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Alice Millot

Extraits

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Littérature étrangère

Troubadours galégo-portugais. Une anthologie

De la fin du IXe siècle à celle du XIVe , à travers toute l'Europe, plus de dix générations de poètes, musiciens, chanteurs, hommes et femmes des cours ou pauvres jongleurs, vont écrire l'histoire des troubadours et fonder la poésie moderne. Avec, dans chaque contrée, des richesses particulières et des découvertes. Un accent, une langue à l'épreuve du jeu et du métier. Les troubadours galégo-portugais occupent une place de choix dans ce vaste concert. Ils sont rois ou grands capitaines, soldats, hobereaux ruinés, bourgeois enrichis ou petites gens, navigateurs promis à l'aventure, combattants de la Reconquête contre les Maures... Ils viennent du nord du Portugal actuel et de la Galice où une même langue se pratique. Ils viennent de Castille et du Leon, comme le roi Alphonse X qui dicte ses lois en castillan et ses poèmes, dont les " Chants pour sainte Marie ", monument de la poésie sacrée, en galégo-portugais. Ils viennent d'Aragon et de plus loin. Des troubadours provençaux écrivent dans cette langue, et même un Gênois... Avec eux, de la fin du XIIe siècle au milieu du XIVe, le chant courtois se poursuit, cependant qu'ils créent, avec les " Chants d'ami ", une autre façon d'aborder la " folie du cœur et avec le " parallélisme ", une technique singulière pour la dire. Les troubadours galégo-portugais développent également, à leur manière vigoureuse, agressive et drôle, les " Chants de médisance et de raillerie ", poèmes d'interventions où l'âpreté, la rudesse, le disputent à la crudité des thèmes et du langage. On trouvera ici quatre-vingt-douze chants d'ami par trente-huit troubadours ; cinquante-trois chants de médisance et de raillerie par trente-quatre troubadours ; trente-huit chants d'amour par vingt-deux troubadours. Soixante-dix troubadours sont présents.

10/1987

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Bilingues

Chroniques madrilènes. Circulaire 07 - Périphéries ; L'Embouteillage du siècle ; Savonnettes Dos de Mayo, Edition bilingue français-espagnol

1. El atasco del siglo / L'embouteillage du siècle, Isaac Rosa Madrid - et surtout la M30, son périphérique - est connue pour ses embouteillages quotidiens. Les médias annoncent régulièrement une naissance survenue dans un taxi ou une voiture coincée dans ces fameux embouteillages. L'auteur imagine dans ce texte le blocage total et inextricable de la ville et ses conséquences sur les habitants. 2. Jaboncillos Dos de Mayo / Savons Dos de Mayo, Marta Sanz La nouvelle se déroule dans le quartier de Malasana, autour de la place principale Dos de Mayo, épicentre de la gentrification madrilène. Ce quartier, qui était il y a encore une dizaine d'années habité par des immigrés, des prostituées et des dealers, est devenu l'un des endroits les plus branchés de la ville. Les bars mal famés sont devenus des magasins de cupcakes ou des boutiques de savons artisanaux écologiques qui font le bonheur des jeunes Madrilènes aisés et des touristes. Mais cette transformation n'a pas eu que des effets positifs. C'est ce que révèle, avec malice, ce texte de Marta Sanz, à travers l'histoire du meurtre d'un propriétaire hipster d'une boutique de savons artisanaux, perpétré par un cocasse trio de commerçants " traditionnels " du quartier. 3. Extraits de Circular 07. Las afueras, Vicente Luis Mora " Circular " est le nom d'une ligne de métro madrilène qui encercle le centre de la capitale. Les extraits ont été choisis par l'auteur lui-même à partir de la thématique proposée. Il s'agit de 19 fragments qui portent tous le nom d'une rue de Madrid et qui sont autant de micro-récits évoquant de près ou de loin la vie dans la capitale.

09/2021

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Magnétisme

Mon âme cherche sa guérison. Manuel pratique d'autoguérison pour élever son taux vibratoire

Un manuel pratique d'autoguérison pour découvrir comment retrouver le chemin de sa divinité, d'alléger de ses blessures pour élever sa fréquence vibratoire, accéder à son plein pouvoir, accueillir pleinement la lumière et vivre dans cet espace de tous les miracles... " Born to be alive ", titre la chanson... Et si vous étiez né pour être vivant ? Avant même votre naissance, vous portiez en vous le désir ardent de réparer, de guérir, d'aimer, car la joie est votre essence divine. C'est la raison de votre venue sur Terre. Imaginez un jeu qui permet au joueur ? votre âme ? de gagner des points selon que vous ? le petit personnage ? parveniez à remporter des défis (abandon, accident, maltraitance, handicap, agression...). Dans ce jeu, tout est affaire d'expériences et de leçons pour gagner en sagesse et en niveaux d'évolution. Bien que ce soit le petit bonhomme qui joue la partie, c'est bel et bien le joueur ? votre partie divine ? qui tient la manette, vous guide et vous protège autant qu'il le peut pour vous mener à la guérison. Ainsi, plus vous êtes dans la " matière ", avec des fréquences basses, plus vous subissez le jeu et prolongez la souffrance du petit bonhomme ? état de victime. A l'inverse, plus vous évoluez et vous rappelez que vous êtes aussi le joueur, plus vos pouvoirs deviennent infinis. Dans cet ouvrage, vous découvrirez comment retrouver le chemin vers votre " divinité ", comment vous alléger de vos blessures pour élever votre fréquence vibratoire et accéder à votre plein pouvoir, pour accueillir pleinement la lumière et vivre dans cet espace de tous les miracles... Voici venu le temps de reprendre les manettes de votre vie... A vous de jouer !

10/2021

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Techniques photo

Fisheye HS N°11 : Women in Motion Kering - Sabine Weiss - Novembre 2022

On croyait connaître Sabine Weiss, bercé·e·s par ses images d'enfants et de marginaux glanées au gré de ses voyages, autant de personnes photographiées avec tendresse et empathie. On l'a trop vite cataloguée dans la photographie humaniste, une case étriquée au regard d'un parcours qui mérite un élargissement de la perspective. Une ouverture et une mise en lumière qui ont notamment été permises par l'attribution du prix Women In Motion en 2020, et la superbe exposition Sabine Weiss, une vie de photographe organisée par les Rencontres d'Arles l'année suivante. Dans cette rétrospective orchestrée par Virginie Chardin, la photographe de 96 ans a pu montrer au public l'étendue de ses talents avec ses photos de reportage, d'illustration, de mode, de publicité, ses portraits d'artistes ou encore son travail personnel. Les nombreux témoignages rassemblés dans les 100 pages de ce hors-série qui lui rend hommage, tout juste un an après sa disparition, mettent en lumière la diversité des qualités de Sabine Weiss. Son empathie pour les personnes qu'elle photographiait, sa curiosité constante, son ouverture d'esprit, sa tendresse, mais aussi son humour, son irrévérence et sa malice qu'on devinait dans ses images comme dans son regard. Ce numéro s'inscrit dans la collection de hors-séries dédiés aux autres lauréates du prix Women In Motion décerné par Kering en partenariat avec les Rencontres d'Arles, qui a également récompensé Susan Meiselas en 2019, Liz Johnson Artur en 2021 et Babette Mangolte en 2022, et qui continue de mettre en lumière des parcours de grandes femmes photographes. La réécriture de l'histoire de la photographie à l'aune de ses autrices trop souvent oubliées n'en est qu'à ses prémices.

11/2022

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Alsacien

Perspectives pour le bilinguisme en Alsace. De la confrontation à la coexistence des langues, Edition bilingue français-allemand

Le patrimoine linguistique et partant culturel alsacien a e?te? laisse? en jache?re depuis bien des de?cennies par les Alsaciens eux-me?mes en raison notamment d'une crise identitaire aux origines diverses. Aussi, partant du principe que les identite?s collectives sont construites par les collectivite?s et que les langues sont choisies par elles en fonction de l'identite? qu'elles veulent se donner, il y aurait en premier lieu, si l'on veut vraiment reme?dier a? la situation, a? faire un travail de re?silience au niveau de la psyche? alsacienne, c'est-a?-dire sur la capacite? de rebondir et a? se reconstruire positivement. En second lieu un travail collectif sur les causes de la re?gression linguistique et sur les grands avantages et potentialite?s que procure le bilinguisme serait aussi a? faire, en me?me temps que celui de leur me?diatisation. Les Alsaciens ont besoin de savoir ce que le -plus d'Alsace- peut leur apporter ! Le bilinguisme collectif ne se re?alise et ne se maintient que par et dans la coexistence sociale et culturelle de deux langues ! Dans le contexte franc?ais de me? ance a? l'e?gard des re?gions en ge?ne?ral et des langues re?gionales en particulier, la coexistence, notamment scolaire et me?diatique, reste a? obtenir. La France est ne?anmoins une de?mocratie. En de?mocratie, les fortes demandes, expressions de fortes volonte?s, ne peuvent qu'e?tre satisfaites... Il n'y aura pas de coexistence linguistique sans re?el et complet droit a? l'existence de la langue re?gionale, tel que formule?, par exemple, par la Charte europe?enne des langues re?gionales ou minoritaires. C'est la premie?re demande a? formuler. Donnons collectivement une chance au bilinguisme en Alsace ! Une dernie?re Chance ?

06/2021

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Policiers

Zigzag

Après Ping-pong et Tohu-bohu, Jean-Bernard Pouy et Marc Villard nous livrent un nouvel opus, sorti de leur atelier de littérature policière expérimentale. A chaque ouvrage, une contrainte. Le principe qui a présidé à l’écriture de celui-ci est simple. Marc Villard a dressé pour Pouy une liste de dix thèmes récurrents dans ses livres : le foot, Barbès, la vie de famille, les immigrés, les flics pourris, les tueurs à gages, le jazz, la drogue, les éducateurs, les Halles. De son côté, Jean-Bernard Pouy a proposé à Villard les dix thèmes suivants : le vélo, la Bretagne, le cinéma expérimental, les libertaires, les citations philosophiques, la vache, le rock ‘n’ roll, la peinture, le train, la patate. Après quoi, chacun a écrit une histoire sur les thèmes de l’autre soit vingt nouvelles dans lesquelles les deux complices rivalisent d’imagination et aussi de malice, chacun se coulant dans la thématique de l’autre, en adoptant aussi le style, le détournant, voire le pastichant ? Le lecteur familier des univers de Pouy et Villard s’amusera de voir que chacun, en explorant les thèmes de l’autre, enfourche plus ou moins consciemment ses propres dadas ; ainsi de Marc Villard qui traite des libertaires en s’offrant le plaisir d’un clin d’œil au Poulpe créé par Pouy, tout en mettant en scène de jeunes dealers à Barbès dans une nouvelle où il est aussi question de musique, tous sujets éminemment villardiens !Il ne faudrait pas pour autant croire que Zig-zag n’est qu’un jeu littéraire réservé aux aficionados. La variété des histoires, leur humour décapant, leur fantaisie, leur punch, en un mot le style et la maîtrise de deux grands noms du polar français font de ce recueil un cocktail de pur plaisir à déguster sans modération.

09/2010

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Géographie

Terre de Castanide. Hommes et paysages du châtaignier de l'Antiquité à nos jours

De tous ceux qui peuplent nos pays, le châtaignier est certainement le moins "naturel" des arbres. Sa culture a sans doute été imaginée dans le Caucase et a gagné pendant l'Antiquité l'Europe occidentale où il poussait déjà à l'état sauvage. Grâce à une sélection méthodique de ses meilleures variétés, il a été littéralement "domestiqué" à la fin du Moyen Age et à l'époque moderne. Consommés sous diverses formes, ses fruits — d'une grande valeur nutritive — compensèrent longtemps les fréquents déficits céréaliers d'un monde souffrant d'un trop-plein d'hommes et vulnérable aux moindres variations climatiques. Jouant jusqu'au siècle dernier, en de nombreuses régions d'altitude moyenne au sol pauvre, un rôle fondamental dans l'économie rurale (bien qu'on en ait rarement pratiqué la monoculture), il est à l'origine de paysages très typés — dont il ne reste plus de nos jours que des traces —, et son bois a connu de multiples usages — en particulier les échalas des vignes et une quantité d'objets de la vie quotidienne. On peut donc à bon droit parler d'une "civilisation du châtaignier" qui possède des traits communs en Galice, en Toscane, dans le Trás-os-Montes portugais, en Corse, dans les Cévennes, l'Auvergne et le Limousin : une civilisation à l'imaginaire très riche et dont la disparition entraîne aujourd'hui des nostalgies un peu trop oublieuses de son caractère éphémère à l'échelle des siècles. L'histoire du châtaignier en Europe et des hommes qui l'ont fait et en ont vécu n'avait jamais été entreprise. La voici retracée, d'après l'observation sur le terrain et la consultation des archives, avec la perspicacité que confère à l'historien des paysages la connaissance — propre au géographe — du pragmatisme des activités humaines devant les sols et les climats.

06/1986

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Critique littéraire

Correspondance 1923-1941

C’est à Londres, en 1922, que Virginia Woolf rencontra pour la première fois, au cours d’un dîner, Vita Sackville- West qui allait être pour de nombreuses années une des deux ou trois personnes les plus importantes de sa vie. Après avoir lu leur correspondance qui se poursuit sur plus de dix-huit ans, on ne pourra plus douter de la profondeur de la passion qui lia ces deux femmes exceptionnelles – une passion qui, en dépit des orages de la jalousie et parfois de la fureur, leur apporta, jusqu’à la mort tragique de Virginia, le bonheur d’une tendresse et d’une réciprocité de désirs qui renaissaient, crise après crise, de leurs cendres indestructibles.Vita-Sackville West excellait dans l’art de la correspondance. Qu’elle dépeigne des jardins anglais ou les steppes de la Prusse, les montagnes de la Perse ou les déserts de l’Arizona, sa démarche est alerte, imagée, avec un rien de malice dans la satire mondaine. Ses lettres nous transportent dans une époque où Gide et Proust choquaient, où un procès en obscénité était intenté à une romancière accusée de saphisme ; une période aussi où la littérature de langue anglaise, entraînée par de grands novateurs, continuait d’accorder la prééminence aux techniques de la fiction. Virginia Woolf, pour sa part, n’allait cesser de se débattre dans les affres de l’enfantement de « sa » vérité de l’écriture qui, peu à peu, l’acculerait au seuil de la folie. Mais au coeur de cette recherche torturante allait jaillir, avec une fraîcheur de fontaine, Orlando, dédié à Vita. À travers cette correspondance, c’est un nouvel aspect du fascinant et multiple visage de Virginia Woolf que nous apprenons à mieux connaître encore.

11/2010

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Littérature étrangère

Carnets

Publiés aux Etats-Unis en 1972, les Carnets de Francis Scott Fitzgerald sont une œuvre à part entière, méconnue, et une opération sans prix, restée inabordable. Leur publication en France sera sans doute l'occasion, avec trente ans de recul, de prendre la mesure de l'avance exceptionnelle de Fitzgerald, acquise très tôt et confortée sur le front d'une guerre intime (sa femme, Zelda), économique (le krach boursier) et esthétique (la nouvelle donne hollywoodienne). Ces Carnets ont été composés entre mars 1932 et décembre 1940, date de la mort de Fitzgerald. 1932, c'est l'approfondissement de la dépression économique aux Etats-Unis et aussi l'aggravation de la dépression nerveuse de Zelda - événements qui vont affecter au plus haut point la liberté de mouvement et d'écriture de Fitzgerald. Il prend vite conscience de ces deux menaces et surtout du lien obscur, ténébreux, qui les unit. Les Carnets sont le journal de bord de cette traversée de la nuit américaine, ce faux jour du spectacle. Fitzgerald, un temps en panne ou en suspens, commence par découper des phrases dans ses vieux carnets, dans des nouvelles non publiées, dans des chapitres abandonnés, et par les rassembler dans ce nouveau carnet. Ce qu'il appelle avec malice son "livre des erreurs" s'ordonne selon un classement alphabétique, curieux alphabet de vingt-trois lettres. Des notes nouvelles viennent s'y incorporer et l'ensemble devient ainsi la sentinelle de son sommeil et de sa veille. Récit diffracté d'une décennie particulièrement sombre, où l'on peut lire bien des signes avant-coureurs de la violence à laquelle tout écrivain véritable est aujourd'hui confronté, ces Carnets permettent de découvrir des aspects occultés de la personnalité de Fitzgerald ironie, insolence, goût du libertinage, humour, intelligence extrême, insouciance, élégance, confiance sans bornes, lucidité sans pitié.

11/2002

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Poésie

La Sorcière de Rome. (suivi de) Depuis toujours déjà

"Depuis toujours déjà... ampleur et exiguïté du temps, lenteur et vitesse, délai et hâte inopportune, bienveillance et malice, continuité et coupure, rêve éternel et rappel à l'ordre, étendue illimitée et impasse. La poésie d'André Frénaud s'interroge à tous les seuils du temps. Elle s'ausculte pour écouter les frémissements d'une pérennité possible. Elle se cherche parmi la débandade des saisons. Automne, le nouvel an, minuit : autant de moments de la quête, transitions hésitantes où ce qui meurt se renouvelle et prépare imperceptiblement sa résurrection. Emporté dans l'éboulement du présent, le poète entrevoit les visages incertains de ce qu'il fut et de ce qu'il sera. Présent, preuve de mort ; passé, preuve de vie : à mesure que l'un s'épuise et s'efface, l'autre ne cesse de redistribuer ses énergies obscures. L'accompli n'aura jamais dit son dernier mot. Reconnaître ce qui n'est plus, c'est remuer les élans de l'avenir, cet "avenir aux fanaux troubles" qui évolue vers on ne sait quelle plénitude ou néant, toujours dévoré par la bouche avide du présent mais englobant ce présent et le prolongeant dans l'infini. "Pas encore finie ma vie puisque j'avoue / l'autrefois", écrit Frénaud dans Les Saisons. Et dans Vieux pays, méditation tortueuse dont l'exergue parle d'une première lueur désormais éteinte qui se réanime dans la mémoire pour créer une éclaircie imprévue et la promesse d'une "vie embellie", il s'exclame : "Oh ! Sachons accueillir / le langage de l'autrefois dans l'âme bouleversée !" Que ce soit abri ou abîme, coquille pleine ou creuse, le prospecteur poétique cherche à pénétrer ce temps d'au-delà du temps. Le sourcier essaie d'y rejoindre le fons originel qui aura toujours irrigué sa fin." Peter Broome.

02/1984

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Littérature française

Grands cris dans la nuit du couple

"... puisque tout le monde était d'accord pour reconnaître que j'étais libre, pourquoi insister ? Ou plutôt, moi, je savais pertinemment que je ne l'étais pas, et que je ne le serais jamais, quoi que je fasse, qu'ils continueraient à me bouffer, tous, tant qu'ils y étaient..." Maryse se parle, à voix basse. Certains l'envieront, car elle vit dans l'aisance, elle a un mari, des enfants, elle est privilégiée. Et pourtant elle ne sait comment accepter sa vie. Peut-être faudrait-il créer : peindre ou écrire. Ou alors le plaisir ? Elle prend des amants, discrètement, comme Antoine, son mari, a sans doute des maîtresses. Ainsi que tout un chacun, elle a ses petits fantasmes érotiques, son jardin privé. Autour d'elle, cela ne va pas mieux. Sa jeune soeur Suzanne tente de se tuer ; son amie Julia, qui mène sa barque de femme seule, prend un jeune amant, Jean-Jacques, le propre fils de Maryse. Une journaliste, Louise Khane, veut l'entraîner dans une enquête sur la condition féminine. "Travaille", lui dit-on. Mais elle sait que ce n'est pas cela qui changera fondamentalement sa vie. Un instant, elle se réfugie dans la maladie. Elle perd l'usage de ses jambes. C'est l'occasion d'une cure qui guérira son corps de sa paralysie et son esprit de son besoin de mouvement. Désormais Maryse ne pleure plus après une autre vie. Elle préfère être conforme. Du moins elle va essayer. Grands cris dans la nuit du couple est un livre heureux. L'écriture y a la respiration de la vie. Avec malice, humour, gaieté, ces pages retiennent dans leur réseau, dans leur filet, la mouvante mais profonde réalité de la vie.

02/1976

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Humour

Au pays des gorilles avec Pierre Duhem. Un écho de la Révolution

L'un des principaux buts de l'éducation de Jules Ferry étant de donner dans l'enseignement secondaire et supérieur une place prépondérante au matérialisme de Darwin, Au pays des Gorilles raconte le voyage d'une mission simiophile internationale fictive chez les gorilles et son retour à Paris, accompagnée d'un groupe de gorilles, mâles et femelles, jeunes et vieux. A Paris, tous les avantages - dans le domaine des finances, de l'éducation, des distractions et de la politique - sont donnés aux visiteurs simiesques, afin que leurs cousins humains, ces nouveaux venus sur l'arbre de l'évolution, puissent bénéficier de la plus grande expérience de leurs ancêtres. Après avoir goûté à la civilisation moderne - y compris à une initiation maçonnique -, les gorilles décident qu'elle ne mérite pas d'être assimilée et déplorent le mépris qu'il est de bon ton d'éprouver pour les valeurs traditionnelles. Pour les lecteurs contemporains, les allusions à Charles-Thomas Floquet, homme de gauche et militant, préfet de la Seine au début des années 1880, étaient claires. Il en est de même de Paul Bert, ministre de l'instruction publique et des Affaires de l'Eglise à cette époque. Epuisé depuis de nombreuses années, introuvable puisqu'édité avant la création du dépôt légal. Au pays des Gorilles rappelle les conséquences antireligieuses de la Révolution française, avec plein de malice et plein d'humour, dévoile un aspect mal connu de la personnalité de Pierre Duhem, met en relief son talent de dessinateur digne de celui de nos plus grands caricaturistes. Mais la notoriété de Pierre Duhem reste celle du savant éminent. Il a donc semblé opportun, en cette année du Bicentenaire de la Révolution, de réimprimer l'album Au pays des Gorilles et d'ouvrir ainsi la série "Beauchesne Humour"

04/1989

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BD tout public

Les chemins de Compostelle Tome 4 : Le vampire de Bretagne

Blanche part de la Grand-Place de Bruxelles en Belgique, Alexandre de Vevey en Suisse, Céline du Mont-Saint-Michel en Normandie et Dominique de Saint-Mathieu de Fine-Terre en Bretagne. Deux femmes, deux hommes, quatre personnalités distinctes, venus de quatre horizons différents pour suivre pas à pas les méandres d'un parcours unique : les chemins de Compostelle. Depuis plus de mille ans, les pèlerins du monde occidental traversent l'Europe pour se rendre à Compostelle, en Galice, où reposent les reliques de saint Jacques, l'un des 12 apôtres. Aujourd'hui, au-delà d'un acte de foi, c'est un voyage initiatique et historique qui s'offre aux marcheuses et marcheurs. Et c'est aussi un voyage intérieur et aventureux qui s'ouvre à Blanche, Céline, Alexandre et Dominique, loin de leur quotidien tourmenté. Tous les chemins mènent à Compostelle. Pourtant, partir ce n'est pas forcément s'échapper ou se fuir, c'est peut-être aussi avancer sur le chemin de sa propre conscience, se trouver sans se chercher. Entre paysages intérieurs et spectacles de la vie. A chacun sa voie, à chacun son chemin de Compostelle ; tout l'art de Jean-Claude Servais est d'en retracer les trajectoires, avec précision et passion, guidant nos pas dans ceux de ses personnages universels, tout en faisant découvrir des régions et des patrimoines remarquables. Des flèches de Notre-Dame aux souterrains de Doué-la-Fontaine, en passant par la cathédrale de Chartres et le château de Gilles de Rais, c'est le premier circuit d'un mystère sanglant qui se boucle dans ce quatrième volume. Quand le passé se fait obstacle à l'avenir, il faut l'innocence de l'amour pour continuer d'avancer sans se retourner. Et si le Vampire de Bretagne n'était pas celui que l'on croyait ?

10/2017

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12 ans et +

Piratas

A bord du Corazon de Negro, les femmes ne sont pas les bienvenues. C'est ce qu'Antonio, jeune pirate espagnol, ne va pas tarder à apprendre lorsque son propre père tente d'assassiner sa petite soeur à peine née en la jetant par-dessus bord. Avec l'aide de Rodrigo, vieux loup de mer, il décide de sauver l'enfant et permettra ainsi à Esperanza de vivre cachée sur le navire. Quinze ans plus tard, Esperanza vit toujours sur les mers en compagnie de son père et de son frère, qui garde seul le secret de son identité : pour tous les autres, l'adolescente n'est autre que " Le Borgne ", un des plus jeunes pirates de l'équipage, et peut-être le plus redoutable. Sous la coupe brutale du père d'Antonio et Esperanza, les écumeurs du Corazon de Negro sont à la recherche d'un trésor composé de trois morceaux de cartes éparpillés entre l'Inde, la couronne du Portugal et le Nouveau Monde. Mais un jour, à la faveur d'une escale, les jeunes gens décident de s'enfuir pour composer avec le vieux Rodrigo leur propre équipage pirate à bord du Tiburon de Oro. Leur but : mettre au plus vite la main sur les trois plans et localiser le fameux trésor avant tout le monde. Accompagnés de Bout de ficelle, un petit mousse spécialiste du noeud coulant, de Lord Winchester, noble anglais à l'éthique irréprochable et de la mystérieuse Paï-Paï, il leur faudra redoubler d'énergie et de malice pour feinter l'équipage paternel, triompher des obstacles et donner au Tiburon de Oro ses lettres de noblesse. Sans pour autant y perdre leur âme.

04/2017

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Littérature étrangère

Dans la tête d'Andrew

Dans ce qu'on imagine être le cabinet d'un psychanalyste, un homme évoque l'un de ses amis, un chercheur en sciences cognitives répondant au prénom d'Andrew, qui n'est autre que... lui-même. Victime d'un délitement mental peut-être lié aux recherches requises par sa discipline, Andrew s'est convaincu que le cerveau n'était qu'une machine à mentir et à feindre qui fait de lui un prisonnier à vie. Imperméable à la culpabilité, au chagrin comme au bonheur, il est persuadé que chacun de ses actes nuit aux êtres qu'il aime, qu'un désastre va se produire quoi qu'il fasse, alors que lui-même sort indemne de toutes les épreuves de la vie. Tandis que l'étrange narrateur se confesse, le lecteur s'interroge : ledit Andrew a-t-il bien, lorsqu'il était enfant, provoqué un accident de voiture ? A-t-il, de fait, empoisonné par mégarde son propre bébé ? Une femme a-t-elle vraiment disparu à cause de lui un certain 9 septembre ? A-t-il pour de bon bu des cocktails avec des nains ? Et est-il exact que le président ait été son camarade de chambre pendant ses études à Yale ? Véritable tempête sous un crâne, ce texte survolté, pétri de malice virtuose et de clins d'oeil littéraires et cinématographiques convoquant aussi bien Mark Twain et Lewis Carroll que Le Magicien d'Oz ou L'Ange bleu, ouvre des mondes vertigineux. C'est le roman d'une Amérique pieds et poings liés à l'inconscient collectif et à son imaginaire artistique, le point d'orgue d'une oeuvre magistrale en forme d'invitation réitérée à voyager sans entraves au pays des expériences-limites.

11/2016

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Littérature française

Mémoires de Lucien Bonaparte

" Depuis la République consulaire, sous tous les régimes, des pamphlétaires m'ont pris trop souvent pour but de leurs loisirs. Des révélations, des mémoires secrets, des recueils d'anecdotes, fruit d'une imagination sans pudeur et sans frein, ne m'ont pas ménagé. J'ai tout lu dans ma retraite. Je me suis d'abord étonné que n'ayant jamais fait de mal à personne, j'aie pu m'attirer tant de calomnies. Mon étonnement a cessé quand j'ai mieux apprécié ma position : éloigné des affaires publiques, sans influence et presque toujours en opposition sourde ou patente avec les puissances, quoique assez près d'elles pour qu'on redoutât sans cesse ma rentrée en faveur, comment la malice des courtisans aurait-elle pu me laisser en repos ? Et depuis la chute de ma famille, on n'a pas cru sans doute déplaire aux plus forts en continuant cette noble exploitation. Je me suis donc résigné à ce qui me paraissait l'effet naturel d'une position que j'avais choisie ou qui m'était imposée ; et j'ai laissé le champ libre aux braves gens qui aiment tant à frapper sur les proscrits. J'ai trouvé dans ma conscience de quoi me consoler de toutes les injustices. Aussi, n'est-ce pas dans un but personnel que je me détermine à publier ces mémoires. Je le fais parce qu'ils me semblent offrir des matériaux de quelque valeur à une histoire si féconde en grands évènements et dont l'étude sérieuse peut être utile à l'avenir de la patrie. L'opinion publique m'indiquera si je me suis trompé ; et dans ce cas, cette première partie de mes mémoires serait la seule que je me permettrais de publier.

02/2023

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Réalistes, contemporains

Dans les couloirs du conseil constitutionnel

Au coeur de la démocratie ! A quoi sert le Conseil constitutionnel ? Quel est son rôle dans la démocratie et sa place dans la Constitution de la Ve République ? Cette institution, sise rue de Montpensier sous les arcades du Palais royal, est l'une des moins connues de toutes les institutions du régime en place depuis 1958. Or, elle est indispensable à l'équilibre et à la pérennité de notre démocratie, tout en se montrant capable d'évolutions importantes pour se rapprocher de plus en plus des citoyens et citoyennes de notre pays. Avec malice, pas mal d'astuces, une ironie bienveillante et leur bonne humeur, deux autrices nous invitent à parcourir les couloirs, coulisses et arrière-cours de ce haut lieu et à mieux en saisir ce qui s'y passe. En quoi le Conseil constitutionnel est-il un outil proche de chacun et chacune d'entre nous alors que nous n'en avons que trop peu conscience ? Quelles révolutions internes a-t-il opérées depuis ses origines, le transfigurant en garant des droits et libertés citoyennes ? D'où vient la règle selon laquelle la Constitution prime sur la loi ? Qui sont les neuf sages et comment sont-ils désignés ? Voici certaines des questions et réponses qui se livrent sous nos yeux. Raconter de manière ludique les coulisses du pouvoir pour qu'ils n'aient plus de secrets pour vous, tel est le défi que Marie Bardiaux-Vaïente et Gally ont relevé haut la main, proposant un regard curieux et sans complaisance au sein des arcanes juridiques et architecturaux des lieux. A travers ce roman graphique documenté, elles nous proposent une passionnante plongée au coeur de la République et de nos droits et libertés.

01/2024

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Théâtre

Tout sur le rouge

Après avoir écrit deux ouvrages sur les règles, Elise Thiébaut a eu envie de parler des cycles dans une pièce de théâtre qui met en scène nos intimités trop souvent oubliées ou malmenées. Du cycle menstruel à l'avortement, de la maternité à la ménopause, elle aborde avec humour, mais aussi avec amour, ces moments de la vie des femmes - et des hommes - marqués par l'appel du corps, de la biologie, du désir et de la transmission. Politique et poétique, dans la continuité des "Monologues du vagin", d'Eve Ensler, "Tout sur le rouge" est un dialogue avec la matrice et ses divers avatars : taureaux ou déesses, bonheurs et détresses. La pièce, jouée par Aline Stinus et mise en scène par Caroline Sahuquet est programmée du 27 novembre au 29 décembre 2019 à la Manufacture des Abbesses, à Paris. D'autres dates sont en cours de discussion. Le livret de "Tout sur le rouge" est suivi d'un "Manifeste pour la révolution menstruelle" qui appelle à créer une guilde mondiale des chevalières et chevaliers du sang menstruel, le seul qui ne soit pas le produit de la violence, afin de constituer un trésor non de guerre, mais de paix, au service de l'humanité et de l'égalité. Une utopie surréaliste qui pourrait bien finir par se réaliser... Extrait : "Vous avez sûrement entendu parler de cet organe qui se trouve entre les jambes de la moitié des êtres humains. On peut l'appeler la chatte, bien qu'elle ne ressemble que de très loin à un félin. On peut l'appeler le con, bien que le plus con des deux dans ce cas ne soit pas celui qu'on croit". E. T.

11/2019

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Critique

Ecrire, c'est écouter. Entretiens avec Gabriel Dufay

"Pour moi, e ? crire c'est e ? couter. J'e ? coute des voix silencieuses. Je ne vois rien quand j'e ? cris. J'e ? coute... Je suis a` l'e ? coute de forces obscures et floues, des forces inte ? rieures, des sons e ? motionnels, en quelque sorte". Pour saisir la beaute ? , simple et existentielle de son e ? criture et entrer dans son imaginaire d'auteur, L'Arche publie trois entretiens ine ? dits avec Jon Fosse... et a` petit prix ! Les trois entretiens ont e ? te ? re ? alise ? s par Gabriel Dufay en 2012, 2019 et 2023. Ces entretiens sont assortis de photos de Jon Fosse, à différents moments de sa vie. Le premier entretien a lieu en 2012 a` Oslo, au Kaffitstova Cafe ? , le cafe ? de Knut Hamsun. L'e ? change porte sur Ylajali, la pie`ce adapte ? e de Faim de Knut Hamsun, que Gabriel Dufay mettait alors en sce`ne, et la place particulie`re qu'occupe dans sa vie le grand romancier norve ? gien. Le second entretien (Bergen, 2019) e ? voque Vent fort, qui sortira en mars 2024 a` L'Arche. Fosse confie le sentiment d'urgence a` revenir au the ? a^tre, apre`s y avoir renonce ? dix ans plus to^t. Il raconte son rapport a` l'e ? criture, qui habite sa vie, a` la fois don et male ? diction. Dans le troisie`me entretien (Oslo, 2023) l'e ? crivain revient sur son lien visce ? ral au the ? a^tre, et les rapports e ? troits de son oeuvre avec la peinture et les fanto^mes. Ces entretiens qui donnent a` entendre la voix unique de Jon Fosse sont suivis d'un court texte tre`s personnel sur son oeuvre et sa vie d'homme de the ? a^tre : "Moi, auteur de théâtre", ainsi que d'une pie`ce miniature : "Vivre dans le secret".

11/2023

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Récits de voyage

Avec les fées

L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : " C'est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. " Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées. Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement. Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Ecosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux. Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées.

01/2024

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Littérature française

COMPLAINTE MANDINGUE. Journal 1960-1962

Une succession d'aventures aussi bien désolantes que désopilantes remplit ce Journal intime dont le très picaresque narrateur, héritier de Gil Blas, nous livre à sa manière le récit d'une éducation sentimentale et des illusions perdues de sa génération au début des années soixante. De Paris au cœur de l'Afrique noire, du Dahomey au Danemark ou en son pays basque d'origine, avec le souvenir rémanent de l'enfance et de la guerre (où notre auteur parvint à rallier la mythique France Libre à travers l'Espagne), c'est un tourbillon de vie intense, de passions folles, de dépressions et de rebondissements dans un suspense émotif qui ne vous lâche pas. Deux figures féminines imposent l'image la plus moderne et la plus contrastée de l'éternel féminin : Kid, petite danoise déchirée entre son romantisme et sa fringale d'émancipation ; Alice, délicieuse fille des îles éprise de traditions et victime de son tempérament. Tout cela, traversé de rencontres et d'entretiens saisissants avec Céline peu avant sa mort, de personnages aussi divers que Joris Ivens, Michel Leiris, Jean-Louis Curtis, Dominique de Roux sur lequel se termine l'ouvrage, et des amis épars auxquels l'auteur reste fidèle quelles que soient leurs opinions : Jean-Jacques l'ex-officier para de l'OAS, Nicolas le Communiste. Quant au style, il justifie une fois de plus l'exceptionnel hommage qu'avec les plus fins critiques, Pol Vandromme a su lui rendre dès la parution du premier volume, et confirmer depuis : " Ce Journal est celui d'un homme libre. Libre devant les intimidations du siècle comme devant celle des mantes religieuses et des benêts pâmés. Libre comme on a désappris à l'être aujourd'hui ; en esprit fort et en vivant magnifique. Jacques d'Arribehaude défie et nargue. Il contredit en sauvage et il en jubile en hédoniste, irrégulier et insoumis, se moquant des prudences opportunes en polémiste de race, le carquois plein de flèches qu'il lance en archet virtuose... Avec cela, pour accompagner ses morceaux de bravoure, les affermir et les exprimer à la perfection, une langue superbe, d'une abondance et d'une diversité qui donnent le vertige. Un grand écrivain méconnu à découvrir pour l'admirer en happy few. " " C'est une lecture qui enchante dans son désenchantement, mais dans le désenchantement la vitalité reste la plus forte. Avec ma tripe de gauche, je constate, dans la jubilation, à quel point la communauté des sensibilités est plus forte que la communauté des idées. " Edgar MORIN

05/1999

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Décoration

La lettre et l'image. La figuration dans l'alphabet latin du VIIIe siècle à nos jours

Les lettres ont d'abord été des images. Comme on sait, le mot "alphabet" a été formé à partir des lettres aleph et beth, qui représentent respectivement, dans leur graphie ancienne, une tête de taureau (à l'envers) et une maison, dont le tracé emprunte à un hiéroglyphe égyptien où l'on peut reconnaître notre b couché. Or, à toutes les époques, se révèle le souci constant - secret ou avoué - de rechercher dans le dessin des lettres cette figuration perdue. Et tout se passe comme si les utilisateurs de l'alphabet latin (qu'il s'agisse de poètes, de calligraphes ou de peintres, mais aussi de pédagogues, d'enfants ou de sociologues) refusaient la sécheresse géométrique de son tracé, comme s'ils s'efforçaient de retourner instinctivement aux enfances de l'écriture et de redécouvrir, enfouis sous les sédiments laissés par des millénaires de civilisation, les mots-images, les dessins parlants, les signes-choses, les "paroles peintes" des écritures premières. C'est ainsi que, du Moyen Age jusqu'à nos jours, on retrouve ces alphabets faits de lettres-fleurs, de lettres-animaux, de lettres-hommes ou de lettres-objets. Et la publicité contemporaine fait fréquemment appel à ces alphabets animés qui réintroduisent dans la lettre une image visible. Notre propos aura donc été de prendre en compte cette pérennité à travers le temps et l'espace, à l'aide d'enjambements parfois audacieux et de rapprochements imprévus. De Simmias de Rhodes à Apollinaire, de Rabelais à Hugo ou à Goethe, de Sterne à Edward Lear ou Kipling, mais aussi de Daumier à Klee ou de Raban Maur à Kandinsky, on ne compte plus les auteurs et les artistes qui ont été fascinés par le pouvoir des lettres, le jeu de leurs combinaisons et qui leur assignent un rôle comparable à celui qu'elles jouent aussi bien dans la plupart des religions que dans les arts talismaniques ou dans la thaumaturgie. De cette démarche (qui paraîtra à certains singulière), on ne trouvera pas mention dans les dictionnaires et les encyclopédies, non plus (sinon très fragmentairement) dans les histoires de l'art et de la communication. C'est cette lacune que vient combler ce livre, en proposant une somme encyclopédique qui nous offre de cette conception animiste du monde des exemples savoureux et ludiques. Car si Platon déjà, par la bouche de Socrate, demandait que les lettres eussent "de la ressemblance avec les choses". Humpty-Dumpty, pour sa part, dit à Alice : " Mon nom signifie la forme que j'ai. "

10/2003

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Littérature française

Avec ou sans Kiki

Le récit du destin exceptionnel de Kiki de Montparnasse : une fille du peuple devenue l'égérie des plus grands artistes de son temps. Ce livre tresse deux destins de femmes, qui se demandent à quoi riment tous les choix qu'on fait au cours d'une vie, qui mesurent à quel point chacune doit mener seule son combat pour ne pas être anéantie par le temps qui passe. De la rue Fontaine à la Coupole, au xxie siècle, une femme, quadra, montréalaise, esthète, déambule en compagnie d'une ombre. En effet, elle rêve d'écrire un roman sur Alice, Aliki, Kiki, reine de Montparnasse. La muse. L'égérie. La gouailleuse. La chanteuse grivoise. La danseuse de cancan. Le boute-en-train : une beauté posant nue dans des ateliers crasseux que des peintres et des écrivains célébrèrent, désirèrent, aimèrent. Kiki la muse de Man Ray, qui a posé pour Foujita ou Modigliani, qui est peintre elle-même et expose dans les plus prestigieuses galeries, qui s'est faite chanteuse de cabaret pour payer les frais médicaux de son mari et de sa mère, qui ont tous deux sombré dans la folie. Kiki née dans la misère et qui y est retournée, après avoir écrit ses mémoires à vingt-huit ans. Qu'est-ce qui a pu pousser une aussi jeune femme à vouloir raconter sa vie ? Souhaitait-elle simplement intégrer sa propre histoire, dont le mythe qu'elle incarnait tendait à la soustraire ? Car enfin qu'est-ce qu'un mythe, sinon un être dont on a sucé la moelle pour en faire un élixir, de jeunesse le plus souvent, un être embaumé vivant, bref, un être à qui l'on interdit de vieillir ? Ou peut-être est-ce le désir d'inverser les rôles qui a incité Kiki à passer de l'autre côté du miroir en faisant son autoportrait ? Mais plus que le modèle, la Parisienne, l'inspiratrice, c'est la payse qui émeut la narratrice, la provinciale que fut Kiki depuis l'enfance jusqu'à la fin de sa vie. L'as de la débrouille, la survivante, une véritable force de la nature. Plus que la vamp, c'est l'amoureuse qui l'interpelle. Moins celle qui séduit que celle qu'on aime. Ce livre tresse l'un à l'autre deux récits, deux destins de femmes, qui se demandent à quoi riment tous les choix qu'on fait au cours d'une vie, qui mesurent à quel point chacune doit mener seule son combat pour ne pas être anéantie par le temps qui passe, qui veulent savoir ce qu'il sera possible de sauver du naufrage.

03/2023

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Droit

Code civil annoté. Edition 2021

Une édition majeure, à jour notamment des textes sur les violences conjugales, la copropriété, la réforme de la justice, le divorce, le Covid-19... Les + de l'édition 2021 du Code civil : - Edition enrichie de plusieurs centaines de nouveaux arrêts - Création d'un appendice COVID-19 - Plus de 30 000 décisions citées - Une jurisprudence profondément remaniée RDO : table des renvois des articles portant sur la RDO, renvois systématiques entre les anciens et nouveaux articles, et inversement - Inclus : le Code en ligne, enrichi, annoté et mis à jour en continu Le Code civil Dalloz comprend le Code civil proprement dit et des centaines de textes complémentaires indispensables et rigoureusement mis à jour. Le code est complété d'annotations de jurisprudence indispensables à l'application des textes, constamment enrichies, avec plus de 30 000 décisions citées. Et toujours, pour la RDO : table des renvois des articles portant sur la RDO, renvois systématiques entre les anciens et nouveaux articles, et inversement. Le Code civil 2021 est à jour de : La loi du 19 juillet 2019 de simplification, de clarification et d'actualisation du droit des sociétés et l'ordonnance du 21 octobre 2019 modifiant les dispositions relatives aux offres au public de titres L'ordonnance du 30 octobre 2019 portant réforme du droit de la copropriété des immeubles bâtis Le décret du 30 décembre 2019 relatif à la nationalité française Les décrets des 11, 17 et 20 décembre 2019 réformant la procédure civile et le divorce La loi du 28 décembre 2019 visant à agir contre les violences au sein de la famille L'ordonnance du 11 mars 2020 relative au régime des décisions prises à l'égard des personnes majeures faisant l'objet d'une mesure de protection juridique - La loi du 19 juillet 2019 de simplification, de clarification et d'actualisation du droit des sociétés et l'ordonnance du 21 octobre 2019 modifiant les dispositions relatives aux offres au public de titres - L'ordonnance du 30 octobre 2019 portant réforme du droit de la copropriété des immeubles bâtis Le décret du 30 décembre 2019 relatif à la nationalité française - Les décrets des 11, 17 et 20 décembre 2019 réformant la procédure civile et le divorce - La loi du 28 décembre 2019 visant à agir contre les violences au sein de la famille - L'ordonnance du 11 mars 2020 relative au régime des décisions prises à l'égard des personnes majeures faisant l'objet d'une mesure de protection juridique. Ce code est autorisé par la Commission nationale de l'examen du CRFPA.

07/2020

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Classiques

Le Tour du Monde en 80 jours

Lors d'une discussion dans un club de gentlemen à Londres, le calme et excentrique Phileas Fogg fait un pari fou : effectuer le tour du monde en quatre-vingts jours. Mais nous ne sommes qu'en 1872. Le calcul résistera-t-il au déraillement des trains, à la lenteur des bateaux... . et aux multiples imprévus ? Alliant l'exotisme du récit d'aventures et le rythme haletant du roman policier, le plus célèbre des livres de Jules Verne exalte la poésie des grands espaces et la modernité technique.

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Science-fiction

Le tour du monde en 80 jours

En 1872, un riche gentleman londonien, Phileas Fogg, parie vingt mille livres qu'il fera le tour du monde en quatre-vingts jours. Accompagné de son valet de chambre, le dévoué Passepartout, il quitte Londres pour une formidable course contre la montre. Et au prix de mille aventures, il va s'employer à gagner ce pari.

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Lectures simplifiées

Le Tour du monde en quatre-vingts jours. Avec 1 CD audio

En 1872, un riche gentleman londonien, Phileas Fogg, parie vingt mille livres qu'il fera le tour du monde en quatre-vingts jours. Accompagné de son valet de chambre, le dévoué Passepartout, il quitte Londres pour une formidable course contre la montre. Au prix de mille aventures, notre héros va s'employer à gagner ce pari.

10/2016

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Littérature anglo-saxonne

L'amour en saison sèche. 2e édition revue et corrigée

L'âpre "saison sèche" de l'histoire du Sud des Etats-Unis - de la fin de la guerre de Sécession (1865) à la Seconde Guerre mondiale - sert de toile de fond à cette double chronique, sociale et familiale. Celle de l'inexorable décadence des familles patriciennes du Vieux Sud vouées à disparaître sous l'assaut conjugué du progrès et de la modernité. Le conflit entre le Nord et le Sud se rejoue sur le mode mineur et tragicomique d'un combat singulier entre le major Barcroft, vieille baderne sudiste frustrée de gloire guerrière, et un jeune arriviste venu de l'Ohio dont l'ambition et la vitalité n'ont d'égale que l'absence de scrupules. Enjeu de l'affrontement : la fille cadette du major, Amanda, que Harley Drew trouve fort à son goût "vue de dot". Entrent alors en lice une redoutable femme fatale, Amy Carruthers, Lilith des temps modernes, et son mari, Jeff, un pathétique pervers polymorphe. Une nouvelle relation triangulaire se noue, qui relance pour chaque protagoniste la dynamique du désir. Il ne restera - comme il se doit - qu'un seul vainqueur et maintes victimes : les représentants du Sud d'antan avec leurs illusions, mais aussi et surtout l'Amour, contraint de se replier devant la convoitise et la luxure. Les belles vertus sudistes se sont consumées sur le bûcher des vanités. Servi par son écriture puissante, d'une brutalité toute moderne, et par son humour désespérant, L'Amour en saison sèche s'inscrit dans la "Grande Tradition" de la création romanesque : Dickens, Balzac, Flaubert, James, Proust (l'écrivain fétiche de Foote) et, naturellement, Faulkner.

03/2022

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Première guerre mondiale

Les Roumains dans la campagne de Stalingrad

A l'été 1942, la Roumanie, engagée dans une guerre de coalition avec l'Allemagne depuis 1941, remet en lice l'essentiel de ses forces - ; deux armées - ; pour une nouvelle campagne contre l'Union soviétique. En prêtant main-forte à l'armée d'Hitler qui s'enfonce dans les profondeurs russes, vers le Don, la Volga et Stalingrad, elle espère régler une fois pour toutes le sort de l'Armée rouge. Cet engagement massif fait de la Roumanie l'alliée du Reich la plus active sur le front de l'Est : sa 3e armée doit flanc-garder la 6. Armée allemande du général Paulus sur le Don, à l'ouest de Stalingrad ; sa 4e armée doit faire de même dans la steppe des Kalmouks, au sud de la ville. Mais le déclenchement par les Soviétiques de l'opération " Uranus ", le 19 novembre 1942, met un terme à l'avancée victorieuse des Roumains, la victoire russe de Stalingrad provoquant leur reflux. Si la bataille mythique de Stalingrad fait toujours l'objet d'une abondante littérature, le rôle des Roumains dans cette campagne reste, dans le détail, largement méconnu. C'est en se fondant sur les archives roumaines et les travaux de grands historiens étrangers que l'auteur a reconstitué, pour la première fois en français, cette tragique épopée, véritable " Golgotha de l'Est ". Motifs politiques, potentiel économique, buts de guerre, opérations militaires, relations entre Roumains et Allemands... cette étude rigoureuse, qui permet de suivre l'évolution des deux armées au jour, apporte, à tous les niveaux, des révélations surprenantes qui permettent d'aborder la guerre à l'Est sous un angle complètement nouveau.

11/2021

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Littérature Espagnole

Tirant le Blanc

Et comme il faisait très chaud dans la pièce, les fenêtres étant restées longtemps fermées, l'Infante était dans un désordre qui laissait voir sur sa poitrine deux poitrines du paradis comme de cristal, qui captivèrent les yeux de Tirant de telle sorte que ceux-ci ne trouvèrent plus de porte de sortie ; dès lors, ils furent prisonniers au pouvoir d'une personne libre, jusqu'à ce que leur mort à tous deux les séparât. " Le meilleur livre du monde ", comme l'appelait Cervantès, a déclenché un enthousiasme tel qu'à cinq siècles de distance, Mario Vargas Llosa le qualifie encore de " roman total ", à la mesure de La Divine Comédie, de La Guerre et la Paix, ou de Moby Dick. Les aventures du chevalier breton Tirant le Blanc en Angleterre, en Sicile, à Byzance ou en Berbérie tissent un monde où résonnent les cavalcades effrénées, le choc des armes et les plaintes des héros brisés, blessés ou déçus. Dans un univers flamboyant transformé en une immense lice de tournois, où les jeux de l'amour et de la guerre s'entremêlent, des personnages de chair et de sang rivalisent d'honneur et de vertu, et lâchent la bride à leurs passions. La poussière âcre des batailles et les parfums capiteux des lits obscurs, les amours de Tirant et Carmésine et l'espièglerie de l'extraordinaire demoiselle Plaisirdemavie, le verbe puissant de Tirant le Blanc enfin, n'étaient guère accessibles au public francophone qu'à travers l'adaptation de Caylus, datée de 1737. Voici la traduction intégrale du fleuron de la littérature du Siècle d'or catalan.

10/2023