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Marguerite Duras

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Histoire de France

Le général Huntziger. L'"Alsacien" du maréchal Pétain

Né en Bretagne d'un Optant de Guebwiller, le général Charles Huntziger (1880-1941) o tenu les seconds rôles les plus ingrats de la grande histoire. Début septembre 1939, le général Gamelin lui confie le commandement de la IIe armée, à la charnière de Sedan. A la mi-mai 1940, il subit donc de plein fouet l'assaut des Panzer de Guderian et partage, avec le général Corap, la responsabilité du désastre. Avait-il mal préparé son secteur ? En eut-il seulement les moyens ? Les communistes en tout cas vont l'accuser de s'être reculé exprès par vengeance du Front Populaire. Il avait pourtant pu reformer une seconde ligne de front sur les hauteurs de Stonne. La bataille y dura une douzaine de jours et passe pour le "Verdun de 40". Impressionné par son sang-froid, le général de Gaulle insiste le 11 juin pour le nommer à la place du généralissime Weygand et continuer la guerre outre-Mer. Mais sans suite... Lorsque le gouvernement de Bordeaux demanda aux Allemands à connaître leurs conditions d'armistice, Huntziger est le seul joignable des généraux de corps d'armée. C'est donc lui "l'Alsacien" qui est envoyé à Rethondes et à Rome pour signer l'arrêt des combats. Puis, dès son retour, Pétain et Weygand lui confient la présidence de la délégation française à la Commission d'armistice de Wiesbaden, où il s'agissait d'empêcher tout empiétement supplémentaire. A Vichy, il peut alors s'appuyer sur une Direction des services de l'armistice dirigée par un autre Alsacien, le général Koeltz. Ensemble, ils élaborent la première protestation d'ensemble du 3 septembre 1940 contre l'annexion de fait des départements du Rhin et de la Moselle. Trois jours après, Huntziger remplace Weygand comme ministre secrétaire d'Etat à la guerre et commandant en chef des forces terrestres. Il réorganise alors l'Armée de l'armistice suivant ses consignes secrètes pour en faire une armée nouvelle, de métier, auxiliaire des Alliés dès leur débarquement. Il joue le double jeu avec Londres, mais trouve la mort en avion le 12 novembre 1941 en rentrant d'Afrique du nord. Mélomane, catholique fervent, très Action française, peut-être affilié à la Cagoule militaire, il est le seul "Alsacien" à qui la France ait réservé, à Vichy de surcroît, des obsèques nationales.

05/2014

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Romans historiques

Ces messieurs de Saint-Malo Tome 3 : Rendez-vous à la Malouinière

La saga des Messieurs de Saint-Malo commencée sous Louis XIV s'est poursuivie sous Louis XV avec le Temps des Carbec. Après les remous de la Révolution, leurs descendants se retrouvent périodiquement dans la propriété familiale de la Couesnière, l'ancien manoir légué par Clacla à sa filleule Marie-Thérèse Carbec qui avait épousé le capitaine de Kerelen. En juillet 1914, la grand-mère Léonie Carbec décide de renouer avec les traditions et d'organiser le premier rendez-vous du siècle à la malouinière : il y a là deux fils de Léonie, Jean-Marie armateur à Saint-Malo et Guillaume grand chirurgien parisien, leurs femmes et leurs enfants, le compte et la comtesse de Kerelen, Helmut von Keirelhein dont les arrière-grands-parents avaient émigré en Poméranie en 1792, David Carbeak de Kansas City et toute la jeune génération insouciante et rieuse que le tocsin du 1er août 1914 sonnant la mobilisation générale va brutalement projeter dans le XXè siècle, ses drames et ses changements radicaux. La famille Carbec n'échappe pas aux massacres, les survivants reviennent désabusés ou pacifistes, les jeunes filles vont devenir garçonnes. Certains s'établissent au Maroc comme architecte, officier des Affaires indigènes ou tel Roger Carbec colon dans le bled tandis que les Carbec parisiens participent à la vie facile des années folles, celles des illusions nées d'une victoire payée trop cher, tout en scrutant le ciel européen où apparaissent troubles sociaux, tentation des fascismes, déclin des vieilles démocraties. De 1920 à 1940, il ne s'est écoulé qu'un petit espace de vingt ans, le temps de faire un garçon, de l'élever et de le voir partir à son tour...Les Carbec auront eux aussi leurs héros et leurs martyrs. Le dernier rendez-vous à la malouinière a lieu l'été 1946, Saint-Malo a été détruit, les Carbec qu'ils soient Parisiens, Marocains, Nantais, Malouins, Américains, sont à nouveau présents, bien décidés à reconstituer leur famille comme les Malouins ont juré de rebâtir leur cité foudroyée. Dans cette vaste fresque historique où les qualités littéraires et l'acuité d'observation prennent appui sur la mémoire personnelle, Bernard Simiot réussit à camper des personnages très attachants, émouvants et durs, lucides et désemparés, à l'image d'une époque fiévreuse et bouleversée, sans jamais perdre de vue leur implication dans l'histoire, l'aveuglement du moment et la frénésie de vivre.

05/1993

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Correspondance

Lettres à Elsa Triolet

Une découverte merveilleuse et attendrissante : les lettres d'amour envoyées par Victor Chklovski à Elsa Triolet, issues du fonds Aragon/Triolet. L'existence de ces Lettres était connue et trois avaient fait l'objet d'une traduction, mais les 64 lettres manuscrites en russe n'avaient jamais été déchiffrées dans leur intégralité et encore moins publiées. Ils s'étaient rencontrés lorsque, en exil comme tant d'autres après la révolution en Russie, ils avaient trouvé refuge à Berlin, devenue pour un temps "la 3e capitale russe". Leur brève liaison n'eut pas de suite pour Elsa, mais laissa le pauvre Victor profondément amoureux d'elle, ne cessant de la poursuivre de ses assiduités et de l'assurer de son amour. Chklovski, déjà écrivain reconnu, écrit à Elsa des lettres passionnées auxquelles celle-ci ne donne pas suite mais qu'elle conserva toute sa vie et qu'Aragon lui-même joignit à ses archives léguées au CNRS et maintenant entreposées à la BNF. Les lettres d'Elsa Triolet à Chklovski n'ont quant à elles jamais été retrouvées, sans doute détruites par la veuve de Chklovski à la mort de celui-ci. Ce sont les lettres d'un écrivain amoureux d'un amour non réciproque, mais qui ne perd pas son sens de l'humour et sa malice , qui allaient devenir sa marque de fabrique. Ce sont aussi les lettres d'un homme auquel celle qu'il aime a enjoint de cesser de lui parler de son amour : "Cesse de m'écrire combien, combien, combien tu m'aimes, parce qu'au troisième "combien" je commence à penser à autre chose." Chklovski se plie à l'injonction, et il tirera rapidement de ses lettres un chef-d'oeuvre : Zoo ou Lettres qui ne parlent pas d'amour (réédité en parallèle dans la collection semi-poche "Petite Bibliothèque Slave".) On assiste alors à la fois à la genèse d'un chef-d'oeuvre, Zoo, et au déroulement d'un amour qui dura toute une vie. "Cher ami", écrit-il à Aragon en 1970, à la mort d'Elsa. "C'est seulement maintenant que je me décide à t'écrire. La mort d'Elsa Triolet m'a bouleversé. Tu sais combien j'ai été amoureux d'Elsa. [...] Si elle m'avait aimé, je serais devenu un génie."

07/2023

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Thérapies diverses

À la lumière de nos traumas

Jérémy Nouen propose une approche unique du traitement de la blessure psychique par l'hypnose. L'auteur a travaillé dans le milieu militaire pendant près de 10 ans au sein d'une unité d'élite de l'armée française, en étant toujours en lien avec le Service de Santé des Armées. Pendant cette période, il s'est longuement formé aux neurosciences, aux approches cognitivistes et comportementalistes, au point de devenir pour ses camarades un spécialiste et un formateur du stress post-traumatique, tout particulièrement dans les pratiques à adopter en milieu dégradé. La pathologie traumatique (le trauma pst) était il y a quelques années encore mal connue des milieux professionnels civils et même militaires. Pourtant, lui l'a rencontrée à plusieurs reprises. Il était avec ses camarades sur le terrain, à leurs côtés, il a même partagé les coups durs. Dans les temps d'épreuves, il affronté et reconnu les angoisses comme les souffrances de ses proches. Il a appris à lire sur ses frères d'arme leurs états émotionnels. Désormais, il sait les déceler, mêmes les micro-émotions que souvent les blessés savent cacher. Ils le font parce que ce qui a été vécu était de l'ordre de l'indicible, de l'inexprimable. Seulement, si les lèvres se taisent, le corps parle disait Freud. Ces micro-émotions finissent par trahir leurs silences. Cela, Jérémy Nouen l'a bien compris et il en explique toute l'importance dans ce livre. Cette terrible blessure traumatique n'est invisible qu'à celui qui ne veut pas voir ou qui ne sait pas voir. Mais le corps a parlé. Au travers des très riches exemples fournis, vous apprendrez à en faire la lecture et vous saurez ensuite comment agir pour le soin. Ce livre propose un procédé inhabituel pour les hypnothérapeutes. Sa vision du soin par l'hypnose est plus directe parce qu'elle va droit au but. Elle réalise une désensibilisation du traumatisme dès la première rencontre (alors qu'un protocole "classique" l'obtiendrait peut-être à la 3e séance). C'est donc un gain très important pour celui qui consulte. Cette technique est d'une remarquable efficacité et d'une réelle pertinence. Cette méthodologie veut s'adresser à tous les publics mais préférentiellement à des thérapeutes qui veulent confirmer leurs pratiques, à ceux qui ont déjà une bonne maîtrise des techniques d'hypnose, une solide connaissance des mécanismes du traumatisme psychique.

10/2023

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Littérature française

Tout paradis n'est pas perdu. Chronique de 2015 à la lumière de 1905

"Cette chronique est à cheval sur les années 2014-2015. Le thème m'en a été offert par le Front national qui, aussitôt prises quelques mairies, s'empressa d'imposer le menu unique dans les cantines scolaires. On n'en attendait pas moins de Marine Le Pen, mais ce qui changeait dans son argumentaire, c'était l'alibi de la laïcité. C'était au nom de la loi de 1905 qu'elle pouvait en toute impunité stigmatiser les enfants musulmans. Grâce à quoi on a vu se joindre à sa voix tous les laïques purs et durs qui au nom d'une stricte lecture de cette loi se retrouvait de facto en comité de soutien du Front national tout en jurant, main sur le cour, être évidemment en désaccord avec son idéologie. Ah bon. On peut donc faire une chose et dire son contraire. Ce qui doit plus ou moins s'appeler de la schizophrénie. Ce qui valait la peine de s'interroger sur les motivations des uns et des autres et de se pencher sur ladite loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Mais en fait d'églises il s'agissait de la seule église catholique, les autres faisant de la figuration - l'Islam, qui se trouve à la source de ces querelles sur le menu et le voile, il n'avait pas droit au chapitre, les musulmans d'Algérie n'ayant pas le statut de citoyen. Loi dite de séparation mais plutôt accommodante avec l'Eglise, continuant de chômer les fêtes religieuses, de meubler son calendrier des noms des saints et de servir du poisson le vendredi dans toute les cantines. C'est au milieu de cette chronique qu'une autre actualité, tragique, s'invita brutalement dans la réflexion. L'exécution de l'équipe de Charlie au nom de l'offense faite au prophète nous rappelait que ce droit à la représentation des figures sacrées avait été pour notre société le fruit d'un long débat qui avait occupé tous les premiers siècles du christianisme. Débat tranché en 843, à Nicée, sous un argument de haute volée : l'image n'était pas une idole mais une médiation pour s'approcher du divin. Tout notre monde envahi d'images vient de cet arrêté. L'art occidental lui doit tout. Et donc, paradoxalement, la caricature de ces mêmes figures sacrées. "Jean Rouaud

01/2016

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Science-fiction

Saga Gandorr Tome 4 : Gandorr et les Planètes Esclavagistes

Merveilleux, mystérieux, original, divertissant et mouvementé... En ces temps durs de hasard malchance, hisser le drapeau de l'espoir miracle est un appel d'air vital... Fable folie de l'absurde en digestion mutante que le sourire témoigne... Des mondes sont esclaves d'une énergie de transfert chaotique... Miroir précaire d'une instabilité supplice pour un temps sacrifié dans la faiblesse éliminatoire d'une nature au régime alimentaire... Juguler les envoûtements des consciences pour jubiler l'affranchissement des inoffensifs patriotes... Au placard de la tristesse en berne, les actes positifs construisent le jour de gloire tant attendu... La voix de l'ordre accompagne les voyages imaginaires de l'espace infini pour faire face à des obstacles presque insurmontables... Le bel hymne continue de chanter même dans un écho lointain pour ne pas oublier la destinée louange... Le modeste courage est l'arme d'une veine rare au venin dompté... La liberté revendiquée saisit l'hommage de la vie en résistance... Sur le long chemin énigmatique qui n'est pas prêt de s'arrêter, une étoile enrobée d'amour essaie de briller tant bien que mal... La longue et éreintante quête des reliques se poursuit dans l'idée espérée de rassembler les bons morceaux destinés à briser le sombre sort de la Prison Malypse à laquelle est enchaînée Elrya, l'âme soeur de Gandorr... Aller plus loin dans l'espace contre la course du manque de temps... Direction le Comptoir Spatial de Varuna sous fond de mythologie perse... L'histoire est ensuite tissée autour de l'hindouisme et un Déséquilibre Cosmique nommé Dukkha... Quelques compagnons de route, dont un dédoublement surprenant... Des décors étranges et répugnants qui s'apparentent à une nature mutilée et chagrine... Des monstres angoissants, de multiples conflits à résoudre avec malice et un chemin semé d'embûches inconnues... Une grande guerre épique entre des humanoïdes insectes... Est-ce vraiment possible de refermer la brèche de l'Infirma mettant en péril l'univers connu... Des combats pour la justice, des valeurs profondes qui s'enracinent et une introspection philosophique... Enfin, l'action bascule dans la découverte de la planète Ayizan avec comme arrière-plan, le vaudouisme... De nouveaux exploits qui n'apportent pas toujours la réussite voulue... Peut-être que Gandorr s'embourbe, se perd et s'acharne pour rien... Ou peut-être que c'est la construction plus ou moins logique, d'un avenir plein de promesses lumineuses... SMILE

09/2020

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Histoire internationale

Les invités. Vingt ans dans les prisons du Roi

" Je suis né, j'ai grandi et j'ai été éduqué au cœur du pouvoir marocain. Et nous avons été, les miens et moi, les intimes d'Hassan II et de sa famille. Le 16 août 1972, mon père, le général Mohamed Oufkir, tenta par un coup d'État de déposer le monarque. Il échoua et fut assassiné au palais de Skhirat en présence du souverain. Hassan II, qui naguère se comportait avec nous comme un père, devint alors notre impitoyable bourreau et nous fit disparaître, sans procès ni jugement, dans ses prisons les plus secrètes. Notre calvaire dura près de vingt ans dans des conditions moyenâgeuses. Le plus jeune d'entre nous, au moment de notre déportation, n'a que trois ans et la plus âgée dix-neuf. Durant deux décennies, nous avons été persécutés de toutes les façons possibles parce que nous étions les enfants d'Oufkir. De quinze à trente-quatre ans, j'ai connu l'enfermement, dont dix années dans l'isolement absolu. Pour échapper à la démence, dans la solitude la plus complète, je me suis accroché à mon identité que l'on voulait tuer. Et j'ai entretenu vivante ma mémoire en revisitant minutieusement la moindre étape de ma vie passée, notamment tes révolutions de palais, les deux tentatives de putsch ainsi que les méandres de l'autocratie corrompue qui a entraîné la chute des miens. Dans ce livre, je raconte ce qu'enfant puis adolescent j'ai vu et entendu dans l'antre du pouvoir absolu. Mais je refais aussi le singulier chemin qui mène des marches d'un trône aux affres de ses oubliettes, de la frivolité à la découverte de soi. Car si ces dix-neuf années de souffrance furent terribles, elles se révélèrent pleines d'enseignement. Leurs étapes effrayantes, exceptionnelles de dureté comme d'émotion, ont forgé davantage que les dorures de mon enfance l'homme qu'aujourd'hui je suis. Cette mise à mort a été une leçon de vie dont j'ai tiré la conviction que l'espérance est la dernière chose que l'on doit perdre. Si ce témoignage peut apporter à ceux qui traversent une situation difficile un peu de réconfort ou l'envie de lutter, alors le sens et le but de cet ouvrage ne seront pas trahis. "

02/2003

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Romance et érotique LGBT

Le grand méchant Loup Tome 2 :  Un loup en approche 

Lorsque son père est accusé de meurtre, Cooper se lance dans une enquête aussi effrénée que secrète pour l'innocenter, épaulé par son coéquipier Park. Mais la relation entre les deux agents se complexifie et, pour sauver Park de l'assassin qui court, Cooper sera peut-être obligé de le laisser partir... Retourner dans sa ville natale fait remonter de mauvais souvenirs, alors c'est quelque chose que l'agent Cooper Dayton du Bureau of Special Investigations évite de faire. Quand, poussé par la culpabilité, il se décide à y aller, il emmène Oliver Park, son nouveau partenaire loup-garou très sexy, dans l'espoir que ce voyage les aidera à clarifier leur statut de couple... ou non. Lorsque le fin nez métamorphe de Park révèle la présence d'un cadavre dans le jardin et que le père de Cooper devient le principal suspect, Cooper comprend qu'ils devront se débrouiller seuls. Le fait que sa famille soit impliquée signifie qu'ils ne peuvent pas enquêter officiellement. Ils devront faire bande à part et résoudre discrètement le mystère au risque de voir le père de Cooper incarcéré. Les pistes sont peut-être froides, mais la relation de Park et Cooper se réchauffe au fur et à mesure que l'enquête avance. Et pourtant, si Cooper ne parvient pas à comprendre ce qui se passe entre eux hors de la chambre à coucher, il pourrait perdre quelqu'un qu'il... eh bien, il n'arrive pas vraiment à décrire ce qu'il ressent pour Park. Mais il est sûr d'une chose : il n'est pas prêt à lui dire au revoir. Cependant, avec le vrai tueur qui se rapproche de plus en plus... il n'aura peut-être plus le choix. #MM #Paranormal #Enquête #LoupGarou #Mystère "Ce livre a fait son entrée en trombe comme une bande de motards durs à cuire, m'a prise à la gorge et m'a entraînée jusqu'à la dernière page. J'ai tout simplement adoré l'écriture - elle est remplie d'intelligence, d'esprit et de personnages authentiques". - Eli Easton, autrice "J'ai été totalement impliquée du début à la fin, j'ai voulu le relire dès que je l'ai terminé, et j'ai commencé à tapoter des doigts en attendant impatiemment le livre 2 ! " - Ariana (Goodreads)

01/2023

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Flammarion - Père Castor

Les habits neufs de l'empereur

Il était une fois un empereur dont l'unique passion dans l'existence était de changer de vêtements à chaque heure du jour. Un beau matin, deux hommes arrivèrent au palais, affirmant qu'ils étaient en mesure de tisser la plus extraordinaire des étoffes que seules les personnes brillantes et raffinées pouvaient voir... S'ensuivirent toute une série de quiproquos durant lesquels personne n'osa dire qu'il ne voyait pas les vêtements de peur de passer pour un sot. Mais y avait-il vraiment une étoffe ?

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Curiosités mathématiques

La beauté des maths

Les mathématiques, un lien évident avec la création artistique. Décrites comme une discipline froide et rigide, cet ouvrage cherche à démontrer, au contraire, les nuances, les subtilités et la poésie des mathématiques, en explorant ses liens avec divers domaines artistiques. L'ouvrage commence par nous décrire le mathématicien comme un créateur de formes, autant qu'un peintre, car la beauté des mathématiques, souvent difficile à chercher dans les théorèmes, se trouve en réalité dans la structure des idées imaginée par l'inventeur pour aboutir à un raisonnement harmonieux. En nous plongeant ensuite dans des oeuvres célèbres, les auteurs mettent en lumière la théorisation et l'application de la perspective à destination de la peinture et de l'architecture, lors de la Renaissance italienne, qui a modifié en profondeur la manière de concevoir des tableaux. Enfin, ils explorent la relation entre les mathématiques et la musique : de quelle manière analyser une oeuvre musicale grâce aux maths et à l'inverse, comment utiliser les maths pour créer une composition musicale. Cet ouvrage, publié en collaboration avec le journal Le Monde, décortique la façon dont les concepts mathématiques inspirent ces formes d'expression artistique et analyse leurs connexions étonnantes, appuyé par de nombreux documents.

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Curiosités mathématiques

Le monde des Maths. La révolution numérique

Les mathématiques, un acteur déterminant pour le progrès numérique. Pour ce 3e opus, cet ouvrage propose au lecteur de revenir sur les premières traces des nombres jusqu'à la révolution numérique. Depuis les os préhistoriques utilisés comme méthode de calcul jusqu'aux premiers ordinateurs, les mathématiques incarnent une histoire fascinante dont les outils de calcul sont le résultat d'une technologie disponible à un moment donné. Parmi eux, les algorithmes ont une place désormais déterminante. Véritables instruments mathématiques, ils rendent possible notre monde numérique actuel. La cryptographie a mené à la naissance d'un conflit d'un genre nouveau entre les détenteurs du secret, les cryptographes et ceux qui tentent de le percer, les cryptanalystes dont le plus connu est Alan Turing avec la découverte du code d'Enigma. Or déjà à cette époque, l'arme principale des uns et des autres étaient les mathématiques qui restent, de nos jours, intimement liées à la sécurité et au codage. Depuis plusieurs dizaines d'années, l'intelligence artificielle éveille les passions. Verra-t-on dans un futur proche des machines parlantes ? Si beaucoup de questions liées à l'intelligence artificielle restent en suspens, la quête d'une machine intelligente a donné lieu à des progrès phénoménaux en algorithmique et à de nouvelles façons de programmer.

04/2023

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Critique

Le jour d'après et autres esais. 2001-2023

Les trente essais que Cécile Wajsbrot a réunis ici ont été écrits pour des publications en revue, ou lus à l'occasion de colloques en Alle- magne, en France et dans d'autres pays d'Europe au cours de ce nou- veau siècle. Aussi divers qu'ils soient en apparence, par leurs sujets - d'un voyage en Corée à un trajet entre Dresde et Francfort, du Grand Meaulnes à un roman de Christa Wolf, de Victor Hugo à Imre Kertész, du Conte du Graal à la science-fiction - ce qui frappe, à leur lecture, c'est la cohérence d'une réflexion sur l'art du roman que Cécile Wajsbrot avait déjà exposée dans Pour la littérature publié aux éditions Zulma en 1999, et qu'elle ne cesse depuis d'approfondir et d'enrichir de son expérience de romancière. De par ses origines et son histoire familiale - la mort à Auschwitz de son grand-père arrêté à Paris par la police française lors d'une rafle - l'auteur de Beaune la Rolande et de Mémorial a fait dès l'enfance l'expérience indélébile du décalage entre le discours officiel sur la résistance qu'on lui enseignait à l'école et le récit familial qu'elle entendait à la maison. Ce qui l'a amenée très tôt à s'interroger sur le silence dont à ses yeux, s'est rendue coupable, en France toute la littérature de l'après-guerre : "Après la catastrophe, après Auschwitz, ceux qui ne voulaient rien savoir et détournaient les yeux et ceux dont la confiance en l'humanité avait volé en éclat - se rejoignaient dans un même silence et dans un même soupçon, met- tant en doute en littérature - et plus précisément dans le roman le personnage, l'intrigue, l'histoire, pour ne sauver que le langage. Autre- ment dit, par intérêt ou par désolation, ceux qui n'avaient "rien vu à Hiroshima" - pour reprendre la phrase de Duras - et ceux qui avaient tout vu érigeaient autour de la question de la responsabilité, individuelle et collective, un grand mur de silence et continuaient d'écrire à l'abri de ce rempart, préservant ainsi leur tranquillité ou leur équilibre précaire". A partir de ce constat, - et du fait qu'il en est allé autrement en Allemagne, raison pour laquelle elle se sent plus chez elle à Berlin qu'à Paris - il s'agit inlassablement, pour Cécile Wajsbrot, de déterminer ce que peut et doit être la littérature pour la génération de ceux qui sont venus "après-coup" , c'est-à-dire qui n'ont connu Auschwitz qu'à travers les témoins. Et donc de mettre fin à l'ère du soupçon, de faire à nouveau confiance à la lit- térature telle qu'elle s'est constituée depuis des siècles - de Pline faisant le récit de l'éruption du Vésuve à Svetlana Alexeievitch témoignant de celle de Tchernobyl - et à sa capacité de faire face à l'événement, de dire la catastrophe. "Le jour d'après" , dans l'essai qui donne son titre à ce recueil, c'est le jour d'après les événements (en l'occurrence ceux du Bataclan à Paris, en novembre 2015), et c'est la question qui se pose à l'écrivain lorsque l'événement vous fixe et vous pétrifie et vient frapper d'inanité, temporairement, votre travail en vidant les mots de leur sens. Et la réponse, c'est bien le recours à la littérature, admettre que l'unique ressource, ce sont les mots déjà écrits, les livres de la bibliothèque, plonger "dans les eaux profondes de la littérature" : "A l'écoute de cette autre musique, cette musique nécessaire, nous pourrons alors faire abstraction de la musique facile entonnée par l'air du temps. Ce sera la parole magique qui fera sortir du cercle ensorcelé des mots et des pensées obligées, qui donnera une autre mesure de la langue et du temps".

03/2024

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Science-fiction

Mille neuf cent quatre-vingt-quatre

"Le pouvoir nous enseigne à rejeter l'évidence de nos yeux et de nos oreilles. C'est son commandement ultime, le plus essentiel. Winston sentit son coeur lui manquer à la pensée de la puissance démesurée qui était déployée contre lui, à la facilité avec laquelle n'importe quel intellectuel le remettrait à sa place avec des arguments subtils qu'il serait incapable de comprendre, et plus encore de contrer. Et pourtant, il avait raison ! Ils avaient tort, il avait raison. Il fallait défendre les évidences, les platitudes, les vérités. Les truismes sont vrais, accrochons-nous à cela ! Le monde physique existe, ses lois ne changent pas. Les pierres sont dures, l'eau est liquide, tout objet lâché est attiré par le centre de la terre. Avec le sentiment de s'adresser à O'Brien, et aussi d'énoncer un axiome important, Winston écrivit : "La liberté est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Si cela est accordé, tout le reste suit. "" Dans la mégapole d'une superpuissance mondiale, Winston Smith vit, cadenassé dans sa solitude, sous le regard constant du télécran. Employé au ministère de la Vérité, il réécrit quotidiennement les archives de presse pour les rendre conformes avec la ligne officielle du moment. Mais un jour, le petit employé de bureau se rebelle, commence un journal, tombe amoureux et flâne dans les quartiers où vivent les proles, soustraits à la discipline du Parti. Dans ces lieux où subsistent quelques fragments du passé aboli, il va s'engager dans la rébellion. "Novlangue" , "police de la pensée" , "Big Brother" ... Soixante-dix ans après la publication du roman de George Orwell, les concepts clés de 1984 sont devenus des références essentielles pour comprendre les ressorts totalitaires des sociétés contemporaines. Dans un monde où la télésurveillance s'est généralisée, où la numérisation a donné un élan sans précédent au pouvoir des grandes entreprises et à l'arbitraire des Etats, où le passé tend à se dissoudre dans l'éternel présent de l'actualité médiatique, le chef-d'oeuvre d'Orwell est à redécouvrir dans une nouvelle traduction et une édition critique. Parue pour la première fois au Québec en 2019 aux éditions de la Rue-Dorion, cette nouvelle version corrige les lacunes de la traduction initiale réimprimée à l'identique depuis 1950 (une quarantaine de phrases manquantes, de nombreux contresens) ; et, au contraire de la traduction "moderne" parue en 2018, restitue la dimension philosophique et la fulgurance politique du roman d'Orwell dans les termes que des millions de lecteurs se sont appropriés depuis plus d'un demi-siècle ; tout en rendant hommage à la dimension poétique de cette oeuvre pleine d'humour, d'amertume et de nostalgie.

01/2021

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Critique littéraire

La question de l'intime. Génétique et biographie

L'intime existe sous forme de deux espèces, l'intime individuel et l'intime subjectif. L'intime individuel varie selon les sociétés au sein desquelles il prend forme. C'est pourquoi on peut dire qu'existe un intime proprement africain par opposition à un intime occidental, de même qu'existe un Odipe africain. L'inconscient est une donnée universelle mais qui ne s'actualise pas de manière identique selon les sociétés où on l'observe. C'est la conclusion à laquelle aboutirent Marie-Cécile et Edmond Ortigues dans leur fameux Odipe africain. Non que la société sénégalaise d'aujourd'hui soit comparable terme à terme avec la société viennoise qu'observa Freud au début du XXe siècle mais l'obéissance au père existe dans l'une et l'autre société, tout en étant sans aucun doute plus fondamentale au Sénégal aujourd'hui qu'elle ne le fut jamais à Vienne parce qu'elle s'associe en Afrique à un culte des ancêtres qui joue un rôle très important dans la cohésion sociale. De même, que l'intime africain soit plus évidemment extimique que l'intime occidental s'explique quand on considère d'un point de vue anthropologique le mode de vie malien ou guinéen. D'ailleurs on ne connaît pas d'écrivain africain vivant en Afrique et tenant un Journal intime. Les écrivains combattants l'oppression coloniale puis les dictatures post-coloniales sont dans l'évidence de l'histoire qui se fait sous leurs yeux tandis que ceux qui prennent du recul et analysent leur intimité sont rares. S'ils vivent en France comme Tchicaya U Tam'si ils seront plus portés vers l'intime. Bref, nous sommes en face d'un continuum allant de l'intime individuel à l'intime social (extime) où chacun se situe selon sa manière d'être et son implication dans telle ou telle culture. L'intimité subjective (ou poétique ou génétique) correspond, pour un écrivain, au travail d'appropriation d'une langue d'écriture selon un rythme inventé-travaillé (ce qu'on appela longtemps un style). Ce travail commence selon Valéry par une rumination intérieure et chemine de ratures en redistributions diverses jusqu'à un bon à tirer final... provisoirement final. Deux contributions, celles de Pierre-Marc de Biasi et celle de Jean-Pierre Orban, l'un et l'autre créateurs, s'attacheront à spécifier les voies de ce forage subjectif. Cinq contributions ensuite scruteront l'interrelation des deux intimes dans l'oeuvre elle-même, quatre d'entre elles (Jean-Michel Devésa, Céline Gahungu, Xavier Garnier et Nicolas Martin-Granel) se centrant sur l'oeuvre si diverse et riche de l'écrivain congolais Sony Labou Tansi, la dernière (celle de Guy Dugas) dévoilant l'ingéniosité intellectuelle de l'essayiste tunisien Albert Memmi.

07/2018

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Littérature française

Jean diable. Tome 2

A Londres, Grégory Temple, enquêteur de Scotland Yard est désespéré. En dépit de l'aide de James Davy, son adjoint, et de celle de Richard Thompson, son élève, il ne parvient toujours pas à confondre Jean Diable qu'il pourchasse pourtant depuis des années. Une comédienne célèbre, Constance Bartalozzi vient d'être assassinée d'une assez étrange manière, par simple compression d'un point précis au niveau de la gorge. Un crime qu'il attribue à Jean Diable. Après avoir interrogé la femme de chambre de la victime, Temple, n'étant pas plus avancé, décide d'envoyer sa démission. Quelque temps plus tard, apparait du côté de L'Isle-Adam, Henry de Belcamp, fils d'un hobereau installé depuis peu dans un château de la région. Ce fringant jeune homme marque son arrivée de manière particulièrement chevaleresque. Il sauve une jeune fille dont l'attelage s'est emballé. De l'autre côté du Channel, deux brasseurs anglais, qui ont eu un franc succès dans leurs affaires respectives, l'un à Lyon, l'autre à Bruxelles, fêtent leurs retrouvailles dans une taverne à huitres. Le plus amusant et le plus surprenant pour eux c'est que la belle Constance leur avait promis à tous deux le mariage... "Jean Diable" est le premier tome d'un roman fleuve qui en comporte deux. Il est assez difficile de classer ce pavé de 549 pages paru sous forme de feuilleton au départ. C'est à la fois un roman d'aventures, un roman historique, un roman policier et, selon les experts littéraires, l'un des tout premiers thrillers modernes. En effet, les cadavres s'accumulent dans cette sombre affaire et on connait l'identité du serial-killer. En plus de la comédienne, on a droit aux deux brasseurs, puis aux assassins des brasseurs. On retrouve aussi tous les codes du roman-feuilleton classique avec ses chapitres relativement cours et bien fournis en rebondissements. L'ambiance générale est assez proche de celle des "Mystères de Paris" ou des "Mystères de Londres" . Paul Féval semble prendre un malin plaisir à embrouiller son lecteur avec des personnages hauts en couleurs mais qui disposent de plusieurs identités, changent d'aspect ou de milieu social comme de chemise et à le perdre dans un dédale de pistes qui finissent bien autrement qu'il pourrait s'y attendre. En dépit de quelques descriptions qui peuvent sembler un peu longuettes aux lecteurs pressés que nous sommes, c'est un vrai régal que de lire une oeuvre d'aussi grande qualité, à plus d'un siècle et demi de distance. Quelle chance avaient les lecteurs de journaux de l'époque (1862) de pouvoir profiter chaque jour de plumes aussi déliées que celles de Féval, Zévaco, Sue ou Dumas !

02/2023

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Lettres classiques

Jean diable. Tome 1

A Londres, Grégory Temple, enquêteur de Scotland Yard est désespéré. En dépit de l'aide de James Davy, son adjoint, et de celle de Richard Thompson, son élève, il ne parvient toujours pas à confondre Jean Diable qu'il pourchasse pourtant depuis des années. Une comédienne célèbre, Constance Bartalozzi vient d'être assassinée d'une assez étrange manière, par simple compression d'un point précis au niveau de la gorge. Un crime qu'il attribue à Jean Diable. Après avoir interrogé la femme de chambre de la victime, Temple, n'étant pas plus avancé, décide d'envoyer sa démission. Quelque temps plus tard, apparait du côté de L'Isle-Adam, Henry de Belcamp, fils d'un hobereau installé depuis peu dans un château de la région. Ce fringant jeune homme marque son arrivée de manière particulièrement chevaleresque. Il sauve une jeune fille dont l'attelage s'est emballé. De l'autre côté du Channel, deux brasseurs anglais, qui ont eu un franc succès dans leurs affaires respectives, l'un à Lyon, l'autre à Bruxelles, fêtent leurs retrouvailles dans une taverne à huitres. Le plus amusant et le plus surprenant pour eux c'est que la belle Constance leur avait promis à tous deux le mariage... "Jean Diable" est le premier tome d'un roman fleuve qui en comporte deux. Il est assez difficile de classer ce pavé de 549 pages paru sous forme de feuilleton au départ. C'est à la fois un roman d'aventures, un roman historique, un roman policier et, selon les experts littéraires, l'un des tout premiers thrillers modernes. En effet, les cadavres s'accumulent dans cette sombre affaire et on connait l'identité du serial-killer. En plus de la comédienne, on a droit aux deux brasseurs, puis aux assassins des brasseurs. On retrouve aussi tous les codes du roman-feuilleton classique avec ses chapitres relativement cours et bien fournis en rebondissements. L'ambiance générale est assez proche de celle des "Mystères de Paris" ou des "Mystères de Londres" . Paul Féval semble prendre un malin plaisir à embrouiller son lecteur avec des personnages hauts en couleurs mais qui disposent de plusieurs identités, changent d'aspect ou de milieu social comme de chemise et à le perdre dans un dédale de pistes qui finissent bien autrement qu'il pourrait s'y attendre. En dépit de quelques descriptions qui peuvent sembler un peu longuettes aux lecteurs pressés que nous sommes, c'est un vrai régal que de lire une oeuvre d'aussi grande qualité, à plus d'un siècle et demi de distance. Quelle chance avaient les lecteurs de journaux de l'époque (1862) de pouvoir profiter chaque jour de plumes aussi déliées que celles de Féval, Zévaco, Sue ou Dumas !

02/2023

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Musicologie

Revue de musicologie Tome 107 N° 1 (2021)

Un grand amour de Beethoven. Parcours de Brigitte et Jean Massin Esteban Buch Pratiques de l'écoute en disposition de salon. Une enquête historique et empirique Emmanuel Reibel et Benoît Haug Notes et documents Le fonds de manuscrits musicaux de Maurice Ravel des Archives du Palais princier de Monaco Manuel Cornejo Nécrologie En souvenir d'Yves Gérard (1932-2020) Jean-Michel Nectoux, Achille Davy-Rigaux et Catherine Massip Daniel Heartz (1928-2019) Michel Noiray Comptes rendus Du bruit à la musique. Devenir organiste, M. Balthazar Lucille Lisack The Cambridge History of Music Criticism, dir. Chr. Dingle Katherine Ellis Bourdieu et la musique. Enjeux et perspectives, dir. P. Kaelblen, I. Kirchberg et A. Robert Isabelle Mayaud Les "bandes" de violons en Europe. Cinq siècles de transferts culturels. Des anciens ménétriers aux Tsiganes d'Europe centrale, L. Charles-Dominique Forence Gétreau London Voices, 1820-1840. Vocal performers, practices, histories, dir. R. Parker et S. Rutherford Edward Gillin Discordant Notes. Marginality and Social Control in Madrid, 1850-1930, S. Llano Aimée Boutin Une pluralité audible ? Mondes de musique en contact, dir. Talia Bachir-Loopuyt et A. Damon-Guillot Luc Charles-Dominique The Powers of Sound ans Song in Early Modern Paris, N. Hammond Leendert van der Miesen Sex, Death & Minuets. Anna Magdalena Bach and Her Musical Notebooks, N. Hammond W. Dean Sutcliffe The Cambridge History of Sixteenth-Century Music, dir. I. fenlon et R. Wistreich Richard Freedman The Cambridge Encyclopedia of Historical Performance in Music, dir. C. Lawson et R. Stowell Benoît Haug Operatic Geographies. The Place of Opera and the Opera House, dir. S. Aspden Mark Everist El músico como intellectual. Adolfo Salazar y la creación del discurso de la banguardia musical espanola (1914-1936), Fr. Parralejo Masa Stefan Etcharry Coquettes, Wives, and Widows. Gender Politics in French Baroque Opera and Theater, M. Ray Lola Salem Kunst, Spiel, Arbeit. Musikerleben in Deutschland, 1850 bis 1960, M. Rempe Alexander K. Rothe La création musicale à Montréal de 1996 à 2006 vue par ses institutions, A. Couture Gilles Demonet Sense and Sadness. Syriac chant in Aleppo, T. Jarjour Estelle Amy de la Bretèque Analytical Essays on Music by Women Composers. Secular and Sacred Music to 1900, dir. L. Parsons et B. Ravenscroft Susan Wollenberg Paul Dukas. Legacies of a French Musician, dir. H. J. Minors et L. Watson Cécile Quesney Decomposed. The Political Ecology of Music, K. Devine Gavin Williams Ruinas sonoras de la modernidad. La canción popular sefardí en la era post-tradicional, E. Seroussi, trad. et éd. S. Asensio Llamas Susana Weich-Shahak Journal d'un critique musical lyonnais (1907-1940), L. Vallas, intro. Ph. Roger et J. Dorival, éd. J. Dorival Yves Balmer La ricerca musicologica in Italia. Stato e prospettive, dir. A. Caroccia Giulia Gio

04/2021

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Cinéma

Textes sur le cinéma

Viktor Chklovski (1893-1984), théoricien majeur de la littérature du XXe siècle, fondateur du mouvement des formalistes russes en 1914, est aujourd'hui connu du public français pour des oeuvres en prose (Voyage sentimental, Zoo, la Troisième fabrique), quelques essais et ouvrages théoriques incisifs (l'Art comme procédé, la Marche du cheval, Résurrection du mot, Théorie de la prose, Technique du métier d'écrivain), un ensemble de textes autobiographiques plus tardif (Il était une fois) et quelques autres ouvrages (le Voyage de Marco Polo, Léon Tolstoï). Mais sa contribution à la littérature cinématographique demeure largement méconnue, la part publiée (Littérature et cinématographe), trop succincte, ne permettant pas de prendre la mesure de son apport à la théorie du film à la discussion critique et à la réflexion sur la pratique du cinéma. Ce volume vient donc combler cette lacune en proposant au lecteur français un choix conséquent de ses textes consacrés au cinéma. Chklovski a cherché à jeter les bases d'une poétique du film, parallèle à l'entre-prise qu'il menait dans le champ littéraire. Cette réflexion s'accompagne d'une importante activité critique qui le conduit à s'exprimer sur les oeuvres de ses contemporains : Kouléchov, Eisenstein, Poudovkine, Vertov, mais aussi Griffith, Chaplin, Keaton ou Fairbanks. Enfin, Chklovski, travaillant comme scénariste et collaborant avec de nombreux cinéastes, a pris part aux grands débats du cinéma soviétique des années vingt. Il s'est particulièrement exprimé sur la question du scénario et de l'acteur, sur les enjeux de la production et de la diffusion des films. En 1995 plusieurs de ces textes ont été publiés en français (Poétique du film: les Formalistes russes et le cinéma - réédité à L'Age d'Homme en 2009), mais l'ampleur de la contribution chklovskienne nécessitait un recueil qui lui soit propre. On verra à les lire enfin que les textes théoriques de Kouléchov, d'Eisenstein, de Poudovkine ou de Vertov ne peuvent s'envisager en dehors des apports de la poétique de Chklovski et de ses constantes interventions engagées dans les débats contemporains. Le choix, établi à partir de la totalité du corpus dans les éditions originales des périodiques de l'époque, couvre la période la plus stimulante qui va de 1918 à 1931. Le lecteur pourra en outre accéder à une dimension littéraire qui est loin d'être subalterne dans la démarche du scénariste de Dura Lex, de Trois dans un sous-sol, de la Maison de la Place Troubnaia, celle de son style si particulier, sa joyeuse érudition empreinte d'une constante ironie et du goût du paradoxe.

04/2012

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Développement durable-Ecologie

Et si on arrêtait d'empoisonner nos enfants ?

Le titre de ce livre vous semble exagéré ? Trop alarmiste ? Pourtant, à voir le monde, on peut se demander si nous n'avons pas oublié que nous avions des enfants. L'environnement dans lequel nous les laissons grandir est de plus en plus toxique, c'est une évidence, et pourtant, si nous ne faisons rien, ce seront eux qui en seront les prochaines victimes. S'il faut choisir, c'est d'abord eux que nous devons protéger. Livre après livre, Erwann Menthéour tire le signal d'alarme et démontre que les mots les plus durs sont parfois très en deçà de la réalité. Le danger n'est pas pour demain : des processus sont enclenchés, et nos enfants y sont déjà confrontés. Des chiffres ? Rien qu'en Europe, 100 000 enfants meurent chaque année de maladies causées par l'environnement. Depuis trente ans sur notre continent, le nombre des cancers d'enfants a augmenté de 1,1 % par an. A l'échelle de la planète, on compte déjà plus de 42 millions d'enfants obèses (dont 35 millions vivent dans des pays en développement), sans parler du diabète, des allergies et des troubles des systèmes nerveux, reproducteurs, immunitaires... Cette explosion des pathologies ne concerne pas que les enfants, évidemment : pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les générations à venir seront en moins bonne santé que celles qui les précèdent. Pour la première fois, l'espérance de vie s'est même mise à décroître. Alors, sommes-nous vraiment en train d'exagérer ? Au-delà de son titre qui sonne comme un cri, Et si on arrêtait d'empoisonner nos enfants ? est un livre pour les enfants, mais à destination des parents. Erwann Menthéour nous démontre qu'un autre monde est possible. Il nous propose une autre vision, mais il nous donne surtout des moyens pour la faire advenir, des moyens simples, conçus une fois encore pour être à la portée de chacun : éducation, alimentation, prise en charge des pathologies ou bien des addictions, les parents y trouveront une somme de conseils pratiques et d'outils qui les aideront à mieux agir avec leurs enfants. Sur chaque sujet, le psychiatre Bernard Geberowicz leur délivrera les mots et les clés pour mieux communiquer. Sans jamais culpabiliser. Avec la satisfaction de voir que le changement est possible et, mieux encore, qu'il est à notre portée. L'ambition de ce livre est de planter de nouvelles graines, les graines d'un monde meilleur, porté par des générations d'êtres libres, curieux et responsables. Tout simplement des gens heureux...

01/2017

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Première guerre mondiale

L'immontrable. Guerres et violences extrêmes dans l'art et la littérature. XXe-XXIe siècles

L'historienne Annette Becker propose un essai d'histoire culturelle autour de la question de la représentation des violences extrêmes, en exhumant des oeuvres écrites, visuelles, sonores (Apollinaire, Max Jacob, Debussy, Dada, Gracq, Lurçat, Rothko, Buraglio, Boltanski...). Avec une certitude : l'horreur et l'effroi sont et représentables et historicisables, L'historienne Annette Becker propose un essai d'histoire culturelle et suit les linéaments d'une exploration de ce que Camus nommait en 1965 " la douleur de l'histoire toute fraîche ". Elle rassemble ici des réflexions qui ont émaillé son parcours intellectuel et sensible de femme dans l'histoire. Spécialiste reconnue de la Grande Guerre et des violences extrêmes qui ont marqué le " court xxe siècle " (de Sarajevo à Sarajevo), elle a entrepris dans un réel engagement aux côtés d'autres historiennes et historiens de faire l'histoire et de lire les mémoires des conflits de notre temps, des génocides et des guerres coloniales, de l'Arménie au Rwanda. Autant de douleurs et de cicatrices que l'historienne décrypte et déchiffre dans les formes les plus diverses de la création (peinture, sculpture, arts visuels, musique et poésie). Ces tableaux successifs de situations traumatiques sont autant de possibilités et de nécessités offertes pour mesurer autrement et pour mieux comprendre les dévastations physiques et mentales subies par les êtres humains en temps de paroxysmes : qu'ils soient militaires ou non, femmes ou hommes, civils de tous âges et de toutes origines. Avec une certitude : l'horreur et l'effroi sont et représentables et historicisables, malgré le topos paresseux selon lequel le choc des souffrances les plus dures serait devenu intransmissible ou inaudible. Tout au contraire l'auteure affirme ici, avec détermination (le déterminant " l' " a toute son importance que la question ne se pose pas) : l'immontrable est bien représentable. Comment raconter, porter à la conscience ces vécus non partagés, comment retrouver ces expériences et les ré-historiciser, alors que les media nous bombardent - à juste titre mais souvent sans recul - des drames d'aujourd'hui ? Aussi Annette Becker a-t-elle voulu exhumer dans cet ouvrage des oeuvres et des sources, écrites, visuelles, sonores, saisies au moment de la blessure du corps ou de l'âme, juste avant la mort, pendant la cruauté et la terreur, le chagrin, le sang, les larmes. Elle est et reste persuadée que l'essentiel est de porter un regard qui croise sciences sociales, écriture et art, sans frein ; l'interprétation est essentielle, même si elle est éphémère ou controversée. Cet ouvrage montre l'importance et l'absolue nécessité de prendre en compte les expressions artistiques et littéraires pour analyser et restituer des périodes ou des phénomènes historiques en voie de disparition dans l'oubli. La liste des artistes et écrivains forme en soi un corpus intéressant, une matière à penser : on y retrouve entre autres Apollinaire, Max Jacob, Claude Debussy, Dada, Julien Gracq, Jean Lurçat, Mark Rothko, Pierre Buraglio, Christian Boltanski...

10/2021

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Poésie

L'absent

Ce livre est le récit d'une d'une disparition. Celle d'Ali Boulfra en 1958, et la quête plus d'un demi-siècle plus tard de sa fille, née cette même année. C'est cette absence que creuse Erwann Rougé, à travers les époques et les territoires : de la Kabylie à Rennes. Quête de fragments d'une existence, à travers des gestes simples, des paysages nets et durs, des souvenirs de guerre, pour tenter de percer l'énigme d'une vie inconnue. Il y a une rétractation de la lumière, de la terre et du silence qui passe dans ces poèmes en forme de pierres soufflées par le vent. Une forme de dépossession aussi, comme si nos origines au fond ne nous appartenaient pas vraiment ; tout semble glisser entre les doigts, les lieux déplacés de l'enfance, les murs brûlés, les mots dans l'air. La voix d'Ali traverse le récit, traverse le temps en fragments de lettres, en échos parvenus jusqu'à nous. La voix d'un homme qui a entendu parler les arbres, a vu la haute mer, a cherché des visages, et qui avait promis d'être là. Mais les voix suffisent-elles à peupler l'absence ? Que peut-on retrouver, retenir, conserver d'un homme parti "sans corps ni indice" ? La fuite ? "Le mouvement d'aimer" ? Le texte est traversé d'espace et de mystère, mais pas d'obscurité cultivée : un mystère simple et douloureux. L'eau du fleuve, la couleur de la terre, on voudrait faire parler le paysage, les goûts amers, les oliviers sur la colline, le soleil nu, les herbes sèches, le défilé des rapaces dans le ciel, le sable. C'est un retour aux origines oui, mais avant tout une première fois, on est venu chercher quelque chose, retrouver ce qu'il y a de soi dans un pays, sur une terre qu'on ne connaît pas. Mais rien ne dit rien. La poussière, la nuit, tout fait silence et au fond de ce silence réside l'absent : "l'absence de signe est la seule trace" , et c'est à cette trace invisible qu'il faut puiser de quoi être. Un dernier absent habite ce texte : Erwann Rougé lui-même qui s'efface du récit pour laisser parler les êtres et les ombres. Cet homme d'abord, Ali, dont le mystère reste entier - mort ou tout simplement disparu -, sa fille partie à sa recherche et qui est également la soeur de l'auteur, mais aussi la peinture en creux d'un pays pris d'un mouvement de rassemblement, de liberté et d'émancipation dans les rues d'Alger. Dans cette discrétion, dans cette retenue qui révèle la simplicité crue des choses, mais avec douceur et écoute, Erwann Rougé essaie de rendre à chacun sa présence et sa quête.

12/2021

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 2, La poésie du XVIe siècle

Au début du XVIe siècle, le Moyen Age est encore présent : depuis Eustache Deschamps, les modèles varient peu. Au cours de cette première période, la poésie est soumise par Crétin, Jean Marot, Jean Bouchet et les autres rhétoriqueurs, à toutes les jongleries, à toutes les acrobaties. Paul Eluard saura considérer les recherches d'André de La Vigne, Jean Parmentier, le navigateur, introduit à la poésie du voyage. A la fête des fous, de grands bals sont donnés avec Pierre Gringore, modèle anachronique d'Hugo, Pont-Alais le bateleur, toute une cohorte de curieux, bohèmes, macaroniques, tandis qu'un novateur, Jean Lemaire de Belge, ouvre grand les portes d'avenir. Fidèle à leur art, Clément Marot apporte cependant une première révolution. Auprès du poète de cour cohabite un poète engagé, tourmenté, qui situe la poésie au plus haut niveau. Humaniste, premier renaissant, il est l'homme du combat. Tandis que les princes (François 1er, Marguerite de Navarre) se mettent à l'école des poètes, dans l'entourage de Marot des disciples apparaissent : Saint-Gelais, Eustorg de Beaulieu, tout un fourmillement duquel émerge un " invité de marque ", François Rabelais. A Lyon la savante, capitale de la Renaissance, les poètes sont maîtres du savoir : néo-latins, français comme Maurice Scève qui édifie La Délie, joyau éclatant du pétrarquisme et du platonicisme, le Microcosme, modèle de poème encyclopédique, comme Louise Labé qui unit culture et passion, souffrance et sensualité, comme Pernette du Guillet, feu sous la cendre, comme Etienne Dolet, poète et martyr, le curieux Claude de Taillemont et son système orthographique, grand rêve renaissant, plus que jamais actuel. Après la révolution pacifique de Marot, celle doctrinale de Du Bellay et de Ronsard. Manifestes, écrits théoriques, rejet du Moyen Age, propagandes. Ces théoriciens sont des créateurs : Ronsard, souvent victime d'un enseignement limité, parcourt tous les champs de la poésie, non seulement dans les Odes et les Amours ô combien admirables mais aussi dans les Hymnes, les vers de militant national ou de chercheur scientifique ; Du Bellay, auto-analyste, auteur d'un livre de bord poétique, malheureux, révolté, romantique. Les autres astres, étonnants à des titres divers, dépassent l'idée limitée laissée par les anthologies : Baïf, Jodelle, Belleau nous surprennent ; il faut aussi agrandir la constellation, visiter Magny, Tahureau, Passerat, La Péruse, La Taille, nous arrêter à Jacques Peletier, le poète de Science. Sous des signes précieux ou baroques, se dégagent Desportes et Bertaut, cent ronsardisants, quand arrive, de plume et d'épée, Agrippa d'Aubigné. En ces temps de guerres de religions, les protestants ont un apport poétique prodigieux. Les Tragiques forment, puissantes, véhémentes, tumultueuses, un des plus grands poèmes français. Puis, Du Bartas convie la poésie aux fêtes baroques ; en proie aux objets du monde, il recense, il encense, il anime la nature dans une profusion de gestes, de sons, de couleurs. Science et poésie mariées. On visite quelques " grotesques ", quelques amis des forêts, des " singuliers ", d'Antoine Arena et Alione d'Asti à Marc de Papillon, dit " le capitaine Lasphrise " , ou à Etienne Tabourot, seigneur des Accords, tandis que des poètes rimaillent autour d'une puce, que les Occitans tentent leur survie. A la charnière de deux siècles se prépare la révolution malherbienne. Sponde, Chassignet, Béroalde de Verville, La Ceppède ont épuré la poésie sans rien lui ôter de ses pouvoirs, de sa chaleur. Malherbe, présent, prépare sa réforme. Il faudra tourner la page. Nous aurons visité la poésie du siècle le plus conquérant, le plus ardent, le plus intelligent, le plus divers. La poésie fut prête pour répondre à toutes les exigences. On y fut voluptueux et courageux, courtisan et soldat, pédant et adepte de vraie science, gourmand de mots et respectueux du langage, enfin, par-delà les artifices, en accord avec la nature. Le recours aux œuvres citées ici conduira le lecteur à n'en plus finir de boire à la coupe renaissante : elle est inépuisable !

11/1979

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Philosophie

Adolphe Appia, Oeuvres complètes. Tome 1, 1880-1894

Scénographe et metteur en scène, praticien et théoricien, mal connu bien qu'universellement admiré, Adolphe Appia est à l'origine des révolutions scéniques les plus profondes du théâtre d'aujourd'hui, et il n'est pas de réalisateur contemporain qui ne lut soit redevable. Il a totalement repensé puis restructuré un art devenu, au cours des siècles, une fabrique à divertissements réservée à une classe de privilégiés. En effet, si la Renaissance a ouvert les vannes de la curiosité humaine et développé une puissance créatrice pratiquement sans limites dans le domaine des sciences et des arts, elle a tué le théâtre en l'enfermant dans le carcan d'une salle (théâtre dit " à l'italienne ", boîte d'optique à fausses illusions) dont l'architecture même faisait du regardant (le spectateur) un regardé (un spectacle pour les autres spectateurs), et sacrifiait le drame au " spectacle ", l'acteur au " décor ". Point de départ de sa réflexion sur l'art du théâtre : le drame wagnérien. Appia réalisa combien la représentation qu'on en donnait trahissait l'œuvre et l'esprit de l'œuvre : toiles peintes et découpées parmi lesquelles l'acteur, réduit au rang de vulgaire accessoire, circulait en étranger ; lumières fixes et crues venant de tous les côtés à la fois ; aire de jeu restreinte poussant l'acteur à l'avant de la scène où il était rendu méconnaissable par l'éclairage de la rampe. Pour restituer à l'acteur sa vraie place, la première, Appia vida la scène, en rendit le sol plastique et l'éclaira avec subtilité au moyen de projecteurs mobiles, véritables " pinceaux du poète-musicien " seuls capables de rendre visibles plastiquement souplesse, malléabilité et mobilité inhérentes à la musique comme au drame intérieur. L'acteur étant le porteur du drame, il lui subordonna dès lors tous les éléments scéniques en établissant une hiérarchie : acteur, espace, lumière, peinture, dans un ouvrage devenu la bible du théâtre moderne : La Musique et la mise en scène (écrit en 1895-97). Après la rencontre avec Jaques-Dalcroze et la rythmique, Appia radicalisa encore sa réforme en modifiant la structure même de la salle : plus de scission entre acteurs et public, mais un espace unique englobant tout et tous, premier exemple (Hellerau, 1911-14) d'un espace théâtral " abstrait " fondé sur la présence vivante de l'acteur. Dans un stade ultérieur, Appia imagina une salle, " cathédrale de l'avenir, pouvant accueillir dans un espace vaste, libre et transformable, les manifestations les plus diverses de notre vie sociale et artistique ". Il développa les notions de théâtre de fête, de théâtre de participation, voire de théâtre " sans spectateurs " : utopies plus que jamais actuelles. Oui, Appia est " le plus noble représentant du théâtre moderne " (E, G. Cratg), mais, venu trop tôt. pour être reconnu, " environ soixante-quinze ans en avance sur le moment propice " (H.S. Chamberlain, 1894), " les temps " ont été " longs à appliquer ses idées de mise en scène " (P, Dukas, 1895). Oui, il a " ouvert les voies nouvelles " du théâtre (Jacques Copeau). Les temps sont venus où, grâce à l'édition de ses Œuvres complètes, nous reconnaîtrons ce que nous lui devons : TOUT.

10/1983

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Beaux arts

Salons et expositions Bordeaux (1771-1950). Répertoire des exposants et liste de leurs oeuvres (3 volumes)

Notre initiative d'un corpus éditorial consacré aux Salons artistiques de province (corpus amorcé avec les Salons de Lyon par D. Dumas, les Salons du Havre et de Rouen par G. Bonnin et F. Lespinasse, les Salons de Dijon) conforte l'assurance d'une Histoire de l'Art qui ne se confond pas entièrement avec celle des Salons parisiens. En France, à partir de la Monarchie de Juillet jusqu'au Second Empire, des Sociétés des Amis des Arts sont fondées en maintes villes, qui organisent des expositions" des Beaux-Arts". Ce corpus consacré aux Salons artistiques de province s'enrichit aujourd'hui d'une nouveauté d'importance : les Salons de Bordeaux, le répertoire exhaustif des oeuvres présentées à Bordeaux de 1771 à 1950, telles qu'elles sont décrites dans les sources imprimées disponibles, généralement des catalogues ou livrets. Voici la liste de ces sources : - Les Salons de l'Académie de peinture, sculpture et architecture de Bordeaux (1771-1787) - La Société Philomatique ou Exposition des Produits des Arts et de l'Industrie (1827 à 1895) - La Société des Amis des arts de Bordeaux (1830 à 1939) - L'Atelier (1906 à 1950) - Les Artistes Indépendants Bordelais (1928 à 1950-1951) - Le Salon d'Automne de Bordeaux (1899, 1946 et 1947) - Le Salon de Mai de Bordeaux (1947) - Le Studio (1931 et 1934) - L'OEuvre – Société des Artistes de Guyenne (1935 à 1937) - Le Salon des Arts Décoratifs de Bordeaux et du Sud-Ouest (1922 à 1924) - L'Exposition Internationale des Beaux-Arts de la Ville de Bordeaux (1927) - Le Salon des Société Artistiques de Bordeaux (1941 à 1944) Cet ensemble d'environ 165 catalogues, tous décrits soigneusement, d'un accès souvent compliqué, a été organisé simplement sous forme de répertoire alphabétique des artistes avec la liste chronologique des oeuvres présentées. Nous arrivons ainsi à une somme de 7000 artistes qui ont présenté tout au long du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe, des oeuvres diverses, peintures, aquarelles, sculptures, gravures, projets architecturaux, art appliqué, etc. Ce nouveau répertoire manifeste, une fois de plus, la vitalité des capitales provinciales en France. Pour Bordeaux, ce dynamisme se fonde sur une activité commerciale et industrielle qui a apporté des liquidités aux élites leur permettant d'encourager les beaux-arts, les arts décoratifs ou industriels ou appliqués. Cet élan se concrétise par l'émergence du musée des beaux-arts de Bordeaux et de la constitution de ses collections, qui sont redevables de manière notoire aux manifestations qui nous intéressent. Les oeuvres présentées ne se cantonnent pas à la production nationale. On trouvera de nombreux artistes étrangers présents à Bordeaux (Grande-Bretagne, Belgique, Pays-Bas, Espagne principalement). La" façade atlantique" est ouverte au vent du large, aux influences européennes. La variété et la qualité des oeuvres décrites dans les livrets des expositions de groupes qui se sont tenues à Bordeaux dès le XVIIIe siècle et jusqu'au XXe en sont la preuve. Bordeaux peut être fière de son musée, de son goût pour les arts qui se perpétue encore aujourd'hui par les manifestations culturelles qui font le prestige de la capitale des Girondins.

05/2017

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BTS Tertiaires

Métiers de l'Esthétique, Cosmétique, Parfumerie. 2e édition

Un ouvrage entièrement revu et enrichi : > Des fiches de cours synthétiques illustrées par des schémas en couleurs > Un entraînement corrigé pour préparer l'examen > Un carnet professionnel avec les documents utiles pour commencer son activité en institut > Des ressources numériques complémentaires pour approfondir ses connaissances L'ouvrage se compose de 5 partie : Partie 1 : La biologie cutanée La peau, les annexes de l'épiderme, les modifications cutanées, les affections de la peau Partie 2 : Le produit cosmétique La réglementation, les ingrédients de base, les principes actifs, les formes cosmétologiques et commerciales, les contrôles du produit, les parfums Partie 3 : Les techniques esthétiques Les techniques de soins, les technologies des appareils Partie 4 : L'environnement professionnel L'aménagement de l'espace professionnel, l'hygiène et la sécurité, la qualité, la stratégie de l'entreprise Partie 5 : Carnet professionnel Les documents essentiels pour réussir son entrée dans la vie active

12/2021

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Littérature étrangère

L'autre procès

Ce livre est le commentaire des lettres écrites par Kafka à sa fiancée Felice Bauer. Il n'est cependant pas, il s'en faut de beaucoup, un ouvrage de critique littéraire. De toute évidence, la lecture des Lettres à Felice (qui n'étaient pas destinées à la publication) a bouleversé Canetti. Il n'est pas exagéré de dire que le commentaire de ces Lettres, qui, abstraction faite de ce que l'on sait de Kafka par ailleurs, n'auraient peut-être en elles-mêmes rien d'admirable, constitue en même temps que la biographie la plus intime de Kafka l'une des plus extraordinaires méditations sur l'amour (ou le non-amour). Rien en effet ne permet à qui ne lirait que les lettres de Kafka de se rendre compte que la rencontre qu'il fit de Felice le 13 août 1912 excita sa fécondité au point que c'est alors qu'il écrivit Le Verdict (en dix heures) et le début de L'Amérique (épisode du Chauffeur). Rien ne lui permettrait non plus de comprendre comment, préparant son mariage avec Felice, Kafka en vint à écrire à la messagère de celle-ci, Grete Bloch, de véritables lettres d'amour, en un transfert de personnes, où l'idée de l'amour et l'absolu du désir s'isolent de toute personne concrète. Et si l'aversion de Kafka pour la forme d'existence du couple s'affirme dans les lettres avec une force qui change la femme aimée en suprême danger, seule la minutieuse analyse de Canetti permet de saisir comment, des fiançailles officielles de Berlin le 1er juin 1914 dont Kafka dira qu'il s'y sentit "ligoté comme un criminel" au "tribunal" de la rupture quelques semaines plus tard (14 juillet 1914), rien ne pouvait mieux que cette rupture même redonner à Kafka la force créatrice que l'amour lui avait donnée tout d'abord... La plupart des exégètes de Kafka sont familiarisés avec la thèse selon laquelle Le Procès, commencé précisément en août 1914, a pour source biographique cette rupture. Mais le véritable sujet de l'ouvrage de Canetti n'est pas là. Il est dans l'examen d'une dérobade qui dura cinq ans, car le "tribunal" d'août 1914 ne mit pas fin à l' "atermoiement illimité", et plus généralement d'une fuite devant l'amour, que Canetti, rejoignant une pensée qui lui est chère, identifie à l'exigence infinie de se soustraire à quelque forme de pouvoir que ce soit. Le lecteur jugera si chez Kafka ce refus ne va pas de pair avec la volonté sourde d'exercer un pouvoir spirituel absolu sur la femme aimée. Peu d'ouvrages en tout cas ont apporté autant de réflexion profonde à l'examen d'un problème où des hommes aussi riches et parfois mieux armés que Kafka se perdirent.

04/1972

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Mémoire

Mémoire, vous avez le pouvoir !

Développer sa mémoire, la stimuler, l'entretenir et utiliser tout le potentiel de notre cerveau : c'est ce que propose cet ouvrage mené par un duo de choc, Michel Cymes et Fabien Olicard. Car comme on dit deux cerveaux valent mieux qu'un. Fabien Olicard : Michel, si je te demande combien font 7 x 7 ou 12 x 11. Tu connais forcément la bonne réponse ? Michel Cymes : Ben oui Fabien, 49 et 132. Tu sais, je m'en suis farci des maths à l'école et pas que des tables de multiplication, et je m'en sers régulièrement comme tout le monde. F. O. : Si je te demande maintenant de retenir un code qui n'est ni celui de ta carte bleue ni l'accès à ton immeuble. Disons 7698 ? Moins évident non ? M. C. : Dans ce cas, je vais faire appel à une phrase qui va se référer à mon univers mental pour m'en souvenir. Par exemple, 76 m'évoque le match du Bayern de Munich contre l'A. S. Saint-Etienne à Glasgow en 1976 (tu n'étais même pas né ! ). Quant à 98, cela me rappelle... F. O. : ... la première Coupe du Monde remportée par les Bleus ? M. C. : Bingo ! Et un code de plus dans la mémoire ! F. O. : Et il y a encore de la place... M. C. : Surtout chez moi (je rigole ! ). F. O. : Eh non Michel, pas que, on a tous une extraordinaire capacité de stockage et de tri grâce à notre mémoire... ... Oui, notre mémoire n'a rien à envier aux plus performants disques durs pouvant exister. Le hic ? Nous ne savons pas toujours exploiter cet énorme potentiel... Et pourtant, que vous soyez encore en étude, dans la vie active, que votre charge mentale personnelle déborde ou que simplement vous preniez un peu d'âge, vous avez forcément à gagner en comprenant mieux vos capacités parfois cachées ! Dans cet ouvrage inédit écrit à quatre mains, Michel Cymes et Fabien Olicard nous livrent toutes les clés pour comprendre le fonctionnement de nos différentes mémoires (il n'y en pas qu'une ! ) et apprendre à utiliser, stimuler et entretenir cette belle mécanique pour en faire notre meilleure alliée. De la bonne hygiène de vie pour chouchouter ses neurones (moins de stress, une alimentation cerveau-friendly, de l'activité physique, des relations sociales...) aux techniques de mémorisation simples et efficaces (faire appel à son palais mental, créer des associations ou sa table de rappel...), les pouvoirs extraordinaires de la mémoire sont à la portée de tous. Sommaire express Ma petite fabrique à souvenirs : la mémoire, comment ça marche ; les différents types de mémoire... Fini, les oublis : le mécanisme de l'oubli ; le " capital mémoire " ; comment travailler sa mémoire Une mémoire en bonne santé : la bonne hygiène de vie (sommeil, sport, vie sociale et alimentation...) ; les ennemis de la mémoire (stress, tabac...) ; le point sur les pathologies de la mémoire...

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Policiers

Je suis le dernier Juif debout

Le lieutenant Dan Reles aurait tout pour être heureux. Il est à la tête de la brigade criminelle d’Austin au Texas. Il vit avec Rachel, une femme qui a réussi dans l’immobilier, a un petit garçon et vient d’emménager dans une nouvelle maison. Mais toute médaille a son revers : Rachel a sombré dans l’alcoolisme, Dan, lui, n’a toujours pas réglé ses comptes avec son passé. Un passé qui le rattrape quand il voit débarquer son père Ben, après vingt ans d’absence. Depuis l’enfance de Dan, ce père lui a posé problème : comment en effet expliquer à ses camarades de classe que son père n’est pas boucher ou plombier mais homme de main de la mafia ? Et voilà que Ben Reles revient, au volant d’une voiture volée, avec Irina, une prostituée russe en fuite. Ben aussi est en fuite. Il cherche à échapper à Sam Zelig, Sam le psychopathe, dernier caïd de la mafia juive. Zelig est capable de tout pour récupérer Irina, par exemple de prendre la ville en otage.Dan doit alors choisir entre son devoir filial, familial ou civique : protéger la ville, sa famille ou son père ?Un nommé Sam Zelig fait partie des Texas Chronicles qui ont pour héros le lieutenant Dan Reles. Ce livre riche et complexe se lit bien sûr comme une histoire policière à la construction et au suspense impeccables ; l’auteur y a l’art de camper des personnages à la forte stature, totalement inoubliables. Mais comme tous les grands du roman noir, Michael Simon ne se contente pas d’une œuvre univoque. Il nous parle aussi de la question de l’identité en Amérique, ayant créé un héros doublement extérieur à la norme, par son appartenance à la communauté juive (ce qui n’est pas anodin au Texas, dans le milieu de la police) et par son père gangster. Cette difficulté d’appartenance, Michael Simon en fait le cœur de son histoire, qui tourne aussi autour de la relation inaboutie entre un père et son fils, entre un homme et sa femme. Dan ne cesse d’être renvoyé à son enfance à travers ses souvenirs, qui sont souvent traités comme des scènes de cinéma. De fait, ce roman peut aussi être lu comme une tentative désespérée de tous les personnages de se raconter des histoires et d’en raconter, comme les gamins qu’ils n’ont cessé d’être, y compris ceux qui se croient héritiers des durs de la grande époque. En cela, Un nommé Sam Zelig est un livre à la noirceur profonde ; il traite de la solitude des êtres humains qui ne peuvent durablement se raccrocher ni à la Bible ni à la loi, tel Dan qui se rend compte qu’être flic, c’est « une vie de gangster à l’envers. »« La prose de Simon est aussi fascinante que ses personnages. » James Ellroy« Une exploration brillante de la complexité des liens familiaux et du prix à payer pour l’amour et la loyauté… C’est un roman criminel qui transcende les frontières du genre. » Thomas Kelly

03/2010

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Techniques photo

Compétence Photo Hors-série N° 11 : Le format raw. Le guide pour bien débuter

Au début de l'ère numérique, le contexte général était très défavorable à l'adoption du format Raw. Les cartes mémoires et les disques durs étaient onéreux, les logiciels censés les traiter étaient pour le moins rustiques et la mode n'était pas à la complexité alors que le marketing vantait la disponibilité immédiate des photos prises avec des appareils numériques. Il fallait avoir la foi du charbonnier pour choisir ce format coûteux et dont on parvenait difficilement à extraire une image réellement meilleure que le Jpeg direct. Au fil des ans, les coûts additionnels ont diminué tandis que les logiciels s'amélioraient. Nous étions au milieu du gué lorsque nous avons publié notre premier hors-série sur le format Raw, il y a dix ans. Le coût du stockage n'était déjà plus un problème et les éditeurs faisaient feu de tout bois pour répondre à la demande de logiciels performants et adaptés au besoin nouveau de traiter par lots de grandes séries de photos. C'est pour y répondre qu'Aperture et Lightroom ont été conçus et c'est sans doute la raison de leur succès et de la longévité de Lightroom, resté seul après l'arrêt d'Aperture par Apple. Aujourd'hui, le format Raw est de plus en plus utilisé, certains smartphones le proposant même comme option d'enregistrement. Les logiciels sont performants, jusqu'à atteindre des niveaux inouïs dans plusieurs domaines comme la réduction du bruit ou certains traitements automatiques basés sur l'Intelligence artificielle. Pourtant, malgré un contexte de plus en plus favorable à une large adoption, le Raw reste intimidant et encore trop souvent considéré comme un format pour experts. C'est paradoxal, car la grande profondeur de codage et l'absence de colorimétrie des données brutes font du Raw un vaste filet de sécurité dont les débutants profiteraient pleinement ! Cela étant, le Raw est-il toujours utile alors que les appareils photo se sont drastiquement améliorés ? De fait, le rendement des capteurs est meilleur et le bruit bien mieux maîtrisé. Toutefois, deux caractéristiques n'ont pas changé et ne changeront jamais : le codage sur 8 bits par couche du Jpeg et la dynamique des paysages qui peut excéder 14 IL. Un Jpeg ne pourra donc jamais enregistrer de telles scènes sans brûler les hautes lumières ou enterrer les ombres de façon irrémédiable. Par ailleurs, la tentation d'aller toujours plus haut en sensibilité n'a fait que repousser le problème du bruit, qui reste entier et dont le traitement est bien plus efficace sur les données brutes. Sept années s'étant écoulées depuis la deuxième version de ce hors-série, il était temps de... tout refaire. Les deux premiers chapitres décryptent la nature et les spécificités du format Raw, puis explorent les arcanes du flux de travail. Les quatre suivants sont thématiques et calés sur la chronologie du développement des Raw. Un dernier chapitre en bouquet final confronte les meilleurs logiciels à trois pratiques très prisées : le paysage, le portrait et le noir et blanc. Le propos et les nombreux tutoriels s'adressent aux photographes de tous niveaux désirant découvrir ou améliorer leur maîtrise du Raw.

01/2022

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Monographies

Guillaume Pujolle. La peinture, un lieu d'être

Dans Guillaume Pujolle. La peinture, un lieu d'être, Blandine Ponet part sur les traces de Guillaume Pujolle (1893-1971) qui fut menuisier, douanier, mais aussi peintre. Il fut interné une grande partie de sa vie à l'asile de Braqueville, à Toulouse ? ; c'est de ce lieu qu'est partie Blandine Ponet, où elle-même travaille comme infirmière en psychiatrie. De là, elle tire les fils de la complexe destinée de l'artiste, ce qui l'entraîne aussi à se pencher sur l'histoire de la psychiatrie, du surréalisme, de l'art brut ou de la dévastatrice première guerre mondiale. Telle est sa manière de lutter contre "? l'oubli, l'immobilisme, l'absence d'histoire, l'ordre et la routine ? ". Retrouver quelques noms, quelques dates, quelques faits qui composent une inextricable pelote de passé, cela sauve du vertige face à un "? monde illisible ? ". C'est, pour Blandine Ponet, un premier pas pour appréhender l'art déroutant de Guillaume Pujolle, pour parvenir à regarder ses peintures dans toute leur violence acérée et colorée ? : "? La forme et le chemin qui y mène, dit Paul Klee. Apprivoiser les peintures de Pujolle, construire son propre regard et sa manière de les voir et les comprendre. Apprivoiser ce qu'elles contiennent et transmettent de folie et de douleur pour pouvoir les regarder enfin. ? " Retracer l'histoire du peintre et de son oeuvre, c'est apprendre à voir de manière plus juste, plus vibrante. Blandine Ponet cherche ainsi à remonter aux premiers événements qui témoignent d'une reconnaissance naissante de l'artiste. Lorsqu'une exposition d'oeuvres de malades est organisée en 1946 à l'hôpital Sainte-Anne par le docteur Gaston Ferdière, qui s'occupait également d'Antonin Artaud, on pouvait voir, entre autres, La mort du vieux Boers de Guillaume Pujolle. L'année suivante, à l'occasion de l'exposition Le surréalisme en 1947 à la galerie Maeght, on pouvait voir un étrange revolver fabriqué par Guillaume Pujolle. Dans son récit, Blandine Ponet rend également tout leur intensité à des fragments de l'histoire d'un siècle, en évoquant le choc qu'a pu constituer la première guerre pour Guillaume Pujolle, qui fut mobilisé les quatre années qu'elle dura. Choc que l'on peut pressentir dans plusieurs de ses peintures, notamment dans sa série de bateaux ? : "? Sauf un ou deux qui ne sont pas nommés, ils portent pour la plupart des noms précis qui reviennent ? : Lutetia, Provence, Normandie, Sirocco. [... ] Le Provence était un paquebot transatlantique qui fut lancé en 1906. Converti en croiseur, il sert aussi au transport des troupes vers les Dardanelles en janvier 1915. Quant au Lutetia, c'était un croiseur auxiliaire qui fut également affecté au transport des troupes à Salonique de 1915 à 1917. ? " Guillaume Pujolle lui-même passa deux années à Salonique durant la guerre, dont il se souvient sans doute en peignant ces flots "? impétueux et foisonnants ? ". Regarder avec attention les peintures de Guillaume Pujolle revient alors à tirer de l'oubli leur puissance plastique saisissante autant que la violence des tourments du siècle dernier.

01/2024