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Lucie Guchet

Extraits

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Construction européenne

Les défis de l'Europe. Les racines d'une civilisation et les limites d'une bureaucratie

Envahie, divisée et culpabilisée, l'Europe semble se résigner à s'effacer discrètement et à sortir de l'histoire. Aux yeux de nombreux Européens, leur continent, mutilé et défiguré par les technocrates de Bruxelles, n'apparaît plus que comme une entité géographique sans frontières ni souveraineté, sorte de prélude à la construction d'un grand espace cosmopolite. Une civilisation aussi ancienne que la nôtre ne peut pourtant pas être réduite à quelques dizaines d'années de piètre gouvernance bureaucratique. L'Europe est avant tout une unité ethnique, anthropologique, culturelle, spirituelle et politique, une unité qui peut devenir un centre dans les eaux agitées et tumultueuses de l'actuel désordre mondial. Et si c'était justement dans une prise de conscience de leurs racines et des défis auxquels leur civilisation est confrontée au XXIe siècle que les Européens pouvaient retrouver le chemin d'une existence propre et originale ? C'est à une juste estimation de ces défis qu'est consacré l'essai de Pietro Ciapponi. Cet essai, écrit en Italie, nous offre une vision lucide des enjeux et des épreuves militaires, écologiques, technologiques et démographiques qui attendent nos peuples et dévoile l'immense potentiel qui sommeille encore en eux. De ce fait, il mérite une large diffusion à l'échelle européenne. Il est temps de reprendre conscience de nos origines et de tracer notre route vers des destinées plus glorieuses. Pietro Ciapponi, né en 1996, a grandi à Sondrio, en Lombardie. Nourrissant depuis toujours un vif intérêt pour la politique, l'histoire et la philosophie, il s'inscrit à l'université de Milan et obtient un diplôme en sciences politiques en 2021. La même année, il publie son premier essai, Les défis de l'Europe, aux éditions Passaggio al Bosco.

01/2023

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Spécialités médicales

Les États modifiés de conscience

On regroupe sous l'étiquette " états modifiés de conscience " un certain nombre " d'états seconds " au cours desquels le sujet vit une modification plus ou moins profonde de son état ordinaire de conscience, de sa perception de l'espace, du temps et de sa propre identité. Ces états peuvent se produire naturellement et nous pouvons en faire l'expérience, parfois, au moment de nous endormir. Un autre exemple est le rêve lucide où le rêveur sait qu'il rêve. La modification de l'état de conscience ordinaire se produit également dans l'expérience dite de " hors corps " - quand le sujet a l'impression de " quitter son corps " - dans la transe sexuelle de l'orgasme et celle du seuil de la mort. La modification de l'état ordinaire de conscience peut se produire encore par l'effet d'une induction hypnotique, par la consommation des drogues et par la pratique du yoga ou de la méditation zen. Elle peut surgir dans une foule, une émeute, une révolution ou être provoquée par un culte de possession comme le vaudou, un concert de rock, une séance de psychanalyse ou de bio-énergie. De nombreuses sociétés cultivent ces états qu'elles produisent par des ethnométhodes pour marquer certaines circonstances importantes de la vie quotidienne. Les Grecs et les Romains faisaient de même. Par contre, la civilisation occidentale a tendance à les ignorer, à les classer parmi les états anormaux ou paranormaux alors qu'ils sont en général normaux. Toutefois, depuis la " révolution psychédélique " des années 60, une nouvelle génération de psychologues et d'anthropologues commence à les étudier systématiquement soit en laboratoire, soit sur le terrain. Le présent ouvrage fait le point de ces recherches au carrefour de la psychologie et de l'ethnologie.

10/1987

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Littérature française

Je m'appelais Marie

« — Vous connaissez bien le proverbe : "Quand on tend une main aux Arabes, ils te coupent les deux mains !" Jamais ils n'accepteront. Pour eux, c'est tout ou rien ! Ca ne marchera pas, nous dit Antoine. — Qui sait ? répond Lucien d'un air pensif... Moi je crois qu'il ne faut pas généraliser et nous avons tous des connaissances, des amis musulmans qui souhaitent, et vous le savez bien, nous garder en Algérie. Je crois que c'est plutôt l'OAS qui ne voudra pas de ce marché, de ce partage... — Oui, mais comment il se ferait, ce partage ? ajoute Joseph... Qu'est ce qu'ils nous laisseraient ? Un département ? Une ville pour un million de pieds-noirs ? Oran ? Alger ? Constantine ? Le Sahara ? Et avec la nouvelle richesse du pétrole, ça m'étonnerait que les Arabes acceptent ! — Et si ça se faisait, on aurait des frontières ? Tu vois un peu d'ici la chose ! renchérit Jean Claude... Nous, les femmes, nous laissons parler les hommes. Nous en avons déjà discuté entre nous, et nous sommes persuadées que la France est en train de nous abandonner et que, tôt ou tard, il va bien nous falloir partir ! Partir ! Ce mot fait mal. » Avec en toile de fond la Seconde Guerre mondiale, et plus tard la guerre d'Algérie suivie d'un douloureux exode en 1962, une femme s'efforce de construire sa vie. Elle connaîtra des instants de bonheur, mais aussi de tragiques périodes de douleur, marquées par une terrible malédiction qui la poursuivra d'Oran à Nîmes, jusqu'à sa mort. Dans ce roman inspiré de faits réels, l'auteur donne la parole à la tante de son épouse, Marie Rodriguez (1924-2002), nous confiant son destin dramatique au travers d'une saga familiale authentique et déchirante.

08/2015

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Histoire des idées politiques

L'anarchisme et notre époque. Suivi du Manifeste de l'armée insurrectionnelle d'Ukraine et autres textes... ainsi que de "Makhno est mort !"

"L'anarchisme, ce n'est pas seulement une doctrine qui traite de la vie sociale de l'homme, comprise dans le sens étroit que lui prêtent les dictionnaires politiques et, parfois, lors de meetings, nos orateurs propagandistes. C'est aussi un enseignement qui embrasse la vie de l'homme dans son intégralité." Ainsi commence cette nouvelle édition de ces textes, trop souvent négligés par les penseurs d'aujourd'hui, signés du plus célèbre anarchiste ukrainien de la Révolution russe et de la terrible guerre civile qui ensanglanta la future URSS dans les années vingt. Des textes fondateurs de la pensée politique de celui qui réussit à tenir tête à Lénine, Trotsky comme à l'armée des contre-révolutionnaires sous les ordres du général Dénikine. Ce recueil est précédé de la vibrante nécrologie que Lucile Pelletier, célèbre militante anarchiste française, écrivit en 1934 dans la revue libertaire, La Révolution prolétarienne, en hommage à Nestor Makhno. Paysan, ouvrier, anarchiste, ennemi des bolcheviks comme des Russes blancs, chef de guerre, théoricien, révolutionnaire, accusé d'antisémitisme, leader des paysans ukrainiens, homme d'action, prisonnier politique, "terroriste", mais aussi organisateur de talent, Nestor Makhno est un personnage fascinant que les textes que nous publions ont peine à cerner. Réfugié à Paris en 1925 — après avoir vécu d'incroyables aventures dans une Europe centrale en ébullition depuis son départ d'Ukraine en 1921 — malade, épuisé, Nestor Makhno, tout d'abord ouvrier fondeur puis tourneur chez Renault, bénéficie dans les derniers jours de sa vie de la solidarité des anarchistes français. C'est Hélène Châtelain qui définit le mieux Makhno : "La légende construite parla propagande soviétique en fait un anarchiste-bandit-antisémite contre-révolutionnaire ; pour ceux de Gouliaïpolié, il défend au contraire la liberté et les pauvres, et les journaux makhnovistes montrent qu'il a aussi défendu les Juifs".

08/2021

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Policiers

Absences

Amanda O’Toole, soixante-quinze ans, a été retrouvée morte à son domicile, amputée des quatre doigts de la main droite. La police soupçonne la voisine et amie d’Amanda, le docteur Jennifer White – chirurgien orthopédiste à la retraite – d’être l’auteur de ce meurtre. Mais Jennifer est atteinte de la maladie d’Alzheimer et ne sait pas elle-même si elle est coupable. Elle partageait une relation extrêmement intime avec Amanda, même si ces deux femmes énergiques et orgueilleuses avaient été aussi par moments des adversaires redoutables. Amanda entendait parfois régir la vie de son amie et, sous prétexte d’honnêteté, dévoiler certains secrets qui auraient dû rester enfouis, relatifs notamment au mari de Jennifer, James, avocat retors, décédé depuis peu. Sans enfant et marraine de Fiona, la fille de Jennifer, Amanda instaurait une rivalité et un rapport de forces constant avec son amie, plus brillante, plus gâtée qu’elle par la vie. C’est la voix de Jennifer qui raconte cette amitié complexe et sa vie passée, de façon fragmentée, par des bribes, des souvenirs, des conversations, ou encore par le biais d’un journal qu’elle tient pour tenter de combattre la détérioration de son esprit et où ses enfants et amis sont amenés à témoigner de temps à autre. Ils émergent également de ce brouillard de la conscience, tour à tour confuse et lucide, de Jennifer : Amanda, bien sûr, Fiona, mais aussi Mark, le fils de Jennifer, ambigu comme son père, ou encore Magdalena, la garde-malade dévouée mais qui a des secrets, elle aussi. Jennifer White finira-t-elle par retrouver dans sa mémoire malade des révélations sur le meurtre d’Amanda ? Est-ce elle qui l’a tuée et lui a ainsi mutilé la main ? Pour quelle raison ? Face à une personnalité aussi imprévisible et tourmentée, la vérité ne peut être simple.

03/2013

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Histoire du droit

L'iniquité

L'affaire Dreyfus est une affaire d'Etat devenue par la suite un conflit social et politique majeur de la Troisième République, survenu en France à la fin du XIXe siècle autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus, juif d'origine alsacienne, qui est finalement innocenté... Blackboulé aux élections générales de 1893, Clemenceau n'est plus rien. Ne jouissant d'aucune fortune personnelle, n'étant pas disposé à exercer son métier de médecin, le chef radical se consacre entièrement au journalisme. Son quotidien, La Justice, faisant faillite, il devient rédacteur à L'Aurore en 1897 où, à partir de novembre, il commence d'écrire sur l'Affaire. D'abord persuadé, comme Jaurès et tant d'autres, de la culpabilité de Dreyfus, regrettant même presque son abolitionnisme dans un article de 1895 qu'il aura l'honnêteté intellectuelle de placer au début du premier volume, Clemenceau est convaincu par Lucien Herr de l'irrégularité du procès de 1894. Dès lors, chaque jour, sa plume va grincer, écorcher, trancher dans le vif et sans répit. On se souvient que c'est lui qui trouve le titre de l'article de Zola, "J'accuse" , paru le 13 janvier 1898 ; on se souvient aussi qu'il participe à la défense de l'écrivain dans le procès que lui intente l'état-major, procès au terme duquel le jury, sourd à l'avertissement de Clemenceau ("Nous comparaissons devant vous. Vous comparaissez devant l'Histoire"), condamne Zola qui choisit l'exil. Henry s'est suicidé, Picquart est en prison et les dreyfusards ont enfin obtenu qu'on révise le procès de 1894. Ses articles, Clemenceau les a rassemblés tels qu'écrits dans l'urgence, dans la fièvre d'une affaire complexe aux multiples rebondissements...

07/2022

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Ouvrages généraux

Histoires de l’Europe. Œuvres choisies

Pour qui s'intéresse à l'histoire intellectuelle du premier XX ? siècle, Henri Pirenne (1862-1935), père de l'école historique gantoise, incarne une figure majeure. Formé à l'historiographie allemande - qui considère les facteurs collectifs et inconscients plutôt que les faits politiques et le rôle des individus -, auteur d'une Histoire de la Belgique à succès, symbole de la résistance à l'occupation allemande pendant la Première Guerre mondiale, l'historien belge a développé au cours des années 1920 une nouvelle vision de l'histoire de l'Europe en ouvrant deux immenses chantiers dont les chercheurs, aujourd'hui encore, n'ont pas fini de débattre : l'histoire urbaine et l'origine des villes ainsi que les conséquences pour l'Europe de la progression de l'islam au VII ? siècle. En résultèrent deux grands livres parus après sa mort : Histoire de l'Europe (1936) et Mahomet et Charlemagne (1937), dont les lignes principales avaient été tracées depuis 1922. Les travaux de Pirenne sur l'histoire du Moyen Age publiés dès la fin du XIX ? siècle l'avaient déjà gratifié d'une forte notoriété, impressionnant par son souci d'incorporer la démographie historique et la recherche statistique en histoire économique et sociale. Précurseur et pionnier, il fut l'un des premiers à se pencher sur les apports d'une histoire comparative, développant des méthodes originales et novatrices, ainsi qu'un véritable art de la synthèse. Composée d'ouvrages fondamentaux, devenus des références historiographiques, et d'un vaste choix d'articles, discours, essais et journaux qui donnent à voir l'ampleur des thèmes abordés par Pirenne, cette édition "Quarto" propose au lecteur de retracer le cheminement d'un intellectuel dont l'influence marquera la création de la revue des Annales par Marc Bloch et Lucien Febvre.

09/2023

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Littérature chinoise

Rouges étaient les flots

Ce récit autobiographique raconte La Révolution culturelle vue par un enfant, devenu jeune homme, de 1966 à 1977, au sein de sa famille dans la grande ville de Harbin au nord-est de la Chine. L'auteur mêle la petite et la grande histoire, qu'il a appris progressivement à déchiffrer, au cours des événements, et bien des années après, où les instants isolés révèlent soudain leur sens grâce à ses souvenirs et, sans doute aussi, à son imaginaire. C'est aussi l'occasion de découvrir une famille sur trois générations, et la mémoire d'un passé plus lointain, emporté par les flots d'une histoire démesurée, celle des rêves et des expériences de Mao, mais aussi des espoirs et des désenchantements de tout un peuple, entrainé dans une épopée tantôt tragique, tantôt tragi-comique. Une galerie de personnages : une grand-mère bouddhiste, un bibliothécaire taciturne, des gamins du voisinage, un vieux photographe exproprié, amoureux de Tchaïkovski, un jeune conteur de Victor Hugo devenu peintre, un couple d'artistes au destin brisé, un soldat désemparé après sa démobilisation, un baryton qui a raté son suicide, une belle danseuse foudroyée par la maladie, une jeune colporteuse de rumeurs qui diffuse le faux testament du Premier Ministre Zhou Enlai... autant de figures qui viennent entrelacer leurs drames à ceux du père de l'auteur, chef d'entreprise broyé par la tourmente politique, et de sa mère, courageuse mais inquiète du destin de ses enfants piégés dans le chaos et la violence. Un témoignage poignant, écrit avec pudeur et retenue, dans un style maîtrisé et lucide, sur la Chine d'une époque particulière, qui croule sous le poids de son Histoire, où ville et campagne se découvrent, où destruction et création s'entrecroisent et donnent à voir un pays où les destins individuels se jouent sur fond d'hystérie collective.

05/2023

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Littérature française

Cacophonie

Sur les rives du continent clair-obscur, dans une ville ocre aux matins bleus, une grande maison jaune. Le ressac de la mer, les rumeurs de la rue adjacente et les chants d'oiseaux pourraient en faire un paradis. C'est d'ailleurs ainsi que la voyait Sali, veuve de l'ancien propriétaire, qui vit là depuis sept ans, lorsque ses multiples fugues hors du continent ne la font pas dériver ailleurs. Amère désillusion cependant : alors qu'elle imaginait y trouver un enracinement possible, un lieu, enfin, d'appartenance, la femme vieillissante est progressivement rejetée par sa belle-famille. Dans cette maison où elle pensait se reconstruire, son être entier commence à s'émietter. Prisonnière d'un espace immense, d'une rue qui semble l'observer, d'un flot d'images télévisées et de pensées qui l'assaillent, Sali suffoque et ne sait plus que faire. Partir ? Mourir ? Se résigner ? Non, il ne faudrait jamais se résigner dans un monde où, malgré le règne des apparences, la folie du sang et la médiocrité si bien partagée, des hommes et des femmes tentent, à leur manière, de survivre. Récit aux allures de monologue intérieur, Cacophonie plonge le lecteur au coeur de la détresse et des pensées d'une femme en butte à la solitude mais aussi aux prisons qu'elle se construit. Y reviennent, lancinantes, la douleur de l'abandon maternel et la difficulté de la quête de soi. Un texte âpre mais lucide et nécessaire sur le monde contemporain, l'Afrique et la construction de soi. Un texte dont les pages vibrent de la violence du cri longtemps contenu mais qui, cependant, n'abandonne pas l'espoir qu'a chacun de trouver, un jour, sa place dans le monde, le "canari où se reposer"

07/2014

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Littérature française

On l'appelait Maïco. Marie-Claude Vaillant-Couturier, la révoltée

Marie-Claude Vaillant-Couturier, dite Maïco, est la fille gâtée de Lucien Vogel, éditeur d'avant-garde, et d'Yvonne de Brunhoff, soeur du créateur de Babar. Adolescente à l'aube des années 30, Maïco danse aux bals russes, pose pour Vogue, croise Aragon, Picasso, Gide, Malraux, bien d'autres... Apprentie peintre à Berlin en pleine montée du nazisme, elle en revient métamorphosée et se tourne vers la photo. Elle fréquente alors les jeunes Capa, Cartier-Bresson, Gerda Taro, qui, comme elle, voient en l'URSS le seul rempart contre le nazisme. En 1933, son reportage clandestin au camp de Dachau est un scoop mondial. Elle rencontre alors Paul-Vaillant Couturier, rédacteur en chef de L'Humanité, leader communiste et prophète vénéré des " lendemains qui chantent " . Coup de foudre absolu. L'amour et la politique ne feront désormais qu'un. A la mort de Paul, en 1937, la jeune veuve de 25 ans incarne les espoirs du héros du Front Populaire. Résistante de la première heure, déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück, son courage est inébranlable. Libérée par l'Armée Rouge, elle choisit de rester auprès des mourants et afin que " le monde sache l'horreur concentrationnaire " . Seule femme à témoigner au procès de Nuremberg, Maïco avance sans faillir vers Göring et les accusés nazis, devant une assistance saisie par un " effroi sacré " , selon Joseph Kessel. Les images de sa déposition implacable font le tour du monde. " Regardez-moi, car à travers mes yeux, ce sont des centaines de milliers de morts qui vous regardent, par ma voix ce sont des centaines de milliers de voix qui vous accusent " . Devenue député, elle fera voter à l'Assemblée Nationale l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité, sans jamais renier son dévouement à l'URSS et sa foi en l'idéologie stalinienne.

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Notions

Vouloir la vérité. Philosopher dans la nuit

"Ce livre voudrait offrir un itinéraire en philosophie, a priori éloigné de l'actualité donc ; mais il part malgré tout de nos inquiétudes d'aujourd'hui. Alors que la violence semble s'imposer de nouveau, dans les confrontations géopolitiques, mais aussi dans notre société et même dans les mots de la vie publique, faut-il nous y résigner ? Est-ce se bercer d'illusion que de croire qu'un bien peut advenir ? La politique et la vie éthique peuvent-ils se fixer pour cap une vie meilleure, une vie heureuse ? " François-Xavier Bellamy, longtemps professeur de philosophie, poursuit dans l'action politique une réflexion amorcée dans les livres. En parallèle de son engagement, il n'a jamais interrompu l'aventure qui dure depuis dix ans d'un cours de philosophie en public : deux fois par mois, au théâtre Hébertot à Paris et à travers toute la France, il écrit et anime des conférences sur des questions toujours nouvelles, qui réunissent chaque année des milliers de spectateurs. Ce projet devient pour la première fois l'objet d'un livre. François-Xavier Bellamy nous confie aujourd'hui trois grandes méditations : sur un monde sans violence, sur la possibilité du progrès, et sur la quête du bonheur. Avec pour fil rouge la perspective de renouer avec l'espoir, qui semble avoir fui nos conversations comme notre débat public... Ces étapes permettent de retrouver, avec les auteurs qui ont fait l'histoire de la pensée, le chemin d'une réflexion plus lucide sur les défis qui nous attendent. Mêlant lectures, choses vues, éléments d'histoires, évocations, citant Platon, Racine ou Alain, François-Xavier Bellamy nous offre une occasion de repenser la quête de nos vies et notre place dans l'histoire, avec la liberté philosophique et le ton pédagogique qui sont la marque de ces rencontres.

10/2023

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Nietzsche

Les foudres de Nietzsche et l'aveuglement des disciples

Etant donnée l'hostilité ouverte, constante, déterminée, et même violente que Nietzsche a manifestée contre la démocratie, le socialisme, le progrès social, l'égalité - y compris, soit dit en passant, l'égalité entre les hommes et les femmes -, il n'aurait jamais dû, semble-t-il, y avoir un Nietzsche de gauche. Et pourtant il y en a bel et bien eu un, et c'est même celui-là qui a occupé dans la période récente le devant de la scène et est devenu plus ou moins le Nietzsche officiel. Il n'en demeure pas moins qu'entre ceux qui ont cherché à faire de lui un penseur nazi et ceux qui ont considéré comme allant au contraire à peu près de soi qu'il était un penseur de gauche, on se demande réellement à qui il faut décerner la palme dans l'art de ne pas lire un auteur. Depuis des décennies, Nietzsche est en France l'objet d'une double méprise : l'invention absurde mais tenace d'un Nietzsche de gauche (Deleuze) et son enrôlement dans une vaste entreprise de reformatage du concept de vérité (Foucault) que toute sa philosophie contredit. Lecteur assidu, resté longtemps discret, Jacques Bouveresse n'a jamais cru à ces fables. Poursuivant la réflexion engagée dans Nietzsche contre Foucault (Agone, 2016), et au terme d'une longue plongée dans les Fragments posthumes, dont il a tiré un trésor de citations, retraduites puis agencées avec soin, il offre ici un double portrait du philosophe : Nietzsche en chercheur de vérité, moraliste ironiste, lucide et passionné ; Nietzsche en penseur politique, défenseur d'un radicalisme aristocratique selon lequel la masse du peuple doit obéir, travailler et être asservie pour que l'élite puisse être libre, commander et créer.

10/2021

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Notions

Contre la détestation de l'Homme par l'Homme. Plaidoyer pour la personne humaine

Quelle drôle d'époque qui désespère d'elle-même et des hommes, alors même qu'elle est censée célébrer la jouissance immanente et perpétuelle ! L'homo festivus a la gueule de bois... Les raisons en sont en effet multiples : la préservation de la planète, la volonté de ne pas dévaloriser la femme, la difficulté d'octroyer du temps et de l'argent pour élever des enfants, etc. obligent l'homme moderne à se déconstruire et à se réinventer. L'heure n'est plus à l'insouciance. Ces bonnes intentions ne font cependant pas son bonheur, bien au contraire, nous expose Véronique Bourgninaud : elles engendrent un antihumanisme fondamental et implacable, nourri désormais du transhumanisme, des études de genre et de l'antispécisme en particulier. Avec conviction, l'auteur démontre ainsi que ces nouvelles prétentions à l'amélioration physique et "morale" du genre humain sont des impasses intellectuelles et éthiques. Plus grave, elles ne font qu'accentuer le désespoir des hommes et la détestation de l'homme par lui-même. Comment l'homme contemporain peut-il se libérer de cet enfermement intellectuel et moral qui conduit à la négation de lui-même ? A quelle condition retrouvera-t-il la dignité et le sens du bien, du beau et du juste qu'il n'aurait jamais dû perdre ? Avec intuition et justesse, l'auteur nous livre des clés pour surmonter le vertige du vide qui nous guette et retrouver le sens de la transcendance si intimement liée à l'homme. Un essai lucide et plein d'espérance pour une époque qui meurt de ne plus en avoir. Véronique Bourgninaud est diplômée de l'Ecole supérieure de commerce de Paris et docteur en histoire moderne. Elle a enseigné la bioéthique pendant quatre ans à l'institut de formation Capsud Méditerranée à Toulon. Elle habite désormais Paris où elle travaille dans une fondation médicale et scientifique.

10/2023

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Epistémologie

Jacques Rancière, aux bords de l'histoire. Recherche sur les noms de l'histoire

"Poétique du savoir : étude de l'ensemble des procédures littéraires par lesquelles un discours se soustrait à la littérature, se donne un statut de science et le signifie" . C'est de cette façon, en apparence modeste, que Jacques Rancière débute Les noms de l'histoire (1992). Mais comment comprendre cette affirmation a priori paradoxale selon laquelle une telle poétique utiliserait des "procédures littéraires" pour mieux se soustraire à la littérature ? Que penser, en outre, de cette idée selon laquelle l'historiographie telle qu'elle s'est pratiquée jusqu'ici aurait systématiquement occulté les conditions même de toute historicité ? L'essai s'avère rapidement être une critique lucide et radicale des fondements mêmes du savoir historique, prenant appui sur certaines hypothèses majeures que le philosophe n'aura de cesse de développer durant tout son parcours : le nouage entre politique et esthétique, l'alliance entre littérature et démocratie caractérisée par un désordre salutaire de la parole. Pourtant, malgré le caractère familier de ces termes pour le lecteur de Jacques Rancière, l'essai conserve toute sa densité, et même une certaine part d'équivocité : c'est parfois entre les lignes qu'il convient de traquer la position de l'auteur, et surtout de cerner les contours de cette "histoire hérétique" vers laquelle il nous entraîne et qui conserve toute son actualité. Fruit d'un travail collectif consacré à cet essai, le présent ouvrage a pour ambition de rassembler des contributions dissensuelles : à l'image de la philosophie qui les inspire, celles-ci, en confrontant Rancière à ceux avec qui il entre en dialogue (Michelet, Benjamin, Althusser, Thompson et d'autres), visent à leur tour à éclairer la force, et parfois les zones d'ombre, de la poétique de cette pensée qui se veut elle-même "hérétique" .

10/2021

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Critique littéraire

Kazuo Ishiguro : Poétique de la mémoire et de l’oubli

L'étude s'oriente essentiellement vers l'identification, la typologie et le décryptage des silences, amnésies narratives et mensonges romanesques qui caractérisent les récits de Kazuo Ishiguro. Ces multiples "trous" narratifs dessinent un discours en lambeaux que le lecteur/narrataire devra élucider et "recoudre", au besoin. Dans l'évocation de son expérience onirique et nostalgique, le narrateur se plaît à jouer à cache-cache avec le lecteur/narrataire, créant ainsi une nette dissonance entre attentes légitimes du narrataire et promesses implicites du protagoniste. Cette technique d'obscurcissement de la trame des romans et nouvelles étudiés s'illustre par la dissimulation des noeuds de l'intrigue qu'aggrave l'occultation de la réalité spatio-temporelle des récits. Si le présent est perçu comme le temps où le personnage romanesque, en proie à la désillusion et au doute, procède à une lucide réévaluation du combat de sa vie, le passé se décline comme un long parcours souvent jalonné d'erreurs et de faux calculs. Au soir de sa vie, le narrateur intradiégétique livre un discours parsemé de non-dits, de quiproquos, de simulacres et de leurres narratifs. L'engagement littéraire d'Ishiguro s'appuie donc sur des choix narratifs qui bannissent la verbosité et la solennité souvent associées au discours occidental. Aussi, l'emphase narrative classique laisse-t-elle souvent la place au silence des mots. Par le truchement de l'oubli narratif qui cherche à abroger le temps et l'espace, la quête herméneutique se mue en une randonnée au fond de soi-même, même si le "moi" reste prisonnier de sa tendance à agir dans l'ombre afin de mieux s'illuminer à travers "l'autre". Enfin, l'exploitation très poussée des potentialités du souvenir et de la mémoire, à laquelle s'ajoute le dédoublement du protagoniste, aboutit, chez Ishiguro, à une véritable technique de la "désinformation" romanesque.

01/2021

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Littérature française

Aux Jardins des Acacias. Suivi d'un entretien avec René Ceccatty

Petites Cendres, travesti qui se produit tous les soirs au cabaret La Porte du Baiser, court le long de l'Océan Atlantique. Elle fait du jogging et pense de façon obsessionnelle aux Jardins des Acacias, un refuge médicalisé pour les malades du sida. Cela se passe dans un décor de rêve, sur une île tropicale et c'est le crépuscule, le soleil sombre. C'est le crépuscule de sa vie, car elle-même, Petites-Cendres, est contaminée. C'est aussi le crépuscule pour le vieil Adrien, poète de 90 ans, qui regarde la mer et pense à son poème "Rendre compte". Et pourtant, aux Jardins des Acacias, le Docteur Dieudonné et son assistante Lorraine veulent redonner vie à tous les malades. Notamment à Angel, un enfant accidentellement contaminé, que les lycées américains ont rejeté. Autour de la joggeuse, bien des ombres circulent. Celle de Daniel, le romancier qui écrit peut-être son dernier roman "Les étranges années" et pense à sa fille Mai, jeune étudiante qui découvre la violence de la vie. Celle de Fleur, le compositeur de génie, qui vient de rencontrer un personnage sulfureux, le prêtre pédophile Wrath, ancien médecin, porteur d'une sorte de mal métaphysique. Celle de Charles, grand écrivain disparu. Celle de Christophe, le serial killer devenu, sous une autre identité, comédien. Celle de Bryan, le sympathique taxi-vélo qui recueille Lucia, vieille femme sénile qui a fui l'asile de vieillards où elle était maltraitée. Pendant les quelques heures où Petites Cendres court, elle reprend des forces et peut-être qu'aux Jardins des Acacias, ce n'est pas la tragédie qui attend tous ces personnages, mais une merveilleuse rédemption, dans une croisière en mer que tous projettent pour reprendre espoir.

08/2014

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Littérature française

Le Voyage du Condottière. Vers Venise, Fiorenza, Sienne la bien-aimée

Parmi les grands voyageurs de la littérature, André Suarès occupe une place originale. Ce n'est pas pour se distraire qu'il parcourt l'Italie, de Florence à Venise et à Sienne en passant par Milan, Gênes et nombre de petites villes : il s'y engage avec toute son âme. Le Condottiere, c'est lui, un "homme pour qui la plus haute puissance n'a jamais été que la possession et l'exercice du plus bel amour" . "On ne voyage, dit-il encore, que pour faire une conquête ou pour être conquis (...) Le Condottiere rêve d'être conquis en conquérant". Maître d'une haute culture, contemplant les oeuvres de Fra Angelico, Léonard de Vinci, Botticelli, Michel-Ange, Giotto, Dante, Piero della Francesca, Véronèse, Monteverdi ou Titien, il ne s'arrête jamais à l'objet pur et simple ou au pittoresque : de tout il essaie de tirer une leçon spirituelle, il cherche l'homme lui-même. Il prend parti, et souvent avec injustice. Mais ses nombreux parti pris n'empêchent pas sa passion d'être lucide. Naturellement, son Italie de prédilection n'est pas celle de l'Antiquité, mais la terre fiévreuse et colorée du Moyen Age, l'Italie des mystiques, des princes sanglants et des politiques perfides, qui sont à leur manière ses "professeurs d'énergie" . Les lignes qu'il consacre à Botticelli disent peut-être la plus pure leçon de son voyage : "Délice d'une telle réserve, d'une ardeur si continue ! Ici la passion murmure : Eloigne-toi au rêve qu'elle appelle ; ici, les personnes humaines peuvent s'avancer dans la vie : elles sont enveloppées de leur propre mystère, comme les dieux, et voilées comme eux, de leur perfection, quand ils voyagent sur la terre. ". .

11/2023

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Réussite personnelle

Enfin 40 ans ! Les super pouvoirs de la femme quadra

Armelle Vautrot a vécu, avec son entrée dans la quarantaine, des bouleversements considérables qui lui ont fait comprendre à quel point ce cap était aussi l'entrée dans une nouvelle vie. Elle a repris des études, changé de région, de métier, de philosophie de vie. Elle a acquis de l'empowerment et a été en mesure de le partager avec d'autres femmes. Elle s'est demandé alors quels " super pouvoirs " apportait la quarantaine et en a conclu que cette dizaine était celle de la transition, des injonctions à la libération. Elle a analysé cela à travers des études, des statistiques, des ouvrages de neurosciences, de psychologie, de philosophie puisque sa formation est pluridisciplinaire et lui offre toutes ces ressources. Elle a voulu être factuelle pour ne pas réduire son ouvrage à son expérience personnelle, encore moins à son ressenti. Mais c'est une évidence : la quarantaine au féminin a bien des particularités et elle a tenté de les démontrer. Pour cela, elle a structuré l'ouvrage en 5 parties pour commencer par ce qui construit la femme avant cette dizaine (la famille, les besoins des autres, la réussite scolaire, les attentes de la société) puis elle a voulu montrer comment s'en émanciper, par le corps et par l'esprit, pour construire cette nouvelle moitié de vie, avec les autres, mais pas au service des autres. Elle a été lucide sur les souffrances, elle n'a pas cherché à faire un ouvrage " bisounours ", mais elle a souhaité vraiment donner de l'élan aux femmes en milieu de vie, comme elle le fait avec ses patientes, ou avec ses proches, de manière rationnelle et factuelle, avec psychologie, mais aussi avec optimisme et humour

11/2021

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Littérature Allemande

L'affaire Maurizius

Leonard Maurizius, dont la femme a été retrouvée assassinée, est arrêté, jugé et condamné à perpétuité. Dix-huit ans plus tard, l'innocence de Maurizius éclate... Jakob Wassermann, auteur allemand le plus traduit au monde dans l'entre-deux-guerres, livre le récit d'une célèbre erreur judiciaire aux allures de tragédie grecque. " Un chef-d'oeuvre à la fois lucide et furieusement romantique " Le Monde Berlin, 1923. Otto Leonard Maurizius, homme de lettres élégant et frivole, a été condamné à la détention à vie pour meurtre et croupit depuis dix-huit ans dans une prison de Berlin. Le jugement a été prononcé sur réquisitoire du procureur Andergast, au terme d'un procès tumultueux. Or, pour Etzel Andergast, seize ans, fils de ce dernier, la culpabilité de Maurizius est loin d'être établie et reposait sur un faux témoignage. Tournant le dos à sa famille et à ses valeurs traditionalistes, Etzel, féru de justice et d'absolu, traque le parjure - un militant nationaliste - qui se cache sous une fausse identité et qu'il lui faudra convaincre de revenir sur son serment pour rejuger cette affaire classée et étouffée. L'Affaire Maurizius (1928) témoigne des questions qui hantent l'oeuvre de Wassermann : la quête de justice et l'affirmation d'une double identité presque toujours suspecte. " Ce roman est fondé sur une célèbre erreur judiciaire qui, comme notre affaire Sacco et Vanzetti, a eu des répercussions dans le monde entier. Avec la pénétration ample et profonde qui le caractérise, Wassermann élève ce thème à un niveau qui lui donne la grandeur d'une tragédie grecque... J'ai réfléchi sur L'Affaire Maurizius plus, je crois, que sur aucun autre livre que j'ai lu... Il me hante comme le Sphinx hantait les hommes d'autrefois. " (Henry Miller, extrait de la postface)

04/2023

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Littérature coréenne

Si j'avais ton visage

Kyuri, une femme d'une éblouissante beauté, occupe enfin l'emploi de ses rêves dans un bar à hôtesses de Séoul, un établissement haut de gamme où elle pousse les hommes à consommer de l'alcool. Bien qu'elle se targue d'une approche froide et lucide de l'existence, elle risque son gagne-pain sur un coup de tête. Miho, sa colocataire, une talentueuse artiste élevée à l'orphelinat, a décroché une bourse pour étudier à New York. Rentrée en Corée, elle est prise dans une relation fragile avec l'héritier de l'une des plus grandes entreprises du pays. Au même étage de leur immeuble vit Ara, une coiffeuse qui ne pense qu'à deux choses : l'un des membres d'un groupe star de K-Pop auquel elle voue un culte obsessionnel, et sa meilleure amie qui économise pour s'offrir des opérations de chirurgie plastique et ainsi accéder à une vie meilleure. A l'étage au-dessous, Wonna, une jeune mariée, essaie de concevoir un enfant qu'elle et son mari n'ont pas les moyens d'entretenir tant le climat économique de la Corée est brutal. Entremêlées, leurs histoires forment un conte à la fois étrange et universel, dans lequel l'amitié offre un dernier refuge. "Une évocation puissante et intrigante de la société sud-coréenne, qui semblerait accablante sans ses héroïnes, surprenantes de compassion et de bravoure. Au fond, Si seulement j'étais toi parle des femmes, de leur pouvoir, leur esprit et leur résilience - et du réconfort de l'amitié. " The Washington Post "Magnifique... Avec un regard implacable, Frances Cha s'attaque aux conséquences les plus sombres des inégalités de genre d'aujourd'hui. " Booklist "Un conte captivant sur le poids des traumatismes enfouis, les inégalités économiques et le pouvoir guérisseur de l'amitié... Un premier roman puissant. " People

01/2023

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Littérature française

Aux sources du fleuve d'argent

Dans la Province du Paraguay, au début du XVIIe siècle, Lucas a grandi auprès d'un père vaniteux et lâche, auquel tout l'oppose. Devenu adulte, il voudrait concilier le double héritage que son père, espagnol de Séville, et sa mère, servante indienne, lui ont laissé. Mais révolté par la cupidité et la violence des uns, la cruauté atavique des autres, il part à la recherche d'une vie meilleure qu'il ne voit possible que dans les régions les plus désertiques de l'Amérique Méridionale. Baptisé "Lucas Santiago" et vénéré comme un nouveau messie par les Indiens de la réduction d'Altos, sa quête le conduit d'abord sur le Rio Parana en compagnie du Comte de Najera, conquistador visionnaire dont le projet politique rejoint en fait celui de Lucas. Par un détour qui n'est qu'apparent, sa recherche obstinée d'un monde plus juste et surtout plus vrai se poursuit à travers l'océan jusqu'à Séville. Il y rencontre la jeune Lucia di Venezia dont l'amour bouleversera sa vie. D'autant plus violemment que pour Lucas, l'amour véritable se situe hors du temps : il est à la fois momentané et éternel. La mission qu'il s'est fixée l'obligeant à regagner l'Amérique, il retourne dans la Province, tient sa promesse, entraîne avec lui les plus humbles et remonte le cours du Rio Parana jusqu'au lieu inconnu de sa source, où il fonde la communauté de Bello Monte. Roman des grands espaces, Aux Sources du Fleuve d'Argent est aussi celui d'une vie intérieure, hors du temps. Dans ses précédents ouvrages, Jacques Bressler s'attache à des personnages ou à des événements que la grande Histoire néglige parfois. Aux Sources du Fleuve d'Argent est son premier roman.

03/2014

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Philosophie

Réflexions sur l'autorité et sa crise

Publiées en 1921, les Réflexions sont nées de l'exigence de comprendre d'un point de vue philosophique et politique la crise profonde qui secoue la société européenne après la Première Guerre mondiale. A la lumière de l'enseignement de Vico, l'autorité est pour Capograssi le moment où le monde humain prend naissance, le principe qui donne consistance à l'action de l'individu et légitimité à l'Etat. L'autorité n'agit dans la société comme ferment d'unification que dans la mesure où elle est le résultat de l'activité libre et spontanée des individus et des forces sociales : elle se distingue du système de contraintes qui aboutit au pouvoir de l'Etat. Sa tâche essentielle est de rendre chacun égal à lui même : elle consiste donc à mettre chacun dans les conditions d'être pleinement homme. En ce sens, l'autorité a pour devoir de faire justice, en rendant à chacun le sien. Disparaît ainsi l'alternative traditionnelle entre autorité et égalité, ainsi qu'entre autorité et liberté. En 1921, Capograssi annonce que le "mal obscur" de la société contemporaine est la "nouvelle tyrannie", l'Etat comme fait, l'Etat comme force, l'Etat autoritaire, qui est en réalité la négation de l'autorité. L'analyse de la genèse et de l'essence du totalitarisme, celle des situations humaines, économiques et sociales et des positions éthiques concourant à donner à la crise une solution totalitaire qui s'emparera tragiquement de l'Europe, font des Réflexions un livre étonnamment lucide et prophétique. Ses avancées demeurent décisives pour comprendre sans la dénaturer l'articulation de l'autorité et de la liberté, de l'autorité et de l'égalité, et pour envisager avec rigueur le concept de "crise".

11/2013

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Littérature étrangère

Les aventures d'Elizabeth à Rügen

L'île de Rügen, en mer Baltique, au large de la Poméranie : falaises de craie, forêts de hêtres et de pins, étangs et lacs, stations balnéaires sans prétention. C'est là qu'Elizabeth quittant mari et enfants, a décidé de passer quelques jours en compagnie de sa fidèle femme chambre, Gertrud, avec sa victoria, son cocher, ses peignoirs et son carton à chapeaux. Mais sa solitude est bien troublée par la rencontre est bien vite troublée par la rencontre de l'insupportable épouse d'un évêque anglais - toutefois accompagnée de son fils "charmant de sa personne" - mais aussi d'une cousine depuis longtemps perdue de vue, dont la vie conjugale est fort troublée. Décidément les îles ne sont pas toujours des havres de calme propices à la solitude. Ainsi ce livre qui avait pour ambition d'être un petit guide de voyage, devient vite un récit plein de rebondissements qui témoignent du sens de l'ironie ainsi que de l'humour tendre et lucide qui sont la marque d'Elizabeth von Arnim. Cousine de la romancière Katherine Mansfield, Elizabeth von Arnim (1866-1941), est née Mary "May" Annette Beauchamp en Australie. Elle reçoit une éducation européenne avant d'entamer un grand tour à travers l'Europe, au cours duquel elle rencontre le comte Henning August von Arnim-Schlagenthin, un aristocrate prussien, cousin du poète romantique Achim von Arnim. Après quelques années passées à Berlin, elle découvre le domaine familial de Nassenheide et décide de s'y installer. En 1898, elle publie anonymement son premier ouvrage, Elizabeth et son jardin allemand, véritable événement littéraire de la fin du siècle. À la mort de son époux, elle s'installe en Suisse et entretient pendant un temps une liaison tapageuse avec l'écrivain H. G. Wells avant un remariage malheureux avec Lord John Russel.

04/2014

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Beaux arts

Architectures modernes. L'émergence d'un patrimoine

Comment assigner une valeur à l'architecture du XXe siècle ? Comment identifier et estimer la potée culturelle des édifices du mouvement moderne ? Comment lutter contre la perte inexorable des témoignages architecturaux des mouvements modernes ? Comment le temps et la mémoire agissent-il sur les processus de patrimonialisation ? L'architecture d'après-guerre est-elle trop récente pour être reconnue comme patrimoine ? Quels critères définir pour sélectionner, classer, organiser, lier et inventorier les édifices, sites, ensembles urbains, villes et paysages fruits d'un siècle durant lequel la modernisation des approches sociales, esthétiques et techniques a transformé la vie quotidienne ? Comment atteindre une vision commune et un ensemble de savoir-faire et les bonnes pratiques adaptés à la conservation des oeuvres du XXe siècle ? Et enfin, quels sont les leviers efficaces pour sensibiliser le public à la sauvegarde du patrimoine moderne ? Les auteurs de cet ouvrage se sont attachés à répondre à ces questions à travers un large spectre d'analyses approfondies sur le contexte d'émergence local et international du patrimoine architectural du XXe siècle. Les dix-huit essais qui le composent dressent un état des lieux précis des actions, programmes de recherche et d'enseignement mis en place depuis la fin des années 1980 par des institutions privées, publiques et universitaires à travers le monde autour de la question du patrimoine moderne. Dévoilant les avancées successives qui ont permis d'intégrer de nouveaux discours et dialectiques bouleversant profondément la vision canonique du patrimoine moderne, ils révèlent aussi, par ricochet, combien les enseignements nés de ses déplacements tectoniques et de l'ouverture à de nouveaux territoires patrimoniaux permettent aujourd'hui de mener une réflexion lucide et sélective sur la mise en place de processus de patrimonialisation adaptés à l'héritage du siècle passé.

06/2012

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Histoire internationale

Carnet de bord d'un enseignant... libre. Le vécu d'un demi-siècle par-delà le Pacte Scolaire et le Concile Vatican II

Au terme de sa vie professionnelle, tout entière passée au service de l'enseignement (belge francophone), l'auteur tente de proposer à la fois, se référant à ce qu'il a vu et vécu, un bilan introspectif et un regard prospectif : il a consacré un bon demi-siècle à l'école et il a fréquenté les trois réseaux belges d'enseignement (la communale, le collège catholique et l'université d'Etat). La guerre scolaire suivie du pacte scolaire de 1958-1959, le concile Vatican II, mai 1968, la prolongation de la scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans, l'abaissement de la majorité légale à 18 ans, l'apparition de la pilule, de la légalisation de l'I.V.G., tels sont quelques-uns des jalons, déconcertants parfois, qui ont été plantés sur sa route et qui ont suscité en lui, à chaque étape de sa vie, des réactions en sens divers. Lorsqu'il était au collège, il dénonçait déjà, sans être entendu, les dérives qu'avait illustrées Henry de Montherlant dans La Ville dont le prince est un enfant. Et il n'a pas été étonné du tsunami qu'ont déclenché les révélations de la commission chargée d'enquêter sur la pédophilie (2010). Il a pu constater aussi jusqu'à quel point la notion de "spécificité idéologique" s'est étiolée au cours des ans. Et il n'a pu que se réjouir de la décléricalisation libératrice du réseau dans lequel il a fait sa carrière. Pas de règlement de compte toutefois. Plutôt un essai d'analyse lucide et critique de ce que l'auteur a vécu de l'intérieur, en essayant de faire la part de la grandeur et de la servitude du métier d'enseignant... libre. Ce « récit de vie » se veut témoignage. Puisse-t-il aider ceux qui cherchent à faire évoluer la cause de l'éducation des jeunes...

01/2012

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Actualité et médias

Rompre. Le cri des "indignés"

Pour s'engager dans l'action, il faut d'abord prendre conscience. Le fonctionnement du monde se nourrit de notre consentement. Tout comme nous nous habituons insensiblement à l'inacceptable…Jusqu'à l'irruption soudaine des formes diverses de l'indignation. Ne serait-il pas temps de retirer notre consentement et d'agir dès maintenant pour construire cet "autre monde possible" ? Voilà ce à quoi tente de répondre Dominique Boisvert dans ce livre. Comment en vient-on à prendre conscience que la rupture devient plus que nécessaire avec l'état du monde dans lequel nous vivons ? Quelles sont les causes de notre soumission et de notre consentement ? Quelles sont les sources du pouvoir et comment s'articule notre adhésion (in)volontaire au discours dominant ? Prendre conscience, puis décider de rompre. Voilà l'amorce. A partir de là, comment opérer concrètement cette rupture ? Pour nous aider à y voir plus clair, Dominique Boisvert passe en revue une série de thèmes et d'institutions à travers lesquels il est possible d'appréhender de nouveaux rapports au monde : argent, vitesse, propriété, guerre, individualisme, compétition, (sur)consommation, travail, technologie…Ne craignant pas d'en appeler à l'utopie, l'auteur n'en demeure pas moins lucide en relevant les écueils qui ne manqueront pas de se présenter. Mais espérant par-dessus tout, il montre que plusieurs expériences d'hier et d'aujourd'hui permettent de dessiner les contours de la voie à suivre et constituent les fondations sur lesquelles bâtir. Que faire pour ne pas désespérer ? A cette question existentielle, Dominique Boisvert insuffle une bonne dose d'optimisme et de détermination. Il donne ainsi corps au cri que tentent de faire entendre les "indignés". Parce que la rupture est aussi le premier pas nécessaire vers une ouverture.

03/2013

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Critique littéraire

Edmond Vermeil, le germaniste (1878-1964). Du Languedocien à l'Européen

Destin singulier que celui d'Edmond Vermeil. Petit écolier, dans les années 1880, d'un village languedocien, il va devenir l'un des pères fondateurs de la germanistique française. Des maîtres disponibles et bienveillants s'employèrent à combler les lacunes d'un système scolaire déficient et à rendre possible l'accès à un cursus universitaire. Agrégé, c'est la chaire des Etudes germaniques que Vermeil reçoit, d'abord à Strasbourg, puis, dès 1933, à la Sorbonne. Sur les pas de son maître Charles Andler, il pratique sa discipline comme une "science de l'Allemagne" incluant, au-delà du cadre étroit de la philologie, une analyse politique lucide et critique. Dominant parfaitement la culture allemande, il agit, dans les années suivant la guerre de 14-18, pour un rapprochement franco-allemand. Mais il perçoit et dénonce très tôt la perversion de l'idéologie nazie et sa menace sur la paix en Europe. Entré en Résistance, il est privé de sa chaire. A Londres, il va jouer un rôle de conseiller auprès des Alliés pour un programme d'éradication du nazisme. A la Libération, il récupère sa chaire à la Sorbonne où il aura pour élèves Alfred Grosser, Robert Minder, Joseph Rovan. Auteur de nombreux ouvrages, Edmond Vermeil a communiqué sa vision de l'Allemagne à plusieurs générations de Français de l'entre-deux-guerres. A la lumière du texte inédit de ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse, sont analysées les influences et les circonstances qui marquèrent de leur empreinte un parcours exemplaire dans un contexte historique particulièrement sombre et douloureux. Les auteurs des deux pays, revisitant ses écrits, apportent leurs réflexions sur les deux peuples, français et allemand, leurs relations, leur rapprochement et l'avenir que l'on peut en attendre.

05/2012

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Philosophie

La doctrine des moeurs

Piraterie éditoriale ou métamorphose d'un trésor iconographique, voici qu'en 1646 paraît chez le libraire et graveur Pierre Daret une Doctrine des moeurs tirée de la philosophie des Stoïques représentée en cent tableaux et expliquée en cent discours qui vient de loin : des Flandres, exactement. Car les " cent tableaux " annoncés par son titre se contentent de reproduire à l'identique les planches d'un des livres illustrés les plus célèbres du XVIle siècle flamand : les Quinti Horatii Flacci emblemata (1607) du peintre anversois Otto Van Veen. Flairant un beau coup éditorial, Daret les a fait compléter par des images nouvelles dues à Eustache Le Sueur et Charles Errard, en chargeant un romancier à succès, Marin de Gomberville, d'expliquer le tout " en cent discours ". L'astucieux commentateur a réorganisé l'ouvrage emblématique en un " livre-galerie " dans l'esprit de l'ancien Philostrate, destiné au jeune Louis XIV métamorphosé en destinataire privilégié de cette école des images d'esprit stoïcien. Ouvrage de luxe, volume d'apparat déguisé en promenade de méditation morale, ce défilé d'images, de citations et de commentaires chargés d'édifier l'âme et de la guider aux carrefours de sa destinée humaine ajoute sa pierre à la muraille que la France de la raison lucide et de la monarchie solaire dresse contre les ténèbres de la mélancolie enveloppant l'Europe baroque de son manteau ombreux. Entre les lumineux Principes de la philosophie de Descartes (1644-1647) et le sombre Paradis perdu de Milton (1667), La Doctrine des moeurs (1646) illustre de ses images pondérées, ordonnées et architecturées la réaction française à l'angoisse d'un monde qui va sortir pantelant de la guerre de Trente ans en 1648.

06/2010

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BD tout public

Mon oeil !

Louise, jeune trentenaire, découvre un "manuel d'éducation domestique à l'usage des jeunes filles", datant de 1960, qui lui fait dresser les cheveux sur la tête. Perplexe et révoltée, elle décide de partir en quête d'informations sur les femmes qui ont marqué l'Histoire. Elle s'adresse à une sorte d'oracle moderne qui distribue des tickets de projection ayant le pouvoir de faire revenir des personnages du passé pour les interroger. A travers le témoignage de femmes engagées dans une lutte difficile pour obtenir les mêmes droits que les hommes, mais aussi à travers des points de vue masculins plutôt machistes, Louise constate que les choses n'ont pas beaucoup évolué dans une société où la consommation est élevée au rang de religion. Louise décide alors qu'il est grand temps que les femmes changent leur image. Entraînant avec elle un groupe d'amis sensibles à sa cause, devenue commune, Louise passe à l'action. Le groupe fera alors l'expérience d'une gestion nouvelle du quotidien, génératrice d'un comportement non plus centré sur la consommation et l'achat de biens matériels mais sur la création de liens à travers une liberté reconquise. Drôle et incisif. Critique de la société de consommation et de la condition féminine. Avec un dessin dans la mouvance du dessin de presse, l'auteure présente à ses amis, les personnages féminins et masculins qui ont fait l'Histoire et en profite pour épingler quelques personnalités médiatiques actuelles telles qu'Eric Zemmour. Lucide, pertinent, dynamique, Mon oeil arrive juste pour le centenaire de la journée du 8 mars. Florentine Rey a 34 ans. "Mon oeil" est son troisième ouvrage. Ses deux premiers romans ont été publiés aux Editions Michalon, en 2006 et 2007.

03/2010

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Littérature française

Les Soleils des indépendances ; Monnè, outrages et défis ; En attendant le vote des bêtes sauvages ; Allah n'est pas obligé ; Quand on refuse on dit non ; Le Diseur de vérité

Par sa manière iconoclaste d'interroger la condition nouvelle de l'homme africain au lendemain de la décolonisation, l'oeuvre atypique d'Ahmadou Kourouma peut se lire comme une vaste et patiente entreprise de démystification. Elle se déploie sur plusieurs décennies, et se décline en une variété de thèmes dont cet opus offre une belle vision d'ensemble. Les Soleils des indépendances (1970) décrivent les profonds bouleversements que subit la République de la côte des ébènes depuis son accession à l'indépendance; On y suit le destin de Fama, prince déchu qui respecte malgré tout la tradition des anciens. Dans Monnè, outrages et défis (1990), c'est le roi Djigui Keita qui devient malgré lui le complice des envahisseurs et conduit son peuple à la monnè (outrage en malinké) de la colonisation. En attendant le vote des bêtes sauvages (1998) nous livre le portrait ubuesque d'un dictateur, tandis que, dans Allah n'est pas obligé (2000), Birahima, un enfant-soldat du Libéria, raconte comment il est obligé de tuer pour survivre, avant de réapparaître dans Quand on refuse on dit non (2004). Figure ici également l'unique et sulfureuse pièce de théâtre de l'écrivain, Le Diseur de vérité (1998). Qu'il s'agisse de l'échec des élites politiques, de la question de l'identité d'un continent tiraillé entre tradition et modernité, de la place de la femme dans des sociétés en mutation ou encore de la cruauté de régimes prêts à enrôler leurs propres enfants dans de sanglantes guerres fratricides, toutes ces oeuvres témoignent du génie lucide d'un auteur dont l'imaginaire puissant n'a cessé d'explorer et d'interroger les méandres de l'histoire tout en dénonçant les travers, les mensonges et les faux-semblants.

10/2010