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Marcel Proust, Marcel Schwob

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Histoire de France

L'Armistice de Rethondes. 11 novembre 1918

L'Armistice de Rethondes reste le meilleur livre sur l'épisode capital qui clôt quatre années de guerre meurtrière et ruineuse. Avec la maîtrise incomparable d'une documentation océanique, Pierre Renouvin restitue d'une plume limpide l'histoire enchevêtrée de ces quelques semaines haletantes. Il en explore les enjeux politiques, stratégiques, diplomatiques, économiques, et fait découvrir les raisons, les contraintes, les arrière-pensées, les bons ou les mauvais calculs qui ont conduit les différents protagonistes à mettre fin à cette guerre sans issue. Fallait-il conclure l'armistice le 11 novembre ou attendre une ultime offensive alliée ? Fallait-il arrêter les hostilités avant d'entrer en Allemagne ? Comment, d'un côté comme de l'autre, militaires et politiques ont-ils analysé la situation au jour le jour, mais aussi les propositions, ultimatums, rebondissements et volte-face qui allaient déboucher sur la signature de l'armistice ? Comment situer Rethondes par rapport au traité de Versailles ? Telles sont, avec tant et tant d'autres, les questions auxquelles ce livre magistral s'efforce de répondre. "Le 11 novembre 1918 signe l'entrée de la France dans une ère nouvelle", écrit Antoine Prost dans l'essai inédit qui clôt l'ouvrage. Une France certes victorieuse, mais fragilisée, divisée et travaillée par le pacifisme, que l'ombre de 14-18 ne cessera de hanter, avant que 1940 ne vienne la jeter à terre.

10/1968

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Littérature française

Moi, Rosalie, femme de chambre

Moi, Rosalie, femme de chambre met en scène une famille de grands banquiers durant la Belle Epoque. Une histoire racontée par Rosalie, la femme de chambre... Six domestiques vaquent au service des Prost, dans leur grand hôtel particulier... Le cocher est à l'affût de toutes les rumeurs de la ville, il fréquente plus les auberges que les curés... Il s'en dit souvent de belles sur son maître, d'autant qu'il est riche et maire de la ville. Quand Rosalie sert à table, elle ne perd rien des conversations ; quand elle habille sa maîtresse et tire les lacets de son corset, elle écoute ses confidences... La lingère et la cuisinière ont aussi la langue bien pendue... Qui mieux qu'eux pourrait raconter l'histoire de leurs maîtres, dérouler les jours d'une famille de notables, dans l'apparat et l'intimité, les bruits de la ville et du siècle ? Ce livre s'adresse à tous les amateurs de sagas familiales. Aux amoureux de l'histoire qu'on raconte en entrecroisant les fils de la mémoire, en tricotant les laines d'une époque... Aux adeptes des romans d'histoire... L'histoire d'une grande famille du XIXe siècle, vue par sa domesticité et racontée par la femme de chambre de la maîtresse de maison, donnera du bonheur à tous les lecteurs...

05/2012

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Histoire de France

L'armistice de Rethondes. 11 Novembre 1918

L'Armistice de Rethondes reste le meilleur livre sur l'épisode capital qui clôt quatre années de guerre meurtrière et ruineuse. Avec la maîtrise incomparable d'une documentation océanique, Pierre Renouvin restitue d'une plume limpide l'histoire enchevêtrée de ces quelques semaines haletantes. Il en explore les enjeux politiques, stratégiques, diplomatiques, économiques, et fait découvrir les raisons, les contraintes, les arrière-pensées, les bons ou les mauvais calculs qui ont conduit les différents protagonistes à mettre fin à cette guerre sans issue. Fallait-il conclure l'armistice le 11 novembre ou attendre une ultime offensive alliée ? Fallait-il arrêter les hostilités avant d'entrer en Allemagne ? Comment, d'un côté comme de l'autre, militaires et politiques ont-ils analysé la situation au jour le jour, mais aussi les propositions, ultimatums, rebondissements et volte-face qui allaient déboucher sur la signature de l'armistice ? Comment situer Rethondes par rapport au traité de Versailles ? Telles sont, avec tant et tant d'autres, les questions auxquelles ce livre magistral s'efforce de répondre. "Le 11 novembre 1918 signe l'entrée de la France dans une ère nouvelle", écrit Antoine Prost dans l'essai inédit qui clôt l'ouvrage. Une France certes victorieuse, mais fragilisée, divisée et travaillée par le pacifisme, que l'ombre de 14-18 ne cessera de hanter, avant que 1940 ne vienne la jeter à terre.

03/2006

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Autres philosophes

Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier : deux philosophes face à leur temps. La France d'entre les deux guerres

Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier : deux philosophes, le maître et l'élève, engagés dans la vie de leur pays. Les liens d'amitié entre Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier, noués dès 1924, se relâchent progressivement, sans pour autant disparaître, dès lors que le national- socialisme dévoile sa vraie nature, que l'Allemagne rompt le traité de Versailles, que la guerre civile espagnole fait rage, que le Front populaire s'effondre, que s'ouvre le chemin conduisant à l'institution de l'Etat français, et que cet Etat met fin à la démocratie et à la République. En 1932, Emmanuel Mounier crée, avec l'appui de Jacques Chevalier, la revue Esprit. Celle-ci, d'abord tolérée par les autorités de Vichy, sera interdite au bout de quelques mois, mais elle réapparaîtra à la Libération. Jacques Chevalier, engagé depuis toujours dans un combat contre le "laïcisme" deviendra ministre du Maréchal Pétain. En charge de l'Instruction publique, il réintroduira Dieu à l'école et sera condamné en 1946, en Haute Cour de justice, compte tenu de ses fonctions ministérielles. Cet ouvrage prend appui sur leurs échanges de correspondances et sur les verbatims de leurs entretiens, pour la plupart inédits. Il apporte une contribution significative à l'histoire de notre temps. Il bénéficie d'une préface de l'historien Antoine Prost.

04/2021

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Illustration

Hs les arts dessines n°3 - ugo bienvenu - broche. Les grands entretiens

Ugo Bienvenu est né le 10 mai 1987. Ce nouvel Hors-série des Arts Dessinés après ceux consacré à Catherine Meurisse et Laurent Durieux, revient sur le parcours pluridisciplinaire de ce réalisateur et un dessinateur français via une longue interview séparée en quatre chapitres : les influences, la bande dessinée, l'animation et l'illustration. Il sera enrichi d'entretiens avec des proches et des membres de sa famille, histoire d'offrir un regard inédit sur cet immense auteur. Sortie prévue le 17 juin 2022 en version broché (100 pages, 15 ? ) et cartonné (128 pages, 25 ? ) Biographie express Après un diplôme de métier d'art en illustration à l'école Estienne, il intègre la section cinéma d'animation des Gobelins1. En 2010, à la suite de son séjour au California Institute of the Arts de Los Angeles, il s'oriente vers l'animation expérimentale. Depuis 2010, il écrit et réalise des clips et des courts-métrages, seul ou accompagné (de Kevin Manach, Benjamin Charbit ou Félix de Givry). Ses films sont diffusés sur Arte et Canal+. En 2014, il signe sa première BD sur papier, Sukkwan Island, adaptation du roman éponyme de David Vann. En 2016, il dessine pour la presse et développe la mini-série Antman, à nouveau avec Kevin Manach. En 2017, il publie un deuxième album BD, Paiement accepté, où il imagine la vie d'un fils de Donald Trump, exilé en France après une guerre civile aux Etats-Unis. En 2018, il crée la société de production, Remembers, avec Félix de Givry ainsi que la maison d'édition Réalistes avec Charles Ameline et Cedric Kpannou. En 2019, il dirige à nouveau des films publicitaires pour Hermès, mais aussi pour la marque de lunettes Coréenne Gentle Monster. La même année, il publie deux nouvelles BD, toutes deux remarquées. La première, Premium +, est sur le destin d'un homme, pétri de certitudes, un financier au parcours brillant qui chute finalement. Son autre BD de 2019, Préférence système, reçoit le grand prix de la critique6, fait partie de la sélection officielle au Festival d'Angoulême 2020 En 2020, il sort sa cinquième bande dessinée B. 0, comme un Dieu, chez les requins marteaux. Il réalise, dans la foulée, une campagne publicitaire Hermès pour la Chine mettant en scène son propre carré. En 2021 toujours sortent aux éditions Réalistes, Développement durable, la suite de Premium+ ainsi que Malavalle, premier livre en tant que scénariste dessiné par Josselin Facon. Il commence le développement de son premier long métrage Arco au sein de son studio. Bande dessinée -Sukkwan Island, d'après David Vann, préf. Fabrice Colin, Denoël Graphic 2014. Sélection officielle au Festival d'Angoulême 2015. -Paiement accepté, Denoël Graphic, mai 2017 - Premium +, éditions Réalistes, juin 2019 - Préférence système, Denoël Graphic, octobre 2019. Grand prix de la critique 2020 - Sélection officielle au Festival d'Angoulême 2020. - B. 0, comme un Dieu, Les Requins Marteaux, septembre 2020 - Développement durable, éditions Réalistes, juin 2021 -Malavalle, scénario, dessin de Josselin Facon, éditions Réalistes, juin 2021 -Total, éditions Denoël Graphic, octobre 2021. Filmographie Réalisation -2010 : Fragment clip pour Chris Adams -2010 : Voyage chromatique, avec Kevin Manach clip pour Renart -2011 : Singing clip pour Agoria -2012 : La Fin du monde, avec Benjamin Charbit et Kevin Manach court métrage -2013 : Maman, avec Kevin Manach court métrage -2015 : FOG, avec Kevin Manach clip pour Jabberwocky -2015 : Holding up clip pour Jabberwocky -2017 : Antman mini-série pour Marvel/Disney -2017 : Dolly. zero clip pour Antoine Debarge -2018 : Sphere of existence clip pour Antoine Kogut -2018 : L'Entretien co-réalisé avec Félix de Givry court-métrage - Pochettes d'albums -Lunar Lane de Jabberwocky Polidor Universal 2015 -Dolly. zéro d'Antoine Debarge Single10 -Sphere of existence d'Antoine Kogut chez Antinote -Love de JeSunde chez Vietnam -Tako Tsubo de L'Impératrice chez Miqroclima Récompenses -2019 : grand prix de la critique : Préférence système6

07/2022

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Formule 1

Le grand livre de la F1. 80 ans de bruit et de fureur

De Juan Manuel Fangio à Lewis Hamilton et Max Verstappen, retrouvez tous les pilotes de légende, vibrez au son des moteurs et revivez les dépassements de génie, les sorties de piste fatales et les rebondissements de dernière minute. Partez également à la rencontre de ces hommes de l'ombre qui rendent le rêve de la Formule 1 possible : directeurs d'écurie et mécaniciens, designers et ingénieurs, investisseurs et sponsors. Ce Grand Livre de la F1 retrace leur parcours ainsi que les évolutions successives de la technologie au service de la vitesse et de la sécurité. Une histoire de ferveur et de passionnés qui nous offre chaque saison un spectacle haut en couleur et garanti en frissons. Tous les plus grands champions de l'histoire Juan Manuel Fangio, Alberto Ascari, Stirling Moss, Jim Clark, John Surtees, Jack Brabham, Graham Hill, Jackie Stewart, Jochen Rindt, Emerson Fittipaldi, James Hunt, Niki Lauda, Mario Andretti, Gilles Villeneuve, Alain Prost, Ayrton Senna, Nelson Piquet, Nigel Mansell, Mika Häkkinen, Michael Schumacher, Fernando Alonso, Sebastien Vettel, Lewis Hamilton, Max Verstappen Les voitures mythiques d'hier et d'aujourd'hui Alfa Romeo 158, Ferrari 375, Mercedes W196, Maserati 250F, Lotus-Ford 33, Tyrrell-Ford 005, Ferrari 312T, Lotus-Ford 72, Brabham-BMW BT52, McLaren, Porsche MP4/4, McLaren-Honda MP4/5, Williams-Renault FW15, Benetton-Renault B195, Ferrari F2004, Renault R25, Mercedes W07, Red Bull-Renault RB6, Red Bull-Honda

11/2023

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Pédagogie

L'héroïsme sportif

Comment s'y prennent Arthaud, Connors, Papin, Jordan, les Duchesnays, Lewis, Prost, Lemond, les volleyeurs italiens ou encore les rugbymen anglais pour nous donner une leçon d'héroïsme ? S'il ne leur suffit pas de vaincre, comment se grandissent-ils aussi dans la défaite, dans l'injustice, en donnant leur sang ou leur sueur ? Que leur doit-on au juste ? Comment s'organise cette mise en forme du don et de la dette ? Ce foisonnement de questions dissimule le patient cheminement d'un sociologue dans le panthéon imaginaire de tout un chacun, sorte d'Olympe cosmopolite où se côtoient sportifs, explorateurs, aventuriers, vedettes de l'écran et héros du quotidien. Dans cette incursion au pays de l'héroïsme, on découvrira qu'entre les héros des adultes et ceux des enfants les filiations ne vont pas de soi. Ces spécificités permettront d'approfondir le rôle tenu par les figures héroïques dans les processus de socialisation de l'enfant. Laissons-nous donc porter dans ce monde de prouesses et d'émois renouvelés. Pour singulières que soient ces aventures, l'univers qu'elles composent ne fait que réinventer le nôtre et plus on l'interroge plus c'est notre visage qu'il renvoie. Au niveau théorique cet ouvrage s'efforce de produire une synthèse entre les avancées de la sociologie de l'action et celles de l'anthropologie des mœurs de nos sociétés démocratiques contemporaines.

12/1993

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Littérature française

Plusieurs vies en une seule. Autobiographie

Un jour que je déplorais devant mon fils Jean-Philippe ma vie d'octogénaire, je lui dis : "Jusqu'à l'an dernier, je me faisais plaisir en achevant d'écrire un gros travail, Les Elites françaises. Et maintenant j'en suis à ranger ma bibliothèque et à entrer sur un tableau Excel titres, noms d'auteur, éditeurs, etc. Je m'ennuie à mourir ! — Tu devrais écrire tes mémoires pour tes petits-enfants. Le monde que tu as connu quand tu étais jeune, tes parents, tes grands parents, la guerre et même l'avant-guerre. — Je les vois déjà me dire : "Ca me gonfle, quel intérêt, tous ces gens morts depuis longtemps ? "" Mais Jean-Philippe insista, et je me décidai à prendre la plume. Vais-je, pour autant, tenter de faire oeuvre d'historien ? Non ; ni moi, ni mes parents, ni mes grands-parents n'avons la moindre prétention à entrer dans l'Histoire, fart-ce par une petite porte. Et les seuls éléments concrets dont je dispose, c'est dans ma mémoire que je peux les trouver — hormis concernant ma vie professionnelle qu'emporté par mon élan, j'ai commencé à raconter, et pour laquelle je disposais de sources abondantes. C'est donc à partir de quelques connexions neuronales survivant dans un coin de mon cerveau que je peux chercher à faire un récit où apparaîtront mon entourage, mes proches et quelques reflets d'une époque à jamais disparue. Ces souvenirs anciens, je les ai souvent revisités, ce qui les a consolidés, mais peut être aussi altérés, bien que pourtant le plaisir du souvenir vient justement de leur fraîcheur. Proust n'est pas le seul à avoir eu ses madeleines et ses aubépines en fleur. Ecrire sa vie, écrire la vie, c'est justement le thème que mon ancien élève et ami, Antoine Compagnon, traite tous les mardis au Collège de France. Ces souvenirs, comment les trier ? Aucun système de classement ne me semble satisfaisant. Alors que faire ? Simplement laisser courir la plume en espérant que, dans ce désordre, certains lecteurs, dont mes petits-enfants, peut-être, trouveront une petite lucarne éclairant ce passé déjà lointain, qui nous fait ce que nous sommes, qui fait ce que vous êtes !

01/2020

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Critique littéraire

C'était Jacques Doucet

Secret, masqué par son extrême élégance, Jacques Doucet reste une énigme au centre de la Belle Epoque dont il est le couturier (il est le seul à rivaliser avec Worth, son presque voisin de la rue de la Paix) et le confident. Grâce à la fortune que lui assure sa clientèle d'actrices et de femmes, venues des deux côtés de l'Atlantique admirer le raffinement de ses collections (il habille Sarah Bernhardt, Réjane, la Belle Otéro...), cet homme constitue de fabuleuses bibliothèques qu'il offre aux savants. Après avoir réuni des objets d'art du XVIIIe siècle, peintures, dessins, sculptures, ou encore des chefs-d'œuvre d'ébénisterie, il vend cette première collection en 1912 afin d'acquérir, entre autres, des toiles de Cézanne, de Van Gogh, de Picasso ou de Matisse. Son mobilier évolue également - il s'assied dans des fauteuils de Jacob, puis d'Iribe, enfin de Legrain, tandis qu'il s'entoure de conseillers littéraires tels qu'André Suarès et André Breton. Il s'intéresse ainsi aux manuscrits de Stendhal, Verlaine, Rimbaud, puis à ceux d'auteurs contemporains (Apollinaire, Proust, Gide, Claudel, Mauriac...). Il pensionne Reverdy, Max Jacob, Aragon, Desnos en échange de lettres, manuscrits et enquêtes. Les bibliothèques d'art et d'archéologie, puis de littérature française, qu'il forme avant de les offrir à l'Université de Paris, sont des ressources documentaires exceptionnelles, constituant un ensemble considérable de livres, de manuscrits, mais aussi d'estampes, de photographies, de dessins. Il crée la première cinémathèque. Il rajeunit ses visées là où les autres, vieillissant, récapitulent. Il se recommence sans cesse. Cette vertu scandalise. On mesure sa singularité dans la réprobation de ses contemporains. Proche de tout ce qui compte dans les années 1880-1930, sa présence se devine, discrète, efficace, déconcertante. On reste confondu de cette sûreté instinctive, chez un homme sans culture, qui a été notamment un des initiateurs du style Art déco, 1925. François Chapon a mené une enquête difficile sur les pas de ce mécène exceptionnel. Il nous introduit, à sa suite, au cœur d'une des périodes les plus brillantes de notre civilisation.

10/2006

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Histoire de la philosophie

Phénoménologies de l'étranger, du quotidien et de la morale: Waldenfels et Schütz

Audran Aulagnier et Guillaume Gass-Quintero s'efforcent de définir ce que peut être une phénoménologie sociale, à savoir décrire le tissu social et la quotidienneté (Lebenswelt) dans sa trame intersubjective et comment nous nous situons par rapport à lui. Il suit en cela le fil des travaux d'A. Schütz et de B. Waldenfels, figures majeures de la philosophie allemande de deux générations différentes. Ce tissu social serait constitué d'une diastase entre un appel (qui peut être la souffrance de chacun ou d'autrui) et un répondant. Nous retrouvons le thème de responsivité, déjà exploré dans un précédent numéro du Cercle Herméneutique par Simon Calenge. Cette tension appel-réponse joue le rôle de l'intentionalité husserlienne. On comprendra l'importance de ce travail pour éclaircir les problèmes d'intégration, du se-sentir-étranger, y compris lorsqu'on rentre dans son propre pays (homecomer), et de constitution de toute identité vivante. Hors dossier - Francesca d'Alessandris, spécialiste de la philosophie de Ricoeur, se pose la question du caractère pré-narratif de toute volonté. Elle confronte les thèses du Ricoeeur du Le Volontaire et l'Involontaire avec celles de l'identité narrative du Soi de Soi-même comme un autre. Elle réévalue de ce fait l'idée de volonté, conçue comme poiesis. Dans l'étude suivante, P. -E. Schmidt montre comment la littérature joue un rôle que la philosophie ne peut pas assumer, cela à travers la lecture merleau-pontienne de Proust et de Claude Simon. En troisième étude, G. Charbonneau s'interroge sur l'évolution du concept de fantasme dans une perspective post-freudienne. Considérant que les fantasmes, d'où qu'ils viennent, sont des fictions, il se demande en criminologue clinique dans quelle mesure chacun est responsable de ses fantasmes. En quatrième étude, R. Bellouti donne des éléments pour appréhender l'expérience humaine en service de soins palliatifs. En cinquième étude, nous avons retrouvé un texte inédit du psychiatre phénoménologue, R. Kuhn, découvreur des antidépresseurs, sur la bonne distance thérapeutique et ses équilibres complexes. M. Leborgne Lucas enfin restitue une expérience corporelle rarement explorée, celle de la menstruation en tant que corps cyclique. C'est la présence simultanée à soi et à autrui dans cette expérience qui tente de se définir.

02/2022

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Critique littéraire

Correspondance intime. Correspondance intime 1898 - juillet 1970

« Vos lettres, disait Chardonne à Mauriac, sont vous-même plus que tout. » On y rencontre en effet le premier mouvement de la pensée aussi bien que la profondeur d’une lumineuse intelligence, les élans d’une âme sans cesse en éveil, les émotions du moment, la colère, la passion, l’ironie cinglante, la chaleur de l’amitié, l’ambiguïté des sentiments, les doutes, la foi, et tous les combats auxquels cet infatigable polémiste fut mêlé. Adressée aux grands de son époque – de Maurice Barrès et Francis Jammes, ses parrains en littérature, au général de Gaulle, dont il fut l’ardent supporter jusqu’à la fin, sans oublier les nombreux amis de jeunesse, et l’essentiel des écrivains français, Montherlant, Valéry, Proust, Paulhan, Cocteau, Drieu La Rochelle, Gide ou Claudel, cette correspondance résume soixante années d’histoire littéraire et intellectuelle, inscrites en filigrane dans la vie ardente de cet éternel adolescent profondément amoureux de la vie, de la beauté des êtres, de la nature, et tiraillé entre des désirs multiples et parfois difficilement conciliables. C’est réellement un « Mauriac par lui-même » que ces lettres nous révèlent, indispensable complément du Bloc-Notes et des Nouveaux Mémoires intérieurs pour mieux comprendre, et parfois même surprendre, dans sa vérité la plus intime, l’homme, le témoin capital, engagé corps et âme dans les combats majeurs de son temps, en se faisant le défenseur, lors de la guerre d’Espagne, sous l’Occupation, puis lors des guerres coloniales, des rebelles et des insoumis. Réunie et présentée par Caroline Mauriac – l’épouse de Jean Mauriac, second fils de l’écrivain –, cette correspondance constitue un pan essentiel de l’oeuvre mauriacienne. Elle rassemble les deux volumes des Lettres d’une vie parus chez Grasset en 1981 et 1989, et plus d’une centaine de lettres inédites considérées jusqu’ici comme trop « sulfureuses » pour être publiées. Destinées aux quelques hommes qui ont beaucoup compté dans sa vie affective, elles confirment les véritables penchants du créateur des Anges noirs et du Désert de l’amour et laissent entrevoir les « abîmes de tendresse » dans lesquels il n’a cessé de se débattre.

09/2012

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Musique, danse

Pierre Schaeffer : de Mac Luhan au fantôme de Gutenberg. Communication et musique en France entre 1936 et 1986

L'effort pédagogique schaefferien, permanent quelles que soient les aventures, et la dénonciation des modes -dont le scientisme- ont toujours permis au Penser de tenter de redresser les écarts ou dérives possibles du Faire. La constante est perçue mais l'auteur termine sa trilogie (Pierre Schaeffer : des Transmissions à Orphée, puis Pierre Schaeffer : d'Orphée à Mac Luhan) en recherchant plus intimement encore le fil conducteur. Serait-ce, comme souvent, dans l'éducation et mieux, dans la rencontre de personnalités ou le vécu d'événements, marquant au fer le raisonnement et le comportement, sinon l'âme ? Un abbé à la fois professeur de physique et directeur-animateur de jeux de sociétés ou d'élans théâtraux ; un ami de l'école polytechnique, également scout, croyant, mais à l'esprit caustique ; une catastrophe de chemin de fer ; un homme venu du Caucase -Gurdjieff- qui tente de nous guérir d'un Moi dictateur de notre Faire puisque les clés de notre Vie sont ailleurs... Il serait temps de se connaître pour devenir vraiment soi-même, bref, se réveiller et être son être. Alors change la vision des choses et du Monde... La musique, l'écriture peuvent jouer un rôle d'exercice dans cette thérapie et cette recherche d'une intériorité qui passe aussi par une " métaphysique concrète ". L'œuvre de Pierre Schaeffer, musicale ou littéraire mais en tout cas poétique, prend alors une autre dimension et se déploie... Le lecteur établit des ponts avec d'autres écrivains : Claude Giraudoux, Mauriac, Bloy, Bernanos... ou bien serait-ce Proust ? Par ailleurs, on pense à cette science-fiction d'un Gérard Klein ou d'un Clifford D Simak annonçant un monde pas si loin que cela... sans oublier les multiples facettes du langage et de l'esprit d'un Paul Valéry qui renvoie à Léonard de Vinci, Descartes ou Goethe... Quels sont finalement les rôles révélés de la musique, de l'audiovisuel, de tout art ? Des interrogations au cœur de l'œuvre et de la vie de Pierre Schaeffer au centre desquelles se trouve l'homme. Pour agir sur les entreprises de l'homo faber et de là tenter de changer l'homo-sapiens, quelle est d'ailleurs la méthode schaefferienne ?

04/2002

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Pléiades

Mémoires 1716-1718. Tome 6, Additions au journal de Dangeau

De 1716 à 1718, Voltaire bat le briquet à la Bastille ; M. et Mme du Maine ameutent une prétendue noblesse ; au-delà des Pyrénées, Alberoni joue au Matamore ; et Saint-Simon combat : contre les bâtards qui transforment Paris en "égout des voluptés", contre le Parlement qui se croit en Angleterre, contre les scélérats, les mystères, les prétentions... Il nous donne de la Régence une peinture sans pareille, qui témoigne une fois de plus de sa capacité de sévérité, de finesse et d'émotion. Sur l'abbé Dubois : Alberoni "osait traiter de visionnaire l'abbé Dubois qu'il nommait l'instrument de toutes les mauvaises intentions du Régent. Mais c'était le Régent qui était l'instrument de toutes les mauvaises intentions de l'abbé Dubois [...] qui, sciens et volens, sacrifiait la France, l'Espagne, la réputation de son maître à son ambition de se faire cardinal". Sur Mme de Sabran : "C'est elle qui, soupant avec M. le duc d'Orléans et ses roués, lui dit fort plaisamment que les princes et les laquais avaient été faits de la même pâte, que Dieu avait dans la création séparée de celle dont il avait tiré les autres hommes." Sur Mme de Castries : "Ce n'était qu'esprit et âme, sans presque de corps ; le sien était petit, et si mince qu'un souffle l'eût renversée [...] C'était une petite poupée manquée, foncièrement savante en tout, sans qu'il y parût jamais, mais pétillante d'esprit, souvent aussi de malice, avec toutes les façons, les grâces, et ce tour et cette sorte d'esprit et d'expressions charmantes et uniques, si vantés et si singulièrement propres aux Mortemarts." Des lignes qui prennent pour nous une résonance particulière, depuis que Proust, lecteur assidu de Saint-Simon, a décrit "l'esprit Guermantes". Ce tome VI de la nouvelle édition des Mémoires de Saint-Simon contient également les additions au Journal de Dangeau pour les années 1716-1718 et trois appendices : "Requête de MM. les ducs et pairs", "Mémoire en faveur de la liberté du commerce", "Extrait sur le pays de l'alleu".

11/2000

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Humour

Chroniques de La Montagne 1962-1971

" Je n'ai jamais le temps de dégorger le vingtième de ce que j'accumule, et plus tard, ce sera trop tard. " Pour répondre à cette urgence, Alexandre Vialatte (1901-1971) a créé un genre littéraire qu'il a poussé à la perfection : la chronique. Depuis sa vingt et unième année et jusqu'à sa mort, il en a composé par centaines, pour La Revue rhénane, Le Crapouillot, L'Intransigeant, Le Moniteur, L'Epoque, La Nouvelle Revue française, La Revue hebdomadaire, Marie-Claire, Le Journal de l'Est, Le Petit Dauphinois et, pendant les dix-huit dernières années de sa vie, pour le grand quotidien auvergnat La Montagne. Ce quotidien lui offre toutes les semaines une demi-colonne ou une colonne entière et lui laisse une totale liberté de parler de ce qu'il veut, à l'exception de la politique. Ainsi, tous les dimanches soir, Vialatte porte sa copie à la gare de Lyon, la dépose au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze. En dix-huit ans, ce n'est que deux ou trois fois qu'il a manqué son rendez-vous. Et de quoi parle-t-il semaine après semaine ? De tout, de rien. Tantôt il aborde un roman, tantôt une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes, parfois il parle d'une rencontre, évoque un film, se gausse d'une vérité première, approfondit un lieu commun, commente un proverbe. La chronique est l'œuvre d'un promeneur, d'un flâneur, d'un curieux d'un philosophe. " Nous sommes allés cherchant des hommes, comme Diogène, pour leur demander des maximes ou des fenêtres sur l'horizon. " C'est un genre essentiellement poétique, qui peut attraper n'importe quel sujet au vol. Même le plus éphémère se trouvera, par la grâce du style, chargé de sens. " Une chronique, il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d'un mur, dans les pierres de l'emploi du temps. " Vialatte, à sa manière, nous restitue le temps perdu. Il appartient à la famille des Saint-Simon et des Proust.

10/2000

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Critique littéraire

La Revue Blanche. Une génération dans l'engagement 1890-1905

La Revue Blanche, dont l'aventure n'a guère duré plus de dix ans, a joué en France un rôle-charnière essentiel. La plupart des écrivains, peintres, musiciens, hommes politiques, intellectuels les plus marquants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle y ont collaboré ou l'ont côtoyée. Créée, financée et dirigée par les trois frères Natanson, jeunes Juifs polonais, avec la complicité enthousiaste de leurs condisciples du Lycée Condorcet, la Revue Blanche devient vite un lieu de débat sur tous les sujets qui agitent la France. Elle mène des combats politiques sous l'impulsion d'anarchistes comme Fénéon, Mirbeau ; de socialistes, tels Blum, G. Moch, Péguy ; de dreyfusards et de fondateurs de la Ligue des droits de l'homme, comme Reinach et Pressensé. En témoignent ses campagnes dénonçant le génocide arménien, les dérives coloniales, la barbarie des interventions, européenne en Chine, anglaise en Afrique du Sud, et la diffusion des pamphlets de Tolstoï, Thoreau, Nietzsche, Stirner... Elle promeut les peintres Nabis, les Néo-impressionnistes et l'Art nouveau, anticipe le fauvisme, le futurisme et les arts premiers. Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Hermann-Paul, Cappiello illustrent les articles de la revue et les ouvrages publiés par ses Editions. Après avoir soutenu fidèlement Mallarmé, la Revue Blanche accueille Proust, Gide, Claudel, Jary, Apollinaire qui y débutent, tandis qu'elle édite une nouvelle traduction des Mille et une nuits et Quo Vadis, le premier best-seller du siècle. Elle salue l'innovation dramatique avec Antoine et Lugné-Poe, Ibsen, Strindberg et Tchékhov, sans oublier le triomphe de l'école française de musique avec Debussy. Humour et esprit de fête, liberté, engagement et créativité, pacifisme, laïcité, mondialisation sont les valeurs promues par cette génération emportée dans le sillage de la Revue Blanche. Cet ouvrage illustré et nourri de nombreuses citations décrypte l'histoire de cette avant-garde, nous familiarise avec ses membres, ses réseaux, ses utopies et ses réalisations. Il donne la mesure de l'étape majeure alors franchie par la société française vers le modèle culturel et politique qui est le sien aujourd'hui.

09/2007

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Histoire de la peinture

Traité de peinture

Christian Bonnefoi (1948-) est un artiste peintre et théoricien. Il a présenté de nombreuses expositions personnelles, depuis 1977, à Paris, Cologne, New-York, Berlin, Londres, Tokyo... Docteur en histoire de l'art (Sorbonne), il est également l'auteur de nombreux articles et écrits sur l'art qui jalonnent son parcours depuis plus d'une cinquantaine d'année. Figure marquante de la peinture contemporaine en France, l'oeuvre de Bonnefoi s'est élaborée patiemment dans une reprise de la question du tableau et du pictural dont il s'est efforcé de repenser à nouveau frais les fondements. Comme l'écrit le philosophe Michel Guérin dans la préface : "Plus que le motif, le moteur de l'écriture de Christian Bonnefoi, c'est la construction d'un concept du tableau, dont la fin n'est pas de se substituer finalement au tableau réel mais d'en partager l'incertaine condition" . Attentive aux opérations que la peinture et le tableau mettent en oeuvre, la pensée de Bonnefoi prend appui sur des auteurs de prédilection et forgent des concepts clés. Le lecteur du Traité de peinture trouvera ainsi convoqués Bergson, Freud, Proust, Benjamin, voisinant avec les Pères (Tertullien, Augustin) ou le théologien Albert le Grand, mais aussi Léonard, Michel-Ange, Mondrian, Picasso, Matisse, et pour les artistes plus contemporains, Jean-Pierre Pincemin, Philippe Rivemal, Saverio Lucariello et d'autres pour construire une série de notions, telles "l'Obscur" , "l'Inachevant" , "machines" , "dispositifs" , "épaisseur" , "mémoire involontaire" , etc. Le premier tome du "Traité de peinture" se compose de trois sections : la première regroupe des textes qui s'efforcent de poser à nouveau frais les conditions d'une pensée du tableau dans l'espace pictural contemporain. La seconde section propose une incursion dans ces problèmes esthétiques en prenant pour point d'attention la question de savoir : "comment faire une composition en forme de récit ? " . Enfin, la dernière section, intitulée explicitement "Exempla", regroupe des textes en grande partie consacrés à des artistes contemporains dans la proximité desquels l'oeuvre de Bonnefoi se construit. L'ouvrage, richement illustré, constitue une ressource précieuse dans le domaine de l'esthétique contemporaine.

04/2023

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Littérature française

Combien de royaumes nous ignorent. Éphémérides

Une herméneutique de Johnny Halliday ; Voltaire à propos d'une culbute ; L'Histoire de Gil Blas de Santillane de Le Sage ; Les souvenirs d'enfance et La Morale au cours élémentaire, de L. Lévesque et H. Leclercq, inspecteurs de l'enseignement primaire ; Les Souvenirs d'enfance et de jeunesse d'Ernest Renan ; L'Histoire de ma vie de Casanova, l'étoile liberté, et Dante "Au milieu du chemin de notre vie" ; Les coiffeurs et la prison ; Les envies de Guido Ceronetti ; La gymnastique artistique féminine, les Bacchanales et les Panathe ? ne ? es ; Pierre Girard dans la rue ; Castor et Pollux interchangeables ; Ge ? rard de Nerval et l'ignorance des lecteurs ; Les idées battues en brèche par les sentiments, les impressions, les souvenirs, les croyances ; L'écrivain et le psychokine ? siste ; Le temps de la lecture ; De l'influence des romans sur leurs lectrices, leurs lecteurs... et leurs auteurs ; Le rêve de Primo Levi ; Pourquoi écrivez-vous ? ; Mademoiselle Rachel et d'autres messagères du destin ; Du rat avec des herbes amères ; In memoriam Joseph Bialot ; La musique des aurores boréales ; L'art des Inuits au Muse ? e des beaux-arts de Montre ? al ; Autoportrait de l'auteur en lecteur ; Des pas sur des graviers... Thierry Laget nous propose de nouvelles éphémérides dont la variété des thèmes, l'élégance du style intéresseront aussi pour l'érudition de l'auteur nourrissant la justesse de son propos, la richesse de son art . Comme dans son premier volume paru en 2016, (Le ciel est un grand timide, Fario, collection Théodore Balmoral), Thierry Laget excelle à mesurer ce qui rapproche encore notre époque du passé, ce qui nous en éloigne, et propose ainsi une conception de la littérature inséparable du legs de nos lectures. Thierry Laget est né à Clermont-Ferrand en 1959. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres parmi lesquels le très remarqué Proust, prix Goncourt, Une émeute littéraire (Gallimard, 2019). Les éditions Fario ont publié en 2016, dans la collection Théodore Balmoral, un premier volume de ses éphémérides, Le ciel est un grand timide. Thierry Laget a choisi, annoté et préfacé les chroniques (1934-1954) de l'écrivain suisse Pierre Girard Les Sentiments du voyageur suivi d'Anges américains, paru dans la même collection.

04/2022

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Critique littéraire

Le dossier Kerguelen

Ct des grands navigateurs du XVIIIe sicle qui dcouvrirent les lieux enchanteurs de la Nouvelle-Cythre et moururent en hros comme Cook ou La Prouse, Kerguelen est un des oublis de l'aventure maritime franaise l'ge des Lumires. Parti pour dcouvrir enfin le Continent Austral, cet aristocrate breton n'entrevit que des brumes glaces et une terre inhospitalire qui porte aujourd'hui son nom, mais qui le mena du commandement de ses deux expditions en 1771-1772 et 1773-1774 au Conseil de Guerre qui le jugea Brest en 1775 : de la gloire la dchance, il n'y eut que l'espace de quelques mois. Dans Le Dossier Kerguelen, Loc du Rostu prsente et commente des documents indits ou peu connus. D'abord, la rarissime Relation que Kerguelen publia en 1782 de ses deux voyages ; ensuite, les pices du procs de Brest : les mmoires de Kerguelen et de ses adversaires. Sans vouloir porter un jugement sur un procs qui appartient aujourd'hui l'Histoire, mais qui trace de la marine d'Ancien Rgime dans ses aspects les plus vridiques, et parfois les plus crus, un portrait d'une singulire prcision, l'auteur a tent de ranimer le monde du voyage au long cours : univers d'enfermement et de haine, de complaisances et d'hrosme quotidien ; il y a l des intrigues qu'oserait peine imaginer un romancier et que restituent des textes de littrature brute. On a fait suivre l'ouvrage d'un glossaire maritime et d'un index. Il est illustr, et prcd d'une prface du capitaine de vaisseau Yves La Prairie.

01/1992

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Actualité et médias

Voyeur. Mémoires indiscrets du roi des paparazzi

Malgré une jeunesse pleine de match de rugby, quelques combats de boxe et un engagement impulsif dans les parachutistes de marine, Pascal Rostain a toutes ses dents et il s'en sert pour dévorer le monde. C'est un paparazzi professionnel. Le plus grand de sa génération. Et il n'a pas froid aux yeux. Kodak en bandoulière, ce baroudeur erre de Monte-Carlo à Saint-Barth, de Castel Gandolfo à l'Elysée, de sa Bretagne natale au Tchad ou aux différents "sommets" du G8 ou du G20, et il "sent" les scoops. Cow-boy, tête brûlée (avec sa petite morale immorale, tout de même), pirates de "people", il s'intéresse aussi bien au ventre arrondi de Charlotte Casiraghi qu'à la chute de Ndjamena, à Carla qu'à Valérie, à Prost qu'à Johnny. Membre éminent de la chevalerie des photos-reporter de Paris-Match, il assume tout : et d'abord, les reproches adressés à la profession qu'il exerce comme un sacerdoce. Dans ce livre, il raconte tout : les situations, les complicités avec ceux qui (ensuite) se plaindront, les tricheries, les attentes dans le froid ou le chaud. Cet homme aime voler des moments intimes. Il aime fabriquer des scandales. Chez lui, c'est une passion professionnelle et incontrôlée. De Mitterrand à Orson Welles, de Brando (Marlon) à Sarkozy, de Benoit XVI à Georges Bush (père et fils), il raconte sa vie. Et il écrit dans une langue joyeuse et iconoclaste. Au passage, il nous montre l'envers de la "grande presse".

01/2014

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Musique, danse

Je ne chanterai pas ce soir

ans doute, ce livre va-t-il surprendre. Peut-être même choquer. Parce que, moi qui ai toujours préservé jalousement ma vie, j'accepte d'y lever le voile sur les expériences qui l'ont enrichie, les doutes qui l'ont parasitée, les coups du sort qui l'ont marquée. Parce que j'y joue franc jeu, aussi bien en ce qui concerne ma jeunesse ballottée de petite fille née dans une famille du show-business, mes débuts dans la vie professionnelle, les grandes heures de la Star Acadeny que les bonheurs et revers cinglants résultant d'une certaine notoriété. Car à côté de mes surprenantes rencontres avec Alain Prost, Coluche, Johnny Hallyday, Phil Collins ou encore Joséphine du Grand Bleu, j'ai subi aussi des menaces de mort et des agressions physiques. Pour beaucoup Raphaëlle Ricci - " Raphie " - reste pourtant la méchante de l'émission à succès de TF1. Mais que savent-ils réellement de moi ? En vérité, rien. Si ces souvenirs vont surprendre, c'est aussi parce qu'ils osent briser un tabou : raconter ce qu'il en coûte humainement et psychologiquement d'être confronté dans sa vie conjugale à la manipulation et à la violence verbale. Cet ouvrage, je l'ai donc écrit en partie pour alerter sur un mal qui meurtrit de nombreuses vies mais aussi et surtout pour montrer que l'on peut s'en sortir. Son ambition est dès lors aussi légitime que simple : inciter les lecteurs à ne jamais se fier aux apparences. À vous de voir... "

10/2009

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Formule 1

La formule 1, ma famille 

Pendant quarante années, j'ai eu la chance de faire un métier exaltant qui m'a conduit sur tous les circuits, les rallyes, les épreuves d'endurance du monde entier. Tout au long de cette vie trépidante, dans les avions, sur les routes, sur les pistes des déserts, j'ai appris. J'ai toujours appris de ces sportifs fabuleux, de ces pilotes que j'ai vus en action, avec leur force et leurs faiblesses. J'ai vu tous les grands prix disputés par Alain Prost et Ayrton Senna entre 1980 et 1994, j'ai commenté tous les grands prix de Michael Schumacher entre 1991 et 2012, tous ceux de Mika Hakkinen, j'ai suivi et je suis encore aujourd'hui la carrière de Lewis Hamilton et de Max Verstappen, j'ai rencontré des personnages extraordinaires comme Jacky Ickx, " Pesca ", " Bebel ", Jean Alesi, Patrick Tambay, René Arnoux, Gilles Villeneuve, Nelson Piquet, Nico Rosberg, sans oublier mon vieil ami Jacques Laffite. Je n'ai pas vu courir Juan Manuel Fangio, mais je l'ai vu à Buenos Aires, j'ai vu courir Stirling Moss quand j'étais lycéen, j'ai rencontré plusieurs fois Enzo Ferrari. Et je n'ai pas la place de dresser ici la liste des grands ingénieurs qui m'ont disséqué les F1 les plus perfectionnées en me disant : " Voilà comment ça marche ". " Fais un métier que tu aimes, et tu n'auras pas à travailler un seul jour ". Il paraît que c'est Confucius qui a dit cela. Je ne me rappelle plus sur quelle Formule 1 il courait...

09/2022

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Critique littéraire

Europe N° 1082-1083-1084, juin-juillet-août 2019 : Jacques Rivière, Jean Prévost. 1919, le traité de Versailles

Si l'on se souvient aujourd'hui de Jacques Rivière (1886-1925), c'est surtout comme de l'architecte génial de la Nouvelle Revue française qui sut accueillir les voix les plus diverses, les plus contraires parfois, sans éclectisme mais en pleine conscience, attentif, dans leur diversité, à toutes les écritures qui apportaient quelque chose de nouveau et d'essentiel à l'exploration de l'âme et du monde. Mais le beau frère et ami d'Alain Fournier fut bien autre chose que cela. Un homme que l'épreuve décisive de la captivité durant la Première Guerre mondiale poussa à sonder les profondeurs de son être avec une lucidité sans concession, mais aussi à s'ouvrir sans préjugés aux autres. Jacques Rivière fut un écrivain délicat et un critique littéraire et musical subtil, à qui l'on doit des pages essentielles sur Claudel ou Gide, Debussy ou Moussorgski. Celui à qui Proust pouvait écrire en 1914 qu'il avait le sentiment, grâce à lui, d'avoir enfin trouvé un lecteur, et en qui Stravinsky voyait "le premier critique à avoir eu l'intuition" de sa musique mérite sans aucun doute d'être redécouvert aujourd'hui. "C'est après quarante ans que je donnerai ce que j'ai vraiment à donner", avait dit Jean Prévost (1901-1944) à André Chanson. Tombé les armes à la main, celui qui se faisait appeler le capitaine Goderville dans la Résistance laisse une oeuvre inachevée mais passionnante. Parcourant l'existence avec l'insouciance et l'appétit de vivre d'un cavalier de Stendhal (à qui il a consacré des études décisives), Prévost fut aussi un érudit et un analyste lucide de son temps. Pacifiste humaniste, européen, il s'attacha à porter sur la vie intellectuelle et politique un regard sans complaisance. Chez celui qui fut de 1927 à 1929 secrétaire de rédaction d'Europe, la réflexion épousait tout naturellement le "temps" de la revue, ce lieu singulier où se rencontrent l'actualité la plus immédiate et la pensée la plus désintéressée. Mais ses livres méritent, eux aussi, d'être redécouverts. Si le capitaine Goderville est tombé dans les combats du Vercors, pour défendre la liberté, Jean Prévost, lui, est toujours présent et plus actuel que jamais. Le dossier que nous lui consacrons aujourd'hui voudrait en témoigner.

06/2019

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Pédagogie

L'apprentissage de la lecture

La collection Les Repères pédagogiques est destinée aux enseignants, aux formateurs et aux parents d'élèves. L'apprentissage de la lecture est un ouvrage de référence pour comprendre les mécanismes en jeu quand l'élève apprend à (bien) lire. Il propose des thématiques générales, éclairées par des pistes de pratiques et des zooms sur des concepts-clés, ainsi que des focus sur des problématiques spécifiques. 34 experts pour traiter des grandes thématiques autour de la lecture. Des chapitres sur des thématiques générales : Comment l'enfant apprend à parler ? , Alain Bentolila ; Apprentissage du langage "oral élaboré" à l'école maternelle, Pierre Péroz ; Les fondements cognitifs de la lecture, Irène Altarelli, Grégoire Borst, Olivier Houdé ; Conscience phonémique et principe alphabétique, Alain Content ; La reconnaissance visuelle des mots, Séverin Casalis ; Pour un apprentissage explicite de l'identification des mots, Alain Bentolila ; Apprendre à lire : contrôle, automatismes et auto-apprentissage, Liliane Sprenger-Charolles, Johannes Ziegler ; La métacompréhension de la lecture, Joëlle Proust ; Vers un enseignement de la compréhension des textes, Maryse Bianco ; De la lecture-compréhension à l'écriture-rédaction. Et réciproquement, Michel Fayol ; Lire juste : identifier la fonction d'un texte et choisir une stratégie adaptée (sciences, histoire, mathématiques), Françoise Duquesne, Françoise Picot, Yves Quéré ; L'enseignement du vocabulaire, Bruno Germain ; Conscience syntaxique et apprentissage de la lecture, Alain Bentolila ; Apprentissage de l'orthographe et lecture : quels liens ? , Patrick Binisti ; La différenciation pédagogique, Viviane Bouysse ; L'évaluation, Eric Charbonnier, Magali Rosa ; Méthodes de lecture et supports de l'apprentissage, Bruno Germain, Magali Rosa ; Enseigner à des élèves dyslexiques : quel défi pour l'enseignant ? , Céline Pobel-Burtin, Sylviane Valdois, Rachel Zoubrinetzky ; Apprendre à lire en langue seconde, Martine Chomentowski ; La lecture citoyenne, Serge Boimare ; La lecture à l'heure du numérique, Jérôme Dinet, Anna Potocki, Jean-François Rouet ; Apports des technologies numériques dans l'aide à l'apprentissage de la lecture, Bruno de Cara, Karine Harrar Eskinazi. Des focus sur des problématiques spécifiques : De la diversité des béquilles pour apprendre à lire les langues, Claude Hagège ; Identification des mots : quelle progression adopter ? , Bruno Germain ; Ecriture tâtonnée, dictée à l'adulte et dictées muettes, Marie-Elisabeth Delpierre-Sahuc ; Illettrisme et décrochage scolaire, Alain Bentolila ; Les Ateliers de Compréhension de Texte, Hélène Tachons ; La peur du livre, Alain Bentolila ; Littérature et plaisirs, Christian Poslanieci ; Pour un juste équilibre entre la main et la machine, Alain Bentolila.

09/2019

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Critique littéraire

Europe N° 1080, avril 2019 : Jean Starobinski, Jean-Pierre Richard

Médecin psychiatre, musicien, homme de vaste culture et d'érudition impeccable, Jean Slarobinski est, dans son indéniable singularité, une des figures majeures de la critique de notre temps. Une extrême rigueur et une extrême liberté caractérisent à la fois ce contemporain capital. Clarté et profondeur vont l'amble chez lui et le signalent, en notre XXIe siècle, comme un homme des Lumières. Qu'il analyse les oeuvres de Rousseau ou de Diderot, la peinture de Tiepolo ou la musique de Mozart, les écrits de Montaigne ou de Benjamin Constant, mais tout aussi bien ceux de Jaccottet, de Bonnefoy ou de Celan, il privilégie une lecture qui, selon ses propres termes, "s'efforce simplement de déceler ladre ou le désordre interne des textes qu'elle interroge, les symboles et les idées selon lesquels la pensée de l'écrivain s'organise". Tout en s'imposant à lui-même, et en attendant du lecteur d'avoir "la mémoire des contextes". Il faut le suivre dans ses analyses subtiles, ses aperçus ingénieux, ses approches parfois paradoxales. Se laisser gagner par cette ampleur, par cette hauteur de vue qui le caractérisent. Accepter d'être surpris et charmé par cette oeuvre dont son ami Yves Bonnefoy avait jadis trouvé le mot juste pour la définir : l'allégresse. Dès 1954, avec la publication de son premier livre, Littérature et sensation, Jean-Pierre Richard imposait une approche tout à fait nouvelle et originale dans le champ de la trinque littéraire. L'ouvrage fit d'emblée salué par Roland Barthes, qui voyait en lui "un livre heureux, c'est-à-dire brillant, juste, chaleureux et utile". Rehaussée par l'éclat d'un style d'une parfaite élégance, la critique se fait rapport sensible et sensuel à la littérature, aux textes, aux mots. Jean-Pierre Richard porte sur les ouvrages qu'il étudie un regard plein d'une empathie qui n'entrave jamais l'analyse, mais au contraire la suscite et la nourrit. Le critique se fait promeneur, herboriste ou explorateur. Il parcourt les oeuvres de Chateaubriand ou de Stendhal, de Mallarmé ou de Jacques Dupin, de Proust ou de Pierre Michon, de Reverdy ou de Pascal Quignard, tous sens aux aguets, attentif aux couleurs, aux odeurs, aux sonorités, à tout ce qui constitue leur atmosphère propre, traquant jusque dans le moindre détail ce qui les rend uniques et par conséquent précieuses.

04/2019

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Théâtre - Pièces

Fracasse

Il n'y a qu'au théâtre qu'on pleure sans raison autre que celle de pleurer au théâtre, et "mieux" même que "dans la réalité" . Les pleurs de l'actrice sont, disons-le pour aller vite, les pleurs d'un spectre en elle (en nous), et non ceux d'une femme qui en imiterait une autre. J'ai laissé le plaisir, et l'effort, chaque fois récompensé par de nouvelles surprises, de seulement lire et relire Le Capitaine Fracasse pour un texte, plus aventureux, plus solitaire, plus acide aussi sans doute, d'écrire moi-même en ses trames et ses marges ! ... Et j'ai voulu, infidèle, que le spectre qui lentement se profilait dans l'encre et la brume, et qui, visible enfin, se présentait presque tout entier cousu, comme au théâtre, d'étranges dialogues, gardât mémoire, et célébrât, comme par une manière de politesse, quelque chose de ce qu'il devait à ce qui donc l'avait permis : quelque chose, précisément, de l'histoire du théâtre, d'une certaine histoire du théâtre. Celle, par leur art, qu'ont "écrite sur le sable" , comme disait le metteur en scène Antoine Vitez, les plus grands acteurs français depuis le XVIIe siècle. Et c'est ainsi que la troupe de comédiens du roman a tourné, ici, à l'Association de spectres... J'ai voulu aussi - surtout - qu'on entendît, avec la fiction - sous elle, derrière elle, et peut-être en elle - quelque chose qu'on pourrait dire une philosophie du théâtre. Qui n'est, je le crains, que la mienne, et bien loin, sans doute, d'être aujourd'hui majoritaire... Pire : deux fois infidèle, j'ai écrit en me laissant séduire, dès qu'elles se mettaient à chanter à mes oreilles, c'est-à-dire souvent, par d'aussi brèves qu'irrésistibles réminiscences d'autres chefs-d'oeuvre : depuis les fictions de Shakespeare l'incontournable - qui m'a ici tenu la main pour deux scènes au moins - à celles d'Hélène Cixous - que je lis et relis depuis si longtemps déjà -, en passant par, que sais-je, les textes de Racine, Artaud, Montaigne, Baudelaire, Claudel, Proust, Aragon, Verlaine, Rimbaud ou Borges... De tous ces textes, les traces, certes, ne sont plus ici, elles aussi, que spectrales, et presque toujours maquillées ou gauchies, mais un lecteur ludique, amoureux - et obstiné - parviendrait sans doute, à de certaines lumières, à en faire chatoyer les formes et les reflets... D. M.

10/2022

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Littérature française

Lieux

Ce [... ] livre est parti d'une idée assez monstrueuse, mais, je pense, assez exaltante. J'ai choisi, à Paris, douze lieux, des rues, des places, des carrefours, liés à des souvenirs, à des événements ou à des moments importants de mon existence. Chaque mois, je décris deux de ces lieux ; une première fois, sur place (dans un café ou dans la rue même) je décris "ce que je vois" de la manière la plus neutre possible, j'énumère les magasins, quelques détails d'architecture, quelques micro-événements (une voiture de pompiers qui passe, une dame qui attache son chien avant d'entrer dans une charcuterie, un déménagement, des affiches, des gens, etc.) ; une deuxième fois, n'importe où (chez moi, au café, au bureau) je décris le lieu de mémoire, j'évoque les souvenirs qui lui sont liés, les gens que j'y ai connus, etc. Chaque texte [... ] est, une fois terminé, enfermé dans une enveloppe que je cachette à la cire. Au bout d'un an, j'aurai décrit chacun de mes lieux deux fois, une fois sur le mode du souvenir, une fois sur place en description réelle. Je recommence ainsi pendant douze ans [... ]. J'ai commencé en janvier 1969 ; j'aurai fini en décembre 1980 ! j'ouvrirai alors les 288 enveloppes cachetées [... ]. Je n'ai pas une idée très claire du résultat final, mais je pense qu'on y verra tout à la fois le vieillissement des lieux, le vieillissement de mon écriture, le vieillissement de mes souvenirs : le temps retrouvé se confond avec le temps perdu ; le temps s'accroche à ce projet, en constitue la structure et la contrainte ; le livre n'est plus restitution d'un temps passé, mais mesure du temps qui s'écoule ; le temps de l'écriture, qui était jusqu'à présent un temps pour rien, un temps mort, que l'on feignait d'ignorer ou que l'on ne restituait qu'arbitrairement (L'Emploi du temps), qui restait toujours à côté du livre (même chez Proust), deviendra ici l'axe essentiel. Je n'ai pas encore de titre pour ce projet ; ce pourrait être Loci Soli (ou Soli Loci) ou, plus simplement, Lieux. Georges Perec Extrait de "Lettre à Maurice Nadeau" du 7 juillet 1969, dans Je suis né, Seuil, "La Librairie du XXe siècle" , 1990.

04/2022

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Vie chrétienne

Portraits et entrevues

S. DE BEAUVOIR - G. BLOND - L. BLUM - L. -F. CELINE - W. CHURCHILL - C. DE GAULLE - F. DOSTOÏEVSKI - ELISABETH II - H. FORD - P. GAXOTTE - A. GIDE - HAÏLE SELASSIE - E. HERRIOT - A. HITLER - V. HUGO - J. JAURES - MAO TSE TOUNG - A. MALRAUX - G. MANDEL - F. MAURIAC - C. MAURRAS - P. MENDES FRANCE - Y. MONTAND - NAPOLEON - G. A. NASSER - LE PERE NOËL - GERARD PHILIPE - PIE XII - M. ROBESPIERRE - J. ROCKEFELLER - J. ROMAINS - F. D. ROOSEVELT - F. SAGAN -SAINT LOUIS - J. -P. SARTRE - J. STALINE - A. DE TOCQUEVILLE - J. ZAY... Ce recueil original illustre le talent de satiriste qui avait fait le succès de PAC. Du politicard français au mafieux américain, on y trouve une série de portraits et d'entretiens qui rappellent que, bien avant la naissance du groupe Jalons, Cousteau avait impitoyablement pastiché la presse institutionnelle. Les lecteurs de Paris-Soir s'étaient gondolés en découvrant les parodies de Paris-Sucre. D'autres avaient ri jaune. Soixante-dix ans après restent les archétypes, éternels, et la technique, intacte. Et cette conviction que, au-delà des considérations conjoncturelles sur la Seconde Guerre mondiale, le frère du célèbre Commandant au bonnet rouge reste décidément hors du coup parce qu'il maniait l'humour noir, l'ironie et le second degré avec un naturel qui, de nos jours, n'est plus admis et encore moins compris. On n'ose imaginer les ravages qu'il ferait, s'ébrouant dans le champ de l'antiracisme institutionnel, des délires intersectionnés, des têtes à claques médiatiques et des putes à clic d'Internet. Sur la forme, le style est ferme, clair, fluide, sans fioriture ni effort apparent. L'écrivain parie encore sur l'intelligence du lecteur. Sur le fond, c'est pire. Qui ouvrira un livre de Pierre-Antoine Cousteau y trouvera un fatras de choses parfaitement désuètes comme la rectitude, le courage, le refus du relativisme, la fidélité à la parole donnée, le sens de l'honneur. Il n'y a plus de place pour un homme comme cela dans notre monde. Pierre-Alexandre Bouclay AUTEUR Frère du commandant Jacques-Yves Cousteau, Pierre-Antoine Cousteau (1906-1958) est un journaliste et écrivain dont Jean Galtier-Boissière dit qu'il fut le plus brillant de sa génération. Via Romana a publié en 2013 son Proust digest, préfacé par Lucien Rebatet, ainsi que Hugothérapie en 2015, Intra muros en 2017, et sa biographie Pierre-Antoine, l'Autre Cousteau par son fils Jean-Pierre Cousteau en 2016.

02/2022

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Sports

Dans la roue de Lewis Hamilton

Véritable phénomène des pistes depuis son plus jeune âge, à vingt-deux ans, Lewis Hamilton a disputé sa première saison au volant d'une F1 au sein de l'écurie McLaren. Premier pilote noir à s'asseoir dans un baquet, à l'égal du golfeur Tiger Woods Lewis Hamilton a été " préparé " à réussir dans cette voie. S'il a échoué de peu au sacre mondial, le jeune Anglais aura au moins marqué les esprits par son talent (indéniable) et sa personnalité (attachante). Coéquipier du double champion du monde en titre, l'Espagnol Fernando Alonso, leur capacité à l'un comme à l'autre de pouvoir briguer le titre suprême va faire naître une tension et une rivalité au sein de l'écurie qui n'est pas sans rappeler celle qui existât entre Prost et Senna à l'époque où ces deux derniers roulaient pour la même écurie : McLaren-Honda. C'est parce qu'il a vécu l'éclosion de ce champion depuis ses premières courses de karting et qu'il est l'un des plus grands spécialistes de formule 1 en France, que Lionel Froissart nous raconte cette première saison d'Hamilton en F1 en le suivant " presque " pas à pas, dans " sa roue ". Les premiers écueils, les premiers coups de gueule, les premiers succès, les premiers gros contrats, les moments de doute, tout est ici raconté et pesé. Voilà qui n'est pas un livre de plus sur Hamilton, mais simplement le livre qu'il fallait écrire cette année, la première d'Hamilton parmi l'élite, celle d'ores et déjà d'un " débutant génial ".

02/2008

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Régionalisme

Industries en héritage. Auvergne-Rhone-Alpes

Encore en activité, en attente d'une réaffectation ou déjà reconvertis, les sites emblématiques de la région Auvergne-Rhône-Alpes présentés dans cet ouvrage racontent la richesse et la diversité de l'histoire industrielle locale. Datant du XVIIIe siècle aux années 1990, ils sont autant d'invitations à traverser le temps et d'héritages pour les générations futures, à préserver ou à faire vivre sous d'autres formes. Les visages de ce patrimoine sont d'abord multiples par les activités qu'ils ont autrefois incarnées (mines, passementerie, soierie, décolletage, armurerie, tannerie, énergie...). Ils permettent ensuite d'apprécier au fil des siècles la continuité ou la réversibilité de certaines industries régionales, comme la cartoucherie de Bourg-lés-Valence, le puits Couriot, la fonderie de Vénissieux, Renault-Truck, les Soieries Bonnet, les usines et cités Michelin... et ce malgré les mutations économiques et technologiques, indiquant ainsi des formes de résilience territoriale. Cet héritage matériel, qui possède ses propres qualités graphiques, soulignées par la photographie, peut aussi servir de point d'appui aux architectes ou paysagistes contemporains (Michel Corajoud, Patrick Bouchain, Reichen et Robert, Philippe Prost...) lorsqu'ils sont invités à réinventer ces lieux, à faire dialoguer les images du passé et la projection symbolique d'un avenir. Si certaines traces laissées par les activités passées sont vouées à l'effacement, les dispositifs de protection au titre des Monuments historiques et les démarches de reconversion leur donnent une autre vie. Retracer la généalogie de ces lieux permet donc de dresser une histoire, toujours en mouvement, de l'industrialisation régionale, entre disparition, permanence et renaissance. Cette histoire, ferment d'une identité et d'une mémoire collectives, invite à une réflexion sur le devenir de ces espaces et sur la relation que nous entretenons avec cet héritage pluriel.

09/2019

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BD jeunesse

Michel Vaillant : Nouvelle Saison Tome 6 : Rébellion

Tombé dans le coma à la suite d'un accident, Jean-Pierre, le frère de Michel et mythique "Pilote sans visage", a perdu son combat contre la mort. Trois générations de Vaillant sont sous le choc, brisées après le désastre qui a frappé l'écurie. Henri, le père, ne trouvera de repos qu'en obtenant justice, dût-il régler lui-même ses comptes avec celui qu'il considère désormais comme un assassin : Ethan Dasz, responsable du démantèlement de Vaillante et coupable aux yeux du patriarche d'avoir poussé son fils à un acte désespéré. C'est pourtant aux plus sombres heures que l'espoir renaît : grâce au génie de Patrick, le fils de Michel, les innovations high-tech de Now Future permettent à une Vaillante révolutionnaire de s'engager aux 24 Heures du Mans ! Après dix ans d'absence, Michel retourne sur le circuit de la Sarthe, en compagnie de Nicolas Prost et d'un troisième équipier : la Québecoise Elsa Tainmont, pilote exubérante à la conduite intuitive. Ce sera l'unique chance pour la marque comme pour le clan de se relever. Mais la team peut-elle se fier à Elsa, électron libre au comportement imprévisible ? Michel Vaillant aura-t-il la force d'affronter les soupçons que la justice suisse fait naître au sein de sa propre famille ? Car à Genève, les autorités ont ouvert une enquête : c'est suspecté d'homicide que Michel prend le départ des 24 Heures du Mans... Avec des scènes de course qui rappellent pourquoi Michel Vaillant est la plus grande BD de sport automobile, une parfaite maîtrise de la tension et des tonalités plus sombres, ce nouvel opus nous plonge dans la tourmente aux côtés de son protagoniste. Un vent de rébellion souffle sur le clan Vaillant !

01/2021