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Lucette Finas

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Droit

Théorie générale du droit et de l'Etat. Suivi de La doctrine du droit naturel et le positivisme juridique

Hans Kelsen est, sans conteste, le juriste le plus important de ce siècle. Il n'y a pas une seule question de théorie juridique qu'on puisse traiter aujourd'hui sans examiner d'abord l'analyse qu'il en fait, mais son œuvre ne concerne pas seulement le droit et la philosophie du droit ; elle touche aussi la philosophie politique, l'épistémologie, l'éthique ou la logique. Sa théorie du droit représente, à côté du réalisme, l'une des deux branches du juspositivisme moderne, connue sous le nom de normativisme et que lui-même appelait " Théorie pure du droit ". Elle se donne comme une théorie scientifique qui se borne à décrire son objet, le droit positif, et qui donc est " pure " de tout jugement de valeur. La pureté ne concerne toutefois que la méthodologie. Le droit, lui, n'est nullement pur, car il exprime des choix moraux et politiques. La doctrine kelsenienne pure apparaît ainsi doublement politique : d'une part, elle se donne pour tâche de mettre en évidence la fonction idéologique du droit ; d'autre part, dans la mesure où elle analyse les dispositifs juridiques comme des moyens au service de certaines fins, elle peut servir de fondement à une véritable technologie juridique. C'est cette technologie que Kelsen prétendait appliquer à la politique et qui fonde aussi bien son travail de constituant - il est le père de la Constitution autrichienne et de la première Cour constitutionnelle - que ses écrits sur la démocratie. La Théorie générale du droit et de l'Etat présente à cet égard un intérêt exceptionnel. Elle a été écrite aux Etats-Unis, où Kelsen s'était réfugié au début de la Seconde Guerre mondiale. Comme le souligne Stanley L. Paulson dans son introduction, elle constitue une étape marquante dans l'évolution de sa pensée entre le néokantisme des origines et l'empirisme des derniers écrits. C'est aussi une présentation claire, systématique et concentrée de l'ensemble de sa doctrine et c'est le seul ouvrage de Kelsen qui porte à la fois sur les conditions de possibilité d'une science empirique du droit, sur la théorie générale du droit au sens strict - l'analyse structurale de tous les ordres juridiques possibles - et sur la théorie générale de l'Etat - l'analyse des concepts constitutifs de tout Etat possible.

12/2010

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Sciences politiques

Aux services de la République. Du BCRA à la DGSE

Depuis soixante ans, les relations entre le renseignement et la politique sont pour le moins complexes, ambiguës, voire teintées de soupçons. Aux Services de la République nous en fait vivre l'histoire de Londres, où le général de Gaulle organise le BCRA, jusqu'à la caserne du boulevard Mortier à Paris, où siège la DGSE, en se remémorant au passage la création de la DST, des RG, du SDECE, de la DRM... Et l'on s'aperçoit que les rivalités, dans l'univers du renseignement, ne sont pas nouvelles et que les responsables politiques, par désintérêt ou par commodité, n'ont pas su organiser la coordination des services. Cet ouvrage décrit la façon dont le pouvoir a utilisé les services secrets à ses propres fins, que ce soit en Indochine, en Algérie, en Afrique - seconde patrie de Jacques Foccart - et, bien sûr, en France, quand il s'est agi d'aider le général de Gaulle à revenir aux affaires en 1958 ou de salir Georges Pompidou avec l'affaire Markovic... II révèle à quel point la " guerre froide " a marqué l'action des services, depuis l'incroyable histoire des " réseaux Gladio " jusqu'à la traque insolite d'agents dormants soviétiques. De l'intérieur des services, on découvre la déstabilisation durable et le climat de paranoïa provoqués par les révélations du défecteur russe Golytsine, le choc créé par l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, les profondes répercussions de l'affaire Greenpeace sur le fonctionnement de la DGSE, l'importance diplomatique de l'affaire Farewell, ou encore le vague à l'âme d'hommes ballottés par les différentes cohabitations. Pourtant ce livre ne se veut pas pessimiste. On y apprend notamment comment Michel Rocard a convaincu François Mitterrand de relancer le conseil interministériel du renseignement et à quel point une poignée de parlementaires se battent pour faire naître, en France, une culture du renseignement. Aux Services de la République, est le fruit d'un important travail de recherche et de collecte d'informations inédites auprès d'anciens Premiers ministres, ministres, chefs de service du contre-espionnage. Peut-être contribuera-t-il à réfuter quelques idées reçues, à lever les malentendus et à favoriser le dialogue entre la République et ses services afin que le renseignement français entre dans l'ère moderne.

09/2004

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Sciences politiques

Le diplomate et l'intrus. L'entrée des sociétés dans l'arène internationale

Dès qu'il est question de diplomatie, individus, groupes sociaux, peuples ou sociétés sont tenus pour des intrus. La scène internationale a longtemps résisté à cette conquête sociale et, encore aujourd'hui, les non-professionnels n'y sont pas les bienvenus. Domaine réservé, domaine du secret, dernier bastion de la raison d'Etat, une telle arène n'a pas à accueillir l'homme ordinaire ; tout juste a-t-il le droit d'apparaître en soldat, mais dans un rôle de stricte obéissance et de total sacrifice. Tout acteur extra-étatique n'est que contrefaçon et maléfique perturbateur de l'acte de chirurgie diplomatique, tenu pour technique et non pas social. Le fait international est comme socialement immaculé. Mais cela revient à occulter l'extraordinaire vitalité internationale des sociétés, leur aptitude à entrer sur la scène internationale, à en définir les enjeux et à en structurer les conflits ; à dissimuler les chaînes causales qui rattachent l'international au social, à sa structure et à ses acteurs ; à négliger les actes internationaux commis par ceux-ci et leur aptitude à s'insérer, parfois avec davantage de succès, dans les modes nouveaux de résolution des conflits. Qui pourrait nier qu'avec la mondialisation la diplomatie attire de plus en plus de partenaires, économiques, culturels, religieux, associatifs dont on dit, de plus en plus, qu'ils se dotent d'une " diplomatie privée " ? Qui pourrait contester que le diplomate d'Etat doit avoir une lecture sociologique des enjeux, au-delà de sa traditionnelle lecture stratégique ? Car l'autre face est bien là, d'autant plus discrète que son efficacité tient à sa vertu de demeurer cachée, voire à son inaptitude à s'organiser. Si les sociétés regorgent d'acteurs internationaux, ceux-ci sont soit des stratèges qui comprennent l'utilité d'avancer masqués sur l'arène, soit des individus et des groupes qui font de la diplomatie sans le savoir, souvent malgré eux et en poursuivant d'autres fins. Appelant à une gestion multilatérale du monde, cette diversification des acteurs se prête donc au multilatéralisme avec les plus grandes difficultés. Les Etats et leur diplomatie classique savent jouer de ce paradoxe, en profiter et tirer vers eux les inventions les plus nouvelles, au risque de les travestir, voire les dénaturer. Dans ce contexte, le bricolage diplomatique devient monnaie courante...

01/2008

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Critique littéraire

Aguets. Journal 1988

"Cette fois nous n'avons plus le prétexte de Rome, de l'Italie, du voyage, du spectacle du monde : el viajo que narro es... autour de ma chambre, comme dit Carlos Argentino Daneri, l'admirable et ridicule poète, Second Prix National de Littérature, que Borges met cruellement en scène dans son Aleph. Et les aguets dont il est ici question sont bien souvent déçus, fatalement. Peuvent-ils offrir autre chose, dès lors, qu'une décevante lecture ? Pertinente inquiétude, certes, si je puis me permettre. Tandis que, d'un autre côté... , comme dit cette fois Laforgue, qu'en serait-il, je vous prie, d'une lecture qui ne serait pas décevante ? La littérature - nous n'y prétendons pas tout à fait, mais tout de même - la littérature ne commence-t-elle pas à la phrase qui ne fait pas absolument son travail, qui ne dit pas exactement ce qu'on s'attendrait à ce qu'elle dît, qui ne donne pas ce qu'on a payé pour qu'elle nous fasse entendre ? Et le comble de la forme journal, d'autre part, son essence, sa fin, son fin des fins, ne serait-ce pas de montrer un homme qui tiendrait avec une si maniaque assiduité son journal qu'il ne pourrait plus avoir d'autre activité journalière que celle-là, puisqu'elle lui prendrait tout son temps ? J'écris que j'écris Aguets, voilà quoi. Si notre scribe avait une existence palpitante, au contraire, s'il faisait tous les matins la révolution, l'après-midi la guerre, le soir l'amour et la nuit la critique de la Raison pure, non sans déjeuner entre temps avec Gorbatchev, goûter avec le prétendant au trône de Moldavie pour finalement dîner avec Arielle Dombasle, ou Marie-France Garaud, voire Bertrand Poirot-Delpech, ou l'inverse, je ne sais plus, il se ferait la part trop belle, à mon avis, et ce ne serait plus de jeu, vraiment. Ici rien de tel, rassurez-vous. Rien dans les mains, rien dans les poches (encore que...). Lisez Aguets, je ne saurais trop vous le conseiller : on s'y tient les côtes de bout en bout. C'est un bloc de pur glamour. Et l'on reste pantois de voir l'univers entier avec ses plages, ses bars, ses basiliques, ses cuisines, ses critiques littéraires, ses tragédies et ses beaux promenoirs, tenir à l'aise dans une si mince plaquette".

11/1990

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Critique littéraire

Cahiers Vassilis Alexakis 5 - Quête et enquête. Quête et enquête

Cette cinquième livraison des Cahiers Vassilis Alexakis rassemble les communications du colloque "Quête et enquête" qui s'est tenu à l'Université de Picardie les 2 et 3 mai 2019. Quête et enquête : à travers ces deux mots réunis par l'étymologie, il s'agissait de s'interroger sur le fait que les romans de Vassilis Alexakis répondent souvent à la fois à une quête et à une enquête, dévoilant ainsi une écriture originale qui explore plusieurs genres littéraires. Les héros des romans 'Alexakis sont presque toujours en quête. Mais quelle quête ? Dans les premiers romans, il y a celle de l'espace grec, de la langue et de l'identité (Talgo, La Langue maternelle), de l'amour et de la femme aimée (Le Coeur de Marguerite), des proches disparus (la mère dans Je t'oublierai tous les jours et La Langue maternelle, le père dans Les Mots étrangers, le frère dans Le Premier Mot) et de la mémoire perdue (La Clarinette), celle des mots (La Langue maternelle, Les Mots étrangers, Le Premier Mot), des souvenirs de l'enfance (L'Enfant grec), etc... S'il est toujours "en quête" , le héros alexakien parvient à ses fins parce qu'il enquête comme un policier ou un journaliste : il est vrai que ces deux professions présentent des similitudes dans l'investigation. En outre, Alexakis a été journaliste pendant de nombreuses années, après sa formation à l'école de Lille. Ses romans comportent donc souvent des enquêtes. Ainsi, dans La Langue maternelle, il y a l'énigme de Delphes qui cache une autre enquête beaucoup plus personnelle. Chez Alexakis, l'enquête est presque toujours nécessaire pour fournir la matière de l'un des sujets du roman : comme dans La Clarinette, la recherche initiale va au fil des pages se plier au rythme du roman, s'estomper ou resurgir. L'enquête apparaît comme l'un des outils de la quête personnelle dans la plupart de ses romans. Les communications réunies dans ce volume évoquent ainsi les relations entre les différentes quêtes du romancier et les enquêtes qu'il mène ou confie à son narrateur. Le thème choisi est propice à l'éclatement tant les motifs sont nombreux dans la prose alexakienne : sans chercher une impossible synthèse sur le sujet, on a tenté malgré tout de rassembler ces textes selon des axes qui permettent de mettre en valeur la richesse des thématiques.

11/2020

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Esotérisme

Règlements de comptes à la Grande Loge

La franc-maçonnerie a toujours intrigué. Elle a été souvent décriée. Cette institution née à Londres en 1717 n'est ni une Eglise ni une secte, mais une assemblée philanthropique dont le but est de " faire d'hommes bien des hommes meilleurs ". Elle puise ses origines diverses dans les guildes compagnonniques médiévales comme au sein des ordres chevaleresques. Elle s'inspire aussi des sociétés initiatiques de l'Egypte et de la Grèce antiques. Elle accompagna l'éclosion du " Siècle des Lumières " et, parmi ses membres, figurèrent des hommes aussi célèbres que divers comme Montesquieu ou Mozart, le roi George VI ou Louis Armstrong, Winston Churchill ou Franklin Roosevelt, mais aussi bien des inconnus qui ont retrouvé là la chaleur de la fraternité des hommes prêchée dans les Evangiles. Ce roman est un " polar " dont l'action se déroule au sein d'une obédience maçonnique. Il n'a pas vocation de faire un quelconque procès à quiconque ; c'est le pamphlet ironique d'une situation possible pouvant survenir à tout moment dans une communauté humaine, avec ses faiblesses et ses forces. Hélas, il en est de la franc-maçonnerie comme de toute communauté d'hommes ; les idéaux servent parfois à dissimuler des dévoiements condamnables. Imaginons alors ici qu'un groupe organisé s'introduise dans une obédience maçonnique et en prenne le pouvoir, que deux meurtres rituels, soient commis à quelque temps de distance. Imaginons qu'un groupe d'hommes lucides entreprenne courageusement de relever le gant et règle les comptes au nom du respect de l'éthique et de l'ordre dévoyé. Matthieu Renard, journaliste d'enquête ; Bruno Margerie, avocat fiscaliste ; Loïc Le Dantec, vétéran de la D. G. S. E. et le commissaire divisionnaire George Noyer vont créer un groupe homogène qui mènera une longue enquête les conduisant jusque dans les bas-fonds de Marseille où sévissent des sbires au service de la mafia qui exécutent des " contrats " sur ordre. Leurs pas les conduiront aussi en Afrique où la franc-maçonnerie est souvent instrumentalisée au profit du pouvoir politique, et ses réseaux utilisés à des fins de blanchiment d'argent sale. Ils seront confrontés à certains hauts fonctionnaires vénaux fermant les yeux sur ces agissements délictueux sous couvert du secret d'Etat. L'enquête verra les coupables démasqués et condamnés, et révélera que bien des cercles d'initiés recèlent aussi de dangereux psychopathes mythomanes prêts aux pires imprudences.

06/2016

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12 ans et +

Jémonie

Marie, âgée d'un peu plus de 14 ans est en pleine crise d'adolescence. Elle a l'impression que le monde entier lui en veut. Elle est irascible et ne supporte plus ses chipies de petites soeurs, jumelles de 3 ans, reines des bêtises. Ses parents, excédés par l'attitude explosive de Marie, décident de l'envoyer dans un camp de vacances afin de souffler un peu. Jules, petit bonhomme rondouillard de 13 ans, allergique au sport, est un insatiable gourmand. Il chipe régulièrement de la nourriture dans les frigos de ses parents, charcutiers traiteurs. Après une énième visite dans les réserves, suivie d'une dégustation sur une importante commande en cours, ses parents exaspérés l'obligent à partir quelques semaines dans un camp de vacances. Lola, 15 ans, jolie blonde aux yeux gris, orpheline de père, habite avec sa mère dans une petite mansarde en Bretagne. Les fins de mois sont difficiles malgré l'emploi d'assistante de vie de Marinette. Mais le moral de Lola est au plus bas depuis ce satané jour où, accompagnant sa mère à son travail, elle trouva le cadavre de Monsieur Martin, décédé subitement d'une crise cardiaque. Impuissante face à l'état dépressif de sa fille, Marinette décide de l'envoyer en camp de vacances afin de lui changer les idées et de lui redonner le sourire. Tom, 16 ans, superbe brun aux yeux azur, n'a de beau que son physique. Arrogant, fils à papa vivant dans un château en Dordogne, il n'a pas la réputation d'être un adorable jeune homme, bien au contraire. Il est hautain, dédaigneux et parfois même, méchant envers les employés de son château. Suite à plusieurs plaintes de ses employés, son père lui ordonne de partir dans un camp de vacances lambda afin qu'il soit traité comme un jeune ordinaire. C'est donc contraint et forcé qu'il se rendra là-bas. Nos quatre jeunes amis ne se connaissent pas, mais ils vont se retrouver par hasard (ou pas ! ) dans le même camp. Ils vivront une expérience extraordinaire en étant propulsés en pleine nuit d'un banal camp de vacances vers un mystérieux domaine, mais pour en sortir, ils devront accomplir des épreuves abracadabrantes. Ils passeront trois semaines ahurissantes qui les amèneront à redécouvrir des valeurs telles que l'amitié, le respect, la persévérance, la tolérance et la solidarité, tout en s'amusant...

03/2017

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Spécialités médicales

Les soins en pédiatrie - Faire face au refus de l’enfant. Repères éthiques pour une posture soignante fondée sur la prudence

Les membres des équipes de pédiatrie, infirmières, puéricultrices, médecins, etc., confrontés quotidiennement à des choix difficiles pour prendre soin des enfants trouveront dans ce livre des repères pour une réflexion éthique sur leur action. Les soignants exerçant en pédiatrie partagent la volonté de soigner les enfants, cet objectif pouvant parfois mener à user de tous les moyens existants pour parvenir à ses fins. L'utilisation de la contention pour réaliser un acte requis fait partie de ces moyens qui interrogent l'ensemble des pratiques soignantes. Elle renvoie au vaste dispositif de la technique, qui occupe une place prépondérante dans le champ des soins. Elle reflète aussi la possibilité de négliger le point de vue des enfants qui peuvent, comme les adultes, manifester leur refus, sans que celui-ci soit toujours pris en compte. Ce livre rend ainsi visible un territoire particulier des soins, où les repères des professionnels se troublent parfois, l'enfant disparaissant en quelque sorte de leur radar émotionnel le temps d'accomplir le geste technique. La hiérarchisation des devoirs peut faire donner la priorité à l'exécution du geste, et occulter l'empathie habituelle à l'égard de l'enfant. Bénédicte Lombart s'appuie sur sa pratique en pédiatrie ainsi que sur une recherche, des entretiens ayant été menés avec des professionnels issus de différents services de pédiatrie. Ils ont permis de recueillir leurs interrogations sur l'usage de la contention lors des soins. Celui-ci soulève bien des questions éthiques et l'objectif de cet ouvrage est de proposer aux soignants une approche fondée sur la réflexion philosophique et l'étude des situations. Il s'agit d'aider à prendre du recul, à suspendre parfois son geste afin d'opter pour un abord juste de l'enfant. La difficulté et la tension générées par la contention et le refus de l'enfant offrent une opportunité de s'engager pleinement dans une philosophie de la prudence dans les soins. Le care pédiatrique pousse à aller au-delà de l'injonction à exercer son habileté, et à envisager toutes les alternatives possibles. Ce livre s'adresse à l'ensemble des membres des équipes de pédiatrie, infirmières, aides-soignantes, puéricultrices, auxiliaires de puériculture, kinésithérapeutes, cadres de santé et médecins, confrontés quotidiennement à des choix à effectuer pour prendre soin au mieux des enfants. Ils trouveront dans ce livre des repères pour conduire une réflexion éthique sur leur action.

10/2016

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Techniques photo

Compétence Photo N° 80 : La netteté : 50 astuces d'experts détaillées

Le Numéro 80 de Compétence Photo fait la part belle à un sujet crucial en photographie : la netteté (30 pages). Tant de paramètres entrent en considération lors de la prise de vues que le seul autofocus, aussi précis et rapide soit-il, n'en suffit pas toujours pour garantir un résultat à la hauteur de ses attentes. Comment régler précisément son boîtier ? Quelle étendue de la zone de netteté privilégier ? Dans quelle mesure la distance vous séparant du sujet impacte-t-elle le résultat ? Quelle ouverture choisir ? Comment optimiser la profondeur de champ ? Autant de questionnements auxquels les 50 astuces d'experts proposées dans ce dossier apportent des réponses adaptées aux différentes situations. Le second grand dossier de Une se consacre à la maîtrise de Photoshop à travers huit grands ateliers pratiques (28 pages) exploitant les dernières avancées technologiques du logiciel. Sont notamment abordés : les variantes du sélecteur de couleurs, l'IA dans les Neural filters, la simplification du détourage des cheveux, le remplissage d'après le contenu, les techniques pour remplacer un ciel ou encore un point sur Camera Raw, qui fait un pas de plus vers Lightroom. La rubrique pratique logicielle du magazine octroie également un copieux guide pas à pas au logiciel PhotoLab 4 (14 pages). Il est entre autres question de Deeprime, l'outil révolutionnaire de DxO pour supprimer (enfin) le bruit numérique. Côté matériel, un guide vous accompagne dans le choix d'un zoom transtandard (16 pages). Entre un modèle lumineux et un autre à focales extrêmes, lequel privilégier ? La faiblesse d'une ouverture relative peut-elle être compensée par de hautes sensibilités ? De multiples conseils vous aideront à choisir sereinement en fonction de vos besoins. Côté studio, la rubrique Bricolage lève le voile sur la fabrication d'un ring flash géant de 1, 80 mètre de diamètre (12 pages). Objectif : disposer d'une lumière douce et homogène pour réaliser de sublimes portraits, qu'il s'agisse de plans serrés ou en pied. Egalement au sommaire : la rubrique Droit s'interroge sur les exceptions d'utilisation ou de copie privée. Parmi les différentes exceptions que le législateur apporte au droit d'auteur, deux exceptions en lien avec l'utilisation ou la copie d'une oeuvre à des fins privées suscitent de nombreuses questions et difficultés. L'article vous propose un décryptage précis. Enfin, la rubrique Livres met deux magnifiques ouvrages à l'honneur.

03/2021

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Science-fiction

L'apprenti perdu

Au XXIIe siècle, l'humanité ne peut plus vivre que dans certaines zones, contrôlées par des " synthétiques ". La liberté ressemble à un concept éculé. Le libre-arbitre n'existe plus pour l'Homme. Placés en élevage d'orphelins dans des cités dortoirs, la seule vocation des humains semble être la reproduction de l'espèce à des fins inconnues. Lewis a été reçu dans une société interdite, le "Craft". Il doit rencontrer son mentor, le Gardien. Avec ses compagnons, Lewis va oser. Il va défier les "cowans", au service des synthétiques. Son souhait le plus cher, revenir heureux sur le chemin qui lui a été tracé. Il pourrait exercer un autre choix, mais il décide qu'il en sera autrement. Entre la fuite et les épreuves, il affrontera ce que sa conscience lui dicte non sans être revenu dans le présent. Il fera la découverte de monstres domestiqués, génétiquement créés lors des guerres qui ont ravagé la planète : les chimères. Il se lie d'affection avec un jeune sphinx mais aussi avec un vieil homme surnommé "le vieux Gildas". Accompagné de ce mentor de substitution Lewis se remet sur le chemin de son aventure en compagnie d'Emilie. Mais pour cela, ils doivent partir à la recherche de moyens de défense et d'armes dans la vieille Cité interdite. Le héros ira de découverte en découverte, de surprise en surprise, jusqu'à comprendre à travers des aventures initiatiques et inquiétantes, comment l'humanité a pu évoluer ainsi. L'Homme peut-il ou non jouer à Dieu, renverser le divin, et dans l'affirmative, quel prix aurait-il à payer ? Cet ouvrage plonge à la fois dans un futur particulier et dans un présent qui au-delà des apparences, serait porteur de cet avenir qu'en principe un être libre ne peut vouloir vivre. A travers ce livre de science-fiction spirituelle ou d'anticipation sociétale, l'auteur nous emmène sur des chemins où il s'avère capital de ne jamais perdre sa route, de savoir qui on est, d'où on vient et où on va. Bien plus, il met en scène un monde qui questionne sur ce qu'est le véritable libre-arbitre. Un apprenti est-il vraiment perdu avant de cheminer dans une direction qui soit en phase avec ses choix ? Tout commencera en juillet 2142, dans un secteur condamné, Grand Lyon.

03/2021

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Psychiatrie

Pour une psychiatrie indisciplinée

Le démantèlement de l'hôpital public, notam- ment en psychiatrie, et l'instrumentalisation de la folie à des fins sécuritaires ont récemment suscité des résistances parmi les professionnels du soin psychique et parmi les patients. On a aussi vu paraître une série d'ouvrages cherchant à proposer des axes de réflexion alternatifs face à une déferlante de modèles cognitivistes et comportementalistes dans les universités et les recommandations de santé publique. La problé- matique de l'autisme et le désarroi des familles d'enfants autistes, face à un accompagnement de soin insuffisant en France, ont également été mis au service d'une psychiatrie de plus en plus uniformisante et focalisée sur une vision biologi- sante de l'être humain. Ce livre n'est pas une simple redite des arguments en faveur d'une psychiatrie humaniste ou orientée par la psychanalyse et les expériences de thérapie institutionnelle. Il n'est pas non plus un pensum nostalgique de la bonne vieille psychiatrie de secteur. L'auteur n'est pas un médecin et ne cache pas les limites profondes de l'hôpital que le néolibéralisme est en train de démanteler. Il fait même le constat que l'inhuma- nité foncière de la psychiatrie de secteur a prépa- ré le terrain à l'offensive managériale actuelle. Cet ouvrage est écrit par un psychomotricien, qui raconte avec passion ses rencontres avec des personnes à l'élan vital fragilisé pour des raisons très variées, et la façon dont l'institution paralyse, défait, aspire la vitalité des liens précaires qui ont pu se tisser dans l'expérience de soin. L'auteur livre un propos alternant le récit d'expérience et les tentatives de penser autrement le soin psychique et l'autisme, sans mauvais jargon mais sans céder à l'anti-intellectualisme ni au rejet a priori des approches psychanalytiques. L'expérience spécifique d'Olivier Brisson comme psychomotricien informé par les pratiques de l'art brut et de la musique lui permet de mettre en évidence les potentialités émancipatrices et égalitaires des pratiques sensibles dans les lieux et les moments de soin psychique. Si beaucoup de textes actuels laissent un sentiment amer sur l'avenir de la psychiatrie et l'évolution du soin, ce livre parvient à transmettre l'énergie et la passion de son auteur pour une pratique du lien et du partage créatif.

02/2023

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Littérature française

Le raviveur de souvenirs

Léonard Burton, ancien entrepreneur ayant mis la clé sous la porte se retrouve dans une situation embarrassante : alors qu'il pensait sournoisement se reconvertir en raviveur de souvenirs pour arnaquer les habitants du quartier, il croise le chemin de Marcus, jeune homme bien décidé à trouver du travail rapidement et prêt à tout pour en venir à ses fins. Ensemble, ils deviennent involontairement détectives privés lorsque le nouvel apprenti voit une annonce dans le journal : Isabella Navajias recherche son ex-conjoint et promet de payer gracieusement celui ou celle qui lui viendrait en aide. L'offre s'avère alléchante pour le commis en pâtisserie qui voit là un moyen de maintenir sa place. Qui pouvait savoir que le compagnon en question était le fameux Léonard Burton, presque disparu de la surface de la terre ? Combien de chance y avait-il pour que leur destin se croise de cette façon ? Qui est réellement la belle Taline, employée aux pompes funèbres, qui fait tourner le coeur de Marcus ? Toutes ces questions, sans réponses, ne dissimulent-elles pas de lourds secrets difficiles à avouer ? - Bonjour ! - Voici mon patron ! Je vous présente Isabella Navajias, notre future cliente. A l'entente du nom, Burton s'étouffa. Il fut pris d'une quinte de tout si forte qu'il lui était presque devenu impossible de respirer. La jeune femme posa le journal sur la table. (...) - Enchantée ! Je suis Isabella. Et vous ? Léonard paniqua. Impossible pour lui de lui donner sa véritable identité ! Il regarda autour de lui, face à la rue, et s'improvisa un surnom quelque peu ridicule. - Lampa ! Monsieur Lampa... Daire ! (...) Marcus regarda Burton avec un sourire niait. Elle lui faisait de l'effet cette jolie dame ! - Bien, maintenant que les présentations sont faites, je vais vous présenter plus amplement le dossier. Très professionnellement, Marcus sortit une pochette de son sac de cuir. - Donc si je reprends la requête de ma cliente, celle-ci recherche son ancien compagnon, (...), quel est le prénom de cet horrible individu ? - Léonard Burton ! Marcus toussota. Il venait de comprendre pourquoi son patron était si gêné et pourquoi il ne devait plus l'appeler par son nom officiel, tout s'expliquait ! Il se rendit compte de la gourde qu'il venait de faire. De peur de perdre son emploi, il joua le jeu. - Je prends note...

09/2017

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Civilisations pré-colombiennes

Les Mayas

Parmi les grandes civilisations préhispaniques, les Mayas jouissent d'une popularité particulière, liée notamment au défi scientifique que représente la connaissance de ces cultures plusieurs fois millénaires dont les secrets se sont dévoilés progressivement au cours des deux derniers siècles. Des "cités perdues" mises à jour dans la jungle tropicale par les explorateurs du XIXe siècle aux multiples vestiges archéologiques que la télédétection découvre encore sous l'épais manteau végétal, en passant par les débats passionnés sur le supposé "effondrement" ou le déchiffrement d'un système d'écriture complexe et unique en son genre au Nouveau Monde, l'histoire et l'archéologie des anciens Mayas n'ont cessé de fabriquer du "mystère", suscitant l'intérêt bien au-delà des cercles savants. Mais, pour certains, cette fascination se nourrit aussi d'un imaginaire exubérant, dans lequel les Mayas sont mobilisés pour questionner aussi bien les origines que les fins dernières de l'humanité. Massivement investis par la pseudo-science et les croyances "new age", la culture et le passé des Mayas sont ainsi mis à toutes les sauces d'une cuisine ésotérique capiteuse, vendue pour satisfaire les besoins ou calmer les angoisses d'Occidentaux désorientés et en quête de sens. Il serait pourtant regrettable de limiter la place des Mayas dans la grande geste du genre humain à l'étonnante civilisation qui a bâti Palenque, Tikal ou Chichén Itzá et qui continue de nourrir les prophéties fantasques de quelques aigrefins de la pensée. Envisagés au présent, les Mayas, ce sont aussi des peuples autochtones d'Amérique centrale qui, après avoir subi les violences de la conquête coloniale, les ravages du choc microbien, la déshumanisation par le travail forcé, endurent toujours depuis, sur les terres de leurs ancêtres, le racisme, la pauvreté et l'exclusion. Dans un passé récent, ces peuples ont surgi sur le devant de la scène, pour le pire comme pour le meilleur, lors de l'effroyable et trop peu connu génocide qui a décimé et traumatisé les Indiens du Guatemala au début des années 1980, mais aussi en 1994, au moment où, par la voix du sous-commandant insurgé Marcos, ceux du Chiapas délivrèrent un message d'espoir et d'émancipation à portée universelle. Entre créations et destructions, entre oppressions et révoltes, entre fantasmes et réalités, ce livre nous invite à parcourir 3000 ans d'histoire de luttes et de passions.

05/2021

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Romans, témoignages & Co

Idol et Papa à la fois. Tome 1, Une Famille à tout prix

Leader d'un groupe de K-Pop, Ihyeon apprend qu'il est stérile. Agé de 23 ans seulement, son désir de devenir père est anéanti. Mais l'espoir subsiste grâce au don de sperme effectué un an plus tôt. Avec cette romance insolite, suivez les aventures d'Ihyeon et (re)découvrez à la fois la société coréenne et le monde du divertissement. Avant de devenir le leader du groupe ILLUSION, les fins de mois d'Ihyeon sont difficiles et pour s'offrir un bon repas avec de la viande, il fait un don de sperme. Un an plus tard, le groupe de quatre membres est célèbre. Ces derniers s'amusent et Ihyeon écope d'un gage : il doit réaliser un spermogramme ! Le jeu tourne au cauchemar quand il apprend qu'il est stérile. Fini son rêve de devenir papa. Après avoir retrouvé la personne receveuse, l'espoir renaît. Mais c'est sans compter sur le tempérament de Yuchae, brillante avocate, qui a son idée de la maternité et a décidé d'élever seule son enfant. Ihyeon réussira-t-il à la convaincre de faire partie de leur vie ? Idol et Papa à la fois est un roman illustré de la collection K ! Story, destiné à surfer adroitement sur la vague sud-coréenne. Avec ses situations farfelues et son style d'écriture moderne, Idol et Papa à la fois est une comédie romantique originale et exaltante. Le roman affiche un humour omniprésent et les scènes romantiques sont caractéristiques des K-Dramas. C'est un divertissement sentimental efficace, ancré dans la culture sud-coréenne et l'ère du temps. Dans Idol et Papa à la fois, il n'est pas question d'une demoiselle en détresse se laissant séduire par un beau jeune homme protecteur, mais d'une femme de caractère qui sait faire valoir son point de vue. La dynamique entre les personnages principaux est équilibrée, source d'un réel plaisir de lire, et les personnages secondaires que sont les membres du groupe ILLUSION apportent de la consistance au récit. Les thématiques de la K-Pop et de la parentalité cohabitent de façon inédite, offrant des rebondissements et situations uniques qui surprendront le lectorat. Entre activités prénatales, dilemmes impossibles, quiproquos et sentiments naissants, ce roman fait rire, émeut et marque l'esprit !

09/2022

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Dans la noirceur de l'espace Tome 1 : Prisonnier de guerre

Brady Garrett doit rentrer chez lui. Engagé de force dans l'armée, il a été affecté au Défenseur Trois, l'une des stations du réseau conçues pour protéger la Terre des attaques extraterrestres. Il déborde de colère, de peur, et de mal du pays. S'il ne revient pas chez lui, il perdra sa famille, mais il n'y a pas d'autre moyen de le faire que dans un sac mortuaire. Cameron Rushton a besoin d'un coeur artificiel. Quatre ans plus tôt, il a été capturé par les Sans-Visage, la race alien responsable de la quasi-destruction de la Terre. A son retour, et suite à des erreurs médicales, Brady devient son stimulateur cardiaque humain et temporaire. Sauf qu'ils partagent davantage qu'un battement de coeur : ils partagent des pensées, des souvenirs et des rêves particulièrement réalistes. Brady n'a pas le temps de s'inquiéter de son attirance croissante pour un autre homme, en particulier quand il s'agit du type dans l'univers capable de lire dans ses pensées. Cela ne signifie rien. Ce n'est que de la biochimie. A présent, les Sans-Visage sont sur le point de faire leur retour, et personne ne semble pouvoir les en empêcher. Cam prétend que tout le monde s'en sortira, mais c'est sûrement un menteur et un traître, comme le croit l'armée. Mais ce n'est pas grave. Les types comme Brady ne s'attendent pas à des fins heureuses. #MM #ScienceFiction #Aliens #Militaire #GayForYou #Dystopie #SpaceOpéra #Extraterrestres --- "C'est amusant, sexy, plein de suspense, triste, et tout simplement EXTRAORDINAIRE. Je le recommande à tout le monde ! J'ai adoré, j'ai adoré, j'ai adoré". - Nick Pageant (Goodreads) "Je suis en fait assez bouleversée après avoir lu cette romance étonnante. Dans la noirceur de l'espace n'était pas du tout ce que je pensais et attendais. Au lieu de cela, j'ai obtenu quelque chose de tellement mieux. Si, si bon... romantique, poétique, joliment écrit et avec une histoire à la fois surprenante, amusante, affectueuse et aussi assez effrayante par moments. La note maximale ! " - Ingie (Goodreads) "C'est la première histoire solo de Lisa Henry que je lis, mais ce ne sera certainement pas la dernière ! Lisa, vous êtes une source d'inspiration impressionnante. Vous m'avez soufflée avec vos mots. Vous, chère madame, savez écrire ! " - Jenni Lea (Goodreads)

03/2023

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Communication - Médias

Communication & Organisation N° 64, décembre 2023 : La fabrique de l’intelligibilité des données dans les organisations

Normal021falsefalsefalseFR-BEX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-ansi-language : FR-BE ; mso-fareast-language : EN-US ; }La transformation des data - qualifiées de "nouveau pétrole" - en ressources exploitables, est au coeur des préoccupations organisationnelles. Ce numéro propose de comprendre comment s'y prennent les organisations pour passer d'un entrepôt de données accumulées à une plateforme de ressources mobilisables qui prennent sens. Dans ce dossier, les auteurs examinent les manières dont les organisations donnent un sens aux données. Il s'agit, dans un contexte où le travail conjoint avec les informaticiens et les statisticiens est une réalité organisationnelle prégnante, d'envisager les choix épistémologiques, méthodologiques et professionnels qui permettent de conférer du sens aux données organisationnelles issues du monde digital. L'objectif consiste à comprendre comment s'y prennent les organisations pour passer d'un entrepôt de données accumulées à une plateforme de ressources mobilisables et exploitables. Les articles réunis développent des questions liées aux exigences organisationnelles, aux difficultés éprouvées par les acteurs ou encore aux choix (politiques, stratégiques, éthiques) en matière de gouvernance et de gestion des données. Pour envisager ces questions, les chercheurs adossent leur réflexion à des recherches mobilisant le triptyque donnée-communication-connaissance, à des projets de recherche-action dédiés à la gouvernance des données, ou encore à des analyses de discours (code informatique compris) issus de secteurs professionnels spécialisés tels que l'énergie, l'édition logicielle, l'université, les médias ou le spectacle vivant. Un entretien mené avec le directeur scientifique du projet IDEX d-PaRSAS fournit un éclairage sur le processus de la valorisation de données complexes et de leur exploitation à des fins d'analyse communicationnelle.

02/2024

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Espace

Une histoire de la conquête spatiale. Des fusées nazies aux astrocapitalistes du New Space

L'homme avec un grand "H" est de retour dans l'espace. A la faveur d'une passion renouvelée pour l'occupation des astres et sur fond de conflits entre grandes puissances, la course à la Lune est relancée. Chine et Etats-Unis visent le court terme, avec des programmes colossaux (Chang'e, Artemis), alors que des puissances spatiales plus mineures suivent dans un même esprit (l'Inde, et dans une certaine mesure l'Europe). Consensuel, le traitement médiatique de cette grande vision fait la part belle aux découvertes scientifiques pléthoriques qui en découleront et autres promesses d'une "économie de l'espace" à la croissance infinie. Quant aux astronautes, hérauts historiques de la conquête, ils assurent le service après-vente : faire rêver. Sur le versant critique, c'est le calme plat. Quelques voix émergent pour faire entendre des doutes à l'idée d'habiter Mars mais sont vite noyées dans le flot des déclarations de milliardaires du capitalisme spatial : Elon Musk, Jeff Bezos et les autres. L'idée de conquérir l'espace n'est pas nouvelle. Avant même Apollo, elle émerge dans les faits à l'ère nazie, avec des objectifs militaires. Puis s'étale sur une centaine d'années, constituant un véritable paradigme dont nous ne sommes pas sortis, lequel se décline dans les domaines culturel, militaire et économique, avec une remarquable constance. Tout du long, les projets les plus fous sont amorcés, puisant dans un même répertoire de justifications (la science, le désir d'exploration) qui masque leurs dimensions fondamentalement guerrières et spéculatives. Cet ouvrage opère une plongée dans l'histoire de l'espace qui éclaire les directions prises par l'industrie astronautique à l'ère contemporaine. Il montre que les velléités d'expansion cosmique d'hier ont pavé la route à un "astrocapitalisme" qui se caractérise aujourd'hui par une fuite en avant destructrice. Alors que des budgets pharaoniques sont fléchés vers des astres morts, s'amoncellent dans le ciel des centaines de milliers de débris qui mettent en péril l'usage de l'espace à des fins scientifiques et notamment, de surveillance du climat. Si l'enchantement perdure, c'est bien qu'une vaste fabrique du consentement est à l'oeuvre. Invariablement, elle débouche sur un grand flou qui empêche tout recul critique sur l'espace, et occulte d'autres représentations d'un milieu qui demeure le patrimoine de l'humanité.

02/2024

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Pédagogie

Les jeunes raccrocheurs. Agir et s'engager en commun

Elèves en décrochage scolaire, jeunes en rupture ? : voilà des catégories de population qui posent problème aux professionnels auxquels la société – les institutions, les pouvoirs politiques locaux ou nationaux – délègue la charge de les réinscrire dans une scolarité, dans une recherche d'emploi, dans une forme ou une autre de lien. Depuis des années, des dispositifs, des structures, des mesures, des financements, ont été mis en place pour rendre possible cette mission ? : PAIO, Missions locales, Dispositifs d'insertion ou de retour en scolarité sous diverses appellations, Microlycées, etc. ont pris leur place dans le paysage. Des formations ont été organisées, destinées aux enseignants, aux éducateurs, aux travailleurs sociaux, aux personnels de santé, parfois aux policiers, aux juges ou aux élus, pour les outiller dans cette mission. Parmi les obstacles sur lesquelles butent toutefois les professionnels, et qui pénalisent l'efficacité de leur travail, ils désignent l'insuffisance coordination, la concertation trop superficielle, et, au final, un certain isolement. D'où le besoin, ressenti plus ou moins confusément, de chercher d'autres voies, plus collaboratives, plus interactives, reposant sur la conviction que la coordination ne suffit pas et qu'il convient de considérer qu'il s'agit d'un projet commun. Une première partie commence par rendre justice à toute une dynamique d'" individualisation ? " de la prise en charge des jeunes, en montrant à la fois ce qu'elle a autorisé ou rendu possible et les limites auxquelles elle conduit, faisant émerger le besoin d'un "? en commun ? ", dont les contours et la fécondité commencent à être précisés. Construire un "? en commun ? " suppose de faire tomber des murs entre les acteurs ? ; cela fait l'objet de la deuxième partie, qui montre ce que le raccrochage scolaire ou social des jeunes suppose pour les adultes qui les prennent en charge, et souligne à quel point un "? en commun ? " est une condition d'une prise en charge des jeunes. Tant pour ces derniers que pour les professionnels, il s'agit de redoutables défis, dont la troisième partie rend compte ? : accepter la confrontation, reconnaître les peurs que la construction d'un "? en commun ? " fait naître, admettre un droit à l'erreur et constater qu'une fois surmontées les peurs cette construction sécurise. La quatrième et dernière partie explore les voies du "? changer ensemble ? ", la prise en compte de l'engagement individuel et collectif dans des contextes différents, et montre les enjeux sociétaux qui sont ici présents. Ce qui conduit à une conclusion mettant en évidence la dimension systémique du raccrochage et, entre autres, l'inattendue correspondance entre l'"? en commun ? " des adultes prenant en charge les jeunes et l'"? en commun ? " de ces jeunes en raccrochage.

08/2019

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Psychologie, psychanalyse

Ecouter la filiation. Clinique et technique en thérapie familiale psychanalytique

Le mot filiation au XIIIe siècle, du latin filiatio, était lié à l'ascendance, à la généalogie et à la lignée. Plus tard, au XVe siècle, ce mot s'apparentait à la parentèle, au parentage, au lignage et à la lignée descendante, c'est-à-dire à la question de la postériorité. C'est dans ce même temps qu'il commence à se différencier le degré de parenté : parents proches, parents éloignés, faisant apparaître différents types de filiation : légitime, naturelle, adoptive, maternelle ou paternelle. La filiation est un thème central et actuel pour pouvoir penser les problèmes du temps présent où la technologie pourra introduire de nouvelles variables dans la question des origines et de la descendance, ce qui rendra nécessairement plus complexe l'identité de la famille. Mais pour pouvoir apprendre à écouter la filiation familiale entre enfants et parents et entre frères et soeurs, nous devons définir le champ théorique et clinique à partir duquel on écoute. Ce travail permet de comprendre les racines qui fondent les filiations familiales dans ses relations intergénérationnelles, intragénérationnelles et transgénérationnelles. Le lien de filiation est un organisateur généalogique car il établit un ordre ascendant et un descendant entre les générations. La différence du corps, les différences entre les générations, est régie par le tabou de l'inceste, créant une forme d'échange entre différentes origines filiatives. Les différences de sexuation varient selon les représentations culturelles de la sexualité. La dernière partie de l'ouvrage fait référence aux aspects techniques du travail au sein de la thérapie familiale psychanalytique. L'analyse de la dynamique familiale nécessite la mise en place d'éléments constants : il s'agit de la mise en place d'un champ d'écoute dans lequel tous ou certains membres de la famille de générations différentes sont présents et d'un thérapeute est capable de les écouter. A la fin de chaque chapitre, le lecteur retrouvera un vocabulaire à retenir, dont l'objet est de faciliter l'appropriation de concepts clés, pour aider les cliniciens dans ces réflexions. Ce travail final m'a aidé à rattraper les séquences dans la présentation de chaque unité de lecture. Ainsi différents graphiques au long du texte ont aussi l'objet d'accompagner les concepts par des images. Unité 1 : L'écoute groupale familiale Unité 2 : L'écoute de la filiation en psychanalyse familiale Unité 3 : Transmission familiale et temporalité Unité 4 : Les blessures de la filiation Unité 5 : Transmission de la filiation du corps familiale Unité 6 : La trame des secrets Unité 7 : Méthodes de l'écoute groupale familiale Unité 8 : Formes d'expression des liens et médiations culturelles en thérapie familiale psychanalytique Unité 9 : Les médiations culturelles en thérapie familiale psychanalytique

01/2021

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Autres philosophes

Le Livre dont Jean Baudrillard est le héros

Le Livre dont Jean Baudrillard est le héros répond à un double enjeu. Il est d'abord conçu comme une porte d'entrée vers la pensée de cet auteur inclassable et souvent mécompris dans le monde francophone. L'ouvrage répond au défi suivant : comment peut-on concevoir une initiation à la pensée de Jean Baudrillard, sans passer par le commentaire universitaire, l'exégète classique ou la glose herméneutique ? Comment détourner le savoir totémique des universitaires, qu'il disait lui-même honnir, tout en permettant aux lecteurs et aux curieux de s'approprier sa pensée et ses concepts en douceur ? L'ouvrage reprend le format bien connu des " Livres dont vous êtes le héros ", ou fictions interactives qui ont connu un certain succès éditorial notamment auprès des jeunes public, il organise donc une fiction interactive autour de cet auteur en mêlant le biographique au philosophique, l'intime au conceptuel, le propédeutique au burlesque. Trois grandes voies narratives s'entremêlent. D'abord, une première voie permet de naviguer dans la vie de Jean Baudrillard – une vie plus ou moins fictionnalisée, dans la plus pure tradition baudrillardienne. Cette voie mobilise des sources inédites de et sur l'auteur (correspondance privée avec ses parents, archives de l'IMEC, photographies personnelles, etc.) Des éléments parfois très ordinaires sont mobilisés pour dire sa pensée. Ensuite, un double fictionnel organise une voie en contrepoint (la question du double hante l'oeuvre de Baudrillard). Ce personnage est marqué par une absence de destin, des péripéties de l'ennui et de la médiocrité. Une troisième voie narrative est plus théorique, abstraite et conceptuelle. Elle permet de se balader dans son oeuvre, en sillonnant de citations en citations, sa philosophie ainsi mise en intrigue. Au final, cette première partie permet à la fois au lecteur de " jouer " à suivre et incarner la vie et la pensée de Baudrillard, tout comme elle peut être parcourue dans un ordre aléatoire. La seconde partie du livre intitulée " Morale de la Traverse " se veut réflexive et théorique, elle pose la question suivante : comment vivre sa vie avec la pensée de Jean Baudrillard, en tant que " mode d'emploi " de la vie. En quoi la spécificité de cette pensée peut être envisagée sous un angle moraliste, voire acquérir une dimension ésotérique qui ramène du hasard dans le destin ? Et comment cette dernière permet une lecture du monde au quotidien : comment traverse-t-on une existence avec le système de pensée de Baudrillard et son renversement perpétuel que nous proposons de nommer la Traverse ? On y parle autant de l'homme-dé, d'un guide de survie à l'attaque d'un ours, de la fin du recoin, du détournement médiatique, du simulacre de la nostalgie et du monde qui va se venger de nous. Avec une préface d'Edgar Morin.

01/2023

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Littérature française

Brelan d'as

Caroline LANGOT. Partagée entre besoin de mouvement et longs moments de rêverie, elle a d'abord enseigné l'EPS, tout en écrivant ponctuellement. A l'aube de la cinquantaine, elle a changé son fusil d'épaule, quittant définitivement stades et gymnases, pour consacrer davantage de temps à l'écriture. Elle souhaitait explorer de plus vastes horizons : ceux de l'imaginaire. La fréquentation d'ateliers d'écriture lui a permis d'affiner son style, résolument tourné vers le suspens et le caustique. Elle aime avant tout s'évader et mystifier la réalité en jouant avec les mots. En 2015, certains de ses textes ont été édités dans un recueil collectif "Au bonheur des mots" publié aux éditions du Bord du Lot. Elle s'est également lancée dans la rédaction de polars à suspense. "Son premier roman policier "Le murmure de l'Atlantique" sort au printemps 2017 aux éditions le Croît Vif. John PETERS. D'origine britannique, ancien informaticien et père de trois enfants, John devait attendre la retraite pour assouvir son envie d'écrire. La rencontre avec l'association bordelaise "Talents" lui a permis de découvrir les ateliers d'écriture et d'approfondir sa connaissance de la langue de Molière. Attiré dès sa jeunesse par les nouvelles de Somerset Maugham, il a tout naturellement choisi cette voie pour se lancer, encouragé par son épouse Monique dans son travail patient de relecture. Pour lui, l'écriture d'une nouvelle demande un brin de malice afin de retenir l'attention du lecteur pour, ensuite, le prendre à contre-pied. Ces cinq histoires visent à relever le défi de partager ce clin d'oeil final. Dans l'immédiat, John va retourner en Rhône-Alpes auprès de sa famille et ses amis, continuer à écrire des nouvelles et terminer son roman. Régine PICHOU. Née dans les Landes, elle migre vers Bordeaux en 1977 pour ses études et pour asseoir sa carrière professionnelle, auprès de personnes en difficultés. Puis elle re-migre, cette fois dans le Médoc pour établir les bases de son camp familial. Nourrie très tôt aux aventures du Club des Cinq, de Fantômette, d'Alice, la lecture a toujours été pour elle le moyen de vivre d'autres aventures que la sienne. Alors naturellement, parce que sa vie a eu besoin d'oxygène, l'écriture s'est doucement imposée comme une arme contre la fatalité, comme un outil pour faire naître de drôles d'histoires, des histoires douces, des histoires imaginaires qui tiennent compagnie. L'atelier d'écriture auquel elle participe depuis trois ans lui a permis de se poser devant sa feuille, de prendre le temps de se laisser aller à laisser parler ses mots.

03/2017

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Sports

La fabuleuse histoire des lions indomptables. De Samuel Mbappé Léppé à Samuel Eto'o

Créée en 1960, l'équipe nationale de football du Cameroun, les Lions indomptables dès son premier match officiel, fît sensation en battant la Somalie par 9 buts à 0. Ce fut le début d'une longue histoire, riche en émotions diverses, qui apportera de la joie, du plaisir, de l'extase, du brio technique et de la plénitude, mais aussi de la tristesse, de la déception, et le sentiment d'impuissance et de gâchis. Ce qui fait des Lions indomptables du Cameroun, l'une des équipes nationales les plus connues dans le monde. Après plus de cinquante ans d'histoire, c'est aujourd'hui six participations à la Coupe du Monde avec un quart de finale en Italie en 1990, 16 participations à la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations dont quatre victoires sur six finales, une victoire en Coupe Afro-asiatique, une finale de Coupe des Confédérations FIFA et une médaille d'or aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Pourtant, indomptable, le ministre Félix Tonye Mbock qui a entrepris de rebaptiser ainsi la sélection en 1973 ne s'imaginait certainement pas qu'elle le deviendrait un jour. Que ce soit la première génération, des Samuel Mbappé Léppé, Eugène Njo Léa suivi par la génération des années 1970 des Jean-Pierre Tokoto, Michel Kaham, Jean Manga Onguéné, que ce soit la génération des années 1980 des Roger Milla, Joseph Antoine Bell, Thomas Nkono, celle des années 1990, avec les Stephen Tataw, Thomas Libih, Kana Biyik, Omam Biyik, ou la génération des années 2000 des Rigobert Song, Gérémi Njitap, Marc-Vivien Foé, Patrick Mboma, Samuel Eto'o, ces cinq générations successives auront contribué à la reconnaissance mondiale du Cameroun comme grande nation de football et à la perpétuation du rituel de l'identité collective au Cameroun. Pour l'auteur, il était important de rendre hommage à tous les acteurs qui ont écrit cette histoire, mais aussi de reconstruire un parcours permettant aux plus jeunes et aux générations futures de comprendre pourquoi les Lions indomptables représentent tant pour l'identité collective du Cameroun. Il lui a fallu plusieurs années de fouille dans les archives et les documents épars sur l'histoire des Lions indomptables. Au final, c'est un ouvrage inédit qui retrace l'histoire des Lions indomptables, en un seul document, illustrée par près de 200 images, aussi rares les unes que les autres, ainsi que des annexes comportant les feuilles de matchs depuis 1960, les noms des joueurs ayant revêtu le maillot à la tête du lion, les résultats des matchs, même amicaux, les listes des entraîneurs, des présidents de la fédération camerounaise de football et des ministres des sports.

05/2014

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Histoire ancienne

Maguelone. Archéologie d'une île de la lagune languedocienne

Dix kilomètres au sud de Montpellier, l'îlot de Maguelone occupe un relief d'origine volcanique récemment rattaché au lido par l'extension des dépôts alluviaux à l'arrière du cordon littoral. Au coeur de la lagune, l'îlot abritait au haut Moyen Age la ciuitas Magalonensis, établissement lié à la diffusion du commerce méditerranéen. Depuis le XIXe siècle, des travaux archéologiques se sont d'abord attachés à éclairer les origines de l'ancien siège épiscopal, érigé à une date incertaine au cours du VIe siècle au sein de la province wisigothique de Septimanie. Cet épisode majeur de l'histoire insulaire, dont témoigne la présence de l'imposante cathédrale romane, masqua longtemps l'ancienneté de l'occupation que de nouvelles recherches mirent au jour à la fin du XXe siècle. Des sondages pratiqués sous l'emplacement du cloître médiéval, au nord de la cathédrale, ainsi que des observations ponctuelles en plusieurs points de l'île permirent de recueillir de nombreux documents attestant d'une occupation ô la période gallo-romaine. Les recherches s'intensifiant, en 1998-1999 une fouille de sauvetage mettait au jour, à l'est de la cathédrale, une grande église de l'Antiquité tardive autour de laquelle se développait une nécropole des VIe-VIIe siècles riche de plusieurs centaines de sépultures. En 1999-2000, la prospection méthodique de l'ensemble de l'île révélait enfin l'ancienneté et l'ampleur de son occupation, marquée par une alternance de temps forts et de phases de déprise. Si la période néolithique relève d'une présence ténue, à l'âge du Bronze final se déploie une première occupation dense sur le rivage occidental de l'île. Les indices restent discrets à l'âge du Fer qui ne semble connaître qu'une fréquentation épisodique. L'occupation est mieux marquée et plus durable à l'époque gallo-romaine qui marque une première mise en valeur agricole sous la forme d'un vaste vignoble, autour d'un établissement rural probablement cantonné au point sommital de l'île. L'activité s'intensifie à la fin de l'Antiquité avec une forte densité des vestiges d'habitat et de stockage, les céramiques témoignant d'intenses échanges commerciaux au cours des V-VIIe siècles. Analysant une abondante documentation, l'ouvrage renouvelle sensiblement l'approche de l'histoire insulaire. Sont étudiés successivement les sources écrites et l'historique des recherches, les étapes de l'occupation du sol à travers les prospections, le vignoble gallo-romain, les églises et la nécropole paléochrétiennes, l'occupation du haut Moyen Age. Le dossier se termine par une synthèse sur le peuplement littoral au Moyen Age, replaçant le siège épiscopal au centre des réseaux socio-économiques.

01/2019

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Géographie

Le massif des Ecrins. Histoire d'une cartographie, de l'Antiquité à l'aube du XXe siècle

Pour mieux connaître le massif des Ecrins et le découvrir sous un jour non abordé jusqu'ici, les auteurs retracent l'histoire de sa représentation par le biais d'une riche iconographie constituée de nombreuses pièces peu accessibles au public. "Il est particulièrement réjouissant de voir comment trois fins connaisseurs du massif des Ecrins croisent leurs compétences pour relire l'histoire de sa cartographie de façon aussi accessible et vivante, sans rien céder sur l'érudition. A partir d'un corpus exhaustif, finement mis en perspective et évalué à l'aune des évolutions techniques et politiques, cette revue est une généalogie de noms évocateurs, que le lecteur retrouvera ou découvrira au fil des pages : Peutinger,, Jean de Beins, Bourcet, Cassini, Capitaine, Etat-Major, Prudent, Guillemin, Duhamel... Derrière ces tètes d'affiche du Who's Who de la cartographie des Ecrins, de nombreux protagonistes directs au indirects traversent l'ouvrage : militaires en mission, alpinistes en passion, écrivains, naturalistes, géologues...Chacun à leur façon, ils contribuent à perfectionner la connaissance topographique et la précision cartographique de la représentation de la montagne... En retraçant l'évolution du métier de cartographe depuis les premiers "arpenteurs" et "osmographes" jusqu'aux ingénieurs-cartographes, Jacques Mille, Jean-Marc Barféty et Michel tailland nous rappellent que la cartographie en montagne est non seulement une affaire de techniques topographiques, mais aussi de marche et d'ascensions... En cela, L'ouvrage est aussi une relecture de l'histoire de l'alpinisme à travers la cartographie, qui accompagne systématiquement l'exploration du massif... Le travail de compilation, d'illustration et de discussion proposé par les auteurs et l'éditeur est d'une grande précision, avec de nombreux zooms détaillés sur des secteurs emblématiques du massif. L'iconographie est aussi riche qu'abondante, et confirme si besoin est que les cartes sont de véritables objets oniriques et esthétiques, voire artistiques. Les encres et lavis du 18e siècle sont un régal, auxquels n'ont rien à envier certains dessins à la plume, à l'encre et à l'aquarelle du 19e siècle siècle ! Pour valoriser cette matière, la démarche des auteurs est très didactique. Elle est fondée sur des séries de questions-réponses, avec tout ce qu'il faut de définitions, de rappels historiques et techniques mais aussi de schémas explicatifs pour transmettre au lecteur les fondamentaux de la culture cartographique... A cet égard... les géographes et les cartographes ont bien contribué à inventer les Alpes ! " Extraits de la Préface de Philippe Bourdeau

05/2019

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Romans noirs

Le Vol de la Muette

La Fondation de l'Hermitage de Lausanne organise l'exposition des oeuvres majeures du palais ducal d'Urbino, ville natale de Raphaël. Ce dernier sera singulièrement mis en avant à l'occasion des 500 ans de sa mort. La disparition d'un des camions de transport va mettre en émoi la directrice du musée. Elio Bertozzini, passionné d'art, est soupçonné d'avoir fomenté le vol. Il va user de tous les moyens, jusqu'aux plus saugrenus, pour mener sa propre enquête entre la Suisse et l'Italie. Au printemps 2020, la Fondation de l'Hermitage de Lausanne organise l'exposition des oeuvres majeures du palais ducal d'Urbino, ville natale de Raphaël. Ce dernier sera singulièrement mis en avant à l'occasion des 500 ans de sa mort. La disparition d'un des camions de transport va mettre en émoi la directrice du musée et le monde de l'art tout entier. Elio Bertozzini, un Lausannois autoproclamé détective privé au service de l'art, va mener sa propre enquête et passer outre les injonctions de la police, au risque d'être soupçonné d'avoir fomenté le vol. Il va utiliser tous les moyens, jusqu'aux plus saugrenus, pour mener sa propre enquête entre la Suisse et l'Italie. Cette aventure pleine de rebondissements l'entraînera dans une course-poursuite effrénée. Un ami florentin qui tient une librairie de livres anciens lui viendra en aide par ses connaissances étendues en histoire de l'art. Mal lui en prendra car il se retrouvera à son tour à être soupçonné et pourchassé. Parviendront-ils à leurs fins ? Trouveront-ils qui se cache derrière cette délicate affaire alors que leur situation ne fait que dégénérer ? Simultanément, le lecteur sera plongé en pleine Renaissance où il découvrira la véritable origine de l'une des oeuvres qui ont été dérobées. Raphaël a 21 ans quand il arrive à Florence à l'automne 1504. La ville abrite déjà de grands maîtres réputés tels que Botticelli, Léonard de Vinci ou encore Michel-Ange quand il se voit confier par le gonfalonier la commande du portrait d'une aristocrate de la ville. S'il est indéniable que Raphaël est bien l'auteur de cette oeuvre, communément appelée La Muette, les historiens et experts actuels ignorent encore qui en est le véritable commanditaire et la personnalité ainsi portraiturée. Il n'en fallut pas plus à l'auteur pour faire ses propres recherches et livrer, entre la réalité et la fiction, ce roman passionnant.

09/2021

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Récits de voyage

Via Appia. Voyage sur la plus ancienne route d'Italie

En descendant la Via Appia, cette route mythique qu'empruntaient les légionnaires romains, les éléphants d'Hannibal, les esclaves de Spartacus et les chars de Césars, Jacques de Saint Victor nous invite à un voyage peu commun. Outre le fait qu'il déteste la marche et ne se départit jamais d'un décapant sens de l'humour, l'auteur est l'un des plus fins connaisseurs de l'Italie. Au volant de sa vieille Fiat, il nous introduit dans l'Italie profonde. Loin des tours opérateurs, des exploits sportifs et de l'égotisme gratuit, c'est une plongée au coeur des mythes, au croisement des grandes cités antiques et de l'ultra-violence des mafias d'aujourd'hui. Suivre l'Appia, la plus ancienne route de l'Occident unissant le christianisme et le paganisme, l'Antiquité et le Moyen Age, l'Occident et l'Orient, c'est retourner au berceau de la civilisation et de la vie publique. La Philosophie, la Démocratie, la Tragédie et la Comédie, Dieu et le Droit n'ont-ils pas trouvé leur source au creux de cette via publica ? Emprunter l'Appia, c'est aussi se frotter à la rudesse des "Sibéries du sud" et du populino, le petit peuple qui échappe aux statistiques et se reconnaît à son esprit "baroque", ses rites insolites et ses superstitions. D'ailleurs, la Regina Viarum, la Reine des Voies, n'a rien perdu de son antique vocation de lieu de perdition. L'auteur nous révèle certaines anecdotes inédites et troublantes sur ce Far-west fasciste, sur l'épisode des Marocchinate, sur les "nouveaux Guépards", la Camorra et la Casa Nostra, ces organisations secrètes et criminelles qui terrorisent et pillent le pays. Jacques de Saint Victor est un érudit passionnant qui a fait de cette traversée géographique un voyage heuristique, une remontée dans le temps et un petit traité du libéralisme intellectuel, ce qui n'est pas sans susciter de vifs débats avec sa femme. Naturellement, Michela, l'Italienne des Pouilles à l'irrésistible franc-parlé, est une députée féministe de gauche et professeur de philosophie morale tandis que son historien de mari ne jure que par Montesquieu et Tocqueville. Toujours dans un avion entre Rome et Paris, elle donne des conférences sur le couple pendant que lui développe "un cas préoccupant de régression touristique" en s'enfonçant dans les méandres de l'Appia. Mais n'est-ce pas aussi pour retrouver un peu de ce temps perdu de l'enfance, de cet état d'équilibre originel ?

06/2022

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Poésie

La Forge n°1

Des revues meurent, des revues naissent la forge, revue nouvelle, une de plus... Une revue de poésie, qui plus est, cette "chose" prétendument étrange et incompréhensible, légère et futile. Y a-t-il trop de revues ? Jamais assez ! Et qu'importe si le lectorat s'étiole - il en fut toujours ainsi de la plainte quant au délaissement de la poésie... C'est l'une des lamentations des poètes et des éditeurs de poésie. Parions qu'il restera un dernier carré de lucides, avides de cette futilité essentielle ; de réfractaires résistants qui ne se rendront pas aux impératifs des écrans, de l'information et du divertissement - fût-il littéraire. la forge n'est en rien, dans ses intentions, la suite de la revue NUNC car, à la différence de celle-là, elle sera exclusivement consacrée à la poésie. Sa motivation première consiste à ne pas obéir à une logique de chapelles qui, quand elles ne s'ignorent, le plus souvent se méprisent. Toutes, nous semble-t-il, méritent notre attention, quand même nous ne serions sensibles qu'à telle ou telle d'entre elles. Toutes sont des lieux d'exploration du langage et de renouvellement de la façon de dire le monde et notre présence fugace ; des lieux de défense, des "ZAD" de la langue contre les détournements qu'elle subit à des fins idéologiques - simplifications / distorsions de la réalité - ou économiques - réduction du langage à des slogans publicitaires, au strict nécessaire de la relation commerciale. Ces détournements n'ont d'autre objectif que l'aplatissement de la pensée, l'anéantissement de la réflexion, l'asservissement au divertissement et à la consommation. En somme : l'abrutissement de l'individu et, de facto, la destruction de sa dimension citoyenne afin de le contenir dans un état végétatif répondant aux ordres publicitaires, identitaires, ludiques. REGINALD GAILLARD Liminaire D'AILLEURS FAUSTO URRU . SEBASTIEN MINAUX . ELISA BIAGINI . ROLAND LADRIERE . CAROLYN FORCHE THIERRY GILLYBOUF . RON RASH . GAËLLE FONLUPT . ANNE SEXTON . SABINE HUYNH DIANE SEUSS . AUDOMARO HIDALGO . GAËTANE MULLER VASSEUR . ROHAN CHHETRI . ERIC AUZOUX LUUK GRUWEZ . DANIEL CUNIN & D'ICI OLIVIER BARBARANT . EMMANUEL LAUGIER . REGINE FOLOPPE . FRANCOIS BORDES PALOMA HERMINE HIDALGO . COLINE HEZARD . ISABELLE ALENTOUR . ADELINE BALDACCHINO SOPHIE GRENAUD . JEAN ADRIAN . DOMINIQUE SAMPIERO . ROLAND LADRIERE . TOM BURON THIERRY ROMAGNE . CAROLINE GIRAUD . ORIANE TAÏEB . DAVID LESPIAU . NOUR CADOUR BLANDINE BESCOND . ANANDA BRIZZI . CHANTAL RINGUET . ANNA JOUY . DELPHINE CONSTANT L'INTIME DU POEME Mireille Havet Voix oubliées MIRON KIROPOL LA FORGE DU POETE CHRISTIAN VIGUIE . JEAN-CLAUDE PINSON . JACQUES VINCENT DAVID LESPIAU . ADELINE BALDACCHINO CAHIER CRITIQUE accompagné d'encres de Julien Spianti

10/2023

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Théâtre

L'invention du théâtre et autres fictions

Comment faire vivre les textes classiques ? La réponse est ici à l'opposé de celle des anthropologues : il vaut mieux mettre l'accent sur une proximité de l'homme ancien que sur des différences qui n'intéressent que le touriste. Contrairement à ce que peuvent dire les sciences humaines, le sentiment de familiarité que peut avoir un homme de notre temps quand il lit tel texte antique n'est en rien trompeur. Il y a dans le théâtre gréco-latin une présence absolue de l'homme antique, qu'il soit le dramaturge ou son personnage. L'idée d'une différence essentielle de l'homme du présent et de l'homme antique est le dernier avatar du commentaire aristotélicien : depuis la naissance de l'esthétique dans la Prusse du XIXe siècle, il est assuré que l'art et la littérature n'existent que depuis que les théoriciens en ont inventé les concepts ; mais on confond une conscience créatrice qui est conscience absolue, de soi-même, de ses fins propres, de ses moyens, et une connaissance conceptuelle qui est celle des professeurs : connaissance laborieuse, interminable, toute relative aussi, et stérile, à moins d'imaginer que la connaissance théorique engendre l'oeuvre : mais c'est le contraire. Qui invente le théâtre, et quand ? Toutes les questions concernant l'origine attendent de l'historien un éclaircissement impossible ; l'Antiquité n'est que la surface lumineuse d'un gouffre sans fond. L'histoire, pour le théâtre comme pour toutes les formes de l'activité humaine, n'a de réalité que comme toile de fond. C'est pourquoi il importe de dénoncer l'obsession historiciste de quelques commentateurs, les mêmes qui nient l'existence d'une nature humaine, identique à elle-même à travers le temps. Les formes changent continuellement, sans doute, qu'il s'agisse de la société ou des oeuvres d'art ; mais, quant à celles-ci, le processus de la création n'est pas essentiellement différent chez Eschyle et chez Balzac. L'esprit souffle où il veut, il est tout de suite au-delà de ce qui est enseigné et transmis. On dira que telle invention est déjà moderne, qu'Eschyle, Euripide et Plaute concevaient déjà l'individu, le monothéisme ou l'athéisme ; mais le déjà est de trop : tout est dit, dès le début ; aucun grand artiste ne vient trop tard, quand il fait revivre le déjà dit et en fait son dire à lui. L'invention historique du théâtre n'est qu'une fiction ; chaque grand dramaturge, chaque grand metteur en scène ou comédien, chaque public inspiré peut-être, inventent à neuf la tragédie et la comédie.

11/2019

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Littérature française

COMPLAINTE MANDINGUE. Journal 1960-1962

Une succession d'aventures aussi bien désolantes que désopilantes remplit ce Journal intime dont le très picaresque narrateur, héritier de Gil Blas, nous livre à sa manière le récit d'une éducation sentimentale et des illusions perdues de sa génération au début des années soixante. De Paris au cœur de l'Afrique noire, du Dahomey au Danemark ou en son pays basque d'origine, avec le souvenir rémanent de l'enfance et de la guerre (où notre auteur parvint à rallier la mythique France Libre à travers l'Espagne), c'est un tourbillon de vie intense, de passions folles, de dépressions et de rebondissements dans un suspense émotif qui ne vous lâche pas. Deux figures féminines imposent l'image la plus moderne et la plus contrastée de l'éternel féminin : Kid, petite danoise déchirée entre son romantisme et sa fringale d'émancipation ; Alice, délicieuse fille des îles éprise de traditions et victime de son tempérament. Tout cela, traversé de rencontres et d'entretiens saisissants avec Céline peu avant sa mort, de personnages aussi divers que Joris Ivens, Michel Leiris, Jean-Louis Curtis, Dominique de Roux sur lequel se termine l'ouvrage, et des amis épars auxquels l'auteur reste fidèle quelles que soient leurs opinions : Jean-Jacques l'ex-officier para de l'OAS, Nicolas le Communiste. Quant au style, il justifie une fois de plus l'exceptionnel hommage qu'avec les plus fins critiques, Pol Vandromme a su lui rendre dès la parution du premier volume, et confirmer depuis : " Ce Journal est celui d'un homme libre. Libre devant les intimidations du siècle comme devant celle des mantes religieuses et des benêts pâmés. Libre comme on a désappris à l'être aujourd'hui ; en esprit fort et en vivant magnifique. Jacques d'Arribehaude défie et nargue. Il contredit en sauvage et il en jubile en hédoniste, irrégulier et insoumis, se moquant des prudences opportunes en polémiste de race, le carquois plein de flèches qu'il lance en archet virtuose... Avec cela, pour accompagner ses morceaux de bravoure, les affermir et les exprimer à la perfection, une langue superbe, d'une abondance et d'une diversité qui donnent le vertige. Un grand écrivain méconnu à découvrir pour l'admirer en happy few. " " C'est une lecture qui enchante dans son désenchantement, mais dans le désenchantement la vitalité reste la plus forte. Avec ma tripe de gauche, je constate, dans la jubilation, à quel point la communauté des sensibilités est plus forte que la communauté des idées. " Edgar MORIN

05/1999

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Economie

De quoi Total est-elle la somme ? Multinationales et perversion du droit. Suivi de Le totalitarisme pervers

"Total" : c'est ainsi qu'ils ont choisi de la nommer, comme dans un mauvais film tout en hyperboles. Active dans plus de 130 pays, cette société s'affaire à exploiter, traiter et distribuer des produits issus du pétrole, tout en oeuvrant dans le gaz, l'énergie solaire, la production électrique et l'industrie chimique. Le capital dont dispose cette firme traduit le fait d'une histoire chargée, couverte par l'état du droit ou par la complicité des Etats. Ce capital est le fruit d'actions tentaculaires sur un plan politique et économique, allant de la participation à des cartels internationaux capables de jouer sur les prix à l'accaparement de ressources dans le contexte néocolonial africain, en passant par la délocalisation d'actifs dans des Etats complaisants, par l'externalisation des coûts de production sous une forme massivement polluante et par la collaboration avec des partenaires pratiquant le travail forcé. Dans cet essai, Alain Deneault démontre que le cas Total ne témoigne pas seulement du pouvoir de cette entreprise en particulier, mais de celui d'une poignée de multinationales qui font aujourd'hui la loi. Se pencher sur l'histoire de Total et de ses composantes généalogiques, c'est montrer comment l'état du droit et la complicité des Etats ont permis à une firme, légalement, de comploter sur la fixation des cours du pétrole ou le partage des marchés, de coloniser l'Afrique à des fins d'exploitation, de collaborer avec des régimes politiques officiellement racistes, de corrompre des dictateurs et représentants politiques, de conquérir des territoires à la faveur d'interventions militaires, de délocaliser des actifs dans des paradis fiscaux ainsi que des infrastructures dans des zones franches, de pressurer des régimes oligarchiques surendettant leurs peuples, de polluer de vastes territoires au point de menacer la santé publique, de vassaliser des régimes politiques en théorie pourtant souverains, de nier des assertions de façon à épuiser des adversaires judiciaires, d'asservir des populations ou de régir des processus de consultation. Chacun de ces verbes fait l'objet d'un chapitre dans cet ouvrage. Ils représentent une série d'actions sidérantes que l'ordre politique actuel ou récent a permis à des multinationales de mener en toute impunité, indépendamment des textes législatifs et des institutions judiciaires, ou grâce à eux. En complément, un court essai intitulé Le Totalitarisme pervers met en perspective les cas décrits précédemment et interroge de façon conceptuelle le fonctionnement même des multinationales.

02/2017