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Ethnologie

Ile diserte. Pour une anthropologie de la Corse contemporaine

Depuis bientôt plus de vingt ans, Charlie Galibert construit patiemment une oeuvre scientifique avec la Corse au coeur. Chercheur "tous terrains", comme l'anthropologie sait parfois si bien les faire naître en son sein, il a choisi la Corse - à moins que ce ne soit l'inverse -, pour "objet". Véritable "sujet" qu'il sait inépuisable, elle lui a offert l'opportunité de traverser la mer, les époques, les structures de la société, les coeurs et les esprits dans un va-et-vient de l'universel au singulier qui n'appartient qu'à lui. "Il s'agit bien, dit-il, d'anthropologie de la Corse, certes, et même d'incursions dans l'histoire, l'économie, le politique, la fiction, le rêve, le genre, l'action, mais aussi d'anthropologie de l'anthropologie, par laquelle la Corse, d'objet (rétif !) devient sujet (exubérant, expansif, disert) de réflexion, de critique, d'hypothèses sur les théories, les méthodologies, les pratiques disciplinaires. Guide, laboratoire, terrain (autant de mots aussi épuisés que de vieux cailloux pour avoir beaucoup servi, usés, fatigués, sollicitant une retraite anticipée, quand leur temps de travail, à eux aussi, est appelé à s'allonger), éveillant désormais des échos aux quatre vents du monde". Aujourd'hui, mettre nos pas dans les siens et entrer avec l'âme d'un découvreur dans les pages de ce recueil d'articles publiés au fil du temps et devenus parfois introuvables, c'est accéder sous forme de voyage érudit à une Corse peu décrite car peu encline à se dire. Peu diserte a priori, mais ô combien " parlante" si l'on y regarde à deux fois. C'est aussi prendre part à la compréhension du monde dans lequel nous vivons, que nous soyons insulaires ou non, quand la théorie, la réflexion et l'analyse permettent de continuer à respirer, imaginer, créer. À vivre sans se justifier d'exister, sans étouffer.

02/2012

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Histoire de France

Les Antilles, terres à risques

Entre 1900 et 1996, les Antilles et l'Amérique centrale ont vécu 475 événements à caractère catastrophique qui ont causé la mort de 155 714 personnes, affecté 20 295 808 individus et endommagé ou détruit aussi bien les infrastructures, l'habitat, que l'appareil productif. Plus près de nous, entre le 23 octobre et le 5 novembre 1998, l'ouragan Mitch a dévasté l'Amérique centrale, faisant plus de 18 000 morts et personnes disparues. Petites ou grandes îles, " Terre ferme ", sont régulièrement victimes de catastrophes naturelles : ouragans, inondations, glissements de terrain, séismes, éruptions volcaniques qui remettent en cause les programmes de développement. Longtemps, les femmes et les hommes des pays affectés ont considéré les catastrophes naturelles comme des manifestations divines contre lesquelles ils ne pouvaient rien. Aujourd'hui, grâce à une politique soutenue d'information et de formation de la part des pouvoirs publics ou des organisations non gouvernementales, dans le cadre de la prévention et de la mitigation des risques naturels, les mentalités commencent à évoluer. Il revenait au centre de recherche GEODE Caraïbe de l'Université des Antilles et de la Guyane de tirer un bilan de ces catastrophes et plus généralement des risques naturels, notamment à partir de l'expérience vécue des populations des Petites Antilles. L'archipel antillais constitue un véritable laboratoire d'expérimentation pour l'étude de ces phénomènes naturels. L'occurrence des ouragans dévastateurs de ces dernières années a été l'occasion d'enrichir la connaissance du risque cyclonique. Les mouvements de terrain, fréquents dans la région, ainsi que les éruptions volcaniques qui perturbent régulièrement la vie des sociétés insulaires ont aussi fait l'objet d'investigations scientifiques. Différents exemples pris en Martinique ou à Montserrat témoignent des nouvelles préoccupations des chercheurs, tant en matière de prévention que de gestion des crises. Quant à la rubrique Travaux-Documents-Informations prévue à chaque parution, différents thèmes consacrés à l'environnement, à l'aménagement urbain et au tourisme y sont traités.

11/1999

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Sciences politiques

Fragments d'une guerre inachevée. Les entrepreneurs taiwanais et la partition de la Chine

La République de Chine, repliée à Taiwan en 1949, a conservé une indépendance de fait. Mais les autorités communistes n’ont pas renoncé à réunifier formellement l’île à la Chine populaire. Outre une pression militaire croissante, la politique irrédentiste de Pékin a tablé sur l’intégration économique entre les deux rives du détroit de Formose. Répondant aussitôt aux mesures préférentielles qui leur ont été offertes, les industriels insulaires ont opéré un vaste mouvement de délocalisation de leurs activités sur le continent. Fragments d’une nation déchirée par des revendications contradictoires, ces entrepreneurs sont les vecteurs d’une unité de la Chine imposée par le Parti communiste, voulue mais différée par le Parti nationaliste, rejetée par les partis indépendantistes taiwanais. Dans cette guerre civile inachevée, les logiques sociales s’imbriquent au conflit de souveraineté. Les acteurs transnationaux ont pu s’affranchir d’une législation sécuritaire ou tirer parti des modes de gouvernement de la Chine des réformes pour reconfigurer, à terme, la scène démocratique taiwanaise et, par là même, les rapports entre Pékin et Taipei. Dans son irréductible spécificité, la question de Taiwan éclaire le rapport de l’économique au politique : une opération fictive de dépolitisation a présidé à l’ouverture de la frontière sino-taiwanaise afin d’ajourner toute résolution du conflit de souveraineté. Renouvelant la sociologie et l’économie politique des relations internationales, l’auteur apporte un éclairage aigu sur l’un des différends territoriaux qui font de l’Asie orientale une zone de risques majeurs. Françoise Mengin, directrice de recherche à Sciences Po (CERI), a consacré l’essentiel de ses travaux à la question de Taiwan dans son rapport à la formation de l’État dans le monde chinois. Elle a notamment publié Trajectoires chinoises : Taiwan, Hong Kong et Pékin (Karthala, 1998), et a dirigé Cyber China : Reshaping National Identities in the Age of Information (Palgrave Macmillan, 2004) et – en collaboration avec Jean-Louis Rocca – Politics in China : Moving Frontiers (Palgrave, 2002).

01/2013

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Littérature étrangère

Fille de joie

L'histoire que voici se déroule au Japon à l'orée du XXe siècle. A quinze ans, Ichi est vendue au tenancier d'une maison close par ses parents, seule possibilité de survie pour cette famille de pêcheurs. Pas vraiment belle, sauvageonne, l'adolescente parle une langue insulaire proche du chant des oiseaux, mais elle est néanmoins placée dès son arrivée sous la tutelle de la courtisane la plus recherchée du quartier réservé. Devenue l'une de ses suivantes, Ichi reçoit de la part de cette dame des leçons d'élégance, de savoir-vivre, elle est initiée aux rites de la séduction, à ceux de la soumission. Et malgré la violence de leur condition, il se trouve néanmoins en ces lieux une chance inestimable pour les prostituées, une possibilité d'échappées qu'Ichi va saisir : la loi oblige les tenanciers de maison close à envoyer leurs filles de joie à l'école. Assidue, Ichi apprend à lire, à compter, à écrire, elle peut ainsi consigner sa nostalgie, décrire ses peurs quotidiennes. Avec le temps et soutenue par une institutrice, elle prend conscience du pouvoir que lui procure le savoir et, comme d'autres autour d'elle, décide de se rebeller. Un livre marquant, basé sur l'histoire des prostituées japonaises de l'ère Meiji. Un roman émouvant, porté par le personnage d'une adolescente habitée par les coutumes d'une île du Sud de l'archipel et qui va, contre toute attente, découvrir en ces lieux de tourmente l'existence du choix, celle de l'opposition. Car bien au-delà du contexte c'est de la condition féminine que nous entretient ici, comme dans toute son oeuvre, Kiyoko Murata.

04/2017

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Sciences historiques

De Sampiero à Bonaparte. La Corse militaire sous l'Ancien Régime

Aux Temps modernes, révolution culturelle, avancées scientifiques, mais aussi révolution militaire annoncent une ère nouvelle dans les arts de la guerre. Ce cycle de guerres d'un style nouveau favorise une émigration militaire chez les peuples pauvres ou opprimés alors que les mercenaires, à l'âge de la poudre, ont banni du champ de bataille les chevaliers de l'ost féodal. Les dynasties puissantes, qui prétendent à l'hégémonie en se substituant aux condottieres, font de ces mercenaires des soldats. Par nécessité, ambition et goût de l'aventure, souvent mêlés, les Corses saisissent cette opportunité. Ils sont recherchés en raison de leurs aptitudes guerrières que les nombreux conflits de l'époque leur donnent l'occasion de démontrer. Les guerres européennes verront donc fleurir un certain nombre de compagnies ou régiments formés souvent quasi exclusivement de Corses venus faire carrière et, de fait, s'illustrer, au point, pour certains, de grimper rapidement dans les échelles militaires ou politiques. Au XVIIIe siècle, la levée, non sans motivations politiques, du Royal-Corse offre à l'émigration de la misère un exutoire, aux notables corses l'accès à la noblesse de France, aux rebelles poursuivis par Gênes un refuge. Cette politique de ralliement sera poursuivie après 1769 avec la levée de la Légion corse et du régiment de Buttafuoco devenu Provincial de Corse et dévolu au maintien de l'ordre dans l'île. L'auteur présente ici l'ensemble de ces corps, au regard des événements politiques et militaires qui les ont suscités, depuis Sampiero Corso jusqu'aux débuts de la Révolution française qui verra une étoile insulaire subitement briller dans le ciel européen, ce jeune artilleur du nom de Napoléon Bonaparte.

07/2012

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Récits de voyage

Au plus secret des îles. Aventures dans le Pacifique

Le grand biologiste Tim Flannery a parcouru les îles tropicales du Pacifique Sud-Ouest pendant plus d'une décennie à la recherche de marsupiaux, de chauves-souris et d'autres petits mammifères que l'on ne rencontre nulle part ailleurs sur notre planète. Plusieurs de ces îles étaient pour la science des pages vierges : l'équipe s'aventura dans des villages où personne, de mémoire d'homme, n'avait encore vu un visage blanc, et sur des sommets montagneux couronnés de végétation irréelle. Dans le grand arc insulaire situé entre l'île de Sulawesi et les Fidji (soit une distance supérieure à celle qui sépare Paris de Montréal), Flannery va faire d'immenses découvertes, mettant au jour de véritables "fossiles vivants", mais aussi des indices fondamentaux pour la compréhension des rouages et des caprices de l'évolution. Si la Polynésie offre souvent une perfection de carte postale, d'autres terres plus lointaines montrent un visage tourmenté, parfois hostile, surtout lorsque les obstacles géologiques se doublent du tabou des frayeurs ancestrales. Et c'est là que la petite équipe, surmontant les fatigues par un humour et un enthousiasme inépuisables, débusque des rats géants, des chauves-souris à tête de singe, le grand éclat de rire de la Création. Une mission de biologistes spécialisés dans les mammifères entreprend d'explorer les îles tropicales du Pacifique Sud-Ouest. Rarement ouvrage de vulgarisation scientifique n'aura été aussi juste, aussi drôle et instructif à la fois. Défenseur acharné de la biodiversité, Tim Flannery a les armes qu'il faut pour propager son amour de la Terre et du vivant.

02/2015

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Romans historiques

Bahamas Tome 2 : Retour à Soledad

Juillet 1857 à Soledad, île de l'archipel des Bahamas, propriété de la famille Cornfield depuis le XVIIe siècle. Le Français Charles Ambroise Desteyrac, jeune polytechnicien, diplômé de l'École des ponts et chaussées, républicain convaincu, est arrivé quatre ans plus tôt pour construire un pont. Son choix de l'exil tropical et sa quête de l'aventure ont ancré sa vie : il a épousé Ounca Lou, la belle métisse, fille naturelle du lord propriétaire, qui lui donne un fils. Au fil des années, il a réalisé des travaux de grande ampleur et appris à mieux connaître et à aimer Fish Lady, ardente protectrice des Indiens ; Edward Carver, ancien major de l'armée des Indes ; Malcolm Murray, architecte viveur et désabusé ; lady Ottilia, belle Anglaise délurée, féministe et antiesclavagiste. Comme les familiers de la société insulaire, Desteyrac va être mêlé, malgré lui, aux conséquences de la guerre civile américaine, provoquée par la sécession des États esclavagistes cotonniers du Vieux Sud. Il rencontrera les forceurs de blocus et les premiers touristes. L'archipel idyllique, emporté par le tourbillon des affaires et des trafics, connaît, sous couvert de sa neutralité, un essor économique équivoque et inespéré, avant de vivre les années difficiles de la récession, le retour à l'agriculture et au pillage des épaves. Intrigues, drames personnels, passions inavouées, ouragans destructeurs, deuils inattendus nourrissent la trame de cette fresque romanesque. Après l'immense succès des séries Louisiane et Helvétie, Maurice Denuzière nous entraîne de nouveau au cœur du XIXe siècle, révélant, dans ce deuxième volume de Bahamas, les aspects étonnants d'événements historiques que l'on croyait connaître.

02/2005

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Littérature étrangère

L'isle lettrée. Un roman de lettres

Dans ce roman épistolaire, Mark Dunn transporte le lecteur sur l'île imaginaire de Nollop, du nom de l'auteur du fameux pangramme : "Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume". L'île est un lieu idyllique, où les Nollopiens cultivent les arts et vouent une quasi-vénération à la langue. Or la chute d'une tuile (celle portant la lettre "Z") du monument funéraire qu'ils ont érigé en l'honneur de Nevin Nollop et de son illustre phrase entraîne une séquence d'événements qui menacent les fondements mêmes de l'Etat nollopien. Le Haut Conseil insulaire y voit une injonction à cesser toute utilisation de la lettre "Z" , puis de celles qui tour à tour tombent du monument, contraignant l'héroïne Ella Minnow Pea et sa famille, ainsi que tout le reste de la communauté, à vivre en état de siège linguistique. Les livres sont détruits. Les journaux arrêtent de publier. Les citoyens sont publiquement fouettés ou mis au pilori, leurs biens sont confisqués et leur vie ruinée, pour le simple fait d'avoir commis une ou plusieurs infractions. Avec l'aide de Nate Warren, un chercheur de Caroline du Sud, les habitants décident alors de se révolter contre le Conseil et de le renverser en créant un pangramme encore plus court et donc plus éblouissant que celui pour lequel Nollop fut élevé à un statut divin. Mais pourront-ils y arriver avant que le langage et la totalité de la société telle qu'ils la connaissent ne soient irrémédiablement perdus ? La réponse pourrait bien être dans ce texte étonnant qui évoque un exercice à la Perec dans une ambiance orwellienne !

05/2013

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Poésie

Le Sel noir. Le Sang rivé. Boises

"La raison à quoi tendent les pages du Sel noir, c'est une raison marronnante et succulente, une raison de forêts et de lianes, et pourtant qui s'offre aux défrichements de la liberté. Une raison qui certes ne s'assurera de sa propre justesse qu'à une certaine consonance entre elle-même et le monde. De là, dans un premier temps, le risque de ne sonner que pour elle seule : et c'est pourquoi il lui faut recourir aux arbitrages de l'histoire. Aussi Glissant : "Je suis dans l'histoire", écrit-il, "jusqu'à la moindre moelle." Ainsi l'île, au lieu de se laisser découvrir par les autres, entend-elle découvrir le monde à son tour. Imaginons qu'au rebours de l'éruption de la montagne Pelée, ce soit en rêves, en chairs vivantes, en verdures, en humus qu'explosent les profondeurs de la Martinique, et cela dans le déploiement d'un signe ternaire : depuis toujours l'appel caraïbe d'un Nouveau Monde d'indianité ; déjà l'Afrique... "Moins une Afrique retrouvée, d'ailleurs, qu'une référence, contraire et complémentaire à celle de l'Europe, et dont j'use surtout pour dégager ma propre vérité et celle des miens." Voilà les trois branches d'un étoilement dont une identité insulaire serait le foyer et la résultante. En définitive, ce qui émerge du recueil d'Edouard Glissant, c'est la requête de l'identité. Non plus rivage d'au-delà de la mer, puisque désormais c'est elle qui regardera l'horizon de mer. Et non plus Eldorado, Hespérides pour les autres, mais Atlantide revenue des abysses du monde pour devenir construction de soi" Jacques Berque.

05/1983

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Sciences politiques

Malaisie contemporaine

A la fois continentale et insulaire, d'une diversité culturelle influencée par les plus importantes civilisations d'Asie (la musulmane, la chinoise et l'indienne), de taille moyenne mais considérée comme un pays émergent, la Fédération de Malaisie est au coeur de l'Asie du Sud-Est et de ses problématiques. Et pourtant, parmi les Etats du Sud-Est asiatique, la Malaisie est l'un des plus méconnus. D'une trajectoire historique sans crise géopolitique majeure sur le plan intérieur comme pour les affaires du monde et d'une prospérité économique qui a favorisé la stabilité du pouvoir politique, la Malaisie est un angle mort des recherches en sciences sociales. Cette monographie, fruit d'une collaboration entre chercheurs francophones et malaisiens, analyse la singularité d'un modèle malaisien qui a tant à apporter sur les plans empirique et théorique à la compréhension des phénomènes sociaux. Géographes, économistes, anthropologues, historiens, politistes, spécialistes de la littérature proposent ici une synthèse à la fois rigoureuse et accessible des dernières recherches sur la Malaisie. L'ouvrage présente les spécificités des politiques intérieure et extérieure dominées par les questions diplomatiques, régionales et sécuritaires, il met au jour l'originalité d'une croissance économique extravertie encadrée par un Etat rentier, investisseur et redistributeur et il interroge les conséquences de ces choix politiques sur l'organisation spatiale d'un pays marqué par de fortes disparités territoriales, la proximité de la mer et la puissance des villes. Ce livre permet de comprendre les enjeux contemporains d'une Malaisie qui, après les espoirs démocratiques suscités par l'alternance parlementaire historique de mai 2018, est entrée depuis février 2020 dans une période de grande incertitude.

01/2022

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Ethnologie

Le Grand Océan. L'espace et le temps du Pacifique

Temps et espace se renouvellent au sein du plus vieux, du plus grand, du plus profond des océans de la planète. A l'initiative de Serge Dunis, une équipe homogène de chercheurs présente ici le Pacifique sous l'angle fédérateur de la culture polynésienne dont la naissance est intimement liée à l'exploration et au peuplement du tiers liquide du globe. La première partie, Installation, fournit les récentes données scientifiques de la géologie et de l'archéologie : Alain Bonneville dévoile le volcanisme sous-marin et Christophe Sand, fort de sa découverte de deux poteries intactes à Lapita, balise les 3 000 ans fondateurs de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna : Mélanésie insulaire et Polynésie occidentale des pionniers du grand large. Dépassant les sommets du Triangle polynésien : Hawaï, Nouvelle-Zélande et Pâques, la deuxième partie, Contacts, prolonge le voyage pré-européen jusqu'en Amérique du Sud avec Serge Dunis, retrouve les navigateurs des Lumières dans le sillage d'Odile Gannier, évalue le choc des cultures grâce à Christine Pérez, Serge Tcherkézoff et Claude Delmas. Les résurgences culturelles fleurissent en troisième partie où le maître d'astres et de navigation Ben Finney en personne se penche sur la renaissance des pirogues au long cours. Marie-Noël Capogna loue l'ubiquité du tahitien, Simone Grand celle des tradipraticiens, Flora Devatine conte l'histoire traditionnelle des noms. Armand Hage et Léopold Musiyan ferment la fresque amérindienne de la reconquête de l'espace et du temps. De l'Australasie aux Amériques se boucle ainsi le vaste cercle pacifique dont l'originalité inspire l'anthropologie française depuis Mauss et Lévi-Strauss. Sept des quatorze contributions sont signées des membres de l'Equipe de Recherche du Professeur Serge Dunis, l'A (" prises de pêche " en tahitien) : Institut des Anglicistes, Américanistes, Antiquisants et Anthropologues, de l'Université de la Polynésie française.

02/2004

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Critique littéraire

Ecrire la catastrophe. L'Angleterre à l'épreuve des éléments (XVIe-XVIIIe siècle)

De par sa situation insulaire, l'Angleterre n'a cessé de s'approprier les récits des catastrophes naturelles qui ont façonné son histoire pour se forger une identité poétique qui lui est propre et affirmer une sensibilité particulière aux phénomènes extrêmes. Cet ouvrage se propose d'explorer la première modernité anglaise (XVIe-XVIIIe siècles), époque du "petit âge glaciaire" où l'écriture du moi l'emporte peu à peu sur l'écriture du nous, à travers le prisme de catastrophes naturelles vécues ou fantasmées par les dramaturges, les poètes, les théologiens, les philosophes et les explorateurs de la période. Entre mathématisation du monde et reconstruction du réel, l'écriture de la catastrophe participe autant d'une volonté de résilience que d'un désir de mise en scène, comme le montrent les treize chapitres du livre : les récits d'événements hors-normes sont tous soigneusement construits et contribuent à unir une contrée en proie à des tensions religieuses et à une forte instabilité politique. Il s'agit pour les écrivains de dépasser la terreur suscitée par les inondations, les vents violents, les tremblements de terre et le froid glacial, afin de promouvoir une vision sociale prônant l'entraide et une réflexion sur la manière dont foi et science peuvent se nourrir l'une l'autre, sans oublier de mettre en avant l'image d'une Angleterre endurante et conquérante. Cette poétique du cataclysme permet en outre de mettre en lumière les rapports que les contemporains de Shakespeare, de Bacon ou de Cook entretenaient avec une Nature désenchantée et progressivement muée en "environnement". Plus encore, elle nous conduit à mieux comprendre comment et pourquoi l'avènement de l'Anthropocène, ère géologique qui correspond au moment où les effets de l'activité humaine ont véritablement commencé à modifier notre écosystème, est situé par certains climatologues au début du XVIIe siècle.

11/2019

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Littérature française

A son image

Par une soirée d'août, Antonia, flânant sur le port de Calvi après un samedi passé à immortaliser les festivités d'un mariage sous l'objectif de son appareil photo, croise un groupe de légionnaires parmi lesquels elle reconnaît Dragan, jadis rencontré pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Après des heures d'ardente conversation, la jeune femme, bien qu'épuisée, décide de rejoindre le sud de Pile, où elle réside. Une embardée précipice sa voiture dans un ravin : elle est tuée sur le coup. L'office funèbre de la défunte sera célébré par un prêtre qui n'est autre que son onde et parrain, lequel, pour faire rempart à son infinie tristesse, s'est promis de s'en tenir strictement aux règles édictées par la liturgie. Mais, dans la fournaise de la petite église, les images déferlent de toutes les mémoires, reconstituant la trajectoire de l'adolescente qui s'est rêvée en photographe, de la jeune fille qui, au milieu des années 1980, s'est jetée dans les bras d'un trop séduisant militant nationaliste avant de se résoudre à travailler pour un quotidien local où le "reportage photographique" ne semblait obéir à d'autres fins que celles de perpétuer une collectivité insulaire mise à mal par les luttes sanglantes entre dans nationalistes. C'est lasse de cette vie qui Antonia, succombant à la tentation de s'inventer une vocation, décide, en 1991, de partir pour l'ex-Yougoslavie, attirée, comme tant d'autres avant elle, dans le champ magnétique de la guerre, cet irreprésentable. De l'échec de l'individu à l'examen douloureux des apories de toute représentation, Jérôme Ferrari explore, avec ce roman bouleversant d'humanité, les liens ambigus qu'entretiennent l'image, la photographie, le réel et la mort.

08/2018

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Littérature étrangère

Une île

Une île est un espace particulier, où les apparences peuvent être trompeuses et le meurtre d'une femme ne pas relever du banal fait divers. Le voyage de Nikki Black vers l'île d'Aysaar n'a rien d'un classique retour aux sources et aux racines familiales. II en est au contraire une version antithétique, dans le registre de l'humour noir et du tragi-comique, voire du tragique puisque ce qui aurait pu être une simple quête des racines est motivé par l'idée fixe de Nikki : tuer sa mère, qui l'a abandonnée à sa naissance 29 ans plus tôt. La rencontre d'un demi-frère, Calum, dont elle ignorait l'existence, va tout changer, et l'aventure insulaire revêtir dès lors la forme d'un roman d'initiation tandis que l'inclusion dans le récit des histoires et légendes racontées par Calum relie Une île à toute une tradition de contes et de mythes, celtiques et autres, et lui donne ainsi une dimension qui transcende l'anecdotique malgré un ancrage très visiblement contemporain. De même que certaines références précises au contexte social et historique de la fin du XXe siècle, la langue du roman, en particulier dans les dialogues, l'inscrit en effet ostensiblement dans l'époque actuelle. La traduction est accompagnée de notes car un contexte contemporain peut, tout autant que le passé, nécessiter des éclaircissements pour un lecteur étranger auquel ce contexte n'est pas toujours familier. Cette traduction est suivie de quelques réflexions sur le roman de Jane Rogers, esquisse d'analyse d'un texte dont la très grande richesse ne tient pas uniquement, loin s'en faut, au fait que l'on y puisse lire, par un paradoxe qui n'est qu'apparent, un hommage appuyé à La Tempête et, au-delà, à l'écriture dramaturgique de Shakespeare.

02/2011

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Littérature française

À la recherche du père

Ahmet est parti de l'Europe à la recherche des traces de son père dans l'Océan indien accompagné de sa femme Roxane. Ensemble, ils découvrent le charme et la beauté d'un archipel où la vie est régie par la chaleur et l'hospitalité de son peuple. Impressionnés et enthousiasmés par une population souriante, ils se sont faufilés dans la masse en épousant sa culture, sa civilisation et ses coutumes. Tellement que la joie et l'harmonie de la vie leur offrent ce dont ils désiraient depuis leur jeune âge, ils oubliaient le but de leur voyage. Quelque temps après, se sentant delaissée par son mari, Roxane se laisse transporté par l'envie de se rajeunir. Commence alors une relation extraconjugale entre la jeune femme et Idjire, un jeune homme dont sa vision est d'amener au lit le maximum possible des touristes. Ahmet se trouve esseulé et mène en parallèle ses recherches et sa vie. Son ami Ben, un jeune commandant d'un patrouilleur lui permet de dévoiler l'autre visage de sa femme et pénétrer le mystère de la mer en maîtrisant le langage maritime. Le hasard fait que le lendemain de leur remariage, Ahmet et Roxane rencontrent un commerçant qu'ils découvriront quelques jours plus tard qu'il est un membre de leur famille insulaire lors d'une invitation chez Djamila, la cousine d'Ahmet. L'euphorie était à son comble quand ils se sont retrouvés tous autour de la table un jour sacré du mois de ramadan. Nabil attribue à Ahmet le poste du gérant de sa boutique comme tapis d'entrée dans sa famille. Roxane et Ahmet restent vivre leurs amours dans ce petit coin du paradis terreste sans jamais penser retourner en Europe.

07/2018

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Actualité et médias

Goodbye Britannia. Le Royaume-Uni au défi du Brexit

Le vote de 2016 sur le Brexit a provoqué la stupeur dans le monde et au Royaume-Uni, généralement considéré comme l'incarnation de la mondialisation heureuse. Même si la Grande Bretagne est un pays insulaire, très différent des Etats membres continentaux de l'Union européenne, et intuitivement eurosceptique, ce scrutin a en réalité marqué le début d'une ère populiste où l'expertise et les faits sont rejetés au profit des passions souvent négatives. Les thèmes dominants exploités par des démagogues issus eux-mêmes des classes privilégiées ont été la haine des élites, le rejet de l'immigration et un réflexe identitaire profond fondé sur la nostalgie d'un âge d'or fantasmé. Cela a été révélateur d'un basculement du monde, qui a trouvé sa réplique quelques mois plus tard aux Etats-Unis avec l'élection de Donald Trump, mais aussi en Italie avec l'émergence du mouvement 5 étoiles et de la ligue de Salvini, en Allemagne avec l'arrivée d'une centaine de députés d'extrême droite de l'AFD au Bundestag, et en France avec les gilets jaunes. Pendant que l'Union européenne se défait, la Chine poursuit sa politique de puissance géoéconomique alors que les Etats-Unis ont initié une nouvelle guerre froide tous azimuts. La pandémie de Covid a mis en lumière et accentué ce phénomène et le monde se définit désormais par rapport à la rivalité entre ces deux géants, qui devrait être le facteur déterminant des prochaines décennies. Dans ce contexte, le Royaume-Uni malgré la proclamation d'une "global Britain" a choisi un chemin solitaire, pris en étau entre Pékin et Washington qui limitera ses choix au lieu de les augmenter. L'Union européenne doit maintenir une ligne solidaire afin de préserver sa liberté et exercer le rôle d'une puissance d'équilibre.

01/2021

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Science-fiction

Le pacte des étoiles

"Ajaccio, 20 juillet 2101, grave accident sur le chantier du nouvel aéroport. Suite à la fausse manoeuvre d'un engin de terrassement, un pan entier de colline s'est effondré sur plusieurs ouvriers à 11h11 ce matin. On ignore encore le nombre de victimes." Nul ne soupçonne alors, en lisant cet entrefilet, que ce banal accident prélude à de graves bouleversements planétaires et cosmiques. La colline va en effet dévoiler, jour après jour, le plus gigantesque vestige du monde. A la tête de l'équipe scientifique du musée local de Corse, un jeune préhistorien insulaire va mener des recherches et tenter de comprendre l'intemporalité de cette œuvre anachronique, de facture récente mais édifiée plus de cent mille ans auparavant. Parallèlement à cette découverte qui ébranle la communauté archéologique mondiale, de graves dysfonctionnements solaires, accompagnés d'un profond dérèglement du magnétisme terrestre, défient le savoir des hommes. Soleil, Terre et vestige forment une inquiétante trilogie soupçonnée de mettre la planète en péril. Au fil des semaines, confronté à l'invraisemblance de ses découvertes, le jeune archéologue s'enfonce petit à petit dans son obscur passé et prend conscience des liens intimes qui existent entre le vestige et lui. De vieilles tablettes d'argile vont finalement lui révéler que cette troublante trilogie s'est forgée il y a fort longtemps, dans un lointain pays où régnait un roi mythique qui refusait la mort. Il devra désormais affronter seul son étrange destin. Avec ses deux amants, une astrophysicienne et un chanteur polyphonique, il accomplira alors ce que les dieux et les étoiles ont décidé pour lui depuis la nuit des temps : réaliser, à un jour précis fixé de longue date, le rêve légendaire du roi utopique dans sa quête d'éternité. Le jour même où un lointain cataclysme stellaire, porteur d'immortalité, vient frapper la Corse de plein fouet.

11/2013

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Histoire internationale

Les Indes et l'Europe. Histoires connectées XVe-XXIe siècle

Les lndes ? Ce sont l'Asie du Sud (lnde, Pakistan, Bangladesh, Népal, Bhoutan, Ceylan et Maldives) et l'Asie du Sud-Est (péninsule dite "indochinoise", Birmanie comprise, guirlande insulaire de Sumatra jusqu'aux Moluques, lndonésie, Philippines, Brunei, Timor, Malaisie et Singapour constituant une zone de transition). Pourquoi connecter en une seule histoire l'Europe et ces deux sous-régions, si différentes entre elles ? Les relations culturelles et commerciales qui reliaient étroitement les pays d'Asie méridionale, en particulier le commerce des tissus indiens qui servaient de monnaie d'échange, renforcent chez les Européens, lorsqu'ils arrivent et installent des comptoirs à partir de la fin du XVe siècle, la perception qu'il n'y a là qu'une seule région. Ils l'appellent désormais les Indes. Alors, c'est l'histoire d'une rencontre ? Au milieu du XVIIIe siècle, la présence européenne revêt une autre dimension avec la colonisation anglaise de l'Inde, espagnole des Philippines, hollandaise de Java. Mais l'Asie du Sud-Est dans sa masse ne passe sous l'imperium de l'Europe qu'à la fin du XIXe siècle. Evénement devenu majeur au fil des siècles, cette colonisation donne lieu en Europe à une connaissance anthropologique des langues, grammaires, religions et civilisations asiatiques. En Asie, très précocement, les métissages entremêlent peuples et cultures, et la complexité des interactions interdit à l'historien toute opposition binaire entre Orient et Occident. Les sociétés coloniales elles-mêmes sont la production, commune et conflictuelle, des Européens et des autochtones. Ecrire l'histoire de cette rencontre et de ses modalités si variées, tout en rompant avec des historiographies étroitement nationales, est un défi que relèvent Jean-Louis Margolin et Claude Markovits.

03/2015

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Critique littéraire

Littérature et société au Cap-Vert

A travers les différents courants et mouvements littéraires (Claridade, 1935, Certeza, 1944 et Suplemento Cultural, 1958) qui se sont succédé dans la littérature des îles du Cap-Vert, les auteurs et poètes ont puisé leur inspiration dans les thèmes de la sécheresse et de la famine. En effet, confronté aux différents cycles de sécheresse et de famine qui ont jalonné son histoire sociale, ce peuple a trouvé sa survie dans l'exil et l'émigration. Ces thèmes omniprésents reflètent l'histoire d'un peuple, parfois ses tragédies. Ils deviennent symboles de ses souffrances et des épreuves traversées, mais également source d'évasion et d'espoir. Ainsi, sous la colonisation et l'influence de l'école réaliste brésilienne des auteurs du Nord-Est, les poètes et auteurs cap-verdiens des différents courants et mouvements littéraires, tels que Jorge Barbosa, Baltazar Lopes da Silva, Manuel Lopes ont traité la sécheresse et la famine sous différentes visions Le Brésil dans sa partie septentrionale présente les mêmes réalités socio-économiques. C'est pourquoi la source d'inspiration est venue, d'abord, de ce pays en 1935. Le Portugal devait servir aussi de source d'inspiration aux auteurs cap-verdiens, en 1944, avec l'école Néo-réaliste d'obédience marxiste, d'où l'engagement que revêt la littérature insulaire de cette période. Le Mouvement de Libération Nationale, surgi en 1958, sous la houlette du héros nationaliste Amilcar Cabral, devait, quant à lui, influencer profondément la génération du Suplemento Cultural. C'est pourquoi dans ses prises de position, ce mouvement littéraire prône un changement radical des conditions matérielles d'existence. L'ère nouvelle que ces différents poètes et auteurs entrevoient est la période de l'indépendance marquée par la disparition des fléaux de la sécheresse et de la famine. Le retour en abondance de l'eau symbolisera l'espoir et le progrès dans le bonheur retrouvé.

03/2015

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Littérature russe

L'adieu à l'île

Nicole Zand (Amalric), critique littéraire au Monde, écrivait à propos de Valentin Raspoutine qu'il était "l'un des écrivains les plus importants de sa génération" . Son roman le plus retentissant, L'Adieu à l'île, est l'histoire de la fin d'un village insulaire sibérien, sur le fleuve Angara, condamné à disparaître sous les eaux pour la construction d'un barrage hydroélectrique. L'auteur décrit, avec acuité et finesse, comment les Sibériens, contraints à l'évacuation, s'accrochent de manière tragique à leur terre. Par ce biais, il lève le voile sur les lignes de fracture qui divisent la société soviétique dans les années 1970, entre monde rural et traditionnel et monde moderne et industriel. Ces différences séparent également les générations et remettent en cause le sens de toute chose : qu'est-ce que le changement lorsqu'il est perçu par certains comme un progrès lorsqu'il est, pour d'autres, une catastrophe ? Car il est impossible de sauver le village : nul ne peut tromper la mort. Que faire alors ? Il n'existe qu'une solution pour Valentin Raspoutine : écrire. Comme souvent dans la littérature de l'Est, l'humour occupe une place importante dans ce récit, notamment grâce à des personnages inoubliables, comme les femmes de ce livre, qui vont des larmes au rire, en passant par la colère et le désespoir, bafouant bureaucrates et fonctionnaires qu'elles jugent inutiles, têtus, si ingénieux lorsqu'il s'agit de détruire l'impalpable. A travers elles, le lecteur est déchiré, lui aussi, à l'idée de quitter l'île, ce lieu que l'on aime, pour y avoir vécu, dans lequel se sont accumulés tant de souvenirs, les bons, les mauvais, ce lieu que l'on connaît tous et auquel certains ont dû dire adieu.

04/2021

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Japon

Une autre histoire des samouraïs. Le guerrier japonais entre ombre et lumière

Le samouraï, entre mythes et réalités. Samouraï. La seule évocation de ce mot, passé intact dans presque toutes les langues de la Terre, suffit à susciter un puissant imaginaire, peuplé de héros en armures laquées de jais, sabres au côté, mus par le Bushido, le code du guerrier, ou encore de spadassins au visage balafré. Depuis plus d'un siècle, l'Occident s'est pris de passion pour le guerrier insulaire, devenu d'abord l'emblème de la singularité nippone et des ambitions du jeune Etat moderne japonais, puis celui de sa spectaculaire renaissance des cendres de l'apocalypse nucléaire. Une abondante production littéraire, relayée par un foisonnement d'oeuvres cinématographiques, a nourri cet engouement, les auteurs ne s'autorisant toutefois que très exceptionnellement un léger pas de côté en dehors de cet univers martial. En réalité, figure multiple et protéiforme, le samouraï s'est fait au fil de l'histoire pirate, brigand, soudard, voire bonze. Raison pour laquelle, qu'il inspire la crainte, le dégoût ou l'admiration, il suscite des sentiments contrastés. Spiritualité, diversité des trajectoires, relation aux arts, voire sexualité, sont dès lors autant de facettes méconnues que Julien Peltier entend explorer au gré d'un périple à travers les âges. Et notamment en donnant la parole aux autres groupes sociaux afin d'interroger leur perception de cette élite combattante, qui imposa sa suprématie en premier lieu par la force avant de s'efforcer de la justifier en s'érigeant en modèle. C'est là le propos dual de cet ouvrage, décliné au travers d'une approche chrono-thématique s'étendant sur plus d'un millénaire, depuis les origines du guerrier japonais jusqu'aux ultimes récupérations de son idéal revendiqué au siècle dernier.

09/2023

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Sciences historiques

Corse, terre d'accueil, terre d'exil. 1914-1918

La déclaration de guerre en août 1914 a généré en Corse une histoire particulière. En effet, île éloignée de plus de 100 km de la terre ferme française, sa situation géographique la destinait tout naturellement à devenir un lieu de détention pour les différentes catégories de prisonniers ennemis. De plus, tout apport de main d'oeuvre, qu'il soit constitué de ressortissants de pays ennemis ou amis, était le bienvenu dans cette île vidée de sa jeunesse, partie au front. Dans une oeuvre précédente, parue en 2014, Simon Giuseppi a présenté le cas d'un millier d'internés civils austro-allemands évacués de la France continentale et détenus dans l'ancien couvent de Corbara. Pour coïncider, cette fois-ci, avec la commémoration de l'Armistice et la fin des hostilités du premier conflit mondial, ce deuxième ouvrage complète et élargit l'histoire de l'internement dans les couvents de Cervione, Oletta, Morsiglia et Luri, puis décrit et analyse la présence dans l'île de milliers de prisonniers de guerre allemands, turcs, bosniaques etc... et autant de réfugiés, pour la plupart serbes et israélites syriens. Parmi ces étrangers venus de tous horizons, un grand nombre a contribué, par leur travail volontaire ou forcé, au fonctionnement voire à la survie de l'administration et de l'économie insulaires. D'autres ont préféré consacrer le temps de leur captivité au développement de leur talent d'artiste ou d'écrivain. Les recherches menées par l'auteur ont fait resurgir la production artistique de prisonniers civils et de réfugiés qui constitue un véritable reportage graphique, venant enrichir et authentifier son récit. La parole est donnée, comme il se doit, aux auteurs allemands qui ont tenu à raconter leur version des conditions de détention, parfois sérieusement différente de celle qui émerge de la lecture des archives françaises. Enfin, les remarquables clichés réalisés en 1916 par l'opérateur-photographe Isidore Aubert lors d'une tournée des différentes communautés étrangères permettent au lecteur de mieux appréhender la réalité de cette période de l'histoire de la Corse, terre d'accueil et terre d'exil, période assez récente et pourtant bien mal connue.

12/2017

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Dictionnaires et ouvrages géné

Iles en devenir. Des Antilles et d'ailleurs

Iles et archipels ne peuvent qu'être en devenir, rien ne les fige. L'impermanence est constitutive de l'entrelacs systémique hommes/environnement, et plus spécifiquement celui des îles et archipels. Cette impermanence suit le cours du temps avec des intervalles de relative stabilité, non durables, et des séquences de ruptures, brutales pour certaines, plus insidieuses mais non moins perturbantes et déstabilisantes pour d'autres, de gravité variable. Ces séquences de ruptures sont des crises à identifier, gérer, solutionner et dont il faut recouvrer en tendant le plus possible à retrouver le système dans sa phase antérieure d'équilibre, donc à en assurer la résilience. Tous les environnements insulaires et archipélagiques ne sont pas également exposés à ces soubresauts chaotiques de nature composite, intégrant tant des facteurs naturels que socio-naturels et autres. Au sein d'un même ensemble, diverses sont aussi les expositions à ces possibles déstabilisations. Les Antilles sont des terres fragmentées soumises à une grande diversité de crises, expressions d'aléas climatiques, géodynamiques, sociaux etc. Enoncer les problématiques soulevées par la complexité des crises, de leur gestion et les possibles constructions différenciées des territoires à l'épreuve des perturbations subies fait l'objet de la première partie de cet ouvrage. Penser les îles en espaces clos, bridés par les mers, représente désormais une vision surannée de l'insularité. Vivre, penser, se représenter les îles et les archipels c'est avec le mouvement, la pratique du lien, sous toutes ses formes qu'il importe de le faire. La distanciation physique est effacée par tous les modes de rapprochements, l'avion, le bateau, la réticularite qui affranchit des barrières environnementales. C'est au réexamen de quelques concepts clés, que la seconde partie de cet ouvrage (Insularité, îléité, mobilités interrogées) invite le lecteur. Si les Antilles françaises fondent le coeur des analyses, les auteurs partent de leurs particularismes, mais construisent modélisation et typologies aussi à partir de la diversité des îles et archipels du monde. Enfin l'augmentation de la vulnérabilité de l'ile de la Réunion au risque cyclonique est abordée, renvoyant à celle des Antilles, et des sources d'espoir en Haïti sont énoncées. Des secteurs de biodiversité préservée pourraient servir une nouvelle dynamique touristique fondée sur la protection de l'environnement.

03/2022

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Sciences historiques

1769-1789 : vingt ans de resistance en Corse

En 1768, la Re?publique de Ge?nes a ce?de? au roi de France l'exercice de la souverainete? en Corse. Cependant comme l'e?crit un officier français : " Apre?s avoir force?, pour ainsi dire, les Ge?nois a? nous vendre la Corse, on a cru qu'il suffisait d'y montrer quelques troupes pour s'en emparer. Point du tout. Il a fallu la conque?rir ". Le 8 mai 1769, a? Ponte Novu, la Nation corse est vaincue militairement. Mais le ge?ne?ral Paoli est re?fugie? a? Londres et, alors que la majorite? de la population se soumet, d'irre?ductibles maquisards continuent le combat dans l'??le avec l'appui de commandos compose?s de soldats corses exile?s en Toscane. Dans plusieurs re?gions de l'??le, jusqu'en 1775, des actions de gue?rilla sont mene?es contre la pre?sence française avec la solidarite? de nombreux villageois. Les noms des chefs des combattants de l'ombre et de centaines de leurs compagnons, apparaissent dans les rapports que re?digent les officiers de l'arme?e royale. Beaucoup sont tue?s lors d'affrontements, d'autres meurent encha??ne?s dans la Grosse tour de Toulon ou? plus de quatre cents d'entre eux sont de?tenus. Des Corses rallie?s au nouveau re?gime participent a? ces ope?rations de maintien de l'ordre. Les actes de re?sistance impliquent de conserver des secrets et l'histoire officielle est toujours e?crite par la puissance victorieuse. Pourtant, les archives permettent a? l'auteur de reconstituer le combat de ces Corses, puis la permanence de " l'esprit de liberte? ", pendant ces vingt anne?es au cours desquelles beaucoup d'anciens partisans du gouvernement national corse sont contraints, sans renier leur passe? de patriotes, de composer avec les autorite?s royales. On ne peut comprendre le parcours des jeunes insulaires, dont Cristoforo Saliceti, Carlo-Andrea Pozzo di Borgo ou les fre?res Giuseppe et Napoleone Buonaparte, qui a? l'aube de la Re?volution Française seront des paolistes fervents, sans conna??tre les vingt anne?es de re?sistance qui ont suivi la conque?te de l'??le. Aujourd'hui encore, la me?moire collective des Corses est irrigue?e par les ide?aux et les combats de Pasquale Paoli et de ses partisans.

06/2019

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Histoire internationale

La Chine en partage. Ding Zuoshao - Auguste Viatte : une amitié intellectuelle au XXe siècle

"Je ne suis pas mort, heureusement, par la grâce de Dieu ! J'ai traversé huit ans de guerre contre le Japon, six ans de guerre contre les communistes, et voici maintenant que je suis avec le général Limi, contre la Russie aussi, à la frontière de la province du Yunnan, quelquefois en Birmanie, en Thaïlande. Ma santé est bonne, comment allez-vous mon cher ?" Ce condensé de récit de vie est celui que parcourt le professeur de littérature française Auguste Viatte en ouvrant la lettre de son ami chinois Ding Zuoshao en octobre 1952. Leur amitié s'est nouée durant les années 1930 à Paris, où le jeune Ding rédige sa thèse de doctorat en droit. Rentré en Chine dès 1931, bientôt mobilisé dans la résistance nationaliste à l'agression japonaise, Ding Zuoshao va chercher sa voie politique au contact de l'intellectuel chrétien engagé qu'est devenu Auguste Viatte, alors en poste à l'Université Laval de Québec. A ce moment-là, la Chine vient de se partager en deux républiques : populaire et continentale d'un côté, nationaliste et insulaire de l'autre. Ce livre déroule le fil d'une relation étoffée par les étapes marquantes de l'histoire chinoise d'après-guerre : des frontières sino-birmanes où Ding Zuoshao dirige idéologiquement "l'armée perdue" nationaliste qui refuse de reconnaître la victoire militaire maoïste, jusqu'aux débats que provoque en Occident la Révolution culturelle, en passant par le lent déclin du rôle international du régime taïwanais. Avec ce leitmotiv partagé par les deux correspondants : d'une part faire mémoire des engagements de l'intellectuel chinois dans sa lutte anticommuniste, d'autre part échanger de manière dialectique sur les enjeux asiatiques de la guerre froide globale et de la décolonisation. L'histoire de cet échange épistolaire d'exception permet ainsi de découvrir un aspect peu connu des circulations culturelles qui ont relié l'Europe francophone et la Chine à l'époque contemporaine.

05/2018

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Philosophie

Theodor W. Adorno, un des derniers génies

Disciple d'Adorno dont il a suivi l'enseignement à Francfort dans les années 1960, Detlev Claussen trace le portrait de son maître sous les traits inattendus d' "un des derniers génies" . Il n'ignore pas le paradoxe selon lequel pour être génial il faut croire à son absolue singularité, quand il faut en douter pour être philosophe. Il n'ignore pas non plus qu'Adorno est le philosophe chez lequel le doute augmente la singularité. Aussi s'emploie-t-il à faire apparaître toute l'exigence d'après laquelle Adorno a déployé sa réflexion et composé son oeuvre, non pas en suivant le mouvement d'une visée idéale, mais en s'efforçant avec tout son être de se frayer une voie étonnamment vivante à travers les doutes et les objections. Cette vie philosophique comprise comme frayage ouvert aux contingences des rencontres et des lectures conjure d'emblée l'entreprise pieuse ou antiquaire. Il ne s'agit pas de suivre la trajectoire solitaire d'une vie illustre, ni de lire une oeuvre insulaire. Nul théâtre d'un seul cerveau. Aucun ecce homo. Detlev Claussen compose la biographie intellectuelle d'Adorno (1903-1969) en veillant à rendre indissociables les thèmes de sa pensée, les variations des problèmes posés et l'ensemble des chocs historiques, des bouleversements sociaux et politiques, propres au XXe siècle. La force incomparablement instructive de cette biographie est de nous introduire à une cohérence qui n'est pas systématique, ni close sur elle-même, mais qui, sans s'atomiser ni se perdre, montre Adorno exposé à tout ce qui s'apparentait à sa pensée, à tout ce qui y ressemblait en différant. L'extraordinaire richesse de ses échanges épistolaires avec Max Horkheimer, Siegfried Kracauer, Hanns Eisler, Walter Benjamin, Bertolt Brecht, Ernst Bloch, Thomas Mann, Herbert Marcuse et Fritz Lang en a gardé la trace. Celui qui pense est traversé autant qu'il traverse. Aussi cette biographie est-elle irréductiblement une histoire de la singularité philosophique d'Adorno et une introduction inédite au "cercle" ou au "mouvement" de Francfort.

01/2019

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Sciences historiques

Les Corses qui ont fait la Corse

Les Corses qui ont fait la Corse brosse les portraits de 31 personnages qui ont marqué l'île, voire le continent et le monde entier. Ces hommes et ces femmes au destin fabuleux sont des personnalités politiques, des résistants, des écrivains, des artistes, des inventeurs et même, pour quelques-uns, des bandits qui ont défrayé la chronique. De Sambucuccio d'Alando à Edmond Simeoni, plusieurs siècles de l'histoire de Corse sont retracés dans cet ouvrage écrit par Thierry Ottaviani et illustré par Philippe Lorin. Sont présents bien sûr Paoli et Napoléon, mais aussi d'autres grands hommes de l'histoire insulaire : Sampiero Corso, Circinellu, Vincentello d'Istria, G-P. Gaffori, J-P. Abbatucci, Joseph Fesch, etc., ainsi que de femmes inoubliables telles que Letizia Bonaparte, Davia, Colomba ou encore Marthe Piarchi dont on a retrouvé la trace dans la Pentica, le palais vert du bandit Bellacoscia. La part belle est faite aux artistes, qu'ils soient écrivains (Salvatore Viale, Santu Casanova, Maistrale, J-B. Marcaggi, Marie Susini), chanteurs (Tino Rossi), photographes (Ange Tomasi), mais également aux inventeurs tels Angelo Mariani qui commercialisa sa fameuse boisson, ancêtre du Coca-Cola, Louis Capazza qui fit la première traversée de la Méditerranée en ballon ou le parfumeur François Coty qui devint ensuite magnat de la presse française et dont la rencontre avec le "Roi du maquis" Romanetti fit couler beaucoup d'encre. De nombreux hommes et femmes dont les rues ou lieux portent les noms revivent dans les pages de ce livre. Ainsi les figures d'Emmanuel Arène ou de César Campinchi. Sans oublier les célèbres résistants qui sont la fierté de la Corse : Danielle Casanova, Fred Scamaroni ou bien Jean Nicoli. Avec Les Corses qui ont fait la Corse, les vies de ces illustres personnages (plus d'une centaine de noms cités) sont pour la première fois réunies en un seul volume et illustrées avec talent.

10/2019

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Ethnologie

Amours pragmatiques. Familles, migrations et sexualité au Cap-Vert aujourd'hui

Pourquoi une famille aussi fluctuante, pour ne pas dire évanescente, voire même insaisissable, que la famille capverdienne pourrait-elle être considérée comme particulièrement bien adaptée aux conditions de ce début de vingt et unième siècle ? Bien avant l'apparition d'Internet, depuis près de cent cinquante ans, confrontée à la migration, cette société insulaire a su apprivoiser la distance qui sépare durablement les membres d'une famille. Animés d'une énergie contagieuse, ils inventeront progressivement la "famille à distance". Etrange famille où le mariage semble avoir disparu, où les femmes élèvent seules leurs enfants, où des couples vivent longuement séparés et où des enfants sont confiés à des nourrices ! Pourtant un enjeu majeur relie les membres de ces familles : celui de se transmettre le "capital migratoire" considéré comme un bien précieux. A de rares occasions, vacances, mariages ou funérailles, les membres dispersés de la "famille à distance" se rassemblent. Vécus intensément, ces moments éphémères suscitent les échanges. La famille refait corps : elle se réajuste et transmet des histoires. Les selfies se chargeront ensuite d'en prolonger la mémoire. Treize ans et vingt-sept voyages au Cap-Vert et dans la région de Boston aux Etats-Unis où résident deux cent soixante mille Américains capverdiens furent nécessaires pour reconstituer l'histoire de ces "familles à distance" sur plusieurs générations. Amours pragmatiques résulte d'une expérience humaine acquise d'une vie partagée avec ces familles. Par des récits détaillés, étayés et parfois poignants, l'auteur invite le lecteur à comprendre les fondements de la société capverdienne et au-delà, il l'introduit à des manières contemporaines de vivre la famille. En filigrane, et en dialogue avec l'anthropologie de la parenté, l'ouvrage interroge à nouveau frais l'énigme que constitue la famille matrifocale. La société capverdienne est alors décrite comme le fruit d'une histoire qui a institué une société à "alliances confinées et à visites".

02/2018

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Histoire internationale

Société militaire à Madagascar. Une question d'honneur(s)

Ce livre est né d'une interrogation, voire d'un paradoxe, suite au renversement en 2009 à Madagascar de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina. Alors que le pays traverse de nouveau une grave crise politique, économique et sociale, pourquoi l'armée n'a-t-elle pas conservé le pouvoir que lui avait remis le président déchu et préféra-t-elle le confier au maire de la capitale ? La sociologie historique de la société militaire malgache offre de nombreuses réponses à ce choix, tout en révélant la nature symbolique et les faiblesses réelles des "Forces de sécurité" de ce pays. La genèse de l'armée malgache débute au cours de la période précoloniale avec les guerres entre les différents royaumes de l'île. L'occupation française infléchira alors son rôle jusqu'à l'Indépendance. Les différentes phases politiques postcoloniales parachèveront la formation d'une corporation d'officiers qui ne se caractérise pas uniquement par le fait d'être des "hommes en armes". Une élite "martiale" spécifique s'est bien constituée, perpétuée et adaptée à travers l'histoire. Loin de représenter une continuité identitaire, il s'agit plutôt ici de formes de réinventions selon des contextes, rapidement globaux, mais dépendant cependant de la structure sociale et économique insulaire et des références à la communauté imaginée malgache. Se consolide ainsi une société militaire située ailleurs, dans une hétérotopie qui alimente ses répertoires d'action et de représentation et la disculpe de ses failles et de ses échecs. Le néo-libéralisme des années 2000 ouvre alors la voie à une "bureaucratie galonnée" où s'encastrent les officiers et suscite une gouvernance criminelle accentuée sous le régime de la Haute Autorité de Transition. La figure du chef militaire se retrouve ainsi à la croisée des réseaux de pouvoir et d'affaires, poursuivant des trajectoires singulières dans les registres de la coercition, de la gestion et de la complicité avec l'accumulation oligarchique des richesses.

10/2017

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Moyen Age

Colomban et l'identité dans l'Europe du haut Moyen Âge. Formation et transmission

Les diverses manifestations d'une identité culturelle mixte sont une caractéristique déterminante de l'Europe post-romaine et médiévale et elles continuent de faire l'objet de recherches actuelles sur cette période. L'expression et l'affirmation d'identités collectives distinctes enrichissent chacun des aspects du matériel linguistique, historique et archéologique qui nous est parvenu. Souvent par nécessité, Colomban se fit fort de sa formation insulaire (utilisée contre lui en Gaule, comme dans le cas de la tonsure particulière de ses moines et du calcul différent de la date de Pâques), mais il ne perdit jamais de vue l'influence unificatrice, plus puissante et plus convaincante, de l'Eglise chrétienne. Ainsi, il ne se contenta pas d'intégrer deux identités, mais il les revendiqua, nous donnant ainsi un important aperçu du canon intellectuel de l'Eglise irlandaise du haut Moyen Age et des politiques identitaires de l'Occident médiéval. Les articles de ce volume sont regroupés autour de trois thèmes. Le premier se concentre sur Colomban et l'identité chrétienne, notamment sur les auteurs ayant influencé son éducation intellectuelle, et par conséquent celle de l'Eglise irlandaise du haut Moyen Age, ainsi que sur les sources de l'autorité de ces auteurs et sur la façon dont les perceptions de Colomban ont été influencées par son expérience en Gaule. Le second thème est une mise à jour des travaux de fouilles et recherches archéologiques sur le site monastique irlandais qui serait le lieu d'éducation initial de Colomban, et en présente le contexte culturel et géographique élargi. Les articles d'une troisième partie traitent de Colomban et de l'identité sociale de la période médiévale et du problème de la question identitaire à travers des études de cas sur les Francs, les Lombards et les Irlandais, au miroir des propres écrits de Colomban et du témoignage de la Vita Columbani de Jonas de Bobbio.

02/2022