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Laurence Engle

Extraits

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Essais

Transformations silencieuses. Étude architecturale du bâti alpin

Ce livre aborde la question de l'abandon en architecture, non pas dans son acception négative de renonciation, mais comme possibilité qui s'offre aux bâtiments qui ont perdu leur raison d'être originelle, c'est-à-dire des bâtiments issus d'un contexte social et économique qui n'existe plus. L'auteur étudie de façon minutieuse l'architecture rurale de la région alpine, à partir de l'étude de cas du Val d'Hérens en Valais. Cet ouvrage analyse la formalisation du terme "vernaculaire" dans le contexte architectural, en se centrant sur le territoire alpin et en abordant la mutation de ce terme lorsque la figure architecturale qu'il représente obtient progressivement une forme autonome qui se détache paradoxalement de son héritage terminologique. Cette transition est abordée sous le prisme de la théorie ou de la notion d'abandon. Considéré sous l'angle factuel, l'abandon est celui de bâtiments issus de la culture rurale, mais aussi celui de pratiques souhaitant continuer à la valoriser au sein d'un marché sociétal et écono- mique qui lui tourne le dos. L'abandon du territoire alpin court parallèlement, en s'y superposant, à l'industrie du chalet et s'inscrit donc dans une critique de la notion de patrimoine. De même, l'abandon recoupe la notion de permanence. Elle contribue à formaliser une pensée qui pousse les limites du cadre bâti au-delà de visions rhétoriques et les repousse en deçà des injonctions du marché. La méthode employée par l'auteur se développe selon deux volets : d'une part, l'analyse d'une série de mots-clefs qui sont habituellement associés à l'architecture rurale, afin de remettre en question les discours existants sur celle-ci. D'autre part, le travail de terrain et le relevé de la portion de territoire choisie, le Val d'Hérens, permet de mettre à l'épreuve les hypothèses formulées et de les restituer à travers l'instrument du dessin.

11/2022

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Histoire de France

La fin de l'empire colonial français en Afrique de l'Ouest. Entre utopie et désillusion

Comparée à l'Indochine et l'Algérie, la décolonisation en Afrique occidentale française (AOF) est souvent présentée comme une décolonisation "réussie" et "exemplaire" tout en étant moins bien connue. Comblant cette lacune, Tony Chafer montre que si ce moment a effectivement été moins conflictuel en AOF que dans les autres colonies françaises, ce n'est pas la conséquence d'une stratégie réfléchie. Cela relève, à l'inverse, d'un processus complexe, fragmentaire et imprévisible dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, que les hommes politiques, tant français qu'africains, ne maîtrisaient que partiellement. En se basant sur une analyse détaillée des archives et sur des entretiens avec des acteurs de l'époque, cet ouvrage apporte des éléments cruciaux pour la compréhension du processus de décolonisation en Afrique de l'Ouest. Interrogeant le récit d'une indépendance octroyée par des hommes politiques français bienveillants, il propose une analyse nouvelle. Il met ainsi en perspective le rôle des pouvoirs français d'une part, et celui des leaders et du mouvement nationaliste africain d'autre part. L'éclairage proposé permet de mieux comprendre le contexte historique des relations complexes qu'entretient la France avec cette région du monde. Ce livre est la traduction d'un ouvrage publié en anglais en 2002. Il aborde la décolonisation sous un angle peu traité en France, qui apporte aux lecteurs français et francophones un éclairage nouveau sur la montée des nationalismes en Afrique. L'auteur montre dans le détail comment ces mouvements nationalistes se sont constitués et ont été ignorés et tenus à l'écart des négociations pour le transfert des pouvoirs lors des indépendances en 1960. Tout ceci a contribué à une véritable bombe à retardement dont on a vu les conséquences par la suite. Une appréciation de ce contexte historique est essentielle pour comprendre les relations souvent délicates entre la France et ses anciennes colonies en Afrique sub-Saharienne aujourd'hui.

01/2019

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Physique, chimie

Physique : de l'esprit des lois

Vous êtes BAC+2 en maths ou en physique, vous vous apprêtez à une carrière scientifique, peut-être même voudrez-vous être chercheur. Mais pour l’instant, vous vivez plutôt vos cours de physique de façon un peu passive. Vous rêvez d’intervenir pendant le cours, de dire non à ceci, oui à cela, ou même d’en ajouter un peu plus que ce que l’on vous dit… D’un autre côté, vous savez qu’un bon physicien des particules ne peut guère être efficace avant l’âge de 45 ans, tant la théorie est longue et compliquée à assimiler. De quoi décourager même les plus téméraires. Si vous êtes dans une telle situation, alors lisez ce livre. Il va vous donner, vous des BAC+2, des arguments pour « challenger » jusqu’aux BAC+25 ! L’angle d’attaque est résumé sur la couverture de cet ouvrage : une orthodoxie enseignée de façon magistrale, le point d’exclamation et une réalité, dévoilée ici, beaucoup moins affirmative, les points d’interrogation, nécessitant beaucoup plus de travail proactif et de créativité. Vous allez dire que ce n’est pas possible. Que Nenni ! Vous pourrez même, à BAC+2, « coller » vos profs ! Et ils seront bien en peine de vous répondre. Mais vous, vous aurez de potentielles réponses dont les voies sont encore à explorer. Et c’est là votre privilège : l’avenir vous appartient ! Le propre d’une révolution est de renverser les rôles, ce que propose cet ouvrage. Ce sont souvent les littéraires qui fomentent les révolutions, les scientifiques étant en général plus conformistes. Là, nous vous proposons l’inverse : la révolution scientifique ! Et cette révolution vient du monde de l’industrie. Par nécessité, la concurrence presse de plus en plus les entreprises à faire de la recherche fondamentale pour obtenir des ruptures technologiques. En voici un morceau de choix publié pour la première fois, en langage direct et en vue concrète.

11/2010

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Immigration

Calais, une médecine de l’exil. Edition

L'heure est aux frontières. Quel accompagnement médical pour les exilés qui tentent leur traversée ? Comment soigner une population mobile et déracinée ? Quelle est la portée de l'acte de soin dans une société qui laisse ces étrangers à la marge ? 800x600Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-para-margin-bottom : . 0001pt ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 10. 0pt ; font-family : "Times New Roman", serif ; } L'heure est aux frontières, aux mesures sécuritaires. Surveillance par drones, déploiement de rideaux de barbelés à lames, démantèlements de camps : les autorités cherchent les meilleurs arsenaux pour repousser les exilés. Les politiques migratoires répressives heurtent les corps, les meurtrissent, les mutilent. Les victimes sont alors prises en charge à l'hôpital, institution symbolique de l'Etat-Providence. Les soignants y réparent quotidiennement les corps, pansent les blessures et écoutent les douleurs engendrées par une société inhospitalière. Cette situation oblige à repenser sous un nouvel angle la médecine des précaires. Quels sont les effets de la frontière sur une institution comme l'hôpital ? Comment les soignants font face aux maux de l'exil et les pathologies de l'errance ? Comment soigner une population mobile et déracinée ? Quels sont les freins aux soins, et quels leviers sont inventés pour les dépasser ? Telles sont les questions auxquelles répond Chloé Tisserand à partir d'une enquête de six ans auprès des professionnels de santé à Calais, ville devenue symbole de la répression de la migration. Chloé Tisserand est docteure en sociologie, chercheuse associée au centre de recherche Individus, Epreuves, Sociétés (CeRIES) à l'Université de Lille et affiliée à l'Institut convergences migrations (ICM) à Paris. Elle a réalisé en 2019 le film documentaire Les Soignants de l'exil. Elle est aussi journaliste à La Voix du Nord.

02/2023

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Physique

Thermodynamique de l’évolution. Un essai de thermo-bio-sociologie

Ils ne sont pas nombreux les livres qui nous donnent la vie. Celui-ci en est un. Il nous donne la vie parce qu'il va nous permettre d'éclairer l'avenir de l'humanité, si celle-ci veut survivre. Pour son auteur, le savant François Roddier, " Ce livre adresse un message aux générations actuelles et futures. L'Histoire montre que chaque fois qu'une société est en crise, elle cherche des coupables et désigne des boucs émissaires. Ce livre désigne le vrai coupable ? : les lois de la mécanique statistique contre lesquelles nous sommes individuellement impuissants. Howard Bloom parle d'un principe de Lucifer sans savoir qu'il s'agit des principes fondamentaux de la thermodynamique. Nos souffrances sont dues à l'entropie liée à notre méconnaissance des lois de l'univers. Lorsque ces lois seront universellement reconnues et comprises, cette entropie aura été évacuée. L'humanité sera enfin capable de prendre en charge son destin et d'atténuer ses souffrances. " Ce livre n'est pas facile à lire. Pourtant, il est génial ? : il nous donne l'intelligence de comprendre une myriade de choses dont le sens nous échappait. Nous comprenons même de façon intuitive ce que nous ne comprenons pas. C'est jubilatoire. Certes, on peut continuer à vivre sans avoir lu ce livre qui pourtant ne donne pas de réponses toutes faites. Il faut alors accepter de souffrir en se demandant où va l'humanité. Certes, ce livre fait partie du débat entre savants qu'ils soient physiciens, biologistes ou sociologues. Mais l'avenir de l'humanité appartient à tous et nous avons le devoir de nous mêler de nos affaires. Comme tous les livres qui nous donnent la vie, celui-ci exige une petite révolution qui dérange les habitudes, les certitudes, les aveuglements, les chapelles. Mais quel bonheur de sortir à la lumière en regardant les choses sous un autre angle.

03/2021

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Football

Le roi et moi. A Manchester avec Eric Cantona

C'est à Manchester qu'Eric Cantona a construit sa légende et est devenu, pour toujours, le King. Quatre fois champion d'Angle- terre en cinq saisons, double vainqueur de la Cup, élu à deux re- prises meilleur joueur du championnat, il sera même couronné "joueur du siècle" par les supporters des Reds en 2001. Canto à Manchester, c'est une succession de prouesses sur le terrain, mais aussi une attitude, un état d'esprit, un magnétisme qui fascinent le public, subjugué par ce personnage altier et mysté- rieux : en dehors du terrain, on connaît finalement très peu de choses d'Eric Cantona. Un homme, pourtant, l'a accompagné quasi quotidiennement tout au long des cinq années que Canto a passées à Manchester, de 1992 à 1997. Cet homme, c'est Claude Boli, frère de Basile et de Roger, ami intime de Cantona depuis que les deux garçons ont partagé un appartement à Auxerre, au début de la carrière du King, et parti entre-temps étudier l'histoire et la sociolo- gie à l'université de Manchester. Dans le nord de l'Angleterre, l'étudiant et la star du foot vont partager leurs passions com- munes pour la littérature, le cinéma, la musique et bien sûr le football. Ils passent l'essentiel de leur temps libre ensemble, mangent ensemble, flânent ensemble dans les rues de la ville, vont ensemble à l'entraînement, apprennent même la trom- pette ensemble. Claude est là pour recueillir les confidences de Canto sur Manchester United, sur son coach Alex Ferguson, sur ses partenaires, les Giggs, Scholes, Beckham... , sur l'équipe de France, sur la vie et le foot selon Canto, notamment au cours de l'épisode si singulier de sa suspension de neuf mois consécutive à son high-kick sur un supporter de Crystal Palace. Un portrait sans précédent de Cantona le joueur, de Cantona l'homme et de Cantona l'ami, par l'un de ses plus proches confi- dents.

01/2023

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Magie

La tradition martinésiste. Théologie et théurgie des élus coëns

La Tradition martinésiste apparaît en France, au XVIIIe siècle, portée par l'homme qui lui a donné son nom : Martines de Pasqually (1710 - 1774), fondateur et premier grand souverain de l'Ordre des chevaliers maçons élus coëns de l'Univers. Elle a été transmise à sa suite par Louis-Claude de Saint-Martin, le Philosophe inconnu, dans son oeuvre, et par Jean-Baptiste Willermoz, dans les grades et les instructions du Rite écossais rectifié. Cette tradition à part entière s'apparente à certaines formes de la kabbale, sans être pour autant de nature kabbalistique. Mais elle se rattache surtout, par des relais qui restent encore mystérieux, à certains courants du judéo-christianisme des premiers siècles de notre ère. La Tradition martinésiste comprend une doctrine théosophique d'une richesse inouïe. On y enseigne la nature de Dieu, l'émanation des esprits ou des anges, et de l'homme, leur prévarication et leur chute dans les formes célestes et terrestres, les rapports entre les êtres, la nature des corps et des âmes, sous l'angle de l'arithmosophie, c'est-à-dire de la sagesse des nombres, comme expression de ces réalités supérieures. Mais la Tradition martinésiste enseigne aussi une pratique théurgique complexe, spécifique à l'Ordre des élus coëns : le culte primitif transmis par les grands élus, depuis Adam jusqu'au Christ, et confié par Martines de Pasqually aux élus coëns. Après avoir décrypté et commenté les rituels de réception des élus coëns (" Les Sept sceaux des élus coëns ", Le Mercure Dauphinois, 2011), Serge Caillet nous livre aujourd'hui une explication, point par point, des grands thèmes de la Tradition martinésiste, basée sur l'étude des textes et de nombreuses figures explicatives du XVIIIe siècle. Avec cette synthèse sans pareille, Serge Caillet éclaire d'un jour nouveau la Tradition martinésiste, en donnant à tous les amateurs de choses cachées les clefs de la théosophie et de la théurgie des élus coëns.

10/2021

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Actualité politique France

Macron et le prince de la république. Chroniques d'un quinquennat mouvementé

Cet essai est la chronique du quinquennat d'Emmanuel Macron, sous l'angle de son pouvoir personnel, de son comportement et des résultats des politiques suivies, dans quelques domaines choisis. Ni à charge ni à décharge, il cherche à comprendre la complexité des mutations en cours. Trois auteurs permettent d'apprécier ce quinquennat : Nicolas Machiavel (1469-1527) qui écrit Le Prince au début du XVIe siècle, dans la Florence de la Renaissance. Toujours d'actualité pour comprendre à quelles conditions un "?prince?" peut se maintenir au pouvoir en conservant l'estime et l'affection de son peuple. Michel Crozier (1922-2013) qui publie en 1964 Le phénomène bureaucratique. Sociologue, spécialiste de l'administration française et des grands corps de l'Etat. Gérard Mendel (1930-2004) qui publie La révolte contre le père en 1968. Anthropologue et psychanalyste, spécialiste du phénomène autorité et de la démocratie participative. En France sous cette "?monarchie républicaine?" qu'est la Ve République, un jeune et ambitieux président, c'est un Prince. Mais le pouvoir personnel est-il compatible avec une démocratie moderne ? Macron a bâti son ambition sur ce compromis, en renouant avec le gaullisme "vertical" des origines. Mais la légitimité du général était immense en 1945, large encore en 1958, moindre en 1969... Celle de Macron, plus étroite dès le départ, qu'est-elle devenue ? Dans cette chronique, les évènements sont classés par rubriques (les réformes, la diplomatie, l'Europe, le dérèglement climatique...). Certains thèmes sont approfondis, soit en clarifiant des notions confuses (rigueur, réforme, promesse, participation, concertation, évidence, preuve...) soit en questionnant des idéologies (libéralisme, islamisme, individualisme, populisme...). L'objectif de cet essai est d'exercer l'esprit critique, de se débarrasser des fake news, qui ne sont que des mensonges et prolifèrent à partir du discrédit de la politique, principalement sur les réseaux sociaux. Pour ce quinquennat finissant comme pour le suivant, la méthode détermine toujours le résultat et la démocratie relève des deux. En ces temps incertains, c'est au citoyen d'agir !

11/2021

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Templiers

Les Templiers, Jésus-Christ, Ordres et sociétés spirituelles ou religieuses. Des mystères antiques aux réseaux actuels

Ils auraient renié le Christ et craché sur des croix ! Pour la première fois, un ouvrage examine les courants de pensées centrés autour de la notion de Jésus-Christ. Spécialiste de premier plan de la question, l'auteur rappelle d'abord d'où viennent et qui furent les Templiers. Il se penche ensuite sur les Ordres proches et prolonge par les suites à travers les multiples structures qui s'en inspirent ou s'en sont imprégnées : Ordres chevaleresques, honorifique, religieux ou initiatiques, jusqu'à nos jours. Il évoque la franc-maçonnerie templière, et nombre de sociétés discrètes où Jésus se trouve être la référence, à des fins diverses. Les Templiers inspireront divers courants, l'Ordre du Christ, celui de Calatrava, d'Aviz ou de Sainte-Marie d'Evona, de Saint-Thomas d'Acre, de Saint-Georges d'Alfama, de Sainte-Marie d'Espagne, de Montesa, de la Tour d'Epée, des groupes, structures, ou associations, d'hier ou d'aujourd'hui, se revendiquant être des résurgences ou la continuité du Temple, dont l'OSMTJ ou l'OSMTH, les "Templiers catholiques" etc. La Chevalerie templière sera intégrée par la Franc-Maçonnerie, à travers le temps, depuis plus de 400 ans. Citons l'Ordre d'Heredom et de Kilwinning, celui des Chevaliers de Palestine, celui des DeMolay International, tout comme la Stricte Observance Templière, le Régime Ecossais Rectifié, le Rite Ecossais Ancien et Accepté, le Rite Français des Ordres de Sagesse, le Rite Ecossais Primitif, etc. D'autres courants, sociétés initiatiques ou de statut religieux ont pris Jésus-Christ comme référence, parfois via un message d'amour et d'élévation, parfois sous l'angle de l'illuminisme, ou avec le souci d'impacter la société humaine pour y prospérer, agir et convaincre, surtout depuis les 19e et 20e siècles. Citons les Théosophes, la Fellowship, l'Opus Dei, les Témoins de Jéhovah, Les Mormons, Moon, sans être exhaustif.

03/2024

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Musique, danse

En un acte. Les Actes de ballet de Jean-Philippe Rameau (1745-1757)

Qui connait, de Rameau, le ballet en un acte Nélée et Mirthis, celui des Fêtes de Ramire ou encore la pastorale de Lisis et Délie ? Ces opéras miniatures passent inaperçus à côté des longues tragédies et des ballets composés de plusieurs entrées qui ont fait la renommée du musicien. Même s'ils ont eu les honneurs du disque, des ouvrages comme Pigmalion. La Guirlande ou Zéphire sont encore absents des scènes contemporaines, et l'Anacréon de 1754, sur un livret de Louis de Cahusac, s'efface devant celui écrit en 1757 avec Pierre-Joseph Bernard. Ces oeuvres, composées par Rameau au sommet de son art avec des poètes aussi divers et illustres que Voltaire, Rousseau, Marmontel ou encore Collé, furent pourtant appréciées de ses contemporains, à commencer par la cour de France pour le divertissement de laquelle beaucoup furent élaborées, lors des saisons très privées du château de Fontainebleau. Certaines d'entre elles sont même sans doute à considérer comme la quintessence du style Louis XV, comme La Naissance d'Osiris, Les Sibarites ou encore la subtile pastorale de Daphnis et Eglé. En préalable à la première édition critique complète de leurs livrets, enfin rendus accessibles, ces opéras font ici l'objet d'analyses très diverses qui en éclairent es contextes d'élaboration et les modalités de composition. Les études dramaturgiques qui ouvrent le volume rendent sensibles leur ancrage profond dans l'esthétique du milieu du XVIIIe siècle. Les analyses contextuelles les réinscrivent dans une pratique théâtrale qui, sous la plume de Rameau, connut de profondes évolutions. Enfin, les approches formelles qui constituent la troisième partie du livre, n'hésitant pas à considérer ces "miniatures" comme des "macrostructures", des univers complets par eux-mèmes, dévoilent le soin extrême que Rameau mit à leur composition.

09/2019

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Littérature française

Le sens de l'orientation

Ferdinand est chirurgien du coeur. Il aime la moto, le foot et la montagne. Eléonore, sa femme, le quitte. Pour une histoire professionnelle, un juge le poursuit. Dans un Paris imaginaire, au café l'Etoile du Nord, il rencontre Paola, solaire, providentielle, énigmatique. S'il est parfaitement concentré sur son activité de chirurgien, il est désorienté dans sa vie amoureuse. Il consulte plusieurs fois par semaine Valentin, médecin des âmes. Valentin, quant à lui, dilue ses émotions dans le jeu. S'étant fait interdire en France, il ira assouvir ses pulsions destructrices dans les salles de jeu de Belgique puis à Monte Carlo où il vérifiera qu'il n'y a pas pour lui de martingale heureuse. Ayant reçu une convocation au Tribunal de Bobigny, Ferdinand suit les conseils de Jules, son avocat, et répond aux questions du policier qui s'interroge sur les liens entre l'industrie médicale et son métier de chirurgien. Quels gestes, quels risques, quelles responsabilités, quels financements ? Ferdinand partage son goût pour la montagne avec Pascal, son ami du Massif des aiguilles rouges. Il leur arrive d'affronter des situations délicates parfois liées à la distraction de l'un ou de l'autre. Au-delà des sommets, le rêve de Ferdinand est de trouver un refuge hors de la maison, une chambre avec vue sur les toits pour jouir de la solitude, quitter cette pesanteur, cette plainte continuelle. Paola lui présente Samir, un jeune couturier dont elle montre les créations et organise des défilés. Mystérieuse et séductrice, Ferdinand va bientôt succomber à son charme de sorcière. Jules et Ferdinand partent en Italie pour un procès qui lui est intenté à la suite d'une opération qui a mal fini. Tout se passait bien mais la patiente n'a pas survécu. Erreur médicale ? Négligence post opératoires ? Telles sont les questions des juges. Ferdinand rentre à Paris, retrouver Paola qui a promis de l'attendre à Orly. Mais elle n'y est pas. Elle ne viendra pas, Ferdinand comprendra plus tard qu'elle a rejoint Valentin. S'il avait eu le sens de l'orientation, Ferdinand aurait remarqué certains signes annonciateurs de ce qu'il prendra pour une trahison : certains silences de Valentin, mais surtout, le vol balancé des mésanges de la volière de Valentin à la terrasse de Paola, et de la terrasse à la volière. Le destin de Ferdinand semble alors se tracer dans la neige : il fera l'expérience de l'impesanteur. Comme T E Lawrence sur sa moto, au début du récit qui glissera sur une route sinueuse de la campagne anglaise, Ferdinand disparaît en montagne sans que l'on sache qui, du désir de s'évanouir ou du hasard - ou de la conjonction des deux, va marquer son sort. Le Sens de l'orientation est le roman d'un chirurgien qui applique à la démarche romanesque l'extrême précision que requiert sa profession.

01/2015

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Vente (Bac pro)

Corrige la relation client seconde famille des metiers de la relation client

Corrigé de la référence CVA-22.

07/2022

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Travaux professionnels (Bac pr

Corrige enseignements professionnels blocs 1 a 4 1ere bac pro assp. Corrige enseignements professionnels blocs 1 a 4 1ere bac pro assp

Corrigé de la référence ASSP02-23

08/2023

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Littérature étrangère

Aristonomia

Aristonomia est le premier volet de la trilogie Album de famille, sorte de récit du XXe siècle russe au travers du prisme du destin d'une famille. Le premier volume est consacré aux années 1910, à la révolution et la guerre civile. Le second, aux années 1920 et le dernier aux années 1930. Mais Boris Akounine revendique également avec Aristonomia une entreprise littéraire expérimentale visant la synergie des deux vocations de l'écrivain : le dramaturge et l'érudit. Non pas un " projet commercial ", mais, dit-il, son " oeuvre la plus personnelle ", en gestation depuis son adolescence. D'affinité stendhalienne, cette oeuvre l'est d'autant plus qu'elle met en récit un Julien Sorel de la Russie du début du XXe siècle. Anton Kloboukov, personnage central écartelé entre les deux moitiés contradictoires de la nation : la rouge et la blanche, comme en écho à d'autres romans russes majeurs tels que Le Don paisible de Mikhaïl Cholokhov ou Le Docteur Jivago de Boris Pasternak. Avec, en filigrane, la quête philosophique d'un principe sublimatoire de la personnalité que le romancier-philosophe désigne par le terme d'aristonomie. Le roman s'ouvre à Petrograd, peu avant la chute de Nicolas II, pendant la révolution de février 1917. Le destin d'Anton Kloboukov, jeune étudiant en droit, fils d'un grand professeur, sera influencé par la rencontre avec deux anciens étudiants de son père : Pankrat Rogachov, bolchevique engagé, idéaliste, qui occupera des fonctions importantes dans la Tcheka, la police secrète de Dzerjinsky, et Piotr Berdichev, partisan de la cause blanche, fidèle au baron Wrangel, le dernier espoir des anticommunistes. Après la mort de ses parents, Anon vit une brève aventure avec Pacha, l'ancienne servante familiale. Mais leur relation passionnée s'achève lorsque, rentré après plusieurs semaines en prison, Anton est invité par elle à vivre dans un ménage à trois avec un de ses camarades bolcheviques. Il quitte la maison, cherche un emploi de gardien de nuit dans une maison aisée, mais il est soupçonné d'être un agent bolchevique. Avec l'aide de Berdyshev, vieil ami de la famille, Anton s'échappe en Finlande, passe par l'Allemagne et finit en Suisse. Il trouve du travail dans un hôpital à Zurich et gagne la confiance d'un chirurgien particulièrement talentueux qui le persuade de suivre une formation d'anesthésiste. Il tombe amoureux de Victoria, la compagne d'un jeune homme riche gravement malade, Laurence. Mais cette dernière l'éconduit. Il décide alors de rentrer, rongé par un sentiment de culpabilité. Il arrive à Sébastopol, au moment où l'Armée blanche est en retraite en Crimée et il y retrouve ses anciens amis. A leur contact, les convictions d'Anton vacillent et il finit par admettre que la force est parfois nécessaire et que les blancs auraient du mal à tenir tête aux rouges. Prisonnier des Polonais, il aidera un Cosaque rouge, grâce aux connaissances médicales acquises à Zurich. " C'est le moment le plus important dans ma vie ", pense Anton. La scène, très émouvante, n'est pas sans rappeler Platon Karataev et Pierre Bezoukhov dans Guerre et Paix, de Tolstoï. Peu de temps après, il assiste impuissant à un pogrome. Le roman s'achève sur une note de désespoir : Anton envisage une vie solitaire afin de se consacrer à rendre compte de ces événements tragiques. La construction du roman est particulièrement intéressante. Chaque partie " romanesque " (le roman d'Anton) est suivie d'une sorte de didascalie comprenant le point de vue de l'aristonome, sorte de pensée de l'" homme parfait " ; et le lecteur peut aisément faire lien avec Anton, le personnage central. C'est le moment où auteur et personnage ne font plus qu'un. Original, inattendu, risqué, le syncrétisme littéraire porté par l'auteur mérite à nos yeux de connaître un prolongement en version française.

09/2017

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Philosophie du droit

Le droit saisi par l'art. Regards de juristes sur des oeuvres d'art

Un regard neuf sur le droit à travers 32 oeuvres d'art majeures. Et si notre formation juridique influençait nos émotions artistiques ? L'art peut, sans doute, interpeller de manière spécifique le coeur comme l'esprit du juriste. Chacun des contributeurs à l'ouvrage a choisi librement une oeuvre pour nous livrer ses émotions et ses réflexions de juriste, les partager avec le lecteur afin de mieux éveiller les siennes, favorisant un dialogue trop rare entre art et droit... Une reproduction de chaque oeuvre d'art illustre les propos des auteurs afin de favoriser cet échange. Table des matières Avant-propos, par Rémy Cabrillac Le Contrat de mariage de Mariano Alonso-Perez, par Christophe Blanchard / Droit civil / Régimes matrimoniaux Le Juriste de Giuseppe Arcimboldo : par Claire Bouglé-Le Roux / Culture juridique / Justice De Bach de Carl Seffner à Gould de Ruth Abernethy : par Yves Mayaud / Méthodologie / Raisonnement juridique Graffiti is a crime de Banksy : par Jean-Baptiste Seube / Droit pénal / Propriété intellectuelle La Nature se dévoilant d'Ernest Barrias : par Bénédicte Fauvarque-Cosson / Philosophie juridique / Nouvelles technologies Le Soir sur les terrasses (Maroc) de Jean-Joseph Benjamin-Constant : par Elise Charpentier et Simonne Pichette / Libertés fondamentales / Egalité homme-femme La Justice de l'empereur Otton III de Thierry Bouts : par Laurent Pfister / Histoire du droit / Droit à un procès équitable Le Sacrifice d'Isaac du Caravage : par François Ost / Philosophie du droit / Tiers La Nona Ora de Maurizio Cattelan : par Agnès Robin / Droit d'auteur / Liberté d'expression Statue équestre du Maréchal Lyautey de François-Victor Cogné : par Fouzzi Rehrousse / Droit comparé / Histoire du droit L'Origine du Monde de Gustave Courbet : par Valérie Malabat / Liberté d'expression / Nudité Homme-requin de Sossa Dede : par Christine Ferrari-Breeur / Droit international public / Restitution des prises de guerre Etude d'un noeud de ruban d'Edgar Degas : par Patricia Partyka / Droit de la propriété intellectuelle / Ouvre de l'esprit David de Donatello : par Anthony Crestini / Droit constitutionnel / Histoire du droit La Fée électricité de Raoul Dufy : par Charles-Edouard Bucher / Nouvelles technologies / Droit des biens Cheval sortant de l'écurie de Théodore Géricault : par Marine Ranouil / Enseignement juridique / Méthodologie Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa d'Antoine-Jean Gros : par Emmanuel Terrier / Droit de la santé / Gouvernance Sous la vague au large de Kanagawa d'Hokusai : par Blanche Sousi-Roubi / Nouvelles technologies / Droit de la propriété intellectuelle Dans l'arbre d'Alexandre Hollan : par Xavier Thunis / Droit des biens / Droit de l'environnement Jaune-Rouge-Bleu de Wassily Kandinsky : par Marie-Sophie Bondon / Justice / Déontologie Le Prêteur et sa Femme de Quentin Metsys : par Michel Vivant / Philosophie du droit / Droit de la propriété intellectuelle Deux femmes courant sur la plage de Pablo Picasso : par Camille Broyelle / Liberté d'expression / Nudité La Cueillette des pois de Camille Pissarro : par Laurence Mauger-Vielpeau / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art Les Vertus cardinales et théologales de Raphaël : par Barbara Pozzo-Stanza / Introduction au droit / Sources du droit Le Boeuf écorché de Rembrandt : par Thierry Vignal / Statut de l'animal / Philosophie du droit Loth et ses filles de Pierre-Paul Rubens : par Laurent Saenko et Hervé Temime / Droit pénal / Inceste Carrefour à Sannois de Maurice Utrillo : par Gérard Sousi / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art La Ronde des prisonniers de Vincent Van Gogh : par Rémy Cabrillac / Droit pénitentiaire / Histoire du droit La Femme à la balance de Johannes Vermeer : par Pauline Marcou / Droit des personnes / Liberté de conscience L'Intérieur du port de Marseille, vu du Pavillon de l'Horloge du Parc de Joseph Vernet : par Charlotte Broussy / Droit maritime / Dignité de la personne humaine Grande coiffe en plumes : par Marie Malaurie-Vignal / Droit de la propriété intellectuelle / Appropriation culturelle Agnus Dei de Francisco de Zurbarán : par Yolanda Bergel Sainz de Baranda / Bien culturel / Droit international public Index des notions juridiques Table des illustrations

10/2023

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Histoire et Philosophiesophie

Darwin et l'après-Darwin. Une histoire de l'hypothèse de sélection naturelle, Edition revue et corrigée

Très vite après sa parution en 1992, ce livre a été reconnu comme l'ouvrage de référence sur l'histoire du darwinisme et de ses relations avec la génétique. Aujourd'hui, c'est toujours une somme incontournable et une formidable leçon d'histoire des sciences. Sa traduction aux Etats-Unis quelques années plus tard et le renom mondial qu'elle a immédiatement conféré à son auteur invitent à le considérer comme un classique. Mais il méritait d'être réédité, car il comportait des erreurs et les figures étaient pour la plupart illisibles. Jean Gayon y soutient que les historiens et les biologistes n'ont pas assez distingué la théorie de l'hypothèse de sélection naturelle. En tant que théorie générale de l'histoire de la vie, la doctrine de la sélection naturelle a sans aucun doute eu un immense impact sur les sciences et la culture de son temps. L'hypothèse centrale de cette théorie a été très vite exposée à des difficultés redoutables, venues en grande partie des généticiens. La sélection darwinienne n'était pas compatible en effet avec toutes les hypothèses concevables sur l'hérédité. Ce livre a pour objet de reconstituer cette longue crise de l'hypothèse de sélection naturelle, les étapes décisives de sa résolution et les traits majeurs du darwinisme théorique rénové qui en a émergé. De Darwin à Kimura, l'histoire de l'hypothèse de sélection est ici reconstruite sous l'angle partiel mais crucial de son rapport à l'hérédité. Il s'agit de savoir en quoi l'hypothèse darwinienne était compatible avec les connaissances disponibles sur l'hérédité et la variation, comment elle pouvait être quantifiée, comment la quantification statistique et l'interprétation génétique de la sélection naturelle ont modifié le sens de l'hypothèse, comment l'hypothèse ainsi reformulée était testable et de savoir quel genre de théorie de la sélection des populations la génétique a finalement produit. Ce livre inaugure les très nombreux travaux scientifiques et philosophiques dans lesquels Jean Gayon s'est intéressé à la portée explicative de la théorie de l'évolution par sélection naturelle. Il est l'un des piliers majeurs de l'exploration des mondes darwiniens.

06/2019

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Beaux arts

Comment regarder l'art au XXe siècle. L'art contemporain

Second volume de la collection consacré à l'art du XXe siècle, ce guide s'attache aux démarches artistiques de la deuxième moitié du siècle. L'art contemporain y est exploré selon un axe historique et conceptuel : décennie après décennie, les tendances sont analysées, les mouvements, esthétiques et techniques sont décrits. Sont ensuite examinés les foyers artistiques, sous un angle géographique mais aussi dans un sens plus large (marché de l'art, foires, musées, internet). Pour plus de soixante artistes, chaque parcours est présenté par une notice biographique détaillée et une ou plusieurs reproductions d'oeuvres. Deux index complètent l'ensemble. Dès les années 1950, l'expérimentation artistique se déplace nettement vers les Etats-Unis, avec l'expressionnisme abstrait (De Kooning), l'action painting (Pollock), ou encore le color-field painting (Rothko). Les années 1960 confirmeront le continent américain comme creuset de la création et centre d'un florissant marché de l'art. L'époque est à la contestation, politique comme artistique : le pop art s'épanouit, tandis que naissent l'art conceptuel, l'art cinétique, le happening ou le land art, qui sont autant de tentatives pour les artistes de s'affranchir des limites fixées à leur champ d'expression. Aux néo-dadaïstes Rauschenberg, Johns, Dine, répondent en Europe le nouveau réalisme (Klein), les improbables machines de Tinguely, ou les emballages de Christo. L'hyperréalisme est au coeur de la décennie 1970. L'art corporel, l'actionnisme, la vidéo (Beuys, Gilbert & George, Paik) marquent un retrait de la peinture, qui revient en force dans les années 1980, par les Européens : Schnabel, Baselitz, Kruger, Munoz, Lavier, des artistes témoins de leur temps, qui évoquent par exemple la pandémie du sida. Le siècle se referme sur une dernière décennie, où les artistes occidentaux renouent avec des cultures moins aliénées par le marché de l'art et où la photographie reprend une place de choix dans la création (Cindy Sherman, Nan Goldin, Jeff Wall). Tout au long de ce demi-siècle, la profusion des expressions, leur violence parfois ou leur radicalité sont le reflet d'un monde en pleine mutation.

04/2017

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Science-fiction

Nicolas Eymerich, inquisiteur : Le Château d'Eymerich

1341. Sur ordre secret du Pape, un groupe de cinq dominicains, se surnommant eux-mêmes le Français, le Catalan, le Castillan, l'Allemand et l'Italien, s'apprête à encourir la damnation éternelle afin de porter un coup mortel à l'ennemi héréditaire de la religion catholique. 1369, la peste se répand sur l'Europe. L'inquisiteur Nicolas Eymerich enquête au château de Montiel où s'est réfugié Pierre le Cruel, roi de Castille, assiégé par l'armée d'Henri de Trastamare et les mercenaires de Du Guesclin. Ce château à l'architecture étrange, poisseux labyrinthe flanqué de 10 tours et d'innombrables galeries, se révèle vite être une tanière infâme où les murs tremblent sous la violence des peurs et des haines, où l'impossible mosaïque humaine de villageois chrétiens, de serviteurs juifs et de soldats mahométans n'attend qu'un prétexte pour se disloquer, pour s'enfoncer irrémédiablement dans la folie et la destruction. Jeunes enfants vidés de leur sang, apparitions démoniaques, raclements sordides sous les fondations, murs imprégnés de symboles de la kabbale : la toile des secrets s'épaissit à chaque pas. Eymerich, l'impénétrable inquisiteur, ne craint pas d'affronter la haine, mais peut-être craint-il son sentiment contraire, un sentiment qu'il n'ose nommer et qui l'assaille dans les tréfonds de ce château où se cache le regard serein et déterminé d'une femme juive qu'Eymerich avait, autrefois, soumise à la question, et qu'il ne parvient plus à fuir. Hiver 1944, Le Sturmbannführer des SS Viktor von Ingolstadt, responsable de la sécurité du camp de concentration de Dora, aidé par le professeur Nitsche du bureau du T4, est sur le point de réaliser grâce aux avancées de la science un projet d'une ambition démesurée : la création du soldat allemand du futur, le guerrier parfait, réplique des chevaliers du Moyen Âge. De l'Europe de la peste noire à celle de la peste brune, les temps s'entrecroisent à nouveau sous la plume acide de Valerio Evangelisti. Cette nouvelle enquête de Nicolas Eymerich porte sa quête de vérité au bord d'un abîme sans fond où enfle et remue la haine millénaire.

06/2012

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Histoire ancienne

L'archéologie en bulles. Petite Galerie

Comme chaque année, un art vivant est invité à dialoguer avec les oeuvres exposées au sein de la Petite Galerie du musée du Louvre. Cet espace dédié à l'éducation artistique et culturelle est une véritable introduction aux collections du musée. Pour sa quatrième saison, le Louvre convie le neuvième art — la bande dessinée —, avec lequel il dispose déjà d'un riche passé à travers ses publications, ses expositions et ses rencontres d'artistes. "Archéologie et bande dessinée": le sujet a donné lieu à de nombreuses manifestations en France et à l'étranger tant les univers de ces deux disciplines paraissent proches dans l'imaginaire populaire. Préparatifs et départs d'expéditions, émotion de la découverte et fascination pour les trésors émaillent les récits des artistes, des consuls et des savants à la recherche d'antiques civilisations, et forment la trame de bien des scénarios de bandes dessinées. "L'Archéologie en bulles" explore la thématique sous un angle inédit, puisqu'il s'agit de mettre en lumière ces deux disciplines au travers de leurs procédés communs, le travail du bédéiste faisant écho à celui de l'archéologue. Découvrir, classer, interpréter : ces trois moments de la recherche archéologique peuvent ainsi servir de fil conducteur à ce parcours original. Une large variété de planches, d'originaux de bandes dessinées d'auteurs de renom —Jul, Winsor McCay, Nicolas de Crécy, Enki Bilal, Harold R. Foster, Milo Manara, Emmanuel Guibert, Andreas, Lorenzo Mattotti, François Schuiten, John Buscema, Frank Miller, pour n'en citer que quelques-uns — dialoguent avec les oeuvres du Louvre et celles d'autres grands musées : dessins choisis dans des carnets, cahiers de fouilles, livres, gravures, peintures illustrant le goût des ruines en vogue au 18° siècle chez les artistes et au 19° siècle chez les amateurs qui constituent des collections, comme celle du marquis Campana, sans oublier la figure emblématique de Champollion, le fabuleux trésor de Boscoreale ou encore le site mythique de Suse. A l'origine de nombreuses vocations d'archéologues et source d'inspiration pour bien des créateurs, le Louvre tisse un lien entre inventeurs de trésors et inventeurs d'histoires, prouvant une fois encore qu'il est un acteur de son temps.

09/2018

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Littérature étrangère

LE GENTLEMAN TZIGANE

Dans Larengro. La première partie de ses souvenirs publiée ici 1996. George Borrow racontait son enfance et sa jeunesse ; Avec le Gentleman tzigane (1857), qu'il sous-titre sans ambiguïté. Suite de Larengro, il reprend son récit à l'endroit exact où il l'avait laissé : mais sans changer ni de propos ni de style, il affine son angle de vision. Dans l'édition originale en trois volumes de Larengro, le premier évoquait la vie de l'auteur jusqu'à la mort de son père et courait sur vingt et un ans : le second, qui couvrait son séjour à Londres et ses travaux alimentaires dans l'édition, s'étendait sur plus d'une année : le troisième - son voyage à pied dans l'ouest de l'Angleterre et ses aventures d' "homme aux semelles de vent " - ne représentait guère qu'un mois ou deux. Le Gentleman tzigane accuse encore cet effet de "zoom " puisqu'il est tout entier consacré aux semaines de ce périple - mi-juin.fin juillet 1825. Mais qu'on ne s'y trompe pas : tout ce qui faisait le charme de Larengro est bien là - personnages inattendus et situations cocasses, réflexions imprévues et pleines d'originalité sur la vie et le monde, désarmant mélange d'érudition et de naïveté, fraîcheur touchante des sentiments - et ne fait que gagner en précision et en profondeur. Quel bonheur, au détour d'un chemin creux, de retrouver la troupe des Gypsies - Jasper Petulengro et Tawno Chikno, bien sûr. Pakomovna... mais aussi de découvrir de nouveaux visages : Ursula, Sylvester, d'autres encore - de surprendre Francis Ardry qui descend de voiture dans une cour d'auberge, ou de renouer connaissance avec Murtagh, le vieux camarade d'école, bien mal en point mais promis à un grand avenir ! Quelle joie aussi de retrouver l'indomptable Isopel Berners et d'apprendre comment tournera cette idylle étonnante ! Rien en soi d'extraordinaire dans ces épisodes, mais grâce à la magie d'un style à la fois simple et savant, lumineux et ouvert sur le rêve. Borrow parvient à emporter son lecteur dans un monde étrange - et ce faisant, il lui montre comment transfigurer la réalité la plus quotidienne et charger son propre regard de poésie.

07/1998

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Histoire du droit

"La loi à la main". Militantisme juridique et défense religieuse au temps de l'affirmation de la République : l'action du Comité de jurisconsultes des congrégations (1880-1905)

"Milice multicolore et sans patrie" selon les mots de Gambetta, les congrégations religieuses qui ont su se reconstituer après la tempête révolutionnaire, sont perçues, en cette fin de XIXe siècle, comme un obstacle à l'enracinement de la Troisième République. En digne fille de la Révolution, celle-ci entend bien faire taire les ambitions de l'Eglise et de ses soldats congréganistes. C'est par la force de la loi que les républicains espèrent parvenir à cet objectif. Ce programme, débuté dès 1879, va rapidement trouver ses opposants. Parmi eux, des juristes catholiques vont se grouper pour diriger la défense sur le terrain du droit : c'est ainsi que naît, en 1880, le "Comité de jurisconsultes des congrégations" . Réunissant praticiens et universitaires, ce Comité, dirigé par le baron Armand de Mackau, figure emblématique de la droite, se tiendra aux côtés des congrégations pendant près de vingt-cinq ans, luttant "la loi à la main" pour leur offrir, à l'échelle nationale, un extraordinaire service d'assistance juridique, qui s'avèrera en réalité être bien plus que cela. Droit civil, pénal, administratif, fiscal, ou encore droit des sociétés, peu de domaines échappent à son examen. Prétendant à une expertise neutre, dégagée de toute considération politique, ce Comité constitue un observatoire intéressant pour analyser l'enchevêtrement du juridique et du politique. Si le conflit entre les congrégations et la République demeure bien souvent examiné exclusivement sous un prisme politico-religieux, la découverte du fonds d'archives du "Comité Mackau" ouvrait dès lors une porte nouvelle sur la résistance juridique à laquelle cette bataille a donné lieu. A partir de là, s'imposait donc de repenser le problème sous un angle nouveau : celui d'un militantisme juridique catholique. Cette étude tend donc à examiner la manière dont ces juristes catholiques se sont emparés du droit comme arme de revendication, comme instrument de défense d'une cause et comme mode de protestation contre la politique anticongréganiste menée de 1880 à 1905. Cette histoire est ainsi celle d'un combat mené "avec foi et loi" par des hommes déterminés à mettre la science du droit au service de la cause religieuse.

02/2021

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Autres troubles du comportemen

Le pervers narcissique. Un phénomène de société

On parle aujourd'hui beaucoup de harcèlement et de perversion narcissique. Certains sociologues - et non des moindres - font du narcissisme le mal du siècle. Des psychologues nous indiquent que ceux qui se sentent "harcelés" sont de plus en plus nombreux. Or nous savons que la notion de harcèlement a été "introduite" en France par MF Hirigoyen, qui s'inspirant des travaux de Racamier, a transformé le pervers narcissique en harceleur. Sous un angle clinique le harceleur et le pervers ne sont qu'une même personne. Que dissimule le succès de cette notion au point de justifier, tout récemment une intervention officielle du président de la république française à son sujet ? Pourquoi voyons-nous partout des "harceleurs" et des pervers ? Pour l'auteur du texte, nous sommes ici en présence d'un phénomène de société en ce qu'il révèle quelque chose de profond sur notre monde. Le harcèlement et la perversion ne sont pas que des maux sociologiques et psychologiques, ce sont des maux politiques et donc philosophiques. Mais que sont ces maux ? Dans le Politique, Aristote assimilait le pervers à celui qui était dominé par son corps et qui avait l'âme fragile. Pour lui, la cité mal gouvernée était précisément celle qui était gouvernée par son corps ? En sommes-nous là ? La thèse qui est soutenue ici est que ces pathologies sont en lien avec nos fantômes et le mythe du vampire et que ces fantômes sont eux-mêmes la marque de nos fragmentations internes et externes. Que sont ces fragmentations ? Elles sont des failles ou des tensions entre des vérités contradictoires qui paraissent également vraies et qui ne trouvent pas de médiation et de médiateurs pour les accorder. L'accroissement de la perversion narcissique et du harcèlement sont donc bien des réalités de notre monde qui révèle que celui-ci est en guerre contre lui-même et à l'intérieur de lui-même. C'est cette guerre que nous cherchons à explorer et que nous cherchons à mettre en évidence avant d'éviter qu'elle ne conduise à notre implosion comme cité et comme société. Relecture et correction du manuscrit par staka. fr

01/2023

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Sciences politiques

La citoyenneté confisquée. Nouvel essai de refondation du politique

L'affirmation ici développée et argumentée sous l'angle strictement philosophique s'énonce simplement : La crise du système représentatif était inévitable parce que la représentation politique trahit l'essence même du politique. La citoyenneté n'ayant de sens que par la participation directe et personnelle de chaque citoyen aux décisions collectives, le politique ne saurait être autre chose que l'espace de la discussion entre les citoyens à la recherche d'un accord sur toute question que la société pose à l'Etat. Dans tous les pays où elle a pris naissance dans le sillage des révolutions du 18e siècle, la démocratie représentative a fini d'apporter ce qu'elle pouvait produire de meilleur : l'émergence d'une conscience citoyenne demandant aujourd'hui à s'émanciper des tutelles politiques afin que soit confiée aux citoyens la responsabilité du monde. Le 21e siècle sera celui de la citoyenneté délibérative ou il ne sera pas. Idée simple, donc, mais non simpliste. Elle ne peut être fondée et justifiée que par une pensée du politique appelée à réinvestir la querelle des Anciens et des Modernes pour explorer les capabilités citoyennes à la lumière d'une théorie de l'existence et d'une métaphysique de l'homme. C'est ce que tente l'auteur de cet ouvrage, sur deux parties : 1 / Une partie "critique" , dont l'objet est d'abord de récapituler les raisons de l'insuffisance puis de la faillite du système représentatif. Suit le travail de "refondation du politique" proprement dit, qui convoque moins l'expérience grecque ancienne que les idéalités tirées de cette expérience par les poètes et intellectuels grecs, puis synthétisées dans la pensée d'Aristote. 2 / Une partie "prospective" dont l'objet est d'envisager, à la manière d'une utopie philosophique, les dimensions théoriques d'une reconquête nécessaire de la citoyenneté d'exercice. Sous le néologisme "politécratie" - préféré à "démocratie directe" - est alors élaboré le concept de régime des citoyens délibérants. Puis sont étudiées autant les raisons et modalités du confinement moderne des citoyens dans la société civile que les conditions d'une réhabilitation possible de la citoyenneté politique. [Voir la table des matières section par section en fin de volume]

03/2023

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Couple, divorce

Le droit européen des relations patrimoniales de couple

La mobilité croissante des couples et des familles et l'internationalisation des patrimoines sont des phénomènes auxquels les praticiens du droit patrimonial de la famille sont de plus en plus souvent confrontés. Qu'il s'agisse de conseiller des futurs époux ou partenaires à l'aube d'une union, d'accompagner des couples qui s'interrogent sur les conséquences d'un déménagement sur leurs relations patrimoniales ou de procéder à la liquidation d'un patrimoine commun en cas de dissolution du couple, il est nécessaire d'identifier la loi applicable aux relations patrimoniales au sein des couples. Bien souvent, le praticien sera aussi amené à s'interroger sur la validité d'un contrat conclu par les époux ou partenaires à l'étranger. En cas de litige, il sera également nécessaire de déterminer la juridiction compétente, voire de s'interroger sur les effets d'une décision étrangère. Ces questions sont rendues plus complexes par le temps long dans lequel s'inscrivent la plupart des relations de couple. Pour offrir une réponse à ces questions, le législateur européen a adopté en 2016 deux règlements : le premier vise les régimes matrimoniaux de couples mariés, le second les relations patrimoniales entre partenaires. Cet ouvrage a comme ambition d'offrir une analyse détaillée des dispositions de ces deux règlements. L'analyse, richement illustrée par des exemples qui puisent dans le droit comparé, aborde les textes tant sous l'angle théorique que pratique. Fruit du travail d'une équipe internationale, elle offre une lecture réellement européenne des textes. Le commentaire est particulièrement attentif aux interactions entre les deux règlements analysés et les autres textes qui donnent forme au droit international privé européen, et singulièrement le règlement successions. Les auteurs ont également tenu compte de l'apport de la Cour de justice au droit international privé européen. L'ouvrage constitue un guide précieux pour éclairer tous les praticiens, avocats, notaires, magistrats, juristes au service de banques, de fiduciaires, de family offices ou de conseils en gestion patrimoniale. Il pourra aussi être utile aux étudiants, chercheurs et universitaires qui s'intéressent au droit international privé et au droit des relations patrimoniales familiales.

03/2021

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Hypnose thérapeutique

De la suggestion

Pour Hippolyte Bernheim (1840-1919), la suggestion est la cause principale de nombreux phénomènes, y compris de l'état hypnotique. Il n'y a pas d'hypnotisme, il n'y a que de la suggestion ; c'est-à-dire, il n'y a pas un état spécial, artificiel, anormal ou hystérique qu'on peut qualifier d'hypnose ; il n'y a que des phénomènes de suggestion exaltée qu'on peut produire dans le sommeil, naturel ou provoqué. L'hypnotisme lui-même est un phénomène de suggestion qui peut aboutir ou non comme les autres actes suggérés, mais il n'est pas nécessaire pour obtenir les autres phénomènes. C'est sous l'angle de la suggestion que Bernheim réinterprète les phénomènes qu'il attribuait autrefois à l'état hypnotique : hallucination, amnésie, insensibilité, formes et/ou stades de l'état hypnotique, efficacité des techniques d'induction hypnotique... Toute idée est une suggestion. A la psychothérapie hypnotique, il a ajouté et substitué peu à peu la thérapeutique suggestive à l'état de veille qui est devenue la psychothérapie moderne. Pour qu'une suggestion se réalise, pour qu'elle passe à l'acte, il faut qu'elle soit acceptée par le sujet. Outre le fait que certains sont plus suggestibles que d'autres, ils n'acceptent pas tous les mêmes suggestions. Le phénomène de suggestion est normal et nécessaire à la vie individuelle et sociale. Cette évolution des conceptions de Bernheim qui le conduit finalement à accorder une primauté à la suggestion est aujourd'hui encore d'actualité tant l'idée qu'il existerait des techniques d'influences simples à mettre en œuvre et efficaces dans leurs effets est toujours présente dans le sens commun. Le livre de Bernheim illustre à la fois la puissance de la suggestion, sa complexité et sa dialectique. C'est la réédition en fac-similé de ce livre publié en 1911 sous le titre De la suggestion que nous proposons ici. Ce livre s'adresse aux psychologues, psychothérapeutes, psychiatres, historiens et étudiants, intéressés par la question de l'hypnose et de la suggestion, et désireux de découvrir un des derniers écrits de Bernheim.

06/2007

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Littérature française

À sauts et à gambades

Le recueil de nouvelles, dont l'auteur tient à spécifier qu'il l'a écrit " à sauts et à gambades ", faisant référence à Montaigne, traite de sujets de société multiples d'une actualité brûlante ou de sujets éternels vécus par chacun de nous. Olivier Bonnet s'ingénie à nous surprendre par l'angle d'approche et par son style, suscitant tour à tour, l'humour, l'ironie ou l'émotion. Le recueil regroupe les nouvelles en six catégories, à savoir : Réchauffement climatique & Covid 19 Mort accidentelle & Vieillesse Joug maternel Considération sociale Clan familial Premiers émois & Sexualité.
La science-fiction est morte ! Elle n'a plus lieu d'être. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui la réalité dépasse la fiction. Certes, de tels propos peuvent paraître pour beaucoup polémiques. Les arguments abondent pourtant en ce sens. Ainsi par exemple, le célèbre roman La guerre des mondes de l'écrivain britannique H. G. Wells : la menace pour l'Humanité ne vient pas aujourd'hui des extraterrestres, mais de l'Homme lui-même.
En prétendant que la menace vient de l'Homme, on ne peut qu'être pris d'effroi, car par expérience, il n'y a pas pire combat à livrer que celui fait à soi-même. Du coup, la menace devient bien plus probable et omniprésente. [... ] Au même moment, est retrouvée morte sur la plage de la baie de Morlaix, dans le département du Finistère en Bretagne, une fillette âgée de huit ans. Nolwenn Legoff, ainsi s'appelait la malheureuse gamine.
C'était une enfant pleine de vie. On n'entendra plus désormais ses rires dans le préau de l'école communale pour filles, on ne la verra plus chez le pâtissier en train d'acheter quelques friandises ni courir pieds nus sur la plage. Mais on verra en revanche ses parents hanter la ville, vêtus de noir, prisonniers de leur tristesse incommensurable, portant le deuil de leur enfant. Il n'y a rien de plus effroyable et de plus inacceptable que la mort d'un enfant.
Qui l'avait tué ? Un pédophile ? Un déséquilibré ? Non, en l'occurrence la question n'était pas " Qui a tué cet enfant ? ", mais " Qu'est-ce qui avait conduit à sa mort ? ".

12/2020

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Littérature étrangère

Bienvenue dans ce monde

Copenhague. Un endroit délimité dans lequel se meuvent trois êtres qui forment un triangle parmi des milliers d'autres : Greta, qui travaille dans un restaurant à woks et tient un journal intime dans lequel elle parle de toutes les blessures que personne ne voit. Ces plaies qui font plus souffrir que celles que l'on peut voir à l'oeil nu, ces plaies dans lesquelles on ne peut pas enfoncer son doigt et savoir avec certitude pourquoi elles font mal. Greta qui souffre de grosses crises d'asthme et qui, au lieu de prendre ses médicaments, enfonce ses ongles entre ses côtes et se griffe en s'efforçant de penser à un vent de force sept et à des chevaux lancés au grand galop. Elle habite dans un collectif avec des garçons nombrilistes et geignards qui considèrent les constellations de perles à repasser comme l'ultime forme d'art. Le besoin d'un changement dans sa vie se fait urgent. Le bande-son de son coeur est râpeuse et déprimée, comme une mine de crayon sur du papier ou une lime sur un ongle sous-alimenté. D'ailleurs, elle n'en a pas, d'ongles, elle les a tous mangés comme des biscuits apéritifs. Sa faim est immense et belle. Puis, Simon, qui se débrouille en artwork. Il dessine par ailleurs les plus beaux triangles de tout Copenhague. Il n'est pas comme les autres. Les pistes sonores de son coeur et de sa tête défilent deux fois trop vite. Petit, il lisait Les Hauts de Hurlevent et tout est partie en sucette. Et avec Simon, vient aussi Claus, qui adore le conceptualisme et dont la spécialité est de tout faire foirer. D'ailleurs, il est lui-même un genre de concept. Sa bande-son à lui est supersonique, on l'entend à peine. Un triangle, une constellation électrifiante qui menace à tout moment d'éclater... Avec une écriture inventive, nerveuse et contemplative, Amanda Svensson met en scène ses personnages avec beaucoup de tendresse, une poésie surprenante et un humour décalé. Une histoire d'amour tâtonnante et fulgurante qui laisse ses empreintes, comme peut faire le rêve pendant quelques merveilleuses secondes après le réveil.

11/2014

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Sciences politiques

Désarmement nucléaire / urgence. La guerre nucléaire est commencée

Imagine-t-on ce que serait une guerre nucléaire ou même simplement l'utilisation ponctuelle d'armes nucléaires à destruction massive ? Cette éventualité apparaît tellement impensable que la réaction spontanée est souvent : "Ayons des armes nucléaires pour que l'autre aie peur et n'utilise pas les siennes, c'est très dommage mais c'est ainsi". Ce livre propose une autre manière de voir, plus réaliste, à partir d'informations actuelles, d'analyses du passé depuis Hiroshima, et en s'appuyant sur des documents authentiques dont l'auteur donne toutes les sources. Il permet de considérer cet énorme problème sous un autre angle : peut-on continuer à croire que la paix est assurée, alors qu'une utilisation même partielle provoquerait des destructions humaines et matérielles considérables, et des contaminations de surfaces entières rendues inhabitables pour des siècles ? Et quelle escalade s'en suivrait-il ? Le traité de non-prolifération permet-il le contrôle et la limitation des armes nucléaires ? Est-il illusoire ? Certains pays ne l'ont pas signé, certains s'activent à se doter de l'arme nucléaire. Est-il raisonnable d'y consacrer chaque année un coût exorbitant alors que les conflits changent de nature et que nos armées n'y sont plus adaptées ? Parallèlement, connaît-on les effets durablement toxiques, chimiques et radiologiques, des armes à uranium appauvri (UA) qui ont été employées depuis 1991 lors des deux guerres du Golfe, au Kosovo, à Gaza, en Afghanistan : énorme augmentation des cancers, maladies respiratoires et neurologiques, atteintes génétiques qui provoquent des naissances d'enfants malformés, monstrueux, contamination radioactive de secteurs entiers de territoires ? Et ces effets se poursuivant très, très longtemps après la cessation du conflit sur le terrain. Est-ce qu'une catastrophe planétaire se prépare et que nous la sentons venir impuissants ? La démocratie implique que chacun de nous soit informé pour pouvoir prendre position. C'est à nous, citoyens, de donner notre avis sur cette folie suicidaire de la course aux armements. Ce livre permet à chacun de réfléchir, de se faire ses propres arguments. La France peut-elle rester à l'écart de ce mouvement ? Pour faire entendre notre voix nous avons besoin d'informations claires et de débats ouverts.

03/2014

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Littérature française

On a voulu me faire passer pour un terroriste

Courant des années quatre-vingt-dix. Beny, étudiant congolais suivant son cursus à Moscou, est un jeune homme comme les autres, avec des problèmes de son âge. L'amitié, l'amour, les jeunes femmes, les errances du coeur et les passions inattendues sont ses seuls soucis. Mais de l'insouciance des années moscovites et des discothèques russes il ne restera bientôt plus rien... Dans sa chute infinie, il s'enferme peu à peu dans la peur, s'abîme dans le doute et tente de survivre dans un monde qui lui est devenu de plus en plus hostile. Et nous fait découvrir les failles de la démocratie. A l'ère d'une mondialisation de plus en plus radicale, de nouveaux maux, reflets d'une époque où les inégalités sociales et culturelles sont de plus en plus nettes, voient le jour et viennent troubler un ordre déjà précaire. Au siècle dernier, identifier son ennemi était aisé - l'on se rappelle encore des conséquences de la Seconde Guerre mondiale. De nos jours, cet ennemi n'a ni visage ni leader particuliers, il n'a qu'un nom, flou et effrayant : terrorisme. Personne n'a oublié l'effondrement des Twin Towers, où nous assistions, médusés, à la destruction de l'un des symboles de la suprématie états-unienne - et du monde occidental en général. Nous craignons une invasion sur notre sol que nous ne saurions endiguer, celle de la terreur venue d'un monde en révolte. Beny Carolin Ndouna a lui aussi subi les conséquences du terrorisme, mais sous un tout autre angle. Employé dans une société de logistique aux Pays-Bas, il va connaître la douleur d'être diabolisé par l'un de ses collègues. Subissant les préjugés, les injustices, il va devoir se battre pour défendre son intégrité et son honneur malmenés. Car dans cette paranoïa ambiante, être africain en Occident n'est pas la place la plus confortable. Une histoire vraie qui pose la question du point de vue et nous propose d'en changer, le temps de comprendre que vivre dans le climat actuel n'est simple pour personne...

10/2012

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Décoration

Napoléon. La Maison de l'Empereur

Ce catalogue propose au public de ressusciter l'esprit et les ambiances de la cour impériale, organisée autour de la personnalité de Napoléon 1er afin d'assurer la propagande de son régime. Héritière à la fois de l'embryon de cour républicaine du Consulat et de l'ancienne étiquette royale de Versailles, à l'heure où se reconstitue autour de Napoléon le cadre somptueux des réflexes monarchiques la Maison de l'Empereur est le cercle de dignitaires et de serviteurs fidèles qui organise au quotidien la vie politique et privée de Napoléon et de ses proches. Elle se déploie comme un instrument politique et idéologique de l'Empire, assurant le spectacle du pouvoir et contribuant à construire la légitimité du régime et de la dynastie des Bonaparte. En marge du gouvernement et de l'armée, elle regroupe autour du nouvel empereur les dignitaires, le personnel et les artistes qui composent la mise en scène d'une monarchie pensée pour durer. Elle régit par son protocole et ses règlements la vaste collection des palais impériaux, résidences des rois de jadis, au premier rang desquelles les Tuileries, Saint-Cloud et Fontainebleau. A la tête de cette Maison de l'Empereur, six Grands officiers civils de la Couronne : Grand aumônier, Grand maréchal du palais, Grand maître des cérémonies, Grand chambellan, Grand écuyer et Grand veneur se partagent un vaste champ de responsabilités. Un intendant général contrôle leurs dépenses tandis que les secondent chambellans, préfets du palais, pages et écuyers. Autant de figures passionnantes pour voir s'incarner sous un angle nouveau l'aventure napoléonienne, à l'aune de la vie de cour et du service rendu au jour le jour à l'une des grandes figures de l'histoire occidentale. Un homme que la légende nous présente souvent seul face au destin. Un homme et un souverain qui fut en réalité particulièrement et splendidement entouré. Cet ouvrage propose ainsi de faire revivre l'ambiance et de comprendre l'esprit de la cour de France au temps du Premier Empire. Une sélection d'oeuvres et d'objets d'art révèle le rôle de la Maison dans le façonnage d'une identité monarchique pour le nouvel empereur, sa famille et son entourage.

01/2018