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Mimi Cracra

Extraits

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Sociologie

Nous, Noirs américains évadés du ghetto

Le 30 juillet 1972, un avion américain qui allait de Detroit à Miami fut détourné par cinq américains (trois hommes et deux femmes) accompagnés de leurs enfants. L'avion fut détourné sur Alger où ils débarquèrent avec le million de dollars qu'ils avaient obtenu de la compagnie aérienne pour le donner aux Panthères noires. A l'automne 1978, va s'ouvrir à Paris le procès de quatre d'entre eux, arrêtés en France où ils avaient cherché refuge.
Ils se sont mis à écrire, en prison, le quadruple récit d'une jeunesse humiliée : la misère du ghetto, les couples qui se défont, l'alcoolisme, les taudis où courent les rats, la faim, les chapardages et l'engrenage de la délinquance. Partout à l'école, au pénitencier, au service militaire, au travail (quand ils en ont), ils se heurtent au mépris, au harcèlement policier, à l'injustice. Ces Noirs américains se sont rencontrés dans un même refus de vivre à genoux et ils ont décidé de s'évader ensemble du ghetto vers l'Afrique dont ils rêvent.
Mais les Panthères noires sont en pleine crise. Ils quittent l'Algérie pour la France. Ils commençaient à y être heureux... En prison maintenant, inculpés pour avoir détourné un avion aux Etats-Unis, chacun d'entre eux témoigne avec ses souvenirs. Et ils espèrent, car, s'ils ont recouru au chantage, c'est parce qu'ils n'en pouvaient plus de vivre dans la violence et le mépris. Ils ne justifient pas leur acte.
Mais ce qu'ils ont vécu est leur meilleure défense, et le plus terrible des réquisitoires contre le racisme aux Etats-Unis, cette honte que d'autres hontes ne doivent pas faire oublier.

11/2020

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Littérature étrangère

Corée des villes, Corée des champs

La boulangerie de New-York (Nouvelle de KIM Yeon-su). J'ai toujours le Nouveau Journal de Gimcheon du 26 mai 1994. On y lit, au début d'un article : "Kim Yeon-su, un natif de Gimcheon âgé de 24 ans, a fait paraître, il y a déjà quelque temps, un poème et une nouvelle dont on a appris l'existence un peu tard." Pour le journaliste que j'ai été, une telle introduction a de quoi éveiller la curiosité du lecteur. Elle sous-entend tout un passé mystérieux. Par la suite, l'article ne précise pas pourquoi ces premiers écrits n'ont été connus qu'"un peu tard", mais en fait, c'est tout bonnement que la nouvelle en avait été communiquée "un peu tard" par papa. Il avait surligné cette phrase au marqueur jaune fluo : "Kim Yeon-su, de la boulangerie-pâtisserie de New York située à côté du poste de police de la gare,..." De temps en temps, il m'envoyait des articles de journaux dont il avait ainsi mis en évidence certains passages et qu'il glissait dans une enveloppe à courrier. C'est en ouvrant l'une d'elles que j'ai découvert une coupure du Chosun Ilbo. Je n'y avais jamais répondu à une interview ou écrit un article. Celui-ci parlait de Yu Miri, la lauréate du prix littéraire Akutagawa. Papa avait surligné son nom en rouge, ainsi que le titre de l'article du critique Hong Sajung : "Une écriture née de l'errance et du désespoir". Dans sa lettre, papa disait : "J'ai confiance en toi. Sois plein d'assurance, ne te décourage pas et suis ta voie. Et puis, de toute façon, c'est comme ça, la vie, non ?". Entre les mots "c'est" et "comme ça", il avait ajouté "bien" dans un crochet qu'il avait tracé au-dessus.

11/2015

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Littérature française (poches)

Leur séparation

" Ce samedi matin de janvier, ma mère m'attend à la sortie de l'école. Comme les autres jours, nous remontons la rue des Boulangers mais, au lieu de nous arrêter au carrefour, nous prenons à gauche dans la rue Monge. Je me retourne et aperçois un camion de déménagement garé en bas de notre immeuble. Ma mère serre ma main dans la sienne. Je n'ai pas envie de parler, je pense au camion, aux cartons, au salon qui demain sera à moitié vide. Je pense à mon père. Désormais, j'irai chez lui tous les mercredis soir et un week-end sur deux. Ma mère s'est organisée pour que je passe l'après-midi et la nuit chez une amie. Avant de partir, elle me dit Profite bien de ta journée, amuse-toi, essaye de penser à autre chose. Je hoche la tête mais je sais que jamais plus je ne penserai à autre chose. " En 1989, Sophie Lemp fête ses dix ans, quand ses parents divorcent. Trente ans plus tard, c'est avec le regard d'une petite fille devenue adulte qu'elle revit cette séparation. Pourquoi cette blessure, commune à tant d'enfants, est-elle si difficile à cicatriser ? --------- " Une fêlure d'enfance, toute de pudeur, de justesse et de sensibilité." Philippe Delerm " Une écriture toute en émotion." Sabine, Le petit carré jaune " Avec une écriture d'une extrême subtilité, l'auteur tente de recoudre ce qui a été déchiré." Merlieux Lenchanteur " J'ai été touchée par ce récit pudique, intime, délicat et très sensible qui dévoile une blessure d'enfance." Les livres de Joëlle " Bouleversant et universel. Coup de coeur. " Bénédicte, Entre les lignes " La plume sensible de Sophie Lemp fait mouche. " Valérie, Les Chroniques de MLV

09/2017

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Thèmes photo

IIKKI 0015 MÊME SOLEIL

Gaël Bonnefon est diplômé avec grande distinction de l'Ecole des Beaux-Arts de Toulouse (Isdat) en 2008. Il a exposé à la Villa Pérochon, à l'Eté photographique de Lectoure, au 104 à Paris lors de Jeune Création 2012, aux Rencontres Internationales de la Photographie d 'Arles et à PhotoEspana, au Musée des Abattoirs de Toulouse en 2014, à la Galerie du Château d'Eau en 2012 et 2019 et à la Vitrine du Frac Ile-de-France en 2020. Son travail fait partie des collections du Frac Midi -Pyrénées, Galerie Château d'Eau, Kulturamt à Düsseldorf et Musée Kiyosato au Japon ; il a participé aux projets Temps Zero Berlin, Braga, Rome, Bucarest, Groningen et Thessalonique. Il a également obtenu des résidences d'artiste en Allemagne, en France et en Israël. Son premier livre Elegy for the Mundane est paru aux éditions La Main Donne en 2019. Il poursuit son parcours intime et dense et présente sa deuxième édition, Même Soleil avec des oeuvres photographiques de 2009 à 2021. (www. gaelbonnefon. org) "D'abord brutale et déclinante, la substance de la photographie de Gaël Bonnefon est comme un regard qui craint de s'éteindre un jour et qui cherche toujours à renaître. En photographie comme en amour, recul et désir, tension et servitude, répétition, errance et repos, fuite et poursuite. Ici la photographie se laisse traverser par des éclairs de vie, des forces renouvelées, des échos de bienveillance lointaines et de joies perdues. Elle chante en silence, amante de mille visages d'où le fil d'un seul et unique même image naît, suivie sans relâche, des cimes enneigées de l'enfance aux mondes perdus du présent". (Michaël Soyez)

09/2021

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Policier-Espionnage

Overseas Highway

L'autoroute de tous les dangers. Sarafian, ancien pilote automobile ayant connu la gloire, s'est recyclé sans vraiment se ranger des bagnoles... Il dirige désormais un petit garage à Miami. Quand il tombe par accident sur Stacy, elle mène une existence paisible et vit de petits boulots. Plein de sympathie pour cette jeune femme au caractère bien trempé, qui n'a même pas le permis, il l'embauche pour aider son équipe. Mais Stacy se rend vite compte que les activités de ce garage ne se limitent pas à la mécanique... car il sert également de façade au trafic de la mafia cubano-américaine. Notamment pour le compte d'une organisation terroriste qui fomente des attentats contre le régime castriste ! Entre les visites surprises d'un parrain menaçant, les humeurs lunatiques de petits malfrats et les flingues brandis à tout va, Stacy tente de rester à sa place. Les ennuis commencent vraiment le jour où Sarafian doit prendre le volant pour acheminer des valises de billets verts à bon port et qu'elle se retrouve obligée de l'accompagner. A bord de la voiture, avec son vieux patron blessé et un coffre rempli de liasses, Stacy doit improviser tout au long d'une course-poursuite effrénée sur la mythique Overseas Highway menant à Key West. Le duo formé par Guéraud et Druart dynamite tout avec ce polar tarantinesque, entraînant le lecteur dans une chasse à l'homme à mi-chemin entre Point limite zéro et Fast and Furious. Fred Druart, en amoureux des polars noirs, transcende le récit d'un Guillaume Guéraud (Prix Sorcières pour le roman noir Je mourrai pas gibier et Prix Fnac des jeunes lecteurs pour le roman policier Affreux, sales et gentils) au style très cinématographique.

06/2022

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Réalistes, contemporains

Nijinski. L'ange brûlé

En sept années fulgurantes, Vaslav Nijinski est devenu un mythe. Il est à la danse ce que Picasso est à la peinture : il a ouvert les portes de l'art contemporain, brisé les règles esthétiques dans un élan de génie créatif, et provoqué par cet acte délibéré un changement irréversible. Dominique Osuch revient sur la vie de ce danseur étoile et chorégraphe russe d'origine polonaise, "proto punk" qui dans les années 1910 a attiré les personnalités artistiques les plus en vue, inspiré jusqu'à Charlie Chaplin avant de sombrer dans la folie. 19 janvier 1919, Vaslav Nijinski se meurt. Ses souvenirs viennent le hanter... Il se souvient de son enfance, de son frère handicapé Stanislas, de son père danseur qui les a abandonnés tout petits, de sa mère danseuse qui a sacrifié son art pour élever ses trois enfants. Il se souvient de ses camarades à l'Académie de Danse Impériale... et des folles nuits de Saint-Pétersbourg, de ses amours tumultueuses avec le prince Lvov, avec Diaghilev. Il se souvient de la première tournée parisienne des Ballets russes, de L'Après-midi d'un faune, sa première composition chorégraphique, de ses rencontres avec Jean Cocteau, Marcel Proust et Auguste Rodin, tous trois amoureux à leur manière de sa grâce, de sa face d'ange, de son corps d'athlète. Il se souvient de son mariage en Argentine avec la hongroise Romola de Pulszky, de la répudiation de son mentor Diaghilev, de Till l'Espiègle, sa dernière composition pendant la "Grande Guerre", et de Charlie Chaplin venu l'applaudir à Los Angeles. Il ne dansera plus jamais. Ce soir, Nijinski est entré en fusion avec Dieu, qui lui a brûlé les ailes.

06/2022

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Critique littéraire

Isabelle du désert

Que savait-on d'Isabelle Eberhardt, cette jeune femme d'origine russe, née en 1877, morte à vingt-sept ans, qui décida de se convertir à l'islam et de rompre avec les mœurs de son temps ? Qui choisit de porter des vêtements d'homme avant de devenir, sous le nom de Mahmoud Saadi, cette rebelle qui fascina Lyautey, éprise d'absolu et proche de Rimbaud ? Pour Edmonde Charles-Roux, il y avait là toute la matière d'un prodigieux roman vrai. Elle a ainsi recomposé l'itinéraire d'une héroïne " irrégulière " et mystique. Elle l'a suivie depuis sa naissance sur les rives du lac Léman jusqu'à l'instant où Isabelle accepte d'assumer le " désir d'Orient " qui la hante. On découvre alors les figures dostoïevskiennes qui ont accompagné sa jeunesse et forgé son insoumission. De la Russie des tsars à Genève puis à Marseille, de la diaspora anarchiste aux milieux littéraires, c'est toute une époque qui se révèle. Dans ses années africaines, Isabelle sera confrontée à de multiples épreuves ; la médiocrité du frère aimé Augustin ; son mariage avec un spahi algérien ; le procès ignoble qui l'expulse d'Algérie et la sépare de son mari. Mais elle revient vers la terre élue et, dès lors, " entre en nomadisme comme on entre en religion ". C'est à Aïn Sefra, où elle était en reportage, qu'elle trouva la mort un après-midi d'octobre 1904, engloutie dans les eaux d'un oued... Grâce au jeune lieutenant Paris, qui entreprendra de fouiller les décombres boueux, ses manuscrits parviendront jusqu'à nous. Edmonde Charles-Roux, à son tour, fait revivre la volonté et la grâce d'une éternelle indésirable.

05/2003

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Apprentissage oral et apprenti

L'atelier de lecture DECLIC CE2, CM1, CM2

Pour mettre en place en classe de cycle 3, des ateliers de lecture quotidiens qui visent à susciter un véritable plaisir de lire, à construire une autre façon de lire ensemble en individualisant les parcours des élèves et à apprendre les stratégies de lecture selon le dispositif DECLIC : Découvrir le monde des livres Enrichir son vocabulaire Comprendre les textes Lire avec fluidité Intégrer une communauté de lecteurs Comprendre au-delà des textes Former des lecteurs est une mission fondamentale des professeurs des écoles. Les habitudes de lecture sont hautement prédictives de réussite scolaire et, plus généralement, d'épanouissement personnel. Comment s'y prendre avec des élèves de cycle 3 qui, s'ils maitrisent la technique, ne comprennent pas toujours ce qu'ils lisent ? Comment les faire progresser vers une lecture plus fluide et les aider à mieux accéder au sens des textes ? Comment inverser les statistiques qui, année après année, nous disent que de plus en plus d'élèves arrivent en classe de 6e sans savoir lire ? C'est parce que nous nous sommes retrouvées face à ces interrogations que nous nous sommes orientées vers un enseignement de la lecture différent de ce que nous pratiquions jusque-là. Nous vous proposons et expliquons dans ce livre : Le déroulement (mini-leçon / lecture autonome /bilan) et la mise en place progressive des ateliers de lecture DECLIC en classe. Une méthodologie pour enseigner les stratégies de lecture selon une démarche explicite. Des dispositifs variés pour accompagner les élèves au plus près de leurs besoins et les évaluer. Des conseils pour démarrer et faire vivre sa bibliothèque de classe. Des activités ludiques pour transmettre le plaisir de lire. Une présentation des outils de l'élève (cahier de lecture, chuchoteur, post-it, marque-pages...) et de l'enseignante (classeur de suivi...)

07/2023

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Romans policiers

La main de Dieu

" Moi, j'appartiens à ces forêts, et eux, ils considèrent que la forêt leur appartient. Toute la différence est là. " Une nouvelle enquête du commissaire Soneri qui nous entraîne jusqu'à un village isolé des Appenins, dans un paysage de neige, d'arbres et d'eau menacé par des intérêts économiques. Sous le plus vieux pont de Parme, le corps d'un homme émerge du rivage boueux. Il a été assassiné, puis jeté à l'eau on ne sait où et emporté par le courant. Le commissaire Soneri, se fiant comme toujours à son instinct, décide de remonter le fleuve. Par un après-midi froid et pluvieux, son voyage vers les origines l'amène dans un village isolé des Apennins, près d'un col autrefois parcouru par les marchands et les pèlerins et désormais fréquenté par les vendeurs ambulants non européens et les " mules " de la drogue. Les villageois parlent peu et à contrecoeur, l'hostilité envers l'étranger, qui plus est le flic, est évidente. Soneri découvre malgré tout l'identité de la victime - un entrepreneur local riche et redouté - dont le nom est lié à un violent conflit d'intérêts sur l'avenir de ces montagnes. Au fil des jours, l'enquête devient de plus en plus inquiétante, tandis que le commissaire s'échine à trouver la bonne piste parmi des chemins impénétrables qui se perdent dans un paysage intact de neige, d'arbres et d'eau. Dans ce décor qui le fascine et le bouleverse à la fois, il croise des personnages bizarres, rassemblés dans une sorte de communauté des bois, et un prêtre dérangeant à la foi subversive, confiné par punition dans ce lieu oublié de Dieu...

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Moyen Age

Saint Dominique en Languedoc. Les commencements de l'ordre des Prêcheurs

Reflet de la recherche réalisée au cours des deux dernières décennies sur l'ordre des Prêcheurs en ses débuts, avec un éclairage tout particulier porté sur la figure emblématique de son fondateur, le présent ouvrage rassemble une vingtaine d'études, dont un tiers d'inédits. Elles sont dues à la plume d'historiens se réclamant tous des travaux pionniers du Père Marie-Humbert Vicaire, ou s'y référant comme point de départ de leur réflexion ou de leur souci d'en actualiser l'apport, à la lumière de nouvelles interprétations des textes. Aussi n'est-ce pas un hasard si son titre reprend celui du premier des Cahiers de Fanjeaux, paru en 1966, début d'une aventure scientifique et éditoriale encore loin d'être achevée. Il n'en est pourtant pas la simple mise à jour. Les auteurs ont eu à coeur en effet d'offrir du neuf aux lecteurs, en revoyant, en complétant, voire en rédigeant à nouveaux frais la première version de leurs articles, parus notamment dans les Cahiers de Fanjeaux et dans Mémoire Dominicaine, afin de livrer sur le sujet les points de vue les plus récents et la bibliographie la plus actuelle. Cet ensemble de travaux permet ainsi de dresser un bilan précis des commencements dominicains, dans un Midi dont nous connaissons mieux aujourd'hui l'histoire religieuse, tant elle a été renouvelée, ces dernières années, grâce à la relecture critique de synthèses interprétatives longtemps admises mais dont le sens s'est épuisé. Il donne davantage chair et visage à saint Dominique et à son charisme de fondateur. En l'année anniversaire de sa mort, il se veut être enfin une contribution à la grande entreprise historiographique qui a marqué en France la commémoration du 8e centenaire des Prêcheurs.

06/2021

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Actualité médiatique France

Dites bien à mon fils que je l'aime

A partir de l'évocation bouleversante de la mort de son père, Philippe Risoli revient sur son parcours : ses joies, ses tourments, ses ambitions et ses désillusions, entouré de ses proches qui l'ont accompagné tout au long de son parcours. L'autobiographie d'une figure emblématique de la télévision française. Les confessions poignantes de l'animateur phare des années 1980-1990 " Dans la moiteur de cette fin d'après-midi de mi-juillet 2021, je m'approche une fois de plus de son lit, sans me douter que ce sera la dernière. Nous venons de vivre intensément ces trois dernières années, moi à lui rendre son quotidien plus confortable, lui à combattre vaillamment cette maladie que certains nomment "le crabe'. Nous nous dévisageons, comme jamais cela ne nous était arrivé. C'est alors qu'avec à un petit geste de la main, je l'entends me murmurer : "Va-t'en, je ne veux pas que tu me voies mourir. ' Deux, trois minutes à se regarder encore, depuis le couloir cette fois, immobile à côté d'Anne, ma femme, jusqu'à ce que son infirmière nous demande fermement de satisfaire à sa demande. Cette même infirmière qui le lendemain m'informera au téléphone du "départ' de mon père. "Dites bien à mon fils que je l'aime' : tels furent, me dira-t-elle, ses derniers mots. Désormais orphelin, c'est toute ma vie d'enfant et de jeune homme, entouré de ma famille, qui défile alors devant mes yeux... " Pour la première fois, l'animateur télé emblématique des années 1980-90 revient sur un épisode tragique, à partir duquel il déroule le fil de sa jeunesse et évoque ses débuts professionnels.

09/2023

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Littérature française

Mémoires et récits. Tome 1, Au Mas dou juge

On m'a demandé souvent le motif pour lequel j'écrivais en provençal. Maintenant que je publie le recueil des poésies faites par moi jusqu'à ce jour, autres que Mireille et Calendal, je veux, en tête de ce livre, donner l'explication de la voie que j'ai tenue. Ce n'est pas la vanité qui me fait parler de moi. mais seulement la convenance d'éclaircir mes commencements, ou, pour mieux dire, mes sources. Né le 8 septembre 1830 à Maillane, "au centre d'une vaste plaine barrée au midi par les Alpilles bleues", Frédéric Mistral accède à la gloire avec le poème Mirèio (1859), salué par Lamartine et popularisé par l'opéra de Gounod. Parus en 1906, deux ans après l'obtention du Prix Nobel, ses Mémoires s'inscrivent dans la ligne des grandes autobiographies littéraires (Chateaubriand, George Sand, Renan). Ce premier volume s'ouvre sur les souvenirs d'une enfance heureuse, dans la maison paternelle du Mas dou Juge, avec les épisodes marquants des "fleurs de glais", de "l'école buissonnière" et le merveilleux récit des "Rois Mages" au temps de Noël. Sont évoquées ensuite les années d'études, à Saint-Michel de Frigolet, à Avignon, à Nîmes pour le baccalauréat, et enfin à Aix-en-Provence pour la licence en droit, avec un témoignage privilégié sur 1848 et "la République au village". Cette édition complète des Mémoires et récits, en deux volumes, a été établie par Claude Matiras et Henri Moucadel. Elle reproduit les textes originaux, en provençal et en français, ainsi que la préface du recueil Lis Isclo d'Or (1875), qui constitue la première publication autobiographique de Mistral. Elle est accompagnée de notes historiques et littéraires, ainsi que d'un index général des noms de personnes, de personnages et d'oeuvres.

03/2020

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Biographies

Le jongleur

"Prénom ? Roman, Romain, Romouchka, Emile. Nom de famille ? Kacew, de Kacew, Gari, Gary, Ajar, Sinibaldi, Bogat. Lieu de naissance : Wilno, Koursk, Moscou, steppes russes, en 1914, en mai, en décembre, dans l'après-midi... " Difficile de mettre de l'ordre dans la biographie hors norme de Romain Gary, unique auteur à avoir reçu deux fois le Prix Goncourt (pour Les Racines du Ciel et La Vie devant soi), diplomate, scénariste, pilote de guerre, voyageur. Homme célèbre qui s'est suicidé en 1980 après une carrière littéraire fulgurante. Mystificateur. Enfin, illusionniste qui jonglait avec les faits et les inventions, avec ses histoires et celles qu'il entendait, créateur infatigable de son opus magnum : sa propre biographie. Seule Agata Tuszy ska, l'autrice de Wiera Gran l'Accusée et de La Fiancée de Bruno Schulz pouvait relever ce défi ! Elle se met en scène, enquête pour chercher la vérité, tente de dévoiler les nombreux portraits de son personnage et engage avec lui un dialogue tout en essayant de résoudre les mystères de l'identité juive de l'auteur de La Promesse de l'aube - et de la sienne. Elle évoque sa mère dominatrice et fascinante, Nina Owczy ska, leur séjour de plusieurs années à Varsovie dans les années 1920, la route pour Nice, les deux mariages tempétueux de l'écrivain (dont celui avec la star de Hollywood Jean Seberg), sa carrière artistique et celle de diplomate. Elle raconte sa faiblesse pour les pseudonymes, les destins parallèles et le jeu. Dans Le Jongleur, Agata Tuszy ska peint un portrait unique de Romain Gary, et montre comment son personnage va au-delà des limites de la pirouette artistique et des responsabilités humaines. Jongler devient ainsi la métaphore de l'art. Traduit du polonais par Isabelle Jannès-Kalinowski

08/2023

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Genres et mouvements

Penser sans concept : fonction de l'épopée guerrière. Iliade, Chanson de Roland, Hôgen et Heiji monogatari

L'épopée guerrière est une gigantesque machine à penser. La guerre qu'elle décrit est une métaphore, qui mime une crise contemporaine du public pour lui donner les moyens de l'appréhender intellectuellement. En l'absence des outils conceptuels que nous connaissons (historiques, juridiques, philosophiques), l'épopée permet une compréhension obscure mais profonde, efficace. Les outils conceptuels étant absents ou inopérants, la compréhension se fait dans et par le récit. C'est lui qui est chargé à la fois de rendre compte de la confusion radicale du monde et d'y tracer des perspectives lumineuses. Tous les procédés proprement littéraires trouvent là leur justification profonde. Ce sont les conflits apparemment psychologiques, la ritualisation du combat, le recours aux récits annexes, la juxtaposition et la variation, les parallèles, homologies et antithèses, qui font jouer les notions problématiques et permettent d'élaborer une vision profonde de la réalité. L'épopée est un moyen, et non une fin. Elle permet d'apporter la lumière sur un sujet encore bien plus confus que la mêlée guerrière : la crise qui secoue le monde des auditeurs. Elle est le lieu où s'élaborent les valeurs nouvelles, où se pense le nouveau modèle politique : pour l'Iliade, la naissance de la Cité qui va se substituer à l'univers patriarcal, pour le Roland le renouveau royal du XIIe siècle, pour le Hôgen et le Heiji monogatari, la naissance de la féodalité. La question que toutes posent, de la première à la dernière ligne, celle pour laquelle elles emploient tour à tour tous les moyens à leur disposition, c'est ainsi la question du politique : quelle forme de gouvernement, quels rapports entre les êtres dans une société qui émerge d'un âge sombre.

01/2021

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Autisme

Bienvenue dans mon monde. Moi, Paul, autiste Asperger

Moi, Paul, autiste Asperger " Le jour J arrive. Celui où l'on doit me signifier si je suis autiste, porteur du syndrome d'Asperger, ou pas. Ce 22 juin 2015 dont je me souviendrai toute ma vie. J'ai seize ans. " Malgré tous ses efforts pour s'adapter, Paul El Kharrat comprend en grandissant qu'il n'est pas comme les autres. Alors, quand le diagnostic tombe, il est soulagé. Il peut enfin mettre un mot sur sa différence. Ces résultats marquent le début d'une longue bataille. Celle de l'acceptation de soi, d'abord, puis celle de la norme, de la société qui le range dans la case " handicapé " . Car ce trouble neurologique ne rime pas seulement chez lui avec une mémoire extraordinaire et une passion pour les listes. Cela va de pair avec une hypersensibilité sensorielle et une souffrance psychologique. Avec une lucidité et une sincérité désarmantes, Paul nous ouvre les portes de son monde et nous dévoile ce que c'est qu'être autiste Asperger, avec ses affres et ses joies. A propos de l'auteur Paul El Kharrat s'est fait connaître du grand public grâce à son parcours exceptionnel dans l'émission Les Douze Coups de midi. De cette expérience, il a tiré son autobiographie à succès Ma 153e victoire. Passionné de culture générale et d'histoire, il est l'auteur de plusieurs livres dont les ventes ont dépassé les 100 000 exemplaires. Depuis 2020, il participe en tant que chroniqueur aux Grosses Têtes. " Ce livre est passionnant ! " Laurent Ruquier " Un livre très touchant, très impressionnant. " Alix Battard, RTL TVI "Paul El Kharrat, vous vous livrez vraiment corps et âmes dans votre ouvrage, c'est très touchant". Ségolène Alunni, France Bleu " Une introspection aussi franche que touchante. " Maëlle Brun, Public

09/2023

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Histoire de France

"Bonaparte n'est plus !". Le monde apprend la mort de Napoléon. Juillet-septembre 1821

Le 5 mai 1821, à 17h49, le "général Bonaparte", ainsi que les Britanniques appelaient Napoléon, expirait à Longwood, entouré de ses compagnons. La scène, belle comme l'antique, sera maintes fois représentée. Le 7 mai au soir, le HMS Heron mettait à la voile pour l'Angleterre, avec à son bord le capitaine Crokat, chargé d'apporter à l'Europe la terrible nouvelle. Il accosta à Portsmouth le 3 juillet. Ainsi, comme l'écrivit Victor Hugo, le monde "était délivré de son prisonnier", mais — fait inimaginable aujourd'hui — resta deux mois sans le savoir. Le 4 juillet, le Cabinet informa le roi George IV en milieu de journée. Le soir même, beau tour de force journalistique, The Statesman fit le premier état de la disparition de l'ennemi capital. Louis XVIII reçut la nouvelle le lendemain en fin d'après-midi, par télégraphe depuis Calais, puis par un message de l'ambassade à Londres. Or, contrairement à ce qu'affirme l'historiographie traditionnelle, l'émotion, réelle ou affectée, ne dépassa guère le cercle des fidèles, principalement militaire, et le milieu des publicistes. Certes, des dizaines de brochures furent composées à la hâte, accréditant parfois de purs mensonges sur les causes du décès et même le contestant, mais leur écho fut faible. Ni le gouvernement ni le Parlement, à peine le clan Bonaparte ne furent troublés. Il faudra attendre au moins une décennie pour que le géant sorte du tombeau de la mémoire et revive puissamment dans les esprits et dans les coeurs. En vingt-quatre chapitres nourris de lectures oubliées et de nombreuses informations inédites, Thierry Lentz retrace ces quelques semaines où l'on put croire que le monde allait vaciller.

01/2019

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Romans graphiques

Gatsby le magnifique

Une adaptation en roman graphique magnifiquement illustrée du classique américain de F. Scott Fitzgerald, mettant en scène Jay Gatsby, un homme riche et mystérieux, et son amour pour la belle Daisy Buchanan au rythme de fêtes somptueuses à Long Island en 1920. Une adaptation en roman graphique magnifiquement illustrée du classique américain bien-aimé de F. Scott Fitzgerald. Gatsby le Magnifique est son troisième roman, l'aboutissement suprême de sa carrière. L'histoire du riche et mystérieux Jay Gatsby et de son amour pour la belle Daisy Buchanan, des fêtes somptueuses à Long Island y sont décrites dans ce conte délicieusement conçu dans l'Amérique des années 1920. Publié pour la première fois en 1925, l'ère du jazz par excellence, ce roman a été acclamé par plusieurs générations de lecteurs et est maintenant réinventé : Gatsby, Nick, Daisy, Tom, East et West Egg y sont racontés dans des illustrations luxuriantes et romantiques par l'artiste Aya Morton, et le texte cristallin de Fitzgerald a été adapté par Fred Fordham, déjà auteur des adaptations de Ne tirez sur l'oiseau moqueur et Le Meilleur des Mondes. Ls nouveaux lecteurs, comme les fans de longue date de Gatsby, seront enchantés par la beauté nostalgique de cette nouvelle vision. Jay Gatsby, Nick Carraway et Tom Buchanan apparaissent en costumes trois pièces lorsqu'ils sont en ville ou assistent à une fête, et en short de tennis lorsqu'ils passent un après-midi tranquille sur leurs vastes propriétés. Daisy Buchanan et Jordan Baker, en perles et longues robes moulantes, passent leurs journées avec du vin à la main. L'oeil d'Aya Morton pour la mode et la décoration intérieure aide le lecteur à s'immerger complètement dans l'époque, tandis que la refonte du texte original par Fordham reflète une profonde intimité avec l'oeuvre de Fitzgerald.

10/2022

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Illustration

Les Fables

"Une de mes plus tenaces ambitions d'éditeur avait été de publier les Fables de La Fontaine dignement illustrées. C'est au peintre russe Marc Chagall que je demandai l'illustration du livre. On ne comprit pas ce choix d'un peintre russe pour interpréter le plus français de nos poètes. Or c'est précisément en raison des sources orientales du fabuliste, que j'avais songé à un artiste à qui ses origines et sa culture rendaient familier ce prestigieux Orient. Mes espérances ne furent pas déçues : Chagall fit une centaine de gouaches éblouissantes" . Ambroise Vollard, Souvenirs d'un marchand de tableaux, Paris, 1937 Ainsi se souvient Ambroise Vollard, le célèbre marchand d'art qui, en 1926, confie à Marc Chagall ce projet. L'artiste réalise une centaine de gouaches en couleurs pour préparer le travail de gravure en noir et blanc, s'inspirant de sa culture russe et de la richesse des paysages français. Bien plus qu'un projet éditorial, cette commande est pour Marc Chagall un passeport vers la France, qui l'inscrit dans les pas des artistes et des écrivains français. Cet ouvrage célèbre ce dialogue entre deux artistes exceptionnels, La Fontaine, styliste éblouissant et moraliste de la nature humaine, et Marc Chagall, qui livre sa vision onirique et personnelle des Fables, nourrie par les paysages enneigés de Vitebsk et par un animisme hérité des traditions hassidiques d'Europe de l'Est, ponctuée des couleurs et des atmosphères de la Bretagne, de l'Auvergne et du Midi de la France. A travers une soixantaine de gouaches, accompagnées pour la première fois de leurs gravures, cet ouvrage grand format doté d'un jaspage rend hommage à cette rencontre originale. Il est complété d'une introduction qui relate la genèse et le sens de ce dialogue artistique.

09/2023

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Course à pieds

Panard N° 4, octobre 2023 : Ultra-trail : "Seuls face à l'immensité"

PANARD #4 La Barkley, la Terminorum, Aurélien Sanchez, Stéphanie Gicquel... Ultra-trail : "Seuls face à l'immensité" La revue qui met le sport en reÌcit et les deux pieds dedans Dans PANARD, des écrivains livrent leur histoire du sport, des sportifs racontent la façon dont ils le pratiquent et le ressentent, des chercheurs analysent l'évolution de ce phénomène de société, devenu incontournable. PANARD parle de la culture du sport, de ses événements mythiques et anecdotiques, du sport du haut niveau comme de caniveau, et propose un nouveau regard sur le sport. Au sommaire de ce numéro : - Sur les chemins de halage, au rythme lent de la course à pied par Stéphanie Gicquel - Aurélien Sanchez - De la Barkley à la Terminorum, l'ultra-trail comme source d'introspection par Théo Faugère et Orane Benoit - Ronda Rousey, pionnière du MMA - Fuck the stereotype par Ianis Periac - Te laisse Club en héritage par Valentin Deudon - Basketteurs de l'ombre - Quand le rêve américain s'enlise dans la France de seconde zone par Antoine Grenapin - Le vélo et les mots - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le peloton sans jamais oser le demander par Paul Fournel - Dans la roue de Richard Virenque - Revoir Marie Blanque par Axel Puig - David Berty, face à la maladie - Remontador par Sébastien Vaissière - Deux siècles face aux préjugés- La difficile ascension du cyclisme féminin par Edwige Prompt Corpo - Ces invisibles du sport amateur - Les navétanes au Sénégal - Une prise de parole des quartiers par le foot par Christophe Blandin-Estournet - L'implantation du rugby à Toulouse - Le Midi en Capitale par Sébastien Vaissière - Manchester, le foot et la pop - Dans le sillon musical d'Eric "The King" par Claude Boli - La rubrique du sport écolo par Michaël Ferrisi

10/2023

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 28, Avril 2005

" Pour être légitime, l'histoire exigerait que la multiplicité des synonymes possibles cesse d'être soumise à la loi de succession, pour Être soumise à la loi de simultanéité. Une fois encore, Foucault se laisse lire en ce sens. " Jean-Claude Milner. " Car le cinéma est l'école du mensonge : scénariste, technicien, metteur en scène, comédien, producteur, nous nous attelons tous à notre spécialité dans l'art de mentir. Et nous nous nourrissons à la leçon des autres. " Patrick Mimouni. " Poutine parla non seulement des victimes juives dAuschwitz, mais alla jusqu'à condamner l'antisémitisme dans son propre pays. L'après-midi, dans son discours à Birkenau, le lieu même où près d'un million de juifs avaient été exterminés, Poutine s'évertua à ne pas prononcer une seule fois le mot " juif ". " Galia Ackerman. " Un jeune homme encore. Un comploteur de l'universel. Un conspirateur de la pensée réunissant, pour le coup, mais seul, son plus magnifique complot politico-métaphysiaque " Bernard-Henri Lévy. " Les chrétiens d'Europe avaient besoin du savoir-faire des juifs et du juif Jésus. En somme, ce que l'on attendait des juifs, c'était la fondation de la culture chrétienne. " György Konrad. " Nous sommes des drogués de la révolution et nous allons propager cette maladie dans tout l'ancien empire. Si nous devons exporter la révolution orange partout ? D'une manière douce, bien sûr. " Raphaël Glucksmann. " Déclarer que Renoir était " antisémite ", paraît un constat réducteur, qui fait de l'antisémitisme une " essence ", l'assimile à un virus dont certains seraient porteurs et d'autres miraculeusement exempts. " Pascal Kané. " La " vogue nègre " représentait l'exotisme ; elle libérait pour ainsi dire les émotions et les instincts, et remettait en cause la rationalité occidentale. " Lita Azam Zanganeh.

05/2005

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Littérature française

Performance

Victime d'un AVC, un romancier de 71 ans est en panne, tétanisé, incapable d'écrire une ligne. La commande d'une mini-série sur les Rolling Stones par des producteurs en vue est un miracle inespéré. Il accepte sans hésiter, lui qui méprise les biopics, le milieu du cinéma et les inusables clichés sur les années pop.

Voilà l'apprenti scénariste lancé dans un projet sur la première époque des Stones, entre l'arrestation de Keith Richards et Mick Jagger pour usage de stupéfiants, en 1967, et la mort stupéfiante de Brian Jones, en 1969. Intitulée Satanic Majesties, la série montrera comment des voyous, compilateurs de musique négro-américaine, devinrent en l'espace de deux ans les stars androgynes que l'on sait.

Apaisé, le septuagénaire peut poursuivre la passion scandaleuse qu'il partage avec Esther, sa ravissante belle-fille de 23 ans. Mais tous deux le savent, leur amour sera éphémère. Il ne durera que ce que durera chez elle la beauté du diable, tandis que ses forces à lui déclinent tout aussi diaboliquement.

D'où la coloration sombre et émouvante de leur histoire ; d'où la souffrance que leur cause la moindre séparation. L'écrivain de nouveau inspiré se prend au jeu de Satanic majesties. Par la grâce d'Esther, il renoue avec une part d'innocence et fait ressurgir Marianne Faithfull, Anita Pallenberg ou Brian Jones de l'abîme du temps.

Et si l'innocence de l'homme s'enfuit avec les années, l'exceptionnel brio de ce roman prouve si besoin était le souffle éblouissant de Simon Liberati. Parfois burlesque, souvent bouleversante, addictive, effrénée, la plus belle aventure d'un écrivain saisissant au vol les dernières bribes que la vie lui accorde.

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Littérature française

Dans la gueule de la bête

Qu'est-ce qu'elle peut bien y comprendre, Annette, à ces histoires de grandes personnes, à ces rendez-vous secrets du mercredi après-midi, chaperonnée par des bonnes soeurs en cornette au regard doux et préoccupé ? Peut-être que si Annette ne s'appelait pas en réalité Hanna, peut-être que si elle n'était pas juive, il en irait différemment. La fillette pourrait voir ses parents autrement qu'en cachette, à l'abri des regards indiscrets. Ils viendraient lui rendre visite comme chaque semaine et l'emmèneraient avec eux, loin du couvent. Les parents d'Hanna doivent cependant se méfier. Liège a beau être relativement préservée des rigueurs des lois antijuives, eux aussi sont en sursis, épiés, traqués. Et si des catholiques de la bonne bourgeoisie de la ville s'évertuent à les protéger et à leur donner asile, un homme, informateur zélé de l'occupant allemand, les exilerait volontiers vers des cieux moins cléments. Il faut donc être sur ses gardes. D'autant que la trahison ne vient pas toujours du camp et pour les raisons que l'on croit. S'il y avait d'un côté les bons et de l'autre les méchants, les choses seraient beaucoup trop simples. Comment réagissent des gens ordinaires confrontés à une situation extraordinaire ? Quelle est la frontière entre le bien et le mal, entre un héros et un salaud ? Ne peut-on pas être les deux à la fois ? Armel Job nous précipite dans la gueule de la bête - ce for intérieur qui tient lieu de conscience à chacun de nous, où se révèlent toutes les nuances de l'âme humaine, sombre et généreuse, capable du meilleur comme du pire - et nous sème dans les rues de Liège, hérissées de chausse-trapes et de faux-semblants, théâtre de ce polar versatile jusqu'à la dernière ligne.

02/2014

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Droit

Tabellionages au Moyen Age en Normandie. Un notariat à découvrir

Le tabellionage est à la France du Nord ce que le notariat est au Sud. Ce sont des notaires et ce ne sont pas des notaires. Dans le midi, la signature du notaire suffit. Les tabellions doivent eux faire valider les actes qu'ils enregistrent par l'autorité judiciaire dont ils dépendent. Les deux faces de la justice, la gracieuse et la contentieuse restent étroitement liées. Dans certaines régions, ces actes ont été conservés dès le XIVe siècle dans des centaines de registres, en Normandie, en Bourgogne, dans l'Orléanais ou le Dunois. Les historiens disposent là d'une source exceptionnelle, qui va leur permettre de pénétrer dans la vie des familles, éclairer la vie économique, les pratiques religieuses, le rôle de la femme ou les décalages entre la pratique et les coutumes. Le tabellionage normand présente cependant des caractères particuliers, il ne contient guère de testament, ni d'inventaire après décès ; il sépare le meuble et l'immeuble ; et il oublie souvent de conserver le premier. Les recherches rassemblées ici éclairent les modes de tarification, les raisons qui ont poussé à mettre en registre, le comportement des élites urbaines, le rôle des tabellions dans l'administration fiscale, ou la manière dont ils contournent le poids de la très originale coutume normande. On a voulu fournir au lecteur un guide d'exploration et d'utilisation des tabellionages. Les villes de Caen, Rouen, Alençon, Neufchâtel, Louviers ou Vernon, seront tour à tour abordées. Il a semblé important aussi d'élargir ces recherches d'une part à la période postmédiévale, d'autre part à une autre terre à registres, les pays de Loire. La Normandie n'est pas seule dans cette histoire.

11/2014

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Littérature française

Polaroïds

Ma première expérience des Polaroïds de Marie Richeux, ce fut il y a quelques mois. Je suis entré dans un studio radiophonique pour participer à une émission dont je ne savais rien (je n’écoute jamais la radio l’après-midi) avec cette jeune femme qui posait de si belles questions, avec des phrases très calmes mais très enjouées, comme improvisées mais si précises, en réalité. J’ai alors pensé à ce que dit Walter Benjamin dans son texte sur "L’auteur comme producteur" : quand le travail, et non l’ego, prend lui-même la parole dans certaines circonstances favorables. Et puis Marie Richeux a, soudain, marqué un temps, produit une césure dans le dialogue, selon une règle du jeu que j’ignorais complètement, et elle a lu devant le micro un texte écrit où il était question, d’abord d’une "fissure dans le sol", d’une "fissure dans le béton", et ensuite de quelques perles colorées gisant au sol, probablement tombées d’un coffret de beauté pour petites filles. Polaroïds, donc : "se polariser" sur la texture même des choses. S’approcher, se pencher, donner sa place au minuscule. Mais, aussi, "polariser" les rapports que chaque chose entretient avec ses voisines : se déplacer, faire changer l’incidence de la lumière, donner sa place à l’intervalle. Dans l’économie, je veux dire le rythme de vie, de Marie Richeux, il s’agit, si j’ai bien compris, d’écrire chaque jour un récit en miniature, l’ekphrasis d’une seule image, l’état des lieux d’une seule situation, et de le transmettre presque aussitôt, façon d’en partager la jouissance, à la radio, par lecture interposée, la voix jouant ici le rôle du matériau polarisant permettant le "développement instantané" de l’image racontée.

10/2013

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Musique, danse

Little Steven. The disciple of soul

Steven Van Zandt peut se vanter d'avoir intégré deux des plus belles familles artistiques du vingtième siècle, toutes deux liées à l'humanité et à la fidélité qu'il incarne aux yeux de ses pairs. Au début des années mille-neuf-cent-soixante-dix, ses amis musiciens du New Jersey lui trouvent rapidement le surnom de "Miami Steve" puis il se crée celui de "Little Steven" qui deviendra son nom de scène à part entière. S'il est avant tout connu pour être l'ami fidèle de Bruce Springsteen, qui lui fait intégrer officiellement en 1975 son E Street Band, il fait également partie du casting mafieux le plus populaire des séries américaines, The Sopranos. Auteur, compositeur, arrangeur, producteur, il fonde son propre label, Wicked Cool Records, et anime également, depuis 2002, Little Steven's Underground Garage, un podcast célébrant chaque semaine le Rock dans tous ses états, des années mille-neuf-cent-cinquante à aujourd'hui. Homme de coeur, fidèle à ses origines et n'ayant jamais oublié le milieu très modeste d'où il vient, Steve Van Zandt est aussi un activiste qui s'investit politiquement et socialement, notamment dans toutes sortes d'associations caritatives, qu'elles soient en faveur des droits de l'Homme en Afrique du Sud ou en Amérique Latine ou qu'elles soient en lien avec l'éducation et le milieu scolaire. Il lance d'ailleurs en 2007 la fondation Rock and Roll Forever qui a pour but de venir en aide au système éducatif et faire reculer le décrochage scolaire, tout niveau confondu, à travers la musique par toutes sortes d'aides matérielles et de moyens financiers. En novembre 2020, Little Steven fête ses 70 ans et près de 50 ans de carrière. Il était bien temps qu'un ouvrage raconte son histoire.

09/2020

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Beaux arts

Louttre.B. L'insolente nécessité de la peinture

Est-il possible aujourd'hui de peindre des paysages ? De tenter d'exprimer un sentiment du paysage, sans polémiquer, sans prétendre définir une esthétique, les règles à respecter d'un art de peindre ? Tout en proposant cependant sa propre mise en question de l'art contemporain, aujourd'hui célébré, sa propre interrogation sur le devenir de la peinture ? Est-il possible encore, aujourd'hui, de vouloir figurer en peinture, donner à voir en peinture, le vent, la pluie, la nuit et le jour, les nuages qui passent, les ciels de plomb présages d'orages, les "enlevés" qui strient des ciels chargés de lourdes nuées ? Et les collines et la campagne à l'aube et au jour finissant ? Et la vacuité de midi, les lumières de l'été, la chaleur, le gel ? C'est ce que fait Louttre B depuis les années quatre-vingt. Une sorte d'ordo qui assure visuellement de la permanence du monde et de la peinture : sa peinture. Après la guerre, c'est comme naturellement qu'il a adopté, fait siennes, les organisations formelles des peintres non-figuratifs dont Bissière fut l'un des inventeurs. Mais, dès la fin des années soixante, à voir dans ses oeuvres ce qu'il en retient, on ne l'imagine plus guère satisfait d'une peinture dont il pressent l'enlisement... Il lui a fallu réinventer une non-figuration délivrée de toute soumission aux conventions modernistes. C'est pourquoi à l'aide d'une pictographie simple et dans une palette sourde ou éclatante Louttre B a transcrit en ses équivalents plastiques, comme le peintre ou le sculpteur " primitif ", pour citer Bataille et Griaule, ce que "son esprit sait de la chose représentée". Bref, Louttre a su inventer et invente, chaque fois qu'il peint, son primitivisme, son propre socle primitif, qu'il régénère en s'y ressourçant.

04/2012

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Droit

Deux traités sur la tolérance. L'asiatique tolérant (1748) ; Requête des protestants français du roi

Fin 1748, alors qu’il est précepteur au Danemark, La Beaumelle (1726-1773) fait paraître anonymement L’Asiatique tolérant. Traité à l’usage de Zeokinizul, roi des Kofirans, surnommé le Chéri. Usant des codes de la fiction exotique et empruntant le jeu des anagrammes au roman à clés de Crébillon, le jeune protestant cévenol plaide littérairement devant Louis XV, roi des Français, en faveur de la tolérance. Il a recueilli les arguments philosophiques et politiques tirés de Bayle et de Montesquieu, mais aussi puisé des réflexions historiques et juridiques dans l’Histoire de l’édit de Nantes d’Élie Benoist. Il entend d’abord démontrer que, sur le plan doctrinal à défaut de l’être en pratique, le christianisme est fondamentalement tolérant ; il veut ensuite établir le principe de la tolérance civile des religions, autrement dit la nécessaire neutralité confessionnelle des États et des gouvernements. Quinze ans plus tard, après avoir sillonné l’Allemagne et être revenu en France, après un séjour en Hollande et deux incarcérations à la Bastille, La Beaumelle est devenu un homme de lettres connu notamment pour son édition des Mémoires de Maintenon et ses polémiques contre Voltaire. Exilé en Languedoc, il prête sa plume à ses coreligionnaires du Midi et rédige une Requête des protestants français au roi : le synode national des Églises réformées de France pourrait l’agréer et s’en servir pour reconquérir les droits civils les protestants perdus à la Révocation. L’entreprise échoue, et le manuscrit repose depuis lors dans les archives familiales… Ces deux « Traités sur la tolérance », l’opuscule publié et la Requête inédite, font ici pour la première fois l’objet d’une édition critique annotée, où apparaissent les sources auquel La Beaumelle a puisé, les influences qui s’exercent sur lui, l’évolution de sa réflexion et la singularité de sa démarche.

04/2012

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Histoire de France

Quand les lieux racontent l'Histoire de France

La France, c’est d’abord un territoire que le temps a marqué de son empreinte. La vallée de la Dordogne colonisée par les premiers homo sapiens il y a 100 000 ans, la paisible forêt de Crécy où, dans une moite journée d’août 1346, fut décimée par les archers anglais la fine fleur de la chevalerie française, les ports de la Méditerranée d’où s’embarquèrent les Croisés pour conquérir la Terre sainte, la grande plaine du Nord où Condé écrasa en 1643, dans le petit village de Rocroi, l’armée espagnole, assurant pour un siècle la prédominance française en Europe, les rues de Paris où déambulent les fantômes de l’Empereur romain Julien qui aimait tant résider dans sa « chère Lutèce », du roi Philippe-Auguste qui commença la construction du Louvre, des Huguenots tentant d’échapper au massacre de la Saint-Barthélemy, de Marie-Antoinette conduite de sa prison de la Conciergerie à la place de la Révolution pour y être guillotinée, des soldats se dirigeant vers la gare de l’Est où ils prendront le train pour rejoindre le front. Ce livre vous fera voyager dans le temps et dans l’espace. Vous descendrez le cours de l’Histoire de France en empruntant un dédale de routes et de chemins qui vous conduiront du Massif central à la Bretagne, de Nîmes à Strasbourg, du Havre à Marseille, de la vallée de la Loire à au canal du Midi. A chacun de ces lieux chargés de mémoire est associé un événement. Leur succession a construit quelque chose de singulier : la France. Il y a bien des manières de raconter son Histoire. Suivre au cours des siècles les traces des événements qui ont fait notre pays nous entraîne dans un voyage unique. Votre manière de voir la France en sera transformée.

10/2012

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Littérature française

Une dernière fois la nuit

C'est la dernière nuit d'un homme, qui a trouvé refuge dans une maison tombant en ruines, sur le plateau d'Assy dans les Alpes. Il est arrivé d'Italie et son corps peine à respirer. Il s'essouffle et s'asphyxie. Sa toux vient de loin, de l'enfance, où se déclarent les premières crises d'asthme. Dans ce récit aussi sensuel que poétique, le narrateur, le temps d'une nuit, se souvient. Des années d'adolescence et des séjours dans les centres thermaux, des maisons de repos, au bord des lacs du Nord de l'Italie. Il se souvient aussi de la maison natale de Bracca, village lombard exposé à l'humidité, du père, émigré du sud, qui abat des arbres, et de la mère qui apporte dans la forêt le repas de midi. Il y a aussi l'oncle tant aimé, qui quitte les bois de Bracca pour le port et la ville de Trieste, ville de tous les fantasmes, puis émigre vers l'Amérique, permettant à ceux qui restent de rêver d'un ailleurs comme d'une consolation. Une dernière fois la nuit est un livre des routes, des chemins, des lieux, des paysages, de la fuite possible. Mais il est avant tout un livre du corps. Le corps traversé par les crises d'asthme, les vertiges, les fièvres, les bronches qui suffoquent, le rythme cardiaque qui s'accélère, l'ivresse et l'angoisse. Le corps caressé par la lumière et la mer, l'Adriatique toujours tiède, qui agit comme un baume, allège les douleurs, permet aux poumons de se calmer. Le corps de Simona, la première femme aimée, et la révélation du corps des femmes de Trieste, dans la violence et la beauté du désir.

02/2013

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Policiers

Rendez-vous avec un spectre

Un inédit, dans la lignée des grands romans noirs de l’âge d’orLe dimanche après-midi, Mervyn Toebeck entra dans sa vie par effraction.Pour Cedric, gamin de quinze ans qu’on surnomme « le Professeur » et qui vit mal d’avoir pour père un original dont toute la ville se moque parce qu’il construit une tour, la vie ne sera plus jamais pareille. Car Mervyn Toebeck et son inquiétant acolyte, « le Spectre », lui font découvrir un univers nouveau et terrifiant : celui du vol, du trafic d’alcool frelaté, du chantage… Happé par cette spirale, et ne sachant plus comment se débarrasser de ses deux « amis » de plus en plus envahissants, Cedric se retrouve confronté à des dilemmes de plus en plus cornéliens : d’un côté il a bon fond et n’éprouve aucune attirance pour le crime, mais de l’autre, il vit mal d’être marginalisé dans la petite ville où il habite et qui fit subir à sa famille de graves préjudices qu’il est tenté de venger. Lorsqu’une terrible machination ourdie par les trois jeunes gens tourne mal et que le Spectre disparaît, il semble que l’irréparable se soit produit. Cedric sombre dans la paranoïa. C’est alors qu’en haut de la tour de son père apparaît un mystérieux guetteur…Peinture d’une petite ville étouffante dans la lignée des grands romans noirs de l’âge d’or, mais aussi du monde frustrant d’un adolescent qui, las de se réfugier dans ses livres, décide de vivre l’aventure pour de vrai, Rendez-vous avec un spectre est le deuxième roman du Néo-zélandais Ronald Hugh Morrieson publié chez Rivages après L’Epouvantail.

02/2012