, il se passe déjà quelque chose : en Belgique, en Suisse, au Québec, en Amérique. Les princes d'Europe, les grands étrangers s'expriment en vers français. On rencontre la poésie féminine, le théâtre en vers, la survivance occitane, les provinces. Le romanesque annonce le romantisme. Gessner, Thompson, Gray influencent les Français. Voici Colardeau le sentimental, Feutry le sombre, Malfilâtre l'exquis, Gilbert l'infortuné, La Harpe élégiaque. Des poètes venus des îles : Léonard l'idyllique, Bertin le sensuel, Parny père du poème en prose. Legouvé, Millevoye, Arnault, Cubières, Chênedollé, Thomas peuvent étonner le lecteur : on pense à Lamartine, Hugo, Musset. André Chénier plus parnassien que romantique reste mal connu. Et aussi son frère Marie-Joseph. On les rencontre longuement. Mauvais, l'Organt du jeune Saint-Just ? Cette épopée étrange, mal faite, licencieuse, avec des airs de complainte rabelaisienne, exprime cependant le sentiment d'une jeunesse exigeante comme le fera Rimbaud. La Révolution : les poètes sont mal préparés pour répondre à l'événement. La chanson populaire, anonyme souvent, prend le relais. Les hymnes, les pamphlets, les chants contre l'esclavage des noirs par exemple rythment l'histoire. "Il nous faut un barde !" s'écrie Bonaparte. Chateaubriand et Mme de Staël sont ailleurs. L'académisme pompier fleurit : folies didactiques, héroïques et théâtrales ampoulées, ridicules. Mais déjà quelques-uns osent un oeil vers les poètes des nations voisines. Dès la chute de l'Empire, des enfants, des adolescents sont présents au monde. Ils se nomment Lamartine, Hugo, Vigny, Sainte-Beuve, Musset. Le phénix va brûler pour renaître de ses cendres. La plus belle période va naître. Tout recommence.

10/1990

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BD tout public

Dans ma maison de papier

La grand-mère, la petite fille et la mort... Basée sur une pièce de théâtre de Philippe Dorin (Dans ma maison de papier, j'ai des poèmes sur le feu, ed. L'Ecole des loisirs), Dans ma maison de papier est un huis-clos à trois personnages qui se joue des contraintes de temps et d'espace. La mort vient rendre visite à une vieille dame, il est temps... Tel Antonius Block dans Le septième sceau d'Ingmar Bergman, la vieille dame (nommée Emma), engage un dialogue avec le funeste visiteur. Est-ce pour retarder l'échéance ou n'est-ce, l'espace d'un instant, que le questionnement métaphysique sur sa vie passée et son sens ? Une petite fille du nom d'Aimée, apparaît, les souvenirs affluent, la curiosité de l'enfant se déploit, les lieux changent... la mort attend. Qu'ont en commun les personnages d'Aimée et Emma ? Leur complicité, à la fois ludique et fusionnelle, teinte d'émotions positives ce face-à-face avec la mort. Pierre Duba est auteur de bandes dessinées et réalisateur de films. Il est né en 1960 à Bradford, en Angleterre. Il a grandi en Alsace. Après quelques années de travail en usine, il entre à l'école des Arts Décoratifs de Strasbourg en 1981. Il s'oriente ensuite vers l'illustration et la bande dessinée. Son travail reconnu comme l'un des plus original de la bande dessinée contemporaine lui a valu plusieurs prix et distinctions. Pierre Duba fait partie des auteurs qui réinventent la bande dessinée. Son dessin libre, affranchi de toute notion de style, toujours en mouvement, invente pour chaque livre un univers personnel et particulier. Sa recherche sur l'image l'a conduit à la réalisation de films qui prolongent ses livres dans un autre rapport au temps et au monde sonore. De livres en films, que ce soit adaptation littéraire (Quelqu'un va venir de Jon Fosse, Un portrait de Moitié-Claire de Philippe Dorin), fiction (Antoinette, L'Absente), traces de voyages (Kyôto-Béziers, A Kyôto) où réflexion autobiographique (Sans l'ombre d'un doute), il poursuit une recherche artistique exigeante qui rend son ouvre surprenante et inclassable. Philippe Dorin est né en 1956 à Cluny. De 1980 à 1988, il apprend son métier d'auteur de théâtre au Théâtre Jeune Public de Strasbourg. En 1994, il rencontre Sylviane Fortuny. Ensemble, ils fondent la Compagnie Pour Ainsi Dire. Ils créent leur premier spectacle en 1997. Depuis, ils ont créés huit spectacles, dont L'hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains qui obtient en 2008 le Molière du spectacle jeune public. Leurs spectacles tournent largement en France, mais aussi au Québec, en Suisse, en Belgique, en Russie et à La Réunion. Par ailleurs, Philippe Dorin collabore avec d'autres compagnons metteurs en scène, tel que Ismaïl Safwan, Michel Froehly, Thierry Roisin et Christian Gangneron. En 2004/2005, il est auteur engagé au Théâtre de l'Est parisien dirigé par Catherine Anne. En 2006, il est en résidence à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon. En 2009, il est Président du Prix d'écriture théâtral de la Ville de Guérande. La plupart de ses pièces sont éditées à L'école des loisirs - théâtre et Les Solitaires intempestifs.

02/2014

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Droit

Justice, constitution et droits fondamendaux au Japon

L'objet de la thèse est de préciser la vision qu'ont les Japonais du Droit et la manière dont ils la conçoivent, en expliquant comment la Constitution japonaise, base du système politique du Japon, s'intègre dans la vie quotidienne des citoyens japonais. La première partie s'intitule " Structure fondamentale de la Constitution du Japon Les principes de base de la Constitution japonaise sont le respect des droits fondamentaux de l'Homme, le pacifisme et la souveraineté de la nation, ces principes étant le reflet des regrets du pays pour son action durant la Seconde Guerre mondiale. Les droits des citoyens n'étant pas suffisamment garantis sous la Charte de Meiji, la garantie des droits fondamentaux de l'Homme est devenue le pilier de la nouvelle Constitution. Les Japonais sont conscients du fait que la paix est la condition essentielle de la garantie des droits de l'Homme. La deuxième partie s'intitule " Organisation judiciaire et règles générales du procès Cette partie présente le système juridique japonais, sur le plan du pouvoir judiciaire, des différentes catégories de procès et de tribunaux ainsi que du personnel qui y travaille. Sont également soulignées les tendances caractéristiques des procès japonais, telles que les magistrats qui suggèrent souvent un arrangement à l'amiable ou encore la préférence des parties impliquées pour une solution à l'amiable plutôt qu'une solution découlant d'un jugement. La troisième partie a pour titre " Contrôle de constitutionnalité et théorie des standards " Au Japon, le contrôle de constitutionnalité s'exerce contre tous les actes de l'État par tous les tribunaux en cas de besoin. Les caractéristiques de ce système se résument comme suit : le contrôle a posteriori, par voie d'exception, par la saisine individuelle ayant effet relatif. Mais l'étrange particularité qui affecte la justice constitutionnelle japonaise est le manque de dynamisme dont fait preuve la Cour Suprême vis-à-vis des décisions d'inconstitutionnalité. Le plus grand reproche adressé à la Justice japonaise réside dans le fait que plus d'un tiers des juges de la Cour Suprême sont des magistrats de carrière. A tout ceci, s'ajoutent les normes régissant les " actes de gouvernement ou la " marge d'appréciation du législateur souvent invoquées dans les tribunaux, et qui sont utilisées pour gêner le fonctionnement de la justice constitutionnelle, qui, ainsi, ne peut pleinement se développer. Au total, les sources du blocage du mécanisme de la justice, y compris celui de la justice constitutionnelle elle-même, reflètent les tensions et paralysies structurelles de la société japonaise, et révèlent combien il est essentiel d'éveiller les citoyens à la conscience du Droit.

03/2010

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Histoire de France

Edouard Daladier (1884-1970)

Affligé d'une réputation suspecte _ en particulier à cause de sa passivité à la conférence de Munich où les démocraties abandonnèrent la Tchécoslovaquie _, Edouard Daladier, président du Conseil de la IIIe République à plusieurs reprises, ministre de la Guerre au cours des années cruciales qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, demeure pour beaucoup de nos contemporains un simple nom dans les ouvrages d'histoire. Ce qui est un peu court pour juger un homme et son action. La carrière de ce boursier de la République, fils d'un boulanger de Carpentras, agrégé d'histoire, profondément républicain et dirigeant éminent du Parti radical, a pourtant connu de multiples moments forts : le Cartel des gauches en 1924, le 6 février 1934, la constitution du Rassemblement de Front populaire, Munich, bien sûr, en septembre 1938, la déclaration de guerre, l'expédition de Norvège, l'inique procès de Riom intenté par Vichy pour le charger, avec quelques autres, de tous les péchés supposés avoir causé la défaite. Peut-être Daladier a-t-il été parfois écrasé par l'ampleur de ses tâches et de ses responsabilités gouvernementales, peut-être a-t-il mal supporté le caractère nécessairement solitaire de l'exercice du pouvoir dans des circonstances dramatiques, mais on ne peut dénier à cette figure complexe, énigmatique, secrète de grandes qualités intellectuelles et morales, une lucidité et une énergie manifestes. Son attitude de 1938 à 1940, en tant que président du Conseil et que responsable du réarmement, où ces qualités firent merveille en dépit d'oppositions jusque dans son propre gouvernement, le montre bien. Quand il dut abandonner le pouvoir (en mars 1940), il pouvait à juste titre considérer qu'il avait provoqué un sursaut spectaculaire dans la diplomatie, dans la préparation économique à la guerre, dans le réarmement et même dans les esprits. C'est aller un peu vite en besogne que de le rendre responsable de la défaite. S'appuyant sur un considérable travail d'archives en France et à l'étranger, et sur de très nombreux témoignages, Elisabeth du Réau éclaire voire modifie l'idée que l'on se fait du rôle de Daladier. Sans laisser ses faiblesses ou ses carences dans l'ombre, elle fait justice d'une légende noire que les faits et gestes de son personnage ne confirment pas. Elisabeth du Réau, spécialiste de l'étude des relations internationales, est professeur d'histoire contemporaine à l'université du Maine et enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris.

05/1993

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Religion

De la Rochelle vers l'Aunis. L'histoire des réformés et de leurs Eglises dans une province française au XVIe siècle

L'histoire protestante de La Rochelle a plus retenu l'attention des chercheurs que celle de sa province, l'Aunis, Erigé en gouvernement en 1373, cet espace frontière est l'arrière-pays rochelais. Les institutions ecclésiales protestantes en font un colloque dépendant de la province synodale de Saintonge au milieu des années 1560. Dans ce cadre géographie privilégié, à la fois politique et religieux, l'auteur offre un éclairage nouveau sur l'histoire des réformés et de leurs Eglises au XVIe siècle. A partir des actes notariés et judiciaire croisés avec les sources littéraires, sont levées une à une les relations ambiguës que cette province maritime tisse avec le protestantisme. Terre huguenote après 1568, l'Aunis est paradoxalement peu touchée par la Réforme avec 1538. Après cette date, les autorités politiques et judiciaires se montrent à la fois complices et répressives vis-à-vis de ceux qui manifestent violemment leurs nouvelles croyances. Dans les années 1550, si l'agitation cesse officiellement, l'idée d'une réforme de l'Eglise catholique n'a pu disparaître de l'esprit de certains habitants de la province. Mais dans un tel contexte, l'Aunis n'est pas une destination privilégiée des prédicateurs itinérants genevois qui partent évangéliser la France après 1555. A partir d'un important matériau d'actes notariés - près de 7 000 - et " pappiers " de l'Eglise réformée rochelaise - près de 10 000 -, la sociologie des réformés aunisien est étudiée pour mieux comprendre la diffusion de leur religion dans la province. Le réseau des Eglises réformées est édifié à partir de La Rochelle par des prédicateurs-pasteurs provenant de Genève. Seule Surgères, petite ville située à l'est, échappe à ce phénomène. En janvier 1568, beaucoup d'Aunisiens suivent la politique du corps de ville rochelais. Les actes de baptêmes, de mariages et de réceptions en l'Eglise de La Rochelle et ceux des notaires montrent que le nombre de réformés augmente dans la province, faisant écho à celui des nouvelles Eglises dressées. Quant aux réfugiés qui arrivent en grand nombre jusqu'à la cinquième guerre de religion (1574-1576), ils agissent comme modèle de foi sur les consciences aunisiennes. La période 1577-1598 est appréhendée comme l'apogée du protestantisme en Aunis qui s'affirme alors en tant que véritable terre huguenote jusqu'à l'Edit de Nantes. Si tout recommence en 1585 après huit années de paix, le refuge (1585-1589) ne provoque pas de nouvelles conversions au calvinisme, religion que les réformés aunisiens pratiquent de manière bien originale au sein de leurs Eglises.

01/2003

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Beaux arts

Versailles. 400 ans d'histoire

Du pavillon intime au château de fêtes, du palais du Soleil au château de la France, de la résidence royale au musée actuel. 1-La création de Versailles jusqu'aux années 1660. Le terrain de chasse d'Henri IV est adopté par son fils Louis XIII, qui y fait construire un petit château. Louis XIV l'adopte à son tour et, dès 1661, y entreprend des travaux qui en font le cadre idéal de fêtes mémorables. 2-Le palais du Soleil, les années 1670. Louis XIV décide d'en faire une résidence moderne et confie les travaux d'agrandissement à Louis Le Vau. Ayant choisi le soleil pour emblème, il en fait le thème des appartements royaux, où, sous la direction de Charles Le Brun, se déploie un décor fastueux de marbre, d'or et d'argent. 3-Le Versailles de Mansart, les années 1680-1690. Louis XIV choisit de faire de Versailles la résidence principale de la cour et le siège du gouvernement. Jules Hardouin-Mansart agrandit à nouveau le château par deux grandes ailes et bâtit toutes les dépendances nécessaires à cette nouvelle fonction. Versailles devient une "nouvelle Rome". 4-La création des jardins. Dans les années 1660, André Le Nôtre entre en scène et dessine des jardins modernes au prix de travaux gigantesques. Mansart, qui lui succède, parachève l'ensemble et le porte à la perfection. 5-Versailles au XVIIIe siècle, continuité et rupture. Louis XV s'attache à terminer l'oeuvre de son aïeul. Soucieux de mener une vie plus intime, il crée aussi des petits appartements, décorés et meublés avec raffinement. 6-Le parc et ses annexes, la Ménagerie et les Trianon. Le grand parc, au départ dédié à la chasse, voir naître au fil du temps des pavillons d'agrément qui servent de décor de fêtes ou de lieux de retraite à l'écart de la cour. La Ménagerie, le Grand puis le Petit Trianon offrent des séjours intimes et des jardins privés à l'aménagement plus pittoresque. 7-Les galeries historiques de Versailles. Soucieux de donner à Versailles une vocation digne de son histoire et de sa renommée, Louis-Philippe décide de transformer le palais royal désaffecté en un musée de peinture qui racontera l'histoire de France et sera un vecteur de réconciliation nationale. 8-Versailles et la République, la renaissance d'une résidence royale. Désormais, Versailles est à la fois musée et résidence royale restaurée dans toute sa splendeur. Les aménagements se poursuivent pour lui redonner un éclat qui rayonne à travers le monde.

03/2012

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Philosophie

Vladimir Jankélévitch. Une philosophie du charme

Vladimir Jankélévitch (1903-1985), fils d’un médecin russe qui a traduit Freud, Hegel et Schelling en français, est un métaphysicien novateur, un philosophe de l’art et de la morale. Philosophe engagé, il est un peu oublié aujourd’hui, et son œuvre, pourtant très étendue (du Bergson au Paradoxe de la Morale, en passant par L’Odyssée de la conscience dans la dernière philosophie de Schelling) mérite largement qu’on s’intéresse à elle, notamment en raison du « besoin » de morale qui se fait sentir en ce début de XXIe siècle. Cet ouvrage s’inscrit dans ce renouveau des études jankélévitchiennes. Il a l’ambition de contribuer à faire reconnaître, au-delà du cercle des spécialistes, la grandeur et la créativité d’une philosophie un peu en marge. Son idée directrice tient dans le paradoxe d’une pensée qui exalte l’intangible et l’ineffable (le « charme », le « je-ne-sais-quoi » et le « presque rien »), tout en étant une philosophie du Faire et de l’obligation morale. Il comprend cinq parties. Après une introduction générale et une biographie de Jankélévitch, il traite successivement de sa « manière » de philosopher, de sa métaphysique, de sa morale, de son esthétique et de ses engagements. Il situe son œuvre dans le contexte des courants propres à la philosophie du XXe siècle : le bergsonisme ; le retour « vers le concret » prôné par Jean Wahl ; la renaissance de l’ontologie (Heidegger mais aussi, en France : Louis Lavelle, Gabriel Marcel, Emmanuel Levinas…) ; le renouveau de la morale dont il a été l’artisan, avec Emmanuel Levinas. À partir des écrits d’avant-guerre de Jankélévitch, il décrit également la manière dont s’est opérée la genèse de sa pensée, et dont s’est constitué le noyau de sa métaphysique et de sa morale. Exclu en décembre 1940 de l’enseignement supérieur par le Statut des juifs promulgué par le gouvernement de Vichy, Jankélévitch a été témoin des horreurs nazies. La dernière partie de l’ouvrage propose l’examen de sa conception du fait d’être juif, et insiste sur deux points : la distinction tout à fait originale faite entre le racisme et l’antisémitisme ; la lutte incessante contre l’oubli de la Shoah et la prescription des crimes nazis. Sont confrontées à ce propos les vues développées dans ses écrits philosophiques, le traité sur Le Pardon et dans ses textes militants, L’Imprescriptible, en montrant leur profonde unité. Cet ouvrage comporte également un index des noms propres et des notions, un glossaire et une bibliographie.

02/2012

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Histoire de France

L'émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795)

Le 16 Pluviôse an II-4 février 1794 la Convention vote l'émancipation des Noirs dans toutes les colonies françaises, c'est-à-dire leur droit à la liberté et à la citoyenneté. Bien qu'étant la première abolition dans l'histoire du monde, et la seule à s'être avérée inconditionnelle, elle a été presque systématiquement dénigrée. Elle aurait été votée pour des raisons circonstancielles par une minorité de députés, eux-mêmes peu enthousiastes. A partir des nombreux documents produits par l'immense " révolution du papier " née en 1789, journaux, brochures, - mais aussi archives de gouvernement ou de police - cet ouvrage montre que le retard - très relatif en comparaison de celui d'autres abolitions - mis à appliquer des principes proclamés universels (droit des esclaves à la liberté et droit des mulâtres à l'égalité avec les blancs) - s'explique essentiellement par les contradictions qui parsèment la Révolution lesquelles soulignent pendant ces 4 ans et demi le facteur idéologique de défense du droit naturel. Ainsi le décret du 15 mai 1791, dont les historiens ont systématiquement surévalué les limites, constitue à la fois l'aboutissement et le point de départ de mouvements de solidarité avec les Noirs. De 1789 à 1791, les Amis des Noirs, - essentiellement les futurs Girondins -, Brissot, Clavière, Lanthenas, Pétion, Mirabeau, sensibilisent l'opinion avec vigilance et arguments très appuyés, mais qui souffriront des apostasies ou abandons successifs de figures prestigieuses telles que les Lameth, Lafayette, Sieyes, Duport. Au contraire d'une idée reçue des pamphlets antiesclavagistes thermidoriens, le mouvement comprend aussi à partir de 1791 nombre de futurs montagnards. Ainsi à l'annonce de l'insurrection de Saint-Domingue, des patriotes clament la convergence des deux révolutions, métropolitaine et coloniale. Ils ont pour nom Chaumette, Marat, Dubois-Crancé, Merlin de Thionville, Brival, Lequinio. L'abbé Grégoire et le journaliste Milscent sont aussi de grandes figures de cette abolition ; après avoir été proches en 1791 des Girondins ils se rapprochent en 1793 des Montagnards dans cette radicalisation. De son côté, de mai 1791 à juillet 1794 Robespierre a gardé une cohérence anti-colon comme le montre son avant-dernier rapport inédit. Tous, Girondins, Montagnards et Thermidoriens revendiquèrent un certain anticolonialisme qui, tout en récusant la plupart du temps l'indépendance des colonies, défendait le droit du premier occupant, le mulâtre dans les îles, le Noir en Afrique. Ce continent, il était hors de question pour ces abolitionnistes d'aller le conquérir comme le souhaitaient les colons blancs, comme substitut à l'émancipation.

01/2002

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Musique, danse

Ma passion pour le spectacle. Souvenirs de plus d'un demi-siècle d'activité (1953-2010)

"Je me suis toujours intéressé au spectacle. Jack Yfar étant un grand homme de spectacle, il est normal qu'un jour ou l'autre j'accepte de participer à sa reconnaissance." "Je pense que le "plus gros coup" de notre ami Jack Yfar a été l'organisation des concerts d'Yves Montand à Genève. L'événement a fait grand bruit. L'artiste était au sommet de sa gloire mais il n'avait pas chanté depuis plus de dix ans. Son retour était attendu avec inquiétude. Yves Montand attirait sur lui un regard qui dépassait de beaucoup sa personnalité artistique. Jack Yfar assura les spectacles avec brio et toute la minutie qu'on lui connaissait." "Je me flatte d'avoir été l'un des premiers à attirer l'attention de l'auteur sur la personnalité de Jack Yfar. Il y avait tant de choses à dire: être le directeur de la plus importante salle de spectacles de Genève; être l'imprésario de quelques grands artistes mondiaux; être un politicien local dont chaque intervention rendait fiévreux ses "meilleurs adversaires": avoir reçu de la part du gouvernement français les honneurs les plus élevés, dont la médaille d'Officier du Mérite National, sont (les péripéties qui ne peuvent laisser le lecteur indifférent".(Extraits de la préface de Pierre Bouru). "J'ai connu Jack Yfar lors de la tournée que les Galas Karsenty avaient organisée "autour de L'Oreille en Coin, la fameuse émission de France-Inter que nous animions avec Maurice Horgues. " Nous avions entre nous un personnage commun. Il s'agit de mon compatriote Fernand Raynaud pour lequel j'ai toujours avoué une fervente admiration. Je savais que Jack l'avait connu, encouragé et soutenu depuis ses premiers succès. Le temps avait scellé une amitié indéfectible. Entre le fils d'ouvrier Michelin monté à Paris et l'ancien serveur débrouillard du quartier rouge de Plainpalais à Genève, le courant ne pouvait que parfaitement passer. Même souci pour l'efficacité discrète, même aversion pour l'esbroufe. Ces deux-là savaient qu'il vaut mieux boire moins grand mais dans son verre. Autour de nous, le monde et notre métier a beaucoup changé aussi. Le Business a désormais pris le pas sur le Show et les carrières sont de plus en plus éphémères. A peine le temps de fumer un Punch qu'elles sont déjà consumées. Aujourd'hui les présidents de la République épousent des chanteuses et se prennent pour des stars, et les chanteuses se prennent pour des guides et parlent de politique. Jack Yfar, qui connaît parfaitement les deux, n'a pas fini de s'amuser."

01/2010

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XVIIe siècle

Je n'appellerai pas à l'aide Tome 2

Irlande, 1685-1729. Dès le début du livre, nous sommes transportés dans l'ancien ordre gaélique : école de poésie, festins de chefs de clan, course de chevaux et Cour de Bardes. Mais la Guerre des Deux Rois mène à la trahison de LImerick, et nous accompagnons le héros, Egan O'Rathaille, sous l'oppression puis dans la résistance, et lors d'une très éclairante tour des Grandes Maisons du Munster. Il brave les épreuves les plus cruelles sans renoncer, jusqu'au délirant voyage dans les sept vallées de son esprit. Après nous avoir promenés des allées vertes du Kerry aux couloirs du pouvoir de Dublin, l'auteur nous entraîne sur la frégate d'un corsaire en guerre, puis sur l'île de Montserrat aux Antilles ; il nous présente des dizaines de personnages qui viennent de chaque couche de la population. Leurs amours sont tragiques, fortes ou frivoles, et leurs destins sont clivés comme celui de leur pays. L'écriture évolue de scène en scène : poétique, liée ou coupée selon l'ambiance, comme ces mélodies tour à tour sombres et entraînantes qui animent encore les soirées irlandaises. Cette immense fresque illumine le demi-siècle le plus noir de l'histoire de l'Irlande, et met en honneur la poésie gaélique, mais c'est surtout un monument au courage d'un homme qui - dit tout simplement - avance malgré tout. Tome 2 : L'oppression anglaise a brisé la famille d'Egan, mais aussi son propre entêtement dans la poursuite de son idéal. Poursuivi par des chasseurs de prime, il se réfugie chez les hommes forts du Munster qui résistent encore à l'envahisseur anglais. Ils soutiennent les guerres, en Europe et sur l'Atlantique, qui procurent espoirs et déceptions renouvelés. Hélas, le pire est encore devant Egan, mais il restera fidèle à lui-même jusqu'au bout. L'ancien ordre gaélique est inexorablement écrasé, mais au fond des vallées isolées, Egan trouve de l'amitié et du secours. Puis la menace jacobite s'éteint, le gouvernement guillaumite desserre son étau et la chasse aux poètes est oubliée. La famille Browne rentre dans ses terres et apporte un espoir de reconstruction : ce sera la dernière chance d'Egan. Cependant, ayant intériorisée la ruine de son pays, il lutte contre la folie. Amitié et résilience le porteront, d'indigence en dénuement, jusqu'à la famine de 1729. Son fils Cormac rentrera-t-il à temps ? Sauf exception, seules quelques strophes des poèmes apparaissent dans le récit. Ils sont disponibles en entier sur www. alphonsusstewart. org

01/2023

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Russie

Alexandra Kollontaï. La Walkyrie de la Révolution

Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin ! Aristocrate russe, elle rejette très tôt son milieu, son pays et choisit la révolution et le monde. Révolution de 1905, exil, prison, agitation clandestine, et, en 1917, elle est avec Lénine dans la révolution. Elle fait partie de son premier gouvernement, ministre - commissaire du peuple - alors qu'en Europe les femmes n'accéderont, et rarement, à la fonction de ministre qu'après la Seconde Guerre mondiale. Puis, cinq ans plus tard, première femme ambassadeur que l'histoire ait connue. Mais Alexandra Kollontaï, qui parle plusieurs langues, remarquable oratrice, sera aussi un tribun célèbre, s'adressant avec facilité aux ouvriers américains, aux socialistes allemands, aux marins révoltés de Kronstadt ou aux femmes musulmanes de l'Asie centrale, partout électrisant les auditoires fascinés. Kollontaï est aussi une féministe passionnée, théoricienne de l'amour libre, combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Et encore une amoureuse dont les amours tumultueuses choquent Lénine, ce qui ne l'empêche pas d'être une mère attentive à son fils. Autre Kollontaï, l'écrivain dont les écrits politiques, les romans, le journal tenu tout au long d'une vie constituent une oeuvre remarquable dont la qualité littéraire est unanimement reconnue. Cette existence multiforme, si dense n'a pas empêché Alexandra Kollontaï de s'imposer à l'attention de ses contemporains par sa beauté inaltérable et une élégance constante, saluée toujours par la presse qui la présenta comme un modèle, préfigurant ainsi les " icones " médiatiques du XXe siècle. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline. Alors que Staline déshonora et extermina toute la vieille garde bolchevique, Kollontaï échappa au sort tragique de tous ses camarades de combat et vécut, indemne et active, à quelques mois près, aussi longtemps que Staline. Pour retracer ce destin incroyable et comprendre cette personnalité hors du commun et le demi-siècle qu'elle aura marqué, l'auteur a rassemblé une documentation considérable - archives, écrits de Kollontaï, mémoires de bolcheviks présents à l'époque - et des études historiques qui y sont consacrées. Historienne de la Russie, auteur de L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse, membre depuis 1991 de l'Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux Editions Fayard Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Les Romanov, Six années qui ont changé le monde, 1985-1991, Le Général de Gaulle et la Russie, La Russie et la France.

11/2021

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Critique littéraire

A bon entendeur, salut ! Face à la perversion, le retour de Don Quichotte

Le premier Don Quichotte avait pour charge de soigner les traumas de guerre et d'esclavage de son père, Miguel de Cervantès. En écrivant Don Quichotte, pour combattre la mélancolie (Stock, 2008), et en adoptant pour titre de son livre une expression de Cervantès lui-même, Françoise Davoine livrait une telle lecture du deuxième bestseller mondial après la bible, et l'adressait aussi aux analystes comme un manuel de psychanalyse. La relation de parole entre l'écuyer Sancho Pança et son maître incluait une analyse très fine du transfert dans l'exploration des traumas. Quelque dix ans plus tard, à la veille de sa propre mort, Cervantès repart à l'attaque, cette fois-ci confronté à la perversion. Le prétexte lui en était donné par le plagiat anonyme qui dépossédait Don Quichotte et son auteur de la gloire européenne, et même mondiale, des aventures de l'ingénieux hidalgo. Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière emboîtent le pas à ce nouveau voyage extraordinaire où la perversion s'étale au grand jour, organisatrice d'un lien social, voire d'un mode de gouvernement. Cervantès va montrer comment la folie s'y confronte : là encore, le champ d'action et d'amour défini à l'attention des lecteurs est déployé dans toute la spécificité de cette recherche. Sa fiabilité repose essentiellement sur la force de la parole donnée, qui doit traverser les petits et les gros mensonges, la séduction et le secret, les abus et les crimes, pour authentifier ce que la folie montre, faute d'une altérité suffisamment fiable pour recevoir ce témoignage. Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière ont pris le parti de suivre ce nouvel et dernier périple du héros de Cervantès : en effet, ce dernier a décidé de le faire mourir à la fin de la fiction, pour éviter à son héros de nouvelles contrefaçons éditoriales. Entretemps, il nous enseigne l'efficacité de sa démarche, toute folle qu'elle apparaît. Les « bons entendeurs » que sont les psychanalystes sauront reconnaître l'expérience acquise au contact des traumas de guerre, et recevoir aussi quelques histoires cliniques qui illustrent la démarche quichottesque, soutenue finalement par un seul principe : trauma, folie, même combat. La perversion, qui s'entend ici de tout lien social, massif ou limité à l'espace singulier, réduisant le sujet à l'état d'un objet, constitue la véritable cible du roman, comme aussi de ce deuxième livre consacré aux combats victorieux du héros cervantin. À bon entendeur, salut !

04/2013

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Criminalité

Histoire secrète des prétendus "néonazis" de Châteauroux (2001-2021). Un scandale judiciaire et médiatique

A Châteauroux (Indre), un juge d'instruction, le procureur de la République, et surtout le quotidien local monopolistique La Nouvelle République, ont inventé un complot néonazi, fait jeter en prison des innocents, sali des réputations, brisé des carrières professionnelles. L'affaire a commencé en 2001. Elle n'a trouvé son aboutissement qu'en mars 2021. Vingt ans d'enquêtes, de procès, de mensonges, de chantages, de reportages délirants, de médisances, pour aboutir à la mise hors de cause de toutes les victimes de cette rumeur soigneusement entretenue par la presse locale, par des journalistes qui n'ont pas fait leur travail d'investigation, mais qui ont au contraire cherché à faire condamner des innocents. Le constat, c'est qu'il n'y avait rien, que l'imagination débridée et militante d'un groupe de personnes décidées à débarrasser le département de ses jeunes militants nationalistes, a créé le mythe d'un groupe armé néonazi. C'est une véritable affaire d'Outreau politique. Encore l'affaire d'Outreau mêlait-elle des innocents et des coupables. Dans le dossier des prétendus néonazis de Châteauroux, il n'y avait que des innocents : ceux qui ont été dénoncés, au niveau régional, mais aussi national, voire international, comme de dangereux conspirateurs surarmés. Dans de telles situations de salissure médiatique unanime, au-delà de l'enquête à charge des juges, les personnes les mieux intentionnées ne peuvent s'empêcher de croire, dans un premier temps, qu'il n'y a peut-être pas de fumée sans feu, que ces accusations pourraient correspondre à un commencement de vérité, qu'une nouvelle Cagoule s'était peut-être en effet constituée à Châteauroux et dans la Brenne. Mais il se trouve que l'auteur connaissait plusieurs des mis en examen. Il n'a jamais douté. Il savait qu'ils n'étaient pas néonazis. Sauf à considérer qu'on est néonazi quand on est opposé à l'immigration illégale, à la pédophilie ou à l'islamisme. Comme 75 % des Français. Comme le gouvernement, en principe. Cette histoire aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous. C'est en pensant à ces vies saccagées, à ces accusations immondes, qu'il a écrit ce livre, qui est aussi un hommage à ceux qui, comme Paul-Emmanuel Thore, sont restés debout dans la tempête. Le principal procureur, dans cette affaire, ce sont les médias, qui jetèrent en pâture au public, les noms, parfois les adresses, de ces dizaines d'innocents, affublés des qualificatifs les plus infâmants. Des "procès de Moscou" ont eu lieu dans le Bas-Berry !

09/2021

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Actualité médiatique internati

Les sept piliers de la Cité. Guérir la Politique

Bâtir de nouveaux fondements philosophiques et spirituels de la Cité autour de sept piliers pour que la politique ne se résume plus à la conquête du pouvoir et l'exercice de la domination. C'est l'ambition de cet essai, véritable manifeste pour guérir le politique, et nous aider à articuler cheminement personnel et transformation collective. Cet essai, à la fois témoignage vivant nourri de l'expérience politique et spirituelle de l'auteur, et réflexion intellectuelle profonde, vise à donner des bases différentes à nos pratiques et nos conceptions de la politique, si nous voulons être à la hauteur des enjeux du XXIe siècle. De l'inaliénabilité du vivant à l'intégration planétaire, il s'agit de concevoir notre présence sur cette terre comme une communauté de destins élargie à l'ensemble des êtres qui la peuplent, du règne minéral à la noosphère globale. Et dans ce nouveau cadre de Cités plurielles aspirant à devenir une seule grande Cité mondiale, vivre et penser nos rapports politiques autrement que dans la conquête du pouvoir et l'exercice de la domination. Partant du constat que la maladie actuelle du politique vient de la crispation convulsive des systèmes religieux dans lesquels il était jusqu'ici enraciné, l'auteur nous invite, à la fois à titre individuel et collectif, à passer d'un imaginaire politique dominé par la vision prométhéenne, prédatrice et dominatrice, à une conception gaïenne de l'aventure humaine. Ce livre nous conduit à changer notre rapport au pouvoir, notre addiction à l'exercice de la puissance sur le monde et les autres. Pour nous aider à tracer ce chemin, il propose de refonder la cité sur sept piliers. Les deux premiers nous proposent d'abandonner notre pouvoir sur la nature et le vivant, en changeant notre regard sur le sens de la richesse. Le troisième nous pousse à réarticuler notre système productif sur cette autre façon d'être au monde. Le quatrième nous emmène à refonder notre rapport politique aux autres et le cinquième à nous-mêmes. Forts de nos nouvelles fondations ancrées dans une écologie spirituelle et une démocratie du coeur, nous pourrions établir de nouvelles règles de gouvernement collectif à l'échelle d'une communauté locale (le sixième pilier) et finalement de la planète toute entière (le septième pilier). Dans ce cadre renouvelé où se jouerait la politique post-humaniste, le monde serait plus poétique, spirituel, écologiste, intégral, plus éthique que moral, plus fondé sur l'autorité que sur le pouvoir. Et sans aucun doute plus empathique.

09/2022

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Revues

Revue internationale d'éducation N° 91, décembre 2022 : Les syndicats d'enseignements au XXIe siècle

Les syndicats d'enseignants au XXIe siècle N°91, décembre 2022 Dans la plupart des pays, la mise en place d'un système scolaire public s'est accompagnée de la création de syndicats d'enseignants, qui se sont développés au XXIe siècle, au fur et à mesure que l'offre éducative de l'Etat s'étendait et s'universalisait. Aujourd'hui, les syndicats d'enseignants restent souvent au centre de la discussion sur les changements éducatifs, étant considérés par certains comme un obstacle aux réformes nécessaires, tandis que d'autres voient en eux des défenseurs de valeurs et d'intérêts qui ne sont pas spécifiques aux enseignants, et un bastion de l'éducation publique. S'éloignant de cette logique polarisée, ce nouveau dossier de la Revue internationale d'éducation de Sèvres se propose de cerner, à travers 10 études de cas, les évolutions du syndicalisme enseignant en ce début de XXIe siècle. Est-il affaibli, en retrait, ou connaît-il un processus de renouvellement et de recherche de nouvelles formes d'expression qui correspondraient aux transformations éducatives en cours ? A la lecture des articles, on constate une désaffection certaine des enseignants pour leurs syndicats, non seulement dans les pays en développement, marqués par de fortes inégalités sociales dans l'accès à l'éducation, mais aussi dans certains pays développés. Les revendications traditionnelles, en vue de meilleures conditions de travail, de rémunération et de défense des acquis sociaux, ne semblent plus suffire à susciter une adhésion durable. Mais on observe aussi une dynamique nouvelle : dans certains contextes, les syndicats proposent des réformes du système scolaire et du rôle des enseignants. D'autres formes de représentation et d´organisation émergent. Ces changements, encore embryonnaires, permettront-ils, dans les années qui viennent, de donner une nouvelle voix aux enseignants dans les écoles et dans la société ? Etudes de cas : Autriche, Canada, Etats-Unis, France, Inde, Mexique, Pérou, Sénégal, Suède, et un article sur l'internationalisation du syndicalisme enseignant Un numéro coordonné par : - José Weinstein, sociologue, professeur à l'Université Diego Portales au Chili, où il dirige le programme de leadership de la faculté d'éducation. Il a été vice-ministre à l'éducation et ministre de la culture dans le gouvernement du président Ricardo Lagos (2000-2006). - Werner Zettelmeier, ancien professeur associé à l'Université de Cergy-Pontoise, spécialiste de l'analyse des systèmes éducatifs français et allemand. Il s'intéresse notamment aux personnels de direction et à la relation école-formation-emploi dans les deux pays.

01/2023

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Sciences politiques

Mondes N° 9, Hiver 2011-201 : Enjeux et vecteurs de la diplomatie d'influence. Edition bilingue français-anglais

Dossier thématique. La diplomatie d’influence : attractivité et rayonnementAujourd’hui l’État n’est plus le seul détenteur de la parole publique et le rayonnement d’une puissance ne peut plus se comptabiliser uniquement en données brutes (le « hard power », c’est-à-dire les forces armées, le PIB…), mais aussi en termes d’attractivité, de capacité à projeter des valeurs, ou à fixer des normes à l’échelle mondiale. L’influence est, par conséquent, devenue un élément essentiel de la diplomatie contemporaine. Ce dossier revient sur les enjeux de cette diplomatie d’influence, mêlant l’approche conceptuelle à l’analyse des stratégies de différents États (États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, France…), en particulier dans les domaines culturels et économiques.1. Qu’est-ce que l’influence ?,Zaki Laïdi, Directeur de recherche à Sciences Po2. Retour sur la stratégie d’influence américaine,Alexandra de Hoop Scheffer, Direction de la prospective (MAEE)3. L’essor de la diplomatie économique,Caroline Malausséna, Sous-direction de l’innovation et des entreprises (MAEE)4. Concurrence autour de la formation des élites mondiales,Maxime Lefebvre, Directeur des relations internationales de l’ENA5. Les vecteurs privés de l’influence,Jean-Michel Boucheron, député (Ille-et-Vilaine) et Jacques Myard, député (Yvelines)Analyses & TémoignagesUne série de réflexions et d’analyses sur les défis de la diplomatie, la sécurité internationale et les équilibres géopolitiques. Notamment des articles de l’Ambassadeur et écrivain Olivier Weber, et du Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Yukiya Amano.Risques et sécurité6. Après Fukushima, comment garantir la sureté nucléaire ?,Yukiya Amano, Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)7. La nouvelle collusion mafias-guérillas,Olivier Weber, Ambassadeur chargé de la lutte contre la criminalité organisée et la traite des êtres humains8. Éviter le pire au Sahel,Jean-Pierre Olivier de Sardan, Directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur au LASDEL (Niger)Défis contemporains9. Après le printemps arabe, la transition démocratique en question,Myriam Benraad, Sciences-Po/CERIDiplomatie et littérature10. L’âge d’or de l’entre-deux-guerres : un quatuor de grands écrivains et diplomates ?,Renaud Meltz, Maître de conférences à l’Université de la Polynésie française11. Diplomate et écrivain : deux métiers, une carrière ?,Stanislas Jeannesson, Université Paris-SorbonneDiplomatie économique12. De la réciprocité dans les relations commerciales internationales,Christian Sylvain, Centre européen de droit et d’économie de l’ESSEC13. Vers un gouvernement économique de la zone euro ?,Patrick Allard, Conseiller à la Direction de la prospective (MAEE)

01/2012

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Histoire de France

Pierre Sellier. Le "clairon de l'armistice"

Le clairon, chargé de la transmission des ordres militaires lorsqu'on ne disposait pas de moyens sophistiqués pour se faire entendre sur de grandes distances, est un combattant qui se trouve souvent en première ligne et possède un statut militaire, contrairement aux musiciens. Lors de la Première Guerre mondiale, il était une figure populaire, tout comme le tambour d'Arcole en son temps. Incorporé le 8 octobre 1913 au 172e RI à Belfort, Pierre Sellier ne devient clairon que le 3 février 1915. Après quatre ans d'épreuves, de vicissitudes et de pérégrinations, il entre dans l'histoire. Lorsque l'arrivée des représentants du gouvernement allemand est annoncée sur la route d'Haudroy-La Capelle, le 7 novembre 1918, le capitaine Lhuillier sait qu'il devra déclencher sur toute la ligne de front concernée, une sonnerie de cessez-le-feu. Il désigne "Pierre Sellier, 26 ans, ce caporal bien bâti, au large front et au grand nez droit, originaire de Beaucourt, près de Sochaux", pour accompagner, sur une automobile du cortège, des parlementaires jusqu'à La Capelle et exécuter les sonneries. Il s'agit d'un beau combattant dont la croix de guerre porte plusieurs clous en bronze et en argent. La légende s'installe ensuite. En effet, "pour une majorité des combattants, l'armistice c'est avant tout un son, celui d'une sonnerie réglementaire de l'armée française, celle du cessez-le-feu. La presse s'empare d'un nom, celui du clairon Pierre Sellier, qui devient ainsi le clairon de l'armistice." Mais Pierre Sellier fut seulement le clairon du 7 novembre. S'il refusa plusieurs sollicitations internationales, dont une tournée aux Etats-Unis, il multiplia les prestations commémoratives et mémorielles au cours des années suivantes. Dès le 11 novembre 1925, il se rendit régulièrement au pied du monument de la Pierre d'Haudroy qui marque l'endroit où arrivèrent les plénipotentiaires allemands et où il fit sonner son clairon. Cette cérémonie eut les honneurs du cinéma et conserva au fil du temps une belle ampleur grâce à des patronages et des invités prestigieux. 50 000 personnes y participèrent en 1935 et le prince de Monaco y assistait en 1938. Très attaché à ses racines, Pierre Sellier vécut avec son épouse pendant des décennies dans la région de Beaucourt, sa ville natale, qui mêlait nouveautés (la ville avait son tramway) et cités ouvrières où s'entassait une forte main-d'oeuvre attirée par le dynamisme des établissements Japy Frères.

10/2018

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Histoire de France

Les grandes heures du général Pétain

1917 et la crise du moral : Crise du Haut commandement (mars-avril 1917), fluctuations du moral (août 1914- avril 1917), mutineries et répression, rétablissement de la confiance, mesures de préservation du moral, rechute et guérison du moral (novembre 1917-mars 1918)... Au printemps de 1917, l'année trouble, comme l'a qualifiée Raymond Poincaré dans ses souvenirs, la situation générale et l'état des esprits en France causaient au Gouvernement de vives inquiétudes. Les premiers contre-coups de la Révolution russe s'étaient fait sentir ; une propagande défaitiste se poursuivait ouvertement à l'intérieur du pays, entretenue par des agents louches, tandis que des grèves, appuyées par des groupements syndicalistes très actifs, se déclenchaient dans les usines travaillant pour la Défense nationale. En même temps, des mutineries éclataient sur le front du Nord-Est, et comme le feu dans une prairie d'herbes sèches, elles s'étendaient si rapidement qu'en quelques jours, la rébellion avait touché plus de la moitié de nos divisions, sans épargner les corps d'élite, menaçant l'armée d'une dissolution totale, telle qu'elle s'était produite deux mois plus tôt chez nos alliés sur le front oriental. Appelé au commandement suprême dans ces circonstances délicates, et mis en face des plus lourdes responsabilités, le prestigieux vainqueur de Verdun, le général Pétain, rétablit l'ordre et la discipline, inflige aux plus grands coupables un châtiment exemplaire, et ramène dans le devoir la masse des égarés par une répression, non pas brutale et aveugle, mais conduite avec autant de tact que de fermeté, joignant l'humanité à la rigueur. Si douloureuse qu'eût été cette page de notre histoire militaire, elle méritait d'être retracée parce qu'elle a la valeur d'un enseignement. D'une part, on y verra mises en application, par un chef clairvoyant et un psychologue averti, une sorte de technique du rétablissement moral et des mesures appropriées qui peuvent servir de modèles. D'autre part – et la constatation est réconfortante –, l'Armée française, en se ressaisissant si promptement et si complètement, démontrera ce qu'étaient le merveilleux ressort et la valeur foncière de la race. Au surplus, cette phase de la guerre est généralement mal connue. En 1917, le bâillon de la censure, rigoureusement appliqué, n'en laisse connaître au pays que des informations fragmentaires, d'où les rumeurs qui coururent alors, singulièrement grossies et déformées. Bien des faits et des chiffres rapportés ici, d'après des documents irréfutables, seront pour le lecteur une révélation.

10/2018

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Religion

Teresita, la théologie de la tendresse. Une fille de la charité chez les indiens en équateur

Née dans les Landes il y a 90 ans, Teresita est une femme énergique, déterminée, en lutte permanente contre l'injustice. Rebelle de nature, elle a su dompter sa fougue pour en faire sa force. Fille de la Charité, elle prononce ses voeux en 1951. Après une première mission en Égypte, elle part en Équateur en 1968. Suivant les préceptes de Vincent de Paul, elle vit au milieu des pauvres. Dans la province côtière d'Esmeraldas, elle active un service aux malades, des cours d'alphabétisation, des ateliers de formation pour les femmes, crée même un collège public. Un grave accident l'immobilise deux ans à l'hôpital. Elle termine sa convalescence à la Casa Santa Cruz auprès de Mgr Proaño, grande figure de la théologie de la libération, et entreprend une nouvelle mission dans la Sierra. En 1984, elle y crée la Mission indienne Flores, ouvre un centre de formation, des jardins d'enfants, un service de santé, un accompagnement aux vieillards abandonnés. Elle y travaille aujourd'hui à assurer sa relève avec l'équipe des jeunes Indiens qu'elle a formés. L'Équateur où elle a passé plus de la moitié de sa vie est aujourd'hui en pleine mutation. Sous le gouvernement de Rafael Correa, la nouvelle constitution reconnaît la langue et la culture indiennes, l'enseignement et la santé sont désormais gratuits, un gigantesque réseau routier et un accès aux nouvelles technologies sur l'ensemble du territoire désenclavent les secteurs les plus reculés. Toujours en marche, Teresita approuve et accompagne ces changements jusque dans les communautés de base des sommets. Ce livre a pour propos de faire connaître davantage son action, d'élargir le cercle de ses soutiens, contribuant ainsi à la pérenniser. Priorité y est donnée à la parole de Teresita, à travers les multiples conversations et échanges épistolaires avec l'auteur en Équateur et en France, dans sa correspondance avec différents interlocuteurs et dans les archives de la Mission Flores. Elle dit l'enfance, la vocation religieuse, la guerre, et la construction d'une personne et d'une oeuvre sans cesse en transformation dans la vie aux côtés des Indiens Puruháes, pauvres parmi les pauvres. Après de nombreux voyages en Amérique latine où elle a participé activement au développement des échanges culturels avec l'Europe, Sylvie Viaut a rencontré Sor Teresita à la Mission indienne Flores (Équateur). Elle est secrétaire de l'association SOL-I-FLOR-E (Solidarité avec les Indiens de Flores Équateur).

11/2015

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Arendt

Arendt en 60 minutes

Hannah Arendt est considérée, à raison, comme la philosophe la plus importante au monde. Aucune autre penseuse, aucun autre penseur n'a vécu d'aussi près l'époque du totalitarisme et en même temps ne l'a analysée avec autant de détachement et de précision. Ses thèses sur le " règne de Personne " et sur la " banalité du mal " ont provoqué et provoquent aujourd'hui encore beaucoup d'émoi. Dans notre société de masse moderne, nous dit Arendt, nous obéissons beaucoup trop à l'autorité anonyme et n'assumons nous-mêmes plus aucune responsabilité. Un exemple emblématique du " règne de Personne " dans l'histoire est, d'après Arendt, le comportement d'Adolf Eichmann, fonctionnaire et chef de division sous le gouvernement national-socialiste, connu pour avoir invariablement suivi les instructions de l'Office central de la sûreté du Reich. Sur ordre de ses supérieurs, il a organisé le transport de millions de Juifs vers les camps de concentration et d'extermination. Arendt est présente au procès d'Eichmann pour crimes de guerre et y fait une découverte stupéfiante. Contrairement à ce que tout le monde prétend, Eichmann n'est ni un démon, ni un monstre sadique. Bien au contraire, selon Arendt : " L'ennui, avec Eichmann, c'est précisément qu'il y en avait beaucoup qui lui ressemblaient et qui n'étaient ni pervers ni sadiques, qui étaient, et sont encore, terriblement et effroyablement normaux. " C'est à ce point de ses réflexions qu'Arendt formule sa thèse de la " banalité du mal ", une thèse controversée mais sans aucun doute brillante. Car c'est bien la mentalité " banale " d'Eichmann, uniquement préoccupé par le fait d'accomplir son devoir, et celle de millions d'autres, qui ont rendu possible le règne de terreur du national-socialisme. De nos jours encore, nous sommes bien trop serviles. Mais chaque citoyen se doit d'être en mesure de penser et d'agir, si nécessaire, à l'encontre de toutes les lois, règles et ordonnances étatiques - voilà l'exigence d'Arendt. Mais à quoi ressemble une telle pensée autonome ? Que cela signifie-t-il concrètement, de refuser d'obéir au " règne de Personne " ? Devons-nous introduire une nouvelle matière scolaire, dans laquelle nos enfants apprendront à se méfier des instructions de l'Etat et, le cas échéant, à refuser de s'y soumettre ? Y a-t-il un Eichmann en chacun de nous ? Hannah Arendt donne à ces questions des réponses claires et tranchées. Cet ouvrage est paru dans la collection à succès " Grands penseurs en 60 minutes ".

01/2023

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Ecologie

Un précurseur de l’écologie François-Antoine Rauch (1762-1837)

En ces temps sombres, l'écologie et le devenir de la planète sont relégués au second plan... Ce n'est pas nouveau... Déjà aux premiers jours du 19e siècle la voix de Franc ? ois-Antoine Rauch (1762-1837) avait été peu écoutée, et ses inquiétudes n'ont fait que se vérifier, les désordres allant toujours plus loin. Il est aujourd'hui intéressant de relire ses textes visionnaires qui déjà mettaient les hommes en garde et les alertaient, s'ils n'y prenaient garde, du devenir probable de leur planète : une terre ravagée... Ce petit volume est un plaidoyer pour une attention à la nature, ses équilibres, et la recherche d'une harmonie à retrouver... Un prêche dans le vide ? ... ne désespérons pas... Franc ? ois-Antoine Rauch (1762-1837) a alerte ? le gouvernement franc ? ais de`s 1792 sur les catastrophes en cours et propose ? les moyens de re ? ge ? ne ? rer la nature. Son ouvrage le plus important, Harmonie hydro-ve ? ge ? tale et me ? te ? orologique... [1802], a ouvert la voie a` l'e ? cologie. A` l'aube du sie`cle ou` allaient se de ? velopper, a` large e ? chelle, l'industrie et l'urbanisation, Rauch lance un premier cri d'avertissement vers les hommes : "Depuis de longues anne ? es je parcours et j'observe par e ? tat la nature. Partout j'ai cru la voir de ? nue ? e de sa force, de sa beaute ? originales. Je me suis dit tout naturellement que si l'homme a, par un successif aveuglement, de ? truit les plus grandes consonances de la nature, il serait possible que, dans sa sagesse, il pu^t les ramener a` leur harmonie primordiale" [1802]. Plus tard, il e ? crira : "He ? las ! la charrue et les erreurs de la science ont re ? duit la nature en e ? tat de ruine ; notre vie n'est plus qu'artificielle et mise ? rable, nous ne reposons, nous ne respirons plus que sur la cendre" [1818]. Ce volume nous fait rede ? couvrir une pense ? e en avance sur son temps, pointant les de ? sordres engendre ? s au sein de la nature par la ce ? cite ? de l'Homme et mettant en avant des comportements nouveaux a` mettre en oeuvre. Rauch dessine les grands principes de l'e ? cologie et en e ? tablit en pre ? curseur le premier Traite ? . 64 pages - 170 x 240 - illustrations couleurs & n/b couverture en bichromie - rabats - tirage limite ? - isbn 978-2-86742-308-6 - prix public : 15 ?

03/2022

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Histoire des femmes

Femmes en Périgord

Ici comme ailleurs, les femmes représentent naturellement la moitié de l'humanité. Cependant, les archives du passé ne leur ont laissé qu'une modeste place, souvent même invisible dans l'histoire officielle avant le dernier siècle. En y regardant pourtant de plus près, la présence féminine n'a cessé d'irriguer les imaginaires et de participer activement aux différentes constructions sociales qui se sont succédées au cours des temps. Les merveilleuses vénus préhistoriques et la divinité gallo-romaine Vesunna inscrivent l'aube et l'aurore de l'humanité dans des cultes féminins de fertilité. La dévotion mariale est ardente à partir du Moyen Age, période durant laquelle les femmes sont vénérées dans la poésie occitane de nos troubadours. Mais les visages et noms précis de certaines d'entre elles ne surgissent qu'avec la Renaissance... tantôt remarquées par leur talent d'écrivaine, tantôt distinguées par leurs contemporains comme Montaigne et Brantôme. L'époque moderne, avec son lot de favorites de cour, révèle aussi des personnalités originales comme la protectrice des arts Jacquette de Montbron au XVIe siècle ou la botaniste-voyageuse Jeanne Barret au XVIIIe siècle. Le temps de la Révolution est une étape essentielle dans le long chemin vers l'émancipation. En Dordogne aussi, des femmes patriotes souhaitent participer aux assemblées et aux événements. En 1848, à Nontron, elles pétitionnent pour réclamer les droits politiques. Bien plus tard, l'institutrice d'Ajat Suzanne Lacore est nommée au gouvernement du Front populaire. A partir de la fin du XIXe siècle, nombre d'entre elles s'emparent avec talent des lettres comme George de Peyrebrune, Rachilde ou encore Catherine Pozzi. Au début du siècle suivant, des femmes brillent dans certains secteurs de la société que les hommes consentent à partager, comme la couture (Jenny Sacerdote), les arts (la muse Youki, la danseuse Joséphine Baker, l'actrice Simonne Mareuil ou encore les sculptrices Jane Poupelet et Marguerite Mazet) et, bien entendu, la cuisine (La Mazille). La Seconde Guerre mondiale, avec ses grandes figures résistantes comme Laure Gatet, finit de conforter dans la tragédie la place des femmes. Elles peuvent désormais voter et toutes les professions leurs sont accessibles. Aujourd'hui, elles sont sportives de haut niveau comme Manon Hostens, intellectuelle, médecin ou architecte, à l'image d'Anne Lacaton qui décrocha récemment le prestigieux prix Pritzker. En 2020, les habitants de Périgueux confient le destin de leur ville à Delphine Labails : un sacré symbole. Cet opus rassemble une cinquantaine de portraits de femmes remarquables, plus ou moins célèbres, qui sont nées ou ont oeuvré en Périgord. Toutes ont contribué à tracer le sillon de celles d'aujourd'hui.

11/2022

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Littérature française

Je suis les ténèbres

Croisant l'univers de Joseph Conrad avec celui des romans de H. P. Lovecraft, Je suis les ténèbres décrit la longue descente aux enfers de Jan Kurtz au fin fond de l'Afrique. Une réécriture brillante et divertissante d'Au coeur des ténèbres, doublée d'un hommage littéraire au père de " l'horreur cosmique ". En 1888, un agent de commerce nommé Kurtz embarque pour le Congo avec la mission officielle de rédiger un mémoire sur la dimension " philanthropique " de la colonisation. Laissant derrière lui sa fiancée Virginia, il espère faire fortune en pillant pour le compte de son gouvernement les ressources en ivoire du nouvel Eldorado africain. A Léopoldville, il fait connaissance avec Moreau, un explorateur français en compagnie duquel il remonte le fleuve Congo. Déjà éprouvés par la cruauté de certaines coutumes locales et la sauvagerie des colons envers les indigènes, ses idéaux philanthropiques achèvent de s'écrouler peu après sa prise de poste au coeur de la forêt. La tribu qui l'accueille ne collabore pas, l'ivoire tarde à arriver et les trois soudards qui l'accompagnent prennent le commandement. Epuisé, affaibli par la fièvre, sa raison vacille, et c'est dans un accès de folie irréversible qu'il tue ses propres compatriotes, avant de tomber dans une obscure transe chamanique. Quand il revient à lui, les sauvages ont fait de lui un dieu vivant. Enivré par son nouveau statut, Kurtz tourne définitivement le dos à la civilisation. Mais il retrouve Moreau sur sa route, qui prétend avoir enfin percé le mystère de l'origine de la vie et lui dévoile une vérité innommable : un secret gardé par la forêt depuis la nuit des temps, qui jette une lumière inattendue sur son étrange destin. L'idée de ce court roman est venue à Joseph Denize lors d'une relecture d'Au coeur des ténèbres, de Joseph Conrad, au moment où Kurtz, avant d'expirer, prononce ces derniers mots sibyllins, devenus célèbres : " The horror, the horror... ". Qu'a réellement vécu Kurtz lors de son séjour au Congo ? C'est ce que Joseph Denize a cherché à imaginer, en associant l'horreur de Conrad à l' " horreur cosmique " de Lovecraft, un autre de ses maîtres en littérature, père du roman d'épouvante moderne. Loin du pastiche, c'est donc davantage un hommage placé sous le signe du divertissement et de la fantaisie littéraire qu'il nous offre, tout en s'interrogeant sur la notion de barbarie et la contiguïté de l'humain et du monstrueux.

02/2022

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Histoire de France

Vichy face à l'occupation allemande et à la guerre "anglaise". 1939-1945 : mon devoir de mémoire Volume 2

Adolf Hitler vient d'accorder un armistice à la France très différent d'une "capitulation". Le Führer n'a pas suivi les conseils de ses généraux. Mais ceux-ci n'avaient pas plus écouté ses conseils de prudence avec les risques d'une nouvelle défaite de la Marne. Ils avaient été aidés par l'incompétence de De Gaulle lors de la contre-attaque d'Abbeville. L'Allemand s'attend à ce que l'Angleterre, consciente de son infériorité terrestre, signe une paix blanche similaire à l'accord du 18 juin 1935 et cette paix blanche ; Churchill n'aurait pu l'envisager qu'avec une disparition totale de la France. Ils auraient pu se partager les dépouilles. Chacun restera sur ses espérances. Churchill, quant à lui, va falsifier la réalité. Il oubliera les multiples trahisons et capitulations anglaises comme à Boulogne, de ce début de guerre et décrétera que la France a trahi ses engagements en capitulant. La vérité est tout autre, la France a obtenu un armistice avec le respect d'une convention entre les deux parties... ce qui a, en plus, sauvé l'Angleterre. Hitler va démobiliser son armée que quelques barcasses auraient pu transporter en Grande-Bretagne pour une conquête rapide de l'Ile, dans une répétition de celle de Guillaume le Conquérant. Pendant la première moitié de cette guerre, la France sera la victime sur laquelle les deux ennemis vont s'acharner : les deux tiers du territoire métropolitain sont "Zone Occupée" et contraints d'obéir aux directives allemandes. La "Zone Sud ou Libre", essentiellement rurale, va survivre en permettant à certains Français de gagner l'Espagne. L'Etat Français doit éviter de fournir aux Allemands tout motif d'intervention et poursuivra une oeuvre législative dans les domaines sociaux et de l'instruction extrêmement bénéfique pour le pays. Nos administrateurs des territoires d'outremer ne cèderont pas aux offres anglaises. Cette fidélité à la France empêchera l'Allemagne d'utiliser ce manquement pour rompre l'armistice, mais la France d'outremer subira les attaques des forces anglaises et parfois françaises de la "France Libre" dans un combat fratricide et inutile. De son côté, le "Gouvernement de Vichy" va profiter de cet armistice pour faire comme les Allemands l'avait fait après Tilsitt et se restructurer à l'insu de l'ennemi. Weygand va se voir déléguer par le maréchal Pétain cette réorganisation de l'Afrique française. Avec efficacité, il va reconstituer cette Armée d'Afrique que les Alliés seront bien contents d'avoir à leurs côtés lorsqu'ils se décideront à attaquer les forces terrestres de l'Axe... lors de la reconquête de la Libération.

09/2015

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Actualité politique France

Adieu la liberté. Essai sur la société disciplinaire

La crise de la Covid-19 a révélé un nouveau totalitarisme " soft " soucieux du " safe ", comme le démontre cet essai particulièrement incisif. Mathieu Slama y analyse les faits, les mots qui ont fait croître l'acceptation de la servitude chez un peuple pourtant réputé rebelle depuis la Révolution. Comment un peuple réputé rebelle a-t-il pu consentir à ce qu'on lui retire, une à une, ses libertés ? Avec cet essai incisif, Mathieu Slama analyse l'intégralité de la séquence du confinement depuis le 16 mars 2020, les faits et les mots qui ont contribué à faire croître, dans les esprits, l'acceptation de la servitude. Réactualisant la pensée de La Boétie, Slama voit dans la crise de la Covid, le révélateur de l'apparition d'un nouveau totalitarisme " soft " soucieux du " safe ", c'est-à-dire de notre sécurité. En cause, Emmanuel Macron, responsable du dévoiement de l'art de gouverner en une technique de management, cherchant non pas le bien commun, mais le bien-être de chaque citoyen - au prix de toutes ses libertés. Ainsi le politique s'est-il effacé devant le médecin, ouvrant la voie au gouvernement de ce que Walter Benjamin appelait la " vie nue ". Dans une société où les citoyens ont été rendus à leurs seules existences biologiques, contrôlables, quantifiables par le " bio-pouvoir ", théorisé par Michel Foucault. Ainsi l'Etat et sa bureaucratie sont-ils responsables de l'infantilisation d'un peuple, soudain sommé de dire ce qu'il fait, avec qui et à quelle heure dans l'" absurdistan " français. Pour l'auteur, l'éclipse de démocratie qu'aura engendré la Covid-19 n'est pas un commencement mais au contraire l'aboutissement d'un mouvement déjà ancien qui a préparé à l'abdication volontaire en chaque citoyen de la première des libertés : celle de penser et de dire ce qu'il pense. La conception limitatrice de la liberté n'est pas née de la crise sanitaire. Mais elle a été préparée par des renoncements successifs avec un point de bascule en 2002, quand Michel Houellebecq est accusé d'avoir " blasphémé l'Islam ". Encadré par le double puritanisme, du protestantisme américain, ressuscité avec l'idéologie woke, et du puritanisme islamiste, le citoyen est ainsi prêt à accepter, comme l'écrivait en 1977, de façon prophétique, Gilles Deleuze, " ce néofascisme, qui est une entente mondiale pour la sécurité, avec l'organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de micro-fascistes, chargés d'étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma ".

01/2022

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Actualité et médias

Douce France, où est (passé) ton bon sens ? Lettre ouverte à un pays déboussolé

Réveillons-nous ! Il y a urgence. Urgence de partir à la (re)conquête du bon sens oublié. Dans différents domaines, la voie de la sagesse populaire a été délaissée. Tout se passe comme si nous avions collectivement égaré notre faculté de discernement. Il ne s'agit pas ici de faire l'éloge de l'immobilisme ou de tomber dans une quelconque nostalgie, mais, au contraire, d'avancer sur le chemin du bon sens. Un chemin qui passe par le savoir de nos aînés, celui des campagnes et surtout, par une connaissance qui ne se trouve pas dans les livres, mais dans l'observation du monde tel qu'il est. Dans notre société, on confond simplicité et simplisme. Le bon sens, synonyme de ringardise et de désuétude, a mauvaise réputation. Mais qu'a-t-il pu se passer pour que nous en arrivions là ? Comment avons-nous fait pour le reléguer au rang de valeur désuète et dépourvue de légitimité ? Ou pire encore, puisque selon certains esprits "éclairés" et élites auto-proclamées, réfléchir avec bon sens reviendrait à verser dans le populisme ? Il est ainsi devenu dangereux d'être proche du peuple, de penser comme le peuple. En vérité, avec ce genre de raisonnement, on marche vraiment sur la tête. Ou, comme dirait ma grand-mère, qui n'est pas dénuée de sens commun : "le monde ne tourne pas rond ma petite-fille". "Tous les gens très intelligents qui gouvernement nos vies apportent plus de problèmes que de solutions, je les appelle les fournisseurs de crises !" a-t-elle l'habitude de me dire. Voilà qui me rappelle une maxime de Frédéric Dard : "Le bon sens, c'est ce qui permet d'être écouté quand vous n'êtes pas intelligent". Avec une ironie cinglante, l'auteur de San-Antonio a résumé la soi-disant opposition entre intelligence et bon sens, une dichotomie qui nous aveugle et nous éloigne du bon chemin. C'est la raison pour laquelle il est urgent d'ôter nos oeillères. C'est la raison d'être de ce livre qui, exemples à l'appui, invite à quitter la doxa dominante pour adopter de nouveau l'une de nos valeurs cardinales, ce sens commun ou, comme disait George Orwell, cette "common decency", la "décence ordinaire". C'est en croyant de nouveau au bon sens, à ce génie populaire, que la France renouera avec le destin qu'elle mérite, celui d'une grande nation. C'est à cette condition que nos vies seront plus riches de l'essentiel. Redonner du (bon) sens à nos vies, c'est retrouver le chemin de l'authenticité.

09/2019

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Droit

Finances publiques et justice sociale

Alors que les finances publiques occupent une place centrale dans le fonctionnement et les débats des sociétés contemporaines, qu'elles constituent un dispositif clé du système politique économique et social, le regard qui a été porté sur elles au cours des quarante dernières années a été essentiellement focalisé sur leur gestion. La question qui est devenue dominante est celle de leur soutenabilité, ou plus précisément de l'équilibre budgétaire, entendu comme un équilibre comptable, mais sans que l'on ne s'interroge jamais sur les rapports entre cet équilibre et la justice sociale. Or à un moment où la fracture sociale et territoriale est de plus en plus criante partout dans le monde, il était temps qu'un thème aussi essentiel soit l'objet d'une réflexion approfondie sur le terrain des finances publiques.Car c'est bien en effet à travers les choix budgétaires et fiscaux que se définit, prend forme et se matérialise une certaine conception de la justice sociale pour une société donnée à un moment donné. Qu'en est-il aujourd'hui ? En filigrane du rapport entre finances publiques et justice sociale, c'est bien la place respective du secteur public et du marché dans la société ou encore du devenir de l'Etat qui est en question. On le sait,depuis la seconde moitié des années 1970, nombre de gouvernements se sont engagés dans une logique limitant systématiquement la fonction régulatrice de l'Etat en vue de restaurer "la liberté du choix" des individus sur le marché. Il s'en est suivi un processus de dérégulation qui s'est étendu à l'ensemble de la planète et qui même s'accentue aujourd'hui dans le cadre de l'économie numérique. Quel bilan et quelles perspectives en tirer ? L'Etat apparaît-il encore comme un acteur privilégié de la justice sociale ? Quel rôle pour le marché ? Quels autres nouveaux acteurs ? Quel avenir pour la justice sociale ? Cet ouvrage rend compte de la diversité des réflexions qui ont été livrées sur le sujet par d'éminents spécialistes français et marocains lors du 12e colloque international organisé à Rabat les 21 et 22 septembre 2018 par le ministère de l'Economie et des Finances du Maroc et FONDAFIP (Association pour la fondation internationale de finances publiques).

07/2019

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Histoire de France

Histoire de France. Edition collector

Une histoire de France des origines à la fin de la Grande Guerre par un styliste à la plume incomparable. " Nous n'avons pas tenté une oeuvre originale : on peut éclaircir l'histoire, on ne la renouvelle pas. Nous n'avons pas non plus soutenu une thèse. Nous nous sommes efforcé de montrer comment les choses s'étaient produites, quelles conséquences en étaient résultées, pourquoi, à tel moment, telle décision avait été prise plutôt que telle autre. Ce qu'on découvre, au bout de cette analyse, c'est qu'il n'est pas facile de conduire les peuples, qu'il n'est pas facile non plus de fonder et de conserver un Etat comme l'Etat français, et l'on en garde, en définitive, beaucoup d'indulgence pour les gouvernements. Peut-être ce sentiment est-il la garantie de notre impartialité. Mais comment serions-nous de parti pris puisque notre objet est de présenter dans leur enchaînement les événements de notre histoire ? Nous ne pouvons la juger que par ses résultats. Et, comparant notre condition à celle de nos ancêtres, nous sommes amené à nous dire que le peuple français doit s'estimer heureux quand il vit dans la paix et l'ordre, quand il n'est pas envahi et ravagé, quand il échappe aux guerres de destruction et à ces guerres civiles, non moins redoutables, qui, au cours des siècles, ne l'ont pas épargné. " Ce passage, tiré de l'introduction de ce livre publié en 1924, illustre bien la nature de l'ouvrage. Loin de ce que feront l'école des Annales et l'historiographie marxisante des années 1950 et 1960, Jacques Bainville privilégie une histoire plus " classique " et littéraire qui, tout en se fondant sur l'exactitude des faits et le refus des partis pris, traite singulièrement de l'histoire politique de la France imbriquée dans l'histoire de la politique extérieure que, en tant que journaliste et chroniqueur parlementaire, il connaît sur le bout des doigts. Toute son attention est portée, avec une très grande clarté, sur l'enchaînement des faits au service d'un but : montrer comment la France s'est construite à travers les âges, comment celle de son temps provient de celle d'hier. Un grand bonheur de lecture au contact d'un livre très instructif.

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Ethnologie

Maladie et santé selon les sociétés et les cultures

À l'origine de cet ouvrage dirigé par Maurice Godelier, anthropologue de réputation internationale, il y a deux hypothèses : la première postule que les réactions des populations à diverses épidémies ou pandémies, tel le sida, dépendent assez étroitement des représentations culturelles que ces populations se font de l'origine et des causes des maladies qui les affectent ; la seconde que les gouvernements de ces sociétés doivent prendre en compte ces représentations dans les politiques de santé qu'ils mettent en place pour lutter contre ces maladies. Pour éclairer la complexité de cette recherche, quatre textes ouvrent ce livre : de Jean-Pierre Dozon, Le sida en Afrique subsaharienne : problème culturel ou problème de politique publique ? ; de Francis Zimmermann, Du phlegmon à l'azadirachtine. Représentations indiennes des maladies et bioprospection ; d'Elisabeth Hsu, Expériences de la personne, de la santé et de la maladie en Chine ; de Sylvie Fainzang, La culture, entre représentations de la personne et politiques de santé. Mises en perspective avec quelques données occidentales. Sous la rubrique " Contrepoints ", Claudine Attias-Donfut, Marie-Odile Bertella Geffroy, Xavier Carpentier-Tanguy, Jean-Marc Ferry, Joseph Maïla, Serge Marti débattent des analyses proposées. Préalablement à ces réflexions, Maurice Godelier propose une définition en quatre points de ce qu'il entend par " représentations culturelles " ; ce qui le conduit à faire la part de l'imaginaire et du symbolique. Il insiste également sur un autre préalable théorique : ne pas coller sur toutes les formes d'individualité sociale et historique les attributs de la personne humaine tels que l'Occident les pense. Apparaissent alors en filigrane dans cet ouvrage les premiers traits d'esquisse d'un Manifeste de l'anthropologie. Prendre en compte et analyser chacun des facteurs qui entrent dans un processus en développement est une exigence scientifique qui impose la mobilisation et la coopération d'un grand nombre de disciplines des sciences sociales et des sciences médicales. Toutes doivent se décentrer et se distancier par rapport aux stéréotypes et préjugés que nos sociétés nourrissent contre les autres sociétés, leurs cultures et leurs pratiques. L'anthropologie pratiquée par un Occidental avec cette rigueur, cette érudition et cette vigilance critique n'est pas une description au service de la domination occidentale sur le reste du monde. Cette anthropologie-là produit un savoir partagé qui bénéficie aussi bien aux partenaires indiens ou africains qu'à leurs collègues européens. Ni arrogance, ni auto-flagellation.

08/2011

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Histoire de France

Plus noir dans la nuit. La grande grève des mineurs de 1948

Qui s'en souvient ? Fin 1948, la troupe est envoyée dans tous les bassins miniers, réprimer, brutalement, la grande grève des mineurs. Six morts, deux mille arrestations, autant de condamnations à de la prison entraînent autant de licenciements. Or, être viré pour un mineur, c'était tout perdre. La maison, l'école, le médecin, le chauffage, tout appartenait aux puissantes Houillères. Pire encore, dans le Pas-de-Calais, les ouvriers grévistes ont interdiction de travailler dans la région. "Moi vivant, t'auras plus jamais de boulot !", tonne le chef de Georges Carbonnier après sa sortie de prison. Chassé du coron, Georges empile meubles et vêtements sur une charrette à bras et traverse la cité, avec Simone, son épouse et leur bébé. Le début d'une longue errance, pour eux et pour d'autres. Colette et René Lebrun échouent, avec leurs enfants, dans une baraque en bois, sans eau, ni électricité. Norbert et Lucienne Gilmez n'ont plus rien. Jeanne et Henri Couchey emménagent dans un blockhaus désaffecté, ruisselant d'eau et grouillant de souris. Leur crime à tous était le même. Être communistes et grévistes en pleine guerre froide, sans que nul ne se soucie ni de leur grève héroïque, en 1941, contre les nazis, ni de leur ardeur à extraire le charbon à la Libération. Ce livre fait revivre cette histoire oubliée, à travers ceux qui l'ont vécue. Norbert, Colette, Jeanne et les autres, au soir de leur vie, racontent ici leur jeunesse dans ce monde des mines désormais englouti et leur fureur d'avoir été traités en parias. Voici Lucienne, sur le marché de Bully-les-Mines faisant essayer à sa fille un paletot rouge qu'elle ne peut lui payer. Voilà Colette qui, à Vermelles, se lève à 2 heures le matin pour nettoyer des bureaux. Voici Jeanne et Henri, le résistant, le militant qui "en a fait des sabotages contre les Boches !" et en fut si mal récompensé. La retraite venue, Georges et Norbert n'ont pas cessé de réclamer réparation des tourments passés, se heurtant à l'indifférence de tous les gouvernements successifs. Enfin, en 2013, ils obtiennent 30000 euros par famille. "Ce n'est pas assez !" clame Norbert, 92 ans, qui refuse de baisser les bras et continue le combat de sa vie : "Quand j'aurai gagné, je pourrai mourir content !"

03/2014