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Charly Damm

Extraits

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Littérature étrangère

D'où viens-tu, Hawthorne ?. Hawthorne et ses mousses. Lettres à Nathaniel Hawthorne et à d'autres correspondants

Après quelques concessions aux prudes et aux bien-pensants dans ses premiers récits d'aventures océaniennes, Melville se raidit. A l'éditeur malchanceux de Mardi, il déclare avec hauteur : «Mardi atteindra ceux auxquels il était destiné. Il n'a pas été écrit en vain. Certains d'entre nous autres scribouillards, mon cher monsieur, avons en nous quelque chose d'intraitable qui nous enjoint de faire ceci ou cela.» Et à son beau-père, il confie : «Mon plus cher désir est d'écrire la sorte de livres dont on dit qu'ils sont un échec.» Il n'aspire plus qu'à une écriture symbolique propre à traquer et à faire entrevoir, «en ce monde de mensonges, la Vérité (qui) est forcée de fuir dans les bois comme un daim blanc effarouché». Or voici qu'il découvre à quelques milles de sa ferme le grand maître de l'allégorie allusive, Hawthorne, l'auteur de La Lettre écarlate. Il est emporté vers lui d'un seul élan, et sa dévotion, son désir de s'identifier à lui seront bientôt tels que, lorsqu'un billet de son voisin le remercie de lui avoir envoyé et dédié Moby Dick, il s'écrie : «D'où viens-tu, Hawthorne ? De quel droit bois-tu à mon flacon de vie ? Et quand je le porte à mes lèvres, voici que ce sont les tiennes et non les miennes. J'éprouve que la Divinité est rompue comme le pain de la Cène et que nous en sommes les morceaux...» Ce frère aîné spirituel s'éloigne et ne sera pas remplacé. Les livres de Melville éveilleront désormais si peu d'échos qu'au début de la Guerre civile, il devra vendre sa ferme et se faire inspecteur du port de New York. Dix-neuf ans durant. Après quoi vient une vieillesse studieuse et cachée où l'amertume d'être oublié semble se muer, la Poésie aidant, en sagesse. Evoquant ou côtoyant capricieusement tout cela, les lettres de Melville sont aussi indispensables, pour le comprendre intimement, que ses poèmes.

05/1986

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Littérature française

Albert savarus. La comedie humaine

" Un des quelques salons où se produisait l'archevêque de Besançon sous la Restauration, et celui qu'il affectionnait était celui de madame la baronne de Watteville. Un mot sur cette dame, le personnage féminin le plus considérable peut-être de Besançon. Monsieur de Watteville, petit-neveu du fameux Watteville, le plus heureux et le plus illustre des meurtriers et des renégats dont les aventures extraordinaires sont beaucoup trop historiques pour être racontées, était aussi tranquille que son grand-oncle fut turbulent. Après avoir vécu dans la Comté comme un cloporte dans la fente d'une boiserie, il avait épousé l'héritière de la célèbre famille de Rupt. Mademoiselle de Rupt réunit vingt mille francs de rentes en terre aux dix mille francs de rentes en biens-fonds du baron de Watteville. L'écusson du gentilhomme suisse, les Watteville sont de Suisse, fut mis en abîme sur le vieil écusson des de Rupt. Ce mariage, décidé depuis 1802, se fit en 1815, après la seconde restauration. Trois ans après la naissance d'une fille qui fut nommée Philomène, tous les grands parents de madame de Watteville étaient morts et leurs suc- cessions liquidées. On vendit alors la maison de monsieur de Watteville pour s'établir rue de la Préfecture, dans le bel hôtel de Rupt dont le vaste jardin s'étend vers la rue du Perron. Madame Watteville, jeune fille dévote, fut encore plus dévote après son mariage. Elle est une des reines de la sainte confrérie qui donne à la haute société de Besançon un air sombre et des façons prudes en harmonie avec le caractère de cette ville. De là le nom de Philomène imposé à sa fille, née en 1817, au moment où le culte de cette sainte ou de ce saint, car dans les commencements on ne savait à quel sexe appartenait ce squelette, devenait une sorte de folie religieuse en Italie, et un étendard pour l'Ordre des Jésuites. . ".

02/2023

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Romans de terroir

Tempête sur Douarnenez

Le roman de l'écrivain brestois Henri Queffélec (1910-1992), Tempête sur Douarnenez "dont l'action se situe plusieurs années avant la guerre de 1939", constitue à la fois un document historique relativement bien daté et un tableau animé d'une ville et de ses habitants qui ne vivent que par et pour la pêche. Le Douarnenez de cette époque, ce sont encore "les coiffes, les sabots, les parapluies, les bérets et les mâts. Et toutes ces grosses pierres verdies par les algues, ces quais et ces digues. Et ces persiennes…". C'est aussi la foi, naïve mais profonde, qui fend les vagues à bord de l'Archange Gabriel, du Notre-Dame des Flots ou du Saint-Joseph. C'est bien sûr, toujours, "le silencieux crachin breton, monotone et doux comme la neige, et qui tombe indéfiniment du même ciel gris sur une terre immobile". Les noms des débits de boissons évoquent toutes sortes de pêche et de fonds marins : A la sardine fraîche rappelle la spécialité fameuse de Douarnenez, A la descente des langoustiers signale que certains posent des casiers et que Camaret n'est pas loin, Chez les gars de Mauritanie prouve que les grands thoniers font des prises jusque sur les côtes de l'Afrique, Au marin breton transforme toute la Bretagne en drapeau qui claque au vent… Et Aux gars de la Marine symbolise la période : la célèbre chanson qui glorifie les "cols bleus" et les "loups de mer" date de 1931 : ils rap- portent à Douarnenez des idées inconnues, héritées de leur expérience au loin, qui inquiètent sa communauté d'origine. Car le Douarnenez de l'entre-deux-guerres, c'est aussi la conscience communiste qui s'enracine : face à "l'exploitation de l'homme par l'homme", c'est-à-dire des pêcheurs par les usiniers. Parmi les bateaux, on relève le Gracchus Babeuf, le Mutin, le Fouquier-Tinville. Certains rêvent déjà d'une "Internationale de la mer"... (extrait de l'Avant-propos d'Eric Auphan, président de l'Assoc. des Amis d'Henri Queffélec).

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Travail du bois

Le bois, ma passion. 2e édition

Ce livre évoque certes la passion pour le bois de Thomas Büchi, mais il est plus que cela. Il s’agit d’une véritable déclaration de foi en la vie, d’un plaidoyer pour entreprendre avec patience et même abnégation. Ses allers et retours entre le passé, le présent et l’avenir sont saisissants et indissociables. Ils s’appuient sur une moralité de la reconnaissance et l’intelligence d’en tenir compte pour se protéger des erreurs, progresser et innover. Après une folle ascension, c’est depuis le sommet du Cervin que Thomas Büchi nous raconte son amour du bois. Les projets des anciens qui l’ont fait vibrer, les chefs-d’œuvre des Compagnons, Notre-Dame de Paris, la Sainte-Chapelle ou encore la tour Eiffel. Dans ce livre, Thomas Büchi nous emmène en voyage dans ses réalisations exceptionnelles en nous contant avec saveur leurs histoires et anecdotes. Certaines font sourire, d’autres surprennent. Ainsi, la halle 7 de Palexpo et le bois dont personne ne voulait à l’époque. La miraculeuse aventure du Palais de l’Équilibre, la sphère géante d’Expo 02 à Neuchâtel. Le sablier du Millenium, emblème du temps et de l’entrée de Genève dans le 3e millénaire, la "Broken Chair" de la place des Nations, symbole mondial de la lutte contre les mines, ou encore le Refuge du goûter au Mont-Blanc, chantier de l’extrême perché à 3850 m d’altitude sur la cime d’une aiguille rocheuse vertigineuse. Au fil des pages, on découvre dans la magie des récits que le bois est beau pour tous. Il éveille nos sens. On aime le regarder, le sentir, le toucher. Aujourd’hui, Thomas Büchi nous démontre que le bois est un matériau d’avenir qui permet de relever les plus grands défis technologiques. Avec lui, le développement durable est porté au sommet. Et si on découvrait simplement le plus beau métier du monde ?

10/2023

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Actualité et médias

Souvenirs, souvenirs... Tome 2 : Tu le sais bien, le temps passe

Après l'immense succès remporté par le premier volume, la suite très attendue des Mémoires de Catherine Nay. Elle couvre les années 1995-2017, de l'élection de Jacques Chirac à celle d'Emmanuel Macron. Près de trente ans de vie politique et journalistique, mais aussi personnelle, racontés avec le même sens du trait, de la formule incisive, la même intensité romanesque qui font de Catherine Nay une observatrice et une narratrice hors pair, souvent mordante et toujours savoureuse. Catherine Nay révèle ici les épreuves auxquelles elle a été confrontée dans sa vie affective et familiale : la perte de l'homme de sa vie en juillet 2020, et avant cela la mort de ses parents et de l'un de ses frères. Episodes intimes évoqués avec pudeur et vérité par une femme qui a toujours préféré parler des autres que d'elle-même. Souvenirs, anecdotes, choses vues abondent dans cette nouvelle chronique où elle dévoile les secrets de la conquête du pouvoir de Jacques Chirac, ses rencontres avec Bernadette et les confidences volontiers acerbes de la première dame. Catherine Nay excelle dans l'art du portrait. Elle décrypte avec une maestria décapante les personnalités complexes d'Alain Juppé et de Philippe Séguin comme celle de Lionel Jospin. Du séisme de 2002 à la montée en puissance de Nicolas Sarkozy jusqu'à son élection triomphale en 2007 et à son échec cinq ans plus tard, c'est une histoire plus hasardeuse de la Ve République que Catherine Nay décrit avec un mélange d'amusement et de perplexité. Elle montre Nicolas Sarkozy, qu'elle connaît bien, à travers ce qui fait sa force et sa faiblesse, dans sa vie publique ou privée, parfois à son détriment. Et consacre à son successeur François Hollande des pages sans concession. Ce livre témoigne aussi de la nostalgie de son auteur envers une certaine époque du journalisme, qui a laissé place à une période médiatique elle aussi plus incertaine. Les bonheurs et vertiges du temps qui passe.

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Histoire et aménagement des ja

Mémoires de Proust au jardin du Luxembourg

Le plus proustien des jardins parisiens ne figure pas dans "A la recherche du temps perdu". On y voit les Champs-Elysées, les Buttes-Chaumont, Bagatelle et le Trocadéro, mais du Luxembourg il n'est pas directement question. De tous les parcs de la capitale, le Luco est pourtant celui où souffle le plus l'esprit de la "Recherche". Pas une sculpture, ou presque, qui ne fasse écho à quelque passage du roman ! Dans les allées du Luxembourg, comme les parfums, les couleurs et les sons du poète, les statues et les rêveries du lecteur se répondent. L'expérience vaut d'être tentée. Sur l'une de ces chaises fameuses, asseyez-vous un moment en face de George Sand : vous voilà emporté dans une petite chambre, un soir, du côté de Combray, avant d'être entraîné dans la bibliothèque du prince de Guermantes. Installez-vous devant le Marchand de masques, c'est le kaléidoscope de la littérature qui vous donne le vertige. Quel plaisir d'apercevoir, comme dans la vraie vie, la dame de Nohant à deux pas de Flaubert et Stendhal ! Bernard Soupre peint le Luxembourg depuis trente ans. Ce sont d'abord les chaises, d'un genre longtemps unique, qui ont inspiré son pinceau. On les retrouve dans les "Mémoires de chaises au jardin du Luxembourg", son livre consacré aux grands auteurs qui ont évoqué le parc. Ici, c'est le parc qui évoque les grands auteurs. Bernard Soupre, lecteur gourmand et parfois farceur d'"A la recherche du temps perdu", s'est livré à l'expérience du dialogue avec les statues, en artiste se jouant des anachronismes - tel le narrateur. De cette conversation intérieure est née l'idée des "Mémoires de Proust au jardin du Luxembourg". Eclairage de la Recherche hors des sentiers battus pour le connaisseur. Entrée en matière pittoresque pour le promeneur qui la découvre. Bernard Soupre est artiste peintre depuis quarante ans - aquarelle et huile. Aux Editions du Palio, il a publié "Proust Erotique" (2021), avec Laurence Grenier, et "Mémoires de chaises au jardin du Luxembourg" (2017).

09/2023

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Actualité médiatique France

Souvenirs, souvenirs... Tome 2 : Tu le sais bien, le temps passe

Après l'immense succès remporté par le premier volume, la suite très attendue des mémoires de Catherine Nay. Elle couvre les années 1995-2017, de l'élection de Jacques Chirac à celle d'Emmanuel Macron. Près de trente ans de vie politique et journalistique, mais aussi personnelle, racontés avec le même sens du trait, de la formule incisive, la même intensité romanesque qui font de Catherine Nay une observatrice et une narratrice hors pair, souvent mordante et toujours savoureuse. Catherine Nay révèle ici les épreuves auxquelles elle a été confrontée dans sa vie affective et familiale : la perte de l'homme de sa vie en juillet 2020, et avant cela la mort de ses parents et de l'un de ses frères. Episodes intimes évoqués avec pudeur et vérité par une femme qui a toujours préféré parler des autres que d'elle-même. Souvenirs, anecdotes, choses vues abondent dans cette nouvelle chronique où elle dévoile les secrets de la conquête du pouvoir de Jacques Chirac, ses rencontres avec Bernadette et les confidences volontiers acerbes de la première dame. Catherine Nay excelle dans l'art du portrait. Elle décrypte avec une maestria décapante les personnalités complexes d'Alain Juppé et de Philippe Séguin comme celle de Lionel Jospin. Du séisme de 2002 à la montée en puissance de Nicolas Sarkozy jusqu'à son élection triomphale en 2007 et à son échec cinq ans plus tard, c'est une histoire plus hasardeuse de la Ve République que Catherine Nay décrit avec un mélange d'amusement et de perplexité. Elle montre Nicolas Sarkozy, qu'elle connaît bien, à travers ce qui fait sa force et sa faiblesse, dans sa vie publique ou privée, parfois à son détriment. Et consacre à son successeur François Hollande des pages sans concession. Ce livre témoigne aussi de la nostalgie de son auteur envers une certaine époque du journalisme, qui a laissé place à une période médiatique elle aussi plus incertaine. Les bonheurs et vertiges du temps qui passe.

01/2023

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Ordres et vie monastique

La voie de la miséricorde

"Elle avait mis du temps à le comprendre, et à l'admettre ; pour dire la vérité, elle n'en avait pas été contente tous les jours, il lui était arrivé de renâcler. Elle avait avancé néanmoins, sans épargner ses forces ni compter ses peines, guidée par l'amour qu'elle portait au Christ, et la certitude, dont aucune épreuve n'avait jamais triomphé, qu'elle pourrait toujours s'appuyer sur lui, qu'il ne la laisserait manquer de rien, quoi qu'il arrivât. Elle ne s'était pas trompée, et il ne l'avait pas trompée. Elle savait aussi, avec une clarté aveuglante, que son oeuvre représentait beaucoup plus qu'un refuge accordé à des femmes en détresse qui avaient rarement choisi la voie du vice et du péché sur laquelle elles s'étaient engagées. Thérèse n'avait pas travaillé à rendre de bonnes citoyennes à la société civile, comme l'assurait M. de Hercé autrefois, elle avait oeuvré à peupler le royaume des Cieux. Et c'était autrement important". Thérèse Agathe Rondeau naît le 6 octobre 1793 à Laval en Mayenne. Jeune repasseuse lavalloise, elle aspire à vingt ans à consacrer toute sa vie à Dieu. Sous l'inspiration de son père spirituel, en 1818, elle vient au secours de celles qu'on appelle "les filles perdues" , objets de mépris social, et abandonnées à leur misère et leur solitude. Son objectif sera humain et spirituel : leur rendre leur dignité et leur honneur d'enfant de Dieu. Son oeuvre, Notre-Dame de la Miséricorde, soutiendra des centaines de jeunes filles. Elle sera aussi le berceau d'une autre vocation : sainte Faustine, religieuse polonaise, à l'origine d'une dévotion à la Divine Miséricorde. D'une plume toujours élégante et précise, Anne Bernet nous plonge avec éblouissement dans l'épopée historique d'une belle âme de France au début du XIXe siècle. Anne Bernet est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages historiques traduits en une douzaine de langues, et spécialiste de l'histoire de l'Eglise.

11/2023

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Aventure

Tête de Pioche Tome 3 : Les Merveilles du Yucatán

Au coeur de la forêt, un duveteux manteau blanc a recouvert le chalet de Mamie. Bien installée face au feu qui crépite dans la cheminée, la vieille dame ouvre son courrier : une lettre de Milady ! Sa petite-fille, intrépide voyageuse, lui écrit depuis la péninsule du Yucatán, au sud du Mexique. Cette fois, point de cabaret ou d'expédition en montgolfière : la jeune femme rêve de découvrir la pyramide maya du royaume du Jaguar légendaire, aux côtés du professeur Géranium. Pour mener à bien leur mission, ils ont une assistante de choix... Tête de Pioche elle-même ! L'énergique petite fille s'est déjà fait des amis : un toucan, un coati, un buffle, un ocelot, et un bien étrange petit Indien du même âge qu'elle. Le garçon semble connaître la jungle sur le bout des doigts, et se désole de voir qu'y fleurissent des mines clandestines attirant des chercheurs d'or peu respectueux de l'environnement. Pour les en déloger, il faudrait que la jungle soit classée "réserve naturelle" . Et pour cela, la joyeuse bande doit prouver que des vestiges mayas y sont cachés... Le royaume secret n'est-il qu'un mythe, ou se trouve-t-il là, juste sous leurs yeux ? Dans cet épisode, Milady participe à une expédition archéologique et naturaliste. En guise de cadeau d'anniversaire, elle a offert à Tête de Pioche de venir avec elle. Entre jungle, faune et flore, forcément, celle-ci sera à son aise. On retrouve aussi Walter et ses hommes, ainsi que Princesse. Les grands méchants du premier album donc. Et on fait la connaissance d'un enfant, un jeune Indien qui pourrait bien avoir un drôle de pouvoir. Dans ce troisième tome, on continue de suivre les aventures de notre joyeuse héroïne et de sa galerie d'animaux attachante dans un univers graphique tendre et expressif qui rappelle les dessins animés du studio Disney.

06/2024

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Théâtre

Dramaturgies de la guerre pour le jeune public. Vers une résilience espérée

Comment dire la guerre au jeune public ? C'est la question à laquelle répondent les auteurs de théâtre étudiés dam cet ouvrage qui ont fait le choix, au sein de leur écriture, d'une épure radicalisant le conflit. Face à la violence du rapport au réel, ils cherchent une juste distance et produisent une dramaturgie de l'intermittence. Lavant et l'après de l'action, le passé et le présent sont des moments de doute du personnage de l'enfant face à l'action de guerre imposée : celle de tuer ou de fuir. Il se tourne alors vers le jeu ou l'imaginaire du rêve. Avec le temps, le personnage de l'enfant-survivant réanime le conflit passé dans un écho constant. Il devient résilient, en parcourant des territoires d'apprentissage, dans lequel il emporte avec lui des objets symboles. Ces plus petits territoires intimes, débris d'un monde perdu, font tenir debout une fois retrouvés. Les souvenirs sont prégnants dans une dramaturgie du témoignage qui mobilise le monologue. Nous y retrouvons une tendance du théâtre contemporain à faire reposer la dimension documentaire sur l'introspection individuelle, où le personnage de l'enfant-témoin a toute sa place. Toutefois, l'écriture se creuse bien souvent d'une faille qui traduit l'impossibilité pour l'enfant de tout comprendre. Il bute sur les mots comme sur le réel et réinvente un langage. Ainsi, cet ouvrage interroge la possibilité d'une présence, inscrite dans le moment de l'adresse et dans la matérialité de la scène, entre surgissement et effacement des signes de la guerre, au sein d'un corpus dont l'étude se révèle d'une grande richesse.

01/2020

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Critique littéraire

Codicille à la querelle des Anciens et des Modernes. Mélanges pour Violaine Houdart-Merot

Prolongeant une tradition universitaire d'hommage à un enseignant-chercheur de talent, cet ouvrage rassemble des textes unis par une même perspective sous la diversité des apparences. Ils convergent tous vers une approche vivante de la littérature où l'esthétique du divers à laquelle nous arrivons apparaît orientée non seulement par une logique de recherche, bâtie au fil d'une vie exemplaire d'étude et d'enseignement des lettres françaises et francophones, mais par la ligne de force d'une réflexivité commune sur la nature des Humanités contemporaines. Le rassemblement concerté des contributions donne ainsi le ton d'une ultime réconciliation des Anciens et des Modernes, dans le sillage de l'article de 2013 de Violaine Houdart-Merot, que nous commençons par reproduire dans cet ouvrage. Le choix était laissé aux contributeurs du texte réflexif ou du texte créatif : articles critiques portant sur les théories et pratiques de la création littéraire et des patrimoines littéraires francophones, ou textes créatifs actualisant des classiques de la littérature française et francophone, sous la forme de réécritures ou de "critiques littéraires en actes", selon la formule proustienne. Il se trouve que les universitaires ont volontiers opté pour l'invention ou le pastiche et que les écrivains ont souvent préféré l'essai ou le témoignage, sans caractère systématique toutefois. Le tout montre une propension à ruiner les clivages typologiques ou statutaires et plaide pour l'unicité de l'Ecriture entendue comme quête de voix singulières. Cette orientation de la réponse collective à notre sollicitation signe sans doute une liberté nouvellement accordée dam les études littéraires et l'entrée dans une ère où la considération du littéraire accepte l'expérimentation créative.

09/2019

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Littérature française

La petite maison

Jean-François de Bastide, auteur sans doute (trop) peu connu, est pourtant l'auteur d'une courte fiction sans pareille : La petite maison, dont le scénario galant et libertin (XVIIIe siéde oblige) pourrait en apparence se résumer comme suit : un homme (Tré-micour) convie une femme qu'il désire (Mélite) à découvrir sa maison de plaisance, une catégorie de demeures que J. F. Blondel, architecte et ami de Bastide, définit en ces termes : On peut ranger dam la classe des maisons de Plaisance, celles ordinairement connues sous le nom de Petites Maisons (...). Loi les ordres d'Architecture délicat, les ornements de Sculpture les plus intéressant, les statues, les bas-reliefs, les trophées les plus élégants doivent briller dans les dehors ; la peinture, la dorure, les glaces dans les dedans ; les beautés du jardinage, l'effet séduisant des eaux, les berceaux de treillages naturels et artificiels ; enfin tout ce que peut offrir d'ingénieux le ciseau des plus habiles Artistes doit être employé dans les promenades de ces demeures consacrées au plaisir et à la liberté. Ainsi Mélite découvre-t-elle la petite maison de Trémicour, dont l'harmonie, le luxe et la beauté témoignent du savoir-faire et de l'habilité des meilleurs artistes et artisans. Sans doute s'agit-il ici du premier texte où se trouvent rapportée une telle description d'un intérieur, de son Iuxe, de son raffinement, grâce auxquels Mélite finira par céder aux avances de celui qui la convoite, comme si la suite de ces émerveillements esthétiques étaient à l'image même de l'ordonnancement délectable et gracieux des corps, des coeurs et des esprits.

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Littérature française

La FIlle de l'Aigle Noir

Une vie jalonnée de petites histoires impertinentes, impayables et véridiques... Ces mémoires anecdotiques signés D. A. L. ou Perl Dew, la fille de l'Aigle Noir - s'égrènent sur 88 ans comme autant de petites perles concoctées avec de l'amour à toutes les sauces - parfois très relevées - et de l'humour à toutes les pages. C'est un voyage dans le temps, de Fontainebleau aux Amériques, de l'Occupation aux années Twist, dans les coulisses des prestigieux hôtels de l'Aigle Noir et du Palais, de la plage aux Vaches, à Samoreau, au coin de la rue Saint-Louis, fief du peintre Gabriel Fournier, son maître spirituel chez qui elle pose e t s ' i m p r è g n e d'Art, ou chez les ineffables Lulu et Lili dites Dames Richard, à l ' é l é g a n c e surannée... C'est tout un monde interlope où l'on croise aussi b i e n M a r i l y n Monroe à qui elle vend, sans complexes, un maillot de bain, Gary Cooper qui joue les pique-assiette, quelques prestigieux clients de l'hôtel de l'Aigle Noir comme Prévert ou Oscar de Milosz, le prince Sihanouk et ses mimiques nasillardes, ou encore, les portiers de nuit, deux princes Russes aussi élégants que ruinés... Sans oublier les nombreux candidats au mariage, qu'elle décourage avec ténacité, au grand dam familial. C'est dans un style bien à elle que D. A. L. mitonne avec truculence et sensibilité de vraies recettes de joie de vivre pour nous mettre en appétit, sans oublier la dive bouteille de Puligny-Montrachet. Vite, à table

12/2011

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Sports

A la découverte des moissonneuses-batteuses 1920-1990

Les céréales sont une des bases de l'alimentation humaine depuis toujours. L'Homme a cherché à récolter avec le plus d'efficacité possible ces céréales, à travers le monde : que soit à la main, à la faucille ou à la sape. Le matériel permettant la récolte a ensuite été poussé ou tiré par des animaux et les premières moissonneuses modernes datent de 1831. Elles ont été conçues par Mc Cormick. En 1870, on voit apparaitre les premières moissonneuses-lieuses avec un liage au fil de fer pour commencer puis avec de la ficelle dans les 10 ans qui ont suivi cette innovation et ce jusqu'en 1960. A cette époque, dam les petites fermes, on utilisait jusqu'au début des années 1950 des faucheuses à vert avec un équipement pour céréales et des javeleuses. Tandis que les premières moissonneuses-batteuses (avec des coupes de 6 m et plus, entrainées par des machines à vapeur ou à pétrole, tirées par des animaux (30 à 40 chevaux mules ! ) fonctionnaient avant 1900, dans les années 1980 à 2000, on voit l'avènement de machines avec des coupes de 3,60 m à 7,20 m et avec des puissances pouvant aller jusqu'à 300 chevaux ! Et dans ce domaine, il semble que rien ne puisse arrêter le progrès. Aujourd'hui, on construit des machines de plus de 700 chevaux pouvant moissonner sur 13,80 mètres ! Bernard Gibert, grâce à ses documents d'époque rares et précieux, poursuit son ambition de retracer toute l'histoire de la mécanisation de l'agriculture moderne. Alors découvrez avec nous à bord de ces moissonneuses-batteuses de légende !

10/2020

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Décoration

Van Cleef & Arpels. Temps, nature, amour

Cet ouvrage présente les créations joaillières et les objets précieux de Van Cleef & Arpels dans leur rapport au temps, à la nature et à l'amour. Le temps est un élément essentiel dans la conception comme dans la fabrication d'un objet. Il façonne sa forme et détermine sa fonction et son utilité sociale. Il définit son style ainsi que le choix des techniques et des matériaux utilisés. Il indique ses origines et révèle son conteuse. Le temps est interprété à travers huit thèmes inspirés des leçons américaines. Six propositions poarleprocbain millénaire d'Italo Calvino afin de mettre en lumière les icônes joaillières de Van Cleef & Arpels, depuis les pièces art déco jusqu à l'incroyable collier Zip, en passant par la technique du Serti Mystérieux, une innovation importante de l'histoire de la joaillerie. Tout comme le temps, la nature joue un rôle fondamental dam l'histoire de la Maison : elle constitue en effet une source continue d'inspiration et d'hommages, incarnée dans des créations joaillières uniques et des objets précieux intemporels ornés de motifs floraux et végétaux. Van Cleef & Arpels est né de l'amour, la force la plus puissante qui soit. Chaque création joaillière de la Maison est élaborée avec amour et certaines d'entre elles ont joué un rôle important dans les passions Ira plus mythiques du siècle. A travers un brillant essai critique et historique illustré d'une sélection de bijoux somptueux, d'objets précieux et de documents d'archives inédits, cet ouvrage symbolise les valeurs éternelles du temps, de la nature et de l'amour selon Van Cleef & Arpels.

01/2020

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Santé, diététique, beauté

Facteur V Leiden. La résilience d'une maman sourde et parange

"Je me sens libéré de ma mission et je vois enfin ma maman telle que je l'ai vue et choisie. Elle reprend goût à la vie. Elle est enfin sortie de sa chrysalide. Elle devient un papillon qui prend son envol Elle n'est plus attachée à son passé. Elle décide d'aller de l'avant en ayant confiance dam son pouvoir de réussir." Dernière réponse aux lettres d'une maman, lettres qu'elle adresse à son petit Raphael devenu un ange qui la suit dans son combat et lui demande de continuer à vivre. Ce récit nous plonge dans son monde, le monde des sourds. Elle exprime toute la joie mais aussi les appréhensions d'une future maman, et ses doutes, exacerbés par la crainte de transmettre sa différence. Et puis, arrive l'indicible, la perte douloureuse de son bébé avant ternie, suivie d'une hospitalisation en service de réanimation, ses proches et son compagnon bien plus concernés par sa survie que par la mort de l'ange avec qui elle seule reste en lien. L'immense culpabilité d'avoir donné la vie et la mort, la colère, le sentiment d'injustice, l'incompréhension du pourquoi et enfin la découverte du facteur V Leiden, une maladie génétique qui n'avait pas été détectée... Sous la forme d'une correspondance adressée à l'enfant perdu mais toujours là, Marianne Kurz décrit ses sentiments les plus intimes, avec réalisme et pudeur, et retrace le cheminement long et chaotique pour apprendre à nouveau à vivre et à aimer la vie. Ce récit lumineux est dédié à tous les paranges.

09/2019

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Littérature française

Albert et l'argent du beurre

Entre un auteur qui bataille pour tenir les rênes de son récit et ses personnages qui veulent prendre le pouvoir, s'installe une lutte sans pitié pour le bon déroulement du roman. Un homme - appelons-le l'auteur - se lance dans l'écriture d'un premier roman. Désargenté mais doué d'un sens très personnel de l'intrigue et de la grammaire, il fait preuve d'une grande abnégation et n'ambitionne pas moins que d'écrire un chef-d'oeuvre, qui sera justement Albert et l'argent du beurre, l'histoire d'un trio enfermé dans une propriété perchée sur les hauteurs de Nice. Il y a là Albert, le serviteur, qui partage son temps entre les courses au village, la cuisson des sardines et le tricotage d'une chaussette géante ; le musculeux et vaniteux Bruce, qui entretient son corps afin de mieux assouvir sa soif de conquêtes féminines et s'entraîne en vue du championnat de mots croisés à genoux ; enfin Sophie, que l'on suppose être sa compagne. Mais l'intrigue piétine et l'ennui s'installe chez ces personnages qui, peu à peu, décident donc de prendre un peu d'indépendance - au grand dam bien sûr de l'auteur. Lequel finit par éliminer Sophie, qui s'acharne à saboter le livre en changeant de prénom de manière intempestive. Entre l'auteur qui bataille pour continuer à tenir les rênes et ses personnages soutenus par quelques protagonistes de passage (la remplaçante de Sophie, une crémière supersonique sosie d'Edouard Philippe, un médecin récent, un avocat médiatique ou encore Claude Lelouch), c'est le début d'une lutte sans pitié pour le bon déroulement du roman.

01/2020

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Sociologie urbaine

Ville et Covid. Un mariage de raisons

Dans la crise sanitaire, économique, sociale et morale qui ébranle le monde depuis janvier 2020, à travers la pandémie du coronavirus, la ville n'a jamais cessé de jouer des rôles ambigus. Partie de Wuhan, capitale de la province du Hubei, emblématique de l'ouverture de la Chine, la maladie est immédiatement associée aux pratiques les plus traditionnelles de commercialisation d'animaux sauvages sur les marchés urbains. Quand la contagion gagne, on hésite entre les logiques des grands flux internationaux des hommes et des choses reliant les zones métropolisées de la planète, et des clusters aléatoires dans des aires de faible occupation démographique. De même, les classiques de la ville sont convoqués sur des modes contradictoires. La densité de l'habitat dans les métropoles est dénoncée, et même fuie. Mais on lui reconnaît des mérites d'efficacité en termes d'accès aux soins, d'innovation ou de défense de l'environnement. L'activité, nécessaire au maintien des niveaux de vie, doit se convertir au télétravail. La mobilité hésite, au grand dam de l'écologie, entre les moyens doux (marche, vélo) et le retour à la voiture individuelle, plus secure que les transports collectifs. La culture, au coeur de la Cité depuis l'Antiquité, mais nécessitant lieux dédiés et proximité spatiale, est mise en pause. En fait, la crise révèle et exacerbe les fractures structurelles de sociétés de plus en plus urbaines. Les témoignages ici réunis additionnent les points de vue de chercheurs en sciences sociales, d'aménageurs, d'élus, et des analyses nationales confrontées à des ouvertures étrangères. Ils s'essaient à transformer le kaléidoscope des faits en reconstructions intelligibles des dimensions spatiales du biologique et du politique.

06/2021

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Couple, famille

La vie commence avant la naissance. Les secrets du bébé in utero

Nous portons l'âge du jour où nous naissons, comme si tout ce qui avait précédé n'existait pas. Tout un univers qui s'est dérobé à nos yeux jusque-là, et sur lequel il importe de lever un voile. In utero, le bébé est un être à part entière. Et le monde utérin, un monde à part. Il est temps de modifier notre vision sur cette période de l'existence, profondément déterminante. Toute une continuité du vivant jusqu'à ce grand passage qu'est la naissance, car la vie commence bien avant qu'elle n'émerge à nos yeux. Quelle est donc cette vie que porte chaque femme enceinte ? Qui est ce tout-petit dont l'hypersensibilité in utero est désarmante ? Que perçoit-il du monde extérieur, le nôtre à présent ? Quelle vie intérieure est la sienne ? Quelle incidence ce vécu utérin a-t-il sur la suite de son existence ? Quels sont les secrets contenus dans ces neuf mois extra-ordinaires et l'enseignement déposé dans cette aventure toujours inédite ? Ce livre, émaillé des dernières connaissances, raconte avec audace la sensorialité du bébé et la magnificence de l'univers utérin. Il nous explique également que naître est, pour le bébé, un changement de monde et une expérience des plus engageantes. Un grand passage ! Toute une transition qu'il convient d'accompagner quand le tout-petit débarque au monde humain, et que la biologie passe le relais à ceux qui vont l'accueillir au sortir du giron. Tout un regard sur l'existence qu'il leur reviendra de proposer à l'enfant, afin de lui transmettre l'élan et l'émerveillement d'aller dam cette nouvelle Vie.

03/2019

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Technologies

L'ingénierie territoriale. Quels prolongements à la réforme territoriale ?

Cet ouvrage, auquel ont participé des spécialistes de plusieurs disciplines (juristes, économistes, gestionnaires, géographes, sociologues), tous familiers du monde territorial, vise sinon à définir, du moins à circonscrire et illustrer l'expression "ingénierie territoriale" , très à la mode depuis quelques années dans le système politico-administratif français, et singulièrement au sein des territoires. Il commence, dans un avant-propos, par interroger la signification et la raison d'être de l'ingénierie territoriale, une notion plutôt qu'un concept Puis, il se développe autour de deux approches, correspondant aux deux parties de l'étude : une première approche, transversale ; et une seconde, plutôt sectorielle. Au sein de la première, ont étudiées diverses questions d'actualité touchant à l'ingénierie territoriale : les soutiens financiers des territoires concernés ; l'ingénierie territoriale face aux fractures sociales ; la place des territoires ruraux ; le rôle en mutation des agences régionales ; les partenariats développés par les agences d'urbanisme ; ainsi que l'intelligence territoriale. La seconde approche illustre l'ingénierie territoriale, son recours, sa mise en oeuvre et ses difficultés, dam des secteurs ou des opérations spécifiques, comme les forces et faiblesses des SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif), la compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), le domaine de la culture, le secteur touristique, ou encore l'opération d'intérêt national de la plaine du Var. Cette double approche permet de mieux appréhender l'ingénierie territoriale, d'en apprécier les forces et les faiblesses, en somme la pertinence en fonction des contextes et des acteurs locaux. C'est pourquoi cet ouvrage s'adresse aux universitaires, mais aussi aux élus, aux hauts fonctionnaires territoriaux et à tous les praticiens intervenant au sein des territoires.

02/2019

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Travail social

"Belles histoires". Education et solidarité dans des projets collectifs

Cet ouvrage, à l'initiative de France Bénévolat, a pour origine le rassemblement de monographies évaluatives, intitulées "Belles histoires", de projets collectifs portés par les équipes de l'association avec des partenaires externes (autres associations, établissements d'enseignement, missions locales...). En 2019, nous avons publié l'ouvrage Ces bénévoles, constructeurs de démocratie contributive ! , consacré à des portraits individuels de bénévoles particulièrement engagés. Ce nouvel ouvrage est évidemment son pendant, mais consacré à des projets collectifs. Ces "belles histoires" sont classées par thème dominant, mais certaines, évidemment, recoupent plusieurs thèmes (par exemple, des jeunes qui récupèrent des piles usagées sont à la fois sur le registre de l'inclusion sociale et de la transition écologique). Dam ce contexte de sinistrose sociétale, publier un ouvrage qui présente trente "belles histoires" vraies, de solidarité collective, c'est simplement montrer que la solidarité est le meilleur antidote au ressentiment. Si le ressentiment rétrécit celui qu'il envahit, la solidarité grandit celui qui la pratique. Ainsi, dans ces "belles histoires", le partage solidaire a permis à des personnes qui, pour diverses raisons, se sentaient exclues de la société (décrocheurs scolaires, personnes en situation de lourd handicap ou sous-main de justice, migrants, quatrième âge isolé...) de devenir coacteurs de beaux projets et d'y gagner la reconnaissance des autres, un retour de la confiance en eux-mêmes, de nouvelles compétences et surtout la fierté de se sentir mieux inclus dans leur bassin de vie. Tout cela relève du nouvel esprit éducatif, tel que le définit si bien Michel Bernard. Cet ouvrage donnera, on l'espère, l'idée à d'autres acteurs de reproduire des démarches proches, adaptées à leur contexte proche.

03/2021

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Littérature française

Le bureau d'éclaircissement des destins

PrixdelaMaisonPresse23 — Au coeur de l'Allemagne, l'International Tracing Service s'attache depuis l'après-guerre à déterminer le sort des victimes du régime nazi, à la demande de leurs proches. Irène y est arrivée par hasard en 1990. Depuis, ce travail d'investigation est devenu une vocation. Méticuleuse et obsessionnelle, elle raccommode les fils tranchés par la guerre et se laisse absorber par ses dossiers, au grand dam du fils qu'elle élève seule. A l'automne 2016, elle se voit confier une nouvelle mission : restituer les milliers d'objets dont le centre d'archives international a hérité à la libération des camps de concentration. Pour chacun d'eux, il faut retrouver l'identité de son propriétaire déporté et remonter sa trace, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent disparu. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé... Si modeste soit-il, chaque objet renferme ses secrets. Au fil de ses enquêtes, Irène reconstitue des trajectoires à partir de traces, éclairant le pire comme le meilleur de l'humanité. Elle se heurte aux mystères du centre lui-même, et à ses propres blessures. Cherchant les disparus, elle rencontre des vivants qui la bouleversent et la guident, de Lublin à Varsovie, Paris ou Berlin. Au bout du chemin, il y a les descendants. Comment recevront-ils ces objets hantés qui font effraction dans leur vie ? L'éclaircissement des destins, c'est le fil qui unit ces trajectoires individuelles à la mémoire collective de l'Europe. Gaëlle Nohant explore des pans d'histoire méconnus et donne toute la puissance de son talent dans cette fresque romanesque brillamment composée, documentée, d'une grande intensité émotionnelle.

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Littérature étrangère

Dora la dingue

"Je ne sais pas comment, mon père s'est mis dans la tête que j'avais besoin d'un psy", se demande Ida, adolescente en crise qui décide un soir de se raser le crâne avant de passer à table, au grand dam de son père, volage et égoïste, et de sa mère, dépressive et alcoolique, qu'elle surnomme M et Mme Pharmazombie. Ida, ou plutôt Dora comme l'ont rebaptisée ses amies, double clin d'oeil à Dora l'Exploratrice et à la Dora de Freud, jeune patiente hystérique que le célèbre Sigmund a soignée en 1901, se voit ainsi obligée d'aller consulter un psychanalyste, qu'elle surnomme ironiquement Sig. Et Sig a du pain sur la planche car Dora souffre de toux persistante, d'évanouissements intempestifs et d'aphonie psychosomatique au moindre geste d'affection ou de désir à son égard. Gênant, surtout lorsque Obsidienne, amie dont Dora est secrètement amoureuse, tente de l'embrasser. Petite sueur du Tyler Durden de Fight Club, Dora conçoit l'analyse comme un combat de boxe mental qu'elle doit absolument remporter, et à chaque uppercut psychanalytique du vieux Sig, Dora riposte en prenant des poses lascives pour le déstabiliser. On suit hilare, choqué et fasciné, les aventures de Dora et ses amis (Obsidienne, mystérieuse Amérindienne ; Marlene, transsexuel rwandais féru de littérature érotique ; Little Teena, rouquin gay de 141 kilos, et Ave Maria, blonde maigrichonne s'exprimant uniquement par vocalises) qui lancent des raids artistiques dans les centres commerciaux ou prennent en filature Sigle psy en le filmant après avoir émietté 5 viagras dans sa tisane. Roman classique sur l'adolescence ? Bien au contraire... Dora la Dingue est un concentré de folie, un hymne aux décalés, aux névrosés du monde entier, dont Dora est l'électrique et inoubliable porte-parole.

10/2013

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Sciences politiques

Le Français cet inconnu

Le Français inconnu est ce patriote que l'on s'efforce de réduire au silence depuis des décennies. C'est lui dont on se gausse, que l'on stigmatise, que l'on conspue et que l'on exploite tout en l'excluant de la société. Le procédé, si simple qu'il a fait ses preuves au sein de toutes les dictatures sournoises, consiste à travestir l'histoire dont il est héritier, à détourner la conscience populaire de l'essentiel pour n'intéresser l'opinion qu'à des vétilles, à user d'impostures verbales au quotidien (mouvement social, IVG, sans papiers...), et à banaliser l'opprobre jusqu'à ce qu'elle devienne un acquis. Le Français inconnu appartient à la France que la gauche n'aime pas. Il n'a pas renié l'éducation qu'il a reçue de ses parents, et s'il considère que la morale existe, il pense qu'elle ne procède pas des caprices de la démocratie. La morale est d'une autre essence. Le Français inconnu n'a pas honte de sa foi, et il aime sa patrie jusqu'à la défendre contre des lois insanes. C'est lui qui revient enfin sur le devant de la scène, au grand dam de ceux qui n'aspiraient qu'à le faire disparaître et avaient déjà organisé ses funérailles. Ce livre est le coup d'oeil que jette le Français inconnu sur la société actuelle. Il n'a d'autre dessein que de montrer à quel point on a perdu le sens commun à force de s'accoutumer au mal érigé en vertu. C'est une satire souvent drôle, parfois féroce des moeurs de notre temps, et un réquisitoire serré contre la dictature des bien-pensants.

03/2014

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BD tout public

Agence Hardy Tome 6 : Boulevard des crimes

Dissimulée dans le donjon du château de Vincennes, Edith Hardy, qui effectue une mission confidentielle pour les services secrets français, surprend un complot de factieux bien décidés à mettre fin aux jours du général de Gaulle. Celui-ci s'apprête en effet à annoncer « l'autodétermination » de l'Algérie, au grand dam de l'extrême-droite et des pieds-noirs. Le Théâtre du Jardin, qui accueille une pièce où joue la célèbre Thelma Florian, connaît une série d'assassinats. On y dégomme comme à la parade les jeunes premiers qui donnent la réplique à Thelma. Et c'est l'assistant d'Edith, Victor - se flattant d'avoir fait un peu de scène lorsqu'il était au patronage du XIIe arrondissement où se trouve leur agence de détectives - qui va se dévouer pour reprendre le rôle. Suspense sur le Boulevard du Crime et triomphe pour un spectacle, dont chacun se demande chaque soir comment il va tourner... Suspense sur la route de Colombey-les-Deux-Eglises, où Edith qui joue les cocottes pour les besoins de la cause se demande si elle va parvenir à déjouer un attentat aux conséquences incalculables... Le parfum disparu des années cinquante se retrouve dans cette histoire mêlant deux mondes que tout sépare, celui de l'illusion théâtrale et celui de la réalité politique... La collaboration entre Annie Goetzinger et Pierre Christin a commencé avec des oeuvres qui ont fait date dans la bande dessinée comme La Demoiselle de la légion d'honneur ou La Voyageuse de la Petite Ceinture. Elle se poursuit avec la série Agence Hardy, dont chaque nouveau titre fait désormais partie, pour les amateurs, de la grande famille du polar à la française.

10/2009

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Photographie

Diane Arbus, une biographie

Née en 1923, Diane Nemerov aurait pu suivre les rails de la grande bourgeoisie juive new-yorkaise dans laquelle elle a grandi. Mais, très tôt, son tempérament sombre et rebelle s'affirme et la détache du "moule". Elle refuse d'aller à l'université et, au grand dam de ses parents, se marie à dix-huit ans avec Allan Arbus, son premier amour. Ensemble, ils créeront un studio de photo de mode et collaboreront avec tous les grands magazines de mode américains. Cependant la frivolité et les contraintes commerciales de la mode ne siéent pas à Diane. Munie de son Leica, elle commence à exercer son oeil autrement, pendant les longues séances de pose avec les mannequins. Elle attendra pourtant le début des années 60 pour s'écarter encore de la route et aller chercher ses propres visions, au hasard des rues de New York, dans les bas-fonds, là où aucun photographe ne s'était encore jamais aventuré. Ses modèles malmènent les conventions sociales, sexuelles, physiques. Monstres de foire, travestis, nains, géants, jumeaux, les freaks la fascinent parce qu'ils défient les normes et interrogent sans cesse le visible. Exploratrice insatiable, Diane Arbus repousse les limites, cherche, fouille, se heurtant ainsi aux violents rejets d'un public qui n'a encore jamais vu ça. Proche de Richard Avedon, de Marvin Israel et du groupe Condé Nast, sa vie nous entraîne dans le New York bouillonnant des années 60. Photographe décisive et femme fragile, Diane Arbus connaîtra le destin des icônes tragiques de l'Amérique. La biographie de Patricia Bosworth est à ce jour la somme la plus complète et la plus détaillée sur la vie et l'oeuvre de Diane Arbus.

01/2007

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Histoire internationale

Le Royaume des bégums. Une dynastie de femmes dans l'empire des Indes

Comment, au cœur de l'empire des Indes britanniques, à Bhopal, quatre générations de femmes musulmanes ont-elles réussi à tenir les rênes du pouvoir pendant plus d'un siècle ? L'un de leurs descendants raconte ici l'incroyable histoire de ces quatre bégums qui, déjouant les préjugés, les intrigues de leurs cousins et les tentatives d'assassinat, régnèrent de plein droit dans l'un des plus grands Etats princiers musulmans. Dignes héritières du noble afghan qui avait fondé cet Etat en profitant du chaos de l'Empire des Grands Moghols, les deux premières bégums de Bhopal, Qudsia et sa fille Sikandar, rejetèrent le voile et prouvèrent à leurs rivaux qu'elles étaient capables de gouverner aussi bien que des hommes. Sikandar, qui chevauchait à la tête de ses armées pour impressionner ses ennemis, modernisa l'Etat, créa une assemblée législative et ouvrit des écoles pour filles. Tout cela ne l'empêchait pas d'aller chasser le tigre ou de jouer au polo contre les Anglais... Plus féminine, la bégum Shahjehan mena d'abord joyeuse vie à la cour e B opa et se prit de passion pour la musique et la poésie. Puis, subjuguée par son second mari, elle lui laissa les affaires du pouvoir et reprit le voile, au grand dam de sa grand-mère. Cette dynastie de femmes illustres s'achève avec la bégum Sultan Jahan. Elle se forgea une image de souveraine puissante et fit de Bhopal un havre de paix à une époque où les Britanniques s'efforçaient de diviser pour régner. Elle vint en Europe où elle suscita une immense curiosité, puis abdiqua en faveur de son fils en 1926, après avoir joué un rôle de pionnière en matière d'éducation et d'émancipation des femmes musulmanes.

06/2001

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Droit

Séparation des pouvoirs et contre-pouvoirs. Actes des 1ères journées scientifiques de droit constitutionnel - Palais des Congrès de Niamey, du 10 au 13 octobre 2017

Cet ouvrage propose l'intégralité des communications présentées dans le cadre des premières journées scientifiques de droit constitutionnel organisées à Niamey et consacrées au thème suivant : "Séparation des pouvoirs et contre-pouvoirs". L'ouvrage tente de remettre en lumière l'essence de la séparation des pouvoirs et l'esprit des contre-pouvoirs alors qu'ils ont toujours été au tenue des débats doctrinaux. Si Montesquieu a été le premier à systématiser (théoriser) la séparation des pouvoirs, l'idée avait déjà été formalisée par certaines avant lui (Aristote, John Locke...) ou approfondie par d'autres (Tocqueville, Benjamin Constant, Hobbes...) et plus proche de nous Eisenmranm, Carré de Malbert, Duguit, Vedel.... La tombée en désuétude de la théorie - constat pessimiste - ou son inadaptation aulx réalités contemporaines - vision optimiste - fait que l'on assiste aujourd'hui à la construction d'une notion de substitution, celle de conne-pouvoir. Mais le recours presque frénétique à la notion, dam le champ du droit constitutionnel et politique, comporte un risque principal : celui de la perte de toute portée explicative et de son sens critique. Qu'il s'agisse de constater les excès des contre-pouvoirs ou le déficit de contre-pouvoirs, le résultat est le même : si tout est contre-pouvoir alors rien n'est véritablement contrepouvoir ! D'opératoire, la notion devient superfétatoire ; d'essentielle dans la démocratie constitutionnelle, elle devient un accessoire de la démocratie constitutionnelle. L'idée centrale de la séparation des pouvoirs ne demande qu'à être oxygénée et reformulée avec les outils actuels de la démocratie constitutionnelle. De l'Esprit des lois à l'esprit des contre-pouvoirs il n'y a alors qu'un pas que ces journées scientifiques de droit constitutionnel nous donnent l'occasion de franchir.

04/2019

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Littérature française

Blanc Roy

1789. Gabrielle de Chamblain, son frère aîné Charles et leur frère de lait Pierre s'enthousiasment pour les idées nouvelles de la Révolution. 1793. Charles, devenu fervent patriote, s'engage comme volontaire pour aller défendre la Nation aux frontières. Pierre, comme beaucoup de bocains, ne cache plus son mécontentement et prend la cocarde blanche lorsque la Patrie réclame 300 000 hommes pour la guerre. Les convictions de Gabrielle vacillent. Lorsque son père, Charles-Gabriel de Chamblain, tente d'éviter une exécution sommaire au hameau, c'est le drame. Sur la défensive, les Républicains s'emportent : Charles-Gabriel est fusillé, malgré le vain sacrifice de sa femme, qui s'est jetée devant lui. Ivre de vengeance, Gabrielle se travestit et rejoint l'Armée Catholique et Royale d'Henri de La Rochejaquelein avec son ami Pierre. Celui-ci parvient à placer le jeune Gabriel, que tous croient âgé de treize ans, aux côtés du jeune général. Au fil des mois, l'amitié entre les jeunes gens se transforme. Si Gabrielle ne doute pas de son attachement à Henri, ce dernier se sent de plus en plus mal à l'aise en présence du garçon. Blessé au bras droit, Henri participe à la bataille de Cholet. L'affrontement vire au désastre. Alors que le général Lescure avait été blessé la veille, les généraux D'Elbée et Bonchamps sont grièvement atteints lors de l'assaut. Les Républicains prennent l'avantage. Mue par une peur irrépressible, une foule immense se dirige vers la Loire pour passer en Bretagne, au grand dam d'Henri et d'autres généraux. Les meneurs de la révolte sont mourants, des familles entières fuient la Vendée : la confusion et la panique règnent. Et Gabrielle suit le flot inexorable...

10/2016

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Religion

L'Epître aux Romains dans son contexte communautaire

Le présent ouvrage est le fruit d'une série de cours et de séminaires sur l'Epître aux Romains qui ont été donnés pendant plusieurs années à la Faculté Notre-Dame de l'Ecole Cathédrale, au Collège des Bernardins. Cet ouvrage entend rester au niveau d'une introduction, tout en proposant un regard synthétique à partir d'une lecture proche du texte et de son contexte communautaire. La structure mise à jour pour l'ensemble de l'épître nous a paru intéressante à cause du dynamisme qu'elle permet de reconnaître à la pensée de saint Paul sur la justice de Dieu telle qu'elle se déploie dans l'Evangile et en dehors de lui. Vu la richesse et la complexité de cette grande épître, cette structure et la lecture qui la sous-tend ne sont qu'une invitation parmi d'autres à rechercher sans cesse les formes littéraires et les interprétations globales qui s'appuient sur la lettre du texte et sur l'approfondissement du sens pour déployer la vision majestueuse de l'Apôtre et, en même temps, son attention concrète à la vie communautaire des croyants. Le jeune christianisme romain est complexe et traversé de tensions identitaires entre les croyants qui viennent du judaïsme et ceux qui viennent du paganisme. L'épître que saint Paul leur adresse est marquée par cette complexité. Mais elle est aussi finalisée par la charité qui permet d'assumer ces tensions. Pour exhorter à vivre cette vertu, l'Apôtre expose la foi et l'espérance que les romains ont en partage. Il leur montre comment Dieu, dans sa justice, les sauve en permanence : de la perdition par la foi en lui, du règne de la mort par l'appartenance au Christ, et de la domination de la Loi par la vie dans l'Esprit-Saint. Connaissant leurs milieux d'origine, il leur montre aussi comment cette même justice traite l'impiété païenne et le refus juif de l'évangile. Si l'Apôtre lève un coin du voile sur la portée cosmique de ia rédemption et sur l'avenir historique de notre monde, c'est pour mieux laisser le dernier mot à l'amour fraternel et au service de l'unité.

08/2019