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Revues

Brille Babil N° 2, printemps 2022

Qui n'a pas observé après son premier cri le babil d'un nouveau-né – fait de bruits ensuite de sons puis de voyelles qu'il s'amuse à répéter. C'est le premier babillage où il distingue les graves et les aigus. Il attrape des objets et modifie aussitôt le babil jusqu'au babil canonique par lequel les syllabes apparaissent avec consonnes et voyelles. L'enfant passe de la langue au langage à l'aide des premiers accents de séduction, et peut-être déjà de propagande. Qui n'a pas observé la démarche inverse où poussés par des forces obscures certains hommes passent du langage à la langue en mettant en place un babil au service d'une propagande efficace qui pervertit la structure mentale de l'individu ? Société de masse génère médias de masse, se laisse formater par les valeurs d'un groupe. La propagande utilise vitesse de persuasion et grandes émotions comme dans le cinéma d'animation où Popeye fascine ou encore dans le conte de fées comme ici La Ferme des animaux de George Orwell qui raconte la Révolution russe de 1917 à travers Napoléon (Staline) flanqué d'un ministre de la propagande : il s'appelle Squealer (Couineur ou Traître) que Jean Queval, ami de Raymond Queneau, traduit par Brille-Babil. Le récit célèbre le soulèvement à la manière d'une féerie. La propagande est un travestissement que Blaise Pascal déjà dans les Pensées appelle " piperie " (manches pipées, poches pipées, revers pipés). La propagande aujourd'hui comme Hollywood hier est devenue une industrie des préjugés et du babil de séduction, babil de délinquant, babil de persuasion, babil de spectacle, babil de nouveau-né. Brille-Babil est une nouvelle revue dont la couverture efficacement dessinée par Jean-Charles Blais rappelle l'état de notre société et aussitôt l'état du mur. Brille-Babil se destine à montrer les états de la langue et du langage et de mettre l'accent sur des états de vertige – comme lorsque Georges Bataille dans un des premiers numéros de Critique analyse l'oeuvre de Hemingway en l'identifiant à Hegel : Georges Bataille affirme qu'il y a des vertiges dans l'écriture de Hemingway comme il y a des vertiges dans la pensée de Hegel. Il reste encore à fixer des vertiges. Brille-Babil en offre le lieu.

06/2022

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Jeux

Pac-Man. Naissance d'une icône

Un ouvrage officiel qui célèbre les 40 ans de PAC-MAN ! Truffé d'images d'archives inédites, PAC-MAN - Naissance d'une icône plonge dans les coulisses de la conception du jeu à travers les témoignages des artistes, designers, développeurs et autres équipes créatives qui ont donné vie cette petite boule jaune devenue une véritable icône. PAC-MAN - Naissance d'une icône retrace toute l'histoire de PAC-MAN mais aussi l'aventure de son créateur Toru Iwatani, de son inspiration originelle (une "part de pizza") à l'incroyable succès du jeu dans les salles d'arcade. D'ailleurs, EN BONUS, l'ouvrage intègre un second livre : la traduction française de PAC-MAN's Method, sorti uniquement au Japon en 2005, dans lequel Iwatani raconte ses mémoires. L'ouvrage dévoile également l'histoire des piliers de l'industrie du jeu vidéo à l'époque, Namco et Midway Manufacturing, et n'oublie pas de se pencher sur l'impact sans précédent de PAC-MAN sur la culture pop, avec plus de 40 nouvelles interviews d'acteurs clés issus du monde entier. A travers des histoires inédites, de nouvelles informations étonnantes et des images d'archives de premier ordre, PAC-MAN - Naissance d'une icône présente l'histoire complexe de la franchise, de Tokyo à Chicago en passant par Boston, et s'avère un ouvrage incontournable pour tous les collectionneurs et passionnés de jeux vidéo ! CONTENU - 2 LIVRES EN 1 ! Avec en bonus intégré au livre : la traduction française de PAC-MAN's Method, biographie officielle de Toru Iwatani, créateur de PAC-MAN (livre sorti en 2005 uniquement au Japon). - Le tout premier livre officiel sur l'histoire de PAC-MAN, afin de célébrer son 40ème anniversaire (précisément ses 41 ans en 2021). - Un livre approuvé et validé par le créateur de PAC-MAN, Toru Iwatani, ainsi que par l'éditeur Bandai Namco. - Plus de 340 pages en couleur truffées d'informations, de témoignages et de visuels inédits (photos, images, artworks, croquis, notes de production...) - Plus de 40 nouvelles interviews d'acteurs clés du monde du jeu vidéo et de la culture pop. - Katsuaki Kato, ancien rédacteur en chef de Weekly Famitsu, la principale publication japonaise sur les jeux vidéo, s'est chargé des recherches du côté japonais et a mené des entretiens avec d'anciens membres du personnel de Bandai Namco. - Couverture cartonnée avec jaquette.

10/2021

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Revues

Brille Babil N° 1, automne 2021 : Squealer

Qui n'a pas observé après son premier cri le babil d'un nouveau-né - fait de bruits ensuite de sons puis de voyelles qu'il s'amuse à répéter. C'est le premier babillage où il distingue les graves et les aigus. Il attrape des objets et modifie aussitôt le babil jusqu'au babil canonique par lequel les syllabes apparaissent avec consonnes et voyelles. L'enfant passe de la langue au langage à l'aide des premiers accents de séduction, et peut-être déjà de propagande. Qui n'a pas observé la démarche inverse où poussés par des forces obscures certains hommes passent du langage à la langue en mettant en place un babil au service d'une propagande efficace qui pervertit la structure mentale de l'individu ? Société de masse génère médias de masse, se laisse formater par les valeurs d'un groupe. La propagande utilise vitesse de persuasion et grandes émotions comme dans le cinéma d'animation où Popeye fascine ou encore dans le conte de fées comme ici La Ferme des animaux de George Orwell qui raconte la Révolution russe de 1917 à travers Napoléon (Staline) flanqué d'un ministre de la propagande : il s'appelle Squealer (Couineur ou Traître) que Jean Queval, ami de Raymond Queneau, traduit par Brille-Babil. Le récit célèbre le soulèvement à la manière d'une féerie. La propagande est un travestissement que Blaise Pascal déjà dans les Pensées appelle "piperie" (manches pipées, poches pipées, revers pipés). La propagande aujourd'hui comme Hollywood hier est devenue une industrie des préjugés et du babil de séduction, babil de délinquant, babil de persuasion, babil de spectacle, babil de nouveau-né. Brille-Babil est une nouvelle revue dont la couverture efficacement dessinée par Jean-Charles Blais rappelle l'état de notre société et aussitôt l'état du mur. Brille-Babil se destine à montrer les états de la langue et du langage et de mettre l'accent sur des états de vertige - comme lorsque Georges Bataille dans un des premiers numéros de Critique analyse l'oeuvre de Hemingway en l'identifiant à Hegel : Georges Bataille affirme qu'il y a des vertiges dans l'écriture de Hemingway comme il y a des vertiges dans la pensée de Hegel. Il reste encore à fixer des vertiges. Brille-Babil en offre le lieu.

10/2021

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Tourisme France

Haute-Loire Chemins d'écrivains

Haute-Loire Chemins d'écrivains réunit plus d'une centaine d'auteurs ayant un point commun avec la Haute-Loire. Textes longs, simples citations, évocation d'un roman, Les cerfs-volants de Romain Gary, d'une recherche scientifique, celle d'Alphonse Aulagnier, ou d'une tragédie, la bataille du mont Mouchet. La présentation se veut démonstrative et quelquefois impertinente. Les écrits sont vrais ou imagés, les auteurs racontent des histoires sans pour autant être des historiens. Les poètes abordent Les chouans du Velay sans faire d'histoire. Des historiens enlégendent, d'autres se montrent scientifiques, tel Faujas de Saint-Fons. Mais il y a le souffle. La Haute-Loire est partagée entre Velay, Brivadois, Gévaudan et Vivarais. Les écrits, accompagnés de photos, suivent le fleuve emblématique, la Loire suscitant l'émotion d'André Siegfried. Ils décrivent le Velay oriental d'essence granitique, le Plateau Vivarais-Lignon, les volcans, Chapteuil et le Mézenc, le Pradellain vers les pays du Gévaudan avant d'aborder le deuxième fleuve, plus majestueusement sauvage, l'Allier, de Langeac à Brioude. Passer du coq à l'âne, c'est à la façon d'Arthur Young, débouler de Paulhaguet à La Chaise-Dieu, Craponne et l'Arzon avec le retour vers les sucs de l'Yssingelais, pour terminer avec Paul Fort dans le bassin du Puy-en-Velay. Ce département est fait d'histoires depuis la Gaule et César, en passant par les effroyables guerres de Religion, les auteurs s'en inspirent. Elle sont inscrites dans les villes et villages, les châteaux en ruine ou en majesté, les églises, pyramides de montagne d'un pays très croyant. L'histoire c'est aussi la Révolution des Jacobins et l'Empire avec Barrès. Des personnages surgissent, Philibert Besson, Mandrin, La Fayette, celui de Joseph Delteil. On retrouve Jules Vallès avec le forgeron Jean Malézieux, Jean Lacouture, Jules Romains, Pierre Emmanuel, Claude et Jacques Lanzmann, Albert Camus, mais aussi Simone Weil, Pierre Monatte, le syndicaliste... La Haute-Loire des écrivains c'est celle des femmes et des hommes, des vies. Georges Chanon a choisi des textes sur les gens, l'économie du pays, la façon de travailler la terre et d'en survivre, les métiers et la dentelle, l'industrie, la langue d'oc, et la danse et la ripaille, Gabriel Bayssat, et les auteurs content et mythifient à n'en plus finir.

11/2010

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Second Empire

L'exposition universelle de 1867. L'apogée du Second Empire

La fête impériale. Paris, 1er juillet 1867. Dans le palais de l'Industrie et des Beaux-Arts, gigantesque bâtiment construit en 1855 sur les Champs-Elysées, l'empereur des Français Napoléon III, entouré de sa famille, des hauts dignitaires de l'Etat, de chefs d'Etat et membres des familles souveraines, ainsi que du corps diplomatique, remet les récompenses décernées par le jury international de l'Exposition universelle, en présence d'un public nombreux. Ouverte le 1er avril, cette manifestation réunit une trentaine de pays (y compris le Siam et le Japon), 52 000 exposants, et voit chaque jour plusieurs milliers de visiteurs arpenter le Champ-de-Mars où l'Exposition est installée. La fête impériale bat son plein dans un Paris en pleine transformation sous l'égide du préfet Georges Haussmann, entre les visites de souverains étrangers (Guillaume Ier de Prusse, Alexandre II de Russie, le sultan Abdulaziz, le vice-roi d'Egypte Ismaïl Pacha), les multiples réceptions offertes par les ministres et les ambassadeurs et les spectacles donnés par les opéras et théâtres parisiens, sur des musiques de Giuseppe Verdi, Charles Gounod et surtout Jacques Offenbach. Et pourtant, ce même 1er juillet, la capitale bruisse d'une rumeur insistante : l'empereur du Mexique, Maximilien, frère de l'empereur d'Autriche François-Joseph, aurait été exécuté par les troupes républicaines. Confirmée trois jours ensuite, la nouvelle interrompt temporairement les festivités. Un an après la victoire de la Prusse sur l'Autriche à Sadowa, et alors que les difficultés politiques économiques et sociales se multiplient, le temps semble se charger de " nuages noirs ", comme l'avouera quelques semaines plus tard l'empereur lui-même lors d'un discours à Lille. La " plus belle pensée du règne " de Napoléon III, à savoir la constitution d'un empire catholique au Mexique, a vécu. Pour tous ceux qui connaîtront ensuite l'" année terrible " (Victor Hugo) de 1870-1871, 1867 restera à jamais celle de l'Exposition, la dernière période de joie et d'insouciance avant les difficultés. C'est à la découverte de cette " flèche d'or du Second Empire " que nous invite cet ouvrage particulièrement vivant, sur les pas de ceux qui l'ont organisée et de ceux qui l'ont visitée, George Sand, Gustave Flaubert, Jules Verne, Jules Michelet, Ferdinand de Lesseps, Frédéric Le Play ou le futur Edouard VII.

02/2023

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Indépendants

MBS

Entre séduction et répression, le portrait sans concession de MBS, prince héritier d'Arabie Saoudite, l'un des futurs dirigeants les plus influents du XXIe siècle. Fils du roi d'Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane, dit MBS, est devenu à trente-deux ans l'homme fort d'un pays qui possède les premières réserves pétrolières du monde et les principaux lieux saints de l'Islam. Allié indocile de l'Occident, deuxième client de l'industrie d'armement de la France, ce prince ambitieux joue un rôle clef au Moyen-Orient et tente de peser sur le conflit en Ukraine. Depuis son arrivée au pouvoir, il affiche un bilan aussi détonant que contradictoire. Dans un pays longtemps obscurantiste, il a impulsé des réformes sociétales inédites, comme la possibilité pour les femmes de conduire ou la mise au pas de la police religieuse. Il a lancé de pharamineux projets économiques mais aussi embastillé des dizaines d'hommes d'affaires saoudiens. Il a autorisé des concerts mixtes et traqué des opposantes féministes. Il veut peser dans la géopolitique internationale et a kidnappé un premier ministre en exercice. Il livre une impitoyable guerre au Yémen, mène tambour battant une opération de relations publiques mondiale et a commandité l'assassinat du journaliste, Jamal Khassoggi. Cet homme-là se trouve être notre allié au Moyen-Orient. Pétrole, lutte anti-terroriste, paix israélo-arabe, nous avons besoin de lui mais sa fiabilité est sujette à caution. Si son pays apparait comme un pôle de stabilité? , son impulsivité? menace, dans le même temps, la paix. Entre realpolitik et fidélité? aux valeurs démocratiques, le Prince oblige l'Occident à des choix difficiles. Qui est-il et que peut-il vraiment ? Ce roman graphique trace le portrait politique et psychologique d'un jeune homme qui a hérité d'une lourde responsabilité? et d'un pouvoir peut-être trop grand pour lui. Un jeune homme de son temps, féru de nouvelles technologies, un prince ambiguë? qui affiche des intentions réformatrices tout en gouvernant avec une poigne de fer. Les auteurs proposent également un décryptage de la mutation de l'Arabie Saoudite qui hésite aujourd'hui entre modernisation et despotisme afin de comprendre la relation, que, nous, Occidentaux et Français, avons avec le prince. Pourquoi MBS est-il le meilleur allié arabe de l'Occident ? Quel est le prix à payer ?

03/2023

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Transferts thermiques

Transferts thermiques. Conduction - Convection - Rayonnement - Echangeurs de chaleur. Méthodes analytiques avec 49 problèmes d'application résolus

Destiné aux futurs professionnels de l'industrie et de la construction, ce manuel illustre l'ensemble des connaissances théoriques par des cas d'étude issus de l'enseignement délivré à l'INSA de Strasbourg. Les problèmes résolus : Résistance thermique d'un mur en briques pleines ; Paroi composite ; Sur-isolation d'un ballon d'eau chaude sanitaire ; Durcissement d'un massif en béton ; Plancher chauffant : parquet ou carrelage ? ; Pont thermique dans un double vitrage ; Dégivrage de la lunette arrière d'une automobile ; Evaluation d'un pont thermique dû à des poutres de structure en béton ; Chute des températures dans un conduit de fumées ; Chauffe-eau thermodynamique ; Echange entre l'ambiance et un corps humain ; Limiter la condensation sur le plafond d'une patinoire ; Ailette longue : solution analytique en deux dimensions (nombre de Biot) ; Trempe d'une barre d'acier ; Traitement thermique d'un cylindre de cuivre ; Soutirage d'eau chaude sanitaire Accumulation/restitution de chaleur dans un poêle à bois ; Constante de temps d'une maison ; Mise hors gel d'une alimentation en eau potable d'une habitation Chauffage à accumulation ; Intermittence de chauffage ; Etude analytique de la réponse en température d'un petit pavillon à un échelon de flux de chauffage Comportement d'un matériau en cas d'incendie ; Réchauffement d'un mur en brique ; Panne de refroidissement Mesure de température ; Conduit de climatisation ; Vitrage ; Porte d'entrée vitrée et fermeture de volet ; Comparaison triple vitrage et double vitrage avec survitrage Facteur solaire d'un vitrage ; Tubage d'un conduit de fumées ; Perte de chaleur par le carneau et rendement d'une chaudière au bois ; Modélisation d'un panneau électrique chauffant ; Modélisation d'un radiateur à eau chaude ; Etudes de différents types d'échangeur eau—air pouvant assurer le chauffage d'un petit atelier Vitrage pariéto-dynamique Etude du tirage dans un conduit de fumées ; Refroidissement gratuit (? ) Echangeur à ailettes ; Stockage d'eau chaude pour essai de chaudières ; Ventilo-convecteur Echangeur à contre-courant dans une ventilation double flux ; Ventilation double flux avec récupération Récupérateur de chaleur d'eau de douche Etude d'une installation de conditionnement de vin ; Etude d'une installation de stérilisation de lait ; Etude d'un récupérateur de chaleur sur les fumées Annexes : Propriétés thermophysiques de quelques matériaux solides ; Propriétés thermophysiques de l'air ; Propriétés thermophysiques de l'eau ; Conversion des unités anglo-saxonnes ; Biblographie.

04/2021

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Science-fiction

Densité zéro

Dans cet ouvrage de science-fiction arrive ce qu’ont prévus les collapsologues au début des années 2000 , l’effondrement de notre civilisation. Guerres pour un rien ou presque entre les individus auxquelles s’ajoutent les conséquences désastreuses du dérèglement climatique, des centaines de millions de morts sous les tempêtes apocalyptiques des cyclones et des tsunamis, sous la chaleur étouffante des pôles qui ont fondu, ou noyés sous les océans qui ont envahi les rivages, et pour finir, ceux qui n’ont plus de quoi se nourrir et perdent leur âme en s’entassant sur les trottoirs ou flottent à la surface des fleuves dont beaucoup ne parviennent plus à se jeter dans la mer. Et enfin les conséquences de l’industrie numérique tellement envahissante dans les cerveaux humains que l’humanité n’a pu que sombrer dans le plus total et définitif abrutissement, tellement instrumentalisée qu’elle devient incapable de comprendre ce qui lui arrive.

Comment y échapper. Pour l’auteur, la seule solution est de pouvoir s’évaporer. S’évaporer, c’est voyager légèrement dans tous les possibles, entre les mots d’un vocabulaire inventé dans l’esprit d’une nouvelle mythologie, celle des anges et des dieux de l’informatique telle qu’elle était à ses débuts. Emesdos (MS-DOS), déesse tyrannique des systèmes d’exploitation, fille de Noum Eric, le dieu suprême de la dématérialisation créateur de la planète Zoc où vivent les zoctêtes, Antislache, déesse de l’arborescence des mondes… sans oublier Jean-Christophe Azerty, dieu extravaguant créateur du clavier quantique.

 


Tour à tour passant du tragique à la comédie, du réel au fantastique, ce récit est celui d’un homme en quête d’une vérité qu’il n’est pas possible de trouver en restant prisonnier d’un système organique trop pesant. Il faut s’en libérer. Se libérer de toutes les contraintes liées à la trop grande densité des corps, sources des plus grands plaisirs mais aussi des plus grandes souffrances.

Il y a aussi dans ce livre l’espoir de retrouver un frère disparu, tellement vénéré qu’il n’est pas possible qu’il n’existe pas quelque part entre les étoiles d’une galaxie lointaine, caché dans l’ombre que fait une trop belle sirène exposée à la lumière d’un soleil formidable.

Site de l’auteur : www.hennezel.net

03/2022

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Immobilier, droit de la constr

Code de la construction et de l'habitation . Annoté et commenté, Edition 2024

L'outil indispensable à tous les acteurs de la construction et du logement, qu'ils soient publics ou privés. L'outil indispensable à tous les acteurs de la construction et du logement, qu'ils soient publics ou privés. Les + de l'édition 2024 : - vaste commentaire explicatif ; - à jour de la loi du 10 mars 2023 relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables ; - inclus : le Code en ligne, enrichi, annoté et mis à jour en continu. Le Code de la construction et de l'habitation Dalloz est à jour des dernières évolutions législatives, réglementaires et contentieuses. Riche d'un vaste commentaire explicatif et d'une abondante jurisprudence, l'ouvrage permet au lecteur, que celui-ci soit gestionnaire territorial, avocat, constructeur, acteur du logement social ou magistrat, de mesurer l'impact de ces nombreuses réformes et pratiques. L'édition 2024 intègre notamment la loi du 10 mars 2023 relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables, qui simplifie les procédures environnementales pour les projets d'énergies renouvelables, dans un objectif d'intensification du déploiement de l'énergie solaire. Elle facilite en effet l'installation de panneaux solaires sur les terrains déjà artificialisés ou ne présentant pas d'enjeu environnemental majeur, comme les parcs de stationnement extérieurs existants de plus de 1 500 m2. Cette norme met l'accent sur l'exemplarité énergétique et environnementale des bâtiments. Les règles deviennent ainsi plus rigides pour le maître d'ouvrage au moment de la demande de permis de construire : il doit prouver que les critères de performance environnementale sont remplis, que sa construction est certifiée "à énergie positive", et qu'elle a atteint des résultats minimaux en termes d'impact sur le changement climatique. La loi consolide par ailleurs les obligations d'installation de panneaux photovoltaïques sur certains bâtiments non résidentiels neufs ou grandement rénovés, comme les universités ou les hôpitaux. A partir de 2028, les OPHLM se trouveront dans l'obligation de réaliser une étude sur la faisabilité de ces équipements sur leurs logements sociaux. Le code est également à jour de : - la loi du 23 octobre 2023 relative à l'industrie verte ; - la loi du 27 juillet 2023 visant à protéger les logements contre l'occupation illicite ; - le décret du 25 mai 2023 portant diverses dispositions relatives aux modalités d'instruction des demandes de décision favorable pour le financement de logements sociaux.

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Littérature française

Maquillée. Essai sur le monde et ses fards

Ceci n'est pas un livre sur le maquillage. C'est un voyage inédit, une plongée dans un univers peu connu, fait de paillettes et de gloss, mais dont les règles et les acteurs, les produits et les valeurs, en disent long sur notre société consumériste et numérique. Une enquête sur une industrie qui vaut des milliards de dollars et fait rêver des millions d'individus à travers la planète. Une méditation féministe sur l'un des symboles de ce qu'on dit " la femme " . Une réflexion philosophique sur la beauté, le paraître, l'identité. Un récit personnel où Daphné B. pense en se livrant. Tout part d'elle, en effet, Daphné B. , poète et féministe. Le texte s'ouvre, elle est dans son lit et remplit online son panier Sephora. Elle se demande pourquoi elle dilapide son argent et son temps pour acheter des fards, rouges, poudres. Pourquoi elle se peint le visage ? Pour se cacher ? S'écrire ? Qu'est-ce que le maquillage représente, symboliquement, économiquement, socialement ? Pourquoi le dit-on frivole alors qu'il fait désirer, dépenser ? A mesure qu'elle s'enfonce dans ses recherches Internet et passe d'une fenêtre à une autre (un tutoriel où une influenceuse livre ses secrets de beauté en même temps que ses hontes ; le lancement d'une palette déchainant les passions de milliers de clients ; un reportage sur le Mica, matière première des fards, que des enfants extraient de mines en Inde ; la mise à mort d'une Youtubeuse ; le récit de prisonnières pour qui se maquiller, c'était survivre) elle s'interroge et mêle aux images qu'elle voit ses références - Ovide, Platon, Derrida, Foucault, Anne Carson ou bell hooks - pour penser le maquillage absolument : comme un objet de consommation dont la production détruit la planète et creuse les inégalités. Un paradoxe, artéfact louant la perfection, promu par des êtres se disant authentiques. Le signe d'une soumission aux diktats de la beauté et aux logiques capitalistes. Mais aussi une arme de libération, de résistance, de révolte. Virtuose, Daphné B. nous emporte dans une Odyssée numérique et poétique pour nous parler de nous, nos fards, nos failles, nos manières de briller. La porte d'entrée, c'est le maquillage, mais le monde derrière, c'est le nôtre.

09/2021

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Espace

Une histoire de la conquête spatiale. Des fusées nazies aux astrocapitalistes du New Space

L'homme avec un grand "H" est de retour dans l'espace. A la faveur d'une passion renouvelée pour l'occupation des astres et sur fond de conflits entre grandes puissances, la course à la Lune est relancée. Chine et Etats-Unis visent le court terme, avec des programmes colossaux (Chang'e, Artemis), alors que des puissances spatiales plus mineures suivent dans un même esprit (l'Inde, et dans une certaine mesure l'Europe). Consensuel, le traitement médiatique de cette grande vision fait la part belle aux découvertes scientifiques pléthoriques qui en découleront et autres promesses d'une "économie de l'espace" à la croissance infinie. Quant aux astronautes, hérauts historiques de la conquête, ils assurent le service après-vente : faire rêver. Sur le versant critique, c'est le calme plat. Quelques voix émergent pour faire entendre des doutes à l'idée d'habiter Mars mais sont vite noyées dans le flot des déclarations de milliardaires du capitalisme spatial : Elon Musk, Jeff Bezos et les autres. L'idée de conquérir l'espace n'est pas nouvelle. Avant même Apollo, elle émerge dans les faits à l'ère nazie, avec des objectifs militaires. Puis s'étale sur une centaine d'années, constituant un véritable paradigme dont nous ne sommes pas sortis, lequel se décline dans les domaines culturel, militaire et économique, avec une remarquable constance. Tout du long, les projets les plus fous sont amorcés, puisant dans un même répertoire de justifications (la science, le désir d'exploration) qui masque leurs dimensions fondamentalement guerrières et spéculatives. Cet ouvrage opère une plongée dans l'histoire de l'espace qui éclaire les directions prises par l'industrie astronautique à l'ère contemporaine. Il montre que les velléités d'expansion cosmique d'hier ont pavé la route à un "astrocapitalisme" qui se caractérise aujourd'hui par une fuite en avant destructrice. Alors que des budgets pharaoniques sont fléchés vers des astres morts, s'amoncellent dans le ciel des centaines de milliers de débris qui mettent en péril l'usage de l'espace à des fins scientifiques et notamment, de surveillance du climat. Si l'enchantement perdure, c'est bien qu'une vaste fabrique du consentement est à l'oeuvre. Invariablement, elle débouche sur un grand flou qui empêche tout recul critique sur l'espace, et occulte d'autres représentations d'un milieu qui demeure le patrimoine de l'humanité.

02/2024

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Littérature comparée

La question environnementale chez Jules Verne. Ecrire, prédire, prévenir la catastrophe écologique

Entre 1863 et 1905, Jules Verne publie 62 romans regroupés dans une collection baptisée "Voyages extraordinaires" , dont les fameux "Le Tour du monde en 80 jours", "Cinq semaines en ballon" ou "Vingt mille lieues sous les mers". Cette collection vise à présenter les connaissances scientifiques de l'époque et la diversité du monde à travers des récits d'aventures. Jules Verne y décrit la nature et les peuples autochtones, ainsi que leur conquête par la civilisation occidentale, non sans interroger le bien-fondé de cette conquête. Parmi les Voyages extraordinaires, Kevin Even privilégie trois récits : la surexploitation de mines écossaises dans "Les Indes noires" (1877), le projet de désaxer la terre pour en extraire plus facilement les ressources dans "Sans dessus dessous" (1889) et la colonisation d'une île dans "L'Invasion de la mer" (1905). Ces textes reflètent les idées de l'époque : une vision hiérarchisée du monde dans laquelle l'homme a plus que jamais vocation à dominer la nature, un contexte colonial dans lequel les Occidentaux ont plus que jamais vocation à dominer le reste du monde. Les Voyages extraordinaires expriment les rêves d'une classe dominante fascinée par la science comme par les bienfaits de l'expansion industrielle, coloniale et technique. Il s'agit de tendre à cette classe, dont les adolescents sont le premier public visé, un miroir qui leur renvoie une image flatteuse. Nombreux sont cependant les passages exposant les conséquences négatives de l'industrie sur les paysages ou de l'impérialisme sur les peuples colonisés, de dialogues sur l'avenir d'une planète surexploitée. Rarement au centre du récit, ces interrogations sont pourtant récurrentes et nuancent les discours triomphalistes à propos du progrès occidental. Sans faire de Jules Verne un écologiste avant l'heure, Kevin Even démontre ainsi qu'il a su dépasser ses ambitions didactiques pour inviter ses jeunes lecteurs à s'interroger sur des enjeux environnementaux déjà présents au XIXe siècle. Lamarck n'écrivait-il pas en 1801 : "L'homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot par son insouciance pour l'avenir et pour ses semblables, semble travailler à l'anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce".

02/2024

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Critique littéraire

La volonté de bâtir

Wladimir Paskievici retrace, dans cet ouvrage, les principales étapes de sa longue et riche carrière professionnelle à l'Ecole Polytechnique de Montréal, tout en faisant revivre avec brio le développement fulgurant de cette institution depuis son déménagement sur le mont Royal. Passionné de physique nucléaire et déterminé à être un artisan de son développement, il affirme, dès les premières pages du livre : Je voulais occuper une place qui me soit propre, devenir un spécialiste ou réaliser quelque chose d'original qui allait me faire connaître. Je partageais ce désir égoïste, mais légitime chez tous les créateurs, artistes ou chercheurs, avec le désir de servir l'université qui avait su m'offrir ce que je voulais, au moment où je le voulais. Sa "volonté de bâtir" s'est manifestée dans tout son parcours professionnel à l'Ecole Polytechnique de Montréal, que ce soit à titre de professeur, de chef de division du génie nucléaire, de directeur de l'Institut de génie nucléaire ou de directeur des études supérieures et de la recherche, elle s'est traduite par l'impulsion qu'il a su donner au Département de génie physique, la création de l'Institut de génie nucléaire, renommé dans tout le Canada, ses réalisations en contrôle et en sécurité des centrales nucléaires, l'établissement de voies privilégiées de développement en recherche et l'accomplissement d'une synergie fructueuse entre recherche, formation avancée et collaboration avec l'industrie. La détermination de l'auteur prend sa source dans son histoire personnelle. Né en 1930, à Bucarest, en Roumanie, Wladimir Paskievici quitte son pays natal en 1947, dans la tourmente de l'après-guerre, pour émigrer à Buenos Aires, en Argentine. Il y entreprend, tout en travaillant pour assurer sa subsistance, des études universitaires en sciences et en génie. Il se rend ensuite en France, où il obtient un doctorat en physique nucléaire de l'Université de Strasbourg, en 1957. En 1958, il s'établit à Montréal, au Canada, pour y effectuer des études postdoctorales, mais se voit offrir, par un concours de circonstances, un poste de chargé de cours à l'Ecole Polytechnique de Montréal. C'est ainsi qu'il entame une brillante carrière dans cet établissement, comme professeur et comme chercheur, mais aussi comme administrateur. En 1990, on lui décerne le titre de professeur émérite. Il est aussi récipiendaire de l'Outstanding Contribution Award de la Société nucléaire canadienne pour son apport exceptionnel au domaine du nucléaire au Canada.

05/2010

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Histoire internationale

Israël et la question juive

" Une guerre idéologique totale est aujourd'hui menée contre Israël et le sionisme. Cette guerre non conventionnelle est d'autant plus efficace qu'elle n'est pas déclarée. " Si vous n'y croyez pas c'est le moment d'ouvrir les yeux. Les bouleversements dans les pays arabes accoucheront peut-être d'une nouvelle forme de liberté, mais déjà une forme nouvelle de lutte contre l'Etat juif a bien été imaginée : ce sera l'appel au boycott contre l'" apartheid " israélien et la stratégie de l'isolement diplomatique avec un déferlement d' " indignés " et de provocations sur chacune de ses " frontières ". Ce sera un 9/11 à l'envers : avec beaucoup de martyrs. " Antisionistes de tous les pays, unissez-vous ! " Le conflit israélo-palestinien paraît plus vaste et oppose à des " criminels professionnels " la multitude intrépide des innocents mobilisés. Car s'affirmer " pour la Palestine " c'est se placer dans le camp du Bien : " il n'y a pas de cause plus émouvante ", et la vraie religion communiste c'est la lutte finale contre ce denier racisme : au XXIe siècle le monde sera sans le sionisme. Car comment faire la paix avec cet Etat supposé raciste, dominateur, pervers, Israël, et comment faire entendre raison à ce peuple à la nuque raide, qui s'arroge le droit, " sûr de lui-même ", au retour seul ? Comment détruire le sionisme sans éliminer tous les sionistes et abolir leur rêve d'une souveraineté juive sur la sainte terre ? " Nous avons libéré la bande de Gaza, mais avons-nous reconnu Israël ? ", demande le Hamas, et on connaît la réponse " pour les Palestiniens la mort est devenue une industrie ". Déjà la Shoah n'est plus qu'un mince rempart idéologique, qui paraît avoir été un mythe odieusement fabriqué pour effacer la mémoire de la Naqba. " Tout redevient possible, tout recommence " et devant la seule nouveauté de l'histoire, les " indignés " déjà ne s'émeuvent plus. Dans ce livre magistral, Taguieff donne la leçon ultime : celle qui permet une dernière fois de reprendre ses esprits en contemplant le rêve brisé de l'Occident avant le grand soir. Parce qu'elle nous place devant l'abîme elle nous rend libres, et parce qu'elle ressemble à la vérité elle peut redonner le goût, et peut-être la force, de vivre. Jamais on n'aura été aussi bien renseigné. Le maximum que vous puissiez demander à l'histoire.

06/2011

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Critique

Traité d'harmonie littéraire

Après Français langue morte (Richard Millet), nous n'allions pas laisser notre pays dans l'embarras. Il fallait bien procurer d'urgence à l'immense "Titanic réputé insubmersible, en route vers le meilleur des mondes" une simple trousse de survie, d'ailleurs inscrite à notre programme depuis cinq ans : Ghislain Chaufour s'est extirpé du long confinement dans le silence harassant des machines, après un temps d'incubation extrêmement lent, pour présenter enfin au public cette Åuvre nécessaire, prodigieuse et salutaire, le Traité d'harmonie littéraire, propre à redonner à ce pays son "sentiment de la langue" apparemment perdu. "Vous n'êtes pas très productif" , lui disait Pierre Boutang, son professeur de philosophie en classe de Terminale (1968). Sans doute, comme tous les organismes complexes sensibles, Ghislain Chaufour a-t-il été lui-même touché d'abord par la "démantibulation du langage" que prévoyait Wittgenstein et l'effondrement d'un monde où toutes les notions péniblement acquises à l'école de la littérature française et de la civilisation européenne se sont trouvées brutalement mises en cause avec une force effroyable. Or il n'est pas du genre à répliquer avec des coups dans le vide : s'il attend, il vise juste et il atteint sa cible en une fois. Après un long et rigoureux effort de renseignement et de respiration, ces deux cents pages très bien ficelées parfaitement efficaces dégomment donc et déboulonnent une à une les imposantes idoles vieilles de quelques siècles qui peuvent aussi bien nous tomber dessus et nous écraser : la Science, l'Evolution, la Méthode expérimentale, le Doute plus ou moins académique, le Hasard⦠En s'attaquant vaillamment à toutes ces vieilles chimères mal embouchées il pourrait aisément passer pour une espèce de Don Quichotte, et c'est ce que disent de lui ses adversaires : "Vous exagérez beaucoupâ¦? - Oui, mais pas assez" , répondait-il à son interlocuteur à l'occasion d'un précédent livre. Or ici il n'en est rien, sa démonstration est aussi rigoureuse qu'implacable. L'Univers a-t-il pu "A se créer spontanément à partir de rien" , comme l'affirmait Stephen Hawking ? Il n'y a "rien qui ressemble à une preuve absolue" , où donc "la science moderne trouverait-elle l'ultime garantie si les mathématiques pures elles-mêmes ne la lui procurent pas, ni les expériences ? " Considérant la misère et les tribulations de l'homme peinant et existant, Chaufour retourne l'opposition entre l'Universel en majesté supposé "antérieur" mais abstrait et les singularités qui sont les vrais objets de connaissance. "Grande sottise de croire que la science consiste dans la connaissance des universaux". C'est ainsi que les mathématiques asservies au productivisme ont propagé dans "l'Etat industriel et bureaucratique" les illusions du travail mortifère. Contre ce danger extrême et celui d'être dégoûté sans remède par des professeurs ignorants, Ghislain Chaufour refuse de condamner les sens et s'étonne de la répulsion que le charnel singulier suscite chez les platoniciens, les gnostiques, les "cathares" , les idéalistes et mêmes les matérialistes de tous les temps. Il redonne la valeur de vérité aux fables : la poésie est fable capable de conseils salutaires, et non "forme" vide de sens⦠"L'ennui vient d'une déception" , et contre elle il s'agit de retrouver l'usage du libre-arbitre, authentique merveille du monde étrangère au hasard et à la nécessité. L'évolutionnisme idéologique des automates, à l'inverse, dénigre l'origine spirituelle de chaque création et du langage lui-même. En séparant le sensible de l'intelligible, et les passions de la raison, "nous avons perdu le grand art de signifier par la beauté" . Or il se trouve que ces derniers mois nous auront disposés à recevoir ces objections : nous sommes nombreux à éprouver assez distinctement la fragilité et néanmoins la capacité de nuisance des rhétoriques scientifiques, ainsi que leur impact dans l'économie réelle, sur la vraie vie et la santé en général, mais également le risque totalitaire qu'elles font courir à justifier une "dictature hygiéniste" bien difficile à domestiquer. La prise de pouvoir politique par la "Science" qui paraissait réservée à la propagande soviétique s'attaque désormais aux thérapeutes et il est de notoriété publique que les pseudo "savants" au service de l'Ordre industriel les poursuivent en justice. Ghislain Chaufour revient très raisonnablement à des fondamentaux : c'est philosophiquement qu'il remet à sa place la philosophie et naturellement qu'il redonne à la "fable" sa légitimité comme interrogation complète posée à même le monde : "A la littérature vise le concret" . C'est un fait établi que le monde est créé, tandis que "la perfection divine implique une extrême sensibilité aux malheurs des créations" . Si le christianisme greffé sur l'arbre juif "A semble ne pas encore avoir commencé" , le pugiliste s'est modernisé et ne se laisse pas impressionner ni récupérer. Véritable Gilet jaune de la métaphysique sachant donner de la gauche et de la droite, sa méthode l'apparente plutôt au bulldozer qui enfonce les portes obstinément fermées : avec beaucoup d'efficacité, le platonisme, Descartes, Kant, Hegel, Heidegger et même Jacques Monod sont délogés sous nos yeux, démasqués, laminés. Du moins théoriquement car en pratique la propagande en leur faveur va redoubler et expédier ad patres ses accusateurs et témoins dérangeants, nous le savons bien.

04/2021

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Beaux arts

La collection Courtauld. Le parti de l'impressionnisme

La Collection Courtauld. Un regard sur l'impressionnisme accompagne l'exposition majeure du printemps 2019 à la Fondation Louis Vuitton à Paris qui mettra en lumière l'industriel et mécène anglais Samuel Courtauld (1876-1947), l'un des plus importants collectionneurs du XXe siècle. Le catalogue et l'exposition présenteront son extraordinaire collection d'art impressionniste, qui n'a pas été vu à Paris depuis plus de soixante ans. Courtauld constitua l'une des plus importantes collections d'art impressionniste au monde. Au cours des années 1920, il rassembla un ensemble exceptionnel de tableaux de tous les plus importants peintres impressionnistes, du chef d'oeuvre de jeunesse de Renoir, La Loge, à la dernière grande toile de Manet, l'emblématique Un Bar aux Folies-Bergère. Sa collection comprenait également Nevermore, le grand nu tahitien de Gauguin, et l'un des plus célèbres tableaux de Van Gogh, Autoportrait à l'oreille bandée, dont ce sera la première présentation à Paris depuis l'exposition organisée en 1955 au musée de l'Orangerie. Occasion unique de découvrir quelques-unes des plus grandes peintures françaises de la fin du XIXe siècle et du tout début du XXe, l'exposition illustrera le rôle pionnier de Samuel Courtauld et son influence dans la reconnaissance de l'impressionnisme au Royaume-Uni. Tout particulièrement, il joua un rôle fondamental dans la reconnaissance de Cézanne et rassembla le plus grand ensemble d'oeuvres du peintre en Angleterre, dont la Montagne Sainte-Victoire au grand pin et l'une des cinq versions des célèbres Joueurs de cartes. Après une décennie consacrée à collectionner, il crée le Courtauld Institute of Art and Gallery à Londres auquel il fait don, en 1932, de la majorité de ses chefs-d'oeuvre. Le catalogue, richement illustré, sera l'occasion de publier le résultat de nouvelles recherches sur la personnalité de Samuel Courtauld, son goût, la formation de sa collection et son mécénat des arts en Angleterre. Il permettra une réévaluation de ses rapports avec les marchands et autres collectionneurs d'art impressionniste en Europe et aux Etats-Unis pendant l'Entre-Deux-Guerres. L'exposition réunira une centaine de pièces - essentiellement des peintures mais aussi des oeuvres graphiques-ayant toutes appartenu à Samuel Courtauld et majoritairement conservées à la Courtauld Gallery mais aussi dans différentes collections publiques et privées internationales. Chaque oeuvre aura une notice individuelle, accompagnée de détails et d'illustrations comparatives, afin de donner une idée de la richesse de cette collection sans pareil et pourtant encore méconnue.

02/2019

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Photographie

Du torrent au courant, des barrages et des hommes en Savoie

Publié à l’occasion du 50e anniversaire du complexe Roselend-La-Bâthie, ce livre nous invite à un autre regard sur cette formidable aventure technique et humaine que sont les barrages hydroélectriques en Savoie. Une invitation, grâce aux photographies de Céline Clanet, à découvrir la beauté surprenante des formes et des machines, de même que la relation intime entre les hommes et leur création. La majesté des cathédrales de béton, les barrages, mais aussi d’autres éléments moins visibles par les non-initiés, les conduites forcées, est magnifiée par le parti pris artistique de la photographe, tout en offrant une lecture documentaire des lieux présentés. Des portraits sensibles de quelques témoins encore vivants de cette grande épopée laissent transparaître l’incroyable attachement des hommes à ce qu’ils ont collectivement réalisé. Très tôt, l’homme a su utiliser les barrages pour réguler un fleuve capricieux ou transformer la puissance de l’eau en force motrice. Mais avec la découverte quasi simultanée de la turbine, de l’alternateur et des lignes électriques, une véritable révolution énergétique émerge dans les dernières années du XIXe siècle : produire de l’électricité à la demande en arrêtant l’eau dévalant des sommets dans un barrage, puis en la turbinant pour entraîner un alternateur. La Savoie fait figure de précurseur dans cette étonnante aventure, dont les acteurs furent d’abord des ingénieurs et des industriels audacieux et, au sortir de la guerre, Electricité de France. Aujourd’hui, les barrages de Savoie sont une rente précieuse laissée par nos aînés. Une installation déjà ancienne, mais qui possède étonnamment tous les atouts que l’on est en droit d’attendre d’une production d’énergie adaptée aux bouleversements énergétiques et climatiques à venir : propre, sans déchets toxiques, sans émissions, stockable, régulable en fonction de la demande, inépuisable à l’échelle humaine, sans prélèvement sur un gisement lointain… Si leur inscription dans le paysage ne s’est pas faite sans difficultés, les barrages de Savoie ont su éviter le gigantisme ou d’irréversibles atteintes à une région entière. Bien au contraire, ancrés dans la roche, ils se sont inscrits dans le territoire jusqu’à en devenir une composante majeure. Accompagnant ces images, une préface d’Hervé Gaymard, écrivain et homme politique qui porte aujourd’hui, en tant qu’élu, les réflexions nécessaires à l’évolution de la Savoie, et un texte de Thierry Salomon nous invitent à réfléchir à ce que représente, pour l’homme et son environnement, cette énergie qui part de l’eau dévalant les sommets jusqu’au flux des électrons, qui s’écoule du torrent au courant.

04/2011

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Régionalisme

L'enseigne à Lyon. Son histoire, sa philosophie, ses particularités, les boutiques, les maisons, la rue, la réclame commerciale

John Grand-Carteret nous entraîne dans une découverte pour le moins originale : l'étonnante histoire des enseignes commerciales. Publicité de proximité et témoin privilégié tant des évolutions du commerce urbain que de la personnalité changeante des rues qui l'accueillent, l'enseigne devait être traitée par le biais d'une ville de choix, à la hauteur des ambitions encyclopédiques du chercheur passionné. La richesse précoce des enseignes lyonnaises et leur raison d'être ne lui ont pas échappé : " De bonne heure, Lyon fut une grande cité, un centre commercial et industriel prospère. " John Grand-Carteret réussit en 1902 à faire publier cette œuvre de référence dont il définit lui-même l'objet singulier : " Ce volume est double ; je veux dire qu'il est, à la fois, conçu à un point de vue général et à un point de vue particulier, - général, parce que sans remonter au déluge, sans m'occuper des Romains, J'ai voulu faire ressortir ce qu'on avait, encore, à peine entrevu, la philosophie et les particularités multiples de l'Enseigne - local, parce que je me suis cantonné pour la partie moderne, en une ville unique et en une ville de province, bien toujours la première malgré les surprises des recensements, Lyon. " Cette déclaration d'un homme non natif du lieu répond bien à celle, plus ironique, du père Commire dans les Carmina : " Lutèce, ne soit pas si fière, à peine tu étais née que déjà la Gaule m'avait proclamée reine de ses cités. " Pour parachever son travail, John Grand-Carteret a demandé au graphiste lyonnais renommé Gustave Girrane d'illustrer abondamment ses propos. Résultat : près de quatre cents dessins où, pour reprendre les termes du Courrier de Lyon, il " transcrit ce qu'il voit avec exactitude, minutie. L'on peut être assuré qu'il ne trompe point son monde et cela est une qualité dans un temps où tout n'est que façade, où la moindre babiole revêt des aspects qui la font prendre pour une chose précieuse. " Nous découvrons ainsi une enseigne Au tailleur ni riche ni pauvre, avenue de Saxe, un seigneur féodal détroussant les marchands, un bas-relief antique transformé en enseigne à Vaise, la maison aux 365 fenêtres vue du quai Saint-Vincent, Au Bon Gnafron qui annonce un marchand de chaussures cours Gambetta, l'étiquette de la Crème de Cocu, le prospectus Au Gagne-Petit d'un magasin-bazar, et des centaines d'autres représentations cocasses, insolites, amusantes ou excentriques. Louis de Lacroy

11/1999

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Tapis

Sallandrouze de Lamornaix (1801-1878). Histoire d'une manufacture d'exception

La famille Sallandrouze est présente dans la Marche depuis le XVIe siècle. Cette lignée de marchands-fabricants joue un rôle de premier plan au XIXe siècle : elle participe au renouveau industriel de la Creuse en relançant la fabrication des tapis, puis des tapisseries. Trois générations se succèdent aux commandes de l'entreprise, depuis l'aube du Premier Empire jusqu'au lendemain du Second. Jean Sallandrouze de Lamornaix (1760-1826), qui grandit à Folletín au XVIIIe siècle, apprend le métier de dessinateur, se lance dans l'impression sur étoffe sous la Révolution quand la tapisserie ne peut plus le faire vivre, puis revient au tapis en 1801 en choisissant de fabriquer des tapis de luxe à Paris et de s'associer au marchand aubussonnais Guillaume Rogier. A la fin de sa carrière, il aménage la rue Saint-Jean à Aubusson : il fait bâtir la première usine intégrée où l'on trouve des ateliers de fabrication de tapis ras et veloutés, un atelier de dessin et une teinturerie. A sa mort en 1826, son fils Charles Sallandrouze de Lamomaix (1808-1867) lui succède. Jeune et ambitieux, il développe l'innovation, notamment pour la fabrication des moquettes, se lance à la conquête du marché anglais pour y vendre des tapis de luxe, et multiplie les collaborations avec des artistes de talent comme Amédée Couder. Il participe à de nombreuses expositions industrielles qui lui permettent d'obtenir la médaille d'or ainsi que d'importantes retombées médiatiques. Il poursuit également une carrière politique au niveau départemental et national. En 1856, il fonde la Société anglo-française des manufactures d'Aubusson et de Felletin pour développer en France le tapis imprimé. Lorsqu'il décède en 1867, son fils, Octave Sallandrouze de Lamornaix (18341897), associé aux affaires depuis de longues années, reprend l'entreprise. Il hérite cependant des difficultés économiques apparues dans les années 1860, encore aggravées par la Guerre franco-prussienne de 1870-1871. Pris dans les remous de la faillite du banquier aubussonnais Maymat, il doit dissoudre sa société. Il maintient la fabrication jusqu'à l'Exposition universelle de 1878. Puis, vaincu par les difficultés, il arrête la fabrication, démissionne de son mandat de maire et quitte Aubusson. Forte des avancées de la recherche des vingt dernières années et de l'identification de nombreuses oeuvres dans des collections publiques et privées, françaises et étrangères, l'exposition présente un large choix de tapis, de tapisseries et de dessins, fruits des acquisitions récentes de la Cité ou prêts d'institutions prestigieuses et de collectionneurs.

09/2021

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Essais biographiques

Turner

Le 8 février 1832, Ruskin reçoit pour son anniversaire un livre illustré par Turner. Le jeune garçon n'a que treize ans, mais la passion qui prend naissance ce jour-là ne s'éteindra jamais. Il en sortira un texte unique, flamboyant, proliférant, sans cesse repris, jamais achevé? : Modern Painters / Les peintres modernes. Entrepris pour défendre Turner contre ses détracteurs, poursuivi sur une période de dix-sept ans, il donne du peintre une image de plus en plus riche et complexe. Voici les parties les plus représentatives de ce chef-d'oeuvre du romantisme anglais, où Turner apparaît tour à tour comme un observateur scrupuleux de la nature, un poète et un prophète de la décadence du monde industriel. La lecture de Ruskin reste la voie royale pour accéder à la peinture de Turner. La méthode de Ruskin fait en effet une place de choix à la sensibilité, car montrer la supériorité de Turner comme chantre de la nature, c'est d'abord constater la consonnance entre ses tableaux et la vision de l'écrivain, telle qu'elle s'exprime dans les pages du journal et dans les textes descriptifs qui ont constitué une large part de la réputation de Ruskin. Ce n'est qu'ensuite que les références scientifiques viennent servir de caution à cette communion des sensibilités. En sens inverse, après avoir servi de modèle au dessinateur, Turner sert de norme au spectateur ; après avoir traduit ses émotions, il les canalise et offre une référence à son regard : d'un tableau de Turner on dira que "c'est la nature" , et d'un spectacle naturel que "c'est un Turner" . La vertu du regard de Ruskin, son acuité, est le reflet de la vertu de la main de Turner, son exactitude. Le critique et l'artiste concélèbrent l'office du visible. Les Peintres Modernes obéissent donc à un besoin de totalisation permanente - de connaissances toujours plus riches, d'une expérience jamais achevée - qui fait de Ruskin un "commentateur de l'infini" . Et ce besoin prend une double forme : enseignement et prédication. A ce moment de sa carrière, Ruskin trouve dans son livre une estrade et une chaire. Par la suite, il montera pour de bon à la tribune donner les conférences qui seront les chapitres de ses livres futurs. C'est peut-être comme apologiste du regard que Ruskin a le plus à nous dire quand il nous parle de Turner. Ecrire sur l'art, c'est d'abvord fair droit au regard ? : "? voir clairement, c'est à la fois la poésie, la prophétie, la religion ? ".

02/2023

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Intelligence artificielle

Explicabilité des systèmes multi-agents. Journées francophones sur les systèmes multi-agents (JFSMA'23) Strasbourg, Edition 2023

Cet ouvrage contient les contributions sélectionnées et présentées lors de la trente-et-unième édition des Journées Francophones sur les Systèmes Multi-Agents (JFSMA) qui s'est déroulée à Strasbourg, du 5 au 7 ? juillet 2023, dans le cadre de la Plate-Forme Intelligence Artificielle (PFIA 2023). Le paradigme multi-agent, pluridisciplinaire, fournit un cadre conceptuel pour l'analyse et la conception de systèmes dont la dynamique globale est le résultat des interactions entre des entités autonomes - agents - qui interagissent dans un environnement commun. Les travaux de recherche qui sont associés à ce paradigme proposent ainsi des modèles, des méthodologies, des techniques et des outils pour répondre notamment à différentes questions que l'on peut décliner selon quatre aspects ? : - la modélisation informatique de processus complexes simulant une dynamique collective qui est le résultat des comportements individuels et de leurs interactions ? ; - la résolution collective de problèmes pour laquelle il s'agit de résoudre de manière distribuée un problème qui se pose globalement à la collectivité d'agents ? ; - le développement de systèmes informatiques décentralisés où l'approche multi-agents permet l'interopérabilité au niveau sémantique et la coopération d'applicatifs et de services autonomes ? ; - l'étude, la modélisation, la conception et l'évaluation de l'interaction dans les interfaces de dialogue (verbale ou non-verbale) et les systèmes médiatisés où humains et machines coopèrent. Les JFSMA sont le rendez-vous annuel de la communauté des chercheurs francophones travaillant dans les domaines de l'intelligence artificielle distribuée et des Systèmes Multi-Agents (SMA). Ces journées sont un moment privilégié d'échanges scientifiques multidisciplinaires. Elles réunissent des académiques et des industriels qui étudient, manipulent et font évoluer le paradigme multi-agent pour examiner des problématiques issues de domaines liés à l'informatique (intelligence et vie artificielle, génie logiciel, robotique collective, etc.), à l'automatique, aux sciences naturelles (épidémiologie, éthologie, écologie, etc.) et aux sciences humaines et sociales (économie, sociologie, linguistique, etc.). Par tradition, chaque édition des JFSMA met en avant une thématique spécifique que les auteurs sont invités à prendre en compte dans leurs contributions, s'ils le souhaitent. Cette année, le thème des journées est "? l'explicabilité des systèmes multi-agents ? ". Les précédentes journées se sont tenues à Toulouse (1993), Grenoble (1994), Chambéry (1995), Port-Camargue (1996), Nice (1997), Nancy (1998), L'Ile de la Réunion (1999), Saint-Etienne (2000), Montréal (2001), Lille (2002), Hammamet (2003), Paris (2004), Calais (2005), Annecy (2006), Carcassonne (2007), Brest (2008), Lyon (2009), Mahdia (2010), Valenciennes (2011), Honfleur (2012), Lille (PFIA, 2013), Loriol-sur-Drôme (2014), Rennes (PFIA, 2015), Sa

07/2023

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Beaux arts

Les Brown Decades. Etude sur les arts aux Etats-Unis (1865-1895)

Les Brown Decades ont commencé après la guerre de Sécession : elles ont pris fin avec l'adoption de la frontière. La couleur de la vie en Amérique a changé par la suite. L'électricité a effectué des progrès pour notre civilisation mécanique : la période néotechnique était née. Les nouveaux appareils de libération du territoire, l'automobile, l'avion et la radio, ont été inventés : l'atome a révélé la complexité insoupçonnée et la psychologie a mis en lumière des profondeurs jusqu'alors intactes dans l'esprit. A côté de ces impulsions vives à la réflexion et à l'action sont des éléments plus sombres, aussi sombres que tout ce qui a été généré par la guerre de Sécession : la journée du pionnier industriel finie, un impérialisme agressif commençait la recherche de nouveaux marchés et par une centralisation constante du pouvoir et de la richesse, des villes monstrueuses ont commencé leur existence : l'embrigadement des hommes et de la culture de choses ont suivi. Les Brown Decades finissaient : leurs créateurs et initiateurs ont été négligés, jetés avec mépris de côté, leurs espoirs sont devenus insolvables ; leurs seuls monuments ont ironiquement défié le temps. Nous avons gagné et nous avons perdu. Qui peut pleinement montrer où, qui peut estimer combien ? Un changement définitif dans notre vie a eu lieu vers 1895 et il y a quelque chose derrière celui qui se perd dans un simple compte des choses, des forces, des machines, des institutions, des événements : quelque chose qui nous échappe encore et semble détenir un indice. C'était peut-être que seulement une couleur. Mais ce qui était valable dans l'art et dans la pensée des Brown Decades n'a pas cessé d'exister, même si cela a été temporairement oublié. Si l'on met l'accent sur les personnes négligées des Brown Decades, il n'y a pas a dénigrer les leaders reconnus ou a rabaisser tout à fait leur travail : il s'agit plutôt de placer la totalité de la somme des réalisations dans une meilleure perspective et de mettre en premier plan les noms les plus illustres. Quand les artistes s'appelaient - Olmsted, Roebling, Richardson, Ryder - les Brown Decades devenaient dans les arts ce qu'était le Guilded Age dans la littérature : l'accomplissement du passé et un point de départ pour l'avenir. Ce travail mène-t-il vers notre propre génération ? Oui, au moins, dans une certaine mesure. Vers une réalisation encore plus solide que la nôtre ? Espérons-le.

11/2015

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Histoire internationale

John Ninet. 1815-1895, Un disciple de Rousseau au pays des fellahs

Agronome, économiste, ethnologue, conteur à l'orientale... rassurez-vous, il ne s'agit pas d'un baladin à la cour du grand pacha modernisateur Méhémet-Ali, mais d'un citoyen genevois débarqué à l'âge de vingt-quatre ans en Egypte pour se vouer à la culture du coton. Né en 1815 à Saint-Gervais, ce faubourg ardent qui a vu apparaître J.-J. Rousseau un siècle auparavant,, John Ninet grandit dans un milieu de petits industriels. Adolescent, il assiste à l'exaltante montée de la gauche. Le cosmopolitisme ambiant l'incite à regarder au-delà des frontières. Après un séjour en Géorgie, il s'installe dans le delta du Nil et va vivre avec la terre égyptienne une véritable histoire d'amour. Cultiver du coton, c'est partager le labeur du paysan dont les conditions n'ont pas varié depuis des millénaires. Le jeune agronome apprend la langue et s'emploie à former des cadres. Marqué par son éducation libérale, il s'indigne de l'injustice qui accable le peuple fellah et commence à écrire une série d'articles, la plupart anonymes, pour dénoncer la cupidité du vice-roi et de ses comparses indigènes, turcs et européens. A travers son témoignage, nous découvrons la glorieuse époque de Méhémet-Ali jusqu'à la lente dérive de ses cinq successeurs et à l'occupation anglaise. Il va tenter de soutenir le mouvement nationaliste grâce aux principes de démocratie qu'il a connus dans sa patrie. Partisan de ce premier soulèvement en Orient, il est le seul Européen à demeurer jusqu'au bout dans le camp d'Arabi. L'arrogance colonialiste le dépouillera de tout, même d'une reconnaissance posthume. Nous le voilà rendu, ce John Ninet, défenseur des droits de l'homme et précurseur de l'assistance technique. Son destin exemplaire éveille de singulières résonances, à l'heure où les soubresauts sur l'ensemble de l'aire musulmane ne cessent de nous interpeller.de démocratie qu'il a connus dans sa patrie. Partisan de ce premier soulèvement en Orient, il est le seul Européen à demeurer jusqu'au bout dans le camp d'Arabi. L'arrogance colonialiste le dépouillera de tout, même d'une reconnaissance posthume. Nous le voilà rendu, ce John Ninet, défenseur des droits de l'homme et précurseur de l'assistance technique. Son destin exemplaire éveille de singulières résonances, à l'heure où les soubresauts sur l'ensemble de l'aire musulmane ne cessent de nous interpeller.

01/2010

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Sciences politiques

La guerre occulte

Emmanuel Malynski a passé trente années de son existence à observer sur place, à travers le monde, l'évolution du mouvement révolutionnaire moderne et il a mis au service de cette observation une intelligence d'une lucidité presque visionnaire. Né et élevé en Pologne russe à une époque où l'organisation sociale était encore presque féodale, il a vu la naissance et le développement du capitalisme industriel qui a abouti au bolchevisme. Pratiquement il a ainsi vécu plusieurs siècles d'histoire, car cette évolution a débuté chez nous à la Renaissance pour n'acquérir son plein épanouissement qu'après la révolution française. Il a vu sur place l'effondrement du tsarisme et il a assisté en témoin au triomphe du bolchevisme. Redevenu Polonais à la suite de la reconstitution de la Pologne il a vu l'application des réformes agraires qui ont suivi la grande guerre. Homme de sport, escrimeur réputé, pilote d'avion de la première heure, parlant et écrivant plusieurs langues avec une égale perfection, doué d'une culture prodigieuse et universelle, il n'est pour ainsi dire pas un coin du monde qu'il n'ait visité et étudié. Des Indes au Japon, il a parcouru l'Asie millénaire avant quelle ne fût complètement bouleversée par le contact de l'Occident. Il a observé sur place en Amérique les étapes du capitalisme et de l'industrialisme triomphant. Il a connu tous les principaux Ghettos d'Europe orientale, il a vu ceux de New York et il est allé en Palestine observer le sionisme à l'oeuvre. Il a regardé toutes choses avec l'objectivité d'un penseur qui observe "Sub Specie Aeternitatis" et ses conclusions sont parmi les plus profondes qui aient été formulées sur la crise du Monde Moderne. Des années à l'avance il a prévu et annoncé tout ce qui se réalise aujourd'hui, tellement en avance sur la pensée contemporaine qu'il est alors resté incompris. Un des tout premiers, avant même les célèbres études de Max Weber et de Werner Sombart, il a saisi l'essence profondément judaïque du Capitalisme moderne et démontré les affinités qui l'unissent au Bolchevisme. Un des tout premiers il a su voir l'appui involontaire que certains nationalismes suraigus apportaient à la subversion internationale. Un des premiers il a pénétré l'essence métaphysique du mouvement révolutionnaire, montrant qu'il s'agissait d'une guerre religieuse, du choc séculaire et international de deux conceptions antagonistes du monde.

03/2022

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Actualité politique France

L'Etat radicalisé. La France à l'ère de la mondialisation armée, Edition

L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe concerne directement l'Europe, qui avait été épargnée depuis la guerre en ex-Yougoslavie à la fin des années 1990. Elle confirme, contrairement aux discours sur la "mondialisation heureuse" , que nous vivons plus que jamais à l'ère de la mondialisation armée. La France n'est pas passive dans cette évolution. Membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, elle a mené plus de 115 interventions militaires depuis la disparition de l'URSS. Son budget militaire a augmenté de 50 % au cours du quinquennat d'Emmanuel Macron, et elle a fait des ventes d'armes le vecteur de sa politique diplomatique, sans considération pour leur utilisation par des régimes autoritaires. Pourtant, l'ouvrage montre les limites de ce positionnement international, comme si la France boxait désormais "au-dessus de sa catégorie" : le camouflet du contrat de sous-marins avec l'Australie, l'annonce que l'OTAN est en mort cérébrale à l'heure où elle est plus que jamais mobilisée, l'impasse de la guerre au Mali qui confirme le recul des positions économiques et géopolitiques de la France dans son "pré carré" . Par ailleurs, l'enthousiasme pour les ventes de Rafale masque de plus en plus mal le désastre industriel qui a été confirmé par la pandémie. Serfati analyse la responsabilité de la politique qui a fait de quelques secteurs, dont le nucléaire et la production d'armes, les derniers leviers des performances françaises dans le monde. Aucun espace démocratique n'existe pour la discussion des questions géopolitiques et économiques de défense dans la Ve République. Dans la tradition bonapartiste de ce régime, elles sont l'affaire exclusive du Président. Macron a un peu plus accentué ce déni démocratique au nom d'une présidence "verticale" , faisant du Conseil de défense le lieu secret des décisions politiques. Pendant ce temps, des groupes d'officiers se mobilisent publiquement pour que le pouvoir politique fasse appel à l'armée dans sa lutte contre l'insécurité dans les banlieues. Cette évolution est porteuse de lourds dangers pour la démocratie. Le dernier chapitre est consacré à la radicalisation sécuritaire de l'Etat français. L'état d'urgence est quasi-permanent depuis 2015. Au nom de la lutte contre le terrorisme, l'exaltation sécuritaire a conduit au vote de 13 lois depuis 2015, dont quatre en 2021. Elles restreignent les libertés publiques (droit d'association, de manifestation, etc.) et renforcent les pouvoirs de police (administrative et de maintien de l'ordre), accompagnant la surenchère raciste et la répression des résistances populaires. La France constitue désormais le maillon faible des démocraties occidentales.

10/2022

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Beaux arts

Monet au Havre. Les années décisives

Cet ouvrage se propose de faire le point sur les années de jeunesse de Monet au Havre, de 1845, année de l'installation de la famille, à 1874, année de la première exposition impressionniste à Paris, et de la dernière grande série de marines exécutée dans le port. C'est durant ces trente ans décisifs que le jeune homme, né en 1840, effectue ses premiers pas artistiques. Il remplit ses carnets de dessins sur le motif, croque les notables havrais, s'essaie au paysage en compagnie d'Eugène Boudin, s'imprègne de la leçon des maîtres, partageant son temps, à partir de 1859, entre la ville de son enfance, ses voyages, et Paris où il approfondit sa formation artistique et rencontre les futurs impressionnistes. Monet croise aussi au Havre les photographes en quête de sujets pittoresques ou propres à défier une technique qui évolue très vite. Leurs photographies constituent un vivier de motifs qui émaillent l'oeuvre du peintre. Abondamment reproduites dans l'ouvrage, elles mènent le lecteur sur les sites choisis par l'artiste : des paysages sauvages de la pointe de la Hève à Sainte-Adresse, ce "bout du monde" prisé des Havrais, en passant par les régates de voiles animant la rade, pour finir au coeur du grand port industriel du Havre. Elles sont la clé, en outre, de certains chefs-d'oeuvre de Monet qui font l'objet d'analyses approfondies, tels La Terrasse à Sainte-Adresse de 1867 ou Impression, soleil levant et Le Port du Havre, effet de nuit de 1872. C'est également au Havre que Monet trouve les premiers soutiens à sa vocation, dans le milieu familial et auprès des collectionneurs locaux, notamment, les Gaudibert, qui lui achètent ses premiers tableaux, ainsi que, plus tardivement, les membres fondateurs du Cercle de l'Art moderne. Le jeune artiste séduit également par l'entremise de ses amis les peintres Boudin et Courbet qui seront également pourvoyeurs de nouveaux mécènes. Une équipe de chercheurs internationaux, réunis par Géraldine Lefebvre, fait le point sur ces années décisives. Documents inédits à l'appui, ils passent au crible le milieu familial, la vie havraise et son incidence sur Monet, les conditions de sa première formation artistique, les sites peints, les influences à l'oeuvre dans la peinture du jeune peintre, l'évolution de sa technique, les premiers mécènes. Une chronologie, des cartes, un arbre généalogique et des extraits de correspondance apportent une documentation essentielle, souvent inédite, à la compréhension du peintre et de son parcours.

10/2016

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Sociologie

Violences et corps des femmes du tiers-monde. Le droit de vivre pour celles qui donnent la vie

Ce livre est un cri de colère scientifique qui dénonce les pires violences faites aux femmes, ces violences qui s'attaquent aux femmes du Tiers-Monde, et qui sont soigneusement occultées pour des raisons financières et démographiques. Il y a d'abord la violence obstétricale, 600 000 femmes meurent chaque année en donnant la Vie faute de soins, parce qu'il n'y a pas de place pour elles dans les maternités. La moitié des mères du Tiers-Monde accouchent encore à domicile sans aucune assistance compétente. Il n'y a pas d'argent pour aider à la transmission de la Vie dans les régions o0 les femmes sont accusées d'avoir trop d'enfants. Par contre, pour mettre sur pied des programmes eugéniques destinés à les empêcher d'en avoir, l'argent arrive à flots, pour diffuser des méthodes inconnues en France, le Dépo-provera et la Norplant, et expérimenter des " vaccins anti-grossesse " et une méthode de stérilisation chimique " à la Quiliacrine, méthodes qui violent les règles les plus élémentaires de la bioéthique médicale. Pendant ce temps, la fécondité a tellement chuté sur le plan mondial, que le nombre moyen d'enfants par femme n'est plus que de 2,6. La troisième et la quatrième partie de ce livre abordent les violences faites au corps de la femme en tant qu'objet sexuel du viol légal de la " nuit de noces " aux viols camouflés en promesse de mariage, car il n'y a pas que les viols de guerre et les kidnappings, sans oublier les mutilations génitales féminines. Mais les victimes se taisent. Et c'est un viol permanent que subissent celles dont le corps est vendu sur le marché de la prostitution, cette marchandisation humaine est une telle source de bénéfices que ses prompteurs font tout pour légaliser ce qu'ils appellent " l'industrie du sexe " et faire reconnaître les femmes prostituées en tant que " travailleuses du sexe ". Dans cette quatrième partie, il est aussi question de la pornographie, et du corps féminin vendu en pièces détachées, du trafic des ovules aux locations d'utérus. La cinquième partie pourrait être une conclusion élargie elle a pour thème ce qui est peut-être la pire des violences après des millénaires d'absence totale d'alphabétisation, remplacée par une éducation musclée basée sur la soumission, les femmes du Sud subissent la violence de la "déscolarisation" victimes du FMI, qui exige des pays pauvres qu'ils fassent des économies sur la santé et l'école. Puisse ce cri de colère être entendu par celles et ceux qui ont eu la chance d'aller à l'école.

11/2003

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Littérature française

La pute des Hérétiques

Au XVIIIe siècle, le protestantisme menace la tradition installée. Catholiques et protestants s'affrontent autour d'enjeux économiques et dynastiques. La Martinique n'est pas épargnée. L'appartenance religieuse et les habitudes culturelles sont régentées jusque dans les cases des esclaves. La duplicité est une conduite courante dont les résidents blancs donnent l'exemple. Les gouvernements successifs naviguent à vue sur des crêtes d'équivoque. En effet, les ordonnances de persécutions des hérétiques de 1685, même adoucies en 1724, ne peuvent s'appliquer dans l'île. Victime de pénuries, celle-ci est tributaire des commerçants, capitaines protestants ennemis de la religion du Roi de France. La Martinique est alors " punie " par la disette, les Anglais et les ravages des fourmis dans les plantations de canne. De plus, les capucins espagnols des ranchs d'Amérique refusent de vendre au gouvernement les bêtes de somme dont l'île a besoin. Quand l'industrie est en faillite, la religion est plus que jamais un espace de manipulation politique. Les curés maîtres de la conscience religieuse et de l'état civil luttent par tous les moyens, même non avouables, contre les évangiles secondaires et les idéologies sauvages. Certains nègres employés sur les navires de commerce, manipulés par un maître considéré comme hérétique par la religion dominante, deviennent à leur insu multiculturalistes. Dans ce bouillon de cultures où se côtoient catholiques, adeptes de la religion réformée, anglicans, musulmans et animistes, des destins se croisent. Parmi eux, le candide Joseph, nègre de Basse-Pointe et fervent catholique, se découvre protestant, dissimulateur puis blasphémateur. Emma, voluptueuse mulâtresse de la Trinité, devient sultane à Oran pour contrarier la puissante famille dont elle est issue. Camille, négresse esclave de l'habitation Beauséjour, se voit appelée à mettre au monde un nouveau Messie natif des Caraïbes. John, Irlandais capturé par les musulmans et esclave à Oran, retrouve le goût d'aimer auprès d'Elisa, mulâtresse victime de l'inceste institué dans certaines familles de planteurs... Ces personnages ne sont pas imaginaires. La trace de chacun affleure dans les documents d'époque. André Quion-Quion est journaliste grand reporter d'images à France Télévision en Martinique. Depuis 1984, la caméra est devenue son second instrument de l'écrit par l'image. Autodidacte, amateur d'archives, chercheur sur l'Histoire, la culture navale et les moeurs maritimes des Antilles du Sud, c'est aussi un historiographe rigoureux et passionné. Après deux ouvrages traitant du rôle civilisateur de l'océan Atlantique et de la mer des Caraïbes dans l'histoire de la Martinique, il nous livre ici son premier roman.

06/2020

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Poésie

Itinéraire

Cet essai constitué de 7 textes rassemblés par Thomas Kling en 1997 est à la fois un itinéraire du poème à travers les âges et un itinéraire personnel à travers la propre poétique de Kling. Héritier de l'avant-garde poétique du groupe de Vienne et des performances de Konrad Bayer ou Oswald Wiener, des expérimentations de Reinhard Priessnitz dans les années 70 ou des mouvements punks de Düsseldorf, dans les années 80, Kling remonte dans cet "Itinéraire" un chemin poétique qui serpente entre l'ethnologie, l'étymologie et l'histoire, allant de Hermès Trismégiste au slam contemporain. Kling thématise le lien entre ces mouvements d'avant-gardes et un retour aux traditions orales qui précèdent l'écriture. Il n'est pas qu'un enfant des écoles expérimentales, et rejette d'ailleurs le terme de "poésie expérimentale" : il est l'historien du poème, de Horace à Goethe, de Rabelais à Mallarmé, de la langue aléatoire de Khlebnikov à Fluxus en passant par le dadaïsme. Kling puise aux sources de l'oralité poétique, de l'argot, des dialectes, de l'intégration de matériaux non-littéraires et met au jour une conception cosmopolite du langage. Le poème pour Kling est polyglotte, ouvert à l'altération, la déformation, la saturation, le collage. Le slang, le rotwelsch, les langues populaires sont pour lui des réservoirs, des "matières linguistiques fécondes" , des moyens de transgression, à l'inverse d'une langue qui serait close et isolée. Remonter les sources, "prolonger les lignes de tradition poétique" , établir une archéologie du langage, telle est la matrice klingienne. Ouvrir le corps de la langue, la soumettre à l'étude, la décomposer pour la reconstruire : la poésie de Kling est un monstre de Frankenstein, une chose hybride et bouleversante qui questionne les origines pour révéler les composantes chimiques du temps présent. En opposition à la "poésie quotidienne sinistre et pensive" et au "revival beatnik" , il revendique une posture histrionique héritée de la tradition des comédiens pantomimes de l'antiquité, que l'on retrouve aussi dans le théâtre chinois ou les lectures masquées du poète Hugo Ball dans les années 1920. La poésie ne doit pas pour autant devenir une industrie du divertissement, ni tomber dans l'hermétisme, elle est au contraire "un acte mémoriel" qui traverse l'histoire, et dont Kling nous lance la grenade dégoupillée au visage. Itinéraire est un livre éclairant sur les questions sans cesse renouvelées du fond et de la forme, de l'intégrité du texte, des tensions entre oralité et écriture, et une porte d'entrée remarquable dans l'oeuvre d'une des plus importantes figures de la poésie allemande du dernier demi-siècle.

02/2023

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Romans historiques

J'ai construit la tour en fer

Tablettes d'argile, noeuds sur des cordes, papyrus, hiéroglyphes, grimoires, manuscrits tachés d'humidité, archives ! La Grande Histoire n'est faite que de ces objets fragiles, miraculeusement conservés, qui, un jour, remontent en pleine lumière dans des circonstances extraordinaires. Et, tous, ils éclairent d'une facette nouvelle le prisme de la connaissance. De la construction de la tour Eiffel, pas si lointaine pourtant, on ne savait rien de ce qui en faisait le coeur battant, l'humaine nature. Restaient des histoires de boulons et de rivets, des chiffres à en faire tourner les têtes, et des poncifs, des histoires fausses, des mensonges, des à-peu-près. L'histoire de la tour Eiffel en resterait-elle là, incomplète, désincarnée ? C'était compter sans Jules Z. Sabatès, journaliste, qui publie ses articles au Figaro, au Gaulois, la grande presse du temps. Pour Gustave Eiffel, génie du siècle de l'industrie, ingénieur, promoteur et pionnier de la " communication ", l'homme de plume va non seulement suivre l'érection de la Tour en Fer, mais encore y prendre sa part de labeur ! Jour après jour, montant des échelles sans fin avec les ouvriers, s'usant les mains sur le fer gelé, tapant sur les rivets chauffés à blanc, travaillant à tous les postes, il s'adonne à une besogne harassante. Ce qui ne l'empêche pas, presque chaque soir, de tenir son journal de bord et d'écrire ses articles, à bout de fatigue, pour enfin s'endormir à son bureau. Trop de fers au feu, manque de temps, épuisement ? Ses nombreux écrits s'entassèrent et ne furent jamais publiés. Rangés, oubliés dans une malle passant de l'un à l'autre au fil des générations. Et la voilà qui refait surface, cette malle, la Providence aidant, grâce à l'un de ses descendants qui comprend la valeur de ces vieux papiers, leur intérêt immense. Fabien Sabatès, auteur et journaliste comme son aïeul, plonge dans cette masse d'écrits et en reconstitue, pièce à pièce, le puzzle. Autant de renseignements précieux, de première main, de révélations, rassemblés et mis en lien dans une véritable vision de ce qu'a été la conception et la construction de la tour Eiffel... et que vient compléter une illustration qui ne pouvait être, comme la Tour et son concepteur, qu'extraordinaire. Des années de travail et de mise en forme qui permettront au lecteur de découvrir enfin, avec J'ai construit la Tour en Fer, la grandiose épopée de notre emblème national.

11/2016