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Histoire de la photographie

Photographica N° 3, octobre 2021 : Histoires-monde de la photographie

Troisième numéro de la revue Photographica, "Histoires-monde de la photographie" présente un dossier dédié aux réseaux de circulation et à la géographie de l'histoire du médium, en s'intéressant tout particulièrement à ce que l'on a souvent appelé les "autres histoires de la photographie", c'est-à-dire ici en dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Quelles histoires mondiales / mondialisées pour le phénomène photographique ? En quoi des micro-histoires connectées ou des enquêtes à l'échelle d'un photographe, d'une ville, d'une publication, et donc à une échelle réduite, peuvent "faire monde" et permettre de mieux connaître la production et les circulations des photographies en dehors mais aussi en lien avec les zones géographiques plus repérées de l'histoire du médium ? Avec ces interrogations méthodologiques et historiographiques en toile de fond, ce numéro propose plusieurs études de cas révélatrices de ces questions : un article de Margaux Lavernhe sur le photographe ghanéen James Barnor et les transferts technologiques de la photographie couleur, un texte d'Annabelle Lacour sur les pratiques photographiques des souverains dans l'Asie de la fin du XIXe siècle, un essai d'histoire spatialisée d'Alexandra de Heering sur les studios de la ville indienne de Coimbatore, ou encore un article d'Ecce Zerman sur la circulation d'un modèle photographique dans la presse illustrée de l'Empire Ottoman. La traduction depuis l'anglais d'un texte fondateur de l'anthropologue Deborah Poole sur l'économie des images, une page sur un portrait de l'impératrice chinoise Cixi, ainsi qu'une rubrique source consacrée à la revue Camera Obscura et un entretien avec Nicole Starosielski, historienne porteuse d'un projet sur l'histoire des réseaux et câbles sous-marins, viendront compléter ce dossier thématique.

11/2021

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Roman d'amour, roman sentiment

Depuis toujours... L'horloge du temps

"Un fil rouge invisible relie ceux qui sont destinés à se rencontrer, peu importe le temps, l'endroit ou les circonstances. Ce fil peut s'étirer ou s'emmêler, mais il ne se brisera jamais". Légende chinoise Rien ne prédestinait ces deux êtres à se rencontrer sinon, peut-être, le fil intemporel du temps et sa courbe infinie. Occitan et héritier du vignoble familial dans les Corbières, Tomás Cathala, est oenologue. Pourvu d'un pouvoir de séduction redoutable, ce futur trentenaire, sportif accompli, est également musicien à ses heures perdues. Le jour où il croise Alyssa Jenkins au détour d'un passage piéton de son village, il est loin d'imaginer, lui, le célibataire impénitent, plutôt désinvolte et un rien machiste, privilégiant les aventures sans lendemain, souvent vite oubliées, qu'il va s'éprendre éperdument de cette jeune et douce californienne, dotée d'aptitudes et de dons exceptionnels, lui rappelant étrangement ses rêves d'étudiant. Fille d'une procureure de Californie, elle est venue se réfugier en France, accompagnée de son oncle, pour échapper aux menaces d'un réseau de narcotrafiquants lancées contre elle pour influencer sa mère, restée aux Etats-Unis. Naît rapidement entre eux un amour fusionnel, absolu, comme émanant du passé, sans cesse compromis par la traque persistante du cartel. Autant d'obstacles auxquels ils vont se heurter, autant d'épreuves à franchir et à surmonter. Vers où leur fuite les mènera-t-elle ? Ancienne Attachée de la fonction publique ministérielle et aujourd'hui retraitée, outre divers engagements associatifs, Claudie DEIANA s'est consacrée à la gestion municipale de sa ville d'adoption, Massy dans l'Essonne, pendant près de deux mandats électifs. Depuis qu'elle a démissionné de ses missions de maire-adjointe, elle se consacre à ses activités de prédilection, la marche, la musique, la lecture et l'écriture.

12/2021

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Géopolitique

Diplomatie Les grands dossiers N° 76, octobre-novembre 2023

ENVIRONNEMENT Réchauffement climatique : une décennie critique et décisive Biodiversité, contributions et protections : une équation à résoudre... Océan, berceau de vie Les sols sous les effets du changement climatique : perspectives géopolitiques, options d'atténuation et d'adaptation Les dynamiques de la déforestation mondiale RISQUES CLIMATIQUES Pouvoir, conflit et territoire : ce que le climat fait à la géopolitique Prospective climatique pour décideur éclairé 2022, une année record pour les déplacements de population internes liés aux catastrophes Le maintien de la sécurité environnementale : quel rôle pour les armées ? La crise de la biodiversité, un risque sécuritaire non conventionnel motivant le recours aux armées ? Les risques géoéconomiques du changement climatique HOTSPOTS Méditerranée, la bombe atomique climatique L'Afrique de l'Ouest à l'épreuve du changement climatique Le Tchad en première ligne Syrie : le changement climatique, un fléau supplémentaire dans un pays détruit L'Irak est un "signal d'alarme" adressé au monde entier Le régime iranien est-il menacé par le changement climatique ? L'Asie du Sud face au changement climatique Syrie : le changement climatique, un fléau supplémentaire dans un pays détruit L'Irak est un "signal d'alarme" adressé au monde entier Le régime iranien est-il menacé par le changement climatique ? L'Asie du Sud face au changement climatique La politique climatique chinoise : entre contraintes domestiques et engagements internationaux La Sibérie, ou la dualité des changements climatiques L'Amérique centrale à l'épreuve des phénomènes météorologiques extrêmes : vue depuis l'isthme panaméen DIPLOMATIE VERTE De la COP27 à la COP28 : les énergies fossiles enfin sur la sellette ? L'action climatique pour l'agriculture et la sécurité alimentaire : des avancées malgré les tensions Nord-Sud Les villes, des acteurs incontournables au sein des négociations pour le climat ? Un traité pour la haute mer Les petits Etats insulaires dans les négociations climatiques Vers la construction d'une justice climatique transnationale

10/2023

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Histoire internationale

L'Asie orientale. Du milieu du 19e siècle à nos jours, 2e édition revue et augmentée

Quelques-unes des clés essentielles pour comprendre l'Asie orientale d'aujourd'hui se trouvent dans son passé, et notamment son passé le plus proche. En un siècle et demi, la Chine, le Japon, la Corée et les pays de la péninsule indochinoise, ont connu la domination étrangère sous des formes et à des degrés divers, les révolutions et les conflits internes, les luttes émancipatrices. Tour à tour, et parfois en même temps, objets de convoitises, conquérants, victimes et acteurs de la guerre froide, partie prenante enfin des grands bouleversements économiques mondiaux, ces États, que réunit et oppose à la fois un nationalisme plus vivace que jamais, ont ainsi traversé 150 ans de violences et de développement, de désastre et de richesse naissante ou triomphante. Ils nous confrontent à quelques-unes des grandes interrogations de ce début de XXIe siècle. La survie, en Chine, du dernier grand régime socialiste de la planète, n'est pas la moindre : elle prend visage d'énigme si l'on entend ignorer l'évolution propre de la société chinoise, de la chute de l'empire à la disparition de Deng Xiaoping. De même pour ces points de tension que sont les Corées, la péninsule indochinoise ou le détroit de Taiwan : comment les comprendre sans prendre en compte les tenants et aboutissants de la Guerre de 1950, de la chute du Guomindang, des guerres d'Indochine ou du Viêt-nam ? Et dans un autre ordre d'idées, comment éclairer les fluctuations de l'économie japonaise et les déchirures de la société nippone, si on ne les rapporte pas à une plus longue durée ? S'il est une zone du globe où par excellence, le présent éclaire le passé, c'est bien l'Asie orientale. Mais l'inverse est plus que jamais vérifié.

08/2014

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Ethnologie

Traditions en devenir. Coutumes et croyances d'Europe et d'Asie face au monde moderne

Tradition, transmission, transformation : si loin qu'elles remontent dans le passé, les traditions ne cessent de subir des changements qui les ouvrent sur le présent. Ces transformations, liées à l'histoire générale, aux échanges, au passage de l'oral à l'écrit une île de l'archipel japonais des Ryûkyû en fournit ici un exemple - ne sont pas moins dignes d'étude que la continuité d'une mémoire parfois millénaire. On verra comment des rituels de l'ours, communs à certaines régions des Pyrénées et de la Sibérie. trouvent des échos chez Rabelais, aussi bien que dans des coutumes propres à certains cantons de la Dordogne. On y trouvera l'origine d'Arlequin, dont l'Hellequin de la Chasse des morts est un autre avatar, transitant du récit populaire à la littérature savante. On se demandera pourquoi, au carnaval d'Arpajon, on brûle encore l'effigie d'un "triste sire Binot". et de quel fond lointain peut sortir le cheval Bayard, dont le sabot s'est incrusté à travers les territoires belges et français. Si ces manifestations d'antiques traditions font souvent figure, en Occident, de coutumes "folkloriques" limitées, il n'en va pas de même dans les cultures d'Asie. La geste de Rama, en Inde, la personnalité semilégendaire de Confucius, en Chine, continuent à soulever les passions, à susciter selon les cas l'enthousiasme. la dévotion, ou l'hostilité de populations entières, en rapport avec la politique du moment. Les nouveau médias - bande dessinée chinoise, dessins animés japonais - jouent leur partie dans cette transmission, comme dans le grand jeu idéologique. Car les traditions vivantes. en devenir, se révèlent ambivalentes. Un sentiment aussi positif que l'amour de la nature au Japon peut donner lieu à de douteuses déclarations nationalistes, aussi bien qu'aux films d'un Miyazaki, dont le message atteint à l'universel.

12/2014

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Asie du sud-est

Nouvelle histoire de l'Indochine française

LE livre définitif sur l'histoire de l'Indochine française. Des dizaines de livres ont déjà été écrits sur l'histoire de l'Indochine française, alors pourquoi en proposer un de plus ? Tout simplement parce que celui-ci aborde le sujet sous un angle résolument novateur : il souligne de quelle manière, du début de la colonisation de l'Indochine en 1858 à la décolonisation en 1954, cette partie de l'Extrême-Orient fut avant tout une zone de conflit entre la France et la Chine - que cette dernière ait été impériale, républicaine ou communiste. Certes, la conquête de la région indochinoise a d'abord concerné la France et les peuples autochtones : la Cochinchine, puis le Cambodge, le Tonkin, l'Annam et enfin le Laos ont été colonisés entre 1858 et 1893. Mais pendant près d'un siècle, l'Indochine française a fait l'objet de nombreuses convoitises : la Chine donc, mais aussi l'Angleterre, la Thaïlande, puis l'URSS, le Japon et les Etats-Unis y projettent leurs ambitions économiques et politiques. Avec le brillant esprit de synthèse que nous lui connaissons, François Joyaux analyse notamment combien l'aide chinoise apportée au Viet Minh a été déterminante lors de la défaite française à Dien Bien Phu en 1954 et les accords de Genève la sanction diplomatique de celle-ci. Mais cette approche axée sur les relations internationales n'exclut en rien l'étude des facteurs internes du conflit : l'auteur revient sur l'influence des Missions catholiques, de la Marine, des Républicains et, surtout, des francs-maçons dans le processus de colonisation, et sur le rôle de la montée des nationalismes dans la décolonisation. Avec clarté et concision, l'auteur nous propose ici une synthèse globale sur près de cent ans de cette passion indochinoise.

03/2022

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Mondes fantastiques

Le royaume des trois Tome 1 : La joueuse de cithare

Dans cette guerre à mort, il lui faudra trahir ou être trahie En l'an 414 de la dynastie Xin, le chaos règne dans un royaume divisé. Au Nord, une impératrice fantoche qui n'est encore qu'une enfant, manipulée par une régente sans pitié du nom de Miasma. Au Sud, une jeune reine prête à tout pour venger la mort de sa soeur aînée. Au milieu, Xin Ren, seigneuresse sans terre pourtant aimée de tout un peuple - la plus idéaliste, la seule qui reste vraiment loyale à l'empire. Mais, dans un conflit impitoyable où tous les coups sont permis, la droiture de la jeune cheffe de guerre risque bien de coûter la vie à tous ses partisans. Leur seul rempart dans la tempête, c'est Zéphyr, l'une des plus fines stratèges du pays... La jeune fille se retrouve d'ailleurs contrainte, pour éviter un massacre, de passer à l'ennemi au moins en apparence. Elle fait la rencontre de l'énigmatique Choucas, l'un des tacticiens de la régente... Un adversaire à sa hauteur, enfin ! Saura-t-elle changer le cours entier d'une guerre en faisant des miracles pour parvenir à le manipuler ? Car, de toutes parts, la jeune stratège est entourée d'ennemis - et tous ne sont pas humains ! Duels magiques à la cithare, amours contrariées par des allégeances contraires et amitié à la vie à la mort entre soeurs d'armes... Ecrite d'une main de maître par Joan He, cette duologie s'inspire des Trois Royaumes, l'un des grands classiques de la littérature chinoise, qu'elle réinvente en s'appuyant sur une pléiade de premiers rôles féminins, et plus qu'une pointe de magie. Une épopée fantastique pleine de rebondissements qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page !

02/2023

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Histoire de l'art

L'Almanach du Blaue Reiter

En juin 1911, Kandinsky écrivait à Franz Marc : "J'ai un nouveau projet. Une sorte d'almanach avec des reproductions et des articles... et une chronique. Un lien avec le passé ainsi qu'une lueur éclairant l'avenir doivent faire vivre ce miroir... Nous mettrons une oeuvre égyptienne à côté d'un petit Zeh (nom de deux enfants doués pour le dessin), une oeuvre chinoise à côté d'un Douanier Rousseau, un dessin populaire à côté d'un Picasso et ainsi de suite. Peu à peu nous attirerons des écrivains et des musiciens." Publié à Munich en 1912, peu après que se soit tenue à la Galerie Tannhauser l'Exposition du Blaue Reiter, l'Almanach est le plus stimulant exemple du renouveau des formes esthétiques dans le domaine des arts, de la littérature, de la musique, de la scénographie, à la veille du premier conflit mondial, au moment où toutes les formes de la création s'engagent vers une remise en question dont dépendra toute la vie artistique de notre temps. Illustrés de près de 150 reproductions où sont confrontées des oeuvres de domaines et d'époques les plus différents, les textes de Kandinsky, de Marc et de leurs amis, (Macke, Bourliouk, Schoenberg, Allard, Sabaneev, etc.) constituent, comme ils le souhaitaient, les signes de "la nouvelle renaissance intérieure", les signes d'une "nouvelle époque du spirituel". Grâce à cet ouvrage "prophétique", ainsi que le dit Klaus Lankheit que sa particulière connaissance de l'histoire du Blaue Reiter qualifiait mieux que quiconque pour en être le présentateur, "cette aspiration à une synthèse de la culture, la vieille idée du Romantisme allemand — l'oeuvre d'art totale — était entrée dans une phase nouvelle de sa réalisation". Cette traduction de l'Almanach du Blaue Reiter reproduit fidèlement tous les articles et illustrations de l'original munichois.

05/2021

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Littérature française

Les Voix intérieures

La plupart des poèmes des "Nuits blanches" ou de "Bagatelles" dans Destinée arbitraire, les Chantefables et chantefleurs "pour enfants sages à chanter sur n'importe quel air" , les couplets d'Etat de veille qui proposent aux musiciens "des textes dont ils puissent user avec la plus grande liberté, en coupant, en répétant des phrases, en ajoutant même ce qu'ils voudront y ajouter" , témoignent à l'évidence de la connivence qui pour Desnos lie poésie et chanson. L'exercice de la publicité radiophonique pendant les années trente favorisa ce rapprochement. La parole s'y plie à la musique, le poème se fait ductile pour épouser la mélodie. Desnos franchit allègrement le pas et se mit à écrire des chansons qui prennent le rythme des blues, de valse ou de java, qui sont souvent composées pour un musicien et un interprète déterminés. Le journaliste radiophonique se double alors d'un parolier professionnel. Si l'on remonte aux années surréalistes, l'on décèle chez Desnos un goût pour l'expression orale. Il est lui-même celui qui "parle surréaliste à volonté" (André Breton), le prophète d'une "parole d'or" (Michel Leiris) Livre relié à la chinoise 232 pages avec photos 21 X 21 ISBN 9782-371455238 25 ? Desnos est spontanément le poète de l'oral et il est particulièrement sensible à l'inflexion des voix - celle d'Yvonne George par exemple. Il rêve d'un échange de paroles que la vie rend improbable, mais que la merveilleuse invention du disque réalise d'une certaine manière Sachons tirer de son enseignement une leçon digne des hommes libres que sont les Français" . Contre les autodafés hitlériens, Robert Desnos revendique ainsi la liberté de la pensée - liberté esthétique et politique. Liberté : maître mot de son oeuvre et de sa vie. - Marie Claire DUMAS (extrait de l'avant-propos)

05/2018

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Poésie

Le langage et le puits. Poèmes courts complets 1983-1989

Cette édition rassemblé l'intégralité des 250 poèmes courts écrits par Hai Zi entre 1983 et 1989, du mythique "Cuivre asiatique" qui lui offre une première reconnaissance, jusqu'à "Au printemps, dix Haizi" , composé 12 jours avant sa mort, dans lequel il se voit comme un "enfant de la nuit, baigné dans l'hiver, épris de la mort" . Enfant des campagnes qu'il connaît intimement, la ruralité est un cadre récurrent de ses poèmes. Partout, les champs de blés, les images de la terre, des sols humides, et l'amour comparé aux arbres en fleurs, s'infiltrent dans ses vers. Parfois joueurs, parfois mélancoliques, ses poèmes touchent une veine sensible pour la population chinoise qui a si longtemps dépendu de l'agriculture pour assurer sa survie. Mais il est aussi influencé par la littérature contemporaine, et son oeuvre est hantée par les figures de Van Gogh, Rimbaud, Baudelaire, Kafka... Les poèmes de Hai Zi sont écrits dans un langage direct, immédiat, débarrassé des ornementations, tout en saisissant la résonnance profonde entre l'homme et la nature. A la suite d'une déception sentimentale, Haizi réalise qu'il existe un fossé infranchissable entre les mondes ruraux et urbains, qui va au-delà des considérations géographiques. Sa poésie se fait plus poignante et désolée, plus intime, plus sombre. A la fois enfant rentrant chez lui après avoir égaré sa joie dans la montagne et homme exilé dans la ville, loin de son village, il ressent la perte d'identité, la perte du foyer, la perte de l'amour, et semble ne plus appartenir à aucun des deux mondes. Malgré son suicide, lire les poèmes de Haizi nous rappelle paradoxalement les merveilles de l'existence, notre lien à la terre, au sol, au pays et nous emporte dans des paysages lointains et insoupçonnés, au fond de nous-mêmes, entre douceur et clarté.

04/2022

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Littérature chinoise

Sur le balcon

La première partie de ce court roman se passe dans un vieux quartier où la maison du jeune Zhang Yingxiong est, comme les autres, promise à démolition ; mais son père refuse toutes les propositions de dédommagement alors que les voisins déménagent un à un, il se met à boire et meurt d'une crise cardiaque. Après son décès, sa veuve signe l'offre de compensation et la maison est rasée. Zhang Yingxiong se met alors en tête de venger son père. Il se fait embaucher comme serveur dans un restaurant dont une fenêtre à l'arrière donne sur l'appartement de l'homme chargé des expulsions dans le quartier, qu'il juge responsable du décès de son père. Ruminant son désir de vengeance, il observe par la fenêtre la fille de cet homme, sur le balcon en face, et la suit dans la rue quand elle sort, pensant en faire l'instrument de sa vengeance. Mais il s'aperçoit peu à peu que les choses ne sont pas si simples... Le récit se poursuit en déroulant une histoire très subtile, avec une tension dont le suspense n'est levé qu'à la toute fin, dans une conclusion ouverte, volontairement non dramatique, qui laisse soudain place à l'émotion. La collection : "Novella de Chine" Sur le balcon, de l'écrivaine chinoise contemporaine Ren Xiaowen, n'est ni un roman traditionnel ni une nouvelle, c'est une oeuvre qui appartient à un genre intermédiaire auquel on donne maintenant le nom de novella. Deux qualités le caractérisent : un développement narratif attrayant pour le lecteur, et un style. Ce genre a pris une telle importance en Chine et a donné lieu à des oeuvres si originales et si remarquables que l'Asiathèque a décidé de lui consacrer une collection, dirigée par Brigitte Duzan : "Novella de Chine" .

05/2021

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Histoire internationale

Le Parapluie de Simon Leys

Pendant de nombreuses années, une bonne partie de l'intelligentsia occidentale - en France surtout - s'enflamma pour l'utopie maoïste. Jusqu'au jour où une voix isolée, celle de Simon Leys, clama son indignation : témoin de la réalité atroce de la "Révolution culturelle", ce brillant sinologue sortit de sa réserve pour dénoncer de façon implacable le caractère totalitaire et meurtrier d'un tel régime. D'abord accueillis par la calomnie et le mépris, les livres sur la Chine de Simon Leys se sont bientôt imposés comme des références indispensables par leur clairvoyance et l'élégance du style satirique. Puis, à côté de l'oeuvre politique, on a peu à peu découvert toute la subtilité et la culture de ce lettré cosmopolite vivant en compagnie de Confucius ou Cervantès, Tchekhov ou Stendhal, Conrad ou Chesterton, Orwell ou Lu Xun, et tant d'autres encore. Qu'il s'agisse de littérature, de peinture, de la mer, des îles, mais aussi du bon (et mauvais) goût, du succès, du tabac, du jargon, ou alors de l'imagination, de la beauté, de la vérité, du catholicisme : Simon Leys, depuis son exil australien, savait comme nul autre nous instruire et nous enchanter, nous faire rêver et méditer. Il aimait beaucoup citer le propos abrupt d'un personnage de Vargas Llosa : "La vie est une tornade de merde, dans laquelle l'art est notre seul parapluie." Cet essai montre pourquoi la lecture de Simon Leys (1935-2014) a été et reste un parapluie unique contre la folie des idéologies, la sottise et l'esprit de sérieux. Pourquoi et comment ce rebelle aux modes a-t-il été traité avec une incroyable hostilité ? Quel a été le parcours intellectuel de ce grand "interprète-traducteur" de la civilisation chinoise ? Et qu'est-ce qui donne à son oeuvre une coloration si singulière et attachante ?

05/2015

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Religion

Souvenirs et pensées. Les chemins de Confucius à la rencontre du Christ

La vie et la personnalité de Pierre-Célestin Lou Tseng-Tsiang sont, à bien des égards, exceptionnelles. Né à Shanghai en 1871, il a parcouru une brillante carrière diplomatique qui l'a conduit à occuper, entre 1912 et 1920, de très hautes fonctions politiques : Premier ministre de la nouvelle République de Chine à deux occasions pour une courte période, et, plus longtemps, ministre des Affaires étrangères. A la tête de la délégation chinoise, il a refusé de signer le traité de Versailles en 1919, qui transférait au Japon les concessions allemandes en Chine. Après la mort de son épouse, fille d'un officier belge, il est entré en 1927, à 56 ans, à l'abbaye Saint-André de Bruges. Il y est resté jusqu'à sa mort en janvier 1949. Tout en restant imprégné de la culture plus que millénaire de son pays, Dom Lou s'est engagé dans la vie chrétienne, jusqu'à la consécration religieuse. Son témoignage présenté dans Souvenirs et pensées au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale connut un grand succès en librairie. Il a été traduit en plusieurs langues. L'ouvrage est réédité avec des compléments permettant au lecteur d'aujourd'hui de mieux apprécier le contexte dans lequel s'inscrit le parcours de son auteur, un chemin où la sagesse et l'esprit d'humanité des traditions confucéenne et chrétienne se rencontrent. Dom Lou invite l'Occident et la Chine à suivre le même chemin, avec un discours qui reste d'une étonnante actualité aujourd'hui : "Le problème des relations internationales n'est pas, au premier chef d'ordre politique : il est, avant tout, de caractère intellectuel et moral. Au milieu du désordre mondial actuel, il est temps de songer à la rencontre des humanités. La Chine et l'Occident, tous deux humanistes, le confucianisme et le christianisme, pourraient-ils encore remettre de se rencontrer" ?

04/2015

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Critique Poésie

La poétique de Liu XIe. Une histoire littéraire de la Chine ancienne

Normal021falsefalsefalseFRZH-CNX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 12. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : ZH-CN ; }Dans une approche philologique, l'ouvrage étudie les fondements de L'Esprit de la littérature ciseleur de dragons de Liu Xie (ve siècle), considéré comme l'essai le plus important sur l'esthétique littéraire chinoise. Le présent ouvrage se donne pour tâche de retracer les aspects particuliers de la pensée littéraire de Liu Xie (vers 465 - 522) dans son célèbre livre L'Esprit de la littérature ciseleur de dragons. La poésie comme âme et la musique comme corps de la vertu constituent la trame de l'éducation dans la Chine ancienne. L'Esprit de la littérature ciseleur de dragons traite de la création, de l'intuition, de l'inspiration, de l'esprit du "wen" pour écouter, observer et écrire différemment. "Sculpter le dragon" signifie scruter l'esprit en le faisant éclater, finement et infiniment. En rédigeant L'Esprit de la littérature ciseleur de dragons, Liu Xie propose un canon d'esthétique littéraire et une histoire littéraire générale et conceptuelle, dont l'influence sera des plus fécondes en Chine au VIe siècle, puis du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours. Vu la polysémie du Wenxin diaolong, ce travail présente un premier niveau de recherche sur le "wen" à travers une approche philologique.

02/2024

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Généralités

Une histoire globale des révolutions

" La révolution est terminée. " A la fin du siècle dernier, la formule a fait date. Mais rien n'était plus faux. Il suffit, pour s'en convaincre, de déplacer le regard hors des régions occidentales, à Tunis, Alger, Hong Kong ou Téhéran. Etendre dans l'espace mais aussi dans le temps, bien avant le XVIIIe siècle, l'enquête sur les révolutions, en montrer les dynamiques transnationales, les échos, les reprises, les " modèles " comme les singularités, telle est l'ambition de cette histoire globale. Rédigés par des spécialistes du monde entier, ses chapitres explorent la richesse de l'histoire révolutionnaire, mettent en lumière des révolutions moins connues et arpentent des géographies inédites traversant tous les continents. La Révolution française, les révolutions atlantiques et le Printemps des peuples côtoient les révoltes anticoloniales indiennes, les mouvements populaires de Corée ou du Japon et les grands soulèvements latino-américains ; les Révolutions russe et chinoise ne font pas oublier les révolutions d'indépendance, notamment africaines, ni les rébellions multiples qui émaillent un monde en perpétuelle effervescence. Affranchie de ses bornes classiques, l'archive révolutionnaire livre des interrogations neuves et des recherches fructueuses. Le rôle de la spiritualité et de la religion, des empires et des nationalismes, de l'économie et de l'Etat, de l'environnement et du climat, est ainsi exposé à des lumières plus vives, tout comme les protagonistes, notamment les femmes, la paysannerie, le monde ouvrier... Et dès lors, comment passe-t-on à l'acte ? Comment vivent, dans l'extraordinaire des jours de soulèvement, celles et ceux qui y participent ? Au terme du parcours, les jugements péremptoires et polarisés sur les vertus et les vices de la révolution ressortent fragilisés ; le bilan des révolutions acquiert des contours plus nets - et leur avenir même peut être mieux apprécié.

09/2023

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Récits de voyage

Un long courrier indochinois - Toute une vie de voyages. Toute une vie de voyages

"Enfant solitaire, je jouais sagement sur la moquette bleue foncée de ma chambre qui donnait sur le théâtre Hébertot à Paris lorsque tu me remis deux boîtes en fer rectangulaires, bleutées et rouillées. Elles contenaient des lettres de ton enfance passée en France et en Extrême-Orient. Ce fut mon premier rendez-vous avec tes courriers, témoins de tes exils successifs. Ta mère, ma grand-mère, était une Vietnamienne de la haute société de Cochinchine. Ton père, lui, était métis franco-laotien. Longtemps, j'ai ressenti la différence dont je portais moi aussi les signes. Elle pesait à travers la mise à l'écart par des mots et des expressions entendues, rapportées ici ou là. Enfant typée, j'étais pour certains La petite Chinoise et il me fallait l'assumer. Tu avais été cet Indochinois aux yeux bridés, contraint d'avoir abandonné une vie confortable et aisée pour des ailleurs remplis d'incertitudes. L'adaptation et les nouveaux départs rythmèrent ainsi ta vie. Après ta disparition, une multitude d'autres lettres m'attendaient. Ces lettres, inattendues, parlent d'elles-même. Elles m'ont pourtant amenée à ajouter ma propre voix, mes propres mots, comme un écho à ton histoire, imaginant ce long récit dont tu es devenu le personnage principal, à ton insu. Il y est question de déracinement, le tien en l'occurrence, qui se raconte à travers l'ordinaire d'un quotidien rempli de priorités concrètes et de petites victoires infimes. L'histoire débute en 1939, dans la ville florissante de Saïgon, jadis surnommé la perle de l'Extrême-Orient, un jeune couple élégant et fortuné prend la pose. La belle Vietnamienne tient dans ses bras son premier bébé aux yeux bridés : mon père Serge".

04/2022

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Histoire internationale

Mon combat pour un Tibet moderne

The Struggle for Modern Tibet raconte la vie peu banale d’un Tibétain, né en 1929 (et toujours en vie). Pour rédiger ses mémoires, Tashi Tsering a pu compter sur la collaboration de Melvyn Goldstein (un anthropologue américain, spécialiste du Tibet) qui l’a aidé à accoucher de ses souvenirs et les a resitués dans l’histoire générale, et de William Siebenschuh (un autre professeur américain, spécialisé dans la littérature anglaise des 18e et 19e siècles, auteur de biographies) qui a su donner forme à ses souvenirs épars pour en faire un récit captivant qui se lit comme un roman. Un vrai roman, effectivement. Né dans un village presque entièrement analphabète, il voudrait, dès le plus jeune âge, apprendre à lire et à écrire. Mais dans son village, c’est impossible : il n’y a pas d’école. Mais voilà que, à l’âge de dix ans, au grand désespoir de ses parents, il est recruté, comme impôt humain, pour devenir danseur dans la troupe de danseurs du Dalaï-Lama, ce qui lui ouvre des perspectives en terme d’instruction, mais le met aussi en contact avec les tares de la société théocratique (brutalité, violences, y compris sexuelles). En 1950, les troupes chinoises entrent dans Lhassa et, pendant plusieurs années, ce sera une sorte de « lune de miel » avec la population locale. La conscience politique de Tashi Tsering commence à s’éveiller : il doit exister d’autres systèmes politiques que le régime théocratique et féodal. Toujours soucieux d’apprendre, il part en Inde pour y étudier l’anglais. Il est en Inde quand l’insurrection de Lhassa éclate en 1959 ; il se lie d’amitié avec le frère aîné du Dalaï-Lama et le seconde dans l’accueil des réfugiés tibétains qui affluent en Inde. Il fait la connaissance en Inde d’un étudiant américain, grâce auquel il va pouvoir venir étudier aux États-Unis. Avant de partir, il rencontre le Dalaï-Lama, qui l’invite à être un « bon Tibétain ». Études sur la Côte Est et puis à Seattle : ses lectures historiques lui font établir un parallélisme entre le moyen-âge occidental et la société tibétaine qu’il vient de quitter. Malgré l’incompréhension de ses amis tibétains en exil et de ses condisciples américains (dont Melvyn Goldstein), il décide de retourner au Tibet pour se mettre au service de son peuple resté au pays. Le frère aîné du Dalaï-Lama essaie en vain de l’en dissuader, en lui faisant miroiter des avantages matériels. Arrivé en Chine après un interminable voyage en bateau, il est aussitôt envoyé d’autorité dans une obscure école d’une province centrale, qui allie étude et endoctrinement. Tashi Tsering accepte son sort, car il croit sincèrement au bien-fondé du communisme ; de plus, il espère bien que sa formation lui permettra de retourner au Tibet pour y enseigner. Voilà que, en novembre 1967, en pleine Révolution culturelle, il est accusé d’être un espion à la solde des États-Unis. Humiliations publiques. Condamnation sans réel procès. Après avoir passé plus de trois ans en prison, et y avoir tenu le coup malgré des conditions d’internement inhumaines, il épouse Sangyela, une vieille amie tibétaine très croyante, avec qui il va former un couple très uni. Mais même après sa libération, il est toujours suspect et assigné à un travail manuel qui ne lui convient pas. C’est pourquoi, profitant de l’assouplissement du régime après l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1977, il s’enfuit jusqu’à Pékin pour réclamer sa complète réhabilitation, qu’il finira par obtenir. Toujours soucieux de sortir les paysans tibétains de leur analphabétisme et de les ouvrir à la modernité, il obtient de pouvoir commencer, à 51 ans, la rédaction d’un dictionnaire trilingue tibétain-chinois-anglais (qui sera publié à Pékin en 1988). Grâce à la coquette somme d’argent que le Gouvernement chinois lui a versée en dédommagement du préjudice subi par ses années « volées », il ouvre un cours du soir d’anglais à Lhassa. Puis, il se bat pour obtenir la création d’une école primaire dans son village, qui ouvrira ses portes en 1990. Fort de cette réussite, il va être à l’initiative de la fondation d’une trentaine d’autres écoles sur le Haut Plateau. En 1992, après avoir repris contact avec Melvyn Goldstein, il commence, en Amérique, à travailler à son autobiographie. En 1994 – il a 65 ans – il rencontre à nouveau le Dalaï-Lama, à l’Université du Michigan, et l’invite, sans succès, à rentrer au pays. 1997 : parution de ses mémoires, sous le titre The Struggle for Modern Tibet. The Autobiography of Tashi Tsering, par Melvyn Goldstein, William Siebenschuh et Tashi Tsering, M.E. Sharpe, Armonk (New York) et Londres, « An East Gate Book ».

10/2010

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Beaux arts

Palézieux. Oeuvres sur papier - Coffret en 4 volumes : Estampes ; Dessins ; Lavis et aquarelles ; Essais et témoignages

Quatre petits volumes ressemblant à des carnets nous introduisent, y compris sur le plan matériel, à l'oeuvre sur papier du peintre et graveur suisse Gérard de Palézieux (Vevey 1919-Veyras 2012). Après sa formation à l'Ecole des beaux-arts de Lausanne, il réside à Florence pendant la Seconde Guerre mondiale, puis s'installe dans le canton du Valais, où il vivra jusqu'à sa mort. La lumière, les usines et la campagne italiennes constitueront un ancrage important pour sa poétique, parfois très proche de celle de Giorgio Morandi, dont Gérard de Palézieux fait la connaissance en 1953 et avec qui il restera en contact jusqu'au décès du peintre bolonais. Mais son oeuvre témoigne aussi d'autres sources d'inspiration, tels les effets lumineux de Canaletto et de Claude Lorrain. En 1969, après un voyage au Maroc, il découvre l'aquarelle, technique qui va l'aider à élargir sa vision et lui permettre de dissoudre toute pesanteur en une pure luminosité. C'est à Venise que, à partir de 1972, Palézieux trouve sa véritable voie, grâce aux qualités de rapidité et de transparence du médium, une voie très proche d'une sagesse et d'un retrait du monde prônés par les peintres chinois. A partir de ce moment-là, le graveur s'ouvre à des expériences beaucoup plus libres, en se passionnant pour des techniques comme l'aquatinte ou le monotype lui permettant de traduire dans des paysages d'une extrême sensibilité le passage du temps. Solitaire, instinctif, fidèle à ses émotions, Palézieux n'a jamais renoncé à la peinture telle qu'il l'avait apprise de ses maîtres. "Je suis un attardé, disait-il, un isolé, dans un siècle qui me dépasse". En dehors de tout courant, de toute posture, son regard sur le monde se révèle néanmoins étonnamment juste, et chargé d'un étrange pouvoir de résistance. Dans ses images peintes ou gravées, il évoque les choses et les pays avec une réserve qui traduit les incertitudes de notre temps, ses abandons ; pourtant jamais il n'appuie sur la plaie et jamais il ne force l'expression. Ses aquarelles de neige, ses aquatintes au sucre disent le retrait de la lumière, la force inéluctable du temps, opposant aux contingences et aux discours personnels un art qui tente de renouer avec le simple et l'universel.

10/2019

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Littérature française

Blason d'un corps

" "Tout homme de quarante ans, toute femme de trente, s'ils ont aimé ou vécu, voyez leur corps balafré de cicatrices : les plus douloureuses, les invisibles, se cachent à l'intérieur. Au lieu de tuer son partenaire, l'amant, par maladresse, la femme, par cruauté, presque toujours se bornent à le blesser. Je m'exerce à deviner quel endroit de mon corps si vulnérable fatalement par vous souffrira : quand, comment, pourquoi frapperez-vous ? je l'ignore ; mais je sais que vous frapperez. Ainsi soit-il ! A-t-il vécu, celui qui meurt indemne ?" Ainsi pense Jean, le héros du récit, au début de sa longue passion pour Mayotte. Il sera exaucé : onze ans plus tard elle frappera en effet, mais pour se revancher d'un coup qu'il lui porta parce qu'elle lui faisait par trop de bien. Echec ? ou réussite ? Pour plaire, je devrais suggérer que j'ai voulu écrire, comme tout le monde, un roman de l'échec. Je mentirais : il s'agit bien d'une réussite. Tout au plus, de l'échec d'une réussite. J'ai assez bien connu les héros de cette passion pour affirmer qu'elle rendit heureux, à un point qu'ils qualifiaient d'inadmissible, ce couple qui ne parlait de soi qu'en s'appelant "nous un". Journaliste aussi engagé dans l'histoire que dans la chair, Jean ne put éviter ni la bombe d'Hiroshima, ni le calvaire des personnes déplacées, ni les horreurs du fachisme chinois, ni la crise du Maghreb, ni toutes les plaies de l'Egypte. Pourtant, ce qui lui importait plus que tout, c'était ce qui dépendait de lui, de sa volonté d'être heureux contre toutes les raisons qui le destinaient au malheur. Heureux, oui , avec la plus méprisable des créatures, ou du moins la plus méprisée : une métisse de Caraïbe, de nègre et d'Indien, une de celles qu'on appelle aux Antilles une "échappée-couli". Quoique le héros "se défie du romanesque", il avoue un jour à son amie : "Si j'étais autre chose qu'un pauvre diable de petit grand reporter, comme j'aimerais illustrer mon pays par un vrai roman d'amour !" Au lecteur de décider si mon ami a réussi l'échec de sa réussite." Etiemble.

03/1961

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Sciences politiques

Merci l'Europe !

Inégalités, chômage, terrorisme, migrants, péril environnemental, les citoyens européens ont peur. L'Europe ne les rassure plus. Pire, elle accroît leurs inquiétudes. Ils ont le sentiment qu'elle ne profite qu'à une minorité " déracinée " (les financiers, les riches et les professions qui jouissent de la mondialisation) mais précipite pour les autres le déclassement, attaquant leurs langues, leurs modes de vie, leurs cultures, leurs entreprises, leurs emplois, leurs données privées, etc. L'Europe se fragmente alors que les menaces se multiplient : les Américains imposent leurs lois, les Chinois leurs produits ; le réchauffement climatique progresse ; les flux migratoires augmentent ; la mondialisation grignote nos cultures ; le big data nous espionne... Dans une Europe perçue comme faible et injuste, la tentation est grande de chercher le salut chez ceux qui parlent fort et critiquent les élites et le système. Leur stratégie consiste à s'appuyer sur les échecs et à tordre les faits pour justifier de solutions simplistes fondées sur autant de mensonges. Et ça marche ! Partout les populistes gagnent du terrain : à l'Est , au Nord, en Italie, en Allemagne, et en France si l'on se souvient du premier tour des présidentielles où, tous scores réunis, ils avaient la majorité. Les populistes parlent haut et simple, comme un Orban et un Salvini. Ou un Trump aux USA. Pas comme un Juncker, le président de la commission, que personne ne connaît. L'auteur dénonce ici les 7 grands mensonges qui font le lit du populisme : l'Europe serait tout à la fois une passoire à migrant, un euro qui nous plombe, le pigeon de la mondialisation, la victime des plombiers polonais qui volent nos emplois, le jouet des technocrates de Bruxelles, etc... Les critiques sont légitimes. Les nier avec condescendance exaspère les opinions publiques. S'il faut évidemment écouter les peuples et respecter le verdict des urnes, c'est pour mieux combattre les populistes et dénoncer leurs fausses solutions. En proposer de meilleures. Et ne pas oublier l'essentiel. Car, malgré tous ses défauts et imperfections, l'Europe nous a apporté ses bienfaits : la paix, d'abord et avant tout, la monnaie commune, les déplacements faciles, la baisse des prix du téléphone, les échanges d'étudiants, les projets industriels majeurs, type Ariane ou Airbus. Comment ne pas voir que dans un monde dangereux, l'Union est la seule et unique façon de nous protéger des volontés de domination des géants asiatiques ou américains et des idéologies hostiles ?

02/2019

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Critique littéraire

Le "Je" des lettres

Je me suis toujours intéressé aux mystères des mouvements et des rebondissements des choses et des êtres ; depuis leur embryon initial jusqu’à la formation d’une classe sociale, d’un groupe animal, d’un être humain normal, d’une phrase banale ou d’un texte original. Dans ces derniers cas, ce sont les mouvements des lettres de l’alphabet qui sont en cause, car la possibilité de leurs combinaisons à l’infini peut engendrer des merveilles comme des racailles. Et il s’agit de tous les alphabets que compte le monde, que ce soit celui du patois ou celui du chinois, c’est le même processus qui mène au même résultat. A ce titre, les deux premières lettres de notre alphabet français en est un exemple patent. La preuve, c’est que chaque fois que le B passe en premier et surclasse sa voisine A pour produire un mot et s’exprimer, il ne fait que babiller, balbutier, bafouiller, bavarder et baragouiner. C’est-à-dire tout, sauf la bonne parole et la bonne communication qui restent, par excellence, le but ultime de chaque alphabet. Et c’est cette raison qui m’a poussé à essayer de toucher de près les autres lettres en piochant au plus profond d’elles pour savoir de quoi elles sont capables tant en bien qu’en mal. Le résultat fut superbe dans la mesure où chaque lettre s’est révélée capable de jouer le sujet, le verbe et le complément tout en restant dans son élément. A vrai dire, il faut être une lettre pour connaître ce qu’est le sentiment de chacune d’elles une fois qu’il leur arrive de déplaire aux règles de l’orthographe et de la grammaire ou au contraire satisfaire un littéraire par une belle allure aussi claire qu’exemplaire. Personnellement, après avoir caressé et essayé de dresser ces lettres, j’ai eu la certitude qu’elles ont leur nature et leur tempérament, leur âme et leur esprit, que certaines s’attirent entre elles, alors que d’autres s’éclipsent et se repoussent volontiers, pour faire place à celles qui poussent en douce et sans appel à la rescousse. Et ce, rien que pour la beauté de la vue et la finesse de l’ouïe. Oui, les lettres ! Et elles le font mieux que les êtres.

12/2021

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Sciences politiques

La confrontation mondiale

La confrontation mondiale rassemble les articles de politique internationale écrits par Arrigo Cervetto entre janvier 1980 et décembre 1989. L'analyse de cette décennie, durant laquelle " l'ordre mondial a été bouleversé ", comme l'écrit l'auteur, est maintenant à disposition des lecteurs francophones. Ce texte constitue le chaînon manquant entre L'impérialisme unitaire, publié en deux tomes en 2010 et 2012, qui aborde la politique internationale de l'après-guerre jusqu'à la fin des années 1970, et Le monde multipolaire, publié en 1998, qui analyse la politique mondiale de la première moitié des années 1990. La continuité éditoriale entre les oeuvres d'Arrigo Cervetto déjà publiées par notre maison d'édition est désormais acquise. Au début des années 1980, l'invasion russe de l'Afghanistan et la crise en Pologne furent les événements emblématiques d'une nouvelle confrontation mondiale pour une nouvelle définition des rapports de puissance. Cette phase arriva à terme dix ans plus tard, avec la fin de l'ordre de Yalta, établi à l'issue de la Deuxième Guerre mondiale. Pour analyser en profondeur les événements de cette décennie, Cervetto empoigna et développa la théorie marxiste des relations internationales, en se servant en particulier du concept dialectique d'" impérialisme unitaire ". Entre janvier 1980 et décembre 1989, Cervetto écrivit 114 articles d'analyse sur le rôle des Etats et sur le poids des facteurs économiques, politiques, stratégiques et militaires qui entrent en jeu. Ces articles constituent les neuf chapitres de ce livre. Si la confrontation mondiale des années 1980 a vu la disparition définitive de Yalta et l'émergence d'une pluralité de puissances, la nouvelle phase stratégique qui caractérise le début du XXIe siècle élève le niveau de l'affrontement impérialiste : désormais, la dimension requise est continentale. La question cruciale devient alors la force de l'impérialisme chinois dans le cycle du déclin atlantique, ainsi que la réponse de l'impérialisme européen qui en découle. La science marxiste a besoin de développer des instruments d'analyse perfectionnés et pénétrants pour faire face à ce nouveau défi. Reparcourir l'analyse de cette période, qui a été, entre autres, une phase de maturation des événements qui ont accéléré le processus d'unification européenne, permet de s'approprier un patrimoine stratégique indispensable en vue de la lutte révolutionnaire contre " l'ennemi qui est chez nous ", selon le mot d'ordre des internationalistes.

09/2018

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Art de l'Asie du sud-est

Arts Asiatiques N° 75/2020

Arts Asiatiques a repris la tâche assurée par la Revue des Arts Asiatiques, fondée en 1924 par les musées de France et placée à partir de 1933 sous la direction de Georges Salles, qui deviendra directeur du musée national des arts asiatiques (Guimet) puis des musées de France. En 1959, Jean Filliozat alors directeur de l'Ecole française d'Extrême-Orient (EFEO) prend la direction d'Arts Asiatiques. Depuis 1962 la revue est placée sous la responsabilité institutionnelle et scientifique de l'Ecole en partenariat avec le musée national des arts asiatiques - Guimet et le musée Cernuschi et avec le concours de la Direction générale des patrimoines, Service des musées de France. Depuis 2010, Arts Asiatiques est dotée d'un conseil scientifique sanctionnant une ouverture internationale également présente au travers de textes en anglais, en chinois et en japonais. Arts Asiatiques vise à faire progresser la connaissance des civilisations asiatiques en faisant dialoguer archéologie, histoire de l'art, recherche et histoire muséale, en France où elle constitue la revue des principaux centres français d'étude et de présentation des arts de l'Asie, et à l'étranger. Ses aspects sont multiples : archéologie de terrain, historio-graphie, édition de documents iconographiques et d'inscriptions, restitution du contexte culturel et technique d'une oeuvre d'art, expositions d'importance et nouvelles acquisitions des musées d'arts asiatiques sont toujours, pour la revue, l'occasion de donner accès aux sources orientales les plus authentiques. Arts Asiatiques présente chaque année, sous forme d'articles de fond, de chroniques, de notes et de comptes rendus, des études richement illustrées sur les arts de l'Asie et les progrès de la recherche archéologique en Orient. Sommaire / Contents Articles VIRGINIE OLIVIER Les "Brahma-Siva" de la région de Tanjore : un syncrétisme singulier aux origines inexpliquées ROLF HEINRICH KOCH Late 19th Century Jataka Murals at the Buddhist Monastery in Batuvantudava, Sri Lanka LOUISE ROCHE Le sanctuaire de Banteay Samrae à Angkor : une fondation bouddhique du règne de Tribhuvanadityavarman SHI-YEE LIU Retrieving the Dragon into the Vase : The Core of Shitao's Sixteen Luohans Scroll and a Symbol of His Retreat Activités des musées Musée national des arts asiatiques - Guimet Musée Cernuschi Notes LUCIE CHOPARD, CLAIRE DELERY & ROBERTO GARDELLIN Nouvelles découvertes sur le meiping Yuan de la collection Grandidier Chronique VINCENT LEFEVRE & COLINE LEFRANCQ Vingt-huit ans de fouilles franco-bangladaises à Mahasthangarh Comptes rendus

02/2021

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Guides étrangers

Petit Futé Kinshasa. Province Kongo Central, Edition 2017-2018

Autrefois Kin la Belle, Kinshasa tente aujourd'hui, après les trop longues années d'instabilité, de se reconstruire et de regagner la confiance de ses habitants, des investisseurs et des touristes. Au sein des 10 millions de Kinois, 450 ethnies congolaises et des habitants issus de tout le continent et d'ailleurs, forment l'énorme et grouillante population de cette ville tentaculaire. Beaucoup de jeunes à la formation précaire slaloment entre le pire et le meilleur, entre misère et prospérité, entre rire et larmes. Tous les excès trouvent place dans une cacophonie parfois bien incompréhensible à nos yeux et nos oreilles. A Kinshasa, les "Cinq chantiers" promis dès 2007 par le Président Kabila, ont porté quelques fruits, les plus visibles étant la réfection de certaines grandes artères complètement refaites par les Chinois. Et puis on bâtit à tout va, de manière parfois anarchique et selon des critères esthétiques qui laissent quelquefois rêveur... Les embouteillages sont permanents et s'ajoutent au bruit d'une cité qui ne dort jamais complètement. Les fumets de cuisine en plein air chatouillent les narines et incitent à arrêter le temps pour déguster une brochette de cabri avec une Primus fraîche. Beaucoup de nouveaux restaurants, bars et discothèques dans le quartier de la Gombe bien sûr, mais aussi dans les cités, là où l'ambiance donne toute sa mesure. L'âme de Kin se révèle à celui qui pourra se laisser séduire par les multiples facettes de cette ville tantôt enivrante, tantôt agaçante mais qui ne laisse personne indifférent. Le Kinois est à l'image de sa ville : spontané, extraverti, frimeur (l'Italien d'Afrique dit-on), noceur, mais pas bagarreur. Capitale de la musique avec des tas de grands noms qui confirment sa réputation de fêtarde et d'ambianceuse jusqu'au bout de la nuit et que lui envient les autres grandes villes africaines. Peinture, sculpture, BD, de nombreux artistes continuent d'émerger et exposent régulièrement dans des galeries du monde entier. La ville n'est pas en reste au niveau culturel avec des spectacles traditionnels ou avant-gardistes qui se donnent régulièrement dans les théâtres et centres culturels. Et quand la permanente ébullition kinoise vous aura mis ko, suivez le guide et sortez de la ville pour une escapade d'un jour ou deux en direction du Bas-Congo ou du Bandundu. C'est magique.

11/2016

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Monographies

Eloge de la lumière. Pierre Soulages - Tanabe Chikuunsai IV, Edition bilingue français-anglais

Captant la clarté jaillie de la nuit, certaines oeuvres, d'une beauté unique, révèlent et enchantent les couleurs de l'ombre. Les collections de la Fondation Baur, musée des arts de l'Extrême-Orient, regorgent de ces perles rares, attirant visiteurs du monde entier. Au sein des vitrines dédiées aux grès chinois de l'époque Song (960-1279), les bols tenmoku aux revêtements irisés, parcourus de "fourrures de lièvre" , de "gouttes d'huile" en sont d'extraordinaires témoignages ; plus proche dans le temps, au sein de l'ensemble exceptionnel de porcelaines chinoises monochromes des XVII et XVIIIème siècles, on peut aussi découvrir les "poussières de thé" ou les "noirs miroirs" aux reflets ondoyants. Dans les espaces aux éclairages tamisés dévolus à l'art japonais, nombre des objets réunis par Alfred Baur condensent une esthétique du demi-jour, si justement célébrée par le romancier Tanizaki Junichiro dans son incontournable Eloge de l'ombre. Ainsi le noir profond des objets en laque en particulier - fourreaux de sabres, boites à thé, à encens, écritoires - aux surfaces ciselées, polies, ajourées, attise poudres et fils d'or, incrustations de métal, de nacre ou d'émaux. C'est dans le sillage de cet héritage en clair-obscur que la Fondation Baur a souhaité accueillir le temps d'une exposition quelques-uns des chefs-d'oeuvre du maitre des "noirs lumière" , Pierre Soulages. La complicité de son art nouée avec "l'épaisseur du silence" attachée selon les mots de Tanizaki, dans la culture visuelle de l'archipel, aux "couleurs des ténèbres" , quoique purement contingente n'en est pas moins manifeste. Ses oeuvres ont parfois suscité des rapprochements avec la calligraphie ou la laque et pourraient aussi dialoguer avec la "peinture de l'envers" (urazaishiki) ; l'objet de cette exposition est de proposer une autre rencontre avec le Pays du soleil levant, née cette fois dans les lignes érigées, le son et la lumière perçant des forêts de bambous ; à la "sculpture abstraite" née selon Pierre Soulages de l' "écriture des branches dans l'espace" , répondent les tiges et les noeuds du bambou modelé en clair-obscur par un artiste d'exception, Tanabe Chikuunsai IV. Héritier de traditions et de techniques ancestrales, quatrième de sa génération, il travaille le végétal d'un regard neuf, sculptural et lumineux.

11/2021

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Beaux arts

Hokusai. Les trente-six vues du mont Fuji

L'intégrale des 36 vues du Mont Fuji, comprenant les dix estampes supplémentaires commandées par l'éditeur d'Hokusai suite au succès de cette série. "Si seulement les cieux pouvaient m'accorder encore dix ans... Si seulement les cieux pouvaient m'accorder encore cinq ans, je deviendrais un grand artiste". En formulant ainsi ces voeux à la fin de sa vie, Hokusai (1760-1849), aujourd'hui considéré comme le plus célèbre artiste de son époque, exprime son éternel quête de la perfection. Au début des années 1830, il entreprend sa suite colorée des Trente-six vues du mont Fuji, et parvient ainsi à l'apogée de sa carrière. Consacrée tout entière au paysage, la série présente le mont Fuji selon une multitude de points de vue et de cadrages. Voyageur infatigable, Hokusai, passionné de nature, explore toutes les facettes du volcan. Parfois solitaire et majestueuse, ou esquissée dans un horizon lointain, en grande spectatrice du monde des hommes, la montagne sacrée est inébranlable malgré les saisons et le temps. Mais elle n'est pas le seul élément d'observation : le peuple, dans toute sa diversité, s'affaire, occupé à toute sorte d'activités quotidiennes, parfois en symbiose avec son environnement, paisible et bienfaisant, ou au contraire, en prise avec une nature souveraine, magnifique et impitoyable, comme pour La Grande Vague de Kanagawa. Il capture dès lors l'instantané, l'éphémère, mais également l'éternel. La nature, quant à elle, demeure et se renouvelle sans cesse sous l'égide de son grand souverain, l'immuable mont Fuji à la cime enneigée. Créatif, Hokusai joue avec la couleur, et notamment avec le bleu de Prusse, pigment artificiel importé de Hollande depuis peu, plus intense et profond que les bleus naturels traditionnellement utilisés. Le maître s'amuse des effets d'atmosphère, de l'anecdotique, et allie la tradition picturale japonaise, largement influencée par le modèle chinois, à la perspective occidentale. Le succès de ces estampes est considérable et popularise le genre du paysage. Dès lors, l'éditeur d'Hokusai lui commande dix nouvelles planches, Le Fuji vu de l'autre côté. C'est donc une intégrale de quarante-six estampes au total qui est reproduite dans ce coffret, accompagné d'un livret explicatif décrivant chacune des estampes de la suite la plus célèbre du grand maître japonais.

11/2018

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Beaux arts

Les saisons par les grands maîtres de l'estampe japonaise

Grands voyageurs et passionnés de nature, Hokusai (1760-1849) et Hiroshige (1797-1858) ont révolutionné l'art de l'estampe japonaise dès la fin du xviiie siècle, en portant à son apogée le genre du paysage. Peuplant leurs vues de scènes de la vie quotidienne, ils se sont largement appropriés le thème des saisons, au coeur de la pensée japonaise depuis la fin de la période Yamato (250-710). Dès le vie siècle, les poètes s'emparent du sujet en lui associant une iconographie propre : la floraison des cerisiers devient le grand symbole du printemps et le soleil celui de l'été. L'automne appelle à la contemplation des feuilles d'érables et de la lune. L'hiver vient avec les premières neiges... Les artistes, largement influencés par le modèle chinois, s'approprieront ensuite cette vision simplifiée du cycle de la nature. Dès l'époque de Heian (794-1185) émergent de nouveaux genres liés au cycle de la nature, comme les peintures des quatre saisons, des douze mois de l'année et des lieux célèbres. Toutefois, c'est à l'époque d'Edo (1600-1868) que le thème de la nature connaît son plus grand succès avec l'estampe, et plus particulièrement avec le paysage, propice à la représentation des saisons. Avec les illustres Hokusai et Hiroshige en chefs de file, les artistes du paysage capturent toutes les variations de la nature, s'attachent aux scènes enneigées comme aux jardins de cerisiers ensoleillés, aux promeneurs luttant contre la pluie ou admirant les feuilles d'érables rougeoyantes. Ce genre leur survivra, au Japon mais également en Occident où il aura une influence considérable sur l'oeuvre des impressionnistes. Il renaîtra au début du xxe siècle, avec les derniers grands maîtres japonais du paysage et de l'estampe, et Hasui (1883-1957) qui s'attacha autant qu'Hokusai et Hiroshige à la représentation des saisons. Désormais, l'immuable cycle de la nature se fond dans un paysage moderne, bouleversé par les grands changements de la seconde moitié du xxe siècle. Hasui réactualise ce thème intemporel, encore aujourd'hui au coeur des préoccupations du Japon d'aujourd'hui. Ce petit coffret met à l'honneur ce sujet si cher aux Japonais en proposant une sélection des plus célèbres estampes, issues de l'oeuvre des plus grands artistes du paysage, de l'époque d'Hokusai à celle d'Hasui, et en les accompagnant d'un livret explicatif.

11/2018

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Critique littéraire

Le courage N° 4/2018 : Minorités supérieures ?

Le Courage, revue internationale annuelle, en plusieurs langues, est en réalité un essai à plusieurs auteurs, en 2018, les " Minorités supérieures ?" . L'infériorité numérique ne fait pas plus l'infériorité " morale " que la majorité ne prouve la raison. Depuis quelques années, les minorités sont honnies ; on les accuse d'être des " communautés " , de faire sécession, de comploter contre la majorité pour leur profit. Il en va des minorités comme de tout dans l'humain, le bien et le mal y sont partagés. Des minorités inférieures existent sans doute, comme " le paquet de déplorables " qui a voté pour Trump, élu avec moins de voix que son adversaire, mais y a-t-il des minorités supérieures ? En tout cas, en tant qu'inférieures en nombre, on leur doit l'attention et le tact. C'est à quoi les auteurs du Courage 4 réfléchissent dans ce numéro. On y trouvera un agrégé de grammaire conversant avec un jardinier chinois ; le grand architecte Paul Andreu (ah, les architectes) parlant avec le grand artiste abstrait Carlos Cruz Diez (ah, l'art contemporain !). Loïc Prigent parle des snobs. Sandrine Treiner, des idiots utiles ayant fait la gloire d'un roman qui prédisait l'élection d'un président islamiste en France, et Oriane Jeancourt-Galignani, des critiques littéraires aussi précieux et menacés que la mulette perlière d'eau douce. Clémentine Mélois propose des images inquiétantes et cocasses, Philippe Corbé écrit sa première fiction, où il est question d'un homme devenant femme. Charles Dantzig étudie les idées majoritaires qui peuvent faire tant de mal aux écrivains, comme celle de la beauté. Romila Thapar, une des plus grandes historiennes de l'Inde, co-fondatrice de l'Université Nehru à New Delhi, explique ce que c'est que de tenter d'enseigner sous la terreur nationaliste indoue. Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, fait dans un discours crucial les premières excuses officielles d'un pays à une minorité, la LGBTIQ. La grande généticienne Evelyne Heyer explique le destin des minorités supérieures, et on lira l'étonnant récit de vie de Dorothée, Pygmée persécutée chez les Tutsis et les Hutus, car on est toujours la minorité d'une minorité. Comme à chaque numéro, trois écrivains débutants ont une conversation atour du thème de l'année et publient leur première fiction ou leurs premiers poèmes. Ecrits en français, italien, anglais.

04/2018

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française N° 201 sept 1969

Giuseppe Ungaretti, Vermeer Jean Tardieu, Figures et non-figures Jean Follain, Poèmes Jacques Boudillet, L'express de Cracovie Pierre Pachet, Confession Dora Vallier, Art, anti-art et non-art Claude Esteban, De la sculpture et de quelques objets Roger Nimier, Une étude sur Marcel Aymé Chroniques : Peter Brooks, Nouvelle critique et critique nouvelle aux Etats-Unis Henri Thomas, Jean Follain : ciel appris, ciel vivant Jean Blot, Henri Thomas Michel Gresset, Un Faulkner féerique Maurice Pinguet, Le Nô et la scène du désir Dominique Noguez, Prenez garde au cinéma Notes : la poésie : Pierre Chappuis, Voir, par Pierre Torreilles (Le Seuil) Alain Bosquet, Neige exterminatrice, par Christian Bachelin (Guy Chambelland) Notes : littérature et essais : Jean Follain, Monplaisir... En Histoire, par Paul Morand (Gallimard) Michel Léturmy, La Foudre de Dieu, par Marcel Moré (Gallimard) Jean Blot, L'aventure d'un pauvre chrétien, par Ignazio Silone (Calmann-Lévy) Jean Duvignaud, Cent mille provinciaux au XVIIe siècle, par Pierre Goubert (Flammarion) Roger Judrin, Vie de Lavoisier, par Léon Velluz (Plon) Michèle Pirazzoli-t'Serstevens, Claudel et l'univers chinois, par Gilbert Gadoffre (Gallimard) Notes : romans français : Jean Blot, La deuxième mort de Ramón Mercader, par Jorge Semprun (Gallimard) Lionel Mirisch, Creezy, par Félicien Marceau (Gallimard) Willy de Spens, Printemps au parking, par Christiane Rochefort (Grasset) Patrick de Rosbo, Le corps, par Dominique Rolin (Denoël) Lionel Mirisch, La Façade et autres miroirs, par Georges Piroué (Denoël) Notes : romans étrangers : Claude Michel Cluny, Mémoires d'un Italien, par Ippolito Nievo (Librairie Klincksieck) Jean-Claude Schneider, Un fils dévoyé, par Renate Rasp (Gallimard) Notes : les arts : Renée Boullier, L'art et la musique (Galerie des Beaux-Arts de Bordeaux) Notes : les spectacles : Robert Abirached, Les Dialogues, de Ruzante (Théâtre des Nations) ; La Moscheta, de Ruzante (Théâtre du Huitième) ; Odipe-Roi, de Sophocle (Mai de Malakoff) Claude Michel Cluny, La Femme infidèle, de Claude Chabrol Lu et vu : Georges-Emmanuel Clancier, Signatures de l'espace, par Raymond Datheil (Caractères) Claude Michel Cluny, Poésie et prose, d'Edwin Muir (Seghers) Jean Grosjean, Le mythe de l'éternel retour, par Mircea Eliade (Gallimard) Alain Clerval, Le Jéroboam, par Didier Martin (Gallimard) Willy de Spens, Comprenne qui pourra, par Roger Bésus (Plon) Jean Grosjean, Quatrième Festival international du film militaire (Versailles) Dominique Noguez, Thérèse et Isabelle, de Radley Metzger.

09/1969

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Policiers

NNT visions. L'ennemi invincible

Il s'appelle Luc, il fait plus de deux mètres de haut et est très sportif. La première moitié de son curriculum vitae est de couleur noire, la seconde moitié est remplie de son amour onirique pour sa famille et de sa passion pour son travail. Certains l'appellent " le cauchemar de tous les criminels ", car au cours de sa longue carrière, le commissaire en chef a mené avec succès de nombreuses enquêtes sans exception. Sa série de succès semble menacée lorsqu'il trouve des pistes importantes dans l'affaire Berta. Lui et sa famille deviennent soudainement les cibles d'un homme puissant qui utilise une série d'astuces pour atteindre des objectifs encore peu clairs pour la police. L'auteur Thiess Matt-Eron a donné le coup d'envoi de sa dernière série de thrillers policiers, NNT-Visions, dont les trois premiers épisodes ont été publiés en août 2019. Les livres racontent l'histoire de Luc, inspecteur en chef d'un département de la police des Etats-Unis de la liberté (USF), et explorent son passé et son présent en soulevant de nombreuses questions sur la nature de la vie, la vérité et l'amour. Après une disparition d'enfant, les habitants de l'USF craignent le pire. Le cas de Geo, un jeune garçon porté disparu de l'appartement de sa mère, fait rugir les médias des semaines durant et fascine le public. La série se déroule dans l'USF, un état moderne fictif comprenant des individus parlant de nombreuses langues du monde réel telles que l'anglais, le français, l'allemand et le chinois. L'histoire, les coutumes et la politique de ce peuple sont révélées progressivement au fil de la série, établissant une ambiance destinée à représenter une fusion des cultures mondiales. Bien que fictive, la série NNT-Visions vise à transmettre aux lecteurs un message pertinent sur le monde d'aujourd'hui. En vue de préparer un tel message, chaque livre commence par poser une série de questions rhétoriques au lecteur, qui trouvera des réponses précises tout au long du livre. Connues sous le nom de "USF Quiz Arena", certaines des questions portent sur l'adaptabilité de l'âme à des vérités non désirées, sur le danger que représente ou non le véritable amour en comparaison avec la drogue, et sur la possibilité de traverser l'enfer pour aller au paradis.

04/2019