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Histoire et Philosophiesophie

Ce que l'humanité doit à la femme

Ce livre, pourtant fort savant, est écrit comme un roman. On y dialogue beaucoup. Le narrateur commence par rencontrer en Nouvelle-Angleterre, Hélen Deutsch, élève de Freud et auteur du célèbre Psychanalyse des femmes. Et rien n'est plus drôle que d'entendre la psychanalyste, mondialement connue, s'interroger avec une fausse naïveté sur la vaccination que son médecin vient de lui conseiller. Ainsi commence l'histoire de la machinerie humaine dans ses fonctions immunitaire, cognitive et mémorisante. Le rôle génétique de la femme y apparaît déjà, troublant, en opposition avec bon nombre d'idées reçues. Deuxième dialogue : nous voilà en Afrique où une jeune femme-médecin sénégalaise raconte l'Eve africaine à un futur juge qui refuse de croire à la sociobiologie. Troisième dialogue : où l'auteur jongle avec le temps. Cela se passe de nos jours, au Museum of Fine Arts, à Boston. Deux êtres vont se rencontrer : Pic de la Mirandole, érudit italien du XVe siècle et Frida Khalo, peintre du XXe dont son " Autoportrait dédié à Léon Trotsky " rappelle qu'avec l'aide de Diego Rivera (qu'elle épousa deux fois) elle abrita Trotsky alors poursuivi par les sbires de Staline. Le fil conducteur de cet ouvrage pourrait se résumer ainsi " L'association de ces deux notions : spécificité de l'immunité féminine et évolution du système immunitaire, suggère qu'en ce qui concerne les processus de défense, la femme a apporté à la construction de l'espèce humaine une pierre dont on commence tout juste à percevoir l'importance. "

06/2004

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Beaux arts

Anachroniques

Connu avant tout pour ses remarquables travaux sur la Renaissance italienne, Daniel Arasse a touché un vaste public avec Le Détail, pour une histoire rapprochée de la peinture (1992) et la série d'émissions qu'il enregistra pour France Culture, Histoires de peintures (2003). Il fut régulièrement sollicité par le milieu de l'art contemporain et n'hésita pas à s'y engager, notamment en écrivant une monographie sur Anselm Kiefer en 2000. Anachroniques rassemble dix textes écrits à partir de 1993 et consacrés à des artistes modernes (Max Beckmann, Mark Rothko) ou contemporains (Alain Fleischer, Andres Serrano, Cindy Sherman, Michael Snow). La diversité des artistes étudiés montre l'ouverture de Daniel Arasse et la liberté qu'il s'autorisait dans le choix des commandes qui lui furent proposées. Mais la motivation qui l'anime est toujours fondée sur l'intérêt qu'il porte au regard artistique et aux dispositifs anachroniques que celui-ci met en œuvre par rapport au passé ou à certaines questions théoriques anciennes que l'art d'aujourd'hui renouvelle. L'autoportrait, la mort, le désir; les petits bricolages ou les grandes machines rhétoriques ; la relation entre mémoire, histoire et mythes, ou celle entre pulsion sexuelle et pulsion créatrice ; les diverses modalités de la représentation du temps et, corrélativement, le rapport dialectique entre temporalité et chronologie dans l'œuvre d'un artiste. Daniel Arasse remet ici en question certaines idées reçues et ouvre de nouvelles perspectives sur l'ancrage de l'art actuel dans la longue durée de l'histoire des œuvres.

09/2006

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Beaux arts

Origine de la peinture. Sur Rembrandt, Cézanne et l'immémorial

Alors que disparaissent nombre d'espèces vivantes et que se brouille l'idée de Nature, que s'étend l'empire du virtuel et de l'immatériel loin des flagrances esthétiques traditionnelles, n'est-il pas déplacé d'appeler la peinture, non pas à relever son histoire, mais à descendre dans sa mémoire ? Le paradoxe serait de découvrir qui a toujours été là, mais que les yeux voyaient sans la regarder, une inactualité de la peinture, une certaine inadaptation au temps historique ; et cette incommensurabilité traduirait bien moins l'infirmité d'un art "dépassé par les événements", arc-bouté sur ses recettes et ses rites, que sa faculté renouvelée de se faire, à tout instant de la durée, contemporain de sa naissance. Sous cet angle, qui restaure une violente espérance dans le devenir sauvage, la peinture retrouverait, au présent perpétuel, les gestes de son origine. Elle relèverait alors, non plus de Clio, muse terrible et sans pitié, non d'une soi-disant mémoire réquisitionnée par l'histoire et tombée sous sa coupe, mais d'un immémorial : d'une mémoire si profondément lointaine qu'elle a fini par s'oublier elle-même pour mieux refaire de la présence. Les trois essais, aussi bien, qui composent cet ouvrage, témoignent chacun de façon singulière de la vérité de l'immémorial. La relation de Rembrandt à l'autoportrait, l'intuition d'une parenté de la peinture avec la bête, le sentiment enfin d'un possible âge d'or hantant la "réalisation" cézannienne débouchent sur trois visions : l'individu, l'animal, l'espace révélé Temps.

09/2013

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Chanson française

Brassens par Brassens

Et si Georges Brassens avait été un autre ? Un autre que celui que nous ont raconté les légendes et les idées reçues... De fait, il n'a jamais été bougon ni bourru, jamais taiseux ni primaire, jamais sinistre ni distant. A l'image de ses chansons, loin de tous les clichés réducteurs, l'homme était d'une facture riche et singulière : timide et joyeux drille à la fois, attentif et insolent, curieux de tout et de tous, tranquille et frondeur, tendre et cinglant, fin et moqueur, ouvert et sceptique, chaleureux et railleur. Bref, tout sauf lisse, mais toujours de bon commerce. En réunissant en un volume trente ans de "libres propos" de l'auteur de Saturne et de la Supplique pour être enterré à la plage de Sète, Loïc Rochard offre à Brassens la possibilité de livrer, à titre posthume, son "autoportrait", voire de se mettre à nu. Authentique, sincère, indissociable de son oeuvre, voici que se révèle enfin sous toutes ses facettes le véritable Brassens "peint par lui-même" : en jeune "chahuteur sournois", en chanteur mal à l'aise, en amoureux antiromantique, en acharné de la musique, en contrebandier du langage, en homme de partis pris et de tolérance en même temps, en adversaire tranquille de l'ordre établi, en libertaire généreux, en moraliste "solitaire mais solidaire", en désespéré jovial, en rabelaisien pour toujours. "La voix de ce gars est une chose rare", disait René Fallet. On peut le vérifier de la première à la dernière ligne de Brassens par Brassens.

04/2021

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Théâtre

Diane

Cet autoportrait est une traversée historique et familiale d'un itinéraire artistique hors du commun. Diane Arbus, née Nemerov en 1923 d'une famille juive new-yorkaise, travaille dans la photographie de mode aux côtés de son mari, avant de s'en affranchir pour imposer sa propre vision. Dans l'Amérique des années 1960, dans la lignée d'un Walker Evans, elle descend dans la rue à la rencontre de ses modèles. Restée célèbre pour ses portraits d'inconnu. e. s pris au reflex 6x6 à deux objectifs, elle se distingue par sa fascination pour les personnages hors-normes, là où l'étrange croise le familier. "Ce que j'essaie de décrire, c'est l'impossibilité de sortir de sa peau pour entrer dans celle d'un autre". Personnes transgenres, handicapés mentaux, jumeaux, nains, prostituées offrent des visages et des corps de l'Amérique moderne dont elle tente de capter la vérité, à contre-courant de l'esthétique conventionnelle du portrait. La pièce de Fabrice Melquiot donne voix aux relations nouées pendant sa courte vie : rencontre fulgurante avec Allan qui deviendra son mari, celle toujours intime avec ses modèles dont Jack Dracula (l'Homme Tatoué) ou sa professeure, Lisette Model. Se dessine ainsi le parcours singulier d'une artiste émancipée, dont l'intérêt pour la marginalité l'éloigne peu à peu de son milieu social. Des vignettes mêlant éléments purement biographiques et dates clés des relations internationales forment une chronologie croisée, où l'histoire de Diane tend un miroir à celle du monde.

01/2020

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Histoire de l'art

Des visages entre les draps. La ressemblance inquiète, II

La ressemblance, particulièrement à l'époque de la Renaissance, n'est souvent qu'un mythe : à la fois une opération "légendaire", littéraire, et un "bricolage", un montage technique destiné à réunir dans le concret des ordres de pensée au de réalité tout à fait hétérogènes. C'est ainsi que le fameux "portrait de Dante" par son "ami Giotto" - qui a fixé jusqu'à aujourd'hui notre image du poète - n'aura été qu'une invention rétrospective destinée à fonder, au XVIe siècle, l'idée d'une Renaissance tout entière ordonnée par la conquête des ressemblances optiques et picturales... et à refouler de notre culture historique l'importance des ressemblances par contact en usage dans maints objets florentins du Trecento et du Quattrocento. Une réflexion sur un célèbre portrait en buste, moulé et modelé en terre cuite, poursuit ce parcours critique : à travers son destin dans le discours de l'histoire de l'art - chef-d'oeuvre de Donatello ou, au contraire, oeuvre indigne du qualificatif même d'"artistique" ? - on verra émerger quelques présupposés théoriques majeurs de la discipline elle-même qui, trop souvent, ignore qu'elle regarde aussi avec ses... mots. Dans l'autoportrait "christique" de Dürer, enfin, nous aurons à découvrir que l'image peinte n'avait rien, pour lui, d'une simple conquête virtuose sur le monde visible. Envisagée au prisme de son inquiétude religieuse, elle s'imposait plutôt comme un drame de la ressemblance : ainsi dans la hantise de visages disparaissant sous le blanc des linceuls.

04/2024

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Critique littéraire

Les plus belles citations de Jean Tardieu

La bonne centaine de citations réunie par Delphine Hautois rend compte des registres différents dont l’homme de lettres a été un virtuose. On trouvera donc des extraits de poèmes, mais aussi des textes en prose et du théâtre. Cinq chapitres qui virevoltent dans son oeuvre : Autoportraits, "C’est toi ? – Oui, c’est moi". "Contrairement à ce que vous pourriez croire, mon double n’est pas en tous points semblable à moi. Il est, dans l’ensemble, beaucoup moins bien que moi". Paysages, "Comment ça va sur la terre ?". "J’avançais, à pas comptés, dans ce monde énigmatique et plein, où chaque apparence me posait une question". Jeux verbaux, "Encore des mots ! Toujours des mots !". "Je me voulais désert et transparent afin de devenir un piège pour les mots". Nuit et jour, "Gare aux poisons distillés par l’insomnie !". "Ainsi vont les uns et les autres poussés par le souffle du songe qui les emporte à la dérive". Les artistes, "Saurai-je peindre avec des mots ?". "J’aurais voulu écrire comme on éclabousse de couleurs une toile. Ou comme on frappe sur un gong. Ou comme on chantonne. Ou comme on crie". C’est souvent gai, mais souvent aussi traversé par l’angoisse, une angoisse quasi métaphysique. L'ensemble est agrémenté de 20 illustrations inédites de Camille Pot. En 2015, on commémore les 20 ans de la mort de Jean Tardieu.

06/2015

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Dessin

Visages atomisés

"Qui suis-je ? " C'est la question que Karl Beaudelere se pose, et nous pose en retour, dans ses autoportraits obsessionnels. En mal d'identité depuis son enfance, il a entrepris vers la quarantaine d'affronter au moyen du dessin son visage tel qu'il se réfléchissait dans le petit miroir de sa chambre. Armé de stylos à bille, il a développé une technique graphique à nulle autre pareille, d'une virtuosité stupéfiante, extrayant d'un chaos de lignes et de couleurs un visage en mouvance perpétuelle, oscillant entre monstruosité et animalité, où transparaît, par moments, le fantasme d'une supra-humanité. A quel monde appartient-il ? A quelle dimension ? Quelque chose de son mystère vibre en chacun d'entre nous, et les multiples distorsions auxquelles il se prête nous rappellent à nous-mêmes, à notre propre quête de notre visage. S'affranchissant des formules de la mimétique, Karl Beaudelere nous restitue l'expérience magique du regard, au fil d'un trait qui évolue à la manière d'une psychanalyse. Les textes de Michel Thévoz, historien d'art, de Sarah Lombardi, conservatrice de la Collection de l'art brut à Lausanne, de Françoise Monnin, rédactrice en chef de la revue Artension, et de Katia Furter éclairent cette vie et cette oeuvre, parmi les plus singulières d'aujourd'hui.

06/2022

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Littérature française

BASCOULARD/OPALKA— Bourges-Portugal-Pologne/Marseille

Ecrire à propos de Marcel Bascoulard, loin de Bourges. Est-ce que ça a un sens ?? Ce retour vers une vie basculée ?? La nécessité d'y revenir : emmené jusqu'ici, le portrait de Bascoulard collé sur le carton à dessins résiste à l'oubli. Appuyé au mur. Noir sur blanc. De toute son absence, il interroge le temps. Comme les autoportraits d'Opalka ?? Bascoulard m'interroge. Que vas-tu faire de mon visage, semble-t-il me demander. (Et moi que vais-je faire du mien ?? ) Il m'aura fallu trois années pour tenter une réponse. Bascoulard assassiné à Bourges, que reste-t-il de lui au Portugal, en 2017 ?? Un grand carton à dessins noir, quelques photos que j'ai amenées avec moi, un article de presse, peu de choses en vérité. Si ce n'est les étranges photos où Bascoulard s'est montré, le plus souvent, costumé en femme. Non pas travesti, costumé. Il me faudra expliquer la distinction entre les deux mots. Plus tard. Ces photos, je les ai achetées à Bourges en 2014. Payées 60 euros. Il y en a une trentaine, la plupart en noir et blanc. Je n'en ai amené au Portugal que quelques-unes. (Plus tard, je les ai apportées à Michel Foissier, mon éditeur. Au retour, presque immédiatement.)

09/2017

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Histoire de France

Le monde selon De Gaulle. Le Général redécouvert...

Il y a dans le monde presque autant d'ouvrages sur Charles de Gaulle que sur Napoléon ; et pourtant, le Général reste une énigme pour la plupart de ses compatriotes. Quel meilleur moyen de le redécouvrir que de le laisser parler ? Bien sûr, comme pour la plupart des grands personnages de l'histoire contemporaine, le fl ot des paroles et des écrits du général de Gaulle est si abondant qu'un voyage accompagné s'impose. Il permet de séparer l'essentiel de l'accessoire, de replacer ses propos dans leur contexte, puis d'en commenter la pertinence et la portée. Les citations sont ordonnées par thèmes, et l'ordre chronologique dans chaque chapitre donnera au lecteur la possibilité de suivre l'évolution des réflexions gaulliennes sur plusieurs décennies. Qu'il s'agisse de son autoportrait, de ses prophéties, de l'Etat, de la France libre, de Vichy, de Churchill, de Staline, de Roosevelt, de l'Allemagne, de l'Union soviétique, de l'Angleterre, des Etats-Unis, du parti communiste, de l'Algérie, des politiciens ou de l'humour, les déclarations publiques et les confidences privées de ce personnage d'exception ménageront bien des surprises... " Le plus difficile est de rester réaliste quand on a un idéal, et de garder son idéal quand on voit les réalités. " " Savez-vous qu'au fond, je suis un timide ? " " Au début, je n'étais pas très gaulliste. Mais petit à petit, en me regardant faire, je le suis devenu... " " Il arrive souvent que les intérêts des Français, ou ce qu'ils croient tel, ne coïncident pas avec ceux de la France. "

03/2018

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Littérature française

Joueur d'échecs

C'est un jeune homme ordinaire. Il n'a rien d'un excentrique ni d'un petit prodige égocentrique. En réalité, Maxime Vachier-Lagrave n'est pas tout à fait comme les autres. Ce garçon humble et posé est le champion de France d'échecs, et l'un des cinq meilleurs mondiaux. Pour la première fois, ce prodige de l'échiquier accepte de dévoiler aux lecteurs les coulisses de son sport. Car le jeu d'échecs est un véritable sport de haut niveau, qui impose à ses adeptes un entraînement physique et intellectuel. Maxime n'entend pourtant pas tout lui sacrifier. Pour lui, il y a un horizon au-delà des soixante-quatre cases. Ni professeur Tournesol, ni diva, ni guerrier spartiate, il refuse de mener la vie d'ascète de certains champions. Il boit des mojitos, il raffole des bonbons Haribo, il adore les jeux vidéo, il joue au poker avec ses amis, il parie sur les équipes de foot... Avec mesure, bien sûr, mais sans jamais rien s'interdire. Ce livre est à la fois l'autoportrait d'un grand maître et la description, de l'intérieur, du monde des échecs au XXIe siècle. Un univers qui intrigue et fascine toujours autant. Il raconte les relations entre adversaires, le "goût du sang", les coulisses et la vie quotidienne lors des tournois, les évolutions techniques ou encore le rôle joué par les ordinateurs. C'est aussi la vision personnelle d'un jeune génie sur le monde, lui qui passe plus des deux tiers de sa vie à l'étranger et y est l'ambassadeur de la France...

10/2017

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Correspondance

Des messages portés par les nuages. Lettres à des amis

"Je n'aime pas beaucoup les lettres, ni en recevoir ni en envoyer. Sauf de toi et à toi - et quelques autres. C'est ce qu'on doit appeler l'amitié", confiait-il à Michel Déon. Tout en prenant un malin plaisir à se déclarer réticent à ce genre d'exercice, Jean d'Ormesson déploie dans l'art épistolaire autant de brio et de virtuosité que de talents de stratège et de séducteur. Il laisse libre cours, dans cette version la moins " autorisée " de son autobiographie, à son franc-parler, sa malice, son goût de l'ironie et de la facétie. C'est tout l'arrière-plan de son parcours dans le siècle que l'on voit se dessiner au fil de ces échanges multiples, sous l'effet révélateur des relations qui ont le plus compté dans son existence. Le meilleur de sa correspondance, en dehors de ses grandes amitiés littéraires, gravite autour de quelques figures clés. De Raymond Aron ou Roger Caillois à Claude Lévi-Strauss, tous ont agi sur Jean d'Ormesson comme autant de maîtres et d'inspirateurs dans sa réflexion intellectuelle et philosophique et l'évolution de son oeuvre. "Les amitiés qui commencent par les livres sont peut-être les plus fortes", écrivait-il à José Cabanis. Cet ensemble de "messages portés par les nuages", selon la formule de Jean-Marie Rouart, en offre une vivante et savoureuse illustration. C'est le même amour fou de la littérature qui explique l'amitié paradoxale de Jean d'Ormesson avec des auteurs aussi distincts de lui que Michel Déon ou François Nourissier. A travers eux on découvre ici son autoportrait le plus inattendu. Jean-Luc Barré.

03/2021

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Littérature française

Sur la route avec Bashô

Voici le troisième roman dessiné de Dany Laferrière. Après Autoportrait de Paris avec chat et L'exil vaut le voyage, Sur la route avec Bashô suit la méthode nonchalante et néanmoins réfléchie de Bashô, le moine-poète japonais du XVIIe siècle, une des inspirations constantes de l'auteur (qui comme on sait est un écrivain japonais). Le narrateur de cette histoire parcourt le monde d'aujourd'hui, de l'Amérique au Japon en le prenant par surprise. Qui se méfierait d'un rêveur ? Il ne rêve pas du tout. Il admire (les femmes écrivains qu'il lit, de Jean Rhys à Zora Neale Hurston). Il se remémore (les divinités vaudoues). Il éprouve de l'affection (envers une de ses voisines alors qu'il séjourne à New York). Des dessins stylisés parcourent le texte, qui sont peut-être la rêverie de ce narrateur "dans ce monde sans pitié" . Voyageant dans le monde contemporain, il ne peut que constater que la menace est partout. Dessinant ce qu'il voit, le narrateur écrit aussi des mots. Et par exemple ceux-ci : "Black lives matter" . "Un nègre est un homme et tout homme est un nègre" , a-t-il dit au début de sa pérégrination. Nègres sont donc les manifestants de Hong Kong qu'il voit réclamer la liberté. Pourtant, son intention n'est pas de changer le monde, nous dit-il, "simplement d'y vivre" . Et l'on comprend alors que, comme le disait Pavese, c'est un métier de vivre. Heureusement, il y a la littérature, le jazz, les femmes élégantes, les cafés et les fleurs. Il y a encore des rayons de soleil.

10/2021

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Cinéastes, réalisateurs

Jean Rouch, "Saluts d’irrémédiable" & autres saluts, hommages & portraits

Dans la culture songhay-zarma du Niger, on nomme "fo nda tilas" les "saluts d'irrémédiable" faits à l'occasion de la disparition d'un proche. Ayant adopté ce mode de salut et d'hommage, et l'ayant élargi d'emblée aux vivants, Jean Rouch en a fait l'une de ses pratiques les plus régulières. L'ethnographe-cinéaste s'est en effet constamment nourri en poète de ce que pouvaient lui apporter les autres, et n'a jamais hésité à le faire savoir. Ecrits ou dits pour des personnes connues et aimées, ces textes forment autant de portraits de proches, amis et compagnons de route et de travail, et d'instantanés de leurs parcours dans les domaines du cinéma et de l'anthropologie, mais aussi de la culture visuelle et de l'art, de la recherche fondamentale et des savoirs traditionnels, de l'exploration et de la politique. Rassembler ces écrits (dont plusieurs inédits) pour la première fois, permet de mettre en lumière, outre une manière d'autoportrait en creux de l'auteur, certains aspects moins commentés de son oeuvre, et en premier lieu un bel art du portrait, lequel accompagne tout naturellement la pratique de l'hommage et l'exercice d'admiration, particulièrement sensibles à la fin de sa longue et riche trajectoire. Voici une anthologie de textes singuliers d'un scientifique et d'un artiste, d'un savant et d'un poète, d'un homme aux réseaux d'activités et d'amitiés multiples et étendus, d'un homme à l'oeuvre aux mille facettes et aux mille rencontres, d'un homme d'images à la très belle plume...

05/2021

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Critique littéraire

Agent de Soljénitsyne

"Georges Nivat m’ayant demandé, en vue d’une exposition, quelques feuillets sur mes relations agent/auteur avec Alexandre Soljénitsyne sur quelque trente-cinq ans, je me suis pris à relire nos échanges épistolaires au long de cette période. Les pages qui suivent, ni mémoires ni essai, plutôt montage de citations, de commentaires, de bribes de souvenirs, résultent de cette relecture d’un passé au service d’un grand homme et d’une grande œuvre": ainsi Claude Durand rédige-t-il l’avant-propos d’un ouvrage dont le titre sec dément le contenu à proprement parler extra-ordinaire. De l’automne 1974 –date à laquelle Soljénitsyne confie à son éditeur français (le tandem Paul Flamand/Claude Durand) le soin de prendre en mains l’ensemble de son œuvre dans le monde entier– à nos jours, la variété des activités ici racontées, au service d’un homme d’une trempe exceptionnelle, forment la trame romanesque de la narration. Cela va du combat pour mettre en cohérence les droits de traduction d’une œuvre protéiforme dans plus de trente langues à la lutte pour imposer à tous des exigences de qualité d’un auteur particulièrement vigilant. Des démêlés judiciaires opposant l’écrivain à tous ceux qui cherchent à le disqualifier lors de son arrivée en Occident au perfectionnement incessant d'une œuvre enrichie et précisée au fil des ans. Dans ce récit d'un combat sans fin, pointe sous le portrait d'un géant plus vrai que nature l'autoportrait en creux d'un agent en "duettiste" d'exception, dont on devine qu'il doit beaucoup au premier de son goût du secret et de sa passion du pugilat.

09/2011

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Littérature française

La nuit barbare

Nostalgie jubilatoire des années 1970 et 1980, enfance, adolescence d'un enfant issu de l'immigration, trajectoire d'un voyou studieux, enfant de la République, rat de bibliothèque, dansant, chantant, maltraité, abusé. D'oeuvre en lecture, du Caravage à Flaubert, de Dalida à Mozart, le narrateur se figure en écrivain. L'auteur se livre à l'exercice de l'autoportrait. Exilé dans le microcosme normand où les ombres hostiles des hauts-fourneaux côtoient les silhouettes consolatrices des abbayes, il crée son territoire. La génération des soeurs aînées fut sacrifiée. Que deviendront les autres, après lui, ces héritiers en déshérence ? Zadig Hamroune, d'un geste rapide, résilient, compose une fresque où la vie s'anime. Le temps n'absorbe rien, l'écriture griffe le béton. Ecrire pour survivre. Normand d'adoption, kabyle d'instinct, Zadig Hamroune se passionne très tôt pour la danse, l'art lyrique et la poésie. Après une carrière d'enseignant d'anglais et de traducteur, Zadig Hamroune se consacre à l'écriture. Il publie deux romans remarqués, Le Pain de l'Exil (Editions de La table Ronde, 2015) et Le Miroir des Princes (Editions Emmanuelle Collas, 2019). Très attaché aux questions interculturelles et à la problématique LGBT, il milite pour Act Up, Le Refuge et s'intéresse de près à l'Islam progressiste. Il participe à de nombreuses résidences d'écriture, anime des ateliers d'écriture créative, travaille à un projet de Festival à Ouistreham, dont la première édition verra le jour en octobre 2023. Il se consacre également à l'écriture dramatique et prépare une pièce en collaboration avec Marie-Armelle Deguy, Karine Saporta et Marie-Agnès Gillot. La Nuit barbare est son troisième roman.

04/2023

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Histoire de l'art

L'art au risque de l'âge

Si la vieillesse est aujourd'hui un âge qui dure, elle regroupe des expériences différentes. Ce qui amène à réfléchir aux vieillesses plutôt qu'à la vieillesse. Les travaux sur la ou les vieillesse(s) sont nombreux en médecine ou en sociologie, mais la réflexion sur le grand âge de l'artiste reste balbutiante. Qu'est-ce que l'âge fait à la création ? Celle-ci est-elle soumise à une continuité biographique comme le relatent les vies d'artiste ? Les créations ultimes sont-elles marquées par le déclin physique ? Ce volume tente de répondre à ces questions en croisant les disciplines et les champs, de l'histoire de l'art à la sociologie, de la neurologie à la psychanalyse, et en se donnant une ample périodisation, de la Renaissance à nos jours. L'ouvrage s'ouvre sur les modes critiques généraux d'appréhension des oeuvres tardives. Suit une analyse des conditions de la création et de ses difficultés chez un certain nombre d'artistes âgés. Des formes spécifiques de l'autoportrait (Rembrandt, Ingres, Dix), l'insistance sur les transformations du corps chez des artistes femmes (ORLAN, Cindy Sherman), la répétition ou le retour à des motifs antérieurs (Le Greco, Delacroix), ou encore des jeux avec la mort (Duchamp) illustrent la diversité des attitudes et des démarches. Complément à cette approche, la réception de ces oeuvres tardives est étudiée dans la qualification des "? errements ? ", qu'il s'agisse du tremblement de la main de Poussin ou de la "? peinture aux doigts ? " du Titien et, tout simplement, de la qualité. Le volume s'ouvre, dans la dernière partie, à l'âge en scène et à l'écran.

04/2021

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Littérature française

Sens d'ssus d'ssous. Oeuvres romanesques (2010-2020)

Sens d'ssus d'ssous peut être considéré comme un autoportrait masqué de l'auteur qui se glisse tour à tour dans la peau d'Artaud, Roussel, Jarry, Crevel et d'un esthète maniaque pour décrire par procuration sa passion pour l'art, ses obsessions, ses doutes, ses contradictions, son intimité, ses excès, ses empêchements... mais c'est aussi l'occasion de manifester une opposition aux valeurs surannées du vieux monde. Ainsi, Patrice Trigano fait dire à ses héros, l'urgence à régénérer les structures profondes d' "un monde qui glisse" , comme le disait Antonin Artaud. La Canne de saint Patrick, Le Miroir à sons, L'Oreille de Lacan, Uburébus et L'Amour égorgé forment un ensemble traversé par des personnalités éblouissantes qui, flirtant parfois avec la folie, ont annoncé ou créé le mouvement dada et le surréalisme. Dans sa préface Sarah Chiche précise que "mettre tout Sens d'ssus d'ssous, c'est tordre le langage jusqu'à l'embraser, abolir les cadres traditionnels du récit jusqu'à la brûlure, ausculter son époque... et préférer au confort et à la fadeur de la norme, les braises du désordre, seul moyen d'en découdre avec la contrainte sociale, la religion et la morale". Sens d'ssus d'ssous est une invitation à ré-enchanter le monde en donnant la parole aux Poètes. Patrice Trigano a fait des études de philosophie et de droit avant de consacrer sa vie à l'art. Ses préoccupations centrées sur l'art et la révolte l'ont mené à s'engager en littérature dans une oeuvre romanesque où plusieurs des grandes figures qui les ont incarnées illustrent ce recueil.

03/2022

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Critique littéraire

Marcel Proust. Une vie à s'écrire

Comment devient-on Marcel Proust ? De sa plus tendre enfance jusqu'au seuil de la mort, l'auteur d'A la recherche du temps perdu l'a écrit dans des milliers de lettres, qui sont autant d'autoportraits où l'homme, jour après jour, reconstruit l'histoire de ses origines, de sa jeunesse exposée dans les salons, de son âge mûr nimbé de mystères, et qui composent un personnage multiple, à la fois héros et chroniqueur de sa propre vie. Tel est le pari audacieux de cette biographie : derrière la multitude des masques, capturer un Proust qui ne dissimule plus son identité troublée, son corps torturé, usé, et néanmoins intact, son homo-sexualité radicale ou palliative, ses fidélités opportunes – humaines et religieuses –, ses repères sociaux crispés et sa vision du moderne, ses amours éperdues et calculées, ses finances florissantes et catastrophiques, son apathie et ses ambitions artistiques immenses. Car la voix qui s'exprime dans ces lettres raconte un quotidien de travail et de dîners mondains, de souffrances et de projets, d'idées, d'images et de croisements d'images, comme l'indispensable nourriture du manuscrit où grandit le roman à venir. S'appuyant sur de précieuses pages inédites, lettres, brouillons et notes, Jérôme Picon réussit le tour de force de rassembler les innombrables fragments d'un Proust intime plus vivant que jamais, écrivain de l'instant et créateur d'une oeuvre inachevée.

02/2016

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Beaux arts

Cézanne : Portraits

Cet ouvrage est le catalogue de la grande exposition estivale du musée d'Orsay. Paul Cézanne a peint près de deux cents portraits au cours de sa carrière, dont vingt-six autoportraits et vingt-neuf représentant son épouse, Hortense Fiquet. Ce catalogue explore les particularités esthétiques et thématiques de Cézanne dans cet exercice particulier, et notamment la manière dont il instaure un dialogue entre des oeuvres complémentaires et réalise de multiples versions d'un même sujet. Une approche chronologique du Cézanne portraitiste permet d'étudier son évolution, en s'attardant sur les variations qui apparaissent dans la continuité de son style et de sa méthode. "Cézanne. Portraits" pose égaIement la question de sa conception de la ressemblance et de l'identité du modèle, ainsi que celle de l'influence qu'ont pu avoir certains d'entre eux dans ses choix et dans le développement de sa pratique. Les oeuvres rassemblées dans l'exposition, venues de collections privées et de prestigieux musées du monde entier, vont du remarquable portrait de l'oncle Dominique datant des années 1860, jusqu'aux ultimes représentations de Vallier, le jardinier de Cézanne à Aix-en-Provence, réalisées peu de temps avant la mort de l'artiste en 1906. Cézanne est communément considéré comme l'un des artistes du XIXe siècle ayant le plus inspiré les générations suivantes. Face à ses portraits, nous sommes sans doute confrontés à l'aspect le plus personnel, et donc le plus humain de son oeuvre.

06/2017

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Beaux arts

Ephémère

Bernard Chambaz a choisi de passer "sa" nuit dans le musée de Franco Maria Ricci, tout près de Parme. Franco Maria Ricci fut l'âme et la cheville ouvrière de la prestigieuse revue FMR dont Fellini disait qu'elle était "la perle noire" de l'édition. A son musée, qui rassemble ses collections d'oeuvres d'art et dont la première pièce est une Jaguar, il a adjoint un labyrinthe de bambous qui est le plus grand labyrinthe au monde. C'est lui qui veille aujourd'hui, vieilli, sur ce domaine. L'écrivain s'est lancé avec joie dans ce projet, qui lui permettait de replonger aux origines d'une passion italienne increvable. Une joie qui ne l'a pas quitté et qui irrigue ces pages pourtant confrontées à des réalités plutôt rudes. Que ce soient les tableaux d'Antonio Ligabue qui le bouleversent par un autoportrait et un tigre où se révèlent sa folie et son innocence ; les "memento mori" , ces vanités qui nous rappellent "Souviens-toi que tu vas mourir" , même si elles font la paire avec les Carpe diem. Au cours de cette nuit, Bernard Chambaz croise de nombreuses vies qui tissent son récit. Celle de Franco Maria Ricci, jeune puis vieillissant, qui suscite une tendresse timide. Celle des écrivains qui lui ont donné des textes, comme Borgès ou Giono et Zavattini. Celle de Donizetti dont on avait volé la calotte crânienne lors de son autopsie. Celle de Clelia Marchi, une pay¬sanne de soixante-douze ans qui écrivit à l'encre sur le drap nuptial l'histoire, ou celle du bottier Ferragamo qui commença comme petit cordonnier. Celle d'une femme du XVIème siècle dont le regard est si contemporain.

09/2020

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Littérature française

A cause de l'éternité

A cause de l'éternité constitue le seconde volet de L'Autre rive, qui remporta en 2007 le Grand Prix de l'Imaginaire. L'action se déroule de nos jours au château d'Eparvay, dans l'arrière-pays d'Ecorcheville, ville bâtie au bord du Styx. Cette région présente nombre de particularités. L'esclavage n'y a jamais été aboli. La proximité relative des Enfers, par-delà l'infranchissable fleuve des morts, entraîne des précipitations insolites (pluies d'animaux et d'insectes divers) ainsi que l'échouage occasionnel de créatures venues de l'autre rive (centaure, sirène, satyre, minotaure...). Un Musée de Tératologie les rassemble ; les étudie et les expose. Enfin, l'économie comme la politique locales sont sous le contrôle de trois grandes familles, les Propinquor, les Esteral et les Bussettin, qui se disputent et se partagent de longue date le pouvoir. Dans ce nouvel opus, Alphan Bogue, jeune diplômé du Courtauld Institute de Londres, docteur PhD en histoire de l'Art, rentre à Ecorcheville pour s'y marier. Sa fiancée, Delia Spencer-Churchill, doit le rejoindre pour la cérémonie. Le père d'Alphan, brocanteur à la retraite, pensionnaire de l'EHPAD d'Ecorcheville, le presse de dérober pour lui un autoportrait supposé de Rembrandt adolescent, inconnu de tous, qui se trouve au château d'Eparvay. Spécialiste de la peinture baroque et de Rembrandt, Alphan se laisse convaincre de s'introduire dans le château pour examiner le tableautin et se faire une idée de son authenticité. Quand il franchit une porte basse donnant sur les soubassements de l'énorme édifice métamorphique, l'aventure commence... L'imaginaire qui se déploie dans ce roman-monde n'a pas d'équivalent dans la littérature française contemporaine.

01/2021

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Cinéma

Mon obsession magnifique. Ecrits, souvenirs, interventions (1962-2010)

Pour la première fois réunis, les textes critiques et autobiographiques du cinéaste Bernardo Bertolucci. L'auteur du Dernier Tango à Paris s'attarde sur certains tournages, raconte ses passions au jour le jour, évoque sa vie et ses admirations. Parrainé par son père, le poète Attilio Bertolucci et par Pier Paolo Pasolini, il commence une carrière de poète, vite interrompue, en devenant l'assistant de Pasolini qui lui offre un scénario pour qu'il le tourne (La Commare secca). Ses très jeunes débuts le propulsent au devant de la scène. Et les films, tous très personnels, s'enchaînent pour ce réalisateur tourmenté, angoissé qui va prendre la tête de la génération postérieure à celle de Fellini, Visconti, Bolognini, Rossellini. Il s'exprime ici sur son esthétique et sa psychologie, dialoguant avec des journalistes, mais aussi avec sa femme Clare Peploe ou avec Wim Wenders, sans pour autant se priver de la parole directe. Il trace des portraits émouvants de Maria Schneider, de Laura Betti, de Marlon Brando, de Robert De Niro, de Godard, de Moravia, de Pasolini, de Kubrick, de Garrel. Il fournit une sorte d'anthologie personnelle de sa cinémathèque privée où Crash côtoie Blanche-Neige et Le Plaisir, et où Robert Bresson et Renoir prennent place près de Bergman et de Chaplin. Le plus littéraire des cinéastes italiens, et peut-être aussi le plus dérangeant, livre un autoportrait qui est presque une auto-analyse. Grand lecteur, Bertolucci est porté aussi bien à la méditation intime (Partner, La Stratégie de l'Araignée, La Luna) qu'à la fresque politique (Le Dernier Empereur, '900). Mais c'est probablement dans le film en huis clos psychologique qu'il manifeste sa plus grande originalité: outre Le Dernier Tango à Paris, Un thé au Sahara ou Prima della rivoluzione.

10/2014

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Littérature Allemande

Le roi d'Olten

Vous pouvez faire la connaissance d’Alex Capus en lisant Le Roi d’Olten, ça ouvre l’appétit, et permet d’approcher un auteur formidable et une ville dont la plupart d’entre nous ne savent rien. Dans une série de vignettes, Alex Capus dépeint avec humour et tendresse (et sans complaisance) le cadre dans lequel il vit : les policiers bourrus et tatillons, l’ivrogne unijambiste, les industriels qui délocalisent (le problème est décrit par petites touches à travers les odeurs qui flottent dans l’air d’Olten), les baigneurs de la piscine municipale, et surtout Toulouse, un chat noir et blanc auquel aucune porte ne résiste. Et dans ce cadre, Alex Capus se dépeint lui-même. L’ensemble donne à la fois un portrait inédit d’Olten, et un excellent autoportrait d’Alex Capus. On voit se profiler l’écrivain, le journaliste, le responsable politique (Capus est président de la section d’Olten du parti socialiste), qui essaie, pas toujours avec bonheur, de tout faire à la fois : écrire, militer, s’occuper de ses enfants (il en a cinq), se préoccuper de la vie sociale d’Olten, éviter de mettre les pieds dans le plat. Je vous conseille un exercice (que j’ai fait) : lisez Le Roi d’Olten puis allez faire un tour à Olten en suivant les itinéraires suggérés par Capus. Vous irez sans doute comme moi de découverte en découverte. Et vous direz, comme l’auteur, qu’il y a des Olten partout et que, tout compte fait, même une grande ville est faite de cinquante Olten mis bout à bout. Vous constaterez peut-être en fin de compte, vous aussi, que la magie opère. En réalité, il y a à Olten plusieurs rois : Toulouse, Alex Capus et, le temps d’une visite, vous-même.

01/2023

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Littérature française

Le plus fou des deux

Que répondre à un inconnu qui vous met au défi de l'empêcher de se suicider le soir du réveillon ? Qu'on va l'aider, bien sûr, à changer d'avis. Surtout si, hasard ou prédestination, vous avez déjà été confronté à la même sommation trente ans plus tôt par votre propre père... Marionnettiste célèbre, Lucie Paugham va ainsi commettre l'imprudence de faire entrer un inconnu dans sa vie. Au risque de faire voler en éclats tout ce qu'elle a construit. Illusion, trahison, humiliation et désir de vengeance sont au coeur de ce roman d'une noirceur jubilatoire, dressant l'autoportrait sans concession d'une artiste totale livrée à des passions qui la dépassent. " Ce remarquable portrait de femme est aussi un hommage aux artistes, ces aveugles qui voient autrement. " Marianne- Hubert Prolongeau " Ce qu'on aime chez Sophie Bassignac, c'est sa manière unique de mêler un style allègre, léger, drôle à une profondeur dans l'analyse des sentiments. Sans avoir l'air d'y toucher, elle sonde les complexités non seulement du lien amoureux mais aussi de la relation à l'autre, la tentation de la manipulation, la peur qui inhibe et enferme, l'exigence d'épanouissement de soi et le besoin de se mettre en danger, la vanité toujours en embuscade. Bassignac, c'est un ton unique, des mots parfois crus et cash, ceux de notre quotidien, conjugués à de jolies fulgurances. " La Vie- Marie Chaudey " Sophie Bassignac sait mêler l'allègre au sérieux, le rire aux larmes, la lucidité à l'humour. Le plus fou des deux émeut et séduit à la fois par sa justesse de ton et par une écriture directe et exempte de mièvrerie. " Marianne- Hubert Prolongeau

08/2019

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Musique, danse

Tchaikovski au miroir de ses écrits

Tchaikovski fut sa vie durant un infatigable épistolier ainsi qu'en témoigne sa surabondante correspondance riche de plus de cinq mille lettres répertoriées, le plus souvent fort circonstanciées. On y découvre une mine de renseignements passionnants tant sur lui-même et sa manière de composer, que sur ses confrères, ses opinions politiques, philosophiques, religieuses, littéraires et musicales. L'immensité de cet héritage épistolaire, que sont venus étayer des extraits de ses journaux personnels ainsi que certains de ses articles musicaux parus dans la presse de l'époque, imposait une sélection judicieuse, organisée ici selon une approche thématique. L'enfant s'y manifeste à partir de lettres et poèmes écrits directement en français, témoignage touchant de l'imprégnation de notre culture dès son plus jeune âge avant de laisser place à l'homme privé, au compositeur, au critique, au professeur ou à l'amateur d'art et de lettres. Ces écrits révèlent l'étendue de la culture de Tchaikovski, sa curiosité inlassable, son goût des voyages, son besoin de s'exprimer sur les sujets les plus profonds, son étonnante attention à ses correspondants, son extrême lucidité sur lui-même et sur les autres, sa facilité aussi à parler de lui à l'occasion de moments cruciaux ou simplement anecdotiques de son existence. Il en ressort un autoportrait sans fard, dépourvu de complaisance, d'une personnalité très riche, autrement complexe et intéressante que l'image excessivement sentimentale que l'on s'est souvent complu à donner de lui. André Lischke qui a assuré le choix, la présentation et la traduction de ces écrits est l'auteur d'une importante monographie consacrée à Tchaikovski, saluée unanimement par la critique et couronnée par quatre grands prix (Académie Charles Cros, Académie de Beaux-Arts " prix Kastner-Boursault ", Prix des Muses, Prix de la critique musicale).

09/1996

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Littérature étrangère

Compassion

La vie sourit à Frank van Luijn, du moins de son point de vue : à bientôt quarante ans, séduisant, séducteur, célibataire endurci, sans soucis d'argent, il a tout pour être heureux. Ou presque : las de tant de liaisons éphémères, il est à la recherche d'une relation durable. Cette fois, il s'inscrit sur un site de rencontres, un de ces réseaux "d'élite" réservés aux personnes ayant fait des études supérieures. Vite déçu, il est sur le point de renoncer lorsqu'il s'arrête sur le regard profond, le visage lumineux d'une jeune femme, d'autant que l'autoportrait qu'elle a posté sur ce site est exempt des lieux communs d'usage. De fait, la personnalité de Jessica, mélange de réserve et de spontanéité désarmante, attire, attache et captive Frank immédiatement. Dès les premiers instants d'intimité du couple, elle révèle néanmoins une fragilité, une fêlure. Frank l'homme à femmes se fait fort de la désinhiber, mais découvre avec étonnement que Jessica reste de marbre ou simule entre ses bras. Et lui, où est passé son désir ? Et où est le bonheur ? Frank ne peut concevoir d'amour sans érotisme : il veut rompre au plus vite. Comment faire pour ne pas briser Jessica ? Cet homme pour qui tout est toujours sous contrôle fait de leur relation un étrange compte à rebours ; mais qu'a-t-il compris de Jessica, de leur histoire, et de lui-même ? Critique des moeurs amoureuses à l'ère digitale, de la primauté de l'apparence et de l'obsession du corps, ce livre d'une précision tranchante est aussi une interrogation douloureuse, classique mais indépassable : est-il possible à l'amant de connaître l'objet de son amour ?

04/2018

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Monographies

William Turner. Sun is God

2023Reconnu comme le plus grand paysagiste de la période romantique en raison de sa maîtrise de la lumière, de la couleur et de l'atmosphère, Turner, né en 1775 à Londres, signe ses premiers dessins, surtout des copies d'après d'autres artistes, à l'âge de 12 ans. Admis à l'école de la Royal Academy en 1789, il suit d'abord les cours d'après l'antique puis ceux d'après le modèle vivant jusqu'en 1793 et cette même année, il reçoit un prix de la Royal Society of Arts pour le dessin et le paysage. Il voyage en Grande-Bretagne, en France, en Suisse : ses nombreux déplacements contribuent largement à son inspiration. Turner rencontre rapidement le succès, surtout grâce à l'aquarelle, première technique, dans laquelle il s'exprime et qui permet d'affirmer en un instant la trace d'un rayon de soleil ou d'un orage. Sa virtuosité se voit couronner par son élection comme membre à part entière de la Royal Academy en 1802. "Sun is God" Avant sa mort, Turner aurait déclaré : "Sun is God" . En effet l'astre du jour occupe une place prépondérante dans son oeuvre. Il le considère comme un "motif joyeux... le plus beau des êtres" . Certains critiques interprètent le soleil de Turner comme un autoportrait ! Cette section avec cinq peintures à l'huile peut être considérée comme le joyau de l'exposition. Non seulement il peint le soleil mais il l'imprime d'une grande énergie. Catalogue de l'exposition : 200 pages 35 Euros N° ISBN : 9782-84431767 Préface de Léonard Gianadda, président de la Fondation Pierre Gianadda Introduction de Maria Baslshaw, directrice de la Tate Gallery Texte de David Blayney Brown, commissaire

04/2023

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Biographies

Les trente-deux marches. Les secrets de la villa Malaparte

Pour tous ceux qui l'ont approchée, de près ou de loin, c'est une oeuvre obsédante. Temple païen, lanterne magique posée sur un piton rocheux ? La villa Malaparte, à Capri, est d'abord et surtout un autoportrait de pierre. Il faut se replonger dans la vie rocambolesque de Curzio Malaparte, cet "Architalien" né en 1898, pour percer le mystère de son aura. Fasciste de la première heure devenu antifasciste et placé sous surveillance par Mussolini, l'écrivain se muera, sur le tard, en admirateur de Mao Tsé-toung. L'auteur de La Peau et de Kaputt échappe à toute définition. Mystificateur né, aventurier impénitent, plus proche de Blaise Cendrars que de Louis-Ferdinand Céline, l'écrivain est resté à la fois ébloui et traumatisé par la guerre. Il a fait de sa maison un rempart contre la banalité. Construite entre 1938 et 1943, la villa Malaparte est un des vestiges les plus singuliers de l'architecture du XXe siècle. D'inspiration rationaliste, courant en vogue sous le régime fasciste, elle s'est émancipée de son esquisse originelle pour devenir un monument surréaliste. Son toit-terrasse qui domine les rochers et son grand escalier pyramidal sont célèbres dans le monde entier. Jean-Luc Godard y a tourné Le Mépris, avec Brigitte Bardot, en 1963. Fritz Lang a voulu y imaginer le retour d'Ulysse, sous la caméra de Godard. A Capri, on parle du rite de la montée des marches. Soigneusement restaurée et préservée par ses héritiers, la villa reste une oeuvre mystérieuse, un mausolée dédié à l'insolence et l'insoumission. D'une plume vive et sûre, Pierre de Gasquet nous invite dans le Capri littéraire du siècle dernier, et entrouvre la porte sur les mystères d'une villa légendaire et d'un écrivain rebelle, qui voulut bâtir "une maison à son image" .

05/2023

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Littérature française

Le café suspendu [EDITION EN GROS CARACTERES

" Lorsqu'on commande un café à Naples, on peut en régler un second qui sera offert à qui n'aura pas les moyens de s'en payer une tasse. Il est indiqué sur l'ardoise du bar comme un café sospeso : un café suspendu. Voici un récit composé de sept histoires que j'ai recueillies par bribes au café Nube pendant les quarante dernières années. Toutes sont liées par ce fil invisible qu'est le café suspendu. Du côté de celui qui offre comme de celui qui reçoit, la vie passe dans cette tasse... " Le narrateur, Jacques Madelin, un Français installé à Naples après une déception amoureuse, passe le plus clair de son temps installé au café, juste en bas de chez lui, à prendre des notes en observant les personnes qui se croisent, se cachent ou se cherchent, les rencontres amoureuses ou amicales qui se tissent. La peau d'un crocodile de légende transformée en un étrange sac, une femme trompée qui s'arrange avec la maîtresse de son mari pour garder ce dernier, une jeune femme qui doit se débarrasser du foulard légué par sa grand-mère pour retrouver le goût de vivre, un écrivain aux mille visages, un homme qui a peur de dormir, et même un médecin chinois qui veut soigner les gens en bonne santé... Tout en racontant des histoires imprégnées de psychanalyse, pleines d'humanité, de fantaisie, de souvenirs, de récits historiques ou légendaires, Jacques dessine au fil des pages un bouleversant autoportrait. C'est aussi un livre sur la charité, sur la manière dont la prodigalité se répercute sur nos destins. Le talent de conteuse d'Amanda Sthers fait merveille, alliant grâce poétique, peinture des sentiments et évocation d'une ville à l'atmosphère unique.

05/2022