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Rats

Extraits

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Sciences de la terre et de la

Quand le loup habitera avec l'agneau. Edition revue et augmentée

Les animaux ont bien changé au cours des dernières années. Les babouins mâles qui semblaient tellement préoccupés de hiérarchie et de compétition nous disent à présent que leur société s'organise autour de l'amitié avec les femelles. Les corbeaux, qui avaient si mauvaise réputation, nous apprennent que, quand l'un d'eux trouve de la nourriture, il en appelle d'autres pour la partager. Les moutons, dont on pensait qu'ils étaient si moutonniers, n'ont aujourd'hui plus rien à envier aux chimpanzés du point de vue de leur intelligence sociale. Et nombre d'animaux qui refusaient de parler dans les laboratoires behavioristes se sont mis à entretenir de véritables conversations avec leurs scientifiques. Ces animaux ont été capables de transformer les chercheurs pour qu'ils deviennent plus intelligents et apprennent à leur poser, enfin, de bonnes questions. Et ces nouvelles questions ont, à leur tour, transformé les animaux... Depuis la première édition de ce livre, les uns et les autres ont continué à se surprendre et un chapitre inédit nous fait découvrir leurs avatars les plus récents. Aujourd'hui, des rats rient dans leurs laboratoires, des perroquets australiens apprennent, avec leurs scientifiques, à mieux collaborer. Quant aux babouins, on découvre que certains auraient domestiqué des chiens et apprivoisé des chats ! Ce livre fourmille de mille exemples et histoires et nous invite à nous demander si tous ces êtres ne sont pas occupés à nous poser une question politique.

05/2020

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Essais généraux

Tout un monde dans une coquille

Les données sur la sixième extinction en cours sont catastrophiques, en particulier en ce qui concerne les invertébrés, qui disparaissent dans un silence assourdissant. Au-delà des chiffres, Thom van Dooren, " philosophe de terrain ", mène son enquête à Hawaï, paradis perdu des escargots, devenu un haut lieu de mobilisation populaire pour leur sauvegarde. Tout un monde dans une coquille raconte ainsi l'odyssée des nombreuses espèces d'escargots d'Hawaï - comment ils se déplacent d'île en île, comment ils " écrivent en bave ", etc. - et livre un récit illustré et très vivant de la lutte engagée sur place. Des milliers d'espèces ont d'abord été décimées par des collectionneurs, des colons européens ou américains (et leurs enfants) pris d'une passion délétère pour les coquilles : admirateurs de la nature, ils la détruisaient en toute inconscience. Puis les escargots-loups, des carnivores importés des Etats-Unis dans le cadre d'un programme biologique, ont, comme les rats, commencé à dévorer les espèces endémiques jusqu'à extinction. Avant que les camps d'entraînement créés par les militaires américains ne bombardent à qui mieux mieux des zones forestières, y déclenchant de redoutables incendies. Mais ce champ de bataille compte aussi des scientifiques qui, aux côtés des défenseurs de la nature, ont construit des exclos pour protéger de leurs prédateurs les espèces menacées. Sans oublier les populations autochtones, pour lesquelles les escargots chantent... un chant à l'origine de la vie, de toute vie.

08/2023

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Histoire de l'art

Guide de l'Ouest imaginaire

Cow-boys solitaires, Apaches sans merci, tenancières de saloon, trappeurs, shérifs, hors-la-loi, révolutionnaires mexicains, tuniques bleues et chercheurs d'or : l'Ouest américain, bien au-delà de sa réalité historique, a constitué une véritable mythologie autonome qui s'est développée aussi bien à travers des films que des romans, des bandes dessinées, des poèmes, des chansons ou des peintures... Dans cet univers, John Ford et Sergio Leone côtoient James Fenimore Cooper et Chateaubriand, tandis que Calamity Jane et Lucky Luke chevauchent sur la piste de Geronimo et de Davy Crockett. Sans parler de plus étranges dérivations où Billy the Kid affronte Dracula et Jesse James la créature de Frankenstein, avant que des extra-terrestres ne s'en mêlent... Pour s'y retrouver, il fallait bien un guide. Pensé pour une consultation aisée, ce bréviaire explore tous les médiums qui se sont emparés de la matière de l'Ouest, mais aussi les grands thèmes qui la parcourent. Un vade-mecum indispensable à qui veut vagabonder sans se perdre sur les traces des libres cavaliers de la frontière. Claude Aziza, historien, est le secrétaire général du Festival international du film d'histoire de Pessac. Il est l'auteur, che Vendémiaire, du Dictionnaire du péplum (2019) et coauteur du Dictionnaire du western (2e édition, 2017). Olivier Thomas, rédacteur en chef adjoint au magazine L'Histoire, a publié chez Vendémiaire Les rats sont entrés dans Paris (2022).

06/2023

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Romans historiques

Mes fils à la guerre

" Ces tranchées sont devenues leur milieu de vie ! Malgré la peur, les poux, les rats, la boue et le froid, elles sont aussi un lieu de camaraderie et de solidarité entre les soldats qui trouvent le réconfort dans l'amitié, les plaisanteries et les confidences échangées. Ici, on vit et on meurt sous le regard des autres et ça crée une intimité un peu absurde ! "L'ouvrage – une fiction sur fond historique – plonge le lecteur dans la terrible période de la Grande Guerre, celle des tranchées. Avec beaucoup de sensibilité, Louise Phaneuf relate le quotidien des soldats qui affrontent, non seulement les tirs ennemis, mais aussi les infections et les maladies qui pullulent dans les fossés.Géraldine et Francis vivent dans une petite ville, à 40 km de Montréal. Lui est médecin dans une clinique. Avec leurs quatre enfants, ils forment une famille heureuse et unie. Un bonheur que la guerre va malheureusement entacher.Leur fille Amélia est désormais infirmière en obstétrique. Sur le front, Jules, devenu chirurgien, opère sans interruption les soldats cruellement blessés. A l'automne 1915, Antoine embarque à bord d'un bateau militaire pour rejoindre la France. Il découvre les étroits passages de terre entremêlés de barbelés, de poutres et de boue visqueuse.Commence alors un échange de correspondances qui permet de suivre le cheminement de chacun, en même temps que la découverte de l'amour... Un récit poignant, une histoire familiale terrible et magnifique !

09/2020

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Poésie

Marche-frontière

Il marche, comme nombre d'hommes et de femmes migrant d'une frontière à l'autre, la perte de ses papiers d'identité le confine à l'errance. Qui est-il, où va-t-il, quel est son nom pour commencer ? Mystère. Voilà à quoi l'on est réduit aux yeux de l'administration : quelques dates, un coup de tampon, un nom. Une empreinte. Mais la vie, la singularité d'un être, sa sensibilité, ce n'est pas réductible à ces quelques données. Ca déborde. C'est le point de départ de cette enquête qui nous mènera hors des sentiers battus de notre époque, et de la parole : une crue intérieure qui pousse le corps à se mouvoir. De là à arpenter le monde par son envers, tâcher de retrouver un nom qu'on a perdu, vivre au niveau du sol avec comme seuls compagnons les ami·es de passage et les rats, il n'y a qu'un pas. Et tant d'autres. Dans ce roman résolument politique, poétique, qui sait placer lecteurs et lectrices à la place de l'autre, se dessine peu à peu la figure du fantôme nuisible en quoi notre glaciale époque peut potentiellement métamorphoser tout un chacun au premier soubresaut géopolitique venu : d'un côté pas vraiment immigré, de l'autre pas tout à fait émigré. Quelque chose entre les deux. Une sorte d'Ulysse cherchant non pas à retourner chez lui mais en. Un emmigré.

03/2021

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Littérature étrangère

Radio Ethiopie

Au lendemain de l'élection du premier président noir des Etats-Unis, Alexander "Zan" Nordhoc, romancier en panne d'écriture et universitaire reconverti en DJ d'une inaudible radio-pirate émettant du fin fond d'un canyon des alentours de Los Angeles, et sa femme Viv, photographe aux cheveux turquoise spoliée de son oeuvre par un artiste de renom, sont tentés de croire que l'Amérique a enfin atteint l'âge de raison. Parents d'un jeune garçon de douze ans, les Nordhoc ont récemment accueilli dans leur foyer une petite Ethiopienne de quatre ans, Saba, dont le dossier d'adoption présente d'embarrassantes zones d'ombre. De revenus déclinants en dépenses croissantes, la très bohème maison des Nordhoc, quoique foutraque et infestée de rats, est bientôt menacée de saisie. Invité à prononcer à Londres une conférence sur la fin du roman, Zan saisit l'occasion pour offrir à sa famille un temporaire exil salvateur que les mystérieuses disparitions successives de Viv et de Saba métamorphosent en odyssée de la déconstruction. A travers le parcours d'une famille blanche qui, confrontée à la crise économique et à l'ailleurs radical que représente une fillette meurtrie et toute vibrante de la musique de son pays, tente sa refondation au fil d'un étrange et perturbant voyage entre Londres, Berlin et l'Afrique, Steve Erickson, sur une bande-son où les rythmes de Van Morrison ou de David Bowie rencontrent ceux des ballades éthiopiennes, dresse le portrait d'un Occident que la "démocrazy" a transformé en illisible labyrinthe.

05/2014

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Littérature étrangère

Ya salam !

Louqmane, artificier, l’Albinos, tortionnaire, et Najib, sniper, membres d’une milice qui s’est illustrée pendant la guerre par ses exactions, ont perdu avec le retour de la paix civile tout ce qui faisait leur vie : le plaisir de tuer, de torturer, de violer. L’Albinos fait la connaissance de Salam, une jeune femme du quartier qui ne rêve que de se marier, mais il est assassiné peu après leurs fiançailles quand est révélé son affreux passé de tortionnaire. Salam se rapproche alors de Louqmane, bien qu’il l’exècre ostensiblement et se plaise à l’humilier, mais malgré son ardent désir de se “caser”, elle finit par perdre espoir. Entre-temps, pour gagner de l’argent, ils ont essayé avec Najib, tablant sur les connaissances en chimie de Louqmane, de fabriquer et de vendre un produit raticide, mais Louqmane meurt des suites d’une maladie transmise par les rats qu’il élevait pour ses expériences. Et c’est au tour de Najib, l’ancien sniper fou, de jeter son dévolu sur Salam dans une relation sadomasochiste d’une rare violence dont elle ne se délivre qu’avec la mort de Najib. Ce roman sur l’impossible réinsertion de trois anciens miliciens dont on ne connaîtra ni la confession religieuse ni l’appartenance politique dénonce en fait, bien au-delà de la situation proprement libanaise, la soif masculine du pouvoir. Ecrit dans une langue crue transgressant tous les tabous, il est certainement l’un des textes les plus audacieux de la nouvelle littérature féminine arabe.

02/2012

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Psychologie, psychanalyse

Le mythe individuel du névrosé. Poésie et vérité dans la névrose

" J'ai appris bien des choses de Claude Lévi-Strauss " dit Lacan. C'est d'abord que la structure symbolique domine. Quoi ? Le social, les relations de parenté, l'idéologie, mais aussi, pour chacun, son rapport au monde, ses relations sensibles, son complexe familial. C'est ensuite que des scénarios imaginaires, à savoir les mythes, et les rites qu'ils fondent, sont nécessaires à voiler les contradictions de la réalité économique et sociale. Troisième leçon : ces formations se transforment ; elles le font suivant des lois, qui sont mathématiques. Lacan investit ces leçons en psychanalyse. Le sujet aux prises Avec un réel impossible à symboliser produit un scénario fantasmatique qui met en scène un comportement stylisé, lequel peut prendre l'aspect d'une véritable cérémonie, voire s'accompagner d'un court délire. La superposition du cas freudien de " l'homme aux rats " et d'un épisode de la jeunesse de Goethe, sa passion pour la belle Frédérique, permet de dégager la formule du fantasme chez le névrosé : chaque fois qu'il réussit à coïncider avec lui-même, son partenaire sexuel se dédouble : quand sa vie amoureuse s'unifie, c'est alors un double narcissique qui apparaît, vivant par procuration à sa place. Deux autres textes complètent la conférence célèbre qui donne son titre au volume : un exposé sur la fonction religieuse du symbole occasion d'un dialogue désopilant avec Mircea Eliade : une question posée à Lévi-Strauss sur le rapport des mythes avec la structure concrète des sociétés primitives. Jacques-Alain Miller

11/2007

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Littérature française

Enfantines. Une enfance belge (1941-1953)

Voyager dans son enfance ressemble à l'errance dans une médina originelle. De la rue principale mille fois arpentée, on connaît toutes les échoppes, mais il aura fallu une culture adulte pour lire l'arabe, comprendre à quoi servent les épices, les poudres, les herbes, et savoir si les portes conduisent au désert, à une oasis ou à une autre ville. On s'étonne de trouver des rues secondaires là où l'on ne s'y attendait pas, de ne pas retrouver celles qu'on s'imagine avoir empruntées, et d'être obligé de revenir sur ses pas dans des venelles en cul-de-sac. Et quand, resté bredouille, on s'adresse aux plus vieux habitants pour vérifier l'ancienne disposition des lieux, leurs indications s'avèrent floues ou contradictoires. Dans ces parcours, on rencontre des portails ouvragés et scellés, dont on ne sait s'ils ouvrent sur des palais merveilleux ou sur des ruines rongées par la pluie et envahies par les rats, d'autres qu'on aurait jadis voulu franchir, mais qui nous furent interdits parce que nous n'avions ni le bon âge ni le bon sexe. Après s'être consacrée à l'approfondissement de symboles et concepts maçonniques, c'est à cette exploration que se risque Sophie Perenne. Elle lui fournit l'occasion d'évoquer une époque révolue, de visiter le monde de l'enfance, de s'interroger sur le fonctionnement de la mémoire et d'analyser le rôle du contexte primordial dans la construction d'une personnalité.

12/2015

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Science-fiction

Le Baron gris

Entre octobre et novembre 2002, des événements uniques se sont déroulés au cœur de la ville de Nantes. De cette période, bon nombre de citoyens en ressortirent cernés de peurs et de doutes, voire traumatisés ou choqués. Cependant, même si pour beaucoup le temps de la cicatrisation n'est pas encore venu, il convient néanmoins de chercher à comprendre la nature du feu qui s'est abattu sur la ville. Ce livre se propose de restituer la chronologie du drame. D'abord, il faut savoir que ce ne sont plus les rats, les chats et les pigeons sauvages qui vivent sous la coupe des hommes, mais ce sont bien les hommes qui tentent de survivre jusqu'à ce que la colère des Animaux de l'Ombre daigne enfin s'apaiser. En effet, une résolution mystérieuse a été prise il y a peu par les races présentes depuis des siècles et siècles au cœur de la cité nantaise. Les animaux ont décidé de rompre la symbiose existante dans le but de venir en aide à un homme. Cet homme, c'est Bastien Grenier. Accusé du meurtre de sa sœur Sophie, rejeté par la société et le peu de famille qui lui reste, Bastien Grenier aurait du normalement sombrer dans les bas-fonds infernaux où résident les criminels et les laissés-pour-compte. Pourtant, grâce au bras armé et séculier des Animaux de l'Ombre, Bastien va trouver la force d'affronter son véritable destin, c'est-à-dire devenir : " LE BARON GRIS ".

10/2005

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Théâtre

Enfouir ses rêves dans un sac

Transit, Gustave Akakpo - Un corps humain est soumis à un grave problème : le "résidu de la transhumance du bol alimentaire" est en train de remonter. C'est la panique. Que faire ? Une approche symbolique, physiologique et triviale de la migration. En terre de nulle part, Olivier Balazuc - Quand la mer vomit son quota quotidien de cadavres, quand les lieux d'hébergement se transforment en centres de détention à ciel ouvert, la tragédie s'invite à la table d'une famille ordinaire. Celui qui a les brais et les jambes qui bougent, Solenn Denis - 2145. Une petite fille de six ans est confrontée à la dure réalité de l'exil climatique. A travers son regard, c'est tout un monde qui se désagrège sur le chemin inéluctable de l'errance. Repeupler la jungle chinoise, Steve Gagnon - La "femme panda" en a marre de cette vie faite de sexe tarifé, de dope et d'alcool. Elle rêve de plaquer son trou à rats d'icitte pour aller se refaire une face de tite fille neuve au coeur de la nature chinoise ... Instantanés. Quelques traces d'oubliés, Aurore Jacob - Les migrations peuvent prendre des visages multiples. Mais ce sont toujours les mêmes questions, les mêmes douleurs, les mêmes espoirs souvent déçus qui les accompagnent. Rouge Gazon, Karin Serres - Le jour de ses quinze ans, un/e ado reçoit en cadeau de ses parents une lettre qui lui apprend qu'il/elle a été adopté/e. Ses origines ? Un peuple ailé et mutant en marche vers un lieu hospitalier inattendu ...

07/2016

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Fantastique

A Plague Tale : Tenebris

Ce roman inédit constitue une aventure à part entière dans l'univers de A Plague Tale. Situé chronologiquement entre les événements de A Plague Tale : Innocence et A Plague Tale : Requiem, le roman A Plague Tale : Tenebris narre les mésaventures d'Amicia et Hugo, ainsi que de leur mère Béatrice et de leur ami Lucas, confrontés à de nouveaux antagonistes. 1348. Quelques jours après le combat qui les a opposés au Grand Inquisiteur Vitalis, Amicia et Hugo apprennent qu'ils sont recherchés et prennent la direction de l'Est, loin des troupes anglaises affaiblies et d'une Inquisition revancharde. Secrètement à leurs trousses, des Flagellants menés par un zélote bien décidé à faire de Hugo le martyre christique qui accompagnera leurs processions en "éclaboussant du sang sacré de ses plaies l'Humanité pécheresse" . Très vite, la routine itinérante du groupe est troublée par le réveil de la Macula qui afflige Hugo de céphalées et de cauchemars terribles. Après quelques manifestations étranges qui leur permettent néanmoins d'échapper à l'implacable exorciste, Béatrice et Lucas sont catégoriques : les cauchemars d'Hugo, exaltés par la Macula, commencent à altérer le réel autour de lui (émotions contagieuses, confusion des sens, hallucinations, rats paniqués qui échappent à l'appel du garçonnet). Les jours passent, et les symptômes d'Hugo s'intensifient, mettant en péril à la fois sa santé mentale et la vie de ses compagnons. Un roman haletant, développé en étroite collaboration avec le studio Asobo, où vous aurez plaisir à retrouver les personnages avant de les incarner à nouveau dans A Plague Tale : Requiem.

10/2022

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Littérature française

Ces casseroles qui applaudissent aux fenêtres

Iegor Gran n'a pas du tout, du tout apprécié le confinement ni les applaudissements ni le concert de casseroles chaque soir accompagnant la "valse des morts". Pour la première fois dans l'histoire, l'Etat prenait la peine d'annoncer au pays la mort au quotidien de citoyens ordinaires, à l'unité près. L'information, au format "alerte", était aussitôt propulsée sur toutes les ondes. Pendant deux mois, on a exhibé son empathie pour les personnels de santé. Mais en réalité, dénonce Iegor Gran, on a aussi applaudi la mort, la peur, la servitude et l'envie d'obéir, son statut de cobaye de la médecine, la précarité économique des autres, la destruction de la culture. "Mes amis se terraient comme des rats, refusaient de me voir, même à distance respectable. Je me découvrais cerné de grabataires poltrons, certains âgés d'à peine vingt ans, enfermés chez eux, incontinents de peur. Par tout, la soumission. Des millions de personnes ont bien voulu être cobayes dans une expérience médicale jamais tentée auparavant : le confinement généralisé. Peu importaient les conséquences sociales, sanitaires, économiques. On avait légué à la science nos corps encore bien vivants". Iegor Gran s'emporte, dénonce, et nous offre un coup de gueule féroce et hilarant qui, dans le style et la construction, est dans la lignée de L'écologie en bas de chez moi (2011). "C'est vrai, quoi ! Il n'y a pas de raison que des Français se promènent impunément tandis que le gouvernement patauge dans la crise ! ".

09/2020

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Littérature étrangère

Journal de Dracula

Le premier exploit de ce roman est de démolir le cliché du "vampire" auquel le roman mythique de Bram Stoker réduisit le bien réel Vlad III, dit l'Empaleur. Mincu rétablit un portrait du prince de Valachie tel qu'il fut, et tel qu'il aurait pu s'imaginer : le guerrier hors pair, l'unique terreur de Mehmed II le Conquérant, l'érudit, l'ami et l'égal de l'élite néoplatonicienne. Mais aussi un surhomme à l'ego démesuré, victime et bourreau, forgeant sa propre légende du fond de la geôle de Visegrád où il croupit par la traîtrise de ses royaux "amis". A une époque où la cruauté était la règle, la cabale orchestrée contre lui est un comble d'hypocrisie. Sa réaction sera de combattre le feu par le feu. "Je vais tous les aider dans cette campagne orchestrée contre moi. J'inventerai des histoires truffées d'exactions abominables et j'alimenterai copieusement le fardeau de mensonges dont on m'accable. je serai moi-même l'inventeur des faits les plus monstrueux que la rumeur m'attribuera". Encerclé par des centaines de rats, plongé dans une perpétuelle obscurité, Vlad peu à peu perd la notion du temps et jusqu'à la conscience précise de sons propre corps. Sa confession apparaît comme un poignant entrelacement du rêve et du vécu, où l'écriture finit par s'imposer comme plus énergique et plus vraie que la réalité même. Trouvaille originale, Mincu nous dépeint un Dracula déjà conscient de sa propre légende noire et tient le lecteur en haleine d'un bout à l'autre du roman.

04/2018

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Science-fiction, heroic fantas

Casse-Noisette et le roi des souris

De tous les cadeaux qu'elle trouve au pied du sapin, il y en a un qui attire particulièrement Marie Stahlbaum. C'est un Casse-Noisette, petit pantin en bois au regard bienveillant, aux joues rouges et d'apparence amicale. Son parrain Drosselmeyer, l'a fabriqué pour elle et son frère qui le casse instantanément. Quand sonnent les douze coups de minuit, Marie qui veut le réparer, descend pour le chercher sur les étagères fermées à clé. Là, sous ses yeux d'enfant, s'éveille le petit monde des poupées, soldats et le casse-noisette rangés sur les étagères ... une guerre éclate entre l'armée du Casse-Noisette constituée des jouets et la troupe des rats et des souris menée par le Roi des Souris. Effrayée, Marie fait une chute et sa mère la retrouve inanimée, le bras ensanglanté et fiévreuse au pied de la vitrine aux jouets. La pauvre enfant raconte sa nuit mais personne ne la croit sauf Drosselmeyer qui chaque soir va venir lui révéler un épisode du sortilège qui menace ce petit monde : l'histoire de la princesse Pirlipate, l'affront que représenta le vol de quartiers de lard par Dame Souriçonne et ses 7 souriceaux et la terrible malédiction qui en découlera. Pendant plusieurs nuits, Marie entrainée dans ce monde féerique de magie et d'émerveillement, de princesses malfaisantes et de batailles féroces ... découvre que la malédiction qui menace ce monde des jouets peut être brisée grâce au seul pouvoir d' une véritable amitié. N'écoutant que son courage la petite Marie décide de braver chaque piège tendu pour sauver son casse-noisette victime d'un sortilège et le royaume tout entier.

11/2021

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Récits de voyage

Au plus secret des îles. Aventures dans le Pacifique

Le grand biologiste Tim Flannery a parcouru les îles tropicales du Pacifique Sud-Ouest pendant plus d'une décennie à la recherche de marsupiaux, de chauves-souris et d'autres petits mammifères que l'on ne rencontre nulle part ailleurs sur notre planète. Plusieurs de ces îles étaient pour la science des pages vierges : l'équipe s'aventura dans des villages où personne, de mémoire d'homme, n'avait encore vu un visage blanc, et sur des sommets montagneux couronnés de végétation irréelle. Dans le grand arc insulaire situé entre l'île de Sulawesi et les Fidji (soit une distance supérieure à celle qui sépare Paris de Montréal), Flannery va faire d'immenses découvertes, mettant au jour de véritables "fossiles vivants", mais aussi des indices fondamentaux pour la compréhension des rouages et des caprices de l'évolution. Si la Polynésie offre souvent une perfection de carte postale, d'autres terres plus lointaines montrent un visage tourmenté, parfois hostile, surtout lorsque les obstacles géologiques se doublent du tabou des frayeurs ancestrales. Et c'est là que la petite équipe, surmontant les fatigues par un humour et un enthousiasme inépuisables, débusque des rats géants, des chauves-souris à tête de singe, le grand éclat de rire de la Création. Une mission de biologistes spécialisés dans les mammifères entreprend d'explorer les îles tropicales du Pacifique Sud-Ouest. Rarement ouvrage de vulgarisation scientifique n'aura été aussi juste, aussi drôle et instructif à la fois. Défenseur acharné de la biodiversité, Tim Flannery a les armes qu'il faut pour propager son amour de la Terre et du vivant.

02/2015

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Compositeurs

Portraits et souvenirs. Saint-Saëns par lui-même

On dirait qu'il s'est écoulé un siècle depuis le temps où j'écrivais Harmonie et Mélodie, "Harmonie," alors, signifiait science ; "Mélodie," inspiration. La situation s'est retournée ; les amateurs qui refusaient de tenter le moindre effort pour comprendre la musique se sont pris de passion pour l'obscur et l'incompréhensible ; "quand je comprends," disent les purs, "c'est que cela est mauvais ; quand je ne comprends pas, c'est que cela est bon" . Ils sont irrités ou dédaigneux si les instruments de l'orchestre ne courent pas de tous côtés comme des rats empoisonnés ; un accompagnement simple et naturel leur fait hausser les épaules. La Mélodie, naguère objet d'une redoutable idolâtrie, est vilipendée ; un simple chant, accompagné naturellement, semble méprisable, et dans les compositions dépourvues de cet élément, on prétend que la mélodie est "partout" . Quelle plaisanterie ! Nous connaissions cela, à l'école, quand on nous apprenait à écrire des fugues où les diverses parties doivent être chantantes et vivre d'une vie propre, tout en concourant à l'ensemble ; c'est ce qui constitue le style horizontal en opposition avec le style vertical en accords plaqués. Ce n'est pas là de la mélodie. Le gros public, heureusement, est resté naïf, et peu lui importent les systèmes, pourvu qu'on réussisse à l'intéresser. On trouvera un peu de tout dans ce volume et beaucoup moins de polémique ici que dans Harmonie et Mélodie. Des anecdotes, des souvenirs sur quelques grands musiciens que j'ai connus, un peu de critique générale. Quant à de véritables mémoires, je n'en écrirai jamais.

05/2021

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Rock

Streets of London. L'histoire du rock dans les rue de Londres

Aujourd'hui, l'Eurostar vous mène en deux heures et quart de Paris à Londres. Un coup de Google Maps sur votre smartphone et dix minutes après votre arrivée à la gare de Saint Pancras, vous voilà devant le Water Rats Theatre, sur Gray's Inn Road, où se sont formés les Pogues. Un peu plus bas, c'est le collège où Johnny Rotten et Sid Vicious ados firent la connaissance de Jah Wobble. Descendez encore un peu, prenez Guilford Street: au bout, le square où Dezo Hoffman prenait les Beatles en photo. Tiens, à propos des Beatles, et si vous alliez vous faire prendre en photo sur le passage piéton de la pochette d'Abbey Road ? Mais c'est où, Abbey Road ? Streets of London est le compagnon idéal pour une balade à pied, en métro ou tout simplement dans son fauteuil, dans le Londres des Beatles ou pour plus de fièvre, sur les pavés du punk et de la new-wave. Quartier après quartier, surgissent les anecdotes sur des moments de l'histoire du rock au détour d'une rue, d'un square ou d'un pub. Soit comment PeteTownshend a écrit "Who Are You" après une beuverie improvisée avec deux Sex Pistols, comment les photos de l'album Ziggy Stardust de David Bowie ont été prises sur Heddon Street, une nuit de janvier 1972, comment aux débuts des Rolling Stones, le batteur Charlie Watts, qui n'avait pas assez de place chez lui, laissait son instrument à la consigne de la Leicester Square Station entre chaque concert, comment le chanteur d'AC/DC Bon Scott est mort dans une Renault 5, etc.

02/2024

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Critique Roman

Le Sorceleur. Les chroniques de Ciri

Les Chroniques de Ciri retrace la trajectoire du personnage féminin emblématique de la saga du Sorceleur. Ciri est un personnage central, sinon le personnage central de la saga d'Andrzej Sapkowski, marqué par une destinée hors du commun et le rejet des normes sociales, dans un monde où le patriarcat pèse lourdement sur le destin des femmes. Orpheline de sang royal, la princesse en détresse fuyant le siège de Cintra tombera sous la protection de Geralt, père de substitution avec qui elle entretient un lien indicible. Objet de nombreuses convoitises royales et malveillantes, source de légendes elfiques ancestrales, Ciri va au fil des rencontres devenir une combattante hors pair, une magicienne aux pouvoirs inégalés, une voyageuse capable de traverser le temps et des mondes auxquels peu ont accès. Ecrit par Justine Breton (The Witcher, un monde de légendes : romans, jeux vidéo, séries) et richement illustré (plus de 50 illustrations) par Mathilde Marlot (Manuel du Sorceleur), Les Chroniques de Ciri permet de retrouver tous les êtres que la princesse de Cintra croise sur sa route : ceux qui l'ont formée, faite grandir, aimée ou abimée, mais qui ont contribué à faire d'elle l'être exceptionnel qu'elle est devenue. Sommaire de l'ouvrage 1-Les Origines de Ciri 2-Grandir en étant aimée (Geralt, les sorceleurs, Triss Merigold, Yennefer de Vengerberg, Yarpen Zigrin, Vysogota, Kelpie, Petit Cheval) 3-L'expérience d'autres mondes (Brokilone, Gros Velen et la wyvern, Désert de Korath, les Rats, la Traque Sauvage, Tir ná Lia) 4-Apprendre dans la violence (Cahir et la chute de Cintra, Stefan Skellen, Vilgefortz, Rience, Léo Bonhart, Emhyr var Emreis) 5-Ciri, la légende

06/2024

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Actualité et médias

Lesbos, la honte de l'Europe

En mission officielle pour l'ONU, Jean Ziegler a effectué en mai 2019 un voyage d'étude à Lesbos, l'un des cinq centres d'accueil de réfugiés en mer Egée. Sous la haute autorité de l'Union européenne, 15. 000 personnes y sont entassées dans des conditions inhumaines, en violation des principes les plus élémentaires des droits de l'homme. Le droit d'asile y est nié par l'impossibilité même dans laquelle se trouvent la plupart des réfugiés de déposer leur demande ; le droit à l'alimentation, quand la nourriture distribuée est notoirement avariée ; le droit à la dignité, quand les rats colonisent les montagnes d'immondices qui entourent le camp officiel, quand les poux infestent les containers dans lesquels les familles doivent s'entasser ; les droits de l'enfant, quand la promiscuité livre les plus vulnérables aux violences sexuelles et les prive, bien sûr, de tout accès à l'éducation. Pour la plupart, ces réfugiés sont venus d'Irak, de Syrie, d'Afghanistan, d'Iran. Jean Ziegler les a rencontrés. Ils évoquent ici un long calvaire : la torture, l'extorsion, le pillage, les passeurs infâmes, les naufrages, les familles décimées, les tentatives de refoulement de Frontex et des garde-côtes grecs et turc. Mais Ziegler a interrogé aussi le responsable du camp, les militants magnifiques des organisations humanitaires. Il interpelle, en conclusion, le Haut-Commissariat de l'ONU aux Réfugiés ainsi que la nouvelle présidente de la Commission européenne ... L'état d'inhumanité dans lequel nous abandonnons ces hommes, ces femmes et ces enfants condamnés au désespoir à perpétuité sont la honte de l'Europe. Et il n'est pas question pour le vieux militant des droits de l'homme de cesser le combat.

01/2020

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Animaux, nature

Dans la peau des bêtes. La vie sensible et intelligente des animaux

Et si, nous les humains, on s'invitait chez les bêtes ? Les animaux, nous pensons les connaître alors que nous sommes loin du compte tant les scientifiques qui les étudient découvrent tous les jours de nouvelles habiletés, intelligences et savoir-être chez eux. Récit passionnant pour l'été. Et si, nous les humains, on s'invitait chez les bêtes ? Chez les chiens, les chats, les rats, les vaches, les sangliers, les gorilles, les pieuvres, les requins, les corbeaux, les moustiques, les frelons, sans oublier les microbes ? Tous ces animaux nous sont familiers : nous pensons les connaître parce que nous les côtoyons ou parce que nous avons appris de leurs vies dans nos livres et à la télévision. Mais, forcement, nous sommes loin du compte. Les scientifiques qui les étudient découvrent tous les jours de nouvelles habiletés, intelligences et savoir-être animaux, de quoi nous rendre un peu jalouses, nous, les bêtes humaines ! Ce livre raconte la vie de 12 animaux, 12 compagnons de planète, 12 personnages remarquables par leur passé évolutif, leurs biologies, leurs compétences, leurs capacités cognitives. Chaque histoire est racontée de leur point de vue, autant qu'il est possible de la part d'une représentante de l'espèce humaine. Mais l'anthropomorphisme n'empêche pas d'entrer en empathie et de mener une enquête de science qui s'appuie sur les derniers résultats de la recherche animale. Partez donc à la rencontre des poulpes du Jurassique, des sangliers berlinois, du moustique du métro de Londres, du chien Quiqui sous la mitraille de Verdun, d'Oscar le chat qui s'allongeait sur le lit des mourants ou de T. Gondii, le parasite manipulateur de cerveaux. Un passionnant bestiaire !

05/2019

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Sociologie

Nous, Noirs américains évadés du ghetto

Le 30 juillet 1972, un avion américain qui allait de Detroit à Miami fut détourné par cinq américains (trois hommes et deux femmes) accompagnés de leurs enfants. L'avion fut détourné sur Alger où ils débarquèrent avec le million de dollars qu'ils avaient obtenu de la compagnie aérienne pour le donner aux Panthères noires. A l'automne 1978, va s'ouvrir à Paris le procès de quatre d'entre eux, arrêtés en France où ils avaient cherché refuge.
Ils se sont mis à écrire, en prison, le quadruple récit d'une jeunesse humiliée : la misère du ghetto, les couples qui se défont, l'alcoolisme, les taudis où courent les rats, la faim, les chapardages et l'engrenage de la délinquance. Partout à l'école, au pénitencier, au service militaire, au travail (quand ils en ont), ils se heurtent au mépris, au harcèlement policier, à l'injustice. Ces Noirs américains se sont rencontrés dans un même refus de vivre à genoux et ils ont décidé de s'évader ensemble du ghetto vers l'Afrique dont ils rêvent.
Mais les Panthères noires sont en pleine crise. Ils quittent l'Algérie pour la France. Ils commençaient à y être heureux... En prison maintenant, inculpés pour avoir détourné un avion aux Etats-Unis, chacun d'entre eux témoigne avec ses souvenirs. Et ils espèrent, car, s'ils ont recouru au chantage, c'est parce qu'ils n'en pouvaient plus de vivre dans la violence et le mépris. Ils ne justifient pas leur acte.
Mais ce qu'ils ont vécu est leur meilleure défense, et le plus terrible des réquisitoires contre le racisme aux Etats-Unis, cette honte que d'autres hontes ne doivent pas faire oublier.

11/2020

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BD tout public

Welcome to the Death Club

Vous avez été choisis, vous faites partie des rares élus, Winshluss vous invite à faire un tour dans son fameux Club de la Mort ! Fouillez dans votre poche, trouvez-y votre billet et lancez-vous dans les dédales de cette fête foraine macabre où l'effroi le dispute au sarcasme. Guidé au milieu des attractions par la grande faucheuse en personne, vous ricanerez en choeur des tableaux qu'elle fera apparaître devant vous, compilant les vanités et les rêves médiocres d'une humanité en sursis, obèse et pourrissante... Mais ce sera votre visage décomposé et grouillant de vers que vous croiserez au détour de la galerie des glaces ! Vous vous consolerez de voir que vos compagnons de train fantôme n'auront pas meilleure mine que vous, avatars disneyens ou pantins de série B rescapés d'un film de zombies projeté un soir de panne de climatisation dans un cinéma de Tijuana. Mais avant même de pouvoir échanger avec eux quelques phalanges, vous serez entraîné par votre amie jusqu'au grand huit, où vous apprécierez de ne plus avoir d'estomac. Pour vous remettre de vos émotions, la grande parade des horreurs vous montrera avec une précision "entomologistique" vos semblables bouffer, vivre et s'accoupler dans un grouillement de cafards. La Camarde, qui n'est guère plus qu'un exterminateur d'insectes, les réduira en bouffie pour votre seule distraction dans un bouquet d'éclaboussures ! Ne vous restera plus qu'à vous diriger avec elle vers la buvette où, devant un verre de mort aux rats, vous regarderez les néons s'éteindre et les portes du club se refermer, heureux d'avoir encore une bouche pour rire... et des yeux pour pleurer.

01/2010

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Poches Littérature internation

La reine des souris

Il fit bouillir notre certificat de mariage dans la bouilloire en disant qu'il ne travaillerait pas dans un cimetière le restant de sa vie uniquement pour nourrir les enfants de Mars et, finalement, il partit pendant que j'étais descendue faire des courses, lui acheter de la salade et du café. Dans un modeste appartement poussiéreux rempli de livres et de babioles vit un couple de latinistes légèrement hors du temps. Quand la femme tombe enceinte de jumeaux, le mari l'abandonne et elle doit élever seule ses deux enfants, dans le plus grand dénuement. Rien que de très banal. Mais ajoutez à cela un mélange de vos cauchemars les plus sombres. Un croque-mort, le cadavre d'une femme naine aux airs de leprechaun, un orgue hanté, des enfants-monstres, une narratrice-louve assoiffée de sang, dévoreuse de pigeons, de rats et de bébés. Les épouvantails disposés à chaque tournant de cette nouvelle ont de quoi donner le frisson. Ce qui frappe encore davantage, c'est le naturel déconcertant avec lequel Camilla Grudova les brandit, à la manière dont on raconterait les épisodes d'un rêve dès le réveil. Un récit, en fin de compte, d'une implacable simplicité : celui d'une femme aliénée par le couple, le travail et la maternité, de celle qui enfant se rêvait Reine des souris et qui, mariée à un "homme idéal" sentant les fleurs pourries et la pierre froide, est devenue mère, autant dire bête féroce aux désirs infanticides, loup-garou qui trouvera son salut, comme de juste, dans l'écriture. On ressort avec un rire nerveux de ce court texte qui transforme le réel en fantastique, l'horrible en drôle, et vice-versa.

10/2020

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BD tout public

Gil St-André Tome 5 : Enquêtes parallèles

Après son bain forcé dans le lac de Joux, Gil débarque dans un petit hôtel suisse dont le patron lui parle d'une étrange secte basée dans la région qui porte le nom de "Renaissance". Il s'est intégré à ce groupe mystico-ésotérique pour approfondir ses recherches sur la disparition de sa femme et celles-ci n'ont pas progressé d'un iota. Mais il y retrouve néanmoins le fameux Range-Rover blanc, et découvre un bien étrange laboratoire où sont enfermés souris, rats et singes... Quelles curieuses manipulations peuvent bien y être pratiquées ?... Parallèlement, la belle Djida Feschaoui poursuit son enquête pour retrouver Gil. C'est parce que le professeur Medjic semblait bien louche qu'il fut décidé de l'approcher. C'est ce mystérieux homme que la belle-mère de Gil a appelé avant de mourir, et c'est lui qui aujourd'hui donne une conférence saluée par tous où il annonce être capable d'éradiquer le cancer et de donner à l'homme la pilule de jouvence éternelle. Ne serait-il pas lié à cette étrange secte et à ses expériences génétiques ?... Et ne serait-il pas tout simplement le responsable de l'enlèvement de l'épouse de Gil ?... Le suspense est à son comble et les indices commencent à proliférer... Gil St-André parviendra-t-il à retrouver sa femme vivante ?... En tous cas nous le saurons tous à la fin de cet album, car ce cinquième tome marque la fin d'un premier cycle d'aventures qui va s'achever sur les chapeaux de roues ! Le scénario à engrenages remarquablement huilés de Kraehn et le dessin à la parfaite ligne claire de Vallée sont deux des clefs de la réussite de cette grande série. Chef de file de la collection Bulle Noire, elle conquiert un public de plus en plus important !

06/2010

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Romans historiques

Morts pour la France. Tome 2, Le feu de l'enfer

1916-1917. La Grande Guerre fait rage. John Christopher Finlay, correspondant permanent en Europe du Washington Times, qui a noué depuis son arrivée à Paris en 1913 des amitiés et des amours dans tous les milieux de la vie parisienne, va se trouver plongé dans le feu de l'enfer. Il rencontre Joffre et Pétain qui vient d'être nommé à la tête de toutes les troupes de la région fortifiée de Verdun. Empruntant à plusieurs reprises la " voie sacrée ", Finlay mesure l'impressionnant mouvement de troupes et de matériel roulant vers les lignes de front. Au fil des semaines et des rumeurs, la vérité se fait jour dans sa tête : le projet du haut commandement allemand, qui voulait saigner à blanc l'armée française, a échoué, l'armée ennemie connaît la même hémorragie. En vivant des jours durant aux côtés des " poilus " dans la boue, parmi les rats et les morts, il mesure le gouffre qui sépare les décisions prises dans les états-majors et la réalité de cette guerre. A Paris la vie continue, la fête se déploie encore, mais elle se cache derrière les portes des restaurants des grands boulevards et celles des cabarets. Le Rendez-Vous de Mme Clarisse ne désemplit pas. Ardemment épris de Rosa di Bellagio et de l'actrice Isabelle Saynac, Finlay se passionne pour les destins labyrinthiques de ces jeunes femmes : les unes ne vivent que pour la révolution, les autres font une fulgurante carrière avant de tomber, telle Mata-Hari, victimes de leur séduction. Emporté par l'amour, la révolte, mais aussi la compréhension du patriotisme, Finlay - avec l'entrée en guerre des Etats-Unis en avril 1917- devient à son tour un combattant.

09/2003

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Littérature étrangère

Crève !

"Je suppose que j'étais un sale voyou depuis le début. C'était en regardant crouler cette sale école que j'avais pour la première fois compris combien j'avais de haine en moi, et comme c'était bon de la laisser s'exprimer. Quand les flics réussirent à me faire avouer, après m'avoir bien coincé dans tous mes mensonges, mon père, pendant des semaines, m'avait battu, dans la baignoire, avec de grosses rallonges de fer à repasser. Je dormais dans le garage, entre les poubelles et les rats. L'endroit était si moche qu'il n'y garait même pas sa voiture. Mes parents avaient divorcé juste après que j'avais foutu le feu à l'école. J'étais parti vivre avec ma mère à Aliso, un village de moins de deux kilomètres carrés composé de cubes de ciment délabrés que tout le monde appelait les Boîtes. La "solution finale" que nous avait réservée la ville de Los Angeles : habitations à bon marché avec toute la panoplie, routes de terre battue, cafards format Cadillac, et des milliers de mamas de l'assistance sociale. La population était composée pour deux tiers de Mexicains et pour un tiers de Noirs. Tous les gamins appartenaient à une bande. La règle tacite voulait que tout petit Noir surpris dehors pendant la nuit serve de gibier aux Mexicains. Les flics ne bougeaient pas et rigolaient. Inutile de les appeler. Les bandes de gosses se battaient comme chiens et chats, des crétins s'entre-tuaient... ça n'intéressait pas les flics qui n'auraient eu à défendre, en fait de propriété, que le magasin de liqueurs du coin et les blocs de ciment." James Carr

04/1994

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Beaux arts

Les différents publics de Paris

Deux albums satiriques méconnus du jeune Gustave Doré. Dans La Ménagerie parisienne, il croque l'élite de la capitale dans un bestiaire féroce. Les Différents publics de Paris offre un portrait plus attendri, mais implacable, des hauts lieux culturels de la capitale. Un souvenir vif et fringant d'un Paris disparu mais dont les rapports entre classes continuent de s'exprimer. Repéré dès ses 15 ans par l'éditeur parisien Charles Philippon, Gustave Doré commence sa carrière par des contributions hebdomadaires au Journal pour rire. Sa virtuosité, son sens aigu de la caricature lui valent très vite un incroyable succès, qui conduit Philippon à publier des albums de ses illustrations de presse, mais aussi des séries inédites croquant avec vigueur la population de la capitale. Dans Les Différents publics de Paris, Doré passe en revue les théâtres de la capitale, en y ajoutant quelques lieux plutôt réservés à l'étude comme la Bibliothèque ou l'Amphithéâtre de médecine... On y croise une faune variée, certainement plus occupée à se donner en spectacle qu'à s'instruire ou se cultiver. Vigoureuse mise en abîme du théâtre de la condition humaine, on comprend que nul n'est besoin de regarder la scène pour se divertir. Avec La Ménagerie parisienne, Doré continue sa représentation satirique du monde parisien. On peut même parler de " faune ", puisqu'il assimile chaque type social à une race animale, sans pour autant que le dessin perde de son humanité. Pour désigner les aristocrates du Faubourg Saint Germain, il reprend un terme usité en Angleterre depuis le XVIIIe siècle : les lions et les lionnes. Des lions aux rats d'égout, le crayon de Doré n'a ménagé aucune des classes de la société urbaine.

03/2019

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BD tout public

Aristophania Tome 1 : Le royaume d'azur

Marseille, 1900. Clément est un ouvrier apprécié de tous. Un homme juste et droit, père de famille, mais dont la vie semble receler d'étranges secrets. Sa mort sera aussi brutale que mystérieuse. Gennevilliers, 1909. Les trois enfants de Clément ont grandi. Livrés à eux-mêmes, privés de leur mère qui croupit en prison, ils n'ont que la faim et la violence comme horizon. Un jour, une femme âgée prend contact avec eux. Elle se dit comtesse et prétend avoir connu leur père. Elle est à la fois étrange et rassurante, excentrique et attachante. Elle s'appelle Aristophania Bolt. Pour les arracher à leur vie de misère, elle les emmène loin de leur grisaille quotidienne et des morsures de l'hiver. Direction le Sud, son soleil et ses calanques, ses rivières et ses paysages sauvages. Direction l'Azur – c'est ainsi qu'elle nomme ce qui ressemble, pour les trois orphelins émerveillés, au Paradis sur terre. Mais il faut se méfier des apparences. Toute médaille a son revers, et l'Azur n'échappe pas à cette règle. Derrière la beauté et la lumière, de sourdes menaces étendent leur ombre. Elles ont pour nom Barboza, le chasseur de rats, ou encore le Roi banni et sa sinistre cour de laquais. Tous attendent leur heure, tapis dans les recoins des quartiers sombres de Marseille. Aristophania, la dernière fée d'Azur, convoquera toutes les ressources de sa magie afin de protéger les enfants et de les révéler à leur Destin... Avec Aristophania, Xavier Dorison et Joël Parnotte inaugurent une saga de French fantasy en quatre tomes, qui navigue entre fantastique flamboyant et réalisme social, entre merveilleux et romantisme noir. Bienvenue en Azur, mais attention à ses dangers...

01/2019

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Autres

Prendre la route. Une philosophie de la conduite

Y a-t-il un rapport entre l'amour de la mécanique et l'esprit civique ? Entre le plaisir du risque calculé au volant et les ressorts profonds de notre humanité ? Après avoir chanté dans Eloge du carburateur les beautés de la moto, notre philosophe-mécanicien se penche sur l'avenir de la conduite automobile, les secrets du tuning ou de la glisse sous accélération et les mystères du couplage cognitif et sensorimoteur entre le cerveau, le corps humain et les humeurs subtiles de l'arbre à cames et du moteur à combustion interne. Mêlant les péripéties autobiographiques cocasses de son interminable bricolage d'une VW Coccinelle de 1975 et les réflexions de la philosophie analytique sur la morale des accidents de circulation, passant de l'exploration des sous-cultures automobiles les plus baroques - courses hors-piste dans le désert et derbys de démolition - à l'étude du pilotage de minivoitures par des rats de laboratoire, il offre un plaidoyer en faveur des plaisirs libertaires et des vertus citoyennes de l'art de conduire. L'histoire technologique, économique et sociale de l'automobile débouche aujourd'hui sur une disjonction de plus en plus grande entre l'être humain et ses prothèses mécaniques. A l'horizon des voitures sans chauffeur et de l'automatisation généralisée, l'auteur dénonce une dystopie régressive qui risque de se traduire par une atrophie de nos facultés créatives et une érosion de notre économie de l'attention. Au nom du " toujours plus de sécurité ", la déqualification progressive des conducteurs expose en fait les usagers de l'automobile à de nouveaux dangers tout en les dépossédant d'un ensemble d'aptitudes et de responsabilités cruciales. Le choix entre conduire et être conduit, faire et se laisser faire, est aussi en dernière analyse un choix entre autogouvernement républicain et aliénation bureaucratique.

03/2021