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Sabrina Romeo-Dussart

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Histoire internationale

Les villes vivantes. Italie XIIIe-XVe siècle

Villes vivantes, villes de la Vénétie ou de la Lombardie, de la Toscane ou de l'Ombrie, villes médiévales... Florence et Venise, Bologne et Milan, Rome et Sienne, Pérouse et Trévise, les villes d'Italie animèrent une aventure d'une extraordinaire intensité: l'aventure d'agglomérations en mouvement, lancées à la conquête de leurs campagnes proches ou d'espaces économiques plus lointains, riches d'activités quotidiennes comme de leur implication dans les échanges internationaux. L'histoire de cités actives et peuplées, singulières et dominantes qui se construisirent et s'embellirent dans le bruit et la poussière des chantiers, dans les flux des hommes, des marchandises et des capitaux, dans l'action des élites qui les gouvernaient et le travail de tous ceux qui œuvraient au dégagement des rues ou à l'édification des premiers palais. Au temps de l'expansion économique et de la croissance démographique, dans les décennies du grand bond en avant de l'Italie, à l'heure ensuite des difficultés, des adaptations et des reconversions, ce furent, pour Venise, Pise, Gênes ou Pistoia, autant de défis à relever, de réponses à imaginer. Des défis synonymes d'approvisionnement en eau, de gestion des nuisances et des risques, de protection des métiers urbains, des réponses qui s'attachaient à la beauté des églises ou à la préservation de la cohésion sociale. De l'âge des communes au temps de la première Renaissance, Élisabeth Crouzet-Pavan analyse ici un fait urbain qui fut exceptionnel dans le paysage de l'Europe occidentale. En portant le regard sur les groupes sociaux et les individus, les espaces ou les monuments, elle dépeint comment, dans les crises et les conflits autant que l'harmonie mais au gré d'une dynamique toujours forte et d'une capacité d'invention, ces villes vécurent, villes réelles, villes rêvées, villes voulues, villes diverses, villes heureuses, villes malheureuses, villes vivantes... Des villes vivantes aussi parce que confrontées à bien des interrogations de la cité d'aujourd'hui...

04/2009

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Philosophie

Correspondance. Tome 4, Janvier 1880 - Décembre 1884

Le tome IV de la correspondance de Nietzsche couvre les années 1880-1884 : cinq années seulement, mais riches en crises et en métamorphoses. Désormais libre de toute attache universitaire, Nietzsche va connaître les plus douloureuses déceptions dans les rapports avec autrui, et les plus souveraines créations, avec Aurore, Le Gai Savoir et la figure nouvelle de Zarathoustra. A l'arrière-plan : lancinante, une douleur indéfinie, un mal-être physique et psychique permanent qui ne connaît que de rares rémissions(lors du "saint Janvier" de janvier 1882) ; des relations de plus en plus difficiles avec sa mère et sa soeur Elisabeth, et la quête souvent déçue d'un "lieu" propice à l'écriture, à Venise - auprès du compositeur Heinrich Köselitz, "Peter Gast", dont il admire et défend la musique -, à Gênes, dans l'anonymat d'un grand port, à Nice, ville un peu trop française, et, en Engadine, "présent inattendu", qu'il découvre alors, séjour fécond de ses étés. Dans cette errance un peu contrainte, entre Suisse et Italie, Nietzsche formule ses pensées les plus secrètes : son affinité avec Spinoza, le défi de l'éternel retour, l'annonce du surhomme, la critique du "dernier homme". Mais à qui confier ces perspectives nouvelles ? Vers quelle petite élite se tourner ? C'est le vieux rêve de Nietzsche. En mai 1882 a lieu la fatale rencontre avec Lou von Salomé à Rome, et se forme le projet naïf d'une "Trinité" avec le froid Paul Rée. Cet épisode bien documenté sera un échec désastreux, qui va conduire Nietzsche à rompre avec sa famille et ses amis wagnériens et le condamner à une solitude de plus en plus irrémédiable. Si les lettres qui témoignent de cet épisode pathétique révèlent les premiers craquements de sa personnalité, elles sont aussi d'une densité, d'une élégance d'écriture et d'une intensité humaine et intellectuelle qui en font sans conteste une des plus bouleversantes correspondances de largue allemande.

03/2015

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Littérature étrangère

Un Anglais sous les tropiques

Telle Rome, Nkongsamba, capitale à peine mythique d'un jeune Etat africain, est bâtie sur sept collines. Mais la comparaison s'arrête là. Nul n'en souffre davantage que le premier secrétaire au Haut-Commissariat britannique, Morgan Leafy, la trentaine bedonnante, le cheveu en voie de disparition, la peau trop rose pour le soleil d'Afrique, le foie en crise aussi permanente que ses relations avec l'agressive et imposante Mrs Fanshawe, l'épouse de son supérieur direct, le Haut-Commissaire-adjoint. Rien ne vient dans sa vie relever l'ennui vertigineux d'une routine administrative absurde, la banalité pathétique des soirées au club, pas même ses ébats avec une maîtresse noire loin d'être au-dessus de tout soupçon... Voici pourtant que cet horizon embrumé de chaleur moite s'éclaire avec l'arrivée de la jolie (encore que ce nez...) Priscilla, la fille du couple Fanshawe. Le même jour, son patron confie à Morgan une délicate mission : celle de soudoyer un politicien local afin de rétablir par le biais d'élections contrôlées l'influence et la gloire de l'ex-puissance coloniale. Que Morgan réussisse à la fois dans cette entreprise et son projet d'épouser Priscilla, et c'en sera fini de la médiocrité gluante qui menace d'engloutir sa vie et ses légitimes ambitions. Tout semble bien commencer, et il paraît acquis que le nez trop pointu de Priscilla va changer sinon la face de Kinjanja du moins le destin de notre héros. Hélas, très vite les catastrophes s'enchaînent. Et il apparaît encore plus rapidement que si la Grande-Bretagne doit continuer " à gouverner les vagues " au Kinjanja, il lui faudra d'abord maîtriser les tempêtes que soulève chaque intervention du malheureux Morgan... Avec ce premier roman, magnifique et irrésistible, chargé de mœurs coloniales dans une Afrique aimablement vengeresse, William Boyd s'est haussé d'emblée au premier rang des satiristes anglo-saxons.

03/1995

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Beaux arts

Michel-Ange Tome 2 : Depuis la chapelle Sixtine. De 1512 à 1564

Ce livre a pour ambition de donner à voir et à comprendre, chronologiquement, le meilleur de tout l'oeuvre peint, de tout l'oeuvre sculpté et de tout l'oeuvre dessiné de Michel-Ange (1475-1564). Ovni dans le monde de l'édition, il est le fruit d'un dispositif éditorial hors norme : plusieurs centaines d'images, reproduisant les détails époustouflants de plus de cent peintures, sculptures et dessins, forment un récit visuel apparenté à la BD, où chaque image s'accompagne d'une phrase, ou d'une amorce de commentaire, dont la continuité produit une véritable et nouvelle histoire de l'artiste. A égale distance du livre d'art classique, doctoral, et de l'album d'images, enfantin, le Michel-Ange d'Hector Obalk dialogue autrement avec son lecteur : il s'agit tout d'abord de dérouler un texte, dont chaque segment de phrase est illustré, sur le mode de la conversation. Ce n'est donc ni une BD, ni un roman photo, d'abord parce qu'il n'y a pas de personnages ni de bulles (ou très rarement), mais aussi parce que seule la voix du narrateur court de case en case - et dirige la mise en pages. Bref, c'est un essai édité sous l'apparence d'une BD. Il découle de recherches conjuguées dans les champs de l'histoire de l'art (et de la critique d'art), du cinéma documentaire (puisqu'il a inspiré le scénario de la série Grand'Art diffusée sur arte), et du graphisme (la forme " BD "). On y retrouve le ton d'Hector Obalk, critique, lyrique, volontiers subjectif, parfois poétique, toujours pédagogique et non dénué d'humour. Ce second volume passe en revue l'oeuvre de Michel-Ange depuis la chapelle Sixtine (1508-1512) jusqu'à sa mort. Il y sera notamment question des Esclaves du Louvre (Paris), de la statue de Moïse (Rome), des tombeaux de la chapelle Médicis (Florence), de la pinta Bandini et des nombreux dessins qu'il nous a laissés.

10/2018

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Histoire de France

LE CATHOLICISME EN FRANCE (LIMITES ACTUELLES) 1500-1650. Tome 1, Le XVIème siècle

L'approche du mouvement religieux au XVIe siècle réalisée par L. Febvre a conduit les historiens à prendre leurs distances à l'égard d'une étude réduite à l'opposition entre réforme et contre-réforme. En fait, le catholicisme moderne apparaît de plus en plus comme l'aboutissement d'une succession de réformes plus ou moins réussies dont l'étape la plus importante fut sans doute celle du concile de Trente (1545-1563). A côté d'une partie doctrinale où se trouvait fixée la Foi catholique, le concile se préoccupait aussi de l'amélioration spirituelle et intellectuelle du clergé et de l'instruction des fidèles. Mais dans quelle mesure cette œuvre de renouvellement de l'Eglise fut-elle appliquée en France ? On sait combien la doctrine gallicane, solidement implantée dans le Royaume, s'opposa aux idées et aux décrets qui venaient de Rome, surtout lorsque leur plus zélé propagateur était un ordre directement soumis au pape, la Compagnie de Jésus. On peut aussi s'interroger sur les conséquences de telles mesures sur les comportements individuels et familiaux des simples fidèles. Cette réforme de l'Eglise n'était-elle pas une affaire de clercs, voire même d'une élite spirituelle avec des hommes comme François de Sales, Pierre de Bérulle, Vincent de Paul, des femmes comme Jeanne de Chantal, Louise de Marillac ou Angélique Arnauld ? Pourtant, on ne cessa de construire des églises. Au cours de la première moitié du XVIIe siècle, on érigea de multiples congrégations et confréries où les laics, hommes et femmes, entraient en foule. Les problèmes de doctrine étaient l'objet de discussions passionnées entre les fidèles, comme le révèlent les Provinciales de Pascal. Il faut donc s'en convaincre : de même qu'une société protestante était en convaincre : de même qu'une société protestante était en train de naître avec ses traits spécifiques (thèse de M. Weber), une société catholique, en France comme dans le reste de l'Europe, était en voie de constitution.

09/1997

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Littérature étrangère

LA GLOIRE ET LA RENOMMEE. Tome 2

La Gloire et la Renommée s'inscrit dans la grande tradition du roman-fleuve et doit sans doute beaucoup à Proust et davantage à Henry James qu'à James Joyce. Avec ce roman d'envergure Iwaszkiewicz, pourtant célèbre pour ses formes coudes, a voulu rendre hommage à une Europe qui a sombré dans le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale. Cet immense roman en deux parties débute en Ukraine avant la Première Guerre mondiale pour se terminer à Varsovie avec la Seconde. Pendant trente ans il nous promène à travers toute l'Europe des années 20 et 30. Le premier tome nous conduit de la Russie sanglante de la révolution jusqu'à la Pologne recouvrant son indépendance, du Paris des années Arts-Déco à l'Allemagne de la république de Weimar et celle d'Hitler. Les héros principaux du récit, Janusz Myszynski et son ami, le compositeur Edgar Szyller y vivent leur jeunesse " d'enfants du siècle ". Dans le présent volume nous les retrouvons mûris par les épreuves et les amours malheureux. Les destinées chaotiques d'une foule de personnages - la comtesse Bilinska et son fils, le fougueux Alo, la modeste Ola et son pâtissier de mari Golabek, la cantatrice Ela et la belle Ariadna - s'acheminent inexorablement vers la déflagration finale. Après avoir quitté l'Espagne en flammes Janusz retrouve Edgar à Rome. Nous sommes en 1937 et la guerre en Europe semble inévitable. Janusz passe par Paris en route vers sa demeure polonaise. C'est là-bas qu'il sera témoin de l'invasion allemande, de la terreur nazie, de la résistance... Les années noires de l'occupation fasciste en Pologne sont décrites à travers le sort tragique de tous les personnages qui disparaissent abattus par la soldatesque, meurent dans le ghetto, dans les camps ou sur les barricades de l'insurrection de Varsovie. Ce tableau épique d'un pays en guerre se termine en 1947 avec l'installation des communistes au pouvoir.

11/1999

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Littérature française

Entre hyènes et chacals. La forteresse de sable

Quelle fresque admirable ce roman dont le principal décor en est une forteresse, Kalaal, où vivent et meurent des personnages au coeur de granit, foisonnent d'autres, égrenant leurs souvenirs aux vents du désert. Métaphoriquement, elle signifie que tout se délite, même les sentiments les plus puissants. Autour de Kalaat, non loin de la table de Jugurtha, hyènes et chacals rôdent... Cette forteresse a ceci de remarquable c'est qu'elle se situe dans le temps et dans l'espace (Algérie 1942, Rome 1943, Tunis 1947, Kalaat 1954, Paris 1982) même si ses fondations majeures ont pour aire le village de Kalaat en Tunisie. Sa " châtelaine " d'aujourd'hui, Louisa, avant d'y être ancrée, connut dans sa jeunesse l'Italie du Duce et le Tunis de ses premières amours avec Youssef qui n'était pas encore le chef de guerre qu'il deviendra sous la bannière du Combattant Suprême, Habib Bourguiba. Patriote, résistant intègre, Youssef n'oubliera jamais Louisa, mariée au policier français Raymond Mignard, son " ennemi naturel ", époux peu scrupuleux et redoutable tortionnaire, tant dans son milieu professionnel que dans sa vie affective. Une lutte à l'issue fatale s'engagera entre Raymond Mignard et Louisa, soutenue par deux personnages-clefs : sa belle-mère Laurence, femme de tête, et la nounou, Fatma, qui imprime sa touche de magie. Trio féminin, puissant bastion humain. De même, le lecteur n'oubliera le visage d'Héléna, la petite espiègle, qui connaîtra une fin tragique. Angela Cimino-Creusson a su peindre cet immense polyptyque qu'est Entre Hyènes Et Chacals où les figures de l'amour et de la haine ont la vigueur de cette fantasia offerte par Youssef aux gardiens de la forteresse de Kalaat pour mieux circonvenir leur vigilance. Cette fresque est non seulement flamboyante par l'éclat des couleurs qui la révèlent, mais également par la maîtrise d'une composition intelligente autant que d'un phrasé dignes des maîtres du roman contemporain.

01/1994

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Critique littéraire

Oeuvres. Tome 1, Introduction générale ; Opuscules 1-10, Edition bilingue français-grec ancien

Né en Syrie du Nord au IIe siècle de notre ère, Lucien a vécu successivement à Antioche, en Gaule et à Athènes. Très estimé à la Renaissance, il est devenu un classique en France au XVIIe siècle et a exercé un forte influence au siècle des lumières. L'oeuvre de cet observateur satirique du monde comprend quatre-vingt cinq titres parmi lesquels on compte des ecphraseis, des dialogues, des diatribes philosophiques, des lettres satiriques et des traités didactiques. Le premier volume de ses Ouvres dans la Collection des Universités de France contient dix courts opuscules qui rendent compte de la diversité de sa production littéraire. Les oeuvres intitulées Phalaris A et B et Eloge de la mouche relèvent du genre sophistique de l'éloge paradoxal. Il s'agit d'exercices épidictiques consistant dans le premier cas à louer un tyran et dans le second à décrire le courage d'un insecte. Dans l'Hippias et dans La salle, la rhétorique est prise au sérieux et rivalise dans la description de bains et de fresques avec l'art architectural et la peinture. D'autres pièces telles que les oeuvres nommées Nigrinos et Vie de Démonax témoignent de la curiosité philosophique de Lucien. Dans la première, l'auteur rapporte le discours du philosophe Nigrinos qu'il a rencontré à Rome et qui propose un idéal de vie fait de désintéressement et de frugalité. La seconde est une biographie du philosophe Démonax dans laquelle Lucien rapporte une série de bons mots attribués à ce dernier. Le lecteur trouvera dans ce premier tome des oeuvres de Lucien le texte grec de ses opuscules accompagné de la traduction de Jacques Bompaire. Le volume comporte en outre une introduction générale dans laquelle sont présentés la vie et l'oeuvre de l'auteur ainsi que l'histoire du texte. Enfin, chaque opuscule est précédé d'une notice qui en explique le contenu.

01/1993

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Théâtre

Théâtre. Tome 3

Ce troisième volume du Théâtre de Michel de Ghelderode contient cinq pièces. La Pie sur le Gibet est une de ces kermesses flamandes à la Breughel qu'affectionne Michel de Ghelderode et qui lui fut inspirée par le célèbre tableau de ce titre du Maître flamand. Au milieu de cette kermesse se dresse un gibet peint en rose et surmonté d'une pie qui parle. Que dit la pie ? Des choses très simples et assez immémorialement vraies. C'est un bon philosophe de la Vie et de la Mort. Pantagleize. Le jour de son quarantième anniversaire, Pantagleize se lève avec l'intention de dire à tout le monde : "Quelle belle journée !" Cette phrase innocente déclenchera une révolution, et le destin du pacifique Pantagleize s'accomplira dans le sang. D'un Diable qui prêcha merveilles. Quand un diable prend, en chaire, la place d'un saint homme, son sermon est une assez curieuse rapsodie ! Les pécheurs de Brugelmonde l'écoutent avec une satisfaction horrible, et un fameux soulagement. Et le diable part à Rome... Sortie de l'Acteur. Renatus est un être faible et impressionnable. Les drames qu'écrit son ami Jean-Jacques l'ont si profondément marqué qu'il en meurt. Cette pièce, pleine de sous-entendus, de mystères et de symboles, est peut-être la plus "strindbergienne" qu'ait écrite Ghelderode, qui la considère comme son testament théâtral. L'Ecole des Bouffons. Le grand Folial, bouffon de Philippe d'Espagne, dirige une école de bouffons. Ses élèves, qui sont envieux et méchants, montent sournoisement un spectacle en son honneur. Ce spectacle reproduit la mort de la fille de Folial. Folial est plus fort que ses persécuteurs et résiste à l'émoi qui le terrasse en cette culminante et mortelle séquence. Il flagelle les pitres et, avant de les chasser, apprend à ses élèves le secret de son art : "Lesecret de notre art, du grand art, de tout art qui veut durer : c'est la cruauté !" N'est-ce pas aussi le secret, un des secrets, de Ghelderode ?

11/1953

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Livres 0-3 ans

Art baroque, art d'enfance

L'art baroque appartient à l'enfance de Ma Mère l'Oye : il éclate et s'épanouit à Rome et en France avec la Contre-Réforme, puis se diffuse lentement en Europe et au-delà. Le croisement des contes de nourrices et des spectacles de cour qui ont enchanté Charles Perrault et Madame d'Aulnoy dans leur jeunesse préside à l'imaginaire des grands conteurs du XVIIe siècle. Mais l'esprit d'enfance, avec sa turbulence, n'est-il pas dominé en permanence par cette stravaganza mythique si bien orchestrée par Vivaldi ? Les " perles " du baroque, nous les découvrons dans les textes qui balisent l'histoire de l'enfance - Lewis Carroll, la comtesse de Ségur, Jules Verne, Collodi, André Maurois, Michel Tournier, Claude Roy -, dans les illustrations des artistes hantés par " l'ange du baroque " et par des " bons petits diables " emblématiques : Gustave Doré sans doute, mais aussi Nicole Claveloux, Jean Claverie, Frédéric Clément, Claude Lapointe, Georges Lemoine, etc. Cendrillon rejoint ici l'infante Marguerite de Velasquez, Alice, Peter Pan, Pinocchio et Babar dans une fantasia que la parade de Disneyland porte à son paroxysme. Les nouveaux héros de l'enfance, à la jonction de la culture savante et de la culture populaire, servent aussi de support aux dérisions du Postmoderne dans les romans. Enfin la volute baroque - incarnation parfaite d'une rhétorique du détail réunit dans l'édition internationale les pierres de Venise, le panache de la calligraphie arabe, l'or des Aztèques ou la vague d'Hokusai : ses arcs-en-ciel illuminent le firmament des récents Droits de l'Enfance. Un humanisme du sensible appelle ici les formes d'une nouvelle pédagogie : l'art d'enfance, culture et contre-culture, remet en cause les évidences et l'excès baroque est le gage le plus sûr des recherches d'écriture inédites. Ce livre doit beaucoup aux travaux de Philippe Ariès, Didier Anzieu, Hubert Damish, Georges Devereaux, Johannes Itten, Marc Soriano. Il lie l'étude d'un champ de la culture à l'histoire des mentalités. Il est préfacé par Marc Soriano.

12/1991

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Histoire de France

Christian Democrat Internationalism. Its Action in Europe and Worldwide from post World War II until the 1990s- Volume III: The European People’s Party- Continental and Social Cooperation

From September 2011 to December 2013 the Luigi Sturzo Institute in Rome along with the Centre of European Studies planned a series of international scientific meetings to study one highly important political subject : the commitment of Christian Democrats on an international level. This project has been organised thanks to the support of the Konrad Adenauer Stiftung, and the International Labour Organisation. Internationalism is a Key Element for the Christian Democrat Identity. In fact, CD is a political movement of thought and action whose roots lie in a specific ideology : to use the German word Weltanschauung, it is based on a particular framework of ideas and beliefs that leads the party to interpret the relationship between men and nations from an international point of view, ensuring the human being a central place in every social policy. The Chancellor of Germany, Angela Merkel, wrote in a Message to these Meetings : "We can consider ourselves very lucky that 50 years ago forward-thinking personalities founded the World Union of Christian Democrats. From then on, the world, through globalisation, has been deeply changed. Events that take place in other continents immediately impact on our lives. We will be able to protect ourselves from terrorism, achieve economic and social security, and defend our environment only through common global action. This is the task of our generation : to overcome these global challenges. [...] Our parties and our political organisations share a common Christian ideal of man. This ideal, grounded on the inalienability of human dignity, is at the core of one important value : to this man has linked a social and economic model that combines economic success and social responsibility." Her message clearly shows the need to use historical knowledge, to return to and explore a rich and challenging past as well as to develop a reflection on and a course of action for the present and the future.

12/1986

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Philosophie

Du beau et de l'amour. Tome 2, Le livre de l'amour, édition bilingue français-latin

Lorsque Nifo rédigea, en 1529, le De Pulchro et Amore, il était un philosophe reconnu, auteur d'une ouvre considérable. Après de brillantes études à l'Université de Padoue, l'une des universités italiennes les plus renommées à la fin du XVe siècle, il obtint la chaire extraordinaire de philosophie dès l'âge de vingt-trois ans, et trois ans plus tard, la chaire ordinaire. Il enseigna ensuite dans de nombreuses autres universités, à Rome notamment, protégé par le pape Léon X, ou encore à Pise, avant de s'attacher définitivement à Salerne. Malgré cette carrière remarquable, à la fois universitaire et aulique, représentative des philosophes, écrivains et artistes de son temps, Agostino Nifo reste un philosophe sinon inconnu, du moins largement méconnu.Actuellement, à part le De Auguriis, traduit en 1546 par Antoine du Moulin, et le De regnandi peritia, traduit en 1987 par Simone Pernet-Beau et Paul Larivaille, l'ouvre de Nifo n'est pas accessible en français. A l'exception d'une version italienne du De re aulica (Il Cortigiano del Sessa) en 1560 et d'une récente traduction espagnole du De Pulchro et Amore en 1991, les ouvrages de Nifo ne sont guère davantage traduits dans d'autres langues. En revanche, les trente dernières années ont vu se développer, surtout chez les chercheurs anglo-saxons, des études précises sur la partie logique et scientifique de la pensée de Nifo en même temps qu'était mise en lumière l'importance de la pensée aristotélicienne dans l'Italie des XVe et XVIe siècles. Ainsi l'ouvre de Nifo connut-elle une fortune fluctuante malgré l'intérêt qu'elle suscita chez des écrivains, penseurs et chercheurs de renom. Ses nombreux déplacements, et les lacunes biographiques qui s'ensuivent, les multiples débats et controverses esquissent la figure d'un philosophe qui fut parfois difficile à cerner, même pour ses contemporains, fervents admirateurs ou adversaires acerbes.

10/2011

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Histoire de France

Correspondance générale. Tome 14, Leipzig, juillet 1813-décembre 1813

Aux premiers jours de juillet 1813, l'Empire menace de s'effondrer. Si Napoléon espère une paix qui ne soit pas "honteuse", il subit le ballet de masques que sont les négociations menées sous la houlette de Metternich, aboutissant à la déclaration de guerre de l'Autriche. Il affecte pourtant une confiance et une détermination inébranlables. Grâce au tome de cette correspondance consacré à la seconde moitié de l'année 1813, nous devenons les compagnons privilégiés de l'empereur dans la recherche d'une paix impossible, de l'homme de batailles, offensif et dominateur par nature, que les circonstances réduisent à la défensive. Il trompe avec virtuosité cette passivité imposée en mettant à profit chaque minute, chaque seconde, et gère inlassablement les affaires de l'Empire dans les moindres détails. Les 2600 lettres de ce volume démontrent une nouvelle fois la débauche d'énergie de Napoléon pour réorganiser une Grande Armée mise à mal par la stratégie défensive que dictent les évènements. Page après page, ses capacités à organiser, distribuer, donner des réponses simples à des problèmes toujours plus complexes forcent l'admiration. Mais il ne peut ignorer les failles de l'Empire : alors même qu'il se trouve en prise directe avec les chefs de corps d'armée et les oppositions intérieures, les alliés d'hier tournent le dos à la puissance française en décadence. Dans ce contexte de mise en défense générale de l'Empire dont la bataille de Leipzig est le point culminant,  Napoléon ne trouve aucun soutien auprès du clan Bonaparte qui se fissure. Parmi les lettres et notes consacrées à la chose militaire, on découvre dans ce quatorzième volume de la correspondance de Napoléon des sujets autrement plus légers, comme les poèmes du roi de Rome ou les gratifications des acteurs de la Comédie française. Si par l'optimisme dont il fait montre l'empereur donne l'illusion d'être encore maître des évènements, ses ennemis ne s'y trompent pas. Après vingt années de conflits et de domination, l'Empire et Napoléon sont au bord du gouffre.

10/2017

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Musique, danse

Symphonie en la mineur, « italienne » (conducteur A3)

Bien que dûment signalée dans tous les catalogues et biographies du musicien, la Symphonie italienne de Vincent d'Indy resta longtemps inédite. Alors qu'il vient à peine de fêter ses dix-huit ans, son baccalauréat ès lettres fraîchement obtenu, sa grand-mère Résia tient à lui offrir un somptueux voyage de deux mois en Italie, au berceau même de l'art, de la civilisation et du christianisme. Récompense accordée pour les efforts fournis et les résultats obtenus, ou moyen plus inavouable de chercher à le détourner d'un projet de carrière militaire, ce véritable Grand Tour allait s'avérer autrement fructueux.
En effet, propre à enflammer un jeune esprit empreint de romantisme, la patrie de Dante et de Michel-Ange devait non seulement lui inspirer l'une de ses premières oeuvres d'envergure, mais guider définitivement ses pas vers une carrière bien éloignée des fastidieuses études de droit auxquelles on aurait voulu pouvoir l'astreindre. Avant même son départ avait germé l'idée d'une vaste symphonie à programme, dont le premier canevas fut ébauché dans l'enthousiasme des différentes étapes de son périple entre Rome, Naples, Florence et Venise, puis lors d'un séjour en Allemagne et en Suisse.
Travailleur acharné, homme de culture avide de grandeur et de perfection, il fallait un esprit puissant et volontaire pour concevoir un tel projet et le mener à terme. Mais fût-elle réelle ne réduisons pas cet ouvrage à une simple prouesse d'écriture : à travers ces pages tour à tour grandioses ou poétiques, nobles ou piquantes, profondes ou fantasques, l'auteur parvient avant tout à atteindre son objectif premier, celui de prouver qu'il a bel et bien une "d'Artiste" ...
Après des années d'un injuste oubli, à nous maintenant d'en découvrir les multiples richesses... 1 petite flûte, 2 flûtes, 2 clarinettes, 2 hautbois, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, timbales, cordes

10/2018

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Géographie

L'Orient des cartographes

Bien avant Marco Polo, dès le 1er siècle avant J. -C. , la Chine avait établi des relations commerciales avec l'Occident, pour fournir Rome en soie, jade, épices, entre autres matières précieuses. L'Occident se forgeait alors, pour longtemps, le mythe d'un Orient tout d'opulence et de raffinement, pour nourrir ses rêves de richesses et de luxe. Le voyage de Marco Polo en Chine, de 1271 à 1295, conditionna durablement la vision de l'Orient par les Occidentaux. Bien que des omissions dans son témoignage aient pu faire douter de la véracité de ce dernier, son récit Le devisement du monde, pourtant dépourvu de cartes, établit la géographie de la Chine comme l'entendirent les Européens pour les trois siècles suivants. Au 15e siècle, les expéditions vers l'Orient durent explorer de nouvelles voies. Il fallait contourner l'empire ottoman, qui faisait obstacle à toute expédition continentale. Le passage par les terres désormais condamné, ne pouvait-on pas atteindre les Indes en longeant l'Afrique ? Les navigateurs portugais parvinrent enfin à destination après des décennies. Entre-temps furent améliorées la connaissance et la cartographie des côtes africaines, alors imparfaitement connues. Christophe Colomb voulut suivre une autre voie : on en sait les suites. Les Européens ne cherchaient pas alors à découvrir des territoires, mais de possibles routes maritimes. Partir à la rencontre de l'Orient bouleversa la face du monde. Avec cette sélection de cartes anciennes, extraites des riches collections de la BNU, nous suivons un hypothétique voyageur dans son périple vers l'Est, depuis le Proche-Orient jusqu'à la mer du Japon. Sans respect pour la chronologie, se côtoient des cartes d'époques différentes. Reflets d'états de la connaissance divergents, des points de vue se confrontent, avec leurs doutes, leurs erreurs dans le dessin de régions inconnues, l'imagination pouvant venir au secours d'une science lacunaire. Ce voyage mené dans l'espace et le temps, cette brève histoire des échanges avec l'Autre, nous racontent aussi le monde contemporain.

10/2016

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Histoire ancienne

Brutus. La République jusqu'à la mort

"Toi aussi, mon fils..." C'est à ce cri de Jules César que Marcus Junius Brutus doit sa célébrité. Né vers 85 av. J.-C. , Brutus n'est pas le fils de César, mais celui de sa maîtresse Servilia. C'est un jeune homme brillant que le grand général a pris sous son aile protectrice, le pensant promis à un grand avenir. Pourtant, le 15 mars de l'an 44, Brutus est l'un de ceux qui percent de vingt-trois coups de poignards le corps de César. Les conjurés reprochent à celui qui vient d'être proclamé dictateur à vie d'avoir piétiné une République déjà moribonde au profit de sa toute-puissance. Pire, on le soupçonne de vouloir être fait roi. S'il n'est pas l'instigateur du complot, Brutus en a pris la tête, poussé par les Républicains, en raison de sa réputation d'homme vertueux et de grande rigueur morale. Mais, faute d'un projet élaboré, l'attentat se solde par un fiasco politique. Poursuivi par la haine de Marc Antoine, qui se pose en vengeur de César, Brutus choisit l'exil. Féru de philosophie, ami de Cicéron, Brutus n'aime ni la violence, ni la guerre. S'il fait couler le sang de César, c'est au nom d'un idéal de liberté et de justice. S'il lève des légions avec son complice Cassius, c'est dans l'espoir de rétablir la République d'antan. Mais c'est encore un échec. Brutus meurt en octobre 42 à la bataille de Philippes, défait par Marc Antoine et Octave, le futur empereur Auguste. En tuant César, Brutus a-t-il rendu service à Rome ? Rien n'est moins sûr si l'on en juge par les quinze années de désordre qui ont suivi son geste. Une histoire aux multiples rebondissements entre amitié et trahison, idéalisme et duplicité, que nous racontent Plutarque, Appien, Suétone, Dion Cassius, Nicolas de Damas et Cicéron.

02/2017

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Histoire ancienne

L'homme et le cerf, préhistoire d'un mythe

Avec ce nouveau livre, Jean Abélanet ouvre une voie restée inexplorée, celle des liens qui ont uni le cerf à l'homme sur le temps long. Car ce cerf mythologique, il le piste depuis fort longtemps sur les sites archéologiques ou dans les textes anciens. Et c'est dans le domaine de l'art rupestre, bien connu de l'auteur, que celui-ci nous invite à le suivre. Prudemment, car il s'agit des vestiges idéologiques de peuples sans écriture, qui restent énigmatiques, il dévoile les étapes d'une trajectoire où le massacre votif des origines a clairement évolué vers le sacre de l'animal. C'est chose faite quand un cerf solaire rivalise avec le taureau céleste des sépulcres mégalithiques, puis lorsqu'il incarne Cernunnos, le dieu celte à figure humaine des enfers et quand sa chasse rituelle, chez les Ibères ou à Rome, marque la renaissance du printemps. Enfin, dès l'Antiquité tardive, avec un cerf rebelle à la domestication qui s'abreuve désormais aux sources des grands fleuves civilisateurs, émerge pour les religions du Livre un nouveau symbole, qui devint messager du Christ auprès de Saint Hubert, pendant les temps carolingiens. Ne nous y trompons pas, ce livre est bien plus qu'une invitation à se "brancher" sur les profondes racines d'une mythologie attachée au "roi des forêts". En nous plongeant dans un temps si lointain qu'il n'appartient à aucune nation, mais à l'humanité tout entière, l'auteur nous aide ici à comprendre comment les anciens rituels de la chasse au cerf, les récits légendaires ou les cultes les plus élaborés, ont opéré leur jonction en fusionnant lors d'étonnantes mutations. Il le fait sur la base d'un acquis des recherches les plus érudites pour les mettre à la portée de tous. Et c'est bien là où l'histoire d'une dévotion fait place à la vraie fraternité d'une culture humaniste. Michel Martzluff Maître de Conférences en Préhistoire à l'université de Perpignan.

03/2017

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Religion

Les Eglises d'Afrique face aux enjeux de la justice et de la paix. Les leçons du deuxième synode africain

Le bilan des cinquante ans d’indépendance des pays africains a révélé la capacité des habitants du continent à faire preuve de créativité et à résoudre les problèmes de leurs sociétés et ceux apportés par la mondialisation. En même temps, l’Afrique est le continent où la violence reste très présente (blocages politiques sans solutions, dictatures générant des dynasties, problèmes liés à la précarité urbaine, aux difficultés de la vie rurale, aux problèmes environnementaux...). Que peuvent alors les Églises face à ces nombreux défis ? Elles n’ont pas de solution magique, mais elles peuvent se proposer comme une communauté de témoins qui s’engage dans la cité, relève les personnes et revisite la culture. Les Pères du deuxième synode africain ont en ce sens abondamment investi le politique. S’ils ont tenu à souligner que la réconciliation, la justice et la paix sont des dons de Dieu, qu’elles s’enracinent dans les cœurs et exigent une conversion permanente, ils ont rappelé vigoureusement que le continent a besoin de chrétiens qui prennent à bras-le-corps l’éducation et la formation, et développer les commissions Justice et Paix. « L’avenir de l’Afrique, écrit Paulin Poucouta, passe par la consolidation d’un homme africain nouveau. Il a besoin de chrétiens prophétiquement libres par rapport aux puissances d’argent et aux intrigues politiques et religieuses, libres aussi des tribalismes, du régionalisme et des nationalismes ambiants. Dans des sociétés longtemps marquées par la pensée unique des monodanspartismes, il convient de rappeler l’importance de la pensée dans la transformation de la société ». C’est pourquoi les Églises doivent susciter des espaces non seulement d’apprentissage, mais aussi de prise de parole et de recherche. Ce livre nous restitue les leçons du second synode tenu à Rome en 2009. Aboutissement d’un travail collectif regroupant des chercheurs originaires de différents pays d’Afrique, il est publié sous la direction d’Henri Derroitte et de François Yumba.

09/2015

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Poches Littérature internation

Et je t'emmène

Ischiano, patelin de Toscane, de nos jours. Le théâtre de deux histoires d'amour. Pietro sort à peine de l'enfance et déjà l'amour et la violence du monde lui tombent dessus. Il a des parents absents, des camarades jaloux de son amitié avec la belle Gloria, fille de banquier et collégienne décomplexée. Depuis l'enfance c'est sa meilleure amie, à lui, le timide de la classe. Pietro n'a qu'une hâte dans la vie : échapper dès que possible au destin de berger toscan que son père a prévu pour lui, une perspective terrifiante pour cet enfant doué et imaginatif… Graziano est né à Ischiano il y a maintenant quarante-quatre ans. Après des années de vie dissolue dans les clubs de Rome, il rentre au pays pour se ranger. C'est un playboy désenchanté, un homme dur en apparence qui dissimule un cœur d'artichaut. Sa dernière conquête l'abandonne alors qu'il annonce leur mariage à sa mère. Flora est la professeure d'italien du collège d'Ischiano. C'est une jeune femme fragile et introvertie. Malgré le fort contraste qu'offre leur couple, elle tombe amoureuse de Graziano. Mais l'amour peut-il exister dans ce monde terne, habité par la trivialité et la violence ? La fatalité, incarnée dans la chaleur, les moustiques et les tempêtes de pluie de la Toscane, n'aura-t-elle pas raison de tous ? C'est la question lancinante qui court dans ce roman fiévreux, à l'écriture enlevée, à la langue crue, que la traduction de Myriem Bouzaher restitue avec art. Et je t'emmène est peut-être le plus beau et le plus dur des romans d'Ammaniti. Une foule de personnages truculents peuple cette comédie tourbillonnante, qui nous mène du burlesque au drame. Des « imbéciles », des « cons »… : les anti-héros d'une comédie humaine caractéristique du courant littéraire des « cannibales ».

05/2015

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Histoire de l'Eglise

Catholiques d'Ukraine. Un pays, une Église, un message

Trente ans après son indépendance, sa brutale invasion par la Russie a placé l'Ukraine, malgré elle, sous les lumières de l'Histoire. La guerre quasi-fratricide dicte désormais sa loi et appelle des questions essentielles : Quelle est l'histoire de ce pays au centre de l'Europe ? Quelles relations a-t-il entretenu avec la Russie au fil des siècles ? Quelle place tient le christianisme dans l'identité ukrainienne ? et particulièrement l'Eglise gréco-catholique d'Ukraine ? En parfait connaisseur de cette Eglise orientale de rite byzantin unie à Rome, l'auteur met en relief son importance dans une Ukraine à majorité orthodoxe abîmée par 70 ans de totalitarisme athée. Avec lucidité, il pointe sans concession la double menace pesant sur elle parce qu'ukrainienne et parce que catholique. Son histoire trop longtemps méconnue, est depuis des siècles tissée de tragédies et de fidélité. Elle a été au xxe siècle une Eglise martyre, totalement liquidée avant de renaître plus forte que jamais. C'est cette histoire et son présent qui sont ici racontés à travers ceux qui l'ont faite, y compris les responsables de l'Eglise des catacombes et les survivants du Goulag que l'auteur a longuement rencontrés. Au carrefour entre Orient et Occident, l'Eglise gréco-catholique d'Ukraine se révèle être une formidable clé de compréhension des enjeux du conflit pour l'Europe. Au moment où se joue une partie de l'avenir de l'Union européenne et du continent au risque de l'écartèlement, l'auteur nous donne ainsi de précieuses clés de compréhension de la situation actuelle dans toutes ses dimensions spirituelles, historiques et politiques. Didier Rance est diacre latin et byzantin, ancien directeur national de l'AED, historien, auteur d'une trentaine d'ouvrages, surtout sur les martyrs de notre temps et les Eglises persécutées, dont A travers la grande épreuve (Artège, 2016). Il a obtenu le grand prix catholique de littérature 2013. Il donne des cours sur l'unité des chrétiens à l'Université catholique d'Ukraine à Lviv.

10/2022

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XVIIIe siècle

Le sourire de Robespierre

Le 9 thermidor de l'an II, Robespierre est exécuté avec vingt-deux de ses derniers partisans, au grand soulagement d'une population exténuée, mais aussi des affairistes de tout poil. Il n'aura pas eu la tête de la belle Mademoiselle Lange, cette si jolie comédienne qui se louait dix mille livres par jour. Et la démocratie va poursuivre lentement sa construction sans lui. Mais savez-vous où est sa tombe ? Savez-vous qui vient encore la fleurir aujourd'hui ? Quelqu'un aurait-il pardonné à l'Ange de la mort ? Avec la correspondance entre deux frères, nous retrouvons la vie à Paris sous la Terreur et la Convention thermidorienne, une société secrète qui veut poser les bases philosophiques et spirituelles d'une nouvelle nation, la campagne d'Italie avec les soldats de Bonaparte, Rome, la ville éternelle qui a perdu la mémoire. Deux siècles plus tard, la veille de son mariage dans une bastide du Gers, un fantôme vient rendre visite à une jeune femme dans l'austère maison ancestrale de son futur époux. Qui est-ce, et que vient-il lui dire cette nuit ? Elle ne croit pas aux fantômes, mais pourtant... Il se passe bien quelque chose de mystérieux dans cette maison. Et pourquoi ce sourire indicible sur le visage de Robespierre ? Olivier de Lagausie a écrit plusieurs romans historiques : " Melchisédech Roi de SalemA " (Anfortas 2014), " La promesse de l'anneauA " (Salvator 2012), " La nuit du SamainA " (Anfortas 2015), et " Frères de feuA " (L&C 2019) qui a obtenu le Grand prix du roman historique Toulouse 2019. " Le sourire de Robespierre " est une fiction basée sur une histoire authentique, celle de deux nobles pris dans la tourmente de la Révolution, et c'est aussi une ode aux femmes de cette époque, solides piliers de leurs familles, et, tout spécialement à Eulalie, l'aïeule de l'auteur qui aime encore revenir dans sa maison... Pour nous dire quelque chose.

10/2022

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Religion

Monseigneur Pie, évêque de Poitiers (1849-1880). Un prélat dans la tourmente de l'Eglise

Des statues presque ignorées, un nom rarement cité, hors des cercles d'historiens du XIXe siècle, sauf pour brandir, à propos d'un épiscopat de trente années (1849-188o), l'image incongrue d'une Eglise dominatrice et conservatrice. La stature de Mgr Pie supporte mal, pourtant, un silence, peu ou prou voulu, mais assurément dévalorisant. Du Poitou catholique, depuis 1789, il est le prélat majeur, celui qui, ayant achevé de relever l'Eglise des ruines révolutionnaires, entend lui donner prestige et puissance, en imposant à son diocèse vaste et mal soudé, une marque perceptible jusqu'au milieu du XXe siècle. Sa vision de l'Eglise dans la cité fait de lui un ardent lutteur, chef religieux à l'autorité intransigeante ou acteur politique avisé, mais non moins redoutable, au service d'une catholicité, en pleine tourmente depuis le choc révolutionnaire préparé par de puissants ébranlements antérieurs. Préoccupé du sort de la papauté que menace dans ses intérêts temporels l'unification italienne, il se place à l'avant des défenseurs de Pie IX. En union avec celui-ci jusqu'à être son inspirateur, il se veut le champion de la prééminence pontificale et le censeur de la modernité. Avocat, au concile de 1870, de l'infaillibilité pontificale, Pie, fort de sa science de l'Ecriture et de son talent, s'emploie à justifier des conceptions guère rejetées avant le concile de Vatican II, et qui nourrissent toujours le traditionalisme religieux ou politique. Davantage encore, les questions actuelles nées de la crise de l'Eglise, relatives à la "mort de Dieu" en Occident, à l'implosion annoncée du christianisme, ou celles que posent les dérives néo-païennes de la modernité ou de ses risques occultés de totalitarisme renvoient, en recherche de réponses, à une relecture approbative ou non de l'évêque de Poitiers à qui sa ville épiscopale dut d'être appelée, parfois, la "Rome française". M. Mathieu.

06/2013

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Moyen Age classique (XIe au XI

Alleux et alleutiers. Propriété foncière, seigneurie et féodalité (France, Catalogne, Italie, Xe-XIIe siècle)

" Alleu " est l'un des termes les plus employés pour désigner la propriété foncière au Moyen Age central. Quant à l'" alleutier ", petit ou grand propriétaire libre, il est une figure traditionnelle de l'historiographie, classiquement opposée au vassal, au tenancier et au serf. Les alleux sont le plus souvent documentés au moment où ils sont absorbés par une seigneurie ; les alleutiers semblent donc chroniquement menacés de tomber sous la coupe de plus puissants qu'eux. Ils continuent pourtant d'apparaître dans les sources, ce qui est généralement interprété en termes de résistance. Les auteurs de ce livre réévaluent les rapports de l'alleu avec la seigneurie et la féodalité dans la France, l'Italie et la Catalogne des Xe-XIIe siècles, c'est-à-dire avant la redécouverte du droit romain et la formation de la doctrine dite du " domaine divisé " qui a défini les droits respectifs des seigneurs et des tenanciers. A la lumière des recherches récentes sur les évolutions socio-juridiques propres à cette période – dont l'interprétation a été profondément renouvelée depuis vingt ans — il apparaît que l'alleu n'est pas une butte-témoin de la propriété romaine, un îlot de liberté qui résisterait au féodalisme avec plus ou moins de succès. Il se distingue de la tenure ou du fief, mais imparfaitement, inégalement selon les régions considérées. Il désigne une terre librement conservable, transmissible et aliénable et, en ce sens, il est bien une propriété foncière. Mais la propriété de ce temps — comme déjà, à certains égards, celle de Rome – doit être comprise comme relative, dépendante de la condition personnelle du propriétaire et de sa situation par rapport aux pouvoirs supérieurs. C'est ainsi que peuvent être résolues les apparentes contradictions que présente la documentation et notamment celle-ci : que l'alleu soit par excellence la terre du noble mais qu'il puisse pourtant appartenir à un serf.

03/2021

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Histoire naturelle

Chlorophylle & bêtes de villes. Petit traité d'histoires naturelles au coeur des cités du monde, Tome 2

Les villes étaient notre royaume. Puis nous y avons croisé les bêtes. Oiseaux, papillons, renards, sangliers, hérissons et kangourous ont surgi et sont devenus citadins comme nous. La révolution continue. Volubile mais silencieuse, Sa Majesté Chlorophylle marche sur la ville. Hôte, cuisinière et architecte, la Plante entre en scène. Le lotus sacré de Bangkok navigue-t-il mieux sur les rivières d'asphalte ? Le haricot parisien nous préviendra-t-il à temps de la pollution de l'air ? A Tel-Aviv, les plages bruyantes rendent-elles vraiment sourdes les belles de nuit ? Les chèvres urbaines vont-elles grimper aux arbres de parking ? Et le roi des papillons mexicains fera-t-il avec la verge d'or son grand retour dans nos villes ? Chlorophylle et ses bêtes nous instruisent. Sur le pavé, elles parlent d'architecture et de géopolitique, de mondialisation et d'ancrage local à la terre, d'inventions et d'innovations, de culture, d'histoire, d'espoir. Et d'amour. Grâce à ces nouvelles histoires naturelles, l'architecte Nicolas Gilsoul nous entraîne dans un jubilatoire voyage au pays du Vivant. Son école buissonnière, savante et joyeuse, souligne la fragilité de notre monde et réenchante nos villes. Chevalier de l'ordre des Arts & des Lettres, Nicolas Gilsoul est architecte, paysagiste et docteur à l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement à Paris. Professeur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris- Malaquais, il enseigne de Zurich à Bruxelles. Lauréat de l'Académie de France à Rome, pensionnaire de la villa Médicis, il a remporté de nombreux prix d'architecture. En 2018, il publie avec Erik Orsenna Désir de villes chez Robert Laffont, dans lequel il explore entre autres les tréfonds de la ville Terrier et les cimes de la ville Canopée. En 2019, il livre sa vision d'une ville refuge, partagée et vivante dans son essai Bêtes de villes paru chez Fayard. Ses petits traités d'histoires naturelles des villes dessinent en chemin de fascinantes perspectives sur le nouveau milieu naturel de l'humanité.

03/2022

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Eglise primitive

Les esclaves chrétiens depuis les premiers temps de l'Eglise jusqu'à la fin de la domination romaine en Occident

L'esclavage dans la Rome antique joue un rôle important dans la société et l'économie. Outre le travail manuel, les esclaves accomplissaient de nombreux services domestiques et pouvaient être employés à des emplois et professions hautement qualifiés. Les comptables et les médecins étaient souvent des esclaves. Les esclaves d'origine grecque en particulier peuvent être très instruits. Les esclaves non qualifiés ou condamnés à l'esclavage comme punition travaillaient dans les fermes, dans les mines et dans les moulins. L'esclavage fait référence à la condition des non-libres (appelés servi, singulier servus), considérés juridiquement comme des meubles (objets). Ainsi, les esclaves sont considérés comme des biens en droit romain et n'ont aucune personnalité juridique. La plupart des esclaves ne seront jamais libérés. Contrairement aux citoyens romains, ils peuvent être soumis à des châtiments corporels, à l'exploitation sexuelle (les prostituées étaient souvent des esclaves), à la torture et à des exécutions sommaires. Au fil du temps, cependant, les esclaves ont obtenu une protection juridique accrue, y compris le droit de porter plainte contre leurs maîtres. Une des principales sources d'esclaves est l'expansion militaire romaine pendant la République. L'utilisation d'anciens soldats ennemis comme esclaves conduit à une série de rébellions armées en masse, les guerres serviles, dont la dernière fut dirigée par Spartacus. Pendant la Pax Romana du début de l'Empire romain (1er-IIe siècles après J. C. ), l'accent est mis sur le maintien de la stabilité, et le manque de nouvelles conquêtes territoriales a asséché cette ligne d'approvisionnement de la traite des êtres humains. Pour maintenir une main-d'oeuvre asservie, des restrictions légales accrues sur la libération des esclaves ont été mises en place. Les esclaves évadés seraient traqués et renvoyés (souvent pour une récompense). Il y a également eu de nombreux cas de pauvres vendant leurs enfants à des voisins plus riches comme esclaves en période de difficultés.

04/2022

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Histoire ancienne

Pompéi et la Campanie antique

Les Guides Belles Lettres des Civilisations proposent un voyage dans le temps et l'espace (Egypte, Grèce, Rome, Inde, Chine, Japon...) et s'adressent aux étudiants, aux curieux d'histoire et de civilisations, aux voyageurs... Ouvrages pratiques et raisonnés de culture générale sur les principales civilisations anciennes qui nous ont laissé une trace écrite, ils proposent au lecteur les clés nécessaires pour comprendre un texte ancien ou un livre d'histoire, ils l'aident à en déchiffrer les allusions, à en élucider les difficultés. La Campanie, heureux séjour des dieux et des muses abandonné aux puissances infernales. Une terre de culture, une terre de sang mêlé, aux sources de la civilisation romaine. En 79 de notre ère, l'explosion du Vésuve a couvert d'un linceul de cendres cet écrin de nature lumineux et tranquille. A Pompéi, où le temps fut suspendu, le voyageur croit tout comprendre de la vie des Anciens. Mais pense-t-il à se garder des illusions ? Ce guide l'invite à "relire" le quotidien de ces cités retrouvées. Leur conception pratique permet à chacun de les utiliser de trois façons : soit les lire en suivant, comme un livre traditionnel, pour découvrir les divers aspects de la civilisation présentée, soit recourir directement à l'une des rubriques qui composent chaque chapitre grâce à une table des matières très détaillée, soit encore se servir directement de l'index très fourni afin de trouver rapidement une information précise. Les cartes, tableaux, schémas, permettent, en outre, d'aller à l'essentiel. Et une bibliographie choisie et récente offre à qui le souhaite d'amorcer une recherche plus approfondie. Les Guides Belles Lettres des Civilisations ne sont pas des dictionnaires. Toute information recherchée s'y trouve replacée dans le contexte des mentalités de chacune des civilisations étudiées. Car il n'est pas possible de comprendre un événement, une loi morale ou le caractère d'un personnage si rien n'est restitué des valeurs qui les justifient.

03/2015

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Poésie

Connaissance du temps. Poèmes

" L'homme qui épouse son époque doit s'attendre à devenir rapidement veuf ", disait Joseph Brodsky. Le poète n'est pas seulement contemporain de son époque, il est contemporain de la nuit des temps. Lucio Mariani est né à Rome en 1936. Mais si le monde actuel affleure ou fait même durement saillie dans ses poèmes, cette contemporanéité n'occupe pas à elle seule l'espace de sa vision, de sa sensibilité et de son imaginaire. C'est l'un des traits les plus remarquables de cette poésie : elle condense une énorme continuité temporelle. À maints égards, Lucio Mariani est aussi proche de nous qu'il peut l'être d'un poète de l'Antiquité romaine : Catulle pour l'élégance et la perfection du vers, Martial pour les aiguillons acérés d'une satire épigrammatique, Virgile pour l'extrême sensibilité au paysage méditerranéen, Horace surtout, dans une oscillation entre stoïcisme et épicurisme, dans la sereine distance prise avec le monde environnant, dans les accents de la grâce comme dans ceux de la véhémence, et parce que l'on pourrait dire de Lucio Mariani ce que Nietzsche affirmait à propos du poète des Odes : " Cette mosaïque de mots où la force rayonne à la fois par l'ensemble et par le son, la place, le sens de chaque mot, ce minimum dans le choix et le nombre des signes, ce maximum dans l'énergie atteinte - tout cela est romain et, qu'on veuille bien me croire, la distinction par excellence. " Dans son élégance et sa luminosité toute méditerranéenne, la poésie de Lucio Mariani sait exalter la splendeur secrète de l'instant présent, tout comme elle peut affronter, dans leur trivialité et jusque dans leur horreur, les aspects les plus inquiétants du monde contemporain. Si le poète ressemble alors à Cassandre annonçant des issues funestes, il est aussi Orphée, dont le chant d'espérance ne saurait se résoudre à la mort.

11/2005

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Pléiades

Premiers écrits chrétiens

Premiers : les plus anciens de ces textes sont immédiatement postérieurs aux derniers écrits des apôtres (fin du I ?? siècle) ; les plus tardifs se situent à la frontière du II ? et du III ? siècle. Le corpus commence avec des hommes qui ont connu les apôtres : Clément de Rome fut proche de Pierre. Il prend fin avec les disciples de leurs disciples : Irénée de Lyon se réclame de Polycarpe de Smyrne, qui avait connu Jean. - Certains témoignages et quelques poèmes sont moins anciens. Ecrits : les auteurs, "Pères de l'Eglise" pour la plupart, ne cherchent pas encore à bâtir une oeuvre. Ils disent qui ils sont, comment ils vivent et meurent, ce qu'ils croient. Leurs textes adoptent les formes les plus variées : lettre, récit, traité, dialogue, discours judiciaire, poème... formes empruntées à la littérature de leur univers culturel, l'hellénisme, à moins qu'elles n'aient des parallèles dans la littérature juive, comme les actes de martyrs, dont l'Ancien Testament offre l'archétype. Pour exprimer les réalités nouvelles, les vieux mots changent de sens : baptizein, "immerger ", devient "baptiser" ; ekklesia, "assemblée ", signifie désormais "église". Chrétiens : la période est celle de l'autodéfinition du christianisme. Le terme apparaît autour de 117, chez Ignace d'Antioche. C'est le temps de la séparation, plus ou moins rapide et marquée selon les aires culturelles, d'avec le judaïsme. Se constituent peu à peu des usages liturgiques, des règles communautaires, un canon des Ecritures, des doctrines qui formeront le dogme de l'Eglise "catholique", c'est-à-dire universelle. Naissance d'une religion, d'une Eglise, d'une littérature. A la fin du Il ? siècle, sous l'oeil des "païens" et des juifs (dont on présente aussi, en ouverture, les témoignages), l'Eglise est en passe d'unifier ses usages et d'installer ses institutions. Le christianisme a trouvé sa place dans la société. Il a propagé ses idées dans le monde intellectuel. De cette aventure, car c'en est une, les Premiers écrits chrétiens retracent les divers aspects, d'une manière extraordinairement vivante.

10/2016

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Histoire de France

La reine Jeanne. Comtesse de Provence

" La Belle Jeanne est, pour nous autres Provençaux, ce que Marie Stuart est pour les Ecossais : un mirage d'amours rétrospectives, un regret de jeunesse, de nationalité, de poésies enfouies. Et les rapports ne manquent pas entre les deux royales et tragiques enchanteresses. " Ainsi s'exprimait Mistral dans la préface de son drame la Reino Jano. Jeanne 1er (1326-1382) descendait de Charles d'Anjou, frère de Saint Louis, qui apporta à la maison d'Anjou à la fois le comté de Provence et le royaume de Naples. C'est ainsi que Jeanne, à dix-sept ans, désignée comme héritière par son grand-père Robert d'Anjou, devint Reine de Naples, comtesse de Provence et de Forcalquier, au grand dam de ses oncles les princes de Tarente et de Duras (Durazzo). Jolie, charmante, frivole dans sa jeunesse, elle supporta toute sa vie le soupçon de complicité dans l'assassinat en 1345 de son jeune premier mari André de Hongrie, d'autant que moins d'un an après, elle se remaria avec son cousin Louis de Tarente, l'instigateur du meurtre. Le pape Clément VI la déclara innocente, mais il est vrai qu'elle lui avait vendu sa bonne ville d'Avignon pour 80 000 florins. Bafouée par son second mari, humiliée par son troisième, Jaime III d'Aragon, roi de Majorque, un déréglé sexuel, elle prit un quatrième mari. Othon de Brunswick. Au début du grand schisme, Jeanne ayant légitimement mais imprudemment pris le parti de Clément VII, pape en Avignon, Urbain VI, le pape de Rome, la déclara schismatique et incita son cousin, Charles de Duras, bien que son héritier naturel, à la chasser du trône. Charles de Duras s'empara de Naples, emprisonna la reine Jeanne et finit par la faire étouffer sous son matelas... afin que la mort parût naturelle. La vie romanesque de cette reine martyre, Dominique Paladilhe ne la raconte pas en romancier comme ses prédécesseurs ont eu tendance à le faire, mais en historien soucieux de coller aux documents et aux témoignages du temps.

01/1997

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Archéologie

L'incroyable odyssée du grand obélisque d'Axoum

Ce dossier d'Histoire captivant nous plonge au coeur de l'Afrique, pour un voyage dans le temps qui nous enseigne avec passion sur une part méconnue du Patrimoine universel. Dans le nord de l'Ethiopie, la partie sub-saharienne du pays, une part importante du Patrimoine de l'Humanité gît sous terre, resté le même depuis plus de deux mille ans. Dans la zone archéologique les grands obélisques, magnifiquement décorés, marquent les tombes royales, témoignages de croyances en l'au-delà. Ces monolithes, les plus grands jamais travaillés par la main de l'homme, peuvent dépasser le poids de cinq cents tonnes. De cette grandeur passée nous reste un nom, Axoum " l'endroit où il y a beaucoup d'eau ". Berceau d'une mythologie millénaire associée aux légendes de la reine de Saba et de l'Arche d'Alliance, de l'antique Axoum ne demeurent que les majestueuses stèles funéraires qui y furent érigées et les importants monuments liés à l'arrivée du christianisme dans le pays dès le début du 4e siècle. La ville devint ainsi le berceau de l'Eglise orthodoxe éthiopienne jusqu'à nos jours. Un de ces obélisques, haut de 24 mètres, trouvé brisé en cinq morceaux sur le sol, pesant près de deux cents tonnes, fut transporté à Rome en 1937 sur ordre de Mussolini. Après moult péripéties il fut érigé à la gloire du " Nouvel Empire romain ", en face de l'ancien Ministère des Colonies, à proximité du Circo Massimo. L'obélisque restitué a retrouvé sa haute valeur symbolique et politique le 4 septembre 2008, exactement à l'endroit où il fut trouvé en 1935. Suite à des engagements pris par le gouvernement italien, ce monument a rejoint sa place originale, au milieu du champ de stèles d'Axoum. Cet ouvrage nous raconte l'incroyable odyssée d'un monument-symbole. Il nous rappelle un siècle d'histoire des idées, protagoniste d'une lente prise de conscience du respect dû au Patrimoine culturel universel, de sa conservation et de sa restitution au pays d'origine.

06/2022