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Mathias Enard

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Histoire internationale

De leurs socs, ils ont forgé des glaives. Histoire critique d'Israël

Comment le rêve d'un peuple, la création d'un Etat juif, est devenu le cauchemar d'un autre? Arno J. Mayer tente ici de dénouer les fils de cet imbroglio judéo-palestinien, en retraçant, avec brio et clarté, la chronologie du mouvement sioniste, de ses origines à nos jours. Son apparition à "l'âge d'or" de l'impérialisme colonial européen, la déclaration Balfour de 1917 et l'établissement d'un mandat binational, sans égard pour les Palestiniens qui cultivaient cette terre, la partition et l'indépendance de 1948, la place d'Israël dans le monde pendant la guerre froide, l'importance stratégique et économique grandissante du Proche-Orient, la construction du Mur de séparation: tous ces événements sont rappelés, replacés dans leur contexte mondial et critiqués. L'auteur revient ainsi sur l'idéal messianique de ces éminents sionistes que furent Theodor Herzl, Vladimir Jabotinsky et Chaïm Weizmann, ainsi que des critiques intérieurs comme Ahad Haam, Martin Buber et Judah Magnes qui, dès cette époque, mirent en garde contre les risques explosifs de la "question arabe", en vain; les germes de la rancœur et de la résistance arabes face à l'essor de l'immigration juive et au déplacement des frontières étaient semés, provoquant la première Intifada en 1929, prélude à une guerre sans fin. Mayer ne perd jamais de vue le désir parallèle d'autodétermination des Arabes de Palestine, né en même temps que le rêve sioniste, mais balayé par le sentiment de culpabilité du monde occidental au lendemain de la Shoah et par la décision de l'expier collectivement par la création de l'Etat juif. Finalement, l'appel de Jabotinsky à l'érection d'un "mur de fer", c'est-à-dire à l'emploi de la force militaire contre les Arabes, a été pris au pied de la lettre par un grand nombre d'hommes politiques israéliens, de Ben Gourion à Sharon, tarissant toutes les réserves d'innocence et de légitimité dont pouvait se targuer Israël. Assiégé par des voisins arabes impossibles à contenir, submergé par la violence, l'Etat militaire actuel, soutenu surtout par les Etats-Unis, paie très cher sa démesure.

03/2009

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Littérature française

La marchande de simples

Ce roman, terminé le 2 novembre 2018, s'appuie sur un contexte historique réel de l'histoire de la Martinique parfaitement bien décrit et maîtrisé par Monsieur Armand Nicolas, professeur d'histoire. A cet égard, je dois lui rendre un hommage parce que son ouvrage m'a été très utile tout au long de mon roman du point de vue de certains faits et repères historiques. Aussi, dois-je lui adresser mes vifs remerciements, pleins de gratitude. Je dois avouer avoir consacré six ans à l'élaboration de ce roman qui est avant tout un roman d'amour. Mais, c'est également un témoignage de mémoire " longtemps avant l'antan " que je souhaite laisser à mes enfants et petits-enfants. En effet, l'héroïne principale n'est autre que la femme qui a fondé la filiation des Jeanne-Rose, nom mystérieusement matronymique ; un mystère que j'ai pu élucider en élaborant notre arbre généalogique, avec l'aide de mon père et de mon petit frère. Et c'est ainsi que l'idée d'écrire l'histoire de la Dame Jeanne-Rose est née. Au-delà du côté familial, l'objectif de ce livre est de faire découvrir comment une esclave affranchie, mère de cinq enfants, sans famille et sans amis, va réussir à nourrir sa " marmaille ", à se faire respecter dans une société raciste, ségrégationniste... Une société coloniale machiste où la condition de la femme était bafouée, niée et méprisée. Trouver sa place dans un monde esclavagiste que rien ne semble pouvoir atteindre, n'est pas chose aisée. Et pourtant, elle y arrive grâce à sa pugnacité, sa détermination et sa résilience... Elle croit que son travail de tisanière, de guérisseuse peut lui servir de laisser-passer dans le monde opulent des colons blancs. Autour d'elle, une galerie de personnages, à la fois romanesques et authentiques, se montrent représentatifs de la société coloniale martiniquaise en proie à la cruelle division (un peu systématique) des abolitionnistes et des esclavagistes. Pour autant, n'est-ce pas en dépassant ce genre de dichotomie que l'on arrive à faire son chemin ?

04/2019

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Philosophie

Politique de l'exil. Giorgio Agamben et l'usage de la métaphysique

Avec son dernier volume, L'Usage des corps (2015), le projet métaphysique de Giorgio Agamben, Homo Sacer, se clôt. Ayant été au coeur du travail théorique d'Agamben depuis les années 1990, Homo Sacer constitue dans son ensemble l'essentiel de l'oeuvre d'Agamben, où celui-ci développe l'une des constructions théoriques les plus saisissantes dans la pensée européenne contemporaine. En sont la preuve les lectures ou usages multipliés des différents aspects de Homo sacer dans les domaines aussi variés que la théorie contemporaine de l'art, la critique littéraire, les sciences humaines, la philosophie ou encore la pensée politique. A cet égard, force est de constater que Homo sacer a fini par devenir l'une des références incontournables dans les débats qui animent actuellement chacun de ces domaines. Son succès interdisciplinaire relève surtout de la singularité du projet d'Agamben : d'une part, il traverse dans son développement plusieurs domaines ou champs du savoir et, de l'autre, il engage un dialogue constant avec les grandes figures de la pensée occidentale, figures aussi bien classiques que contemporaines. Pour toutes ses raisons, il nous a semblé opportun de revenir dans le présent recueil sur l'ensemble du projet de Homo sacer afin de porter un regard critique sur ses apports théoriques, ses prémisses conceptuelles ou encore son rapport complexe avec les différents domaines du savoir. A cette fin, deux types de contributions composent ce volume. D'un côté, nous avons sollicité quelques-uns des interlocuteurs directs d'Agamben dans telle ou telle partie de Homo sacer, ce qui est notamment le cas d'Etienne Balibar, Jean-Luc Nancy et Thomas Bénatouïl, pour reprendre et prolonger à leur tour le dialogue avec Giorgio Agamben. De l'autre, une série de contributions sont consacrées à l'examen des aspects de Homo sacer qui nous ont paru fondamentaux pour mieux comprendre le projet d'Agamben et l'évaluer dans le contexte de la pensée contemporaine. Notre objectif a été de fournir pour la première fois au lecteur une approche panoramique de Homo sacer et, partant, de la pensée de Giorgio Agamben dans sa systématicité et cohérence interne.

03/2019

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Droit

Constitutions et documents financiers. Espace UMOA/UEMOA, volume 1, Les constitutions - Les codes de transprance - Les lois organiques relatives aux lois de finances - Les règlements généraux sur la comptabilité publique

Partant d'une communauté de langue (ou presque) et de monnaie, les huit pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine fondent leur politique d'intégration régionale sur l'intégration par les politiques économiques, budgétaires et les domaines connexes d'une part, l'intégration par les règles et notamment les règles financières, d'autre part. Les directives portant nouveau cadre harmonisé des finances publiques au sein de l'Union font partie de cette deuxième catégorie. Elles fixent le cadre juridique, statistique et comptable de la gestion des finances publiques dans les pays membres. Lesdites directives ont été transposées dans chaque Etat au moyen d'instruments juridiques divers : lois organiques, lois et décrets. Le panorama normatif global nous offre une cinquantaine de textes dont l'ensemble doit former un tout harmonieux. La relation d'imputation des textes nationaux à l'égard des directives communautaires implique une conformité des premiers vis-à-vis des seconds. Ceci est une exigence juridique découlant du libellé du Traité de l'UEMOA et de la jurisprudence de la Cour de justice de l'UEMOA (Avis n°001/2003 du 18 mars 2003, Création d'une Cour des comptes au Mali). En effet, le monisme juridique auquel les Etats membres de l'Union adhèrent autorise et impose la conformité des textes nationaux avec le droit communautaire. La cohérence des ordres juridiques est un impératif pour l'effectivité de la sécurité juridique dans les Etats membres de l'UEMOA. Ce triple objectif de sécurité, de cohérence et de conformité implique une veille des juristes sur la qualité et le contenu des normes en vigueur. C'est dans cette logique que le CERAF (Centre d'Etudes et de Recherche sur l'Administration et les Finances), think tank de référence, a réuni une équipe d'universitaires et de praticiens des finances publiques de l'Afrique de l'ouest pour faire un travail de screening scientifique et de mise en exergue des incongruités qu'on peut relever, à l'occasion, dans notre belle architecture d'intégration par les règles. Il livre, ci-après, le fruit de ses travaux, sans autre prétention que la satisfaction d'avoir justifié sa mission : être un bailleur d'expertise !

06/2018

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Littérature étrangère

Séjour au Nevada

Un écrivain basque s'installe à Reno (Nevada) avec sa famille, d'août 2007 à juin 2008. Ce voyage fait suite à une invitation qu'il a reçue de la part du Centre d'Etudes basques qui lui a proposé une résidence d'écriture d'un an. Cette destination peut sembler assez inattendue de prime abord, mais la ville de Reno occupe une place centrale dans l'histoire de l'immigration basque. De nombreux habitants de cette région ont en effet quitté leur terre d'origine pour les Etats-Unis au début du XXe siècle. Ils se sont massivement installés dans le Nevada pour y élever du bétail. Si le narrateur-écrivain ne compte aucun de ces migrants parmi ses ancêtres, il conserve toutefois quelques souvenirs éloignés en lien avec le Nevada : il se souvient notamment d'un de ses voisins d'enfance, un boxeur qui avait gagné un combat mémorable dans le Nevada... Séjour au Nevada est composé comme un journal, le narrateur nous livrant ses impressions et ses aventures jour après jour. Qu'il s'agisse de sa propre expérience professorale ou de l'intégration de ses enfants dans l'école locale, c'est le sentiment d'un décalage culturel, d'une certaine forme de solitude qui émerge. Une forme d'angoisse augmentée par la présence d'un serial killer qui terrorise la ville et ses environs... Au-delà de la dimension diariste, la force de ce texte tient au fait qu'il entremêle brillamment des détails réels extrêmement précis et des rêves, des souvenirs. A cet égard, la description qu'il propose des paysages arides et hostiles du désert, parallèlement à celle des bâtiments exubérants et lumineux des casinos de la ville de Reno est une façon de ramener le lecteur aux paysages plus personnels et intimes de la région basque. Constitué de nombreuses histoires autour d'une histoire principale, Séjour au Nevada est un ouvrage plein d'esprit et d'humour qui marque un tournant dans l'oeuvre de Bernardo Atxaga. Soulignant la rareté et l'importance de chaque expérience de vie, Atxaga s'attache également à mettre en évidence l'écart entre deux cultures, rappelant ainsi la nécessité d'une curiosité, d'une ouverture aux autres.

05/2016

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Histoire de France

La chute du second empire. Reichshoffen - Sedan - Metz

Après avoir été le maître de l'Europe et fait trembler ses rois, Napoléon Ier ne pouvait imaginer qu'en rétablissant Ferdinand VII sur le trône d'Espagne, en 1814, il allait donner à la Prusse le moyen d'assumer la rancune qu'elle tenait à l'égard de la France, depuis l'outrage subi à Iéna. Leipzig et Waterloo n'avaient pas suffi pour laver l'affront de cette défaite. Pendant plusieurs décennies, elle attendit l'occasion qui allait lui permettre de provoquer un casus belli. La candidature du prince Léopold de Hohenzollern au trône d'Espagne resté vacant lui en donna l'occasion. Ce nom avait déjà été prononcé au cours de l'année qui précéda la guerre de 1870. Benedetti, ambassadeur à Berlin, avait prévenu Paris qu'à deux reprises des émissaires espagnols avaient rencontré M. de Bismarck pour négocier l'offre de la couronne d'Espagne au prince Léopold. Ce choix, contraire aux intérêts de la France, ne pouvait déplaire à Bismarck puisqu'il lui servit de prétexte pour mener sa politique expansionniste et pousser Napoléon III à la faute. Oubliant les idées progressistes de sa jeunesse et le discours qu'il fit à Bordeaux en proclamant l'Empire c'est la paix, l'Empereur, influencé par son entourage fera le choix de la guerre contre la Prusse. Le courage des soldats de la ligne et les glorieuses charges du corps des cuirassiers ne pourront compenser la faiblesse et les erreurs du haut commandement. Si le désastre de Sedan entraîna l'abdication de Napoléon III, la capitulation du camp retranché de Metz, qui allait suivre, sonna le glas du Second Empire et les espoirs de régence du maréchal Bazaine. La paix sera finalement signée avec la Prusse, mais l'inéluctable esprit de revanche qui avait animé les vainqueurs passera dans le camp des vaincus. Même si Thiers obtiendra du roi de Prusse que le Territoire de Belfort restât français, il ne pourra faire oublier la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Il faudra attendre l'hécatombe de la Première Guerre mondiale pour qu'elles redeviennent provinces françaises.

09/2015

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CD K7 Littérature

Les sept plumes de l'aigle

Luis A n'est pas un personnage de roman mais un homme bien vivant, même s'il tient à rester anonyme. Ce livre raconte son histoire, de sa lointaine enfance argentine aux événements qui l'ont conduit aux portes de la France, où il demeure aujourd'hui. Il a quitté très tôt la maison de son père, à Cordoba, au pied de la Sierra Grande. Sa mère venait de mourir, loin de lui, une nuit d'orage. C'était une Indienne Quechua, et le seul être aimé de sa jeune existence. Il a refusé l'insupportable. Il a préféré imaginer qu'elle avait fui la ville, qu'elle était allée rejoindre son peuple, dans la montagne. Il est donc parti à sa recherche. C'est ainsi qu'il s'est retrouvé sur le chemin de l'impossible, le seul qui vaille aux yeux des fous de vie. Il a connu, bien sûr, l'omniprésente misère des enfants perdus. Puis un jour, le hasard-qui-n'existe-pas a voulu qu'il rencontre El Chura, le gardien des ruines de Tiahuanaco, l'homme au plumage de renard. El Chura était un sorcier. Un chaman. Il l'a instruit, puis il l'a pousse vers d'autres lieux, à la poursuite des pierres vivantes et des sept plumes de l'aigle où sont les sept secrets de la vie. Son errance fut longue, étrange, tourmentée. D'autres maîtres l'ont recueilli et l'ont guidé, don Benito, le vieux Chipés, le père Sebastian, des femmes aussi. Itinéraire où chaque rencontre, où chaque événement, même le plus trivial, fut un pas de plus vers l'" épice ", vers " ce qui fait que la vie ne passe pas pour rien ". J'ai écrit ce qu'il m'a confié de son aventureuse existence et de ses apprentissages. A la fin, il m'a dit : " Maintenant, que le vent emporte nos paroles, comme il emporte tout, pollen, poussière, feuilles mortes. Si elles ne sont que poussière, qu'elles retournent à la poussière. Si elles sont vivantes, qu'elles nourrissent la vie. " Et il est parti d'un grand rire. La route continue. H.G.

11/2000

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Ethnologie

Recherches d'esthétique transculturelle. Tome 1, Notes d'anthropologie esthétique

Accompagnant la mondialisation économique et l'accélération des mouvements de populations, un dialogue transculturel s'est mis en place, où chaque culture propose de faire exister ses valeurs auprès des autres cultures. Dans ce dialogue, arts et esthétique opposent une résistance au capitalisme mondial, qui tente d'imposer sa réduction à l'économique et à la rentabilité. Ces recherches d'esthétique transculturelle refusent, elles aussi, de réduire l'art et la culture à n'être que des biens de consommation et entendent réactualiser la "valeur esprit" et la créativité qui y est en oeuvre. L'anthropologie contemporaine du langage a découvert qu'une dynamique transculturelle de dialogue était à la source de l'imagination et des arts. Elle nous apprend donc que la créativité est inentamée par la dynamique de concurrence économique et la guerre des cultures que déclenche cette dernière. Encore s'impose-t-il de pouvoir affronter la destruction de la raison imposée par l'absolutisation de l'économique et du politique dans ses effets les plus nocifs : la destruction de l'aisthesis, l'insensibilisation aux phénomènes du monde, d'autrui et de nous-mêmes. Cette confrontation s'est produite de nos jours à travers les tentatives de réflexion des artistes et des créateurs qui se sentaient asphyxiés par des cultures elles-mêmes réduites à des volontés de régulation arbitraire du comportement. L'émancipation de la sensibilité de chacun a été ainsi à nouveau rendue accessible par une émancipation intellectuelle de ces artistes et créateurs à l'égard de ces effets d'anesthésie culturelle. Ce sont ces mouvements d'émancipation esthétique et intellectuelle qui sont retracés ici à travers une analyse des oeuvres de Nietzsche, Artaud, Deleuze, Lyotard, Castoriadis, Flusser, Gehlen et Foucault. Cette reconstruction transculturelle conditionne en effet la réouverture de la sensibilité humaine à ses propres aspirations tout autant qu'à la perception de ce qui l'entrave encore. Nelson Hurtado, Diego Bernal, Laura Moscarelli, Antoine Mérieau, Anne Bouillon, Erica Buck, Charles Feilosa, Mounirou Diallo et Ingrid Arriaga ont mené ces analyses en 2012-2013 dans le séminaire : "Anthropologie et esthétique transculturelles" tenu à l'Université de Paris 8 dans le cadre du Laboratoire d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie.

12/2013

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Littérature française

La mémoire des anges

Issue d'une grande famille de producteurs de cognac, Mauve, interprète à Bruxelles, revient au château de Bassan après douze ans d'absence pour assister aux funérailles de sa sour. Des événements inattendus la retiennent au domaine et la conduisent à faire des choix qui vont bouleverser sa vie. Jalousies, drames, secrets de famille, une intrigue romanesque au cour de la région charentaise. Mauve revient au château de Bassan pour assister aux funérailles de sa sour Véronique. L'accueil est glacial. Douze ans auparavant, elle avait rompu ses fiançailles avec l'homme qui a finalement épousé Véronique, puis coupé toute relation avec sa famille sauf avec son père avec qui elle a toujours gardé un lien. Contre toute attente, sa sour l'a choisie pour être la tutrice légale de Guillaume, sept ans, et Laurie, cinq ans, ses deux enfants aujourd'hui orphelins. Mais sa tante Paule, une vieille fille acariâtre qui a toujours régné en maître sur le domaine, n'entend pas les choses ainsi et redouble d'agressivité à l'égard de sa nièce. Et pour cause, le lendemain des obsèques, le maître de chai annonce à Mauve que l'entreprise est au bord de la faillite. Or si la jeune femme veut protéger l'héritage de ses neveu et nièce, elle doit absolument sauver l'entreprise. Elle décide de prolonger son séjour à Bassan, le temps pour elle de trouver des alternatives, mais elle compte bien rentrer au plus vite à Bruxelles où elle mène une existence heureuse, entre son métier passionnant d'interprète et Liang, un homme aimant dont elle partage la vie. Vient pour elle l'heure des choix. Liang supportera-t-il longtemps d'être séparé d'elle ? Mauve sait qu'elle prend un énorme risque, d'autant qu'Anthony, son amour d'adolescence, a bien l'intention de brouiller les cartes à son avantage. Seule dans l'adversité, elle choisit malgré tout de se battre pour sauver le domaine et préserver les enfants, affrontant la haine de certains membres de sa famille qui révèlera de sombres secrets autour de son enfance et bouleversera sa vie.

08/2015

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Essais

Les industries des images en Asie de l'Est. Entre mondialisation et identités locales (Chine - Hong Kong, Corée, Japon, Taïwan)

Aborder les industries des images en Asie de l'Est (Chine/Hong Kong, Corée, Japon, Taïwan) invite à s'intéresser à la mondialisation vue d'ailleurs et à réexaminer les théories sur la mondialisation culturelle d'un point de vue comparatif. Il s'agit ici de remettre en question la grille d'analyse la plus répandue, qui aborde cette question sous l'angle de la seule domination économique nord-américaine sans envisager aujourd'hui l'hégémonie chinoise. Le contrôle économique d'Hollywood sur le marché mondial du cinéma ne signifie pas pour autant une hégémonie culturelle globale : le goût pour les programmes et les films nationaux, les appropriations et médiations diverses invitent à affiner l'analyse au niveau du local. Prendre en compte l'Asie de l'Est, relativement ignorée jusqu'ici sous cet angle, bien que drainant un milliard six cent mille habitants, permet de comprendre dans quelle mesure ces industries de l'image toujours dynamiques restent partagées entre mondialisation et identités locales. Une réflexion géopolitique sur ces frontières à l'ère numérique, oblige aussi à revenir sur les porosités entre industries culturelles et industries créatives pour mesurer un ensemble de pratiques évolutives et disparates. A partir de cas concrets, l'industrie des médias associée à un ensemble de supports (cinéma, documentaires, télévisions, jeux vidéos...) est ici étudiée sous l'angle de ses multiples interactions dans le cadre de marchés évolutifs et innovants. Cette culture filmique asiatique relève aujourd'hui bien plus de pôles éclatés que complémentaires, soucieux de préserver des entités culturelles locales et spécifiques, tout en s'inscrivant dans un contexte général de mondialisation. Comme ailleurs dans le monde, le cinéma populaire et d'auteur asiatique conserve une certaine attractivité, mais doit faire face à la forte concurrence des télévisions et des réseaux internet qui le diffusent dans la région. A cet égard, l'Asie de l'Est offre un champ d'expériences uniques traversé par de profondes diversités, qui morcellent ce marché des industries de l'image, clivé entre pôles régionaux. Tel est l'enjeu et l'originalité de ce numéro à partir de regards croisés d'un collectif de chercheurs issus d'Asie et d'Europe.

04/2021

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Sociologie

Le Corps. Diplômées 288-289

Diplômées est la revue de l'Association Française des Femmes Diplômées des Universités (AFFDU). Revue scientifique à comité de rédaction, elle a pour vocation de promouvoir la recherche et la visibilité des femmes chercheuses en Europe. D'inspiration généraliste et interdisciplinaire, libre à l'égard de toute école de pensée et des modes intellectuelles, sa périodicité est de deux livres par an. Nous pourrions dire le "corps dans tous ses états". Qu'est-ce que qu'un corps ? Mais aussi qu'est-ce que le corps ? Comme le souligne Descartes "ce mot de corps est fort équivoque. Quand nous parlons d'un corps en général, nous entendons une partie déterminée de la matière, et ensemble de la quantité dont l'univers est composé. Mais quand nous parlons du corps d'un homme ou d'une femme nous entendons toute la matière qui est unie avec l'âme de cet homme. " Le corps est-il un artifice ? Un lieu de passage ? Selon Leibniz " chaque corps organique d'un vivant es d'une espèce de machine divine, ou d'un automate naturel, qui surpasse infiniment vous les automates artificiels". A l'heure où nous pouvons presque remplacer tous les organes humains, à quoi se résume notre corps ? Pourquoi faut-il toujours penser le corps en référence à autre chose (âme, conscience, esprit, etc.) ? Est-ce dans ce rapport, dans cet écart que le corps se pense comme une consistance comme une forme, comme un objet ? Pouvons-nous penser le corps par lui-même, en lui-même ? Devons-nous parler des corps inertes et des corps vivants, des corps objets et des corps sujets ? Le corps est esthétique, culturel, cultuel... le corps est nécessairement politique. Partout le corps est là... Il est donc grand temps de questionner le corps et de voir ce qu'il va devenir dans une société technologique. Ont participé à ce numéro : Hélène Romano, Claude Mesmin, Béryl Serizy, Philippe Wallon, Sarah Cassenti, Nadège Langdour, Christophe Chariot, Marie Bagi, Mylène Sarant, rancine Rosenbaum, Léa Renoir, Sophie Sendra, Anne-Sophie Coppin, Sonia Bressler, Jing Xie, Awatef Nassar-Fawkes, Sophia Antoine, Sylvina Boissonnas, Elisabeth Nicoli, Catherine Guyot, Christine Villeneuve.

03/2024

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Droit international public

Les défis juridiques de la Fonction publique statutaire : entre tradition et modernisation. Etude comparée à partir des exemples roumain et français

Les défis juridiques de la Fonction publique statutaire : entre tradition et modernisation Cette étude se propose d'analyser les systèmes roumain et français de fonction publique, en partant non seulement des différences et des ressemblances qui caractérisent ces deux systèmes, mais aussi des principes traditionnels construits par les apports successifs des grands juristes des deux Etats et de la jurisprudence administrative. Une analyse croisée, dont l'objectif vise non seulement à dégager les défis qui se posent à la modernisation de la fonction publique statutaire, mais aussi à présenter certaines réflexions de nature à contribuer voire à éclaircir le positionnement des réformes actuelles de la Fonction publique française et roumaine, eu égard à leur riche passé juridique et jurisprudentiel. En effet, la question qui se pose aujourd'hui comme hier, tant pour le système roumain que pour le système français, est de savoir si, au nom de cette modernisation qui est comprise souvent comme un rapprochement du droit du travail et des principes de New Public Management, il faut renoncer aux traditions statutaires. Il s'agirait, par exemple, de privilégier la contractualisation dans tous les aspects du droit de la fonction publique (recrutement, déontologie, rémunération, formation ou carrière), ainsi que l'expérimentent des Etats comme l'Italie, l'Espagne, la Suisse ou la Suède. Le but est de contribuer à une réflexion générale sur le droit de la fonction publique qui aille au-delà du seul cas de la fonction publique roumaine ou française, en faisant ressurgir du passé des questions scientifiques oubliées, qui semblent retrouver aujourd'hui tout leur intérét. Docteure en droit public, CERAPS (CNRS, UMR 8026), Université de Lille, Gabriela Condurache est, entre autres, l'auteure d'une trentaine de publications en droit public comparé. Elle est intervenue dans de nombreuses manifestations scientifiques organisées notamment par le GRALE, le CNFPT, la Société de législation comparée - Section de droit public financier comparé, la Cour des comptes de l'UE, le réseau scientifique Observatory on local Autonomy (OLA) ou encore, le Conseil des communes et des régions de l'Europe (CCRE). Parallèlement à la dominante scientifique de la thèse, le droit de la fonction publique, elle est aussi spécialisée en droit (comparé) des collectivités locales et en droit des finances publiques.

02/2024

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Histoire de la pensée économiq

Friedrich List et l'économie politique des nations

Parce qu'il a vécu dans l'Allemagne de la première moitié du XIXè siècle, pays pauvre et en retard, List a magistralement compris le dilemme des pays émergents. Soit ces pays imitent l'économie du pays dominant, acceptent le jeu du libre-échange et ils tombent dans une dépendance sans cesse accrue à l'égard du monde extérieur. Soit ils s'efforcent de se frayer une voie originale vers le développement en préservant leur souveraineté. Pour y parvenir, il est nécessaire que ces pays rompent avec la vulgate libre-échangiste et mondialiste en s'appuyant sur le rôle de l'Etat développeur et du protectionnisme éducateur. Depuis un siècle et demi, tous les pays émergents comme l'Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et le Japon à la fin du XIXe et durant le XXe siècle, ont emprunté ce chemin, suivis ensuite par les pays du Sud-Est asiatique et, enfin, par la Chine aujourd'hui. Ce livre comporte quatre parties principales : La première porte sur List et sa théorie du développement économique des nations. La seconde traite de l'influence de la pensée de List à l'ère des nationalismes économiques (1870-1945) La troisième aborde la question de l'influence de la pensée de List à l'ère des indépendances et des décolonisations. La quatrième partie étudie l'actualité de la pensée de List à l'ère de la démondialisation et du retour des nations. Elle constitue le prélude à l'élaboration d'une économie politique des nations adaptée à notre temps. AUTEUR Yves Pérez est économiste. Il a été professeur et doyen de la faculté de droit, économie et gestion de l'Université Catholique de l'Ouest à Angers. Il est à présent professeur émérite et il enseigne également aux écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan. Il a publié plusieurs livres dont, en 2015, le "Manuel d'économie politique" et, en 2017, "Histoire de la pensée économique", aux éditions ellipses. Par ailleurs, il est l'auteur de "Les vertus du protectionnisme : crises et mondialisation, les surprenantes leçons du passé" , en 2020 aux Editions de l'Artilleur et "Protéger ou disparaître : le débat français sur le protectionnisme" , en 2021, aux éditions Perspectives Libres.

06/2022

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Philosophie

Temps physique et temps tragique chez Aristote. Commentaire sur le Quatrième livre de la Physique (10-14) et sur la Poétique

Dans cet ouvrage posthume de Victor GOLDSCHMIDT, le lecteur trouvera d'abord un commentaire minutieux, véritable guide de lecture, de deux grands textes aristotéliciens : les chapitres de la Physique sur le temps (IV, 10-14) et la Poétique tout entière. Si l'auteur se défend d'avoir voulu rivaliser avec les commentaires ligne à ligné dont ces textes illustres ont déjà fait l'objet, il n'en adopte pas moins, au départ, une position de lecteur au premier degré, s'attachant surtout, selon ses propres termes, " au mouvement du texte, pour essayer d'en restituer la structure qui, elle, fournit le commentaire fondamental, rédigé, si l'on peut dire, par l'auteur lui-même ". On verra qu'à cet égard, ce livre constitue l'illustration peut-être la plus parfaite d'une méthode d'exégèse immanente à laquelle Victor GOLDSCHMIDT n'a cessé de penser, théoriquement et pratiquement. Pourquoi maintenant avoir confronté Physique et Poétique, sinon pour tenter de relier temps physique et temps vécu, et considérer en retour l'action tragique sous les espèces du temps ? C'est ici comme un défi que l'auteur paraît s'être lancé à lui-même, tout en s'interdisant systématiquement les facilités qui lui auraient permis de l'emporter à trop bon compte; de sorte qu'il ne réussit à remplir son contrat qu'à force de ne l'avoir pas directement cherché. Seule la lecture du livre, dans ses patientes approches comme dans ses raccourcis fulgurants, permettra de voir comment les matériaux les plus divers, tirés d'une longue familiarité avec l'œuvre entière d'Aristote, enserrés dans un réseau toujours plus fin et plus délié de rapprochements et de connexions, finissent par constituer, à la " surprise " même de l'auteur, un édifice d'une cohérence imprévue et saisissante. Porté par toute une vie d'étude des textes et de méditations insistantes sur les rapports du temps et de l'œuvre philosophique, le commentaire s'ouvre ainsi sur une vision singulière et pénétrante de la pensée d'Aristote en son unité, et, au-delà encore, sur une véritable philosophie de l'histoire de la philosophie.

10/1982

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Essais

Hervé Guibert, l'envers du visible

Le livre, sur une idée des philosophes Claire Pagès et Vincent Jacques, réunit une dizaine de contributions et entretiens sur la question du visible dans l'oeuvre (littéraire, photographique, cinématographique, critique) d'Hervé Guibert. Ecrivain mondialement connu, surtout après la publication de A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie (Gallimard, 1990), mais aussi photographe, critique, scénariste, cinéaste, Hervé Guibert (1955-1991) n'a cessé de questionner les images. " Ceux qui se livrent à l'écriture, sans doute, ne peuvent plus écrire comme autrefois, du temps d'avant l'image photographique, télévisuelle, cinématographique ". Ecrire sur l'image, son rapport à la mort et au désir tout en y tissant une trame autobiographique sera le propre de son livre L'Image fantôme (Minuit, 1981). Dans Des aveugles (Gallimard, 1985), les mêmes thèmes sont explorés à partir de l'envers du visible. Dans toute son oeuvre, Guibert a travaillé sur l'envers des images et sur les ficelles cachées des marionnettes du réel (aveuglement, incognito, faussaires, fictions, leurres, fantômes, cires anatomiques, etc.) sans jamais réduire le visuel au vu ou à l'aperçu et en donnant tout son sens à la notion de visible. D'un autre côté, sa pratique de photographe, par exemple dans Suzanne et Louise, un roman-photo sur ses deux tantes (1980, 2005 et 2019), se confronte sans cesse à l'écriture. Le livre, sur une idée des philosophes Claire Pagès et Vincent Jacques, réunit une dizaine de contributions et entretiens sur la question du visible dans l'oeuvre (littéraire, photographique, cinématographique, critique) d'Hervé Guibert. Entre fantasmagorie et documentaire, comment définir l'écriture hybride de Guibert ? Si l'écrivain s'est interrogé sur la spécificité photographique à l'égard de la tradition picturale, explorant la dimension du reportage, nous pouvons questionner en retour la particularité de l'écriture en lien avec l'image photographique. On a beaucoup écrit sur l'écrivain, un peu moins sur le photographe : la thématique transversale de cet ouvrage permet d'aborder différemment l'oeuvre littéraire, mais aussi de la saisir comme pensée de l'image et de la situer dans le contexte de la réception de son oeuvre.

12/2022

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Biographies

Cahiers de prison. Février-octobre 1946

En décembre 1945, Louis-Ferdinand Céline est arrêté à Copenhague, où il s'était réfugié avec Lucette et son chat Bébert et tentait d'écrire la suite de Guignol's band. Le dénommé Destouches, immédiatement incarcéré à la prison de l'Ouest, réclame de quoi écrire. L'administration pénitentiaire lui fournit dix cahiers d'écolier de 32 pages avec des règles à respecter : "On ne doit pas écrire sur l'affaire dont on est justiciable ni sur la détention. Tout propos licencieux et malséant est également interdit." A partir de février 1946, le prisonnier note d'emblée des éléments de défense pour empêcher son extradition dans la France de l'épuration, et s'en prend à l'ambassadeur Charbonnières qui le persécute. Mais Céline est repris par l'écriture et les Cahiers de prison dévoilent sa vie après son arrivée au Danemark, sa relation avec Lurette, des souvenirs de Londres ou de Montmartre, et surtout montrent de manière inédite le Céline lecteur. Isolé dans la cellule 609 de la section K., Céline s'entoure de livres apportés par sa femme et cite abondamment Chateaubriand, Hugo, Chamfort, Voltaire, etc., en se comparant avec les "grands écrivains exilés emprisonnés". Les Cahiers illustrent aussi la transition littéraire vers sa "seconde révolution narrative et stylistique", note Jean Paul Louis, avec la mise en chantier de Féerie pour une autre foie et des passages que l'on retrouvera dans D'un château l'autre, Nard et Rigodon. Ce volume des Cahiers de la NRF constitue la première édition originale et intégrale des Cahiers de prison de Céline. Avec un nouveau travail d'établissement du texte et des notes, ainsi qu'un index centré sur les noms d'auteurs et les titres d'oeuvres, Céline nous apparaît tel qu'en lui-même, obsédé par la littérature et sa condition d'écrivain : "C'est moi maintenant le traître, le montre, c'est moi qu'on s'apprête à lyncher."

05/2019

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Religion

La dévotion, clef de la philosophie orientale. Tome 2

L’objectif de cet ouvrage consiste à étudier tous les aspects possibles du phénomène de la Dévotion qui comme le phénomène de conscience est présent dans tous les aspects de la vie individuelle, familiale, politique, économique, philosophique ou religieuse. Dans l’analyse jungienne, la rencontre avec soi-même va s’accomplir symboliquement au travers des épreuves, conflits, défaites et victoires vécus par un héros. La dévotion conduit à la connaissance de soi-même. Dans la tradition orientale ou asiatique le héros est à l’image de Janus, le dieu à deux visages, ou du processus de l’individuation qui toujours est double : il est à la fois masculin pour ce qui concerne le corps physique et féminin pour ce qui concerne l’âme. De cette rencontre masculin/féminin intérieure naîtra une énergie qui va mettre en mouvement toutes les composantes, du corps, de l’âme et l’esprit. La Dévotion est une énergie féminine d’origine orientale. C’est donc à partir de l’histoire de Sainte Dévote patronne de la Famille Princière, de la Principauté de Monaco et du peuple Monégasque que nous allons décliner au gré des 12 chapitres, l’histoire de la dévotion qui va réunir deux personnages : Dévote, une sainte martyre de l’ère chrétienne, et Hercules un demi-dieu déchu soumis à punition. Le sous-titre de l’ouvrage : « Devuta in portus Herculis Monoeci » pourrait aussi se traduire par « La Dévotion est présente et éternelle à l’intérieur d’Hercule ». Dans la réalité tout les sépare, ils n’ont pas vécus ni à la même époque ni sur le même plan de conscience, mais ils finiront par se réunir en un même lieu, le port de Monaco. La Dévotion, est à l’image du mythe de la caverne, une lente délivrance de nos enchaînements, une réalité qui ne peut se voir ou se connaître qu’au-delà du mur des cinq sens. La dévotion est l’Âme intemporelle du monde. « L’Âme est par nature apparentée à la région divine et appelée à se délivrer du corps et du monde sensible. Mais pour qu’elle s’en délivre, et pour qu’elle contemple les Idées et le Bien, cela ne peut se faire sans souffrance sans l’ascèse du détachement à l’égard du corps, et donc cela ne peut se faire que progressivement ». Platon, Livre VII de la République.

05/2019

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Poésie

J'aurais un royaume en bois flottés

Nimrod est un écrivain, essayiste, poète d'origine tchadienne, dont le nom même est une épure : de Nimrod Bena Djangrang ne subsiste, sur la couverture de ses livres, qu'un prénom aux consonances bibliques. Celui que lui a donné son père, pasteur luthérien du pays de Kim, sur les rives du fleuve Logone. L'oeuvre poétique et romanesque de Nimrod évoque la guerre et ses avatars, mais ne la montre que fort peu. Il s'en est expliqué : "J'ai toujours mal toléré le catalogue d'horreurs que certains romanciers africains font de la guerre. De mon point de vue, la création littéraire sera toujours tenue de faire montre de pudeur. L'excès qui lui est propre ne vient pas de sa capacité à faire complaisamment la peinture du mal, mais de la forme efficace qui lui permet de tout suggérer et de tout faire sentir". Elégance donc, et force de la suggestion... En vérité, Nimrod se méfie du rôle que l'Histoire impose, au prix de mille falsifications, à l'écrivain africain, condamné à adopter le comportement littéraire que l'on attend de lui. Reste que la poésie de Nimrod va et vient entre deux mondes et que l'exil a fait de lui un apatride à vie. Les premières pages de Babel, Babylone, recueil dont le poète a souhaité la reproduction intégrale dans cette anthologie personnelle, sont à cet égard des plus significatives. Le retour à la terre natale, où vit encore sa famille, s'apparente à un deuil tant l'exilé se sent étranger en son propre pays. Et l'on comprend que le titre de la première section du recueil - Peine capitale - est à prendre au pied de la lettre : l'exilé qui revient sur la terre de son enfance est en danger de mort ; sa peine est incommensurable ; l'air qu'il respire est un suaire. Dans ces conditions, la question est moins de savoir où vivre que de savoir quelle place offrir en soi au passé. On ne peut échapper aux aspirations passéistes de la nostalgie qu'en la déportant sur l'axe du temps à venir. Pour l'écrivain, la mémoire n'est pas derrière nous, mais devant. Elle se réinvente chaque jour, comme se réinvente le paysage. (Extraits de la préface de Bruno Doucey).

03/2017

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Sciences historiques

Les Anglais en Guyenne. L'administration anglaise et le mouvement communal dans le Bordelais

Ce travail m'a été suggéré, il y a longtemps déjà, par l'étude de deux documents manuscrits appartenant aux archives de la mairie de Bordeaux. Ce sont : le Livre des Bouillons et le Registre des délibérations de la Jurade, de 1414 à 1416. Un fait incontestable, c'est qu'ils sont les pièces capitales à consulter pour l'histoire de la commune de Bordeaux. Son origine, sa formation, ses développements, depuis les premières années du XIIIe siècle jusqu'à la mort de Richard II (1399). Quant au Registre des délibérations de la Jurade, de 1414 à 1416, il nous montre la plénitude de la constitution, la puissance de son organisation démocratique et l'espèce de souveraineté protectrice que la Commune de Bordeaux exerçait, au début du XV e siècle, sur le pays aquitain. On savait, sans doute, que l'Aquitaine s'était presque toujours félicitée d'appartenir à l'Angle - terre ; que spécialement Bordeaux et les Bordelais avaient obstinément repoussé la conquête française, parce que le régime anglais leur assurait ce que Guillaume de Nangis appelle dominium suae urbis . Mais en quoi consistait ce dominium, quelle destinée la royauté des Plantagenets fit- elle, pendant trois cents ans, à la région qui répond aujourd'hui au département de la Gironde ? Quelle espèce de ménagements imposèrent aux souverains anglais à l'égard de cette possession héréditaire, mais si constamment disputée, les conditions géographiques, le tempérament du pays, les vieilles traditions de liberté municipale ? Nous possédions la partie extérieure de cette histoire du Bordelais, les guerres, les traités, les changements de mouvance, les manifestations de la sympathie des Bordelais pour les suzerains d'outre-mer. Mais l'arrière-plan, le pourquoi de cette histoire, avec les documents authentiques, les preuves certaines, il ne me semble pas que jusqu'ici on les eût mis suffisamment en lumière. [...] Mais ce qui concerne, d'une part, l'administration à proprement parler, c'est-à-dire la nature, les limites, les agents de la souveraineté exercée par les monarques anglais ; de l'autre, le mouvement communal qui, sous le réseau administratif, se produit avec une généralité, une puissance extraordinaires, dans toute l'étendue du pays, à partir de la fin du XIIe siècle, voilà ce qui ne me paraît avoir encore été traité nulle part et ce qui fait l'objet de cette étude... (extrait de l'Avertissement de l'Edition originale de 1875).

11/2018

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Sciences historiques

La dernière catastrophe. L'histoire, le présent, le contemporain

Naguère suspecte, voire rejetée, l'histoire du temps présent a pris aujourd'hui une place sans commune mesure dans l'espace public comme à l'Université - avec l'explosion du nombre d'étudiants en cette matière. A cela, plusieurs raisons : la mémoire et le patrimoine ont envahi l'espace public et scientifique ; le témoignage a pris l'allure d'un impératif social et moral ; la justice temporelle s'est muée en tribunal de l'histoire pour juger de crimes politiques vieux de plusieurs décennies mais dont l'après-coup continue de cheminer dans notre présent. Une évidence, dira-t-on. Mais mesure-t-on pour autant le revirement qui se joue ici ? Car le passé n'est plus cet ensemble de traditions à respecter, d'héritages à transmettre, de connaissances à élaborer ni de morts à commémorer ; c'est un constant «travail» de deuil ou de mémoire à entreprendre, tant s'est enracinée l'idée que si le passé doit être arraché des limbes de l'oubli, seuls des dispositifs publics ou privés peuvent l'en exhumer, avec ou sans l'aide de l'historien. Tel est le «présentisme» : devenu un problème à résoudre, et désormais un champ de l'action publique, le passé - et singulièrement le passé proche, celui des dernières catastrophes en date - n'est pas oublié, il est constamment mobilisé et reformulé selon les urgences du jour. L'exigence de vérité propre à la démarche historique s'est muée en exigence sociale de reconnaissance, en politiques de réparation, en discours d'excuses à l'égard des victimes. La question de la contemporanéité n'est pas nouvelle : elle s'est posée à travers les âges, mais Henry Rousso prend la mesure de sa profonde transformation au cours des deux grands après-guerres du XXe siècle et définit ses enjeux fondamentaux : comment écrire une histoire en train de se faire ? Comment mettre à distance la proximité apparente ? Comment se battre sur deux fronts à la fois - celui de l'histoire et celui de la mémoire, celui d'un présent que l'on ne veut pas voir passer et celui d'un passé qui revient hanter le présent ? La nouvelle histoire du contemporain, toute entière inscrite dans cette tension, est plus que jamais marquée par l'incertitude, l'instabilité et l'inachèvement.

11/2012

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Littérature étrangère

Défauts dans le miroir

Il s'agit moins d'une autobiographie que d'un autoportrait : le récit ne respecte la chronologie qu'en s'accordant une assez grande liberté. On retrouve ici la démarche si souvent adoptée par le grand romancier australien dans ses ouvrages de fiction. Ainsi, cette public school dont il parle avec une amertume impitoyable est-elle en Australie, en Angleterre ? On hésite à se prononcer - puis tout s'ordonne dans la perspective de l'ensemble. Ce vagabondage de la mémoire, ces retours, ces retouches sont ceux d'un peintre (et Patrick White a toujours été passionné par la peinture, autant que par le théâtre), mais d'un peintre qui travaille longuement un coin de son tableau, quand le reste demeure à l'état d'ébauche. L'arbitraire qui peut frapper d'abord dans la place accordée à tel personnage est en soi-même un jugement. Nous voyons assez fugitivement le père, abondamment la mère, mais presque autant certains serviteurs familiers et, ce qui peut paraître soit un choix délibéré, soit un attrait irrésistible auquel cède le souvenir, se retrouve aussi bien dans les événements rapportés. Il serait naïf de s'étonner que personnes et paysages soient décrits selon l'importance relative qu'ils ont gardée dans la mémoire de cet écrivain d'humeur, ennemi du cliché. La Grèce qu'il parcourt, après la guerre, est comme vidée de tout site classique mais envahie par la vulgarité, la matière plastique et le béton. La présence humaine importe beaucoup plus pour ce promeneur du temps et de l'espace que les témoignages de l'Antiquité ; et c'est sans doute ce qui justifie la série de textes clôturant le livre, des prises de position à l'égard de la politique australienne, du théâtre, avec des portraits volontiers féroces. Règlement de comptes avec les autres et avec soi-même qui devrait passionner les lecteurs de l'ouvre romanesque en ce qu'il révèle, outre les conditions de sa naissance, les obsessions auxquelles il répond chez cet homme et qui a prêté beaucoup de lui-même à ses héros, mais sans jamais se révéler encore avec une aussi complète liberté. Franchise, intransigeance, découverte de soi à la faveur de sa propre création, finalement acte de gratitude envers la vie : une telle absence de complaisance est assez rare pour qu'on l'admire dans cette entreprise difficile qu'est un autoportrait.

03/1985

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Beaux arts

L'image byzantine ou la transfiguration du réel

Après avoir rayonné mille cinq cent ans (VIe-XVIIIe siècles), l'art byzantin est devenu aujourd'hui un symbole de spiritualité, utilisé sans distinction par les orthodoxes et les catholiques (icônes, couvertures de livres, pochettes de disques, etc.). Pourquoi ? On connaît les caractéristiques de l'art byzantin, mais quelles sont ses valeurs philosophiques et théologiques, voire l'émotion et la piété des hommes qui le sous-tendent ? Tania Velmans répond à ces questions, par un examen pluridisciplinaire de certains facteurs déterminant pour les arts visuels byzantins et révélateurs pour la mentalité de l'époque. Il s'agit en premier lieu de la sacralisation de l'image, impliquant un rapport mystique entre la représentation et le représenté. Lui sont liées l'exigence de l'authenticité à l'égard des visages du Christ et des saints, en vertu de la doctrine des prototypes. La forme donnée à l'espace, réduit à la surface, et le fond d'or, symbole de lumière divine, en dépendent également. L'abolition de l'espace entraîne aussi l'abolition du temps, accentué par la quasi-immobilité des personnages. Un ordre synthétique réunit parfois, en une seule composition, plusieurs épisodes qui se succèdent dans le récit biblique ; des personnages de l'Ancien testament apparaissent dans des scènes évangéliques qui incluent également des allusions à la fin des temps et situent donc sur le même plan passé, présent et futur. C'est le temps liturgique (succession des prières et des lectures pendant l'office) qui définit l'ordonnance du décor. Un chapitre particulièrement long et dense traite des craintes des Byzantins face à la mort, de leurs monuments funéraires, du portrait et des compositions à thématique funèbre, le tout comparé aux même catégories d'oeuvres en Occident. Afin d'expliquer les différences significatives qui les opposent, un second volet de cette enquête est consacré à la comparaison entre certaines interprétations théologiques, exigences morales, conceptions de la rédemption, du péché, du mal, du corps, de la femme et du jugement dernier dans les deux parties de l'Europe. Il en résulte, malgré des dogmes identiques, une distinction fondamentale entre le pessimisme occidental et l'optimisme orthodoxe. Enfin, une dernière étude examine l'influence considérable des doctrines mystiques sur l'iconographie et le style des arts visuels byzantins.

09/2009

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Droit

Manuel de droit européen des aides d'Etat. 3e édition

Le droit des aides d'Etat a longtemps été le "parent pauvre" du droit de la concurrence qui s'est surtout focalisé sur des matières connues dans les Etats membres : le contrôle des ententes, des abus de positions dominantes et le droit des concentrations. Si le contrôle des comportements anticoncurrentiels des entreprises est finalement chose aisée, il n'en va pas de même à l'égard de ceux commis par la puissance publique ; un tel contrôle ne pouvant s'effectuer que dans un cadre supranational. Institué dès le Traité CECA, le versement d'aides d'Etat est passé d'un principe absolu d'interdiction en 1951 à un examen encadré de compatibilité à partir de 1957. Depuis lors, la pratique décisionnelle de la Commission, la jurisprudence constructive des juges européens conjuguées à l'augmentation exponentielle du nombre de cas à traiter (consécutivement à l'apparition de crises multiples puis durables de l'économie européenne) ont conduit à donner des contours précis à la notion d'aide d'Etat, à forger des règles de procédure à cet examen de compatibilité, à impliquer les autorités nationales dans la discipline des aides d'Etat, à inventer des sanctions spécifiques en cas d'allocation d'aides illégales et incompatibles avec le traité. Ce manuel entend définir les principaux concepts (Qu'est-ce qu'une aide d'Etat ? Qu'est-ce qu'une compensation d'obligation de service public ? Qu'est-ce qu'une aide de minimis ? ...), détailler les règles en vigueur (Qu'est-ce qu'une aide existante, une aide nouvelle ? Qu'est-ce qu'une aide illégale et/ou incompatible ? ), restituer le rôle de chacun des acteurs de cette matière (Quels pouvoirs/devoirs pour la Commission, les juges européens, les autorités et les juges nationaux ? ) et exposer les enjeux propres à cette matière (A quoi sert le droit des aides d'Etat ? Celui-ci est-il instrumentalisé à d'autres fins que l'établissement d'une concurrence pure et parfaite ? ...). A jour des dernières réformes législatives (RGEC 2017 modifié, règlement de procédure 2015) et des jurisprudences de la Cour de justice (tous les arrêts de février 1961 à juillet 2019) comme des juridictions nationales, ce manuel intéressera les avocats spécialisés en droit public et en droit de la concurrence, les magistrats administratifs, les juristes des collectivités locales et des administrations centrales ainsi que les universitaires.

12/2019

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Religion

La dévotion, clef de la philosophie orientale. Tome 1

L’objectif de cet ouvrage consiste à étudier tous les aspects possibles du phénomène de la Dévotion qui comme le phénomène de conscience est présent dans tous les aspects de la vie individuelle, familiale, politique, économique, philosophique ou religieuse. Dans l’analyse jungienne, la rencontre avec soi-même va s’accomplir symboliquement au travers des épreuves, conflits, défaites et victoires vécus par un héros. La dévotion conduit à la connaissance de soi-même. Dans la tradition orientale ou asiatique le héros est à l’image de Janus, le dieu à deux visages, ou du processus de l’individuation qui toujours est double : il est à la fois masculin pour ce qui concerne le corps physique et féminin pour ce qui concerne l’âme. De cette rencontre masculin/féminin intérieure naîtra une énergie qui va mettre en mouvement toutes les composantes, du corps, de l’âme et l’esprit. La Dévotion est une énergie féminine d’origine orientale. C’est donc à partir de l’histoire de Sainte Dévote patronne de la Famille Princière, de la Principauté de Monaco et du peuple Monégasque que nous allons décliner au gré des 12 chapitres, l’histoire de la dévotion qui va réunir deux personnages : Dévote, une sainte martyre de l’ère chrétienne, et Hercules un demi-dieu déchu soumis à punition. Le sous-titre de l’ouvrage : « Devuta in portus Herculis Monoeci » pourrait aussi se traduire par « La Dévotion est présente et éternelle à l’intérieur d’Hercule ». Dans la réalité tout les sépare, ils n’ont pas vécus ni à la même époque ni sur le même plan de conscience, mais ils finiront par se réunir en un même lieu, le port de Monaco. La Dévotion, est à l’image du mythe de la caverne, une lente délivrance de nos enchaînements, une réalité qui ne peut se voir ou se connaître qu’au-delà du mur des cinq sens. La dévotion est l’Âme intemporelle du monde. « L’Âme est par nature apparentée à la région divine et appelée à se délivrer du corps et du monde sensible. Mais pour qu’elle s’en délivre, et pour qu’elle contemple les Idées et le Bien, cela ne peut se faire sans souffrance sans l’ascèse du détachement à l’égard du corps, et donc cela ne peut se faire que progressivement ». Platon, Livre VII de la République.

03/2019

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Critique littéraire

Donnez-nous des maîtres qui célèbrent l'Ici-Bas. Lettre à Emilie Verhaeren Suivies de la Lettre d'un jeune travailleur

Lorsque Rilke rencontre Verhaeren en 1905 dans l'appartement du poète belge à Saint-Cloud, Rilke, à presque trente ans, est encore le secrétaire de Rodin. Verhaeren, à cinquante ans, est déjà au faîte de son ouvre et jouit d'un immense prestige dans l'Europe entière. Avant même qu'ils ne se soient parlé, Rilke se sent " de bonnes affinités silencieuses " avec Verhaeren. Les années ne feront que renforcer ce premier sentiment. À Stefan Zweig, qui écrit sur le poète belge, Rilke déclare en 1907 : " On n'exagère jamais lorsque, pour parler de Verhaeren, on reporte tel quel sur son œuvre tout l'amour qu'on éprouve pour son être. " Verhaeren meurt accidentellement le 27 novembre 1916 à la gare de Rouen : " La mort effroyable de Verhaeren, écrit Rilke, ma touché au plus profond de moi-même, comme une privation intime, c'était l ami qui avait et me communiquait la plus grande force. " Car si Verhaeren, par sa nature, arrive à forcer la porte de l'univers, Rilke doit attendre patiemment, douloureusement, qu'elle s'ouvre à lui. En janvier 1919, Rilke découvre un recueil posthume de Verhaeren, Les Flammes hautes. Tout à coup le passé ne semble plus mort, un message se transmet de poète à poète, la communion reprend : " La vie [... ] à présent veut continuer ; ma passion est de louer, entre toutes les voix qui se sont élevées alors et méritent toujours de vivre, la voix puissante et véridique du grand ami. " De la voix du poète revenue en février 1922 pour lui faire écrire dans un même " ouragan " la fin des Élégies et les Sonnets, il tire un texte étonnant, rédigé entre la Dixième et la nouvelle Cinquième élégies : la Lettre du jeune travailleur. Cette lettre est adressée à un poète, " Monsieur V. ", initiale derrière laquelle se devine sans peine la référence à Verhaeren. Dans un mouvement de colère, le jeune ouvrier lui confie son profond malaise à l'égard d'une compréhension dévoyée du christianisme et lui rapporte cette prière d'un ami très proche : " Donnez-nous des maîtres qui célèbrent 17ci-Bas. " Désormais libéré des contraintes qui l'étouffaient et parvenu à son tour à la pleine possession de son art, Rilke conclut la lettre à Verhaeren par ce suprême éloge : " Vous êtes, vous, un de ces maîtres. "

09/2006

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Droit

Le chômage partiel

Le chômage partiel, malgré son importance socio-économique, n'a qu'assez peu retenu l'attention des juristes. Aussi, il est apparu nécessaire d'une part de renouveler son analyse dans le cadre des rapports entre employeur et salarié ; d'autre part d'adjoindre à cette approche une étude sous l'angle du droit de l'emploi. En ce qui concerne les rapports de travail, il s'agit d'examiner les conditions de la licéité de la mise en chômage partiel ; après avoir envisagé la question dans le cadre civiliste de la responsabilité contractuelle, la recherce s'attache à montrer la spécifité des solutions de la jurisprudence sociale et la politique juridique sous-jacente ; sur un plan plus général, c'est la question de l'articulation entre pouvoir de direction et contrat de travail qui est posée. Par ailleurs, la mise en chômage partiel ouvre une période de pertubation à l'égard des relations contractuelles, mais aussi des institutions représentatives du personnel : perturbation, au reste, qui a nécessité la création d'un système - original - d'indemnisation dont le rôle dans l'analyse juridique est essentiel. Dans le cadre du droit de l'emploi, est mise en relief la dimension du chômage partiel à la fois comme mode d'adaptation du temps de travail aux variations de l'activité de l'entreprise et comme alternative au licenciement. Avec cette dimension, on entre au cœur des relations triangulaires qui lient - et opposent - le salarié, l'employeur et l'Etat, et suscitent des institutions juridiques particulières, notamment les conventions conclues entre l'Etat et les entreprises. L'indemnisation publique du chômage partiel, par la socialisation du coût de la " non-rupture " du contrat de travail qu'elle induit, apparaît ici comme un des instruments d'incitation par lesquels s'opère l'intervention de l'Etat sur le marché du travail, c'est à dire la politique de l'emploi ; ce dernier aspect conduit à établir une corrélation entre régime de la suspension du contrat et régime de la rupture, et à préconiser une approche juridique plus globale - et équilibrée - de la problématique du chômage partiel, qui assumerait l'ambivalence de l'institution. On le devine, à travers l'étude du chômage partiel, sont visitées - ou revisitées - de nombreuses provinces du droit social.

06/1998

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Droit

Libertés fondamentales et droits de l'homme. Recueil de textes français et internationaux, grand oral CRFPA, Edition 2019

Les sources des libertés fondamentales et des droits de l'homme Sources nationales : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, préambule de la Constitution de 1946, Constitution de 1958, Charte de l'environnement de 2004 Sources européennes : Convention européenne des droits de l'homme, extradition, répression du terrorisme, lutte contre la traite des êtres humains, Charte sociale européenne, cybercriminalité, dignité de l'être humain, protection des enfants, lutte contre les violences à l'égard des femmes, coopération policière et judiciaire Sources de l'Union européenne : citoyenneté, libre circulation des personnes, espace Schengen, mandat d'arrêt européen, Charte des droits fondamentaux Sources des Nations unies : Déclaration universelle des droits de l'homme, Pactes relatifs aux droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, Conventions sur le statut des réfugiés, les droits des femmes, de l'enfant, des personnes handicapées, Cour pénale internationale Le régime juridique des libertés fondamentales et des droits de l'homme Liberté individuelle, sûreté personnelle, justice, police Lutte contre l'esclavage, répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui, répression du crime de génocide et du crime contre l'humanité Egalité et lutte contre les discriminations : droits des personnes handicapées, de l'enfant, des femmes, parité, lutte contre les violences envers les femmes, lutte contre la pauvreté et les exclusions, droits des étrangers et des citoyens européens Respect de la vie privée : inviolabilité du domicile, secret des communications électroniques, informatique et libertés, liberté d'aller et de venir, vidéoprotection, géolocalisation Liberté de conscience : séparation des Eglises et de l'Etat, principe de laïcité... Droit à l'éducation et liberté d'enseignement Dignité de la personne humaine, corps humain et sciences de la vie Liberté de la presse, des communications et du spectacle Droits des administrés face à l'administration Libertés collectives : association, réunion, manifestation, grève, démocratie locale Droits au transport, au logement, à un environnement sain Libertés publiques et pouvoirs de crise Ce livre est destiné non seulement aux étudiants des Facultés de droit, des Instituts d'études politiques, des IEJ, des CRFPA, mais aussi aux praticiens de ces libertés et de ces droits, comme à ceux qui s'efforcent de les défendre et de les promouvoir. Régulièrement mis à jour, cet ouvrage est conçu comme un Code des droits de l'homme.

06/2019

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Arbitrage

Les Cahiers de l'Arbitrage N° 2/2022

Editorial par Charles Kaplan et Charles Nairac I. Doctrine - Colloque : Arbitrage et droit public / Articles - Conference : Arbitration and Public Law Recours à l'arbitrage par les personnes publiques - L'influence du Ministre-juge dans l'interdiction pour les personnes publiques de recourir à l'arbitrage, par Marie-France Benard - Résistances du Conseil d'Etat à l'arbitrage. Plongée dans l'histoire d'un antagonisme, par Amina Hassani - La commodité du soubassement conventionnel de l'arbitrage, par Maxence Chambon Régime de l'arbitrage - Le régime juridique de l'instance arbitrale en matière administrative, par Cédric Meurant - Le juge administratif d'appui à la procédure arbitrale, par Mehdi Lahouazi - Transparence administrative et confidentialité des procédures d'arbitrage : quel équilibre ? , par Loubna Belrhali-Debeaudoin - L'objectif de transparence à travers la publication des sentences, par Guillaume Aréou - La loi applicable au fond, par Filali Osman - L'arbitre et les règles impératives du droit des contrats administratifs français, par Lilian Larribere Contrôle des sentences - Contrôle des sentences arbitrales par le juge administratif, par Denis Mouralis - Le respect des règles relatives à la propriété publique. Carcan ou garde-fou ? , par Hugo Devillers - La mise en oeuvre du droit public étranger par le juge judiciaire français, par Malik Laazouzi - Le contrôle étatique des sentences arbitrales rendues à propos de contrats administratifs internationaux en droit comparé, par Mamadou Gacko Arbitrage et droit de l'Union européenne - L'arbitrage d'investissement à l'épreuve de l'autonomie du droit de l'Union européenne, par Philippe Coleman - Arbitrage et question préjudicielle, par Jérémy Jourdan-Marques Table ronde - L'arbitrage en droit public, par Irina Guerif Rapport de conclusion du colloque, par Malik Laazouzi II. Commentaires de jurisprudence / Case Law Sous la direction de Christophe Seraglini - L'irruption du financement terroriste en arbitrage commercial international, par Alexandre Reynaud et Martin Pradel - La violation de l'ordre public comme fondement d'annulation d'une sentence pour défaut d'indépendance et d'impartialité d'un arbitre, par Marc Henry III. Panorama international de jurisprudence / Panorama of World Case Law Sous la direction de Louis Degos et Michael Polkinghorne - France, partie I [Arbitrage interne et international], par Priscille Pedone et Bertrand Robert - France, partie II [Règlements amiables], par Priscille Pedone et Bertrand Robert IV. Brèves - Conférences - Bibliographies / In Brief - Conferences - Books Sous la direction de Priscille Pedone - Compte rendu d'ouvrage, par Pedro Arcoverde

08/2022

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Théologie

Vers une spiritualité renouvelée. Être et devenir

D'un côté, la religion historique a perdu, en Occident, de sa force et de sa crédibilité, et de l'autre, le matérialisme (consommation, profit, surexploitation des ressources et des humains et destruction de la Terre) ne peut nous satisfaire et n'est pas viable. Il s'agit alors de se tourner vers une nouvelle forme de spiritualité. Celle-ci peut s'inspirer des spiritualités orientales, comme le bouddhisme, pourvu de ne pas oublier une vraie "philosophie" d'arrière-plan, fait de bienveillance et de compassion active (et non pas seulement d'exercices, de techniques, et de bonnes dispositions mentales). En effet, là où nous en sommes, en Anthropocène, devant le constat d'une fragilisation de l'avenir, d'une grande injustice dans la répartition des ressources, avec des inégalités croissantes, eu égard à une perte de sens de l'existence qui peut affecter les individus. Le défi est donc considérable. Et la tentation peut être forte d'interpréter la perspective d'une spiritualité comme retrait du monde (ataraxie, quiétude, recherche du bien-être, concentration sur le présent, sur le corps, etc.). Or, notre contexte actuel, d'une part, et ce qu'est vraiment un être humain, d'autre part, exigent beaucoup plus. Si nous ne nous engageons pas, nous devenons complices de l'injustice et de la destruction. L'engagement relève-t-il de la seule sphère politique ? Non, car nous devons rester profondément reliés à la Terre, à la vie sous toutes ses formes, aux autres, à notre humanité propre, et pas seulement attachés à des idées. Un travail spirituel est donc nécessaire, sous différentes formes, et c'est ce que nous proposons. Comment "être" , aujourd'hui, sans être aspiré par le désir d' "avoir" ? Comment être soi-même, tout en faisant place au changement en soi et à l'altérité (la sienne, celle des autres) ? Dans quelle mesure la méditation, la psychanalyse, le taiji quan parfois articulés les uns aux autres, peuvent nous aider, dès l'enfance même, à nous trouver ? Comment pouvons-nous être plus attentifs à la vulnérabilité de chacun, plus présents au monde, aux autres, à soi ? C'est résolument vers une spiritualité engagée dans notre temps, dans notre monde que cet ouvrage invite ses lecteurs, de façon accessible, pour que tous s'y retrouvent.

02/2022

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Religion

Les cathos. Enquête au coeur de la première religion de France

On les croyait en voie de disparition, perdus dans une société non-croyante et vouée à la consommation, mais ils sont toujours là ! 56 % des Français se déclarent catholiques. Sur 65 millions d'habitants, 44 millions sont baptisés : le catholicisme demeure la religion de la majeure partie des Français. Si les catholiques vont de moins en moins à la messe, s'ils dépriment devant le mépris de leurs concitoyens, ils pratiquent leur foi différemment, sur Internet, lors de retraites spirituelles ou de pèlerinages. Des reportages vivants et variés qui montrent la diversité des fidèles, de leurs convictions, de leurs votes, de leurs engagements. De pèlerinages en groupes de prière, de soirées d'adoration silencieuse en concerts rock, Linda Caille a rencontré des geeks mais aussi des inconditionnels de l'action sociale, des accros à la messe en latin, des cathos des campagnes, des cadres du quartier des affaires de la Défense et les derniers prêtres-ouvriers. Des portraits émouvants et rares comme Claire qui vit en collocation avec des sans-abris à Grenoble ou cette grand-mère qui, lorsque la nuit tombe, part avec son déambulateur dans les couloirs pour cajoler ses copines de la maison de retraite, Des histoires surprenantes comme ces parents qui, médusés, regardent leurs adolescents se rendre à l'église avec leurs amis le dimanche soir pour une messe. Des parcours de vie étonnants comme ces jeunes prêtres en soutane qui relancent le patronage le mercredi pour les écoliers dans la banlieue lyonnaise. Une immersion surprenante dans une France où malgré les scandales pédophiles, le succès des mouvements scouts perdure. Si une majorité des manifestants contre la loi Taubira étaient catholiques, 40 % des fidèles étaient favorables au mariage des personnes de même sexe. Une enquête journalistique où Linda Caille décrit des citoyens qui retrouvent les racines de leur foi et de leur culture devant un islam revendicatif, des évangéliques en croissance et un gouvernement faisant à leur égard un usage maladroit de la laïcité. Entre volonté de reconquête et soif de spiritualité, les catholiques se renouvellent, sortent de leur mutisme et travaillent leurs manières de s'adresser à leurs concitoyens en utilisant les réseaux sociaux et les codes esthétiques actuels. Un pied dans leur société, l'autre dans leur Église, les cathos continuent de s'adapter et de surprendre.

02/2017