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Physique, Chimie

Physique chimie 2de Mémo lycée Espace. Edition 2022

Mémo Lycée Physique-Chimie 2de : tout le cours et les méthodes de 2de en 96 pages pour travailler sereinement en classe et à la maison Utilisable en complément de tout manuel, ce cahier a été conçu pour : gagner du temps sur la trace écrite en classe (cours et cartes mentales à compléter) ; identifier rapidement les notions déjà vues au collège ; permettre aux élèves de disposer d'une ressource complète et synthétique, en classe comme à la maison. Les engagements des éditions Bordas : Vos collègues sont nos auteurs : Nos cahiers sont pensés et conçus par des enseignants professeurs qui enseignent au quotidien dans des environnements variés. Avec leur éditeur, ils créent des outils qui permettent à leurs collègues de travailler sereinement et efficacement et aux élèves d'avancer dans leur scolarité avec confiance. L'offre numérique : Le cahier numérique enseignant est OFFERT et téléchargeable sur clé USB gratuitement aux adoptants du papier. Nous sommes éco-responsables : Les cahiers Bordas sont 100% recyclables : nous utilisons des encres vertes et des vernis non polluants. Bordas est un éditeur éco-responsable qui s'engage pour la préservation de l'environnement et utilise du papier issu de forêts gérées de manière responsable et d'autres sources contrôlées. >> En savoir plus sur notre démarche éco-responsable Nous imprimons en France : Nous veillons à réduire le plus possible les émissions de CO2 liées au transport. Ainsi, la majorité de nos ouvrages est imprimée en France. Quand cela n'est pas possible, nous imprimons dans d'autres pays d'Europe. Notre expertise au service de l'éducation : Notre engagement : mettre la rigueur et l'expertise de nos auteurs et de nos éditeurs au service de l'éducation pour favoriser la réussite de tous.

03/2022

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Critique littéraire

Paul Celan, contre-parole et absolu poétique

Quatre décennies ont passé depuis la mort de Paul Celan. Son suicide, dans la nuit du 19 au 20 avril 1970, a créé un vide qui, d’une certaine manière, n’a pas été rempli. Vide parmi ceux qui avaient eu la chance de le connaître, vide dans la poésie de langue allemande qu’aucune grande figure n’est parvenue depuis à combler. La très forte croissance des études qui lui sont consacrées l’atteste à sa façon : tout se passe comme si, pour reprendre le titre de l’article de Maurice Blanchot, Celan avait été, du moins en poésie, « le dernier à parler », comme si la poésie de langue allemande s’était tue avec lui. Il se trouve qu’ayant commencé à lire Celan vers 1966, j’ai été le témoin de la croissance de sa notoriété. C’est pourquoi, lorsque Yves Bonnefoy et Antoine Compagnon m’ont fait l’honneur de me demander quatre leçons au Collège de France, j’ai pensé que le moment était venu d’essayer de faire le point sur ce que je croyais être parvenu à comprendre d’une œuvre dont le mystère et la beauté n’ont jamais perdu le pouvoir de fascination qu’elle exerça sur moi dès que je la découvris. Les leçons eurent lieu le 12, 19, 26 mars et 2 avril 2010 à l’auditoire Guillaume Budé. Je n’en ai guère retouché le texte, sinon pour faire deux chapitres de la dernière d’entre elles qui m’a paru aborder deux aspects différents de l’œuvre (l’affaire Goll et le changement de poétique introduit depuis Atemwende), ajouter une brève postface, quelques références bibliographiques et atténuer les marques d’oralité qui sont le propre d’un texte prononcé.

04/2013

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Littérature francophone

Heureux est celui qui croit en son pays !

Ce roman est un long récit qui nous présente avec réalisme les racines profondes de l'immigration clandestine qui a endeuillé des centaines de familles en Afrique. Partant sur les réalités de l'Afrique contemporaine, l'auteur nous montre les faits sociaux qui poussent les jeunes à déserter le continent à la recherche d'un Eldorado illusoire en Europe. Il décrit dans la plus grande lucidité la dangerosité de la traversée du désert et celle de la Méditerranée pour l'Europe ; une traversée pathétique marquée par la faim, les prises d'otages, les tueries, la vente des êtres humains, l'esclavage et les séries de naufrages où chaque année l'Afrique perd plusieurs dizaines de jeunes dans des conditions souvent tragiques. A travers les images marquantes de ce siècle, l'auteur démontre également dans ce roman que l'Europe n'est pas la solution aux maux qui rongent la jeunesse africaine. Ainsi, ce roman constitue une large piste d'espoir pour tous les jeunes du continent : oui, naître, grandir et devenir heureux en Afrique c'est bien possible ! Donc un véritable chef-d'oeuvre de lutte contre l'immigration clandestine. Abou Dany Camara, de son vrai nom Aboubacar Dany Camara, est né le 28 mars 1993 à Conakry. Scolarisé à l'école primaire franco-arabe de Wanindara, après l'obtention de son certificat d'études primaires, il fera successivement le collège et le lycée Sangoyah. Il est titulaire de deux diplômes de licence en lettres modernes et en histoire des relations internationales de l'université Général Lansana Conté de Sonfonia Conakry. Depuis 2013, Abou Dany Camara est professeur de français dans plusieurs établissements privés de la ville de Conakry. Acteur majeur de la vie associative de son quartier, Abou Dany Camara consacre ses soirées à la lecture et au football.

05/2021

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Humour

Boule de feu

L'heure est grave, et le Mage Pueblo le sait : la Boule de Feu qui alimente leur barrière magique s'étiole et perd chaque jour de sa puissance. Les terribles Maruflans rôdent, et le village sera bientôt à leur merci ! Seul le Sage Patrix peut encore les sauver, mais celui-ci a été exilé, il y a fort longtemps, dans le monde lointain des humains... Bravant les dangers du portail inter-mondes, c'est le fidèle Fernando qui ira chercher le Sage. Didier, sa moustache, et son petit chien Rocky pourront-ils l'aider dans sa quête ? Prisonniers de la cruelle Reine des Chevoules, perdus dans les brouillards des Marais de Morve, Fernando et le Mage Pueblo parviendront-ils à sauver leur village ? Rocky et Didier reverront-ils leur coquet appartement ? Vous le saurez en lisant Boule de feu, le nouveau livre d'Anouk Ricard et Etienne Chaize ! La bande dessinée a souvent accueilli les expérimentations graphiques détonantes et Boule de Feu porte haut cette tradition. Corben et Druillet n'ont qu'à bien se tenir : rarement alliance aussi inattendue n'avait dynamité à ce point les codes graphiques du 9ème Art — et nos rétines ! Anouk Ricard fournit personnages absurdes et dialogues ubuesques avec une facilité déconcertante, mariant à merveille héroïsme et humour, avec deux grands H. Etienne Chaize, jonglant avec les techniques — collages, encres, peinture numérique — fait des miracles et crée les décors de ce monde surprenant, nourri par Le Seigneur des Anneaux, les cartes Magic et autres classiques du genre... Inclassable, drôle et déjantée : Boule de feu est assurément la quête d'héroïc-fantasy la plus brillante de ces derniers années ! -— nouvelle édition enrichie d'un poster et d'une planche d'autocollants !

06/2021

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Pédagogie

L'école chrétienne. Pourquoi ?

L'Ecole Catholique a été l'an dernier violemment critiquée, même par des chrétiens. Elle est encore souvent mise en question. Certains de ses amis doutent d'elle. Au milieu des secousses qui ébranlent l'enseignement français, deux éducateurs chrétiens échangent leurs points de vue non sans s'affronter parfois en raison de la divergence de ces points de vue. Ce débat, enregistré au début de novembre 1968, a été revu par les auteurs en février 1969- Edmond Vandermeerscb. Né en 1922. Jésuite depuis 1940. Directeur de la Maison des Elèves Ingénieurs à l'I. C. A. M. de Lille. Directeur du second cycle, Intendant puis Recteur du collège Saint-Joseph de Lille. Secrétaire général adjoint de l'Enseignement Catholique depuis 1964. A présenté le texte de la déclaration conciliaire sur l'Education Chrétienne dans la Collection du Centurion. A signé un article sur la loi scolaire dans les Etudes en mai 1968. Didier (Jacques) Piveteau De l'Institut des Frères des Ecoles Chrétiennes, est actuellement professeur à l'Institut Supérieur de Pastorale Catéchétique et à l'Institut Supérieur de Pédagogie de l'Institut Catholique de Paris. Fondateur de la revue Orientations en 1961, il a tenté depuis cette date de prendre conscience, grâce à l'activité déployée autour de la revue, de la signification de l'Ecole, et singulièrement de l'Ecole Chrétienne, dans la société d'aujourd'hui et de prévoir les modifications institutionnelles qui s'imposent. Auteur récent d'un ouvrage consacré à la situation de l'enseignant, Le Vrai problème de l'école, Pourquoi nous n'avons plus de professeurs (Ed. Ligel), il a été sollicité par l'Université Notre-Dame E. U. , où il enseigne régulièrement, pour présenter l'enseignement catholique français dans l'encyclopédie que les Presses de l'Université ont consacré à l'Enseignement Catholique dans le monde occidentale.

01/1969

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Récits de voyage

La terre est l'oreille de l'ours. Une célébration du vivant

"D'après les Altaïens, l'ours n'a qu'à poser son oreille contre la terre pour tout apprendre, principalement l'hiver, quand il règne dans la taïga un silence glacé. "La terre est l'oreille de l'ours" , disent les Uriangkhaï". Marqué par son premier contact, douze ans plutôt, avec la forêt subarctique, Jil Silberstein décide de se livrer aux mystères des futaies qui s'élancent plus près de chez lui, de poser son oreille contre cette terre, d'apprendre au contact de cet univers animal et végétal. Durant trois ans, il consigne dans ses carnets l'infinie richesse de la nature, approfondit son rapport au monde, se remémore d'autres expériences, au Canada, parmi les Indiens, et prend la mesure de la folie techniciste de notre civilisation. C'est l'émerveillement pourtant qui prédomine, devant le miracle et la polyphonie du Vivant. Publiés en 2012 par les éditions Noir sur Blanc, La terre est l'oreille de l'ours. Une célébration du Vivant est accompagné dans cette nouvelle édition d'une préface inédite de Geneviève Erard, professeure au Lycée-collège de l'Abbaye de St-Maurice et modératrice culturelle. Né à Paris en 1948, Jil Silberstein quitte très jeune la France pour la Suisse, où il a travaillé dans l'édition et dirigé entre 1988 et 1992 la revue d'anthropologie culturelle Présences. Poète, chroniqueur, essayiste et critique littéraire, lauréat du Prix Schiller, il est également traducteur de Georg Trakl, Czeslaw Milosz et Lawrence d'Arabie. Grand voyageur, il partage durant plus d'un an la vie des Indiens du Québec-Labrador. Naissent ainsi une série de textes, entre voyage et ethnologie : Innu, Kali'na et Dans la taïga céleste, publiés par Albin Michel.

09/2023

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Levinas

Oeuvres complètes, Tome 4. Dossier Totalité et infini -Textes et documents inédits

"Après avoir donné au public trois volumes d'inédits consacrés respectivement aux Carnets de Captivité (Ouvres complètes I, 2009), aux Conférences de la fin des années 1940 au Collège de philosophie (Ouvres complètes II, 2011) et aux mélanges de "Littérature et philosophie" de Levinas (Ouvres complètes III, 2013), nous donnons ici l'ensemble des pièces qui permettent de suivre la trajectoire qui va selon nous du Temps et l'autre à Totalité et Infini, ainsi que la soutenance, la publication et l'accueil du grand oeuvre. Pourquoi cette publication ? Et pourquoi ne pas donner Totalité et infini ? La réponse à cette question est simple : Totalité et Infini est déjà disponible, et sa réception, pour une large part, déjà amplement assurée. Ce qui importe à présent, c'est de pénétrer plus avant dans la compréhension de cet ouvrage en le resituant dans son contexte, en l'insérant dans la "trame de vie" de Levinas lui-même, en ressaisissant la lame de fond dont il est le produit. Voilà pourquoi, à la réédition d'un texte déjà connu, nous avons préféré faire bénéficier le lecteur de nombre de documents inédits - brouillons, correspondances, fiches de lecture - afin qu'apparaisse sous ses yeux la lente maturation, la production et l'immédiate réception de cet ouvrage sans équivalent au XXe siècle. Cet ouvrage satisfera les chercheurs avides de mesurer le trajet qui sépare les conférences d'après-guerre à cette météorite que constitue Levinas : on y voit le travail du concept, le travail du style, la pensée à l'oeuvre et à l'épreuve de l'écriture". Dan Arbib Textes établis et annotés par Danielle Cohen-Levinas et Dan Arbib. Avec la collaboration de Nicolas Rault.

04/2024

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Littérature française

L'Amour aura tes yeux

"A quatorze ans, j'ai vécu un amour répréhensible aujourd'hui. Il serait même considéré comme un crime. Je l'ai vécu comme une chance. J'aimerais l'approcher et regarder la jeune fille que j'ai été à qui la femme doit tant". Depuis vingt-cinq ans, la narratrice gardait les lettres de M. , son professeur de latin, de grec et de théâtre au collège. Aujourd'hui, la femme qu'elle est devenue exprime sa dette à son égard. L'amour aura tes yeux est le récit d'une éducation sentimentale qui renverse les stéréotypes qu'on se fait à propos de l'âge, de l'ascendant d'un homme mûr sur une jeune fille, sur ce qui est toléré et ce qui est interdit. Il chante l'amour avant tout, la disciple et son mentor étant unis par un goût immodéré pour la poésie, le théâtre. Ils sont leur idéal, leur odyssée, leur royaume de beauté. Leur rencontre est celle d'une Antigone et d'un briseur de conventions. L'histoire d'un élargissement intérieur que seul l'amour procure sans distinction d'âge ni de sexe ni de condition sociale. Ensemble, ils habiteront un no man's land placé sous le signe de l'effraction, de la détestation de toutes les formes béotiennes de l'amour. Ils joueront une partie qui les éloigneront d'un certain contexte familial et d'un monde étouffant, où la méfiance est le maître-mot. Le livre captive, remue car il dessine la géographie d'un amour prohibé et d'une liberté qu'accompagne une volonté assumée. Il n'est pas écrit avec la morale socialement porteuse de notre temps mais avec les sentiments et sensations d'alors. Etranger à la doxa, au dogme de la victime héroïque, il célèbre le désir comme un art subtil, paradoxal et amoral.

02/2023

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Droit pénal

Cheminer avec Delmas-Marty. Mélanges Ouverts

Professeur des Universités, puis Professeur au Collège de France, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, Docteur honoris causa de nombreuses universités étrangères, Mireille Delmas-Marty, tout au long d'une carrière de plus de cinquante ans, a constamment, dans une démarche visionnaire, ouvert des chemins nouveaux, explorant des champs juridiques encore en friche et des domaines à peine émergents. Du droit pénal des affaires aux droits de l'homme, du Corpus juris européen à la recherche d'un Jus commune universalisable, elle s'est toujours attachée à penser un droit qui n'existe pas, ou pas encore, et dont l'actualité, qu'elle soit politique, économique, sanitaire ou écologique, rappelle brutalement la nécessité. Mettant en mouvement "les forces imaginantes du droit" , après avoir proposé une nouvelle procédure pénale, puis un parquet européen, elle a lancé les "réseaux ID" (Internationalisation du droit mais aussi Imagination et Droit) pour étudier, avec des universitaires et des praticiens notamment européens, brésiliens, chinois, états-uniens, les processus transformateurs et les équilibres dynamiques qui résultent d'une mondialisation désormais inéluctable. Tour à tour poète, sculptrice, paysagiste, navigatrice, météorologue, Mireille Delmas-Marty s'est mise en quête de métaphores (nuages, vents, boussole) pour décrire ces processus et équilibres, en ouvrant la pensée juridique à l'apprentissage de la complexité, et en "ré-imaginant" une nouvelle façon de raconter l'avenir dans le "grand récit-aventure de la mondialité" . Cet ouvrage rend compte de la singularité de cette oeuvre. Chaque auteur a été invité à interagir avec tout ou partie de l'oeuvre, pour dialoguer avec elle et continuer à inventer de possibles chemins juridiques pour tenter de faire face aux défis actuels et plus encore à ceux de demain.

01/2023

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Pédagogie

Enseigner et apprendre les sciences. Recherches et pratiques

L'enseignement des sciences est l'objet de nombreuses critiques : trop abstrait, trop difficile, élitiste, inadapté aux nouveaux publics scolaires... Il s'agit pourtant d'un enseignement dont la valeur éducative est indéniable : il stimule le développement intellectuel des enfants et des adolescents ; il contribue à former des citoyens avertis et responsables, capables de prendre part aux grands débats de société (OGM, gestion des ressources de la planète, choix énergétiques, etc.) ; et enfin, il est la base de l'accès à de très nombreuses professions dans les secteurs les plus variés (agriculture, artisanat, économie, environnement, industrie, santé...). Sur quelles bases organiser cet enseignement pour qu'il soit accessible à tous les élèves ? Quels objectifs poursuivre ? Quelles sont les activités appropriées ? Quelles sont les stratégies pédagogiques ? Comment évaluer leur impact sur les élèves ? Cet ouvrage collectif s'appuie sur plus de deux décennies de travaux de recherche, conduits par le Laboratoire Interuniversitaire de Recherche sur l'Enseignement des Sciences et des Techniques (LIREST), pionnier en France des recherches sur l'enseignement des sciences et des techniques au collège et au lycée. Il restitue l'origine des questionnements, les choix stratégiques effectués quant aux questions traitées, et offre un bilan des apports de la recherche, tant du point de vue de la compréhension des processus en jeu que des propositions pour l'enseignement. Alternant des interviews de personnalités fortement impliquées dans la rénovation de l'enseignement et la recherche, la présentation d'outils, des synthèses de travaux sur des sujets essentiels comme la résolution de problème, la modélisation ou la mesure, il témoigne de manière vivante de l'évolution des idées en matière d'éducation scientifique. Premier ouvrage en langue française réunissant une somme aussi considérable de travaux, il constitue un outil indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à l'éducation scientifique et technique.

07/2005

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Sociologie

Sociétés contemporaines N° 129, 2023 : Qualifier et disqualifier le travail des personnes âgées

L 'ambition de ce dossier est d'observer les personnes âgées comme des travailleurs et travailleuses et d'interroger leur place dans le travail productif, mais aussi reproductif et thérapeutique. La vieillesse est ici appréhendée comme un âge statutaire que nul âge civil ne borne avec précision. En considérant les "âgé·es" comme des acteurs et actrices économiques et pas seulement comme des pris·es en charge, l'objectif est de nourrir une réflexion sur le travail, ses frontières et ses marges. Marie Derrien et Mathilde Rossigneux-Méheust interrogent les processus de disqualification des "nourricières" qui tout au long du xxe siècle prennent soin chez elles de personnes souffrant de maladies mentales sans se voir conférer de statut. Leur âge est une clé d'analyse capitale pour comprendre la pérennité de ce modèle alternatif de prise en charge des malades mentaux. Caitrin Lynch a, elle, mené une enquête dans une usine du Massachusetts employant des personnes retraitées. Son article permet de réfléchir au sens que recouvre le prolongement d'une activité professionnelle bien après 65 ans dans un pays où la retraite n'est ni généralisée ni institutionnalisée. Pour valoriser leurs patient·es âgé·es, les professionnel·les de la gérontopsychiatrie étudié·es par Martin Sarzier mobilisent largement le vocabulaire du travail. Prendre au sérieux l'analogie de la "mise au travail" des malades lui permet de questionner différemment les rapports entre professionnel·les et patient·es et de mieux cerner l'expérience des personnes hospitalisées. A partir d'une étude sur la reconversion de responsables cégétistes à l'université, Nicolas Simonpoli montre comment leurs expériences militantes modifient leur approche du travail universitaire. Enfin, Timothée Chabot aborde les relations amicales en collège pour souligner les disparités de classe qui s'opèrent dans la constitution des réseaux amicaux de plus de 800 élèves suivi·es pendant un an et demi.

11/2023

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Vie chrétienne

En ces temps qui sont les derniers.... Apocalypse de l'histoire

L'histoire a-t-elle véritablement et encore un sens ? Question nécessaire dans une époque livrée à l'immédiateté, à la brutalité, sans mémoire ni espérance. Le Père Vidalin s'en empare en théologien pour chercher à scruter les "signes des temps" à la lumière des Ecritures Saintes. Son projet tient en quelques mots qui, à eux seuls, justifient l'intérêt du livre : "Le temps n'est-il pas venu de restaurer la concorde des deux disciplines (histoire et théologie) pour mieux appréhender le mystère de l'histoire". A cette aune, l'auteur replace à la fois l'histoire du peuple juif, de l'Eglise, de l'islam et des nations modernes dans l'histoire longue, en nous révélant les significations spirituelles de celle-ci. Nous conduisant jusqu'à l'âge post-moderne qui est le nôtre, il en révèle les enjeux pour la vie de l'Eglise, et nous tourne vers l'achèvement de l'histoire où s'accomplira avec la Parousie, le jugement de toute l'humanité . Un essai d'une grande clarté qui réussit à marier profondeur de réflexion et brillante synthèse, parfait complément de Personne ! , son précédent livre qui interrogeait le numérique et ses dangers directs sur l'homme à la lumière de l'Evangile. Antoine Vidalin, ingénieur civil de l'Ecole des mines de Paris, philosophe et docteur en théologie, est prêtre du diocèse de Paris et professeur à la faculté Notre-Dame du Collège des Bernardins. Il a notamment publié : La Parole de la vie. La phénoménologie de Michel Henry et l'intelligence chrétienne des Ecritures (2006) ; L'éthique de la vie (2017) ; Personne ! L'existence numérique ou la négation de la chair (2020).

06/2022

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Cinéma

Orson Welles

Tout le monde _ ou presque _ connaît Orson Welles. Enfant prodige, cinéaste génial, séducteur, prince de la Renaissance aux poches percées... autant de clichés qui ont nourri sa légende. Peut-on écrire la biographie d'une légende ? Pendant deux ans, Barbara Leaming s'est heurtée à ce casse-tête. Non que Welles se montrât avare de confidences. Au contraire, il accepta de bonne grâce de se prêter à ce jeu de la vérité auquel le conviait sa biographe. Mais quelle vérité? Plus Barbara Leaming progressait dans sa recherche, accumulant les témoignages, les preuves, les documents, plus ils semblaient contredire ce que Welles lui disait. Ce n'était pas une vie qui se découvrait à elle, mais dix existences inextricablement mêlées dont il fallait débrouiller l'écheveau fil à fil. Au terme de ce travail de Pénélope, le miracle s'est produit : Welles est là, parmi nous. Grotesque et sublime, timide et péremptoire, sérieux et grave, plus grand que nature. On ne peut s'empêcher de rêver aux commentaires qu'il n'aurait pas manqué de faire en contemplant ce palais baroque, à l'architecture tourmentée : l'histoire de sa vie. " Une évocation superbe de l'homme que fut Orson Welles, de son oeuvre et de son temps. " The New York Times Book Review " Cette biographie se lit comme la fiction la plus extravagante, le " grand roman américain " que nous attendions tous. " New Statesman " Barbara Leaming a obtenu de la part de Welles une disponibilité quasi illimitée. Elle s'est rendue digne de ce privilège en nous donnant un livre somptueux. " The Financial Times. Barbara Leaming enseigne l'histoire du théâtre et du cinéma à Hunter College (New York). Sa biographie d'Orson Welles a recueilli dès sa parution les plus grands éloges.

09/2007

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Histoire des idées politiques

La violence politique vue par les historiens du Moyen- à l'Extrême-Orient

Dans l'imaginaire européen subsistent des relents de l'orientalisme dénoncé par Edward Said, avec à la clé une dichotomie implicite entre, d'un côté, un " Moyen-OrientA " volontiers perçu comme le terrain par excellence de la violence politique, voire comme le foyer de fanatismes congénitalement dressés contre toutes les valeurs les plus chères à l'Occident et, de l'autre, un " Extrême-OrientA " où tout ne serait qu'ordre et beauté, luxe, calme et prospérité. Or, ces deuxA représentations opposées relèvent pourtant d'un même type de fantasmagorie dont cet ouvrage, fruit d'un colloque qui s'est tenu en 2022 au Collège de France, se propose de montrer le caractère anhistorique et idéologique. Un premier colloque (juin 2019) avait déjà tenté de montrer l'illusion d'optique et les préconceptions orientalistes qui font encore croire à une Chine " harmonieuse ", à un Japon " esthétique " ou à une Inde " non violente ". A A AA l'inverse, l'Orient arabe apparaît aujourd'hui comme une " terre de sangA " d'où rayonne la violence sous forme de terrorisme dans les autres régions du monde. Les événements récents montrent bien que ce n'est pas une réputation usurpée. Pourtant la violence n'est pas innée dans cette région mais le produit d'une série de facteurs dont la convergence aboutit à la constitution de systèmes autoritaires de plus en plus conservateurs et kleptocratiques, jouant sur l'antiterrorisme pour justifier la répression des oppositions. Or, ce diagnostic porté sur l'Orient " moyenA " n'épargne pas totalement l'Orient " extrême " qui donne à première vue l'impression d'un monde relativement moins agité et plus prospère. A quel prix certains poids lourds de la région, à commencer par la Chine, maintiennent-ils sur leur population, notamment leurs minorités, un semblant d'ordre et de stabilité?

02/2024

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Poésie

La divulgue

Des textes qui se déploient au regard des images et s'écoutent comme une musiqueQUOI ? LE CONTENU. Trois ensembles composés d'images vis à vis de textes dans ce livre / La Divulgue / Aragne / Merveillement /34 illustrations, reproduites en noir et blanc, accompagnent les 3 ensembles : - La Divulgue comporte des xylographies de L'Apocalypse d'Albrecht Dürer ; - Aragne comporte des dessins de Sébastien Merandet, d'après des visuels du film Le château de l'Araignée d'Akira Kurosawa ; - Merveillement se lit en vis à vis des illustrations d'Arthur Rackham pour Alice au pays des merveilles, de Lewis Carrol. Les textes de Guillaume Artous-Bouvet font appel aux ressources de la langue écrite, d'hier et d'aujourd'hui. Une langue qui vient du texte pour écrire des représentations qui se voient autant qu'elles s'entendent dans leur scansion particulière qui rythme la phrase et dépose le temps en nous. Chacun des textes de ce livre est une pièce qui s'écoute en regard de l'image en vis à vis, ici devant une xylographie de L'Apocalypse, gravée par Albrecht Dürer. / Ciels qu'emmurent les siècles, sauf trait. Noir d'empeigne : insistance. Comme estampe de fièvre, au martyr : s'émeuve blessement. /QUI ? L' AUTEUR. Guillaume Artous-Bouvet est né à Paris en 1979. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure (Lyon) et agrégé de lettres modernes, il est directeur de programme au Collège international de philosophie et enseigne les lettres en classes préparatoires à Lyon. Il écrit et publie des poèmes, ainsi que des essais qui s'efforcent de penser l'expérience poétique. Il participe depuis 2014 au comité de la revue Po&sie, qui a accueilli plusieurs extraits de son travail poétique. Il a également été publié dans les revues Catastrophes et Place de la Sorbonne. Il dirige la collection Raisons poétiques aux éditions La rumeur libre.

03/2024

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Généralités

Les mondes de l'esclavage. Une histoire comparée

Cet ouvrage d'une ambition exceptionnelle présente sous une forme accessible à un large public une histoire inédite de l'esclavage depuis la Préhistoire jusqu'au présent. Il paraît vingt ans après le vote de la loi Taubira, alors que la prise de conscience du passé esclavagiste est chaque jour plus aiguisée au sein de la société française. L'histoire de l'esclavage, trop longtemps tenue pour une forme de passé subalterne, est ici replacée au coeur de l'histoire mondiale. Le livre renouvelle une approche comparée dans l'étude du phénomène esclavagiste, qui conduit le lecteur de l'Inde ancienne aux Antilles du xviiie siècle, de la Chine des Han jusqu'au Brésil colonial, de l'Egypte médiévale à l'Ouganda contemporain. Loin de banaliser la singularité monstrueuse de l'esclavage colonial issu de la traite transatlantique, la comparaison contribue à l'éclairer. Ce livre fait donc le pari de la connaissance et de la réflexion, convaincu que le savoir historique offre des ressources critiques qui ont le pouvoir d'émanciper. Le parti pris du monde et la perspective comparatiste qui sont la sienne souhaitent enrichir les scènes et les figures depuis lesquelles relire notre histoire, mais aussi, espérons-le, tracer des chemins vers d'autres futurs possibles. Avec plus de 50 auteurs et autrices de 15 nationalités différentes. Epilogue par Léonora Miano, écrivaine et essayiste. Conclusion par Orlando Patterson, sociologue et professeur à Harvard University. Direction d'ouvrage : Paulin Ismard, historien, professeur d'histoire ancienne à l'université Aix-Marseille. Coordination : Benedetta Rossi, historienne et anthropologue, professeure à University College de Londres, et Cécile Vidal, historienne, directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage.

02/2024

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Allemagne

Le cercle des poètes de la Stasi

Au début des années 1980, dans la caserne berlinoise d'Adlershof, QG étroitement gardé du régiment d'élite de la police politique est-allemande, la redoutable Stasi, une poignée de fonctionnaires se réunissent régulièrement pour discuter de poésie. Sous un portrait de Lénine, un ancien vétéran de la Seconde Guerre mondiale, de jeunes prodiges, des soldats et des garde-frontières déclament des vers et échangent leurs points de vue sur la composition métrique, les rimes et l'art du sonnet, persuadés de participer ainsi au combat de leur pays contre les puissances capitalistes et le fascisme rampant. Mais que peuvent les mots face aux armes nucléaires surpuissantes qui prolifèrent à l'époque et pourquoi la Stasi, en plein coeur de la guerre froide, se pique-t-elle ainsi de poésie ? Partant sur les traces des participants de ce club littéraire bien particulier, Philip Oltermann nous plonge dans un univers trouble où la paranoïa grandissante d'un régime en déliquescence investit tous les champs de la pensée, où les espions ne sont pas forcément ceux que l'on croit, et où un simple poème peut vous mener en prison. Réflexion sur la place de la littérature dans un pays qui entendait gouverner les esprits et les mots, Le Cercle des poètes de la Stasi révèle et raconte un épisode méconnu de la guerre froide. A l'heure de la communication omniprésente, est-on sûr d'en avoir réellement fini avec la surveillance du langage ? Originaire d'Allemagne de l'Ouest, Philip Oltermann a étudié la littérature allemande et anglaise à Oxford et à l'University College de Londres. Il dirige la rubrique "Culture Europe" du Guardian. Le Cercle des poètes de la Stasi est son premier livre traduit en français. Traduit de l'anglais par Yoann Gentric

05/2024

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Critique littéraire

Editer Prévert. Lettres et archives éditoriales, 1946-1973

René Bertelé crée les Editions du Point du Jour le 10 janvier 1946 à Paris. Quelques semaines plus tard, il fait paraître à cette enseigne Paroles, premier recueil poétique de Jacques Prévert. Déjà reconnu pour ses scénarios de films, ses paroles de chansons et son théâtre militant, Jacques Prévert n'a encore publié ses écrits littéraires que dans des revues confidentielles. René Bertelé réunit et ordonne ces textes épars puis devient, d'un recueil à l'autre, de Paroles à Choses et autres, le principal éditeur du poète - et l'un de ses plus proches amis. Malgré le succès immédiat et durable de Paroles, le Point du Jour ne dispose pas des ressources nécessaires pour développer ses activités. Suivant le conseil de Jean Paulhan, Gaston Gallimard, très désireux d'accueillir les oeuvres de Jacques Prévert dans sa Maison, rachète le Point du Jour le 27 juillet 1949. Il confie à René Bertelé, désormais directeur de collection à la NRF, le soin de l'enrichir de nouveaux titres. Jacques Prévert, très sollicité par ailleurs, reste toujours un peu réticent à rassembler et ordonner sa production littéraire. L'élaboration de chaque recueil s'apparente à une difficile mise au monde ; mais l'oeuvre prend forme au travers cette magnifique entente éditoriale. Les lettres de René Bertelé à Jacques Prévert, les échanges avec Gaston Gallimard, son fils Claude et Jean Paulhan, les nombreuses reproductions de collages inédits ou de petits dessins adressées par l'écrivain en guise de réponse, les maquettes de couverture et autres documents éditoriaux révèlent le patient et obstiné travail qu'a exigé la mise au point des recueils poétiques de Jacques Prévert, en toute complicité. Edition établie, présentée et annotée par Delphine Lacroix, illustrée de 110 documents en couleurs.

05/2017

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Critique

La vie derrière soi. Fins de la littérature

"Pour son derniers cours au Collège de France, Antoine Compagnon s'est livré à une ultime réflexion sur la littérature, l'art, la musique à travers le kaléidoscope du mot " fin ". C'est en relisant La vie de Rancé de Chateaubriand qu'il en eut l'inspiration. Mais qu'est-ce que " les fins de la littérature " ? Cela signifie-t-il pour un écrivain de mettre un terme à son activité créatrice ? S'adonner enfin à l'oisiveté ? Ou faut-il prendre le mot au sens de crépuscule du créateur ? Un artiste est-il plus génial dans sa jeunesse ou sa maturité ? La vieillesse est elle-un déclin ou au contraire une apothéose ? Le Titien a-t-il eu raison de créer après 70 ans ? Hokusai, " le vieillard fou de dessin " estimait qu'il devrait atteindre l'âge de 110 ans pour maîtriser son art. N'existe-t-il pas un art sublime ? Un art du sublime sénile ? Les oeuvres ultimes malmènent les conventions. Elles peuvent être chaotiques, désastreuses, bouleversantes et annoncer des ruptures comme les quatuors de Beethoven. A travers des exemples allant de l'antiquité jusqu'à nos jours, Antoine Compagnon se livre à une réflexion sur la place de la vieillesse dans notre civilisation et notre société. Car texte n'est pas un cours mais une Odyssée vagabonde qui digresse sur l'or du temps, la mélancolie. C'est un récit, une panoplie de toute beauté qui s'appuyant sur des tableaux est un chant du cygne - le cygne produisant son plus beau chant juste avant sa mort. Mais le chant du cygne est un mythe à l'image de la littérature. Et la littérature moderne s'est pensée comme " un champ du cygne démesuré ". " La littérature va vers elle-même, vers son essence qui est la disparition ", affirmait Blanchot.

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Poésie

A la vitesse des nuages. Précédé de Un champion de mélancolie

La ville, chez Daniel Fano, est "sale comme un rêve inachevé" . Le monde aussi, et le lecteur ne sait pas sur quel pied danser. Pas plus que les personnages d'ailleurs, fragments imaginaires d'histoires plus grandes, désossés des vieux polars américains, qui confondent la fin du monde avec la prochaine danse. On navigue entre le crime et le cartoon, la vivacité de la bande-dessinée et la profonde mélancolie des closing-times. On saute d'un continent et d'une époque à l'autre, en changeant de vers, on fait de grands voyages, dictés par la seule logique de la fantaisie, dans une forme de tendresse poétique ; le décousu comme une approche du monde. Et tout semble se passer au même moment, dans une tranquille équivalence, les drames comme les broutilles, l'extinction des espèces et une robe froissée ; on sait maintenant "que la mémoire est une folie de plus" . Fano déploie des dizaines de narrations simultanées, où apparaissent brièvement, parfois en souvenir, parfois en ricochets d'évocation, parfois en figures clownesques de carton-pâte, les visages de Catherine de Médicis, Cy Twombly, Barack Obama, Serge Gainsbourg, Steve Reich, Eric Dolphy, Usain Bolt ou Claude Debussy. C'est un bombardement de flegme, de soie, puisé dans la mythologie des films noirs et des romans d'espionnages. Ces poèmes sont des coffres à jouets débordants de femmes fatales, de détectives un brin ratés, d'hommes d'affaires et de dictateurs, dans un bazar de révolutionnaires et de sex-symbols. C'est plein de pierres précieuses, de feutres mous et de Berreta, de Cadillac et de films pornos. Tous ces personnages soudain pris sous les projecteurs des télévisions, en flagrant délit de crime irrésolu : celui de la condition humaine. Car le monde tourne rond, mais à une allure folle, à la vitesse des nuages, et toutes les histoires se valent : ce n'est pas un parc d'attraction, c'est la vie même, mais éclairée par une lumière de dancing et on ne sait plus très bien qui appartient vraiment à la fiction. C'est la vie avec ses personnages découpés dans les journaux à scandale, et rassemblés dans un collage géant, par un démiurge facétieux qui s'accroche à ses fantaisies avec une joie féroce, sur le tableau d'une époque de la mémoire totale qui a "tué l'histoire" .

09/2019

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Théâtre

Vive le feu ! (On s'entend bien)

« On n'est pas du tout des Polonais, clame la Petite Fille, on est des Européens, des gens normaux ! » La pièce ébouriffante de Dorota Maslowska met en présence trois personnages féminins : la « Vieille Prostrée en fauteuil roulant », sa fille Halina et la « Petite Fille en Métal ». Trois générations : celle d'avant le déluge de la guerre, celle qui est née dans l'enclos du communisme et qui se tient désormais, sidérée, face à la télévision et aux rayons du supermarché, et enfin, la jeune génération, celle d'après la chute du Mur, incomprise, pour le moins. Tandis que la grand-mère évoque sans fin le matin d'été qui précéda l'entrée des Allemands dans Varsovie, la mère farfouille dans ses casseroles et profère un collage de phrases insensées : extraits de prospectus de grandes surfaces, de test psycho, de conseils conso. Contrairement aux ménagères du siècle dernier, elle ne rêve pas du grand amour (le mot et la chose semblent avoir disparu) : elle réactualise sans cesse le catalogue de tout ce qui lui manque et qu'elle n'aura jamais. La fillette interroge, raille, coupe la parole et le ronron des deux autres. Habitant la même et unique pièce, au énième étage d'un clapier, chacune vit dans une réalité séparée, chacune parle un langage différent, penchée sur son propre gouffre : pure nostalgie, pour la grand-mère, pure envie, ou sidération consumériste, pour la mère, et pure attente pour la Petite Fille, qui écoute le dehors : croyant parfois entendre qu'on frappe à la porte, elle se demande si ce n'est pas la Seconde Guerre mondiale, en personne, qui revient… Ces personnages plus ou moins possédés, qui se juxtaposent en restant séparés, démontrent ici l'inexistence du « Polonais moyen », l'absence d'un terrain commun qui permettrait aux gens de dire « nous ». Et s'il est bien une chose qui semble commune aux Polonais de Maslowska, c'est leur aversion pour la Pologne. Un Polonais, c'est-à-dire personne ? Une pièce à l'écriture jubilatoire, à lire comme un petit roman. Dans ce huis-clos, une petite fille, sa mère et sa grand-mère forment un mélange instable et détonnant… qui viendra peut-être à bout de la Pologne et de toutes les Nations !

10/2011

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Technologies

Construire avec le bois. Matériau bois et ses dérivés, conception et mise en oeuvre, exemples de réalisations

Aujourd'hui, le bois est présent partout : dans l'habitat individuel, le logement collectif, les bâtiments publics, les équipements de loisirs, les bureaux, les commerces, etc. Son marché le plus important reste la maison individuelle, mais réhabilitation et extension offrent d'autres débouchés intéressants. Alors que la densification de l'existant est nécessaire pour répondre à la forte demande de logements sans céder à l'étalement urbain, la souplesse et la légèreté du bois peuvent faire des merveilles. Les propriétés mécaniques du bois permettent dorénavant de construire plus haut et plus grand. L'objectif de cet ouvrage est de fournir les éléments techniques et réglementaires indispensables pour construire avec le bois. Une bonne connaissance de la structure du bois, de son comportement, des différentes essences disponibles, des produits dérivés, des lois qui régissent son assemblage et son collage ainsi que des méthodes de protection et d'habillage permettent d'optimiser la conception et la mise en oeuvre des constructions en bois. Avant tout pratique, ce livre illustré : - expose les évolutions qui ont marqué la filière bois au cours des dernières décennies (l'exploitation de la forêt, les caractéristiques physiques de la matière bois et sa transformation en matériaux de construction) ; - décrit les différents produits issus de cette filière ainsi que leurs caractéristiques, gamme toujours plus étendue des produits dérivés et leurs applications ; - détaille les systèmes constructifs à l'oeuvre dans les constructions en bois (parois extérieures, planchers, couvertures, charpentes, etc.) ; - propose des solutions techniques pour la composition de murs, planchers et toitures acoustiquement et thermiquement performants, en particulier des typologies de parois perspirantes, sans pare-vapeur ; - précise les exigences pour la protection contre les incendies et les risques sismiques. Enfin, l'ouvrage se termine par la présentation détaillée de 23 bâtiments inspirants, réalisés en France ou dans d'autres pays comme l'Autriche et la Suisse en Europe, mais aussi le Japon, le Chili et le Brésil. Construits en zone rurale ou en milieu urbain dense, de petite échelle ou de grande envergure, ces exemples couvrent tous les types de programmes. Comme la construction en bois se prête à une large palette formelle, leur esthétique oscille entre le minimalisme des vorarlbergeois Hermann Kaufmann ou Dietrich Untertrifaller et les formes organiques du hongrois Imre Makovecz. Parmi les concepteurs français, des pionniers côtoient de jeunes agences très créatives.

12/2019

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 1, Un philosophe dans la cité 1908-1943

Dès le début de son enseignement parisien en Sorbonne (1921) et à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (1922), Etienne Gilson (1884-1978) a collaboré avec le libraire Joseph Vrin, qu'il oriente très tôt vers l'édition universitaire et la recherche philosophique. Selon la formule d'Emmanuel Mounier, Etienne Gilson a "contribué à la réhabilitation de la pensée médiévale, où il a montré une diversité d'inspiration, une liberté de recherche et un foisonnement d'écoles =. Les oeuvres complètes d'Etienne Gilson sont organisées selon un plan thématique et permettent de mieux connaître le philosophe, l'historien de la philosophie médiévale, l'intellectuel engagé et l'homme qu'il fut, à la fois dans la diversité de ses intérêts philosophiques et dans toute sa créativité intellectuelle. Pionnier des études de philosophie médiévale, auteur célèbre de son vivant en France, où il fut professeur au Collège de France et membre de l'Académie française, Etienne Gilson est également reconnu dans toute l'Europe et sur les deux continents américains. Ce premier volume des oeuvres complètes rassemble plus de cent-quinze textes publiés par Etienne Gilson entre 1908 et 1943, afin de présenter l'ensemble des prises de parole d'Etienne Gilson sur son actualité : Il comprend le volume Pour un ordre catholique (1934), les articles politiques que Gilson rédige dans la presse nationale et confessionnelle. les entretiens. les conférences pédagogiques, les interventions publiques sur les intellectuels, les professeurs d'Université ou les hommes de lettres contemporains. On trouvera également le cours où Gilson examine avec acuité le phénomène totalitaire (automne 1933), ouvrant la voie au volume sur Les métamorphoses de la Cité de Dieu de 1952. Ce n'est qu'en filigrane que l'on percevra dans ce volume l'érudition du professeur de philosophie médiévale. Ces opera minora ne sont pas secondaires cependant : nombreuses, précises et riches. comme des miniatures, elles dessinent un portrait neuf et révèlent un itinéraire intellectuel singulier et méconnu.

12/2019

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Sciences de la terre et de la

Oeuvres complètes. Tome 6, 2, Zoologie du voyage du HMS Beagle - Cinquième partie : reptiles

Au retour de son célèbre voyage, qui a duré près de cinq ans (27 décembre 1831 - 2 octobre 1836), à bord du Beagle, Charles Darwin, tout en préparant la publication de son Journal, classe ses spécimens d'animaux vivants naturalisés ainsi que ses échantillons fossiles, et en confie l'identification et la description savante à plusieurs spécialistes : les Mammifères fossiles sont attribués à Richard Owen, les Mammifères actuels à George Robert Waterhouse, les Oiseaux à John Gould, les Poissons à Leonard Jenyns. C'est à Thomas Bell (1792-1880) que Darwin s'en remet, dès le 1er novembre 1836, pour l'expertise de ses spécimens de Reptiles et d'Amphibiens, ainsi que de Crustacés. Si Thomas Bell, excellent erpétologiste et carcinologiste, professeur de zoologie au King's College, n'est pas le moins brillant des naturalistes recrutés par Darwin, il sera malheureusement le moins ponctuel : après quelque sept années écoulées entre sa promesse et la livraison de son second et dernier fascicule en 1843, il portera la responsabilité du retard éditorial qui affectera l'achèvement de la Zoologie. Des Crustacés, il ne sera plus question. Pas plus que ses confrères, Bell ne soupçonna le transformisme de Darwin, effectif depuis le printemps de 1837. Mais les Reptiles furent assurément l'un des éléments d'observation et de réflexion qui conduisirent Darwin à rejeter le fixisme de la doctrine chrétienne de la Création. Dans sa préface, Patrick Tort montre comment Darwin, en se livrant à d'insolites expériences sur les Iguanes marins des Galápagos - dont il note la ressemblance extrême avec les Iguanes terrestres -, met en évidence leur compulsion à revenir toujours sur le rivage en évitant le plus possible de séjourner dans le milieu marin. Or comment un Dieu tout-puissant et infiniment sage aurait-il pu créer directement un animal évidemment aquatique qui manifeste d'une manière aussi accusée et constante sa frayeur instinctive de l'eau ?

09/2019

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Enseignement professionel

Français CAP Entre-Lignes. Edition 2019

Ce manuel de Français est construit pour répondre aux objectifs et compétences demandés dans le nouveau programme en tenant compte de l'hétérogénéité des classes et des horaires d'enseignement. Il est proposé au choix en livre papier + licence numérique i-Manuel ou en 100% numérique i-Manuel. . En version imprimée, cet ouvrage propose en complément une licence numérique i-Manuel 2. 0, la solution pour mettre les élèves en activité sur ordinateur ou sur tablette. Les infos pratiques sur le i-Manuel 2. 0 à découvrir ci-dessous - Ce manuel est construit selon les trois objets d'étude et met en oeuvre les capacités et les notions clés du programme au travers d'activités. Ces activités favorisent la personnalisation des parcours de formation : supports et démarches variées, modalités de travail en groupes, à deux, ou individuel. - Chaque objet d'étude est introduit par une page d'entrée qui pose le contexte et fait appel aux acquis du collège. Une page de cours aborde ensuite les grands points de réflexion soulevés dans l'objet d'étude et des pages textes proposent une réflexion, individuelle ou en groupe, autour des écrits, pour un travail d'analyse et une mise en activité. - Les trois objets d'étude proposent des lectures, des groupements de textes, des parcours de lecture, une oeuvre intégrale. Ils font travailler la langue, avec un accompagnement méthodologique pour l'oral et l'écrit. Des ateliers d'oral et d'écriture sont par ailleurs proposés pour amplifier le vocabulaire, travailler l'argumentation et, dans le cas de l'écriture, pour réviser et ajuster sa production au cours de son élaboration. - La perspective d'étude : " Dire, écrire, lire le métier " est prise en compte en proposant des activités axées sur les pratiques en milieu professionnel. Des apports artistiques et culturels sont proposés compte au travers de diverses formes artistiques : analyse de films, musique, lecture d'images etc. - Des apports artistiques et culturels sont proposés compte au travers de diverses formes artistiques : analyse de films, musique, lecture d'images etc.

08/2019

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Science-fiction

Transfert sur Bouvines

Solène Marchant, une jeune et brillante étudiante de dix-huit ans. A onze ans, elle reçoit son premier ordinateur. A douze ans, elle le relie à la table basse du salon, y ajoute des roues, afin qu'elle glisse automatiquement sous ses pieds quand elle lit, assise sur le canapé. Lorsqu'elle atteint treize ans, tous les pots de fleurs de la maison suivent la marche du soleil. A quatorze ans, c'est elle qui enseigne au club informatique dans son collège. A quinze ans, elle arrondit ses fins de mois en vendant des sites web. A seize ans, elle gagne le concours Lépine international de Paris. A dix-sept, ses parents l'obligent à se concentrer sur son bac. A dix-huit ans, elle entre en classe préparatoire aux grandes écoles. Elle aurait pu n'être qu'une excellente élève, mais, son oncle l'ayant jugée la plus brillante, elle se retrouve toutes les nuits transférée sur "Bouvines", une station spatiale située dans un autre système solaire. Cinq heures de sommeil correspondent à cinq jours passés à plus de vingt années-lumière de la Terre où elle évolue au milieu d'intelligences artificielles et d'extra-terrestres, les "Planètariens". Ce sont ces derniers qui ont construit la machine de "transfert" permettant de synchroniser l'esprit de Solène entre ses deux corps. Solène est là pour aider son oncle. Si le "corps" des I.A. peut durer éternellement, leur esprit finit par être atteint de maladies neurodégénératives, ce qui les rend mortelles et parfois dangereuses. Solène et Jacques doivent alors intervenir car il n'y a pas d'informaticien chez les Planètariens, c'est un métier disparu. Sur Bouvines, pour faire un logiciel, il suffit de le demander à un autre logiciel. Plus personne n'a cette compétence, pas même les I.A. La discipline n'est plus enseignée depuis des siècles. Solène et Jacques sont des médecins pour intelligences artificielles mais, quelques jours après son premier transfert, Jacques est assassiné. Solène va devoir mener l'enquête.

06/2019

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Histoire internationale

Autobiographie d'un Gabonais. Du villageois au ministre

L'auteur raconte sa naissance, son enfance dans le milieu coutumier bavarama au Gabon, là où il a fait son apprentissage social. Dès onze ans, il est séduit par le christianisme à travers un pasteur, mais on veut l'initier au Bwiti local et il s'enfuit. Le voilà apprenti salarié à cuber des billes d'okoumés... Et puis il entre à l'école des Blancs, au petit séminaire, et poursuit ses études à Brazzaville au célèbre Collège Libermann. Il se marie. Arrive la Seconde guerre mondiale qui recrute en Afrique... La Loi-cadre de 1956 facilite l'accès des élites africaines au champ politique. Devenu entre-temps enseignant, Nyonda en fera partie. Il est même le troisième sur six candidats éligibles dont le futur président du Gabon, Léon Mba ! C'est un "ami de la France" mais aussi un adversaire juré de l'iniquité sociale ce qui ne facilitera pas son parcours. Il va occuper un poste de super-ministre (six ministères ! ) dans le premier gouvernement gabonais. Enfin les "rêves et espoirs" de l'indépendance sont atteints en 1960. Le choix du régime se pose : présidentiel ou parlementaire ? On opte pour le premier et Nyonda va encore diriger divers ministères. En 1964, survient le putsch raté et Nyonda est arrêté. Libéré, député il est de nouveau hissé aux plus hautes responsabilités nationales. En 1966, autre avatar politique avec l'avènement à la présidence d'Albert-Bernard Bongo... Nyonda est écarté du pouvoir et doit retourner à l'obscur village où il devient un planteur heureux et s'adonne à son sport favori, la grande chasse, avant d'être arrêté à nouveau. La dictature du parti unique gabonais le poussera en 1990 dans l'opposition. L'ouverture démocratique d'aujourd'hui ? Nyonda n'y croit pas car la tolérance des idées d'autrui et le travail dans l'intérêt national sont loin d'être acquis au Gabon, observe-t-il.

01/1994

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Littérature française

Si loin, si proche. La quête du père dans "le premier homme" d'Albert Camus

Il y a soixante ans, l'académie suédoise décernait le Nobel de littérature à Albert Camus, l'auteur, entre autres, de L'étranger, de La Peste et de La Chute. Le discours qu'il prononce à Stockholm, le 10 décembre 1957, au moment de recevoir son prix, il le dédie à un homme que personne ne connaît : Louis Germain. L'écrivain tenait à associer publiquement son instituteur du primaire à cette reconnaissance internationale, car Camus, orphelin de la Grande Guerre - son père est tombé au champ d'honneur, il n'avait pas un an - trouva en Louis Germain une véritable figure paternelle. L'instituteur ira jusqu'à plaider la cause de l'enfant auprès de sa grand-mère pour que Camus accède au collège. En 1957, cela fait plus de dix ans que Camus est à son tour devenu père et le fantôme de Lucien, son propre père, revient le hanter. Si, jusque-là, le père n'a pas trouvé plus de place dans son oeuvre que dans sa vie, il veut désormais lui en faire une. Bien avant de partir se recueillir sur la tombe de ce père inconnu, il prend des notes. Elles s'accumulent, certaines prennent même la forme de chapitre, mais le résultat ne le satisfait pas et la mort ne lui laissera pas le temps d'achever Le Premier homme dont ses héritiers autoriseront la publication en 1994. Si loin, si proche a été rédigé dans le cadre d'un mémoire de maîtrise (équivalent de l'actuel Master I) juste après la parution du Premier homme. Cela a permis à Virginie Lupo de travailler de manière totalement "libre" , aucun document n'ayant encore été publié sur ce texte. Depuis, plusieurs études ont vu le jour, mais nous avons choisi de faire paraître ce travail sans l'actualiser des recherches actuelles, afin d'en livrer la réflexion pure, totalement personnelle.

05/2017

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Histoire de France

Un instituteur communiste en Algérie

En 1936, Gaston Revel entre à l'Ecole Normale d'Alger, où l'on est censé lui apprendre à "éduquer l'indigène". C'est aussi l'époque où il commence à s'intéresser à la politique : il est attiré par le Front Populaire, puis par l'anarchisme espagnol, qu'il cite en exemple de réussite sociale. Au cours de son service militaire, enfin, il approche pour la première fois le communisme. De 1940 à 1955, il enseigne en Algérie, dans le bled, puis à Bougie. Il rentre en Europe en raison de la guerre et débarque en Provence en septembre 1914, à la suite des Alliés. C'est à Bougie, en 1945, qu'il franchit le pas et s'engage résolument, en militant déterminé, au Parti Communiste Algérien : en 1953, il se présente aux élections municipales dans le second Collège (réservé aux Algériens) et il siège aux côtés des musulmans. En 1955, au début de la guerre, il doit contre son gré quitter l'Algérie. Mais, ainsi que des milliers d'autres "pieds rouges", il y revient en 1962 et reprend son métier d'enseignant. Il rentre définitivement en France en 1965. De toutes ces années, il a laissé un témoignage finit et très engagé, beaucoup de lettres, de carnets, et d'articles de presse : ces textes remarquablement écrits, présentés et annotés par Alexis Sempé, permettent de percevoir ces années algériennes de l'intérieur, à travers l'engagement et les combats d'un instituteur de la République, adversaire résolu de la colonisation, horrifié qu'il est par la misère et l'exploitation d'un pays qu'il aime profondément. Gaston Revel était également photographe amateur. Ce livre est donc très largement illustré : près de 250 photographies jusqu'ici inédites jalonnent ce parcours de trente années, de l'Algérie à la France, à l'Allemagne, à l'Europe de l'est, puis de nouveau à l'Algérie.

04/2013

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Littérature française

Les adolescents troglodytes

Adèle est conductrice de navette scolaire sur un plateau très isolé, en altitude. Elle transporte une dizaine d'enfants et d'adolescents, essentiellement des fratries, dont les histoires se mêlent à la sienne. Pendant les trajets, dans les intempéries, ses souvenirs, ses pensées, glissent sur les routes écartées, pendant que grands et petits parlent, se disputent, se taisent. Elle se souvient de son corps mal ajusté, de sa propre adolescence douloureuse. Adèle est une fille née dans un corps de garçon. Ni "ses" grands ni "ses" petits, n'ont connaissance de son passé. Elle est née au milieu du plateau, à la "ferme du fond" , aujourd'hui disparue sous une retenue d'eau. Elle y a vécu avec ses parents et son petit frère, Axel, puis elle est partie, avant de revenir au pays dans son nouveau corps : personne ne l'a reconnue. Elle conduit sa vie et la navette entre ce lac artificiel, recouvrant l'enfance, et un autre lac, naturel et volcanique, auprès duquel elle aime s'arrêter. Elle pense à son frère. Il n'a jamais accepté la féminité de son aîné. Axel est travailleur sur cordes, il conforte les falaises qui soutiennent le plateau. Il refuse de la voir, de lui parler. Une paroi rocheuse s'écroule, Axel s'en sort avec une phalange brisée, mais quelque chose en lui s'est fissuré. Adèle descend le voir et le dialogue reprend. Un après-midi d'hiver, la tourmente et les congères brouillent la route de la navette au retour du collège. Adèle et ses grands se perdent. Ils se réfugient pour la nuit dans une grotte au bord du lac volcanique... On retrouve dans ce nouveau roman ce qui fait l'originalité d'Emmanuelle Pagano : une conscience aiguë des corps et des mouvements visibles ou secrets de ces corps, une langue imagée et apparemment familière mais en réalité discrètement sophistiquée, une connaissance profonde de la nature, des forces qui la traversent.

01/2007