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Heidegger

Extraits

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Notions

Initiation à la philosophie

Cette initiation a la philosophie s'adresse a tous ceux qui ressentent comme un manque la disparition de la culture philosophique classique. Elle est destinée, bien sûr, aux lycéens et aux étudiants, mais elle a aussi vocation à nourrir la réflexion des lecteurs curieux d'un savoir dont l'approche est malaisée et la vulgarisation impossible. Cet ouvrage ne prétend pas remplacer un enseignement philosophique original : il propose des informations claires et méthodiques sur les fondements de la philosophie, son histoire et ses principaux concepts. Elles permettront au lecteur de trouver, sinon des réponses aux grands problèmes épistémologiques, logiques, moraux ou métaphysiques, du moins le moyen de les mieux cerner et comprendre. La première partie de ce livre présente la philosophie occidentale classique, depuis sa naissance, en Grèce, avec les présocratiques (Vie siècle avant J-C), jusqu'au XXe siècle, en passant par Socrate, Platon, Aristote, les stoïciens, les épicuriens, la philosophie médiévale, Descartes, Spinoza, Leibniz, les empiristes anglais, Kant, Schopenhauer, Hegel, Nietzsche, etc. La seconde partie aborde les problèmes fondamentaux et les concepts les plus généraux de la philosophie : l'être, le connaître, l'agir, qui sont à la base de la philosophie de la connaissance, de la métaphysique, de la morale, de l'esthétique et de la vie. Ces problèmes sont posés en termes contemporains, dans le cadre des grandes divisions classiques, et par référence aux systèmes de pensée qui ont marqué le XXe siècle : ceux de Husserl, Heidegger, Russell, Wittgenstein, Bachelard, Sartre, Lévi-Strauss. La philosophie, dit Platon, "est un beau risque à courir" ; ce livre à la modeste ambition de conduire le lecteur au bord de ce risque.

09/2022

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Littérature française

Terminus Babel

Après Alger, journal intense, son dernier ouvrage paru aux Editions Macula, Mustapha Benfodil poursuit son expérimentation formelle avec Terminus Babel : le texte est mots, ratures, dessins, prose, poésie... fragments, fracas, convulsions. Le narrateur de Terminus Babel est... un livre... Un livre abîmé par une lectrice maladroite, qui se retrouve mis au rebut, prêt pour le pilon. Ce livre, K'tab ("livre" en arabe) a une mémoire, la sienne propre, qui se souvient de ceux dont les mains ont caressé sa couverture ; la mémoire de "L'Ecrivain" , dont il connaît la vie et les pensées dans ses moindres recoins ; la mémoire d'Alger et de l'Algérie aussi. Après sa belle vie dans les rayonnages supérieurs de la Grande Bibliothèque, K'tab se retrouve dans une salle de transit, l'antichambre du pilon, avec ses compagnons d'infortune dont il partage la destinée : le distingué CRAIPU (Critique de la Raison Pure, Emmanuel Kant) ; l'austère TraiDez (Traité du désespoir, Sören Kierkegaard), mais aussi CHEQMENUP (Chemins qui ne mènent nulle part, Heidegger) ; ToTab (Totem et Tabou, Freud) ; A Prendre ou à Lécher (San Antonio)... Un artiste a alors l'idée d'un projet qui va éloigner pour quelque temps K'tab et ses amis des atroces perspectives du pilon et nous permettre d'entendre son histoire... et sa vision du monde. Cette trame un peu fantasque est le point de départ d'une plongée dans les affres de la création littéraire, dans les pensées profondes et parfois inavouées de "L'Ecrivain" , petits tracas du quotidien qui l'empêchent d'écrire, perles du quotidien qui l'inspirent, bonheurs, malheurs, espoirs, souvenirs, K'tab connaît tout des moindres pensées de son auteur.

06/2023

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Littérature française

Gérard Granel et l'équivoque de la fondation du politique moderne entre Rousseau et Hume

Nous avons procédé à cette lecture à partir d'une indication que Gérard Granel (dont nous avons été l'élève) prononça devant nous dans une Leçon sur Kant, indication relative au " malheur de l'écriture kantienne et rousseauiste" . En réalisant ce travail, sous l'égide de cette "indication" capitale aussi bien que sur la base de ses travaux, il nous a paru que la démarche qu'il a lui-même suivie dans le déchiffrage des textes de la Tradition), ne peut que déboucher sur une façon inédite (d'ailleurs, elle déborde le cadre de la pensée de Heidegger) d'aborder les grands textes et de les éclairer d'une vive lumière qui, de fait, les a toujours accompagnés, mais qui a été éteinte suite au triomphe de la "méthode objective " : La lecture pensante d'une pensée, écrit-il, trouve que tout y essentiellement "lisible" , sans qu'elle soit tenue pour autant à "tout lire" au sens où y est tenue l'explication objective, dont l'idéal d'exhaustivité implique la complétude de l'érudition. Il ne faut donc pas s'étonner si les oeuvres du passé offrent à la pensée contemporaine une possibilité foisonnante, et à proprement inépuisable, de fidèle et libre exégèse (fidèle et libre à la fois, et du même mouvement. Vérification sera ainsi faite, dans cet Essai, de ce que Gérard Granel écrit à propos de la lecture qu'il entreprend de la Critique de la Raison pure dans son livre sur L'équivoque ontologique de la pensée kantienne, lecture que nous faisons refluer sur Hume et Rousseau, et ce à partir de ce que notre mémoire a conservé de ses Leçons sur ces deux auteurs.

10/2021

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Philosophie

Les mythes de Platon

Salué par Heidegger, Karl Reinhardt fut un philologue étincelant. Eleve de Wilamowitz, il aura allié à l'exigence et à la rigueur scientifiques la force d'un questionnement inédit : comment, plongeant ses racines dans la tradition. un nouvel esprit vient-il à naître et se déployer ? A travers sa lecture des mythes platoniciens, Reinhardt nous livre tout à la fois les conflits, les luttes, les tensions qui traversent la pensée platonicienne et sa puissance inouïe de refonte, d'unité, d'harmonie. Car au sein même de la continuité, la rupture s'annonce. S'il est bien l'héritier des formes anciennes, Platon n'en demeure pas moins celui par qui la nouvelle âme de l'hellénisme s'épanouit. Le mythe lui-même n'est plus un mythe du " monde extérieur ", c'est un mythe de l'âme. Et en lui l'esprit vient redonner vie à ce qui semblait devoir mourir. La forme mythique, plus que toute autre, révèle la force avec laquelle les anciens motifs sont pénétrés d'un nouveau souffle. Elle est pour ainsi dire la solution " vivante " au problème du sens. Il ne s'agit plus en ce cas de produire un " conte ", d'imaginer la naissance du monde, de l'homme et des dieux. mais bien de contempler, au moyen de l'image fidèle, l'effectivité archétypique, l'Idée. Le mythe, " dire sacré ", n'est nullement le signe d'un renoncement. Il n'est pas davantage l'ennemi du logos. Au-delà du mot, de la preuve, au-delà même des jeux de pensées présomptueuses, il rappelle l'âme à sa source originelle, il la fait s'élancer vers le plus beau des royaumes.

01/2007

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Philosophie

Le complément de sujet. Enquête sur le f522ait d'agir de soi-même

Le XXe siècle philosophique a été traversé, en Europe, par la querelle du sujet. On en connaît les grandes étapes: le tournant idéaliste de la phénoménologie et la réaffirmation d'une orientation cartésienne de toute la philosophie (Husserl) ; l'essai d'une radicalisation existentielle (le l'idée du rapport à soi (Heidegger et Sartre) ; la démystification structuraliste qui fit (lu sujet une illusion d'optique ou un effet de langage; le dépassement des philosophies classiques de la conscience dans un dialogisme (Habermas) . les travaux de restauration herméneutique d'un sujet rendu frugal par l'accent porté sur sa finitude, son historicité, sa dette (Gadamer, Ricœur). La guerre est finie. Les adversaires du sujet lui font une place à la condition que, tirant les leçons de l'expérience humaine, il soit divisé, fragmenté, souvent opaque à lui-même, voire impotent. Les tenants du sujet en conviennent, à la condition que l'idée n'en soit pas tenue pour illusoire. Tous concluent que le sujet avait été conçu, à tort, comme doté de deux attributs auxquels il n'avait pas droit : la transparence et la souveraineté. Mais aussi due le sujet réformé peut et doit conserver sa place architectonique dans notre conception générale du monde et notre propre statut cosmologique. Telle est la grande illusion de la philosophie morale, politique ou de la cognition. Car il n'est pas certain qu'aujourd'hui la philosophie puisse dire ce qu'elle entend par sujet. Sauf à revenir à la conception élémentaire, syntaxique, de complément du verbe, de sujet d'un agir soi-même. Ce sont là les raisons comme les enjeux de l'ébranlement qu'entreprend ce livre.

03/2004

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 56, janvier 2015 : Génocide des Tutsis du Rwanda

Dossier : Génocide des Tutsis du Rwanda : mémoire, justice et reconstruction post-génocide. D'avril à juillet 1994, près d'un million de Tutsis ont été pourchassés et massacrés lors du génocide. Vingt ans après, quel regard porter sur ce génocide ? Quelles en furent les racines et l'idéologie ? Quelle construction discursive et politique du projet génocidaire ? Quels liens entre racisme et génocide ? Comment s'est mise en route la mécanique de cette entreprise de destruction ? Quid du rôle de la propagande et en particulier celui des médias dans la banalisation du "travail" du mal ? Comment "expliquer" la barbarie des bourreaux ? Quelles responsabilités internationales ? Quid du discours négationniste ? Quelles similitudes avec d'autres négationnismes ? Comment juger les criminels ? Quelle justice locale et internationale ? Comment reconstruire après un génocide ? Quel est le chemin parcouru depuis par le Rwanda ? Quelle reconstruction sociétale et quelle réparation du tissu social ? Quelle mémoire et quelle transmission ? Comment dire et écrire l'indicible ? Quel rôle pour les écrivains, intellectuels et artistes dans la prévention du génocide ? Quelles responsabilités des politiques ? Des questions que ce dossier essaye de répondre. Avec : David Gakunzi, Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy, Patrick de Saint-Exupéry, Laura Slimani, Dominique Sopo... Mais aussi : Un brillant essai sur Péguy et Heidegger signé Yann Moix, Les passionnants écrits de deux jeunes écrivains prodiges de 20 ans : Baptiste Rossi et Boris Bergmann, Fernando Arrabal rend poétiquement hommage à l'oeuvre de Otto Piene, La Règle du jeu publie, pour la première fois en France, les poèmes de Kaiser Haq, le grand poète bangladeshi, La réflexion de Dominique Schnapper sur la Crise du politique, la défiance populaire et la violence populiste.

01/2015

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Philosophie

L'universalité de l'herméneutique

Depuis l'Antiquité, la philosophie prétend à l'universalité. Les autres sciences roulent sur des objets particuliers, la philosophie promet une considération universelle de l'être dans sa totalité, le plus souvent afin d'en expliquer le principe. La philosophie, dans son acception onto-théologique, s'est ainsi comprise comme science a priori de ce qui est. La découverte moderne de l'ordre interprétatif l'a cependant mise dans un embarras : car si tous les savoirs, y compris la philosophie, ne sont que des interprétations, aucune prétention à l'universalité ne paraît plus possible. A tout le moins, la philosophie ne peut défendre sa légitimité que si elle s'établit sur l'universalité de l'interprétation. Ce qui met en question la philosophie pourrait alors seulement devenir l'occasion d'une nouvelle attestation. Cette théorie est l'affaire de l'herméneutique. Ce livre se propose d'en reconstruire l'histoire afin de préparer une conception herméneutique de la philosophie, qui ne renonce ni à l'être, ni à l'a priori, ni à l'universalité. C'est l'enjeu de l'ontologie universelle du langage élaborée dans le sillage de Heidegger et Gadamer, en conformité avec le dessein implicite de toute la tradition herméneutique, de saint Augustin à Schleiermacher et Dilthey. Mais si l'herméneutique se met à l'écoute du langage, c'est pour montrer que le discours procède toujours d'un horizon de sens qui l'excède, qu'évoquait la primitive notion, réhabilitée ici, d'un " verbe intérieur ". L'herméneutique voudrait ainsi affoler la fixation sur le langage effectif et propositionnel qui régit plusieurs formes, analytiques et phénoménologiques, de la pensée contemporaine. J. G.

06/1993

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Critique littéraire

Dante ou la passion de la catholicité

Parti de l'imitation des troubadours occitans, créateur d'une forme nouvelle de poésie épique qui tient du roman initiatique, Dante Alighieri est aussi un patriote florentin, un précurseur de la philologie comparée, un théoricien de la politologie. S'il a rêvé d'une paix fondée sur l'instauration d'un Etat universel où trois pouvoirs se partageraient les rôles dirigeants (le philosophe, le pape et l'empereur), il a connu les ambiguïtés de l'amour humain et les épreuves de l'exil Par la magie du verbe, sous l'inspiration de Béatrice et le patronage de saint Bernard, sans négliger les leçons de l'Antiquité, il a reconstitué imaginairement un au-delà à trois étages, terribles visions du châtiment suprême et de la sévère expiation, joyeuse montée parmi les gradins d'un Paradis d'abord lié à des conceptions astronomiques puis dépassant toute image spatiale pour culminer dans une sorte de "ravissement" au contact du mystère trinitaire. Cette vie singulière, cette oeuvre complexe, ce voyage imaginaire - à la fois ceux d'un théologien, d'un métaphysicien et d'un poète - sont ici parcourus dans leurs éléments essentiels par un spécialiste des pensées antique et médiévale, dont les curiosités ne se limitent pas à l'histoire du passé. Né en 1906, condisciple d'Aron et de Sartre à l'Ecole Normale, auditeur de Cassirer et de Heidegger à Davos en 1929, témoin ensuite à Berlin des débuts de l'hitlérisme, Maurice de Gandillac, qui enseigna à la Sorbonne pendant plus de trente-cinq ans, participe encore activement à de nombreux colloques et entretiens en France et à l'étranger.

02/1991

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Philosophie

Le complément de sujet. Enquête sur le fait d'agir de soi-même

Le XXe siècle philosophique a été traversé, en Europe, par la querelle du sujet. On en connaît les grandes étapes : le tournant idéaliste de la phénoménologie et la réaffirmation d'une orientation cartésienne de toute la philosophie (Husserl); l'essai d'une radicalisation existentielle de l'idée du rapport à soi (Heidegger et Sartre) ; la démystification structuraliste qui fit du sujet une illusion d'optique ou un effet de langage ; le dépassement des philosophies classiques de la conscience dans un dialogisme (Habermas) ; les travaux de restauration herméneutique d'un sujet rendu frugal par l'accent porté sur sa finitude, son historicité, sa dette (Gadamer, Ricoeur). La guerre est finie. Les adversaires du sujet lui font une place à la condition que, tirant les leçons de l'expérience humaine, il soit divisé, fragmenté, souvent opaque à lui-même, voire impotent. Les tenants du sujet en conviennent, à la condition que l'idée n'en soit pas tenue pour illusoire. Tous concluent que le sujet avait été conçu, à tort, comme doté de deux attributs auxquels il n'avait pas droit : la transparence et la souveraineté. Mais aussi que le sujet réformé peut et doit conserver sa place architectonique dans notre conception générale du monde et notre propre statut cosmologique. Telle est la grande illusion de la philosophie morale, politique ou de la cognition. Car il n'est pas certain qu'aujourd'hui la philosophie puisse dire ce qu'elle entend par sujet. Sauf à revenir à la conception élémentaire, syntaxique, de complément du verbe, de sujet d'un agir soi-même. Ce sont là les raisons comme les enjeux de l'ébranlement qu'entreprend ce livre.

01/2018

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Notions

Ethique de la communication et de l'information. Une initiation philosophique en contexte technologique avancé

De la libre concurrence au rapport de couple, en passant par la logistique, la stratégie militaire, la génétique ou la santé mentale, rien re semble échapper à la communication et l'information. Ces dernières deviennent l'expression d'une réalité de plus en plus générique et recoupent un nombre croissant de domaines d'expérience. La communication est l'objet central de l'économie : le "capitalisme cognitif ". Elle équivaut au social : la "société de l'information u. Elle serait le seul vecteur de régulation politique et le garant de la démocratie à l'ère post-idéologique. Elle serait l'élément commun des sciences de la vie, des sciences mathématiques et des sciences humaines... Le fait que la communication apparaisse ainsi comme l'unique horizon éthique et que les techniques qui lui sont inhérentes deviennent la solution de toute action est le point de départ à partir duquel ce livre entend développer une initiation philosophique, elle-même mue par deux principes : refuser toute instrumentalisation de la philosophie parla technique et toute réduction de la technique à un niveau instrumental. Cette initiation se développe tout d'abord en parcourant quelques figures majeures de la philosophie de la technique, comme Heidegger, Simondon et la tradition cybernétique ; ensuite en exposant les fondements de l'idée selon laquelle l'espace public est un espace de communication, de Kant à Habermas ; enfin en analysant la mise en difficulté d'une telle idée parla théorie du performatif, d'Austin à Derrida. Sur de telles bases, il sera possible de diagnostiquer une société qui fait de la transparence son idéal et dans laquelle, techniquement, tout peut désormais communiquer et chaque information être traitée statistiquement de manière automatique.

05/2021

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Beaux arts

L'art du lieu. Architecture et paysage, permanence et mutations

Au seuil du XXIe siècle, les disciplines de l'architecture et de l'aménagement des villes et des campagnes sont en crise. On assiste à la perte du sens du lieu, à le faillite des significations des grandes formes et figures de l'habiter, enfin à un oubli des fondements mêmes de la tradition et de la modernité. En réponse à ce désarroi de l'homme moderne face à un monde technique où il a perdu ses repères, et plus précisément aux inquiétudes de ceux dont la mission est de concevoir ses formes, Christian Norberg-Schulz s'est toujours attaché à retrouver, à travers toutes les époques et les cultures, les racines profondément humaines de l'habiter. L'Art du lieu fait en cela figure de testament intellectuel, qui nous invite ne lecture transversale, à la fois érudite et sensible, du phénomène bâti, qu'il soit l'oeuvre d'humbles paysans de l'Europe centrale ou des dernières stars de l'architecture internationale. L'analyse rigoureuse de Christian Norberg-Schulz est fondée sur une vaste érudition en matière d'histoire architecturale, qui embrasse plusieurs siècles, de l'Antiquité à notre fin de siècle en passant par le baroque (auquel il a consacré plusieurs ouvrages) et les grands maitres modernes auxquels il voue un attachement quasi amical : Wright, Mies va der Rohe, Kahn, Le Corbusier. Elle s'appuie aussi sur une connaissance très approfondie des grands mouvements de pensée de notre siècle, de la psychologie de la Gestalt à, surtout, la phénoménologie et l'analyse existentielle de Heidegger. En cela l'Art du lieu n'est pas un livre réservé aux spécialistes. Illustré par plus de deux cents photographies réalisées par l'auteur au cours de ses innombrable voyages, c'est la leçon que nous donne un vieux sage pour apprendre à regarder - et respecter - le monde qui nous entoure.

01/1997

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Philosophie

Manuscrits de Bernau sur la conscience du temps (1917-1918)

L'existence des " Manuscrits de Bernau " de Husserl sur la conscience intime du temps fut révélée pour la première fois publiquement par Heidegger, en 1928 dans sa préface aux célèbres Leçons sur la phénoménologie de la conscience intime du temps. Ces Manuscrits, écrits par Husserl à Bernau (Forêt Noire) en 1917/18, sur la base d'une compilation faite par Edith Stein, sont restés inédits du vivant du philosophe, bien qu'ils aient été confiés, dans les années trente, à Eugen Fink en vue de la publication. Pour plusieurs raisons, dont la complexité des textes n'est pas la moindre, Fink n'en vient pas à bout, et après la guerre, y renonça. Husserl considérait en effet ces manuscrits comme son " ouvrage principal " qui, restés dans les cartons des Archives de Louvain, sont entrés dans la légende pour le milieu des phénoménologues , puisqu'ils étaient censés contenir les clés de l'oeuvre entière. Il aura fallu le travail persévérant de Rudolf Bernet et Dieter Lohmar pour que l'ouvrage (une sélection parmi la masse des manuscrits) paraisse enfin, en 2001, dans la collection des Husserliana. Cette édition critique est celle qui est publiée ici en traduction française. L'importance considérable de ces textes tient à ce qu'ils constituent proprement l'acte de naissance de la phénoménologie génétique, et conduisent par là à réexaminer et relativiser les analyses structurales et statiques auxquelles on a trop souvent réduit la phénoménologie, en en faussant l'" esprit ", en la figeant dans une scolastique. Car les " Manuscrits de Bernau " sont avant tout un exercice aigu du sens critique, de la pensée aux prises avec des problématiques aporétiques, de l'art de pratiquer des distinctions nuancées jusqu'au plus subtil, de la rencontre de choses essentiellement mobiles, bref, de la pratique de la philosophie telle qu'elle doit se donner à entendre aujourd'hui.

11/2010

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Philosophie

THEORIE DE L'AGIR COMMUNICATIONNEL. Tome 2, Pour une critique de la raison fonctionnaliste

" Depuis la première génération des élèves de Hegel, la philosophie tente d'aborder le medium de la pensée post-métaphysique. Sous ces prémisses, la Théorie de l'agir communicationnel tente de poursuivre l'élaboration de quatre thèmes de la pensée post-métaphysique. " Par l'esquisse d'une pragmatique formelle, je voudrais radicaliser le tournant linguistique qui, depuis Frege, ainsi que dans le structuralisme, ne fut accompli qu'au prix d'abstractions inadéquates. " Par les concepts complémentaires de monde vécu et d'agir communicationnel, j'entends donner tout son sérieux à cette mise en situation de la raison qui, de Dilthey à Sartre et Merleau-Ponty en passant par Heidegger, ne fut accomplie que dans la dépendance à l'égard de la philosophie de la conscience. Une raison incarnée dans l'agir communicationnel permet d'appréhender l'ensemble dialectique que composent l'ouverture langagière au monde et les procès d'apprentissage dans le monde. " En analysant la base de validité des discours, je voudrais surmonter le logocentrisme qui a marqué effectivement la tradition occidentale. L'ontologie était fixée sur l'étant en sa totalité, la philosophie de la conscience, sur le sujet qui se représente des objets, et l'analyse du langage, sur le discours constatant des faits, et par là, sur le primat de la proposition assertorique. On peut dissiper cette étroitesse de vue sans que la raison en tant que telle s'en trouve dénoncée. " Sur cette voie, on peut prendre congé du concept d'Absolu mais également de la pensée totalisante de la philosophie de la réflexion s'incluant elle-même avec le monde (Kant, Hegel). " Bien qu'elle travaille ces thèmes de pensée philosophiques, la théorie de l'agir communicationnel demeure en son noyau une théorie de la société. "

02/1997

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Philosophie

Derrida

Ecrire la vie de Jacques Derrida (1930-2004), c'est raconter l'histoire d'un petit Juif d'Alger, exclu de l'école à douze ans, qui devint le philosophe français le plus traduit dans le monde, l'histoire d'un homme fragile et tourmenté qui, jusqu'au bout, continua de se percevoir comme un " mal aimé " de l'université française, c'est faire revivre des mondes aussi différents que l'Algérie d'avant l'Indépendance, le microcosme de l'Ecole normale supérieure, la nébuleuse structuraliste, les turbulences de l'après-68, c'est évoquer une exceptionnelle série d'amitiés avec des écrivains et philosophes de premier plan, de Louis Althusser à Maurice Blanchot, de Jean Genet à Hélène Cixous, en passant par Emmanuel Levinas et Jean-Luc Nancy. ('est reconstituer une non moins longue série de polémiques, riches en enjeux mais souvent brutales, avec des penseurs comme Claude Lévi-Strauss, Michel Foucault, Jacques Lacan, John R. Searle ou Jürgen Habermas, ainsi que plusieurs affaires qui débordèrent largement les cercles académiques, dont les plus fameuses concernèrent Heidegger et Paul de Man. ('est retracer une série d'engagements politiques courageux, en faveur de Nelson Mandela, des sans-papiers ou du mariage gay. C'est relater la fortune d'un concept - la déconstruction - et son extraordinaire influence, bien au-delà du monde philosophique, sur les études littéraires, l'architecture, le droit, la théologie, le féminisme, les queer ou les postcolonial studies. Pour écrire cette biographie passionnante et riche en surprises, Benoît Peeters a interrogé plus d'une centaine de témoins. Il est aussi le premier à avoir pris connaissance de l'immense archive personnelle accumulée par Jacques Derrida tout au long de sa vie ainsi que de nombreuses correspondances. Son livre renouvelle en profondeur notre vision de celui qui restera sans doute comme le philosophe majeur de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2010

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Philosophie

De la tyrannie

A partir d'un commentaire original, méticuleux et approfondi du Hiéron de Xénophon, Leo Strauss cherche à dégager les cadres d'une réflexion " classique " sur la tyrannie, et prétend qu'il est possible de comprendre, à partir de la pensée des Anciens, les formes dites modernes de totalitarisme dont il a été directement contemporain. Kojève, qui s'adosse, en revanche, à une lecture de Hegel et fait valoir la singularité des formes modernes de domination, lui répond (Tyrannie et sagesse) et amorce ainsi une discussion de fond (qui se poursuit dans la Mise au point de Strauss) sur l'histoire et les présupposés de la réflexion politique en général : y a-t-il une " nature humaine ", essentielle par rapport aux changements contingents des formes de domination ? " L'histoire " n'est-elle finalement qu'une " illusion " ? Est-il possible d'en imaginer la " fin " ou bien n'est-elle que le terrain où se répètent un petit nombre de possibilités dont la nouveauté n'est qu'apparente ? C'est Kojève qui a pris l'initiative de réunir en un volume les différentes phases de cette discussion qui tourne autour de la question cruciale du XXe siècle : l'historicisme et son corollaire le relativisme. La correspondance (publiée pour la première fois en français) échangée entre les deux penseurs, amis bien qu'adversaires résolus sur le plan philosophique et réunis par une estime réciproque assez exclusive, révèle les coulisses de cette discussion, et montre l'arrière-plan événementiel et théorique où elle se déroule : le Paris des années 1930 et 1950, l'Europe qui va basculer dans la Seconde Guerre mondiale, et le choc entre deux interprétations de la philosophie antique où la figure de Heidegger est constamment présente.

07/1998

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Théologie

La parole et l'infini

Que se passe-t-il quand nous faisons, dans notre vie, l'expérience d'une parole qui nous touche, nous bouleverse, nous interpelle, et dont nous avons l'intuition, pour un instant, qu'elle nous dit bien plus que ce qu'elle dit et qu'elle fait signe vers quelque chose qui la dépasse, comme " la trace d'un ailleurs ", selon l'expression de Jean Grondin dans sa préface à La parole et l'Infini ? La conviction qui traverse ce livre est celle-ci : il y aurait dans ces événements de parole ce que l'on pourrait appeler à la suite du philosophe Emmanuel Levinas, la " trace de l'Infini ". C'est cette trace que Jean-Yves Rémond s'attache à retrouver tout au long d'un parcours dans les grands textes du judaïsme et du christianisme, dans la philosophie depuis Platon et Descartes jusqu'à la phénoménologie, avec notamment Martin Heidegger, Paul Ricoeur et Jean-Luc Marion, et enfin dans la poésie. Cette réfl exion est ancrée dans une lecture dynamique de ces textes, lecture théologique et philosophique, mais aussi poétique et spirituelle, car cette idée d'une parole reflétant l'Infini peut parler à tous ceux qui cherchent, au-delà du seul monde matériel, mais aussi dans le monde, une spiritualité vraie. A l'opposé de la parole totalitaire, qui tue la parole et la vie, la parole en recherche de l'Infini sait qu'elle ne l'atteindra jamais, mais persévérer dans cette recherche de l'Infini, c'est ce qui nous fait humains et vivants, c'est-à-dire toujours en devenir. Ainsi reconnaître dans la parole humaine la signifiance infinie, qui est trace de l'Infini, hors d'atteinte tout en l'espérant, c'est sans doute ce que le poète Hölderlin nous signifie quand il nous invite à " habiter poétiquement le monde ".

02/2021

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Autres

L'élan du désir. Pour une éthique de la volupté

Cet essai trouve sa source dans une idée élémentaire - si simple, pensera-t-on, qu'elle coule de source : quoique distinct du besoin, le désir est vital. Dès lors qu'il s'agit de la vie humaine, et de ce que vivre signifie pour nous, il doit être question du désir. Non au sens d'un simple " instinct " par lequel nous nous efforcerions de conserver notre être, et encore moins, comme a pu et continue de le croire la psychanalyse, comme une " pulsion de mort ", mais comme la tendance profonde de celle-ci à se dépasser. Le désir est élan et source de vie, et la vie jaillit (et jouit) d'être désir. Le désir n'est pas l'indice d'un défaut que la vie tendrait à surmonter. Il est l'expression même de l'élan de la vie, de son intensité immanente qui déborde vers différents horizons - la pensée, l'art, l'amour, l'amitié, la politique parfois - où se joue le bonheur humain. Alternant descriptions littéraires et discussion philosophique, traçant un chemin original de Spinoza à Blanchot, et récusant les lectures qui, de Kant à Levinas en passant par Lacan, ancrent le désir dans le négatif ou veulent le faire déboucher sur une transcendance, Miguel de Besteigui revisite brillamment ce concept classique. Il en montre le caractère toujours décisif, à l'heure d'une certaine manipulation des désirs dans le cadre d'un capitalisme numérique qui revêt un caractère largement " libidinal " mais exploite, normalise et banalise par là-même un désir commercialisé. Miguel de Beistegui enseigne la philosophie à l'université de Warwick. Spécialiste de Heidegger et de Proust, commentateur de Foucault, il est par ailleurs l'auteur de Government of Desire : A Genealogy of the Liberal Subject (Le Gouvernement du désir. Une généalogie du sujet libéral, 2018, University of Chicago Pess).

09/2021

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Philosophie

Karl Löwith et la philosophie. Une sobre inquiétude

Karl Löwith (1897-1973) reste en France un auteur peu connu. Cet ouvrage vise à remédier à cette lacune. Fondé sur une riche documentation, comprenant notamment les lettres échangées avec les grandes figures philosophiques du XXe siècle, il se présente comme une biographie intellectuelle de l'auteur de De Hegel à Nietzsche et du diptyque Max Weber et Karl Marx. Löwith fut le premier élève de Heidegger, avec lequel, dès ses années d'études, il noua un dialogue critique destiné à se prolonger jusqu'à sa mort. Il fut contraint par l'antisémitisme nazi à un long exil en Italie, au Japon et aux Etats-Unis. A son retour en Allemagne, il devint l'un des critiques les plus pertinents de son ancien maître, dont le ralliement au nazisme avait définitivement révélé les aspects les plus inacceptables de sa pensée. Critique de la modernité, Löwith est un penseur sceptique qui s'interroge sur le sens de la philosophie après la mort de Hegel et sur la responsabilité de la philosophie dans le mal qui a dévasté le XXe siècle. Il place sur le banc des accusés l'un des mythes fondateurs de la pensée philosophique et politique moderne, selon lequel l'homme est maître et possesseur de son propre destin. Adversaire de la "pensée historique", il ne saurait cependant être tenu pour un néoconservateur soucieux de rétablir l'ordre des valeurs menacé par l'historicisme moderne. Dans sa quête d'une extériorité à l'histoire, il s'efforce de saisir "dans ses justes proportions" notre rapport au monde, contre toute représentation illusoire de la réalité. Se tenant à distance de toute confiance excessive dans la philosophie, toujours portée par un désir de maîtrise, comme de toute "pensée faible", il pratique une philosophie qui se déploie dans l'élément de l'inquiétude et du doute.

05/2013

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Philosophie

Le sujet qui fâche. Le centre absent de l'ontologie politique

Un spectre hante les intellectuels occidentaux, le sujet cartésien, prétendument dominateur, exploiteur de la nature et aveugle aux particularismes. Ils ont beau se livrer officiellement une lutte à mort, tous sont unis en une Sainte-Alliance destinée à exorciser ce spectre : l'obscurantiste New Age et le déconstructionniste postmoderne ; le théoricien habermassien de la communication et le partisan heideggérien d'une pensée de l'Etre ; le scientifique cognitiviste et l'écologiste intégriste ; le (post) marxiste critique et la féministe. Le Sujet qui fâche s'engage au contraire à réaffirmer le sujet cartésien, à démontrer que l'attitude productiviste moderne ne constitue pas la réalisation de son potentiel profond. Il ne propose pas un retour au cogito dans la forme sous laquelle cette notion a dominé la pensée moderne (le sujet pensant transparent à lui-même), mais tente de mettre en lumière son envers oublié, le noyau non reconnu du cogito, toujours en excès, très loin d'une image pacifiante du Soi. Slavoj Zizek entreprend une confrontation détaillée avec la tradition de l'idéalisme allemand, Heidegger, Kant, Hegel ; puis avec les quatre philosophes actuels qui, d'une manière ou d'une autre, ont pris Althusser pour point de départ avant de développer leur propre théorie de la subjectivité politique : Laclau, Balibar, Rancière et Badiou. Enfin, il analyse le glissement déconstructionniste de la problématique du sujet vers celle de la multiplicité des positions subjectives et des modes de subjectivation, en discutant notamment la théorie de la formation du genre de Judith Butler. Mais la portée de ce livre n'est pas seulement philosophique. Il s'agit d'une intervention politique engagée, qui traite la question de notre époque : comment reformuler un projet politique anticapitaliste de gauche à l'époque où dominent le capitalisme mondialisé et son complément idéologique, le multiculturalisme libéral-démocrate ?

01/2007

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Littérature française

Hôtel Podiman. Journal d'un Bobo Black

Hôtel Pomidan c'est l'histoire d'un temps d'un défi existentiel : financer un hôpital. Comment y parvenir. Création de La Niche : un tableau avec le crâne de Gandhi, le visage de Mandela, la moustache d'Hitler, le tronc est un bras relié à la moustache d'Hitler par un doigt d'honneur, le bas-ventre est le cul renversé d'un unijambiste. Un temps de défi existentiel ponctué de laps de temps comme passer des week-ends d'ivresse émaillés de vannes cannibales : Mère Térésa cramera en enfer aussi longtemps qu'un Argotier Mahométan croira dur comme fer que l'enfer est noir comme dans le cul d'un noir. Amitié oecuménique blessée ! Se déconstruire à Trèves en Allemagne auprès de Mme Heidegger, une Humanitaire Addict. Détourner une Catho sur les quais de la gare Santa Maria Novella de Florence en partance pour une université d'été sur : nationalisme et catholicisme. Le nationalisme est un péché. Enterrement d'une vie de Cité dans une Cité sans traces de latinité dans la banlieue Est de Paris. Si une République est sans égards envers vous, ne vous indignez pas, dansez en lui appliquant la réciproque. Sauver sa peau ! Coma éthylique à Ljubljana d'un couple mixte ! L'homme a des joues creusées de fossettes. Amour de fantaisie ! Rage de dent dans le Cantal. Quelle est la valeur cathartique d'une larme dans l'atténuation d'une rage de dent ? A la fête de l'Huma du Parti Communiste Français, une fille presse son pote d'être ivre avant le concert de Pete Doherty. C'est une fille différente de l'étudiante de Stanford en semestre à Paris dont le défi subjectif de jeunesse est : Un pays, un amour, une lettre de rupture. Quelque part en Afrique, il est dit que ceux qui osent les routes trouvent toujours un oasis

07/2013

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Philosophie

Théorie de l'agir communicationnel. Tome 1, Rationalité de l'agir et rationalisation de la société

" Depuis la première génération des élèves de Hegel, la philosophie tente d'aborder le medium de la pensée postmétaphysique. Sous ces prémisses, la Théorie de l'agir communicationnel tente de poursuivre l'élaboration de quatre thèmes de la pensée postmétaphysique. " Par l'esquisse d'une pragmatique formelle, je voudrais radicaliser le tournant linguistique qui, depuis Frege, ainsi que dans le structuralisme, ne fut accompli qu'au prix d'abstractions inadéquates. " Par les concepts complémentaires de monde vécu et d'agir communicationnel, j'entends donner tout son sérieux à cette mise en situation de la raison qui, de Dilthey à Sartre et Merleau-Ponty en passant par Heidegger, ne fut accomplie que dans la dépendance à l'égard de la philosophie de la conscience. Une raison incarnée dans l'agir communicationnel permet d'appréhender l'ensemble dialectique que composent l'ouverture langagière au monde et les procès d'apprentissage dans le monde. " En analysant la base de validité des discours, je voudrais surmonter le logocentrisme qui a marqué effectivement la tradition occidentale. L'ontologie était fixée sur l'étant en sa totalité, la philosophie de la conscience, sur le sujet qui se représente des objets, et l'analyse du langage, sur le discours constatant des faits, et par là, sur le primat de la proposition assertorique. On peut dissiper cette étroitesse de vue sans que la raison en tant que telle s'en trouve dénoncée. " Sur cette voie, on peut prendre congé du concept d'Absolu mais également de la pensée totalisante de la philosophie de la réflexion s'incluant elle-même avec le monde (Kant, Hegel). " Bien qu'elle travaille ces thèmes de pensée philosophiques, la théorie de l'agir communicationnel demeure en son noyau une théorie de la société. " J. H.

03/2001

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Philosophie

Le génie féminin . Tome 1, Hannah Arendt

Suspecté de perdre ses " valeurs ", le XXe siècle a cependant ouvert des questions que l'humanité n'a jamais explorées avec autant de gravité, de risques et de promesses : qu'est-ce que la vie ? où est la folie ? que peuvent les mots ? La vie, la folie, les mots : trois femmes s'en sont faites les exploratrices lucides et passionnées en engageant leur existence autant que leur pensée, et en éclairant pour nous les enjeux majeurs de notre temps: Hannah Arendt (1906-1975), Melanie Klein (1882-1960) et Colette (1873-1954). Les trois volumes de cet ouvrage, dont voici le premier, se proposent d'en retracer l'aventure. L'impact de certaines œuvres ne se réduit pas à la somme de leurs éléments. Il dépend de l'incision historique qu'elles opèrent, de leurs répercussions et de leurs suites, de notre réception. Quelqu'un s'est trouvé à cette intersection, en a cristallisé les chances : le génie est ce sujet-là. Trois femmes extraordinaires ont ainsi marqué l'histoire de ce siècle. Mais qu'est-ce qui fait la singularité de chacune ? Hannah Arendt, philosophe et politologue, est tout entière prise dans une méditation sur la vie qui demeure notre bien ultime après la crise des religions et des idéologies. Vie menacée, vie désirable : mais quelle vie ? Face aux camps des deux totalitarismes, c'est sur le miracle de la natalité que se concentre l'œuvre de cette rescapée du nazisme qui, en discussion avec Heidegger, et en rejetant l'automatisation moderne de l'espèce, pose les jalons d'une action politique envisagée en tant que pluralité vivante : comme naissance et comme étrangeté. Une utopie ? A moins que ce ne soit une manière de pardon, et donc une promesse.

04/1999

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Musique, danse

Tout Mozart. Encyclopédie de A à Z

Un nom, synonyme ou promesse de génie ? Mozart (1756-1791). Ce petit homme (1,66 m) qui signait ses lettres " Trazom " reste assurément l'incarnation de tous les paradoxes. Enfant virtuose et compositeur en butte aux vexations d'une société qui jettera son corps dans une fosse commune, esprit libre - il est adepte de la franc-maçonnerie - et tête mystique - son œuvre, même la moins religieuse, est une mise en notes du phénomène divin -, il est aussi le créateur bouleversant d'une musique qui ne cesse d'être légère, sans être insignifiante - jamais elle ne pèse, ni ne pose -, et d'un Requiem dont les accords funèbres retentissent d'une gravité hors pair. Mais, plus que tout, Mozart est le dernier représentant de l'esprit du XVIIIe siècle, qu'il porte à son apothéose, cependant que son œuvre annonce les révolutions à venir et les langueurs du romantisme. Mozart, ce sont encore des amis, des rivaux, des disciples ; des œuvres, des interprétations, et à travers celles-ci un style inimitable, une manière de vivre - autant d'élans à la joie qui continuent de se renouveler au gré des approches successives. Tous et toutes, de Nietzsche à Harnoncourt, de Heidegger à Barenboïm, de Bonnefoy à Bartoli, ce dictionnaire les met pour la première fois en perspective, avec des points, accessibles à chacun, sur les plus grandes partitions, de Don Giovanni à La Flûte enchantée, et des conseils pratiques du metteur en scène Patrice Chéreau, du chef d'orchestre René Jacobs et de la chanteuse Barbara Bonney. Composé sous la direction de Bertrand Dermoncourt, directeur de la revue Classica/Répertoire, cet ouvrage mêle à l'esprit de sérieux la prescription mozartienne : " Viva la libertà ! " STEPHANE BARSACQ

01/2006

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Critique littéraire

Utopie et désenchantement

C'est à nouveau un très beau livre que nous donne Claudio Magris avec Utopie et désenchantement. L'écrivain triestin y rassemble une brassée d'essais écrits tout au long de ce dernier quart de siècle. Avec une grande diversité dans l'approche, Claudio Magris revisite ici tout un pan de la littérature universelle, son attention se portant tantôt sur l'ensemble de l'œuvre (pour Hermann Hesse, Hermann Broch, Goethe et Thomas Mann), tantôt sur une œuvre spécifique (pour Hugo, Gontcharov ou Tagore), tantôt sur la mise en parallèle de deux écrivains (Fontane et Strindberg, Nietzsche et Dostoïevski), ou sur un bilan établi à l'occasion d'un anniversaire, d'une mort ou d'un événement historique (Ernst Jünger, Primo Levi, Ivo Andric), ou encore sur un aspect apparemment anecdotique mais en fait révélateur de l'essentiel des êtres (Hannah Arendt et Martin Heidegger, Pasolini et Montale). Ce livre est itinérant et vagabond, comme l'était à sa manière Danube. En bon voyageur, Claudio Magris aime s'écarter des sentiers battus : il nous parle aussi d'une œuvre étonnante que Linné destinait à son fils, de lettres apocryphes de Ninon de Lenclos, d'écrivains naïfs au sens propre du terme (Turi, Qipinngi, un poète indien anonyme), et de ces aventuriers que furent eux-mêmes certains auteurs de romans d'aventures (Sealsfield et Stevenson). Enfin, il sort du domaine littéraire pour s'interroger sur notre époque, ses dilemmes et ses vertiges. La réflexion de Claudio Magris prend son essor aux confins où se croisent et s'entrelacent la littérature, l'Histoire et l'éthique. Il apparaît alors que le fil rouge reliant ces divers essais est le conflit dynamique entre utopie et désenchantement. Il se pourrait que ce livre soit aussi un livre de sagesse, nous invitant à l'apprentissage d'une " forme ironique, mélancolique et aguerrie de l'espérance ".

01/2001

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Philosophie

Prendre soin. Tome 1, De la jeunesse et des générations

Le biopouvoir que Michel Foucault s'est si puissamment attaché à décrire n'est plus ce qui trame notre époque : l'enjeu est désormais le psychopouvoir, où il s'agit moins d'" utiliser la population" pour la production que de la constituer en marchés pour la consommation. Foucault décrit la genèse de l'État s'acheminant vers la révolution industrielle avec la conquête du pouvoir par la bourgeoisie et les conditions de formation du capitalisme typique du me siècle, tel que l'aura analysé Marx, où la première préoccupation est la production. Or, la seconde moitié du XXe siècle rencontre de tout autres questions : il s'agit d'organiser la révolution des modes d'existence humains, voire leur liquidation, comme modes de consommation éliminant les savoir-vivre dans ce qui devient une économie industrielle de services dont les industries de programmes sont la base. La science de cette nouvelle mobilisation totale est moins la cybernétique, comme le croyait Heidegger, que le marketing. Le psychopouvoir apparaît de nos jours pour ce qu'il est : ce qui fait des enfants les prescripteurs de leurs parents, et de ces parents, de grands enfants - le marketing détruisant ainsi tout système de soin et, en particulier, les circuits intergénérationnels. Il en résulte une destruction systématique de l'appareil psychique juvénile. Les psychotechnologies monopolisées par le psychopouvoir sont des cas de ce que Platon, critiquant l'usage de l'écriture par les sophistes, appelait un pharmakon : un poison qui peut aussi être un remède. Au début du XXIe siècle, la reconstitution d'un système de soin exige de renverser la logique du psycho-pouvoir pour mettre en œuvre une politique de l'esprit. Cela requiert l'élaboration d'une pharmacologie qui analyse les caractéristiques des psychotechnologies contemporaines et d'une thérapeutique qui les mette au service d'un nouveau système de soin.

02/2008

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Derrida

Donner le temps. Tome 2

" Donner, est-ce possible ? ". C'est la question que pose Jacques Derrida dans Donner le temps. 1. La fausse monnaie (1991). Un don ne peut jamais s'annoncer comme tel. Dès lors qu'il engage dans le cercle de l'échange économique et de la dette, le don semble s'annuler dans l'équivalence symbolique qui l'aura toujours réduit à l'objet d'un calcul, d'une ruse qui prétend donner généreusement mais non sans attendre quelque récompense en retour. Un don, s'il y en a, ne peut jamais se faire présent, c'est-à-dire qu'il ne peut jamais se présenter ni pour le donataire ni pour le donateur. Pour donner - si une telle chose est possible - il faudrait, peut-être, renoncer au présent. Indiqué comme un premier tome, Donner le temps en promettait clairement un second à venir. Le présent volume fournit les éléments de cette pièce manquante en donnant à lire les neuf dernières séances du séminaire donné par Jacques Derrida à l'Ecole normale supérieure en 1978-1979 sous le titre "Donner - le temps". Après être passé par des lectures de Baudelaire, Mauss, Benveniste, Lévi-Strauss et Lacan, Jacques Derrida tourne son attention vers la présence subtile mais décisive du don chez Heidegger, lisant des textes qui sont parmi les plus riches et les plus énigmatiques de son corpus, dont L'Origine de l'oeuvre d'art, La Chose, Etre et Temps et, surtout, Temps et Etre. Suivant la trace de l'expression allemande "es gibt" ("il y a", plus littéralement "ça donne") dans la pensée heideggérienne, Derrida donne à penser quelque "chose" qui n'est pas (une chose) mais qu'il y a, ainsi qu'un donner encore plus originaire que le temps et l'être.

04/2021

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Ouvrages généraux

Le soi et la singularité de la présence

L'objectif est d'esquisser le caractère de soi-même et son lien avec la singularité de la présence du moi-impersonnel comme mode de présence prédominant dans la vie quotidienne, pour montrer son caractère ontologique d'ouverture comme possibilité, qui lui donne le caractère de pouvoir. La présence ne peut que diminuer parce qu'elle est en jeu pour être dans le monde, dans la manière de comprendre et d'être éliminée. Dans sa structure existentielle, il ne s'agit que d'une appréhension modifiée de la vie quotidienne. La décadence se réfère donc au déclin dans le monde comme un pouvoir-être de présence, comme ek-sister. C'est pourquoi Heidegger nous dit que l'existence elle-même ne plane pas sur la pourriture. Par conséquent, dans son existence, la présence n'est jamais au-dessus, en dessous ou séparée de la pourriture, elle est toujours tombée dans le monde, comme étant lancée, avec ceux et avec les autres présences, dans ce mouvement incessant d'être comme des possibilités d'être, propres ou inappropriées. La décadence, comme l'existentielle qui répond à la mobilité de l'être de présence, détermine à la fois son existentialité et sa facticité. Cela signifie que la décomposition concerne à la fois le mouvement quotidien de la compréhension, la disposition et la parole de présence dans le jeu de la propriété et l'irrégularité, ainsi que son mouvement d'être et d'être-dans-le-monde. Dans cet essai, l'intention est de préciser que la singularité de soi-même n'est pas une subjectivité, un moi fermé et isolé du monde, mais un être de soi tout en étant dans le monde, ouvert aux manières d'être, qui sont déterminées dans le monde, dans le mouvement de sceller et de dévoiler, dans le "je" de la propriété et de l'irrégularité.

04/2021

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Notions

La métaphysique et après. Essai sur l'historicité et sur les époques de la philosophie

Qu'est-ce que la philosophie ? Cette question, chaque génération de philosophes débutants doit se la poser. Mais, comme les réponses théoriques divergent trop pour convaincre, il vaut mieux se demander comment se pratique la philosophie. Et de ce point de vue, les choses s'éclairent. En trois directions. D'abord, on ne peut, au contraire des sciences positives, pratiquer la philosophie sans pratiquer, en profondeur, l'histoire de la philosophie, dans ses textes et selon ses langues : pour atteindre les choses mêmes, il faut les voir, et on ne peut rien voir si l'on manque des mots pour le dire. Ces mots, encore faut-il les apprendre. Ensuite, ces mots pour voir, ont pris, pendant plusieurs siècles, une figure dominante devenue un standard sous le titre de métaphysique. Cette figure a une origine, une constitution, des principes et, elle le proclame elle-même, des limites. A l'intérieur de ces limites elle triomphe toujours, et encore aujourd'hui. Mais, en vertu de ces limites, elle ne comprend que ce qu'elle rend objectif, que ce qu'elle parvient à constituer comme un objet. Or nous savons par expérience pouvoir connaître des choses qui ne se réduisent pas en objets. Nous sommes entrés dans de nouveaux espaces. A la fin, pour les explorer, il faut donc doubler et dedoubler la métaphysique. En fait, la philosophie vraiment créative ne pense plus, au moins depuis Nietzsche et Heidegger, dans les limites de la pure métaphysique - même si elle n'en a pas toujours une claire conscience. Fixer les modes d'une pratique post-métaphysique de la philosophie, la phénoménologie l'a déjà entrepris. A condition de redoubler aussi la phénoménologie elle-même. J. -L. M.

02/2023

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Histoire de la philosophie

Les vérités de ϴ 10 . Remarques sur un chapitre célèbre de la Métaphysique

Dans les études sur la théorie aristotélicienne de la vérité, le chapitre 10 de la Métaphysique occupe une position aussi centrale que problématique. S'en réclament autant les philosophes de tradition analytique que les auteurs les plus continentaux, Heidegger en tête, qui a consacré à ce texte un commentaire détaillé. Cette étonnante fécondité historiographique témoigne assurément de la profondeur des enjeux de 10. Mais le texte est difficile et l'on peut se demander si ses utilisations modernes ne sont pas autant de rétroprojections, sur un locus éminemment desperatus, de décisions philosophiques trop optimistes. Notre objectif sera donc, dans un premier temps, philologique : nous présenterons une édition du texte, fondée sur la prise en compte de la tradition textuelle de la Métaphysique. Une brève description sera donnée des témoins byzantins principaux, de leurs rapports de parenté et de la façon dont la traduction arabe ancienne, du IXe siècle, permet de mieux comprendre la tradition grecque. Une fois cette tâche préalable accomplie - elle ne l'a été par aucun des cinq éditeurs de la Métaphysique (Bekker, Bonitz, von Christ, Ross, Jaeger) - nous serons mieux armés pour comprendre la lettre de ? 10. Celle-ci, toutefois, commencera par se présenter sous une forme qui accroîtra nos perplexités : loin de permettre de trancher le débat entre lecture " analytique " et " continentale ", le chapitre 10 tel qu'on pouvait le lire à la fin de l'Antiquité fournit des arguments à chacune. Cette constatation nous invitera à prolonger l'entreprise ecdotique dans une direction plus générale, prenant en compte la constitution du chapitre dans son ensemble. Nous argumenterons en faveur de la thèse suivante : 10 résulte de la conflagration de deux traitements aristotéliciens distincts, corrélés mais hétérogènes, de la vérité. Nous nous interrogerons sur leur signification intrinsèque et, bien entendu, sur les raisons de leur juxtaposition à la fin du livre.

03/2023

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Sociologie

Introduction aux Existentialismes

"L'histoire de la pensée est jalonnée d'une série de réveils existentialistes, qui ont été pour la pensée autant de conversions à elle-même, de retours à sa mission originelle. C'est l'appel de Socrate opposant aux rêveries cosmogoniques des physiciens d'Ionie l'impératif intérieur du "Connais-toi toi-même" . C'est le message stoïcien, rappelant à la maîtrise de soi, à l'affrontement du destin, ces Grecs infatigables dans les jeux légers du sophisme et de la dialectique. C'est saint Bernard partant en croisade au nom d'un christianisme de conversion et de salut contre la systématisation de la foi par Abélard. C'est Pascal se dressant au seuil de la grande aventure cartésienne contre ceux qui approfondissent trop les sciences et s'inquiètent à peine du tout de l'homme, de sa vie et de sa mort. Mais avec Pascal, nous voici déjà à l'existentialisme moderne. Il a tracé tous les chemins, il a frappé presque chaque thème. Toutefois, Kierkegaard apparaît comme le père en titre de l'école. Il se dresse contre le système de Hegel, le Système absolu, systématisation du système, auquel il oppose l'Existence absolue. A partir de ce moment, le tronc de l'existentialisme se sépare en deux branches. L'une se greffe immédiatement au vieux tronc chrétien. Y a-t-il climat ontologique qui soit mieux préparé à recevoir l'exigence existentialiste ? Ne faut-il pas dire tout simplement que l'existentialisme est une autre manière de parler le christianisme ? Un grand isolé, Nietzche, se dresse au départ du second courant, créant une ligne de l'existentialisme athée qui va de Heidegger à Sartre, et que l'on prend abusivement aujourd'hui pour le tout de l'existentialisme". - Emmanuel Mounier.

12/2023