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Jill Manon Bordellay

Extraits

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Littérature française

Le monde d'avant

" Je paie ma dette. Le petit garçon qui regardait est devenu l'homme qui se souvient. J'ai désormais atteint l'âge de mon grand-père lorsque je le côtoyais dans mon enfance. On croit parfois conquérir avant de comprendre que l'on retrouve. J'écris ici comme un être de la mémoire secondaire qui a vécu quelques étés d'avant dans un monde finissant. Sans ces fantômes, la main qui paraphe ne grifferait qu'une page blanche. Ces pauvres m'ont fait riche. J'ai le souci de ne pas décevoir leur digne passé. " A partir de la figure de son grand-père, Marc Lambron revisite une France perdue dans un texte bref qui a la densité d'un tombeau et la beauté d'une élégie. Pierre Denis nait en 1902 à Imphy, sur les bords de la Loire, dans la grande campagne nivernaise. La région, à la pointe du manufacturage des aciers spéciaux, est un des fleurons de la métallurgie française (un pied de la Tour Eiffel y sera forgé...). Orphelin de mère à 6 ans, placé dans la fermette de sa tante, alphabétisé à la communale, Pierre devient à 16 ans Compagnon du devoir, apprenti maçon et tailleur de pierre. A son retour de l'Algérie coloniale, il est embauché aux aciéries d'Imphy. C'est en 1929 qu'il épousera Léonie Lagarde, née quatre ans après lui à Imphy dans une famille nombreuse (6 frères et soeurs), vendeuse de vêtements, garde d'enfants et ménagère. De leur union naitra en 1931 la mère de l'auteur, Jacqueline, à laquelle ses mérites scolaires vaudront une bourse d'Etat pour aller étudier dans un collège à Nevers. Militant " rouge " en 1936 (" on a bien le temps de pâlir " disait-il...), Pierre sera Résistant dans la Nièvre pendant la deuxième guerre mondiale. Les maisons, les moeurs, la subsistance en autarcie, la vêture, la pêche, le patois, la parentèle éloignée : " tout cela peut paraître aussi lointain que la description d'un shtetl dans la Pologne d'antan. Et pourtant j'ai encore connu ce monde " . Un monde dont Jacqueline, " enfant du savoir " , s'éloigne en devenant institutrice à Nevers et en faisant la connaissance de Paul, fringuant élève de l'Ecole militaire qu'elle rejoindra à Lyon. De leur union naîtra en février 1957 le petit Marc, quatre ans avant la mort de sa grand-mère Léonie et vingt ans avant celle de son grand-père Pierre.

02/2023

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Littérature française

Souvenirs d'une fille du peuple, ou La Saint-Simonienne en Égypte, 1834-1836

Souvenirs d'une fille du peuple. Suzanne Voilquin Date de l'édition originale : 1866 Née à Paris d'un père républicain ouvrier chapelier et d'une mère catholique pratiquante, Suzanne Monnier (1801-1877) reçoit une éducation religieuse dont elle s'éloigne alors qu'elle découvre à travers ses lectures, en autodidacte, la philosophie des Lumières. Elle connait par la suite une vie ouvrière en tant que brodeuse et rencontre Eugène Voilquin, un maçon qu'elle épouse en 1825. Elle rejoint en 1830 le mouvement saint-simonien, une utopie libertaire collectiviste qui revendique la justice sociale pour tous à travers l'industrialisation. En quête d'émancipation et de liberté, souhaitant se battre pour l'affranchissement des femmes, elle écrit dès 1832 pour l'hebdomadaire La Femme libre : créé par Marie-Reine Guindorf et Désirée Véret, ex-saint-simoniennes portées par un féminisme prolétaire, c'est le premier journal féministe français, entièrement écrit par des femmes. Suzanne Voilquin fi nit par en prendre la direction et le re baptise La Tribune des femmes : elle donne voix à de nombreuses journalistes qui dénoncent l'emprise du patriarcat tout comme la soumission et l'exclusion des femmes, tant dans la vie politique qu'intellectuelle du pays. En 1834, elle met fin à ce journal après avoir publié un texte qui se fait remarquer par son courage et son engagement, Ma loi d'avenir, écrit par une autre figure incontournable du féminisme, la passionnée Claire Démar. Désirant porter la parole saint-simonienne au-delà des frontières, elle se rend en Egypte en 1834. Dans Souvenirs d'une fille du peuple, Suzanne Voilquin s'adresse ainsi à sa fi lle adoptive et à sa nièce : elle y compile ses mémoires et le récit de son voyage en Egypte, livrant ses observations sur la condition des femmes orientales. Ces textes sont autant le témoignage d'une saint-simonienne que celui d'une femme engagée et humble qui voulait laisser une trace à ses descendantes : " Puisse le jugement des femmes m'être bienveillant ! car c'est pour elles, et pour toi, mon enfant, que j'ai osé prendre la plume, arrivée à la fin d'une longue carrière de travail. " Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1866 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

09/2021

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Police

Les réseaux secrets de la police. Loges, influence et corruption

La police est constituée de chapelles qui souvent s'ignorent, quand elles ne se font pas la guerre. Cela laisse une grande latitude aux réseaux plus ou moins secrets, souvent transversaux, en leur permettant de tisser des liens. Une habitude qui remonte à la Résistance et qui s'est solidifiée à l'époque du SAC, le service d'action civique, à la botte des gaullistes, où se côtoyaient des policiers de tous grades. Une kyrielle d'affaires de ripoux ont marqué l'histoire de la police sous la Ve république, avec un terreau commun : les liens occultes noués dans le secret des loges ou ailleurs. Et avec un moteur récurrent : l'argent, les prébendes, l'influence. Ce sont ces affaires que ce livre rassemble, avec à l'appui les témoignages de nombreux acteurs de premier plan, gardiens de la paix, commissaires ou préfets. Une histoire de la Place Beauvau à travers ses réseaux. De Daniel Voiry à Daniel Beaulieu, du brigadier-chef qui régnait sur la Préfecture de police de Paris au début des années 80 à la loge Athanor, un scandale qui a éclaté en 2020, ce livre raconte 40 ans de coups tordus dans la police, sur fond de loges maçonnes, de réseaux en tous genres, syndicaux, politiques, corses, sportifs... Parfois la dérive est allée jusqu'à laisser des cadavres en chemin. Certains réseaux sont plus inoffensifs, mais non moins actifs, que ce soit celui des policiers originaires de l'île de Beauté ou celui des amateurs de rugby, sans oublier celui des Sarko boys, héritier du clan Pasqua, ou celui des fidèles du Grand Orient, dans l'orbite de la gauche socialiste. La franc-maçonnerie a toujours été très vivace parmi les membres des forces de l'ordre. Pendant la guerre d'Algérie, elle s'est particulièrement illustrée dans la lutte contre l'OAS. La maçonnerie offre un écrin dans lequel les hiérarchies officielles sont bousculées : le brigadier-chef peut y donner des ordres à un préfet. De quoi perturber, susciter des anomalies et expliquer bien des nominations... surtout lorsque le ministre de l'Intérieur lui-même est un maçon qui s'affiche, on l'a vu notamment avec Gérard Collomb. Frédéric Ploquin est journaliste, spécialiste de la police et du grand banditisme. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, Les Narcos français brisent l'omerta (Albin Michel, 2021), La peur a changé de camp (Albin Michel, 2018)

10/2023

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Récits de mer

Journal du citoyen Conseil, commandant La Pique. (1793-1801)

La frégate Fleur de Lys, lancée à Rochefort quelques années après sa grande soeur Hermione, connaîtra les méandres de la Charente, la rade d'Aix, effectuera des missions de reconnaissance le long des pertuis avant que n'éclatent les grands bouleversements de la Révolution. C'est là qu'elle changera de nom en devenant La Pique et scellera ainsi son destin à l'Histoire. Partant en avril 1794 pour les "isles du Vent", elle connaîtra son premier combat naval au large de la Guadeloupe en janvier de l'année suivante. Captive comme son capitaine, amenée en Angleterre, réparée pour servir à la flotte ennemie, elle prendra le nom de HMS Pique. Son capitaine, prisonnier pendant presque une année à Portsmouth, libéré, échangé, ne tardera pas à repartir vers la Guadeloupe, nommé chef de la force armée de l'île de Saint-Martin. En 1800, il est mis à la retraite, n'ayant pas été compris dans la réforme et la réorganisation de la Marine. Alors, pourquoi après tant de services rendus à la République, ce capitaine, servant au Commerce, nommé sur les vaisseaux de la République par la Convention Nationale, peut-il être oublié des hommes ? Il est certes difficilement identifiable par les chercheurs, son nom ayant été changé. De Daniel de Monconseil, il est passé à Demonconseil, puis à citoyen Conseil tout court, à l'époque du "tutoiement obligatoire". Quant à la frégate, son destin sera définitivement scellé sur les côtes françaises en juin 1798. La HMS Pique livrera un ultime combat contre la frégate La Seine et finira près de la côte, au lieu du Grouin du Cou, au large de La Tranche-sur-Mer. Attaquée, démâtée, échouée, brûlée et coulée... puis oubliée ! Sa renaissance, comme un pied-de-nez à l'histoire, sera le fruit de la découverte de son ancre par le club d'archéologie sous-marine local. Remontée du fond des eaux, nettoyée, elle est aujourd'hui honorée tout près de la plage de la Tranche. Depuis peu, à une courte distance, un canon miraculé de La Seine fait aussi face à la mer. Le capitaine Conseil n'a laissé ni journal de bord ni mémoires. C'est à partir de documents originaux inédits que l'auteur a retracé sa vie, d'homme, de marin, de serviteur de la République, et de celle de son navire, dans ce Journal.

06/2021

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Généralités

Origines et histoire de la Marine

Ce livre retrace l'histoire et l'évolution de la marine moderne. La découverte du Nouveau-Monde, en ouvrant aux navires à voiles un champ forcément interdit aux bâtiments à rames, donna naissance à une marine nouvelle. Les progrès de l'artillerie en assurèrent bientôt sur toutes les mers la prééminence. Le corps royal des galères, créé sous Charles VI, conserva néanmoins en France jusqu'en I749 son organisation propre, ses crédits spéciaux, ses officiers militaires et ses officiers de finances. Les vaisseaux ronds, - ce fut le premier nom sous lequel on désigna les vaisseaux à voiles, - auront eu, malgré leur perfection relative, une moins longue existence ; ils n'auront guère duré plus de deux siècles. Ces deux siècles comprennent toute l'histoire de la marine moderne, histoire héroïque et sanglante qui a traversé dans le court espace de deux cents années trois phases bien distinctes. La première de ces périodes est remplie par les luttes successives que l'Espagne soutient contre les Provinces-Unies, contre l'Angleterre, et en dernier lieu contre la France. Le gros des flottes se compose alors de navires d'une centaine de tonneaux, de trois ou quatre cents tout au plus. C'est le temps où, après en être venu aux mousquetades, on s'efforce de jeter à la faveur de la fumée les grappins sur le bâtiment ennemi. Les piques rendent alors plus de service que les canons. Dans la seconde période, l'Angleterre et la Hollande se disputent la suprématie des mers. Nous assistons à de grands combats éclairés par la lueur d'immenses incendies ; ce sont les vaisseaux qui ébauchent la victoire, ce sont les brûlots qui l'achèvent. Une troisième époque enfin semble s'ouvrir avec l'apparition de la marine de Louis XIV. Les lignes deviennent plus serrées et plus régulières, l'action du canon est plus efficace. Les véritables combats d'artillerie commencent, ils vont se prolonger jusqu'à nos jours. La marine à voiles a en quelque sorte trouvé sa position d'équilibre ; elle ne subit plus que des transformations de détail presque insignifiantes. C'est au contraire parce qu'elle se transformait dans ses dispositions les plus essentielles que, pendant presque toute la durée du XVIIe siècle, on la voit modifier sans cesse ses procédés de combat. Qu'étaient les vaisseaux ronds au début ?

03/2023

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Romans historiques

Les aventures de Jack Aubrey Tome 2 : L'île de la désolation ; Fortune de guerre ; La citadelle de la Baltique ; Mission en mer Ionienne

L'Ile de la désolation (1978) : Jack Aubrey, devenu un personnage important dans la hiérarchie de la Royal navy, est chargé de se rendre à Botany Bay (dans l'actuelle Australie, c'est la baie au fond de laquelle se trouve l'aéroport de Sydney). Il doit y régler le problème délicat posé par le célèbre capitaine Blight qui, après avoir provoqué une première mutinerie sur la Bounty est maintenant responsable d'une révolte des colons britanniques. Mais avant de toucher les Antipodes, il lui faudra affronter une épidémie de typhus en Atlantique, puis, au large du cap de Bonne Espérance, un combat dantesque contre un énorme bâtiment hollandais qui l'oblige à descendre très au sud, et à faire relâche aux Kerguelen, l'île de la Désolation. Fortune de Guerre (1979) : Enfin, Aubrey a atteint Botany Bay où l'envoyait sa mission. De là, il est envoyé à Java où la frégate La Flèche l'embarque pour les ramener lui, Maturin Stephen et leurs habituels compagnons en Angleterre. Un incendie survenu à bord en fait des naufragés. Recueillis par la frégate anglaise Java, ils doivent maintenant faire face à la frégate américaine Constitution. En effet, l'état de guerre règne à nouveau entre la vieille Angleterre et les jeunes États-Unis du nouveau monde. Capturés, ils débarquent à Boston d'où ils s'enfuient pour passer à Halifax, au Canada. La Citadelle de la Baltique (1980) : Après des démêlés sanglants avec les services secrets américains et français, Aubrey et Maturin traversent l'Atlantique et rejoignent l'Angleterre après avoir échappé à la poursuite de deux goélettes corsaires américaines. Ils reçoivent pour mission de débarquer dans une forteresse ennemie située en Mer Baltique, afin de la faire abandonner par sa garnison… catalane. Mission accomplie, c'est transportant ces troupes vers l'Espagne que Aubrey fait naufrage à la pointe de Bretagne. Capturés, lui et Aubrey se retrouvent prisonniers de l'armée française. Mission en mer Ionienne (1981) : De retour en Angleterre après quelques mois de captivité en France, Aubrey et Maturin repartent pour la Méditerranée. Ils ont pour tâche principale d'établir des alliances dans les îles grecques de la Mer Ionienne contre l'Empire ottoman. Mais auparavant, on les trouvera à l'escale à Gibraltar et Port-Mahon de Minorque, ils rendront visite à l'escadre qui tient le blocus de Toulon, attaqueront des bâtiments français réfugiés à Tunis…

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Espagnol apprentissage

Fiction et café dans une vallée impériale. Trois romans de la fazenda esclavagiste au Brésil

Quiconque s'intéresse au Brésil, à son histoire et à la structuration de sa société, connaît l'importance de la vallée du fleuve Paraïba do Sul, qui depuis l'Etat de São Paulo, s'infléchit vers le Nord-est entre Rio de Janeiro et Minas Gerais. C'est là que le café, qui a dominé l'économie du pays pendant si longtemps, a commencé à être cultivé à grande échelle, en complète dépendance de l'importation en masse de travailleurs esclaves depuis l'Afrique. Actuellement, le visiteur de passage aurait besoin qu'on le mette au courant de cette histoire, car l'enfilade de collines arrondies dénudées des arbres qui autrefois les recouvraient, ne garde aucune trace des caféiers qui les ont remplacés. Quelques demeures seigneuriales du 19e siècle, quelques-unes en ruines, d'autres devenues des hôtels où l'on s'échappe de Rio pour un week-end, c'est tout ce que les anciennes fazendas présenteront aux yeux du visiteur pressé. (...) Quant à l'expression littéraire qu'a pu se trouver cette société bâtie sur des bases aussi brutales pendant cette même période, c'est la question suscitée par ce livre. C'est vers la moitié du 19e siècle que la fertilité du sol commence à s'épuiser, l'abolitionnisme à se propager, et que les habitants de la zone caféière, propriétaires, travailleurs libres et esclaves, sentent que la vallée et leur mode de vie étaient condamnés. Les plantations migraient vers l'Ouest, vers São Paulo, où elles allaient prendre un nouvel essor. Comment se fait-il que des romans intéressants, révélateurs et subtils aient pu être écrits là où l'oppression régnait sans ménagement, associée à une économie qui se savait menacée d'étranglement par son régime social et économique ? Une partie de la fascination du livre de Regina M. A. Machado réside précisément dans ce paradoxe. Chacun à sa manière, très différents entre eux et chacun écrit par un auteur - José de Alencar, Bernardo Guimarães et Coelho Neto - détenteur d'une place et d'une renommée particulières au sein du canon officiel de la littérature brésilienne, les trois romans qu'elle a choisi de focaliser n'ignorent pas le cul-de-sac qui se dessinait pour la vallée. Au contraire, ils en révèlent les complexités dans la manière dont leur configuration fait refléter les problèmes nationaux dans le cadre restreint de la fazenda. John Gledson.

01/2011

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Littérature française

21 nuances de voisinage

Les voisins... On les déteste, parfois, ou alors on prend l'apéro chez eux ! Mais on peut aussi, au choix : en tomber amoureux, devenir leur bouc émissaire, découvrir sur eux d'incroyables secrets, les tuer, les dénoncer... ou les supporter ! Et il y a aussi d'autres genres de "voisins" , pas seulement ceux que l'on croise sur son palier avant d'aller au travail. Le type assis sur le même banc public, ceux que l'on est obligé de côtoyer durant un voyage, le fâcheux qui partage la même chambre d'hôpital, et même celui qui cohabite dans notre propre cerveau... Voici une vingtaine de nouvelles sur le thème du voisinage, chacune dans des univers, des approches et des styles très différents. Les voisins qu'on y croise amorcent de belles histoires d'amour ou se transforment en zombies, font un bout du chemin ensemble ou en perdent leur latin : polar, fantastique, SF, tous les genres se côtoient dans ce recueil concocté par les auteurs des Editions Hélène Jacob, avec humour ou gravité, drôlerie ou férocité, tendresse ou ironie. Car si l'on choisit ses amis, seul le hasard décide pour nous ceux qui s'immiscent, souvent bien contre notre gré et contre le leur, dans notre existence quotidienne... Participent à ce recueil : Kathy Dorl ("Ce que femme veut... " et "Fifty-fifty") Valérie Hervy ("Esquisses d'elles") Charles Demassieux ("Une légende chrétienne" et "Les vraies fables du conteur Lepeintre") Jean-Claude Thibault ("Dix jours pour mourir" , "Mortifère, l'actionnaire ! " et "Micmacs Horribilis") Madeline Desmurs ("Liés par le sang") Mélanie Wency (Trilogie "L'envers du paradis") Ariane Fusain (Trilogie "Plus rien ne sera comme avant") Hervé Heurtebise ("Journal d'un proctologue") Audrey & Natacha Ajasse ("Croc-Odile") Marie-Pierre Bardou ("L'heure du tigre" , "Antarès" et la saga "Dia Linn") Emmanuelle Soulard (Trilogie "Les invocateurs") RoseLys DesDunes ("Tu es Pierre") Yannick Billaut ("L'émoi d'août") Manou Fuentes ("L'homme qui voulait rester dans son coin" , "Habemus Praesidem" et "Miss Smart") Mélissa Restous ("Dix avril") Nathalie Desormeaux ("Une saison japonaise") Olivier Lerouge ("Le secret de l'épine") Dominique Lebel ("Elle s'appelait Sonia Verjik" et "Monstres") Marjorie Loup ("Ensorcelé - Pour l'amour d'une reine") Marie-Noëlle Garric ("Giroflée - Vie et mort d'une sorcière") M. I. A ("Rémoras" , "La Trappe" et la trilogie "La Faille")

11/2014

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Sciences historiques

Petite histoire de l'île et de l'abbaye de Lérins

L'Ile, connue par les Romains sous le nom de "Lerina", est inhabitée t infestée de serpents quand Honorat d'Arles y fonde un monastère au début du Ve siècle. Honorat codifie la vie de la communauté, avec une règle dont la première rédaction, la "Règle des Quatre Pères", est la première du genre en France. Durant les Ve et VIe siècles, le monastère attire des moines qui assureront sa renommée. Dans les siècles suivants, la vie monastique sur l'île est interrompue à plusieurs reprises par les raids des Sarrasins. Vers 732, cinq cents membres de la communauté, y compris l'abbé, saint Porcaire, sont massacrés sur l'île. En 1047, l'île est envahie et des moines sont emmenés en captivité en Espagne. Ils sont rachetés par l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Sur l'île, des fortifications sont peu à peu construits entre le XIe et le XIVe siècle. Les reliques d'Honorat sont ramenées d'Arles, en 1391 et l'île devient un lieu de pèlerinage très populaire. En 1400, nouveau pillage par des pirates génois. En 1635, l'île est envahie par les Espagnols et les moines sont expulsés. Les Espagnols fortifient l'île en installant des batteries de canon sur les chapelles. Deux ans plus tard, l'île est reprise par les Français qui y laissent à demeure une importante garnison. Après un exil à Vallauris, les moines reviennent, mais le monastère continue de souffrir des attaques espagnoles et génoises. Le monastère est fermé par une commission royale en 1788, faute de moines ; à la Révolution, l'île est déclarée " bien national " et devient propriété de l'Etat. En 1859, l'île est rachetée par l'évêque de Fréjus qui cherche à y rétablir une communauté religieuse. Dix ans plus tard, des moines cisterciens de l'abbaye de Sénanque s'y installent. Le pape Léon XIII, par décret, en 1886, a rattaché les paroisses se trouvant dans l'arrondissement de Grasse au diocèse de Nice, à l'exception des îles de Lérins qui restent dans celui de Fréjus. Lors de l'expulsion des congrégations en 1903, les cisterciens de Lérins furent une des cinq congrégations catholiques masculines autorisées à poursuivre leur activité en France. La présente édition entièrement recomposée reprend le texte intégral de l'édition de 1929.

10/2016

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Photographie

DRAMAGRAPHIES Acte II

L'entracte aura été de courte durée, juste le temps pour Michel Lagarde d'aller chasser les papillons fagoté comme un chasseur de grands fauves, de partager une grotte avec les Cro-Magnon des Eyzies afin de goûter aux délices de la peau de bête à même la peau d'idiot, d'encore prendre le train pour s'en venir peindre un soi- disant chef-d'oeuvre à Etretat, de s'auto-assassiner en duel, de foutre le bordel dans les meetings, de s'en aller compter fleurette dans les bals de campagne pour finalement demander en mariage une belle qu'il n'osera pas nous montrer (dommage ! ), ou de s'étou er lors d'un mémorable banquet que déjà retentissaient les trois coups. Boum boum boum, à vos hallebardes, revoilà Lagarde ! Peut-être un peu camé, mais pas calmé du tout. Je vous l'avoue, ce type est un doux dingue. Il faut reconnaître que son ambition de vouloir représenter à lui seul la folie humaine en prenant à son compte les mille expressions et situations qui font de l'homme un drôle de zèbre est à la fois singulière et remarquablement courageuse. Une telle réussite, servie par tant de facilités à jouer au con, malgré son talent d'acteur évident, pose cependant la question de savoir si un tel métier serait possible sans quelques prédispositions naturelles. Dans cette sereine prolongation de l'inné par l'acquis, Michel Lagarde a de suite compris que le spectateur ne demande qu'à rêver, et que c'est un jeu d'enfant pour un habile illusionniste de l'embarquer où bon lui semble. C'est ainsi qu'il bousculera la réalité, la tourneboulera et la malmènera en mentant plus qu'e rontément à longueur d'oeuvres et de jours. Il s'amuse tant à ce jeu qu'il n'est pas besoin de tendre l'oreille pour l'entendre jouir derrière la cloison. Nos bons sentiments spontanés ne peuvent que fondre en sympathie pour ce type malin se donnant des allures de paumé, pour ce pauvre bougre n'ayant de cesse de se tromper d'époque comme son Don Quichotte de comédie autant que de pacotille, tirant à coups de bombarde sur de bien ino ensifs moulins qui n'ont plus lieu d'être en cette époque où les éoliennes poussent comme des champignons... Jusque dans la mer.

04/2019

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Cinéma

L'acrobate. Avec 1 DVD

"L'Acrobate marque dans la saga "Léon" un changement et un retournement considérables [...] : accession à la piste, à la danse, à la séduction. Si le réalisateur ne signe pas une fin volontaire de la saga, il ferme la boucle ouverte avec Pourvu qu'on ait l'ivresse en 1957. Le tango prend ici possession du corps de l'acteur, libère celui-ci et lui confère une extraordinaire grâce dans des scènes phénoménales. Léon n'est plus dans te confinement. Pollet le place en présence de lieux multiples, la communication entre l'intérieur et l'extérieur est fluide [...]. Ce "recentrement" est explicite notamment dans l'établissement de bains-douches où il travaille. D'abord homme à tout faire, encore une fois subalterne ; dans un plan significatif, il est placé sur un minuscule tabouret sur le bord droit de l'image. A sa gauche, deux autres employés, virils et moqueurs, attendent la clientèle sur un banc stable et te font chuter de sa précaire assise. Plus tard, alors qu'il vit son ascension par la danse, il devient gérant des bains et les deux zigotos ont été remerciés : changement de statut et nouvelle place dans l'espace, Léon quitte la périphérie et les espaces de relégation. Si elle n'est pas rectiligne et s'avère ambiguë, L'Acrobate marque une rupture dans la trajectoire de la saga. Celui-ci accède à des espaces qui lui ont été refusés jusque-là". Arnaud Hée (dans L'Autre et lui-même, Critikat). Le DVD. L'Acrobate : de Jean-Daniel Pollet (1976, 97 minutes) avec Claude Melki, Laurence Bru, Guy Marchand, Micheline Dan, Jeane Manson. Denise Glaser. Petit, timide et maladroit, Léon est employé dans un établissement de bains-douches. Il n'a aucun succès avec tes femmes. Son seul amour est Fumée, une prostituée dont il voudrait devenir runique client. Pour la séduire, il décide de prendre exemple sur son ami Ramon le Gominé, grand séducteur et danseur de tango. Il s'inscrit à un cours de tango et se révèle bientôt très doué. Progressivement, il perd ses complexes et prend de l'assurance jusqu'à oser passer des concours de danse. Fumée devient sa partenaire attitrée et ils remportent ensemble de nombreux prix... Version restaurée par Cosmodigital et L.E. Diapason pour la Traverse avec le soutien du Centre national du cinéma et de l'image animée.

07/2019

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Histoire de la musique

Batteurs en 150 figures

Un beau livre qui présente 150 figures du monde de la batterie et des percussions. Des musiciens remarquables qui, tapies derrière les stars du devant de la scène, tisse le rythme sur lequel la mélodie peut s'installer. Ils ont pour nom Elvin Jones, Manu Katché, Phil Collins... et sont incontournables. Prenons un, deux ou trois tambours. Nommons-les : toms, caisse claire ou grosse caisse. Prenons une, deux ou trois cymbales. Choisissons les petites, grandes, rivetées ou incurvées. Ajoutons à cela de la ferraille pour porter ces instruments, des pédales pour occuper nos pieds, un tabouret, quelques paires de baguettes, mailloches ou balais. L'instrument est là, installé, attendant l'artiste... . Ils seront 150 à s'asseoir derrière la batterie tout au long de ces pages. 150 histoires de musiciens nous parlant de rock'n roll, de blues, de reggae, autant que de jazz ou de salsa. 150 parcours sillonnant le Brésil, l'Afrique, la Louisiane, la France. La batterie des villes - New York, Paris, La Nouvelle-Orléans - qui rencontre celle des campagnes, des Etats du Sud américain à ceux du Nordeste brésilien. La batterie des riches, avec leurs millions d'albums vendus, ou celle des pauvres, aux musiques plus confidentielles. La batterie au masculin, mais aussi au féminin. Ils seront 150 à se côtoyer à travers ces pages. La plupart ne s'étaient jamais rencontrés avant ce livre, alors que tous racontent à peu près la même histoire : celle d'un enfant qui, un jour, entendant ou voyant une batterie, se dit : " Je veux jouer de cela. " Vous croiserez au fil de ces pages des destins incroyables, des passions que rien n'arrête. Vous suivrez ces artistes dans leurs plus grandes réussites musicales comme dans leurs périodes de vaches maigres, découvrirez leurs vies où tout s'enchaîne sans accroc ou s'obtient à la force des poignets. 150 biographies de batteurs, distingués parmi les centaines de ceux qui auraient pu ou dû figurer dans cet ouvrage. Il a fallu choisir. André Ceccarelli, Buddy Rich, Art Blakey, Jack de Johnette, Elvin Jones, Brian Blade, Paul Motian, Tony Williams, Manu Katche, Zakir Hussein, Keith Moon, Charlie Watts, John Bonham, Carmine Appice, Phil Collins, Nick Mason et tant d'autres vous attendent. Alors, 1, 2, 3, 4 : bonne lecture !

11/2022

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Littérature française

De ce pas

" Envoûtée, comme enivrée, Marjorie l'était à nouveau en regardant l'homme et la femme onduler sous ses yeux. Leurs bras chantaient en canon. Leurs mains se croisaient à intervalles réguliers. Le mouvement était répété plusieurs fois, puis la musique s'emballait, et leur pas de deux se terminait par un porté de haute volée. Pour Marjorie, qui parlait la danse mieux que personne, la signification était très claire. Après une phase d'atermoiements, de faux-fuyants et de méfiance, l'homme et la femme faisaient le choix de la concorde, de l'harmonie. Ensemble, ils effaçaient le temps de l'incertitude. Ou, mieux, il l'oubliaient. " Quand elle était danseuse étoile, Marjorie portait encore son prénom cambodgien : arrivée en France en 1975, la gracieuse petite Khmère est rapidement admise à l'école de danse de l'opéra de Paris. En 2010, au moment où elle admire ce pas de deux, elle a déjà fait ses adieux à la scène. Elle vit avec Paul, une petite fille est née, et elle s'interroge sur leur avenir. Toute la tension dramatique de ce premier roman extrêmement maîtrisé est contenue dans la description du couple dansant : après l'éblouissement de la rencontre, le temps pour Marjorie et Paul est aux faux-fuyants. L'un et l'autre ont voulu croire qu'ils pourraient faire fi de leur passé : Marjorie de la tragédie qui lui a arraché son père et l'a menée en France ; Paul, un protestant cévenol, des névroses familiales. Leurs deux silences, qui leur furent d'abord un refuge, s'entrelacent jusqu'à les éloigner. Cette anatomie d'un couple en crise, Caroline Broué la scrute en des séquences brèves et syncopées, convoquant comme autant de contrepoints des personnages secondaires qui, au fil de la narration, prennent toute leur épaisseur : Coralie, l'intarissable amie de Marjorie, son double bavard, sait parfaitement, elle, exprimer ses angoisses ; Jérôme, l'aventurier, prend sa vie à bras-le-corps jusqu'à la brûler ; Justine, la vieille dame sage, devient pour Marjorie une secourable confidente. Par-delà l'histoire de Marjorie et de Paul, la romancière brosse le portrait d'une génération, la sienne : celle des adultes de quarante ans dont c'est le tour d'entrer en scène. De ce pas est un très beau roman sur le temps qui passe, et sur ses bienfaits.

01/2016

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le délicat docteur Guillotin. Un humaniste méconnu

De manière documentée, le livre permet au lecteur de vivre à travers les yeux de Joseph Guillotin. On découvre le cheminement d'un homme, instigateur d la loi sur l'égalité lors de la peine de mort, sous la Révolution de 1789, et pas l'inventeur de la machine qui portera son nom, la guillotine. Non seulement il ne l'a pas inventée, mais la machine à couper les têtes ne fut qu'un tout petit détail dans une vie totalement dévouée au bien et à l'amour de son prochain. Guillotin fut un acteur incontournable de son époque : Docteur en médecine, élu, Député de la constituante, "lobbyiste" pour la promotion de la vaccination et la création des lycées, docteur des pauvres ou encore inventeur de la pétition, la vie de Joseph Guillotin fut riche de mille combats humanistes. A travers Joseph Guillotin, par ses yeux et sa vie, le lecteur visite cette période hors du commun. On le suit dans ses combats, d'Angoulême à Paris, en passant par Arras. On l'accompagne en Loge Maçonnique pour y croiser Marat et Benjamin Franklin et on croise à ses côtés Mirabeau et Robespierre dans la salle du jeu de paume. Humaniste et politique, Joseph Guillotin a non seulement vécu la Révolution mais il en a construit le monde d'après. Ce livre permet de découvrir pourquoi une idée humaniste et positive restera toujours comme la tache indélébile de sa vie. Cet ouvrage aborde la Révolution française sous l'angle de la vie d'un Franc-Maçon engagé, devenu célèbre via une machine qui n'est pas de son invention, qui s'est investi dans la fraternité et l'égalité, membre de la célèbre loge Les Neuf Soeurs à Paris, s'agissant du docteur Joseph Guillotin, dont l'auteur décrit une partie de vie de 1774 à sa mort en 1814, de manière passionnante et révélatrice de son état d'esprit. Né à Lille, Eric Grégor de son pseudo, réside dans le Nord de la France. Il a écrit des ouvrages de vulgarisation relatifs à la Franc-Maçonnerie en autoédition, dont "La Franc-Maçonnerie n'existe pas" , et "Lâchez-moi le Tablier" . Ici, il signe pour la première fois un ouvrage en distribution, Le Délicat docteur Guillotin" , où il décrit un personnage célèbre mal connu.

05/2023

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Critique littéraire

Revue de littérature comparée N° 355, 3/2015

Salvatore COSTANZA, "Les oreilles ont dû vous tinter" . Fortune littéraire d'un thème folklorique de Lucien à Proust, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 257-268. On examine ici la fortune littéraire d'un thème folklorique tel que le tintement des oreilles censé être un mouvement fatidique, d'où l'on pouvait tirer des pronostics sur l'avenir des individus. Il faut remarquer que ce motif est toujours employé chez les Grecs, Lucien, Aristhénète et dans la Recherche avec la même fonction. Au coeur d'une affaire amoureuse une femme en tant que médiatrice "révèle" à l'amant tourmenté par la jalousie que sa bien-aimée lui est toujours fidèle, qu'elle a sans cesse parlé de lui, donc les oreilles ont dû lui tinter. Il est intéressant de voir cet argument tiré de la superstition des tintements des oreilles, c'est-à-dire de l'otomancie, chez M. Proust, qui l'emploie toujours pour apaiser les troubles d'un amant abusé. C'est encore une fois le canevas déjà écrit par ses anciens prédécesseurs. Caroline BELOT GONDAUD, La Figure du couple machiavélique. A propos des "couples scélérats" de Shakespeare, Laclos, Barbey d'Aurevilly, Zola, Henry James, James M. Cain, Boileau-Narcejac, Ian McEwan et Ron Rash, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 269-280. La figure du couple machiavélique est présente dans des oeuvres aussi diverses que Macbeth, Les Liaisons dangereuses, Les Diaboliques, The Portrait of A Lady et dans bon nombre de romans policiers. La façon dont la figure est mise en scène, mise en récit, crée une véritable dramaturgie du mal. Le couple machiavélique apparaît bien comme une figure de l'amour et du mal : dans sa version shakespearienne, elle est une réécriture du scénario biblique de la Chute et, dans sa version laclosienne, le marqueur d'une profonde dégradation de l'idéal courtois de l'amour. Mario ZANUCCHI, La Crise du symbolisme. La réception de Baudelaire et Verlaine dans la poésie de Walter Wenghöfer, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 281-298. Le but de cet article est d'étudier la réception de Charles Baudelaire et de Paul Verlaine dans l'oeuvre d'un poète du cercle de Stefan George, qui jusqu'à maintenant a été ignoré par l'historiographie littéraire allemande : Walter Wenghöfer. L'étude de reception est étayée et précisée par l'analyse intertextuelle et intermédiale de poèmes exemplaires. De cette manière, la contribution reconstruit la crise de la poétique symboliste dans la poésie allemande de la "fin du siècle" . En outre, il montre comment Wenghöfer - à travers la dépotentialisation esthétique des figures d'autorité symbolistes - anticipe la critique que l'expressionnisme allemand adresse au symbolisme. Christine QUEFFELLEC, "La vie imite rarement l'Art" : Gemma Bovery, entre Flaubert et Wilde, RLC LXXXIX, n° 3, juillet-septembre 2015, p. 299-308. Gemma Bovery, roman graphique de Posy Simmonds se veut une parodie du roman de Flaubert, Madame Bovary, transposé à la fin du XXe siècle. Le narrateur, séduit par Emma Bovary dont il partage les aspirations romantiques, imagine que le destin de ses voisins, Charlie et Gemma Bovery, va se calquer sur celui des personnages flaubertiens et que la vie va imiter l'art, comme le souhaitait Oscar Wilde. Il s'apercevra qu'il s'est trompé. Ce roman invite à une réflexion sur la lecture et sur les rapports entre la littérature et la vie. L'adaptation cinématographique d'Anne Fontaine infléchit quelque peu le sens de l'oeuvre en conférant au film une unité de ton et de style que l'écrivaine avait voulu briser et en se rapprochant du roman français. Salvatore COSTANZA, "Les oreilles ont dû vous tinter" : the literary fortune of a folkloric theme, from Lucien to Proust, RLC LXXXIX (in French), no. 3, julysept. 2015, p. 257-268. We examine the survival of a folklore theme centered around the observation of buzzing in one's ears. Ringing was considered as a fateful movement and was comprised among the observations for divinatory ends. The relationship between the buzzing in one's ears and the belief that one subsequently became the object of other people's speech appears in Lucian of Samosata (second century A. D.) and in his later revival given by sixth century's epistolographer Aristaenetus. In this respect, a striking parallel is provided in modern French literature by Proust's Recherche. In every case a woman acting as mediator "reveals" someone that his beloved is always true to him and she was endless speaking of him. Consequently, something should have buzzed in his ears. It is interesting to remark, that such an argument drawn from superstition about buzzing in one's ears, that is, otomancy, still recurs in M. Proust with respect to abused lover's troubles. It is clearly the same plot, as his Greek antecedents have already used. Caroline BELOT GONDAUD, The Figure of the Machiavellian Couple, RLC LXXXIX (in French), no. 3, july-sept. 2015, p. 269-280. The figure of the machiavellian couple appears in Macbeth and Les Liaisons dangereuses, Les Diaboliques, The Portrait of A Lady as well as in various detective novels. The way it is told and staged creates a dramaturgy of evil. The Machiavellian couple can be interpreted as a mere figure of love and evil which rewrites, in its Shakespearean version, the biblical narrative of the Fall while the couple of Laclos signals the deep deterioration of the ideal of love in a courtly meaning. Mario ZANUCCHI, The crisis of Symbolism. The reception of Baudelaire and Verlaine in the poetry of Walter Wenghöfer, RLC LXXXIX (in French), no. 3, julysept. 2015, p. 281-298. The aim of this article is to study the reception of Charles Baudelaire and Paul Verlaine in the work of a poet from Stefan George's circle, who has been ignored by the German literary historiography until now : Walter Wenghöfer. The reception study is supported and clarified by the intertextual and intermedial analysis of exemplary poems. In this way, the contribution reconstructs the crisis of symbolist poetics in the German poetry of the < fin du siècle >. Furthermore it shows how through the aesthetic depotentialization of symbolist authorities Wenghofer anticipates expressionist criticism of the symbolist poetics. Christine QUEFFELLEC, "Life rarely imitates Art" : Gemma Bovery between Flaubert and Wilde, RLC LXXXIX (in French), no. 3, july-sept. 2015, p. 299-308. Gemma Bovery, Posy Simonds's graphic novel, is a parody of Flaubert's Madame Bovary, transposed into the end of the 20th century. The narrator, seduced by Emma Bovary, whose romantic aspirations he shares, imagines that his neighbours, Charlie and Gemma Bovery, will experience the same fate as Flaubert's characters and that life will imitate art, in accordance with Oscar Wilde's hopes. He will realize that he was wrong. This novel induces us to reflect on reading and the relationship between literature and life. The film adaptation by Anne Fontaine distorts somewhat the book's meaning, giving a unity of style and tone that the English writer had wanted to break down in order to draw closer to Flaubert's novel.

12/2015

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Pléiades

Oeuvres de Jules Renard Tome 2

"Que cherche donc Renard quand il écrit ? La vérité et la perfection. Il n'était évidemment pas le seul, ni le premier. "La nature, donc, la nature et la vérité", s'écriait Hugo dans la Préface de Cromwell. Déjà bien avant lui, Boileau avait proclamé "Rien n'est beau que le vrai". Après les classiques et les romantiques, les réalistes et les naturalistes prétendaient à leur tour à cette "vérité", s'attachant à observer et à rendre la vie, sans aucun parti pris, le plus fidèlement, le plus exactement possible. Mais Renard se refuse à écrire comme eux des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre où, malgré tout, l'art vient "arranger" la vie. Il veut une littérature qui ne soit pas trop de la "littérature", un théâtre qui ne soit pas trop "théâtre". Cet écrivain s'assied devant la table nue, devant la page blanche. Avec quoi remplira-t-il, de son écriture soigneuse, ses grandes feuilles de papier quadrillé ? Renard n'est pas un écrivain doué. Il n'a pas l'aisance et la facilité d'un Giraudoux, par exemple, qui, tout de suite, se met à écrire et se laisse aller, avec bonheur, à sa fantaisie. Et d'abord, il écarte les suggestions de l'imagination, qu'il dit avoir tuée par horreur du mensonge, et qui ne pourrait que l'égarer dans sa quête de vérité. Il est bien capable de concevoir un drame symbolise, Le Retour du poète, mais la peur de n'être pas vrai l'empêche de l'écrire. Il écarte aussi les livres des autres, et n'exploite pas le fait divers. Il n'écrira consciencieusement que des pages, quelques phrases, inspirées par ce que la vie la plus "quotidienne" pourra lui fournir, des "choses" vues, petites gens, petites choses : une rencontre, la pluie, la neige, des mots d'enfants, les animaux, les paysans, ses domestiques de Chaumot, sa cuisine, la promenade ou la chasse. On peut juger bien minces, insignifiants, les sujets des "proses" de Renard : un maçon au travail, un paysan qui fauche, un pinson qui chante, un oiseau qui plane. Renard s'en rendait parfaitement compte. Ce qu'il écrivait lui semblait parfois une littérature de furet. Et Bellessort le qualifiait de "termite de génie". A ses pages courtes, faites de phrases brèves, Renard donnait volontiers des titres diminutifs : Homuncules, Cocottes en papier, Minutes de la vie, Petites bruyères. Il travaille menu. "Pattes de mouche", disait Claudel. "Scalp de puces", disait je ne sais qui", Léon Guichard.

03/1971

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Littérature française

Métamorphose d'un crabe

Christo, jeune surveillant, est nommé pour son premier poste. Il se voit comme un ethnologue embusqué, observant personnels et détenus. Mais se perdant dans son propre labyrinthe, il tente plusieurs chemins, avant que son projet ne prenne une tournure particulière. L'histoire de l'humanité prisonnière de l'autre côté des murs. "Des briscards de la délinquance émane une odeur puissante, dont il faut s'écarter, et dans sa malignité elle fissure les murs de détention. Peu importe la réalité, la vie morne des truands. Plus forte qu'elle, toute une imagerie de manade, un monde massif. Ou bien alors une arène avec des coqs de combat. Des cornes, des serres, du pointu. Le rond est féminin". Autant prévenir, avec Métamorphose d'un crabe pas de vue sur la mer, de bar terrasse et d'ensoleillement record : on y vit gris, ça gagne petit, à la rude, sans trop d'air et avec nul sourire. Ce que nous dévoile, au fil de ce monologue fiévreux, de cette confession rêche, Sylvie Dazy, c'est la prison au quotidien, la vie et rien d'autre d'un fonctionnaire de la pénitentiaire. Les plaisirs et les jours d'un maton lambda, mais qui médite l'écriture d'un "grand livre sur la prison". Notre homme s'appelle Christo, un gars du Nord, nanti d'une absurde licence d'anglais, poussé à l'ombre de la prison de Bapaume et qui, loin du café familial, "lève l'ancre pour une exotique nature" à savoir le monde de la tôle. Car là, sans doute avec son goût de l'écoute et de son oeil d'ethnologue, il pense assouvir son goût d'un ailleurs périlleux, d'une aventure en temps réel : "Du danger parfois, du risque, des armes. De la solidarité entre hommes aussi, et de la joie, les surveillants aimaient rire fort. Le matin serait une aventure". Mais si l'aventure est là, elle prend surtout l'allure d'une ronde sans fin, rythmée par le choc des talons et le cliquetis des clés, le grondement des roulantes et les alertes soudaines : suicide, feu, émeute, une vie de déambulations dans un sempiternel corridor ponctué de remontrances, de promotions et de mutations. Ensuite viennent les hommes, surveillants et surveillés, balances et demi-chefs, faux potes et vrais dingues. "La prison est une drôle d'école, on y travaille autant à la louche qu'au pinceau délicat, c'est ce que personne ne veut comprendre".

08/2016

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Science-fiction

Petites guerres & Jeux de parquet

H.G. Wells, mondialement connu pour La Guerre des mondes, pour son intelligence incisive et son humour spirituel, nourrissait une passion tout à fait déraisonnable pour les war games, jeux à destination des adultes de bon goût et à l'esprit ouvert. Dans Petites Guerres, H.G. Wells détaille avec précision les règles de ce qui est considéré par beaucoup comme le premier war game moderne. Fidèle à la générosité qui le définissait, il a mis également son imagination au service des enfants et, dans Jeux de parquet, ces derniers verront déployé un bel éventail de jeux d'intérieur. Ce recueil est une occasion unique de plonger dans les univers de l'un des monstres sacrés de la littérature du XXe siècle et de faire vôtres ses scénarios. "Tout a commencé à Sandgate - en Angleterre. Votre serviteur déjeunait en compagnie d'un ami - dont je me permettrai de voiler l'identité sous les initiales J.K.J. - dans une pièce jonchée d'irrépressibles adjuvants de l'extase enfantine. Sur une table voisine trônaient quatre ou cinq soldats, ainsi que l'un desdits canons [à ressort]. M.J.K.J traîna une chaise jusqu'à cette petite table, s'assit, examina discrètement le canon, le chargea d'un air méfiant, visa et abattit le petit soldat pris pour cible. Après s'être rengorgé de sa prouesse, il s'empressa de lancer à la cantonade une série de défis acceptés avec avidité... L'écho de son tir en cette journée continue de résonner de par le monde. Il s'est passé là quelque chose - qu'à l'image de la Canonnade de Valmy nous pourrions baptiser la Canonnade de Sandgate - d'inédit, un échange de tir entre deux rangs opposés de soldats guère différent par l'esprit - mais ô combien différent par les résultats  ! - des assauts par catapultes ou frondes interposées de l'ère préhistorique. "Mais supposez, avança l'un des belligérants, supposez qu'il soit possible de déplacer les hommes !". Par cette phrase, tout un nouveau monde d'affrontement s'ouvrit à nous. [...] La bataille fait rage. Les canons se perdent, se gagnent, collines et villages sont pris d'assaut ou bien défendus ; soudain, il apparaît que la balance bascule définitivement d'un côté, et le vaincu n'a d'autre choix que de battre en retraite et d'assurer le repli des vestiges de sa fière armée... Mais avant d'aborder le sujet des batailles et des campagnes, laissez-moi vous présenter un bref résumé des règles", H.G. Wells, 1913

11/2018

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Pléiades

Oeuvres de Jules Renard Tome 1

"Que cherche donc Renard quand il écrit ? La vérité et la perfection. Il n'était évidemment pas le seul, ni le premier. "La nature, donc, la nature et la vérité", s'écriait Hugo dans la Préface de Cromwell. Déjà bien avant lui, Boileau avait proclamé "Rien n'est beau que le vrai". Après les classiques et les romantiques, les réalistes et les naturalistes prétendaient à leur tour à cette "vérité", s'attachant à observer et à rendre la vie, sans aucun parti pris, le plus fidèlement, le plus exactement possible. Mais Renard se refuse à écrire comme eux des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre où, malgré tout, l'art vient "arranger" la vie. Il veut une littérature qui ne soit pas trop de la "littérature", un théâtre qui ne soit pas trop "théâtre". Cet écrivain s'assied devant la table nue, devant la page blanche. Avec quoi remplira-t-il, de son écriture soigneuse, ses grandes feuilles de papier quadrillé ? Renard n'est pas un écrivain doué. Il n'a pas l'aisance et la facilité d'un Giraudoux, par exemple, qui, tout de suite, se met à écrire et se laisse aller, avec bonheur, à sa fantaisie. Et d'abord, il écarte les suggestions de l'imagination, qu'il dit avoir tuée par horreur du mensonge, et qui ne pourrait que l'égarer dans sa quête de vérité. Il est bien capable de concevoir un drame symbolise, Le Retour du poète, mais la peur de n'être pas vrai l'empêche de l'écrire. Il écarte aussi les livres des autres, et n'exploite pas le fait divers. Il n'écrira consciencieusement que des pages, quelques phrases, inspirées par ce que la vie la plus "quotidienne" pourra lui fournir, des "choses" vues, petites gens, petites choses : une rencontre, la pluie, la neige, des mots d'enfants, les animaux, les paysans, ses domestiques de Chaumot, sa cuisine, la promenade ou la chasse. On peut juger bien minces, insignifiants, les sujets des "proses" de Renard : un maçon au travail, un paysan qui fauche, un pinson qui chante, un oiseau qui plane. Renard s'en rendait parfaitement compte. Ce qu'il écrivait lui semblait parfois une littérature de furet. Et Bellessort le qualifiait de "termite de génie". A ses pages courtes, faites de phrases brèves, Renard donnait volontiers des titres diminutifs : Homuncules, Cocottes en papier, Minutes de la vie, Petites bruyères. Il travaille menu. "Pattes de mouche", disait Claudel. "Scalp de puces", disait je ne sais qui". Léon Guichard.

11/1970

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Esotérisme

La Complexité de la Franc-Maçonnerie. Approche historique et philosophique

Tant les historiens que les philosophes ont négligé dans leurs travaux la contribution de la franc-maçonnerie dans le développement de la modernité, en occultant le fait que parmi les acteurs illustres de l'histoire politique et culturelle, nombreux furent francs-maçons. Ce manque est dû aussi aux francs-maçons eux-mêmes qui interprétèrent la naissance de la franc-maçonnerie spéculative par la transformation de la maçonnerie opérative. Or, cette approche linéaire fut ébranlée dans les années 1960 notamment avec la prise en compte du contexte politico-religieux des conflits en Europe. L'auteur prolonge et approfondit cette perspective ; en utilisant les critères et les thèmes de la théorie de la complexité qui fut l'objet de son dernier livre. Il montre ainsi que la naissance de la franc-maçonnerie spéculative ne date pas de 1717, ni même de 1688 avec l'exil de Jacques II en France après la Glorieuse Révolution, mais a débuté dès 1603 lorsque Jacques I, initié maçon, est devenu roi d'Ecosse et d'Angleterre dans un contexte de promotion de la littérature, des arts, de l'architecture et des sciences qui inaugurait les Lumières anglo-écossaises. Dans un esprit de pacification, le roi s'accorda à l'idée qu'il fallait dépasser les conflits en excédant les habitudes passées au profit de nouvelles attitudes morales, animées par le rapprochement de personnes ayant des opinions et des croyances différentes. L'amorce de la franc-maçonnerie spéculative s'exprima par une méthode de travail, accompagnée de rites et de divertissements, origine des rituels et des banquets maçonniques. Inspirée par la figure de Salomon, symbole de justice, et l'édification du Temple de l'humanité, symbolisé par des métiers de construction, cette méthode, fondée sur l'initiation et le secret, s'écartait de la pratique des sacrements et de la liturgie ecclésiastiques. Elle eut des destinées variées à cause de la réalité géo-politique et religieuse troublée en Europe et en Amérique qui ont certes favorisé son expansion par d'innombrables bifurcations en multipliant les légendes, les obédiences et les rituels, mais qui ont aussi alimenté un antimaçonnisme permanent à partir de 1738. C'est cette complexité contextuelle que ce livre s'efforce d'élucider au point de vue historique et philosophique, pour faire voir, en référence aux Constitutions d'Anderson (1723), que l'idéal maçonnique comme "Centre d'Union" pour dépasser les différends se heurta et se heurte encore à la perpétuation des anciennes habitudes conflictuelles, en dépit de la contribution des francs-maçons à la liberté, à l'égalité, à la tolérance, aux valeurs de progrès et de philanthropie.

02/2018

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 26 : Le rêve en miettes

Au terme de sa saison 1955, Louis a rejoint Nadine, non plus dans leur sordide logement du village, mais dans une petite maison flambant neuve, la Quinta, construite sur la terrasse supérieure de leur terrain si bien placé ; en bas, la vallée, à l'horizon, l'Estérel, et au-dessus, l'azur immense. Pour elle, Louis a payé de sa personne, ô combien ! Mais du papier bleu l'y attendait : le jugement de son divorce d'avec Henriette, qui lui impute tous les torts. Le recours : Jenny, une de ses voyageuses, infirmière de nuit chez une avocate parisienne de renom (tome 25). A la Quinta, l'électricité vient d'être installée. Avec l'eau sur l'évier - auparavant il fallait monter les seaux -, c'est presque le grand luxe. Pour le reste : l'immatériel, le curé de la paroisse l'apporte à Louis sous la forme d'une chronique de son sacerdoce auprès des mécréants d'Esclarmont. A charge pour lui d'en faire un véritable roman. Par prudence, le prêtre ne signera pas, la moitié des droits d'auteur lui suffira. Louis se prend au jeu, et après des mois d'un labeur qui exalte sa spiritualité, l'oeuvre est soumise à un éditeur parisien. Mais celui-ci hésite, et finit par renoncer, effrayé par les conséquences d'un tel brûlot sur l'Eglise. Si Louis s'en désole un moment, Nadine en est secrètement satisfaite : un succès, et son Louis trop courtisé, auraient constitué pour elle une menace. Nouvelle saison 1956. Cette fois, Louis écope du voyage ininterrompu, sans repos intermédiaires. Conditions si dures qu'il se décide à proposer ses services au Tourisme Français, une agence établie de longue date, qui s'empresse d'accepter son offre pour la prochaine saison. Auparavant, le pavillon au fond de la terrasse est sorti de terre, ouvrage d'un nouveau maçon à la réputation d'un coureur de jupons, et aux yeux bleus qui feraient la beauté d'une femme. Autre bonne nouvelle : l'appel du jugement de divorce a renversé les torts, et Louis conserve la garde d'Armel, leur fils de quatorze ans. Cette félicité va cependant être troublée par l'influence délétère sur Nadine d'une postière retraitée, qui lui apporte les livres d'un gourou allemand dont elle s'entiche. Avec pour effet le déclin de l'emprise intellectuelle et morale que Louis a toujours eue sur sa maîtresse. La saison 1957, particulièrement longue, va encore élargir la fêlure...

01/2022

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Actualité politique France

Mal-travail. Le choix des élites

Un "nouveau pacte de la vie au travail". Telle était la promesse, durant le conflit sur les retraites, du président de la République. Un engagement déjà oublié. Pourtant, c'est bien vrai : le travail va mal en France. Il fait mal, mal aux corps, mal aux esprits. Et ce n'est pas qu'un ressenti : c'est pire chez nous qu'ailleurs, que chez nos voisins. Depuis quarante ans, nous avons choisi de maltraiter le travail. "C'est cette fierté du travail, ce sentiment d'utilité, que nous tenons à d'abord souligner. La fierté d'un travail bien fait. C'est la coiffeuse qui, dans le miroir, montre la coupe à sa cliente. C'est l'électricien qui, les fils branchés, vérifie que la lumière s'allume. C'est l'informaticien qui, dans un alignement de 0 et de 1, a trouvé le chaînon défaillant. C'est le maçon qui recule d'un pas pour regarder son mur. Même chez les travailleuses, les travailleurs, aujourd'hui remplis de dégoût, abattus, découragés, il faut encore entendre cette musique, en sourdine : leur fierté d'hier, leur utilité perdue, et cette perte fait toute leur douleur." D'où ce paradoxe : les Français aiment leur travail, en sont fiers. Mais ils n'aiment pas comment on leur fait faire leur travail, comment on l'organise, comment on le pressurise. Avec, à la clé, du découragement. Ce "maltravail français" a un coût. Sur la santé des salariés, bien sûr, altérée, jusqu'aux inaptitudes. Sur le budget de la Sécu, aussi, avec des milliards consacrés aux accidents du travail, maladies professionnelles, les arrêts de travail longue durée. Sur les entreprises, désorganisées par l'absentéisme, par le turn-over. Sur la société tout entière : ce sont des pans de notre économie, de nos services publics, qui dysfonctionnent, en peine de recrutements, en panne de compétences. Un coût qui s'élève à cent milliards d'euros, au moins. Sans compter le coût politique : le ressentiment privé, dans l'entreprise, rejaillit en ressentiment public, dans les urnes. Il nous faut sortir de ce "mal travail". Comment ? En respectant le travail. En ne le regardant plus comme un coût, mais comme un investissement. Et surtout : en introduisant la démocratie dans l'économie. Jaurès l'énonçait : "La Révolution a fait du Français un roi dans la cité et l'a laissé serf dans l'entreprise." Voilà qui doit changer, qu'on ne soit roi ni serf nulle part, mais citoyen. Citoyen dans la cité, citoyen dans l'entreprise.

02/2024

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Read Ancient African scripts from any current African language. Volume 2

The son of Douaouf, the brilliant, scribe of the early XIIth Dynasty Xty " Khety " said this : "The man continues to subsist after reaching the haven of death and his actions are beside him in a heap. " If regression is the main cause of the alarming situation of Africa and its tails the perceptibles consequences at all levels, the solution to this problem is eminently political. It inevitably involves the constitution of a pan-African State. For men, there is no unity without memory of the past. In fact, the construction of a federal state inevitably involves the restoration of African historical consciousness. There is no national and federal identity without a common language. The unification of Africa will only be possible if it takes the measure of its linguistic unification issue. To a lesser extent but like Cheikh Anta Diop in his book titled the Cultural Unity, I was animated throughout this heuristic by the idea that only the true knowledge of the past can maintain the consciousness and the feeling of a historical continuity essential to the consolidation of a nation for the purpose of building a multinational state in line with its past. Like Cheikh Anta Diop, I build my sureness on the legitimate idea that a people who lost a significant part of their historical memory must engage in the investigation of their past in every possible way. This investigation can take the contours of a reconnection with its past through so-called old languages. But a people can not live only with by merely repeating of what others tell them about themselves. The investigation through its linguistic past allows especially a direct knowledge of oneself. In addition to the fact that this knowledge simply highlights its weaknesses, it allows also to become aware by an introspective and therefore reflective of its real abilities and strengths. It structures being and the consciousness of being to resist any form of servile and degrading ideology. This quest for the past, not founded on blind passion but objectivity, nourishes a healthy ambition for a real universalism. To know one's past is already to project one's future. To know one's past is to give oneself the capacity to be able to bring to others in a perspective of giving and receiving. To know one's past is to refuse intellectual guardianship and wait-and-seeism. To know one's past is to be reborn.

05/2020

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Read Ancient African scripts from any current African language. Volume 1

The son of Douaouf, the brilliant, scribe of the early XIIth Dynasty Xty " Khety " said this : "The man continues to subsist after reaching the haven of death and his actions are beside him in a heap. " If regression is the main cause of the alarming situation of Africa and its tails the perceptibles consequences at all levels, the solution to this problem is eminently political. It inevitably involves the constitution of a pan-African State. For men, there is no unity without memory of the past. In fact, the construction of a federal state inevitably involves the restoration of African historical consciousness. There is no national and federal identity without a common language. The unification of Africa will only be possible if it takes the measure of its linguistic unification issue. To a lesser extent but like Cheikh Anta Diop in his book titled the Cultural Unity, I was animated throughout this heuristic by the idea that only the true knowledge of the past can maintain the consciousness and the feeling of a historical continuity essential to the consolidation of a nation for the purpose of building a multinational state in line with its past. Like Cheikh Anta Diop, I build my sureness on the legitimate idea that a people who lost a significant part of their historical memory must engage in the investigation of their past in every possible way. This investigation can take the contours of a reconnection with its past through so-called old languages. But a people can not live only with by merely repeating of what others tell them about themselves. The investigation through its linguistic past allows especially a direct knowledge of oneself. In addition to the fact that this knowledge simply highlights its weaknesses, it allows also to become aware by an introspective and therefore reflective of its real abilities and strengths. It structures being and the consciousness of being to resist any form of servile and degrading ideology. This quest for the past, not founded on blind passion but objectivity, nourishes a healthy ambition for a real universalism. To know one's past is already to project one's future. To know one's past is to give oneself the capacity to be able to bring to others in a perspective of giving and receiving. To know one's past is to refuse intellectual guardianship and wait-and-seeism. To know one's past is to be reborn.

05/2020

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Beaux arts

Drawn to Life. Master Drawings from the Age of Rembrandt in the Peck Collection at the Ackland Art Museum

This beautifully illustrated catalogue presents a selection of exceptional seventeenth-century Dutch drawings from the Peck Collection in the Ackland Art Museum at the University of North Carolina at Chapel Hill. Featuring many previously unpublished and rarely exhibited works, the catalogue brings together examples by some of the best-known artists of the era such as Rembrandt, Jacques de Gheyn II, Samuel van Hoogstraten, and Frans van Mieris. The collection was donated to the museum in 2017 by the late Drs. Sheldon and Leena Peck. The transformative gift is comprised of over 130 largely seventeenth- and eighteenth-century Dutch and Flemish drawings, establishing the Ackland as one of a handful of university art museums in the United States where northern European drawings can be studied in depth. Drawn to Life presents around 70 works from this exceptional and diverse group of drawings amassed by the Pecks over four decades. Featuring new research and fresh insights into seventeenth-century drawing practice, the catalogue and accompanying exhibition celebrates the creativity and technical skills of Dutch artists who explored the beauty of the natural world and the multifaceted aspects of humanity. The catalogue features a broad selection of scenes of everyday life, landscapes, biblical and historical scenes, portraits, and preparatory studies, forming a dynamic and representative group of Dutch drawings made by some of the most outstanding artists of the period, including Abraham Bloemaert, Jacob van Ruisdael, Esaias van de Velde, Bartholomeus Breenbergh, Pieter Molijn, Aelbert Cuyp, Adriaen van Ostade, Ferdinand Bol, Nicolaes Maes, Jan Lievens, Gerard ter Borch, Adriaen van de Velde, Nicolaes Berchem, and Cornelis Dusart. Key sheets of remarkable quality by lesserknown artists such as Guillam Dubois, Herman Naiwincx, Willem Romeyn, and Jacob van der Ulft, also comprise a core strength of the collection, and serve as a testament to the visual acuity of the Pecks as collectors. At the heart of the Peck Collection are several sheets by Rembrandt, including the sublime Noli me Tangere ; a beautifully rendered late landscape, Canal and Boats with a Distant View of Amsterdam ; and the superbly charming Studies of Women and Children, which was the last of Rembrandt's seventeen known drawings with an inscription in his own hand to reach a public collection. Meticulously researched and written by Robert Fucci, Ph. D. , Drawn to Life introduces both scholars and drawings enthusiasts to the depth and beauty of the Peck Collection at the Ackland Art Museum.

10/2022

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Gestion

L'art de la victoire. Autobiographie du fondateur de Nike

A peine sorti de sa business school, le jeune Phil a une vision : il lancera son entreprise, et importera aux États-Unis des chaussures de sport japonaises haut de gamme, mais à bas prix. Il emprunte pour cela 50 $ à son père. Cette première année, 1963, il vend pour 800 $ de chaussures, qu'il stocke dans le coffre de sa Plymouth Vaillant. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires annuel de Nike dépasse les 30 milliards de dollars. Nike est la référence ultime, la success-story qui inspire tous les startupers, une marque mondiale dont le logo, le fameux « swoosh », symbole de grâce et de grandeur, est l'une des rares icones que l'on reconnaît aux quatre coins de la planète. Tout commence par l'un de ces moments-charnière que connaissent beaucoup de jeunes adultes. Phil a 24 ans, part sac au dos faire le tour du monde, traverse l'Asie, l'Europe et l'Afrique, et se pose les grandes questions de son âge. Sa réponse sonne comme une évidence : il ne fera pas comme tout le monde. Tournant le dos à la voie classique de la grande entreprise, il se lancera en solo, bien décidé à créer quelque chose de nouveau, de dynamique, de différent. Rien ne va de soi, évidemment, et le parcours sera semé d'embûches. Mais la méfiance des banquiers, les moments de découragement, la férocité de ses concurrents, les trahisons et les accidents de parcours font aussi le sel et la richesse d'une aventure et d'un destin couronnés par des triomphes exceptionnels, des sauvetages sur le fil du rasoir, et sublimés par un talent hors du commun pour cultiver « l'art de la victoire ». Un talent et un art qui reposent aussi beaucoup sur l'humain : au crépuscule de cette aventure, Knight se souvient avec émotion des rencontres qui l'ont marqué, depuis Bill Bowman, son premier coach sportif en athlétisme, irascible et charismatique, et les premiers salariés de l'entreprise, un improbable rassemblement de marginaux et de scientifiques, jusqu'aux ambassadeurs qui feront rayonner la marque dans le monde, de Michael Jordan à Tiger Woods en passant par Pete Sampras, Andre Agassi et LeBron James. Ensemble, parce qu'ils croyaient dans le pouvoir du sport, ils ont transformé la vision d'un post-adolescent de 24 ans, et créé une marque et une culture dont l'influence sera mondiale.

01/2017

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Décoration

Tome de référence des catalogues. Guide de recherche philatélique, Edition 2019

Depuis 1840, plus de 700 000 timbres ont été émis par plus de 1000 pays, territoires ou administrations postales. Mais quels sont tous ces pays ? Où se situent-ils ? Parmi eux, lesquels existent encore et lesquels ont "disparu" ? Depuis quand ou pendant combien de temps ont-ils émis des timbres ? Quelles légendes, surcharges ou monnaies permettent d'identifier leurs timbres ? Quels autres pays ont utilisé leurs timbres, par exemple en les surchargeant ? Que sont devenus les pays "disparus" ? C'est autant de questions auxquelles cet ouvrage de recherche philatélique se propose de répondre. Plus de 5200 légendes, surcharges ou monnaies utilisant des caractères romains, celtiques, grecs ou cyrilliques ou encore des symboles ou des nombres sont listées par ordre alphabétique. Chacune renvoie à l'un des 1024 pays ou administrations postales émettant ou ayant émis des timbres, lesquels apparaissent dans la même liste alphabétique sous la forme d'encadrés où sont rassemblées des informations essentielles sur les émissions postales du pays. Véritable Guide de Recherche Philatélique, le Tome de Référence des Catalogues est un complément indispensable aux catalogues philatéliques et un outil unique de travail et de recherche pour assister le philatéliste dans l'identification et la recherche de nouveaux timbres et l'organisation de sa collection. / Since 1840, over 700,000 stamps have appeared in over 1,000 different countries, territories or postal authorities. But what are all these countries ? Where are they located ? Which ones are "dead" and which ones are still "alive"? When and for how long had stamps been issued in these countries ? What are all the inscriptions (legends, overprints, currencies...) that allow these stamps to be identified ? What other countries have possibly used the same stamps, for instance by overprinting them ? What happened to the "dead ountries"? This book provides the answers to all these questions. Over 5200 legends, overprints or currencies using either Roman, Gaelic, Greek or Cyrillic letters or even symbols or numbers are listed alphabetically. Each such inscription is heading to the name of the 1024 countries, territories or postal authorities which have issued or continue to issue stamps today. These "countries" are inserted as shaded sections in the same alphabetical list where essential data on the country and its postal activity are summarized. The Handbook of Philatelic Research is a complement to the philatelic catalogues and a unique tool that will assist the stamp collector in stamp identification, search for new stamps and organisation of the collection.

03/2019

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Littérature française

Milwaukee blues

Depuis qu'il a composé le nine one one, le gérant pakistanais de la supérette de Franklin Heights, un quartier au nord de Milwaukee, ne dort plus : ses cauchemars sont habités de visages noirs hurlant " Je ne peux plus respirer ". Jamais il n'aurait dû appeler le numéro d'urgence pour un billet de banque suspect. Mais il est trop tard, et les médias du monde entier ne cessent de lui rappeler la mort effroyable de son client de passage, étouffé par le genou d'un policier. Le meurtre de George Floyd en mai 2020 a inspiré à Louis-Philippe Dalembert l'écriture de cet ample et bouleversant roman. Mais c'est la vie de son héros, une figure imaginaire prénommée Emmett – comme Emmett Till, un adolescent assassiné par des racistes du Sud en 1955 –, qu'il va mettre en scène, la vie d'un gamin des ghettos noirs que son talent pour le football américain promettait à un riche avenir. Son ancienne institutrice et ses amis d'enfance se souviennent d'un bon petit élevé seul par une mère très pieuse, et qui filait droit, tout à sa passion pour le ballon ovale. Plus tard, son coach à l'université où il a obtenu une bourse, de même que sa fiancée de l'époque, sont frappés par le manque d'assurance de ce grand garçon timide, pourtant devenu la star du campus. Tout lui sourit, jusqu'à un accident qui l'immobilise quelques mois... Son coach, qui le traite comme un fils, lui conseille de redoubler, mais Emmett préfère tenter la Draft, la sélection par une franchise professionnelle. L'échec fait alors basculer son destin, et c'est un homme voué à collectionner les petits boulots, toujours harassé, qui des années plus tard reviendra dans sa ville natale, jusqu'au drame sur lequel s'ouvre le roman. La force de ce livre, c'est de brosser de façon poignante et tendre le portrait d'un homme ordinaire que sa mort terrifiante a sorti du lot. Avec la verve et l'humour qui lui sont coutumiers, l'écrivain nous le rend aimable et familier, tout en affirmant, par la voix de Ma Robinson, l'ex-gardienne de prison devenue pasteure, sa foi dans une humanité meilleure.

08/2021

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Lecture 6-9 ans

La scène aux ados. Tome 8

Les 9 volumes disponibles de La scène aux ados et de Tous en scène regroupent 52 pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Résumé de Voyage vers Wild West : 1920. La famine pousse Liborio et sa famille, comme des milliers d'autres Italiens, à monter dans le train pour Marseille. Il s'y installera, survivra à la guerre, aux différentes vagues d'immigration avant de retrouver son ami Buffalo Bill pour un ultime voyage. Résumé de Cette nuit j'ai rêvé que je creusais un tunnel : Il attend que quelque chose se passe. Quelque chose qui bouleversera le fil de son histoire, il le sait. Mais, pour que l'événement se produise, il faut qu'il soit seul ; sinon, il ne se passera absolument rien... Il était le premier arrivé ce matin. Donc c'est à lui que... Toi ? Non. Reviens demain ! Résumé La nuit : C'est la nuit. Une nuit chaude et lourde. La première de l'été. Un corps sans vie est retrouvé quelque part au fond d'un bois. Dans les fêtes insouciantes, dans les rues désertes de la ville, dans l'intimité des chambres, l'inquiétude gagne. L'angoisse contamine. Claire part à la recherche de Martin. Résumé de Le bruit des abeilles : Depuis le décès de sa mère, Cheewy entend dans la cheminée le bruit des abeilles. Pour échapper à sa cruelle belle-mère, il décide de s'enfuir avec ses frères et soeurs. Direction les grands espaces américains. Mais qu'attendent-ils de leur voyage ? Une épopée énigmatique où le réel flirte avec un souffle de légendes indiennes. Résumé de Une histoire à vieillir debout : Dans un parc, une bande de jeunes tombe sur un vieil homme réfugié dans une caisse en carton. Fuyant sa maison de retraite, il cherche le cimetière des éléphants pour y vieillir debout... De cette rencontre insolite et déstabilisante naîtront discussions et questionnements. Résumé de Circus Mundi : C'est un flash spécial qui nous informe du crash d'un avion. C'est le feuilleton à l'eau de rose de l'été. C'est un match de foot. C'est la météo. C'est... c'est une série de courtes scènes où se mêlent fiction et réalité... ou bien réalité et fiction. Tout se mélange et se contamine au rythme de ce flux effréné.

06/2011

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Musique, danse

NEW ORLEANS SUR SEINE. Histoire du jazz en France

Ce livre retrace le parcours étonnant d'une musique apparemment étrangère à nos traditions artistiques mais qui, en l'espace de quelques décennies, s'est enracinée profondément dans le paysage culturel français et est passée du statut de musique populaire méprisée à celui d'art à la légitimité aujourd'hui incontestée. L'histoire commence en 1917 avec l'arrivée des troupes américaines et avec les premières revues de music-hall qui suscitent l'engouement d'un public sensible à la nouveauté rythmique. Mais il faut attendre les années trente et l'action décisive d'un noyau d'amateurs puristes emmenés par Hugues Panassié et Charles Delaunay pour que le jazz commence à être reconnu comme un art véritable, distinct de la musique de variété. Un travail en profondeur est alors mené, visant à faire connaître, comprendre et diffuser cette musique qui fascine un public grandissant : un réseau associatif couvrant l'ensemble du territoire se structure peu à peu ; des tournées sont organisées (Louis Armstrong, Duke Ellington, Dizzy Gillespie...), tandis que les amateurs devenus entrepreneurs de spectacles fondent les premiers festivals et salons du jazz au monde ; des compagnies de disques voient le jour et peu à peu, les médias ouvrent leurs colonnes, leurs antennes et leurs écrans à une nouvelle musique défendue âprement par des critiques batailleurs et dont les rencontres avec d'autres modes d'expression tels que la littérature, le cinéma ou la peinture manifestent la fécondité artistique. Pionnière dans la reconnaissance du jazz, la France devient une terre d'accueil pour de nombreux musiciens qui viennent s'y établir : Sidney Bechet, Kenny Clarke, Mezz Mezzrow, Bill Coleman et bien d'autres. A leur contact se forment des artistes français qui, après les précurseurs Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, apparaissent en nombre dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale : avec Martial Solal, Barney Wilen, André Hodeir, Michel Portal, Daniel Humair, Didier Lockwood ou Michel Petrucciani, chaque décennie aura vu des talents s'imposer de plus en plus nombreux sur la scène internationale et conquérir les faveurs du public, témoignant d'une installation dans le paysage culturel français qui connaît son point d'orgue en 1986 avec la création de l'Orchestre national de jazz. Premier de cette importance jamais écrit sur le sujet, l'ouvrage est enrichi de nombreux documents iconographiques inédits.

04/1999