Recherche

Gérard Coquet

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Lettres à Ysé

Voici la correspondance tant attendue entre Paul Claudel et Rosalie Vetch, qui fut le modèle d'Ysé dans Partage de midi et de Doña Prouhèze dans Le Soulier de satin. "Chaque lettre nous apporte des détails ignorés sur une aventure encore largement incomprise. Les curieux de "petits faits vrais" vont trouver ici de quoi satisfaire leur appétit. Ils découvriront aussi des descriptions de sites et de paysages : mer et ciel omniprésents. Mais les révélations de loin les plus précieuses touchent à la destinée exceptionnelle des deux partenaires principaux, observés à travers un demi-siècle : 1900-1951. LUI entend n'avoir pour ELLE aucun secret. Il se montre dès lors sous toutes ses faces : l'homme si sauvagement solitaire, mais également aux prises avec autrui ; le diplomate en action ; le créateur au sommet de son art ; l'amant enflammé, mais aussi le mari mortifié ; sa foi en insupportable conflit avec sa passion - car tous ces versants se rencontrent : "Pour être un artiste, il ne sert à rien d'avoir Dieu au coeur si l'on n'a le diable au corps !". Quant au couple qu'ils s'épuisèrent à former, ELLE et LUI, l'apport du courrier claudélien se révèle inestimable. Il éclaire d'un jour qu'on n'espérait plus sa flamboyante origine et sa première croissance orageuse, puis les conditions de sa rupture et le silence qui la scella treize ans durant ; la péripétie des "retrouvailles" entre équivoque et mystère ; enfin, le lent éloignement d'un Éden inaccessible", Gérald Antoine.

11/2017

ActuaLitté

Policiers

Comme un collégien

George Smiley est un petit monsieur bedonnant et myope, que sa femme, Ann, trompe parfois et même souvent. Ce personnage un peu effacé, qui se perd facilement dans l'anonymat de la foule londonienne, est aussi le chef des Services secrets britanniques, que dans les romans de le Carré on appelle le Cirque. Ayant démasqué le traître, " la taupe ", qui s'était infiltré au plus haut niveau dans cette organisation, Smiley a pour mission de " nettoyer les écuries ". Dès le premier jour de son entrée en fonction, George Smiley passe à l'attaque. Son adversaire, c'est Karla, nom de code de l'officier traitant soviétique, qui a conçu le plan aboutissant à la ruine du Cirque. Et pour soldat, Smiley va choisir Gerald Westerby, vieux routier de l'Asie où l'ont entraîné ses reportages, rescapé de plusieurs journaux et de quelques mariages, et demeuré malgré tout cela un éternel collégien. Comme un collégien, deuxième volet de la " trilogie des Smiley ", est un des romans les plus riches que le Carré nous ait donnés. Échappant à l'espace confiné des bureaux où les Services secrets livrent leur obscur combat, il nous entraîne à travers l'Extrême-Orient. Il brosse un tableau impitoyable de toute cette faune qui peuple les beaux immeubles de Hong Kong, les boîtes de Bangkok ou les baraquements climatisés des bases américaines. Et tout cela avec cet humour corrosif qui ne sert sans doute qu'à masquer la secrète blessure d'une tendresse déçue.

01/2001

ActuaLitté

Littérature française

Kermarzin III. Le pénitent de Puerto Madryn

Fabien Lachlan (14 ans), fils de Loïck. Sa quête d'identité est enfin résolue... Monsieur Jean vient de proclamer à son adresse : "... Il résidait en terre d'Argyll. Il fut comte et pair d'Ecosse... Marzin Kenneth Archibald Carnebell de Dunstaffnage périt en 1545 à la bataille d'Ancrum Moor... Vous êtes, Fabien, son unique descendant...". Jean-Marc Ferchaux (28 ans), fils de Jean-Marie. Ses frères, son père, sont décédés. Le sort s'acharne. Marco est professeur et surveillant général au collège des jésuites de Vannes. La présence en ville de Robert Chéreau, ancien camarade de l'école du Likès à Quimper, si elle est avérée, l'interroge et l'inquiète. Corentin Nicolet (14 ans), fils de René. Ses parents se séparent. Il est de retour à Vannes. Quatre amis de coeur ont atténué de pierres blanches les jours sombres de ses années de malheur dans la Sarthe. Au Mans, ce fut Alban Janin, le fils du commissaire Janin. A Quiberon, Ignace Borec, son camarade de colo. A La Milesse, Jérôme Rousseau, le filleul de son père. Enfin en juillet dernier, à Tréboul, Ronan Bastien-Rosa... En 1989, les huit compagnons de Saint-Yves confieront à Géraud Ribeyrol, journaliste d'investigation, la mission de retrouver et d'identifier l'homme que le père Ignace Borec avait entendu en confession à Puerto Madryn, en Argentine, le 31 juillet 1978... "Mon père, je porte en moi la connaissance de crimes. Et un secret très douloureux. Je veux m'en délivrer. Acceptez-vous de recevoir ma confession ? "

02/2021

ActuaLitté

Littérature française

SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES Livre 3

Traduits en treize langues, modèle pédagogique diffusé à plusieurs millions d'exemplaires au Japon, en Russie, les Souvenirs entomologiques constituent une oeuvre exceptionnelle, à la fois sur les plans littéraire et scientifique. Né en 1823, J. -H. Fabre ne fut pas seulement un génial entomologiste et un scientifique rigoureux, mais aussi un humaniste, poète, artiste, philosophe et félibre : ces qualités apparaissent dans tous les chapitres de ces Souvenirs. Sa démarche a suscité l'admiration enthousiaste d'hommes parmi lesquels figurent les noms de Henri Bergson, Charles Darwin, Maurice Maeterlinck, Romain Rolland et, plus près de nous, Jean Rostand, Pierre Paul Grassé, Gerald Durrell, Ernst Jünger. Parfois contestées naguère, tant elles dépassaient la perception habituelle des naturalistes, les observations de Fabre sont reconnues aujourd'hui exactes et fondamentales. Il aura fallu parfois des contrôles scientifiques faisant appel aux techniques les plus perfectionnées pour en voir confirmée la valeur. Lauréat de l'Académie française et d'un nombre considérable de prix, ayant reçu en France et à l'étranger les meilleures distinctions, Fabre nous offre ici des pages écrites pour être lues dans les sphères les plus diverses et à tous les âges. La présente édition comporte une présentation détaillée de l'homme et de son oeuvre. Elle est complétée par un répertoire général analytique, une bibliographie, des notes. Cet ouvrage, enfin, nous introduit à l'Harmas de Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), laboratoire vivant de la nature, créé par Fabre, où celui-ci écrivit la presque totalité de ces Souvenirs entomologiques.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES Livre 4

Traduits en treize langues, modèle pédagogique diffusé à plusieurs millions d'exemplaires au Japon, en Russie, les Souvenirs entomologiques constituent une oeuvre exceptionnelle, à la fois sur les plans littéraire et scientifique. Né en 1823, J. -H. Fabre ne fut pas seulement un génial entomologiste et un scientifique rigoureux, mais aussi un humaniste, poète, artiste, philosophe et félibre : ces qualités apparaissent dans tous les chapitres de ces Souvenirs. Sa démarche a suscité l'admiration enthousiaste d'hommes parmi lesquels figurent les noms de Henri Bergson, Charles Darwin, Maurice Maeterlinck, Romain Rolland et, plus près de nous, Jean Rostand, Pierre Paul Grassé, Gerald Durrell, Ernst Jünger. Parfois contestées naguère, tant elles dépassaient la perception habituelle des naturalistes, les observations de Fabre sont reconnues aujourd'hui exactes et fondamentales. Il aura fallu parfois des contrôles scientifiques faisant appel aux techniques les plus perfectionnées pour en voir confirmée la valeur. Lauréat de l'Académie française et d'un nombre considérable de prix, ayant reçu en France et à l'étranger les meilleures distinctions, Fabre nous offre ici des pages écrites pour être lues dans les sphères les plus diverses et à tous les âges. La présente édition comporte une présentation détaillée de l'homme et de son oeuvre. Elle est complétée par un répertoire général analytique, une bibliographie, des notes. Cet ouvrage, enfin, nous introduit à l'Harmas de Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), laboratoire vivant de la nature, créé par Fabre, où celui-ci écrivit la presque totalité de ces Souvenirs entomologiques.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES Livre 10

Traduits en treize langues, modèle pédagogique diffusé à plusieurs millions d'exemplaires au Japon, en Russie, les Souvenirs entomologiques constituent une oeuvre exceptionnelle, à la fois sur les plans littéraire et scientifique. Né en 1823, J. -H. Fabre ne fut pas seulement un génial entomologiste et un scientifique rigoureux, mais aussi un humaniste, poète, artiste, philosophe et félibre : ces qualités apparaissent dans tous les chapitres de ces Souvenirs. Sa démarche a suscité l'admiration enthousiaste d'hommes parmi lesquels figurent les noms de Henri Bergson, Charles Darwin, Maurice Maeterlinck, Romain Rolland et, plus près de nous, Jean Rostand, Pierre Paul Grassé, Gerald Durrell, Ernst Jünger. Parfois contestées naguère, tant elles dépassaient la perception habituelle des naturalistes, les observations de Fabre sont reconnues aujourd'hui exactes et fondamentales. Il aura fallu parfois des contrôles scientifiques faisant appel aux techniques les plus perfectionnées pour en voir confirmée la valeur. Lauréat de l'Académie française et d'un nombre considérable de prix, ayant reçu en France et à l'étranger les meilleures distinctions, Fabre nous offre ici des pages écrites pour être lues dans les sphères les plus diverses et à tous les âges. La présente édition comporte une présentation détaillée de l'homme et de son oeuvre. Elle est complétée par un répertoire général analytique, une bibliographie, des notes. Cet ouvrage, enfin, nous introduit à l'Harmas de Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), laboratoire vivant de la nature, créé par Fabre, où celui-ci écrivit la presque totalité de ces Souvenirs entomologiques.

01/2023

ActuaLitté

Sciences politiques

La guerre qui ne peut pas avoir lieu. Essai de métaphysique nucléaire

Nous sommes plus près d'une guerre nucléaire que nous ne l'avons jamais été pendant la Guerre froide, mais la plupart des gens sont aveugles à ce danger. Ils ont appris que les armes nucléaires ne servent qu'à une chose : empêcher que les autres les emploient. C'est ce qu'on appelle la dissuasion. Ils pensent aussi que ces armes sont trop destructrices pour qu'on soit tenté de les utiliser. Telles sont les illusions qui leur permettent de dormir tranquilles. Entre l'été 2017 et janvier 2018, nous avons plusieurs fois frôlé une guerre nucléaire que ses protagonistes, Donald Trump et Kim Jong Un, ne voulaient nullement, pas plus que ne la voulurent Kennedy et Khrouchtchev pendant la crise de Cuba. Les intentions des acteurs comptent en effet très peu. Des "machines apocalyptiques" décident aujourd'hui pour nous, des systèmes de déclenchement semi-automatique où le faux calcul, la mauvaise interprétation ou l'accident jouent un rôle déterminant. On repose donc ici à nouveaux frais la question de l'efficacité et de la moralité de l'arme nucléaire. Jean-Pierre Dupuy est professeur à l'Université Stanford. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages, parmi lesquels : L'Enfer des choses. René Girard et la logique de l'économie (avec Paul Dumouchel, 1979) ; La Panique (1991) ; Le Sacrifice et l'envie (1994) ; Pour un catastrophisme éclairé (2002) ; Petite métaphysique des tsunamis (2005) ; La Marque du sacré (2010) ; L'Avenir de l'économie (2012) ou La Jalousie. Une géométrie du désir (2016).

ActuaLitté

Exégèse

Mystères de l'Apocalypse de Jean

Il manquait une véritable exégèse ésotérique de l'Apocalypse. Georges Bertin a osé "s'aventurer" dans l'univers johannique, d'avoir synthétisé les sources anciennes (juives, chrétiennes et même païennes) d'une "pensée paradoxale" qu'il explore grâce à une lecture "à plus hault sens" , ancrée dans une véritable "perspective herméneutique" : nous sommes peut-être là, écrit Georges Bertin, en présence de la mise au jour par la voie symbolique de "choses enfouies depuis la création du monde" (René Girard), le texte de Jean nous ouvrant à comprendre un "noyau intérieur récurrent de vérités cachées" . L'anthropologue n'hésite pas à démontrer que les mystères de l'Apocalypse invitent à repenser la "marche des temps" . Pour ce faire, sont convoqués des mythologues comme Jean-Charles Pichon, des ésotéristes comme René Guénon, des orientalistes comme Henri Corbin, des psychologues de la profondeur comme Jung, afin d'éclairer les lectures prétéristes, historiques, futuristes et eschatologiques du livre mythique. (L. Guillaud). Table : Préface de Lauric Guillaud 1. Le livre et ses lectures 2. Qui est Jean ?? Le contexte de production de l'oeuvre 3. Le livre de l'Apocalypse et son organisation 4. l'Apocalypse à plus haut sens ? ! 5. JEAN ET LE LIVRE, UN PARCOURS D'INITIATION 6. Jean, figure de l'initié 7 . la question de la grande année et du millenium 8. La Franc-maçonnerie témoin de l'Apocalypse ?? 9. La révélation initiatique d'un sens caché 10. Une aventure vers la transcendance Envoi. La jouissance de l'Ame du Monde

09/2021

ActuaLitté

Histoire internationale

La beauté et la grâce. Itinéraire d'un aristocrate européen, Alex Rzewuski

Aristocrate russo-polonais portant l'un des plus grands noms de Pologne, Alex-Ceslas Rzewuski (1893-1983) est à Saint-Pétersbourg un témoin privilégié des fastes des derniers Romanov. Ruiné par la révolution bolchevique, il arrive à Paris avec seulement quelques billets de mille francs en poche. En moins de huit ans et grâce à son seul talent, il refait fortune, devenant un illustrateur recherché par les plus grands magazines de son temps (The Tatler, Femina, l'Illustration), puisant son inspiration dans la vogue des Ballets russes alors à son apogée. Il est aussi un portraitiste qui passe pour être l'artiste le plus cher au monde. Les plus belles femmes, à Paris, à Londres ou aux Etats-Unis, lui commandent­ leur portrait, cependant que ce géant promène son monocle et sa silhouette de dandy dans le Paris des années folles, du Boeuf sur le toit aux boîtes russes à la mode. Autour de lui se pressent Misia Sert, Liane de Pougy, Dolly Radziwił ; ł ; , Coco Chanel, Boni de Castellane, Félix Youssoupoff et les grands-ducs exilés dans un Paris cosmopolite où tout est prétexte à faire la fête. Américains de passage et riches Anglaises encensent Rzewuski : de Douglas Fairbanks aux Midvani, de Pola Negri à Ida Rubinstein, en passant par lady Cunard ou Diana Mitford, et la jeune création artistique, de Diaghilev à Tchelitchew, de Nabokov à Bérard, de Cocteau à Jean Hugo. Pourtant, tout prend fin en quelques mois après une rencontre avec Jacques Maritain. C'est un autre choix de vie, radical, qui commence alors pour Alex-Ceslas Rzewuski...

06/2019

ActuaLitté

Littérature française

SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES Livre 9

Traduits en treize langues, modèle pédagogique diffusé à plusieurs millions d'exemplaires au Japon, en Russie, les Souvenirs entomologiques constituent une oeuvre exceptionnelle, à la fois sur les plans littéraire et scientifique. Né en 1823, J. -H. Fabre ne fut pas seulement un génial entomologiste et un scientifique rigoureux, mais aussi un humaniste, poète, artiste, philosophe et félibre : ces qualités apparaissent dans tous les chapitres de ces Souvenirs. Sa démarche a suscité l'admiration enthousiaste d'hommes parmi lesquels figurent les noms de Henri Bergson, Charles Darwin, Maurice Maeterlinck, Romain Rolland et, plus près de nous, Jean Rostand, Pierre Paul Grassé, Gerald Durrell, Ernst Jünger. Parfois contestées naguère, tant elles dépassaient la perception habituelle des naturalistes, les observations de Fabre sont reconnues aujourd'hui exactes et fondamentales. Il aura fallu parfois des contrôles scientifiques faisant appel aux techniques les plus perfectionnées pour en voir confirmée la valeur. Lauréat de l'Académie française et d'un nombre considérable de prix, ayant reçu en France et à l'étranger les meilleures distinctions, Fabre nous offre ici des pages écrites pour être lues dans les sphères les plus diverses et à tous les âges. La présente édition comporte une présentation détaillée de l'homme et de son oeuvre. Elle est complétée par un répertoire général analytique, une bibliographie, des notes. Cet ouvrage, enfin, nous introduit à l'Harmas de Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), laboratoire vivant de la nature, créé par Fabre, où celui-ci écrivit la presque totalité de ces Souvenirs entomologiques.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

Renata n'importe quoi

Catherine Guérard nous emporte dans le monologue de son héroïne, bonne à tout faire, qui décide un jour de quitter ses patrons pour devenir "une libre". Ce sont trois jours et deux nuits d'errance, à marcher dans les rues, s'asseoir sur les bancs, regarder les passants et écouter les oiseaux. La narratrice va se confronter à un monde qu'elle semble découvrir au fur et à mesure qu'elle l'arpente, un monde qui la rejette systématiquement, elle dont la liberté ne peut souffrir aucune entrave. Le plus saisissant dans ce roman est la réussite magistrale d'un parti pris formel : une seule longue phrase ponctuée de quelques virgules et majuscules judicieuses. Le flot du texte emporte le lecteur dans les ressassements et les obsessions d'une pensée pleine de candeur mais toujours déterminée et dangereusement radicale. Publiée pour la première fois en 1967, cette oeuvre résonne aujourd'hui comme un hymne prémonitoire. N'annonce-t-elle pas le vent révolutionnaire qui soufflera bientôt sur un monde corseté dans ses certitudes et empêtré dans sa peur de manquer ou de perdre ses acquis ? Renata n'importe quoi c'est l'invraisemblable odyssée d'une bonne de Giraudoux qui attendrait Godot. Un trésor qu'une communauté de lecteurs initiés se transmet comme une pépite, qui nourrit une réflexion profonde et nécessaire sur l'absurdité de nos sociétés, la loi, l'argent, le travail et la consommation. Ou pour le dire autrement : comment refuser l'aliénation qui nous est imposée sans apparaître soi-même comme un aliéné dans le regard des autres ?

11/2021

ActuaLitté

Religion

Modèle monastique. Un laboratoire de la modernité

Le monachisme est fondamentalement un habitus, un mode de vie, une manière d'être. Il repose sur une discipline collective, découle d'une contrainte en principe librement assumée. Cette auto-coercition a duré tout le millénaire médiéval ; ce consentement dure encore. Quel autre projet humain a ainsi traversé l'espace et le temps, quasiment intact ? Du vie au XVe siècle et plus particulièrement au cours d'un long XIIe siècle, de la fondation de Fontevraud en 1101 à la mort de François d'Assise en 1226, cet ouvrage tente de restituer l'unité de ces formes de vie en-deçà des variantes et des reformulations qu'elles ont pu connaître au fil du temps. Jacques Dalarun analyse et anime ce projet singulier en mobilisant Règles (bénédictine, grandmontaine ou franciscaine), coutumes (de Cluny, de Cîteaux, de Fontevraud, du Paraclet), chroniques (de Raoul Glaber), vies de saints (de Robert d'Arbrissel, de Bérard des Marses), correspondances (d'Héloïse et d'Abélard). Il le réinscrit dans la société médiévale et interroge sa place et son mode de fonctionnement. Comment une société valorisant le lignage et la transmission héréditaire a-t-elle pu créer une fraternité fictive par un constant détournement de fidélité ? Comment former un seul corps participant nuit et jour à l'opus Dei ? C'est plus globalement l'expansion du monachisme par capillarité dans la société, à l'époque où le corps social dans son ensemble s'imprègne des valeurs du cloître, que capte cet ouvrage traversé d'une interrogation très contemporaine sur la vie collective.

10/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Boucs émissaires, têtes de Turcs et souffre-douleur

Les victimes de maltraitance haineuse se rencontrent partout, dans la grande histoire comme dans la vie banale, dans le réel comme dans la fiction. Servant d'exutoire à divers ressentiments, les boucs émissaires, les têtes de Turcs, les souffre-douleur sont, à tous les âges et à des degrés divers, les "damnés de la terreur". Toujours, en quelque manière, injustement stigmatisés voire persécutés, les pestiférés, les brebis galeuses, les moutons noirs, les vilains petits canards payent, malgré eux, le prix fort de la cohésion d'un groupe, quelle qu'en soit la taille (un peuple, une communauté religieuse, un corps de métier, un milieu, une cellule familiale...). C'est cette riche variété d'enjeux et de tons qui frappe d'abord à la lecture des vingt contributions proposées par des chercheurs de spécialités différentes. Au fil des articles rassemblés en quatre parties (figures individuelles, figures collectives, transpositions littéraires, processus de victimisation), le lecteur rencontre ici un clown, là un peintre, ailleurs un mousse, le fourbe dans toute son obscure splendeur, sans oublier un étrange objet transitionnel dans un rituel malgache. Et c'est ainsi qu'on voyage dans le temps, de l'Espagne du siècle d'or à la téléréalité contemporaine, à la lumière notamment d'une révélation biblique dont René Girard s'est fait l'interprète décisif. La fixation haineuse restituée dans le présent ouvrage s'abat ainsi sur un individu (un artiste, un homme politique, un enfant, une femme), sur un sociotype (le médecin, le cagot, le juge, la sorcière...) ou sur un ethnotype (l'étranger, le gitan).

06/2012

ActuaLitté

Ethnologie

Le Pilier de la tente. Rituels et représentations de l'honneur chez les Aïts Khebbach (Tafilalt)

Au sud-est du Maroc, les Aït Khebbach, groupe berbère naguère nomade, sont aujourd'hui en majorité sédentarisés dans une enclave saharienne. En contraste avec cette situation actuelle étriquée, on retrouve dans leurs représentations le souvenir qu'ils conservent d'avoir appartenu à un groupe de guerriers libres et puissants. Cherchant à comprendre les fondements de leur cohésion, Marie-Luce Gélard a entrepris une observation patiente et minutieuse des activités quotidiennes de la tribu, apprenant à distinguer les domaines propres à l'activité masculine - l'irrigation et la culture des champs, l'attribution des terres - de ceux du monde féminin, comme le transport de l'eau ou la confection du pain. Elle a porté son regard sur la vie familiale, les cérémonies de mariage et les rituels d'alliance. Elle a prêté enfin une importance toute particulière aux mots (prononcés ou évités) et à tous les récits qui soutiennent la mémoire collective (récits de fondation et mythe d'origine). Au gré de son enquête, un élément diffus, implicite et complexe prend forme peu à peu jusqu'à apparaître comme un système de valeurs extrêmement cohérent centré sur l'honneur. Les discours et les pratiques qu'il investit engendrent une multiplicité de références et de représentations dont l'auteur reconstruit patiemment la logique interne. Son entreprise est singulièrement captivante. Car, au-delà des pratiques et des interactions sociales observables, elle permet de révéler un niveau latent de la culture, référence inconsciente et subie qui agit comme un fait de structure.

03/2003

ActuaLitté

Réussite personnelle

La psychologie de l'argent. Quelques leçons intemporelles sur la richesse, la cupidité et le bonheur

Votre réussite financière ne dépend pas forcément de vos connaissances. Elle dépend de votre attitude. Or l'attitude n'est pas quelque chose qui s'apprend facilement, même quand on est très intelligent. Le plus souvent, la finance est enseignée comme une discipline mathématique où il suffirait d'entrer des données et d'appliquer des formules pour savoir quoi faire en matière d'investissement, de finances personnelles ou de stratégies économiques. Pourtant, dans la vraie vie, nous ne prenons pas nos décisions financières devant une feuille de calcul. Nous les prenons à la table du dîner familial ou dans une salle de réunion, des endroits où s'entremêlent notre histoire personnelle, une vision du monde qui n'appartient qu'à nous, notre ego, notre fierté, des considérations commerciales et d'étranges motivations. Dans La Psychologie de l'argent, Morgan Housel, auteur plusieurs fois primé, partage dix-neuf histoires courtes dans lesquelles il explore nos façons singulières d'envisager les questions d'argent. Ce faisant, il nous aide à mieux comprendre ce qui constitue l'un des sujets les plus importants de la vie humaine. Morgan Housel est l'un des associés du fonds d'investissement The Collaborative Fund, après avoir été chroniqueur au Wall Street Journal et sur Fool. com (The Motley Fool). Il a remporté à deux reprises le Best in Business Award, décerné par la Society of American Business Editors and Writers, a reçu un Sidney Award du New York Times et a été deux fois finaliste du Gerald Loeb Award for Distinguished Business and Financial Journalism.

03/2022

ActuaLitté

Littérature française

SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES Livre 1

Traduits en treize langues, modèle pédagogique diffusé à plusieurs millions d'exemplaires au Japon, en Russie, les Souvenirs entomologiques constituent une oeuvre exceptionnelle, à la fois sur les plans littéraire et scientifique. Né en 1823, J. -H. Fabre ne fut pas seulement un génial entomologiste et un scientifique rigoureux, mais aussi un humaniste, poète, artiste, philosophe et félibre : ces qualités apparaissent dans tous les chapitres de ces Souvenirs. Sa démarche a suscité l'admiration enthousiaste d'hommes parmi lesquels figurent les noms de Henri Bergson, Charles Darwin, Maurice Maeterlinck, Romain Rolland et, plus près de nous, Jean Rostand, Pierre Paul Grassé, Gerald Durrell, Ernst Jünger. Parfois contestées naguère, tant elles dépassaient la perception habituelle des naturalistes, les observations de Fabre sont reconnues aujourd'hui exactes et fondamentales. Il aura fallu parfois des contrôles scientifiques faisant appel aux techniques les plus perfectionnées pour en voir confirmée la valeur. Lauréat de l'Académie française et d'un nombre considérable de prix, ayant reçu en France et à l'étranger les meilleures distinctions, Fabre nous offre ici des pages écrites pour être lues dans les sphères les plus diverses et à tous les âges. La présente édition comporte une présentation détaillée de l'homme et de son oeuvre. Elle est complétée par un répertoire général analytique, une bibliographie, des notes. Cet ouvrage, enfin, nous introduit à l'Harmas de Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), laboratoire vivant de la nature, créé par Fabre, où celui-ci écrivit la presque totalité de ces Souvenirs entomologiques.

01/2023

ActuaLitté

Arbitrage

Les Cahiers de l'Arbitrage N° 1/2022

Editorial par Charles Kaplan et Charles Nairac I. Doctrine - Débats / Articles - Debates - Towards a New Arbitration Law in Italy : Arbitrators' Power to Order Interim Relief Finally Recognized ? by Andrea Carlevaris - L'intervention des secrétaires des tribunaux arbitraux, par Jose Rosell II. Commentaires de jurisprudence - Case Law Sous la direction de Christophe Seraglini - Quelles tâches le tribunal arbitral peut-il confier à son secrétaire ? par Marc Dal et Estelle Levy - La saga Kabab-Ji c. Kout Food continue : Zoom sur la décision de la Supreme Court du 27 octobre 2021, par Peter Rosher et Mathilde Adant - La condamnation des arbitrages d'investissement internes à l'UE fondés sur l'accord des parties : l'inconséquence de la CJUE avérée, par Benjamin Remy - Portée du Traité bilatéral d'investissement devant le juge français et contrôle de la compétence du tribunal arbitral : l'affaire Serafin Garcia, par François de Bérard III. Panorama international de jurisprudence / Panorama Of World Case Law Sous la direction de Michael Polkinghorne et Louis Degos - Belgique, par Bernard Hanotiau - France, partie I [arbitrage interne et international], par Priscille Pedone - France, partie II [Règlements amiables], par Priscille Pedone IV. Tables de jurisprudence 2020-2021 / 2020-2021 Table of Cases par Priscille Pedone et Bertrand Robert V. Index 2020-2021 par Bertrand Robert et Priscille Pedone VI. Evénement / Event Sous la direction de Priscille Pedone - Sorbonne Arbitrage : a legal scientific pilgrimage, by Kamalia Mehtiyeva Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable, les titres de la collection Revue des Cahiers de l'Arbitrage de sont imprimés sur papier 100% recyclé.

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

NOUVEAUX SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES Livre 2

Traduits en treize langues, modèle pédagogique diffusé à plusieurs millions d'exemplaires au Japon, en Russie, les Souvenirs entomologiques constituent une oeuvre exceptionnelle, à la fois sur les plans littéraire et scientifique. Né en 1823, J. -H. Fabre ne fut pas seulement un génial entomologiste et un scientifique rigoureux, mais aussi un humaniste, poète, artiste, philosophe et félibre : ces qualités apparaissent dans tous les chapitres de ces Souvenirs. Sa démarche a suscité l'admiration enthousiaste d'hommes parmi lesquels figurent les noms de Henri Bergson, Charles Darwin, Maurice Maeterlinck, Romain Rolland et, plus près de nous, Jean Rostand, Pierre Paul Grassé, Gerald Durrell, Ernst Jünger. Parfois contestées naguère, tant elles dépassaient la perception habituelle des naturalistes, les observations de Fabre sont reconnues aujourd'hui exactes et fondamentales. Il aura fallu parfois des contrôles scientifiques faisant appel aux techniques les plus perfectionnées pour en voir confirmée la valeur. Lauréat de l'Académie française et d'un nombre considérable de prix, ayant reçu en France et à l'étranger les meilleures distinctions, Fabre nous offre ici des pages écrites pour être lues dans les sphères les plus diverses et à tous les âges. La présente édition comporte une présentation détaillée de l'homme et de son oeuvre. Elle est complétée par un répertoire général analytique, une bibliographie, des notes. Cet ouvrage, enfin, nous introduit à l'Harmas de Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), laboratoire vivant de la nature, créé par Fabre, où celui-ci écrivit la presque totalité de ces Souvenirs entomologiques.

01/2023

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

L'altérité. De qui souffrez-vous ?

Après le succès de son livre, Notre troisième cerveau, Jean-Michel Oughourlian s'attache à démontrer que les mécanismes toxiques et pathogènes à l'oeuvre dans les maladies physiques et dans les troubles mentaux ont une cause commune : l'altérité. La vraie question n'est donc pas : De quoi souffrons-nous ? mais bien : De qui souffrons-nous ? Altérité exogène, comme dans les maladies infectieuses, ou altérité endogène, comme dans les cancers. Mais altérité fluctuante en psychopathologie, tantôt modèle et amie, tantôt rivale et ennemie. Comme les cellules cancéreuses dissimulent leur agression sous le masque de certains enzymes, l'altérité ennemie, dans les psychoses et les névroses, se cache sous des symptômes qu'il faut savoir décrypter. Guérir de maladies physiques, ou mettre fin à des désordres psychologiques, consiste à reconnaître cette altérité rivale. Mais il ne faut pas se tromper d'adversaire : prendre l'ami pour l'ennemi ou l'ennemi pour l'ami. Dans cette petite histoire de l'altérité émaillée d'exemples, on montre comment éviter la méconnaissance et s'ouvrir à une vraie relation. Jean-Michel Oughourlian a été neuropsychiatre à l'Hôpital américain de Neuilly et professeur de psychopathologie à la Sorbonne. Il a élaboré une psychothérapie sur la base de ses recherches avec René Girard dans Des choses cachées depuis la fondation du monde, en 1978, et publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels : Un mime nommé désir (1982), Genèse du désir (2007), Notre troisième cerveau (2013) ou Cet autre qui m'obsède (2017).

09/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Brèves N° 80 : Gabrielle Rolin / Alberto Manguel

Gabrielle Rolin : " Le départ d'une nouvelle, c'est une émotion, une sensation, l'envie que cela ne se perde pas... Tu as un flash, tu vois un incident dans la rue, tu aimes quelqu'un, tu ressens un petit choc. Avec les moyens du bord, ce moment précieux, beau, tu as envie de le transmettre à quelqu'un. Alors on a sauvé sa journée, on a encore une raison d'être. ". Rencontre avec Christiane Rolland Hasler. Alberto Manguel : " La lecture a toujours été pour moi le lieu d'expériences. Avec tous mes voyages, mon enfance, le lieu de repaire, c'était les livres. Ma petite bibliothèque était mon chez moi, ma patrie... Il y a un lien très fort entre parole et mémoire, seulement je ne sais pas qui vient en premier, l'expérience physique d'un événement ou la lecture de cette expérience ". Entretien avec Boris Beyssi. Et aux côtés de ces deux grandes figures de la littérature contemporaine, voici cinq écritures singulières et un rien cannibales. Eric Dussert, avant de nous introduire à l'œuvre d'Edmond About, nous offre une parodie grand style. Marie Chotek, Dany Grard et Jean-Pierre Treille manient le malentendu avec brio. Quant à Daniel Bourrion, il garde son fusil à portée de la main, comme il se doit dans des relations de bon voisinage... Un numéro riche aussi en notes, articles et commentaires.

10/2006

ActuaLitté

Monographies

La couleur crue

Ce catalogue est publié à l'occasion de l'exposition "La couleur crue" qui se tiendra à Rennes au musée des Beaux-Arts du 25 juin au 13 septembre 2020 (dates à confirmer) L'exposition se concentre sur la relation entre la couleur et la matière. Derrière ce lien étroit, apparaît d'emblée la question - essentielle pour les artistes - de l'existence de la couleur à l'état naturel et de sa relation à la lumière. Comment existe-t-elle dans la matière même ? Peut-on toucher la couleur ? Peut-on la traverser ? Peut-on la capter, la figer, la transmettre ? Le terme de couleur crue renvoie aux éléments fournis en profusion par la nature, aux forces telluriques et aux socles communs d'une histoire de l'art plurimillénaire. Elle peut suggérer l'aspiration à une forme de simplicité, voire de pureté (originelle), par opposition aux sophistications des sociétés matérialistes. Elle peut également exprimer l'emploi direct d'objets trouvés, de matériaux considérés comme non nobles et des techniques artisanales abondamment remis au centre de la question artistique par plusieurs générations d'artistes du XXe et XXIe siècles, de l'Art & Craft à l'Arte Povera jusqu'à aujourd'hui. Enfin, la couleur crue c'est aussi des procédés chimiques et des expérimentations menées depuis toujours par les artistes. L'exposition explore ainsi la couleur de la matière dans la variété des formes et des formats dont les artistes se sont saisis : couleurs naturelles et artificielles ; pigments simplement recueillis ou transformés. Elle entre dans les profondeurs de la matière-couleur à travers des oeuvres, des processus et des expérimentations aussi bien naturels que technologiques, qui vont de la matière la brute à la plus insaisissable et instable. Liste provisoire d'artistes : Caroline Achaintre, Dove Allouche, Michel Blazy, Michele Ciacciofera, Edith Dekyndt, Sonia Delaunay, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, Dan Flavin, Gérard Gasiorowski, Katharina Grosse, Ann Veronica Janssens, Anish Kapoor, Mike Kelley, Aglaïa Konrad, Wolfgang Laib, Perrine Lievens, Vincent Malassis, Flora Moscovici, Jean-Luc Moulène, Florian et Michaël Quistrebert, Evariste Richer, Anri Sala, SARKIS, Jennifer Tee, Adrien Vescovi, herman de vries, Jessica Warboys, Remy Zaugg...

07/2021

ActuaLitté

Poésie

Cérès-Pauline. Poème à épisodes et saison unique 2016-2017

"A chaque fois qu'une enfance s'éloigne, un monde disparaît. Ou du moins se transforme. Car il n'est pas de temps humains qui se perdent. Il en est, peut-être, qui s'estompent, se gomment, se délitent... Le plus souvent, cependant, ils demeurent et continuent de nous constituer. Et nous les recherchons, comme Martin-André les recherche dans son recueil intitulé Cérès-Pauline, pour tisser maille à maille le fil de laine mémoriel, qu'il soit celui de la mère ou de la marraine. Et tout et tous dansent autour de celle qui avait été belle... d'une beauté singulière : la salle de vie illuminée, le bon morceau de beurre fondant, la grande mare comme une mer étale, mais également François et son drôle d'oeil, Gérard, Médor, et même les vaches quand nous partons le soir chercher les bêtes au pré... Ainsi, tout s'inscrit en jalon et repère pendant les vacances d'été, jusqu'au seuil de l'adolescence, dans la ferme. La petite histoire côtoie ainsi la grande, et le lourd tombereau à betteraves et poupées de maïs qu'on entasse au silo ressemble à s'y méprendre à celui qui, en 1793... charrie des hommes en chemise vers la funeste Veuve, place du Ralliement, à Angers. Quand t'es arrivé chez nous tu n'savais pas courir... dit Marraine à son filleul. Nous non plus, au début du texte ! Pourtant, la lecture achevée, comme le filleul hébergé, nous grandissons et acquérons le droit de veiller, d'écouter les cultivateurs et leurs histoires... Martin-André nous les raconte, ces histoires, avec maestria : il sait trouver les articulations pour décrire les situations, ainsi que les mots porteurs d'émotions. Ce sont deux "habiletés" qui font que le texte ne stagne pas dans la dimension personnelle, mais au contraire s'élève pour nous atteindre en profondeur. C'est là, dans ce texte, que se situe précisément la marque de l'universel, du moins son approche. Si l'on s'accorde à croire que la vocation d'un texte réside dans sa possibilité à toucher le plus grand nombre, le présent recueil de Martin-André relève d'une incontestable réussite." François Fasula, auteur.

03/2019

ActuaLitté

Littérature française

Derrière mes doubles (Jean-Pierre Duprey & Jacques Prevel). Chronique des poètes de l'émotion 1

La poésie est une écriture sans retour. Un gouffre sans fond. Christophe Dauphin ne craint pas de sauter dans ce vide en provoquant la rencontre de Jean-Pierre Duprey et de Jacques Prevel. Prevel né en 1915, Duprey en 1930, ne se sont vraisemblablement jamais croisés à Montparnasse où à Saint Germain-des-Prés dont ils fréquentaient pourtant les mêmes cafés. Dauphin les met face à face non comme deux combattants prêts à s'affronter sur un ring mais comme deux frères stupéfaits de se découvrir dans le regard de l'autre. Duprey et Prevel sont normands (comme Christophe Dauphin), l'un de Rouen (Duprey) l'autre de Bolbec (Prevel) et cette normandité n'est pas anecdotique. Léopold Sédar Senghor voyait les Normands comme des "métis culturels" , réalisant la symbiose entre "les apports méditerranéens, celtiques et germaniques" , traits que l'on peut découvrir chez les deux poètes. Duprey penchait du côté surréaliste, Prevel du côté du Grand Jeu. L'un et l'autre connurent un destin tragique : Duprey, suicidé à vingt-neuf ans, Prevel, mort de la tuberculose à trente-six. "Celui qui voit son double en face doit mourir" , écrivait Roger Gilbert-Lecomte, poète admiré par Prevel autant que par Duprey. Les deux hommes pourtant ne se ressemblaient pas. Leur réputation était à l'opposée l'une de l'autre. Duprey reconnu et fêté, Prevel marginalisé et abandonné. Duprey était un ange, Prevel un spectre. Ni l'un ni l'autre n'avaient véritablement de place dans la société artistique où il va de soi de faire bonne figure, d'être disert, de se montrer à son avantage, de ronronner ou d'hurler à la lune pour se mettre en exergue... . La force du livre de Christophe Dauphin, c'est de parler de Duprey et de Prevel d'homme à homme, d'égal à égal, de poète à poète ; d'éclairer sans fard leur vie et leur oeuvre. Ici, pas de bonbons sucrés de rhétorique, de sentimentalisme ni de nostalgie : des faits et du texte. De la matière dure. De la matière noire. Quelque chose d'aussi solide que les sculptures de Duprey, d'aussi tranchant et bouleversant qu'un ciel d'orage "tout pesant d'inquiétude d'anxiété et d'irréel" . Gérard MORDILLAT

10/2021

ActuaLitté

Humour

L'abécédaire du Capitaine

Vous avez toujours voulu tout savoir des vannes cultes du Capitaine Marleau sans jamais oser le demander ? Youyouuuuuu ! Vous tenez entre vos mains le fameux sésame pour traîner brillamment sur le canapé en apprenant tout sur la gendarme préférée des Français. Depuis Louis de Funès, on n'avait jamais vu ça ! Mais quel est cet étrange ovni de la planète PAF ? Vrai phénomène télévisuel dans la sphère très tranquille du service public, le Capitaine Marleau a déboulé comme un ouragan sur nos petits écrans à grands coups de gouaille remontant contre vents et marées -son pilote bien nommé - le monde très tranquille du service public. Répliques cultes, acteurs célébrissimes, intrigues dignes d'un roman d'Agatha Christie, le naturel inclassable et la personnalité charismatique de son héroïne, Corinne Masiero affiche fièrement un succès sonnant et trébuchant face à ses concurrents du PAF. Ici, place à la fraîcheur - du houblon pétillant -, à la spontanéité de son héroïne décalée, à son franc-parler et à son style unique envoûté par un flegme surprenant. Cette gendarme bourrue mais à rebours de tous les clichés ne cesse de nous surprendre ! Pour parfaire le tableau, viennent s'y ajouter le carnet d'adresse vertigineux de sa réalisatrice Josée Dayan et sa ribambelle de stars francophones : Gérard Depardieu, Isabelle Adjani, Jean-Pierre Marielle, Jean-Hugues Anglade, Muriel Robin, Edouard Baer, Laura Smet et bien d'autres. Ces rencontres étonnantes entre ces monstres du cinéma et cette héroïne anti-star (voire anti-système ! ) en font un objet télévisuel rare certes, mais surtout, un énorme succès populaire ! Les audiences battent tous les records au point de déboulonner l'impensable... l'équipe de foot de France en prime-time ! Une première dans le cercle très fermé des cartons télévisuels et des capitaines au poing levé ! Si la réalisatrice avoue avoir créé un monstre qui lui échappe à l'image de Frankenstein, appelant d'ailleurs affectueusement Corinne Masiero sa "créature", il est certain qu'on aimerait bien récupérer la formule magique pour posséder un si solide sens de la répartie. Et c'est tout l'objet de ce vaillant ouvrage. C'est parti camarade, te voilà lancé en pleine enquête pour dénicher les meilleures vannes de la gendarme la plus déjantée de France. Merki !

07/2022

ActuaLitté

Franc-maçonnerie

L’épopée alchimique des Maçons et Maçonnes. Poèmes Maçonniques, 1000 vers et plus, pour tous les Rites, partout dans le monde

Les Vers des poèmes sont les élixirs distillés par les Poètes. Oui, les Poètes sont des alambics vivants sources d'eau de vie, car la lecture de leurs poésies enivre l'esprit et le coeur de leurs lectrices et lecteurs. Alors, que ce livre soit la Dive Bouteille des Maçonnes et Maçons partout dans le monde, quel que soit leur Rite, leur Obédience, leur Suprême Conseil. Que cette eau de vie distillée goutte après goutte, mot après mot, vers après vers, leur réchauffe l'Esprit, le Coeur, et l'Ame, et leur donne l'ivresse des cimes spirituelles. Les mille vers et plus de cette Epopée Alchimique retracent le cheminement intérieur des Maçonnes et Maçons qui partout dans le monde sont engagés dans la plus exaltante des aventures, puisqu'elle conduit à se connaître et à s'aimer soi-même, et ainsi connaître les autres et les aimer. Il n'existe pas de projet plus puissant et révolutionnaire sur la terre où les hommes se font partout la guerre par communautés interposées. Dans ce recueil, les étapes de cette libération progressive portent la marque initiale du Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA), et mènent du premier degré Apprenti au dix-huitième degré Chevalier Rose+Croix. Mais ses 1000 vers et plus éclairent également les degrés des autres Rites (Rite écossais rectifié, Rite maçonnique égyptien, Rite français, Rite émulation, Rite d'York, Side degrees ...). Il suffit pour s'en convaincre de prendre un mot dans un poème quel qu'il soit et il éclairera immédiatement un instant de vie passée lors d'une initiation ou un travail, quels que soient le Rite et l'Obédience. Douze poèmes parmi les trente de cette épopée ont été mis en musique et interprétés magistralement par Gérard Berliner, immense artiste au coeur de feu, et composent l'album Le Flambeau glissé dans la couverture de ce livre, deux chefs-d'oeuvre emboîtés l'un dans l'autre uniques au monde. Cette épopée maçonnique peut aussi susciter des envies d'aventure intérieure et d'éveil spirituel chez les femmes et les hommes bien loin de toute vie maçonnique. Ce recueil aura alors pleinement rempli son rôle d'Eveilleur et de Passeur de Lumière ...

09/2023

ActuaLitté

Droit

Droits du travail, emploi, entreprise. Mélanges en l'honneur du Professeur François Gaudu

Professeur à l'Ecole de droit de Paris 1 - Sorbonne François Gaudu nous a quitté le 3 janvier 2012, à 59 ans . Sa vie fut bien trop courte, elle ne fut jamais petite. Agrégé d'histoire en 1977 , il entreprend des études de droit puis rédige sa thèse sous la direction de Gérard Lyon-Caen "L'emploi dans l'entreprise privée : essai de théorie juridique" . Docteur d'Etat en 1986 , nommé maître de conférences à Paris I - Sorbonne en 1987 il est reçu en 1988 3° au concours d'agrégation de droit privé Nommé à l'université du Maine , il participe à compter de 1992 à la fondation de celle de Cergy-Pontoise Nommé à Paris I - Sorbonne en 1996 , il dirige le D. E. A de droit social devient membre de son Conseil d'Administration et assume la direction de l'UFR 26 "Etudes Juridiques Générales" entre 2002 et 2011 Il a rédigé avec Raymonde Vatinet le "Traité des contrats de travail : contrats individuels , conventions collectives et actes unilatéraux" (LGDJ 2001) Puis en 2006 son manuel de "Droit du travail" (Dalloz) Ce parcours de brillant juriste ne lui a jamais fait oublier ses préoccupations premières. Comment mieux faire fonctionner cette société qui se replie sur elle-même ? Entre 1983 et 1998 , il est rapporteur du Comité "Droit , changement social et planification" au Commissariat Général au Plan De 2009 à 2012 , Président de l'Association Française de droit du travail . Quelques titres d'articles parus dans la revue "Droit social" évoquent cet esprit ouvert , mais pas béant "Quelques incidences du changement de phase démographique" (Dr. soc. 2005. 35) ; "Libéralisation des marchés et droit du travail" (Dr. soc. 2006. 505) ; "La Sécurité sociale professionnelle, un seul lit pour deux rêves" (Dr. soc. 2007. 393). "Erosion ou refondation du droit du travail ? " (Dr. soc. 2008. 267). "La religion dans l'entreprise" (Dr. soc. 2010. 65) . Ses nombreux amis , français et étrangers (François Gaudu était passionné de droit comparé , en particulier du droit du travail allemand , américain , mais aussi chinois) offrent ces Mélanges à sa femme Elizabeth , et à ses enfants Guillaume, André, Jenny et Victor .

06/2014

ActuaLitté

Photographie

Au doigt et à l'oeil. Autoportrait d'un photographe

Depuis bientôt quarante ans, Françoise Huguier arpente le monde, les podiums et les coulisses à la recherche de la bonne lumière et du cadrage parfait. Dans sa préface au "Photo poche" consacré au travail de cette grande dame de la photographie, Gérard Lefort évoque ainsi son style, reconnaissable entre tous : "Au moment de refermer les livres de Françoise Huguier, juste après s'être baigné dans une centaine de ses photographies, que reste-t-il ? Un prolétaire russe qui boit à même le bec d'une bouilloire dans une fonderie de nickel de Norilsk. Une jeune fille bozo en soutien-gorge incongru à Mopti au Mali. Une évanescence de bleu outremer à la fin d'un défilé Thierry Mugler en janvier 1997. Un beau jeune homme fier et triste, manoeuvre dans une plantation cambodgienne. Tous sont comme les personnages d'une fiction internationaliste. Tous sont héros de l'ordinaire". Celle dont l'enfance a été marquée par un épisode déterminant elle fut enlevée, à huit ans, par des Viêt-minhs au Cambodge et resta otage huit mois dans la "jungle maudite", a décidé aujourd'hui de poser des mots, et uniquement des mots, sur son étonnant parcours. Son autobiographie revient au plus intime de ses choix photographiques, à commencer par celui d'apprendre le métier comme employée en laboratoire, où elle passait ses journées dans le noir à développer des plan-films. C'est aussi le portrait d'une femme libre et déterminée qui jamais ne se laisse rien imposer et très tôt, après avoir publié ses premiers reportages dans 100 idées, Rock and Folk ou Libération, s'est lancée dans des projets personnels d'envergure, sujets d'autant de livres : Sur les traces de l'Afrique fantôme (Maeght, 1990), En route pour Behring (Maeght, 1993), Sublimes (sur le monde de la mode, Actes Sud, 1999), Kommounalki (sur les appartements communautaires de Saint-Pétersbourg, Actes Sud, 2008) ou Les Nonnes (en Colombie, Filigranes, 2013). Françoise Huguier apparaît ici comme une exploratrice qui n'a rien à envier aux pionnières du siècle passé : Au doigt et à l'oeil se lit aussi comme un formidable roman d'aventures.

04/2014

ActuaLitté

Musique, danse

Pierre Schaeffer : de Mac Luhan au fantôme de Gutenberg. Communication et musique en France entre 1936 et 1986

L'effort pédagogique schaefferien, permanent quelles que soient les aventures, et la dénonciation des modes -dont le scientisme- ont toujours permis au Penser de tenter de redresser les écarts ou dérives possibles du Faire. La constante est perçue mais l'auteur termine sa trilogie (Pierre Schaeffer : des Transmissions à Orphée, puis Pierre Schaeffer : d'Orphée à Mac Luhan) en recherchant plus intimement encore le fil conducteur. Serait-ce, comme souvent, dans l'éducation et mieux, dans la rencontre de personnalités ou le vécu d'événements, marquant au fer le raisonnement et le comportement, sinon l'âme ? Un abbé à la fois professeur de physique et directeur-animateur de jeux de sociétés ou d'élans théâtraux ; un ami de l'école polytechnique, également scout, croyant, mais à l'esprit caustique ; une catastrophe de chemin de fer ; un homme venu du Caucase -Gurdjieff- qui tente de nous guérir d'un Moi dictateur de notre Faire puisque les clés de notre Vie sont ailleurs... Il serait temps de se connaître pour devenir vraiment soi-même, bref, se réveiller et être son être. Alors change la vision des choses et du Monde... La musique, l'écriture peuvent jouer un rôle d'exercice dans cette thérapie et cette recherche d'une intériorité qui passe aussi par une " métaphysique concrète ". L'œuvre de Pierre Schaeffer, musicale ou littéraire mais en tout cas poétique, prend alors une autre dimension et se déploie... Le lecteur établit des ponts avec d'autres écrivains : Claude Giraudoux, Mauriac, Bloy, Bernanos... ou bien serait-ce Proust ? Par ailleurs, on pense à cette science-fiction d'un Gérard Klein ou d'un Clifford D Simak annonçant un monde pas si loin que cela... sans oublier les multiples facettes du langage et de l'esprit d'un Paul Valéry qui renvoie à Léonard de Vinci, Descartes ou Goethe... Quels sont finalement les rôles révélés de la musique, de l'audiovisuel, de tout art ? Des interrogations au cœur de l'œuvre et de la vie de Pierre Schaeffer au centre desquelles se trouve l'homme. Pour agir sur les entreprises de l'homo faber et de là tenter de changer l'homo-sapiens, quelle est d'ailleurs la méthode schaefferienne ?

04/2002

ActuaLitté

Cinéma

Alain Resnais. Liaisons secrètes, accords vagabonds

Photographe, monteur, documentariste, Alain Resnais signe tout d'abord de remarquables films sur l'art dont Les Statues meurent aussi avec Chris Marker. En 1955, Nuit et brouillard provoque un choc dont l'écho persiste toujours cinquante ans après. A l'orée des années soixante, ce furent trois longs métrages qui stupéfièrent le monde : Hiroshima mon amour (1959), L'Année dernière à Marienbad (1961), Muriel ou le temps d'un retour (1963). La diversité de son œuvre entre ses films " engagés " et les comédies récentes comme Pas sur la bouche (2003) lui accorde une place tout à fait particulière dans le paysage cinématographique. Ses goûts pour la littérature populaire et la bande dessinée, le théâtre et la peinture, la chanson, le surréalisme et la culture britannique, les chats... nourrissent son œuvre. Il choisit ses partenaires parmi les écrivains : Marguerite Duras, Alain Robbe-Grillet, Jean Cayrol, Jorge Semprun ; les musiciens : Giovanni Fusco, Krzysztof Penderecki, Miklos Rozsa ; les graphistes comme Gébé, Enki Bilal, Guy Pellaert. Il est fidèle à une troupe d'acteurs, premiers comme seconds rôles, que le spectateur prend plaisir à retrouver : Delphine Seyrig, inoubliable, Claude Rich, Gérard Depardieu, Sabine Azéma, André Dussollier, Pierre Arditi... Cet ouvrage est une invitation dans l'univers d'un artiste habité par un constant souci de la forme accompagné d'une hésitation devant l'impossibilité de toute certitude. La phrase de Clive (John Gielgud) à la fin de Providence résume cette attitude : " Car rien n'est écrit, n'est-ce pas ? " Il reste toujours quelque chose d'incompréhensible devant quoi tout principe, toute morale ou toute stratégie aussi soigneusement élaborés soient-ils, doivent s'incliner. Un entretien avec Alain Resnais complète cet ouvrage. Les auteurs y abordent avec le cinéaste ses promenades en vélo dans Paris, ses relations avec Nicole Vedrès, ses échanges avec André Bazin, son intérêt pour la série télévisuelle " Millennium " ; on y apprend quel a été le lieu de tournage de Providence ou comment le cinéaste a dialogué avec l'acteur japonais de Hiroshima mon amour via Tchekhov... ou encore comment il réalise aujourd'hui Private Fears in Public Places d'après la pièce du dramaturge britannique Alan Ayckbourn.

04/2006

ActuaLitté

Divers

Casterman. DE TINTIN À TARDI

L'image de Casterman est, aujourd'hui encore, étroitement associée aux Aventures de Tintin, dont le succès commercial et la postérité critique éclipsent parfois la riche histoire de la maison. L'exploration des vastes archives Casterman offre un nouveau regard sur cette entreprise bicéphale, à la fois maison d'édition et imprimerie, dirigée par la même dynastie familiale de sa fondation à Tournai en 1776 jusqu'en 1999. Le livre explore ainsi les mutations de l'entreprise et de sa production, depuis les lendemains de la Grande Guerre jusqu'aux processus de globalisation éditoriale à la fin du XXe siècle. Représentants de la cinquième génération d'entrepreneurs, les frères Louis et Gérard Casterman impulsent un nouveau cycle de croissance lorsqu'ils prennent en 1919 la direction de l'entreprise. L'imprimerie se modernise dans l'entre-deux-guerres, tandis que la maison d'édition investit le marché de l'enfance, en publiant notamment les albums d'Hergé. Le succès colossal des Aventures de Tintin après la miseen couleur des albums initiée par l'éditeur en 1942 change le centre de gravité du catalogue. Porté par les albums d'Hergé puis par la série Martine, Casterman s'affirme comme un acteur majeur de l'édition jeunesse et BD durant les Trente Glorieuses. En 1978, le lancement de la revue (A Suivre) et l'arrivée d'auteurs comme Hugo Pratt, Tardi, Comès et Geluck marque l'entrée dans la bande dessinée moderne. Les transformations de l'économie du livre, les mutations technologiques rapides de l'imprimerie et la dilution de l'actionnariat fragilisent dans le dernier tiers du XXe siècle le modèle entrepreneurial de Casterman, jusqu'à la vente de la maison d'édition au groupe Flammarion en 1999. Agrégé d'histoire, Florian Moine a réalisé une thèse d'histoire à Paris-I sous la direction de Pascal Ory sur l'histoire des éditions Casterman. A travers cette monographie, fondée sur le dépouillement des riches archives de la maison, il s'agit de comprendre l'importance, le rôle et les particularités de cet éditeur dans l'histoire de la bande dessinée et de la presse enfantine francophone.

10/2022