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Victoire Feuillebois, Laetitia Decourt

Extraits

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Chanson française

Cali. "Je dois encore vivre"

Vingt ans après la sortie de L'Amour parfait, et à l'occasion de la parution de son nouvel album, David Desvérité revient sur le parcours de Cali, examinant ce qui a fait de lui cet artiste qui a su toucher toute une génération. Sa première biographie La sortie de son album L'Amour parfait en août 2003 assoit d'emblée Cali dans l'univers de la chanson française. Les confessions d'un homme sensible terrassé par la déception amoureuse sont en phase avec l'époque. Il est alors assimilé par la critique aux écorchés vifs dévoilant sans pudeur leurs faiblesses et leurs désillusions, à la manière de Miossec ou Dominique A. " C'est quand le bonheur ? " inonde les radios et se transforme en un hymne générationnel repris en choeur lors de concerts survoltés, tandis qu'" Elle m'a dit " illustre le parfait mélange entre un texte d'une grande tristesse et un refrain joyeux facile à mémoriser. L'album s'écoule à plus de 500 000 exemplaires ! Le chanteur de trente-cinq ans, qui a signé chez EMI, est nommé aux Victoires de la musique 2004 dans la catégorie Révélations. Meurtri par la disparition de sa mère alors qu'il n'a que six ans, Bruno Caliciuri n'aura en réalité jamais cessé de courir après l'amour et l'affection dont ce décès l'a privé. A l'adolescence, Cali comprend que la musique constitue la pierre angulaire de son existence. Suit une période durant laquelle il monte différents groupes, joue dans les bals, fait des concerts dans de petites salles parfois peu remplies, balisant avec constance son chemin vers le succès. La ferveur du public apaisera tant bien que mal la blessure consécutive au deuil maternel. Après avoir enregistré huit albums originaux, Cali est devenu un artiste majeur. Auteur de trois romans et d'un recueil de poèmes, acteur pour le théâtre et le cinéma, Bruno Caliciuri s'est aussi affirmé en dehors de la chanson. Parallèlement, ses nombreux engagements - hérités d'une famille à la conscience politique aiguë -, ses prises de position critiquées, parfois raillées, ont dévoilé une personnalité sincère et entière. Cali a un tempérament exacerbé, hypersensible, démonstratif. S'il confesse volontiers exercer ce métier parce qu'il est toujours en quête d'amour, son public le lui rend bien. Vingt ans après la sortie de L'Amour parfait, l'évidence de cette alchimie ne fait plus de doute.

01/2024

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Photographes

Paolo Roversi par Christian Caujolle

Si on le connaît surtout pour ses photographies dans le domaine de la mode, Paolo Roversi n'est surtout pas photographe "de" mode. Ce grand connaisseur de la photographie - qu'il collectionne avec un goût très sûr -, cet amateur, au plus beau sens du terme, de livres qui, dès sa jeunesse l'ont familiarisé avec les classiques comme avec les auteurs de sa génération, est photographe, tout simplement. Il considère chaque photo comme un "portrait", qu'il s'agisse d'un visage, d'une robe, d'un paysage ou d'une cafetière, et affirme sa passion pour August Sander, Diane Arbus ou Richard Avedon. Et évidemment Robert Frank dont il fut proche. Simplement parce qu'il cherche à "placer au centre du monde" ce qu'il photographie, qu'il s'efface pour pouvoir éliminer et épurer au maximum. Avec une grande élégance. Au début, cela n'a pas été facile. Le COVID 19 nous a empêchés de nous voir en face à face et nous avons dialogué par écrans interposés, ce que ni l'un ni l'autre n'aimons et qui ne se prête guère au type d'échange qui est la règle, la base et le fondement de ces discussions. Dès la première rencontre physique sur la terrasse du Studio Luce et malgré l'intempestif passage d'un hélicoptère, la parole est devenue plus fluide. D'autant que le lieu est accueillant, que le studio, dans un immeuble des années trente au sud de Paris fait cohabiter espaces de vie et de travail. Comme une évidence. Retrouvailles complices, échanges, partage. Et toujours cette bonne humeur élégante, ce sourire qui plisse au coin des yeux, ce rire fréquent et jamais haut, cet humour léger, une façon de ne pas se prendre au sérieux, une forme de prédestination au bonheur comme une décision de vie. On sent à chaque instant une exigence, par nécessité et, tout aussi forte, l'indispensable liberté qui ouvre les portes. Le rythme est souple, musical, à la fois ferme dans ses convictions et jamais arrogant. Français parfait et précis pour le plus italien des parisiens, ou, peut-être, le plus parisien des italiens. Peu importe, d'ailleurs. Oui, une évidente élégance. Comme, plus tard, dans son appartement lumineux au dernier étage d'un bel immeuble. Un univers habité, ni en désordre ni vraiment rangé, surtout pas arrangé. Un monde de livres, dès l'entrée et dans presque toutes les pièces. Des livres de tous types, poésie, roman, philosophie, littérature, photo évidemment, livres d'art et de remarquables exemplaires reliés de belles éditions anciennes - vu une originale de Paul et Virginie, un ouvrage de 1776 sur l'Italie avec des aquarelles magnifiques ou un exemplaire des Œuvres complètes de Jules César - qui viennent de son épouse, Laetitia, ancienne top model descendante des imprimeurs typographes Firmin Didot. Un monde de photographies, partout, dans toutes les pièces, au mur ou sur des rangements en bois à croisillons. Peu de photographies du maître des lieux, finalement, mais beaucoup de pépites, de Robert Franck - beaucoup - à Diane Arbus - dont le si rare autoportrait enceinte - à Kertész - un petit tirage inédit d'une vue de Paris –, plusieurs Shoji Ueda ou Louis Faurer. Et tant d'autres, mêlés à quelques photos de famille. Face à un mur entièrement couvert de photographies, bouleversant, un Lucio Fontana blanc, d'un format inhabituellement grand, très pur d'une seule entaille verticale. On aperçoit, dans une bibliothèque dont les portes vitrées protègent des livres particulièrement précieux, un petit paquet carré, emballage mystérieux des tout débuts de Christo. D'autres peintures au mur, dont une d'un ami. Ici, rien n'est décoration, on vit dans un environnement où l'art trouve tout naturellement sa place pour que l'on vive avec lui. On le respire. Mais il ne s'agit ni d'un musée, ni d'une monstration, encore moins d'une démonstration. Pas de logique, pas de hiérarchie, une manière plutôt d'autoportrait fait de bribes de souvenirs, de moments d'une vie, d'émotions préservées. Nous n'avons, finalement, pas tellement parlé de mode. Sans doute parce que ce n'est pas vraiment le propos, même si celui qui dit avoir été fortement influencé par August Sander est catalogué comme photographe "de mode" et que c'est son activité professionnelle principale. Mais il est évident que pour celui pour qui " tout est portrait " l'enjeu, le seul, est la photographie. Donc la lumière. Et une indispensable liberté que l'on retrouve dans la façon d'évoquer et sa pratique et des souvenirs, de se dire sans toujours se dévoiler, avec une pudeur qui n'est pas un calcul ou une cachotterie. La parole est fluide, les émotions et les souvenirs reviennent, les convictions, les commentaires, sans affectation. On se parle. Juste entre nous.

11/2022

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Littérature française

Longtemps, j'ai donné raison à Ginger Rogers

Une autobiographie parcellaire et subtile par recomposition fragmentaire du puzzle de la mémoire : non pas des Mémoires en majesté par ordre chronologique, mais une évocation de souvenirs autour desquels sont venues cristalliser des leçons de vie. " Le bonheur en littérature ne consiste pas à gagner du temps pour aller à l'essentiel mais à perdre du temps pour parvenir à l'inessentiel. Autrement dit, à accepter d'être pris par surprise pour découvrir précisément ce que je n'avais jamais recherché " est-il écrit ici au détour d'un chapitre : c'est la meilleure définition du bonheur que l'on ressent à la lecture de ce récit. Chaque court chapitre convoque un souvenir qui ouvre une parenthèse, une digression, un décentrement. Le premier d'entre eux, " précieux parce qu'indistinct " : une visite à son père détenu après-guerre à la prison de Clairvaux (on en saura plus, par la suite, sur ce père frappé de la maladie d'Alzheimer à la fin de sa vie) Cette période de la guerre est très présente, de la silhouette unijambiste du gardien de l'hôtel de Lauzun qui dénonça Christian de la Mazière à la Libération à Lucette Almanzor en butte à la question désinvolte d'un visiteur (" En deux mots, Céline, c'est quoi ? ") en passant par Lisette de Brinon contrainte d'assister à l'exécution de son mari Fernand de Brinon, qui l'avait protégée en la faisant nommer " aryenne d'honneur " . Une réflexion de Vittorio Gassman racontant qu'une miette de pain collée à la lèvre d'une jeune femme a sonné le glas de leur liaison inspire à l'auteur une réflexion sur la fin de l'amour. Une phrase prononcée par Ginger Rogers dans le film La fille de la 5ème avenue (" les riches sont juste des pauvres avec de l'argent ") constitue un des Rosebud du texte : l'écart social entre ses parents et la plupart de leurs amis, entre le monde des riches et celui des pauvres, celui de la désinvolture héréditaire et du mérite forcené (de très jolies scènes sur une victoire inespérée lors d'un championnat d'académie d'escrime contre un adolescent béni des dieux, ou sur Antoine Ménier, de la famille des chocolats Meunier, ami d'enfance de son parrain snob, développent par touches cette thématique du déclassement...) Comment " le contrat de confiance entre la langue et lui " a été rompu par la découverte des " pommes mousseline " , le rôle qu'a joué l'opus III de Beethoven dans son éveil à la musique, tel tableau de Goya dans son éveil à la peinture, la folie du cinéma et la menace de la cécité, l'expérience en usine, la découverte des livres et des écrivains, l'amour de sa vie et les amitiés à éclipses (" on perd ses amis d'enfance comme on perd son enfance " ...) sont quelques-uns des motifs pris dans cette tapisserie du souvenir.

01/2020

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Sciences historiques

Histoire de la cavalerie des origines à nos jours

La cavalerie est née sous l'Antiquité. Au Moyen Âge la chevalerie lui donnera une dimension héroïque et grandiose. Mais elle succombera sous le tir des arcs anglais de la guerre de Cent ans. Cependant, la cavalerie cuirassée n'est pas morte. À Marignan, ce sont les " Gens d'Armes ", emmenés par François Ie en personne, qui enfoncent les Suisses après que l'artillerie royale lui ait ouvert les rangs. Mais cette cavalerie lourde est menacée par la puissance de feu de l'arquebuse. C'est plus tard sous le règne de Louis XIII que Richelieu va tenter d'enrégimenter les cavaliers. La première tentative sera un échec du fait de leur indiscipline chronique, mais le Cardinal têtu réussira finalement. C'est cette cavalerie organisée qui sera victorieuse à Rocroi en 1643, sous les ordres du duc d'Enghien. Sous le règne de Louis XIV, la cavalerie porte un uniforme. C'est ainsi qu'elle se couvre de gloire dans toutes les guerres du grand roi, sous les ordres de Turenne et de Condé, même si la guerre de siège domine l'époque. À la fin du règne, elle sauve la France sous le commandement de Villars à la bataille de Denain. Au XVIIIe siècle, le roi Frédéric le Grand de Prusse transforme la guerre et la cavalerie, dans sa forme et son emploi. Représentant cinquante pour cent de son armée, la cavalerie de Frédéric domine l'Europe avant de succomber. Mais elle a transformé toutes les cavaleries européennes. La Révolution hérite de la cavalerie de la Monarchie, et c'est Bonaparte qui, devenu empereur, va l'amener à l'apogée de son histoire, en dominant notre continent. Amenant son utilisation à une perfection rarement atteinte, celle-ci disparaît en Russie, et ne sera pas remplacée. C'est alors que la cavalerie va subir le choc du feu qui va rendre désuète toute charge directe sur l'ennemi. C'est ainsi que la cavalerie de Napoléon III sera détruite en 1870. Ne tirant pas les conséquences de ce désastre, la cavalerie française commencera la guerre de 14-18 en casque et cuirasse. Massacrée par les mitrailleuses allemandes en 1914, les cavaliers s'enterrent alors dans les tranchées. C'est alors que le moteur entre en scène pour propulser les chars de combat. Après la victoire de 1918, la cavalerie va alors se motoriser. Cependant, en 1940 six divisions de cavalerie sont encore à cheval. En 1944, la nouvelle arme blindée n'a plus de chevaux. La cavalerie montée est morte. Mais la cavalerie blindée vient de libérer Paris, Strasbourg, Toulon, Marseille et Lyon. Sous les ordres de Leclerc et de Lattre, elle a vaincu l'ennemi. Engagée de nouveau en Indochine et en Algérie, l'arme blindée cavalerie est aujourd'hui présente sur tous les théâtres d'opérations de l'armée française. Fidèle à ses traditions, elle continue sur ses engins blindés à cultiver un esprit fait de panache et d'audace, au service de la France.

12/2010

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Sciences politiques

Jeunesse & destin. Jeunes du monde, monde des jeunes

Michel Innocent Peya distingue dans cet ouvrage les "jeunes du monde" du "monde des jeunes". Il décrit les comportements de ces deux mondes en période électorale. Ce qui lui permet de consacrer une partie de ses analyses à l'éducation électorale (pour qui, pour quoi et comment voter ; pour quels choix et pour quel avenir ? ), au comportement sociétal de la jeunesse, à son engagement dans les problématiques écologiques et environnementales, ainsi qu'à sa formation, à sa professionnalisation, et aux questions d'emploi et de chômage des jeunes, et encore plus dans une période particulière de pandémie de Covid-19. Les "jeunes du monde" réfutent l'idée de la pauvreté comme statut social historiquement consacré à certaines familles. La jeunesse y développe la capacité d'empêcher que le mauvais côté de la nature ne prenne le dessus sur son destin. Ce sont des jeunes disposés à lutter contre le pessimisme ambiant. En outre, ils véhiculent l'image de la race humaine libérée de ses chaînes, délivrée du poids du hasard et de ceux qui s'opposent à leurs progrès. Les jeunes du monde avancent d'un pas assuré, sur le chemin de la vérité, de la vertu et du bonheur. I : engagement pour le changement de leur existence, de la paix, de la santé, de la sécurité, de la stabilité, de l'école, du travail, de la protection de l'environnement sont pour cette jeunesse des devoirs citoyens non négociables. Le "monde des jeunes" constitue dans sa quasi-totalité des idiots utiles : inconscients du potentiel dont ils sont porteurs, ils s'adonnent à l'alcool, à la drogue, au banditisme : ils vivent au quotidien et envisagent l'avenir avec indifférence. Pour eux, en politique, tout est question de vice ou d'opportunisme. Ils ne sont alors que des faire-valoirs. La classe politique se sert d'eux pour les circonstances et ils sont vite oubliés après le vote. Michel Innocent Peya, en décrivant le comportement de ces deux catégories de la jeunesse en période électorale, interpelle les gouvernants du monde entier sur l'importance de la contribution de la jeunesse pour emporter la victoire. De ce fait, les jeunes du monde exigent un projet de société et des engagements clairs, fermes dans les domaines écologique, socio-économique, politique et culturel. Dans cette oeuvre, Michel Innocent Peya appréhende l'épineuse question du rôle de la jeunesse dans la vie en société. Cette jeunesse qui, selon lui, n'a pas fini d'éclairer son temps, n'a pas fini de guider son monde. Mais qui, pour se réaliser, devra s'engager toujours plus pour la paix, la sécurité, la stabilité et pour le développement comme fer de lance des peuples. Cet ouvrage est la preuve d'un souci noble qui nous anime, celui de voir les gouvernants à travers le monde, les intellectuels, les élites sociétales à "penser jeunesse", à "parler jeunesse", à "agir jeunesse" et à "oeuvrer jeunesse".

02/2021

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Religion

Le Sens Mystique de l'Apocalypse

L'Apocalypse est le dernier ouvrage du Nouveau Testament et donc de la Bible. Il ne faut pas se laisser intimider par le titre de ce "? commentaire textuel d'après la tradition de Pères de l'Eglise ? ". L'auteur de l'Apocalypse est saint Jean. Dom de Monléon a publié cette étude en 1984. Elle a déjà été rééditée en 1996. Le mot "? mystique ? " évoque naturellement le mystère de la religion, mais aussi celui de l'âme de chacun et l'auteur affirme dans ses premières lignes que son travail très minutieux et très précis n'a d'autre ambition que d'être un livre de lecture spirituelle. "? Il s'adresse, écrit-il, non aux doctes, mais aux simples, et se propose en suivant le fil du récit de saint Jean, de leur parler de Dieu, de Jésus-Christ, des combats que doit soutenir l'Eglise militante - et chacun de nous avec elle - pour entrer un jour dans la gloire de l'Eglise triomphante. ? " Composé d'une manière très pédagogique, le commentaire est précédé des versets de saint Jean. Excellente explication d'un texte qui retrace, dans une grande fresque symbolique, lyrique, poétique, les agressions permanentes de l'Enfer contre l'oeuvre de Dieu. Ouvrage qui indique comment déjouer les pièges de ces esprits mauvais qui ne cessent de dresser obstacles et barrages sur les voies du salut. Extraordinaires visions de saint Jean dont le savant bénédictin décrypte minutieusement le sens profond ! Il s'agit de mettre ou de remettre les âmes sur le chemin de la vie éternelle dont il nous entrouvre la porte sainte : invitation à l'apparition de l'Agneau, à découvrir la cour céleste et sa liturgie, à comprendre le sens des symboles, les anges qui sonnent de la trompette, la "? Grande Courtisane ? ", les pierres précieuses qui peuvent représenter Dieu, les effusions des sept coupes, le châtiment de Babylone. Dans le mystère de l'Eglise, voici la victoire du Christ sur l'Antéchrist et l'éternel châtiment du démon avant d'apercevoir la gloire de la Cité sainte et d'approcher de la vision béatifique, récompense éternelle des âmes purifiées, dans l'atmosphère de la charité qui est celle du Ciel, alors que la haine est celle de l'Enfer. Texte magnifique invitant à la contemplation de l'Agneau et à rencontrer "? la femme revêtue du soleil ? ". Certes, il existe des menaces dans ce livre de saint Jean "? pour faire sortir les hommes de leur incroyable engourdissement ? ", mais le Fils de Dieu n'a cessé de tenter de faire comprendre aux hommes, trop souvent rétifs, qu'il veut que le dernier mot ne soit pas à la Justice, mais à l'Amour. Appel du Christ à l'intelligence et à la générosité des âmes pour qu'elles estiment le prix de sa Passion qui a racheté la faute d'Adam, appel à prendre la voie amoureuse du salut, ce chemin de lumière qui mène à la Jérusalem céleste.

12/1996

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Monographies

Azur

AZUR Un livre qui fait penser à l'été et aux eaux profondes de la Méditerranée. A mi-chemin entre l'aquatique vif et le vert d'eau chatoyant. Pas étonnant donc que quand le pigment bleu azur a été créé, au début du XIXe siècle, les peintres impressionnistes se soient empressés d'utiliser cette teinte dans leurs toiles. A la fois vif et calme, l'azur est une exposition au couleur d'accent dans les espaces pour créer une atmosphère particulière. Associez-le à du vert pour une impression peignée ou encore à des tons neutres, tels que l'eau ou le bleu apaisant qui vous rappellera l'été de toutes les années. On aimerait pouvoir, comme les Inuits pour la neige, avoir à sa disposition des centaines de mots pour parler avec précision du bleu du ciel, car il y a bleu et bleu. Le bleu n'est jamais simplement bleu. Au-dessus du Soleil, en haut du raidillon pris sur la gauche après les champs qui ne sont encore que de terre ocre rouge, c'est le bleu qui pointe quand c'est le début du jour. C'est bien du bleu, mais si pâle et convalescent que peut-être après les jours, on le voit sur la Sainte Victoire que Cézanne a peintes, allant au motif sur les chemins caillouteux là-bas comme ici de cette Provence aride. Quand "il est midi" et qu'on s'installe sur une large pierre plate pour le contempler, le bleu est alors plus affirmé mais il reste léger. Il n'a pas encore, il est trop tôt dans l'année, l'intensité de l'azur estival. L'azur. C'est le ciel. Un ciel bleu azur. Les bleus du ciel sont-ils tous des azurs ? Des azurs ... Mais où donc a-t-on déjà vu ce mot azur au pluriel ? ... . Ah oui, Rimbaud, dans Le bateau ivre : "Dévorant les azurs verts" . Dans la poésie des tableaux, la couleur des mots renvoyant aux couleurs apparaît souvent dans ce peigné de bleu. Bien que l'illusion des couleurs jusqu'ici ne s'est intéressé qu'au rôle des couleurs en particulier, le but de la mémoire a été d'étudier cette couleur qui prend des significations différentes. La version de ces toiles se trouve dans des termes renvoyant à l'observation du moi intérieur, ce moi où la main est l'épée de l'escrime de l'esprit, à savoir que l'évocation des couleurs constitue un mélange des autres couleurs apparaissant dans le même contexte que les idées concernées. La position est la seule utilisée pour décrire les sentiments d'un artiste. Dans ce contexte plus général, l'utilisation et la signification des différentes couleurs ne peuvent être utiles à l'oeuvre, seul le regard de chacune et chacun en connaît sa propre compréhension observant qu'il appartient juste de ne pas aimer.

05/2022

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Monographies

Azur. Edition de luxe

AZUR Album version Luxe Album couverture de luxe Un livre qui fait penser à l'été et aux eaux profondes de la Méditerranée. A mi-chemin entre l'aquatique vif et le vert d'eau chatoyant. Pas étonnant donc que quand le pigment bleu azur a été créé, au début du XIXe siècle, les peintres impressionnistes se soient empressés d'utiliser cette teinte dans leurs toiles. A la fois vif et calme, l'azur est une exposition au couleur d'accent dans les espaces pour créer une atmosphère particulière. Associez-le à du vert pour une impression peignée ou encore à des tons neutres, tels que l'eau ou le bleu apaisant qui vous rappellera l'été de toutes les années. On aimerait pouvoir, comme les Inuits pour la neige, avoir à sa disposition des centaines de mots pour parler avec précision du bleu du ciel, car il y a bleu et bleu. Le bleu n'est jamais simplement bleu. Au-dessus du Soleil, en haut du raidillon pris sur la gauche après les champs qui ne sont encore que de terre ocre rouge, c'est le bleu qui pointe quand c'est le début du jour. C'est bien du bleu, mais si pâle et convalescent que peut-être après les jours, on le voit sur la Sainte Victoire que Cézanne a peintes, allant au motif sur les chemins caillouteux là-bas comme ici de cette Provence aride. Quand "il est midi" et qu'on s'installe sur une large pierre plate pour le contempler, le bleu est alors plus affirmé mais il reste léger. Il n'a pas encore, il est trop tôt dans l'année, l'intensité de l'azur estival. L'azur. C'est le ciel. Un ciel bleu azur. Les bleus du ciel sont-ils tous des azurs ? Des azurs ... Mais où donc a-t-on déjà vu ce mot azur au pluriel ? ... . Ah oui, Rimbaud, dans Le bateau ivre : "Dévorant les azurs verts" . Dans la poésie des tableaux, la couleur des mots renvoyant aux couleurs apparaît souvent dans ce peigné de bleu. Bien que l'illusion des couleurs jusqu'ici ne s'est intéressé qu'au rôle des couleurs en particulier, le but de la mémoire a été d'étudier cette couleur qui prend des significations différentes. La version de ces toiles se trouve dans des termes renvoyant à l'observation du moi intérieur, ce moi où la main est l'épée de l'escrime de l'esprit, à savoir que l'évocation des couleurs constitue un mélange des autres couleurs apparaissant dans le même contexte que les idées concernées. La position est la seule utilisée pour décrire les sentiments d'un artiste. Dans ce contexte plus général, l'utilisation et la signification des différentes couleurs ne peuvent être utiles à l'oeuvre, seul le regard de chacune et chacun en connaît sa propre compréhension observant qu'il appartient juste de ne pas aimer.

05/2022

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Pléiades

Oeuvres. Tome 2, Humain, trop humain ; Aurore ; Le Gai Savoir

Au mois d'août 1876, le Palais des festivals de Bayreuth est inauguré. C'est la première fois que L'Anneau du Nibelung de Wagner est donné dans son intégralité. Nietzsche est présent. Le mois précédent paraissait la quatrième de ses Considérations inactuelles, consacrée au compositeur. Soudain, au beau milieu des cérémonies officielles, Nietzsche est victime d'un réveil brutal : "Où étais-je donc ? Je ne reconnaissais rien, c'est à peine si je reconnaissais Wagner lui-même", écrira-t-il. L'heure est venue pour lui de s'affranchir de la figure tutélaire de Wagner. Mais la période qui s'ouvre alors est celle d'une plus vaste libération. Nietzsche s'éloigne aussi de la discipline dans laquelle il s'était illustré jusqu'ici : la philologie. Désormais il écrira en philosophe - et en "fugitif errant" plutôt qu'en professeur. Car, en arrière-fond, il y a le spectre de la maladie, qui progresse inexorablement. Elle l'oblige, en 1878, à renoncer aux cours qu'il donne au lycée, puis l'année suivante à démissionner de l'université de Bâle. Les ouvrages rassemblés dans le présent volume, et publiés dans des traductions révisées, couvrent les années 1878-1882. Il s'agit moins d'une période intermédiaire, comme on l'a dit parfois, que d'une période décisive au cours de laquelle Nietzsche énonce les fondements de sa philosophie. Humain, trop humain (1878) est, à ses yeux, le "monument commémoratif de la crise" de 1876. Suivent immédiatement deux livres Opinions et sentences mêlées (1879) et Le Voyageur et son ombre (1880), qu'il réunira en 1886 pour former le second tome d'Humain, trop humain. En 1880 et 1881, séjournant à Venise, à Marienbad, ou encore à Gênes, il rédige Aurore (1881). Ce texte est l'un des plus méconnus de Nietzsche. Méconnaissance parfaitement injustifiée, car "c'est par ce livre, dira-t-il, que s'ouvre [sa] campagne contre la morale". Enfin, il publie l'année suivante Le Gai Savoir (1882), dont une édition augmentée paraîtra cinq ans plus tard. Ce livre est pour lui "la victoire sur l'hiver", l'ouvrage de la santé (provisoirement) recouvrée. Humain, trop humain marque un tournant dans le style de Nietzsche. Abandonnant le désir d'être "persuasif" , il opte en effet pour une forme à laquelle il se tiendra : celle de l'aphorisme. La nécessité de proposer une oeuvre construite à partir de fragments découle pour lui de sa conception du langage selon laquelle "chaque mot est un préjugé". Mais, avec Humain, trop humain, Nietzsche ne se contente pas d'explorer un nouveau type d'écriture, il donne à sa pensée une orientation nouvelle : travailler à l'élaboration d'une "philosophie historienne". Aurore et Le Gai Savoir exploreront cette voie, procédant, en conséquence, à une profonde critique des valeurs. C'est dans ces deux derniers ouvrages, enfin, qu'émergent deux éléments capitaux de la philosophie nietzschéenne : la volonté de puissance, cette notion qui a prêté à de nombreux malentendus, et l'éternel retour.

03/2019

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Décoration

Dior. Par amour des fleurs

Source perpétuelle de l'inspiration créative de Christian Dior, la passion des fleurs et des jardins est au coeur de l'ensemble de son oeuvre. Pour le créateur, la fragrance d'un parfum offrait une "porte ouverte sur un monde caché ". Miss Dior, son premier parfum, inspiré des jardins luxuriants de son enfance normande, marque le lien inextricable entre ses carrières de couturier et de parfumeur. De ses soirées dans son havre de paix du sud de la France, éclairé de lucioles et parfumé au jasmin, d'autres parfums verront le jour. Toute sa vie, Christian Dior a fait de ses jardins des havres de verdure et des sanctuaires pour sa créativité. Certains sont aujourd'hui encore empreints de son esprit. Les fleurs et les jardins ont également été essentiels dans la carrière du couturier Dior, à l'image des " femmes-fleurs " qui ont inspiré le New Look de la fin des années 1940 et des années 1950, ou des élégantes robes de soirée brodées des luxueux motifs floraux qu'il a dessinées toute sa vie. La réappropriation moderne des inspirations florales restera centrale pour les créations de ceux qui lui ont succédé à la maison Dior, d'Yves Saint Laurent à Maria Grazia Chiuri, en passant par Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano ou Raf Simons. Cet élégant ouvrage réunit une série d'essais originaux rédigés par des historiens de la mode, des écrivains et une architecte paysagiste, et traite du dialogue permanent que le créateur entretenait avec la nature. On y trouve aussi des entretiens avec les directeurs artistiques Maria Grazia Chiuri, François Demachy, Victoire de Castellane, Kim Jones et Peter Philips, qui confient comment l'amour de Christian Dior pour les fleurs a façonné leur propre vision artistique. Une sélection de portraits de roses de Nick Knight, des documents d'archives inédits mettant en vedette Christian Dior et ses jardins, des croquis de mode, des parfums, des photographies dévoilant les détails exquis de broderies et de tissus racontent une histoire fraîche et captivante de la maison Dior. NICK KNIGHT, photographe visionnaire et influent, est connu pour ses nombreuses contributions au magazine Vogue et pour ses campagnes publicitaires pour les maisons de mode. Il a réalisé certaines des plus belles images de fleurs de l'art contemporain. JUSTINE PICARDIE, romancière de renom, rédactrice de mode et biographe, a été rédactrice en chef pour Harper's Bazaar et pour Town & Country. NAOMI SACHS, architecte paysagiste, a publié de nombreux ouvrages sur le rôle positif de la nature sur la santé et le bien-être et a participé à des conférences dans le monde entier. JERÔME HANOVER est journaliste spécialisé dans le domaine de la mode et du luxe. Il collabore régulièrement avec Vogue Paris ou Le Figaro. ALAIN STELLA a écrit de nombreux ouvrages, parmi lesquels Jacques Garcia : Vingt ans de passion, le château du Champ de Bataille, Demeures historiques de Paris et L'Esprit des vignobles, tous publiés par Flammarion.

11/2020

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Histoire de France

Journal 1940-1944. "Que passent les heures, les jours, les nuits et que la France renaisse"

Dans le premier tome de son Journal 1918-1933, Hélène Hoppenot (1894-1990), femme de diplomate, nous entraînait de Paris à Rio de Janeiro, Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. Dans le deuxième tome (1936-1940), elle racontait avec verve les tractations secrètes et les décisions erratiques du gouvernement français. Son mari, Henri Hoppenot, est alors à la tête de la "Sous-Direction Europe" et tous deux sont proches d'Alexis Léger (soit Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay. Au début du troisième tome, en 1940, nous retrouvons les Hoppenot en Uruguay : "Nous tous, exilés diplomatiques, sommes devenus des épaves." Soumis au rythme des chassés-croisés incessants, des ordres et contre-ordres incohérents, ils subissent l'illisible politique de Vichy. Malgré tout, Hélène Hoppenot garde espoir : "Depuis deux ans - et quels qu'aient été les désastres subis - j'ai toujours cru à la victoire de l'Angleterre. Par instinct et non, hélas, par raison. Un univers nazi est inconcevable". Elle va rapidement convaincre son mari qu'il lui faut choisir le général de Gaulle contre le "terrible vieillard" et le gouvernement de Vichy - dont Henri Hoppenot est pourtant le représentant légal à Montevideo - et contre Alexis Léger, qui voir en de Gaulle un futur dictateur. La tension et la complexité de ces années difficiles affectent le moral de Hélène Hoppenot, mais pas son sens critique qui ponctue, en temps réel, les échos, les fausses nouvelles et les rumeurs qu'elle consigne... Heureusement, elle retrouve de vrais amis sur le continent américain : Gisèle Freund, Darius Milhaud, Jules Supervielle, Henri Seyrig, la famille de Paul Claudel... Et le tumultueux séjour à Montevido de Louis Jouvet et de sa troupe de comédiens en 1941 est une distraction bienvenue dans le désert culturel uruguayen. Après la démission de Henri Hoppenot, le 25 octobre 1942, ils partent sans regret pour les Etats-Unis, où ils retrouvent Alexis Léger et des intellectuels européens exilés. Traversée du désert... Mais c'est Henri Hoppenot, nommé à la tête de la délégation française à Washington, qui organise en juillet 1944 - soit entre le Débarquement et la Libération de Paris - le séjour à Washington et New York du général de Gaulle. Soutenu par Hélène Hoppenot, il fait alors partie de ceux qui contribuent à arracher aux autorités américaines la reconnaissance officielle du chef de la Résistance française. Hélène Hoppenot était très consciente de l'importance de noter les propos entendus, les choses vues dans la coulisse, avant de les retrouver déformés ou censurés par les journalistes, comme Geneviève Tabouis ou "Pertinaz", selon leur orientation... Ce Journal 1940-1944 livre donc quantité d'informations pour les historiens, tout en constituant un témoignage d'une grande honnêteté intellectuelle. Edition établie et annotée par Marie France Mousli, qui a déjà proposé le Journal 1918-1933 de Hélène Hoppenot paru en 2012, puis le Journal 1936-1940, paru en 2015.

03/2019

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Littérature étrangère

Le nègre violet. Souvenirs

Les Mémoires d'Alexandre Vertinski retracent la vie mouvementée d'un artiste unique et complet. Figure majeure et inimitable de l'art russe, poète, compositeur, chanteur, acteur, il a connu un succès retentissant en Russie comme à l'étranger et est devenu, après sa disparition, une référence pour les bardes et chansonniers russes et soviétiques. Né à Kiev en 1889, Vertinski débute sa carrière en 1916 dans le costume de " Pierrot noir ", une version expressionniste du personnage de la Comedia del Arte exprimant la mélancolie de l'âme russe. Il est devenu célèbre pendant la période de la Russie tsariste en chantant des chansons d'amour qui transportaient le public dans un monde de rêve exotique à l'eau de rose. Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, suivie de peu par la révolution d'Octobre, la clientèle de Vertinski, essentiellement les élites tsaristes, a émigré dans d'autres pays européen, suivie par le chanteur en 1918. Commence alors une vie d'errance, bohème, un exil de vingt ans dans des " villes étrangères " : Constantinople, Bucarest, Varsovie, Berlin, Paris, New York, San Francisco, Beyrouth, Jérusalem, Harbin, Shanghai. Il s'installe finalement à Paris en 1923, où il chante dans les nombreux cabarets de Montmartre, pour le plus grand bonheur des émigrés russes nombreux dans le Paris des années 1920. La scène artistique française subit alors l'influence des peintres tels que Soutine, Kandinsky ou Chagall et des compositeurs tels que Chaliapine. Rien de surprenant donc, à ce que Vertinski reste neuf ans dans la capitale française, assuré d'une audience dans le groupe des Russes nostalgiques de leur pays. En 1926, il réalise l'un des premiers enregistrements. En 1932, il décide de partir à New York, où il fréquente Marlène Dietrich et Rachmaninoff. Cependant, la grande dépression des années 1930 coupe court à son rêve et à sa carrière américaine. Il part en 1935 pour Shanghai où il rejoint l'importante communauté russe venue de Vladivostok après la victoire des bolcheviks. Pendant le Seconde Guerre mondiale, Vertinski a le mal du pays (peut-être sous l'influence de ses propres chansons) et il finit par écrire une lettre à Staline lui-même pour lui demander la permission de rentrer, en échange de sa contribution à la Russie soviétique. De manière surprenante, sa demande est acceptée et Vertinski est pris au mot. Quand il revient en Russie en 1943, il devra se produire dans tout le pays sans relâche, chantant dans les kolkhozes et les usines de Kaliningrad jusqu'à Sakhaline. Vertinski donnera un total de deux mille représentations dans ces années-là, n'épargnant aucun effort pour racheter son ancien comportement " bourgeois ". Le personnage de Vertinski sera même utilisé dans les films de propagande soviétique pour incarner les méchants, pour lequels il recevra le prix Staline en 1951. Il meurt six ans plus tard à l'hotel Astor de Leningrad.

10/2017

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Echecs

L'homme qui a battu Kasparov sans vraiment savoir jouer aux échecs. La véritable histoire de l'étudiant chinois qui a fini par vaincre le champion du monde et qui a révolutionné le monde moderne avec son ordinateur Deep Blue

La véritable histoire de l'étudiant chinois qui a fini par vaincre le champion du monde et qui a révolutionné le monde moderne avec son ordinateur Deep Blue. Un milliard de personnes avait suivi de par le globe la bataille ultime, un match de boxe "poids lourds de la pensée" entre le champion du jeu d'échecs Garry Kasparov, symbole absolu de l'intelligence humaine, et une armoire remplie d'électronique, froide et sans âme, programmée par un étudiant chinois. L'issue du combat ne faisait guère de doutes : l'Homme allait gagner une fois de plus et renvoyer la machine Deep Blue au rayon "Quincaillerie", département qu'elle n'aurait jamais dû quitter, et humilier définitivement IBM. Mais en ce 11 mai 1997, pour la première fois dans l'Histoire de l'Humanité et depuis la maîtrise absolue de l'écriture et du calcul, une machine conçue pour "penser stratégie" allait écraser le meilleur joueur du monde, Kasparov lui-même. A partir de ce jour, qui est aussi important que celui où l'Homme a marché sur la Lune, l'Humanité a découvert, effrayée, qu'elle était désormais en présence d'une nouvelle race, un vrai concurrent, potentiellement dangereux, exactement comme dans le film 2001 Odyssée de l'Espace ou comme dans Blade Runner où des machines ont fini par prendre le contrôle des opérations sur l'homme. C'est cette histoire incroyable, irréelle, surhumaine, un véritable "remake" électronique de l'ancien récit biblique David contre Goliath qui est racontée ici par Feng Hsiung Hsu, celui-là même qui a écrit le code avec son équipe, fabriqué et assemblé toutes les pièces de cette machine mythique d'IBM et qui allait ouvrir "LA" nouvelle Ere, celle où les circuits imprimés se sont progressivement mis à penser, puis à remplacer hommes et femmes dans les entreprises. En 1997, le Deep Blue d'IBM (un RS-6000, capable d'examiner 200 millions de positions à la seconde) avait la taille d'une grande armoire normande. Aujourd'hui, les mêmes puissances de "réflexion" et de calcul tiennent sur une puce à peine de la taille d'un ongle dans votre smartphone ! Imitant Dieu qui a fabriqué Adam et Eve, les enfants de ces derniers ont, à leur tour, réussi à fabriquer toute une série de "Deep Blue", des êtres/machines pour le moment assexués, mais déjà capables d'analyse et qui n'ont aucun besoin impérieux, hormis une alimentation électrique. Ce livre retrace cette aventure extraordinaire de l'Humanité. Au delà de l'aventure intellectuelle, philosophique et industrielle, ce livre montre également que dans les combats du style David et Goliath (un total inconnu abattant une sommité par l'intelligence et non par la seule force), seules la passion et la détermination permettent, de défaite en défaite, d'arriver finalement à la grande victoire.

10/2022

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Romans noirs

Grenouille mortelle

Bretagne, 1941. Louis Feutrier, jeune antiquaire féru de jazz, reçoit une mystérieuse gravure représentant la tombe sculptée d'un obscur chevalier du Moyen-Age. L'expéditeur qui la lui a confiée, un historien de l'art et républicain espagnol en exil, l'entraîne dans une dangereuse enquête. Les secrets d'un illustre statuaire y sont recherchés par de redoutables trafiquants... Rennes, Bretagne, 1941. Louis " Loulou " Feutrier, jeune et fringante vedette d'un orchestre de jazz swing local, se voit interdire la pratique de son instrument, le saxophone, pour raisons de santé. Alors qu'il envisage de se consacrer corps et âme à son autre passion, la recherche en Histoire de l'art, il reçoit dans d'étranges conditions un folio, arraché d'un recueil, représentant le magnifique mausolée d'un obscur chevalier du Moyen-Age. La recherche de son origine le met en contact avec la diaspora républicaine espagnole en exil, qui fréquente un troquet des faubourgs de Rennes au faux airs de cour des miracles, surnommé " el consulado ". L'expéditeur de la gravure se révèle être un professeur d'Histoire de l'art, quelque peu différent des autres exilés, qui l'entretient longuement de sa découverte : par l'intermédiaire d'un marchand d'art parisien, il réalise des recherches sur un sculpteur breton actif à Séville, pendant que des oeuvres d'art qui lui sont liées apparaissent sur le marché. Alors que Louis s'engage à l'assister dans sa quête d'informations sur le sculpteur médiéval, en vue d'une vente prochaine, le professeur disparaît dans d'opaques circonstances. Grâce à l'aide de son oncle, expert en art expérimenté, Louis se lance sur les traces de cet illustre statuaire oublié, qui, selon l'information acquise, a travaillé pour plusieurs dignitaires et têtes couronnées de l'Europe du XVe siècle, ravagée par les longs conflits de la fin du Moyen-Age. Malheureusement, Louis et son oncle ne semblent pas être les seuls sur cette piste... Rapidement, d'inquiétants et brusques trafiquants liés au milieu nationaliste breton parasitent les recherches, à Quimper ou dans le Léon finistérien. Alors que les témoins et les auxiliaires disparaissent les uns après les autres, Louis n'a d'autre choix que de remonter la piste du sculpteur à sa source. Il s'aventure alors dans l'inquiétante pesanteur de l'Andalousie de l'après-guerre civile, au coeur d'une ville de Séville frappée lourdement par la victoire de la dictature militaire. C'est là, au coeur de l'intrigante capitale andalouse et de son immense cathédrale gothique, auprès de fascinants nouveaux personnages, qu'il découvre la clé de l'énigme, dans les pampres sculptés de la tombe d'un évêque. L'Europe des années 40 reçoit alors le triste écho de l'Europe des longues guerres médiévales, quand les artistes, ambassadeurs, devenaient les messagers des plus périlleuses cabales.

03/2022

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Histoire ancienne

Le Tombeau des Trois Frères à Palmyre. Mission archéologique franco-syrienne 2004-2009

Objet de fascination pour les voyageurs et les savants, l'oasis de Palmyre a livré, outre ses ruines monumentales, des nécropoles riches en sculptures. Dans l'une d'elles, au sud-ouest de la ville, la peinture murale a été privilégiée comme en témoigne le célèbre tombeau des Trois Frères. Daté des IIe-IIIe s. ap. J.-C., il a été découvert à la fin du XIXe siècle. Son plan en T renversé à trois exèdres caractérise ces tombeaux hypogées qui recueillaient des centaines de corps. Une inscription gravée au-dessus de la porte d'entrée nomme les trois frères fondateurs, Nama'in, Malê et Saedi. Leur famille s'était réservé l'exèdre du fond ornée d'un décor peint couvrant la voûte et les parois. L'iconographie est ici en grande partie d'inspiration gréco-romaine. Sur les trois parois principales des Victoires ailées posées sur des globes soulèvent des médaillons où figurent les bustes des défunts, des hommes sobrement vêtus, des femmes arborant hautes coiffes et bijoux. Sur la lunette, une vaste composition sur fond vert représente Achille à Skyros : Ulysse et ses compagnons viennent de le démasquer sous son déguisement féminin et la vraie nature du héros se révèle. Au centre de la voûte, un médaillon figure l'aigle enlevant Ganymède, le jeune berger phrygien aimé de Zeus. L'arc d'entrée porte un réseau de cercles sécants, et les piédroits de grandes figures féminines, l'une portant son enfant, toutes deux accompagnées d'inscriptions. Entre 2004 et 2009, des campagnes d'étude et de documentation ont été entreprises par la mission syro-française à la demande de la Direction Générale des Antiquités et des Musées. Par chance, le tombeau n'avait jusque-là fait l'objet que de consolidations de structures, sans modifier l'état des peintures car leur grande fragilité les avait préservées de nettoyages et de repeints. L'état des lieux a été conduit de manière pluridisciplinaire : topographie, magnétométrie, épigraphie araméenne, constat d'état, analyses des pigments et du support, documentation photographique et relevé graphique des décors. En mai 2015, la prise de Palmyre par Daech et l'occupation du tombeau comme bureau habité l'ont altéré. Les dégâts constatés dès mars 2016 touchent sa structure, plus gravement son décor peint sensible à l'humidité, les parties figurées ayant été badigeonnées. Dans l'attente d'un nouveau constat, la documentation ici rassemblée constitue un témoignage essentiel à la compréhension du tombeau et de son iconographie. L'étude entreprise ouvrira sans nul doute de nouvelles pistes de recherche.

06/2019

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Sciences historiques

Les Habsbourg et la Lorraine

Les liens de la Lorraine avec la maison de Habsbourg ne relèvent ni d'accords diplomatiques, ni d'entreprises matrimoniales, pas même de la simple subordination féodale, puisque le duché de Lorraine, indépendant de fait à l'égard du Saint Empire durant la plus grande partie du Moyen Age, le devenait en droit à partir du traité de Nuremberg de 1542. Les rapports de solidarité entre les deux puissances politiques se fondent essentiellement sur une même conception de l'Europe. Profondément marquée par la Réforme catholique, spécialement par l'esprit tridentin, la Lorraine se considéra investie d'une mission providentielle : celle de faire obstacle par la persuasion, par la controverse ou par les armes, aux progrès de l'"hérésie". En 1525, le duc Antoine écrasa devant Saverne les Rustauds, c'est-à-dire les paysans révoltés venus d'Allemagne. Au XVIIe siècle, au moment où s'ouvrait la guerre plus tard appelée "de Trente ans", le duc Charles IV, en communion de pensée avec son peuple, opta pour l'Europe impériale et catholique - c'est-à-dire la chrétienté - contre l'Europe nationale et laïque du cardinal de Richelieu. La plupart des grands capitaines de l'armée habsbourgeoise furent, durant tout le conflit, des nobles lorrains. Les mêmes raisons ont déterminé les Lorrains à s'engager dans la lutte contre l'invasion ottomane : ils furent les soldats de la dernière croisade, celle du XVlIe siècle. Les victoires de Charles V dans les plaines danubiennes et, en 1683, au Kahlenberg, devant Vienne, sauvèrent à la fois l'Empire et la chrétienté. La célèbre union du duc François III et de l'héritière de l'Empire, Marie-Thérèse, en 1736, ne se réduit donc pas à un brillant fait divers matrimonial : elle est l'aboutissement d'une longue politique fondée sur une même conception de l'Europe chrétienne. Si bien que, depuis le Moyen Age mais surtout depuis le XVIe siècle, l'histoire de la Lorraine repose sur cet étonnant paradoxe : largement tributaire de la France par sa langue et ses valeurs de civilisation, elle demeure proche de l'Empire par sa conception de l'Europe. Ces courants de pensée ont décliné après la Révolution française, mais n'ont pas disparu. Ils susbsistent sous des formes adaptées aux temps nouveaux : au XIXe siècle, avec le mouvement lotharingiste animé par le baron Guerrier de Dumast ; plus près de nous dans l'oeuvre de Maurice Barrès et dans la sensibilité politique de Robert Schumann.

01/1988

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Romans historiques

L'immortelle

Les empires disparaissent plus rapidement que les civilisations : celui qu'avait bâti l'Union soviétique sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale s'est effondré après quelque soixante-dix années d'existence. Si, aujourd'hui, il appartient aux historiens de démonter les mécanismes qui ont entraîné cet écroulement - symbolisé, en novembre 1989, par le démantèlement du mur de Berlin auquel, un mois auparavant, Honecker venait de promettre un millénaire d'existence ! -, le romancier peut se contenter de tracer le portrait de celles et ceux, anonymes ou non, qui en ont précipité la chute et de décrire des scènes, imaginaires ou vécues, qui l'annonçaient. L'auteur de L'Immortelle n'a pas agi autrement. Attentif au cours des événements en Europe de l'Est depuis le milieu des années soixante, il a fait d'innombrables reportages de l'autre côté du rideau de fer. Il a pu observer l'attitude déconcertante d'une classe dirigeante incapable de prévoir et de prévenir les bouleversements politiques qui allaient l'emporter : il a rencontré des acteurs de premier plan comme Gierek, Honecker, Ceausescu, Dubcek ou le général Jaruzelski, qui lui ont fourni un éclairage officiel sur les événements de l'époque. Mais c'est en recueillant les témoignages et les réflexions de M. Bonner (la veuve de Sakharov), de Rostropovitch, de Walesa (l'électricien des chantiers navals, comme le président de la République), de Michnik (quand il n'était pas en prison) ou du père Popieluszko, qu'il connut les véritables héros d'une épopée quasi libertaire à laquelle des gens simples, allergiques au totalitarisme, ont voulu et su prendre part. C'est grâce à ces opposants, guidés par leur foi, et à la majorité silencieuse des citoyens restés dignes de ce nom qu'il découvrit la richesse exceptionnelle d'une société que le monde occidental craignait pour son potentiel militaire, mais réduisait injustement à un statut de seconde zone. Le titre de ce roman à résonances historiques est tiré d'une partie d'échecs qui fut jouée en 1851. A ce jour, celle-ci est toujours considérée comme la plus belle qui se vit sur un échiquier ; mais si l'auteur en a suivi le cours, en liant le destin de ses personnages à celui des pièces et des pions en mouvement dans cette partie, c'est pour rappeler que les grandes victoires - en Europe de l'Est ou ailleurs - se forcent parfois avec une extraordinaire économie de moyens, comme voilà cent cinquante ans sur soixante-quatre cases...

05/2005

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Littérature française

La dixième symphonie

Un jeune homme, orphelin de mère et rejeté par un père enseignant d'école primaire, frustré d'avoir été éconduit par sa belle famille quand il vivait encore ave sa jeune compagne défunte, vivant avec sa tante à la briqueterie, quartier populeux et peuplé majoritairement des musulmans dans la ville de Yaoundé, refuse de poursuivre ses études pour apprendre à jouer le piano. Malgré le coût élevé de la formation en musique classique, sa tante qui tient à la réussite de son neveu, accepte son choix de ne plus poursuivre ses études pour se livrer à sa passion musicale. Par ses contacts, il va rejoindre l'un des clubs les plus prestigieux de Yaoundé où ne viennent que les enfants des hauts commis de l'Etat et des corps diplomatiques. Hué au début, c'est son génie va le distinguer et créer autour de lui des jalousies. Il va se lier d'amitié avec le fils d'un haut commis de l'Etat qui est impressionné par sa virtuosité et le fait connaître à son père. Ce dernier amoureux de l'art et de la musique classique tombe sous le charme du jeune apprenti de la musique classique. Plus tard, c'est la fille du monsieur qui tombe aussi amoureuse du jeune apprenti de la musique. Cette relation d'amour va jeter un froid dans les relations entre les deux familles. Bien plus, la mort de la jeune fille du promoteur du club de musique classique, assassinée sans que son meurtre ne soit élucidé va compliquer le destin du jeune apprenti de la musique. Sans preuve de culpabilité d'un éventuel meurtrier, le jeune apprenti de la musique est jeté en prison ; ce qui va plonger sa tante dans le trouble. Il faudra attendre l'intervention de la fille du personnage important de Yaoundé, amoureuse du jeune apprenti de la musique pour pousser son père à faire ramener son fils assassin des Etats-Unis afin qu'il vienne purger sa peine, en lieu et place du jeune apprenti de la musique. Ce dernier, maintenant libéré peut reprendre son aventure et surtout son amour avec la jeune fille du personnage important. Mais ladite jeune fille est maladive ; après des interventions chirurgicales, elle décide de célébrer son mariage malgré son état de santé critique. Après l'union du mariage à la Cathédrale-Notre-Dame-Des-Victoires de Yaoundé, la jeune épouse doit rejoindre la Fondation Chantal Biya où elle est internée ; alors que le jeune époux, lors de la cérémonie au Hilton hôtel peut encore égayer les convives en espérant jouer la dixième symphonie.

10/2015

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Thèmes photo

Nos vies partagées

C'est avec un Lubitel, moyen format bon marché, léger, rétro et sympathique que Patrick Taberna travaille dans le style assumé de la photo de vacances. Une habitude du voyage léger et hors des sentiers battus, prise avec Sylvie dès leur vie d'étudiants, s'est prolongée après la naissance des enfants, embarqués dans des périples ouverts à l'imprévu, peu préparés, sinon par la lecture des écrivains voyageurs comme Nicolas Bouvier vers Ceylan puis la Suisse une destination proche, familiale et tranquille, mais très inspirante, à l'égal d'un autre pays de montagne : le Pays Basque et le village familial de Musculdy. La naissance des enfants, Clément et Héloïse, a considérablement élargi la perspective et le sujet de ses voyages photographiques de Patrick. Ils se sont enrichis avec la découverte sensorielle du monde, le règne éphémère des jouets, l'apparition du temps, les mains qui caressent les fleurs et la terre. Ensuite l'adolescence, juste évoquée, comme un couperet, tandis que Patrick et Sylvie s'avancent vers la "fleur de l'âge" . C'est ainsi le déroulement de ces vies partagées qui se lit peu à peu dans la suite des photographies accumulées au fil des ans. Une suite musicale, poétique plus que documentaire, même si les images portent cette évidence de l'instant vécu qui est la magie de la photographie. Didier Brousse Patrick Taberna né en 1964 à St Jean de Luz, vit et travaille à Paris. Représenté par la Galerie Camera Obscura, son travail est régulièrement exposé en France et à l'étranger, notamment au Japon. Ses photographies ont été publiées dans plusieurs ouvrages dont A contretemps, Du Portugal, frôlement, puis Au fil des jours et Le goût des mandarines en 2012. Il participe également à de nombreux festivals comme la Biennale de la photographie à Moscou ou à Pozna et dernièrement au Festival du Regard à Cergy-Pontoise. Il est mention Fnac en 2000, lauréat Fnac Paris en 2001 et lauréat 2004 de la fondation HSBC pour la photographie. Didier Brousse est le directeur de la galerie Camera Obscura depuis 1993 située dans le 14e arrondissement de Paris, l'une des galeries d'art les plus en vue dans la capitale. Albin de la Simone, né en 1970 est auteur-compositeur-interprète ainsi que musicien et dessinateur nommé deux fois aux Victoires de la musique. Une exposition Nos vies partagées se tiendra à Paris, à la galerie Camera Obscura en novembre 2022.

11/2022

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Histoire internationale

La guerre de sept ans. 1756-1763

Consacré au conflit le plus emblématique de la rivalité franco-britannique au XVIIIème siècle, l'ouvrage associe l'histoire militaire et diplomatique à une analyse de la culture politique des puissances belligérantes. Son ambition est de montrer que la guerre de Sept Ans, loin de limiter ses effets au bouleversement de l'ordre européen et à la domination maritime et coloniale britannique, s'est également traduite par des mutations politiques capitales en France, en Grande-Bretagne et dans les colonies d'Amérique. Après une première partie qui expose les enjeux et les caractéristiques d'un conflit né en Amérique et qui s'est ensuite étendu à l'Europe et au reste du monde, l'étude aborde les premiers mois de la guerre, souvent négligés par l'historiographie, qui voient la France dans une position militaire favorable et l'Angleterre, alors en difficulté sur les champs de bataille, en proie à une grave crise politique. Les premiers revers de l'armée de Louis XV en Allemagne marquent le terme de ce « moment français ». Examinées dans une troisième partie, les victoires britanniques en Amérique (perte du Canada français) et dans le reste du monde sont replacées dans le contexte politique et idéologique qui les a vu naître. L'ouvrage s'attache notamment à décrire la politique de William Pitt, principal responsable de la guerre au sein du Cabinet britannique, et celle de son rival, le duc de Choiseul. L'étude s'achève par une partie qui examine les bouleversements des rapports de force ainsi que les effets de la guerre sur les opinions et la politique des puissances combattantes. Un chapitre aborde un aspect de la guerre peu traité jusqu'alors : l'effort de propagande mené par la France, la Prusse et la Grande-Bretagne. Les mutations de la culture politique en Europe et en Amérique du Nord constituent le fil rouge de l'ouvrage. Contestant la position traditionnelle de l'historiographie soutenant que la guerre de Sept Ans n'aurait suscité que de l'indifférence, l'ouvrage s'attache à décrire la vague de patriotisme qui se développe en France et d'en souligner les enjeux fondamentaux. À la fin de la guerre, un patriotisme de type radicalement nouveau, mobilisant des Français qui ne se considèrent plus simplement comme les sujets du roi, mais comme des citoyens, a vu le jour. La monarchie, défaite, ne s'en relèvera. C'est le commencement de la fin pour l'Ancien-régime.

12/2014

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Photographie

"Droits de regards". 1961-2011 : Amnesty international et les photographes

Les cinquante années passées depuis 1960 totalisent sans doute le plus grand nombre de violations répertoriées des droits humains : arrestations et emprisonnements arbitraires, tortures, traitements dégradants, assassinats, violences, confiscations des droits civiques et politiques … Chacun pourrait en énumérer immédiatement une suite d’exemples dramatiques pris au hasard aux quatre coins de la planète. Aussi la sélection des photographies qui composent ce livre constitue-t-elle un constat flagrant de barbarie : de l’exécution sommaire d’un prisonnier ou de la fuite éperdue d’une petite fille dont le village vient d’être bombardé au napalm, aux crimes génocidaires ou aux massacres d’opposants, de la détresse des réfugiés et des immigrés à celle des femmes battues, des enfants esclavagés ou prostitués, des femmes et des hommes jetés à la rue par les lois de l’économie… Mais à feuilleter trop vite ce livre, si l’on n’y voyait que des images d’horreur, on se tromperait sur le rôle qu’a joué la photographie au cours de ces cinquante années et qu’elle joue dans le combat pour les droits humains. Telle image, par exemple, a contribué à faire douter l’opinion publique d’un pays entier (les Etats-Unis) de la justesse de la guerre dans laquelle il était engagé. A donc contribué à y mettre fin. Telle autre, qui constitue un document accablant sur un génocide (celui des Mayas), sert de preuve dans la condamnation des coupables et de ferment de la réparation due aux victimes. Beaucoup aussi de ces photographies sont des témoignages de victoires : comme par exemple, celles de femmes qui votent, se forment, l’emportent sur les assassins de leurs enfants… D’autres représentent des personnes dont toute la vie a été consacrée au combat pour les droits humains et qui en sont devenues des figures emblématiques, comme Martin Luther King et Nelson Mandela. Car notre époque s’occupe, bien davantage qu’aucune autre avant elle, des droits humains. Qui souvent jusque là n’étaient pas même identifiés et dont, justement, il n’y avait pas d’images. Dans l’histoire contradictoire des droits humains, qui est sans doute la grande épopée de notre temps, la photographie joue un rôle essentiel. Elle montre et elle témoigne… dans le moment même, des événements. Et, au-delà, elle garde vive notre mémoire individuelle et collective. Ce livre est la preuve qu’elle constitue également un appui déterminant dans le travail des organisations et des mouvements qui se donnent, comme Amnesty International, la mission d’identifier, de nommer, de dénoncer les violations des droits humains.

07/2011

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Théâtre - Pièces

Corps premiers

Le sport me raconte d'abord quelque chose sur les usages possibles du corps. Dans le sport il y a le jeu, les règles qu'on ne peut transgresser et le corps qui se déplace à l'intérieur de ces règles. Un sportif développe sa puissance et sa technique dans ces règles, et ce qui l'obsède, c'est de savoir comment son corps doit se déployer pour atteindre une limite jamais atteinte. Un sportif devient un champion s'il pousse son corps à une puissance que les autres n'arrivent pas à atteindre ou s'il invente quelque chose de nouveau. C'est le cas de Dick Fosbury par exemple ; ce sauteur américain moyen, qui invente en 1968 aux jeux olympiques de Mexico un nouveau saut en enroulant son dos juste au-dessus de la barre de saut. Il devient champion olympique en essayant cette manière de sauter pour la première fois en compétition, à Mexico, sous le regard médusé des juges incapables de savoir si ce qui vient de se passer est réglementaire ou non. Le public en redemande, le stade entier n'a d'yeux que pour lui, et l'arrivée du marathon passe totalement inaperçue, Fosbury vient de marquer l'histoire des jeux, il vient d'inventer un saut qui porte encore aujourd'hui son nom. Le sport oblige à l'invention, il faut inventer pour gagner, créer des coups, concevoir des tactiques. L'histoire du sport est remplie d'inventeurs, de créateurs qui donnent d'ailleurs tous leurs noms aux coups inventés (il y a Fosbury mais aussi Panenka, ou Madjer, et bien d'autres...). Au-delà des émotions euphoriques des victoires et dramatiques des défaites, je crois qu'on cherche, comme à Mexico, à vivre par le sport cet instant où le nouveau va surgir. On attend l'inventeur. Il ou elle surprend tout son monde, et on ne l'avait pas vu venir, il ou elle renverse la table, frappe un grand coup, et plus rien ne sera jamais comme avant ; on se frotte les yeux, on refait défiler les images au ralenti pour en avoir le coeur net... La foudre vient de frapper et on peine à retrouver ses esprits... J'ai donc voulu raconter plusieurs moments emblématiques de l'histoire du sport. Et à travers ces histoires, révéler le besoin que nous avons d'assister à l'imprévisible, l'insaisissable, quand nous attendons l'éclair, quand nous espérons que se produise sous nos yeux quelque chose de nouveau. Cédric Orain Pièce écrite pour 1 comédien et 2 comédiennes

11/2023

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Biographies

Jean de Renaud. L'ingénieur militaire de François 1er

Juillet 1494. Les murailles de Turin, Gènes, Florence, volent en éclats sous la puissance des boulets métalliques de l'armée royale française. Il sera désormais vital pour les défenseurs italiens de renforcer les murailles d'enceinte des villes pour que ces boulets métalliques soient moins destructeurs. En rupture avec l'architecture militaire médiévale, les ingénieurs italiens, vont succéder aux maîtres-maçons et architectes pour contrer efficacement les attaquants avec "le tracé à l'italienne" . Le rempart médiéval traditionnel en maçonnerie est remplacé par un mur de terre remparé dans lequel les boulets s'enfoncent dès lors sans causer de dégâts. Des bastions, armés de canons, remplacent les tours pour interdire aux pionniers l'accès au pied de l'enceinte et faire, à terme, disparaître les échelles pour entrer dans une place. Ces deux innovations permettent de rétablir un équilibre entre défenseurs et attaquants. La rivalité constante entre les deux souverains, les plus puissants d'Europe, François 1er et Charles Quint, va faire de Jean de Renaud un officier d'artillerie, spécialisé dans l'attaque des places. De grandes dates marquent la première partie de son parcours : 1515 : victoire de Marignan - 1524 : invasion de la Provence - 1525 : défaite de Pavie. Face à l'agressivité de l'empire germanique, François 1er se doit maintenant de protéger impérativement les frontières du royaume. Le "tracé à l'italienne" va présider à une réfection totale des places fortes stratégiques. C'est une "ceinture de fer" que François Ier initie. A 40 ans, choisi par le roi de France, Jean de Renaud va prendre une autre dimension en se consacrant désormais à fortifier nos frontières. Il va multiplier les déplacements, passant d'un chantier à l'autre, de la Picardie à la Provence. Il va mettre son art au service de deux rois successifs, François Ier et Henri II, comme "commissaire aux fortifications et réparations des places de frontières" . De tous ses chantiers, son chef-d'oeuvre est incontestablement Saint-Paul-de-Vence où il se consacre à la fortification d'un site exceptionnel, resté pratiquement en l'état. Son rôle capital au siège historique de Metz en 1552, où Charles Quint subira sa plus grande défaite, lui vaut d'être honoré par le roi et célébré par le maréchal de Thou qui écrit dans ses mémoires, qu'il était "le plus grand spécialiste des mines de son époque" . Philippe II ayant attaqué Saint-Quentin, Jean de Renaud, en vieux capitaine fidèle à l'esprit provençal, où : "chacun, dans ce péril extrême, se fait soldat depuis l'âge de 14 ans jusqu'à 60" , rejoint cette ville de Picardie. Retranché avec l'amiral de Coligny, Ambroise Paré et moins de 2 000 hommes, il va résister désespérément pendant trois semaines avant d'être blessé mortellement à 60 ans, après plus de 40 ans au service du royaume de France. Dans cette biographie, l'auteur nous fait découvrir dans sa réalité opérationnelle au quotidien, le parcours du premier ingénieur militaire choisi par François Ier pour construire "la ceinture de fer" , étape tout à fait remarquable en sites fortifiés sur les frontières du royaume. Ceinture fortifiée que Vauban terminera, un siècle et demi plus tard, en "pré carré" .

07/2022

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Histoire internationale

La Révolution russe, une histoire française. Lectures et représentations depuis 1917

La Révolution russe aura bientôt cent ans, mais on peut douter que son anniversaire fasse l'objet de commémorations. En France particulièrement, on croit savoir depuis Le Passé d'une illusion de François Furet (1995) et Le Livre noir du communisme (1997) qu'elle est à l'origine d'un cauchemar totalitaire aussi dangereux que le nazisme mais plus durable et plus meurtrier. Et pourtant... En 1968, la Sorbonne était ornée de portraits de Lénine alors qu'on redécouvrait Nestor Makhno. le Parti communiste français, fort de dizaines de milliers de militants et de millions d'électeurs, avait été créé en 1920 justement pour suivre l'exemple des bolcheviks russes. Et, chaque année, le PCF célébrait la " Révolution socialiste d'Octobre ". D'ailleurs, parmi les premiers communistes français qui avaient côtoyé Lénine et Trotski au Kremlin aux temps héroïques on trouve Victor Serge et Boris Souvarine, les pionniers de l'histoire de la révolution et du bolchevisme en France. Comment un tel retournement, de l'engouement au dénigrement et à l'effacement, a-t-il été possible ? Pour le comprendre, l'auteur propose de suivre les lectures et les représentations données de l'événement en France depuis 1917 jusqu'aujourd'hui. Une large place est accordée aux représentations littéraires ou cinématographiques tant il est vrai, par exemple, que le cliché du " bolchevik en veste de cuir " doit plus à l'Année nue de Boris Pilniak ou au Docteur Jivago de David Lean qu'au travail des historiens. L'influence de telles oeuvres étrangères est d'autant plus déterminante que, du côté français, c'est d'emblée une vision négative et sensationnaliste qui est véhiculée, notamment par Joseph Kessel. Au fil des interprétations contradictoires des historiens concernant 1917 en Russie, c'est aussi une histoire intellectuelle et politique de la France qui se lit. Même à gauche, le pays de la " Grande révolution " s'y montre beaucoup plus rétif qu'on pourrait le croire vis-à-vis de la nouvelle venue. Le Parti communiste finit par imposer sa lecture et, dans la France des années 1950-1960, la reprise du discours déterministe des Soviétiques fait longtemps bon ménage avec la prédominance de l'école des Annales. Ainsi, les voix révolutionnaires dissidentes ont été mises sous le boisseau et le tranchant subversif d'Octobre a été bien émoussé. Mai 1968 n'y change rien, pas plus que la publication de travaux essayant de rendre la complexité d'une révolution populaire défaite dans sa propre victoire. La route était dégagée pour un retour des approches conservatrices que la disparition de l'URSS a ultérieurement galvanisées et médiatisées. Parcours historiographique à travers des auteurs de générations différentes et d'opinions opposées, le travail d'Eric Aunoble éclaire de multiples facettes de la Révolution russe et entend rendre aux " dix jours qui ébranlèrent le monde " une richesse que le statut de modèle ou de repoussoir avait éclipsée. Le livre se veut aussi un encouragement à reprendre l'étude des années 1917-1921, tant elles peuvent encore apprendre à ceux qui visent l'émancipation aujourd'hui.

01/2016

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Revues

La Règle du jeu N° 80, septembre 2023 : Dove vai ? L'Italie sous Meloni

DOSSIER : L'ITALIE FACE A SES OMBRES Les résultats des élections parlementaires du 25 septembre 2022 ont fait entrer l'Italie dans un nouveau chapitre de son histoire. A la tête d'un parti populiste d'extrême-droite, Georgia Meloni a confirmé de manière spectaculaire son ascension au sommet de la politique transalpine avec un programme dont la ligne politique est en phase avec celle des grands mouvements illibéraux européens. Des débats inédits sur la double décennie mussolinienne et sur la nature de la Constitution italienne née de la victoire sur le fascisme sont apparus. Un climat de violence sourde et de rejet populiste de certains intellectuels prédomine. La place cardinale qu'occupent désormais au quotidien les réseaux sociaux avec leurs attaques ad personam amplifie le mépris pour la nuance et l'argumentation. La gestion de la tragédie des réfugiés est toujours plus agressive. Les dangers qui portent sur les médias publics sont incontestables. Ainsi, malgré les gages qu'elle donne au niveau international qui lui permettent de s'assurer une crédibilité à Bruxelles et auprès de ses créanciers, l'Italie a fait le choix d'un projet politique qui pourrait l'amener à tourner le dos à ce que furent ses valeurs depuis 1945. Ce numéro de La Règle du jeu réunit des contributions d'artistes, écrivains, intellectuels, journalistes et politiciens parmi les plus importants de la Péninsule, tels que Roberto Saviano, Ezio Mauro ou Liliana Segre. Cet ensemble de réflexions réunies par Christian Longchamp permet de mieux saisir les enjeux majeurs de l'évolution d'un pays essentiel pour la France et pour l'avenir de l'Union européenne, un pays aujourd'hui dirigé par une femme qui, il y a peu de temps encore, ne cachait pas son admiration pour Viktor Orban et Vladimir Poutine. Mais aussi : - HOMMAGE A PHILIPPE SOLLERSDe son premier roman, l'histoire d'un jeune homme qui explore l'amour, à Graal, récit où se cristallisent les lectures, les méditations et les mystères d'une vie entière, l'oeuvre de Philippe Sollers n'aura cessé de se métamorphoser à la vitesse du siècle qui l'observa s'écrire. C'est que Sollers aura été de toutes les aurores : écrivain classique, adoubé par Mauriac et Aragon, révolutionnaire du langage, commenté par Barthes et Derrida, explorateur des avant-gardes à la tête de Tel Quel, romancier du désir, biographe de Mozart et de Casanova, défenseur de L'Infini dialoguant avec les vrais vivants de la littérature, c'est-à-dire les morts, libertaire engagé mais athée des chapelles sociales, catholique charnel et épris de grand art... Toutes ces identités réunies en un homme ont engendré une oeuvre marquée par l'Imprévu, le Nouveau, où se trame pourtant une profonde cohérence. Mais comment y entrer ? Dans ce dossier, La Règle du jeu réunira ses proches, ses amis, mais aussi des universitaires, des critiques littéraires, des écrivains, des lecteurs - afin de rendre hommage à l'écrivain majeur que fut, et que continue d'incarner Philippe Sollers. - " Le non-né " , une nouvelle inédite de Georges-Olivier Châteaureynaud - Un article inédit de Nathan Devers sur le poète Georg Trakl - Un article de Pierre-Antoine Chardel sur Derrida et la religion

09/2023

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Grossesse et maternité

La peur au ventre

"En quinze ans d'exposition médiatique, je vous ai peu habitués à vous parler de ma vie perso. Pourtant, vous avez peut-être l'impression de me connaître... Après tout, je m'invite chez vous à l'heure du déjeuner ou du souper pour vous parler des nouvelles du monde. D'une certaine manière, je fais "partie la famille. C'est le paradoxe de n'importe quelle figure médiatique : à la fois familière et lointaine. Si j'ai décidé aujourd'hui de dévoiler un pan de mon jardin secret, c'est pour apporter un témoignage qui, je l'espère, pourra être utile à de nombreuses femmes dont les rêves de maternité ne se déroulent pas tout à fait comme prévu... Il y a quatre ans, je me suis retrouvée à hanter les couloirs d'un service de néonatalogie. La peur au ventre. Pendant plus de deux mois, ma vie est restée suspendue à un berceau, confinée dans les quelques dizaines de mètres carrés séparant la salle des infirmières pédiatriques du "local des parents" , cet entre-deux un peu triste où les thermos de café, berlingots de lait et spéculoos emballés à la pièce, tentaient vainement de nous donner l'illusion que "tout était normal" . J'ai découvert de façon brutale un monde dont on parle peu. J'ai eu envie de partager avec vous cette traversée en apnée, si particulière, à la fois profondément¬¬ intime, personnelle, mais aussi universelle par les flots d'émotions qu'elle provoque. Je veux en parler parce que je pense que cette expérience peut inciter celles qui ont un désir d'enfant, celles qui vivent une grossesse "difficile" , à s'écouter - vraiment ! -, à se faire confiance et à ralentir le rythme pour conduire leur bébé à bon port. J'en suis la preuve vivante : parfois, on peut faire mentir les pronostics ! Je souhaite aussi pointer le projecteur sur celles et ceux qui se battent dans l'ombre, qui accomplissent des miracles, chaque jour, pour sauver des enfants nés trop tôt. Et pour soutenir des parents traumatisés qui ont du mal à se réjouir. J'ai eu la chance d'être épaulée par des équipes médicales exceptionnelles qui se sont battues à nos côtés, de bout en bout. Dans ce combat commun, nous n'avons d'autre choix que de leur faire confiance : la vie de notre enfant est entre leurs mains. Dans ce contexte particulier, les émotions sont décuplées, chaque progrès est célébré comme une victoire et certaines minutes d'attente semblent durer des heures. Dans ces éternités, nous tentions de refroidir nos cerveaux en ébullition, de respirer calmement, de nous accrocher à chaque espoir pour ne pas sombrer. Il y a eu, malgré tout, des "craquages" , des torrents versés, des découragements fugaces. Mais nous avons gardé ce cap : rester solides, debout, envers et contre tout. Si j'ai la force de vous en parler aujourd'hui, c'est parce que cette bataille nous l'avons remportée. Lou, Jérôme et moi, mais aussi toutes celles et ceux qui nous ont accompagnés.

10/2023

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Critique littéraire

Histoire romaine. Tome 5, Livre IX, Le livre illyrien ; Fragments du livre macédonien, Edition bilingue français-grec ancien

Ce livre, le neuvième de l'Histoire romaine, marquait une étape importante dans la série des guerres étrangères puisqu'il racontait comment les Romains, intervenant pour la première fois dans le bassin oriental de la Méditerranée, avaient vaincu et soumis Philippe V puis anéanti la monarchie macédonienne après la défaite de Persée à Pydna. Appien lui avait donc donné le titre de "Livre macédonien" et avait ajouté une sorte d'appendice, le "Livre illyrien", où il exposait les circonstances de la conquête, achevée par Auguste, des régions qui formeront l'Illyricum. Fâcheusement, le Livre macédonien fut perdu, peut-être dès le IXe siècle de notre ère et le Livre illyrien aurait sans doute connu le même sort si les éditeurs byzantins ne l'avaient pas inséré à la suite du livre V des Guerres civiles. Paradoxalement, nous avons donc perdu ce qu'Appien considérait à juste titre comme le plus important et conservé un appendice moins travaillé. Heureusement, les Extraits constantiniens nous ont conservé les passages du Livre macédonien relatifs aux négociations entre Romains et Macédoniens à l'occasion des trois guerres qui les opposèrent. On constate qu'Appien suivait une tradition différant sensiblement de celle qui prévaut depuis Polybe et, en particulier, qu'il n'était pas dupe des accusations portées contre Persée par des adversaires décidés à l'anéantir, quoi qu'il fît. Il était donc utile de rééditer et de traduire ces pages où il apparaît qu'Appien jugeait justifiée la rancune de Philippe V, ulcéré de l'ingratitude des Romains qu'il avait loyalement soutenus contre Antiochos III, et portait sur Persée un jugement favorable en montrant que ses qualités l'avaient rendu suspect aux Romains. Le Livre illyrien, malgré sa brièveté, reste une source historique de première importance. Dans la première partie du livre, consacrée aux guerres menées par les Romains dans la région de l'Adriatique contre des populations pratiquant la piraterie, Appien suit une tradition originale fort éloignée de Polybe, en particulier pour tout ce qui concerne Démétrios de Pharos. Dans la seconde partie, la plus détaillée, Appien relate, d'après les Mémoires d'Auguste, les opérations menées par celui-ci dans les Balkans après sa victoire sur Sextus Pompée et l'élimination de Lépide. Même s'il ne s'agit que d'un résumé, d'ailleurs plus complet que celui que Dion Cassius donne des mêmes événements d'après la même source, nous remontons à travers Appien au témoignage d'Auguste, qui, dirigeant les opérations et participant aux combats, donna de ces guerres engagées contre des populations mal connues une relation qui s'apparentait, semble-t-il, aux fameux "Commentaires" de César. Bref, en dépit des accidents de la tradition manuscrite qui ont entraîné la perte d'une partie de sa substance, et plus particulièrement le récit des fameuses batailles de Cynoscéphales et de Pydna, ce livre IX de l'Histoire romaine reste une source documentaire de première importance dont la réédition sur des bases scientifiques solides et la traduction en langue française paraissent entièrement justifiées. Le commentaire a bénéficié d'un concours de premier ordre, celui du professeur Pierre Cabanes, le meilleur connaisseur français des questions illyriennes.

11/2011

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Littérature française

Amours sur mesure

C'est une chronique de la jeunesse, de la liberté amoureuse et sexuelle. Le héros, dont on suit les aventures au jour le jour, aime à tout va : Lisa depuis des années, Valentin rencontré il y a peu dans un train, et tel autre garçon éphémère dont il ne connaît pas le prénom, peut-être davantage encore. C'est une chance d'aimer ainsi, et quoi que veuille dire aimer, pourquoi s'en priver ? Un seul verbe et une réalité à chaque fois ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Il reconnaît bien sûr les nuances mais embrasse tout d'un même élan : amitié, amour, affection, plan cul, fraternité élective…Il semblerait que les entre-deux lui plaisent assez. Cependant n'est-ce pas un leurre que de voir l'amour partout ? Une défaite maquillée en victoire ? Si aimer possède un charme indéniable, être aimé n'est pas mal non plus. Un homme apparaît dans la vie de Lisa : le héros doit-il s'en inquiéter, être triste ? D'un autre côté, fait-il le bon choix en renonçant à coucher avec Valentin, qui en a peut-être envie lui aussi ? Le héros voudrait être certain de l'amour que lui portent les autres, certain aussi qu'il les aime de la bonne manière. A faire jouer les frontières, à se moquer des figures imposées, il n'est pas toujours sûr de ses émotions. Comment l'être hors des repères ordinaires ? Lorsque les mots ne recouvrent pas la réalité vécue ? Comme on peut s'y attendre, mais c'est sans cesse une épreuve que d'y être confronté, la théorie et la pratique ne s'accordent pas vraiment. De la même manière, la sexualité est au coeur des préoccupations du héros, pas forcément dans ses relations avec ceux qu'il aime le plus, est-elle d'ailleurs le signe de quoi que ce soit ? Il apprend à dissocier, et, à défaut de toujours faire ce qu'il veut, il fait du moins ce qu'il peut. C'est donc l'histoire de ce héros amoureux, qui est également le narrateur, et de ceux qu'il croise. Il sera ainsi question d'une rumeur éveillant crainte ou fantasme, d'un mariage improbable, d'un couple à ses débuts, des rencontres en ligne, de la frustration et du désir. L'écriture va vite. Légère, elle n'appesantit rien ; à l'image du héros qui cultive les non-dits, elle effleure à peine l'émotion, pourtant bel et bien là. Il résulte de ce roman et de la liberté qu'il décrit le paradoxe suivant, à savoir qu'il est facile d'aimer et, tous comptes faits, pas si facile que ça. Ce roman est très actuel, comme on le voit, très " air du temps ". Mais avec un charme, une légèreté, une grâce et une finesse d'écriture qui en font tout autre chose en fait : une réflexion, une méditation sur l'amour d'autant plus grave et profonde qu'elle joue son contraire avec beaucoup d'élégance.

08/2016

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Romans historiques

Eve

Le sacrilège du premier meurtre s'accomplit juste après que Dieu-Elohim a banni Adam et Eve du jardin d'Eden : leur fils Caïn tue son jumeau Abel. Dieu chasse Caïn de sa vue tout en le protégeant d'un signe : durant sept générations, nul ne devra porter la main sur lui. Caïn trouve refuge dans un désert, où il érige la cité d'Hénoch et fonde sa descendance. Mais voilà que Lemec'h, son arrière-arrière-petit-fils, tue Caïn avant que les sept générations soient accomplies ! Awan, la vieille épouse de Caïn, annonce alors une terrible prophétie : lassé de cette engeance imparfaite qu'il a créée, Elohim va l'anéantir par un déluge ! La terreur s'empare du peuple d'Hénoch. Lemec'h entre en guerre contre les idolâtres, pensant que Dieu en sera satisfait et épargnera sa création. Le chaos règne, les morts s'accumulent, pourtant la victoire n'apporte aucune paix : Awan maintient sa prophétie. Les femmes d'Hénoch se révoltent en "refusant leurs ventres". A quoi bon enfanter des assassins que Dieu châtiera ? A quoi bon mettre au monde des enfants promis à la noyade ? La révolte gronde dans la ville de Hénoch. Pourquoi Elohim condamne-t-Il ses habitants ? Ils sont innocents des crimes de Caïn et de Lemec'h ! "Allez demander à Adam et à Eve", répond Awan. Un groupe d'hommes et de femmes la prend au mot. Ils rejoignent Eridou, au sud de l'Eden, où vivent les premiers ancêtres. Ceux d'Hénoch leur demandent des comptes. Que s'est-il passé au jardin d'Eden ? Quelle est cette faute originelle dont ils subissent le châtiment sept générations plus tard ? Adam rejette la responsabilité sur Eve. La colère de Dieu, l'anéantissement promis… tout est à cause d'elle. Une enquête est ouverte, le procès d'Eve se prépare. Les témoins de l'accusation se succèdent. Ils parlent de la mort et de la guerre, du deuil et de la famine auxquels les a soumis le renvoi du paradis. Seth, le benjamin d'Adam et d'Eve, défend sa mère : la culpabilité d'Eve n'est pas aussi évidente qu'Adam voudrait le faire croire. En désobéissant à Dieu, Eve n'a-t-elle pas servi les hommes ? S'ils étaient restés dans le paradis, quel genre d'êtres seraient-ils devenus ? Des êtres hors du temps et de l'histoire ? Incapables d'aimer, de créer, de penser ? A sa suite, des voix s'élèvent pour interroger Elohim : Quel était cet arbre placé au coeur de l'Eden ? Pourquoi tenter Adam et Eve si son fruit pouvait conduire au Mal ? Elohim n'a-t-Il pas lui-même voulu l'imperfection de Sa création ? N'a-t-Il exercé sans discernement Sa vengeance ? A-t-Il été faillible en se montrant injuste ? C'est Nahamma, l'épouse de Noé, qui raconte le procès d'Eve, auquel elle a assisté. Entrée avec son époux et ses fils dans l'arche, elle est la seule survivante du déluge, la seule qui accepte de témoigner des temps d'avant l'apocalypse.

10/2016

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Romans historiques

Cycle d'Ogier d'Argouges N° 7 : L'épervier de feu

Vendredi 27 juillet 1347, Philippe VI, à la tête d'une puissante armée, parvient devant Calais que les Anglais assiègent depuis un an. Afin de les impressionner avant de leur livrer bataille, le roi enjoint à son champion, Ogier d'Argouges, d'entraîner les manants du Tournaisis à la conquête de la tour de Sangatte. Alors que cet objectif sans importance stratégique est sur le point d'être pris, un Anglais surgit devant Ogier. Ils s'affrontent à l'épée en un combat inégal. En effet, pour se mouvoir aisément, le Français a renoncé au port de l'armure. Son adversaire est fervêtu. Ce terrible Goddon est Renaud de Cobham. Sans l'efficace intervention de Gauthier de Masny, Ogier, grièvement blessé, serait exécuté. Emmené en Angleterre, soigné par Odile et Ethelinde de Winslow, le Français reprend des forces et s'enfuit. Un archer, Jack Shirton, lui vient en aide. Dès lors, ils n'ont qu'un dessein : rencontrer Hugh Calveley auquel, naguère, Ogier a sauvé la vie. Accompagnés de Griselda et d'Elisabeth qu'ils ont délivrées d'une auberge interlope, ils cheminent vers Ashby de la Zouche où les victoires d'Edouard III vont être célébrées par de grandes joutes. Ogier y retrouve deux personnes chères à son cœur : son oncle Guillaume de Rechignac, capturé au siège d'Auberoche, et Tancrèce, sa belle cousine. Ogier délivre Guillaume et un autre captif : Etienne de Barbeyrac. Ils fuient vers le sud en compagnie de Shirton et sont victimes d'une embuscade à laquelle seul l'archer échappe. Ramenés à Ashby, Edouard III leur propose un challenge. Ils affronteront trois de ses champions aux armes de guerre. Furieux de la défaite de ses hommes liges, Edouard III se venge en assignant à résidence et pour un an, à Bunbury, les héros de sa fête d'armes. Le jour de l'embarquement pour la France arrive enfin. La joie des ex-otages est soudain corrompue par une nouvelle qui les consterne : la peste noire, sur le Continent, tue des milliers de personnes. Une invincible angoisse étreint Ogier. Le fléau s'est-il répandu en Normandie ? A-t-il atteint Gratot, la demeure familiale ? Blandine, son épouse, et leur enfant ont-ils échappé aux ravages de l'épidémie ? Une nouvelle fois, à travers les tribulations de son héros, Pierre Naudin, sur des faits solides et mal connus, recrée cette terrible période de 1348, dont il fait admirablement partager les affres à ses lecteurs. " L'épervier de feu " décrit d'hallucinante façon l'hécatombe que la peste noire provoqua en Normandie. Non seulement l'irrésistible fléau y détruisit les manants, les paysans, les prud'hommes et leurs familles, mais il ouvrit ce malheureux duché à des hordes aussi épouvantables que la gigantesque épidémie.

08/1997