Recherche

Métissée

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

Octobre

Mercia Murray est une femme de cinquante-deux ans qui vient d'être quittée. Nous le savons, elle aussi, d'ailleurs, cette situation pour le moins banale équivaut à une forme de mort... Son coeur est en mille morceaux, elle verse un nombre incalculable de larmes et se repasse chaque geste, chaque mot prononcé sur le moment en quête d'une ambiguïté possible. Cela ne révèle aucun indice qui aurait pu lui échapper... L'homme qui a parlé et agi n'était pas le Craig qu'elle connaissait, c'est un inconnu. Ce qui devrait signifier que son chagrin a quelque chose d'irréel, sauf que cela n'empêche pas les larmes de couler et son coeur d'exploser. Effondrée, Mercia s'interroge. Professeur de littérature à l'université de Glasgow, elle vient de loin, d'Afrique du Sud. Métisse, née sous le régime de l'apartheid, elle a eu un parcours exemplaire, fait de brillantes études, obtenu un poste prestigieux. Est-ce à cause de ses origines, de sa couleur de peau, que Craig est parti ? Lui qui, elle l'apprend vite, va avoir un enfant d'une jolie Ecossaise blonde. Alors, où est sa place ? Sa vraie place ? On est en octobre, l'automne en Ecosse, le printemps «au pays» - mais est-ce encore tout à fait le sien ? Recevant une lettre de son frère qui ressemble à un appel au secours, elle décide de repartir au moins pour une longue visite, de renouer avec ses racines. De trouver où elle peut se dire vraiment «chez elle». Mercia ira d'espoirs en déconvenues, de découvertes en interrogations, un peu à l'image de cette Afrique du Sud qui se cherche encore, entre progrès, certes, mais aussi flambées de violence.

09/2015

ActuaLitté

Littérature française

Pétrouchka

Eté 1953. Reclus dans la villa de Vence qu'il partage avec sa gouvernante Kate de Porada, miné par la tuberculose et sans doute, déjà, par quelque autre mal sournois qui finira par l'emporter quatre ans plus tard, Albert Paraz déploie pourtant une activité prodigieuse. Non seulement il donne à Rivarol une chronique de radio hebdomadaire, mais entretient des relations épistolaires suivies avec une foule de correspondants. Epoque des plus fécondes où cohabitent deux sources d'inspiration, l'Afrique noire et le polar. Côté Afrique, L'Adorable métisse vient juste de sortir des presses et il prépare déjà Sainte-Marie de la Forêt. L'année précédente, il a publié son premier roman " noir ", Une Fille du tonnerre. Son éditeur, André Martel, le presse de lui donner une suite. Ce sera Pétrouchka, entamé dans l'urgence fin juillet, bouclé en novembre, achevé d'imprimer le 15 décembre 1953. Moins de six mois pour un roman dont il attend, comme toujours, monts et merveilles. Pour se couler dans le moule Série Noire, Paraz, que la langue verte a toujours fasciné, a besoin d'un maître argotier fiable. Justement, parmi ses correspondants, un petit truand, tubard comme lui, pour l'heure en postcure au sana de Saint-Martin du Tertre après avoir goûté de la prison. L'oiseau rare. Doté de surcroît d'un beau brin de plume. Le petit truand s'appelle Michel Boudon et deviendra, plus tard, Alphonse Boudard. Ignorant avec la même superbe indifférence les règles de la littérature policière et celles de la vraisemblance, Paraz invente un genre nouveau, qu'exploitera plus tard Frédéric Dard dans la série des San Antonio. Roman sans queue (si on ose dire!) ni tête, désinvolte et libertaire, Pétrouchka mélange fiction et réalité, érotisme et humour, actualité et érudition, personnages romanesques et réels.

11/2010

ActuaLitté

Fantasy

La Traqueuse

Dans le Monde des Vivants, Alètheia, brillante quarantenaire métisse, ex-ingénieure en nouvelles technologies et cheffe d'entreprise, se trouve en état de mort cérébrale à l'hôpital. Sur fond d'ambition, de cupidité, de trahison et d'intrigue amoureuse, l'entourage d'Alètheia se déchire pour son héritage. Dans le même temps, dans le Monde de la Cité, bien que "non-morte", Alètheia est l'une des meilleures Traqueuses : une combattante chargée de secourir les morts qui errent dans l'Intermonde, en proie aux turpitudes de créatures telles que Tourmenteurs et Pénitents. Chacun créant sa propre réalité dans l'Intermonde, c'est donc un univers aussi vaste et complexe que l'esprit humain. Un jour, à la demande d'une de ses plus éminentes représentantes, Hannah Arendt, la Cité confie à Alètheia la mission de traquer Martin Heidegger dans l'Intermonde, où il se réfugie, depuis sa mort survenue il y a 47 ans, en un lieu imaginaire à la topographie secrète et codée, pour le ramener auprès de ses pairs dans la Cité. Pour y parvenir, Alètheia devra décrypter la carte mystérieuse de Heidegger en se plongeant dans les arcanes de sa philosophie, et affronter les Ombres qui le traquent elles aussi pour l'attirer dans le Monde du Tréfonds. Dans ses combats, Alètheia pourra compter sur un être d'une loyauté absolue, capable de passer d'un Monde à l'autre : son chat et "symbiote", Sophos. Dans ce présent fantasmagorique qui se déploie simultanément dans quatre Mondes, Sandrine-Malika Charlemagne tisse avec virtuosité de nombreux fils narratifs (sournoiseries capitalistes, philosophie et religion, addiction, identité, féminisme, amours hétéros et lesbiens...) et réussit à partager sa vision d'un altermonde. Elle signe une oeuvre fantasy originale et prenante, évocatrice et engagée, qui fait écho aux luttes sociales de notre temps.

11/2023

ActuaLitté

Poésie

Les mots étaient des loups. Poèmes choisis

Née à Beharré, au Liban, en 1937, Vénus Khoury-Ghata est romancière, traductrice, mais avant tout poète. Bien que passée d'une langue à l'autre, de l'arabe au français, elle continue pourtant à se demander : " Comment pleurer dans une langue qui n'est plus la tienne / quel nom donner aux murs non imprégnés de ta sueur ". Interrogation surprenante, tant Vénus Khoury-Ghata maîtrise les deux idiomes, mais interrogation féconde puisqu'elle ne cache pas les affrontements toniques qui résultent d'une telle coexistence conflictuelle : " J'ai raconté mon enfance en prose et en poésie, précise-t-elle, dans un français métissé d'arabe ; la langue arabe insufflant sa respiration, ses couleurs à la langue française si austère à mon goût. Je devais écarter ses cloisons étroites pour y insérer ma phrase arabe galopante, ample, baroque. Avec le recul, je pense que la langue française m'a servi de garde-fou contre les dérapages. J'ai fini par me trouver à l'aise dans son espace. Mais je continue à entendre un bruit de fers qui s'entrechoquent comme pour un duel dès que je prends la plume. Deux langues s'affrontent sur ma page et dans ma tête. " D'où le titre quasi manifeste de cette anthologie : " Les mots étaient des loups ". Car les mots sont les garants agressifs d'un conflit permanent qui convoque, et intervertit souvent, les vivants et les morts. Cependant ces mots qui allument leur mèche à on ne sait quel silex vont jusqu'à faire une escorte céleste aux pas des hommes sur terre : Que savons-nous de sable enfouis sous les pieds des caravanes devenus silice éclats de verre vénérés par les chameliers comme débris d'étoile ? "

02/2016

ActuaLitté

Littérature française

Les moi volatils des guerres perdues

Un village au Liban, en 1972. Les yeux fixés sur une frontière mythique, des hommes regardent scintiller les lumières d'en face. Avec espoir, avec curiosité, ils attendent la guerre. L'un d'eux, Farés, se retrouve projeté à Beyrouth, au milieu d'une autre guerre, civile celle-là. De toutes les guerres, c'est elle qui libère le plus totalement les moi, laminant les causes, pulvérisant l'Etat, les lois, la morale, la famille. Et c'est chacun sa cause, sa petite guerre personnelle, où l'on est à soi-même son propre général, sa propre troupe, sa propre raison d'exister. Les sentiments vivent une vie indépendante. La religion explose en sectes fanatiques. Le sexe pousse comme une fleur sauvage dans cette tourbe. Avec ça, d'étonnantes beautés dans le macabre, comme seuls l'absence de frein et un sens inconnu du goût de vivre peuvent en produire. Sous le ciel dentelé de balles traçantes, les personnages colorés au feu se parent d'une intensité réelle : Frés, Hassan le franc-tireur, Franc le reporter, Beyrouth, Nadine, Milanie, Alicco Soda, Abou Machin... mais aussi Toufic le Phalangiste, Abou Taha le patriarche tribal, la camarade Natacha " soeur des hommes ", Solange la mouche, l'ex-ministre Bchara... De fait, ne sont-ils pas sortis de la plume d'un professeur que la guerre rendait fou et, plus tard, de la machine d'un journaliste français qui " collait " à son sujet au point d'en devenir un personnage ? Comme l'Allemagne d'Ernst von Salomon ou le Mexique de Macolm Lowry, ce Liban-là est à la fois réel et imaginaire, accoucheur d'Histoire et de fictions. Le français qu'on y entend, métissé, bousculé jusque dans sa syntaxe, se plie à tous les rythmes d'un Orient littéraire.

12/1996

ActuaLitté

Littérature française

Quand la peine le dispute à la colère

Philippe Randa dont la devise pourrait être : "Je suis un auteur censuré extrêmement diffusé" , comme il l'affirme lui-même. Un clin d'oeil, une boutade, un regret, une frustration ? Non : l'engagement sincère d'un homme libre. De ces hommes libres qui doivent être donc enchaînés ou, comme l'a écrit Guy Béart en substance dans une célèbre chanson : "Celui qui dit la vérité doit être exécuté" . Mais un homme libre en effet extrêmement diffusé : auteur de 119 livres, romans policiers, essais, études historiques, dictionnaires ; mais aussi chroniqueur politique, directeur de trois maisons d'éditions, animateur d'émissions sur Radio Libertés et TVLibertés, pour ne signaler que l'essentiel d'une vie riche en diversité et en expériences. Pour les Chinois, 2018 est l'année du Chien et ce dernier recueil aurait pu s'appeler : "2018, une année de Chien" ! tant les évènements qui se sont succédés ont été surprenants, inattendus, violents, choquants parfois, improbables souvent. La galerie de l'année 2018 de Philippe Randa est variée, de Jeanne d'Arc et son avatar métissé à Johnny Hallyday et sa famille des Atrides, en passant par Bertrand Canta, Michel Onfray ou nos plus beaux spécimens de la vie politique, Gérald Darmanin ou le sacro-saint Nicolas Hulot. Il y en a pour tout le monde ! La colère justement, mais celle des Gilets Jaunes qui ont éclairé notre fin d'année 2018 d'une lumière improbable, mais pleine d'espoir dans la capacité à résister à l'anesthésie de notre doucereuse et terrible démocratie. Le problème avec Philippe Randa, c'est qu'il pose toujours des questions dérangeantes, qu'il apporte des commentaires impertinents et qu'il fournit des analyses à contre-courants. Si cela réjouit les uns, cela indispose beaucoup d'autres.

02/2019

ActuaLitté

Littérature française

Heliotrope

Ils marchent silencieusement vers la jetée. Cette digue en bois sur pilotis, s'avance sur plus de trois cents mètres dans les hautes eaux lagunaires. Elle a été édifiée dans les années vingt sur le modèle du pont promenade anglais. A l'entrée, un restaurant de fruits de mer fermé à cette heure jouit d'un excellent point de vue. A mi chemin sur le pont, des marchands glaciers offrent aux heures chaudes de la journée, une halte rafraîchissante sous leurs grands parasols de couleurs. Ils croisent quelques noctambules. Tout est silence, merveilleusement liquide. La lune est une goutte de miel dans les eaux violines. Au bout de la jetée encorbeillée, des bancs sont prêts à appareiller vers la haute mer. "Allons-nous asseoir et rêver un peu, propose la jeune-femme. Vers quelle contrée mystérieuse, m'emmènes-tu ? - Ferme les yeux. Ecoute. Entre la mer Noire et la mer Marmara...C'est l'heure où le Bosphore... Viennent les longues caravanes... Rouge, les vents du désert, sur sa corne d'alezane éparpillent les parfums de l'enfer. Peut-être, qui peut le dire. Les hommes ont soif simplement. Des montagnes de lait coulent, dans leur rêve et au couchant, voici la mer bleue, Istanbul. Les éthers pâment les ivraies de roses. Près des souks au grain bleu, les femmes spolient les murs, de la cité, déjà le feu, de la nuit monte l'aventure. Corsaires ivres du monastère des voiles, équarris au port, rouge felouque, le flot vapeur tisse et tremblent les oranges métissées du souk, déjà sirop d'orgeat ce me semble. L'orbe agrandit sa fatigue, couché soleil rouge à minuit, dans l'huile sulfatée que sont les eaux. On entend le battement des rames qui essuie la liquidité bleue des oiseaux effleurant de l'aile la nuit. Seul sur les pontons de marbre, dans la secrète nuit mineure, sa corne d'or retroussée, le Bosphore, je vois, s'accoupler la mer Noire avec sa soeur Marmara. Et toi, où m'emmènes-tu ?

05/2019

ActuaLitté

Sociologie

La rumeur du silence. Violences, subjectivités et vivre-ensemble au Guatemala

Ce livre aurait pu s'appeler " Bananes et cocaïne ", symboles de deux acteurs centraux du nord-est du Guatemala et de leur emprise sur la région. Les bananes des entreprises nord-américaines qui s'immiscent régulièrement dans la vie politique locale et nationale d'une part – la United Fruit Company d'abord, Del Monte ensuite. La cocaïne des caciques du crime organisé, d'autre part, dernier commerce en date de ces élites blanches et métisses constituées grâce à leurs activités paramilitaires et de commerce illégal depuis l'époque coloniale. Telle est la toile de fond de ce livre construit comme une enquête policière. Aussi essentiels qu'ils puissent être, les entreprises américaines et les caciques du crime organisé ne sont pourtant ici que des personnages secondaires. Perpétuellement recouverte d'un voile sur le terrain – secret public de la région dirait Michael Taussig – leur toile ne se dévoile que progressivement et partiellement. Au coeur du récit, au contraire, se trouvent les sujets qui vivent dans ce contexte d'accumulation violente du capital, et qui en subissent quotidiennement les effets : les habitants de la région de Quiriguá. A partir d'une enquête ethnographique étalée sur plusieurs années, il s'agit dans ce livre de comprendre ce que les violences liées à l'accumulation du capital font au vivre-ensemble et aux sujets qui le construisent. Problématisées comme un vécu, une expérience modelant les subjectivités, les violences y sont analysées dans leurs effets bien plus que dans leurs causes. Ce livre s'attache ainsi à mettre en lumière la manière dont les tentacules des violences s'enroulent au coeur du quotidien des personnes, modelant leur subjectivité et leur manière de construire le collectif. Pour ce faire, il considère autant l'effet destructeur des violences que la créativité des personnes pour y répondre qui, en réalisant leur puissance d'agir, se construisent par-delà les violences en réhabilitant leur monde.

07/2021

ActuaLitté

Empire

Pompei

Un livre destiné aux visiteurs comme aux lecteurs qui veulent découvrir les trésors de Pompéi et comprendre sa singularité : campanienne, romaine et ouverte sur l'Orient. Abondamment illustré, pourvu de multiples plans, organisé autour de 37 promenades et d'un dictionnaire de vies des Pompéiens. Il propose aussi une histoire de la ville ainsi qu'un glossaire. Grâce aux grands travaux engagés cette dernière décennie par l'Etat italien et l'Union européenne, les découvertes magnifiques et surprenantes se sont multipliées à Pompéi. Composé de plus d'une trentaine de promenades thématiques illustrées de nombreux plans, cartes, schémas et dessins, ce livre fait la synthèse des trouvailles anciennes et récentes ; il intègre de nombreux textes et documents inédits en français. Plonger dans la lecture de ce volume est pour le lecteur une immersion dans la vie quotidienne d'une Pompéi singulière, où les cultures campanienne, romaine, grecque et égyptienne se sont heureusement métissées, et qui se figea en 79, ensevelie sous la lave du Vésuve. Il déambule dans les rues de la ville, ses maisons et ses édifices publics en compagnie des ombres du passé. Il flâne avec elles dans les jardins réels ou virtuels d'une " ville verte ", découvre ses animaux, familiers ou exotiques. Il rencontre des magistrats, des affranchis et des esclaves, des médecins, des femmes indépendantes et libres. Il se détend aux thermes, applaudit les mimes au théâtre et les gladiateurs dans l'arène, croise les prostituées au lupanar et déchiffre les graffitis qui couvrent les murs de la cité et qui parlent d'amour et de désirs. Il s'initie aux secrets de la magie ou aux cérémonies d'Isis l'Egyptienne, observe dieux, héros et Pygmées sur les fresques et se laisse guider par Venus Fisica Pompeiana, la patronne de la ville. Il visite les nécropoles qui font de la cité des morts le miroir de celle des vivants. Tous ces hôtes du passé lui racontent une autre Pompéi, où l'éphémère fait signe à qui sait l'écouter.

05/2023

ActuaLitté

Littérature française

Sentiment tropical sur l'infime

Voici un recueil d'une vingtaine de nouvelles, construites comme des sketchs irrationnels, remplis de jeux de mots et d'élans poétiques, que se partage un sentiment d'insurrection ou d'insoumission au monde. Amis lecteurs - me voici, quelque part, un peu obligé de vous caresser dans le bon sens, sinon à quoi servirait-il de parler s'il n'y a personne pour entendre. Ce livre est révolutionnaire, non par son contenu ou son style qui est simplement le mien, mais par sa face cachée. Il s'agit, en apparence, d'un recueil de nouvelles qui pourrait s'apparenter à un carnet de voyage, mais c'est bien plus que cela, puisqu'il s'agit de notre destin, de notre salut. Voici un amusant tableau de mours, brossés sans indulgence et humour : la comédie du monde. Même là-bas, au bout du bout du monde, il s'agit toujours de nous. Le décalage, la distance, ou le fait que d'autres que vous soient mis en scène, et ainsi disséqués, n'atténuent en rien la morale de l'histoire. Même si les voyages forment la jeunesse, ce serait un lieu commun que de rappeler l'inutilité de se fuir. On resterait toujours, ce que l'on était : maladroit, timide, psychotique, ou libidineux. Le mérite de traiter des autres favorise la digestion, surtout que la pilule est toujours amère, et on voit tellement mieux chez les autres. Reste ensuite le meilleur de la démarche : ramener à soi la science acquise, tel Ulysse qui a fait un beau voyage. Pour la forme, ces nouvelles parlent de l'Océan Indien, d'impressions métissées lointaines. À la fois insolites et paradoxales. Plus particulièrement de l'île Maurice, de La Réunion et autres Mascareignes. Mais cela n'a vraiment pas d'importance, c'est avant tout le fond qui compte. Ce livre et pour Malcolm de Chazal...

04/2014

ActuaLitté

Littérature française

Le plus beau lundi de la vie de Jacob Stern tomba un mardi

Noah, 10 ans, entra dans la vie de Jacob avec la force d'une tempête. Une rencontre qui changera tout et qui donnera la plus improbable des amitiés. Une étude des plus sérieuses a démontré que l'on se fait une idée des gens en quatre secondes et cinquante centièmes. Quatre secondes et cinquante centièmes. C'est le temps que Noah, enfant métisse de 10 ans, a pour convaincre chaque personne du voisinage qu'il sera le prochain président des Etats-Unis. C'est peu, quatre secondes et cinquante centièmes, mais ce fut suffisant pour Jacob Stern, vieil homme de confession juive de soixante-quinze ans. Noah venait d'entrer dans la vie de Jacob avec la force d'une tempête, l'abreuvant de jolis mots et de belles espérances. Une rencontre entre deux générations, deux visions du monde et de l'avenir. Un vieil homme qui a perdu goût à la vie et en proie au vide destructeur, et un enfant ambitieux, lumineux, au discours d'un politicien de cinquante ans. Ils n'ont en commun que les souvenirs qu'ils ont créés ensemble autour de donuts au chocolat et de grands verres de lait. Souvenirs que Jacob oubliera un jour et que Noah ressassera toujours. Une rencontre qui changera tout et rien. Elle ne ralentira pas la perte de mémoire de Jacob, elle ne rendra pas forcément Noah président. Mais elle leur fera réaliser que rien n'est écrit. Et qu'il suffit de le comprendre assez tôt pour ne pas subir sa vie, mais au contraire la construire. Un roman qui nous montre qu'on ne peut réellement connaître un homme sans avoir entendu chaque versant de son histoire. Les gens ne sont pas toujours ce que l'on croit. Le monde n'est ni noir ni blanc, il est teinté de nuances et de choix difficiles. Jacob le sait que trop bien, Noah le saura bientôt. Un livre d'une humanité bouleversante sur la fragilité de la mémoire et de l'âme humaine.

ActuaLitté

Caraïbes, Antilles

Petit Futé Trinidad et Tobago. Edition 2023

Deux petites îles au nord-est du Venezuela... Avec comme seule palette de couleurs, le blond du sable, le bleu de la mer, le blanc de l'écume et l'émeraude de la forêt, Trinidad n'a pas beaucoup changé depuis Christophe Colomb. Une terre vierge où les tortues géantes viennent pondre chaque année des dizaines de milliers d'oeufs depuis des temps immémoriaux... Seulement 80 km séparent le nord et le sud de l'île de Trinidad. Pourtant quelle diversité ! Une jungle qui recouvre des vallées encaissées, des collines escarpées parsemées de rivières, des chutes d'eau par centaines, sans oublier les marais ou les forêts montagneuses, patrie du singe hurleur, du tatou, du papillon empereur, du perroquet et de l'orchidée. Un rêve de naturaliste ! Archétype de l'île au trésor, Tobago a quant à elle la réputation d'avoir inspiré Daniel Defoe lorsqu'il imagina un décor pour Robinson Crusoe. Il est vrai que l'île a tout pour s'y prêter : une forêt vierge derrière pas moins de 70 plages de sable fin, des lagons et des récifs de coraux aux eaux turquoises, une faune et une flore très riches, un passé peuplé d'amérindiens et de batailles navales, ... A cela s'ajoute un folklore ancestral issu des traditions africaines et entretenu par une population très largement créole. A n'en pas douter, Tobago sera bientôt une destination prisée des Caraïbes. Son identité atypique, Trinidad & Tobago la doit à un brassage unique entre les cultures amérindienne, africaine, européenne et indienne. Un héritage métissé très riche qui a forgé une identité propre à cette petite nation. Le carnaval, qui se déroule en février ou en mars au son des steel-bands et du calypso, est l'une de ses meilleures illustrations. Considéré à juste titre comme l'un des plus beaux du monde, c'est une féérie de couleurs, de musiques, de danses ; une immense fête.

09/2023

ActuaLitté

Autres langues

Histoire de la langue swahili. De 50 à 1500 après J.-C.

Ce livre, traduit du swahili, marque à n’en pas douter une date dans la linguistique africaine. Depuis de longues années, son auteur milite pour la promotion du swahili comme langue nationale en Tanzanie, mais aussi, – ce livre en témoigne avec éloquence –, comme langue du discours scientifique et universitaire. Pour écrire l’histoire de la langue swahili, David Massamba fait appel à de nombreuses disciplines et à des arguments venus de l’archéologie et de la recherche historique tout autant qu’à des éléments tirés de discours identitaires ou à des raisonnements de type linguistique. Il se propose de repenser les origines du swahili, en passant au crible les diverses théories qui ont été émises à ce sujet. Les deux points essentiels qu’il s’efforce de prouver sont d’abord que le swahili est une langue bantoue dont la composante arabo-orientale a été surévaluée ; ensuite, il propose un nouveau scénario pour expliquer l’émergence du swahili sur la côte est-africaine. Concernant le premier point, David Massamba discute le mythe répété à l’envi qui fait du swahili une langue métisse, mélange de langues bantoues et d’arabe. Il réfute aussi l’hypothèse selon laquelle cette langue aurait d’abord été un pidgin à base arabe. En accord avec la majorité des bantousites actuels, il affirme que le swahili est une langue bantoue dans sa structure et son origine, qui a simplement intégré du vocabulaire d’origine arabe du fait de contacts sur la longue durée avec des commerçants venus de la péninsule arabique. En deuxième point, il réfute enfin l’hypothèse d’un foyer originel unique d’où aurait émergé la langue swahili avant de gagner le reste de la côte orientale de l’Afrique. David P. B. Massamba est professeur de linguistique générale à l’Université de Dar es Salaam (Tanzanie). Ancien directeur de l’Institut de recherche sur le kiswahili (TUKI), il est l’auteur de nombreux travaux de phonologie et de linguistique historique.

01/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

Cortés

"J'ai vécu les armes à la main. J'ai exposé ma personne à mille dangers, j'ai grandi le nom de mon roi, accru son domaine en plaçant sous son sceptre d'immenses royaumes de peuples étrangers que j'ai gagnés moi-même sans recevoir aucune aide, j'ai dû faire face aux obstacles des jaloux qui m'ont sucé le sang jusqu'à en crever comme des sangsues repues... Mais je n'avais pas plus tôt tourné le dos que vous me dépossédiez de tout ce que vous m'aviez donné." A l'automne de sa vie, le conquistador écrit son ressentiment à Charles Quint. Mais l'empereur ne lui répondra pas. C'est que l'homme qui conquiert l'empire des Aztèques en moins de deux ans, après avoir fait ses classes à Cuba et à Saint-Domingue, paraît vite suspect dans une Espagne à peine sortie du Moyen Age. Comment un hidalgo peut-il choisir l'Amérique des Indiens au point de vivre avec eux et d'épouser la belle Malinche, qui lui a appris à parler leur langue et lui a donné son fils aîné ? Les envieux ne se privent pas de rappeler que Cortés avait une épouse espagnole et que celle-ci, à peine débarquée, est morte mystérieusement du mal de madre. Plus grave, sa vision de la christianisation des Indiens n'est pas celle des inquisiteurs. En fait, Cortés, dès qu'il a le pouvoir en main, se bat pour mettre en place une société métisse et économiquement indépendante, qui est aux antipodes de la colonie que veut implanter la vieille Castille. Demi-dieu pour les uns, démon pour les autres, héros ou traître, Cortés porte un regard désabusé sur ses compatriotes. Vivant à la frontière de deux continents qui se rencontrent pour la première fois, il rêve d'être le roi d'un autre monde.

05/2008

ActuaLitté

Littérature française

Les champs phlégréens

Le héros, Rodolphe Henouville, originaire du Jura, quitte ses vignes de l'Etoile, et Francesca sa fiancée pour devenir carbonaro, et participer à la Révolution de 1830. Il s'engage ensuite comme mercenaire dans le Rio Grande du Sud. Blessé, il est soigné dans une tribu indienne, initié aux plantes médicinales, et aux drogues. Il s'en prend de Jacilène une belle métisse aux yeux kaki, un amour intercontinental primitif. Ses amours sont très contrastées. Pour Rodolphe, il existe les femmes de jour et les femmes de nuit. Il approche les femmes qu'il aime avec la maladresse d'un ongle mal taillé qui va toucher de la soie, craint d'accrocher un fil, d'égratigner l'étoffe, et d'abîmer le tissu, mais les nuits de maraude, il traîne ses conquêtes comme des prises de guerre, entravées derrière son cheval, au milieu des buissons épineux et de la terre rouge. Sa vie se résume à la violence, qui s'éteint quand il découvre la beauté, l'écriture, et une quête permanente de la femme idéale toujours fuyante, tantôt trop ingénue, tantôt trop silencieuse, ou primitive, en fait trop humaine et contemporaine. Rodolphe est un personnage nervalien, qui recherche son éternel féminin, mais ses amours essentielles se suicident en se jetant d'une falaise, et elles portent un grain de beauté bleu sur l'ar'ole de leur sein droit. Il rencontre à Naples, Annunziata, une guide conférencière, qui l'entraîne dans les musées, où il tombe amoureux d'une fresque de SAPPHO, un personnage mythique. Et si sa quête se trouvait dans le passé ? Il part à la recherche de Sappho dans les Champs Phlégréens, où se trouve l'une des entrée des Enfers mythologiques. Ils trouvent des indices dans les poésies de SAPPHO, qui les conduisent à POMPEI, et ils s'engagent comme ouvriers des fouilles dans les équipes archéologiques de Giuseppe FIORELLI. Les résultats sont inattendus...

09/2014

ActuaLitté

Littérature francophone

Sauvage est celui qui se sauve

Comme point de départ au texte, il y a un point de bascule, situé en 1997, lorsque Shin Do Mabardi meurt brutalement, dans un accident de voiture. Il laissait son travail de céramiste, ses dessins, une pile de carnets et, dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, une impressionnante douceur et beaucoup de silence. Veronika Mabardi se place à l'endroit de ce silence pour suivre les traces qu'il a laissées, comme on suit une piste. Elle délie les souvenirs d'enfance, dans le tourbillon des années 70, les éblouissements de l'adolescence au creux des années Tatcher, la connivence et le lien entre une soeur et un frère désorientés. Elle dresse la cartographie de cette rencontre improbable, au sein d'une famille métisse. Elle remonte le chemin vers la fratrie, les jeux, les solidarités de l'enfance. Les liens indéfectibles avec les amis. Les premiers choix et les premiers doutes. Les parents, leurs valeurs, leurs combats, leur amour maladroit. Les assignations d'identité, les dénis, les injonctions à saisir sa chance, à se comporter normalement. Et le mal-être qui s'installe dans la vie de ce frère qui a ébranlé ses certitudes. Qu'est ce qui n'a pas été dit, pas même pensé ? Au moment de la mort, le frère et la soeur avaient pour projet un livre : un conte qui montrait un enfant tapi dans l'ombre d'un monde secret. Les prémisses d'une histoire qui pourrait jeter les bases de celle-ci, l'histoire d'un enfant qui grandit dans un monde qui lui échappe. Sauvage est celui qui se sauve est le livre qui n'aurait jamais dû être écrit. Il rend hommage à cet homme, ce frère, artiste en devenir, champion de la disparition, qui dansait sur les limites. Sauvage est celui qui se sauve est certainement le livre le plus intime de Veronika Mabardi. Après Les Cerfs et Peau de louve, elle nous offre une plongée dans son histoire familiale, dans l'intimité d'une fratrie plurielle.

01/2022

ActuaLitté

Romance historique

Black Lady

Dans l'Angleterre de cette fin du XVIIIe siècle, Dido Belle cherche sa place en tant que femme et future prétendante à un mari, mais elle n'est pas tout à fait comme les autres jeunes filles de son rang : elle est métisse. " Il est grand temps de vous marier. Toutes les deux. Si cette affaire pouvait être réglée cette année, ce serait parfait". Dido (Belle) a été élevée comme sa fille par Lord William Murray, humaniste et progressiste, et a partagé la même éducation que sa cousine Elizabeth, même si sa couleur de peau gêne les aristocrates de l'époque. Les deux jeunes femmes sont en âge de se marier, et voilà qu'Edward Talbot, riche, célibataire et de bonne famille, arrive sur la scène et met en émoi les mères de jeunes filles à marier. Invitée au bal par le futur Lord, Elizabeth tente le tout pour le tout pour séduire ce coeur à prendre, mais quelle n'est pas la surprise de Dido, qui jouait alors le simple rôle de chaperonne, quand le jeune homme lui fait une déclaration et essaie de l'embrasser. En effet, sa couleur de peau choque plus d'un noble et la riche famille Connel la verrait plutôt au sous-sol avec les domestiques. Dido se retrouve totalement perdue, d'autant plus qu'au domaine de son oncle, a fraîchement débarqué John Davinier, le nouveau régisseur des lieux, qui non seulement partage avec elle ses préoccupations politiques, mais dont la seule présence suffit à lui faire perdre contenance et déclenche des envies coupables. Coincée entre un futur mariage dont elle ne veut pas et une relation amoureuse qui ne semble pas pouvoir se réaliser, Dido saura-t-elle choisir le meilleur pour son avenir ? Black Lady est le premier tome de cette série de romances historiques. Chaque tome peut se lire de façon autonome. Lova Lloyd est à l'origine spécialiste du roman historique au XVIIIe siècle. Black Lady est sa première romance régence publiée.

03/2023

ActuaLitté

Littérature française

La vie privée d'oubli

Gisèle Pineau interroge la possibilité de vivre avec les ombres des ancêtres. Le roman vibrant de générations marquées par l'histoire commune de l'esclavage. Margy et Yaëlle vivent en Guadeloupe depuis toujours. Pour ces amies-soeurs, tout se partage depuis l'école maternelle, les premières fois avec des garçons, les épreuves du bac ratées, les danses et sorties la nuit, les rêves d'une vie d'artiste, la violence des hommes et la foi en leur rédemption. Quand, à la demande de son petit ami Benja, Margy avale une trentaine de boulettes de cocaïne et réussit sans heurt à débarquer en France, elle se dit que c'est de l'argent facile, que c'est l'espoir d'une vie meilleure. Alors pourquoi ne pas enrôler son amie dans le business ? Yaëlle y voit une échappatoire, loin de Gwada et de son passé. Mais en plein vol vers Paris, elle est prise de convulsions : les capsules se rompent, une par une, répandant la cargaison dans son corps. D'autres femmes avant elle ont rejoint Paris, il y a Annette, sa tante, qui a fui très tôt dans l'espoir d'enterrer un secret honteux. Joycy, une jeune Nigériane, échappée des réseaux de prostitution, qui aspire à une seconde chance. Et Maya, étudiante métisse qui cherche à connaître les origines de son père, inconnu au bataillon. Et si le lien entre toutes ces femmes était leur ancêtre commune Agontimé, arrachée par l'esclavage à sa terre natale africaine ? Agontimé, dont la voix, comme venue d'outre-tombe, résonne dans l'esprit de Yaëlle, quand elle est plongée dans le coma qui lui permettra de survivre à l'overdose. Roman magistral où se tissent les vies de femmes et d'hommes reliés par un héritage invisible de douleur, La vie privée d'oubli analyse les conséquences des traumatismes des générations précédentes sur les suivantes. En explorant les places de la mémoire intime et collective dans le déroulé de nos vies, Gisèle Pineau interroge : comment panser les plaies d'un autre âge ?

01/2024

ActuaLitté

Brésil

Cauchemar brésilien. Histoire d'un grand pays et de son dictateur

" Palmito " , " Gros Cheval " , " le Mythe " " Trump des tropiques " , on ne compte plus les surnoms dont les Brésiliens ont affublé leur président. Elu en 2018 à la suite d'une campagne marquée par la violence, la haine des élites et une tentative d'assassinat, Jair Bolsonaro, est le premier président d'extrême droite à s'installer à Brasilia. C'est la stupeur, le peuple brésilien se déchire, doute, s'interroge. Comment un homme qui voue un tel culte à la dictature militaire, clame haut fort son ignorance de la chose publique et de l'économie, qui méprise les femmes, les institutions, la nature, l'écologie et insulte sans vergogne les homosexuels, les noirs et les métisses, a-t-il pu triompher ? De la pandémie de covid-19 qui a fait plus de 600 000 victimes au Brésil aux immenses brasiers qui ont dévasté l'Amazonie, des tentatives de coup d'Etat aux coups de sang à répétition, jamais dans l'histoire moderne une grande démocratie n'avait porté pareil personnage au pouvoir. En quatre ans d'un mandat furieux et ubuesque, Jair Bolsonaro aura été l'homme de toutes les outrances, de toutes les transgressions. En comparaison, des personnalités aussi polémiques que Viktor Orban, Nigel Farage, Eric Zemmour Matteo Salvini ou Donald Trump prennent des airs de pâles nationalistes. Mais qui est Jair Bolsonaro ? Un clown triomphant manipulé par l'armée ou un autocrate qui décime son propre peuple ? De quoi est-il le nom ? Et que dit-il sur le Brésil, sur notre époque, sur l'état des médias et des démocraties ? Bruno Meyerfeld, franco-brésilien et correspondant du journal Le Monde au Brésil, a mené l'enquête et retrace les grands évènements de son mandat ainsi que l'itinéraire de ce personnage haut en couleurs, depuis son enfance jusqu'à son arrivée au pouvoir. Il dévoile le quotidien de ce président insomniaque et paranoïaque au sein du palais de l'Aurore, résidence des chefs de l'Etat brésilien. Une plongée dans la folie au pouvoir et la découverte d'un pays hors du commun. Entre lumière et ombre.

09/2022

ActuaLitté

Littérature française

Une Pointe Noire

Jeanne est une femme d'aujourd'hui, qui pressent déjà que vieillir n'est pas une bonne option. Mariée à un diplomate français, elle parcourt le monde et les postes, au contact de la diplomatie, un petit monde fermé qui vit de ses codes et s'appréhende avec doigté. Les rencontres et les vies étrangères amènent leur lot d'aventures dans des décors toujours renouvelés, tantôt réjouissants, tantôt destabilisants ou effrayants. A travers cette série de romans riches d'émotions, Jeanne nous propose des aventures ayant pour toile de fond le monde de la diplomatie, ses difficultés, ses aberrations aussi, en Tanzanie, en Thaïlande, à New-York, à Rome et à Pointe-Noire au Congo. Des mondes traversés mais avant tout la vie d'une femme comme une autre qui se construit, mûrit pour ne pas dire vieillit, s'adapte ou trébuche, avec l'humour pour refuge. Le Congo c'est loin, c'est moche, violent parfois, une terre dure à vivre pour ceux qui sont de là ou y atterrissent. C'est comme cela que Jeanne le voit en y arrivant. Elle est l'épouse du consul général de France à Pointe-Noire et, pour la première fois, elle doit tenir une résidence consulaire, recevoir, représenter, faire avancer ce paquebot qui ne demande qu'à couler, une vieille maison décrépie qui donne le change sous le soleil. Elle enseigne aussi au lycée français où elle rencontre Emilie, une adolescente métisse et en souffrance qui n'aime que la musique et ignore encore son talent. Les destins des deux femmes se mêlent, révélés ou entravés par un troisième personnage, la ville autour, qui retient ou enferme et met des bâtons dans les roues, contrastée, dure et dangereuse la nuit, brillante et gaie le jour. Pourtant, de cette terre difficile, sans cesse la vie, l'émotion et la beauté émergent, crèvent la rocaille pour l'emporter là où on ne les attendait pas, révélant de véritables pépites. Une Pointe Noire emmène sans aucun doute le lecteur dans un bout du monde oublié, une Afrique essentielle dont le coeur bat pourtant quelque part en chacun de nous

10/2022

ActuaLitté

Littérature étrangère

Vie de Jésusa

La vie de Jésusa Palancares ressemble à ces retables hauts en couleur que confectionnent les Indiens du Mexique. Personnages, animaux, plantes s'y bousculent pour figurer en raccourci le vécu et le mythique, pour composer un panorama des misères, des espoirs, des errances de tout un peuple. Pauvre parmi les plus pauvres, enfant battue, puis femme stérile et toujours battue, cette métisse semble avoir vécu mille vies. Elle les raconte dans une langue truculente et imagée en se préparant à mourir dans le nid de briques et de vieux cartons qu'elle s'est fabriqué à l'abri de murs croulants. Née vers 1900, elle a connu l'une des époques les plus tourmentées de l'histoire nationale. Lorsque la révolution mexicaine éclate en 1911, son père, comme des centaines de milliers de Mexicains, part pour la guerre en emmenant toute sa famille. A peine pubère, épousée de force, elle vit dans les trains blindés de Pancho Villa et apprend à le haïr. Séquestrée, maltraitée, délaissée par son soldat, elle retrouve l'atavisme bagarreur des gens de son village. Se souvenant de la fille-garçon méchante qu'elle était, elle prend à son tour les armes et remplace son mari à la tête des troupes lorsqu'il meurt en pleine bataille. Lasse de commander les hommes, Jésusa rêve de retrouver le paysage de son enfance. Il lui faudra pourtant rester dans les bidonvilles de la capitale à faire tous les métiers, soignant les voisins, héritant des enfants des autres, ne trouvant un bonheur fugace qu'à l'occasion d'une rencontre, d'une sortie à la campagne, d'un minable cadeau. Râleuse, mal embouchée, ignorant la sentimentalité, elle est dégoûtée des combats, des hommes et même de Dieu après être devenue médium dans une secte spiritiste. Pourtant elle continue à rendre coup pour coup, avec la rude morale d'un animal tôt étrillé, dans un effort désespéré pour survivre physiquement sans perdre la dignité. Fresque hallucinante de la culture de misère qui reste le lot des Indiens et des métis mexicains, ce livre relève autant des picaresques espagnols que du roman-vérité tel que l'a pratiqué l'anthropologue américain Oscar Lewis.

02/2009

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

Jérusalem

" Et si une ville était la somme de toutes les villes qu'elle a été depuis sa fondation, avec en prime, errant parmi ses ruelles, cachés sous les porches de ses églises, ivres morts ou défoncés derrière ses bars, les spectres inquiets ayant pris part à sa chute et son déclin ? Il semblerait que toute une humanité déchue se soit donné rendez-vous dans le monumental roman d'Alan Moore, dont le titre – Jérusalem – devrait suffire à convaincre le lecteur qu'il a pour décor un Northampton plus grand et moins quotidien que celui où vit l'auteur. Partant du principe que chaque vie est une entité immortelle, chaque instant humain, aussi humble soit-il, une partie vitale de l'existence, et chaque communauté une cité éternelle, Alan Moore a conçu un récit-monde où le moindre geste, la moindre pensée, laissent une trace vivante, une empreinte mobile que chacun peut percevoir à mesure que les temps semblent se convulser. Il transforme la ville de Northampton en creuset originel, dans lequel il plonge les brûlants destins de ses nombreux personnages. Qu'il s'agisse d'une artiste peintre sujette aux visions, de son frère par deux fois mort et ressuscité, d'un peintre de cathédrale qui voit les fresques s'animer et lui délivrer un puissant message, d'une métisse défoncée au crack qui parle à la braise de sa cigarette comme à un démon, d'un moine du IXe siècle chargé d'apporter une relique au " centre du monde ", d'un sans-abri errant dans les limbes de la ville, d'un esclave affranchi en quête de sainteté, d'un poète tari et dipsomane, tous sentent que sous la fine et fragile pellicule des choses, qui déjà se fissure, tremblent et se lèvent des foules d'entités. Des anges ? Des démons ? Roman de la démesure et du cruellement humain, Jérusalem est une expérience chamanique au coeur de nos mémoires et de nos aspirations. Entre la gloire et la boue coule une voix protéiforme, celle du barde Moore, au plus haut de son art." Claro

08/2017

ActuaLitté

Travail social

Voyager avec les mineurs non accompagnés. Repères pour une pratique décentrée en Protection de l'enfance

Après un "avant-propos" qui situe le contexte et les contours de la réflexion et une introduction qui présente les Mineurs non accompagnés comme un analyseur de l'adolescence contemporaine (métissée, transculturelle), de l'institution de la Protection de l'enfance (famille, parentalité, lien social) et du vivre ensemble dans la Cité (faire tenir ensemble les altérités), l'ouvrage est structuré en 6 chapitres illustrés de nombreuses vignettes cliniques ou d'encadrés pour alimenter et aller plus loin dans la réflexion. - Le chapitre 1 est consacré à l'âge et à l'héritage des "adolescents du monde" : les Mineurs non accompagnés, les adolescents dits de banlieue, les "issus de l'immigration" et les "autres" adolescents vivant dans un même monde. L'ensemble de ces adolescents ont l'âge de l'Histoire. - Le chapitre 2 propose un voyage dans le Temps et l'Espace ainsi que dans la dynamique transférentielle et contre-transférentielle avec ces jeunes. Des exemples précis sont donnés pour mettre en évidence l'actualisation des fantômes du passé dans la rencontre clinique ou éducative. - Dans le chapitre 3, il est question de la perception et du traitement socio-politique des corps de ces adolescents et de leur résonance avec l'Histoire globale, notamment de l'esclavage et de la colonisation. Ces jeunes sont souvent marqués dans leurs corps, qui portent les cicatrices de leurs périples migratoires, mais aussi la mémoire des temps anciens. - Le chapitre 4 met en évidence le défi posé par le syndrome victime-délinquant que présente parfois le tableau clinique de ces jeunes. Des stratégies d'intervention sont proposées pour tenter de faire évoluer ce syndrome vers la créativité. - Le chapitre 5 propose de réfléchir sur notre filiation généalogique et sur la nécessité de figures parentales mondialisées - dégagées des idéologies raciales, nationalistes et ethniques - pour ces jeunes en quête affective dans l'institution de la Protection de l'Enfance, dans la société et dans l'environnement-monde. Il ressort que c'est la même question qui a toujours été posée pour tout enfant ou adolescent confié en famille d'accueil ou en institution et qui sont en recherche de reconstruction du lien filial. - Le chapitre 6 propose, de manière synthétique, quelques éléments pour une pratique décentrée ainsi que pour l'analyse des pratiques auprès des Mineurs non accompagnés. Les pratiques et dispositifs interculturels sont notamment revisités sous l'angle d'une clinique de la mondialité, clinique pour tous. - La conclusion remet le cap sur ce voyage inorganisé, improvisé, chez ces jeunes et en nous-mêmes, auquel nous invite l'accueil de ces rejetons de l'Humanité dans la Protection de l'Enfance et la société en général.

02/2021

ActuaLitté

Civilisations pré-colombiennes

L'agonie du Dieu-Soleil

C'étaient vraiment de bien drôles d'Indiens : blancs, barbus, chauves, tout ce que les indigènes de l'Amérique ne sont pas. Pendant plusieurs années, Jacques de Mahieu - anthropologue et sociologue - a cherché, dans les livres et dans la pierre, à identifier les hommes blonds et barbus dont les chroniqueurs espagnols de la Conquête recueillirent le souvenir et dont les statues et les fresques précolombiennes nous ont conservé l'image. Les "Indiens blancs" du Paraguay ne seraient-ils pas les descendants de ces hommes et de ces femmes au type nordique dont on a retrouvé, en 1925, les momies dans les grottes pré-incaïques de Paracas au Pérou ? Il fallait aller y voir. Une étude anthropologique minutieuse permit d'établir que les Guayakis étaient bien des Aryens de race nordique dégénérés et très légèrement métissés. Ils dessinaient même encore des signes qui ressemblaient curieusement à des runes. Jacques de Mahieu entreprit des fouilles sur l'emplacement d'un de leurs très anciens villages et mit au jour des fragments de poterie couverts d'inscriptions runiques qui ont pu être déchiffrées. Puis il releva, en pleine forêt vierge, ce qui était encore, au début du XVe siècle, une poste viking : inscriptions traduisibles, dessins de drakkars, une magnifique image d'Odin, Dieu-Soleil. Une poste suppose l'existence de chemins. Le professeur Jacques de Mahieu put en reconstituer le tracé, de l'Atlantique à Tiahuanaco, la capitale pré-inoaïque de l'empire danois. L'Atlantique ? Les Vikings perdus continuaient-ils à naviguer ? Bien sûr. Ils reprirent même contact avec l'Europe, au milieu du XVIIIe siècle, et en ramenèrent un prêtre catholique. Ils l'appelaient Thul Gnupa, le Père Gnupa, dont les chroniques indiennes content l'aventure. Et ils usaient laissé au Danemark une magnifique tapisserie couverte de lamas et en Normandie, des cartes précises qui permirent aux Dieppois, dès le XIIIe siècle, d'aller en Amérique du Sud charger des billes de bois brésil par la route que suivit à son tour, en 1503, le capitaine Paulmier de Gonneville, et bien d'autres marins normands après lui. L'agonie du Dieu-Soleil est l'étape décisive d'une recherche qui est loin d'être terminée et qui, pour l'auteur comme pour ses lecteurs, constitue une passionnante aventure scientifique.

04/2021

ActuaLitté

Littérature française

Blason d'un corps

" "Tout homme de quarante ans, toute femme de trente, s'ils ont aimé ou vécu, voyez leur corps balafré de cicatrices : les plus douloureuses, les invisibles, se cachent à l'intérieur. Au lieu de tuer son partenaire, l'amant, par maladresse, la femme, par cruauté, presque toujours se bornent à le blesser. Je m'exerce à deviner quel endroit de mon corps si vulnérable fatalement par vous souffrira : quand, comment, pourquoi frapperez-vous ? je l'ignore ; mais je sais que vous frapperez. Ainsi soit-il ! A-t-il vécu, celui qui meurt indemne ?" Ainsi pense Jean, le héros du récit, au début de sa longue passion pour Mayotte. Il sera exaucé : onze ans plus tard elle frappera en effet, mais pour se revancher d'un coup qu'il lui porta parce qu'elle lui faisait par trop de bien. Echec ? ou réussite ? Pour plaire, je devrais suggérer que j'ai voulu écrire, comme tout le monde, un roman de l'échec. Je mentirais : il s'agit bien d'une réussite. Tout au plus, de l'échec d'une réussite. J'ai assez bien connu les héros de cette passion pour affirmer qu'elle rendit heureux, à un point qu'ils qualifiaient d'inadmissible, ce couple qui ne parlait de soi qu'en s'appelant "nous un". Journaliste aussi engagé dans l'histoire que dans la chair, Jean ne put éviter ni la bombe d'Hiroshima, ni le calvaire des personnes déplacées, ni les horreurs du fachisme chinois, ni la crise du Maghreb, ni toutes les plaies de l'Egypte. Pourtant, ce qui lui importait plus que tout, c'était ce qui dépendait de lui, de sa volonté d'être heureux contre toutes les raisons qui le destinaient au malheur. Heureux, oui , avec la plus méprisable des créatures, ou du moins la plus méprisée : une métisse de Caraïbe, de nègre et d'Indien, une de celles qu'on appelle aux Antilles une "échappée-couli". Quoique le héros "se défie du romanesque", il avoue un jour à son amie : "Si j'étais autre chose qu'un pauvre diable de petit grand reporter, comme j'aimerais illustrer mon pays par un vrai roman d'amour !" Au lecteur de décider si mon ami a réussi l'échec de sa réussite." Etiemble.

03/1961

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres. Les aventures de Tom Sawyer ; La vie sur le Mississippi ; Aventures de Huckleberry Finn ; La tragédie de David Wilson, le parfait nigaud

L'oeuvre de Mark Twain (1835-1910) est considérable. A une anthologie rendant compte de sa diversité, on a préféré le remembrement, en quatre ouvrages, d'un territoire de l'imagination de l'auteur : son petit carré de terre natale, d'où il a tiré un monde d'histoires qui n'ont pas cessé d'enchanter, et des images d'une Amérique que nul n'avait montrée avant lui, une Amérique des lisières, celle de l'Ouest à demi-sauvage, qui se confondait presque entièrement avec celle du vieux Sud esclavagiste. Sont réunis ici quatre textes dans lesquels s'exprime l'inspiration mississippienne de l'écrivain : trois romans et un long récit, La Vie sur le Mississippi. Trois de ces oeuvres, Tom Sawyer, Huckleberry Finn et le récit consacré au Père des eaux, sont accompagnées de l'intégralité des illustrations qui figuraient dans les publications originales. Les origines de Twain lui donnent accès, en plein coeur de cet immense chantier politique, économique et culturel qu'est le XIXe siècle aux Etats-Unis, à un carrefour d'états et de conditions de la vie américaine, auxquels ses propres complexités intérieures sauront faire écho. Des aventures sensationnelles de Tom Sawyer dans un village digne d'un conte de fées, aux terreurs de l'esclavage qui entraînent une métisse et son fils dans une folie de destruction mutuelle (c'est la tragédie contée dans David Wilson), en passant par les splendeurs et le déclin de la batellerie du Mississippi, Twain aura fait le tour du propriétaire, haussant un monde d'expériences personnelles au rang de patrimoine national. Encore fallait-il qu'à un moment de sa vie et de son activité littéraire, il ressentît l'appel de son enfance perdue. Huckleberry Finn, son chef-d'oeuvre, donne la clef de ce retour amont en quatre temps vers la minuscule capitale de sa mémoire, où il met au jour quelques-unes des fondations de la société américaine. Le microcosme mississippien est le refuge des escrocs et imposteurs de tout poil ; le Sud esclavagiste, une mascarade tragique où ni le maître ni l'esclave ne sont ce qu'ils paraissent. L'identité, qu'est-ce précisément ? Une fiction ? Qui est encore libre au pays de la déclaration d'Indépendance ? C'est, au fond, la question qui hante Huckleberry Finn, roman écrit dans une langue neuve, inouïe, l'américain, à laquelle l'éblouissante traduction de Philippe Jaworski rend pleinement justice.

04/2015

ActuaLitté

Musique, danse

Deep Purple. La bataille fait rage (1983-2009)

On ne change pas une équipe qui gagne. Mais, comme lors d'une compétition de foot, il est bon d'avoir des remplaçants. Ce deuxième et dernier tome, consacré à la folle virée discographique de l'un des plus importants groupes de rock depuis les débuts du genre, redémarre sur les chapeaux de roues d'une Mercedes sans permis, via les facéties de Ritchie Blackmore, l'Homme en Noir, ses guitares et ses perruques, reprenant du service au sein de Deep Purple avec pertes et fracas, mais aussi brio, moult canulars tordants et amour maniaque du ballon rond, avant de reclaquer pour toujours les portes du quintette britannique. Voyant lui succéder la fine fleur des guitar heroes américains — les virtuoses Joe Satriani et Steve Morse —, les increvables ou presque Jon Lord et Ian Paice célèbrent l'arrivée de Don Airey aux grandes orgues et le retour définitif de Roger Glover à la production comme à la quatre-cordes, tandis que ça s'agite devant le micro : qui, de Joe Lynn Turner (ex-Rainbow) et Ian Gillan (jadis tenant du titre) va l'emporter dans cette bataille sans trêve et sans merci entre égos explosifs, carrières solos hasardeuses, side-projects séduisants et pannes d'inspiration ? Dans ce chapitre, qui retrace un quart de siècle de heavy metal et pop culture, on empruntera un avion branlant pour l'Ukraine, on sera frappé dans les toilettes par la main de Dieu, on chantera sous la neige, on s'endormira dans des spaghettis, on réveillera Eric Clapton à trois heures du matin, on vivra un accident de montgolfière, on pestera violemment contre l'Union Européenne, on touchera à la musique celtique, au folk, au funk, au 5/4, aux gammes turques, égyptiennes, marocaines ou indiennes, au psyché comme à la variété et au-delà pour produire des albums toujours plus Purplesques, mais pas avant deux ou trois matchs de foot opposant techniciens et musiciens puis une soirée magique au pub. Parce que, même métissé de yankees géniaux, Deep Purple, c'est l'esprit immortel d'une certaine Angleterre, qui résiste à tout. Le présent volume retrace la carrière du groupe depuis sa reformation/déformation perpétuelle en 1984 jusqu'aux premiers disques avec Don Airey et Steve Morse. Il fait suite à Deep Purple : De la fumée sur l'eau (Camion Blanc).

04/2019

ActuaLitté

Littérature française

Dans un royaume lointain

" L'histoire du soir est votre grand moment d'amour, ta mère y met tout son coeur de professeur, tu te régales du soin extrême qu'elle porte à l'intonation, elle te lit La Chèvre et les biquets, la chèvre blanche, avant de partir au marché, fait ses recommandations à ses trois petits biquets, ils ne doivent pas ouvrir la porte avant qu'elle ait prononcé le sésame Ouvrez biquets et foin du loup ! ni avant d'avoir reconnu sa patte blanche sous la porte, mais le loup a tout entendu et tu jubiles des pages à venir, cent fois relues, où il contrefait sa voix avant de se trahir, glissant bêtement sous la porte sa vilaine patte noire, et comme toutes les petites filles de ton âge, tu frétilles du plaisir d'avoir peur du loup pour de faux et, dans la douce chaleur de ta mère et dans sa bonne odeur, auréolée de ses cheveux blonds et de sa peau laiteuse, tu attends, toute impatiente, le coup de corne vengeur de la gentille maman chèvre qui balance à la rivière l'horrible loup, et après les rituels baisers, câlins, bonne nuit, quand ta mère quitte ta chambre, tu remontes bien comme il faut le drap jusqu'à ton menton pour ne pas avoir froid, mais au bout de tes bras, pendent deux vilaines mains noires " Elevée par sa mère blanche dans la France des années 1970 et des publicités Banania, une jeune femme métisse part a la recherche de son père au Sénégal. Elle est poussée par un élan vital : celui d'une enfant obstinée de quatre ans, pétrie de littérature enfantine et d'attentes irrésolues, qui refuse de grandir tant qu'il ne l'aura pas reconnue comme sa fille. Mais une fois au Sénégal, tout la déconcerte : l'accueil que lui réserve son père, les inconnus qui forment son cercle familial, les lieux, les odeurs, les sourires et les mots... Elle arrive en étrangère dans un pays qui n'est pas le sien. Que comprendre de ce destin fragmenté ? L'histoire intime de chacun s'inscrit-elle, comme au coeur des contes, dans un royaume lointain qu'il faut atteindre pour y trouver sa vérité ? Le style d'Amina Richard frappe par sa maîtrise, par la vivacité de son ton suscitant tour à tour émotion, colère, rire ou consternation, et par son amplitude qui invite le lecteur à littéralement respirer le texte, comme s'il partageait le souffle de la narratrice.

08/2022

ActuaLitté

Pléiades

Dracula et autres écrits vampiriques. Christabel ; Le vampire ; Fragment ; Carmilla ; Dracula suivi de L'invité de Dracula ; Le sang du vampire

Au cours de l'été 1816 à la villa Diodati, au bord du Léman, Mary Shelley n'est pas la seule à engendrer une créature de papier monstrueuse. Le médecin de Lord Byron, Polidori, qui participe également au concours d'histoires macabres organisé par son employeur, fait entrer le vampire en littérature. Le Vampire est un texte fondateur qui apporte l'impulsion décisive permettant au genre gothique de donner naissance à l'une de ses modalités les plus spectaculaires : la littérature vampirique. Avant Polidori, le vampire était un vuIgaire revenant cantonné à la tradition folklorique et aux récits légendaires. En faisant de lui un personnage éminemment byronien - aristocratique, désenchanté, séduisant ténébreux -, il invente une figure canonique qui continue d'essaimer aujourd'hui. Depuis le début du XIX ? siècle, la littérature britannique palpitait au rythme de pulsions sanguinaires. Avec la relation ambiguë mais cruellement prédatrice qui unit la très destructrice Géraldine à l'héroïne éponyme de Christabel (1797 et 1800), Coleridge a préparé les sensibilités à une mise en discours explicite de la morsure infligée par un revenant. Robert Southey, dans un épisode de Thalaba (1801), puis Byron, à la faveur d'un passage du Giaour (1813), ont l'un et l'autre franchi un pas symbolique crucial en utilisant non seulement le concept mais le terme de "vampire" . Christabel fait l'ouverture de ce volume, où l'on trouvera en appendice des extraits des deux poèmes séminaux de Southey et Byron. Un autre jalon est posé par Sheridan Le Fanu et Carmilla (1872). Ouvertement saphique, cette nouvelle met en scène un vampire femelle qui envoûte sa proie. La séduction est, littéralement, effrayante, et la prédation létale fait écho aux pulsions sexuelles refoulées de la victime. Un autre écrivain irlandais, Bram Stoker, saura s'en souvenir vingt-cinq ans plus tard. On ne présente plus sa création, le comte Dracula, ce grand saigneur. Reste que les adaptations cinématographiques se sont par trop éloignées de l'oeuvre originelle, et qu'il est bon de revenir au texte de Stoker pour saisir tout ce que son roman a de subversif. Dans Dracula (1897), projection des ténèbres de notre propre nature, la vie et la mort tissent un entrelacs lugubre, et la répulsion et le désir s'entremêlent. Quelques mois plus tard, Florence Marryat publie Le Sang du vampire et propose une variante féminine et insolite du mythe. Née sous le coup d'une malédiction héréditaire, Harriet Brandt, métisse originaire des AntiIles, est douée d'une propension fatale à faire du mal à ceux dont elle s'entiche, et c'est avec gourmandise qu'elle apprécie ses semblables. Autour d'elle, les êtres qui succombent à son charme exotique finissent par succomber tout court, tant ses cajoleries ou ses étreintes épuisent leur vitalité et se révèlent mortelles. Par un glissement sémantique, la jeune fille innocente en mal d'affection vampirise ses proches, et pour ce faire n'a même pas besoin de faire couler le sang.

04/2019

ActuaLitté

Littérature française

Lettre à ma défunte bien-aimée

Ce roman est le résumé de la vie d'un jeune homme qui est malchanceux avec le vrai amour. Au début de son adolescence, le personnage principal n'a voulu donner son coeur à aucune fille de peur d'être trahi et meurtri. Robert va s'efforcer de fermer son coeur pour qu'il ne soit pas percé et blessé en même temps sans aucune guérison possible. Par la suite, il ne cédera pas face au charme de Clémence qui, en quelques jours, va monopoliser l'amour de Robert. Forcé de quitter le village natal de ses parents, Robert va ainsi perdre contact avec Clémence et ce retour à Dakar va être la cause d'une séparation jamais voulue par les deux amoureux. Ayant perdu Clémence à jamais, Robert décidera de fermer toutes les portes de son coeur de peur de subir encore les séquelles de l'amour. Il va refuser l'amour à toutes les filles qui sont tombées sous son charme. Un petit coup de fil de son cousin concernant le mariage de Clémence lui fera prendre une décision qui le poussera à aller à la Somone pour se changer les idées et peut-être retrouver sa future femme. Une fois à la Somone, une métisse franco-sénégalaise tentera de dompter l'amour de Robert mais ce dernier refusera d'aimer Vanessa. Celle-ci va se venger de lui en se suicidant quelques heures après sa dernière tentative de séduction. La mortelle vengeance de la franco-sénégalaise est la cause de l'emprisonnement de Robert pendant des années pour être tombé dans les pièges de la scène de la mort et pour avoir refusé d'aimer Vanessa. Par la suite, par sa ferme conviction de son innocence, Robert va sortir de prison grâce au volontariat d'un médecin légiste et avocat en même temps pour montrer l'innocence de celui-ci. A sa sortie de prison, Robert va retrouver le médecin légiste et avocat du nom d'Aloyse Mignanne qui va changer le cours de sa vie. Ainsi, monsieur Aloyse Mignanne lui donnera la chance de diriger son entreprise et de nouer une relation de partenariat avec sa fille Eugénie. Robert va croiser Eugénie qui sera pour lui, la plus douce, la plus sincère, la plus respectueuse, la plus attentionnée, la plus calme, la plus patiente. Quelques années après leur fructueuse collaboration et bonne entente, Robert et Eugénie vont tomber amoureux et décider de se marier. Le jour de leur mariage, Eugénie va être emportée vers un autre monde par un accident mortel qui sera la barrière de leur amour sur terre. La mort d'Eugénie va être un autre fardeau pour Robert qui se retrouvera esseulé par un départ prématuré. Sachant qu'il n'est pas fait pour aimer sur terre, Robert promet à Eugénie qu'elle sera son dernier amour sur terre et qu'il a hâte de la rejoindre au paradis pour se marier avec elle. Il sera obligé de vivre une vie solitaire pour ne pas sombrer dans un enfer terrestre. Cette si longue lettre d'amour transporte le lecteur vers les vagues douces et chaotiques des sentiments.

03/2019