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siaf Banat-Berger

Extraits

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Littérature française

Daisy Gazelle, héroïne colorature

Je n'ai jamais été un bon musicien. Je possède mes gammes, je lis ma partition. Je ne le fais pas trop mal, mais je ne suis qu'un banal exécutant que la pratique a rendu habile sans lui donner le véritable souffle. Mais elle me suit des yeux, mieux que ça, elle ne me lâche pas. Je tente de lui échapper, je ferme les miens. Faire à l'ordinaire, suivre ma routine, me concentrer sur mes fantasmes, mettre en branle mes déclencheurs éjaculatoires, être prêt au premier râle. Mais ce qui se passe est ailleurs, entre les yeux. Un plaisir autre, le sien, dans lequel je me vautre et me baigne. Son plaisir de gorge, qui m'envahit et m'inonde. Daisy, c'est ton vrai nom ? Elle ne dit rien. Je me sens con. Quelle importance, au fond qu'elle s'appelle Charlotte ou Nadine ou Daisy ? Pourquoi tailler dans le silence, pourquoi mettre des mots, ça bétonne. Parfois il suffit de se tromper, de ne pas choisir les bons et tout s'écroule. Se tromper de ton est pire que de dire des âneries ou des banalités. Souvent, je sais qu'un lien peut se dénouer à cause de cette façon fausse dont on a posé la première phrase. Avec elle, je n'ai pas eu besoin de parler. La danse a suffi. Je ne m'y attendais pas, puisque je suis sensuel comme une chaise. Alors je ne sais pas. Pourquoi est-elle venue ? Et pourquoi était-ce si fort ? J'avais cherché souvent dans mon existence, l'expérience de l'inconnu baisant l'inconnu.

09/2018

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Littérature française

Maladésir

Voici donc à découvert une semaine de mon ami Nathan. Une longue semaine, un quotidien infra-ordinaires, en écho au concept de Georges Pérec."C'est-à-dire ce qui se passe et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l'évident, le commun, l'ordinaire, le bruit de fond, l'habituel... Et toutes ces"choses communes", traquées, débusquées, arrachées à la gangue dans laquelle elles restent normalement engluées. Afin de leur donner un sens, une langue : qu'elles parlent enfin de ce qui est, de ce que nous sommes. Histoire de fonder enfin notre propre anthropologie : celle qui parlera de nous, qui ira chercher en nous ce que nous avons si longtemps pillé chez les autres. Non plus l'exotique, mais l'endotique." Chaque jour ici, ou presque, est donc construit sur une ou deux anecdotes. Autour desquelles la vibration dramatique unilatérale de l'existence de Nathan fait entendre la peur, la torpeur, l'atonie, le vide et l'ennui. Comme une apnée, proche du grand sommeil. Et pourtant bientôt... ? Ce récit d'autofiction très intime vous conte les angoisses et obsessions, en particulier amoureuses et sensuelles, d'un gay psychotique hanté par son amour de jeunesse, et dont le mal insidieux envahit tout, l'espace et le temps, qui s'égrène au fil d'heures creuses, équivoques et sans fin. Illustrant l'extra- ordinaire complexité d'une vie à la marge, quand (presque) plus rien ni plus personne ne vous attend. C'est aussi le récit d'un chemin de guérison possible pour échapper aux affres et à l'étau sordides d'une schizophrénie peu banale...

08/2018

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Histoire internationale

Mauthausen. Camp de concentration national-socialiste en Autriche rattachée (1938-1945)

Plus de cinquante ans après la chute du régime national-socialiste, les camps de concentration, référence incontournable et obsessionnelle de notre débat intellectuel et politique, continuent de hanter l'esprit de nos contemporains. Mais il est aussi devenu banal de souligner, pour le déplorer immédiatement, le contraste entre l'omniprésence du thème dans le débat politique ou médiatique et la faiblesse de la production historiographique française la plus récente à ce sujet. C'est pourquoi cet ouvrage, version légèrement condensée et remaniée d'une thèse de doctorat d'Etat, rédigée par un jeune universitaire français né plus de dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, vient à son heure pour combler un retard et une lacune. Ouvert dans le courant de l'été 1938, au lendemain de l'Anschluss, à proximité de carrières de granit réputées, dont les SS voulaient relancer l'exploitation à leur profit, Mauthausen appartient à la deuxième génération des KL, entre les " modèles " de Dachau et d'Auschwitz : la dureté de la répression politico-idéologique n'y fut pas exclusive d'une mobilisation permanente de la main-d'œuvre concentrationnaire, intensifiée à partir de 1943 sous le poids des contraintes de l'économie de guerre du Reich, dans le cadre du système polycratique national-socialiste. A travers une étude du développement et des mutations des fonctions du KL de Mauthausen, ce travail pionnier et objectif, nourri des avancées les plus récentes de la recherche internationale, fournira à l'honnête homme comme au spécialiste des analyses statistiques, économiques, sociologiques ou politiques renouvelées, pour tenter de cerner et de mieux comprendre la réalité et la complexité du système concentrationnaire nazi.

12/1999

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Science-fiction

La vengeance de la Vouivre

La Vouivre, dragon ailé avec une longue queue, sillonne le ciel les nuits de pleine lune ou les nuits d'orage. Sur son front brille un énorme rubis, l'escarboucle, appelé aussi "l'oeil de la Vouivre". D'après une légende, ce dragon se transforme, certaines nuits, en une jeune femme très belle, à la longue chevelure rousse, pour se baigner dans les eaux glacées de la rivière La Loue. Elle dépose alors sur la berge son escarboucle. Malheur au promeneur qui tente de s'emparer du bijou. La naïade redevient dragon et massacre le voleur... Or, une nuit de l'an 1347, un chevalier s'approche de la jolie baigneuse. Ce n'est pas l'escarboucle qui l'attire, mais la femme. Et pour la première fois, celle-ci se trouble et ressent un étrange sentiment. Alors qu'il s'apprête à la toucher, une flèche fend l'air et lui perce le coeur. Bouleversée, la femme se penche sur la victime... Quand elle relève la tête, elle s'aperçoit que son escarboucle a disparu. Le roman nous entraîne dans une aventure fantastique et passionnante, qui mêle fiction et histoire, celle de la quête, par la Vouivre, de son "oeil" de feu. Trois siècles plus tard, la guerre de Dix Ans fait des ravages. Profitant des troubles de l'époque, la Vouivre réussira-t-elle à récupérer son bien ? Ce livre reprend une légende comtoise très connue qui a inspiré de nombreux auteurs. Historien, Jean-Louis Clade n'avait jamais osé aborder le genre romanesque. Un concours de circonstance l'a conduit à rédiger cette fiction qui mêle le fantastique à l'histoire. Le roman s'adresse à un très large public. Il n'a qu'un but, celui de divertir.

05/2012

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Droit

La circulation des personnes et de leur statut dans un monde globalisé

De plus en plus de personnes circulent dans un monde globalisé avec leur statut personnel et familial, les éléments de leur identité et les droits et libertés qui y sont attachés. Cet ouvrage analyse les tensions entre promotion des droits et libertés individuels et volonté de contrôle des Etats ; il s'interroge sur la recherche de nouveaux équilibres entre respect des droits de l'individu et protection des principes essentiels des systèmes juridiques nationaux. Ces problématiques prennent une importance particulière dans le cadre de la construction, comme en Europe ou en Amérique latine, d'espaces de libre circulation des personnes et des biens. Sont étudiés les principes qui gouvernent la circulation (droits et libertés fondamentaux, droits et libertés attachés à la qualité de citoyen européen, autonomie du sujet, respect de la souveraineté des Etats et protection de l'intérêt collectif), ainsi que les méthodes à l'oeuvre pour inventer de nouveaux modes de régulation de la circulation. Sont également présentées les règles qui régissent la preuve de l'état : actes de l'acte civil ou, à défaut, divers modes de substitution, étant entendu que dans tous les cas se pose la question de savoir ce qui circule tant les liens sont étroits entre l'instrumentum et le negotium. Sous la direction de Hugues FulchironLes auteurs : B. Ancel, B. Baret, J.-S. Bergé, V. Bonnet, A. Camuzat,J.-Y. Carlier, G. Cerqueira, S. Comeloup, E. Cornut, P. de Corson, A. Dionisi-Peyrusse, E. Fongaro, H. Fulchiron, S. Fulli-Lemaire, S. Godechot-Patris, B. Haftel, P. Hammje, P. Kinsch, C. Latil, F. Mailhé, F. Marchadier, F. Menezes, G. Ferraz de Campos Monaco, F. Monéger, H. Muir Watt, N. Nord, L. Pailler, V. Parisot, E. Pataut, S. Pfeiff, M. Revillard, S. Sana-Chaillé de Néré, D. Sindres, M.Tetu, C.Tiburcio, P. Wautelet.

10/2019

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Photographie

David Seidner

Né à Los Angeles en 1957 et prématurément disparu en 1999, David Seidner a laissé une oeuvre aux registres multiples, encore largement méconnue. Dès ses débuts - il avait dix-huit ans lorsqu'il exposa pour la première fois -, ses séries personnelles jouent de l'image du corps et du visage à travers des processus de fragmentation, de découpage, de glissement, de diffraction et de condensation qui provoquent un sentiment proche de ce que Freud nommait "inquiétante étrangeté".
Collaborateur des revues les plus prestigieuses, de Vogue Italie à Harper's and Queen et Vanity Fair, il assura durant plusieurs saisons les campagnes photographiques de la maison Yves Saint Laurent. Les deux livres qu'il se vit confier par le Musée des Arts décoratifs - Moments de mode et Le Théâtre de la mode - sont aujourd'hui ardemment recherchés ; ils prennent place auprès d'Artists' Studios, sans doute son ouvrage majeur, où sont rassemblés les portraits, tant photographiques que littéraires, qu'il mit plusieurs années - et toute son énergie - à recueillir, établissant à sa manière une petite histoire de l'art contemporain.
Articulées autour de différents thèmes - corps fragmentés, nus, portraits, ainsi qu'une ultime, et éblouissante, séquence d'orchidées -, les oeuvres ici présentées allient le souci formel le plus extrême à la sensualité la plus raffinée, tout en restant soumises à ce qui fut peut-être le principe directeur de son approche : l'ouverture aux puissances créatrices du hasard, de l'aléa et du changement.
Cet ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition "David Seidner" présentée à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent du 2 octobre 2008 au 29 janvier 2009, est le premier à remettre en lumière la force d'une oeuvre que diverses circonstances ont quelque peu maintenue dans l'ombre depuis la mort du photographe.

10/2008

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Architecture

Musée Yves Saint Laurent Marrakech

Conçu comme un journal, cet ouvrage retrace les 1423 jours qu'ont nécessité la commande, puis la conception, la construction et enfin l'inauguration de ce musée prisé tant par les amateurs de mode que d'architecture. Depuis le premier appel téléphonique de Pierre Bergé pour proposer à l'agence franco-marocaine Studio KO de réaliser le musée jusqu'à l'inauguration en 2017, un mois après le décès de son commanditaire, cet ouvrage raconte et illustre avec une rare originalité l'ensemble du processus qui donnera vie au sublime bâtiment. - Etabli à Paris et à Marrakech et fondé en 2000 par Karl Fournier et Olivier Marty, Studio KO est l'une des agences d'architecture et de décoration d'intérieur les plus prisées du moment. Renommé pour son esthétique minimaliste et l'attention qu'il prête à l'artisanat et aux savoir-faire locaux, le duo réalise des projets résidentiels et publics contemporains dans le monde entier. Le récit de la création d'un musée très vite devenu une destination incontournable qui célèbre l'architecture, le design et la mode à travers l'oeuvre d'un des plus grands couturiers de notre temps - Un document passionnant sur les coulisses du processus créatif du Studio KO, de la première esquisse au choix des briques les plus adaptées pour fabriquer le motif en dentelle de la façade en passant par la forme des sièges de l'auditorium - Largement illustré de croquis, dessins techniques, clichés de réunions avec les clients, le directeur du musée et les nombreux collaborateurs, ainsi que des photographies du jardin et des magnifiques collections du musée - L'histoire de la relation unique entre les architectes et leur client, ingrédient indispensable à la construction de tout bâtiment extraordinaire.

12/2021

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Histoire ancienne

Le Tombeau des Trois Frères à Palmyre. Mission archéologique franco-syrienne 2004-2009

Objet de fascination pour les voyageurs et les savants, l'oasis de Palmyre a livré, outre ses ruines monumentales, des nécropoles riches en sculptures. Dans l'une d'elles, au sud-ouest de la ville, la peinture murale a été privilégiée comme en témoigne le célèbre tombeau des Trois Frères. Daté des IIe-IIIe s. ap. J.-C., il a été découvert à la fin du XIXe siècle. Son plan en T renversé à trois exèdres caractérise ces tombeaux hypogées qui recueillaient des centaines de corps. Une inscription gravée au-dessus de la porte d'entrée nomme les trois frères fondateurs, Nama'in, Malê et Saedi. Leur famille s'était réservé l'exèdre du fond ornée d'un décor peint couvrant la voûte et les parois. L'iconographie est ici en grande partie d'inspiration gréco-romaine. Sur les trois parois principales des Victoires ailées posées sur des globes soulèvent des médaillons où figurent les bustes des défunts, des hommes sobrement vêtus, des femmes arborant hautes coiffes et bijoux. Sur la lunette, une vaste composition sur fond vert représente Achille à Skyros : Ulysse et ses compagnons viennent de le démasquer sous son déguisement féminin et la vraie nature du héros se révèle. Au centre de la voûte, un médaillon figure l'aigle enlevant Ganymède, le jeune berger phrygien aimé de Zeus. L'arc d'entrée porte un réseau de cercles sécants, et les piédroits de grandes figures féminines, l'une portant son enfant, toutes deux accompagnées d'inscriptions. Entre 2004 et 2009, des campagnes d'étude et de documentation ont été entreprises par la mission syro-française à la demande de la Direction Générale des Antiquités et des Musées. Par chance, le tombeau n'avait jusque-là fait l'objet que de consolidations de structures, sans modifier l'état des peintures car leur grande fragilité les avait préservées de nettoyages et de repeints. L'état des lieux a été conduit de manière pluridisciplinaire : topographie, magnétométrie, épigraphie araméenne, constat d'état, analyses des pigments et du support, documentation photographique et relevé graphique des décors. En mai 2015, la prise de Palmyre par Daech et l'occupation du tombeau comme bureau habité l'ont altéré. Les dégâts constatés dès mars 2016 touchent sa structure, plus gravement son décor peint sensible à l'humidité, les parties figurées ayant été badigeonnées. Dans l'attente d'un nouveau constat, la documentation ici rassemblée constitue un témoignage essentiel à la compréhension du tombeau et de son iconographie. L'étude entreprise ouvrira sans nul doute de nouvelles pistes de recherche.

06/2019

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Thèmes photo

Judée

La Judée, c'est ce désert de premier matin du monde ; ce sont les monts de Moab violets et irréels, à l'aube ; les chardons bleus qui vibrent dans l'air brûlant quand "à certaines heures la campagne est noire de soleil" ; les wadis, les cyprès ; le berger qui mène son troupeau entre deux collines, les tiges d'avoine dans le vent de mai et la chaleur aride du Khamsim ; les ruines du temps des croisés, les grottes de Qumran, les jarres qui renferment des parchemins aussi vieux que les prophéties d'Isaïe et que les plaques de sel sur la mer Morte ; le goût des dattes, la soif cruelle sous le soleil au zénith ; les chemins rocailleux qui se perdent vers Jéricho, les monastères à flanc de montagne, les os desséchés qui se confondent avec la pierre ; la douceur du soir à Nabbi Moussa ; se baigner dans une rivière à Ein Prat ou dans les cascades de Ein Gedi comme jadis le roi David ; lire le Cantique des cantiques dans la cafétéria d'une station service ; s'abriter sous un palmier de la vallée du Jourdain en chassant les mouches ; partager un café à la cardamome avec un bédouin. Mais ce sont aussi, l'hiver, les nuages qui cavalent sur les collines de Jérusalem ; le gémissement d'un chacal, celui des chiens sauvages ; les villages arabes pareils à des guirlandes lumineuses à la nuit tombante, des Sodome englouties au fond d'un lac salé et la triste mélodie d'un joueur d'oud qui s'envole dans la nuit ; c'est la chanson de Fairuz, "Kifak Inta" s'échappant d'une voiture au bord d'une route ; les colchiques poussant par milliers près du monastère Saint-Elias, les livres de prière abandonnés sur les tombes juives, la neige sur les amandiers en fleurs et sur le cimetière du mont des Oliviers ; c'est boire un verre d'arak glacé sur un balcon à Nahlaot ; des fragments de mosaïques byzantines et de poteries sur la route de Bethléem, vestiges d'empires disparus ; le parfum des orangers arrivant de la côte ; c'est découvrir Hérodion et son palais, volcan endormi au bout d'un chemin ; marcher pieds nus sur le dallage polychrome d'une maison arabe. La Judée, c'est le désert antérieur à tout discours, l'oasis de liberté au coeur du monde, de ses paroles inutiles et de ses inquiétudes étouffantes. Où réapprendre à espérer et à accueillir, en paix, une vie d'homme qui passe.

06/2023

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Littérature française

L'arrosoir rouge

L'achevé d'imprimer de L'Arrosoir rouge est du 24 février 1955 ; Monique Saint-Hélier est morte deux semaines plus tard à Chambines, dans l'Eure. Ainsi, ce roman qui aurait dû n'être qu'un moment de la Chronique des Alérac et des Balagny est devenu le dernier texte publié par la romancière ; pour les lecteurs, c'est ici que s'achève, ou s'interrompt, l'entreprise de Monique Saint-Hélier. L'épigraphe empruntée à Suréna de Corneille (Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir) semble annoncer un récit pathétique. Cependant, Monique Saint-Hélier avait conçu d'emblée ce volet de sa chronique comme une " plage ", un intermède paisible dans l'histoire de tant de coeurs déchirés ou incertains (Carolle Alérac, Catherine, Jérôme Balagny, Jonathan Graew, Lopez) que nous offrent Bois Mort, Le Cavalier de paille, Le Martin-pêcheur. Et c'est bien l'apaisement, une espèce de lumière heureuse qui dominent dans L'Arrosoir rouge. Cette paix, c'est celle de l'accompli. Contrairement aux trois premiers romans de la Chronique qui mêlent à la remémoration le souci et l'appréhension de l'avenir, L'Arrosoir rouge est uniquement le livre du passé revécu. Le temps a fait son oeuvre; les douleurs et les deuils ont perdu leur âpreté; s'il n'y a pas d'amour heureux, les morts sont toujours vivants dans les coeurs, et les souvenirs sont " les jardiniers de l'ombre " qui " préparent à notre insu des corbeilles étincelantes ". L'Arrosoir rouge, c'est l'apparition de Revenant, l'Espagnol qui fut l'amant d'Alexandrine Alérac morte en couches. C'est M°e Huguenin revivant au cimetière, parmi les tombes des Alérac, sa passion juvénile pour Jonathan Graew. C'est surtout le passé d'Abel. Le lecteur découvrira ici le petit berger qui dénonçait à coups de cantiques les péchés des Alérac et dont la vie a fait plus tard un colporteur vendeur de Bibles. II apprendra comment un martin-pêcheur a sauvé Abel du suicide avant de destiner mystérieusement l'un à l'autre Abel et Catherine, et de désigner à cet homme sans enfant la fillette qu'il va adopter. Abel est une des plus belles figures de l'univers de Monique Saint-Hélier et le véritable héros de L'Arrosoir rouge. En lui s'incarnent admirablement les valeurs que le monde de la romancière oppose à la douleur de vivre, aux déceptions et aux frustrations dont l'existence est prodigue : la foi, la fidélité et surtout l'épanouissement dans la tendresse que la paternité, même adoptive, peut faire découvrir à un homme disgracié et démuni.

11/2013

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Biodiversité, nature

Paul Watson. Sea Shepherd, le combat d'une vie

En 2017, l'association Sea Shepherd fondée par le capitaine Paul Watson fête ses quarante ans. Quarante ans de lutte sans relâche pour la préservation des océans. Quarante ans sur la ligne de front. Une tête mise à prix par la mafia taïwanaise, son nom placé sur la notice Rouge d'Interpol suite aux mandats d'arrêt lancés par le Costa Rica et le Japon, une arrestation en Allemagne qu'il quitte en catimini les cheveux teints et une chemise hawaïenne sur le torse... Non, il ne s'agit pas du scénario du dernier 007, mais de quelques-uns des événements qui ont ponctué la vie mouvementée de Paul Watson ces cinq dernières années. Celui que le Time magazine a désigné comme l'un des vingt plus grands héros écologistes du XXè siècle n'a pas fini de faire parler de lui. Adulé par les uns, qualifié d'écoterroriste par les autres, il a trouvé refuge deux années durant en France. Un exil pendant lequel il a témoigné sans relâche des actions de Sea Shepherd, participé à la COP21 et rédigé un manifeste au titre éloquent, Urgence ! Si l'océan meurt nous mourrons (Glénat, 2016). Cherchant à anéantir l'association, le Japon n'est parvenu qu'à une chose, renforcer la détermination du capitaine et de son équipage : depuis l'arrestation de Paul Watson à Francfort en 2012, Sea Shepherd n'a jamais mené autant de missions et quelques-unes des campagnes les plus importantes ont été lancées. " Opération tolérance zéro " destinée à renvoyer chez eux les chasseurs de baleines en Antarctique, " Grind stop " pour faire cesser le massacre des globicéphales aux îles Féroé, campagne " Icefish " visant le démantèlement de braconniers dans l'océan Austral, " L'anti-captivité " pour mettre fin à l'emprisonnement des animaux dans les parcs aquatiques... Sea Shepherd, alias le berger de la mer, est sans doute l'organisation de défense des océans la plus combative au monde et entend bien le rester. Quarante ans, l'âge de la maturité ? L'occasion en tout cas de revenir sur la création de Sea Shepherd, son évolution et ses perspectives d'avenir, mais aussi la vision de Paul Watson sur son séjour en France, la COP21 ou encore l'élection de Donald Trump. L'occasion aussi pour Lamya Essemlali de raconter la création de l'antenne française de Sea Shepherd en 2006 avec, pour seule dotation, un carton de tee-shirts ! Une antenne française qui est aujourd'hui l'une des principales entités sur le plan international. Sur la ligne de front.

11/2017

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Littérature française

Messieurs les ronds-de-cuir. Un roman de Georges Courteline

Messieurs les ronds-de-cuir (sous-titré Tableaux-roman de la vie de bureau) est un roman de Georges Courteline paru en 1891 et 1892 dans L'Echo de Paris, et en librairie en 1893, avec une préface de Marcel Schwob. En 1911, Robert Dieudonné et Raoul Aubry en tirent une pièce de théâtre, représentée au théâtre de l'Ambigu-Comique le 4 octobre 1911. Un premier film de même nom, en 1936, est l'adaptation du roman au grand écran, avec Yves Mirande à la réalisation. En 1959, Henri Diamant-Berger adapte le roman au cinéma avec le même titre, où jouent les acteurs Pierre Brasseur , Noël-Noël, Lucien Baroux. Le téléfilm français Messieurs les ronds-de-cuir de Daniel Ceccaldi, réalisé en 1978, porte lui aussi sur le roman de Courteline. L'expression "rond-de-cuir" qui désigne non plus seulement le coussin mais un bureaucrate ou un employé de bureau a été popularisée d'abord par ce roman de Courteline. Fonctionnaire au ministère des Cultes où il s'ennuya ferme pendant quatorze ans tout en pratiquant assidûment l'absentéisme, s'assurant la complicité d'un expéditionnaire qui le déchargeait d'une grande partie de son travail, Courteline mit à profit son sens de l'observation et de la dérision pour écrire ce tableauroman, géniale peinture satirique et caustique de la vie de bureau et des turpitudes administratives. Employé à la direction des Dons et Legs, Lahrier a pris l'habitude de s'absenter une fois par semaine sans que "l'Administration, bonne bête, eût l'air de s'en apercevoir" . Or, un jour de printemps, l'atmosphère joyeuse de la ville l'ayant peutêtre retardé plus qu'à l'accoutumée, son chef de bureau, M. de La Hourmerie, s'avise de le tancer vertement, à propos précisément de ses absences. Sauvé de l'ire de son supérieur par l'arrivée inopinée du conservateur du musée de VanneenBresse auquel on fait croire que son dossier est en passe d'être réglé alors qu'il a été perdu, Lahrier va retrouver dans l'atmosphère poussiéreuse de ces bureaux confinés son visàvis Soupe, baderne bougonne et obtuse, mais aussi Ovide, le garçon de bureau, Chavarax, aigri dans l'attente bilieuse d'un poste de souschef, l'expéditionnaire Sainthomme se surchargeant de travail dans l'espoir toujours déçu d'obtenir les palmes académiques, le souschef Van der Hogen, cloporte dénicheur de dossiers caducs et rédacteur d'invraisemblables rapports, enfin l'employé Letondu dont le comportement bizarre vire peu à peu à la folie...

02/2023

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Littérature française

Paris ville monde. Un regard neuf sur l'immigration

Les histoires qui composent ce recueil sont le fruit d'une rencontre entre un migrant et un écrivain. Le migrant a confié son expérience à l'écrivain qui à partir de son témoignage a élaboré une fiction.

10/2018

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Montagne

L'Alpe N° 89, été 2020 : La Durance, l'eau vive de la montagne

Alpine et provençale, le double portrait d'une rivière. Née près de Montgenèvre, la Durance court sur plus de 320 kilomètres jusqu'à Avignon, alimentant en eau toute la Provence. Chantée par Giono, peinte par Paul-Camille Guigou, la Durance a pourtant longtemps eu mauvaise réputation. Il faut dire que ses crues torrentielles détruisaient gués, ponts, cultures et habitations. Muselée par des barrages et des canaux, la belle aujourd'hui assagie est courtisée pour ses ressources hydrauliques et touristiques. Au menu du dossier : - Une ressource très convoitée. En soixante ans, la Durance est devenue l'archétype des rivières méditerranéennes hyper-aménagées, dont dépendent la basse vallée et les villes littorales. Retour sur la gestion de son eau, une histoire politique. - La Durance est un axe de circulation majeur depuis l'Antiquité. Bien avant les vacanciers, s'y sont croisés marchands et saisonniers, troupeaux et bergers. Son franchissement a relevé du défi pendant des siècles. - Métamorphoses. Tour à tour fleuve, glacier, rivière, la Durance s'est transformée radicalement au cours des temps géologiques récents. - Construits pour certains dès le XIIe siècle, les canaux duranciens pourraient s'avérer très utiles dans le futur, en cas de sécheresse comme d'inondation. - Portfolio. Peu connu du grand public, Paul Guigou fut un paysagiste talentueux. Pour la postérité, il demeure le chantre des Alpes de Haute-Provence et des bords de la Durance. - Jean Giono a célébré comme nul autre la Durance, qu'il qualifiait aisément de " fleuve ". Portrait du poète qui fut également coauteur du scénario du film L'Eau vive, dont la rivière alpine est l'héroïne. - Randonnée culturelle : Andy Goldsworthy, figure majeure du land art, émaille depuis plus de vingt ans la réserve naturelle géologique de Haute-Provence de ses Refuges d'art. Focus sur le parcours qu'il a imaginé. Et aussi : - " Grenoble et ses artistes au XIXe siècle ", la nouvelle exposition du musée de Grenoble. - Un portrait des Dolomites réalisé par le Sud-tyrolien Kurt Moser à l'aide d'un procédé photographique oublié : l'ambrotype. Déton(n)ant !

06/2020

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Littérature française

Enfant de salaud

Depuis l'enfance, une question torture le narrateur : - Qu'as-tu fait sous l'occupation ? Mais il n'a jamais osé la poser à son père. Parce qu'il est imprévisible, ce père. Violent, fantasque. Certains même, le disent fou. Longtemps, il a bercé son fils de ses exploits de Résistant, jusqu'au jour où le grand-père de l'enfant s'est emporté : "Ton père portait l'uniforme allemand. Tu es un enfant de salaud ! " En mai 1987, alors que s'ouvre à Lyon le procès du criminel nazi Klaus Barbie, le fils apprend que le dossier judiciaire de son père sommeille aux archives départementales du Nord. Trois ans de la vie d'un " collabo " , racontée par les procès-verbaux de police, les interrogatoires de justice, son procès et sa condamnation. Le narrateur croyait tomber sur la piteuse histoire d'un " Lacombe Lucien " mais il se retrouve face à l'épopée d'un Zelig. L'aventure rocambolesque d'un gamin de 18 ans, sans instruction ni conviction, menteur, faussaire et manipulateur, qui a traversé la guerre comme on joue au petit soldat. Un sale gosse, inconscient du danger, qui a porté cinq uniformes en quatre ans. Quatre fois déserteur de quatre armées différentes. Traître un jour, portant le brassard à croix gammée, puis patriote le lendemain, arborant fièrement la croix de Lorraine. En décembre 1944, recherché par tous les camps, il a continué de berner la terre entière. Mais aussi son propre fils, devenu journaliste. Lorsque Klaus Barbie entre dans le box, ce fils est assis dans les rangs de la presse et son père, attentif au milieu du public. Ce n'est pas un procès qui vient de s'ouvrir, mais deux. Barbie va devoir répondre de ses crimes. Le père va devoir s'expliquer sur ses mensonges. Ce roman raconte ces guerres en parallèle. L'une rapportée par le journaliste, l'autre débusquée par l'enfant de salaud.

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Histoire internationale

Nous n'oublierons pas les poings levés. Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la Guerre d'Espagne

Grâce aux reportrices et reporters qui, dès l'été 1936, franchirent la frontière, grâce aux journalistes qui frémirent sous les bombes d'un coin à l'autre de ­l'Espagne­, nous nous retrouvons plongé·es dans un monde ancien qui devient présent. De l'enthousiasme mêlé d'inquiétude des débuts à l'horreur des bombardements, de la menace sur l'Europe recélée par cette guerre à l'arrivée des réfugié·es sur le sol français, chaque événement, chaque atmosphère, chaque détail est dépeint par les reporter·rices. Le livre s'attarde aussi dans les bureaux des rédactions, la parole étant parfois donnée aux éditorialistes et commentateur·rices. Leurs interrogations et réflexions entrent en résonance avec les reportages, et nourrissent le chemin du lecteur dans cette période. Quelque deux cents figures de journalistes accompagnent sa route, dont la plupart sont aujourd'hui méconnues ou inconnues. Ces journalistes émergent grâce à une recherche pionnière menée pendant une dizaine d'années sur une centaine de périodiques et ayant abouti à un référencement de plus de six mille articles. Les reportrices et reporters s'appelaient notamment Mathieu Corman, Jean-Maurice Hermann, Madeleine Jacob – qui rendra compte du procès de Nuremberg en 1945, Paul Nizan – auteur des Chiens de garde et d'Aden-Arabie, Georges Soria, Simone Téry, Edith Thomas ou Andrée Viollis – engagée ensuite dans la Résistance. Quant aux éditorialistes, ils s'appelaient, par exemple, Gaston Bergery, André Leroux, Gabriel Péri, député et fusillé au Mont-Valérien, ­Geneviève­ Tabouis ou Jean Zyromski, leader de la gauche socialiste... Jamais un ouvrage ne leur avait donné la parole. Jamais on n'avait touché cette "histoire-en-train-de-se-faire" en se plongeant dans les articles de celles et de ceux qui se battirent par la plume avec ferveur pour la cause antifasciste. Au croisement de l'histoire culturelle, de l'histoire de la presse et de celle des combats antifascistes, 90 ans après la proclamation de la Seconde République espagnole, une histoire toujours actuelle.

01/2021

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Littérature étrangère

"La joie pour l'éternité". Correspondance du Goulag (1931-1933)

"Voici une extraordinaire correspondance, qui rappelle celle d'Héloïse et d'Abélard, la plus célèbre correspondance entre un homme et une femme au Moyen Age. Mais leur destin ne prend nullement le chemin des deux célèbres amants du Moyen Age. Ils ont la Joie en commun, une Joie éternelle, qui semble celle des grands saints, mais aussi du philosophe Spinoza", écrit Georges Nivat. Alexeï et Valentina Lossev se sont mariés en 1922 : lui, principale figure de la pensée philosophique et religieuse russe, savant, mystique, elle, une scientifique reconnue. En 1929 ils prononcent leurs voeux monastiques dans le plus grand secret, puis sont arrêtés en 1930. Elle est en Sibérie, lui en bordure de la Carélie, puis à Medvejia Gora, à l'extrémité nord du lac Onega, où se trouve toute l'administration du chantier esclavagiste du canal mer Blanche-Baltique. Découverte par hasard en 1954, la correspondance de Lossev avec sa femme est aussi un document exceptionnel sur le quotidien du camp : le froid, la faim, les travaux "généraux", les criminels, les transferts, les incessantes démarches entreprises dans le but d'obtenir une révision de peine, l'obscurité, l'humidité, les châlits rapprochés, l'existence dans des "baraquements où les hommes sont serrés comme des harengs". Dans les tréfonds de cet enfer résonnent deux voix qui n'en forment qu'une : une douce, régulière, tendre, très proche, très intime, qui cherche à bercer l'âme épuisée de son compagnon, l'autre inquiète, interrogative, révoltée, en quête de sérénité qui trouve néanmoins que toutes les souffrances "sont nécessaires pour le monde et l'histoire mondiale". Cet échange épistolaire n'a été publié dans son intégralité, en Russie, qu'en 2005. C'est une occasion unique d'entrevoir l'âme du penseur, de connaître le regard qu'il a posé sur une situation existentielle extrême qui a contribué à révéler l'essence de l'homme.

10/2014

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Histoire de France

Le secret du prince. Gouverner par le secret France-Bourgogne XIIIe-XVe siècle

Explorer la part secrète du pouvoir princier, c'est rencontrer nombre de figures célèbres en des situations parfois scabreuses, souvent rocambolesques. Qu'il s'agisse de Saint Louis utilisant un escalier caché pour retrouver son épouse à l'insu de sa mère Blanche de Castille, ou des leçons d'escrime destinées à inculquer quelques bottes secrètes au duc de Bourgogne Philippe le Bon, les princes se méfient en permanence de leur entourage au moins autant que de leurs ennemis. Bénéficiant d'une relation particulière avec Dieu - qui sait à l'occasion leur envoyer quelques messages secrets par la voix d'une bergère ou d'un ermite -, ils n'entendent rendre compte à personne de leurs agissements, exigeant que leurs proches ne révèlent rien de leurs faiblesses ni de leurs plans. Loin d'être anecdotique, cette pratique du secret s'enracine dans un temps qui associe savoir, sacré et secret et constitue un moyen de répondre aux défis d'une époque en pleine mutation : le développement de l'écrit entraîne celui des correspondances secrètes ; la naissance de l'impôt permanent conduit le prince à mentir sur l'état du budget ; la publicité nouvelle d'une vie de cour rassemblant des centaines d'individus autour de la famille princière exige des chambres de retrait. Par le secret, les princes entendent à la fois défendre leur honneur et garantir les moyens de leur puissance. La pratique concrète du pouvoir rejoint un imaginaire médiéval qu'on pourrait croire folklorique mais se révèle parfois ancré dans la réalité : certains princes font enterrer des trésors destinés à financer leurs guerres, au risque de les perdre ; Louis XI réclame de ses correspondants de brûler ses lettres après lecture. Rois et ducs de Bourgogne se doivent en somme de devenir experts dans l'art du secret, pour rester maîtres des frontières entre le public et le privé : c'est l'une des leçons politiques de cet automne du Moyen Age.

01/2018

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Histoire de France

Une poignée de misérables. L'épuration de la société française après la Seconde Guerre mondiale

Dans un discours prononcé le 14 octobre 1944 à la radio, le général de Gaulle estima que seule " une poignée de misérables et d'indignes, dont l'État fait et fera justice ", avaient collaboré avec les Allemands. L'épuration, nécessaire pour rebâtir la France sur des bases saines, serait en conséquence rapide et ciblée. Cinq ans plus tard, on était loin du compte. Nombre de tribunaux chargés de la répression pénale de la collaboration restaient en activité et l'épuration économique, pour ne prendre qu'un seul exemple, arrivait tout juste à son terme. Au total, près de 350 000 personnes avaient été mises en cause, et aucune branche professionnelle n'était restée à l'écart de l'épuration. Celle-ci était bien un phénomène social d'ensemble. Aucune étude n'avait, jusqu'à présent, étudié en détail l'épuration des professions dans toute sa diversité. En passant au crible dix professions - avocats, médecins, magistrats, préfets, écrivains, hommes de théâtre, parlementaires, cadres et patrons d'industrie, universitaires, officiers - et en revenant sur quelques-uns des aspects les moins connus de la répression pénale, ce livre confirme que l'épuration fut à la fois massive et approfondie, même si les critères alors mis en œuvre furent différents de ceux à l'aune desquels notre époque entend réexaminer ce passé. Très vite pourtant, avant même que des mesures de grâce ou d'amnistie aient facilité la réinsertion des collaborateurs, petits ou grands, dans la vie sociale, l'épuration laissa derrière elle un sentiment diffus d'insatisfaction. Sans doute parce qu'elle n'avait pas clairement défini ses objectifs s'agissait-il simplement de chasser - provisoirement - quelques mauvais bergers ou, ambition plus vaste, d'ouvrir la voie à une rénovation effective de la société française ? Pour tenter de répondre, ce livre, dont les auteurs comptent parmi les meilleurs spécialistes de l'histoire politique et sociale de l'Occupation, parcourt tout un domaine encore mal connu de l'histoire de la France de la Libération et de l'après-guerre.

05/2003

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Tourisme étranger

Colombie

Pour un Français, la Colombie c’est d’abord Ingrid Betancourt. Le cinéphile ajoute Marie pleine de grâce gobant des sachets de cocaïne ; l’amateur de littérature pense lui à la victime inconsciente de la Chronique d’une mort annoncée par Garcia Marquez ou aux sicarios de La Vierge des tueurs. Guérilla, drogue et assassinats… Des images de violence dont les Colombiens ne connaissent que trop la réalité, mais qui ne doivent pas occulter les autres facettes de ce pays grand comme deux fois la France, seul État d’Amérique du sud à avoir une façade sur les deux océans. Des forêts tropicales de la côte Pacifique aux immensités herbeuses des Llanos, du littoral caraïbe à la forêt amazonienne, la Colombie présente une incroyable variété naturelle – tant par sa biodiversité que par sa richesse humaine. Si les Européens sont largement majoritaires, un tiers de la superficie est officiellement formé de territoires indigènes et la traite négrière est à l’origine d’une population afrocolombienne longtemps marginalisée mais qui émerge progressivement sur la scène culturelle. Depuis le début du XXe siècle, le kaléidoscope s’est enrichi des Turcos originaires du Proche-Orient. Paysages et histoire sont liés de manière indissoluble. Le randonneur marchant vers la Ciudad Perdida au coeur de la Sierra Nevada croise les silhouettes blanches des Kogis. Mompox somnolant sur les berges du fleuve Magdalena n’a pas changé depuis l’époque où l’or et les émeraudes attendaient l’arrivée des galions. Les Nègres Marrons réfugiés à San Basilio de Palenque ont profondément influencé sa langue et sa musique. Les paysages de la zone du café, eux, ont été modelés à l'époque moderne. En mêlant sites emblématiques et grands épisodes de l’histoire, en allant au-delà des lieux communs et des images toutes faites, les auteurs espère éveiller la curiosité et l’envie d’aller voir par soi-même cette fascinante Colombie.

10/2012

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Tourisme étranger

Marokkanische Pisten Band 11. Der sagho djebel

Der Jebel Sagho ist die östliche Verlängerung des Anti-Atlas, ein vulkanisches Gebirge mit Granithügeln, Basaltorgeln, Chaos aus schwarzem Schiefer, rosa Sandstein... am Tor zur Sahara. Soweit das Auge reicht, große, wilde, trockene Flächen. Ein trostloses Land, wie geschaffen für den einsamen DPM. Und tausend Meilen entfernt ist die Stille der einzige Begleiter. Eine absolute Fülle und der Wunsch, auf die Piste zu gehen. Von flachen Ebenen bis zu hügeligen Bergen, von scharfen Reliefs bis zu steilen Canyons : reine, ursprüngliche Natur. Der Charakter ist stark und rustikal, aber das Herz ist weich. Die Farben zart und lieblich. Ocker, Rosa, Braun, Violett - die Farbpalette erstreckt sich in schillernden Pastellabstufungen, die manchmal von einer überwältigenden Hitze begleitet werden. Als Eldorado im Herzen der Wüste gibt es nur wenige Oasen. Sie sind bescheidene grüne Flecken in der unendlichen Weite und erinnern uns daran, dass wir uns auf afrikanischem Boden befinden. Der wilde Charme des Sagho liegt in seiner außergewöhnlichen Geologie begründet : hohe Klippen und steile Gipfel, tafelförmige Abhänge und tiefe Schluchten, durch die Kamel- und Maultierkarawanen ziehen. Wenn man diese riesigen Hochebenen erreicht, ist der Mondhorizont so weit, dass der Wunsch aufkommt, überall gleichzeitig hinzugehen, um zu sehen, ob es anderswo wirklich so schön ist ! Der Sagho überrascht auch durch seinen Reichtum an Licht : klar wie das der nahen Sahara oder manchmal halbschattig wie im benachbarten Dades-Tal. Der Sagho ist auch das Marokko der letzten Berbernomaden, Nachfahren der alten Herrscher Aït Atta. Im Herbst, nachdem sie den Schnee des Hohen Atlas verlassen haben, schlagen sie bis zum Frühjahr ihre Zelte aus dunkler Wolle an den Hängen des Jebel auf. Sie können weder lesen noch schreiben, orientieren sich aber sicher inmitten des Atlasgebirges und der marokkanischen Wüste. Im Sagho haben sie Häuser aus ungebranntem Stein gebaut, Brunnen gegraben, Mandelbäume gepflanzt, Weizen, Gerste und verschiedene Gemüsesorten angebaut. Andere stellten Ziegen- und Schafherden und Dromedar-Karawanen zusammen. Heute sind sie mehrheitlich sesshaft, Halbnomaden oder Nomaden...

08/2022

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Histoire régionale

Dictionnaire familier d'Occitanie

Connaissez-vous l'Occitanie ? Entre Rhône et Garonne, du Massif central à la Méditerranée, des vignobles languedociens aux Pyrénées, cette région du sud est l'une des plus grandes des régions françaises, avec près de six millions d'habitants. Pour mieux faire partager ce territoire multiple et contrasté, une trentaine de spécialistes ont établi ce Dictionnaire aux 157 entrées. On y trouve aussi bien le Pic du Midi que le Port de Sète, des portraits du peintre Pierre Soulages ou des chanteurs Georges Brassens, Charles Trenet, Juliette Gréco ou Claude Nougaro. Un regard est porté sur les villes de Toulouse et de Montpellier, de Nîmes et de Perpignan, mais aussi de Castres, de Cahors, d'Alès, de Montauban ou encore de Carcassonne et de Lourdes... Les Ovinpiades, concours des jeunes bergers, y côtoient le CEA de Marcoule ainsi que de nombreux laboratoires de recherche. D'Auch au Larzac, on y rencontre D'Artagnan comme José Bové, de Pézenas à Carmaux, Boby Lapointe comme Jean Jaurès. L'Occitanie est une terre de résistances. Des Cathares de Montségur aux Camisards cévenols jusqu'aux Maquisards de la Seconde Guerre mondiale. L'Occitanie, c'est également un patrimoine naturel. Du pont du Gard aux Chemins de Compostelle, des garrigues languedociennes au Canal du Midi et au Cirque de Navacelles. Un patrimoine culturel aussi, du Festival de Radio-France Occitanie jusqu'aux cinémathèques et aux nombreux lieux de tournage pour le 7e art. Territoire en transition, résultat de la fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, l'Occitanie s'adapte au changement climatique, fait face aux risques de submersion marine, expérimente la ville intelligente. Patrie d'Olympes de Gouges et de la première femme médecin Madeleine Brès, adopté par l'écrivaine Lydie Salvayre, c'est aussi le pays d'Alfred Nakache, le nageur d'Auschwitz. Terre de vins et de gastronomie, aussi illustre par le roquefort que par le porc noir de Bigorre, l'Occitanie incite au tourisme, stimule la curiosité et invite à la découverte. C'est l'objet de ce livre.

07/2022

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Romans historiques

La pénitente d'Euskal Herria

« La révélation d'Ezilda plonge ses parents dans la stupéfaction et les laisse sans voix l'espace d'un instant, le temps qu'une bouffée de colère monte en eux. Pierra s'emporte le premier. Le courroux plisse tout à coup son front. Il ôte la pipe de sa bouche rageusement. Ne me dis pas que tu as fauté avec ce garçon. Tu n'as pas osé faire une chose pareille... » Agriculteurs souletins, Pierra et Marie commencent enfin à récolter les fruits d'un travail quotidien acharné. A Ezilda, leur première-née qui vient de fêter son dix-huitième anniversaire, ils lèguent avec émotion un patrimoine et une réputation intacts. Tourmentée par un terrible secret, la jeune femme renonce aux devoirs de sa charge. A contre-courant, elle se jette à corps perdu dans le tourbillon des passions que déchaînent son étrange beauté et son caractère brûlant. Ecartelée entre le bien et le mal, déchirée entre l'amour et la haine, fera-t-elle le choix d'une vie conforme à la tradition et renouer avec la paix de son âme ? Au fil d'une intrigue sentimentale et policière haletante, Alain Lombardi nous entraîne sur les chemins pyrénéens de la transhumance dans un livre foisonnant. A ses côtés, nous partageons le quotidien des bergers et des « Hirondelles », ces jeunes filles venues de Navarre et d'Aragon qui s'embauchent dans les usines sandalières de Mauléon à l'aube de l'âge d'or de l'espadrille. Il guide nos pas à Saint-Jean-de-Luz, à la rencontre des kaskarotes, ces femmes de marins-pêcheurs impudiques qui font tourner bien des têtes et chavirer les coeurs. De Biarritz à Bayonne et jusqu'aux forges de l'Adour, nous nous mêlons à la foule des paysans, ouvriers, parias, bourgeois et autres anarchistes. Qu'ils soient héros ou « salauds », aucun ne nous laisse indifférents, tant il est difficile de distinguer les uns des autres. La Pénitente d'Euskal Herria fait suite à son premier roman Le Pénitent de Sartène, paru aux Editions du Panthéon.

11/2015

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Romans historiques

Les meilleurs d'entre nous

Nicolas Katz, militant internationaliste devenu apparatchik du Parti et membre du service de renseignement de l'Armée rouge, le GRU, voit peu à peu ses certitudes militantes s'effondrer. Staline a commencé ses purges et Katz a peur. Pour sa vie, pour sa femme Sarah et pour sa fille Rachel. Il a d'autant plus de raisons d'avoir peur qu'il n'ignore rien des méthodes de ses « camarades » dans les caves de la Loubianka ! Quel jeu joue son ami d'enfance Jacob Stobline, lui qui a été à ses côtés au long de ces trente années ? Et quelles ont été les relations qu'il a entretenues avec Sarah ? Le roman débute en 1937, au moment où Nicolas se sent traqué. Puis, en remontant le temps, nous suivons Katz dans son rôle de commis-voyageur de la Révolution dans l'Europe de l'avant-Seconde Guerre mondiale découvrant les manipulations de Staline. Par exemple, ces armes défectueuses livrées aux révolutionnaires espagnols contre de l'or bien réel. Ou encore les manœuvres secrètes en faveur d'Hitler... Il veut encore y croire, cet idéaliste, mais au fil du récit il comprend qu'il a été floué. Pour le forcer à rentrer à Moscou et donc l'éliminer, sa fille Rachel, pensionnaire en Suisse, est enlevée. Mais c'est à Paris que Katz se rend. C'est à Paris qu'il va tenter de dénoncer les agissements de Staline.  Traqué, il cherche à renouer des contacts avec ceux qu'il pense être des « amis fiables ». Mais la mort frappe toujours avec un coup d'avance. Il ne peut plus accorder sa confiance à quiconque, pas même aux femmes en lesquelles il l'avait placée : Sarah, Olga, Anna Kedrova, toutes sont devenues suspectes. Jusqu'à la fin, cet homme aux idéaux purs s'est fait berner par tous ceux qui lui ont été les plus chers. Il y a cru, en vain.

04/2015

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Beauté du monde

Chemins d'histoire. Compostelle, Stevenson, Via Francigena, Tro Breiz...

25 voyages à pied où l'histoire des marcheurs se mêle au patrimoine spirituel et architectural, dans des décors naturels souvent exceptionnels. Après Compostelle, le grand pèlerinage consacré à la Voie du Puy et au Camino Francés, Sylvain Bazin nous invite à suivre les pas des marcheurs qui nous y ont précédés au fil des siècles. Pèlerins bien sûr, mais aussi marchands, bergers, ces sentiers ont vu défiler bien des semelles, animées bien souvent par la foi, mais aussi déjà par l'envie de découverte ou même par la nécessité. Le point commun de ces itinéraires, outre leurs origines historiques, reste leur beauté, leur variété qui mêle ruralité et urbanisme, nature préservée et patrimoine. Les itinéraires présentés couvrent une grande partie du territoire français et offrent aussi une bonne variété de proches pays européens : Espagne, Portugal, Italie, Irlande... De beaux voyages à pied ! L'ouvrage présente 25 itinéraires où l'histoire des marcheurs se mêle au patrimoine spirituel et architectural, dans des décors naturels souvent exceptionnels. Entre les villages au riche héritage religieux et rural, les villes pleines de trésors culturels et d'animations, on y découvre en effet des espaces naturels préservés, généralement à l'écart des grandes voies de circulation qui font tout l'attrait de ces découvertes pédestres. Le livre est composé de trois parties : les itinéraires jacquaires d'abord, grands classiques ou plus méconnus, car ils restent des incontournables du genre. Leur variété, leur intérêt et leur beauté n'en sont pas moins étonnants. Ensuite, l'ouvrage présente une sélection de randonnées basées sur d'autres pèlerinages anciens. On y retrouve " l'ambiance " du Saint-Jacques ainsi qu'un intérêt naturel, patrimonial et spirituel tout à fait comparable. Enfin, de nombreux sentiers, souvent de création plus récente, s'inscrivent dans cet esprit général car ils proposent de partir sur les traces d'une figure historique (souvent un saint homme, pour rester dans la dimension spirituelle, mais pas uniquement) ou à la découverte de l'histoire et du patrimoine humain et naturel d'une région.

10/2022

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Littérature française

Couillonne boy. Itinéraire d’un homme irrésolu

Cet ouvrage est composé de quelques anecdotes sur mes aïeux et moi-même. Concernant les premiers, je retiens tout particulièrement, par ordre d'entrée en scène, François Méglin, médecin-chercheur, qui publia des textes sur le tétanos puis sur la névralgie faciale, contre laquelle il mit au point des pilules portant son nom. Puis Léon Roland Cadaux, mon grand père maternel, connu sous le nom de Morton, acteur, comique-troupier et prestidigitateur, qui fit du music-hall à Londres, au Châtelet, à l'Opéra-comique ou encore aux Folies Bergère et interpréta une trentaine de petits rôles au cinéma dont les deux derniers avec Sacha Guitry. Sans oublier Albert Méglin, Chef d'entreprise dans une branche du Groupe de Wendel, les aciers Tor, qui reçut deux prix de l'Académie Française pour ses ouvrages Du Chaos à l'Espoir, publié en 1973 aux Editions Mame et Le Monde à l'Envers paru en 1984 aux Editions du Rocher. Et bien sûr, mon père, André Méglin, qui s'est consacré au journal Le Monde durant 19 ans, d'abord comme Chef de Publicité puis Directeur des Relations Extérieures à l'époque du grand éditorialiste Monsieur Pierre Viansson-Ponté. Concernant le second, c'est-à-dire votre serviteur, frappé de dyslexie dans le monde redoutable de l'écrit, j'ai connu quelques galères et parfois un parcours difficile mais avec, malgré tout, une vie insouciante et, surtout, des moments de franche rigolade. Au trois-quarts de ma vie (du moins je l'espère), je signe donc de nouveau pour mon existence, à une exception près toutefois : "il me manque d'avoir eu une petite fille qui me dise joyeux Noël papa". Ce livre est honnête et sans fioritures. Une vie qui est ce qu'elle est et que j'assume. Ces quelques pages constituent l'essentiel de ce que j'ai vécu, compris et ressenti.

03/2021

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Jardinage

Le jardin des utopies

A la découverte du Jardin des utopies d'Adrien Lagnier, qui nous invite à cultiver notre jardin en explorant l'espace intime qu'il a à nous offrir. Un guide pour explorer des voies de résilience et déployer son imaginaire. C'est au coeur d'une forêt bretonne qu'Adrien Lagnier a planté le décor de ses rêves : le Jardin des Utopies. Animé par le désir d'explorer une voie de résilience où la nature retrouverait toute sa place, ce créateur fantaisiste a quitté sa vie d'urbain pour imaginer son petit coin de paradis. Potager, verger " multi-étagé ", poulailler, vannerie vivante, constructions utopiques... Il a conçu cet espace unique comme un lieu de contemplation et de rêverie où esthétisme cohabite avec abondance nourricière et diversité végétale. Il nous invite à tourner les pages de cet univers artistique coloré pour développer notre imaginaire et bâtir notre propre utopie. Un guide ludique et vivant : pour une petite ou une grande surface, tout ce qu'il faut savoir pour organiser et optimiser son jardin, développer son aspect sensoriel et y inviter la biodiversité (installation d'un potager fertile ou d'une mare, construction d'un poulailler, production de plants, reproduction des végétaux, apprentissage de la greffe...). Des créations originales et féeriques : des tutos, des dessins et des pas-à-pas pour créer des portes rondes tressées, des arches et des haies en osier, un tunnel végétal, des tableaux glaçons... des constructions esthétiques et étonnantes qui mettent en scène le paysage et poétisent le jardin. Une plongée drôle et poétique dans l'univers intime du jardin : une odyssée " jardinesque " richement illustrée qui dévoile tour à tour le subtil langage végétal des plantes bio-indicatrices, la vie secrète du sol et de ses étranges habitants, la sexualité étonnante et débridée des plantes à fleurs, jusqu'aux petites machinations à l'oeuvre dans nos jardins. Pour ne pas s'arrêter de rêver, cultivons notre jardin !

03/2023

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Science-fiction

Splines

Qu'est-ce qu'une spline ? C'est une fonction mathe?matique qui permet d'approcher des distances, elle est utilise?e pour " repre?senter nume?- riquement les contours complexes ". En statistique c'est un outil de prospective, qui proce?de par interpolation. Et c'est par des interpolations topographiques que luvan fait surgir comme par magie des sce?nes, un passe? enfoui ou un futur invente?, a? partir d'un ba?timent myste?rieux ou familier, en vue d'en extraire l'essence me?me. Forant ainsi chaque de?tail faisant histoire, l'autrice pousse a? son extre?me la poe?tique de la ruine pour invoquer le monde malgre? nous, aux confins de l'utopie. Ce clin d'oeil au spleen, malicieuse re?sonance litte?raire, annonce 29 textes entreme?lant tous les genres, de la fiction a? la non-fiction, anime?s par l'imagination et la langue d'une autrice particulie?rement originale. C'est a? travers le monde que luvan a croque? (dans tous les sens du terme) chaque lieu : a? Prague, San Francisco, Hiroshima, Munich, Bratislava, Berlin, Bruxelles (le hall Van Volxem, la galerie Rivoli, le petit palais des Sports de Forest), Go?teborg, Galway ; pour la France, l'abbaye de Beauport a? Paimpol, le Cre?t de Roc a? Saint-E?tienne, le square Suzanne- Buisson a? Lyon, trois recoins de Paris (le palais des Congre?s, une incur- sion dans le muse?e du Louvre, la dalle Keller), et le Quartz a? Brest. VARIATIONS LITTE?RAIRES E?POUSTOUFLANTES AUTOUR DE LIEUX HORS NORMES, VERS UNE TOPOGRAPHIE DE L'INFIME, DE?SOSSANT L'HUMAIN, DE?CARCASSANT LES NOTIONS DE GROUPE, D'AUTORITE? ET DE LIBERTE?. Les illustrations en noir et blanc de Nacha Vollenweider ponctuent les textes et font e?merger comme une nouvelle dimension aux images et chocs engendre?s par la lecture. Les amoureux d'Agrapha retrouveront ce voyage a? travers le temps et a? travers le monde, jusqu'a? ressentir une reconfiguration e?tonnante du regard.

08/2022

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Littérature française (poches)

L'autre rive

" En quête de ses véritables origines, Benoît fut élevé par une mère adoptive aussi affectueuse que crasseuse, ancienne faiseuse d'anges devenue taxidermiste. [D'Ecorcheville,] cette cité des ténèbres nichée au bord du Styx, Georges-Olivier Châteaureynaud énumère les particularismes avec une délectation hypnotique. "Le régime n'avait rien d'une dictature. Une séducture, ou plutôt une enjôlure", précise-t-il, humant jusqu'à l'ivresse les recoins d'une ville hors du temps, où "les ragots couraient à la surface des jours avec une désarmante facilité, comme le feu dans l'herbe sèche." Bombes propulsant le récit à une vitesse frénétique, ses phrases fascinent par leur mélange de cynisme et de candeur, de lucidité ricanante et de crédulité enfantine. Ersatz flamboyant de Prague et de Bagdad, de Londres et du Caire, Ecorcheville est régie par un "principe d'incertitude" doublé d'une vérité imparable : "S'il existe une chose digne d'être sue, cette chose est forcément cachée." Peuplée d'êtres aussi excentriques que leurs noms (Superbe et Aimé Proquinquor, Alcyon et Bételgeuse, Onagre, Cambouis ou Fille-de-Personne), c'est l'antichambre cotonneuse de l'au-delà. Quiconque se lève à l'aube et se tapit sur les berges du fleuve peut voir les défunts s'embarquer vers leur dernière demeure. Si la mort est omniprésente dans ce livre trépidant et guilleret, elle prend les formes les plus inattendues (églises abandonnées comme des squelettes, machines à suicides mitraillant les volontaires pour 10 euros, pluies de mouches crevées criblant les murs), et reste une fatalité distrayante. D'une grande malice, Georges-Olivier Châteaureynaud chatouille les questions métaphysiques pour écouter le rire qui en sourd. Un peu comme l'incroyable personnage de Faunet, un satyre qui met ses pieds de bouc dans le plat et bouscule toutes les âmes d'Ecorcheville sur son passage. Y aura-t-il quelqu'un pour offrir ce livre à Jean-Pierre Jeunet ou à Tim Burton ? " Marine Landrot, Télérama. Cont

10/2017

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Littérature française

L'EMPREINTE DU DIEU

Van Bergen avait pris la main de Karelina : Regarde, comme c'est beau, Karelina, disait-il. Regarde... Il contempla la cité en silence un long moment. Puis, Karelina l'entendit soupirer. Et il dit tout bas, comme pour lui-même : Durer... Laisser une trace... Voilà ce qu'on désire par-dessus tout, n'est-ce pas, petite ? Moi, c'est de cela, c'est d'Anvers, que j'espère une ombre de survie. Oui... Plus tard, dans bien longtemps, quand je serai mort, des gens viendront encore ici, contempler Anvers, et rêver... J'aimerais, vois-tu, que mon nom, mon souvenir, se rattache à ces choses - et qu'en les revoyant, quelquefois, ils aient une pensée pour moi... Elle eut l'éternelle révolte de la femme, l'instinctive jalousie de l'aimée, envers la rivale, l'oeuvre : Je ne te contente pas ? Je ne te suffis pas ? Il eut un sourire, l'indulgence de sa maturité déclinante, pour cette orgueilleuse et naïve jeunesse : Si, si, Karelina. Tu as raison, je suis un chimérique... Et comme, au fond, il sentait bien qu'il y avait aussi quelque sagesse en elle, et qu'elle approchait plus que lui, poète, la dure et froide réalité des choses, il répéta doucement : Tu as raison... La plus belle des survies, tu me la donnes... Et c'est toute l'immortalité que je demande, pour quand je n'y serai plus. Durer, durer en toi un moment... Laisser en toi mon souvenir, Karelina... Il avait passé son bras autour des épaules de la jeune femme, si émue qu'elle ne pouvait dire un mot. Et il espérait presque, à cette minute, être sincère, et parvenir à se contenter de ce bonheur accessible, à la mesure du commun des hommes... L'Empreinte du dieu, Prix Goncourt 1936, un très beau roman de Maxence Van der Meersch, le célèbre auteur de Corps et Ames.

02/1979