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Littérature française

La 628-E8. Un récit d'Octave Mirbeau

Dédiée au constructeur de l'automobile de Mirbeau, l'Angevin Fernand Charron, cette oeuvre inclassable n'est ni un véritable roman, ni un reportage, ni même un récit de voyage digne de ce nom, dans la mesure où le romanciernarrateur n'a aucune prétention à la vérité documentaire, ne se soucie aucunement de vraisemblance, et mélange allègrement les registres du vécu, du rêve et de la fantaisie. Hymne à la paix en Europe Dans sa voiture immatriculée 628E8, il parcourt le nord de la France, ce qui nous vaut une page superbement démystificatrice sur le règne de Louis XIV, la Belgique, dont les moeurs sont drôlement caricaturées et dont le roi Léopold II, affairiste sans scrupules, est vilipendé à cause du scandale du "caoutchouc rouge" au Congo, les PaysBas, où il retrouve le souvenir de Rembrandt, de Monet et de Van Gogh, et enfin l'Allemagne de Guillaume II, propre et prospère, qui constituerait un partenaire économique idéal pour une France trop souvent sale et tardigrade, pour le plus grand intérêt des peuples et pour garantir la paix en Europe. Hymne à l'automobile En même temps qu'un hymne à la paix et à l'amitié francoallemande, La 628E8 est un hymne à l'automobile, qui est le personnage principal du récit : elle contribue à l'essor économique, elle rapproche les peuples et elle bouleverse aussi notre perception du monde. Mais Mirbeau n'est pas pour autant dupe des illusions scientistes et il se méfie des ingénieurs qui, au nom du Progrès mythifié, se comportent souvent d'une façon irresponsable et menacent l'avenir de la planète. La Mort de Balzac Au beau milieu de son récit de voyage, le romancier a inséré, sans trop se soucier des coutures, les trois chapitres sur La Mort de Balzac, qui ont fait scandale et qu'il a dû retirer au dernier moment, alors que le volume était déjà imprimé, à la demande de la fille de Ewelina Ha ? ska, la veuve du grand romancier. Mirbeau y raconte en effet que celleci batifolait avec son amant, le peintre Jean Gigoux, pendant que Balzac agonisait dans une chambre voisine. Peu importe au romancier que l'anecdote soit controuvée, du moment qu'elle lui sert à exprimer sa conception de la guerre des sexes et à se venger, du même coup, de sa femme, l'exactrice Alice Regnault.

01/2023

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Autres éditeurs (A à E)

Un Livre de nonsense

Lorsque Patrick Reumaux nous a fait, sans trop y croire, la proposition de publier les poèmes-comptines (limericks) d'Edward Lear en nous confiant son édition du xixe, l'idée de redonner vie, pour la première fois en français, à ce somptueux album pour enfant, publié conjointement à Londres et à New York, avec ses dessins rehaussés en couleurs, a aussitôt suscité notre enthousiasme. Il faut dire que nous venions de redécouvrir le genre grâce au Journal du poète Georges Séféris, lui- même tellement amateur de limericks qu'il en était venu à collectionner les vues de Grèce d'Edward Lear, qui était aussi un paysagiste et écrivain voyageur talentueux. Et que cette découverte ne faisait que raviver un goût ancien éprouvé dès l'adolescence, à un moment où nous lisions avec enchantement les poèmes d'un autre admirateur d'Edward Lear, Français celui-ci : Jean Tardieu (qui reproduit un dessin de l'album dans son Obscurité du jour). Le plaisir que procurent ces poèmes-comptines, tous construits sur le même modèle, - avec une image qui, comme l'écrit Patrick Reumaux, "fait boiter et rougir le texte en avouant tout ce qu'il tait" - est si délectable qu'il incite à en inventer d'autres, et si évident qu'il n'a guère besoin d'être commenté. Le traducteur en décrit néanmoins très bien l'effet disruptif : "Lear a dans sa trousse à dessins toute une série de pinces-monseigneur, les limericks, plus redoutables que les pinces d'un crabe pour forcer le coffre du sens. L'effet de surprise, l'apparente absurdité qui en résulte, provoque un irrésistible éclat de rire, mais il est trop tard : le fric-frac a eu lieu, le coffre est forcé, le corset victorien délacé, le cambrioleur, hilare d'avoir réussi son coup, se promène l'air de rien dans la chambre à coucher". Mais il sait y voir aussi un simple retour à l'esprit (parfois cruel) de l'enfance, n'oubliant pas que c'est pour les enfants du comte de Derby que Lear les a écrits. Dans le poème que lui consacre W. H. Auden, un autre de nos auteurs, Lear est devenu un pays où des essaims d'enfants rêvent de s'établir. Un Nonsenseland qui est, en Angleterre au moins, aussi connu aujourd'hui encore que le Wonderland de son contemporain Lewis Carroll.

10/2022

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Actualité politique internatio

Devenir

Quand elle était petite, le monde de Michelle Robinson se résumait au quartier du South Side, à Chicago, où elle partageait, avec son frère Craig, une chambre de l'appartement familial, et jouait au ballon dans le parc du coin. Ses parents, Fraser et Marian Robinson, lui ont appris à être courageuse et à faire entendre sa voix. Mais très vite, la vie l'a entraînée plus loin : dans les amphithéâtres de l'université de Princeton, où, pour la première fois, elle a senti combien il était singulier d'être la seule femme noire de l'assistance ; dans la tour de verre et d'acier où elle a occupé un poste d'avocate dans un cabinet prestigieux. C'est là que, par un matin d'été, elle a vu entrer dans son bureau un étudiant en droit nommé Barack Obama, qui allait bouleverser le cours de sa vie. Michelle Obama dévoile ici les premières années de son mariage, quand elle s'efforçait de concilier sa carrière, sa vie de famille et l'ascension politique foudroyante de son mari. Elle révèle leurs débats quand il a envisagé de se présenter à l'élection présidentielle. Elle nous explique le rôle qu'elle a joué au cours de la campagne, dont elle a été une figure à la fois populaire et controversée. Avec une grâce souriante et une rare sincérité, elle nous raconte de l'intérieur les premiers pas de sa famille sous les feux des projecteurs du monde entier, avant de nous faire découvrir l'envers de huit années passées à la Maison-Blanche — huit années capitales au cours desquelles elle a appris à connaître son pays autant qu'à s'en faire connaître. Ce témoignage unique nous transporte de modestes cuisines de l'Iowa aux salles de bal du palais de Buckingham ; il nous fait partager des moments de chagrin bouleversants traversés avec une profonde résilience ; il nous accueille dans l'intimité d'une figure exceptionnelle — d'une femme attachée à mener une vie sans faux-semblant, et à mettre sa force et sa voix au service des plus nobles idéaux. En livrant pour la première fois son histoire avec audace et franchise, Michelle Obama tend à chacun un miroir et nous demande sans détour : qui sommes-nous et qui voulons-nous devenir ?

11/2018

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Littérature française

La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux. Un roman de Marquis De Sade

La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux est un ouvrage du marquis de Sade, publié en 1795. Le sous-titre en est Dialogues destinés à l'éducation des jeunes demoiselles. Résumé L'ouvrage se présente comme une série de dialogues retraçant l'éducation érotique et sexuelle d'une jeune fille de 15 ans. Une libertine, Mme de Saint-Ange, veut initier Eugénie de Mistival "dans les plus secrets mystères de Vénus" . Elle est aidée en cela par son frère (le chevalier de Mirvel), un ami de son frère (Dolmancé) et par son jardinier (Augustin). Etude de l'oeuvre Un enseignement en alternance Le livre n'est pas qu'une longue description de gestes et d'actions. Il est construit (surtout le troisième dialogue) sur l'alternance entre dissertation philosophique et application concrète des préceptes évoqués. La théorie alterne avec la pratique. Le titre du livre évoque déjà cette dualité puisque le boudoir est une petite salle disposée généralement entre la chambre et le salon, c'est-à-dire, entre la pièce consacrée aux ébats amoureux et la pièce consacrée à la conversation. La théorie "Pornographie et philosophie ne se distinguent pas catégoriquement à l'ère des Lumières. [... ] la critique sociale et politique [... ] passe par le dévoilement de ses effets obscurs sur les corps et leur économie. Parler, écrire, mettre en scène le sexe et ses catégories, c'est parler de beaucoup plus que du sexe. Les désordres, les régulations des corps individuels engagent ou trahissent ceux du corps politique et social1". On comprend mieux alors qu'au-delà de la crudité du texte et de son thème libertin, on trouve un discours philosophique, presque appel aux armes, mettant de l'avant les idées du Marquis par rapport à la liberté, la religion, la monarchie, et les moeurs. Intitulé "Français, encore un effort si vous voulez être républicains" , l'appel public qui s'insère avant le cinquième dialogue présente les mêmes idées que celles qui figurent dans les onze "opuscules politiques" de Sade publiés entre 1790 et 1799. La réflexion de Sade s'inscrit parfaitement dans celle de son époque. Elle prolonge les débats philosophiques sur le concept de Nature et sur le rôle de la société par rapport à cette Nature ainsi que sur l'influence de cette dernière sur les comportements humains.

01/2023

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Littérature française

L'heure légale et les fuseaux horaires

Le 24 février 1898, la Chambre des députés adoptait un projet de loi, dû à l'initiative parlementaire et ayant pour objet de fixer à nouveau l'heure légale de notre pays. Il était ainsi formulé : l'heure légale, en France et en Algérie, est l'heure, temps moyen, de Paris, retardée de 9 minutes 21 secondes. Quelques années plus tôt, le 15 mars 1891, une autre loi, votée sur l'initiative du Gouvernement, avait déjà établi "l'heure nationale" , c'est-à-dire l'heure unique remplaçant dans toute l'étendue du territoire l'infini particularisme des heures locales. C'était - ou ce devait être, car cette loi a été mal obéie -" l'heure, temps moyen, de Paris". Défendons-nous d'un premier mouvement de surprise à voir le Parlement en cette affaire qui fut autrefois celle des Observatoires et avant tout du soleil. La civilisation nous oblige à corriger la nature ; et c'est, depuis longtemps, l'appareil législatif ou gouvernemental qui a dû nous mesurer le temps et régler nos montres... L'activité journalière des hommes et le fonctionnement de la société tout entière se règlent nécessairement sur le temps et ses divisions. La notion de l'heure, toujours présente, coordonne les activités partielles, rend possible le concert des efforts et préside à la distribution des travaux. Tous nos actes, comme notre vie même, sont, selon l'expression mathématique, une fonction du temps. Les progrès de la civilisation ont continuellement tendu à préciser davantage cet élément, et à rendre plus facile son emploi. Le pâtre de Chaldée était réduit à suivre sur la voûte céleste le cours des étoiles ; l'homme moderne transporte avec lui, partout et toujours, l'instrument mesureur des durées, et son oeil consulte sans cesse la course sur le cadran divisé des aiguilles agiles et infatigables. Il est permis de dire que les inventions du cadran solaire, de la clepsydre, de l'horloge et de la montre marquent des étapes principales dans le développement de la vie sociale. Les anciens, pas même les astronomes, ne distinguaient les petites divisions de la durée ; dans aucune observation de Ptolémée le temps n'est indiqué avec plus de précision que le quart d'heure. On compte aujourd'hui universellement par minutes et, dans quelques professions, par secondes...

12/2021

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Fantastique

Arborescentes Tome 1

Certaines vérités sont enfouies pour de bonnes raisons. Il y a des énigmes très anciennes, des mystères qu'il ne faudrait pas résoudre. Il est des endroits dans le monde dont on ne saurait dire qu'ils accueillent des enfants tant les environs sont lugubres et les lieux austères. Tel est l'orphelinat des Soeurs Aniel. Avec ses grandes fenêtres à barreaux et ses portes en métal aux lourds battants, on croit entrer dans une ancienne prison, ou dans un asile de fous. Ou pire encore, dans une banque. Petite, boulotte et bougonne, avec des yeux cernés jusqu'à l'os, Hélène y vit dans une minuscule chambre et n'en sort que la nuit. Hélène a juré de ne plus dormir, et c'est un travail de tous les instants. Elle est atteinte de la Maladie de la Belle au Bois dormant, qui peut frapper à tout moment et l'emporter dans un sommeil infini, comme sa mère avant elle. Il n'existe pas de remède, aucun traitement connu à cette forme de narcolepsie, qui demanderait des dispositifs bien trop coûteux pour le nombre de cas connus en France, même pour des laboratoires aux poches profondes. Même pour les laboratoires Varkoda, dirigés par l'inflexible héritier de la famille fondatrice, connu pour s'arroger des brevets au prix de la destruction de la jungle équatoriale amazonienne, et au mépris de la vie humaine. Et pourtant, une étrange infirmière entraîne Hélène dans son sillage, vers un hôpital et un monde aux ressources inexplicables, un lieu extraordinaire, enchâssé dans une forêt introuvable tel un bijou brillant dans un écrin vert, qui lui offrira peut-être un avenir, et un rôle à sa mesure dans le combat fantastique qui s'annonce. Car les forces ancestrales bientôt réveillées par Hélène et Arès Varkoda dépassent l'entendement, et l'équilibre fragile entre nature et humanité est en péril. Une saga épique en quatre volumes d'une inventivité débridée, dont l'intrigue ciselée entraîne le lecteur sur des rivages inexplorés. Frédéric Dupuy réussit le tour de force de convoquer les plus grands classiques de la littérature d'évasion, tout en offrant aux lecteurs un univers, une imagerie, un bestiaire jamais vus auparavant. Il livre une ode à la nature et à la féminité bouleversante, une série unique en son genre, dont l'imagination débordante semble avoir du mal à rester contenue dans ses pages.

02/2024

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Médecine légale

Autopsies. Chroniques d'un médecin légiste

Scènes de crime, opérations médico-légales, reconstitutions criminelles, procès d'Assises, le docteur Sapanet entraîne le lecteur sur le long chemin qui mène du crime obscur à la vérité judiciaire. Par Michel Sapanet, médecin-légiste, directeur de l'Institut médico-légal de Poitou-Charentes au CHU de Poitiers, expert judiciaire et maitre de conférence. Pour son cinquième opus, le docteur Sapanet revient sur une trentaine d'affaires criminelles passées sous son bistouri. Fusil de chasse, couteau de cuisine, sabre japonais, strangulation, chaque méthode a laissée sur les corps des victimes une signature que l'autopsie se fait fort d'authentifier. Avec son équipe, Michel Sapanet examine, dissèque et analyse, tout en faisant profiter le lecteur de ses explications pédagogiques parfois teintées d'une pointe d'humour. Scènes de crime, opérations médico-légales, reconstitutions criminelles, procès d'Assises, le docteur Sapanet entraîne le lecteur sur le long chemin qui mène du crime obscur à la vérité judiciaire. Sans le travail de l'équipe du docteur Sapanet, Marie-Lucie, 75 ans, aurait été inhumée après un décès qualifié de " naturel ". Tout était prêt, le cercueil sur le point d'être refermé, lorsqu'un soupçon de doute a suspendu les funérailles. L'autopsie ordonnée in extremis a révélé l'ultime calvaire de la mamie, passée à tabac et étranglée. Sans la perspicacité de l'équipe du docteur Sapanet, le petit Nino, 9 mois, aurait rejoint la liste des bébés victimes de la " mort subite du nourrisson ". Mais lorsque Chantal, agent d'amphithéâtre chargée de la préparation des corps au sein de la chambre mortuaire, se penche sur le petit cadavre, elle n'a aucun doute. L'autopsie confirmera de nombreux sévices dans les semaines précédant le décès et un secouage aussi violent que mortel. Sans les observations du docteur Sapanet, le pauvre homme venu déclarer le décès de son épouse à la gendarmerie aurait pu finir en garde à vue. L'examen médico-légal le mettra hors de cause, confirmant un décès dû à un épouvantable cancer généralisé. Féminicides, altercations qui dégénèrent, parricide au sabre japonais, cambriolage qui dérape, le lot des violences ordinaires évoquées dans ce livre s'enrichit parfois d'affaires hors-normes, proches de l'indicible. Comme l'histoire de ces marginaux alcooliques et toxicomanes qui ont torturés et assassinés quatre membres de leur bande lors de sortes de séances récréatives. Sans doute trouvaient-ils que la province manquait de distraction... . Un chapitre à lire avec précaution.

05/2023

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Chanson française

Révéler mes visages

A mesure que je me rapproche de moi-même, je réalise le chemin parcouru. Je me remémore Sliimy comme un enfant coloré et naïf que j'étreins tendrement. Puis je contemple Janis, ma dernière oeuvre, mon ultime visage... Des années avant d'assumer sa transidentité, Janis est un petit garçon aux yeux de tous. Seule sa mère, Fatima, respecte sa sensibilité profonde. Enfant incomprise, cible de harcèlement à l'école où les autres enfants l'appellent " la fille manquée " , victime d'une violence domestique qui se déchaîne sur elle après la mort de sa mère, Janis s'accroche grâce au souvenir de celle qui a semé en elle les graines de la créativité et de l'amour. Pour survivre à cette enfance qui n'en est pas une, une seule solution : se créer un masque. Sur la plateforme Myspace, Janis partage ses compositions musicales et incarne Sliimy, un personnage aussi pétillant que sa vie est sombre. Postées depuis sa chambre de Saint-Etienne, ses chansons deviennent virales et attirent l'attention des producteurs. Bientôt signée par un grand label, Sliimy compose son premier album, Paint your face, qui rencontre un succès immédiat, propulsant l'artiste sur les scènes du monde entier. Mais ce masque de paillettes et de gloire n'empêche pas la souffrance. Le harcèlement reprend de plus belle, décuplé par la célébrité. Et Sliimy sombre. Sa résilience prendra la forme d'une prise de conscience radicale : pour que le monde voie en elle la femme qu'elle est depuis toujours, elle doit révéler son vrai visage et transformer son corps. Elle revient aujourd'hui sur le devant de la scène en révélant publiquement sa transidentité, comme peu d'artistes français ont osé le faire. A propos de l'autrice : Janis Sahraoui est une artiste française qui s'est fait connaître sous le nom de Sliimy. Popularisée par sa chanson Wake Up, elle a chanté en première partie de Britney Spears et de Katy Perry. Elle fait son coming out trans et non binaire chez Mediapart en 2021. Elle livre son histoire à travers la plume de Tal Madesta, journaliste indépendant, auteur de Désirer à tout prix (2022) et de La fin des monstres (2023), récit de sa propre transition et plaidoyer pour l'émancipation des personnes trans.

05/2024

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Littérature française

Les enfants du quartier sombre

« Avant de se lever et partir, ils ont tous compris, à travers tous les récits de Conakry-Matin, les vicissitudes inutilement vécues. Ils comprennent à ce point que leurs rêves ont fondu, puisqu'ils savent pertinemment qu'ils sont loin d'obtenir gain de cause auprès de monsieur Emploi, cambré à verser le sang à flots comme gage de survie. De même, ils viennent de loin pour marcher vers le devenir, éclairant ceux qui sont insensibles ; ils veulent aller vers cette raison longtemps désavouée. Aussi, ils partent avec la conviction qu'ils y arriveront dans l'ivresse de la liberté en marche. » Tragédie moderne, chronique lucide de la société guinéenne, ce roman choral est un uppercut qui renvoie directement à l'horreur du Stade du 28 septembre, voilà plus de quinze ans. Comme l'explicite la préface d'Alimou Camara : « Les Enfants du quartier sombre, c'est le récit d'une marche, inéluctable et tragique, vers la mort. Mohamed Salifou Kéita dépeint dans son roman le quotidien d'une jeunesse en perdition qui se rebelle, une jeunesse qu'on perd et qui se perd dans la ville de Conakry. De fait, l'organisation d'une marche de protestation contre les puissants de la ville occupe le « cercle » des jeunes désœuvrés, chômeurs et déflatés. Les quatre meneurs, férus de littératures, de philosophies, de discussions et de débats sans fin, sont sans illusions sur l'issue de la marche. Maracaibo, Conakry-Matin, Decoya et Houssei sont comme des âmes damnées et errantes de la ville. [...] C'est le roman d'une ville et de ses habitants. Une humanité qui se débat pour rester debout ; une ville dont le cœur palpite et dont le pouls bat au rythme de ses quartiers sombres. » Une œuvre bouleversante mais nécessaire.

10/2015

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Histoire de la philosophie des

Le Bulletin des Belles Lettres 2022 (n°3). Science si humaine

Le Bulletin des Belles Lettres revient avec un nouveau numéro, composé de trois volets comme les précédents : l'un consacré à l'histoire de la maison et l'importance des sources indiennes que nous y publions depuis des décennies, mises à l'honneur dans la "toute première saison de podcasts diffusée à l'automne (Lien -> https : //www. lesbelleslettres. com/podcasts). Aux neuf épisodes que compte notre podcast, répondent dans notre bulletin de nombreux textes issus de notre catalogue et autant d'articles inédits qui les commentent, écrits à quatre mains par le physicien Etienne Klein et le théologien François Cassingena, le mathématicien David Bessis et le philosophe Denis Kambouchner, ou encore le botaniste Marc Jeanson et la spécialiste d'Aristote Anne Merker, pour ne citer que ces derniers. Tous sont illustrés par de talentueux étudiants de l'école d'art de La Cambre, à Bruxelles. Comment la science se pense-t-elle aujourd'hui et pourquoi ? Dans quelle histoire s'inscrit-elle et pourquoi s'est-elle tant appliquée à se couper de son versant "humain" ? Et enfin, disposons-nous d'une bonne culture scientifique ? Avec cette double parution, nous invitons les lecteurs de tous horizons à prendre conscience de l'entrelacement historique de la science avec d'autres disciplines, en particulier la philosophie, et de la nécessité de maintenir un dialogue fécond entre les différents domaines du savoir, levant les distinctions éculées entre "sciences molles" ou "sciences dures", connaissance "imaginative" ou "rationnelle", "positiviste" ou "sensible". Ce bulletin aimerait faire souffler un vent nouveau sur l'enseignement et la perception que nous pouvons avoir de la science aujourd'hui. La variété des sujets abordés au coeur de ce numéro s'adresse à un large public.

11/2022

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Sciences historiques

L'asile en procès. Le scandale d'Evere (1871-1872) et la prise en charge de la folie en Belgique

24 octobre 1871, 3 heures du matin, maison de santé d'Evere. Laurent Dumoulin, interné la veille dans cet établissement destiné à l'accueil de ceux que l'on dit alors "aliénés" , est pris d'un accès de fureur. Se sentant menacé par ses compagnons de chambrée, il terrasse deux de ceux-ci, qui trouvent la mort sous ses coups. Les conséquences dramatiques de cette rixe mènent à l'ouverture d'une instruction judiciaire, qui met en évidence une longue série de défaillances dans la gestion de l'asile. Au fil de cet ouvrage, l'histoire de la maison de santé d'Evere est retracée, depuis ses débuts exemplaires peu de temps après la promulgation, en 1850, de la première loi belge en matière de prise en charge des aliénés, jusqu'aux poursuites. Un instantané de l'asile est reconstitué au moyen du volumineux dossier judiciaire de ce que l'on a rapidement nommé "l'affaire d'Evere" ainsi que d'autres sources, parmi lesquelles les archives de l'établissement. Une place importante est laissée aux témoignages, qui offrent un éclairage brut sur ce que pouvait être le quotidien dans cette institution au début des années 1870. Ce que révèle l'enquête, largement médiatisée, émeut profondément l'opinion. L'affaire fait scandale et la seule réponse judiciaire apparaît tout à fait insuffisante. Les médecins aliénistes saisissent l'occasion pour faire valoir des revendications qu'ils portent depuis quelque temps déjà et auxquelles les abus constatés à Evere semblent donner raison. L'aile progressiste du parti libéral tente quant à elle d'imposer une réforme ambitieuse, qui aurait pour effet de responsabiliser davantage l'Etat belge dans la prise en charge des aliénés. Depuis le procès de l'affaire jusqu'à la promulgation de la nouvelle loi en 1873, ce sont donc aussi les multiples réactions provoquées par le scandale qui sont envisagées.

12/2019

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Histoire de France

Le secret du prince. Gouverner par le secret France-Bourgogne XIIIe-XVe siècle

Explorer la part secrète du pouvoir princier, c'est rencontrer nombre de figures célèbres en des situations parfois scabreuses, souvent rocambolesques. Qu'il s'agisse de Saint Louis utilisant un escalier caché pour retrouver son épouse à l'insu de sa mère Blanche de Castille, ou des leçons d'escrime destinées à inculquer quelques bottes secrètes au duc de Bourgogne Philippe le Bon, les princes se méfient en permanence de leur entourage au moins autant que de leurs ennemis. Bénéficiant d'une relation particulière avec Dieu - qui sait à l'occasion leur envoyer quelques messages secrets par la voix d'une bergère ou d'un ermite -, ils n'entendent rendre compte à personne de leurs agissements, exigeant que leurs proches ne révèlent rien de leurs faiblesses ni de leurs plans. Loin d'être anecdotique, cette pratique du secret s'enracine dans un temps qui associe savoir, sacré et secret et constitue un moyen de répondre aux défis d'une époque en pleine mutation : le développement de l'écrit entraîne celui des correspondances secrètes ; la naissance de l'impôt permanent conduit le prince à mentir sur l'état du budget ; la publicité nouvelle d'une vie de cour rassemblant des centaines d'individus autour de la famille princière exige des chambres de retrait. Par le secret, les princes entendent à la fois défendre leur honneur et garantir les moyens de leur puissance. La pratique concrète du pouvoir rejoint un imaginaire médiéval qu'on pourrait croire folklorique mais se révèle parfois ancré dans la réalité : certains princes font enterrer des trésors destinés à financer leurs guerres, au risque de les perdre ; Louis XI réclame de ses correspondants de brûler ses lettres après lecture. Rois et ducs de Bourgogne se doivent en somme de devenir experts dans l'art du secret, pour rester maîtres des frontières entre le public et le privé : c'est l'une des leçons politiques de cet automne du Moyen Age.

01/2018

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Ethnologie

Non-Lieux. Introduction à une anthropologie de la surmodernité

Après La Traversée du Luxembourg, Un ethnologue dans le métro et Domaines et châteaux, Marc Augé poursuit son anthropologie du quotidien en explorant les non-lieux, ces espaces d'anonymat qui accueillent chaque jour des individus plus nombreux. Les non-lieux, ce sont aussi bien les installations nécessaires à la circulation accélérée des personnes et des biens (voies rapides, échangeurs, gare, aéroports) que les moyens de transport eux-mêmes (voitures trains, trains ou avions). Mais également les grandes chaînes hôtelières aux chambres interchangeables, les supermarchés ou encore, différemment, les camps de transit prolongé où sont parqués les réfugiés de la planète. Le non-lieu est donc tout le contraire d'une demeure, d'une résidence, d'un lieu au sens commun du terme. Seul, mais semblable aux autres, l'utilisateur du non-lieu entretient avec celui-ci une relation contractuelle symbolisée par le billet de train ou d'avion, la carte présentée au péage ou même au chariot poussé dans les travées d'une grande surface. Dans ces non-lieux, on ne conquiert son anonymat qu'en fournissant la preuve de son identité - passeport, carte de crédit, chèque ou tout autre permis qui en autorise l'accès. Attentif à l'usage des mots, relisant les lieux décrits par Châteaubriand, Baudelaire ou les " passages " parisiens de Walter Benjamin, l'ethnologue remarque que l'on peut se croiser à un carrefour alors que l'échangeur interdit toute rencontre. Si le voyageur flâne en chemin ou s'égare sur une route de traverse, le passager qui prend le TGV ou l'avion est déterminé par sa destination. Aujourd'hui, les repères de l'identité et le statut de l'histoire changent en même temps que l'organisation de l'espace terrestre. Dans ce livre, Marc Augé ouvre de nouvelles perspectives en proposant une anthropologie de la surmodernité qui nous introduit à ce que pourrait être une ethnologie de la solitude.

03/2002

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Littérature étrangère

Intempéries

En 2020, le féminisme est Vintage ! Dix ans après L'Invitation à la valse, Olivia a divorcé, mûri, quand son chemin recroise celui de son premier amour. Cèderont-ils à leur passion commune ? Dans ce second volet des aventures d'Olivia Curtis, l'émotion, l'invitation à l'amour, les vertiges de la liberté sont toujours là, mais avec une tonalité plus grave, plus profonde. En effet, pourquoi faire tant d'histoires ? Une petite fêlure, un malentendu regrettable, oublié maintenant. Il ne faut rien exagérer. Avec une douce insistance, il répétait : - ; Nos gentils petits déjeuners, ils me manqueraient, savez-vous... Et à moi donc ! Ils étaient charmants. - ; Et nos promenades... Ah ! oui, nos promenades... elles étaient charmantes. Pourquoi pas un déjeuner, une promenade, par-ci, par-là, discrètement, quand il en aurait envie ? Tout cela était charmant. Londres, 1930. Dans le train qui la ramène chez ses parents, Olivia Curtis reconnaît immédiatement Rollo Spencer, frère de sa camarade d'enfance Marigold, mais elle hésite à lui adresser la parole. Le riche fils de Lord Spencer a épousé la brillante Nicole, elle-même s'est mariée avec Ivor puis l'a quitté en dépit de la réprobation muette des siens et vit maintenant seule à Londres dans une situation financière précaire. C'est Rollo qui fait les premiers pas, qui renoue avec entrain les liens d'autrefois - ; et Olivia se laisse reprendre par la fascination qu'exerçait naguère sur elle la famille Spencer. Alors que Rollo souhaite la revoir, alors qu'il dit l'aimer, comment pourrait-elle résister ? Elle sait bien pourtant que rien d'autre n'est possible entre eux que la clandestinité, les coups de téléphone en cachette, les chambres d'hôtels anonymes... Malgré tout ça, elle se lance. Avec lucidité mais avec aussi cet espoir fou de voir ses rêves de jeunesse se réaliser et l'amour s'offrir à elle.

10/2020

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Décentralisation, collectivité

Le regroupement des collectivités publiques. Tome 5

Depuis une quinzaine d'années, l'idée s'est imposée que l'efficacité de l'action publique passait par un regroupement des personnes publiques. Aucun secteur n'est épargné par ce mouvement. L'objectif est poursuivi de longue date dans le droit des collectivités territoriales puisque l'on enseigne généralement qu'il y a trop de communes en France, que le département est une strate inutile. L'intercommunalité et la commune nouvelle visent à répondre à l'éparpillement communal. Mais, le nombre des régions a également été réduit redessinant une carte largement artificielle alors que dernière-née des collectivités territoriales, la région souffrait déjà d'un manque de légitimité. Mais, le mouvement n'est pas resté cantonné au monde local : les Universités, les chambres consulaires, les hôpitaux, les organismes de gestion du logement social sont visés par le même phénomène. Il est donc impossible de ne pas y voir un mouvement concerté. Le présent ouvrage cherche à identifier sa logique. On décèle, tout d'abord, l'influence déterminante du new public management : l'efficacité et la recherche de l'économie doivent être obtenues par la constitution d'entités de grande taille. On dispose désormais de suffisamment de recul pour affirmer que les économies espérées ne sont pas au rendez-vous. Plusieurs des contributions de cet ouvrage révèlent également les contradictions de cette politique de regroupement : conformément aux préceptes du new public management, il s'agit de donner une autonomie de gestion à des entités responsabilisées. En pratique, il n'en est rien : l'agent est noyé dans une personne distante parce que tentaculaire. La décentralisation vantée masque une concentration aux mains de quelques managers (ou prétendus tels). La crise sanitaire l'a révélé pour les hôpitaux. Mais on pourrait, sans doute établir le même bilan pour les universités regroupées quinze ans après le vote de la loi LRU. L'ambition de cet ouvrage, oeuvre essentiellement d'universitaires, mais pas seulement, est de dresser un bilan de cette politique.

11/2022

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Musées français

Musée des arts décoratifs Palais Rohan

La nouvelle collection de guides souvenirs des Musées de Strasbourg à destination du grand public. Imaginés par Loran Stosskopf, directeur artistique de Télérama et designer des City-guides Phaidon, ils offrent en une centaine de pages le best-off des collections strasbourgeoises complété par des parcours thématiques et des anecdotes sur l'histoire des oeuvres. Le Palais épiscopal de Strasbourg, une des plus belles réalisations architecturales du XVIIIe siècle français, tant par l'élévation noble et classique de ses façades que par ses somptueux décors intérieurs, est l'aboutissement de la rencontre de deux personnalités exceptionnelles : le cardinal Armand-Gaston de Rohan-Soubise, prince-évêque de Strasbourg et brillant homme de cour d'une part, en tant que commanditaire : Robert de Cotte, Premier architecte du roi, d'autre part, en tant que maître d'oeuvre. Au sommet de la gloire lorsqu'il donne les plans du palais strasbourgeois, Robert de Cotte répond aux voeux du prince en créant une oeuvre magistrale unissant la dimension ecclésiastique, politique et mondaine de la fonction de prince-évêque, dans le sens où l'entendait le XVIIIe siècle, en un même édifice à la gloire de la Maison de Rohan. Au lendemain de la Révolution, le Palais devient résidence impériale et royale pour entrer, après 1870, dans une ère nouvelle, celle des musées. Outre la visite des appartements (salles de réception, bibliothèque et chambres privées), le public peut y découvrir aujourd'hui de splendides collections d'art décoratif témoignant de l'âge d'or de l'artisanat strasbourgeois (de 1681 au milieu du XIXe siècle) : céramique Hannong de renommée internationale, mobilier, horlogerie, ferronnerie et orfèvrerie. Le lecteur trouvera dans ce guide un souvenir de sa visite des appartements, un best-off commenté des collections d'arts décoratifs, ainsi qu'un certain nombre d'entrées thématiques qui lui permettront de mieux se représenter la vie dans le Palais au XVIIIe et XIXe siècles.

02/2021

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Animaux, nature

Le génie des abeilles. 2e édition

Une plongée au coeur de la colonie d'abeilles avec le "photographe des abeilles". Une réédition d'un best-seller en version low-cost ! Couverture souple et format réduit au prix de 29 ! Après le succès des Routes du Miel (2015), le photographe Eric Tourneret et Sylla de Saint Pierre reviennent avec un grand spécialiste de la biologie des abeilles, Jürgen Tautz (L'étonnante abeille chez de Boeck), pour proposer un superbe opus sur Le Génie des Abeilles. Avec de nouvelles photos époustouflantes réalisées au coeur de la colonie, en France et dans le monde, tout comme en laboratoire, adossées à un texte qui fera date par la qualité de son écriture et sa solidité documentaire, riche de fascinantes informations. On y découvre comment est organisée la colonie " super-organisme " en termes de communication, de démocratie et de décision, comment elle s'emploie à lutter contre les maladies ou comment les abeilles s'adaptent aux événements et régulent la température. On y apprend comment elles opèrent pour choisir la reine, quelle transformation épigénétique peut intervenir ou quelle est la vraie nature du vol nuptial, l'appel silencieux des fleurs, l'alchimie du nectar, l'importance des fragrances et du parfum royal, comment le goût du sel se trouve au bout des pattes, le rôle des éclaireuses ou quelle est la fonction de l'oeil composé... On y comprend l'incidence de l'architecture sur la communication et celle des chambres vides au sein du rayon de miel, l'existence d'un web des abeilles, la multiplicité des langages et les raisons du souffle de la colonie, leurs incroyables capacités cognitives et leurs quatre mémoires, les conditions de l'essaimage colonisateur et les secrets de la génétique. Un ouvrage de référence en forme de suite du best-seller Les Routes du Miel et déjà traduit en plusieurs langues. Une réédition dans un format plus petit, plus léger, une qualité renouvelée et un prix très attractif !

09/2020

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Revues

Assiégées N° 5, septembre 2021 : Transmettre

Où se situent nos mémoires ? Dans notre mémoire des lieux, au coin de la rue, quand un souvenir émerge. Dans le fond d'un carton poussiéreux d'archives ; dans les musées coloniaux ; les cimetières. Dans l'usine ; les champs ; les sites de construction ; les chambres de bonne ; les douches publiques. Les foyers de travailleurs immigrés ; les bidonvilles ; les camps ; les prisons ; les parloirs ; les cités de transit. Dans les traversées. Dans des espaces prévus pour disparaître. Dans des espaces qui prévoient notre disparition. Dans la garde que prend mon corps ; nos jambes qui courent en zigzag ; nos cicatrices ; mes poils ; les mains abîmées par l'eau de javel ; l'espace pour poser sa tête sur les jambes de Setti. Dans l'odeur de l'ail et des épices de "chez-moi" ; le miel et l'huile d'olive ; les fleurs de jasmin ; le bon café qui siffle dans l'ibriq. Dans les rituels couchés sur des papiers secrets ou transmis par le corps ; les rituels afro-caribéens ; les arts martiaux et les danses ; le gwo ka, le kalarri payattu, la capoeira, le hip hop. Dans des mappemondes tenues à l'envers ; les vieilles photos et papiers d'identité enveloppés dans de l'aluminium ; les foulards des aïeules ; les jouets cachés au fond d'un tiroir, sous une pile de vieux sous-vêtements ; nos laissez-passer, nos cartes de séjours, nos passeports ou leur absence. Nos silences et non-dits. Nos récits oraux et nos histoires. Nos tentatives pour préserver nos mémoires. Nos tentatives pour transmettre nos luttes, nos traces, nos sillons, nos mondes. Ce cinquième numéro, "Transmettre" , se propose d'évoquer nos mémoires et amnésies intimes et collectives. Les transmissions passent par les corps, les gestes, l'ordinaire, le mondain, les luttes, par nos ancêtres et nos liens à la terre. Comment transmettre ? Qui transmet ? Où? A qui ? Quoi et pourquoi ? Sous quelles conditions ?

09/2021

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Correspondance

Lettres à Pierre Monnier. 1948-1952

Septembre 1948 : la Providence a pour nom Pierre Monnier, caricaturiste sous le nom de Chambri, qui profite de la tournée d'un groupe folklorique auvergnat pour rencontrer Louis-Ferdinand Céline. Après dix-huit mois de prison, ce dernier vit exilé au Danemark dans une chaumière prêtée par son avocat. Menacé d'extradition, en conflit avec son éditeur Denoël, il n'a rien publié depuis Guignol's band et enrage de voir ses livres indisponibles. Pendant ce temps, le simple "ouvrier" travaille sans relâche à Féerie pour une autre fois. De retour à Paris et bien que le milieu soit exsangue depuis l'épuration, Pierre Monnier compte mettre fin par tous les moyens à ce scandale éditorial. Céline l'encourage de ses invectives : d'abord avec Charles Frémanger (l'éditeur de Jacques Laurent et d'Antoine Blondin) la republication sous le manteau de Voyage au bout de la nuit (1949), puis la création par le novice Monnier de sa propre Maison - les Editions Frédéric Chambriand - pour mettre en circulation Casse-pipe et Mort à crédit. La détestation de Céline pour les éditeurs et ses logorrhées d'homme meurtri ne l'empêchent pas d'accorder sa confiance à Pierre Monnier, qui rejoint le petit cénacle des fidèles composé de Marie Canavaggia, Jean-Gabriel Daragnès, Albert Paraz ou Marcel Aymé. L'éditeur de fortune lui sert également de courroie de transmission avec Tixier-Vignancour qui tente à Paris d'obtenir son amnistie (procès en 1950). Bien que malmené à son tour, le valeureux Monnier parvient à organiser l'arrivée de Céline chez Gallimard, qui acceptera toutes ses conditions. Une fois le non-lieu prononcé (1951), l'écrivain maudit revient discrètement en France : la saison au purgatoire est loin d'être terminée. Ce douzième volume de la "Série Céline" corrige, approfondit par des notes et complète par des inédits les 313 lettres (ici 325) que Pierre Monnier avait divulguées dans son récit Ferdinand furieux (L'Age d'homme, 1979). On trouvera également en annexe des témoignages de Pierre Monnier et une précieuse documentation sur son aventure éditoriale.

11/2015

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Histoire de France

Journal du camp de Vittel

Le 14 août 1942, Hannah, l'épouse d'Yitzhak Katzenelson, et leurs deux plus jeunes garçons, Ben Zion et Benjamin sont convoyés vers Treblinka depuis le ghetto de Varsovie. Katzenelson et son fils aîné, Zvi, en réchappent et travaillent alors quelques mois dans un atelier allemand situé dans les décombres du ghetto. Sans illusion sur le sort réservé à sa femme et ses enfants, celui qui est l'un des plus grands poètes juifs du XXe siècle cesse alors d'écrire. Grâce à la Résistance juive qui cherche à le protéger, il obtient des faux papiers de l'Etat du Honduras qui lui permettent de quitter la Pologne. Le 22 mai 1943 Katzenelson et son fils sont envoyés au camp de Vittel, en France, un camp pour "personnalités", c'est-à-dire des ressortissants de pays alliés ou neutres détenus comme d'éventuelles monnaies d'échanges. Miné par une terrible dépression, craignant de basculer dans la folie, Katzenelson écrit quelques lignes dans son journal puis s'emmure dans le silence. Ce n'est qu'à la veille de l'anniversaire de la liquidation du ghetto de Varsovie, qu'il commence à tenir véritablement son Journal. Bien qu'il ne coure que sur deux mois seulement, il s'agit là d'un document exceptionnel d'une rare intensité. A l'amie de Vittel qui le presse d'écrire, il répond : "Je ne peux pas écrire. Il n'existe pas de mots pour décrire ces horreurs ; ils n'ont pas encore été créés". Mais c'est aussi le même homme qui lui déclare un autre jour : "Non ! Non ! Cela doit être écrit. Le monde entier doit savoir ce qui est arrivé. Tout doit être raconté". C'est le témoignage d'un homme brisé qui survit dans un entre-deux de la mort. Dans un cri poignant, le poète mentionne déjà l'extermination par balles, les déportations et les chambres à gaz. Mais surtout, avec une terrible prescience, il avance dès 1943 le chiffre de six millions de Juifs assassinés.

09/2016

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Guadeloupe

Guadeloupe

Cette nouvelle formule des guides Evasion vous invite à voyager autrement. Guidés par nos auteurs, experts de chaque destination, vous partirez à la découverte des plus beaux lieux, en prenant le temps d'explorer des régions moins connues, en séjournant dans nos adresses " coups de coeur " ou en testant de nouvelles activités, en lien avec la culture du pays. Dans ce titre Guadeloupe, suivez les conseils de Viviane Pajamandy et Gaby Badlou, deux Guadeloupéens d'origine follement amoureux de leur archipel, au point d'y consacrer le blog passionnant " We Love Guadeloupe " . Ils vous proposent un voyage tout en douceur tropicale, de Pointe-à-Pitre au volcan de la Soufrière, en passant par les plages paradisiaques du sud de la Grande-Terre. Suivez leurs pas pour découvrir aussi des recoins plus confidentiels, comme les Grands-Fonds, le Cul-de-Sac marin ou la route de l'esclavage, sans oublier bien sûr des échappées dans les îles authentiques de Marie-Galante, La Désirade et Les Saintes. Retrouvez leurs meilleurs conseils et leurs coups de coeur pour un voyage au coeur de la Guadeloupe authentique : - Des séjours sur mesure pour ne rien manquer des incontournables, mais aussi des coins encore préservés du tourisme. Coup de coeur garanti ! Egalement un circuit authentique dans les îles, pour découvrir une facette préservée de l'archipel. - Les meilleures adresses, à la fois simples et authentiques : restaurant de poissons les pieds dans l'eau, artisans passionnés, chambres d'hôtes de charme... - Des balades et des randonnées pour découvrir les paysages sauvages de la Guadeloupe ou pour s'immerger dans la culture locale : une randonnée rafraîchissante dans la jungle vers les chutes du Carbet, une balade en voilier vers la Petite-Terre, une excursion sur les falaises de la Porte d'Enfer, une randonnée sur les crêtes de la Désirade, etc ... - Et bien sûr, toutes les activités pour partir à la rencontre d'une autre Guadeloupe : les meilleurs spots pour plonger, pour randonner ou pour pratiquer des activités nautiques, des contacts de guides passionnés pour découvrir les traditions locales...

12/2022

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Guides étrangers

Cuba. 10e édition. Avec 1 Plan détachable

Une nouvelle édition tout en couleurs et avec de nombreuses photos pour découvrir ou redécouvrir cette île des Caraïbes où les nouvelles infrastructures touristiques se multiplient. Une promenade illustrée au coeur de La Havane. Une sélection d'adresses d'hébergement et de restauration pour tous les budgets, notamment de restaurants privés et de chambres chez l'habitant, l'une des meilleures façons de rencontrer les Cubains. Un chapitre dédié aux activités de plein air : plages, pêche au gros, plongée, surf, observation des animaux, randonnée, escalade... Des conseils avisés pour se familiariser avec la manière de vivre des Cubains et une couverture approfondie de l'histoire passionnante de Cuba ; les facettes plus méconnues de ce pays sont abordées pour sortir des clichés. Une section consacrée à la culture cubaine en particulier la musique, essentielle à Cuba. Des informations pratiques indispensables pour se rendre d'une ville à l'autre en avion, en bus, en voiture, en moto, en train ou... en camion. Un plan détachable de La Havane avec les principaux sites et un index des rues. Un boléro mélancolique envahit une rue de La Havane, de Santiago de Cuba ou de Trinidad. Le vert émeraude d'une nature luxuriante, des récifs multicolores et des rubans de sable blanc s'offrent sans retenue. La clameur d'une fête vous happe... Vous êtes à Cuba, une île qui se savour comme un fruit mûr. Au coeur de chaque destination : préparer son voyage selon ses envies : des chapitres dédiés à l'organisation du séjour et des itinéraires thématiques ; vivre des expériences uniques : des cahiers photos, la sélection des sites à ne pas manquer et des meilleures activités ; sortir des sentiers battus : nos auteurs quadrillent le terrain à la recherche des lieux les plus secrets. Et aussi... Les plus belles plages, la société cubaine, les activités de plein air et la plongée. Nombreuses adresses exclusives, sites naturels, activités de plein air, cartes claires.

10/2020

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Droit

La procédure et la jurisprudence de la cour pénale internationale

La Cour pénale internationale fête son dixième anniversaire d'entrée en fonction. Les grandes lignes de la procédure pénale adoptée par les Etats en 1998, dans le Statut de la Cour pénale internationale (CPI), suivent en partie celles développées devant le Tribunal pénal international pour l'Ex-Yougoslavie (TPIY) et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Cette procédure a été complétée par un Règlement de procédure et de preuve (2002), un Règlement de la Cour (2004), du Greffe (2006), du Bureau du Procureur (2009), et un Code de conduite professionnelle pour les avocats exerçant devant la Cour (2006). La procédure pénale internationale retenue pour la CPI est le résultat d'une fusion des deux modèles théoriques, l'accusatoire et l'inquisitoire, le premier étant prédominant. Le système sui generis qui en résulte reflète l'évolution constatée en matière des droits de l'homme et des droits de la défense ; il pourrait devenir un nouveau système de référence source d'inspiration pour de nombreux Etats. Cet ouvrage rappelle l'essentiel du droit applicable en la matière et procède à l'étude de la procédure pénale internationale et de ses différentes phases vues dans la perspective des droits de la défense, de la personne sous enquête, du suspect et de l'accusé à un procès juste et équitable, conjointement à une étude de la jurisprudence de la Cour. Ses décisions apportent des clarifications importantes aux dispositions des textes restés vagues et contiennent des éléments de réponse à des situations non envisagées par les textes. Ce livre propose ainsi une analyse détaillée et documentée des décisions rendues par les différentes chambres de la Cour, composées de magistrats issus de cultures juridiques différentes et assistés de juristes de divers pays. Le lecteur, étudiant, enseignant, avocat, juriste, chercheur ou acteur agissant au sein d'organisations nationales et/ou internationales ou d'ONG, y trouvera une synthèse exigeante de la procédure et de la jurisprudence.

08/2012

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Histoire de France

Le roi René

Étonnant personnage que ce René d'Anjou, et étonnant destin. Prince des fleurs de lis puisqu'il descend de Jean le Bon, il paraît devoir jouer un rôle de premier plan sur l'échiquier européen. Des héritages le font duc d'Anjou et comte de Provence, duc de Bar, mais aussi roi de Jérusalem et de Sicile, ce qui veut dire roi de Naples. Son mariage le fait duc de Lorraine. Il se verra roi d'Aragon, voire de Hongrie. Et il est le beau-frère de Charles VII, l'oncle de Louis XI. Il se montre courageux à la guerre. C'est un chevalier. Mais la chance n'est pas pour lui. Il ne lui restera que l'Anjou et la Provence. C'est là qu'il trouve le bonheur, entre Angers et Saumur, entre Aix et Tarascon. Un bonheur simple fait des demeures qu'il construit et qu'il aménage, des promenades en des jardins fleuris et peuplés de biches et de paons, des ménageries où l'on admire ses lions et ses léopards, des parties de bateau et de pêche en rivière. Il se soucie de tout dans le détail, de la rédaction de la coutume comme de la qualité de son bétail, de l'entretien des forêts comme de la plantation des vignes, du décor des chambres comme de l'adduction d'eau courante. Attentif aux besoins des plus humbles, il laissera le souvenir du " bon roi René ". Il aime la fête, la musique, les parures somptueuses. Des tournois qu'il organise, il fait un livre à la gloire de la chevalerie. S'entourant d'artistes parmi les plus grands, il inspire les peintres et les enlumineurs comme les brodeurs et les orfèvres. Il passe commande, il achète, il offre. Poète de talent, il compose un Livre du Cœur d'Amour épris dans la tradition de l'amour courtois, mais où la quête de la Dame se déroule en un roman d'aventures riche de portraits vigoureux et d'épisodes pittoresques.

10/2008

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Littérature française

Nous arrêterons le soleil

" Si le soleil est bourgeois, nous arrêterons le soleil ", proclamaient les bolcheviks vainqueurs, en se lançant à la conquête du monde. En 1987, la fin de l'aventure est proche, mais les Tchécoslovaques, épuisés par vingt ans de normalisation, ne l'imaginent pas encore. A Karlovy-Vary, qui fut autrefois Karlsbad, un festival de cinéma réunit Jiri Serecka, cinéaste qui n'a plus le droit de filmer, et son ami français Charles Bragat, un producteur fauché qui aide les dissidents depuis plusieurs années. Autour d'eux, il y a des Russes, chers camarades et colonisateurs, des gens de l'Est, hésitant entre révolte et nécessité de survivre, de vieux routiers du stalinisme, un étrange Américain qui dirige le casino, des policiers et des touristes allemands, futurs vainqueurs de l'affaire. C'est le moment où Alice Ferrier, fille de communistes qui croit avoir oublié ses origines, vient les rejoindre. Elle passe à l'Est pour la première fois. Elle consent enfin à se souvenir : le temps heureux des communistes dans les années cinquante, les chambres de bonne, lit diffusion de L'Huma, les bombes de l'OAS. Dans ce monde du soupçon où chacun subit et pratique le secret, la manipulation et le mensonge, le lien le plus puissant reste celui qui unit, comme les Atrides, les membres de la famille communiste. Ils ont beau s'affronter, Alice Ferrier, fille de communistes parisiens, Jean Boursier, son ami d'enfance, devenu permanent et marié à une Russe, Jiri Serecka, fils d'un dirigeant du Parti qui a participé aux purges, partagent une histoire commune. Leur Culpabilité, leur nostalgie et leur absence d'innocence n'appartiennent qu'à eux. Nous arrêterons le soleil est d'abord un roman du temps : le temps mythique de l'enfance, le temps des villes d'eau de la Mitteleuropa, le temps rêvé des communistes, tombé, avec le mur de Berlin, un soir de novembre 1989.

08/2002

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Critique littéraire

Vies parallèles. Tome 2

Originaire d'une famille aisée de Chéronée, Plutarque (46?-126?) y passa l'essentiel de sa vie, se consacrant à l'exploitation de son domaine et à ses travaux d'écriture. Des voyages l'ont conduit à Athènes, à Sparte, à Rome, dont il fut aussi nommé citoyen. Les vingt dernières années de sa vie, il exerça les fonctions de prêtre d'Apollon à Delphes et s'occupa de la restauration du sanctuaire, tombé en ruine. Parallèlement, il avait créé une académie privée où il enseignait la philosophie et l'éthique. L'œuvre de Plutarque est d'une extraordinaire abondance. Elle compte plus de deux cents titres ; un bon tiers nous en est parvenu, témoignant d'une des activités littéraires les plus intenses de l'Antiquité. Si la majeure partie des textes touchant aux sujets les plus variés ont été regroupés sous le titre un peu vague de Moralia, les Vies parallèles constituent un ensemble homogène à part : cinquante biographies, mettant en parallèle des représentants des peuples grec et romain, afin de rappeler aux Romains ce qu'ils doivent aux Grecs et de dire aux Grecs que les Romains ne sont pas les barbares qu'ils croient. Plutarque incite ainsi à une estime réciproque entre les deux peuples en soulignant l'égalité de leurs valeurs, même si, en filigrane, il ressort une supériorité des Grecs. Le succès des Vies a été immense. Montaigne s'y réfère souvent : " Je n'ai dressé commerce avec aucun livre solide, sinon Plutarque et Sénèque, où je puise comme les Danaïdes, remplissant et versant sans cesse. " Rousseau y conforte son esprit républicain : " Je me croyais Grec ou Romain. Je devenais le personnage dont je lisais la vie. " Que le lecteur contemporain fasse comme lui et se laisse emporter par la meilleure traduction moderne qui existe actuellement, signée par les grands hellénistes Robert Flacelière et Emile Chambry. La présentation est due à Jean Sirinelli, auteur d'une biographie remarquée de Plutarque.

02/2001

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Histoire de France

Nouvelle histoire du Premier Empire. Tome 4, Les Cent-Jours 1815

Sous l'angle politique, diplomatique ou militaire, le système napoléonien a cessé de vivre avec l'abdication de 1814 et l'installation aux Tuileries du frère de Louis XVI. Aussi, le long récit historique de Thierry Lentz aurait-il pu se clore sur ces événements, les Cent-Jours n'étant que le bégaiement d'années fécondes, tantôt glorieuses, tantôt décevantes, de la conquête de l'Europe à l'effondrement. La France n'est-elle pas désormais dépouillée de presque toutes ses conquêtes ? Ses institutions ne sont-elles pas en cours d'adaptation à un modèle dont les réminiscences de l'Ancien Régime ne sont pas absentes ? Pourtant, la mémoire de Napoléon ne serait pas la même s'il n'avait pas eu l'audace de vouloir inverser le cours des choses : ce furent le " miracle " du retour de l'île d'Elbe, les Cent-Jours et Waterloo. L'historien doit observer qu'il n'y a rien de commun entre ces trois mois de 1815 et les quinze années précédentes. Le revenant de l'île d'Elbe a perdu la main. Il multiplie les erreurs dans le choix des hommes et les imprudences politiques. Il s'entoure d'un personnel fatigué ou bien de ses pires ennemis, sans compter l'appel à des intellectuels en manque de prestige. Il subit aussi des trahisons que ne compensent pas certains ralliements, tandis qu'à Vienne les puissances poursuivent la reconstruction d'une Europe dans laquelle il n'a plus sa place. Le salut du régime ne tient plus qu'au savoir-faire guerrier du vainqueur d'Austerlitz. Mais l'Empire succombe dans une " morne plaine ", aux portes de Bruxelles, avant de recevoir l'estocade devant les Chambres. La paix signée avec les vainqueurs sera terrible. Il faudra la réécriture de l'histoire à Sainte-Hélène, l'envol de la légende et que, les années passant, " la France s'ennuie ", comme devait dire Lamartine, pour que les Cent-Jours soient oubliés, pardonnés, puis magnifiés.

04/2010

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Histoire ancienne

Evans, à l'aube du Moyen Age. La nécropole des "Sarrazins" (VIe-VIIe siècle) ; L'église funéraire du "Champ des Vis" (VIIe-Xe siècle) - Jura

Deux sites funéraires du haut Moyen Age - le "Champs des Vis" fouillé entre 1987 et 1990 et les "Sarrazins" en 1995 - sont localisés sur le territoire de la commune d'Evans, dans la vallée du Doubs. Le plus ancien, celui des "Sarrazins", est implanté sur la partie basse d'une pente orientée au sud. Des chambres funéraires étayées de bois et des coffres en pierre occupent deux espaces distincts de la nécropole. Soixante-cinq tombes ont été découvertes sur un nombre probable de quelques centaines. Vingt-six d'entre elles étaient dotées de mobilier funéraire permettant de les dater entre la seconde moitié du VIe siècle et le troisième quart du siècle suivant. L'ensemble confirme tout à la fois l'influence d'une population d'origine franque et la présence des coutumes mortuaires régionales. Le second site se trouve sur un point haut, lieu de construction de l'église du "Champ des Vis", inscrite sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques en 1991. Il s'agit à l'origine d'une église funéraire. Les sépultures en fosse avec cercueil en bois, les tombes en coffre de pierre et les structures mixtes témoignent le plus souvent d'inhumations successives au sein d'un même contenant. Deux cents individus sont présents et le mobilier associé à quelques-uns d'entre eux se rapporte au Mérovingien tardif et au début de l'époque carolingienne. Une tombe, située dans une annexe au sud du choeur, est dédiée à un personnage important. Sa position privilégiée et son costume funéraire illustrent une position sociale distinctive : des symboles, tels ses éperons, évoquent son statut de cavalier. Les résultats de cette fouille constitueront désormais un travail de référence pour comprendre l'origine de ces petites églises rurales. Bien que ce secteur géographique - tout autour d'Evans et de Saint-Vit - ait été densément occupé au cours de l'Antiquité, ces deux cimetières se présentent comme des créations consécutives à la conquête franque en Burgondie.

11/2019

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Histoire internationale

Le dernier des injustes

Le Dernier des injustes, qui a son origine dans le film du même nom, est le plus extraordinaire témoignage sur la genèse de la "solution finale". Il permet de comprendre jour après jour, quelquefois heure par heure, comment les nazis passent en deux ans de l'expulsion impitoyable des juifs d'Autriche, de Tchécoslovaquie et d'Allemagne, à la mort de masse dans les chambres à gaz. Benjamin Murmelstein est le personnage central de ce livre, témoin capital qui assista à tout, avant de devenir Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt, créé par Eichmann pour faire croire au monde à la vie heureuse que voulait Hitler pour les juifs qu'il allait assassiner. Rabbin de la communauté juive de Vienne, d'une mémoire et d'une intelligence hors normes, d'une immense culture, d'un caractère d'acier, d'une lucidité et d'une clairvoyance inouïes, jusqu'à deviner et déjouer les mesures atroces projetés par les nazis, Murmelstein dresse un portrait extraordinaire d'Eichmann, qu'il dut fréquenter pendant sept ans : pas du tout l'homme de la "banalité du mal", comme l'a prétendu Hannah Arendt, mais un antisémite d'une cruauté sans frein, voleur et corrompu jusqu'à la moelle. En même temps, Murmelstein se livre à une critique féroce du procès d'Eichmann à Jérusalem, mal préparé, bâclé, où on refusa de le convoquer et de l'entendre. Contraint par la force de coopérer avec les nazis, Murmelstein ne fut en rien un "collaborateur", même si des détenus de Theresienstadt voulurent le faire passer pour tel. Jugé à sa demande par la justice tchèque, il fut acquitté de toutes les calomnies portées contre lui. Avec sa femme et son fils, il s'exila à Rome, sans avoir jamais connu Israël. A sa mort, en 1989, le rabbin de Rome refusa de l'inhumer et de dire pour lui le kaddish, la prière des morts.

10/2015

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Déportation

La petite fille du passage Ronce

"Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d'autres " . Telle a été l'espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Aujourd'hui, sa jeune soeur Esther tient sa promesse. Dans les années 1930, sa famille fuyant l'antisémitisme polonais, migre vers la France et s'installe passage Ronce, quartier de Belleville. C'est là qu'Esther grandit avec ses cinq frères et sa soeur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d'abord l'arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d'Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d'un contrôle d'identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L'enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout. Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d'honorer la promesse faite à sa soeur. La Petite fille du passage ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d'Isabelle Ernot, il s'ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa soeur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d'une déambulation sur son chemin d'écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n'existe plus qu'ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante.

04/2021