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Jeux

Generation mortal kombat

Célébrez l'anniversaire des 30 ans de la célèbre franchise de jeux vidéo Mortal Kombat grâce à ce livre richement illustré, appelé à devenir LA bible de référence inconournable en la matière ! Le 8 octobre 1992, la série de jeu vidéo Mortal Kombat a célèbré ses 30 ans. Et un nouveau jeu Mortal Kombat est annoncé pour la fin de l'année 2023. Ce jeu de combat a très longtemps été une source de controverse à cause de son extrême violence et ses attaques particulièrement gore et extrêmes ! Cela n'a pas empêcher cette licence de devenir l'une des plus populaires auprès des joueurs. C'est d'ailleurs aujourd'hui la série de jeux de combat la plus vendue dans le monde et une véritable licence multimédia qui se décline aussi bien en films, séries, dessins-animés, romans et comics... Génération Mortal Kombat vous propose de plonger dans les coulisses de cette saga vidéoludique hors-norme, d'explorer l'intégralité de ses jeux (y compris les spin-off) et d'examiner toutes les facettes de son univers... Cet ouvrage non officiel, le plus complet jamais réalisé sur Mortal Kombat, est appelé à devenir LA bible de référence en la matière ! - De 1992 à 2023 et au-delà : L'histoire et l'évolution d'une série emblématique du jeu vidéo, qui a fêté ses 30 ans d'existence. Analyse du nouveau Mortal Kombat 12, de la série, de ses mécaniques, des coulisses de production pour les volets principaux, mais aussi les spin-offs, portages... - De Midway au studio NetherRealm : Qui sont les développeurs de la série Mortal Kombat et comment ont-ils su la faire évoluer, la transformer pour rester toujours dans l'ère du temps ? - De l'arcade aux consoles de jeu, d'un premier jeu conçu par une poignée de développeurs à une superproduction dans le paysage cotemporain du jeu vidéo : comment Mortal Kombat a progressivement gagné un statut d'authentique phénomène dans l'univers vidéoludique ? - Coups spéciaux, univers, personnages hauts en couleur : comment la série de jeux de combat imaginée par Ed Boon et John Tobias s'est immédiatement démarquée des titres du genre déjà installés. - Gores, décomplexées, impressionnantes mais toujours jouissives : les Fatalities ou coups finaux de Mortal Kombat sont entrées dans la légende. Une sélection de Fatalities, Babalities, Friendships et autres Animalities qui ont marqué les esprits dans des jeux truffés également de multiples secrets et autres clins d'oeil dévoilés ici ! - Cinéma, séries TV et animations, comics, mais aussi produits dérivés divers et variés : les multiples adaptations d'une franchise aux velléités hollywoodiennes qui s'est vite sentie à l'étroit dans le jeu vidéo. - Johnny Cage, Raiden, Kano, Sonya Blade, Liu Kang, Goro... un casting unique pour un jeu de combat à l'univers progressivement étendu au fil des épisodes. Qui sont ces personnages principaux au générique qui ont fait la légende Mortal Kombat ? - De Jason (Vendredi 13) à Alien en passant par Predator et Terminator, Freddy Krueger (Les Griffes de la Nuit) ou John Rambo mais aussi Christophe Lambert : focus sur ces invités de marques qui ont transformé peu à peu la série de jeux Mortal Kombat en arrière-cours d'Hollywood Boulevard. - Depuis les débuts à base d'acteurs digitalisés jusqu'au tournant de la 3D polygonale à la fin des années 1990, en passant par le jeu en ligne ou l'esport, en quoi Mortal Kombat raconte-t-il une certaine histoire de l'évolution du jeu vidéo ?

10/2023

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Droit des affaires

Le droit des affaires, instrument de gestion et de sortie de crise. Les entreprises à l'épreuve de la pandémie

Le 12 mars 2020, la France, frappée par la Covid-19, s'est endormie sur injonction présidentielle. Les ménages se sont calfeutrés. Les activités dites présentielles ont été stoppées, les usines, les écoles et les facultés se sont fermées, les chantiers ont été arrêtés, les commerces - sauf alimentaires - ont tiré leurs rideaux. Les familles, confinées au sein du foyer, ont dû recentrer leur activité pour gérer, de façon plus ou moins heureuse, la coexistence du suivi scolaire ou de la turbulence des enfants présents à la maison et de l'éventuel télétravail des parents. Pour nombre de citoyens français, l'année 2020 aura été celle de la suractivité, au premier rang de ceux-ci les professionnels de santé, qui étaient contraints de rester sans relâche sur leur lieu de travail, confrontés à l'angoisse de l'inconnu, des manques et des surcharges. Les responsables politiques et les gouvernants tentaient par tous moyens d'enrayer cette crise inédite, d'origine sanitaire mais aux conséquences économiques jamais imaginées. Les entreprises, lourdement affectées pour la plupart, découvraient brutalement les vertus - toutes relatives - du télétravail, du chômage partiel, des aides gouvernementales et... des myriades de textes successifs auxquels il fallait se plier. Pour les juristes, chaque jour passé marquait la découverte de nouvelles lois et ordonnances, nouveaux décrets et arrêtés, annulant parfois le lendemain ce qui avait été publié la veille. C'était le temps venu de fiévreuses recherches, de la remise en lumière de grandes notions oubliées ou délaissées, force majeure, imprévision, fait du prince... et de l'analyse des productions textuelles issues de l'état d'urgence sanitaire. Plus tard viendraient l'époque de la reprise, du déconfinement, l'ouverture des soupapes estivales, une insouciance, trop tôt adoptée, puis la rechute automnale ! Comment faire pour ne pas oublier tout cela, pour ne pm laisser le temps faire son oeuvre et niveler le sable de la mémoire ? Comment agir au mieux ? Comment tirer les leçons humaines et juridiques de cette crise inédite ? C'est la question que s'est posée, à l'initiative de son président, le conseil d'administration de l'Association Droit et Commerce, société savante qu'il n'est point besoin de présenter. La réponse est donnée dans cet ouvrage collectif, totalement inédit, image d'une époque en perpétuelle mutation, riche d'enseignements. Il réunit les plumes, les témoignages et les analyses de 45 contributeurs éminents (chefs d'entreprise, chercheurs, hauts fonctionnaires, universitaires, avocats), consacrés à cette période de pandémie, ses données factuelles, l'analyse juridique de ses conséquences, pour permettre, à qui le souhaitera, d'y puiser les bases de sa réflexion, aux juristes et aux praticiens d'y trouver leur inspiration, à l'Histoire d'y trouver ses marques et à tous d'en tirer leçon ! Ses six chapitres constituent un large éventail partant de l'historique de la crise et des témoignages de certains de ceux qui l'ont vécue, en passant par l'affectation de la vie contractuelle des entreprises, de leur vie sociale, de leur gouvernante, de leur actionnariat et de leur raison d'être, des bouleversements des relations individuelles ou collectives du travail, de solutions innovantes générées par la crise, du traitement des litiges des entreprises dans la crise et de celui de leurs difficultés économiques, pour aboutir à une conclusion implacable "les masques nous ont ouvert les yeux ! " A lire sans réserve, que vous soyez étudiants, universitaires, professionnels... même si vous n'êtes pas juristes !

03/2021

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Histoire ancienne

Histoire Romaine. Livres 36 et 37

Le livre 36 est le premier qui nous soit parvenu par la tradition directe, et, comme le livre 37, il comporte très peu de lacunes, mais elles amènent à discuter deux questions, celle de la suture entre 36 et 37 et celle de la rédaction originelle du récit concernant les affaires de Crète. Ces deux livres, qui couvrent les événements des années 69 à 60, peuvent être qualifiés de "pompéiens" . Ils correspondent, sur le plan extérieur, à la dernière phase de la guerre de Mithridate et à la conquête pompéienne de l'Orient grec, et, à Rome, à l'affirmation de la puissance de Pompée, et à la montée des oppositions qui vont le conduire à se rapprocher de César et de Crassus pour former le "premier triumvirat" . Ces événements sont connus par d'autres textes, et l'originalité de ces livres ne se trouve pas dans l'information elle-même, quoique sur certains faits, d'ordre institutionnel notamment, elle soit sans équivalent. Nous présentons un tableau détaillé des concordances avec les récits parallèles : Cicéron (discours et correspondance), Salluste (Histoires et Catilina), Plutarque (Vies de Lucullus, de Pompée, de César, de Cicéron), Tite-Live (pour cette période uniquement les Periochae), Appien (Guerre mithridatique et Guerres civiles). Cette comparaison permet d'évaluer le travail de Dion, d'analyser ses choix narratifs, de repérer des allusions littéraires et de se rendre compte des informations qu'il est le seul à donner. Bien que la trame annalistique et la distinction entre affaires intérieures et affaires extérieures soient présentes, l'analyse du travail de composition montre que Dion évite l'impression d'hétérogénéité en constituant des ensembles narratifs, notamment pour le récit des campagnes militaires, et en articulant événements extérieurs et événements de Rome. En tant qu'historien des campagnes de Lucullus et Pompée, Dion se distingue généralement de ses prédécesseurs par la sobriété de son récit, mais certains passages sont très marqués par la rhétorique et la dramatisation, comme la bataille décisive livrée contre Mithridate et sa mort. Les digressions (par exemple à propos du siège de Jérusalem, de l'augurium salutis ou de l'étendard du Janicule) sont en relation directe avec le cours des événements. En outre, il fait preuve d'une certaine originalité quand il accompagne son récit de réflexions et d'énoncés sentencieux. Une réflexion historique de grande ampleur est vraiment le fil conducteur. Si l'année 69 sur laquelle s'ouvre le livre 36 est marquée par l'élargissement des conflits en Asie (Tigrane et Mithridate), le véritable tournant se produit en 67, avec le commandement extraordinaire attribué à Pompée. C'est pourquoi le vote de la loi Gabinia occupe une grande partie du livre et fait l'objet d'une rédaction particulièrement soignée, avec un ensemble exceptionnel de trois discours, dont l'argumentation et les aspects formels sont étudiés avec précision (celui de Pompée est sans doute fictif). Ces discours soulignent le caractère décisif, selon l'historien, de cette étape du passage de la République au Principat et manifestent son intérêt pour les questions institutionnelles. De même la conjuration de Catilina forme une part importante du livre 37, et permet à Dion de livrer une réflexion très critique sur l'affaiblissement du Sénat. La place accordée aux personnages est cohérente avec la perspective d'ensemble des livres républicains : par exemple, le contraste entre l'échec de Lucullus et la réussite de Pompée anticipe sur sa domination politique future, et la présentation de Pompée, César et Cicéron est conçue de façon à préparer les événements ultérieurs. Les effets de contraste et d'ironie et les comportements politiques comptent bien plus que le souci de cohérence psychologique.

11/2014

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Littérature étrangère

C'est ainsi

Mécanicien de son état, Patrick Oxtoby, jeune homme taciturne et solitaire, profite d’une douloureuse rupture amoureuse pour fuir enfin un étouffant environnement familial, sa précieuse boîte à outils sous le bras. Invité par un lointain cousin garagiste à venir le seconder dans une petite ville côtière d’Irlande, il a pris une chambre avec vue sur la mer dans une pension tenue par Bridget, une jeune veuve qui entretient, avec les deux autres hommes qu’elle loge, des relations placées sous le signe d’une bonne humeur et d’un marivaudage gentiment frivoles qui suscitent chez le nouveau pensionnaire autant de jalousie que de silencieux mépris. Au garage, Patrick se montre sérieux et appliqué, donnant toute satisfaction à son cousin, un homme bienveillant quoique prompt à le mettre souvent au “chômage technique”, sans plus d’explications. Dès lors, perplexe et frustré, le jeune homme se retrouve à errer, solitaire dans un trou perdu et sinistre totalement dépourvu de distractions, à l’exception du café minable où il noue peu à peu une vague relation d’amitié avec Georgia, la jeune serveuse. C’est ce moment (de doute, d’inquiétude et, bientôt, de silencieuse déréliction) que choisit sa mère pour venir lui rendre, impromptue, une “petite visite”. Tétanisé par l’irruption dans sa nouvelle existence, tout décevante soit-elle, d’une figure maternelle dont il a honte, mais incapable d’exprimer les sentiments qui l’agitent, Oxtoby s’efforce de supporter cette intrusion du mieux qu’il peut cependant que la mère, indiscrète, encombrante, caquète et monologue, retraçant les grandes lignes d’un roman familial sur lequel on comprend aisément que le jeune homme ait désiré tirer un trait aussi définitif que possible. Sa mère enfin partie, Patrick espère retrouver ses marques mais une petite soirée festive organisée un soir par Bridget à la pension sous la pression des deux autres locataires déclenche la catastrophe : heurté dans ses sentiments inconscients pour la jeune femme, écœuré par l’horreur de la vulgarité masculine et l’accablante veulerie féminine dont il croit découvrir un édifiant aperçu ce soir-là, le mutique exilé opère un tragique passage à l’acte. Dans la cellule où il attend son procès, il a pour compagnon un certain Gardam, criminel endurci qui, se sachant “condamné à tuer”, se laisse obséder par l’idée du suicide. Gardam, le dur, considère “Ox” comme un assassin-amateur et se moque des craintes que celui-ci exprime quant au verdict qui va être prononcé à son encontre, incitant le jeune homme à mettre sa foi dans une relative et probable clémence des jurés. Mais, au moment du procès, le jeune homme se voit lâché par ses parents (notamment par son père) qui portent contre lui le plus accablant des témoignages et l’abandonnent à sa descente aux enfers dans l’univers carcéral. Récit bouleversant de l’échec infligé à un individu dans sa tentative désespérée pour changer de vie, C’est ainsi est un roman aussi puissant que perturbant où M. J. Hyland, dans le style épuré et percutant qui caractérise son écriture, met brillamment à contribution l’expérience de juriste et d’avocate qui a été la sienne. Fidèle à l’exploration des territoires de la solitude et de l’inadaptation déjà à l’œuvre dans ses deux premiers romans (Le Voyage de Lou et Dans tes yeux, finaliste du Man Booker Prize 2006) également publiés chez Actes Sud, M.J. Hyland brosse, à travers son protagoniste, le portrait d’une société impitoyable à l’égard des individus dont une longue indigence affective a rendu le langage inaudible, et qu’elle a durablement privés de toute possibilité de rencontrer enfin l’Autre, d’assouvir quelque aspiration que ce soit à faire communauté faute de savoir créer un lien avec leurs semblables.

02/2012

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Travail social

L'amour en partage  . Les professionnels auprès des personnes agées au secours du lien social

La période pandémique dont on ne connaît pas la fin a mis à mal, d'une part, l'expression des sentiments comme les échanges amoureux dans leur diversité physico-psychique et, d'autre part, la restitution comme le partage de l'amour reçu aux parents âgés qu'ils soient hébergés en institutions (Ehpad) ou résidant à leur domicile. Les liens entre les générations souffrent également des mesures de distanciation et parents, grands-parents, petits-enfants se savent plus trop quelle démarche adopter pour retrouver les gestes et les marques d'un partage, d'une communion affective d'un passé pourtant proche, mais qui semble suspendu à une échéance encore indéterminée. Par ailleurs, les confinements ont mis les couples face à de nouvelles situations, les obligeant à réinventer des pratiques éprouvées voire routinières, mais désormais exposées à des effets secondaires pesant sur leur quotidien, souvent dans des espaces plus ou moins réduits ; dans tous les cas et en grande majorité, non initialement prévus pour une vie à deux ou plus, en continue. Comme le notent G. Ribes et M. Veluire, (2019) " Chez les couples vieillissants, dans un contexte de réorganisation domestique qui ne laisse pas suffisamment d'espace intime à chacun, peut naître un sentiment d'enfermement, d'envahissement, d'intrusion, voire un rejet de l'autre. Les remparts spontanés (travail, enfants) créant des espaces/temps différents et nourrissant les membres du couple ne sont plus présents. Chacun se retrouve sous le regard de l'autre, et peut se sentir observé, scruté au quotidien, y compris dans ce qui n'est pas fait, dans ce qui aurait dû l'être, dans ce qui devrait être ". Paradoxalement, ce contexte anxiogène, à tout le moins démoralisant, tant l'avenir semble s'assombrir, se traduit par une augmentation du besoin d'être aimé et de partager, d'être reconnu et reçu par des proches ou encore de créer de nouvelles relations avec les perspectives imaginaires qu'elles supposent depuis toujours. Les situations de crise ont, de tous temps, fait ressurgir d'un quotidien parfois lénifiant souvent rassurant, ce besoin d'amour comme celui lié à la nécessité de se sentir exister. Personnes âgées, parents, enfants, petits-enfants, mais aussi amants, aidants... chacun est à la recherche de cet échange des sens et des ressentis fondateurs du lien social, du lien physique/sexuel, du lien sensoriel qui nous unit à l'autre, aux autres dans leur diversité et nous amène à exister et à partager notre besoin d'amour. Les professionnels du secteur, comme acteurs du quotidien mais également comme intermédiaires recherchés par les familles mises dans l'impossibilité de voir leurs proches âgés n'échappent pas à ces épreuves comme à ces bouleversements ; ceci tant dans leur vie personnelle que dans leur vie au contact des patients âgés et de leur famille pris dans la nasse de la pandémie et de ses effets induits en terme de contraintes, d'impossibilités à faire, de réduction des espaces de liberté etc... Vaste thème s'il en est et pourtant si précieux et essentiel, si révélateur de nos joies et de nos faiblesses, de nos attentes comme de nos terreurs. Pour le traiter, les auteurs pressentis ont eu toute l'amplitude de se prononcer avec lyrisme, poésie ou empathie sur la question ; ceci sans se limiter à ces approches qui excluraient le cynisme voire la dérision provoqués par l'expérience de la vie. Sur un thème de réflexion qui englobe les joies et les peines vécues tout au long de nos existences, il y avait de quoi s'épancher plus largement sur les objets " amour " d'une part et " partage " d'autre part. Ainsi, chaque auteur a été appelé à s'exprimer sur son ressenti au regard de son expérience professionnelle comme de son vécu personnel à propos de sujets qui habitent le genre humain depuis le début des temps et qui font de nous tous, des quêteurs éperdus d'amour et de partage.

11/2022

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Littérature française

Elle, Adrienne

Et d'abord, Elle, Adrienne, qui est-ce ? Vivant mystère qui se donne, se reprend à travers ses vérités et ses mensonges, l'homme qui l'a aimée, le capitaine Ulric Muhlen, se le demandera tout au long de sa vie, tout au long de ce livre. Derrière ses aveux successifs et contradictoires, quelle enfance cache-t-elle, quels secrets ? Comment est-elle devenue cette femme d'exception qui a fait de son seul prénom une griffe d'élégance et de beauté, quels troubles liens l'attachent à l'énigmatique Licia, quelle a été son existence avant que ne la rencontre Ulric, jeune aristocrate originaire de Bohême, que le hasard des événements et la guerre ont transformé en officier de l'armée allemande d'occupation, à Paris ? L'amour se nourrit de toutes les incertitudes, y compris celles du coeur, et c'est peut-être parce qu'il la connaît de moins en moins bien à mesure qu'il l'aime davantage qu'Ulric ressent pour Adrienne l'obscure, la violente, Adrienne la changeante, l'imprévisible, une de ces passions qui marquent un homme pour toujours. Issu de ces grandes tribus nobles de l'Europe Centrale où seuls comptaient les immenses domaines, la chasse, les forêts, la caste et les chevaux, où l'on vivait encore, à la veille de la guerre, dans le faste désuet de l'ancienne monarchie austro-hongroise, où la politique, les intérêts et le Gotha se confondaient dans une étrange arithmétique de cousinage et de tradition qui ne respectait guère des frontières plus récentes que les familles, Ulric arrive d'un autre univers dans le Paris chuchoteur, encore frivole mais inquiet, des années 40. Tandis que s'agitent autour d'eux les petits comploteurs et que se préparent au loin les grands bouleversements du monde, qui les sépareront, le jeune officier et elle, Adrienne, bravent les préjugés, parce qu'ils s'aiment. Pendant ce temps, seul à Marseille où l'a conduit l'exode, un adolescent français rêve aussi de cette femme qui le fascine ; il s'appelle Serge et il est son neveu. Livré à lui-même, il fait là-bas son apprentissage d'homme, et c'est Miguel, un républicain espagnol en exil, qui lui révélera l'enthousiasme de l'engagement, l'idéal de la résistance, les combats, l'héroïsme quotidien, puis la mort, simple et presque facile, comme un dernier don de soi. Histoire parallèle de trois destins qu'emportent le fracas et les cruautés de la guerre, ce roman n'est pas seulement l'aventure d'une passion et la découverte d'une cause : on y trouve aussi, et surtout, foisonnant, fidèle, minutieux, singulier, et d'une extraordinaire richesse d'expérience et d'évocation, le portrait d'une Europe qui s'écroule en mille morceaux. Avec le père d'Ulric, le Comte Norbert, qui finira ses jours dans la Vienne divisée de l'après-guerre, c'est toute une société qui disparaît, un art de vivre, un ton où le détachement a l'élégance du tragique. Avec son frère Matyas, qui fondera les maquis de Slovaquie, c'est un ordre nouveau qui naît de l'ancien, une forme neuve de l'espoir, et le même amour, tenace, d'une patrie déchirée. Avec Miguel, c'est la violence exaltante des luttes clandestines, l'irruption de l'Histoire dans le train des jours, le sabordage de la flotte à Toulon, la révolte et la libération de Marseille en 1944 et là aussi, peut-être l'aube, tôt couchée, d'une grande espérance. Construit comme un constant contrepoint qui entremêle, autour d'Adrienne, le sort d'Ulric et celui de Serge, le livre d'Edmonde Charles-Roux nous propose une symphonie d'un lyrisme exceptionnel : l'inoubliable mélodie d'un chant d'amour s'y détache sur l'ample accompagnement d'une musique de combats, de tumultes, et de passions. On y retrouve, approfondi, magnifié, le superbe talent de l'auteur d'Oublier Palerme, qui sera désormais plus encore peut-être celui d'Elle, Adrienne.

05/1971

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Critique littéraire

Sur Pierre Michon. Trois chemins dans l'oeuvre

Ce livre du poète Jean-Claude Pinson propose trois études essentielles sur Pierre Michon. Ecrites par un philosophe spécialiste d'esthétique, elles éclairent l'oeuvre de l'auteur de Rimbaud le fils, y dessinent des chemins, sans pourtant l'éblouir ou la crucifier. En abordant successivement la question du sacré chez Michon (à partir de Bataille), celle de l'amour (en référence à Barthes), et enfin en étudiant le lien qui unit Michon et Antonin Artaud, massacreur et grand thuriféraire de la langue-mère. Des os avec du texte autour L'écriture de Pierre Michon, sa tension extatique, son tremblement quasi mystique, est de celles qui répondent à l'ordre que l'avènement d'une raison sans Dieu et d'une histoire exempte de passions, de tragique, semblait pouvoir imposer à la littérature, à la poésie et à l'art en général. Jean-Claude Pinson explore ici les voies par lesquelles l'auteur de Vies Minuscules résiste à un devenir "normal" sinon normalisé de la langue. Sans ressusciter artificiellement une transcendance mais en légendant la fin du monde chrétien et son usure, Pierre Michon fait surgir un sacré plus ancien, comme une sorte de source, ou de socle anthropologique d'un sacré à la fois chtonien, viscéral mais aussi parfois plus apollinien, lumineux, lié au sentiment de continuité avec la nature et le cosmos. Dans l'opposition du pur et de l'impur se glisse parfois une invocation, et cette réconciliation avec le monde non humain prend alors, par le truchement d'une souveraineté de la parole et du chant, le nom ou le visage de la Grâce. Jean-Claude Pinson écrit : "C'est bien, me semble-t-il, une telle langue-reine empreinte de sacralité, qui hante l'écriture de Michon, une langue impossible et souveraine. Une langue alimentée par la tension du néfaste et du faste. Une langue aussi rare que fastueuse". Fragments d'un roman amoureux Il n'y a pas, à proprement parler d'histoires d'amour chez Michon, pas de Werther ni d'Adolphe. D'abord parce que l'auteur n'écrit pas de romans, ses récits brefs restants marqués toujours par la hantise de la poésie, voire du haïku. Ensuite parce que le flamboiement érotique est chez lui le plus souvent celui de la prédation, de la chasse, lié en cela à la dimension brutale du scopique et de la possession et dont l'écho se propage dans la fascination par la frappe énonciative. Ce thème est pourtant, quelques fois, augmenté ou relayé par une autre tonalité, sentimentale. Les deux registres se combinent dans l'opposition entre une soudaineté du visuel, de la "prise" , et une temporalité plus déliée, plus étendue, celle de la tendresse qui se déploie plus rarement. Entre pictural et lyrique. "L'instant sauvage du trait, de l'incision d'une part ; la modulation, le déploiement temporel du chant de l'autre". Artaud fantôme. Cheminements d'Artaud dans Michon. Si la référence explicite à Artaud est chez Michon plutôt discrète, les croisements entre les deux trajectoires sont sensibles, tant dans les parentés que dans les divergences. L'étude de Jean-Claude Pinson explore comme un dialogue secret entretenu avec l'auteur d'Artaud le momo. Si les deux ont en commun d'avoir éprouvé "l'impouvoir d'écrire" , et si l'un et l'autre ont tourné le dos à un art conforme aux règles de la mimesis, de la simple représentation, Artaud s'est confronté à l'expérience de n'être pas au monde, "là où Michon s'adosse encore à l'expérience contrastée d'un monde qui est et n'est pas habitable" ; monde avec lequel il est possible d'établir un lien dans le seul fait de rendre l'oeuvre partageable, audible. Quand Artaud tend à rechercher une parole d'avant les mots, Michon parie encore sur la sorcellerie de la phrase, fût-elle inquiète, incantatoire, opérant par la fulgurance de son surgissement ou de sa profération. Et dans les deux oeuvres, Jean-Claude Pinson identifie le recours à l'insurrection de la couleur comme "faisant signe en direction d'un âge (ou état) naïf, sauvage, fauve, de l'humanité" , sur les traces, on l'aura pressenti, d'un certain Vincent Van Gogh. Jean-Claude Pinson : philosophe, poète et essayiste, il a publié, parmi de nombreux livres livres : J'habite ici, Champ Vallon, 1991 ; Laïus au bord de l'eau, Champ Vallon, 1993 ; Habiter en poète, Essai sur la poésie contemporaine, Champ Vallon, 1995 ; Free Jazz, Joca Seria, 2004 ; Poéthique, Une autothéorie, Champ Vallon, 2013 ; Alphabet cyrillique, Champ Vallon, 2016 ; Autrement le monde : sur l'affinité de la poésie et de l'écologie, Joca Seria, 2016.

03/2020

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Littérature Allemande

La lumière des jardins. Edition bilingue français-allemand

Utz Rachowski a écrit deux nouvelles sur des journées déterminantes de l'histoire allemande et européenne : l'une, intitulée " Les voix de l'été ", sur le 13 août 1961, premier jour de la fermeture des frontières occidentales de la RDA et de la construction du Mur à Berlin ; l'autre, intitulée " Le dernier jour de l'enfance ", sur le 21 août 1968, premier jour de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie. Dans les deux cas, ces journées d'été ont été traumatisantes pour la RDA, mais aussi pour l'Europe et l'utopie socialiste : l'une, en entravant la liberté de mouvement des citoyens de RDA, l'autre, en réprimant le printemps de Prague, mettaient fin pour beaucoup aux espoirs d'un socialisme à visage humain en Allemagne et en Europe de l'Est. Ces journées représentent les premières blessures de l'histoire dans la jeune existence de l'auteur. Né en 1954 à Reichenbach dans le Vogtland, région de RDA limitrophe de la Tchécoslovaquie, Utz Rachowski a sept ans en 1961, 14 ans en 1968. Dans ces deux nouvelles, largement autobiographiques, l'histoire s'invite à l'improviste au beau milieu des vacances d'été et des fêtes d'anniversaire, fige le temps, à jamais divisé désormais entre un avant et un après. Les chars qui traversent sa ville pour se diriger vers la frontière tchécoslovaque labourent de leurs chenilles la route bordant le lotissement où il grandit, à une centaine de mètres de la maison de sa grandmère. L'oeil de l'enfant enregistre ces ruptures avec une précision sismographique. L'onde de choc de cet ébranlement traversera son oeuvre jusqu'au bout. 8 – Préface Préface – 9 Mais ce ne sont pas les seules blessures dans la jeunesse de l'auteur, et les suivantes trouveront également le chemin de ses écrits. Adolescent rétif à l'embrigadement, il est interrogé dès l'âge de 16 ans par la Stasi et renvoyé peu après de la FDJ et du lycée. Motif : une supposée menace de " contamination idéologique " de ses camarades de classe. Quelques années plus tard, en 1978, après avoir rattrapé son bac par d'autres voies, il sera également renvoyé de l'université, pour manque d'" esprit partisan ". Arrêté en 1979, il est condamné en 1980 à 27 mois de prison pour rédaction et diffusion de poèmes. Au total, il effectuera un an et deux mois de prison avant d'être libéré sous la pression d'écrivains dissidents déjà exilés à Berlin-Ouest, parmi lesquels Reiner Kunze, Jürgen Fuchs et le chanteur Wolf Biermann, et d'amnesty international : racheté par la RFA, il est expulsé du pays et interdit de séjour en RDA, et ne pourra pas retourner dans sa ville et son pays avant décembre 1989. Exilé à Berlin-Ouest, il y sera rejoint un peu plus tard par sa femme, elle aussi emprisonnée quelques semaines en 1979, et leur première fille, née pendant qu'il était en prison. La sélection de poèmes que nous présentons ici donne une idée de la centralité de cette blessure. Utz Rachowski fait partie de ces écrivains marqués dans leur biographie et leur oeuvre par un événement singulier, guerre, déportation, génocide, chute d'un mur ou d'une dictature, révolutions ou décolonisations plus ou moins pacifiques. Dans son cas, il s'agit des blessures infligées par le système répressif du socialisme " réellement existant ", le Mur, les chars, la prison, l'exil. Face à cela, Utz Rachowski a déployé une écriture largement autobiographique, qui enregistre avec une précision et une sensibilité aiguës l'impact des événements et tente par l'écriture de sauver ce qui peut l'être. Auteur de RDA au regard tourné tant vers l'Ouest que vers l'Est de l'Europe, il s'inscrit aussi dans la catégorie des auteurs blessés dont les oeuvres maintiennent résolument vivante la petite flamme de l'humanité, tel cet enfant qui, dans une de ses nouvelles, cherche à tout prix, à l'approche des brouillards de l'automne et de l'hiver, à préserver la " lumière des jardins ". Ces ombres et cette lumière se retrouvent dans la plupart de ses textes : écrits de témoignage ou de documentation, essais, récits de fiction, poèmes. C'est le cas des textes que nous publions ici, qui cherchent à donner un aperçu représentatif de sa production : les deux nouvelles sur les étés 1961 et 1968, un récit sur les expériences de la prison et de l'exil, une sélection de courtes nouvelles sur l'enfance écrites dans les années 1990, une quinzaine de poèmes choisis au fil de cinq décennies d'écriture, enfin des extraits de son dernier recueil, consacré à l'affection entre un écrivain et un animal de compagnie, le chien Suki.

03/2021