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Stranger Things zombie

Extraits

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Poésie

J'aurais un royaume en bois flottés

Nimrod est un écrivain, essayiste, poète d'origine tchadienne, dont le nom même est une épure : de Nimrod Bena Djangrang ne subsiste, sur la couverture de ses livres, qu'un prénom aux consonances bibliques. Celui que lui a donné son père, pasteur luthérien du pays de Kim, sur les rives du fleuve Logone. L'oeuvre poétique et romanesque de Nimrod évoque la guerre et ses avatars, mais ne la montre que fort peu. Il s'en est expliqué : "J'ai toujours mal toléré le catalogue d'horreurs que certains romanciers africains font de la guerre. De mon point de vue, la création littéraire sera toujours tenue de faire montre de pudeur. L'excès qui lui est propre ne vient pas de sa capacité à faire complaisamment la peinture du mal, mais de la forme efficace qui lui permet de tout suggérer et de tout faire sentir". Elégance donc, et force de la suggestion... En vérité, Nimrod se méfie du rôle que l'Histoire impose, au prix de mille falsifications, à l'écrivain africain, condamné à adopter le comportement littéraire que l'on attend de lui. Reste que la poésie de Nimrod va et vient entre deux mondes et que l'exil a fait de lui un apatride à vie. Les premières pages de Babel, Babylone, recueil dont le poète a souhaité la reproduction intégrale dans cette anthologie personnelle, sont à cet égard des plus significatives. Le retour à la terre natale, où vit encore sa famille, s'apparente à un deuil tant l'exilé se sent étranger en son propre pays. Et l'on comprend que le titre de la première section du recueil - Peine capitale - est à prendre au pied de la lettre : l'exilé qui revient sur la terre de son enfance est en danger de mort ; sa peine est incommensurable ; l'air qu'il respire est un suaire. Dans ces conditions, la question est moins de savoir où vivre que de savoir quelle place offrir en soi au passé. On ne peut échapper aux aspirations passéistes de la nostalgie qu'en la déportant sur l'axe du temps à venir. Pour l'écrivain, la mémoire n'est pas derrière nous, mais devant. Elle se réinvente chaque jour, comme se réinvente le paysage. (Extraits de la préface de Bruno Doucey).

03/2017

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Droit

L'hommage en droit public

Cet ouvrage est consacré à la question de " L'hommage ", phénomène culturel et social a priori étranger au vocabulaire juridique difficilement saisissable au sein de la matière juridique, mais dont il est pourtant possible d'observer certaines manifestations en droit public. Afin d'étudier cet objet a priori non juridique, l'adoption d'une perspective interdisciplinaire permet de jeter les bases d'une réflexion globale portant sur la manière dont le droit public envisage l'hommage et, réciproquement, dont l'hommage se déploie en droit public. Une première approche en trois temps, sous l'angle de la philosophie, de la philosophie du droit et du droit public, a tout d'abord permis d'identifier l'hommage en tant qu'objet d'étude susceptible de faire l'objet d'une analyse juridique. Dans un second temps, l'hommage a été étudié sous l'angle de ses diverses implications en droit public, en partant des multiples significations que lui attribue le langage courant. Historiquement, l'hommage renvoie, dans le système féodal, au rapport contractuel unissant le seigneur à son vassal : prêter hommage signifie alors " devenir l'homme de ". Cette approche historique permet ainsi de questionner l'actualité de cette forme d'hommage dans les rapports de droit public, particulièrement en droit constitutionnel. En outre, l'hommage renvoie à la dimension rituelle dont la société contemporaine est empreinte, et qu'un dialogue croisé entre un psychologue clinicien et des juristes publicistes permet d'analyser : "rendre hommage à" signifie saluer, célébrer, honorer. Il s'agit alors d'appréhender les manières dont le droit public fournit un cadre à l'expression de ce phénomène social. Cette question couvre un large champ thématique, allant de la réglementation des commémorations au choix des lieux de l'hommage (noms de rues, monuments...). De plus, l'hommage est également présent dans notre culture juridique. Le droit a en effet pour habitude de célébrer les auteurs, les grandes décisions, les textes fondamentaux... Cet élément de tradition, qui s'exprime aussi bien en droit positif (par exemple, à travers la jurisprudence) qu'en doctrine (les mélanges et colloques en l'hommage à...), se déploie dans l'ensemble des branches du droit, justifiant une approche comparatiste interne entre droit public et droit privé. Enfin, une discussion critique et interdisciplinaire a été menée autour de ce qui apparaît comme l'une des manifestations contemporaines de l'idée d'hommage : la thématique de la mémoire.

09/2019

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Policiers

Fausses pistes

Le coin où vous vous rendez est le trou du cul de la planète. Récapitulons : coups d'Etat à répétition, intervention étrangère, guerre de partisans - nous les soutenions, puisque la puissance intervenante était notre ennemi - libération, guerre civile entre partisans, nouvelle intervention étrangère - la nôtre, cette fois - pour éjecter la faction extrémiste qui s'imposait peu ou prou, nouvelle guerre de libération, contre nous et contre le gouvernement fantoche que notre coalition a installé au pouvoir. Quarante ans d'exactions, de massacres, de représailles et de retournements de vestes, quarante ans de violence pure où celui qui détient le pouvoir ne l'utilise que pour nuire à celui qui ne l'a pas et ne retient surtout pas ses coups, pour la bonne raison qu'il peut le faire et que c'est son tour. Ajoutons à ce ragoût les milliards déversés au titre de l'aide humanitaire ou du développement, les consultants, les ONG, les détournements et les projets jamais aboutis, les intermédiaires véreux, les fortunes colossales de personnes qui, hier, ne dépassaient le statut de voleurs de poules, les diplomates et militaires reconvertis dans le conseil à leurs collègues d'hier et qui continuent le même boulot improductif, mais pour dix fois la solde qu'ils touchaient à l'origine. Le tableau est presque complet. N'y manquent que les statistiques vitales : le pays le plus pauvre du monde, un bébé fille vaut 10 dollars, un mâle du même âge le triple, reconnaissons-le ; 90 pour cent d'illettrés, soit à peine plus que lorsque notre coalition a libéré le pays, il y a une quinzaine d'années ; la moitié de la population déplacée, dont le quart dans les pays voisins où elle exporte ses querelles et fragilise l'équilibre géopolitique de la région ; partout des agents d'influence qui corrompent, achètent, avilissent et, dernière touche au tableau, des cliques dont les vendettas rythment la vie politique, ou ce qui en tient lieu, c'est à dire, en fait, le partage des dépouilles au pro rata des influences tribales. Ce sont des luttes sans fin, à la kalachnikov ou à l'explosif quand on est pressé, par voie de presse si la pression de l'étranger oblige à prendre des gants et à faire fi de la tradition.

11/2014

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Histoire de France

Charles de Gaulle

La mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970, a marqué non seulement la fin d'une époque, selon l'expression consacrée, mais une césure encore plus profonde. Après lui, on ne voyait plus alors sur la scène que des personnages de moindre stature et rien n'indiquait qu'il pût en être autrement dans un avenir prévisible. Une trentaine d'années plus tard, ce constat désenchanté se vérifie. C'est pourquoi sans doute la vie du général, ses faits et gestes éveillent aujourd'hui une irrépressible nostalgie ; pourquoi également son œuvre fait l'objet d'une approbation presque unanime, sans qu'on sache toujours si les éloges s'adressent au style ou à une action conduite selon des principes définis de longue date. Le temps est donc venu d'une vision plus précise et plus équilibrée. Telle est l'ambition d'Eric Roussel. Cette biographie est d'autant plus opportune que de très nombreux fonds d'archives, en France et à l'étranger, se sont ouverts récemment, qu'il a su exploiter avec beaucoup de flair et de clairvoyance. Des interprétations communément acceptées se trouvent mises en cause ; et bien des épisodes sont éclairés d'un jour nouveau par des pièces inédites, d'autant plus irréfutables qu'elles sont, pour certaines d'entre elles, de la main du général. Il en y a ainsi, par exemple, des débuts de la France Libre. " C'est l'histoire d'un bluff qui a réussi ", disait-il. De nouveaux documents l'attestent, sans diminuer l'homme qui sut dire non, ce " rêveur réaliste ", comme l'appelait Romain Gary. Mais de Gaulle ne prend toute sa dimension que si on le replace, comme le fait Eric Roussel, dans une perspective historique. Avec le recul, il apparaît comme un résumé et comme un aboutissement de tout le passé national. Plus proche assurément de Richelieu, de Louis XIV, de Napoléon ou de Clémenceau que de Henri IV, il est le type même de ces personnages, à présent disparus, entièrement dévoués à la grandeur de la nation et fervents de la raison d'Etat. " La vérité du général de Gaulle est dans sa légende ", a dit Alain Peyrefitte. La légende ne perd pas toujours à être confrontée à l'histoire. Ce livre montre même que, parfois, elle y gagne.

05/2002

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Littérature étrangère

Mémoires de Maria Brown

Au milieu du XVIIIe siècle, la loi anglaise interdit toujours toute fonction publique aux catholiques. Tommy et Charles Brown, fils d'un hobereau papiste du nord du pays, sont donc contraints, pour faire carrière, de s'engager dans les armées des puissances continentales. De même, pour rester fidèle à sa religion, Maria, leur jeune soeur, est envoyée compléter son éducation dans un couvent de Douai, où elle apprend le français. Hélas, deux ans plus tard, la mort du père l'oblige à regagner Londres. Sa condition de fille ne lui assurant qu'une maigre part d'héritage, que la tante chez qui elle loge ne se fait d'ailleurs pas scrupule de ponctionner sans vergogne, le mariage est pour elle la seule manière d'échapper à la pauvreté. Après avoir refusé plusieurs soupirants, Maria, qui n'a que dix-sept ans, se laisse alors séduire, sous promesse de mariage, par un Irlandais, lequel n'hésite pas à la violer avant de disparaître. Entrée au service d'une aristocrate qu'elle accompagne en France, elle est congédiée pour une broutille. Ainsi abandonnée en pays étranger, la malheureuse n'a pas d'autre issue, pour survivre, que d'accepter la proposition de la tenancière d'une maison de prostitution. Elle va alors, tant en France qu'en Angleterre, connaître la vie agitée d'une femme galante, passant presque sans transition de la condition la plus dure et la plus méprisée à celle, enviée, de maîtresse d'un homme important et de point de mire des gens à la mode, pour retomber bientôt dans la crasse la plus sordide. Courageuse et lucide, elle connaîtra aussi l'amour de coeur avant de trouver la sérénité auprès d'un homme sans préjugés. À travers les vicissitudes de sa vie mouvementée, c'est toute la société de son temps que Maria découvre au lecteur dans un style alerte et varié. La mise en parallèle des manières de ses deux pays, tout aussi bien psychologiques et sociales que sexuelles, est aussi instructive que divertissante, heureusement agrémentée par l'insertion de lettres et par les récits incidents de plusieurs autres personnages qui rendent ces pseudo mémoires extrêmement vivants en en rompant la linéarité et en les enrichissant d'épisodes foisonnants comme la vie même. En accord avec les idées du temps, une revendication féministe sous-jacente, certes encore un peu balbutiante, est en outre nettement sensible tout au long de l'oeuvre.

10/2013

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Poches Littérature internation

S'ouvrent les portes de la ville

Premier ouvrage de littérature chinoise chez Ypsilon, nous sommes très heureux de commencer à explorer ces lettres par la publication d'un récit autobiographique d'un très important poète contemporain. D'autant plus que, pour qui connait Bei Dao, il est étonnant de voir cet auteur s'adonner à cet exercice de mémoire, mais justement il le fait à sa manière très singulière. S'ouvrent les portent de la ville est le livre d'un poète exilé qui se fait ethnographe. Nous découvrons son Pékin, le temps passé et le présent d'un horizon lointain. Et Pékin tout court si on vient de loin... et soudain tout ce qu'on sait ou qu'on imagine savoir sur cette ville et son histoire récente (deuxième moitié du XXe siècle) commence à bouger et on commence à chercher des contours, des repères... En 2001, alors qu'il a passé la cinquantaine, Bei Dao retourne pour la première fois dans sa ville natale, après un exil forcé de onze ans, suite aux événements de la place Tian'an men ainsi qu'à des prises de position, faites à l'étranger, sur cette période de l'histoire chinoise. Il ne reconnaît plus la ville où il est né, a grandi et a vécu quarante années de sa vie. C'est un choc pour lui. Dans ce livre, il invite le lecteur à remonter le fil du temps et des événements qui ont marqué sa vie, celle du Pékinois qu'il était et qu'il est resté, mais aussi, plus largement celle d'un peuple tout entier : les débuts du pouvoir communiste (il est né en 1949, année qui a vu la fondation de la République populaire), le grand Bond en avant, la Grande famine, la campagne anti-droitistes, la Révolution culturelle et la guerre civile qui l'a marquée. Ce livre, recherche de l'enfance et de l'adolescence perdues, se veut aussi une ethnographie de cette ville qui l'a hanté pendant son exil : ses lumières, ses odeurs, ses bruits, les petits métiers, les habitants, tout cela qui constitue la petite histoire inscrite au coeur de la grande. Dans ces mémoires le poète se livre plus qu'il ne l'a jamais fait, lui dont la poésie est comme une noix dont il faut casser la coquille. Le ton est juste, l'observation aiguë, la critique souvent acérée, humour et poésie le disputent à l'émotion.

06/2020

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Littérature étrangère

Comme un frère

David Treuer, 30 ans, est l'auteur de Little, paru en 1998 chez Albin Michel et qui a été unanimement salué par la critique. Originaire de la réserve de Leech Lake, dans le Minnesota, il enseigne aujourd'hui la littérature à l'Université de Minneapolis. Comme un Frère est son deuxième roman. Minneapolis, 1981. Simon, un jeune Indien de trente ans, sort de prison où il a purgé dix ans pour le meurtre accidentel de son frère cadet, Lester. La première personne qu'il va voir, c'est sa mère, Betty, même si elle n'est jamais venue lui rendre visite. En fait, elle ne lui a jamais pardonné d'avoir tué son Lester ; C'est là que Simon découvre qu'il a un neveu âgé de dix ans et qui ignore tout du drame familial qui s'est joué avant sa naissance. Pour Betty qui l'a élevé, Lincoln compte plus que tout au monde et pour le protéger, elle lui a toujours caché l'existence de son oncle comme l'identité de sa mère. Plus tard, Simon retrouvera cette dernière, Vera, qui s'est trouvée au coeur du drame. Mais celle-ci ne veut plus entendre parler de cette période de sa vie, pas davantage de l'enfant qu'elle a abandonné dès sa venue au monde. C'est finalement auprès de One-Two, ce vétéran indien de la guerre de Corée qui fut autrefois son mentor, que Simon trouve un peu de chaleur. C'est lui qui l'a initié des années auparavant sur les chantiers de construction de gratte-ciel à Minneapolis. Mais comment retrouver sa place après dix années d'absence et d'isolement ? Comment vivre avec la mort de son frère sur la conscience, un frère dont on a été si proche avant de le sentir étranger ? Simon rêve de réconcilier le passé et le présent. Sa quête d'une rédemption impossible ravive des souvenirs douloureux et met inexorablement en place les éléments d'une nouvelle tragédie. Voilà un roman d'une force incroyable, qui possède un réel pouvoir d'émotion ? Peuplé de personnages saisissants et vulnérables, ce livre renferme des scènes inoubliables, dignes d'anthologie. Comme un frère est à la fois sombre et lumineux, tragique et somptueux. Un roman aux thèmes extrêmement forts (la famille, la faute, le pardon, etc).

01/2001

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Littérature française

L'homme qui voulait otrechoze

"Tout a commencé il y a deux ans, avec ce cahier à dessin sur lequel je n'écrivais qu'une seule phrase par page. Puis il y eut ces notes vocales prises à la volée sur mon téléphone mobile, entre deux rendez-vous, en voiture, toujours en mouvement vers un ailleurs. Jusqu'au moment où j'ai ressenti un appel si puissant qu'il m'a été impossible de différer plus longtemps ce travail d'introspection en solitaire. Je me sentais comme conduit vers l'écriture de ce que jamais je n'aurais imaginé comme un aussi beau voyage". C'est une histoire vraie. Une histoire à la fois simple et dense, futile et profonde, mélancolique et pleine d'espoir. Celle d'un homme né à la fin des années 70 en Normandie qui se retrouve un peu par hasard en école hôtelière. Commence alors pour lui une course folle, en France et ailleurs, dans le tourbillon de la restauration d'excellence. En filigrane l'animent la passion du théâtre et l'envie inavouée de mettre son insatiable créativité au service du spectacle... Voilà pourquoi vous êtes ici aujourd'hui : pour assister à la mise en scène qu'il a voulu faire de sa vie, de ses expériences heureuses et moins heureuses et de tous les secrets qu'il en a retirés. Secrets autour des choix de vie, des limites, de l'audace, de la spiritualité, de la solitude, de la mort, de la vie... C'est l'histoire d'un homme qui voulait autre chose et qui croyait en la capacité de se renouveler... encore et toujours. Franck Archimbaud est né en 1967 à Barentin. Diplômé de l'Ecole Hôtelière de l'Avalasse, il fait ses armes au sein de grandes maisons parisiennes avant d'élargir son expérience à l'étranger. Cadre au sein d'une multinationale durant plus de dix ans, il continue de nourrir pour le monde du spectacle une passion née dès l'enfance. En 2004, il décide de rassembler ses compétences en créant OTRECHOZE, concept novateur éco-responsable au carrefour de la restauration et de l'événementiel, qu'il développe et décline désormais dans toutes les branches de son entreprise. Ce livre est le récit de son parcours de vie, le témoignage d'une incessante quête prenant racine au coeur de l'intime.

02/2021

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Beaux arts

Arts Asiatiques N° 70 (2015)

Arts Asiatiques a repris la tâche qu'avait assurée la Revue des Arts Asiatiques, fondée en 1924 et placée à partir de 1933 sous la direction de Georges Salles. Après une interruption due à la Seconde Guerre mondiale, cette revue reprend, sous l'égide des musées Guimet et Cernuschi, son rôle d'information. En 1959, c'est Jean Filliozat qui, après Georges Salles, prend la direction des Arts Asiatiques. Depuis 1962, l'Ecole française d'Extrême-Orient en assure l'édition, avec le concours du CNRS et de la Direction générale des patrimoines, service des musées de France. En 2010, la revue se dote d'un comité scientifique assurant une importante ouverture internationale. Arts Asiatiques est la revue des principaux centres français d'études et de présentation des arts orientaux et se veut un trait d'union entre le monde de la recherche et celui des musées, en France et à l'étranger. Ses aspects sont multiples : publier les résultats de l'archéologie de terrain, éditer des documents iconographiques ou des textes explicatifs des arts plastiques, restituer le contexte culturel d'une oeuvre d'art ou en décrire la technique ou la matérialité, attirer l'attention sur une trouvaille heureuse, une exposition-phare ou sur les nouvelles acquisitions d'un musée, est toujours, pour Arts Asiatiques, l'occasion d'offrir à tous, spécialistes ou amateurs d'art, l'accès aux sources orientales les plus authentiques. Sommaire / Contents Articles NATALIA POLOS'MAK Nouvelles découvertes de tentures polychromes brodées du début de notre ère dans les tumuli no 20 et no 31 de Noin-Ula (République de Mongolie) FIONA KIDD & ELIZABETH BAKER BRITE Colour in Context : Status Indicators and Elite Dress in Pre-Islamic Central Asia LUKAS NICKEL Bricks in Ancient China and the Question of Early Cross-Asian Interaction ARNAUD BERTRAND La formation de la commanderie impériale de Dunhuang (Gansu) des Han antérieurs : l'apport des sources archéologiques ELLEN JOHNSTON LAING Chinese Pictorial Board Game Prints Activités des musées Musée national des arts asiatiques - Guimet Musée Cernuschi British Museum In Memoriam Jean-François Jarrige (1940-2014) (Henri-Paul Francfort) Notes VALERIE ZALESKI A propos d'un mandala de Dunhuang conservé au musée national des arts asiatiques - Guimet MICHEL PICARD I Gusti Nyoman Lempad : première exposition rétrospective Comptes rendus

11/2015

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Cinéma

Scénaristes de cinéma : un autoportrait

Ni cinéaste, ni écrivain, le scénariste de cinéma travaille dans l'ombre, la plupart du temps en collaboration avec les metteurs en scène. Il est le premier témoin de la naissance des films, et les accompagne parfois jusqu'au montage final. Sur la base d'un questionnaire auxquels ont répondu plus d'une soixantaine de professionnels, les scénaristes de cinéma associés décrivent une profession peu connue, mais passionnante. Ils évoquent les difficultés du métier, mais aussi les spécificités de leurs savoir-faire, loin des modèles télévisuels et des formatages en tout genre. Divisé en six chapitres, le livre aborde de nombreuses questions, qui vont du statut social de l'auteur à l'invisibilité publique du scénariste de cinéma. Peut-on vivre du métier de scénariste ? Comment trouve-t-on du travail ? Les scénaristes sont-ils bien lus ? Comment travaille-ton avec un cinéaste ? Que faut-il penser des résidences ? Et tout simplement : A quoi sert un scénariste ? Chaque chapitre a été pris en charge par un ou plusieurs scénaristes de cinéma. Les styles diffèrent, mais témoignent tous du plaisir d'écrire et de transmettre la passion du métier. L'intégration de nombreux témoignages contribue à faire de ce texte un véritable autoportrait de groupe. Le livre s'adresse à tout ceux que le cinéma intéresse : professionnels, enseignants, étudiants, mais également cinéphiles. Pédagogique, documenté, incarné, traversé par un évident plaisir d'écrire, il se lit aisément et met en lumière un métier du cinéma mal connu, même de la profession. Le livre est signé par le SCA - scénaristes de cinéma associés, mais les textes ont été écrits par de nombreux scénaristes de cinéma : Guillaume Laurant, Raphaëlle Desplechin, Gladys Marciano, Nadine Lamari, Maya Haffar, Nathalie Hertzberg, Cyril Brody, Pierre Chosson, Julie Peyr, Cécile Vargaftig, Olivier Gorce, Agnès de Sacy ou Anne-Louise Trividic. Leurs noms ne vous disent peut-être rien, mais ce sont eux qui ont écrit, ou co-écrit, les films de Jean-Pierre Jeunet, Arnaud Desplechin, Anthony Cordier, Stéphane Brizé, Valeria Bruni-Tedeschi, Patrice Chéreau et bien d'autres. Autour d'eux, plus de cinquante autres scénaristes de cinéma les ont soutenus dans ce travail, soit en répondant aux questionnaires, soit plus activement en relisant les textes. Tous écrivent régulièrement pour le cinéma français, certains sont également cinéastes, la plupart enseignent, parallèlement à leur activité, à la Femis, à la Cinéfabrique, dans des universités françaises, ou des écoles à l'étranger.

03/2019

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Arbitrage

Les Cahiers de l'Arbitrage N° 2/2022

Editorial par Charles Kaplan et Charles Nairac I. Doctrine - Colloque : Arbitrage et droit public / Articles - Conference : Arbitration and Public Law Recours à l'arbitrage par les personnes publiques - L'influence du Ministre-juge dans l'interdiction pour les personnes publiques de recourir à l'arbitrage, par Marie-France Benard - Résistances du Conseil d'Etat à l'arbitrage. Plongée dans l'histoire d'un antagonisme, par Amina Hassani - La commodité du soubassement conventionnel de l'arbitrage, par Maxence Chambon Régime de l'arbitrage - Le régime juridique de l'instance arbitrale en matière administrative, par Cédric Meurant - Le juge administratif d'appui à la procédure arbitrale, par Mehdi Lahouazi - Transparence administrative et confidentialité des procédures d'arbitrage : quel équilibre ? , par Loubna Belrhali-Debeaudoin - L'objectif de transparence à travers la publication des sentences, par Guillaume Aréou - La loi applicable au fond, par Filali Osman - L'arbitre et les règles impératives du droit des contrats administratifs français, par Lilian Larribere Contrôle des sentences - Contrôle des sentences arbitrales par le juge administratif, par Denis Mouralis - Le respect des règles relatives à la propriété publique. Carcan ou garde-fou ? , par Hugo Devillers - La mise en oeuvre du droit public étranger par le juge judiciaire français, par Malik Laazouzi - Le contrôle étatique des sentences arbitrales rendues à propos de contrats administratifs internationaux en droit comparé, par Mamadou Gacko Arbitrage et droit de l'Union européenne - L'arbitrage d'investissement à l'épreuve de l'autonomie du droit de l'Union européenne, par Philippe Coleman - Arbitrage et question préjudicielle, par Jérémy Jourdan-Marques Table ronde - L'arbitrage en droit public, par Irina Guerif Rapport de conclusion du colloque, par Malik Laazouzi II. Commentaires de jurisprudence / Case Law Sous la direction de Christophe Seraglini - L'irruption du financement terroriste en arbitrage commercial international, par Alexandre Reynaud et Martin Pradel - La violation de l'ordre public comme fondement d'annulation d'une sentence pour défaut d'indépendance et d'impartialité d'un arbitre, par Marc Henry III. Panorama international de jurisprudence / Panorama of World Case Law Sous la direction de Louis Degos et Michael Polkinghorne - France, partie I [Arbitrage interne et international], par Priscille Pedone et Bertrand Robert - France, partie II [Règlements amiables], par Priscille Pedone et Bertrand Robert IV. Brèves - Conférences - Bibliographies / In Brief - Conferences - Books Sous la direction de Priscille Pedone - Compte rendu d'ouvrage, par Pedro Arcoverde

08/2022

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Droit international public

Le cyber-espionnage en droit international

Bien que les Etats s'espionnent depuis des siècles, l'émergence d'intemet a favorisé une intensification des activités de renseignement. Dans cet espace qui se joue des frontières — et où triomphent l'anonymat, une prise de risque décrue et un accès potentiel à de multiples informations — le fragile équilibre autrefois atteint par le droit international à l'égard des formes traditionnelles d'espionnage vole en éclat. En effet, l'espionnage per se n'a jamais été expressément interdit ou autorisé par le jus gentium, et les Etats se sont longtemps contentés d'une régulation indirecte de cette activité, par le prisme de différentes règles : souveraineté territoriale, droit des relations diplomatiques, lois de la guerre. Leur essence et leur raison d'être reposaient, toutefois, sur la présence de l'espion en territoire étranger ou en zone ennemie, et la possibilité de l'appréhender. "Servir et périr" : bien souvent, c'est au risque de sa vie qu'un agent défendait les intérêts de son pays. En cas de capture d'un espion, ce dernier se devait d'assumer le poids de sa condamnation ou de sa déclaration persona non gram ; l'Etat d'envoi, d'en essuyer l'infamie. Or, le cyber-espionnage bouleverse ce cadre, puisque l'agent peut désormais remplir sa mission à partir de sa propre juridiction. A l'exception du cyber-espionnage mené contre les documents diplomatiques, il s'avère désormais que cette activité échappe en grande partie au droit. En reposant sur un corpus inédit de pratique étatique — élément, essentiel à l'interprétation de régies existantes et à l'identification de règles coutumières nouvelles — cet ouvrage démontre que le cyber-espionnage est sujet à un évitement normatif. Cette activité n'est pas interdite — car les Etats ne commettent aucun acte internationalement illicite lorsqu'ils s'y livrent—mais n'est pas pour autant "permise", "autorisé" ou constitutive d'un "droit", puisqu'ils sont libres également d'adopter des mesures pour prévenir et contrer les activités de cyber-espionnage menées par d'autres Etats. Or, cet état de la régulation n'a rien de fortuit : les Etats souhaitent en effet profiter de cette absence d'interdiction, sans pour autant que d'autres aient un droit à mener de telles activités, susceptibles de léser leurs propres intérêts.

08/2021

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Art de l'Asie du sud-est

Arts Asiatiques N° 75/2020

Arts Asiatiques a repris la tâche assurée par la Revue des Arts Asiatiques, fondée en 1924 par les musées de France et placée à partir de 1933 sous la direction de Georges Salles, qui deviendra directeur du musée national des arts asiatiques (Guimet) puis des musées de France. En 1959, Jean Filliozat alors directeur de l'Ecole française d'Extrême-Orient (EFEO) prend la direction d'Arts Asiatiques. Depuis 1962 la revue est placée sous la responsabilité institutionnelle et scientifique de l'Ecole en partenariat avec le musée national des arts asiatiques - Guimet et le musée Cernuschi et avec le concours de la Direction générale des patrimoines, Service des musées de France. Depuis 2010, Arts Asiatiques est dotée d'un conseil scientifique sanctionnant une ouverture internationale également présente au travers de textes en anglais, en chinois et en japonais. Arts Asiatiques vise à faire progresser la connaissance des civilisations asiatiques en faisant dialoguer archéologie, histoire de l'art, recherche et histoire muséale, en France où elle constitue la revue des principaux centres français d'étude et de présentation des arts de l'Asie, et à l'étranger. Ses aspects sont multiples : archéologie de terrain, historio-graphie, édition de documents iconographiques et d'inscriptions, restitution du contexte culturel et technique d'une oeuvre d'art, expositions d'importance et nouvelles acquisitions des musées d'arts asiatiques sont toujours, pour la revue, l'occasion de donner accès aux sources orientales les plus authentiques. Arts Asiatiques présente chaque année, sous forme d'articles de fond, de chroniques, de notes et de comptes rendus, des études richement illustrées sur les arts de l'Asie et les progrès de la recherche archéologique en Orient. Sommaire / Contents Articles VIRGINIE OLIVIER Les "Brahma-Siva" de la région de Tanjore : un syncrétisme singulier aux origines inexpliquées ROLF HEINRICH KOCH Late 19th Century Jataka Murals at the Buddhist Monastery in Batuvantudava, Sri Lanka LOUISE ROCHE Le sanctuaire de Banteay Samrae à Angkor : une fondation bouddhique du règne de Tribhuvanadityavarman SHI-YEE LIU Retrieving the Dragon into the Vase : The Core of Shitao's Sixteen Luohans Scroll and a Symbol of His Retreat Activités des musées Musée national des arts asiatiques - Guimet Musée Cernuschi Notes LUCIE CHOPARD, CLAIRE DELERY & ROBERTO GARDELLIN Nouvelles découvertes sur le meiping Yuan de la collection Grandidier Chronique VINCENT LEFEVRE & COLINE LEFRANCQ Vingt-huit ans de fouilles franco-bangladaises à Mahasthangarh Comptes rendus

02/2021

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Sylviculture

La mesure des arbres et des peuplements forestiers

Professeur ordinaire émérite, Jacques Rondeux a enseigné la dendrométrie, la gestion et l'économie forestière à Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège (Belgique). A consacré près de 40 ans de recherches à la caractérisation et l'évaluation quantitative des peuplements. Auteur de plus de 300 publications et co-auteur de trois ouvrages dédiés aux tables de cubage et de production. A été sollicité au titre de professeur-visiteur dans plusieurs pays africains, ou comme expert. Sa carrière a largement été marquée par le développement de l'inventaire permanent des ressources forestières de Wallonie et du Grand-Duché de Luxembourg. A siégé durant plus de 30 ans au Conseil Supérieur Wallon des Forêts et est correspondant étranger de l'Académie d'Agriculture de France (Section Bois et Forêts). Edité pour la première fois en 1993 "La mesure des arbres et des peuplements forestiers" a fait l'objet d'une révision en 1999. La présente version constitue à la fois une refonte et une importante mise à jour tenant compte de l'évolution des techniques de collecte et d'exploitation des mesures réalisées en forêt et du besoin croissant d'appréhender de nouveaux paramètres, autres que la seule matière ligneuse, dans une perspective d'amélioration de la compréhension de l'écosystème forestier et de la gestion des espaces boisés. L'ouvrage, un des rares en langue française, est davantage conçu comme un manuel de référence en dendrométrie destiné en particulier aux étudiants si souvent aujourd'hui conditionnés à la consultation d'internet et à l'utilisation de logiciels "ready to use" . Il vise aussi un public composé d'enseignants, de chercheurs et de gestionnaires forestiers. Il est délibérément construit sur la base d'une trame abordant les principaux sujets traités d'une manière progressive en ne sacrifiant pas certaines approches qui pourraient être considérées comme appartenant au passé mais pouvant se révéler très utiles pour mieux comprendre la dendrométrie et la faire partager au plus grand nombre. Il est loin le temps où cette science forestière se résumait à la seule "mesure des arbres" ayant pour but précis la connaissance de leur volume. La lecture de l'ouvrage peut se faire à deux vitesses, l'une destinée à un public averti, l'autre privilégiant davantage l'apprentissage

09/2021

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Littérature anglo-saxonne

Les filles de la passion

Militante de l'IRA, emprisonnée pour meurtre et à son douzième jour de grève de la faim, Maggy s'interroge sur ce qui l'a amenée à commettre un attentat au nom d'une cause. Le manque de nourriture provoque des hallucinations - culinaires- et fait surgir des fragments de son existence : son enfance passée au Couvent des Filles de la Passion avec ses amies Rosheen et Dizzy, leurs vies coupées du monde, faites de restrictions qui pourtant ne les empêchera pas de rencontrer des hommes violents dès son plus jeune âge. Dés son retour en Irlande, après des études aux Etats-Unis, elle retrouve Rosheen mariée avec Sean, un membre de l'IRA qui la bat et qu'elle tente de quitter et Dizzy, qui organise des réunions clandestines dans l'appartement qu'elles partagent. Diz- zy, aux origines anglaises, dont l'élan patriotique est presque plus prononcé que celui des Irlandais eux-mêmes. Maggy est d'abord indifférente à cette effervescence politique mais son affection pour Dizzy (qu'elle avoue n'avoir pas toujours été platonique) et la recherche d'un sens à sa vie la poussent à s'engager dans les rangs de l'IRA. Lorsque Dizzy décide de commettre un attentat à la place de Sean, repéré par les forces britanniques, Maggy prend sa place. Dans sa cellule, elle ne sait plus très bien de quoi elle est coupable. Le bien et le mal se mélangent dans son esprit et il devient très difficile pour elle de distinguer les raisons qui l'ont poussée à commettre un crime. O'Faolain dresse un portrait subtil des tensions et enjeux provoqués par le conflit en Irlande en ex- plorant les sentiments et les émotions qui poussent à s'engager dans la lutte armée et le doute qui finit par s'immiscer : la violence peut-elle servir une cause ? Ce texte féministe, aussi singulier soit-il, résonne avec la radicalité qui traverse aujourd'hui notre société. Il s'inscrit par ailleurs dans la mouvance des auteurs et autrices irlandaises tels que Nuala O'Faolain (Prix Fémina étranger 2006), Roddy Doyle (Booker Prize), Edna O'Brian ou Claire Keegan, mais aussi dans le nouvel appétit des français pour la littérature irlandaise comme le montre les succès de Sally Rooney, Mag- gie O'Farrel, Emma Donughue ou Eimar McBride.

04/2023

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Philosophie du droit

L'éthique à l'épreuve de la crise

L'éthique individuelle et collective, la responsabilité, la transparence, la déontologie, font l'objet de réflexions nombreuses et approfondies dans les sphères publique et privée depuis les années 1980. La transparence de la vie publique, la bioéthique, l'éthique environnementale, la responsabilité sociale des entreprises, le name and shame, la compliance, etc. sont autant de concepts qui visent à intégrer une part d'éthique dans les comportements, par le biais de dispositions législatives ou réglementaires contraignantes mais aussi de soft law. De nouveaux champs de l'éthique sont découverts régulièrement, comme la responsabilité numérique, l'éthique de l'intelligence artificielle ou de la blockchain. Alors que l'éthique et le droit sont deux notions théoriquement bien distinctes, la première a tendance à infuser les ordres juridiques, voire à devenir un objet d'étude à part entière pour les juristes. La crise sanitaire de la Covid-19 a révélé la difficulté de maintenir un haut niveau d'éthique face à des raisons impérieuses : l'éthique médicale, celle de la recherche, des entreprises, des organisations internationales, des juges, et bien sûr, des décisions publiques, ont été considérablement bousculées par la crise. Les normes en la matière ont fait l'objet d'une nécessaire adaptation afin qu' "une perspective de bioéthique et d'éthique des sciences et des technologies, ancrée dans les droits de l'homme" joue "un rôle clé dans le contexte de cette pandémie difficile" (Comité international de bioéthique de l'UNESCO et Commission mondiale d'éthique des connaissances scientifiques et des technologies de l'UNESCO). L'objet de cet ouvrage, réunissant les contributions du colloque virtuel qui s'est tenu à l'été 2020, est de proposer une réflexion sur le rôle et les modulations des exigences éthiques en temps de crise, tout comme sur ses limites aussi bien dans les champs publics que privés, en France et à l'étranger. L'ouvrage se découpe en trois parties : l'éthique et le processus décisionnel public et privé (I), l'éthique et le contenu des décisions publiques et privées (II) & Modulation de l'éthique ou nouvelles formes d'éthique ? (III). Les présentes contributions ont été réunies grâce au précieux concours de l'Université Polytechnique Hauts-de-France (UPHF) (Unité de Recherche CRISS - Valenciennes, France) & de l'observatoire de l'éthique publique (Paris, France).

07/2021

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Psychologie, psychanalyse

Un muet dans la langue

Le muet, c'est d'abord le poète. Ce livre est né de l'étonnement provoqué par une pensée poétique d'André Du Bouchet :»[...] invariablement je suis dans la langue le muet». Le poète est le muet qui habite la langue et qui la fait parler. Il combat avec les mots, il veut qu'ils saisissent l'inatteignable, ce monde enseveli dans sa mémoire qui n'appartient pas au langage et dont seule la «langue étrangère» qui écrit les beaux livres (Marcel Proust) est capable, dans les moments rares de l'émotion poétique, d'appréhender quelques signes pour les faire entendre et voir. Le muet, c'est l'infans, immergé depuis sa naissance dans un bain de paroles qu'il ne peut pas comprendre. Il est l'enfant primitif, l'enfant disparu et présent qui nous habite, l'enfant muet qui sans cesse fait parler de lui. Il surgit des traces d'expériences vécues, des vivances, de l'éprouvé sensible le plus précoce qui nous a pour toujours marqués et qui n'a jamais été dit. Cette langue muette est celle que l'analysant cherche à traduire en paroles, et que l'analyste tente d'entendre au cours des séances ou lorsqu'il écrit pour essayer de transmettre l'expérience analytique. Elle est la métaphore de ce que le langage ne peut pas rejoindre et qu'il s'efforce obstinément de dire. L'auteur explore les frontières où la parole émerge du silence, où une langue est traduite dans une autre. En suivant le paradigme de la pensée freudienne, qui n'a pas cessé de confronter la psychanalyse avec les ouvres des grands écrivains, il essaye d'entendre dans la parole poétique et dans la parole dite en séance, au-delà de leurs radicales différences, ce que l'une et l'autre révèlent de la relation fondamentale que l'homme entretient avec le langage. L'infans est un polyglotte qui peut apprendre n'importe quelle langue. On fait souvent l'éloge du plurilinguisme. L'auteur rappelle que le polyglotte est souvent un exilé dans toutes les langues. Lui-même bilingue, il nous invite à entendre l'enfant étranger qui habite dans une langue natale, celle de la poésie, celle de l'enfance, celle qu'on cherche à retrouver dans l'expérience de la psychanalyse.

10/2009

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Religion

Dieu au plus près de l'homme. Comme, dans l'arbre, monte la sève...

On a tant parlé de Dieu que certains croient « connaître », et nul ne les arrachera à leur certitude. Ils ont trop besoin de Lui pour imaginer un instant que leur chemin ne soit pas le bon. Plus, nombreux, ceux qui ont abandonné la recherche parce qu’ils n’entendent plus le langage qu’on leur tient et que nul ne se soucie vraiment de les rejoindre avec les mots qui sont les leurs. Le Dieu dont on leur parle leur apparaît étranger et inaccessible. Enfermé dans les pages d’un livre, ce Dieu sait-Il vraiment ce qu’eux-mêmes vivent, aiment, souffrent ? N’est-il que le Dieu d’un livre et ne peut-on pas le chercher dans ce qui fait le quotidien de nos vies ? La naissance d’un enfant, l’amour qui s’éveille, la parole qui réconcilie, l’homme humilié qui se relève et se tient debout, ne disent-ils rien de Lui ? N’y a-t-il qu’un chemin pour le rejoindre ? Tant de questions, reprises de génération en génération, et qui reviennent aussi sûrement que la mer à l’assaut de la plage, quand vient l’heure de la marée, sans que nul ne puisse en endiguer le flot ? Y aura-t-il jamais de réponse apportant avec elle la certitude et le repos ? Mais peut-être que Dieu est, dans nos vies, cette question toujours ouverte et qui doit le demeurer ? « Dieu dure avec le monde, écrivait naguère le dominicain P. Duployé, et il se dit lentement. (...) Dieu est lent avec nous, comme il l’a été avec le monde. Ce sont les arbres et leur maturation lente qui sont les premiers maîtres de l’existence humaine. Nous grandissons lentement avec Dieu qui ne nous dit pas tout d’un seul coup. Avec chacun d’entre nous, Dieu recommence un apprentissage de la vie ». Refaire le chemin, une fois encore. Avec les moyens du bord. Ce que l’on sait et ce que l’on ignore, en ouvrant les yeux, en les fermant parfois, attentif à ce qui fait signe, à ce qui pourrait être Lui, sans se presser à Le reconnaître, à Le nommer ? Peut-être vient-il à nous lentement, dans les premières lueurs de l’aube, tandis que la sève monte dans l’arbre ? René Luneau.

12/2013

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Histoire internationale

Syrie, la force d'une idée. Architectures constitutionnelles des régimes politiques

La Syrie est un pays complexe et cela se reflète dans l'histoire de ses constitutions S et de ses régimes politiques. Avec moins d'un siècle d'existence, la Syrie a connu sept constitutions permanentes, cinq constitutions provisoires, deux constitutions et une charte panarabes, trois arrangements à caractère constitutionnel et quatre projets de constitution. Cette multitude de textes à caractère constitutionnel reflète l'intensité de l'histoire politique du pays. Les régimes politiques syriens furent très variés (monarchique ou républicains, libéraux ou autoritaires, de droite ou de gauche, militaires ou civils, unioniste ou souverainiste, etc.). Afin de pouvoir les comprendre il faut d'abord en connaître les causes, la finalité et en disséquer l'architecture interne. Malgré leurs différences, tous les régimes politiques successifs partagèrent depuis près de cent ans le même Projet national dont les grandes lignes furent tracées par le Pères fondateurs de la Syrie moderne en 1919 soit un an après la séparation des provinces arabes de l'Empire ottoman. Lors du déclenchement de la crise de 2011 le système politique syrien était sclérosé, obsolète, autoritaire et nécessitait des réformes profondes, mais cela justifiait-il pour autant une guerre civile qui risque, ne serait-ce que par mégarde, de sonner le glas du Projet national des Pères fondateurs ? Ce dont la Syrie avait besoin ce n'était pas d'une guerre civile, mais d'un processus de développement politique, graduel, réfléchi, négocié, qui préserverait son unité nationale et l'idée de Syrie. A moins que l'objectif non avoué de cette guerre soit précisément d'en finir avec le Projet national des Pères fondateurs et peut-être avec l'existence même de la Syrie. Un Proche-Orient sans la Syrie serait une terrible régression pour tous. Malgré ses imperfections, le modèle syrien a prouvé être un élément stabilisateur, protecteur des minorités et un antidote à la désintégration de la région. Un ordre régional sans la Syrie donnerait libre cours aux instincts primaires et aux exclusions sectaires. Si au sortir de cette guerre la Syrie parvient à maintenir son unité et à se doter d'un régime politique authentiquement pluraliste, alors le concept de Syrie pourra avoir une seconde jeunesse. La Syrie sera à nouveau perçue comme une idée prometteuse, une idée d'avenir. Karim Atassi est docteur en droit public, diplômé en sciences politiques, licencié en information et communication, ancien élève étranger de l'ENA, fonctionnaire international.

10/2014

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Récits de voyage

Le Roi de l'opium et autres enquètes en Asie du Sud-Est

Durant toutes les années 1990, William T. Vollmann n'a cessé de parcourir l'Asie du Sud-Est, ses jungles, ses villages, ses capitales. Au Cambodge, il est parti sur les traces de Pol Pot et des Khmers rouges. En Thaïlande, il a exploré les réseaux de la prostitution, allant jusqu'à enlever une enfant qui avait été vendue comme esclave sexuelle. En Birmanie, il a rencontré le chef révolutionnaire Khun Sa, connu comme étant le principal producteur d'opium du " triangle d'or ". Au Japon, il a enquêté auprès des yahuzas et s'est intéressé à ces " Intouchables " qu'on appelle les Burahumin. L'auteur de Gomorra, Roberto Saviano, écrit : " Vollmann raconte ce que sont l'Histoire et l'humanité, et sonde tous les aspects de cette dernière. Rien de ce qui est humain ne lui est étranger. Dans ses livres-reportages, il est là, enfoncé dans la réalité qu'il explore. Raconter la misère de l'homme, la toxicomanie, la prostitution, l'exploitation farouche ne signifie pas être attiré par l'abjection, ou exalter la dégradation. C'est voir son propre temps plus clairement et rechercher dans les traces du présent, tel un archéologue, les sédimentations du passé, là où l'homme demeure identique à lui-même, dans sa soif de pouvoir, de sang, de conquête. " Le Livre des violences - sur un autre versant de la même démarche - explorait la violence dans l'Histoire. Traduite en français en 2009, cette somme a été un considérable événement éditorial et critique. Le Roi de l'Opium et autres enquêtes en Asie du Sud-Est inaugure une série de volumes, dont les suivants seront consacrés aux enquêtes que William Vollmann a menées en Afrique et dans le monde musulman, dans l'ancienne Yougoslavie, ainsi que dans les pays d'Amérique du Nord et du Sud. Ces textes impressionnent autant par la profondeur de leurs vues et leur puissance d'expression que par l'engagement de l'auteur. S'il a vécu les situations qu'il nous raconte (à la première personne), Vollmann donne surtout la parole aux protagonistes eux-mêmes - qu'ils soient victimes ou bourreaux. Il fait entendre leurs récits, leurs justifications. Et ce faisant apparaissent des vérités dont seule la littérature, portée à ce niveau d'humanité et d'empathie, peut rendre compte.

02/2011

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Sciences historiques

Correspondance. Volume 1, La naissance des Annales (1928-1933)

La pérennité et la fécondité, en France comme à l'étranger, d'une revue créée en 1929 par deux historiens de l'université de Strasbourg - les Annales d'histoire économique et sociale - ne sont plus à démontrer. Il a en revanche été jusqu'à présent presque impossible de savoir comment Marc Bloch et Lucien Febvre l'ont conçue et développée, ni de mesurer la part prise par chacun dans la gestion à la fois intellectuelle et matérielle de cette ambitieuse entreprise. Longtemps différée, la publication des quelque cinq cent trente lettres subsistant de la correspondance qu'ils échangèrent de 1928 à 1943 permet enfin de connaître la genèse de la revue. Ce premier volume (1928-1933) - qui sera suivi de deux autres - donne à voir les Annales en train de se faire : définition du projet, recherche d'un éditeur, constitution d'un noyau de collaborateurs proches des vues des deux créateurs, mise en place d'un réseau de soutien, conquête d'une légitimité au sein d'un monde universitaire pour le moins sclérosé. Il éclaire enfin nos générations sur la question, âprement discutée de nos jours encore, des relations entre ces deux hommes de génie : en dépit de quelques frictions passagères, ils furent amis, alliés, complices même, et cultivèrent en permanence une estime et une admiration réciproques. Écrites au fil de la plume, avec fraîcheur et spontanéité, dans le souci presque exclusif de faire sortir la discipline historique de ses habitudes et de ses attitudes en l'ouvrant aux sciences sociales (sociologie, économie, etc.), empreintes de préoccupations à la fois stratégiques et tactiques, elles constituent en fait le seul document sur les débuts des Annales et sur la personnalité d'historiens qui n'avaient pas le goût de l'ego-histoire. Elles offrent aussi une incomparable vision sur le monde savant des années vingt et trente, et sur les réseaux et les affinités des intellectuels d'alors. Le magnifique travail d'établissement et d'annotation des textes - sans oublier la collecte de multiples documents annexes - auquel s'est livré Bertrand Müller (auteur d'une bibliographie des articles de Lucien Febvre, chercheur au Fonds suisse de la Recherche scientifique et enseignant à l'université de Lausanne) ainsi que la substantielle introduction qu'il a rédigée font de cet ouvrage un véritable événement dans l'histoire culturelle de notre siècle.

01/2004

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Critique littéraire

Casanova. Les dessus et les dessous de l'Europe des Lumières

Il existe des êtres immodestes et d'une certaine façon monstrueux qui expriment par leur génie toute la sensibilité, toute la volupté, tous les cris et toutes les ambitions du monde. Ceux-là atteignent à la gloire qu'aucune sentence ne peut humilier, que l'oubli ne peut flétrir et qui intimident même les plus sceptiques par le prestige de leur supériorité et surtout parce que les siècles ne parviennent pas à les recouvrir de leurs cendres. Ils ennoblissent les consciences les plus frustes dans lesquelles ils s'insinuent à leur insu et leur ouvrent, avec les troubles et l'émulation qu'ils suscitent, les portes d'un univers où s'accomplit un prodige qui provoque le vertige : l'accès au monde mystérieux et sublime où l'obscurité s'illumine de tous les flambeaux de l'éternité. Quintessence du cosmopolitisme, aventurier, agent secret, escroc à ses heures, bien sûr séducteur et joueur, Casanova (1725-1798) occupe un des barreaux supérieurs de cette échelle des distinctions. Cette place, il la mérite, mais non pour les raisons triviales qui ont fait sa réputation. Ce n'est pas lui rendre justice, c'est même lui faire injure, que de le parangonner comme le modèle de tous les vices et de le réduire à la somme de ses dérèglements. Ses fabuleux Mémoires, l'Histoire de ma vie, ne sont pas seulement une grande odyssée et un témoignage exceptionnel sur l'Europe des Lumières, mais un monument de la littérature universelle. Ils n'épuisent pas son génie, qui accomplit aussi d'autres exploits qu'on ne saurait sans arbitraire négliger ou dédaigner. Ses ultimes paroles - " j'ai vécu en philosophe " - ne traduisent pas une simple revendication formelle d'identité, mais elles correspondent à un engagement, à un contrat avec lui-même et avec son siècle, susceptible de le guider vers les arcanes de la spéculation philosophique comme un Voltaire, un Diderot ou un Condorcet. S'il s'est constitué des titres sérieux à l'admiration des lettrés, Casanova s'est fait aussi l'avocat des causes que le XVIIIe siècle a soutenues, il a contribué au mépris des conventions et à la revendication de liberté. Témoin des Lumières, il en est en même temps l'un des acteurs. Rien de ce qui a préoccupé l'esprit de ses contemporains ne lui a été étranger.

02/2006

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Photographie

Un acte d'une violence indicible

Si des dizaines de milliers de clichés de torture pris par des photographes syriens n'attirent pas l'attention du public occidental, que peut accomplir un étranger qui ne parle même pas arabe ? Les photographies de Matthias Bruggmann portent un regard critique sur la représentation des horreurs de la guerre. Elles donnent à voir au public occidental une vision plus nuancée de l'expérience du conflit armé et gomment les frontières entre photojournalisme et photographie plasticienne. A travers elles, Bruggmann interroge les codes du photojournalisme et fait bouger les lignes de démarcation entre photo document et photo d'art. Ainsi, il précise, " comme en physique quantique, les conditions de l'observation changent la nature de ce qui est observé ". Son travail s'inspire de ce présupposé. Initié en 2012, son projet syrien nous immerge dans la complexité du conflit. D'un point de vue documentaire, il s'agit de la seule oeuvre de ce type réalisée à l'intérieur du pays par un seul photographe occidental, ce grâce à l'aide des meilleurs experts indépendants sur le conflit. Ses images, qui couvrent une zone géographique plus vaste que la Syrie, pulvérisent l'idée de frontière et de nation. Elles questionnent nos suppositions morales et suscitent une compréhension autre de la violence qui sous-tend les combats. Le photographe, en juxtaposant des images prises par des téléphones portables de miliciens combattant l'État islamique à ses propres clichés, invite à réfléchir sur notre perception occidentale de la photographie en zones de guerre et sur le rôle du photojournalisme. En s'appropriant ces images non professionnelles et en les mélangeant aux siennes, il pousse à regarder à travers l'oeil des Syriens et questionne ainsi notre perception entre réalité du photographe et réalité de ses sujets. Son travail révèle alors un aspect caché du conflit et nous amène à considérer quel prix nous serions prêts à payer, quels actes de violence nous serions prêts à commettre pour défendre nos propres libertés. Pour accompagner ces images, cinq auteurs appartenant à des bords différents du conflit exposent leur vision sur l'origine de cette guerre désormais civile. Journaliste, professeur, consultant pour des ONG, fondateur des Casques blancs dévoilent toute la complexité de la situation et les multiples enjeux qui en résultent.

10/2018

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Religion

De l'opression à la liberté. L'Eglise en Hongrie 1945-1992

Le communisme a pris fin hier. Ce livre parle d'un seul et petit pays de l'Europe. D'un pays qui ne se trouve pas seulement au centre géographique de l'Europe - au centre également du point de vue culturel et spirituel - mais aussi au coeur de l'Europe, comme il a été maintes fois représenté sur les cartes du Moyen Age, du temps où le Royaume de Hongrie faisait encore partie des grandes puiss1inces européennes. Ce pays n'appartient pas à l'Occident, bien que depuis mille ans, depuis sa fondation, il n'a cessé de regarder et de s'orienter vers l'Ouest. Il n'appartient pas non plus véritablement à l'Est : par sa langue et ses traditions ancestrales, il est comme une île dans la mer des peuples slaves. A l'Est de la Hongrie commence l'immense terre de l'Orthodoxie. Les événements des années passées sont examinés d'un seul point de vue, l'histoire de l'Eglise en Hongrie quand le communisme était au pouvoir. L'époque étudiée se termine à peine. Pour une évaluation rigoureusement scientifique, le recul manque encore. Les auteurs ne sont donc que des "chroniqueurs" , et des "chroniqueurs" ne peuvent s'engager qu'à présenter fidèlement la suite des événements. Il apparaît bien évident que dans les pays du bloc soviétique, le pouvoir politique a tenté délibérément, dans un ordre rigoureux, de manière réfléchie et planifiée, de détruire l'Eglise. Laszlo LUKACS, né en 1936, membre de l'ordre des Piaristes, a été ordonné prêtre en 1961. Il est Docteur en Théologie et Docteur ès Lettres. Rédacteur en chef de la revue littéraire et culturelle Vigilia et de l'hebdomadaire catholique Uj Ember publiés à Budapest, il est Directeur du Bureau d' information de l'Episcopat hongrois depuis 1989. Président de la région Europe de l'UCIP et depuis 1990, Consulteur du Conseil pontifical pour les non-croyants et du Conseil pontifical pour les laïcs. Paul Géréon BOZSOKY, né en 1922, est Franciscain. Ordonné prêtre en 1946, il vit en France depuis 1948. Diplômé de l'Université de Paris-Sorbonne et de l'institut Catholique de Paris, enseignant, aumônier de groupes universitaires, il a travaillé à l'O. R. T. F. (Section hongroise du Département des émissions vers l'étranger) de 1954 à 1979. Il collabore à divers journaux et revues.

01/1993

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Faits de société

De l'amour et du crime, du sexe et des enfants

L'arrestation, puis l'annonce de la mort du milliardaire pédophile Jeffrey Epstein déclenchèrent en 2019 plusieurs vagues de révélations qui virent les grands médias jeter l'opprobre sur quelques personnages haut placés. Déjà mis en cause pour le viol d'une mineure en 1977, le cinéaste franco-polonais Roman Polanski dut faire face à une série de dénonciations pour des viols dont plusieurs femmes dirent avoir été victimes il y a 25, 35 et même 45 ans. Des féministes réussirent à perturber à Paris la projection de son dernier film, allant jusqu'à accuser les spectateurs de complicité avec le criminel. Puis on apprit les méfaits et la fuite à l'étranger d'un comparse d'Epstein, Jean-Luc Brunel, alias Benchemoul, directeur d'une agence de mannequins à Paris et fournisseur d'adolescentes pour mâles fortunés en quête de chair fraîche. S'ensuivit une interview, que les médias qualifièrent de calamiteuse, du prince royal d'Angleterre Andrew, qui dut à son tour de justifier d'avoir été vu et revu en compagnie du pédophile et, une fois au moins, enlaçant la taille d'une très jeune fille. Dernier scandale en date : la parution, début janvier 2020, des souvenirs d'une jeune femme qui raconte ce que furent ses rapports, quand elle avait 14 ans, avec Gabriel Matzneff qui en avait à l'époque plus de 50. Le point commun de ces affaires est que dans les quatre cas, les hommes ainsi accusés sont présentés comme des pédophiles (le mot désigne les adeptes du sexe avec les enfants), alors que leurs accusatrices étaient à l'époque toutes des jeunes femmes, ou des adolescentes parfaitement formées, donc plus du tout des enfants. La dernière de ces dénonciatrices, Vanessa Springora, va même plus loin en choisissant pour son livre le titre "Le Consentement". Elle était donc d'accord... Or si ni Roman Polanski, ni Jean-Luc Brunel, ni le prince Andrew ne se sont publiquement reconnus pédophiles, Gabriel Matzneff, lui, le revendique haut et fort. Comment peut-on qualifier de pédophiles et de criminels, des hommes ayant eu des relations sexuelles avec de jeunes filles pubères et, qui plus est, consentantes ? La lecture attentive de plusieurs écrits de Matzneff, m'a donné, il y a plus de vingt ans, la réponse à cette question.

02/2020

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Littérature française

Une courtisane aux péripéties à l'eau d'ortie

Ce roman est un roman vivace, vivant écrit par un homme en colére. Connu pour avoir vomi ses vérités sur l'incarcération des cadres gestionnaires au temps de la purge initiée par des forces pas si occultes que cela, RACHID HARBI Kabyle-Algérien a pris cette fois sa plume pour aile, tâter les douleurs sociétaires. Ancien cadre de l'eniem emprisonné en 1996, deux fois acquitté, il a réglé ses comptes avec le pouvoir et le systéme judiciaire à travers des écrits journalistiques et deux livres parus il ya quelques années. A soixante sept ans, attendri peut etre, il vient de publier un récit qui narre l'histoire singuliére, mais pas du tout ordinaire, d'une jeune algérienne moyenne éprise de vie tout simplement une jeune fille martyrisée et qui à l'aide de son seul " karma ", a fini par sortir la téte de l'eau. Chebha personnage de cet ouvrage, prénom d'emprunt, a bel et bien éxisté. Cette histoire est bien réelle. C'est celle de l'éclosion d'une fillette de son extinction puis de sa résurrection. Violée par le deuxième mari de sa mére qui s'avérera étre son géniteur à l'age de trois ans. Déchirée donc par le doigt de son pére, elle survit au choc, se soulève et se porte avec la douleur accrochée à ses haillons, pour aller courageusement affronter le monde et l'école algérienne. Elle en sort bachelière devient universitaire. Un jour, elle découvre que ferroudja sa mére couche avec un amant dans un garage égaré dans les bois. Le traumatisme la féle, elle se met à boire, à fréquenter les bouges et les cabarets. Elle découvre l'argent et le luxe. Chebha est d'une beauté lumineuse. Elle devient méme la femelle d'un prince Quatari et d'une vice consul étranger. Elle vend surtout son corp tous les soirs notamment lorsqu'elle va chez el houaria la madame claude algérienne, entremetteuse de son état. La fiction se méle à la réalité lorsque Pédro, un ibérique en tombe amoureux. Il la sort de la nasse et lui rend sa dignité. La vraie chebha éxiste, elle est aujourd'hui mére de famille, propriétaire d'un superbe commerce et d'une très belle villa sur les hauteurs de la corniche oranaise. La chebha du roman livre sous la plume de l'auteur toute cette détresse et ses insanités que subit la femme algérienne au quotidien.

11/2015

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Histoire de France

La victoire, c'est le sacrifice

Bien avant d'être connu comme le "Bison" du réseau de résistance Alliance, fondé par Marie-Madeleine Fourcade, Alfred Jassaud était un jeune bourgeois, scout "Coeur Vaillant", féru d'histoire, de poésie, de théâtre, et de littérature classique. Il a laissé à sa famille cinq carnets emplis de ses impressions datées, où rêves, colères, et illusions déçues, se succèdent selon les périodes de sa courte vie. De l'âge de dix-sept ans (2 mars 1937) jusqu'à la veille de ses vingt-deux ans (29 août 1942), il se raconte sans ménagement, oscillant entre sa foi en Dieu, parfois jusqu'au mysticisme, son éternel manque d'amour féminin, et un insatiable besoin d'héroïsme patriotique. Des réflexions fortes sur les femmes, la mort, la politique, ou la religion, côtoient des rendez-vous festifs ou des sorties amicales de loisirs divers, escalade, plongeon, randonnée... Régulièrement, il s'autocritique, mûrissant au gré des carnets où les phrases radicales, racistes, violentes du début font place à des morceaux de philosophie poignants, à force de rencontres et de séjours à l'étranger. Certaines de ses idées auraient peut-être pu éviter bien des conflits... Grand poète, épris de culture, il publiait, dès dix-sept ans, des textes dans le journal "Les Echos". Il nous fait découvrir dans ces écrits qu'il laisse à la postérité, beaucoup de détails sur l'histoire de la France et de la grande lignée de héros dont ses descendants peuvent être fiers. Il serait certainement devenu un grand journaliste. La guerre en a décidé autrement. "Je n'en peux plus. Je suis à l'étroit. J'en ai assez de mener cette vie d'imbécile. Je suis foutu si je continue à vivre normalement. Il me faut du danger, la vie dure, âpre, difficile, la souffrance, vivre sauvagement pour un Idéal : Dieu - La France". Alors qu'il servait la résistance et qu'il était devenu Agent Principal de Renseignements pour la zone Normandie, il a été arrêté le 19 septembre 1943 avec des papiers au nom de Robert Darsac. Emprisonné, torturé, il sera exécuté, avec ses amis membres du réseau Alliance, au champ de tir de la caserne d'Heilbron en Allemagne, le 21 août 1944. Son Idéal était de servir et de mourir pour la France. Il est mort en héros. Sa devise : A bloc ! La phrase que l'histoire retiendra de lui : "La victoire, c'est le sacrifice" !

04/2015

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Edition

Une autre histoire de l'édition française

Depuis la publication en 1982-1986 d'une imposante Histoire de l'édition française en quatre gros volumes, de multiples travaux ont vu le jour qui modifient singulièrement les perspectives développées voici plus de trente ans par les pionniers de cette histoire. Jean-Yves Mollier, historien du livre, de l'édition et de la lecture, en France et dans le monde, propose ici de revisiter ce chantier en insistant sur ce que signifie l'acte d'éditer. En promenant le lecteur du XIIIe siècle à nos jours, en lui faisant sentir le grain du manuscrit calligraphié sur parchemin puis l'odeur de l'encre qui sort des imprimeries, il pose la question d'une survie de l'édition à l'époque de la lecture sur écran. Sans rien négliger des apports de l'histoire économique, car le livre est aussi une marchandise produite dans des conditions déterminées par l'état du marché, Jean-Yves Mollier s'intéresse à l'histoire politique comme à l'histoire religieuse, à ce ferment que constitue le livre quand il est brandi comme une arme destinée à changer le monde. Replaçant l'histoire littéraire à sa juste place mais sans négliger l'édition scolaire, juridique, scientifique, militante, édifiante ou de jeunesse, il situe son point de vue dans une perspective d'histoire culturelle, privilégiant les représentations des lecteurs et leur imaginaire. Conçu comme un livre de poche, découpé en une quinzaine de chapitres courts (vingt pages), cet essai est à la fois une synthèse qui rend compte de la diversité des recherches menées en France et à l'étranger et un essai très personnel qui résume trente ans de travaux consacrés au monde du livre. De L'Argent et les Lettres. Histoire du capitalisme d'édition en 1988, à Edition, presse et pouvoir en France au XXe siècle en 2008, ces deux livres ayant été traduits en plusieurs langues, Jean-Yves Mollier n'a cessé de s'interroger sur la spécificité du monde du livre et à ses acteurs. Auteur de biographies consacrées aux frères Michel et Calmann Lévy, à Louis Hachette et à Pierre Larousse, il a également publié une histoire de la censure en France aux XIXe et XXe siècles qui résume son engagement au service d'une histoire problème, jamais satisfaite des demi-vérités ou des légendes qui l'encombrent.

08/2015

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Littérature française

Le souffle des hommes

Après Un dieu dans la poitrine, un deuxième roman porté par la même fougue et la même fureur de vivre, où l'on retrouve l'orphelin Phérial, cet Oliver Twist des temps modernes, à l'âge où c'est à lui d'apaiser ses démons et d'apprendre à devenir père... Un roman d'apprentissage toujours sur le fil, au rythme des battements de son coeur. Le souffle des hommes s'ouvre en plein bombardement de l'Otan, le 24 mars 1999. Dans la fumée des décombres, les hommes courent à leur perte en tenant leurs bras arrachés. La fureur des bombes démolit la Serbie et Belgrade en feu laisse monter la sourde plainte de tous ces visages n'ayant pas cru que la punition finirait par arriver. Au milieu du chaos, deux jeunes amoureux, Phérial et Danie, parviennent à filer en zastava vers Novi Sad avant de rejoindre la Serbie, puis la Roumanie, la Hongrie, l'Allemagne et enfin Paris, dans une épopée pour laisser derrière eux la folie des hommes. C'est un Phérial au seuil de sa vie d'adulte, lui l'orphelin balloté de famille d'accueil en famille d'accueil, cherchant ses origines avec une vitalité insensée. Lui qui ne comprend rien aux affaires belliqueuses de cette terre qui lui est encore très étrangère, lui qui est serbe depuis si peu. Dans son autre pays, la France, on vit en paix. Mais chaque fois qu'il retourne en Serbie, quelque chose change, quelque chose d'infime qui semble rendre l'été suivant plus enflammé que le précédent. Après ce bombardement qui lui coûtera son grand amour, Phérial sombre et s'installe en banlieue parisienne, rattrapé par ses démons. Car comment vivre quand on est un éternel réfugié, étranger à soi, à sa famille, à son propre pays ? Quand c'est à lui de devenir père, il renonce à ses rêves de comédien pour vivre une vie d'intérimaire, tragédie ordinaire d'une vie perdue à la gagner. Et le vertige revient. Que fait-on d'une mère qui ne veut pas de nous ? D'un père mort avant de l'avoir rencontré ? Comment supporter la joie quand celle-ci renvoie au vide originel ? Seuls le souffle de vie, un optimisme féroce et l'amour - celui de son fils et d'Anna, puis d'Alice et enfin, toujours, du théâtre - guideront Phérial à la portée des étoiles.

02/2023

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Chanson française

Johnny Private Access

Dans les coulisses des concerts de Johnny Hallyday par ses plus fidèles compagnons de route. Il est convenu de parler de " bête de scène " lorsqu'on évoque la figure de Johnny Hallyday. Pour s'en convaincre, il suffit de passer en revue des chiffres propres à donner le vertige : au cours de ses 60 ans de carrière, Johnny est monté sur scène lors de 2 840 concerts en France et 3 280 à l'étranger, dans 40 pays. Plus encore qu'un chanteur, rockeur, interprète, Johnny était un authentique showman. Et un show de Johnny Hallyday, ce sont des centaines de milliers de personnes qui viennent assister à un événement tel qu'elles n'en ont jamais vu. Ce sont tous les publics qui se pressent et se confondent, pour approcher une légende. On y retrouve les inconditionnels, prêts à tout pour suivre l'idole de ville en ville, mais on y croise aussi une partie de l'intelligentsia avec ce leitmotiv, invariable : " Hallyday, je ne suis pas fan, mais sur scène, c'est quelque chose ! " Ce quelque chose qui leur échappe, les intellos semble renoncer à le comprendre, ils se laissent emporter. De même, oubliant leurs querelles partisanes et leurs étiquettes, les hommes politiques sont là. Un show de Johnny Hallyday, ce sont des dizaines de corps de métiers se surpassent, noblesse oblige, pour accoucher du spectacle qui sera pour tout le monde celui de Johnny et de lui seul. Tous doivent aller dans la même direction pour permettre à l'idole de se réinventer à chaque fois. Parmi ces centaines de personnes qui gravitent autour de lui, seule la cellule fréquente vraiment Johnny, presque quotidiennement. Pendant des années, cette cellule n'a presque pas changé, s'articulant entre Roger Abriol, responsable du son puis directeur de production, Bernard Schmitt à la mise en scène et Jacques Rouveyrollis à la lumière. A eux trois, ils comptabilisent cent dix ans de présence assidue et enthousiaste auprès du chanteur : " Nous avons été les yeux, les oreilles et le coeur du public avant que celui-ci entre dans les salles, pénètre dans les stades. Responsabilité un peu écrasante mais jouissive. Johnny était Johnny, nous ne pouvions décevoir personne. " Ici, les hommes de l'ombre proposent, pour rendre hommage à Johnny une dernière fois, de donner un accès VIP à la fabrique du rêve. Bienvenue dans les coulisses des concerts qui ont forgé sa légende...

10/2022