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Sarid Yishaï

Extraits

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Littérature française

La préparation de la vie

"Roland Barthes est devenu mon guide vagabond, il apparaît et disparaît, il n'y a jamais eu aucune contrainte dans notre lien : c'était notre pacte, il l'est resté. Tant d'années après, sa voix est là, inchangée, elle m'accompagne et je l'aime. Je l'emporte toujours dans mes bagages quand je voyage ou quand je retourne en Tunisie, comme si elle était mon enfance, comme si elle comptait davantage que ma famille. J'écoute son dernier séminaire au Collège de France, de 1978 à 1980 : La préparation du roman. Devant ce grand rectangle d'eau, à Sidi Bou Saïd, en suivant sa voix et sa recherche infinie d'un roman qui serait absolu, unique et finalement impossible à écrire, je le rends complice de tout ce que je vois, de tout ce dont je me souviens, de tout ce dont je suis témoin, au coeur de cette Tunisie en grande métamorphose depuis le 14 janvier 2011. Oui, devant ce grand rectangle découpé dans la Méditerranée, sur cette terre de naissance dont je ne veux pas me séparer, je compose ce livre labyrinthe, à la fois pour lui rendre hommage et pour le remercier de m'avoir aidée à préparer ma vie, depuis le jour où, en 1975, dans un café de l'Odéon, il m'a dit, amical et affectueux : "Vous savez, vous avez le droit de dire je"".

03/2014

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Littérature étrangère

Une nuit@thecallcenter

Une nuit de Thanksgiving dans un call-center de la banlieue de Delhi. L'agent Sam (de son vrai nom Shyam) tente d'oublier son ex-petite amie Priyanka qui occupe le poste téléphonique juste en face du sien. Vroom en pince en silence pour sa collègue Esha, obsédée par l'idée de devenir mannequin, perspective évidente d'une vie plus glamour... Radikha, jeune mariée tout énamourée, a prouvé son dévouement pour sa belle-famille très conservatrice en ôtant ses jeans pour endosser le sari traditionnel. Fait également partie de l'équipe Tonton Garde-à-vous, retraité de l'armée indienne, qui travaille au call-center pour arrondir ses fins de mois. Forcés de répondre aux questions saugrenues de clients américains peu au fait de la technologie de leur four à micro-ondes, nos héros ne sont cependant pas insensibles aux charmes du consumérisme à l'occidentale et, pour tenter d'y accéder, ils s'efforcent de se conformer aux désirs farfelus d'un manager incompétent. Tout cela jusqu'à ce que, cette fameuse nuit, Dieu en personne les interpelle - sous la forme d'un coup de fil - et les invite à prendre en main leurs destins. Cette comédie sentimentale rocambolesque compose le portrait d'une part croissante de la population indienne, employée - pour ne pas dire exploitée - par les sociétés occidentales, et notamment américaines. Mais elle s'inspire plus largement des aspirations et des frustrations des armées de travailleurs précaires qui peuplent la planète...

02/2007

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Littérature étrangère

La couleur du péché

" Debendranath Roy arriva à Calcutta par un jour pluvieux de juillet. Son père était venu l'attendre, et avec lui ses petits-enfants, une promenade à l'aéroport était alors tenue pour un plaisir, on était en 1969 et cela faisait trois ans qu'il s'était embarqué pour la lointaine Oxford. Ses neveux, qu'il avait laissés bambins, étaient devenus de vrais petits hommes et sa nièce, Niharika, était si jolie qu'il arrivait à peine à en détacher les yeux comme elle se blottissait rêveusement contre lui dans la voiture bondée. Quand la voiture s'arrêta devant le perron, elle ouvrit la porte et se rua vers sa mère qui apparaissait dans l'une des ouvertures. Debendranath Roy descendit, les yeux rivés au sol, puis il les releva, comme deux lanternes aveugles, vers la femme qu'il aimait, encadrée par la grande embrasure, sa petite fille agrippant les plis de son sari, il la regarda, sa silhouette prise dans la lueur de la lampe-tempête, et comprit qu'il n'aurait jamais dû rentrer. " Une vaste demeure familiale à Calcutta. Un homme amoureux de sa belle-sœur. Une fuite en Angleterre. Un mariage de dépit. Une disparition. Debendranath Roy s'est-il noyé dans la rivière Cherwell à Oxford ? Près de vingt ans après ce drame, sa nièce, écrivain, quitte Calcutta pour élucider ce mystère. Et la tragédie se poursuit.

10/2000

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Littérature française

Indian Tango

" Elle s'est tournée pour partir sans même me voir, rentrée en elle-même, inatteignable. Elle a resserré le pan de son sari sur ses épaules. Sous la finesse du tissu, l'échancrure de la blouse laisse entrevoir une poitrine abondante. Peut-être n'est-elle même pas consciente de son attrait ? Peut-être n'y a-t-il eu personne pour le lui apprendre et réveiller en elle quelque orgueil endormi, quelque secrète vanité ? J'ai perçu en elle la promesse d'une musique qui n'avait pas encore été jouée et qui, même désaccordée, contiendrait sa secrète harmonie. Suffirait-il de jouer en virtuose de l'instrument pour l'allumer de lumières et de couleurs nouvelles et franchir ses ténèbres ? " Avril 2004. New Delhi. L'Inde est en pleine campagne électorale. Sonia Gandhi - l'Italienne, l'étrangère - deviendra-t-elle le prochain Premier ministre ?... Mais pour Suhhadra, cinquante-deux ans, grande, plutôt ronde, une femme ordinaire, la préoccupation est autre : ira-t-elle à ce pèlerinage de renoncement des femmes ménopausées que lui propose sa belle-mère pour marquer la fin de sa féminité ? Ou cédera-t-elle au contraire à la mystérieuse séduction de l'autre qui la suit depuis un mois dans les rues de Delhi ? Un étrange pas de deux, chassé-croisé amoureux qui lui offre une chose que personne ne lui a jamais offerte : son propre corps...

08/2007

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Beaux arts

Lumières vagabondes

Peintre et photographe, Michel Rauscher ne compte plus ses séjours en Afrique, en Asie, en Europe et dans les pays d'Amérique. Son attrait pour l'Inde, qu'il a visitée en 2015 pour la septième fois, demeure intact. De ces sorties spontanées, il cueille les couleurs, les formes et les matières de mondes inconnus, faits d'imperceptibles mouvements et de poésies subreptices. Dans son atelier, les émotions se décantent et inspirent sa peinture. Là se réinventent les paysages et les hommes sur lesquels les lumières vagabondent. Les pinceaux de Michel Rauscher habillent les toiles d'ocres et de bleus, de terres d'ombre et de réminiscences. Touches de couleurs, tels les mots d'un poème, bataillons de fragilités, traces sensibles, marbrures du couteau et griffures arrachent ses tableaux au mystère des souvenirs. Ses sens exercés savent traduire en images la ténuité d'une maille de filet, le tintement des perles de verre, l'épi de mil qui balance au gré du vent, la transparence d'un sari. Associés en mosaïques éloquentes, ces échos rapportés de pays lointains alternent avec l'irruption soudaine d'un sâdhu grimé aux couleurs de sa divinité ou d'un farouche Mursi du Sud éthiopien. Dans le bruit du silence, tous parlent de la Terre. Après le succès de son premier livre (Hazan, 2004), les photographies et les peintures de Michel Rauscher sont une nouvelle invitation au voyage, où tout "parlerait à l'âme en secret".

10/2016

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Littérature française

Contes de Birmanie

Il existe mille manières d'approcher une culture, un peuple, une civilisation. L'une des plus anciennes est le conte, qui plonge ses racines au plus profond de l'âme humaine. Récit au-delà des âges, il transmet l'essentiel des valeurs d'un peuple, dans un langage simple et accessible, porté par un imaginaire poétique souvent plein de charme. Les contes présentés dans cet ouvrage démontrent l'attachement du peuple birman aux valeurs morales enseignées par le bouddhisme. Ils proposent, avec une fraîcheur et une naïveté vivifiantes, des repères aux personnes aux prises avec les inévitables rivalités, les conflits de loyauté et autres tracasseries du quotidien. Le rythme, les images utilisées, leur simplicité, sont autant d'aspects qui donnent à ces histoires leur force et leur capacité à émouvoir, et qui enchantent l'esprit. L'ouvrage dont sont tirés ces textes est le Thoudamma Sâri Dammazat, l'un des nombreux recueils de décisions plus ou moins fabuleuses, attribuées à des rois, des juges ou des princesses du temps passé. Ces contes étaient encore utilisés à la fin du 19e siècle par les tribunaux pour rendre leurs verdicts; les juges devaient alors "s'inspirer de la plus pure équité". Quant aux nat, ces êtres surnaturels, bienfaisants ou cruels, très familiers des Birmans et qui apparaissent souvent dans ces fables, ils sont l'une des nombreuses survivances des cultes animistes. Les illustrations originales de ce livre sont l'oeuvre d'Amélie Strobino, une jeune et prometteuse dessinatrice genevoise.

03/2012

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Autres éditeurs (P à T)

Les lettres du vent

Nouveau titre de la nouvelle collection Racines autour d'un champ lexical et sonore : ici, nous avons choisi la racine r-ô-H, qui nourrit les mots rîH, le vent, le souffle, l'air ; rôH, l'âme, le souffle vital, l'esprit, ce qui nous conduit à l'exclamation, yâ rôHi ! mon amour ! mais aussi à mirwâHa, l'éventail, le ventilateur, ainsi qu'à râ'iHa, le parfum, le souffle parfumé ou l'air parfumé, aux adjectifs mourîH, apaisant, reposant, confortable, et mourtâH, calme, détendu, reposé, serein, soulagé, on trouve encore dans le même champ ce mot qui à lui seul invite des sens et des traductions multiples, le mot râHa qui signifie tout à la fois, le vin / la paume de la main / le repos, le répit, la paix, le bien-être ou la tranquillité, et enfin les célèbres expressions roH ! Va-t-en ! Dégage ! et son opposé arwaH ! viens là ! arrive ! Vous sentez combien cette racine est inspirante, invitante, et agréablement parfumée ? Nous l'avons confiée à Fabienne Swiatly, car qui a lu son magnifique roman autobiographique " Saïd " devine le lien intime qu'elle entretient avec le monde arabe, la langue arabe, le parfum du passé, le bord de mer et l'absence. Pour l'illustration, nous avons choisi les peintures de Pascale Lefebvre car elles sont libres comme le vent, le souffle de vie, l'âme, et nous apportent dans le même temps repos et apaisement.

03/2024

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Littérature française

Parti

" Et quand la parole fut au camarade Frédéric Sans, je fus frappé de ses traits tirés, de son teint plâtreux. Je n'avais jamais vu le trac lui altérer autant le visage, il avait un air qui ne lui appartenait pas mais que je reconnaissais, un air que je me rappelai avoir vu à d'autres camarades au moment où ils allaient prendre la parole, Garaudy sur les images du congrès de Nanterre avait cet air, Henri avait eu cet air un jour où il avait passé la tête dans mon bureau pour demander à voir Georges, d'urgence, Charles à un certain Comité central d'après 84, et bien d'autres, en y repensant, tout au long de ma vie militante et à tous les niveaux où elle s'était déroulée, Comité central, comité fédéral, comité de section, cellule, j'avais vu cet air à des hommes et à des femmes, cet air que peut-être j'aurai moi aussi un jour, le masque semble-t-il qui s'imprime sur vous juste avant que vous n'alliez jeter dans la mare le pavé que vous vous êtes lié au cou. Et cela n'avait rien à voir avec votre place dans la hiérarchie, votre éventuelle importance pour l'extérieur, ce masque était le vôtre quand vous vous apprêtiez à vous arracher à l'image de vous jusque-là construite et partagée avec les vôtres pour en dévoiler une autre que, peu à peu, saris eux, malgré eux, contre eux, vous vous étiez mis à nourrir et viser. " François Salvaing est né en 1943. " Parti " est son dixième livre de fiction.

08/2000

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Economie française

Les français et l'argent. 6 nouvelles questions d'économie contemporaine

Voici une synthèse magistrale sur les pratiques sociales des Français qui bouscule bien des idées reçues. Le contexte ? Les Français sont plus pessimistes que les autres Européens. Pourquoi ? A cause manifestement de leur défiance vis-à-vis des institutions et de la société. Le résultat ? Leur bonheur privé , dépend, plus qu'ailleurs, de leur richesse personnelle. Les différents contributeurs de ce livre s'interrogent sur le rapport de l'argent et des Français, sur leur générosité envers les oeuvres caritatives et sur leur rapport à l'impôt. Ils élargissent aussi le champ de l'analyse de nos comportements en décrivant la manière dont les couples se coordonnent pour gérer leur passage à la retraite. Ils décryptent le monde très particulier du football, illustré par le montant des transferts de joueurs qui atteint chaque saison des nouveaux records, et constatent l'éclatement du monde du travail dont la polarisation des emplois est l'expression la plus visible. Au-delà de l'approche strictement économique, ce tableau ambitieux des nouvelles recherches en cours aide à mieux comprendre la société française et le monde qui l'entoure. Cette édition rassemble les contributions de : Yann Algan, Luc Arrondel, Elizabeth Beasley, Richard Duhautois, Gabrielle Fack, Nicolas Jacquemet, Camille Landais, Stéphane Luchini, Antoine Malézieux, Nicolas Moreau, Alix Myczkowski, Ariell Reshef, Claudia Senik, Elena Stancanelli et Farid Toubal. Economiques : la collection du Cepremap (Centre pour la recherche économique et ses applications) qui permet de faire connaître au grand public les travaux les plus avancés de la recherche économique contemporaine. Déjà parus : 27 questions d'économie contemporaine, 2008. 16 nouvelles questions d'économie contemporaine, 2010. 5 crises - 11 nouvelles questions d'économie contemporaine.

03/2021

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Comics Super-héros

Fantastic Four Tome 11 : Reckoning War (2/2)

La Guerre du Jugement se poursuit ! Qui est le vilain qui a détruit le Baxter Building et l'Ambassade de Latvérie, tout en battant les Quatre Fantastiques, et cela sans que personne n'arrive à mettre la main sur lui ? Le Docteur Fatalis pourra-t-il le vaincre seul ? Le Silver Surfer, le Gardien et Miss Hulk sont également impliqués dans cet évènement cataclysmique qui aura d'immenses conséquences pour les Fantastiques... et l'univers Marvel tout entier ! Dan Slott (Superior Spider-Man) achève son long séjour sur la série Fantastic Four de superbe façon, avec une saga à laquelle il songe depuis plus de vingt ans ! Les Quatre Fantastiques reviendront très prochainement sous la houlette d'une nouvelle équipe artistique, mais cet album boucle toutes les trames tissées par le scénariste.

06/2023

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Religion

Souvenirs d'Asie (Inde et Malaisie). Vie d'un prêtre français, missionnaire au vingtième siècle

Francis Audiau, nouvellement ordonné prêtre en 1932, s'embarque à Marseille pour l'Inde. Il décrit dans ce livre ce long voyage de plus de trois semaines, les escales de Port Saïd, Djibouti, Aden, Colombo, Pondichéry, et enfin l'arrivée dans l'Inde, "cette autre planète ", par le port de Madras. Puis, c'est la découverte de la grande ville de Coimbatore, de la vaste plaine parsemée de cocotiers et de palmiers, de forêts sur les hauts plateaux et les merveilleux paysages des Montagnes bleues. Les quinze premières années de son apostolat, avant l'Indépendance de l'Inde, sont suivies de quinze autres années sous la souveraineté indienne, dans une vie quotidienne au milieu de la population hindoue, au milieu des pauvres des villages de la plaine, puis au sommet des Montagnes bleues, à Ootacamund, et enfin dans la ville de Mysore, capitale de l'Etat de Mysore et résidence du Maharadja. Dans ce pays de temples et de pagodes, d'ashrams et de castes variées, il est heureux de trouver de belles communautés chrétiennes, établies par de vaillants missionnaires. Elles lui servent de base pour l'annonce de l'Evangile, dans la pastorale rurale et urbaine, ou bien dans l'enseignement à divers degrés, même le degré universitaire. Il poursuit sa mission en Malaisie, pays de plantations de caoutchouc, de palmiers à huile et de mines d'étain, au milieu de musulmans malais, de Chinois et d'Indiens. A l'expiration de son visa, il doit rentrer en France, où il connaît la grande nostalgie de ces beaux pays d'Asie.

01/1995

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BD tout public

Bonbon Super Tome 1 : 1, 2, 3 pistache...

Par le pouvoir du cristal de sucre ! Cassius, le chien solitaire, ne quitte jamais son île sauf pour son travail de chasseur de monstres. Ce dur à cuire au coeur tendre ne s'est jamais remis de la disparition de sa femme. Jusqu'au jour où des météorites s'écrasent sur son île, libérant d'étranges créatures, deux magnifiques jeunes filles : Amande et Praline. Ces deux enfants vont grandir avec Cassius et développer rapidement d'étranges pouvoirs : la capacité de se transformer en redoutables guerrières, mais avec une contrepartie... particulière. En effet, elles ne peuvent se régénérer qu'en ingurgitant une dose de sucre phénoménale ! Grace à leurs valeurs et leur courage, elles vont gagner la confiance des habitants et devenir des héroïnes : les Bonbons Supers ! Mais le destin des deux ados va se retrouver bousculé par l'arrivée de Stan, le prince des enfers. Pour corser le tout, il se pourrait qu'il existe un troisième Bonbon Super répondant au prénom de Pistache et qui, elle, aurait connu un destin bien différent de nos deux héroïnes... Née sous la bienveillance d'un certain Julien Neel et prépubliée dans les pages du Supertchô! , cette nouvelle série d'aventure, recommandée par l'association buccodentaire française, est un mélange pop et chatoyant d'action, de tendresse et de situations loufoques. Hommage sucré aux récits de magical girls porté par la mise en scène moderne et colorée de Saïd Sassine, Bonbon super est la promesse d'une rencontre inédite entre Sailor Moon, Les Enfants loups et Dragon Ball !

10/2019

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Sociologie

Idéologie et théories raciales. De la crise averroïste au grand remplacement

Si le lexique postcolonial émerge dans le débat public aujourd'hui, la résurgence des discours réactionnaires ne peut s'exonérer d'une dette à sa pensée testamentaire. Le préjugé racial est pensé, la culture seule peut le conjurer. Le racisme existe dans toutes les sociétés. Il est préjugé et discours culturel. Mais pourquoi les théories raciales ont été rationalisées en Europe ? Dans la lignée des travaux d'E. Saïd (L'Orientalisme), d'H. Arendt (Les Origines du totalitarisme), cette réponse réclame une incursion dans la durée, la restitution d'une histoire des idées. L'essai appréhende ces discours comme l'aboutissement d'une idéologie dépuratoire : récits fictifs, pseudoscientifiques visant à épurer l'esprit national de la contagion étrangère à la base d'une controverse confrontant l'incrédulité et le sentiment religieux, l'aryanisme et le sémitisme par l'intermédiation de la culture hellénique. La méthode wébérienne des idéaux-types peut schématiser cette pensée à l'opposite des catégorisations produites hier par les théories raciales. De la "crise averroïste" au "grand remplacement", un effort intellectuel sans précédent confronte dans les attitudes textuelles occidentales, raison et foi religieuse, Droits de l'Homme et sentiment patriotique, individu et continuité du corps social jusqu'à l'avènement du polygénisme scientifique, ferment des théories raciales. Si le lexique postcolonial émerge dans le débat public aujourd'hui, la résurgence des discours réactionnaires ne peut s'exonérer d'une dette à sa pensée testamentaire. Le préjugé racial est pensé, la culture seule peut le conjurer.

01/2021

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Littérature française

Contes des sages et facétieux Djeha et Nasreddine Hodja

Ce nouveau volume des "Contes des sages" met en scène un personnage que l'on retrouve dans la tradition orale de tout l'Orient musulman et qui porte, suivant les pays, le nom de Djeha ou de Nasreddine Hodja. L'ouvrage le suit pas à pas et nous conte les mille et une aventures de ce sage-fou aux semelles trouées, entre ruse et débrouillardise. De Grenade à Samarcande, de Bassora à Cheik Saïd, d'El Djezaïr à Kandahar, d'Istanbul à Ouadane en Mauritanie, en passant par la Kabylie, tous le connaissent. C'est le propre de Djeha de rassembler dans un même rire Arabes du Yémen, du Rif, de l'Iraq, du Liban, de Mauritanie, du Mzab. Il prend le nom de Nasreddine Hodja en Turquie ou en Perse, de Goha en Egypte, de Giufa en Sicile, de Grossu Minutu en Corse, de Goa en Espagne, de Effendi en Chine, de Ch'ha chez les juifs d'Afrique du Nord. Sous des dehors parfois niais, Djeha se montre suprêmement habile. Il mystifie ses semblables ou les berne pour vivre à leurs dépens. Fertile en expédients, il est capable par son esprit d'à-propos de se tirer des situations les plus délicates. Petit paysan, modeste, marchand ou simplement journalier, il possède parfois un lopin de terre et promène son âne. Presque sage, du moins homme avisé, Nasreddin se fait parfois philosophe. Et au travers de ces contes arabo-turco-persans de "sagesse facétieuse", il convie le lecteur à un plaisant voyage, dans un islam à la liberté frondeuse.

03/2009

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Littérature française

Derniers murmures derrière les murs

"Aujourd'hui, ça fait juste trois mois que Yasmina ne parle plus. Plus un mot. Plus un son issu de sa bouche. Comme si ses lèvres avaient été définitivement scellées. Restent parfois des gestes hésitants, un hochement de tête çà et là, et quelques timides esquisses de sourires, pour garder un semblant de contact avec le reste du monde. Et puis des pleurs, la nuit, convulsifs, intarissables, douloureux. Chaque nuit. Dans le noir. A l'heure du souvenir. Ses parents sont inquiets. Impatience. Docteur ? Inch'Allah, elle reparlera bientôt! leur dit-on à l'hôpital de Rafah. C'est une question de patience. Il faut lui donner le temps de surmonter pas à pas le traumatisme qui l'a emmurée dans ce silence. Eh bien non ! Yasmina ne parlera plus. Plus jamais un mot ne sortira de sa bouche d'enfant innocent. Allah en a plutôt décidé ainsi. Le corps de Yasmina gît paisiblement, drapé de noir, face contre terre, dans la vaste étendue de sable chaud du no man's land, à cinquante mètres à peine de l'imposant mur d'acier". Derniers murmures derrière les murs est un recueil de quatre récits. Un récit par saison. Un récit pour chaque mur qui entoure les habitants de Gaza. Ces "contes à rebours" sont inspirés d'expériences de vie et de guerre. Ils accompagnent le destin de quatre personnes. Deux jeunes, Yasmina et Ahmed, et deux personnes âgées, Umm Saïd et Abou Moussa, qui sont bousculés, meurtris et broyés par la violence de ce huis clos.

09/2011

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Littérature française

Un pays pour aimer

" L'Algérie est un pays pris depuis longtemps dans le roulis constant d'un navire en pleine mer. Ceux qui s'y trouvent vivent constamment la tête penchée par-dessus bord, vomissant leur bile, et ceux qui y débarquent gardent à jamais une démarche chaloupée, ne sachant plus sur quel pied se poser. A ses yeux, c'est peut-être cela la juste définition du pied noir. " Ginette, pied-noir d'Algérie, a été contrainte à l'exil au lendemain de l'indépendance, laissant derrière elle, au-delà d'un pays, sa meilleure amie Khdîdja. Les deux femmes avaient gardé l'espoir de se revoir. Malheureusement, la maladie et la rancoeur des hommes eurent raison d'elles... Ginette donna naissance à Rosa, d'un premier mariage avec Raymond, décédé lors de la guerre de libération. L'adolescente éprouvera de grandes difficultés existentielles en lien avec ses origines, la mort de son père et leur départ. Puis naquit Saïd d'une seconde union avec Madjid. Leur enfant trouvera son équilibre dans des missions humanitaires, aux confins de l'Afrique. Quant à Khdîdja, veuve depuis la guerre de libération et mère de deux enfants, Amel et Sid, elle maudira le sort que leur a réservé une indépendance bâillonnée, et un avenir incertain qui poussera, hélas, son fils Sid à se ruer dans les bras sanguinolents de l'islamisme. Un roman riche d'Histoire et d'émotions, avec des personnages aux tourments émouvants qui, malgré d'âpres combats, maintiennent l'espoir grâce à l'amour et à l'amitié.

10/2018

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Musique, danse

Daniel Barenboïm. De la musique avant toutes choses

Daniel Barenboïm est une légende vivante de la musique. Né en 1942 à Buenos Aires, il a donné son premier concert de pianiste à 7 ans, jusqu'à devenir aujourd'hui un chef d'orchestre acclamé dans le monde entier. La trajectoire de Daniel Barenboïm est celle d'un virtuose. A 12 ans, le chef d'orchestre et compositeur Wilhelm Furtwängler lui propose de jouer un concerto avec l'Orchestre de la Philharmonie de Berlin. Son père refuse, il est trop tôt pour qu'un enfant juif se produise en Allemagne. Parrainé par le grand pianiste Arthur Rubinstein, il commence alors une carrière de soliste internationale. Après avoir épousé la violoncelliste Jacqueline du Pré à Jérusalem, durant la guerre des Six Jours, il devient le directeur musical de l'Orchestre de Paris, puis de l'Orchestre symphonique de Chicago, et il dirige aujourd'hui depuis plus de vingt-cinq ans la Staatskapelle de Berlin. Citoyen du monde - il a été nommé porte-parole de la paix par les Nations unies -, Daniel Barenboïm est aussi un homme de conviction. En 1999, convaincu que la musique est le "langage de la paix", il crée avec son ami le Palestinien Edward Saïd le West-Eastern Divan, un orchestre unique de jeunes musiciens israéliens et arabes issus du Moyen-Orient. Véritable monstre sacré de la direction d'orchestre, Daniel Barenboïm est sur scène presque tous les jours depuis soixante-dix ans. Il n'a pas d'autre passion que la musique. Pour la première fois, Myriam Anissimov nous raconte l'extraordinaire destin de "Dany le magnifique".

02/2019

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Littérature française

Pièces détachées

Dans la nuit qui suit l'attentat sur la plage de Sousse le 26 juin 2015, une femme écrit, face à la mer de Sidi-Bou-Saïd : "Il faut que je raconte avant demain, que je témoigne, très vite, ce livre sera mon nocturne, puis je rendrai les clefs, je partirai". "Cette femme, je la reconnais, c'est moi. Moi dans ce livre qui veut raconter l'histoire de ce père né et mort au XXe siècle, et l'histoire de ce monde d'ici, de ce village de Tunisie que je vais devoir abandonner, dans cette année 2015, année terrifiante, sans répit, aux couleurs nouvelles du XXIe siècle. Maintenant qu'ils sont morts, je me dis que je ne pourrai les consoler qu'en écrivant. En sachant malgré tout que je ne rattraperai rien : à mon tour je dois partir, quitter ceux que j'aime, peut-être ne plus revenir, je ne sais pas encore". À l'annonce de la mort brutale d'Alain, un ami proche, en pleine mer, ressurgit celle du père, en écho. Tous deux ont été atteints au coeur. C'est toujours le coeur qui est attaqué, celui des êtres aimés, celui d'un pays devenu si fragile, celui des exilés. Colette Fellous poursuit ici son exploration des temps et des lieux, en superposant librement passé et présent, Tunisie et Normandie, visages et musiques, pour dire son attachement au monde et à tous ces êtres rencontrés, proches ou parfois plus lointains. Une déclaration d'amour, de celle qui s'en va.

01/2017

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 793, décembre 2022

Alors que les successifs confinements ont rendu plus visibles une série de bouleversements dans la création et la diffusion cinématographique, les Cahiers ont voulu s'emparer de cette crise et, suite à l'appel à des états généraux du cinéma du mois d'octobre, faire un point sur la situation du cinéma d'auteur en France. Ce numéro donne des perspectives critiques pour s'éloigner des diktats et conclusions trop rapides du box-office. Pour cela, on interroge des cinéastes, des spécialistes économiques, on retrace le parcours de la production et la distribution de films récents importants pour la revue, mais surtout on regarde les films français qui ont marquée cette année, et ce qu'ils nous disent sur leur propre fabrication et leur vision du monde et de la société française. Et pour ce dernier numéro, on vous dévoile les tops 10 de la rédaction, dévoilant quel est le plus beau film de 2022 pour les Cahiers du cinéma. Sans oublier des nombreuses critiques, certaines accompagnées des entretiens, sur les films importants qui arrivent dans les salles ce mois-ci, comme Le Parfum vert de Nicolas Pariser, Poet de Darezhan Omirbaev, She Said de Maria Schrader, Les Années super 8 d'Annie Ernaux et David Ernaux-Briot, Godland... Ainsi que l'actualité des ressorties, DVDs, livres, où il est question d'Ernst Lubitsch, Marie-Claude Treilhou, Dennis Hopper, ou encore de l'extraordinaire Anna d'Alberto Grifi et Massimo Sarchielli, dont la restauration est un véritable événement cinématographique.

12/2022

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Culture et civilisation

Orient/Occident. Une relation à repenser

Les diverses contributions de cet ouvrage ébranlent les stéréotypes et images caricaturales visant à opposer de façon binaire, pour ne pas dire conflictuelle, Orient musulman et Occident judéo-chrétien. Dans le sillage de L'Autre et ses représentations dans la culture arabo-musulmane, publié dans la même collection, cet ouvrage prolonge les réflexions engagées autour des perceptions de l'altérité dans le monde arabo-musulman et, plus spécifiquement, de sa relation avec l'Occident. S'ils admettent le rôle primordial joué par les travaux d'Edward Said dans la constitution d'un discours orientaliste, les chercheurs oeuvrant dans le champ des études postcoloniales en discutent certains aspects, en particulier leur tendance à l'anhistoricité et à l'opposition frontale essentialisant Orient et Occident. A partir des notions d'hybridité, d'ambivalence ou de processus de subjectivisation proposées par Homi Bhabha, les articles de ce volume sapent nombre de stéréotypes simplificateurs en explorant dans la nuance la complexité de cette relation et des images qu'elle a générées. Les études mettent en perspective les fluctuations des représentations selon l'époque et la (dé)localisation des points de vue ; elles montrent l'impossibilité de s'en tenir à une vision dualiste figée du fait du dynamisme et du nombre des interactions mobilisées. Plusieurs des auteurs émettent enfin des propositions pour évaluer en termes renouvelés l'interdépendance entre Orient et Occident. Les contributions, d'autant plus stimulantes qu'elles émanent de chercheurs issus de pays et de champs disciplinaires différents, déconstruisent donc antagonismes et cloisonnements stériles et privilégient l'élaboration d'un dialogue ouvert.

09/2022

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Littérature française

Le jeune homme qui voulait savoir si le paradis existait

"Y-a-t-il une vie après cette vie ?" demande Antoine au jeune homme vêtu d'un sari qu'il croise au pied de l'Himalaya. "Tu ferais mieux d'apprendre à te concentrer" lui répond l'autre avec un doux sourire. A son réveil, Antoine se demande si ce promeneur n'était pas le Bouddha... Et que dire de cet autre rêve, où une femme assise au bord d'une fontaine lui donne à boire puis lui révèle qu'elle est Samaritaine ? Voilà ce qui arrive quand on se pose trop questions sur le sens de la vie, et qu'on suit une jeune fille très catholique dont on est éperdument amoureux jusqu'au Katmandou des années soixante-dix, à la recherche d'un thé mystérieux : en fait un secret bien gardé des moines du Tibet tout proche, et qui donnerait la claire vision du Nirvana ou du Paradis. Sur leur chemin, Antoine et Clotilde rencontrent Tara, une trop jolie tibétaine qui veut devenir nonne bouddhiste. Puis Karsten et Noémie, un couple de jeunes hippies déçus de leur séjour en Ashram. Pendant que ces jeunes gens échangent sur Jésus, Bouddha et Ganesh, ils ne soupçonnent pas que des agents de grandes puissances sont lancés à leur poursuite, car qu'arriverait-il à l'ordre du Monde si après quelques gorgées du thé, chaque humain avait soudain la certitude absolue que cette vie terrestre ne compte pas vraiment et que le Paradis l'attend ? Une aventure amoureuse et philosophique à la poursuite d'une question éternelle.

11/2016

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Non classé

Aliday's

Coincés à Paname au-dessus d'une mer d'ardoises tremblotantes et flamboyantes jusque vers l'écluse Saint-Martin, perchés sur un plateau avec du vieux cordage, peinant et suant le "chien mouillé" pour disait Dédé, le rouleau gavé de peinture "faire péter la banque ! " . Coincés à la Résidence des Majorettes, plate-forme pétrolière gigantesque et orgueilleuse, symbole des années fastueuses d'un capitalisme triomphant, à admettre sous les balcons une police armée jusqu'aux dents pour faire la chasse aux petits faciès et dissoudre le chômage dans un verre de Ricard électoralise. Coincés au bar-tabac "le Jaurès" du centre-ville, vaste salon, bistrot ringard où l'on boit à la santé de "saint bière" et de l'hiver, attablés sous les palmes d'un ventilo ou debout face au zinc dans une inextricable confusion de marée humaine ; Ali, Dédé, Farid et Baptiste, musiciens d'un soir à faire danser les poivrots sur des notes de Folk-song-raÏ ; vivants d'espoirs éteints à manger des ice-creams sur Central Park, à se faire interwiever en exclusivité par des journalistes du Washington Post, qui d'actes manqués en fugues, font un pied de nez à l'outrageante réalité, rutilante, fardée de taux d'usure, de baux à céder, de clochards en guenilles en quête de leur misérable pitance autour des étales du marché de la place de Vintimille ; société bicéphale par le durcissement des privilèges et les rapacités de l'Etat libéral : Quatre petits dingos caustiques, nés aux antipodes de leurs personnalités vindicatives, s'insurgeant contre tout et son contraire, ballottés, mis en émois, anti-héros tendrement auréolés de bons mots, habillés d'un sourire fugace, ou se mentir devient... une seconde nature.

11/2019

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Divers

La Bibliomule de Cordoue

Califat d'Al Andalus, Espagne. Année 976 Voilà près de soixante ans que le califat est placé sous le signe de la paix, de la culture et de la science. Le calife Abd el-Rahman III et son fils al-Hakam II ont fait de Cordoue la capitale occidentale du savoir. Mais al-Hakam II meurt jeune, et son fils n'a que dix ans. L'un de ses vizirs, Amir, saisit l'occasion qui lui est donnée de prendre le pouvoir. Il n'a aucune légitimité, mais il a des alliés.

Parmi eux, les religieux radicaux, humiliés par le règne de deux califes épris de culture grecque, indienne, ou perse, de philosophie et de mathématiques. Le prix de leur soutien est élevé : ils veulent voir brûler les 400 000 livres de la bibliothèque de Cordoue. La soif de pouvoir d'Amir n'ayant pas de limites, il y consent. La veille du plus grand autodafé du monde, Tarid, eunuque grassouillet en charge de la bibliothèque, réunit dans l'urgence autant de livres qu'il le peut, les charge sur le dos d'une mule qui passait par là et s'enfuit par les collines au nord de Cordoue, dans l'espoir de sauver ce qui peut l'être du savoir universel.

Rejoint par Lubna, une jeune copiste noire, et par Marwan, son ancien apprenti devenu voleur, il entreprend la plus folle des aventures : traverser presque toute l'Espagne avec une " bibliomule " surchargée, poursuivi par des mercenaires berbères.

Cette fable historique savoureuse écrite par Wilfrid Lupano (Les Vieux Fourneaux, Blanc Autour, ...) et servie par le trait joyeux de Léonard Chemineau (Le Travailleur de la nuit, Edmond, ...), fait écho aux conflits, toujours d'actualité, entre la soif de pouvoir et la liberté qu'incarne le savoir.

11/2021

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Western

Chef Joseph

La longue marche des Nez-Percés Vers la fin du XIXe siècle, la magnifique vallée de la Wallowa, territoire ancestral des Nez-Percés, est convoitée par les colons américains, appâtés par ces terres réputées aurifères et propices à l'élevage. Après l'échec de longs pourparlers, la tribu doit se résoudre, la rage au coeur, à quitter ses terres situées dans l'est de l'Oregon pour échapper au joug des autorités fédérales et à l'enfer d'une vie dans les réserves. Sous l'autorité de Chef Joseph, elle décide d'entreprendre le plus périlleux des exodes en tentant de rejoindre la frontière canadienne, avec près de 800 âmes, dont femmes, enfants et vieillards ainsi que des milliers de chevaux. Animés d'un courage à nul autre pareil, les Indiens se fondent dans le paysage et progressent à marches forcées à travers la chaîne vertigineuse des Bitteroot Mountains, telle une tribu fantôme. C'est le début d'une traque acharnée à travers l'Idaho, le Wyoming et le Montana avec à leurs trousses l'armée américaine, marquée par le désastre de Little Big Horn. Après plus de 2 000 kilomètres parcourus, l'odyssée des Nez-Percés s'achève tout près du Canada par une ultime défaite face aux troupes du colonel Miles. Malgré la reddition de Chef Joseph, ce périple d'une tribu pacifique reste un symbole, celui d'une résistance héroïque face à l'envahisseur. Accompagné par l'historien Farid Ameur, spécialiste de la conquête de l'Ouest américain, François Corteggiani, grand connaisseur également des récits du Far West, et Gabriel Andrade nous entraînent dans un western haletant sur les traces d'un épisode mythique des guerres indiennes et d'une figure légendaire, à la fois attachée à ses traditions et éprise de liberté.

10/2023

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Développement durable-Ecologie

Aux sources de l'histoire animale

Comment écrire l'histoire animale, c'est-à-dire du côté des animaux ? Cette interrogation en amène aussitôt une seconde : cette histoire animale, avec quels documents la bâtir ? L'expérience montre que la question des sources et de leur traitement est l'obstacle premier à une approche animale, l'aspect qui, avec le croisement disciplinaire, intimide le plus les chercheurs volontaires. Cette affaire forme déjà barrage pour les disciplines aux documents imposés, contraints, restreints comme l'archéozoologie, la génétique historique, l'histoire, la littérature qui, souvent, sont obligées d'adapter leur démarche à ce qui reste. Mais, même les disciplines comme l'ethnologie ou la sociologie, qui construisent d'abord leur problématique, leur épistémologie pour choisir ensuite leurs sources parmi les multiples possibles, butent sur l'"avec quoi ? " et le "comment faire ? " parce quelles n'en ont pas l'habitude. Que le lecteur soit rassuré : ce livre n'est pas un fastidieux répertoire de sources, mais un traité pratique des méthodes à employer ; de façon à réfléchir à l'"avec quoi ? ", à montrer et à suggérer des pistes et des manières de faire, à encourager les initiatives, tout en donnant l'occasion de penser concrètement les programmes, les problématiques, les épistémologies. Parce que l'histoire animale est entendue non comme une discipline mais comme un dynamisme dans le temps et l'espace, d'hier et d'aujourd'hui, ce livre s'adresse aux archéologues et aux historiens, tout autant qu'aux géographes, aux littéraires, aux ethnologues, aux sociologues, aux philosophes, ou encore aux paléogénéticiens, aux éthologues et aux vétérinaires. Et aux passionnés d'animaux. Contributions de : Eric Baratay, Nicolas Baron, Corinne Beck, Farid Benhammou, Clotilde Boitard, Christophe Chandezon, Jérémy Clément, Martine Clouzot, Marie-Amélie Forin-Wiart, Fabrice Guizard, Michel Jourde, Florent Kohler, Michel Kreutzer, Augustin Lesage, Rémi Luglia, Ludovic Orlando, Emmanuel Porte,Violette Pouillard et Flora Souchard.

09/2019

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Développement durable-Ecologie

Les communs, aujourd'hui ! Enjeux planétaires d'une gestion locale des ressources renouvelables

Les communs désignent des modes de gestion de ressources matérielles ou immatérielles, spécialement foncières. Ils sont fondés sur le partage des potentialités de ces ressources ou de leurs bénéfices, et ne relèvent ni de la propriété privée ni du domaine public d'un Etat. Ils mobilisent des collectifs, dits communautés, peu ou pas institutionnalisés et des règles qui peuvent être implicites et "inférentielles". A l'origine fonciers, ils se sont adaptés pour répondre à de nouveaux besoins de ressources. Leurs formes se sont diversifiées et connaissent aujourd'hui une nouvelle mutation, dans le contexte de la "révolution numérique" et des initiatives des pays du Sud, en réponse aux dérèglements climatiques et aux transformations des sociétés humaines et de l'économie mondiale. Le présent essai est le fruit de réflexions collectives réunies à l'occasion d'un colloque organisé par l'Académie des sciences d'outre-mer (ASOM). Il définit ce que deviennent les communs aujourd‘hui. Comprendre les communs, leur reconnaître une place dans le droit national et international sont des enjeux politiques, économiques et écologiques indispensables à une "mondialité" maîtrisée, à une biodiversité protégée et à une prospérité assurée pour demain. Dans ce livre sont posés les obstacles d'adaptation existants et esquissées des pistes dont il est crucial que les Etats et les citoyens se saisissent pour faire face aux besoins croissants de partage et de création de ressources. Ont contribué à cet ouvrage : Sigrid Aubert, Tamatoa Bambridge, Christophe Baticle, Philippe Bonnichon, Laurence Boutinot, Guy-Patrick Dkamela, Bruno Delmas, Emmanuel Desclèves, Gaël Giraud, Philippe Hugon (†), Philippe Karpe, Alain Karsenty, Etienne Le Roy, André Marty, Roland Pourtier, Mahamoudou Saïd.

10/2019

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Critique littéraire

Dans la tête d'Orwell. La vérité sur l'auteur de 1984

Orwell revisité par Hitchens : A l'occasion du centenaire de sa naissance Christopher Hitchens a revisité l'oeuvre de George Orwell avec l'esprit et l'humour du polémiste. Il passe au crible les détracteurs d'Orwell. Des " post colonialistes " à la Edward Saïd, jusqu'aux féministes et en passant par Claude Simon : Tout le monde en prend pour son grade... Visionnaire hors du commun, Orwell révèle tous ceux qui se frottent à lui. Que certains gauchistes le traitent de " réac " et voilà qu'ils laissent apparaître sous leur plume une trouble fascination envers les systèmes répressifs. Qu'une universitaire féministe le raille pour son " conservatisme sexuel " et voila qu'on découvre au hasard de ses lettres, de ses articles ou de ses journaux une attention à la condition féminine bien en avance sur son temps. Un voyage dans l'un des univers littéraires les plus originaux du siècle dernier : Aujourd'hui encore, la pensée d'Orwell n'a rien perdu de sa pertinence et de son indépendance, à notre époque où les débats politiques se résignent au consensus. Or face au nouveau fascisme du terrorisme et de sa contrepartie étatique, la pensée libertaire est un réconfort et une arme. Ce n'est pas une biographie sur Orwell, mais une réflexion iconoclaste sur son oeuvre : Hitchens ne signe pas là une biographie " à l'américaine ", l'énorme pavé fourmillant de détails personnels, mais une réflexion alerte, iconoclaste et documentée. On n'en attendait pas moins de l'essayiste et journaliste qui, entre autres, n'a pas eu peur de s'attaquer aux néo-bondieuseries à la Mère Teresa...

10/2019

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Récits de voyage

Tafsout, Chronique d'une transhumance berbère, Maroc

J’ai toujours été admiratif de l’obstination avec laquelle les civilisations s’accrochent à un fragment de planète. Il y a celles qui ont l’eau, la fertilité des sols, un climat tempéré, et puis il y a les autres, qui luttent pour exister dans des contrées extrêmes, trop sèches ou trop sombres, trop froides ou trop chaudes... La tribu des Aït Atta en fait partie. La transhumance rythme les saisons et rappelle aux hommes les liens qui les unissent avec la nature. Chaque nouveau départ de transhumance est une renaissance pour les Aït Atta, comme le printemps, tafsout en berbère, l’est pour la nature. Leur caravane suit un parcours qui ne fait pas seulement voyager dans l’espace mais aussi dans le temps et dans l’histoire de l’homme. La montagne fait office d’école à toute la famille. Le grand-père Lahcen a parcouru indéfiniment la montagne avec le troupeau familial, reprenant les chemins tracés par ses ancêtres. Les différents moments de vie partagés avec ces hommes et ces femmes m’ont permis de découvrir leur quotidien et d'apprécier leur immense générosité et leur hospitalité. Ces semi-nomades détiennent à eux seuls une vérité issue de l’équilibre qu’ils entretiennent avec la terre. C’est cette vérité que j’essaie de vivre, de connaître et de sentir. De ces rencontres, j’ai appris à laisser le superflu et à m’attacher à l’essentiel pour aller plus loin. Si la vie du grand-père a pu être tracée loin des villes et du monde moderne, celle de Mohend, le petit-fils sera sûrement différente. Saïd Marghadi.

04/2012

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Critique littéraire

Ecrivains marocains du monde. Volume 7, Espagne, Italie, République Tchèque

Ecrivains Marocains du Monde comporte un grand nombre d'écrivains dans les pays suivants : Angleterre, Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Egypte, Espagne, Etats-Unis, Guinée, Israël, Italie, Jordanie, Océan Indien, Norvège, Pays-Bas, Philippines, Sénégal, Suède, Suisse et Tchécoslovaquie. C'est dire que des Marocains écrivent partout dans la langue du pays où ils résident et qu'ils contribuent par la variété de leurs écrits à redéfinir dans la pensée marocaine l'entité ou la caractéristique nationale qui passe par un élargissement de l'espace géolinguistique. Ce septième volume est réservé aux vingt écrivains suivants vivant dans ces pays : Espagne : Jamila Achaouach Al Hassani, Abdelhamid Bayouki, Esther Bendahan Cohen, Mohamed Chaïb, Lamiae El Amrani, Najat El Hachmi, Saïd El Kadaoui Moussaoui, Mohamed El Morabet, Najat El Mzouri Chekroune, et Laila Karrouch ; Italie : Mounya Allali, Ahmed Bekkar, Hamid Bichri, Mohamed Bouchane, Mohamed Doublali, Rachida El Ansari Zaki, Rita El Khayat, Chaimaa Fatihi et Dalila Hiaoui ; République Tchèque : Omar Mounir. Ces écrivains et écrivains, femmes et hommes, toutes générations confondues, qui écrivent en arabe, en français, en espagnol et en italien, réalisant une variété d'écrits dans différents genres : poésie, récits, romans et nouvelles. Leur production apparaît comme une manifestation exemplaire et singulière sans cesse renouvelée qui vise à mettre en lumière les enjeux intertextuels qui se tissent entre la littérature et l'histoire de l'immigration, à vivifier le dialogue entre cultures et civilisations dans ces différents pays en Europe en vue de concilier les réalités, de souder les continents et d'enrichir la condition humaine en pratiquant à la fois le partage, la connaissance, la reconnaissance et la fraternité universelle.

07/2020

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Religion

Le Père Antonin Jaussen, o.p. (1871-1962). Une passion pour l'Orient musulman

Comment ne pas être ébahi et admiratif devant la vie d'Antonin Jaussen ? Non seulement il a traversé le siècle qui va de la guerre de 1870 en France à la montée du nassérisme et du panarabisme au Proche-Orient, mais il en a vécu lui-même les épisodes les plus marquants. Né dans la montagne ardéchoise, issu d'un milieu modeste, il est un des premiers compagnons du père Lagrange au moment de la fondation de l'École biblique de Jérusalem et de la crise moderniste qui secoue l'Eglise catholique. Durant la Première Guerre mondiale, sa connaissance profonde de l'Orient lui vaut d'être appelé à servir comme officier de renseignements dans les troupes françaises du Levant à Port-Saïd, mais aussi auprès des Britanniques : cela le place au coeur des débats sur l'avenir de la région au moment où les puissances occidentales se partagent les dépouilles de l'Empire ottoman et lui vaut de fréquenter des personnages de légende comme Lawrence d'Arabie et l'émir Faysal. Les années 1920 le trouvent à nouveau en Palestine où il est témoin de la frustration des Arabes devant l'instauration du foyer juif imposé par les Britanniques après la déclaration Balfour de 1917. Au début des années 1930, à l'heure où beaucoup songent à la retraite, Jaussen part pour Le Caire où il use ses forces à bâtir une maison dominicaine qui deviendra en 1953 l'institut dominicain d'études orientales (IDEO). "L'Ordre de Saint-Dominique reprendra-t-il sa tradition musulmane ?" Telle fut la dernière hantise de celui pour qui l'Orient musulman a été la passion de toute une vie.

05/2012