Recherche

Bruce Hood

Extraits

ActuaLitté

Policiers

Guerre sale

Florian Vidal, avocat spécialisé dans les contrats d’armement et les relations franco-africaines, a été assassiné de manière effroyable : brûlé vif aux abords d’une piscine, un pneu enflammé autour du cou, les mains menottées. C’est l’Afrique en plein coeur de Colombes, patron. Les connaisseurs appellent ça le supplice du Père Lebrun. Une technique en vogue à Haïti du temps des tontons macoutes. La coutume est sans doute née à Soweto où elle était, entre autres, la punition favorite pour les voleurs. Vous connaissez le cri de révolte de l’anti-apartheid radical ? « Avec nos boîtes d'allumettes et nos pneus enflammés, nous libérerons ce pays. » L’une des phrases favorites de Winnie Mandela. Or, cinq ans auparavant, Toussaint Kidjo, l’assistant de Lola, de père français et de mère congolaise, avait été assassiné de la même façon. C’est ce meurtre, jamais élucidé, qui avait conduit Lola à anticiper sa retraite. Florian Vidal travaillait pour Richard Gratien, maillon fondamental de la Françafrique pour le secteur de l’armement. Redoutable et froid, Mister Africa, souvent dans le collimateur de la justice française, s’était pris d’affection pour Florian qu’il avait engagé comme chauffeur. Par la suite, il en avait fait un avocat réputé et riche et, avec les années, son fils adoptif. Pour Lola le lien entre les deux affaires ne fait aucun doute. Elle reprend alors son enquête mais empiète terriblement sur le travail du commandant en charge de l’affaire, fort sensible en raison des milieux qu’elle touche : la finance, la politique, les affaires étrangères, Sacha Duguin, ancien amant de son amie Ingrid avec qui il continue d’entretenir des rapports houleux… Lola doit se rendre à l’évidence, seule elle ne pourra rien, l’ennemi est plus puissant qu’il en a l’air. Dans ce contexte difficile, quel rôle notre duo va-t-il bien pouvoir jouer ?

01/2011

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Spring Hope

"Devant moi, suis-je tentée de dire maintenant, il n'y a que le passé. Une tentative véritablement folle de faire s'écouler le temps à rebours" Tout commence par le goût métallique d'une pièce de monnaie sur la langue d'une enfant, par le doigt de la mère lui fouillant la bouche pour lui ôter cette pièce, premier souvenir d'une conscience qui s'éveille parmi les chiens et les poules, dans une grande maison carrée de la Caroline du Sud, où derrière les rideaux de mousseline, sous la glycine et les magnolias, vivent Eve, ses frères, ses parents, tous ces êtres qui passent dans le monde comme des rêves. Et tout s'achèvera dans un autre siècle, dans les vieux paysages dévastés, lorsque la mère devenue poussière se sera abîmée dans sa vie intérieure, dans les décombres de ses poèmes. "Parfois, en lisant, elle était submergée par la beauté et pleurait. Parfois je pense que la beauté la rendait folle." Devenue vieille et maigre à son tour, assise au même petit bureau où elle a vu sa mère souffrir de n'être pas Baudelaire, Mallarmé ou Rimbaud, Eve brûle ses dernières forces à ressusciter le passé, à exhumer le monde perdu dans l'espoir de parachever l'oeuvre de sa mère et d'offrir un peu de paix à cette âme déchirée. C'est ainsi que du fond de cette terre tragique, dont rien de bon n'était censé sortir, s'élèvent les visages anciens, renaissent les parfums, les couleurs, les bruits et les sensations d'une vie en partage. Et c'est dans ces interstices de la pensée où toutes les époques convergent, dans le langage mystérieux du souvenir, et non pas dans les cahiers noircis de poèmes, que l'oeuvre véritable s'élabore : la mère chercha l'art dans les espaces infinis de l'idéal, mais l'art était dans la vie et les choses minuscules, dans les mille petits riens de chacun, à la portée immédiate de la main." Sylvain Trudel.

03/2015

ActuaLitté

Littérature étrangère

Un bon garçon

Irlande du Nord, fin des années 80, en plein conflit entre catholiques et protestants à Ardoyne, quartier difficile de Belfast. Mickey, le narrateur, vit sa dernière journée à l'école primaire avant les vacances d'été. Bon élève, il se réjouit d'avoir été admis dans une Grammar school - collège " d'élite " -, et d'échapper ainsi à ses condisciples actuels. Mais, lors d'un surréaliste rendez- vous chez le directeur, il apprend que son père a dépensé l'argent censé payer sa scolarité. Ce sera donc St. Gabriel, le collège de base fréquenté par son grand frère et tous les gamins du coin. Le petit chien offert par ses parents ne suffit évidemment pas à faire oublier le goût âpre de ces vacances qui commencent, et Mickey décompte avec angoisse le nombre de semaines le séparant de la rentrée. Rêveur, il passe son temps à inventer des histoires et à imaginer ce que serait sa vie en Amérique. Il adore sa mère et sa petite soeur, mais redoute son père alcoolique et sa brute de grand frère qui, comme tous les garçons du quartier, n'aime rien tant que le tourmenter. Parce que, tous s'accordent à le dire, Mickey est " différent " : enfant doué et sensible pour la plupart des adultes, " petit pédé " qui joue avec les filles pour les autres... L'IRA, les bombes, les émeutes, les affrontements avec l'armée britanniques : Mickey évolue au milieu de ce climat troublé avec son innocence et ses rêves de gamin. Son chien est tué par une bombe, un soldat meurt devant ses yeux... Les " Troubles " viennent frapper à sa porte et Mickey réalise que pour protéger sa mère et sa soeur il va lui falloir franchir quelques lignes. Avec beaucoup de sensibilité, de tendresse et d'humour, Paul McVeigh réussit à nous faire partager le point de vue du petit Mickey. Et là est la grande force de ce roman : donner à nos yeux d'adultes ce regard d'enfant.

03/2016

ActuaLitté

Littérature française

Et toujours les Forêts

Corentin, personne n'en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s'en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu'au jour où sa mère l'abandonne à Augustine, l'une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l'aïeule, une vie recommence. A la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n'en finit pas d'assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l'espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d'un monde désert, et la certitude que rien ne s'arrête jamais complètement. Lauréate du Grand Prix RTL-Lire 2020 Lauréate du Prix de la Closerie des Lilas 2020 Lauréate du Prix du livre France Bleu Page des Libraires 2020 Sélectionnée pour le Grand Prix des lectrices de Elle Sélectionnée pour le Prix des lecteurs de l'Express - BFM TV " Pour Sandrine Collette, l'espoir ne meurt pas tant que subsiste un souffle de vie, si chétif soit-il". Le Monde des livres "Un roman très prenant et cinématographique" Madame Figaro " A mi-chemin entre La Route de Cormac Mc Carthy [... ], et En un monde parfait, de Laura Kasischke, Sandrine Collette réussit une très belle oeuvre et trouve l'équilibre entre l'effroyable et le beau, faisant pousser la poésie au milieu de la poussière " ELLE

01/2020

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le serpent de l'Essex

Angleterre, fin du XIXe siècle. Cora Seaborne, une jeune veuve férue de paléontologie, quitte Londres en compagnie de son fils Francis et de sa nourrice Martha pour s'installer à Aldwinter, dans l'Essex, où elle se lie avec le pasteur William Ransome et sa famille. Elle s'intéresse à la rumeur qui met tout le lieu en émoi : le Serpent de l'Essex, monstre marin aux allures de dragon apparu deux siècles plus tôt, aurait-il resurgi de l'estuaire du Blackwater ? C'est ce que portent à croire la mystérieuse disparition d'un homme à la veille du nouvel an, puis celle de la petite Naomi Banks, fille d'un batelier du village. Dans un cadre gothique marqué par une brume traversée d'étranges lumières, les perceptions singulières de l'épouse phtisique du pasteur et les prophéties d'un vieillard dont l'aspect se confond presque avec celui de sa maison, Cora Seaborne construit sa liberté dans un univers dominé par la peur, repousse les limites de son esprit en le confrontant à une foi qu'elle a reniée et s'attache sans regrets les sentiments de ceux auxquels elle voudrait oublier de plaire. En cette fin d'ère victorienne dont les problèmes sociaux ne doivent pas faire oublier les succès scientifiques, nous suivons les aventures – narrées dans un style riche, élégant et varié – d'hommes qui s'acceptent tels qu'ils devraient être, de femmes qui découvrent devoir être ce qu'elles sont et d'un monstre effroyable qui redevient ce qu'il était. Roman optimiste au charme victorien et à la modernité subtile, Le Serpent de l'Essex est un jardin d'Eden où céder à la tentation permet de se révéler à soi-même, où il n'y a nulle honte à être heureux et où les serpents, aussi terrifiants soient-ils, ne sont jamais dans le coeur des hommes.

01/2018

ActuaLitté

Littérature française

Titus n'aimait pas Bérénice

Quand on parle d'amour en France, Racine arrive toujours dans la conversation, à un moment ou à un autre, surtout quand il est question de chagrin, d'abandon. On ne cite pas Corneille, on cite Racine. Les gens déclament ses vers même sans les comprendre pour vous signifier une empathie, une émotion commune, une langue qui vous rapproche. Racine, c'est à la fois le patrimoine, mais quand on l'écoute bien, quand on s'y penche, c'est aussi du mystère, beaucoup de mystère. Autour de ce marbre classique et blanc, des ombres rôdent. Alors Nathalie Azoulai a eu envie d'aller y voir de plus près. Elle a imaginé un chagrin d'amour contemporain, Titus et Bérénice aujourd'hui, avec une Bérénice quittée, abandonnée, qui cherche à adoucir sa peine en remontant à la source, la Bérénice de Racine, et au-delà, Racine lui-même, sa vie, ses contradictions, sa langue. La Bérénice de Nathalie Azoulai veut comprendre comment un homme de sa condition, dans son siècle, coincé entre Port-Royal et Versailles, entre le rigorisme janséniste et le faste de Louis XIV, a réussi à écrire des vers aussi justes et puissants sur la passion amoureuse, principalement du point de vue féminin. En un mot, elle ne cesse de se demander comment un homme comme lui peut avoir écrit des choses comme ça. C'est l'intention de ce roman où l'auteur a tout de même pris certaines libertés avec l'exactitude historique et biographique pour pouvoir raconter une histoire qui n'existe nulle part déjà consignée, à savoir celle d'une langue, d'un imaginaire, d'une topographie intime. Il ne reste que peu d'écrits de Racine, quelques lettres à son fils, à Boileau mais rien qui relate ses tiraillements intimes. On dit que le reste a été brûlé. Ce roman passe certes par les faits et les dates mais ce ne sont que des portes, comme dans un slalom, entre lesquelles, on glane, on imagine, on écrit et qu'on bouscule sans pénalités.

08/2015

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le goût de la pluie. Nouvelles et prose de circonstance

Ce volume rassemble une quinzaine de nouvelles et quelques essais, qui remontent pour la plupart aux années 1920-30. Dans L’Éventail, Les Lampions de la première lune et Madame Zhou, l’auteur dépeint la naissance du sentiment amoureux chez des jeunes gens indécis face au désir qui les habite, tandis que Crépuscule à la saison des pluies ou Au Théâtre « le Paris » décrivent ces mécanismes inconscients chez des personnages d’âge mûr. Avec L’Amour de Shi Xiu, il se livre au pastiche de la littérature ancienne vue sous l’angle de l’analyse psychologique. Dans Soleil printanier et Brume, l’intrigue est assez secondaire par rapport au monologue intérieur qui s’apparente à un flux de conscience. De même, la crainte de ne pas sembler assez viril hante le personnage de Lune croissante de fin d’automne. Dans Le Poète, un lettré solitaire et déclassé, habitué d’une maison de thé, sombre peu à peu dans la folie. La Carte de visite montre les effets néfastes de la productivité du monde moderne chez un employé. Une technique proche du montage, l’importance accordée aux dialogues, font parfois songer au cinéma, comme dans La Danseuse au déclin du jour. L’érotisme se mêle au fantastique dans Yaksha, où le héros fasciné par une femme vêtue de blanc croit voir en elle un être démoniaque. Le Goût de la pluie, Voyage autour de ma chambre révèlent la maîtrise de l’auteur dans l’art de l’essai. Enfin, une évocation publiée en 1988 à l’occasion de la mort de Shen Congwen constitue un riche témoignage sur la traversée du siècle de ces deux écrivains. Ces textes proviennent, pour l’essentiel, de la période la plus active de Shi Zhecun. Comme celle d’autres écrivains de sa génération, son oeuvre n’a été redécouverte que récemment en Chine. Elle ressurgit intacte sous nos yeux, tout imprégnée encore des temps qui l’ont vue naître, que la brutalité et l’indifférence du siècle n’ont pas su effacer.

10/2011

ActuaLitté

Sociologie

Immigration. Ces réalités qu'on nous cache

L'immigration électrise périodiquement notre débat public. Mais son irruption sur la scène politique et médiatique se fait le plus souvent à partir de données anciennes, incomplètes ou habilement maquillées. Une méconnaissance de la réalité, entretenue par l'extrémisme d'un côté, par le politiquement correct de l'autre. Ce livre dresse le tableau de l'immigration en France depuis vingt ans. Il permet d'en finir avec le déni soigneusement orchestré par quelques démographes ayant pignon sur rue, lesquels tentent d'occulter la réalité de la vague migratoire massive qui affecte notre pays. Préfet de région et Conseiller d'Etat, Patrick Stefanini a consacré à ce problème une grande partie de sa vie professionnelle, dans les divers postes de responsabilité qu'il a occupés auprès de Robert Pandraud, Alain Juppé, Dominique de Villepin et enfin Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux. Il a retiré de cette expérience concrète des convictions fortes qu'il exprime ici sans détour. Il décrit l'impuissance de nos gouvernements à maîtriser l'immigration alors même que la France, affaiblie économiquement, a vu ses capacités d'accueil se restreindre et a laissé s'abîmer son modèle social. Il constate l'échec de nos efforts d'intégration en raison du chômage de masse, mais aussi du repli identitaire et de la poussée du fondamen-talisme islamique chez les nouveaux immigrants. Il formule aussi des propositions précises, à rebours des mots d'ordre simplistes des uns et de l'aveuglement des autres : contrôle des frontières extérieures de l'Europe, dépôt des demandes d'asile hors du territoire français, révision radicale de notre politique d'aide au développement, et enfin refonte des règles d'acquisition de la nationalité française. C'est désormais la cohésion de notre société qui est en jeu. Pour reprendre le contrôle de l'immigration, Patrick Stefanini appelle à faire les choix devant lesquels la France recule depuis vingt ans.

11/2020

ActuaLitté

Littérature française

La Duchesse Blanche - L'apprentissage de la soumission ou les affres de la domination

"La Duchesse Blanche" livre érotique à connotations sadomasochistes part de la phrase : "Je t'aime plus que ma vie" , plus souvent exprimée sous l'assertion : "Je t'aime à en mourir" , sans réaliser, pour autant, sa lourde signification. Dans le roman, Alexandra Galan de Saint-Elbe illustre par la force de son amour pour Diane d'Arcourt le véritable sens de cette déclaration. Alexandra devient l'esclave de Diane, à la fois la plus soumise et la plus rebelle... qui soit... Alexandra est une jeune cavalière de Concours de Saut d'Obstacle ; Diane, Duchesse d'Arcourt dite la Duchesse Blanche fait partie du jury. C'est ainsi que les deux personnages principaux se rencontrent pour la première fois. Diane, quarante ans, brune aux yeux vert-émeraude, jette son dévolu sur la jeune femme, blonde aux yeux bleu intense, âgée de vingt-sept ans. Les deux tempéraments s'affrontent, avant de filer le parfait amour. Cependant, la passion que lui voue Alexandra, ne suffit pas à Diane. Elle veut plus... Alexandra a beau répéter qu'elle donnerait sa vie pour sa maitresse, cette dernière s'interroge... Diane met donc son amante à l'épreuve, en la coupant du monde. C'est dans le Donjon de La Duchesse Blanche, au château d'Arcourt, que Diane éprouve l'amour d'Alexandra en la livrant à l'inavouable. Quand la Duchesse d'Arcourt découvre que sa belle esclave l'a trompée sur son identité, elle entre dans une colère noire et révèle le lourd secret de la Duchesse Blanche. Alexandra s'abîme et ne comprend pas ce qui lui arrive... Devant cette extraordinaire révélation de la Duchesse d'Arcourt, et alors que Diane lui réserve le châtiment suprême, la jeune soumise pense que seule la mort peut la délivrer de cet amour... Alexandra Galan de Saint-Elbe se donnera-t-elle la mort ? Ou la Duchesse Blanche exécutera-t-elle son amante ? Ou bien encore, la passion survivra-t-elle à tout ?

06/2015

ActuaLitté

Histoire de France

Pechkoff, le manchot magnifique

Fils adoptif de Gorki, héros de la Légion étrangère, homme d'influence, ambassadeur de France, grand séducteur, Zinovi Pechkoff, surnommé le "Manchot magnifique", est une légende oubliée du XXe siècle. Nijni-Novgorod, années 1900. Un adolescent traîne sur les bords de la Volga. Il est pauvre, il est juif, il n'a pas d'avenir dans la Russie tsariste. Jusqu'au jour où il croise l'immense écrivain Gorki qui en fait son assistant et l'adopte. Yeshua Sverdlov devient Zinovi Pechkoff. En exil à Capri avec son nouveau père, il découvre la littérature, la politique, se lie avec Lénine, l'écrivain Bounine ou le chanteur Chaliapine. Mais il brûle d'agir. Quand la Première Guerre mondiale éclate, il s'engage en France dans la Légion étrangère au côté de Blaise Cendrars, connaît la rude vie des tranchées et la gloire des combats - il y perd le bras droit. La France l'adopte à son tour et le dépêche aux Etats-Unis pour les inciter à entrer en guerre. En 1918, alors que son frère Iakov Sverdlov s'apprête à devenir le premier chef d'Etat soviétique, Pechkoff est au cour de la guerre civile russe, avec les Armées blanches. Dans les années vingt, au Maroc, il gagne son surnom de "Manchot magnifique" pendant la guerre du Rif. Puis ce sera la Syrie, le Liban, ses premiers succès diplomatiques. Et la France Libre. De Gaulle en fait son envoyé spécial, un général-ambassadeur abonné aux missions délicates, en Chine auprès de Chiang Kaï-Shek, au Japon auprès de MacArthur dont il devient l'ami. Pechkoff parcourt le monde, connaît tout le monde, séduit tout le monde. Son courage, son goût de la vie, sa connaissance de l'âme humaine ont révélé sa nature, celle d'un héros de roman. A partir d'archives inédites, notamment la magnifique correspondance avec Gorki, Guillemette de Sairigné signe la première grande biographie de Zinovi Pechkoff.

09/2019

ActuaLitté

Histoire littéraire

Correspondants de guerre 1918-1939. Maroc, Ethiopie, Espagne

Ancrée dans la grande tradition du journalisme d'aventure et croisant celle de l'écrivain-voyageur, la figure du correspondant de guerre plonge ses racines aux origines mêmes de la presse. Elle s'autonomise et s'impose dans l'entre-deux-guerres dans le sillage des ombres portées du premier conflit mondial, puis lorsque font rage les guerres d'Ethiopie et d'Espagne. Dans ce contexte de polarisation idéologique et de tensions géopolitiques entre démocraties libérales et régimes autoritaires ou totalitaires, à l'heure où les visées impériales et coloniales des fascismes se donnent libre cours et tandis que s'internationalise une lutte sans merci entre des révolutions rouge, noire ou brune, être correspondant ou correspondante de guerre devient une fonction de premier plan. Qui incarne cette figure ? Que cherche-t-elle ? Pourquoi et pour qui se mobilise-t-elle ? C'est à ces différentes questions que s'attachent à répondre les douze contributions issues d'un colloque international et pluridisciplinaire tenu à Angers les 9 et 10 ? mai 2019. Du Maroc espagnol à Addis-Abeba et aux multiples théâtres d'opérations de la guerre d'Espagne, les textes mettent en scène des itinéraires individuels et collectifs qui donnent à voir les multiples facettes incarnées par la figure de la correspondante ou du correspondant de guerre anglo-saxon ou latin. Dorénavant, il ne s'agit plus seulement de jouer de la plume mais aussi de l'appareil photographique dans un contexte où l'image occupe une place croissante dans la presse du temps et n'est plus seulement une illustration. Fort prisé du lectorat de l'époque, le reportage de guerre des conflits éthiopien et espagnol se comprendrait-il comme la "répétition générale" qui préfigure le second conflit mondial ? Il marque à tout le moins un jalon essentiel d'une histoire mêlant bruit des armes et mythologie qui s'est prolongée jusqu'aux "Warcos" (war correspondents) d'aujourd'hui.

02/2021

ActuaLitté

Littérature française

Kong

Deux jeunes gens sortent sonnés de la Grande Guerre. L'un, Ernest Schoedsack, a filmé l'horreur dans la boue des tranchées ; l'autre, Merian Cooper, héros de l'aviation américaine, sérieusement brûlé, sort d'un camp de prisonniers. Ils se rencontrent dans Vienne occupée, puis se retrouvent à Londres où naît le projet qui va les lier pour la vie. Comment dire la guerre ? Comment dire ce puits noir où l'homme s'est perdu - et peut-être, aussi, révélé ? Pas de fiction, se jurent-ils : le réalisme le plus exigeant. S'ensuivent des aventures échevelées : guerre russo-polonaise, massacres de Smyrne, Abyssinie, épopée de la souffrance en Iran, tigres mangeurs d'hommes dans la jungle du Siam, guerriers insurgés au Soudan... Leurs films sont à couper le souffle. On les acclame : " Les T. E. Lawrence de l'aventure ! " lance le New York Times. Eux font la moue. Manque ce qu'ils voulaient restituer du mystère du monde. Déçu, Cooper renoncera quelque temps - pour créer avec des amis aviateurs rien moins que... la Pan Am ! - avant d'y revenir. Ce sera pour oser la fiction la plus radicale, le film le plus fou, pour lequel il faudra inventer des techniques nouvelles d'animation. Un coup de génie. Une histoire de passion amoureuse, mettant en scène un être de neuf mètres de haut, Kong, que l'on craint, qui épouvante, mais que l'on pleure quand il meurt... Le film est projeté à New York devant une foule immense, trois semaines avant qu'Hitler ne prenne les pleins pouvoirs. Sur un air de jazz mélancolique ou joyeux, entre années de guerre et années folles, Michel Le Bris nous offre une fresque inoubliable. On y croise des êtres épris d'idéal, des aventurières, des héros, des politiques, des producteurs, des actrices, et bien sûr un immense singe que l'on aime craindre et aimer, moins sauvage que l'homme...

08/2017

ActuaLitté

Rêves

Pour bien vivre les temps à venir. Aspire le Souffle de l’Archange

En ces légers instants sacrés de la vie où l'esprit est ouvert à plus d'intuition et moins de raison, Clair Ether a reçu en claire audience 72 textes, de son Guide Céleste, l'Energie de Thot, également connue en celle de l'Archange Mickaël. La plupart sont transmis en alexandrins. Les visions qu'elle a peintes en claire vision lui sont pareillement transmises. Eclairés l'un par l'autre, textes et peintures offrent des guidances pour l'âme afin d'apaiser des blessures de notre Enfant intérieur, garder sereine la traversée du chemin qui est propre à chacun en cette vie, reprendre force et confiance en soi, clarifier et acter les choix qui se présentent, se relier à notre pouvoir créateur, tisser des liens de sympathie avec la Source afin de devenir le co-créateur de sa vie. Que cet ouvrage vous aide à ouvrir la voie de votre Intuition et à lui demeurer attentif et fidèle ! Elle seule est la véritable gardienne de votre Vie et de son intégrité en ces temps de chaos. Le but étant d'autoriser à laisser grandir en son Coeur le reflet de celui du Ciel pour, en conscience, intégrité et discernement, vivre sa vie dans le respect de son cheminement en tant qu'expérience incarnée de l'âme, souffle intime de l'Ame du Monde. En cette posture d'alignement où séjourne la paix, l'accordance avec la Source, notre Maître intérieur se met peu à peu en place et le Vrai Travail peut commencer : la mission de vie pour laquelle notre âme s'est densifiée. Aussi, en ces Temps difficiles est-il d'autant plus crucial de sans tarder Lever le Voile, c'est-dire accéder au niveau de Connaissance qui permet à l'Harmonie de nous traverser comme la juste Epée de Lumière, comme un fort réveil un matin de brume, comme l'exacte partition de la Loi des Cieux.

02/2022

ActuaLitté

Faits de société

Avocat des libertés

C'est par une affaire impliquant la police que Yassine Bouzrou entame sa carrière en solo en 2007. L'occasion de se frotter directement aux mensonges, aux petits arrangements entre administration, pouvoir et palais de justice, et aux journalistes. Mais aussi de jauger la force de frappe de l'avocat. Son deuxième dossier lui est apportée par un futur cinéaste, Ladj Ly, qui lui signale la fameuse bavure de Montfermeil (2008) qui servira de ferment au film Les Misérables. Il fera condamner les policiers. Plus récemment, en plein mouvement des Gilets jaunes, il se voit confier un cas emblématique : celui de Zineb Redouane, une femme de 80 ans décédée après avoir été atteinte au visage, à la fenêtre de son appartement, par une grenade lacrymogène, à Marseille. La contre-enquête a mis en cause les CRS. Fils de berbères du Maroc ayant quitté Tiznit dans les années 60, Yassine Bouzrou a grandi dans un quartier populaire de Courbevoie, entre un père chauffeur-livreur et une mère garde-malades. Il aurait voulu devenir footballeur, il est entré à 29 ans dans le classement GQ des avocats "les trente plus puissants" de France. Sans changer de ligne : avocats de plusieurs victimes de violences policières durant le mouvement des Gilets jaunes, il défend la famille d'Adama Traore avec la même détermination. "Je finis toujours le travail pour lequel on me paie". C'est sa citation préférée, tirée du film Le Bon, la Brute et le Truand. L'avocat connaît des tas de répliques, picorées dans L'Impasse ou Le Parrain. Constitué de récits inédits et authentiques, ce livre est un plaidoyer pour les libertés, signé par un digne héritier de Robert Badinter et Henri Leclerc. Yassine Bouzrou, 42 ans, est avocat pénaliste. Il plaide dans de nombreux procès médiatiques, notamment concernant des affaires criminelles, d'accusations de violences policières et d'atteinte à la vie privée.

02/2022

ActuaLitté

Histoire du droit

Le temps ne fait rien à l'affaire. Tome 1, Joseph 1748-17 juillet 1791

La création d'une assemblée de députés, élus par une partie de la population, a été en 1789, une nouvelle manière d'exercer le pouvoir. En rédigeant les lois, l'assemblée des députés instaurait un véritable "pouvoir législatif" distinct du "pouvoir exécutif" qui devait lui rendre compte. Le pouvoir d'un seul homme, qu'il soit monarque ou non, n'était théoriquement plus possible ! Le pouvoir allait de plus en plus être administré à l'aide d'un outil merveilleux, explicité par La Boétie, et que les siècles raffineront : la servitude volontaire ! Comment cela fonctionnait-il ? Etait-ce bien différent de ce qui se passe aujourd'hui ? Les grandes questions de société, comme la liberté de la presse, la liberté religieuse, la liberté de vote des députés au regard des souhaits de leurs électeurs, la Déclaration des droits et son respect etc. ont-elles alors trouvé une réponse ou sommes-nous toujours en quête de solutions ? En suivant au plus près les débats, au travers des paroles des Lameth, D'André, Robespierre, Malouet et autres ténors ainsi que de celles des publicistes comme Marat, Desmoulins, Prudhomme etc. , l'auteur nous emmène dans la découverte d'une fresque originale qui nous fait poser un autre regard sur l'actualité, le pouvoir, l'Etat. Un libraire, Joseph, confident de Marat, habitué des tribunes de l'Assemblée, nous fait découvrir ces questions en nous menant dans les dédales des rues de Paris et de Lyon avec ses amis : Philippine l'énigmatique limonadière du Procope, Guillaume, le futur maréchal Brune, Monnet, le maître ouvrier en soie, Chrysostome le Cordelier restaurateur... Ce premier tome commence en 1791 et voit la fuite du roi, les manifestations, le massacre du Champ de Mars et la publication, dans la douleur, de la 1re Constitution, avec en arrière-plan les pratiques politiques actuelles qui y trouvent leur source. Les tomes suivants entraîneront le lecteur au gré des turbulences de la Législative, de la Convention, du Directoire etc.

08/2022

ActuaLitté

Théologie

Seuls l'amour et la paix construiront le monde et l'humanité. Une lecture de quelques péricopes de l'Evangile

L''Evangile est la source qui nourrit l'humanité. Il donne à l'homme de quoi s'abreuver pour se réaliser pleinement à l'intérieur du monde. On le sait, l'homme est capable de bonnes choses, mais il est aussi capable du mal. Avant d'aller loin dans l'Antiquité pour définir l'homme comme "un loup pour l'homme" , pensons aux deux récentes guerres mondiales dont la banalisation du mal par leurs auteurs a conduit à décimer une partie de notre humanité. Les guerres continuent et sont encore plus violentes. Entre l'Ukraine et la Russie, le torchon brule en ce moment. Le Pape François a eu raison de dire que nous vivons une troisième guerre mondiale plus destructrice que les deux premières, mais elle se dissimule dans le fait qu'elle est plus dispersée partout sur nos différents continents. L'objectif poursuivi par cet ouvrage est de retourner à cet Evangile qui inspire à l'humanité la voie par laquelle, elle ira vers la fraternisation et la paix, et ne se mangera pas. Méthodologiquement, le choix des textes à lire ici se limite aux évangiles souvent écoutés dans les liturgies de nos Eglises. Cette option permet aux lecteurs du livre, dans les milieux pastoraux comme académiques, de pouvoir y trouver leur compte. En fait, ce livre tente de présenter le Christ comme celui qui vient renouveler une humanité qui s'aime et qui croit en la fraternité de ses membres. Il a une vision qui invite au vivre-ensemble dans la paix par l'amour les uns des autres. Cet ouvrage se structure en douze chapitres courts et simples, facilement abordables, pour ressortir cette vérité incontournable. Chaque titre de chapitre porte lui-même une partie de la vérité qu'il veut partager. Ils sont, tous, accompagnés des péricopes de l'Evangile révélateurs de l'intention divine de sauver l'humanité par amour et par l'amour. Les commentaires sont une lecture qui en dévoile toute la densité théologique.

08/2023

ActuaLitté

Linguistique

L'avenir de l'anglais

Basil de Sélincourt, en 1926, s'interroge sur les menaces qui pèsent sur sa langue : l'anglais, en effet, connaît un développement sans précédent. Il écrit : "L'anglais, ­selon toute apparence, ressemble plutôt au gazouillis du moineau - un bruit capable de suivre les hommes partout où ils vont et qui résonne sous tous les toits sous lesquels ils se protègent des éléments. Il a une faculté d'accommodation presque brute, attire l'indolence, ignore l'inconfort, et prospère en l'absence des grâces. L'amoureux des oiseaux, bien qu'il ne puisse nier les nombreuses vertus du moineau, s'effraie en pensant à sa capacité de se multiplier et se trouve hanté par la vision cauchemardesque d'un monde où les espèces les plus délicates auraient été bannies et où tout ne serait plus qu'un vaste règne des moineaux. Une horreur similaire s'empare de l'humaniste quand il lui vient à l'esprit que l'anglais puisse être destiné à devenir la langue de l'espèce humaine. Quel anglais, se demande-t-il, tout en pensant qu'en ce moment même des hommes oeuvrent à cette fin, des hommes qui, après tout, représentent bien un aspect du génie anglais, en sorte qu'il n'est pas impossible que des briques à moitié cuites et des moteurs de pacotille n'envahissent un jour le monde. La fertilité débridée de notre langue, semblable à celle des orties, ne contribue pas seulement à la répandre ? : elle la rend susceptible de dominer de façon autoritaire à mesure qu'elle se répand. A dire vrai, elle est déjà trop largement parlée pour son propre bien, et, en dépit de toute la machinerie dont nous disposons pour l'unifier, son expansion finira peut-être par constituer sa perte". Mais l'inquiétude lucide de Basil de Sélincourt n'affecte pas seulement l'amoureux qu'il était de sa propre langue ; elle affecte tous ceux qui considèrent actuellement l'état où cette langue a mis le monde.

06/2023

ActuaLitté

Histoire du cinéma

Les grandes gueules du cinéma français. Quand Gabin, Ventura, Belmondo et Delon régnaient sur le grand écran

LE PARCOURS DE 4 MONSTRES SACRES DU 7EME ART Parcours croisés dans la filmo de Gabin, Ventura, Delon et Belmondo Une histoire de quatre monstres sacrés, celle de leur rencontre, de leurs tournages, de leur amitié et de leurs coups de gueule... toute une époque ! Après son exil aux Etats-Unis, Gabin est en perte de vitesse. Un film va relancer sa carrière et installer pour longtemps sa figure de patriarche dans le paysage cinématographique français : Touchez pas au grisbi (1954), un film de gangsters à la française. Parmi ses partenaires, un trentenaire italien à la carrure impressionnante fait avec prudence ses premiers pas devant la caméra de Jacques Becker : Lino Ventura. Les deux hommes sympathisent immédiatement et enchaînent les tournages : Razzia sur la chnouf (1955), Le rouge est mis (1957)... Pendant ce temps, deux jeunes comédiens ambitieux font leurs débuts chez Marc Allégret (Sois belle et tais-toi, 1958) : Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. Rapidement, ils croisent la route de leurs glorieux aînés : auréolé du succès d'A bout de souffle (Godard, 1960), Belmondo partage l'affiche de Classe tous risques (Claude Sautet, 1960) avec Ventura, puis se fait adouber par Gabin lors du tournage d'Un singe en hiver (Verneuil, 1962). Delon a déjà sympathisé avec l'ex-catcheur lors du tournage du Chemin des écoliers (1959) mais c'est à Henri Verneuil qu'il doit sa rencontre avec le " Vieux ", son partenaire dans Mélodie en sous-sol (1963). Un voyage fascinant au coeur du cinéma français, des années 1950 à la fin des années 1970, qui voient la production de films cultes : Ascenseur pour l'échafaud, Le Gorille vous salue bien, Plein soleil, Le Président, Les Tontons flingueurs, Cent mille dollars au- soleil, Le Deuxième Souffle, Paris brûle-t-il ? , Les Aventuriers, La Piscine, Le Cerveau, Le Clan des Siciliens, Borsalino, Un flic, Deux hommes dans la ville, L'Affaire Dominici... " Gabin aurait pu avoir un jeune frère spirituel, c'était Alain Delon, et puis deux fils, Jean-Paul et moi... " - Alain Delon

10/2021

ActuaLitté

Science-fiction

La saga d'Illyge

Naître à Saga, c'est surgir en plein désordre. C'est apparaître entre les cuisses de sa mère au fond d'un appartement obscurci par une nouvelle panne, c'est apprendre très tôt à éviter les dispensaires indigents qui portent le nom nostalgique d'hôpitaux, c'est accepter très jeune de demeurer intouchable pour le reste du monde, c'est se résoudre à demeurer isolée dans un espace enclos aux dimensions démesurées... Grandir à Saga, c'est apprendre à ne jamais apprivoiser le silence. C'est connaître la solitude dans tout ce qu'elle a de cliché: perdue au milieu de la foule. C'est connaître très peu le soleil, parce que ses rayons franchissent mal la brume opaque qui enchâsse la Cité, c'est vivre sous la chape de nuages poussés depuis les Périphes jusqu'au Cceur urbain, c'est se familiariser très vite avec la saleté, la détresse et la gloire passée des monuments décrépits... Celle qui parle s'appelle Illyge Raimbault, et c'est la performeuse la plus sulfureuse de Saga. Pas plus que la majorité des Citéens, contrairement aux Périphéens venant s'encanailler dans l'Arrondissement rouge, elle ne peut quitter le Coeur urbain. Illyge habite un ghetto, une prison. Est-ce pour cette raison qu'elle est devenue accro à l'élyx, la nouvelle drogue qui sévit dans la Cité ? Selon les autorités, l'artiste est morte d'une overdose et c'est un jeune Périphéen, Idrisse Sainmarc, qui a découvert son cadavre. Mais Idrisse n'est pas d'accord : si le visage était bien celui d'Illyge, le corps était manifestement celui d'un homme ! Têtu, défiant les autorités, Idrisse décide de retrouver la performeuse. Dès lors, sa vie à Saga devient un enfer, mais il n'en a cure, car très vite il se sait sur le point de découvrir une réalité qui risque de changer à jamais l'avenir de l'Humanité !

04/2013

ActuaLitté

Littérature française

Ton coeur à la forme d'une île

" Ce sentiment d'appartenance comme un joyau et une blessure, de celles qui viennent de loin. De générations humiliées, de populations déplacées, massacrées. Je suis corse, sò corsa, je le clame, je le chante, je le soupire. Je le porte en étendard, en oeillères, parfois, en mot d'amour, toujours. C'est ce qui me constitue, ma colonne vertébrale, ne faisant pas l'économie des clichés : brune, petit format, traits à la serpe, yeux noirs, souvent vêtue de noir, caractère trempé. Quelle est la part de la génétique et celle de l'effort à coller à l'image du mythe ? " Etre ou ne pas être Corse, telle est la question posée dans cet objet littéraire pluriel - comme peut l'être la définition d'une identité. Après On ne peut pas tenir la mer entre ses mains, Laure Limongi aborde son lien avec cette île à la culture si singulière, en mêlant histoire, entretiens, fiction et passages autobiographiques. Enquêtes personnelle et collective se superposent pour illustrer le ressenti des Corses insulaires et de ceux de la diaspora quant à leurs racines, leur langue, leur culture, leur perception des poncifs sur l'île : ils sont à double tranchant, entre le rejet méprisant des insulaires tenant d'une forme de racisme et la fascination pour un ailleurs si proche et sa beauté sauvage, ainsi transformé en exclusif lieu de loisirs. Revenant sur l'histoire contemporaine, Laure Limongi explique la constitution du stéréotype du Corse fraudeur et violent après la Seconde Guerre mondiale, sur fond de désastre écologique, de bouleversements politiques et de revendications sociales. Et l'on retrouve Laví Benedetti, personnage fort en gueule et attachant du précédent livre, dont le destin est ici éclairé par les dérives des combats de son époque. Ton coeur a la forme d'une île nous emporte dans une traversée qui lève nos préjugés à mesure que l'on découvre une histoire méconnue. Une magnifique réflexion sur la notion d'identité comme un feuilletage mouvant, ouvert à l'altérité, et non un carcan sclérosant fermé sur ses traditions.

10/2021

ActuaLitté

Romans policiers

Les aventures extraordinaires d'Arsène Lupin. Les 20 premières histoires

Un Arsène Lupin comme à la Belle Epoque ! Les aventures du gentleman cambrioleur dans leurs versions d'origine. " Le talent, le génie des malfaiteurs modernes semble prendre à notre époque, où tout se civilise, même le mal, des proportions grandioses. Qui peut se vanter d'échapper aux criminelles entreprises d'un coquin de l'envergure de celui dont le récit que nous publions expose... " Ainsi commence la toute première aventure d'Arsène Lupin, publiée dans le magazine Je sais tout en 1905. Cette histoire a lancé la carrière romanesque du gentleman cambrioleur et celle d'écrivain à succès de son créateur, Maurice Leblanc. En quelques années, le plus " grand des voleurs " va devenir le plus fameux héros de la littérature policière française. Depuis un siècle, il n'a cessé d'avoir du succès en librairie mais aussi au théâtre, en chansons, au cinéma ou en dessin animé. Lupin, la série TV dans laquelle l'acteur Omar Sy s'inspire du personnage mythique, a récemment pulvérisé des records d'audience dans plusieurs pays. A travers vingt nouvelles accompagnées de leurs illustrations d'époque, les lecteurs d'aujourd'hui vont enfin découvrir l'Arsène Lupin de leurs (arrière) grands-parents, le " vrai " , celui de la Belle Epoque. Des histoires " à suivre " , des feuilletons exactement comme ceux dévorés par le public de Je sais tout entre 1905 et 1911. Dans ces Aventures extraordinaires, on croisera l'inspecteur Ganimard, la blonde Sonia Krichnoff, la brune Raymonde de Saint-Véran, le chef de la Sûreté M. Dudouis ou... Sherlock Holmes ! Le lecteur retrouvera surtout le séduisant Arsène, ce virtuose de la cambriole, si élégant, si chevaleresque et si inoubliable. Préface de Hervé Lechat de l'Association des Amis d'Arsène Lupin Maurice Leblanc (1864-1941) est devenu grâce à Arsène Lupin l'un des écrivains les plus populaires en France. A ses débuts, il a été soutenu par Guy de Maupassant, Léon Bloy, Jules Renard ou encore Alphonse Daudet.

06/2021

ActuaLitté

Musique, danse

LA SYMPHONIE A L'EPOQUE ROMANTIQUE. De Beethoven à Mahler

La symphonie à l'époque romantique évoque, pour le mélomane moderne, une pléiade de grands noms : Beethoven, Schuman, Brahms, Tchaïkovski, Dvorak, Bruckner, Malher, en même temps que le répertoire orchestral le plus enregistré et le plus joué. De sorte que " symphonie " et " romantique " semblent presque synonymes. Pourtant Beethoven en ouvrant magistralement la voie marque si fort le genre que ses successeurs directs, intimidés par sa réussite, ne s'y illustrent que modérément, bien que le plus souvent avec éclat, lui préférant le piano, la musique de chambre ou le lied. Stimulé par l'exemple écrasant de Wagner, le genre retrouve en Allemagne à la fin du siècle sa vigueur, particulièrement avec Brahms, Mahler et Bruckner, tandis que les jeunes écoles russes et tchèques le parent des thèmes nationaux et que les Français en font l'étendard de la musique pure. " Couloir " entre deux siècles prodigieusement féconds en symphonies que sont le XVIIIe siècle et le XXe siècle, la symphonie à l'époque romantique est donc le lieu géométrique d'une série de paradoxes, que ce livre met en lumière. Ainsi cet ouvrage ne se borne pas à dresser une liste d'œuvres et de noms, mais tente une histoire vivante et complexe du genre comme tel de l'intérieur en le situant dans le contexte général de l'histoire musicale, et en tentant une classification originale des œuvres (" symphonies-drames ", " symphonies-cadres). Chaque symphoniste (les plus connus mais aussi d'autres oubliés ou peu joués : Spohr, Raff, Bruch, Berwald) est étudié non seulement pour lui-même, mais aussi dans la façon dont il tente d'assumer le caractère unique et privilégié que cette forme revêt au sein de l'histoire musicale : comme expression d'un individu au nom de la collectivité, d'un " je " qui s'efforce de nous dire " nous " - cela dans le but sans cesse recherché et presque toujours inassouvi de recréer l'union parfaite, réalisée par Beethoven, entre la singularité et l'universalité.

09/1994

ActuaLitté

Amour et amitié

Cité Les Argonautes Tome 1 : Des mensonges plus grands que le collège

L'épopée commence en classe de 6e. Bounégueux, fraîchement arrivé dans la cité, se retrouve dans la classe de Maya, d'Erwan, de Jeanne et de Mehdi. Dur de se faire accepter quand on est le Nouveau, surtout quand la 6e, c'est nouveau pour tout le monde. De son côté, Erwan vient de gagner 10 euros après avoir perdu une molaire. Très fier de sa fortune, il devient la star de la cour de récré quand il promet d'acheter, pour le goûter, une montagne de bonbons. Seulement, son argent disparaît. C'est forcément le Nouveau qui a fait le coup ! Le collège, c'est sympa, mais ce que préfère Jeanne, c'est la cité, qu'elle connaît comme sa poche. Elle aime ses tours et les gens qui y habitent, en particulier Ismaël, le fou du quartier. Le temps passe, et l'hiver s'installe à la cité des Argonautes. Avec Erwan, Maya et Mehdi, elle décide d'aller faire du patinage sur le lac gelé au sud de la cité en mentant à sa mère. Hélas ! la journée tourne au désastre... Maya a mauvaise conscience depuis l'accident de Jeanne au lac. Elle et ses amis ont menti, et Ismaël s'est retrouvé interné dans un établissement spécialisé. Mais la vie continue. Tous les dimanches, Maya passe une matinée père-fille au parc à motos. Les dérapages, les bosses, Maya, elle adore. Mais, ce dimanche, la sortie se termine à l'hôpital avec quelques point de suture au genou. Est-ce le début d'une malédiction liée au mensonge de la patinoire ? Mehdi jalouse Maya, car lui aussi aimerait passer du temps avec son père. Mais peut-on embrasser "l'absence" ? Il aimerait aussi avouer qu'il a peur de Fabrice, une grosse brute qui le harcèle depuis la rentrée. Il préfère se mentir et mentir aux autres, mais le Nouveau n'est pas dupe !

08/2021

ActuaLitté

Contes et nouvelles

Au-delà de la mort. Le conte du Naufragé, 1e édition

D'après le papyrus d'Aménô, fils d'Amény adaptation d'Eddy Devolder dessins d'Aimé Mpane Enfin Tout est bien qui finit bien Nous rentrons au Pays. Nous entamons les manoeuvres d'accostage. Nous débarquons, enfin. Notre première pensée en arrivant ?? Remercier le ciel ? ! Il y a dans ce monde des forces qui nous échappent C'est grâce à elles que nous sommes de retour. C'est l'histoire d'un navire égyptien, d'une traversée qu'on croit maîtriser, c'est l'histoire d'une tempête et d'un rescapé, d'un naufragé échoué. C'est une histoire de rencontre, de choix et de foi. Il y a aussi l'histoire de l'histoire : comment le papyrus a été écrit, perdu, oublié, et enfin retrouvé. Qui raconte cette histoire ? Un Egyptien, il y a 4 ou 5 mille ans Un sujet de Pharaon Un serviteur modèle Qui pourtant a le sentiment de n'avoir pas été entendu. Il revient à la charge. Qu'attend-il ? Une récompense à la hauteur de son exploit. L'histoire finit par atterrir sur un papyrus. L'auteur est connu, Un scribe royal qui répond au nom d'Aménô, Fils d'Amény, actif au début de la XIIe dynastie, Environ 2000 ans avant JC. Puis le papyrus tombe dans l'oubli Jusqu'en mille huit cent quatre-vingt. Eddy Devolder nous propose une réécriture de ce conte égyptien, il lui donne une forme et une visibilité. Les échos avec notre monde actuel sont troublants, le texte questionne tant notre rapport aux autres, l'accumulation insensée de richesses par certains, que la migration, le rapport au sacré et à l'au-delà. Les dessins à l'encre de Chine d'Aimé Mpane ont cette force de frappe qui happe le lecteur et ne le lâche plus. Il y a dans son trait une émotion brute qui s'exprime sans filtre. Il accompagne avec éclat ce conte qui a traversé les siècles, sans en altérer la force et l'émotion.

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

Trop

Les murs de la salle d'exposition sont couverts de tableaux, ils sont tous tellement beaux qu'on ne sait plus où donner de la tête, devant lequel s'attarder. Alors, on ne s'attarde pas. Dans la pénombre, au fond d'une salle, est accroché un seul petit tableau, l'assistance est silencieuse, recueillie. Il s'agit d'un dessin de Raphaël, une vierge belle à se damner. Je m'arrête devant la devanture d'un kiosquier. Les étagères ploient sous le poids des journaux, des revues, souvent jamais lues. Le marchand de journaux est débordé, il n'a plus de place. Je viens d'acheter un nouveau poste, il me garantit 1350 stations. Je ne peux plus entendre ma radio préférée, il y a trop de stations, elles se brouillent. Sur l'appareil qu'on m'a offert, je peux stocker plus de 1000 chansons. Mon nouveau téléviseur me promet 500 chaînes. Je suis arrêté dans un embouteillage depuis plus d'une heure, il y a trop de voitures. J'ai voulu acheter les sonates pour piano de Mozart, il y a 50 interprétations. Comment choisir ? Au supermarché, j'ai compté 40 marques de gâteaux secs. Je n'en ai pas acheté. Le prince a 400 femmes dans son harem, il a l'embarras du choix. Chaque soir, il hésite, se morfond. Quand il choisit une brune, il pense aux blondes, quand il choisit une blonde, il pense aux brunes. J'ai le syndrome du harem. J'ai le choix, j'ai surtout l'embarras du choix. J'imagine une forêt hirsute, les arbres sont côte à côte, trop serrés, ils s'étouffent, la forêt va bientôt mourir. On va couper quelques arbres pour mon nouveau livre. Il sort une centaine de livres par jour, je pense à mon petit livre. Au bout d'une semaine, il va disparaitre, écrasé par 600 livres. Mon prochain livre, je vais l'appeler TROP.

06/2014

ActuaLitté

Littérature étrangère

Les collines d'eucalyptus

Les collines d'eucalyptus. Derrière les barreaux de sa prison, Thanh contemple les derniers lambeaux de brume sur la paroi rocheuse qui lui tient désormais lieu d'horizon. Il a été condamné aux travaux forcés. Parce que ce jeune homme sans histoire, excellent élève et fils modèle, a découvert très tôt son homosexualité et qu'il lui a paru insurmontable de l'avouer à ses parents, son destin a basculé. Comment il est tombé sous la coupe d'un mauvais garçon avec qui il a fui sa ville natale et comment il s'est retrouvé piégé, c'est le fatal et poignant engrenage que Duong Thu Huong met en scène. Thanh est désespérément seul pour cette descente dans les cercles de son enfer intime. Il ne peut confier à personne les affres de sa relation avec son compagnon qui, en parfait manipulateur, joue de l'attirance physique qu'il exerce pour vivre à ses crochets. Honteux de sa faiblesse et de sa lâcheté, Thanh se garde bien de demander conseil à Tiên Lai, l'homme mûr en qui il a pourtant le sentiment d'avoir rencontré un alter ego. A Dalat, où ils végètent comme ramasseurs de balles sur des cours de tennis, Thanh n'a pas la force d'éconduire son mauvais génie. Il s'enfuit en vain à Saigon, croyant trouver refuge dans l'anonymat de la métropole. Si l'issue de cette sombre liaison est bien fatale, Duong Thu Huong écrit pourtant un roman de la rédemption. Son jeune héros, dont les tribulations lui donnent la matière d'une vertigineuse plongée dans le Vietnam de la fin des années 80, ne finira pas au bagne. Les Collines d'eucalyptus est une somptueuse variation sur le thème du retour de l'enfant prodigue, un roman éclairé par la compassion et l'intelligence humaine qu'un écrivain au sommet de son talent témoigne à ses personnages.

01/2014

ActuaLitté

Policiers

La Descente de Pégase

Dave Robicheaux se trouve confronté à l’une des situations les plus douloureuses et dangereuses de sa carrière. Une jeune femme énigmatique débarque un jour à New Iberia, en Louisiane, sa ville natale. C’est la fille unique de Dallas Klein, ami de Dave assassiné sous ses yeux vingt ans auparavant lors du casse d’une banque en Floride. Une tragédie qu’il n’a jamais pu oublier.La jeune femme, Trish Klein, joue dans les casinos avec des billets de cent dollars marqués à l’encre rouge. Qui est-elle exactement ? Une fille bien qui a mal tourné ? L’enfant d’une victime qui cherche à venger son père ? Ou une beauté aux mœurs légères qui utilise son pouvoir de séduction pour briser le cœur de Clete Purcel dont les réactions imprévisibles inquiètent son vieil ami Robicheaux ?Et quels sont les liens entre le suicide apparent d’une autre jeune fille « bien » appelée Yvonne Darbonne, brillante étudiante qui aurait participé à une orgie avant sa mort, et la découverte d’un mystérieux cadavre dans un fossé ?Débordé par une succession de meurtres dont les dossiers s’empilent sur son bureau, Dave cherche à comprendre quel rôle y joue un mafieux installé à proximité de la ville.Une fois encore, James Lee Burke tient son lecteur en haleine de bout en bout : en explorant la psyché de ses personnages, il finit par mettre au jour leurs secrets, leurs frustrations, leurs haines et leurs poignantes contradictions. Comme les autres, ce roman baigne dans une atmosphère richement colorée, choquante lors de moments de violence soudaine, mais aussi pleine de mystère et de poésie.Depuis l’adaptation cinématographique de Dans la brume électrique avec les morts confédérés avec l’inoubliable Tommy Lee Jones, la réputation de James Lee Burke a encore grandi, et il compte des milliers d’inconditionnels aux Etats-Unis comme en France.

05/2010

ActuaLitté

Littérature française

Faut-il oublier ces choses-là ?

Toutes les choses, depuis celles qu'on manipulait jusqu'à celles qui faisaient rire ou pleurer. Elles donnaient au quotidien sa couleur, sa musique, son odeur, son goût, son lot de peine et de soulagement. Beaucoup de ces choses ne sont plus aujourd'hui ce qu'elles furent avant-hier, entre 1910 et 1930. L'éclairage radin de la lampe à pétrole, du rat-de-cave, du brûle bout. Le linge battu et frotté à la margelle du lavoir. L'eau remontée à la seille du fond du puits. Et tant d'autres... Ces propos ne véhiculent aucune nostalgie car, en 2011, il est plus facile que jamais de vivre en Île-de-France. En ce premier tiers de 20ème siècle des dizaines de milliers d'enfants et d'adultes furent tués trop tôt par une infection. C'est ce qu'enseignaient Robert Debré et Michel Weinberg qui s'activent dans ce livre. Veneux-les-Sablons n 'est encore qu'un ensemble de villages qui s'étale entre le Loing et la forêt. Y vivent, France et trois garçons qui la courtisent. En 1910, la jeune fille épouse Grégoire et donne le jour à Lia. En 1914, ces hommes partent fantassins et la seule chose nouvelle qu'ils vont apprendre est à donner la mort. Un savoir terrible, capable d'endommager la caboche d'un amoureux éconduit. En 1918, le teuton parvient à, si aveuglément, bombarder la capitale que de nombreux parisiens cherchent un abri à la campagne. C'est le cas d'Eugénie Clermont et des siens qui se réfugient à Veneux. Là, des femmes continuent de souffrir des comportements criminels que la Grande Guerre a fait naître dans le cerveau malmené de quelques troufions. Parfois, ça tourne mal. Mais, ce n'est pas triste pour autant car, par chance, l'humour est toujours de la partie et le rire revient avec les enfants de France et d'Eugénie.

11/2011

ActuaLitté

Histoire internationale

Soldats. Combattre, tuer, mourir : procès-verbaux de récits de soldats allemands

Pendant toute la guerre, les Britanniques ont procédé à des écoutes systématiques de milliers de prisonniers allemands et ont transcrit les passages de ces conversations qui leur paraissaient présenter un intérêt spécifique (stratégie, organisation de la chaîne de commandement, moral des troupes évoluant au fil de la guerre selon que les soldats étaient sous-mariniers ou marins, dans l'armée de l'air ou l'armée de terre, etc.). Ces procès-verbaux reposaient dans les archives sans que quiconque en saisisse l'importance décisive. Dans un premier temps, leur lecteur a l'impression d'entendre parler les soldats, avec la rude franchise de la camaraderie lorsque ceux-ci racontent leurs combats, la mort donnée et la mort reçue. Très vite, cependant, il comprend la nature inédite de cet ouvrage : jusque-là, les historiens, pour étayer leurs recherches sur la perception de la violence et la propension à tuer, utilisaient des sources très problématiques (dossiers d'enquête, descriptions dans les lettres de la poste aux armées, récits de témoins oculaires, Mémoires), car rédigées en toute conscience pour un destinataire - un procureur, une épouse restée au domicile, voire un public auquel on communiquait une vision propre des choses. Mais lorsque les soldats internés dans les baraquements britanniques parlent entre eux de la guerre en temps réel, c'est sans intention particulière, ils disent ce qu'ils pensent et ce qui les meut (course aux décorations, massacres des populations civiles et viols des femmes, mépris pour les soldats italiens et peur panique des représailles de l'Armée rouge, sentiment de l'inéluctable défaite et culte du Führer, etc.). Cette source brute, sans apprêt, conduit à porter un regard tout à fait neuf sur la mentalité de la Wehrmacht, fruit d'une éducation étrangère à l'humanisme libéral et porteuse de valeurs cimentées par l'appartenance de l'individu à un collectif, qui en tout lui sera supérieur. La nazification est alors une ultime couche idéologique, ce complément qui fit notamment basculer les soldats des crimes de guerre dans ceux contre l'humanité.

05/2013

ActuaLitté

Sciences politiques

Mémoires. Tome 1, La pointe du couteau

Avant de devenir un privilège, la liberté est un choix, une exigence et un combat. Très jeune, Gérard Chaliand s'est juré de vivre libre. Sa nature l'y pousse. Ses lectures de Rimbaud et de Cendrars l'en convainquent. A dix-huit ans, il s'embarque pour Alger où, seul et sans ressources, il apprend à subsister par ses propres moyens. Au retour, il s'inscrit aux Langues O où il découvre l'extraordinaire diversité des peuples et des civilisations. Brûlé par son insatiable besoin d'apprendre, de comprendre, de découvrir et d'aimer, il parcourt l'Europe, le Moyen-Orient puis l'Asie. Il a vingt-cinq ans quand le Mouvement de libération du peuple algérien l'entraîne en politique. Il s'engage dans un réseau de soutien au FLN, puis s'installe à Alger après l'indépendance où il rencontre de nombreux responsables de ces mouvements de libération nationale qui agitent le tiers-monde. Refusant de se laisser aveugler par les discours idéologiques, il veut vérifier sur le terrain la réalité des faits et la sincérité des hommes. Il part dans les maquis de la Guinée-Bissau, au côté d'Amilcar Cabral. Cette expérience décisive détermine son existence. Il ira là où ça se passe pour participer physiquement à l'action, pour observer, analyser et témoigner. Ses innombrables conférences dans le monde entier et sa bibliographie impressionnante témoignent de sa volonté obstinée de dire le vrai. Il est présent sur les lieux conflictuels de la planète. Au coeur du Vietnam en guerre, bien sûr, en Amérique du Sud, dans les camps palestiniens de Jordanie, en Israël, en Irak, au Liban mais aussi aux Etats-Unis et dans ces universités américaines dont il apprécie particulièrement l'énergie féconde. Cette expérience si rare, menée hors de toute institution, en fait un spécialiste reconnu et mondialement sollicité des guerres de libération. Ceux qui chassent en solitaire doivent tout emporter à la pointe du couteau.

05/2011