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Césarie Farrenc

Extraits

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Histoire de France

LA CULTURE POPULAIRE DU MOYEN AGE. "Simplices et Docti"

L'histoire médiévale, aujourd'hui, n'est plus considérée uniquement du point de vue des élites intellectuelles (docti) mais également du point de vue des simplices ou illettrés. L'auteur examine dans ce livre la strate inférieure de la culture médiévale qui ne pouvait se réclamer ni de l'Antiquité ni de la patristique et qui avait gardé intacts les liens qui la rattachaient à la conscience mytho-poétique et magique. Aaron J. Gourevitch entend aussi dégager un aspect particulier et néanmoins essentiel, qu'on peut appeler le "paradoxe de la culture médiévale", paradoxe qui naît de la rencontre entre les traditions folkloriques et la doctrine officielle de l'Eglise. Comment ces deux plans pouvaient-ils coexister dans la même conscience ? Quelle était la nature de leur contact? En esquissant une réponse à ces questions, l'historien russe contribue à faire mieux connaître cette mystérieuse conscience médiévale: ainsi, conscience et culture populaires se reflètent dans certains ouvrages rédigés en latin à l'intention des "gens simples" mais qui devaient évidemment être adaptés par les gens d'Eglise. Telles sont les œuvres de Grégoire le Grand ou Césaire d'Arles dont l'essentiel passait dans les sermons. C'est aussi à travers les pénitentiels ouvrages contenant tout ce qui concerne l'imposition de la pénitence - que "l'élite" tente d'éduquer le peuple et d'en éradiquer le paganisme. Elle le tentera aussi dans l'élaboration du programme architectural des cathédrales - autres livres d'enseignement ! Ces efforts, plusieurs fois séculaires, trouveront leur couronnement grandiose dans La Divine Comédie. La description du carnaval permet enfin de donner une vision d'ensemble de la conscience médiévale qui englobe magie, sens du comique, croyances archaïques et religiosité... orthodoxe.

02/1993

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Actualité et médias

Mes météores. Combats politiques au long cours

1958. André Malraux, ministre du général de Gaulle, incite les Guyanais à voter oui au référendum sur la nouvelle Constitution et à confirmer l'ancrage des dernières colonies dans la France. Ce jour-là, la petite Christiane découvre la politique et la révolte d'un peuple. Plus tard, elle créera son parti politique, Walwari (l'Eventail), et sera élue députée de Guyane après une campagne particulièrement éprouvante sur fond de coups bas et de dénigrement. C'est désormais dans le feu de l'adversité qu'elle ouvrira sa route. Christiane Taubira raconte dans ce livre, avec une langue riche et inventive, ses premiers pas à l'Assemblée nationale, ses discussions mouvementées avec Bernard Tapie, ses mots avec Henri Emmanuelli, sa rencontre avec François Mitterrand. Elle nous fait ainsi revivre la campagne présidentielle de 2002, ses désagréments, les reproches de l'entourage de Lionel Jospin l'accusant de l'échec du Parti socialiste. Analysant l'insurrection des banlieues de zoos, elle touche à un point névralgique, le rapport à l'autre. De la Guyane aux palais de la République, c'est dans un incessant va-et-vient qu'elle apprend à concilier les petits services à rendre et les grandes causes à étreindre. Et l'on mesure le coût de son implication dans la politique: le peu de temps consacré à ses enfants, un divorce, les douleurs physiques. Sentiment du temps qui passe, conscience de l'oeuvre accomplie, lucidité sur l'immensité du reste... Dans un réjouissant parler-vrai, Christiane Taubira nous invite aussi à partager ses plus belles rencontres Toni Morrison, Edouard Glissant, Aimé Césaire, Nelson Mandela . sans jamais oublier l'un de ses plus grands combats, mené avec succès : la reconnaissance de la traite négrière et de l'esclavage comme crime contre l'humanité.

03/2012

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Histoire internationale

Hommes et destins. Tome 11, Afrique noire

Le présent volume de la collection "Hommes et Destins" contient 142 notices biographiques de personnages ayant joué un rôle éminent, spécialement en Afrique, mais aussi au fil de leur carrière, dans d'autres parties du monde. Parmi eux, il y a six femmes ayant assumé un rôle politique, la reine Galifourou (reine des Batéké du Congo) ou Jane Vialle (sénateur de l'Oubangui, connue pour son action sociale en faveur des femmes africaines et de la scolarité en Afrique) et des savants éminents, Anita Conti (première française océanographe et halieute) et Eliane Basse de Ménorval (femme pionnière en géologie tropicale, spécialiste des Ammonoïdeae et des Nautiloïdeae), ainsi que Maryse Bastié (aviatrice célèbre, mais dont on connaît peu les participations à la création de la ligne aérienne Dakar-Brésil et première à traverser l'Atlantique Sud, résistante surnommée " l'ange de Drancy ", puis " messagère de paix " outre-mer). Parmi les acteurs on rencontre des Français et des ressortissants de diverses nationalités dont de nombreux Africains, ayant coopéré à l'installation de la France dans les territoires africains (le Makoko Iléo, le sergent Malamine, le lieutenant Koudoukou ou la petite Niarinzhé, épouse pahouine de Paul Crampel) ou ayant combattu la pénétration européenne (le Sultan Rabah, Samory, Simon Kimbangu...). On y trouvera également des portraits d'hommes d'État : par exemple Léopold Sédar Senghor au Sénégal, Barthélémy Boganda et Jean-Bedel Bokassa en Centrafrique, Pierre Messmer ou Marius Moutet en France mais aussi des militaires, médecins, savants, ethnologues, hommes d'Église, administrateurs et poètes avec Aimé Césaire, Guy Tirolien et bien entendu Léopold Sédar Senghor. Chaque notice comprend une bibliographie souvent très importante et constitue de ce fait un instrument de travail utile aux chercheurs, aux étudiants et aux curieux.

04/2011

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Psychologie, psychanalyse

Soi-même comme un roi. Essai sur les dérives identitaires

Le déboulonnage des statues au nom de la lutte contre le racisme déconcerte. La violence avec laquelle la détestation des hommes s'affiche au coeur du combat féministe interroge. Que s'est-il donc passé pour que les engagements émancipateurs d'autrefois, les luttes anticoloniales et féministes notamment, opèrent un tel repli sur soi ? Le phénomène d'" assignation identitaire " monte en puissance depuis une vingtaine d'années, au point d'impliquer la société tout entière. En témoignent l'évolution de la notion de genre et les métamorphoses de l'idée de race. Dans les deux cas, des instruments de pensée d'une formidable richesse - issus des oeuvres de Sartre, Beauvoir, Lacan, Césaire, Said, Fanon, Foucault, Deleuze ou Derrida - ont été réinterprétés jusqu'à l'outrance afin de conforter les idéaux d'un nouveau conformisme dont on trouve la trace autant chez certains adeptes du transgenrisme queer que du côté des Indigènes de la République et autres mouvements immergés dans la quête d'une politique racisée. Mais parallèlement, la notion d'identité nationale a fait retour dans le discours des polémistes de l'extrême droite française, habités par la terreur du " grand remplacement " de soi par une altérité diabolisée : le migrant, le musulman, mai 68, etc. Ce discours valorise ce que les identitaires de l'autre bord récusent : l'identité blanche, masculine, virile, colonialiste, occidentale. Identité contre identité, donc. Un point commun entre toutes ces dérives : l'essentialisation de la différence et de l'universel. Elisabeth Roudinesco propose, en conclusion, quelques pistes pour échapper à cet enfer. Historienne, Elisabeth Roudinesco est l'auteur de livres qui ont fait date sur l'Histoire de la psychanalyse en France, Jacques Lacan, Sigmund Freud (Prix Décembre 2014), la famille, etc. Elle est traduite dans le monde entier.

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Pères de l'Eglise

Le jardin des Pères

Le Jardin des Pères, c'est une promenade dans les écrits et la pensée des Pères de l'Eglise, d'une actualité sans pareille. Parler du Jardin des Pères, c'est dire que leurs écrits ne se présentent pas comme des livres bien rangés dans une bibliothèque, mais comme des arbres plantés près d'un cours d'eau qui fructifient sans cesse. C'est dans ce jardin que fait entrer cet ouvrage qui se présente comme un recueil d'articles sur quelques grandes figures des Pères de l'Eglise. La première fi gure est celle d'Antoine, père des moines " enseigné par Dieu ", suivi par beaucoup d'autres : Justin défendant la vérité de la foi dans le Christ dans un " dialogue " avec le Juif Tryphon et une " apologie " adressée à l'empereur Marc Aurèle ; Basile de Césarée avec son traité Sur le Saint Esprit et Grégoire de Nazianze qui présente leur amitié fi dèle et mouvementée ; Jean Chrysostome qui montre la relation entre la liturgie et la diaconie des pauvres, le pain eucharistique et le pain distribué aux affamés ; Evagre le Pontique, Denys l'Aréopagite et Maxime le Confesseur, auteurs plus spéculatifs, qui s'interrogent sur " le statut de l'intellect dans l'union mystique ", " l'inconnaissance et la prière " ou " l'au-delà de la parole " ; Isaac le Syrien qui représente un autre courant spirituel, celui de l'hésychasme dans l'Eglise orientale ; enfin Silouane, un moine du Mont Athos, modèle de l'humilité. Ce recueil s'achève par des questions sur la Patristique et l'oecuménisme. Sur tous ces sujets - l'ascèse chrétienne, le dialogue avec les religions, la théologie trinitaire, le lien entre l'eucharistie et la charité, la mystique et la christologie -, les Pères ont leur mot à dire encore aujourd'hui.

08/2021

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Pères de l'Eglise

Cpe 167 l'eveque

La différence entre les Pères et les Docteurs de l'Eglise n'apparaît pas toujours clairement, d'autant que certains Pères de l'Eglise en sont aussi les Docteurs, comme Athanase d'Alexandrie, Ambroise de Milan, Augustin, Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze, Cyrille de Jérusalem, Ephrem de Nisibe, Jérôme, Léon le Grand, Grégoire le Grand, Isidore de Séville, Grégoire de Narek. Désormais, Irénée de Lyon vient les rejoindre. Si les Pères et les Docteurs de l'Eglise se caractérisent par la sainteté de leur vie et la solidité de leur théologie, les Pères de l'Eglise, qui ont été reconnus comme tels par leur communauté, se situent uniquement dans les premiers siècles, alors que les Docteurs sont choisis par le Magistère dans toute l'histoire du christianisme. Ce titre de Docteur est relativement récent, il remonte à Boniface VIII qui l'a attribué en 1295 à Grégoire le Grand. Un Docteur de l'Eglise se caractérise souvent par le progrès doctrinal qu'il a contribué à réaliser. Pour Irénée de Lyon, son apport est clairement identifié, c'est l'Unité. Aussi tous les auteurs de ce numéro de Connaissance des Pères de l'Eglise étudient-ils l'un ou l'autre aspect de l'unité dans l'oeuvre de l'évêque de Lyon. Après en avoir donné une vision d'ensemble, Agnès Bastit présente les aspects théologiques de l'unité chez Irénée, puis Sylvain Detoc montre comment les différents charismes contribuent à l'unité du corps qu'est l'Eglise, avant que Marie-Laure Chaieb envisage le sacrement de l'unité qu'est l'eucharistie et que Bruno Hayet précise la place de l'unité dans les textes d'Irénée choisis pour l'Office des lectures dans la Liturgie des heures.

10/2022

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Histoire internationale

Figures de la révolution africaine. De Kenyatta à Sankara

Jomo Kenyatta, Aimé Césaire, Ruben Um Nyobè, Frantz Fanon, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Malcolm X, Mehdi Ben Barka, Amílcar Cabral, Thomas Sankara… Longtemps regardés avec dédain par ceux qui, depuis les années 1980, décrétèrent la mort du tiers-mondisme et le triomphe du néolibéralisme, ces noms reviennent à l'ordre du jour. Avec l'atmosphère de révolte que l'on sent monter aux quatre coins du monde, ces figures majeures de la libération africaine suscitent un intérêt croissant auprès des nouvelles générations. Refusant d'en faire de simples icônes, Saïd Bouamama redonne corps et chair à ces penseurs de premier plan qui furent aussi des hommes d'action. Leurs vies rappellent en effet que la bataille pour la libération, la justice et l'égalité n'est pas qu'une affaire de concepts et de théories : c'est aussi une guerre, où l'on se fourvoie parfois et dans laquelle certains se sacrifient. S'il ne cache pas son admiration pour ces figures rebelles, dont la plupart moururent effectivement au combat, Saïd Bouamama n'en fait pas des martyrs absolus : la pensée en action est toujours située, incertaine, inachevée. C'est pourquoi ce livre s'attache, avec beaucoup de pédagogie, à inscrire ces parcours dans leurs contextes sociaux, géographiques et historiques. On comprend mieux dès lors comment ces hommes, qui ne vécurent pas tous sur le continent africain, mais furent tous confrontés à l'acharnement des puissances impériales, cherchèrent les armes pour sortir l'Afrique de la nuit coloniale et faire émerger une nouvelle universalité. A l'heure où l'on se demande comment avoir prise sur le monde, ce portrait politique collectif rappelle qu'il a toujours été possible, hier comme aujourd'hui, de changer le cours des choses.

02/2017

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Histoire internationale

Résistances et quête des libertés à Cuba

Cuba est fille des guerres de libération à multiples visages. C'est cette évidence, et cette réalité que tente d'éclairer cet essai, autour d'une thématique multipolaire : le contexte historique de l'esclavage à Cuba, ainsi que les mythologies et imaginaires bicontextuels forgés par les Créoles afro-cubains et euro-cubains. Deux dimensions s'affrontent ici : d'une part, le champ de l'imaginaire, saisi comme espace ultime de repli et d'esthétisation du monde. imaginaire qui a permis à toutes les victimes de la traite et de l'esclavage à Cuba de se réinventer en "dramatisant" parfois les êtres et les choses, les esprits ancestraux et les déités, les différentes cosmogonies et mythes d'origine d'autre part. une vision anthropologico- juridique de la vie insulaire déployée sous le prisme des droits de l'homme. dans son rapport à la "culture de la paix". Ainsi. pour tous les Noirs créoles insulaires. Cuba apparaît donc comme le lieu de l'exil fondateur, sinon le nouveau lieu "qui reconstruit l'ailleurs dans un ici hypothétique", mais aussi l'espace conquis à force de besogner inlassablement dans le "métier à métisser" son ego. De cette terre d'exil, où se déploya un "assemblage disparate de matériaux hétéroclites" auquel il était difficile sinon impossible de donner un sens global, se dévoilèrent des hommes exceptionnels. des hommes dont l'humanité et la geste, dans un échec d'acculturation, a influé sur le cours de l'histoire culturelle de l'île. Au final, chacun ici enfanta dans son esprit sa nouvelle marrie et son nouvel ego à partir de "débris de synthèse de l'Europe imposée ou de l'Afrique perdue", devenant ainsi, sous la figure de la métaphore, cet enfant né de la barbarie par l'anarchie culturelle dont parlait Césaire.

02/2012

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Théâtre

Mehmet Ulusoy. Un théâtre interculturel

Mehmet Ulusov (1942-2005), acteur et metteur en scène turc, fonde en 1972, en France, le Théâtre de Liberté. Sa troupe multiculturelle, sans lieu fixe. crée des spectacles-montages. politiques et poétiques, qui frappent par leur nouveauté, leur audace et les pratiques interculturelles qu'ils développent, en combinant des éléments textuels, gestuels, plastiques et musicaux. Exilé, Mehmet. comme on l'appelait alors, s'est senti libre de jouer avec sa propre culture, à Paris comme plus tard à Fort-de-France, dans la rue comme dans la Cour d'honneur à Avignon. Travaillant avec des comédiens de diverses origines, il a fait interagir les différences. sans chercher à les faire fusionner. Il a ouvert sur la scène des lieux novateurs de collaboration et de contestation, des espaces hybrides. et a compris le métissage culturel comme une mosaïque de composantes. Avec des spectacles comme Le Nuage amoureux et Équateur funambule, on a pu associer son nom à celui de grands poètes du XXe siècle : Nâzim Hikmet et Aimé Césaire dont il a donné à voir les oeuvres (Paysages humains. Cahier d'un retour au pays natal), faisant " théâtre de tout " - des contes comme des discours. Mehmet Ulusoy a su combiner les acquis du grand théâtre européen (B Brecht. G Strehler, A Vitez...) et les trésors des formes du théâtre populaire turc qu'il a découvertes en Anatolie. projetant sur la scène une " étrangéisation festive ". Il a introduit sur le plateau des masques-assemblages, des objets bruts que le jeu de ses comédiens-narrateurs, libres et inventifs, détournait et métamorphosait en cascades. Ce livre, qui rassemble études et témoignages, revient sur cette expérience unique d'un théâtre engagé. plein de vitalité joyeuse, qui doit parler aux acteurs d'aujourd'hui.

05/2010

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Critique littéraire

Léopold Sedar Senghor. Genèse d'un imaginaire francophone

La langue française a été, pour le premier agrégé de grammaire issu du Continent noir, une authentique histoire d'amour ; une histoire qui, tandis qu'elle nourrissait son oeuvre et façonnait l'homme politique, contribuait de façon décisive à l'épanouissement de la francophonie. Avec son complice Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor s'est employé à faire rayonner la négritude et, d'une certaine manière, à sacrer les valeurs de l'humanisme. Car le poète-président - il souhaitait qu'on l'appelle ainsi - était un héritier africain des Lumières, convaincu que la "civilisation de l'universel" appelée de ses voeux, était autant un dessein politique que culturel. Voilà donc l'homme "total" , narré, ici, à la lumière de sa vie, de ses contradictions, de ses utopies, de ses combats comme de ses tragédies. Il traversa le XX ? siècle de génie et de sang en chevauchant les obstacles les plus fratricides, en s'immisçant dans les interstices artistiques les plus prometteurs ; puis, avec la constance d'un sage, il trouva, in fine, aux frontières de cet Occident convulsif et prédateur, sa juste place pour prédire. Senghor poète, Senghor prophète. Mais aussi Senghor politique. Un homme d'exception capable de défier l'histoire tout en tombant parfois dans les travers les plus convenus des pratiques politiciennes. Il fut, néanmoins, le premier des chefs d'Etat de l'Afrique indépendante à quitter le pouvoir de son seul fait, en laissant à son successeur Abdou Diouf, son ancien Premier ministre, un pays largement engagé dans un processus démocratique institutionnalisé. Suivi de documents inédits et de textes concernant Senghor et la Francophonie, le récit de Jean-Michel Djian, largement illustré, revisite, en toute liberté, un Senghor plus étonnant que jamais.

12/2005

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Littérature française

Solal et les Solal. Solal ; Mangeclous ; Les Valeureux ; Belle du Seigneur

Peu de lecteurs de Belle du Seigneur, en 1968, savaient que ce roman était le dénouement d'un cycle inauguré en 1930 avec un premier chef-d'oeuvre, Solal, prolongé par Mangeclous en 1938 et achevé en 1969 avec la publication, à contretemps, des Valeureux... Quarante ans d'aléas éditoriaux avaient fait perdre de vue la continuité chronologique du récit et, plus encore, son unité d'inspiration. Rassemblant pour la première fois en un volume cette tétralogie avec le titre que son auteur aurait voulu lui donner, Solal et les Solal, cette édition Quarto invite à relire d'un oeil neuf une oeuvre d'exception, à mieux en mesurer le rythme, à savourer l'équilibre entre les volets dramatiques (le scénario obsédant de l'ascension et de la chute du héros) et comiques (l'univers burlesque de Mangeclous et des siens), la fantaisie baroque et la veine satirique, le souffle épique et la tentation lyrique. A travers la vie aventureuse de " Solal des Solal ", enfant prodigue du ghetto à la poursuite d'un rêve d'Europe, se déploie une ample méditation sur le destin juif, la culture occidentale, l'amour et la condition humaine, servie par une prose généreuse et inventive qui ne se refuse aucune audace. L'édition de Philippe Zard offre un important appareil critique qui reconstitue le contexte culturel de l'oeuvre, et élucide, dans de riches notes, les références littéraires, bibliques, artistiques et religieuses, les allusions à des événements ou des personnages historiques, les mots rares et les régionalismes. Les présentations des romans mettent en lumière la teneur politique et philosophique de l'oeuvre, ainsi que les tensions et les contradictions qui la nourrissent : " Cohen est un écrivain juif comme Césaire est nègre et Claudel catholique : ces adjectifs portent idiomatiquement, le tout de la question humaine " (" Solal et les Solal : le roman introuvable ").

10/2018

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Beaux arts

Leiris & Co

Art, littérature, ethnographie... Entrecroisant ces trois disciplines, l'ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition "Leiris & Co.", présentée au Centre Pompidou-Metz, retrace la vie et l'oeuvre de Michel Leiris (1901-1990). Ecrivain, poète, ethnologue, ami des grands artistes de son temps : Masson, Picasso, Miro, Giacometti, Lam, Bacon, Michel Leiris se situe à la périphérie des grands courants du siècle et annonce de façon visionnaire les enjeux contemporains issus de la mondialisation et des études postcoloniales. Plus qu'un portrait de l'homme aux multiples facettes, il s'agit ici d'une autre lecture de la modernité qui va de Raymond Roussel à Picasso, en passant par l'Afrique (la mission Dakar-Djibouti en 1931), le jazz, la tauromachie, l'opéra. En marge du surréalisme, il rencontre Max Jacob, puis Georges Bataille, avec lequel il partage non seulement l'aventure de la revue Documents, mais aussi l'intérêt pour le sacré, l'érotisme et la mort. Pendant la guerre il se lie avec Jean-Paul Sartre, puis avec Aimé Césaire, qui lui fait découvrir le syncrétisme des Antilles. Son engagement révolutionnaire va le conduire également en Chine et à Cuba. Son oeuvre littéraire (L'Age d'homme, L'Afrique fantôme, La Règle du jeu) est une vaste quête autobiographique, dans laquelle il souhaite "introduire ne fût-ce que l'ombre d'une corne de taureau". Conçu comme un journal, le livre déroule année par année une chronologie de Michel Leiris, dialoguant avec une cinquantaine d'essais de nombreux auteurs. Largement illustré d'oeuvres, de documents, et de manuscrits, il constitue l'ouvrage le plus complet sur le parcours de cet écrivain singulier dont l'oeuvre a une résonance particulière sur l'art de notre temps.

04/2015

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Collection Budé

Histoire romaine. Tome 11, Livre XIV : Guerres civiles, Livre II, Edition bilingue français-grec ancien

La guerre civile qui opposa César à Pompée est un événement majeur de l'histoire romaine et il est clair que, deux siècles après, le sujet intéressait toujours les lecteurs. Appien l'a traité avec talent et tient jusqu'au bout son lecteur en haleine, sans trop se soucier toutefois de l'exactitude historique. Le récit part de la "conjuration" de Catilina, surmontée par Cicéron, puis retrace les débuts politiques de César jusqu'à la conclusion du premier Triumvirat, un accord politique qui ne parvint pas, tant s'en faut, à rétablir la paix civile, compromise par les ambitions et la corruption des gouvernants, par celle aussi des gouvernés qui vendaient leurs suffrages. Ayant échoué dans sa tentative de redressement des institutions, Pompée tombe sous la coupe des aristocrates, hostiles à César, ce qui conduit à un conflit ouvert. Appien relate d'abord les opérations menées contre Pompée lui-même, jusqu'à Pharsale et à la mort pitoyable de Magnus. Puis il traite brièvement des guerres engagées contre ses lieutenants, en Afrique et en Hispanie. César sort vainqueur de ces ultimes affrontements mais, sur le plan politique, il échoue, car il ne parvient pas à mettre en place un régime équilibré. Appien analyse les motifs du mécontentement, qui conduit à un regroupement des opposants menés par Brutus et Cassius, puis aux Ides de Mars. Mais la mort de César ne résout rien et Marc Antoine, soutenu par Lépide, réussit à retourner le peuple contre les "Libérateurs" . Ce récit très vivant, ponctué de discours bien construits, reste agréable à lire et on a pu le qualifier de "roman historique" . Pour les historiens modernes, il présente l'intérêt de conserver des traditions autres que ce que l'on peut encore lire chez Salluste, chez Cicéron et chez les auteurs du corpus césarien.

02/2021

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Essais

Psychologie de la colonisation

En 1947, éclate à Madagascar une insurrection considérée comme le signe avant-coureur de la décolonisation en Afrique. Elle est très violemment réprimée, mais se poursuit jusqu'à la fin 1948. Dès cette année, Octave Mannoni, qui vit dans le pays, écrit un texte fondateur, Psychologie de la colonisation, qui constitue une critique radicale du colonialisme. Il y montre, par la voie de la psychanalyse et de la psychologie, comment les images que le colonisateur s'est fabriquées du colonisé nient celui-ci : "Le Nègre, c'est la peur que le Blanc a de celui-ci". Mannoni analyse le mécanisme de dépendance unissant le colonisé au colon par l'écran imaginaire que chacun a dressé entre lui et l'autre. La perspective anthropologique est donc aussi essentielle dans cette réflexion que les préoccupations politiques qui l'ont motivée. Cette analyse, totalement nouvelle en 1950, provoqua de vigoureuses critiques d'Aimé Césaire et de Frantz Fanon, qui visèrent particulièrement le "complexe de dépendance" du colonisé. Mannoni y répondit dans des articles ou de nouvelles introductions aux rééditions successives du livre, dont cette nouvelle édition rendra compte. Aucune analyse du racisme n'est neutre, il le sait. C'est donc aussi une "décolonisation de soi-même" qui s'impose, toujours à recommencer, comme il l'écrira dans un article ultérieur, donné ici à la suite du livre. Octave Mannoni (1899-1989), psychanalyste, était aussi philosophe et ethnologue, une polyvalence qui l'a installé comme une voix originale dans le champ de la psychanalyse française. Livio Boni est philosophe et psychanalyste. Il travaille sur l'implication de la psychanalyse dans la critique de la condition coloniale. Il a notamment publié L'Indede la psychanalyse. Le sous-continent de l'inconscient (Campagne première, 2011) et récemment, avec Sophie Mendelsohn, La vie psychique du racisme (La Découverte, 2021).

05/2022

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Littérature étrangère

Les Américains à Vicence et autres nouvelles. 1952-1965

Bien qu'il ait été publié après la mort de Goffredo Parise, ce livre est l'aboutissement d'un projet de l'auteur : rassembler autour du récit "Les Américains à Vicence" – où l'arrivée des troupes de la SETAF prend l'aspect, cocasse et menaçant, d'une invasion d'extraterrestres – une constellation d'autres nouvelles plus ou moins de la même époque. Des nouvelles peuplées de personnages allègrement excentriques, dans lesquelles on retrouve aussi le Parise magique et surréaliste de L'Enfant mort et les comètes, "les yeux exposés aux premières impressions du monde comme devant une brise printanière, tiède et funèbre – écarquillés devant la vanité inconsolable qui se cache derrière n'importe quel mystère". Il suffit de penser aux visqueux et vicieux don Claudio, dont la soutane sent "l'encens, la crème après-rasage et une odeur que j'avais sentie près des cages des singes, pendant la foire" ; à Adelina, dont la vie s'étiole lentement dans le collège des Addolorate, entre de merveilleuses broderies et des "patiences" ; à Cleofe, qui erre dans la ville vêtue de joyeux haillons en offrant de la poudre urticante, des papillons en papier japon et de fausses taches d'encre ; à Teo, qui brûle d'amour pour une femme à laquelle il n'a jamais adressé la parole et qu'il finira par épouser, désormais vieille, pour l'abandonner peu de temps après – bref, à tous les tours que le destin peut jouer dans les petites villes de province. Des histoires à la fois tragiques et grotesques que Parise, pour reprendre encore les mots de Cesare Garboli, "fait surgir de la page d'une main légère, avec le rire de l'éternel enfant".

11/2019

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Shojo/fille

Mars Tome 1 : Perfect Edition

Kira Asou est une jeune fille très timide qui passe son temps à dessiner. Un jour, elle rencontre Rei Kashino, un voyou, amateur de courses de moto, qui s'attire toujours des problèmes, et qui est très populaire auprès des filles. Derrière ce tempérament fougueux, Kira réussit à entrevoir une personne attachante. Elle découvre peu à peu son passé et au fur et à mesure du temps qu'ils passent ensemble, les deux jeunes gens tombent amoureux. Mais leur romance s'annonce passionnée et chaotique tant ils sont différents l'un de l'autre. Ils vont devoir s'apprivoiser, se comprendre et s'accepter. Et ce ne sera pas facile. Soryô Fuyumi est une mangaka dont la renommée n'est plus à faire. Tout commence alors qu'elle décide de participer à un concours organisé par l'éditeur Shogakukan, pour le magazine Bessatsu Shôjo Comic afin de financer ses études de mode. Décrochant la 10e place, elle va finir par ne plus quitter ce milieu. C'est en mars 1982 qu'elle publie sa première histoire dans le Bessatsu Shôjo Comic. Il s'agit de Hidamari no Hômonsha. Mais c'est avec sa série Boyfriend qu'elle se fera connaître en gagnant notamment le 33e prix Shogakukan en 1988. Elle consolide sa réputation avec l'excellent Mars qui fera d'elle une autrice reconnue dans la sphère shôjo. Par la suite, elle enchaîne les séries à succès comme Eternal Sabbath et Cesare. Cette nouvelle édition de MARS s'inscrit dans la même lignée que les autres Perfect Edition (City Hunter, Yasha etc) et sera présentée en huit tomes. Soulignons que la partie édito et la traduction ont été entièrement retravaillées.

09/2023

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Histoire internationale

L'Italie contemporaine. De 1945 à nos jours

Figée dans l'imaginaire occidental comme étant le berceau de l'art et de la culture, ou réduite à la caricature d'un pays de non-droit soumis aux guerres des " familles ", l'Italie, dont l'expansion depuis la Deuxième Guerre mondiale a été spectaculaire, n'en finit pas de surprendre. Or ce pays, perçu pourtant comme le creuset où s'est élaborée la civilisation européenne, est mal connu de ses plus proches voisins. Deux malentendus survenus entre la France et l'Italie en témoignent : les trois victoires électorales de Silvio Berlusconi, qui ont provoqué la stupeur des Français, et la protection que la France accorde aux ex-terroristes italiens, à commencer par Cesare Battisti, qui ne cesse d'indigner les Italiens. Cet ouvrage restitue les multiples aspects de la trajectoire de l'Italie depuis 1945 : la difficile formation d'une démocratie qui, après deux décennies de totalitarisme fasciste, a su relever de grands défis ; la lente mise en place de l'unité nationale qui a tenu compte des diversités géographiques ; son action en Europe, en Méditerranée et dans le monde ; ses grandes mutations économiques ; la modernisation de sa société, mais également la persistance de ses traditions et des héritages non résolus, à savoir la question du Mezzorgiorno ou encore les relations entre l'Etat et l'Eglise catholique. Pour parachever ce tableau riche et contrasté, c'est aussi toute la créativité culturelle et l'inventivité artistique de l'Italie qui sont présentées ici, ainsi que la place de la télévision et le rôle des intellectuels. Une trentaine de spécialistes de l'Italie, français ou franco-italiens travaillant en France, historiens, historiens de l'art, du cinéma, de la littérature, politistes, sociologues, économistes et géographes, ont ainsi oeuvré à la réalisation de cet ouvrage, complet et indispensable au spécialiste comme au néophyte.

05/2009

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Littérature étrangère

Août, octobre / Mort d'un cheval

Ce livre réunit deux courts textes d'Andrés Barba. Dans Août, octobre, la tension de l'adolescence de Tomás atteint son paroxysme lorsqu'il retourne, avec sa famille, dans le petit village où il a l'habitude de passer l'été. Là, les évènements s'enchaînent avec une force irrépressible à la suite de sa découverte soudaine de la sexualité et de la violence, de la mort et de la transgression. Lorsqu'il se regarde dans le miroir, Tomás voit quelqu'un dont les pensées ont toujours un temps de retard sur les actions, particulièrement quand une situation inconfortable l'oblige à faire des choses qu'il ne se pardonnera jamais. C'est le moment où il réalise qu'il doit affronter la seule personne en mesure de le juger, et lui pardonner. Août, octobre est l'un de ces rares romans qui ont le courage et la capacité de comprendre cet âge violent, ambigu et vulnérable qu'on appelle " l'adolescence ". Andrés Barba résout l'histoire grâce à une maîtrise psychologique qui a fait de lui l'un des plus grands auteurs de sa génération. Un mélange explosif qui allie Le Bel Eté de Cesare Pavese et le personnage d'Elephant de Gus Van Sant. Dans Mort d'un cheval, un professeur et son étudiante, qui entretiennent une relation ambiguë, se rendent chez des amis à la campagne pour le weekend. Alors qu'ils sont sur le point d'arriver, ils se retrouvent sur les lieux d'un accident de la route dans lequel un cheval a été mortellement blessé. Les deux amants tentent d'apporter leur aide, ce qui mènera à leurs premiers désaccords mais également à leur premier vrai moment de tendresse. Grâce à l'analyse des douces tensions qui définissent les rencontres amoureuses, Andrés Barba décrit l'atmosphère fragile entre deux personnes.

03/2018

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Photographie

Information, document, oeuvre. Parcours de la photographie en Italie dans les années soixante et soixante-dix

Quel poids l'expérience des avant-gardes a-t-elle eu sur le développement de la photographie contemporaine italienne ? Quel rôle les institutions, le marché et la critique d'art ont-ils joué dans son essor ? Ce livre nous fait découvrir une période foisonnante d'échanges qui ont marqué la relation entre art et photographie en Italie. Arte povera, reportage d'art et représentation du patrimoine, anthropologie visuelle, architecture et urbanisme sont les coordonnées culturelles de la scène artistique et photographique italienne entre les années soixante et le début des années quatre-vingt. Le texte interroge la transformation de la notion d'oeuvre et celle de son miroir fidèle, la photographie documentant l'art qui, au fil des années, a vu son statut changé en devenant instrument critique et oeuvre elle-même. En Italie, cette photographie donna lieu à une extraordinaire floraison iconographique, malgré un manque paradoxal de reconnaissance de la part des institutions et des marchands d'images. Cet ouvrage présente le travail de Piero Manzoni, Giulio Paolini et des artistes de l'arte povera (Jannis Kounellis, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto, Pino Pascali, Emilio Prini) ainsi que les recherches d'Ugo Mulas, Franco Vaccari, Morio Cresci, Cesare Tacchi, Luigi Ghirri, Germano Olivotto, Paolo Monti et bien d'autres, en soulignant les échanges avec la scène pop et conceptuelle américaine. L'analyse porte également sur les contributions des acteurs du milieu artistique : des critiques (Germano Celant, Achille Bonito Oliva, Arturo Carlo Quintavalle, Daniela Palazzoli, Filiberto Menna), un opérateur vidéo (Gerry Schum), des galeristes (Plinio De Martiis et Fabio Sargentini), autant de figures exemplaires d'un panorama complexe qui témoigne d'une nouvelle vision de l'art, de son espace d'exposition et de sa représentation dans les catalogues, les livres et les revues.

10/2015

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Société

Robba N° 1 : Habiter la Corse dorénavant. Campà / Pensà / Produce

Pourquoi cette revue ? Perchè sta rivistaâ? Forse chì ci mancava... Una rivista pè riflette à a nostra sucetà. Cum'ella và, cum'ella ùn và. Cum'ella puderia andà megliu. Una rivista pè pruvà à analizà, mette à distanza, smitificà. Ma dinù pè pruvà à imaginà, sperimentà, sunnià. Una rivista chì ci nutrisce, chì c'adunisce. Ingiru à una certa visione di a Corsica. Una Corsica capace di lià identità è aperturaâ ; patrimoniu è innuvazioneâ ; radiche è mubilità Una Corsica capace di produce. Di produce idee è robba. E ancu di fabbricà novi Corsi cume si dicia tandu... Una Corsica capace à risponde à a crisa eculogicaâ ; è capace à prupone modi di campà è di circà a felicità. Individuale è cullettiva. Una rivista pè scopre ciò ch'ella hà da dì è da arricà a Corsica oghje à u mondu. Una rivista infine pè accoglie voce è penne di chì a si senterà d'impennà. Table des matières : Manifesteâ : Perchè Robbaâ? Habiter Jean-Toussaint Desanti Une pensée écologique en Corseâ? Bernard Stiegler & noi A Squadra Robba Bruno Latour, une boussole pour (ré)orienter la Corse Jean-Michel Sorba Identitàâ : Corsitude, Mutatis mutandisâ? Dominique Taddei Induve si piatta u Cumunuâ? Dominique Bianconi Natura & Cultura in làâ : La biodiversité, par-delà nature et culture Anne Lauvie A machja, trà natura & cultura Jean-Michel Sorba Cunsummà da ùn scunsummà si Ghjacumina Acquaviva-Bosseur Territoriuâ : Renouer le lien entre artisanat et élevage Nicolas Lacombe Vaincre la spéculation immobilière Martin Tomasi Pour une Contribution Citoyenne Volontaire à la gestion de l'Environnement Dominique Taddei, Tonì Casalonga & Jean-Marie Dominici La gestion communautaire de l'eau à Cardu Bernardu Cesari Que faut-il relancer de notre économieâ? A Squadra Robba La gestion des déchets au coeur des problématiques insulaires Sampiero Sanguinetti Relocalisation alimentaire et production paysagère Simon Bulté Regione isulane è singularità linguistica André Fazi

06/2022

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Poésie

Black-Label. Suivi de Graffiti et de Poèmes nègres sur des airs africains

Avec ses amis Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas est considéré comme le troisième « père fondateur » du mouvement de la négritude. Né à Cayenne en 1912, il connaît une enfance chaotique, et son parcours scolaire puis universitaire le mène successivement à Fort-de-France, à Meaux, à Paris. C’est là qu’il prend pleinement et douloureusement conscience de son identité « nègre », celle-ci s’exprimant dès ses premiers poèmes avec le soutien des surréalistes, notamment de Robert Desnos, en 1937, sous le titre de Pigments. Animateur du « Mouvement de la renaissance guyanais », il se lance dans l’action politique. Il est élu député de 1948 à 1951, puis opte pour une carrière de journaliste. Il multiplie les conférences à travers le monde, compose une anthologie des littératures francophones d’outre-mer et, finalement, accepte un poste d’enseignant à l’université Howard de Washington où il meurt d’un cancer de la gorge en 1978. L’oeuvre poétique de Léon-Gontran Damas exprime, clame, revendique un profond sentiment d’appartenance raciale, mais sans éclats lumineux ni accents triomphants. Le malaise existentiel de l’être noir est ici un mal-être torturant qui ne connaît de répit que dans la dérision et la lucidité conquise d’une parole directe, en crochets courts et uppercuts dirait-on, puisqu’elle adopte souvent un rythme de boxeur au combat. Black-Label, le long poème lamento de Damas, est devenu au fil des ans comme l’hymne blessé de l’âme nègre. Là, les désirs, les frustrations, les errements de l’âme d’Afrique surgissent en plaintes, chansons, rêveries et révoltes. On a fréquemment évoqué le cousinage des complaintes de Damas avec les Paroles de Jacques Prévert, le rapprochement tient à la simplicité de l’expression et à la qualité émotionnelle, mais les mots qui déferlent chez Damas ont un goût de sang fauve, une pulsion de sang noir qui mêle la fureur au désenchantement.

09/2011

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Poésie anthologies

Paroles de Femme. Slam et Poésie au féminin

Marie Martias est originaire de Karukéra (véritable nom de l'Archipel de la Guadeloupe avant l'invasion de Christophe Colomb). Elle pose sur papier diverses réflexions sur des sujets qui lui tiennent à coeur, comme " Hier encore " texte qui parle de son fils qui représente la plus belle réussite de sa vie, la 2nde étant sa capacité à écrire avec lucidité et facilité où elle parvient à émouvoir ses semblables, celles et ceux qu'elle ne connaît ni d'Adam, ni d'Eve. L'écriture est, pour Marie, un moyen de s'exprimer sans avoir à être brimée, un moyen de s'évader. Toutefois, Marie utilise également des touches d'humour avec des jeux de mots tels " Thé noir, thé vert, thé à la rose, thé au jasmin, thé russe, thé blanc, mais dis-moi, t'es qui toi exactement ?? " (Extrait tiré du poème " Je n'm'appelle pas... "). Ses inspirations sont éclectiques (de Barbara en passant par Angela Davis, Lillian Allen, Saul Williams, Georges Harrison, Max Smith, Aimé Césaire, Maryse Condé, Serge Gainsbourg, Benjamin Clementine, Rosa Parks, Boby Lapointe, Alexandre le Grand, oratrices et orateurs de différents styles,..). Marie est une personne qui réfléchit beaucoup, moultes pensées sur tout et n'importe quoi, pensées qui, une fois posées, très souvent en " one shot " sur le papier, lui permettent de structurer ses idées qui donnent ainsi naissance à des textes de slam, d'où le désir de créer son propre recueil avec traduction en créole, elle qui se revendique comme telle "je suis une créole et non une "négropolitaine" comme on nous appelle ". Elle s'indigne des injustices quotidiennes. Elle est très impliquée dans son travail d'éducatrice à l'Aide Sociale à l'Enfance, métier qui demande énormément d'implication et de recul sur des situations familiales difficiles. Ses textes, Marie les scande, les déclame, les éructe parfois tant la douleur est insoutenable. Mais elle reste tout de même convaincue qu'il existe malgré tout, du bon chez chacune et chacun.

01/2022

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Religion

Le problème de la christianisation du monde antique

La christianisation du monde antique est un thème central d'un point de vue historique (c'est un des rares événements dont les conséquences ont été essentielles pour l'histoire mondiale), d'un point de vue historiographique (c'est un des grands sujets d'étude de la fin de l'Antiquité gréco-romaine avec la disparition de l'Empire d'Occident et la fin du système civique classique), mais aussi d'un point de vue méthodologique. En effet, on croit couramment que la christianisation du monde antique fut une réalité qu'il suffirait de décrire, alors qu'il s'agit en fait de la penser, car elle est d'abord une représentation des historiens héritée de modèles antiques (Eusèbe de Césarée, Augustin d'Hippone) ou modernes (Voltaire, Marx, Freud). Pour pouvoir traiter "la christianisation du monde antique" comme sujet historique, il faut donc d'abord réfléchir sur une question d'historiens: "le problème de la christianisation du monde antique". Pour cela, il faut faire un peu d'histoire moderne et contemporaine, analyser l'apparition et le sens du terme de christianisation, et faire le bilan de l'historiographie de la question. Ensuite, on peut tenter de penser "la christianisation du monde antique" de quatre manières: par l'analyse philologique des termes désignant la conversion en grec, latin et syriaque; par l'étude des sources littéraires chrétiennes à propos des chrétiens, afin de mettre en évidence les représentations antiques du problème de la définition du chrétien; par le recours aux sources non littéraires (épigraphie, papyrologie, archéologie funéraire, archéologie monumentale, iconographie) afin de contourner la question des représentations liées aux textes antiques; par l'enquête sur les sources littéraires chrétiennes à propos de la conversion des païens, qui permet de déconstruire des textes qui créaient une réalité autant qu'ils la décrivaient. Ainsi, en questionnant les évidences qui structurent nos pensées sur le passé, on peut espérer les distancier afin de mieux comprendre comment le monde antique est devenu chrétien.

10/2010

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Pléiades

Oeuvres complètes

Toutes les notions qui permettent de penser la littérature - auteur, lecteur, texte, genre, plagiat, parodie, humour, ironie - sont mises à la question par Lautréamont. Il nous requiert d'abord par une révolte majeure. Il nous intrigue non moins par les procédés auxquels il a recouru pour la dire : sa technique de combat. Et il nous aide à concevoir ce qu'est la fiction moderne. Mais combien de lecteurs a-t-il touché en son temps ? Une dizaine peut-être. Ouvrages non diffusés, mort précoce : les conditions d'un oubli définitif étaient réunies. Il y eut pourtant renaissance, grâce à des entremetteurs avisés, et à des rééditions, comme celle des Poésies dont André Breton alla recopier à la Bibliothèque nationale les seuls exemplaires alors connus. Au fil des ans, le nombre des lecteurs s'est accru. Et parmi eux des écrivains, accompagnateurs distants ou prosélytes inconditionnels, ont reconstruit Lautréamont en édifiant leur oeuvre propre. C'est pourquoi ce volume leur fait place : il propose une édition nouvelle de l'oeuvre - parue sous l'anonyme en 1868 (le Chant premier), sous pseudonyme en 1869 (Les Chants de Maldoror par "le comte de Lautréamont"), sous patronyme en 1870 (Poésies I et Poésies II d'Isidore Ducasse) ; puis, dans un dossier de Lectures, il donne la parole aux écrivains : les premiers médiateurs, les surréalistes ensuite, pour qui Lautréamont représente le phénomène littéraire absolu, et enfin tous ceux qui, de Césaire à Le Clézio, de Ponge à Sollers, virent en Ducasse une pierre de touche. D'autres consciences, dans l'avenir, approcheront ces textes. Le mauvais esprit des Chants ne peut que provoquer une riposte. Et le ton formulaire des Poésies en fait un vocabulaire pour le futur. Un tel "Grand Combat" n'a pas de raisons de cesser. L'oeuvre, pourtant, "s'échappe quand même" (Le Clézio). Sa violence, ses blasphèmes, ses perversions, son "cri d'ironie immense" couvrent à jamais Ducasse, irrégulier devenu régulateur, d'une enveloppe d'authentique mystère.

09/2009

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Romans historiques

L'Empire Tome 3 : Le Désamour

Écrivain, journaliste, Alexandre Kerner a la cinquantaine dans les années 30. La France célèbre alors la puissance de son empire colonial qu'il connaît bien. Des bords du Congo au Sahara, de Saigon à Alger, il l'a parcouru, a éprouvé comme tant d'autres cet " envoûtement " que provoque la découverte de l'Afrique et de l'Asie. Depuis, il ne cesse de dénoncer dans ses écrits les brutalités de la " possession " coloniale. Il est loin d'imaginer que la partie la plus dense et la plus douloureuse de sa vie ne fait que commencer. Épris d'une jeune Algérienne, il adopte un enfant africain Anta Zerbo. Par le biais d'une ancienne maîtresse, Élisabeth Stein, il côtoie le milieu anticolonialiste et fait la connaissance de Malraux, Césaire, Senghor, ces jeunes intellectuels qui veulent secouer la tutelle coloniale, mettre " la négraille debout ". Emporté par les événements et la guerre - il a rejoint de Gaulle -, il assiste aux premiers troubles qui secouent le Constantinois en 1945, puis au chaos de Diên Biên Phu en mai 1954, et, en novembre de la même année, au début de la guerre d'Algérie. Kerner est tour à tour témoin et acteur, jusqu'à ces jours sombres de juillet 1962 où il va retrouver Yasmina Khedda. Le couple qu'il forme avec elle va se déchirer au fil de ces années qui bouleverseront inéluctablement le destin de tous les personnages de ce grand roman du " désamour ", - lequel se termine aujourd'hui car, entre la France et les peuples qu'elle a colonisés, c'est l'impossible oubli. Les passions ont été trop fortes. Et Max Gallo ne cache rien de leur violence, mais aussi des élans et de l'espoir qui les portent. Voici la première saga romanesque qui raconte l'envoûtement, la possession, la désaffection qui ont fait naître et mourir l'Empire français. Dans cette tourmente héroïque et cruelle, L'Empire retrace les vies écartelées, mais si souvent généreuses, de ceux qui s'aimaient en s'opposant.

09/2004

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Littérature française

Le serment des femmes aux fantômes de 1967

"...Mais Jacqueline n'est pas la seule veuve à ployer sous le destin funeste, beaucoup de familles sont venues récupérer prestement des corps à la morgue de l'hôpital Ricou, on n'a pas toujours fait de déclaration à la mairie. Trop de formalités officielles entraîneraient un droit de regard, puis une suspicion et enfin une répression des autorités, On se présente, on embarque le corps, on l'enveloppe, on le met en terre sous une croix anonyme, On se présente, on embarque le corps, on l'enveloppe, on le met en terre sous une croix anonyme... C'est comme une litanie, une danse de la peur et de l'effroi, le frisson d'être arrêté et, qui sait, exécuté par un militaire plus nerveux et plus pervers ayant mal refoulé la perte de l'Algérie française. C'est une extraction des contingents d'Oran, d'Alger et du Sahara qui compose l'essentiel des troupes débarquées de l'aéroport du Raizet depuis le 25 au petit matin..." Voilà un roman dont l'ambition de raconter l'insupportable, en plein 20e siècle et en pleine République gaullienne, était promise à plusieurs embûches : la remise en cause du mythe égalitaire résultant de la loi d'assimilation du 19 mars 1946, la remise à jour de tensions raciales et la remise à plat du discours officiel et lissé déclarant "le calme règne". Patrice Tacita a choisi la traversée de ce "fleuve rempli de caïmans" que décrit Cesaire, avec pour nage un alliage. La disparition d'une ségrégation entre la poésie et le roman, par leur mélange, accouche dans une écriture captivante et enivrante d'un texte majeur dans la littérature de la tragédie de mai 1967. Et puisqu'il s'agit non d'"événements" mais bien d'un massacre, le poète Tacita nous rappelle que seule la fulgurance du mot, constamment assignée au tambour-ka, est garante d'une vie triomphante des nuits rougies.

06/2018

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Géopolitique

Pour un panafricanisme révolutionnaire. Pistes pour une espérance politique continentale

Née, paradoxalement, dans les lieux d'exil de la traite esclavagiste transatlantique, l'aspiration à une "communauté de destin" des peuples d'Afrique a toujours occupé l'horizon des mouvements politiques et sociaux continentaux. Saïd Bouamama tente aujourd'hui d'en actualiser les termes. Déjà auteur de Figures de la révolution africaine et de La Tricontinentale, les peuples du tiers-monde à l'assaut du ciel, le sociologue se fait d'abord historien et nous montre comment les principaux acteurs des luttes d'indépendance et certains des bâtisseurs des Etats-nations postcoloniaux concevaient cette perspective. Sollicitant de nombreux écrits, propos et discours - produits notamment autour de la création de l'Organisation de l'unité africaine, en 1963, mais aussi à l'occasion du Festival culturel panafricain d'Alger de 1969 -, il nous donne ainsi à voir toute la richesse et la modernité des problématiques déjà explorées alors. Du Bissao-Guinéen Cabral jusqu'à l'Egyptien Nasser, en passant par le Sénégalais Diop ou encore le Congolais Lumumba, mais aussi les Martiniquais Césaire et Fanon, cet ouvrage donne à penser le foisonnement et la richesse des réflexions et pratiques panafricaines. Car c'est l'un des apports significatifs de cette "? contribution ? " que de contester la frontière, selon lui artificielle (ou, pour le moins, politiquement tracée), entre Afrique dite "noire" et Afrique du Nord. Soucieux de surmonter ces fractures, qu'elles relèvent de phénomènes historiques effectifs ou de constructions symboliques, l'auteur revient avec précision et sans concessions sur l'histoire anté-coloniale du continent, en particulier sur les traites esclavagistes dites "? traditionnelles" ou "musulmanes" . De même, il développe une critique rigoureuse des multiples essentialismes ("négritude" , "berbéritude" , "afrocentrisme" ...), pour certains hérités du regard "orientaliste" posé depuis les anciennes métropoles, qui compromettent le projet émancipateur panafricain. Un projet qui, rappelle l'auteur et pour paraphraser Amílcar Cabral au sujet des indépendances, ne vaut que s'il se traduit en une amélioration réelle des conditions de vie des populations.

04/2023

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Pères de l'Eglise

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 172 : Moïse

Voilà, ô homme de Dieu, Césaire, le bref exposé que je te présente au sujet de la perfection de la vie vertueuse, où j'ai décrit la vie du grand Moïse comme un exemplaire expressif de la beauté, afin que chacun de nous, par l'imitation de ses oeuvres, transcrive en soi l'image de cette beauté qui nous a été proposée. Que Moïse en effet ait réussi à réaliser la perfection possible, quel témoin plus digne de foi en pourrons-nous trouver que la voix divine qui lui dit : Je t'ai connu avant tous - et aussi le fait qu'il soit appelé par Dieu même ami de Dieu - et enfin qu'ayant choisi plutôt de périr avec tous, si Dieu ne se laissait pas toucher de pitié pour les choses mêmes par lesquelles il l'avait offensé, il ait arrêté ainsi la colère de Dieu contre les Israélites, Dieu lui-même ayant détourné sa condamnation, afin de ne pas faire de la peine à son ami. Tout cela est un témoignage évident et une preuve que la vie de Moïse s'était élevée jusqu'à la limite extrême de la perfection. Donc puisque tel était notre propos de savoir en quoi consiste la perfection de la conduite vertueuse et que nous avons découvert cette perfection par ce que nous avons dit, il est temps, homme généreux, de te tourner vers le modèle et, transportant ce que la contemplation spirituelle des événements historiques nous a montré à ta propre vie, d'être reconnu par Dieu pour son ami et d'être tel en réalité. Car c'est là réellement la perfection [... ] de ne craindre qu'une chose, de perdre l'amitié divine et de n'estimer qu'une chose honorable et aimable, de devenir ami de Dieu, ce qui est, à mon sens, la perfection de la vie". GREGOIRE DE NYSSE, Vie de Moïse, SC 1, p. 325-327.

12/2023

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Biographies

Le diamant d'Edouard Glissant

Un livre sensible et personnel sur les traces d'un écrivain majeur de notre temps. Qui sait l'importance de la ville du Diamant dans la vie et l'oeuvre du poète penseur du Tout-Monde, Edouard Glissant ? Qu'est-ce qu'une maison, un havre, pour un écrivain nomade qui a parcouru le globe ? Né à Bézaudin en 1928, ayant grandi au Lamentin, Edouard Glissant choisit dans les années quatre-vingt-dix le sud de sa Martinique pour y séjourner plusieurs mois par an. En 1997, il y trouve son amer : une petite maison créole, face au Rocher du Diamant. Disparu en 2011, il repose au cimetière du Diamant. Entrer dans la poétique d'Edouard Glissant en interrogeant ce port d'attache, c'est le voyage auquel nous convient Valérie Marin La Meslée, lectrice et disciple de Glissant, et Anabell Guerrero, photographe, artiste et amie du poète. Ensemble, elles sillonnent le bourg et sa plage ardente au lever du soleil, plongent sous le Rocher volcanique, s'arrêtent sur la tombe de l'écrivain, gravissent le Morne Larcher, sur les pas de Césaire et de Glissant venus rencontrer les gouffres de l'Histoire au Cap 110, mémorial des esclaves naufragés d'un navire négrier, épisode récurrent dans l'oeuvre du romancier. Ce livre, nourri de rencontres, entend restituer des présences, visibles et invisibles, mettre au jour les différentes facettes du Diamant, s'imprégner de son histoire comme de sa nature, faire entendre les Diamantinoises, famille, amis et témoins, si souvent réunis autour de l'écrivain sur la terrasse de sa maison-bateau, foyer de création et d'imaginaires mêlés. Sont ici réunis mots et photographies pour partager avec les lecteurs cette terre magnétique où la pensée du Tout-Monde a rencontré son paysage. Se croisent visions, émotions, songeries, confidences, souvenirs, anecdotes, en laissant toute sa place à la langue poétique d'Edouard Glissant.

01/2024

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Sciences historiques

Les entretiens de la Fondation des Treilles Tome 6 : Crime et folie

1810-2010: cela fait exactement deux siècles, depuis le code pénal napoléonien, que le droit prend en compte les crimes commis par les fous, qui auparavant étaient exclus du droit, comme les enfants ou les animaux. Cela fait aussi deux siècles que la phrénologie et la psychiatrie naissante ont décrit des patients qui seraient déterminés au crime par leur constitution cérébrale, même sans être totalement dépourvus des capacités intellectuelles leur permettant de distinguer le bien du mal ; ces cas de " monomanie homicide " ou de " folie morale " devraient être, selon les médecins, soustraits aux rigueurs de la loi et soignés dans des établissements spécialisés. Crime et folie seront explicitement liés dans la théorie de la " dégénérescence ", formalisée au milieu du XIXe siècle par Morel, puis développée et remaniée dans une perspective évolutionniste. Selon cette théorie, les dégénérés sont une " variante morbide de l'espèce humaine ", ils doivent être reconnus et isolés pour les empêcher de nuire et de se reproduire. C'est plus tard, à la fin du siècle, que se développe une approche qui se veut scientifique de la criminologie : le psychiatre turinois Cesare Lombroso fonde une anthropologie qui prétend établir les caractéristiques distinctives de l'homme criminel, qui s'inscriraient dans sa physiologie même, comme des stigmates. Dire cela, c'est focaliser l'intérêt sur le criminel et sur sa dangerosité potentielle pour la société, plutôt que sur le crime effectivement commis. Devant les difficultés à cerner le malade qui mériterait soin et compassion, et le criminel qui mériterait punition, on retrouve le fil de la longue histoire de l'idée du libre arbitre de la volonté, qui a montré l'interaction complexe entre penser et vouloir, vouloir et pouvoir, entre volontés opposées. Mais ce sont peut-être les artistes qui ont su le mieux exprimer la tension entre Mal et maladie, entre humain et satanique. À travers les récits de Sade, Dostoïevski, Stevenson, Kafka et quelques autres, ce sont ainsi des exempla de la folie criminelle qui sont ici évoqués et analysés.

06/2011