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ouvrages généraux

De la Normandie aux Ardennes. La chevauchée de la 3ème U.S. Armée du général Patton - Chroniques du 1er août 1944 au 18 décembre 19 - Chroniques du 1er août 1944 au 18 décembre 1944

En neuf mois et huit jours de campagne, la Third US Army a compilé un bilan d'opérations offensives qui ne peut être mesuré qu'en superlatifs, car non seulement les exploits de l'armée Patton étonnèrent le monde, mais ses actes en termes de chiffres ont défié l'imagination. Les opérations de la Third US Army en France, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Tchécoslovaquie et en Autriche ont donné un sens nouveau et terrible à la guerre fluide, car Patton n'avait qu'un seul ordre général : rechercher l'ennemi, le piéger et le détruire. A cette fin, la Third US Army a maîtrisé l'exploitation rapide de l'opportunité tactique à un degré qui a semé la peur dans le coeur de l'ennemi, qui a prouvé qu'il était impossible de prévoir Patton, sauf pour le pire. L'ennemi voyait invariablement ses pires craintes prendre forme : ses lignes ont été violées, ses forces ont été piégées ou presque enveloppées, et il a été contraint de fuir pour sauver ce qu'il pouvait. L'histoire des huit campagnes de la Third US Army est celle d'une progression implacable par beau ou mauvais temps, sur un terrain favorable ou à travers la boue, la glace et la neige. C'est l'histoire d'un travail d'équipe : l'aviation travaillant avec l'infanterie et les blindés dans une perfection qui a étonné l'ennemi qui considérait qu'il était le maître de telles tactiques, l'artillerie a fait équipe avec l'infanterie et les blindés à une perfection de synchronisation et de précision qui a détruit les espoirs de l'ennemi qui espérait profiter de l'inexpérience américaine ; c'est aussi une histoire de roues, car des milliers de camions transportant les fournitures devaient sans cesse se déplacer ; c'est une histoire d'ingéniosité mécanique afin de créer de nouveaux instruments de guerre sur place et surmonter les nouveaux problèmes ; c'est l'histoire d'une infanterie combattante de première ligne, de tankistes, de chasseurs de chars et soldats du génie, qui se sont joints pour relever tous les défis de courage et d'endurance auxquels ils ont fait face ; c'est l'histoire de tous les soldats en arrière des lignes de front dont le travail d'équipe a permis à la moindre escouade de capturer et tenir un morceau de terrain ; et c'est l'histoire du commandement et des stratèges qui ont dit aux soldats ce qu'ils devaient faire, puis ont tout mis en oeuvre pour les aider à accomplir leur tâche. En vitesse de progression, en quantité de terrains libérés ou capturés, en pertes infligées à un ennemi puissant, il n'y avait jamais eu, jusque-là, un tel balayage à travers la France.

11/2023

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Fantastique

Illuminations

" L'un des grands esprits littéraires de sa génération. " Rolling Stone L'un des écrivains les plus influents de toute l'histoire des comics nous offre un ouvrage " merveilleux, brillant et souvent émouvant " (Neil Gaiman), qui nous emmène dans l'envers occulte et fantastique de la réalité. Avec son tout premier recueil de nouvelles, couvrant quarante années d'activité, Alan Moore nous présente une palette de personnages aussi variés qu'inoubliables qui découvrent - et dans certains cas, font et défont - la trame diverse et encore largement inexplorée de l'existence. Dans la première des nouvelles, la relation intime entre deux spécialistes de l'amour sorcier connaît de tragiques ramifications. Dans une autre, une créature surnaturelle infiltre le groupe de passionnés de paranormal qui est justement censé étudier ses congénères. Dans celle qui donne son titre au recueil, un nostalgique décide de retourner dans la station balnéaire de sa jeunesse et constate que, malheureusement, le passé n'est jamais bien loin. Et dans la monumentale novella qui retrace sur soixante-quinze ans l'histoire abracadabrante et kafkaïenne des représentants majeurs de l'industrie des comics, Moore nous révèle le coeur sombre et palpitant du business des superhéros. Des fantômes aux créatures d'outre-monde en passant par un cerveau de Boltzmann façonneur de l'univers pendant le Big Bang, Illuminations est précisément cela, une sélection d'histoires solaires et surprenantes grâce auxquelles une légende contemporaine nous révèle tout le pouvoir de la magie et de l'imagination. " Merveilleux, brillant et émouvant... Stimulant pour l'esprit et auréolé de transcendance cosmique, tout en restant résolument ancré dans la réalité, et composé dans une langue qui étincelle, fluide et chatoyante... Une fois achevée, cette découverte refuse de vous quitter. " Neil Gaiman " Illuminations brûle de l'intelligence supérieure de Moore, pourtant aussi d'une humanité folle. Dans ce premier recueil de fiction courte, l'écrivain travaille à une échelle plus restreinte qui ne l'empêche pas de viser le firmament... Moore nous offre des nouvelles fabuleuses doublées d'un bestiaire de génie. Ses échecs sont rares, ses fulgurances nombreuses... Remarquable. " Junot Diaz, The New York Times Book Review " Le légendaire scénariste Moore (Watchmen) attise encore l'éclat de sa réputation avec ce premier recueil en prose qui réunit neuf histoires couvrant l'ensemble de sa carrière. Les superhéros vont le regretter, le fantastique littéraire ne peut que s'en féliciter. " Publishers Weekly " Sous la plume de Moore, le local devient universel, le trivial sublime et le temporel éternel. " Financial Times " L'un des auteurs de fiction les plus marquants de la langue anglaise... L'influence de Moore se fait sentir partout, dans notre littérature, sur nos écrans, et jusque dans les questions politiques actuelles. " The Guardian

06/2023

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Littérature française

La mélodie sans les paroles

Librement inspirée par la vie d'Emily Dickinson (1830-1886), aujourd'hui considérée comme l'une des plus grandes poétesses anglo-saxonnes, La Mélodie sans les paroles retrace le parcours d'une créatrice au 19e siècle, en Amérique, alors que les femmes n'avaient pas encore le droit de vote et appartenaient corps et âme à leur mari. Emily Dickinson refuse un monde qui ne lui laisse pas de place. Consciente de son génie et flirtant de plus en plus avec la folie, elle va s'enfoncer de façon radicale dans la claustration et le silence. Autrice de 1800 poèmes et plus de 1000 lettres, Emily Dickinson n'a pas été publiée de son vivant. Pourtant, son premier recueil connut immédiatement un succès phénoménal. La fiction théâtrale de Catherine Benhamou met en scène l'entourage proche de la poétesse, son père avec qui elle a une relation très forte, sa soeur qui s'est sacrifiée pour s'occuper d'elle et qui est la seule à croire en son talent, son amie Suzy dont le départ va la désespérer, celui qu'elle choisit comme " guide ", qui lui déconseille l'édition et enfin Mabel qui vient jouer et chanter pour elle sans jamais la voir. C'est cette dernière qui fera paraître le premier recueil de la poétesse. " Il ne s'agit pas d'une biographie théâtralisée mais plutôt d'approcher, par le moyen du théâtre la vie et le rapport à la création d'une poétesse de génie, encore trop peu connue en France et totalement incomprise de son vivant. Il m'a paru intéressant de faire du théâtre avec quelqu'un qui a passé la plus grande partie de sa vie à se soustraire aux regards mais qui mettait en scène chacune de ses apparitions. " C.B. " Tout ce que je peux dire c'est qu'il y a d'abord l'imagination - ou plutôt non d'abord les mots - un mot - un seul - ou deux - et je ne sais pas trop quoi se met en route que je fais monter au maximum - disons la terreur par exemple - jusqu'à perdre le contrôle - mais pas complètement - jusqu'à ce que je décide de refermer la porte - mais pas complètement - à ce moment-là c'est comme une tempête vous voyez - il faudrait être dix pour la contenir - l'empêcher de tout démolir - la porte et la maison avec - mais justement je suis dix - ma force est décuplée - alors je retiens tout et j'observe par l'entrebâillement - et c'est là que les mots arrivent - c'est comme un torrent qui recouvre tout – les mêmes mots qui ont allumé le feu se transforment en torrent pour l'éteindre - vous voyez je le savais je ne dois pas en parler - je n'aurais pas dû - ça vous inquiète - " C.B.

06/2021

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Critique

Au Grand Miroir

Le titre fait référence à la chambre 39 de l'hôtel du Grand Miroir, dans la rue de la Montagne, à Bruxelles, que Baudelaire occupa à la toute fin de sa vie, de juillet 1864 à juillet 1866. Car ce à quoi Gilles Ortlieb a souhaité se confronter en écrivant cet essai, c'est à l'énigme que pose la vision d'un poète non pas dépossédé tout à fait de ses propres res- sources d'imagination, mais sous l'emprise de deux aspirations contra- dictoires : la fuite (de Paris, du travail, de soi) et la recherche (de soi, d'un livre et, en définitive, de la mort). Après s'être beaucoup docu- menté de façon à pouvoir étayer son texte de détails ininventables, il s'est donc proposé d'accompagner, avec les moyens du bord, les mois passés par Baudelaire en Belgique de reprendre ligne à ligne le livre que l'auteur des Fleurs du mal avait projeté d'écrire pendant et sur son séjour, de localiser les quelques traces de son passage encore visibles ici et là, d'imaginer et de conjecturer, lorsqu'elles avaient disparu, ce qu'avait pu être son existence ; et de reformuler, encore et encore, la question suivante : "Comment expliquer qu'il ait laissé perdurer, jusqu'à une désarticulation mentale complète, une situation qui engen- drait chez lui un tel mal-être, de telles frustrations ? " Il y a là un noeud existentiel qu'Ortlieb décortique avec l'empathie de qui semble avoir lui-même souffert de pareille procrastination. Il parvient, en tout cas, à restituer avec une précision quasi hypnotique, l'état d'esprit d'un Baudelaire confit dans son rejet, alors même qu'il avait d'abord espéré, en venant à Bruxelles, y trouver les ressources nécessaires à un sursaut dans sa vie d'écrivain. Sans doute parce que "peu a changé en somme" et que lui-même a arpenté, inlassablement, cent quarante ans plus tard, les mêmes lieux, éprouvant parfois les mêmes vertiges : "la foule des dimanches matin ondoie au pied de la tour du Midi pour se frayer un chemin entre les vendeurs de tapis de voiture, de tabac de la Semois, de livres à colorier, d'assortiments de tournevis, et d'animaux en peluche fluorescente. De temps à autre, le sol, imperceptiblement, vibre au pas- sage d'un train sur les talus ou d'un convoi souterrain, les odeurs de friture rivalisent avec des effluves de fleur d'oranger et de barbe à papa, et des filets d'urine stagnent dans les tunnels et les recoins pendant que des réfugiés d'Europe centrale au teint clair s'efforcent d'écouler à bas prix des poupées gigognes, des optiques russes, des vêtements mili- taires et autres butins de rapines. Dimanches à Bruxelles, l'ennui et le rien".

03/2024

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Généralités médicales

La philosophie du remède. [actes du colloque tenu les 26, 27 et 28 mars 1992 au Musée Claude Bernard, Saint-Julien-en-Beaujolais et à l'Université Lyon III, Faculté de philosophie)

Le remède, le médicament, la drogue sont des objets pharmaceutiques mais aussi des objets médicaux, des moyens d'action très concrets, également des images symboliques et sacrées, enfin des notions philosophiques. On entend par là qu'à travers ces êtres bizarres et leurs métamorphoses, ce sont des questions fondamentales qui nous reviennent : la séparation ou la complicité de l'esprit et du corps, de la vie et de la mort, du normal et du pathologique. Le remède est aussi au centre d'une culture, d'une attitude sociale devant l'hygiène, la santé et leurs diverses expressions ou imaginations anciennes et récentes. Mais le remède a d'abord une histoire, il fait appel à des lois, des normes, à un droit toujours exigeant. Il constitue donc également l'occasion d'interroger les pratiques médicales, certaines sciences biologiques et pharmaceutiques sûres d'elles-mêmes, et de pousser l'enquête jusqu'aux fondements déontologiques ou éthiques de leurs pratiques. Le remède, dans ces conditions, devient le pilier d'une réflexion plus vaste pour laquelle il apparaît comme une sorte de fait social total. Cependant une généralisation s'autorise des rapports établis entre deux perspectives fondamentales. D'abord la technicité de l'objet : un remède est un outil par lequel le médecin décide d'intervenir (ou non) sur un état biologique devenu insupportable ou pénible à l'individu. Et cette " technicité " est exemplaire d'une orientation décisive de la médecine ancienne et contemporaine. Ensuite, il suggère autant qu'il agit, il possède ce pouvoir habile, indécis, parfois démoniaque d'être souvent au-delà de lui-même, réfractaire à toute positivité absolue, capable donc de prendre en compte, fût-ce " par l'absurde ", la singularité de l'individu qui le reçoit et la précarité du médecin qui l'administre. Ses qualités philosophiques parlent alors d'elles-mêmes : elles corrigent une technicité trop belle pour être vraie, elles font de lui un placebo besogneux lorsqu'il prend peur de lui-même et de son pouvoir de ciguë mortelle. La philosophie du remède s'est donné pour tâche de marquer quelques points où le remède - et plus généralement les pratiques bio-médicales - laissent entrevoir quelques-unes de ces étranges ambiguïtés qui parsèment notre existence médicale et sociale. Et, au bout du compte, de tendre la perche à Nietzsche ou Zarathoustra pour qui le " dernier homme ", celui qui " respecte la santé ", est aussi celui " qui vit le plus longtemps "... ce qui n'est pas pour lui, il s'en faut, un compliment.

09/1993

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Littérature étrangère

The Night

The Night est un immense roman choral dont les voix multiples nous saisissent et nous plongent non seulement dans les ténèbres d'une ville, Caracas, et dans l'histoire d'un pays, le Venezuela, mais aussi dans les profondeurs de notre époque désorientée, imprévisible et violente. Les trois protagonistes - Miguel Ardiles, le psychiatre qui affronte quotidiennement la folie, Matías Rye, l'écrivain raté et drogué qui anime un atelier d'écriture, et Pedro Alamo, le publicitaire hanté par les mots et leurs combinaisons infinies - vont prendre la parole à tour de rôle, et leurs récits vont s'enchaîner et s'entremêler sans répit, sans temps morts, comme autant de rêves et de cauchemars durables. Un même thème parcourt en sourdine leurs histoires. Car si Miguel enregistre secrètement les paroles de ses patients, si Matías prend constamment des notes pour écrire un jour ce roman qui sera The Night, si Pedro enfin se perd dans les jeux de mots (principalement des anagrammes et des palindromes), c'est pour tenter de déchiffrer le mystère de la maladie qui les ronge et nous ronge : la présence du mal et son pouvoir sur nos vies. De plus, ils partagent tous une fascination obsessionnelle pour un certain Darío Lancini, ancien guérillero, poète et auteur mythique d'un ouvrage de palindromes, Oír a Darío . Sa rencontre sera l'occasion, lors du deuxième chapitre, d'un récit biographique riche en aventures, une formidable plongée dans les années 1950 à 1970, entre le Venezuela, la France et l'Europe de l'Est. Ce récit enchâssé alterne biographies d'auteurs, citations littéraires (de Mann à Neruda, en passant par Jarry, Aragon et García Márquez) et références à l'histoire de la guerre froide. Dominé par les engagements politiques et littéraires, par la fougue et l'esprit de liberté, il contraste fortement avec les deux autres parties du roman, ancrées dans un contexte contemporain de crise et de dégradation. Roman vivant, ambitieux, à l'imagination visionnaire et puissante, The Night engage sur la violence une réflexion à la fois d'une grande actualité et d'une grande profondeur, cherchant à travers la littérature, le crime et la psychiatrie, les racines d'un mal rampant. Le caractère aléatoire et éphémère de tout édifice, l'idée que le chaos mine toute tentative de construction est une des idées fortes du livre, exprimée par la métaphore du jeu Tetris qui structure secrètement la narration jusqu'à la fin. En plus d'une métaphore du texte lui-même, c'est aussi une forme d'interprétation de la réalité, parfaitement illustrée par les récits en miroir de la vie des trois protagonistes et de Darío Lancini. On a immédiatement envie de relire ce roman à multiples strates, dont la réussite tient à la rencontre rare d'une vision puissante de la littérature - et particulièrement du langage poétique - et d'une épaisseur existentielle. L'écriture issue de cette rencontre est forte, juste et très contemporaine. Carmen Balcells l'avait bien vu : Blanco-Calderón a un vrai talent.

05/2016

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Pléiades

Oeuvres complètes

En 1662 paraît La Princesse de Montpensier. Des copies de l'ouvrage circulent depuis quelque temps déjà. La nouvelle "court le monde", déplore l'auteur ; "mais par bonheur ce n'est pas sous mon nom". En 1669, on dresse le portrait d'"Hypéride", alias Marie Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de Lafayette : "Elle écrit parfaitement bien, et n'a nul empressement de montrer ses ouvrages". Quand paraît, l'année suivante, le premier volume de Zayde, il est attribué à Segrais. En 1678, première édition, anonyme, de La Princesse de Clèves. Des rumeurs suggèrent que Mme de Lafayette pourrait en être l'auteur. Elle se dit flattée, mais dément. Il reste que, chaque fois, le succès est au rendez-vous. En témoignent les nombreuses contrefaçons, traductions et adaptations de ces ouvres qui fleurissent dès le XVIIe siècle. C'est naturellement La Princesse de Clèves qui suscite le débat le plus véhément. Mme de Clèves a-t-elle eu raison d'avouer au prince son mari qu'elle était amoureuse de M de Nemours ? Le Mercure organise une enquête publique sur ce point. Le genre de l'ouvrage est mis en question. Roman d'imagination, roman historique, roman galant ? La querelle fait rage entre les Anciens et les Modernes. Le livre inaugure un nouveau genre. Jugé invraisemblable, il donne lieu à une véritable entreprise de réécriture, que motivent l'étonnement suscité par le récit, les silences que l'on y perçoit, l'insatisfaction quant au sort de l'héroïne. Sans doute ne lit-on plus l'ouvre de Mme de Lafayette comme on le faisait au XVIIe siècle ; c'est d'ailleurs ce qui garantit sa survie. Nous voyons dans La Princesse de Clèves un roman de la passion et de la destinée, un chef-d'oeuvre de l'analyse psychologique, un sommet de la langue française, le livre d'une femme, l'acte de naissance du roman moderne. Mais il ne faut pas s'y tromper. Le rayonnement quasi mythique du livre tient à sa double appartenance : à son temps, au nôtre. La présente édition - qui rassemble tous les ouvrages attribuables (ou attribués) à celle qui n'en signa aucun - ne néglige aucune de ces deux dimensions. Les nombreux documents annexés aux ouvres éclairent leurs sources historiques et les conditions de leur réception ; les textes eux-mêmes, nouvellement établis, sont accompagnés, pour la première fois, des éclaircissements linguistiques désormais indispensables à une lecture exacte et sensible. Aux oeuvres s'ajoute la correspondance intégrale, qui montre que Mme de Lafayette ne doit pas être ramenée aux clichés que l'histoire littéraire nous a transmis sur son compte. "Elle a cent bras. Elle atteint partout", disait d'elle une amie chère, la marquise de Sévigné. Les lettres révèlent une femme d'influence, une femme d'affaires et d'intrigues, "persuadée que l'amour est une chose incommode", à la fois fascinée par la passion et aspirant à la paix intérieure, en un balancement qui est au cour de son oeuvre.

04/2014

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Romance historique

Castonbury Park Tome 1 : Retour à Castonbury Park ; Tentée par le lord

Le somptueux domaine de Castonbury Park est à l'image de ses résidents : noble, prestigieux et jalousé. Et leurs coeurs passionnés n'ont aucun souci des convenances... Retour à Castonbury Park, Carole Mortimer Angleterre, Derbyshire, 1816 Les guerres napoléoniennes ont cruellement frappé la famille du duc de Rothermere, et privé la lignée de ses plus beaux fleurons : Jamie, l'héritier en titre, a disparu en Espagne ; Edward, le plus jeune fils, est tombé à Waterloo. Ravagé par le chagrin, le vieux duc vit désormais en reclus, et Castonbury Park, son magnifique domaine d'autrefois, se délite avec lui... Lily se désole : elle a beau n'être que la fille adoptive du pasteur, une orpheline insignifiante, elle a grandi à Castonbury et connu sa splendeur. Si bien qu'elle redoute le retour annoncé du nouvel héritier. Lord Gilles Montague... Qui pourrait faire confiance à cet homme qui n'a jamais vécu que pour son bon plaisir ? Qui pourrait nourrir l'espoir qu'il redore son titre et fasse renaître Castonbury de ses cendres ? Sans compter qu'au côté du futur duc il faudrait une épouse exceptionnelle, une lady. Or Gilles est bien connu pour n'aimer que les filles frivoles... Tentée par un lord, Helen Dickson En acceptant de devenir la femme de chambre de Mlle Araminta, Lisette savait que la tâche serait rude. Non que cette jeune noble lui donne du fil à retordre - elles s'entendent à merveille ! - ni qu'elle ait à se plaindre du somptueux domaine de Castonbury Park... L'objet de son tourment est le propre frère de sa maîtresse : le colonel Montague. En séducteur impénitent qu'il est, il lui dit cent fois son désir de faire d'elle sa maîtresse... et sans cesse elle tremble à l'idée que la chose s'ébruite et qu'on la chasse. Mais combien de temps pourra-t-elle résister, et surtout garder son secret ? Aux Indes, toute une nuit, le colonel Montague l'a longuement, ardemment tenue dans ses bras. Et si, manifestement, il n'en a pas gardé le moindre souvenir, de son côté, Lisette n'a jamais oublié les sensations extrêmes de leur brûlante étreinte... A propos des auteurs Née en Angleterre, Carole Mortimer ne pensait pas devenir écrivaine. En effet, c'est pendant ses études d'infirmière que le démon de l'écriture vient la piquer. Un démon qui ne cesse de l'habiter depuis 1979, date à laquelle elle a publié son premier roman. Aujourd'hui, avec plus d'une centaine d'ouvrages à son actif, elle est l'un des autrices les plus connues et appréciées des lectrices. La clé de son succès ? Des histoires alliant romantisme et modernité ; un style original ; une imagination inépuisable, et, surtout, un amour évident pour ses personnages. Situés aux siècles les plus mouvementés de l'histoire anglaise, les romans d'Helen Dickson, toujours fertiles en rebondissements, nous tiennent en haleine jusqu'à la dernière page. Ses héroïnes, fougueuses et anticonformistes, vont jusqu'au bout de leurs rêves.

02/2022

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Economie

Économie sociale et solidaire et responsabilité sociétale d’entreprise. Au cœur du développement en Afrique

Cet ouvrage, c'est la conviction que je défends pour la construction future du continent africain. Une architecture qui devra permettre à l'Afrique de tracer sa propre voie, en fonction de son histoire, de ses valeurs et de ses aspirations. Ce qui exigera à la fois audace, courage, imagination et créativité. Je pars d'un constat qui est un aveu d'échec du néolibéralisme dans un contexte de mondialisation new look et de recomposition géopolitique et géostratégique ayant comme déterminants : l'accroissement de la pauvreté des pays du tiers monde, le changement climatique, la crise alimentaire, la crise énergétique, la crise sécuritaire, la crise culturelle et identitaire ainsi que la montée de l'Islam radical. Autant de conséquences et d'excès du système néolibéral qui façonnent l'hydre à plusieurs têtes à l'origine de la crise des valeurs qui frappe notre monde d'aujourd'hui. Pour relever autant de défis, je propose une déclinaison de grands principes sur la base desquels pourrait se construire l'Afrique de demain. J'estime que le renouveau africain, qui fait écho aux obligations positives de l'ESS et de la RSE, pourrait constituer à la fois une nouvelle dynamique économique et une réponse pour l'emploi des jeunes, l'autonomisation des femmes, la réalisation des souverainetés alimentaires et énergétiques, la lutte contre la pauvreté et l'équité territoriale entre autres défis. Je défends ardemment l'idée du retour aux principes de base du développement endogène, fondé sur les aspirations légitimes et les ressources propres de l'Afrique. Je prône à cet effet le renouveau du mouvement coopératif et de la mutualisation, couplé à une approche adaptative d'une voie africaine de la RSE qui intégrerait la sensibilité humaniste et le développement durable, articulée à une nouvelle forme de gouvernance consensuelle arrimée à de nouveaux modèles de dotations factorielles, à travers les coopérations bilatérale et multilatérale. Par ailleurs, je mets en exergue le caractère déterminant de la maîtrise des mécanismes et des instruments financiers, ainsi que l'importance des cadres réglementaires, juridiques et institutionnels qui permettront d'orienter les choix et les décisions des différents acteurs économiques. Plus que tout, je souligne l'importance de l'engagement territorial et de la volonté politique pour lutter contre les inégalités. Afin d'alimenter la réflexion des décideurs politiques, des entrepreneurs ou des représentants de la société civile qui seront partie prenante du Renouveau du continent africain, je propose une définition de 500 mots qui pourraient permettre aujourd'hui de mieux appréhender une adaptation africaine de l'ESS et de la RSE. Je partage ma conviction que, loin de servir de modèles " prêts à l'emploi ", les initiatives et les choix qui ont jusqu'ici permis à l'ESS et à la RSE de se déployer, constituent de formidables inspirations pour construire une Afrique prospère et réconciliée avec elle-même.

07/2023

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Histoire de France

Jadis, d'une guerre à l'autre (1914-1936). Tome 1, 1914-1934

La réédition de Jadis – D'une guerre à l'autre d'Edouard Herriot, c'est l'envie de faire découvrir un homme et son époque. Cette période de l'entre-deux-guerres vit l'apogée du Radicalisme, la doctrine de ceux qui revendiquaient l'héritage de la Révolution de 1789, la défense du suffrage universel, l'attachement à la démocratie et l'enseignement laïque, valeurs dont Herriot se réclamait. Jadis, c'est une chronique qui débute en 1914, au début de la Première Guerre mondiale et qui se termine en janvier?1936, à la veille du Front populaire et du déclenchement de la guerre civile espagnole. Elle nous plonge au coeur des événements locaux avec Lyon, ville pour laquelle Herriot ressentait un profond attachement et dont il sera le maire pendant plus de cinquante ans? ; mais aussi nationaux car, en tant que responsable de premier plan, il évoque ses engagements et les combats politiques parfois féroces qu'il mena au plus haut niveau de l'Etat. Contrairement à beaucoup d'hommes d'Etat français, la vision politique d'Herriot n'est pas purement hexagonale. Il voyage beaucoup et rencontre de nombreux dirigeants étrangers. De plus, il possède un sens de la géopolitique digne d'un Richelieu. Dès les années 20, il est conscient du danger­ allemand à venir. Dans un but d'apaisement, il est favorable à une certaine modération vis-à-vis de l'Allemagne sur le plan des réparations financières, pour dans le même temps, rechercher une alliance militaire de revers avec la Russie communiste. Dans les années 30, il ne tombe pas dans le piège du pacifisme et refuse les accords de Munich en prônant une politique de fermeté face à Hitler. A travers ses écrits, il nous met dans la confidence et nous livre ses analyses et ses sentiments sans fioriture, ce qui donne à son récit vie et spontanéité. Mais au-delà du plaisir de la lecture, ce professeur agrégé sait susciter en nous un grand besoin de connaissance. Cet homme d'exception aura marqué son temps, d'ailleurs Georges Clemenceau disait de lui "?Le Vésuve se borne souvent à fumer sa pipe comme Herriot, tout en ayant sur celui-ci l'avantage de se faire parfois oublier?". De son côté Herriot n'était pas en manque d'humour ni de lucidité, il prétendait qu'"?Une vérité est un mensonge qui a longtemps servi.?" Créativité et imagination étaient les maîtres mots de cet homme politique de grande culture. La préface de cet ouvrage a été rédigée par M. Gérard Collomb, homme d'Etat et maire de la bonne ville de Lyon. Cet ouvrage est une édition augmentée, y figure de très nombreuses notes en bas de page ainsi que des encadrés ne figurant pas dans l'édition d'origine et qui fournissent de substantiels compléments d'information.

08/2019

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Beaux arts

Crépuscules arctiques. Pastels du Groenland à la Sibérie, jusqu'en Tchoukotka

Jean Malaurie, un monument qui incarne à lui seul la défense et l'amour des peuples arctiques ! Ses Derniers rois de Thulé ont fait le bonheur de centaines de milliers de lecteurs, comme sa collection Terre humaine. Il dévoile enfin ses Pastels arctiques, témoignages inédits d'un homme inspiré, chamanique, habité par les forces cosmiques. C'est l'un des plus grands explorateurs, le premier français à avoir atteint le pôle géomagnétique Nord, le 29 mai 1951, en traineau à chiens. Il a révélé au monde le peuple des Inuits, vécu de longs mois avec eux. Mais c'est aussi un immense scientifique, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, un ethnologue, anthropologue, un éditeur et directeur de collection célèbre. Terre humaine, c'est lui, et il peut s'enorgueillir d'avoir " lancé " Claude Lévi-Strauss avec Tristes tropiques. Aujourd'hui, à 98 ans, dans une forme toujours éblouissante, Jean Malaurie accumule les titres de gloire. A la vérité, il s'en moque. Jean Malaurie n'a qu'une idée en tête, résister, comme ce rebelle dans l'âme l'a toujours fait. Résister contre l'implantation d'une base militaire secrète américaine au coeur du Groenland, en 1951, résister en faveur des peuples premiers et des minorités de l'Arctique, sa grande mission et la passion d'une vie. De ces années au pôle Nord, il a rapporté la matière de livres indispensables, dont Les derniers rois de Thulé, qui ont fait le bonheur de centaines de milliers de lecteurs. On aurait pu croire que tout était dit mais cela aurait été mal connaître Jean Malaurie. Oser, résister , publié l'année dernière, a été salué par la presse et les lecteurs. Et puis maintenant, plus surprenant encore, ces Crépuscules arctiques, Pastel, du Groenland à la Sibérie Tchoukotka Comment, par des températures extrêmes, un homme a-t-il pu réaliser des pastels ? Comment l'idée lui est-elle venue, quel besoin, quelle " folie " le poussait d'apporter ses craies, son papier, pour dessiner au coeur d'un monde de glace ? Il lui fallait saisir, explique Jean Malaurie, ce moment mystérieux où le ciel polaire lutte entre la lumière et l'obscurité, pour sombrer peu à peu dans le noir. Ce moment où des forces qui dépassent les hommes, et presque l'imagination, entrent en jeu. Rendre compte de ce mystère absolu. Voici donc ces oeuvres d'art raffinées qui sont aussi des témoignages d'une pensée devenue quasi " primitive ", en communion profonde avec la nature et l'espace. Car Jean Malaurie, grand homme de science, est aussi un homme habité, sensible aux forces telluriques et cosmiques, un véritable animiste et presque un chaman. Cette quarantaine de pastels de la nuit polaire nous invite à découvrir ce visage inédit et ce témoignage unique, de toute beauté, explicité par un très important texte de présentation de Jean Malaurie lui-même.

10/2020

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Critique littéraire

Le génie grec dans la religion

Louis Gernet ne considère pas seulement la religion dans le cadre de l'histoire générale de la Grèce, mais dans son rapport avec la société dont le rôle dans la formation de la mentalité humaine est ici serré de près ; et c'est l'une des originalités de ce livre, qui a marqué un tournant important dans l'histoire des religions. Mélange, par son origine, d'éléments égéens et d'éléments indo-européens qui ont commencé leur fusion dès l'époque mycénienne - un millénaire avant l'époque classique - la religion grecque, qui reçut encore bien d'autres influences, a eu une évolution complexe. L. Gernet en retrace des épisodes essentiels au cours de la première partie de son ouvrage. Il montre que bien des points restent obscurs, mais il semble certain qu' "une bonne part de la religion officielle de la cité est héritée de cultes agraires, c'est un fonds primitif qui se reconnaît là" . C'est aussi de ces époques lointaines que datent le culte de Dionysos et la célébrité de lieux sacrés qui deviendront d' "intérêt national" , comme Delphes. La partie de l'ouvrage la plus développée est, naturellement, la seconde, qui expose le système de l'époque classique lui-même. Le génie grec a créé une religion dont le cadre est, par excellence, la cité ; elle est civique, humaine et mesurée, à la fois conservatrice et, dans une certaine mesure, tolérante. Cette religion a été traversée par un courant mystique, mais elle a su longtemps le contenir grâce à la majesté de l'Olympe. Elle a libéré la pensée spéculative et l'imagination artistique. Mais, au demeurant, elle n'a guère su émouvoir le coeur. La période hellénistique, traitée dans cet ouvrage par André Boulanger, va rompre cet équilibre harmonieux qui, d'ailleurs, on vient de le rappeler, n'avait jamais cessé d'être menacé par un "travail souterrain" . Et ce sera, à partir de la conquête d'Alexandre, le grand succès des sectes à mystères, des cultes de provenance étrangère, où l'émotion personnelle reprend ses droits. Toute l'Asie Mineure, l'Egypte, la Mésopotamie et l'Iran apporteront les rites et les dieux officiels défaillants : ce sera le déclin des Olympiens et, du même coup, celui de la cité. Mais, pendant ce temps, le besoin d'expliquer historiquement et rationnellement les mythes apparaîtra ; la spéculation philosophique s'épanouira en tous sens : la pensée atteindra à l'universalisme. Ce livre est le nécessaire complément de deux autres volumes de la collection "L'Evolution de l'Humanité" : La Cité grecque de Gustave Glotz et La Pensée grecque de Léon Robin. A travers cette série d'ouvrages apparaît l'explication du "miracle grec" qui devait aboutir, après deux millénaires, au miracle scientifique des temps modernes. Pour la présente édition une Bibliographie complémentaire a été établie par le Centre de Recherches comparées sur les Sociétés anciennes, de la VIe Section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Paul CHALUS, Secrétaire général au Centre International de Synthèse.

01/1970

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Pléiades

Au coeur des ténèbres et autres écrits

Octobre 1899. Joseph Conrad redoute la stérilité : "Il n'y a rien à montrer finalement. Rien ! Rien ! Rien !" Il se croit guetté par le néant, alors qu'il n'écrit que des chefs-d'oeuvre. Six mois plus tôt, Au coeur des ténèbres a commencé de paraître en revue ; la rédaction de Lord Jim sera achevée l'année suivante ; Typhon suit de près. De quoi Conrad se méfie-t-il donc ? Des "obscures impulsions" de l'imagination. "Je veux considérer la réalité comme une chose rude et rugueuse sur laquelle je promène mes doigts. Rien de plus". Il lutte pour rester à la surface, mais il a beau s'en défendre, les joyaux de son oeuvre viennent des profondeurs. Né en Ukraine polonaise, sous domination russe, puis "adopté par le génie de la langue" anglaise, Conrad sillonne les mers durant une vingtaine d'années. Il a trente-sept ans quand paraît son premier roman. Son oeuvre est impensable sans cette première vie passée à naviguer. Il s'est pourtant insurgé contre l'étiquette de "romancier de la mer" qu'on lui accolait. Ses navires sont surtout des dispositifs expérimentaux concentrant, dans un huis-clos en mouvement, les expériences humaines les plus aiguës. Fidèle au "plaisir de lire" , on objecterait à bon droit que Conrad est malgré tout un romancier d'aventures. Il est vrai que ses personnages sont tantôt confrontés à des tempêtes formidables, tantôt à une "immobilité mortelle" . ll leur arrive encore de trouver une mort brutale dans des contrées hostiles. Mais cela ne fait pas de l'oeuvre romanesque de Conrad un divertissement épique. Si l'héroïsme y est souvent introuvable, on y rencontre en revanche la trahison, l'enfer des âmes folles et l'impossible rachat. Sans oublier l'absurdité de la condition humaine. Au-delà de ses thèmes, la modernité de l'oeuvre de Conrad tient à l'extrême audace de la narration. Ses romans sont portés par des voix - celle de Marlow, bien sûr, mais ce n'est pas la seule -, et les récits sont savamment entrelacés, déjouant ainsi le piège des continuités arbitraires. Son oeuvre aussitôt traduite en France suscita l'engouement. Chose rare, La NRF lui consacre un numéro d'hommage quand, en 1924, il disparaît. L'année précédente, la même revue avait célébré Proust. Cest dire l'importance qu'avait déjà Conrad pour ses contemporains les plus avertis. Aujourd'hui plus que jamais, il est "l'un des nôtres" . Depuis Le Nègre du "Narcisse" (1897), manifeste artistique dont l'ambition est de pouvoir justifier son "existence à chaque ligne" , jusqu'au plus grand roman (ou "confession") de la dernière période, La Ligne d'ombre (1917), ce volume propose une traversée des trois décennies couvertes par son oeuvre. Chaque escale est indispensable. On regarde parfois vers la mer, parfois vers la terre, parfois dans les deux directions. L'intranquillité conradienne demeure inébranlable dans la tourmente. Bienheureux les lecteurs qui en feront leur boussole.

09/2017

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Littérature française

Continents

Le peuple des magiciens est attaqué par les hommes, les animaux et les éléments réunis... L'histoire se passe au temps des mythes et des légendes. Quatre peuples vivent chacun sur leur continent sans jamais se mélanger. On y trouve les hommes, les magiciens, les animaux et les éléments. Sur chaque terre, un roi gouverne les habitants. Un objet de pouvoir est attribué aux souverains. Angor voulut mettre fin à ses jours. Une avalanche le stoppa dans sa démarche et il découvrit par hasard le puissant et légendaire grimoire de la vie. Son sentiment de désespoir se transforma en haine contre les quatre peuples. Le livre magique lui procura un immense pouvoir mais seul il ne pourrait pas faire de grandes choses. Il choisit alors de former une armée en décidant de corrompre les hommes dans le but de devenir l'unique maiître des continents. Dix ans plus tard... Alors que le jeune magicien Aljéran est en train de chasser, il entend des cris provenant de son village. Il découvre que ses semblables sont attaqués par les hommes, les animaux et les éléments réunis... Plongez dans le premier volet d'une saga fantasy passionnante et découvrez le monde au temps des mythes et des légendes !EXTRAIT- Bon.Vous êtes prêts ? demande Tévic. - A-t-on le choix ? demande Snooky. Vas-y aide nous. Tévic entre dans l'eau. Il se concentre et arrive à former une grosse bulle d'eau. - Allez-y les amis, entrez à l'intérieur. Snooky et Zica ont très peur et n'osent pas s'y aventurer. - Dépêchez-vous, je ne tiendrai pas longtemps comme ça. - Tu es sûr que ta bulle tiendra ? demande Snooky. - Je vais faire le maximum pour qu'elle reste intacte le plus longtemps possible. - Bon, beh c'est parti. dit le singe peu rassuré. Les deux amis entrent dans la bulle. Tévic les emmène sous l'eau. Il arrive à faire déplacer ses amis sans trop de difficultés. Le courant bouscule la bulle dans tous les sens. Tévic fait de son mieux pour la stabiliser. Snooky et Zica sont chahutés de gauche à droite mais ils tiennent bon. - Je dois tenir encore un peu, nous y sommes presque. - Vas-y, tu peux le faire, continue comme ça !!! Il ne reste que quelques mètres avant de sortir de l'eau quand la fusion de Tévic cesse brutalement. La fusion avec un élément de l'eau est très difficile et de courte durée. Le jeune magicien reprend son apparence normale. Il est entraîné par le courant. A PROPOS DE L'AUTEURAuteur gardois, Alexandre Benavente s'est inspiré de sa grande culture cinématographique pour écrire ce roman. Il a trouvé son inspiration dans des grands classiques tels que Harry Potter, Le seigneur des anneaux, Le Hobbit... Mais Continents reste une oeuvre unique, tout droit inspirée de sa propre imagination...

06/2018

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Littérature française

Les Contemporaines ou Aventures des plus jolies femmes de l'âge présent. Tome 8, Nouvelles 188-211

Cette première édition moderne des Contemporaines de Rétif de la Bretonne, recueil de nouvelles publié de 1780 à 1785, donne à lire dans sa totalité les 42 volumes de l'édition originale, soit "272 nouvelles en 444 histoires". Cette oeuvre, dont n'a été rééditée qu'une infime partie, offre le panorama complet de l'univers rétivien. Rétif a mis dans ce monument narratif ses idées, ses obsessions, ses fantasmes, son panthéon féminin ; il y a mis aussi des contes, des chansons, des saynètes, le langage du monde et celui du peuple, toutes les formes d'expression qui lui étaient chères. Depuis 1760, la mode était aux recueils de récits courts, adaptés au goût d'un public élargi qui tendait à préférer la lecture aisée d'anecdotes, d'historiettes, de faits divers à celle des romans nécessitant un effort d'attention soutenu. Mais le recueil des Contemporaines est d'une ampleur et d'une ambition sans précédent. Rétif le présente comme "l'histoire complète des moeurs du XVIIIe siècle". Au-delà de l'objectif moral affiché (proposer des leçons de bonheur conjugal), s'impose l'intérêt documentaire. De même que Rétif sera, quelques années plus tard, "le spectateur nocturne" des Nuits de Paris, il est ici le spectateur diurne du monde qui l'entoure. Tandis que les autres écrivains, dit-il, ont "travaillé d'imagination", lui a "négligé tous les ornements de la fiction". Le titre du recueil est déjà une promesse de vérité : en étant des contemporaines, les héroïnes appartiennent au monde du lecteur, et c'est l'image de cette société de la deuxième moitié du XVIIIe siècle que nous restituent les nouvelles. Une image fondée sur des choses vues et entendues. Mais sur ce terreau, le romanesque se déploie librement, jusqu'à l'extravagance. Le succès de l'ouvrage en son temps (la deuxième grande réussite de Rétif, après la publication du Paysan perverti en 1775) montre que cette formule correspondait bien à l'attente des lecteurs. L'originalité de Rétif est aussi d'avoir voulu dépasser la simple addition de récits en tissant des liens entre les nouvelles, guidé par le souci de donner à l'ensemble la cohésion d'une totalité narrative. Il a ébauché ce que Balzac systématisera quelques décennies plus tard : la récurrence des personnages, la connexion entre des histoires. Mais il ne faut pas pour autant lire et juger Les Contemporaines à la lumière des nouvelles du siècle suivant. Rétif, quelle que soit son aspiration à la différence, son mépris proclamé des codes stylistiques de l'époque, appartient à la littérature et à la société de son temps. De l'une et de l'autre, il a été le témoin privilégié. Enfin, on ne saurait donner aujourd'hui une édition des Contemporaines sans les estampes qui accompagnaient chaque nouvelle, tant ces illustrations ont une fonction narrative et contribuent au charme des volumes.

09/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1

"C'est à Paris que j'ai écrit mes premiers romans, découvert l'Amérique latine et commencé à me sentir latino-américain ; j'y ai vu la publication de mes premiers livres ; j'y ai appris, grâce à Flaubert, la méthode de travail qui me convenait et su quel genre d'écrivain je souhaitais être. La France m'a enseigné que l'universalisme, trait distinctif de la culture française depuis le Moyen Age, loin d'être exclusif de l'enracinement d'un écrivain dans la problématique sociale et historique de son propre monde, dans sa langue et sa tradition, s'en fortifiait, au contraire, et s'y chargeait de réalité. "Fraîchement arrivé à Paris, en août 1959, j'ai acheté Madame Bovary à la librairie La Joie de Lire, de François Maspero, rue Saint-Séverin, et ce roman, que j'ai lu en état de transe, a révolutionné ma vision de la littérature. J'y ai découvert que le "réalisme" n'était pas incompatible avec la rigueur esthétique la plus stricte ni avec l'ambition narrative. . ". Extrait de l'Avant-propos de l'auteur, inédit. Débrider l'imaginaire et rivaliser avec la réalité, "d'égal à égal" : tel est le programme du romancier Vargas Llosa. Il reflète un appétit qui pourrait passer pour démesuré. Julio Cortázar comparait l'énergie de son ami Mario à celle de ce rhinocéros du zoo de Buenos Aires qui renversa les barrières de son enclos quand l'envie lui prit d'aller se baigner dans l'étang voisin. L'anecdote fait d'ailleurs écho à la manière dont Vargas Llosa lui-même évoque l'exorbitant pouvoir de l'écrivain, capable de saccager le monde, de le décortiquer, voire de le détruire, pour lui opposer une image littéraire née de la parole et de l'imagination. Cette radicalité, que partagent les modèles de Vargas Llosa - Flaubert, Faulkner -, est à la source d'un univers imaginaire qui nous entraîne (Cortázar avait raison) avec la force irrésistible des grands mammifères. Il y a du démiurge chez l'auteur de Conversation à La Catedral. Et de l'architecte : ses livres sont des édifices minutieusement équilibrés, chacun a sa forme propre, ses audaces, son rythme, ses voix. Vargas Llosa gouverne en sous-main un monde polyphonique, violent, généreux, extraordinairement séduisant, auquel le public est fidèle depuis un demi-siècle. Voici, en deux volumes, huit romans publiés entre 1963 et 2006, choisis par l'auteur et proposés dans des traductions révisées. Ils sont accompagnés d'un appareil critique qui a bénéficié du dépôt par Mario Vargas Llosa de ses archives littéraires à l'université de Princeton, où sont désormais conservés les manuscrits de ses livres, les carnets dans lesquels il consigne ses projets, mais aussi de la correspondance, des notes personnelles, des coupures de presse, d'autres documents encore qui autorisent, pour la première fois, une plongée dans l'atelier de l'écrivain.

03/2016

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 2

"C'est à Paris que j'ai écrit mes premiers romans, découvert l'Amérique latine et commencé à me sentir latino-américain ; j'y ai vu la publication de mes premiers livres ; j'y ai appris, grâce à Flaubert, la méthode de travail qui me convenait et su quel genre d'écrivain je souhaitais être. La France m'a enseigné que l'universalisme, trait distinctif de la culture française depuis le Moyen Age, loin d'être exclusif de l'enracinement d'un écrivain dans la problématique sociale et historique de son propre monde, dans sa langue et sa tradition, s'en fortifiait, au contraire, et s'y chargeait de réalité. "Fraîchement arrivé à Paris, en août 1959, j'ai acheté Madame Bovary à la librairie La Joie de Lire, de François Maspero, rue Saint-Séverin, et ce roman, que j'ai lu en état de transe, a révolutionné ma vision de la littérature. J'y ai découvert que le "réalisme" n'était pas incompatible avec la rigueur esthétique la plus stricte ni avec l'ambition narrative. . ". Extrait de l'Avant-propos de l'auteur, inédit. Débrider l'imaginaire et rivaliser avec la réalité, "d'égal à égal" : tel est le programme du romancier Vargas Llosa. Il reflète un appétit qui pourrait passer pour démesuré. Julio Cortázar comparait l'énergie de son ami Mario à celle de ce rhinocéros du zoo de Buenos Aires qui renversa les barrières de son enclos quand l'envie lui prit d'aller se baigner dans l'étang voisin. L'anecdote fait d'ailleurs écho à la manière dont Vargas Llosa lui-même évoque l'exorbitant pouvoir de l'écrivain, capable de saccager le monde, de le décortiquer, voire de le détruire, pour lui opposer une image littéraire née de la parole et de l'imagination. Cette radicalité, que partagent les modèles de Vargas Llosa - Flaubert, Faulkner -, est à la source d'un univers imaginaire qui nous entraîne (Cortázar avait raison) avec la force irrésistible des grands mammifères. Il y a du démiurge chez l'auteur de Conversation à La Catedral. Et de l'architecte : ses livres sont des édifices minutieusement équilibrés, chacun a sa forme propre, ses audaces, son rythme, ses voix. Vargas Llosa gouverne en sous-main un monde polyphonique, violent, généreux, extraordinairement séduisant, auquel le public est fidèle depuis un demi-siècle. Voici, en deux volumes, huit romans publiés entre 1963 et 2006, choisis par l'auteur et proposés dans des traductions révisées. Ils sont accompagnés d'un appareil critique qui a bénéficié du dépôt par Mario Vargas Llosa de ses archives littéraires à l'université de Princeton, où sont désormais conservés les manuscrits de ses livres, les carnets dans lesquels il consigne ses projets, mais aussi de la correspondance, des notes personnelles, des coupures de presse, d'autres documents encore qui autorisent, pour la première fois, une plongée dans l'atelier de l'écrivain.

03/2016

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Littérature française

Les Contemporaines ou Aventures des plus jolies femmes de l'âge présent. Tome 6, Nouvelles 135-167

Cette première édition moderne des Contemporaines de Rétif de la Bretonne, recueil de nouvelles publié de 1780 à 1785, donne à lire dans sa totalité les 42 volumes de l'édition originale, soit "272 nouvelles en 444 histoires". Cette oeuvre, dont n'a été rééditée qu'une infime partie, offre le panorama complet de l'univers rétivien. Rétif a mis dans ce monument narratif ses idées, ses obsessions, ses fantasmes, son panthéon féminin ; il y a mis aussi des contes, des chansons, des saynètes, le langage du monde et celui du peuple, toutes les formes d'expression qui lui étaient chères. Depuis 1760, la mode était aux recueils de récits courts, adaptés au goût d'un public élargi qui tendait à préférer la lecture aisée d'anecdotes, d'historiettes, de faits divers à celle des romans nécessitant un effort d'attention soutenu. Mais le recueil des Contemporaines est d'une ampleur et d'une ambition sans précédent. Rétif le présente comme "l'histoire complète des moeurs du XVIIIe siècle". Au-delà de l'objectif moral affiché (proposer des leçons de bonheur conjugal), s'impose l'intérêt documentaire. De même que Rétif sera, quelques années plus tard, "le spectateur nocturne" des Nuits de Paris, il est ici le spectateur diurne du monde qui l'entoure. Tandis que les autres écrivains, dit-il, ont "travaillé d'imagination", lui a "négligé tous les ornements de la fiction". Le titre du recueil est déjà une promesse de vérité : en étant des contemporaines, les héroïnes appartiennent au monde du lecteur, et c'est l'image de cette société de la deuxième moitié du XVIIIe siècle que nous restituent les nouvelles. Une image fondée sur des choses vues et entendues. Mais sur ce terreau, le romanesque se déploie librement, jusqu'à l'extravagance. Le succès de l'ouvrage en son temps (la deuxième grande réussite de Rétif, après la publication du Paysan perverti en 1775) montre que cette formule correspondait bien à l'attente des lecteurs. L'originalité de Rétif est aussi d'avoir voulu dépasser la simple addition de récits en tissant des liens entre les nouvelles, guidé par le souci de donner à l'ensemble la cohésion d'une totalité narrative. Il a ébauché ce que Balzac systématisera quelques décennies plus tard : la récurrence des personnages, la connexion entre des histoires. Mais il ne faut pas pour autant lire et juger Les Contemporaines à la lumière des nouvelles du siècle suivant. Rétif, quelle que soit son aspiration à la différence, son mépris proclamé des codes stylistiques de l'époque, appartient à la littérature et à la société de son temps. De l'une et de l'autre, il a été le témoin privilégié. Enfin, on ne saurait donner aujourd'hui une édition des Contemporaines sans les estampes qui accompagnaient chaque nouvelle, tant ces illustrations ont une fonction narrative et contribuent au charme des volumes.

02/2017

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Parapsychologie

Méthode de développement des facultés supranormales

Avec cette méthode progressive, vous allez pouvoir développer vos dons de double vue, de télépathie, et même vous initier au sommeil somnambulique. La méthode décrite dans ce livre est la conclusion de milliers d'expériences entreprises pendant plus de vingt années sur un nombre considérable de sujets. Comparable à une méthode de dessin ou de musique, elle donne toujours des résultats positifs que chaque expérimentateur sera à même d'apprécier. La méthode : la connaissance du monde extérieur nous est donnée par nos sens, mais ceux-ci sont extrêmement bornés. Nous ne pouvons entendre ou voir une personne qu'à la condition d'être à proximité d'elle, et nous ne pouvons échanger nos idées avec elle que par l'intermédiaire de mots qui varient d'un peuple à l'autre et qui, le plus souvent, trahissent, volontairement ou non, notre pensée. Cependant, la science a pu, dans une certaine mesure, étendre nos sens : le microscope et le télescope ont agrandi le champ de notre vision dans l'infiniment petit comme dans l'infiniment grand. Le téléphone et la télévision ont résolu techniquement certains de ces problèmes. En outre, la science nous a laissés entrevoir l'existence d'innombrables modes vibratoires, dont une infinitésimale partie seulement est perceptible. En effet, notre oreille n'enregistre que les vibrations de 32 à 33000, notre oeil ne perçoit que celles comprises entre les 450 trillions de la lumière rouge et les 750 trillions de la lumière violette ; de sorte qu'en intercalant même les vibrations de l'électricité et de la chaleur, on se trouve encore en présence de lacunes qui défient l'imagination. Ces lacunes correspondent-elles à des vibrations réellement émises dans l'univers, ou, au contraire, ne sont-elles que la conséquence d'un néant, d'une discontinuité absolue dans la succession vibratoire ? Cette dernière hypothèse n'est compatible ni avec les lois de la nature, qui ne procède que par transitions, ni avec les acquisitions de la science qui découvre l'existence de vibrations nouvelles, à mesure qu'elle progresse, et il nous faut conclure que, selon toute probabilité, il existe d'innombrables centres vibratoires qui échappent à notre conscience et dont la perception nous donnerait la connaissance de mondes insoupçonnables. Faut-il admettre que nous ne connaîtrons ces mondes inconnus que par les lents progrès de la science ? Ne pouvons-nous suffisamment affiner nos perceptions actuelles pour étendre nos investigations ? Ne pouvons-nous acquérir des sens nouveaux et accroître indéfiniment le champ de notre conscience ? Cette question se résout immédiatement par l'affirmative si l'on admet l'existence des phénomènes supra normaux qu'on trouve relatés dans les écrits anciens et chez certains auteurs modernes comme la double vue, la télépathie, le sommeil somnambulique. Mais ces phénomènes, dont nous allons cependant démontrer l'existence par la suite, sont discrédités ; c'est pourquoi, ils ne font pas partie de l'enseignement officiel et ne sont pas étudiés par le monde savant.

06/2022

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Littérature érotique et sentim

Une seconde chance. Romance

Grâce au destin, Sarah et Maxime finiront par se rencontrer... Sarah Belmont a quitté son emploi et a trouvé refuge auprès de Mina, une amie de sa mère, qui l'embauche dans la brasserie Le Pyé koko qu'elle tient avec son frère. Quand Sarah découvre qu'elle est enceinte alors que son compagnon Romain ne veut pas de cet enfant, elle doit prendre une décision difficile : va-t-elle assumer seule sa grossesse ? Le docteur Maxime Kervalen, quant à lui, vient d'être abandonné par Laure, sa femme, qui lui reproche la perte du bébé qu'elle attendait. Il emménage dans le quartier du Pyé koko et devient un habitué de l'établissement. De la percutante rencontre entre ces deux personnages va naître une amitié amoureuse troublée par les non-dits. Mais le destin s'acharne sur Sarah : son ancien patron a été assassiné et les soupçons du commandant Kovinsky se portent sur la jeune femme. Entre romance et thriller, découvrez ce roman palpitant dans lequel un homme et une femme se rencontrent et doivent affronter le destin ensemble. EXTRAIT Les jours s'écoulaient doucement. Mars touchait à sa fin et laissait espérer l'arrivée proche des beaux jours. En tous les cas, quelque chose dans l'air le laissait supposer. Ce matin-là, Maxime était sorti faire son jogging quotidien sous un soleil timide. La fraîcheur matinale acheva de le réveiller et il courut le long du bord de mer, croisant d'autres joggers, toujours plus nombreux le samedi, tout en admirant le paysage côtier qui défilait devant ses yeux. Il s'étonnait encore de trouver du plaisir à courir. Ce qui avait été une contrainte deux mois plus tôt ne l'était plus et il était convaincu qu'il continuerait de courir une fois tous ses démons disparus. Il en ressentait à présent un besoin viscéral. Tout comme il savait déjà qu'il ne retrouverait pas ses plaisirs d'antan. L'ancien Maxime appartenait au passé. Il se sentait un autre homme à présent, loin de celui qu'il avait été. Un homme qui ne voulait plus s'encombrer de superflu. Un homme qui voulait jouir de la vie et de ses petits bonheurs, tout simplement. Il n'avait pas bu une seule goutte d'alcool depuis plus de huit semaines. Jamais il n'avait connu une telle abstinence et il ne pouvait que s'en réjouir. Même s'il avait conscience que le combat ne faisait que commencer. Le chemin serait long, il le savait. Mais il était sûr d'y parvenir. A PROPOS DE L'AUTEUR Jeune quinqua débordante d'imagination, Nadine Deconinck-Cabelduc inventait déjà des histoires enfant, avant de prendre la plume à l'adolescence pour écrire des nouvelles. Commencé en 2007, Une seconde chance est son premier roman qui a connu moult réécritures durant ces dix années pour atteindre sa forme finale.

12/2019

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Pléiades

Romans et nouvelles (1959-1977)

Vivement controversé à ses débuts, Philip Roth s'est peu à peu imposé aux Etats-Unis comme l'un des plus grands auteurs de sa génération. Les cinq livres réunis ici témoignent déjà de ce qui deviendra sa marque de fabrique : richesse de l'imagination, verdeur, vigueur de l'ironie, selon un alliage très particulier d'oralité et d'élégance, d'exubérance et de délicatesse. Cest à cette époque-là, et avec ces ouvrages, que Roth devient Roth. Goodbye, Columbus (1959), l'extraordinaire recueil de nouvelles qu'il publie à vingt-six ans, et bien plus encore la très iconoclaste Plainte de Portnoy (Portnoy et son complexe, 1969) ont fait scandale, l'un au sein de la communauté juive, que les décapants récits de Roth se soucient peu de flatter, l'autre bien au-delà : la chronique familiale, psychologique et sociale dessinée au vitriol par Portnoy va de pair avec un langage où rivalisent le loufoque, la gouaille et une outrancière crudité. Le roman, qualifié de magistrale "orchestration de voix" et d'allègre "festival linguistique" , est un véritable jalon culturel des années 1960. Tel un ventriloque, le protagoniste fait dialoguer sur le divan de son analyste les voix contradictoires qui l'habitent. Dans un torrent d'imprécations et de lamentations sont données à entendre la voix de l'enfant, celle de l'adolescent, celle de l'adulte torturé. Le plus souvent aux prises avec sa yiddishe mame grotesquement castratrice, Portnoy dialogue aussi avec son père humble et soumis, et avec ses maîtresses, de séduisantes shikses (jeunes filles non juives, en principe interdites), en qui il voit les incarnations de l'Amérique qu'il entend conquérir. Multipliant les identités et les masques comme un acteur multiplie les rôles, c'est ensuite David Kepesh que Roth introduit sur la scène de son oeuvre. Ce professeur de littérature se voit transformé en une gigantesque glande mammaire dans Le Sein (1972), fable kafkaïenne à la fois fantastique et burlesque, tandis que Professeur de désir (1977) retrace son enfance en famille, son exploration effrénée de la liberté sexuelle pendant ses études, puis les expériences féminines contrastées de sa maturité. Malgré l'apparence "sage" de ce schéma biographique, la pratique de la fiction est toujours aussi affranchie et ludique - en témoigne, entre autres, l'épisode désopilant de la visite faite en rêve à la "putain de Kafka" . Enfin apparaît Nathan Zuckerman, qui accompagnera Roth jusqu'en 2007. Dans Ma vie d'homme (1974), il essaie de se libérer d'un mariage désastreux. La structure narrative, emboîtée et miroitante, du récit se complexifie, au point que Milan Kundera qualifia le livre de "chef-d'oeuvre de baroque" . On a dit de Nathan qu'il était le travesti littéraire de Philip. Mais comme le souligne Philippe Jaworski dans sa préface, "la présence de "l'auteur" dans ses écrits de fiction ressortira toujours à une réalité de fiction" . Au reste, "la réalité de l'écrivain pourrait tout aussi bien dériver de l'existence de son personnage" .

10/2017

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Critique littéraire

Revue de littérature comparée N° 354, 2/2015 : Les Littératures du Nord de l'Europe

Sylvain BRIENS, La mondialisation du théâtre nordique à la fin du XIXe siècle. Le fonds Prozor de la Bibliothèque nordique de Paris lu au prisme de la sociologie de l'acteur-réseau, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 137-150. Le fonds Prozor de la bibliothèque nordique de Paris témoigne de la percée du théâtre scandinave en France et en Europe à la fin du XIXe siècle. Par l'analyse du travail du traducteur Prozor, des porte-paroles et intermédiaires agissant comme médiateurs, des points de passage, cet article examine les mécanismes de diffusion internationale du théâtre nordique, il s'articule autour de trois acteursréseaux : Prozor dans sa fonction complexe d'agent littéraire ; Paris et ses chaines de traduction ; le réseau de théâtres libres dans sa fonction de diffusion mondiale du théâtre nordique. Thomas MOHNIKE, "Le Dieu Thor, la plus barbare d'entre les barbares divinités de la Vieille Germanie" . Quelques observations pour une théorie des formes narratives du savoir social en circulation culturelle, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 151-164. En 1915, l'imprimerie d'Epinal, connue pour ses estampes amusantes, publia un résumé symbolique des événements de la première année de la Première Guerre mondiale. Sur cette gravure, le dieu norrois Thor est présenté comme le dieu du Kaiser allemand, détruisant des cathédrales gothiques et ainsi la civilisation. Thor symbolisait ainsi la nature prétendument barbare des Allemands. Cet article se propose de cartographier les chemins et opérations historiques qui conduisirent le dieu nordique Thor de l'Islande du XIIIe siècle en France du XXe siècle en le transformant en symbole de l'hostilité allemande. Des contextes importants sont l'Anneau de Nibelung de Richard Wagner et tout particulièrement la philologie comparée. Ces observations peuvent servir de point de départ pour une théorie des formes narratives du savoir social en circulation culturelle. Régis BOYER, Méditation sur Rosmersholm, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 165-173. De l'avis de tous les connaisseurs, Rosmersholm (1886) est le chef-d'oeuvre d'Ibsen, même si ce n'est ni la plus connue ni la plus fréquemment jouée de ses pièces. On peut se demander pourquoi. Cette pièce, extrêmement difficile à jouer, est favorable à toutes les confusions ou erreurs d'interprétation possibles, pièce dont il est permis d'avancer qu'Ibsen n'est jamais allé aussi loin dans sa quête du tragique. Cet article cherche à élucider les modalités et les raisons d'un tel chef-d'oeuvre dans une perspective moderniste. Sans entrer dans la discussion sur le post-tragique, il s'agit de cerner ce qui fait en soi l'originalité moderne de cette étrange pièce. Corinne FRANCOIS-DENEVE, Anne Charlotte Leffler, dans l'ombre portée de Strindberg, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 175-186. "Auteure" prolifique du "genombrott" suédois, "féministe" affichée, dont les pièces étaient davantage populaires que celles d'August Strindberg, Anne Charlotte Leffler a peu à peu disparu des anthologies de la littérature scandinave. En a-t-elle été chassée par des critiques phallocrates, comme ont pu le clamer les partisans des gender studies dans les années 1970 ? Son oeuvre était-elle trop datée ? La redécouverte récente de son théâtre, en Suède, puis en France, permet de recontextualiser cette "oubliée" qui a sans doute toujours des choses à dire. Harri VEIVO, Cosmopolite en crise. Décentrements de modernité et fractures de subjectivité dans les récits de voyage d'Olavi Paavolainen, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 187-203. Dans les années 20 et 30, l'écrivain finlandais Olavi Paavolainen (1903-1964) s'est donné la tâche d'interroger et analyser la modernité dans toutes ses manifestations et dans tous les lieux où elle se fait ressentir. Ce projet l'amène à s'intéresser d'abord à la modernité jouissive et émancipatrice des années folles, ensuite à la montée du totalitarisme en Europe et, après ce tournant dysphorique, aux pays de l'Amérique latine, jugés capables de transcender les conflits européens. Les récits de voyage de Paavolainen produisent ainsi un décentrement de la modernité ; en même temps, ils expriment la crise de la subjectivité de l'auteur, fondée sur l'idéal européen du cosmopolitisme. Philippe CHARDIN, Un beau roman d'éducation estonien : Vérité et Justice d'Anton Tammsaare, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 205-217. Le long chef-d'oeuvre de Tammsaare, écrit durant l'après-guerre et retraçant 50 ans d'histoire de l'Estonie, apparaît comme une synthèse extraordinairement originale de plusieurs genres européens différents parmi lesquels un roman rural dans sa première partie et un roman du Crime et du Châtiment, sorte de tragédie familiale du péché originel ; mais on remarque aussi de fortes analogies avec trois formes de romans d'éducation : un roman pédagogique tragi-comique à l'Ecole de M. Maurus, le roman d'une éducation sentimentale douloureuse et par-dessus tout un roman de la transformation d'un jeune homme qui vient de son village en intellectuel avec son ironie dévastatrice contre toutes les valeurs sociales et religieuses, sa "conscience malheureuse" et ses engagements à demi forcés dans la vie politique ou dans sa vie privée qui rappellent d'autres grands romans contemporains, de Musil, de Proust, de Thomas Mann et de Svevo. Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE, Phèdre et la Suède : un "décentrement de modèles" ?, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 219-230. Cet article examine, à partir de la pièce de l'écrivain suédois, Per Olov Enquist, Till Fedra, les modalités et les enjeux de ce transfert culturel que constitue cette réécriture de la célèbre tragédie de Racine. Utilisant les ressources scientifiques de l'imagologie et de l'ethnocritique, cet article met en évidence les différentes opérations de ce que nous avons appelé un "décentrement de modèles" , par le biais de la déconstruction de la langue française, de l'oedipianisation du mythe, un transfert d'images et un déplacement de concepts. Mickaëlle CEDERGREN et Ylva LINDBERG, Vers un renouvellement du canon de la littérature francophone. Les enjeux de l'enseignement universitaire en Suède, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 231-243. Même si la circulation de la littérature francophone est aujourd'hui en pleine expansion à travers le monde, sa diffusion et, par conséquent, sa place dans les circuits de canonisation, reste encore inégale. Cet article analyse la place octroyée aux lettres francophones dans l'enseignement universitaire du français langue étrangère en Suède. Proposant une réflexion sur le canon littéraire traditionnel et montrant la nécessité de reconsidérer sa valeur dans un contexte universitaire étranger, la Suède apparaît tantôt comme le pays promoteur de la haute-culture française tantôt comme le bastion des littératures francophones souvent contemporaines et/ou de la littérature couronnée de prix littéraires. Sylvain BRIENS, The globalization of Nordic Theatre. The Prozor collection at the Nordic library in Paris read through the Actor-network Theory, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 137-150. The Prozor collection at the Nordic library in Paris demonstrates the breakthrough of Scandinavian theatre in France and Europe at the end of the 19th Century. Through an analysis of Prozor's translations, the work of spokespeople and intermediaries acting as mediators, and points of passage this article will attempt to understand the mechanisms promoting Nordic theatre's international distribution. The study is centred on three actor-networks : Prozor in his complex function as literary agent ; Paris and its translation supply chains ; the network of free theatres in its role in the worldwide distribution of Nordic theatre. Thomas MOHNIKE, "The god Thor, the most barbarous of all barbarous gods of the Old Germany". Some observations for a theory of narrating forms of social knowledge in cultural circulation, RLC LXXXIX (in French), no. 2, apriljune 2015, p. 151-164. In 1915, the Epinal printing company, known for its often amusing illustrated one page prints, published a summary of the first year of the First World War, depicting the Old Norse God Thor as the god of the German Kaiser, destroying gothic cathedrals and thus civilization. Thor thus served as symbol for the supposedly barbarous nature of the Germans. In my article, I try to map some of the ways and historical operations that took the Old Norse god Thor from 13th century Iceland to 20th century France and transformed him to a symbol for German warfare. Major contexts appear to be Richard Wagner's Ring of the Nibelung and particularly comparative philology. These observations, I propose, could serve as a starting point for a theory of narrating forms of social knowledge in cultural circulation. Régis BOYER, Meditation on Rosmerholm, RLC LXXXIX (in French), no. 2, apriljune 2015, p. 165-173. In the opinion of all the experts, Rosmersholm (1886) is the masterpiece of Ibsen, even though it is neither the most famous nor the most frequently performed of his plays. One may wonder why. This piece, extremely difficult to play, supports all the confusions and errors of interpretation possible, and it is permitted to put forward that Ibsen never went as far in his tragedy quest. This article seeks to clarify how and why such a masterpiece in a modernist perspective. Without going into the discussion of the post-tragic, we try to identify what is in itself modern originality of this strange room. Corinne FRANCOIS-DENEVE, Anne Charlotte Leffler, the forgotten one, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 175-186. A prolific female writer belonging to the Swedish "genombrott" movement and a staunch feminist, Anne Charlotte Leffler, whose plays were even more successful than Strindberg's, slowly disappeared from Scandinavian literature anthologies. Did male critics expel her from them, as researchers in "gender studies" began to claim in the 1970s ? Or was it that her works were thought to be too old-fashioned ? Her theatre has been recently re-discovered, in Sweden as well as in France : it is high time to put again into perspective this "forgotten one" , who has still many things to say. Harri VEIVO, Cosmopolite in Crisis. Decentring Modernity and Fracturing Subjectivity in Olavi Paavolainen's Travelogues, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 187-203. In the 1920s and 30s, the Finnish writer Olavi Paavolainen (1903-1964) took up the task of exploring and analysing modernity in all its manifestations and in all the places where it was felt. This project focalised first on the emancipatory and joyful modernity of the années folles, then on the rising of totalitarism in Europe and, after this dysphoric turn, on Latin America, considered capable of transcending the European conflicts. Paavolainen's travelogues produce thus a decentring of modernity, while leading at the same to the crisis of the author's subjectivity, based on the European ideal of cosmopolitism. Philippe CHARDIN, Truth and Justice, a beautiful Estonian novel of education, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 205-217. Tammsaare's long masterpiece, written after the first world war and retracing 50 years of Estonian history, is an extraordinary and original synthesis of several different literary European genres among which in its first part a "Rural Novel" and also a novel of "Crime and Punishment", a kind of Tragedy of Original Sin in a family but there is also a strong analogy between Taamsaare's Justice and Truth and three kinds of Educational Novels : a tragi-comical pedagogical novel in Mr Maurus's College, a painful sentimental apprenticeship and above all the novel of a young man coming from his village who becomes an "Intellectual" with his devastating irony against all social and religious values, his "Unhappy Consciousness" and his half forced bad commitments in political or private life which recall other great contemporary novels by Musil, Proust, Thomas Mann, Svevo. Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE, Phaedra and Sweden : a "shift model" ?, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 219-230. This paper examines, from the part of the Swedish writer Per Olov Enquist, Till Fedra, terms and issues of this cultural transfer : the rewriting of the famous tragedy of Racine. Using scientific resources of imagology and ethnocritic, this paper shows the various operations of what we called a "shift model" through the deconstruction of the French language, the oedipalization of the myth, the image transfer and the movement concepts. Mickaëlle CEDERGREN - Ylva LINDBERG, Towards a renewal of the Francophone literary canon. The role of higher education in Sweden, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 231-243. Even though francophone literature is expanding its territory throughout the world, its status remains ambiguous on the global field and in canonization processes. The analysis is focusing on a re-evaluation of the literary canon in the academic context abroad. Various didactic demands are revealed as essential criteria for a selection divergent from the traditional canon. It is also found that Swedish universities promote both French high-status literature, extra-occidental francophone literature and prize-winning literature, which is often commercial.

09/2015

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Poésie

Narcisse. Précédé du Dialogue du Prince et de la Chimère

Entre lyrisme, mysticisme et symbolisme : le "Narcisse" de Joachim GASQUET (1873-1921). Profondément philhellénistes ou cultivés, enclins aux questionnements de leurs époques, à la place que l'homme revêt sur terre ou encore habités par une étrange spiritualité, quelques grands artistes et écrivains ont revisité le cas Narcisse, mi-homme, mi-fou, mortel et divin, amoureux d'une image... Joachim Gasquet va lui aussi se pencher sur ce miroir, ce symbole : "ce mince monde" tel qu'il évoque à la fois la porte de la connaissance et le seuil d'un ailleurs, se focaliser sur l'hypothèse d'une Unité telle qu'elle n'existe qu'en nous ou plutôt dans l'instant suspendu de la révélation. Motivé par une lutte intérieure cherchant à réconcilier la réflexion et l'action et par celle extérieure offrant une controverse au symbolisme de salons, sa critique dérive en un chant gorgé de symboles innés, une cascade remplie d'échos, un hymne naturel et grandiose offert à la polyphonie des Idées. L'onde limpide renvoie l'image du corps mais aussi du microcosme intérieur en parfaite harmonie avec la nature, réfléchit le macrocosme et suggère la perfection qui les relie ; mais cette ressemblance (cet "à l'image du Tout") est fugace, insaisissable, l'effleurer suffit à la brouiller. Qu'en est-il alors de la vie, de la durée et de ce à quoi Narcisse aspire ? L'intérêt que l'auteur porte très tôt, aux Maladies de l'Imagination et sa découverte des cahiers verts d'un jeune aixois interné, vont donner légitimité à son lyrisme, lui permettre d'abuser des comparaisons, autoriser l'ambiguïté et provoquer la métaphore. Le langage devient passage, l'esprit de l'homme un verre transparent à mi-chemin entre la nature et le divin, et le "comme" s'efface au profit d'un déplacement, d'un monde vers un autre monde. L'imagination est en liberté, elle plonge, elle saute, elle défie le temps, elle enjambe les espaces brimés et confie ses résonances mystérieuses susceptibles d'interprétations multiples, elle métamorphose les préjugés. Est-il donc folie de se complaire en l'Amour puisqu'il est impossible ; folie de se réfugier en la Beauté perçue qu'on ne peut embrasser ; folie de s'acharner à maintenir la grâce en la Nature humaine ; folie de tenter une fusion entre panthéisme et monothéisme ; folie de recevoir autant d'informations simultanées, précises qu'on ne peut que parcimonieusement traduire ; folie de désirer le bonheur comme on rêve d'une femme, de le chercher à toutes les sources d'où pourra sourdre l'âme, la dulcinée, la quête... ? Joachim Gasquet appartient à ce Grand XXe siècle ébranlé politiquement et socialement, qui sort des guerres napoléoniennes, accumule les changements de régimes et se reconnaît dans un réalisme inspiré par les découvertes scientifiques ; il s'agit de peindre la société telle qu'elle est, entre cupidité et misère sociale, hérédité et modernité...Tout un programme contre lequel les poètes vont s'insurger... Entre 1891 et 1906, divers courants tentent de prononcer la mort du symbolisme et notamment celui que Mallarmé incarnait. L'Ecole romane, l'Ecole française, l'humanisme, le Naturisme, les Toulousains... tous participent finalement à l'essor d'une nouvelle vision, à cette unité possible entre l'homme et le monde, à cette harmonie musicale réconciliant le passé et l'avenir, la vérité et la beauté, les idéaux et leurs formes, le symbole et la vie. Le langage innove en rapprochant l'Antiquité, la nature, l'ésotérisme et les mystères, les légendes et les mythes, les sensations humaines et leurs correspondances qui deviennent synesthésie ! Quant au poète, il se fait mage ou chaman toujours investi de sa haute fonction visionnaire mais au service des Idées primordiales et du questionnement métaphysique (l'existence, l'essence, l'âme, l'origine et la fin...), il suggère et propose une énigme, il évoque les analogies infinies qui se tissent cachées entre le monde sensible et le Sens (entendu comme vérité ineffable -réalité de l'insensé), il dévoile alors une nouvelle langue ! Le romantisme allemand, avec Goethe ou le mysticisme de Novalis inspire ce possible contre-pied qui va justifier et conforter l'émergence du symbolisme de la fin du XIXe. Ce sera Maeterlinck et non Gide qui délivrera une traduction de Friedrich von Hardenberg (1772-1801) et qui inspirera le surréalisme. Tous se lisent et se côtoient, les salons vont bon train, la poésie classique est morte et le langage de la folie revendique le droit d'être plus "vrai" que le réalisme, d'être au plus juste s'il devient intuitif et ancré dans l'archaïque, le primitif, le légendaire, le mythologique, le passé, le rêve... Les "Narcisse" de Paul Valéry et Joachim Gasquet émanent de ce contexte, décliné en variations de 1891 à 1941 pour l'un, écrit et retouché de 1893 à 1921 pour l'autre. Tous deux symbolistes et disciples de Mallarmé, pétris par des Maîtres proches (André Gide ou Paul Cézanne), ou d'entourage (Edouard Manet et Frédéric Mistral), leurs destins de provinciaux se séparent pourtant dès 1894. Tandis que Valéry monte à Paris, délaisse la poésie et reste donc à l'écart des querelles (jusqu'à la parution de "La jeune Parque" en 1917), Gasquet lui, participe aux tentatives littéraires disparates de l'époque. Directement mêlé aux ascensions de groupes et aux dissensions, impliqué dans la direction de Revues, son syncrétisme poétique, philosophique et religieux ne sera pas compris qui englobe toutes ses lectures et toutes ses amitiés. Puis vient l'heure de la guerre également et Joachim lui seul, part et reviendra blessé, hors NRF, transformé encore et dédaigné ; maudit ? laissant à sa mort les fragments retouchés d'un Narcisse somptueux, pétales rassemblés et publiés à titre posthume par Edmond Jaloux en 1931. Le symbolisme réclame un "je" chercheur qui tente d'évoquer l'indicible, l'invisible, le voilé, l'étrangeté, l'indéfini et l'infini... il crée des ponts, rapproche des termes qui appellent des associations inédites, provoquent des connexions et convoquent l'irréalisé ! C'est ce que le poète et critique d'art aixois (ami de Paul Cézanne) nous propose en effet dans cette oeuvre lyrique délibérément rédigée en prose. Alors ce symbolisme tient au coeur plus qu'aux recettes de quelconques gloires, il est à NOUS TOUS, et s'éveille à la lecture d'oeuvres mystérieuses tel que le Narcisse de Joachim GASQUET, fussent-elles oubliées ou reconnues, anciennes ou à venir... Clarisse FRONTIN Publication web Apologie du poète Printemps des poètes 2016

12/2014

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Policiers

La part du diable

Ambre, à présent jeune maman, doit tout faire pour se protéger et protéger son enfant. Après tous ces mois de captivité, cet enfer sur terre qu'a vécu Ambre, la petite Opale est née grâce à l'aide de Benjamin. Mais que vont devenir la jeune mère et sa fille ?Qu'adviendra-t-il de Julien et Amandine ?Ambre est sauvée, mais ce qui l'attend ne risque pas d'être pire ? Le regard des autres, sa maternité, ses sentiments.La jeune femme devra faire face à un autre type d'enfer, une douleur que personne ne peut comprendre. Elle seule sera maîtresse de son destin. Mais pour combien de temps.La roue a-t-elle vraiment tourné ?Prisonnière tome 2 : Libérée, est réservé à un public averti. Le destin d'Ambre semble plus noir que jamais... Plongez-vous sans plus attendre dans le deuxième tome de cette saga de dark romance aux rebondissements inattendus !EXTRAITJ'ai l'impression de revenir près d'un an en arrière. Une chambre blanche, impersonnelle . Des tas de questions en tête, des machines qui bipent au rythme de mes battements cardiaques . La seule différence c'est que même s'il me reste des interrogations, j'ai des réponses sur mon passé et j'ai surtout cette personne qui me raccroche à la vie. Ma petite Opale. Elle dort sagement dans son berceau d'hôpital, je ne me lasse pas de l'admirer. Sa peau de poupée, blanche comme la neige. Ses petites mains, son visage d'ange .elle me semble tellement fragile. Alors, c'est pour elle, grâce à elle que je continue de vivre, elle est ma force. Hier, quand nous sommes arrivées ici, les médecins me l'ont prise pour lui faire toute une batterie d'examens afin de vérifier qu'elle était en bonne santé. Je ne me suis pas laissé approcher le temps que mon bébé me soit rendu. Je ne pensais pas qu'il était possible d'aimer autant qu'en cet instant. Quand je pense qu'à une période, je ne voulais pas d'enfant, du moins pas dans la situation dans laquelle je me trouvais, maintenant je n'ose imaginer un seul moment loin d'elle.À PROPOS DE L'AUTEURMarion Fenice est une maman comblée de trois enfants, proche de la trentaine. Native du Nord de la France, elle a quitté sa région natale il y a plus de dix ans. Elle a toujours rêvé de travailler dans le monde de l'édition, le destin en a décidé autrement : elle est devenue commerçante indépendante. Grande lectrice depuis petite, elle ne passe pas une journée sans lire, quel que soit le style, c'est essentiel pour elle de plonger dans un livre et se laisser porter par l'histoire. Elle a commencé à écrire des poèmes très jeune, une façon pour elle de faire face à ses émotions, de s'en libérer. Son imagination ne s'arrête jamais : de la romance au fantastique en passant par le dark et la Bit-Lit, elle aime laisser partir toutes ses idées sur le papier.

06/2019

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Littérature française

Shakuntala ou l'anneau du souvenir

L'histoire de Shakuntala telle que la raconte Kalidasa, le grand poète indien du Ier siècle avant notre ère, est l'histoire d'une transformation. A travers des épreuves douloureuses, deux personnages grandissent. L'amour, né au paradis de l'enfance et de l'innocence, ces deux personnages le retrouveront transmué, élargi magnifiquement, dans un autre paradis que l'on pourrait qualifier de divin. A cet égard, il faut noter le parallèle entre les deux "voyages" du roi car, de même qu'il y a dans l'histoire deux chariots, celui du royaume terrestre et celui du royaume divin, il y a deux "passages" bien distincts : le premier, à travers la forêt, fait pénétrer le roi dans un monde de pureté merveilleuse ; le second, à travers le ciel, l'amène dans un univers de lumière. De l'union des deux naîtra Bharat, le "Soutien" du monde, le roi qui a donné son nom à l'Inde, c'est-à-dire Bhârat. Tout amoureux de l'Inde, pensons-nous, aimera l'idée que cette histoire de Shakuntala, imprégnée d'une beauté et d'une lumière magique, est à l'origine du nom de ce pays. Pour introduire en quelques mots l'oeuvre de Kalidasa, qu'il nous suffise de reproduire ici ce que Sri Aurobindo écrivait à propos du génie créateur du poète : "Les délices de l'oeil, les plaisirs de l'oreille, de l'odorat, du palais, du toucher, la jouissance de l'imagination et du goût sont la texture de sa création poétique, et avec cela il a produit des merveilles d'émotion et d'idéalité intellectuelle ou esthétique. Ses oeuvres ont pour toile de fond un paradis universel de belles choses. Tout y obéit à une loi de grâce terrestre. La moralité devient esthétique. L'intellect est imprégné du sens de la beauté et se laisse gouverner par celui-ci. Et pourtant cette poésie ne nage pas dans la langueur. Ce n'est pas-comme la poésie des sens a tendance à l'être-une oeuvre sirupeuse que la débauche alourdit, avec un excès de mèches bouclées et de battements de paupières. Kalidasa échappe à cela par la chasteté de son style, l'énergie et la précision de sa phrase et sa vigilance artistique toujours en éveil". Note de l'éditeur pour la version imprimée : Afin d'être plus agréable lors de la lecture, cet ouvrage est en format Beau Livre. Dans la même optique, le papier est de couleur crème, ce qui fatigue moins les yeux que le papier blanc. Toutes nos publications font l'objet d'un travail soigné tant au niveau typographique qu'au niveau du design. Note de l'éditeur pour la version Kindle : Nos publications Kindle sont soigneusement conçues, avec une table des matières, un index, des notes de bas de page et références, là où cela est applicable. Un accent a été mis sur la typographie ainsi que le design. Vos commentaires sont les bienvenus sur disoverypublisher. com/fr/ - Merci d'avoir choisi Les Editions Discovery.

01/2020

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Pléiades

Oeuvres. Tome 2

Philosophe peu soucieux de se reconnaître tel, Kierkegaard partage avec quelques autres géants, avec Nietzsche par exemple, le privilège, si c'en est un, de trouver de nombreux lecteurs parmi les non philosophes. La question, ici, n'est pas de se demander s'il faut voir en lui un antiphilosophe, comme le voulait Sartre. Ni de rappeler, même si c'est vrai, et la présente édition ne néglige pas tout à fait cet aspect de son oeuvre, qu'il fut aussi ou surtout un penseur religieux. Il s'agit plutôt de souligner ce qui saute aux yeux quand on ouvre ses livres : les ouvrages philosophiques de Kierkegaard ne sont pas écrits comme le sont habituellement les traités de philosophie. Généralement dissimulé sous des pseudonymes qui brouillent les cartes, leur auteur est un digter. Le danois digt renvoie à la fantaisie, à l'imagination, à la rêverie, à la fiction même. Digter est souvent traduit par "poète" . Et de fait les "Diapsalmata" (dans Ou bien... ou bien) ou l'éloge d'Abraham (dans Crainte et tremblement) sont de véritables poèmes en prose, tandis que d'autres textes ("Journal du séducteur" , "Coupable... non coupable") pourraient passer pour des chapitres de romans, que certaines pages, telle l'histoire de ce roi amoureux d'une jeune fille dans les Miettes philosophiques, semblent relever du conte, et que d'autres encore, par exemple la marche d'Abraham et d'Isaac dans Crainte et tremblement, ont une structure dramatique. Ecrivain à coup sûr. Philosophe pourtant, "mais d'une philosophie qui veut être philosophie en étant non-philosophie" (Merleau-Ponty). A cette (non-)philosophie on est souvent arrivé, en France notamment, par le biais de l'existentialisme, qui fut peut-être la "nouvelle conscience culturelle" dont Kierkegaard lui-même prédisait l'avènement. Mais un tel cheminement ne va pas sans quelque malentendu et passe volontiers par profits et pertes l'ancrage (et le mot est faible) de ce Danois dans le luthéranisme, dans son milieu (piétiste) et dans son époque (romantique). Il serait évidemment vain de prétendre n'expliquer Kierkegaard, cette énigme, que par sa sensibilité à la figure de son puritain de père, par sa rupture avec la trop célèbre Régine Olsen, ou par la violence de ses querelles avec l'Eglise danoise. Mais tout aussi inutile (et l'on s'est efforcé d'éviter cet écueil dans ces volumes) d'exiger de lui des réponses à des questions philosophiques qu'en son temps il ne pouvait pas se poser. C'est d'autant moins utile que les questions qu'il se pose sont de tous les temps et que chaque génération pourrait, pour des raisons qui lui seraient propres et seraient chaque fois différentes, faire siens les propos de Denis de Rougemont qui en 1934, dans le contexte de la montée des totalitarismes, voyait en Kierkegaard "le penseur capital de notre époque, nous voulons dire : l'objection la plus absolue, la plus fondamentale qui lui soit faite, une figure littéralement gênante, un rappel presque insupportable à la présence dans ce temps de l'éternel" . L'article de Rougemont s'intitulait "Nécessité de Kierkegaard" . Ce titre conserve son actualité.

05/2018

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Pléiades

Romans et récits. Tome 2

Kessel est difficile à situer dans le paysage littéraire. On l'y prenait parfois pour un intrus. A la NRF, Gaston Gallimard crut très tôt en lui, tandis que Gide (qui changerait d'avis) et Paulhan avaient, comme on dit, "des réserves" . Peut-être n'était-il à leurs yeux qu'un reporter écrivant des romans, avec une circonstance aggravante : le succès. Alors romancier ou reporter ? Un pur romancier ? un authentique reporter ? La question, à vrai dire, ne se pose pas en ces termes. Cette édition ne fait pas acception de "métiers" ni d'ailleurs de genres littéraires. Elle juxtapose dans l'ordre chronologique des ouvrages relevant, à des degrés divers, de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que Kessel aimait à nommer documentaire - un mot encore neuf dans les années 1920 et qu'il donna pour titre à la première partie de Vent de sable. Elle bénéficie d'autre part d'un fait nouveau : les manuscrits de Kessel sont désormais accessibles. Ces deux volumes en reproduisent de nombreux éléments - dont le scénario inédit du Bataillon du ciel - et les exploitent pour cerner ce qui fait la spécificité de l'oeuvre. Le "système Kessel" , on croit le connaître : courir le monde, faire provision de "choses vues" , livrer des reportages à la presse, en tirer (selon des modalités variables) un récit, puis publier un roman qui utilise (dans des proportions tout aussi variables) ces reportages et ce récit. Mais les apparences sont trompeuses : Le Lion (roman "kényan" de 1958), par exemple, aurait été conçu avant que ne soit achevé La Piste fauve (récit, kényan lui aussi, de 1954). L'oeuvre ne décrit pas une trajectoire systématique qui mènerait du réel (terrain du reporter) à la fiction (ou littérature). Chez l'auteur de Makhno et sa juive, la réalité n'est jamais chimiquement pure. Kessel pourrait bien être un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui en bon français la creative non fiction. L'aventure, l'événement, tel homme rencontré, telle situation vécue possèdent pour lui un potentiel poétique ou romanesque qui fait d'eux des objets pour l'imagination. Pour le dire à la manière de Malraux, le réel est une musique sur laquelle nous sommes contraints de danser. Mais Kessel le trouve insuffisant. Comme Malraux lui-même, comme Cendrars, Saint-Exupéry et bientôt Gary, il est de ceux qui offrent à la réalité des prolongements puisés dans l'imaginaire. Ce faisant, il place son oeuvre - et ses aviateurs, ses Russes blancs, ses guerriers masaï, ses cavaliers afghans - aux confins "du réel, du rêve, de l'errance et de l'histoire" (Malraux encore). Il la rend transfrontalière, se rend lui-même inclassable et fait de l'aventure un mythe moderne. Sans doute respire-t-il "l'air du temps" , qui est aussi le nom d'une collection à laquelle il donna des livres ; mais il sait s'en abstraire et atteindre à l'essentiel. Ecrite en un siècle qui menaça de mille manières l'espèce humaine, toute son oeuvre peut être lue

06/2020

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Pléiades

Romans et récits. Tome 1

Kessel est difficile à situer dans le paysage littéraire. On l'y prenait parfois pour un intrus. A la NRF, Gaston Gallimard crut très tôt en lui, tandis que Gide (qui changerait d'avis) et Paulhan avaient, comme on dit, "des réserves" . Peut-être n'était-il à leurs yeux qu'un reporter écrivant des romans, avec une circonstance aggravante : le succès. Alors romancier ou reporter ? Un pur romancier ? un authentique reporter ? La question, à vrai dire, ne se pose pas en ces termes. Cette édition ne fait pas acception de "métiers" ni d'ailleurs de genres littéraires. Elle juxtapose dans l'ordre chronologique des ouvrages relevant, à des degrés divers, de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que Kessel aimait à nommer documentaire - un mot encore neuf dans les années 1920 et qu'il donna pour titre à la première partie de Vent de sable. Elle bénéficie d'autre part d'un fait nouveau : les manuscrits de Kessel sont désormais accessibles. Ces deux volumes en reproduisent de nombreux éléments - dont le scénario inédit du Bataillon du ciel - et les exploitent pour cerner ce qui fait la spécificité de l'oeuvre. Le "système Kessel" , on croit le connaître : courir le monde, faire provision de "choses vues" , livrer des reportages à la presse, en tirer (selon des modalités variables) un récit, puis publier un roman qui utilise (dans des proportions tout aussi variables) ces reportages et ce récit. Mais les apparences sont trompeuses : Le Lion (roman "kényan" de 1958), par exemple, aurait été conçu avant que ne soit achevé La Piste fauve (récit, kényan lui aussi, de 1954). L'oeuvre ne décrit pas une trajectoire systématique qui mènerait du réel (terrain du reporter) à la fiction (ou littérature). Chez l'auteur de Makhno et sa juive, la réalité n'est jamais chimiquement pure. Kessel pourrait bien être un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui en bon français la creative non fiction. L'aventure, l'événement, tel homme rencontré, telle situation vécue possèdent pour lui un potentiel poétique ou romanesque qui fait d'eux des objets pour l'imagination. Pour le dire à la manière de Malraux, le réel est une musique sur laquelle nous sommes contraints de danser. Mais Kessel le trouve insuffisant. Comme Malraux lui-même, comme Cendrars, Saint-Exupéry et bientôt Gary, il est de ceux qui offrent à la réalité des prolongements puisés dans l'imaginaire. Ce faisant, il place son oeuvre - et ses aviateurs, ses Russes blancs, ses guerriers masaï, ses cavaliers afghans - aux confins "du réel, du rêve, de l'errance et de l'histoire" (Malraux encore). Il la rend transfrontalière, se rend lui-même inclassable et fait de l'aventure un mythe moderne. Sans doute respire-t-il "l'air du temps" , qui est aussi le nom d'une collection à laquelle il donna des livres ; mais il sait s'en abstraire et atteindre à l'essentiel. Ecrite en un siècle qui menaça de mille manières l'espèce humaine, toute son oeuvre peut être lue

06/2020

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Desserts, pâtisseries

Des gâteaux et des saisons

De la poésie dans l'assiette ! Avec ce premier livre, Claire Damon nous ouvre avec beaucoup de sensibilité son grand herbier de la pâtisserie moderne. Proche de la nature qu'elle vénère et défend, étroitement liée à ses origines auvergnates et aveyronnaise, Claire Damon a construit un univers végétal que l'on suit au rythme de ses gâteaux de saisons et de l'évolution de la végétation. 72 recettes de tartes, entremets, galettes et autres gâteaux ont pour point de départ une exigence absolue du choix des produits selon leur exacte maturité à la bonne saison. Il faut par exemple écouter Claire Damon nous parler des pommes en faisant mentir les étals de primeurs qui voudraient nous faire croire qu'elle se consomme douze mois sur douze. Pour cette cheffe pâtissière, chaque variété de pomme a son propre goût, toutes ne se prêtent pas à la cuisson et aucune ne caramélise de la même façon. De la pomme à la verveine sauvage, chaque ingrédient fait l'objet d'une réflexion. Quelle est sa provenance, son mode de culture, qui est son producteur ? Découvrir les gâteaux de Claire Damon, c'est aussi comprendre les jeux sur les accords et les mélodies gustatives. La tarte Vert absinthe, c'est toute la beauté des petits matins d'été dans l'Aveyron. Fracas sur la banquise est un gâteau à la vanille et au chocolat pour le creux de l'hiver. Suivent avec beaucoup de poésie des gâteaux aux agrumes (calisson mandarine), puis tendres comme la rhubarbe (bâton de rhubarbe), puis rouges carmins (J'adore la fraise et cheesecake framboise), puis bruns comme l'automne (chou noisettes et moellon marron). Si la nature est terriblement inspirante pour cette cheffe pâtissière, elle n'est pas la seule à déterminer la construction d'un dessert. Une fragrance orientale, un jus qui claque ou le parfum du foin coupé éveillent aussi son imagination. Claire Damon travaille à la manière d'un parfumeur, avec une note de tête, une note de coeur et une note de fond. La dégustation doit être fluide, déclencher des émotions évidentes. Le moelleux Shahzadeh qui reprend l'accord pistache/rose est ainsi marqué par des notes douces et très orientales. Préserver l'ingrédient, en restituer le goût le plus justement possible est une discipline dont Claire Damon livre ici les secrets. Qu'il s'agisse de prélever les zestes d'agrumes ou de peler les fruits, la main est une alliée irremplaçable. Afin de respecter la morphologie des fruits et ne pas écraser les fibres, rien ne vaut la lame d'un couteau en inox aiguisée à la perfection. A la fin de chaque recette, la cheffe insiste sur les techniques qui lui semblent primordiales. Souvent, il est question du temps. Le temps, c'est aussi ce qui donne de la valeur au travail d'une pâtisserie accomplie. Le temps du feuilletage, temps de repos et temps de pousse. Un luxe que le lecteur apprend ici à s'offrir. Le temps de voir défiler 72 recettes qui rendent compte du passage des saisons et de leur extraordinaire traduction pâtissière.

09/2021

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Cinéastes, réalisateurs

Rob Rombout. La mise en scène du réel

Etant entendu que tout film de fiction a sa part documentaire et tout film documentaire sa part de fiction, il reste, pour sortir le débat de la confusion qu'il suscite, à examiner les multiples modalités de cet échange. Le cinéma de Rob Rombout, qui ne s'inscrit pleinement dans aucune des deux catégories mais se situe dans l'intervalle très large qui les sépare, se prête particulièrement à cet examen. Pour ce cinéaste vivant à Bruxelles mais voyageant et travaillant sur tous les continents depuis trente ans, réaliser un film ne consiste ni à construire un univers né de son imagination ni à capter une réalité quelconque derrière laquelle il s'effacerait, mais à rassembler des fragments épars de réalité à la façon d'un pêcheur rapportant dans son filet des poissons de toutes espèces, et à les disposer à sa guise sur l'étal de son film. Chaque film de Rob Rombout est un voyage sur une distance qui peut être longue (parfois aux antipodes), au cours duquel le cinéaste multiplie les rencontres avec des gens qui racontent leur histoire. Certains expriment avec fierté le bonheur d'avoir vécu la vie qu'ils voulaient, tandis que d'autres témoignent des difficultés rencontrées à vouloir échapper aux contraintes de l'existence, qu'elles soient matérielles, sociales, raciales, affectives ou culturelles. Tous ont fini par accepter leur sort. Ces microrécits de vie qui questionnent la thématique récurrente du destin et de la liberté s'inscrivent dans un dispositif établi a priori par le cinéaste pour nouer des liens entre tous ces fragments. Il y a le film "corde à linge" qui tend un fil entre deux pôles et y accroche les récits divers de quelques voyageurs ; le film "dentelle" qui entrelace ses mailles entre plusieurs personnages qui ne se connaissent pas ; le film "étoile" dont chaque branche est associée à un point central auquel le film revient à intervalles réguliers ; le film "constellation" qui, sur un territoire parfois aussi vaste qu'un continent, dessine une figure imaginaire entre des lieux choisis arbitrairement, qui n'ont d'autres rapports entre eux que le fait de s'appeler "Amsterdam" . D'une intention artistique aussi affirmée qui intègre des fragments de réel dans des architectures savamment construites naissent des films "de style documentaire" (comme le disait Walker Evans à propos de son travail photographique) répondant toujours à une exigence artistique qui prime sur les réalités filmées autant que sur le discours que le cinéaste leur porte. Pour Rob Rombout, faire du cinéma revient toujours à faire oeuvre. Le livre adopte une structure aussi diversifiée que le cinéma de Rob Rombout. Un premier texte envisage globalement les enjeux esthétiques de l'oeuvre. Suivent ensuite les analyses approfondies d'une dizaine de films majeurs, illustrées de photogrammes et de photos de repérage et complétées par des interventions du cinéaste qui, interrogé par Guy Jungblut, détaille une multitude d'aspects de son travail en termes de production, de méthodes et de choix stylistiques. L'ouvrage est, par ailleurs, émaillé de codes QR qui donnent accès à des extraits de films.

06/2022