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Islam

Rumi et Shams. La voie spirituelle de l'Amour

Ce recueil est le premier ouvrage publié d'un des plus grands spécialistes de l'islam et du soufisme aux USA. Il s'agit de plus d'un ouvrage inédit de William Chittick y compris en langue anglaise. Il a été composé à partir de plusieurs articles qu'il a consacré au poète et maître spirituel Jalâl al-Dîn Rûmî et qui n'ont jamais été réunis en livre à ce jour, y compris là encore en langue anglaise. C'est le premier ouvrage d'une série de deux volumes sur les relations unissant Rûmî et son propre maître, Shams, dans l'un, et ses points de convergence avec l'autre grand maître du soufisme, Ibn 'Arabî (dont un des disciples majeurs fut aussi le gendre de Rûmî), dans l'autre. Le présent volume est une introduction générale à l'oeuvre de Rûmî. Elle résume les éléments essentiels de sa vie dégagés de la légende qui l'entoure (Rûmî fut le fondateur du fameux ordre des derviches tourneurs). Chittick y éclaircit la nature de sa relation avec son maître Shams de Tabrîz et du sens spirituel de l'amour et comment ce dernier devient un support dans la voie de réalisation intérieure. Il y souligne aussi les principes qui sous-tendent ses poèmes et montre comment sous ses allures d'amoureux enivré se trouvait en réalité un juriste chevronné fin connaisseur de la loi musulmane et de la théologie. Il y développe aussi quelques-uns des grands thèmes de son oeuvre et comment celle-ci entretient des liens étroits avec le shiisme aussi bien que le sunnisme. Dans son ensemble, ce recueil constitue une synthèse du travail de Chittick sur Rûmî ; en tant que tel, il constitue un ouvrage de première importance dans l'histoire de la spiritualité musulmane et de la poésie soufie. Lui-même musulman, William Chittick nourrit ses études de sa connaissance directe des cultures islamiques (il a vécu longtemps en Iran avant la révolution). Ses essais sur le soufisme mais aussi sur l'islam en général (on lui doit une des meilleures introductions à cette religion, Vision of islam, co-écrit avec sa compagne Sachiko Murata à partir de leurs cours à la Sony Brook University) font autorité dans tout le monde anglosaxon mais ont aussi de la part de spécialistes tels que Michel Chodkiewicz ou Denis Gril. Son travail se double d'une autre préoccupation, pédagogique, visant à produire un texte qui ne soit pas réservé aux seuls spécialistes mais constitue une introduction permettant au lecteur non-spécialiste de pouvoir comprendre certaines subtilités théologiques, juridiques et esthétiques au coeur de poèmes dont le lecteur a trop souvent une approche approximative et que ces études permettent de considérer différemment. Comme dans tous les ouvrages essentiels, l'ensemble, extrêmement dense, révèle à chaque page de nouveaux prolongements et chaque chapitre est une invitation à approfondir son approche et affiner son regard dans une ouverture intellectuelle enrichissante et stimulante.

10/2021

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Critique littéraire

Le génie grec dans la religion

Louis Gernet ne considère pas seulement la religion dans le cadre de l'histoire générale de la Grèce, mais dans son rapport avec la société dont le rôle dans la formation de la mentalité humaine est ici serré de près ; et c'est l'une des originalités de ce livre, qui a marqué un tournant important dans l'histoire des religions. Mélange, par son origine, d'éléments égéens et d'éléments indo-européens qui ont commencé leur fusion dès l'époque mycénienne - un millénaire avant l'époque classique - la religion grecque, qui reçut encore bien d'autres influences, a eu une évolution complexe. L. Gernet en retrace des épisodes essentiels au cours de la première partie de son ouvrage. Il montre que bien des points restent obscurs, mais il semble certain qu' "une bonne part de la religion officielle de la cité est héritée de cultes agraires, c'est un fonds primitif qui se reconnaît là" . C'est aussi de ces époques lointaines que datent le culte de Dionysos et la célébrité de lieux sacrés qui deviendront d' "intérêt national" , comme Delphes. La partie de l'ouvrage la plus développée est, naturellement, la seconde, qui expose le système de l'époque classique lui-même. Le génie grec a créé une religion dont le cadre est, par excellence, la cité ; elle est civique, humaine et mesurée, à la fois conservatrice et, dans une certaine mesure, tolérante. Cette religion a été traversée par un courant mystique, mais elle a su longtemps le contenir grâce à la majesté de l'Olympe. Elle a libéré la pensée spéculative et l'imagination artistique. Mais, au demeurant, elle n'a guère su émouvoir le coeur. La période hellénistique, traitée dans cet ouvrage par André Boulanger, va rompre cet équilibre harmonieux qui, d'ailleurs, on vient de le rappeler, n'avait jamais cessé d'être menacé par un "travail souterrain" . Et ce sera, à partir de la conquête d'Alexandre, le grand succès des sectes à mystères, des cultes de provenance étrangère, où l'émotion personnelle reprend ses droits. Toute l'Asie Mineure, l'Egypte, la Mésopotamie et l'Iran apporteront les rites et les dieux officiels défaillants : ce sera le déclin des Olympiens et, du même coup, celui de la cité. Mais, pendant ce temps, le besoin d'expliquer historiquement et rationnellement les mythes apparaîtra ; la spéculation philosophique s'épanouira en tous sens : la pensée atteindra à l'universalisme. Ce livre est le nécessaire complément de deux autres volumes de la collection "L'Evolution de l'Humanité" : La Cité grecque de Gustave Glotz et La Pensée grecque de Léon Robin. A travers cette série d'ouvrages apparaît l'explication du "miracle grec" qui devait aboutir, après deux millénaires, au miracle scientifique des temps modernes. Pour la présente édition une Bibliographie complémentaire a été établie par le Centre de Recherches comparées sur les Sociétés anciennes, de la VIe Section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Paul CHALUS, Secrétaire général au Centre International de Synthèse.

01/1970

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Sociologie

Tel-Aviv. Le quartier de Florentine, un ailleurs dans la ville

Fruit d'une collaboration entre une géographe et un architecte-urbaniste, cet ouvrage propose une lecture inédite de Tel-Aviv. En trois parties et sept chapitres, il fait découvrir au lecteur l'histoire urbaine, sociale et forcément politique de cette ville " globale " du Moyen-Orient, éminemment méditerranéenne et maintenant mondialement reconnue pour son patrimoine architectural et la modernité de son plan d'urbanisme, celui dessiné par P. Geddes en 1925. Ce récit renouvelé de la ville, de son développement au début du XXe siècle et de ses transformations les plus contemporaines, est porté par une géographie urbaine et sociale minutieuse et de longue haleine du quartier de Florentine : un ancien quartier dit juif de Jaffa, de migrants d'abord venus de Salonique, puis d'Iran et aujourd'hui d'Afrique comme d'Asie, longtemps abandonné des services publics et particulièrement défavorisé malgré sa centralité. L'auteur montre, déambulation graphique à l'appui (dessins d'analyse et d'ambiance dans ses rues, arrière-cours et intérieurs), comment ce quartier a en réalité été l'un des pivots, peu connus, du développement de Tel-Aviv comme ville à part entière et prospère de la Palestine mandataire avant même la création de l'Etat d'Israël. Premier quartier commerçant puis industriel d'une ville qui se voulait à ses débuts uniquement résidentielle, Florentine contribuera en effet à établir à la fois la centralité économique et l'autonomie politique de Tel-Aviv. Cela étant, après la conquête de Jaffa et la fin de la guerre de 1948, ce quartier va progressivement être " effacé " de la carte de la ville. Il réapparaîtra un demi-siècle plus tard, au début des années 2000, comme espace de mobilisation civile et culturelle pour la jeunesse du pays et pour les milliers de travailleurs immigrés européens, asiatiques et africains qui y vivent. Porté par ces transformations, Florentine fait maintenant l'objet d'un véritable engouement et d'une fièvre immobilière et de rénovation particulièrement intense et rapide. Articulant enjeux locaux, nationaux et globaux, cet ouvrage met ainsi en regard la géohistoire du quartier, les traces déposées dans ses rues et ses commerces par ses populations successives et les manifestations les plus banales de l'identification au lieu recueillies dans de nombreux entretiens approfondis aussi bien avec des habitants, des militants associatifs que des décideurs politiques. En circulant entre différents registres de sens et niveaux de lecture, il dépasse la simple étude de cas pour nourrir également les débats sur l'urbain et la mondialisation. Comment comprendre, à partir de cet exemple singulier mais emblématique la quête toujours plus forte de lieux et d'espaces d'identification ? Comment, encore, y déchiffrer, la manière dont se nouent le local et le global ? C'est aussi à cette double interrogation que l'ouvrage propose de répondre, pour repenser le sens du lieu et sa place dans la ville.

06/2018

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Sciences politiques

Grand Moyen-Orient. Crises et guerres de la nouvelle phase stratégique

Le conflit en Syrie s'enfonce dans l'affrontement entre la Russie et la Turquie, et l'écho des massacres de Paris ne s'est pas encore tu. Avec son fardeau de morts, le terrorisme réactionnaire a frappé une capitale qui s'est affirmée dans l'histoire comme l'intellect politique de l'Europe, mais qui a également mené, durant deux siècles, sa politique méditerranéenne en Afrique du Nord et au Proche-Orient, en concurrence ou en accord, au fil des décennies, avec l'empire britannique, l'empire russe, et les impérialismes italien, allemand et américain. D'autre part, les attentats de Paris sont un fragment de la déflagration au Moyen-Orient, où l'arme terroriste est monnaie courante dans la confrontation régionale. En plus de l'étude du développement capitaliste et des luttes politiques en Turquie, en Iran, au Pakistan et en Arabie saoudite, ce texte recueille le parcours d'analyse qui a accompagné, au cours de ces années, les événements des " printemps arabes " et leur échec dans la confrontation moyen-orientale. Il y a quatre ans, au moment du déclenchement de la crise en Libye, la prévision de ce qui serait arrivée ne fut pas ardue. Nous écrivions : " Au Moyen-Orient, il est presque de règle que les guerres civiles deviennent le point de départ de guerre entre les Etats. " Depuis, quatre conflits, en Libye, au Mali, en Syrie et au Yémen, ont confirmé cette loi de mouvement, réduisant en poussière la rhétorique démocratique qui avait accompagné ces bouleversements politiques. La guerre en Syrie marque la fin des équilibres de balance garantis par la puissance américaine au Moyen-Orient. La Russie refait son entrée dans la région, positionnée aux côté du régime d'Assad, et l'Europe revient à l'initiative politico-militaire, avec l'intervention militaire de la France et du Royaume-Uni, mais également des rôles pour l'Allemagne et l'Italie. En toile de fond, la mutation des liens énergétiques, tout comme celle de la balance globale, impliquent la Chine et l'Inde, et il est impensable qu'une nouvelle configuration régionale ne prenne pas en compte les deux géants asiatiques. Il y a un peu moins d'un an, nous avons écrit que la crise voyait à l'oeuvre les " trafiquants de peur ", celle fabriquée par le " terrorisme réactionnaire " et celle agitée en retour " aussi bien par le populisme xénophobe, pour des calculs électoraux de boutiquier, que par l'européisme impérialiste, ravi de l'occasion d'expérimenter ses idéologies de masse, aussi bien celles de l'Europe forteresse que les mythes revisités du choc des civilisations ". Nous ajoutons que, avec la progression de la crise, la défaite catastrophique de leurs théories et de leurs idéologies précédentes est devenue encore plus éclatante. L'internationalisme communiste est une nécessité. L'ordre scientifique de la théorie marxiste est sans égal.

02/2016

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Histoire du droit

Cour d appel federale et cour federale 50 ans d histoire

La Cour d'appel fédérale et la Cour fédérale sont uniques parmi les tribunaux canadiens parce qu'elles sont bilingues, bijuridiques et itinérantes, c'est-à-dire qu'elles entendent des causes dans toutes les régions du Canada. Ce livre a été rédigé pour célébrer le 50 e anniversaire, en 2021, des deux Cours fédérales du Canada. Cet ouvrage inédit a été réalisé en menant des entretiens auprès de soixante-dix-huit juges de ces deux cours, actuels et retraités. Les auteurs présentent un bref historique des Cours fédérales et de leur prédécesseure - la Cour de l'Echiquier du Canada - ainsi qu'un aperçu de leurs compétences, de leurs tendances décisionnelles et de leurs spécificités. Plusieurs chapitres de ce livre traitent des expertises particulières des Cours fédérales, dont le droit administratif, le droit de l'immigration et des réfugiés, la propriété intellectuelle, la sécurité et le renseignement, le droit autochtone, le droit de l'environnement, le droit maritime, le droit du travail, les droits de la personne et le droit fiscal. Le juge en chef Marc Noël et le juge en chef Paul Crampton ont également contribué à cet ouvrage. La préface est rédigée par le juge Frank Iacobucci, et l'épilogue, par le juge Robert Décary.

03/2022

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Actualité politique internatio

Au coeur de la troisième guerre mondiale

La croyance en l'avènement de "la mondialisation heureuse" (Alain Minc) et de "la Fin de l'Histoire" (Francis Fukuyama) était omniprésente en octobre 2002 quand j'ai publié "La Troisième Guerre mondiale a commencé" . Aujourd'hui, c'est au contraire cette dernière qui est au centre des préoccupations. Une crise économique et financière à venir qui sera pire que celle de 1929 La mondialisation hyperfinanciarisée enclenchée dans les années 1980 a été jalonnée d'un crescendo de crises issues de l'éclatement de bulles financières, dont celui de 2008. Elles ont résulté de la surchauffe de la "planche à billets" par les banques centrales accompagnée d'endettements publics et privés abyssaux. Ce mécanisme infernal a été accentué par l'épidémie de covid. Il ira jusqu'à l'éclatement de bulle de trop, qui effondrera le système financier international. Conséquence : la "weimarisation" des économies (hyperinflation par dépréciation des monnaies). En effet, les banques centrales sont désormais confrontées à la quadrature du cercle. Pour essayer d'enrayer l'inflation, elles augmentent leurs taux d'intérêt. En vain. Résultat : la stagflation, c'est-à-dire l'inflation et, en même temps, la stagnation de la croissance quand ce n'est pas la récession. La croissance de la masse monétaire et du surendettement se poursuivra jusqu'au collapsus mondial : cracks boursier et obligataire, faillites de banques en série. C'est dans cette perspective que la Russie et la Chine notamment accumulent depuis des années des stocks d'or destinés à garantir leurs monnaies. Car cette crise financière majeure bouleversera l'ordre monétaire international, aux dépens du dollar (perdant son rôle de monnaie de réserve mondiale) et de l'euro. Il y eut la crise de 1929. Celle qui vient risque d'être pire, car la mondialisation a supprimé les cloisons plus ou moins étanches qui séparaient les grandes aires économiques à l'époque. Déjà, on voit que s'accentue la paupérisation des classes moyennes occidentales déclenchée par la mondialisation à partir des années 1980. La perte de valeur du mark sous la République de Weimar a laissé l'image de consommateurs achetant leur pain avec une brouette de billets. Le grand collapsus financier à venir pourrait ressusciter ce genre de scène dans les pays développés. La situation sera encore pire dans les pays en voie de développement dont la plupart sont déjà dans une situation précaire. Séismes politiques et géopolitiques La crise économique et financière provoquera des séismes politiques et géopolitiques. Le fondamentalisme et le terrorisme islamistes progressent en certaines parties du monde. Comme Daech en Irak et en Syrie, malgré sa défaite militaire de la fin des années 2010. Retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, réislamisation accélérée de la Turquie sous la férule d'Erdogan, contamination de l'Afrique sub-saharienne et de l'Afrique de l'Ouest par les filiales d'Al Qaida et de Daech, ramifications de ces organisations en Asie (Afghanistan, Philippines, Indonésie...), prévalence des partis islamistes au Pakistan... Face à Europe, l'Afrique du nord est elle-même concernée. La Libye est devenue un chaudron islamiste depuis la mort de Kadhafi, la Tunisie le devient depuis la chute de Benali, le maréchal Al-Sissi maintient la marmite islamiste égyptienne sous un couvercle prêt à sauter. Le collapsus économique et financier mondial (avec son cortège de misère, de famines et d'épidémies) ouvrira des boulevards aux islamistes pour s'emparer d'appareils d'Etat bancales pour la plupart, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. La Troisième Guerre mondiale On assiste au retour des guerres interétatiques. Aujourd'hui, c'est la guerre Otan-Russie en Ukraine, donc sur le sol européen. Les Etats-Unis la pilotent dans le but d'affaiblir la Russie, qu'ils ambitionnent de disloquer pour la vassaliser et encercler la Chine. Car demain, ce sera la guerre entre les Etats-Unis et la Chine, probablement déclenchée par la pomme de discorde qu'est Taïwan. Les deux géants s'y préparent : course frénétique aux armements, découplage progressif des deux économies, embargo américain sur les puces électroniques à destination de la Chine... En effet, les Etats-Unis n'accepteront pas de laisser la Chine leur ravir la première place dans l'économie mondiale sans utiliser contre elle leur gigantesque appareil militaire, financé par un budget annuel de plus de 700 milliards de dollars. Certains hauts dirigeants américains ne s'en cachent même pas. Par le jeu des alliances, la guerre Etats-Unis-Chine s'étendra à l'ensemble du monde, en un cocktail d'affrontements civils et internationaux et de terrorisme. Avec en toile de fond la crise économique et financière mondiale génératrice de pénuries. Donc de fanatismes en tous genres. A la faveur de la guerre en Ukraine, les Etats-Unis ont plus que jamais enfermé les pays européens dans l'OTAN. Ces derniers sont donc enrôlés à l'avance dans leur future guerre avec la Chine. Refusant que Pékin, en envahissant Taïwan, contrôle la jugulaire maritime qu'est la mer de Chine pour l'Asie du Nord Est, le Japon sera aux côtés des Etats-Unis. Il est lui aussi engagé dans une course aux armements. L'Australie et la Nouvelle Zélande sont des alliées inconditionnelles de Washington. L'Inde, géant rival de la Chine en Asie, sera elle aussi du côté américain. En face, le Pakistan musulman, viscéralement opposé à l'Inde, sera aux côtes de la Chine. Quant à l'Iran, hostile aux Etats-Unis et à Israël et dès aujourd'hui parvenu au seuil nucléaire, il sera allié de la Chine. La Russie sera dans le camp chinois, puisque l'Occident l'y a rejetée. La Turquie, devenue un Etat phare de l'Islam, attaquera l'Europe du Sud dont la France. Elle entraînera à sa suite quelques Etats d'Afrique du Nord et du Moyen Orient tombés aux mains des islamistes radicaux, qui offriront à leur jeunesse confrontée à la misère un dérivatif dans des razzias sur cette Europe tant convoitée. Une Europe qui aura fort à faire, entre les menaces à ses frontières et la cinquième colonne islamiste pilotée surtout par la Turquie à l'intérieur de ses territoires. La France sera appelée à jouer un rôle central dans cette configuration européenne.

02/2024

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Histoire internationale

Abdullah Mubarak Al-Sabah, le faucon du Golfe

Le cheikh Abdullah Mubarak AI-Sabah eut une influence déterminante dans la création de l'Etat moderne du Koweït. Personnage emblématique, il joua un rôle clé dans le développement de son pays. Le fondateur de l'Etat moderne du Koweït fut le Cheikh Moubarak. Mais c'est son fils, Abdullah Mubarak Al-Sabah, l'une des figures les plus importantes du Koweït des années 1940 à l'indépendance de l'émirat en 1961, qui conduisit effectivement le pays à la modernité. Responsable, en grande partie, de la création des Forces de défense koweïtiennes, Abdullah Mubarak Al-Sabah eut à coeur de donner la priorité aux intérêts nationaux koweïtiens face aux pressions britanniques, américaines et iraniennes et cela dans une période cruciale de grands changements. Figure essentielle dans l'histoire et le développement de son pays, il prit soin aussi d'établir des relations avec les compagnies pétrolières étrangères et il renforça le standing économique du Koweït en menant des politiques déterminées en ce sens. Elaboré par l'auteur grâce à de nouvelles recherches et à l'accès à des sources bien informées, cet ouvrage est à la fois une biographie et un livre d'histoire du Koweït moderne. Il aborde les relations de l'Emirat avec ses voisins et l'Occident. Il traite notamment de la stratégie américaine de renforcement de ses relations dans le Golfe et la péninsule arabique à une époque où la Guerre froide battait son plein tandis que les nationalismes arabes égaient à leur apogée. Le livre n'élude pas les questions diplomatiques délicates comme les différends à propos de l'eau ou des frontières ou comme les relations difficiles entre le Koweït et l'Irak, plus particulièrement après la Révolution de 1958 menée par le général Abdul Karim Qasim. Chaque thème évoqué par ce livre met en exergue le rôle charnière joué alors par le cheikh Abdullah Mubarak Al-Sabah. Cet ouvrage apporte ainsi une contribution significative à la compréhension de la politique complexe du Koweït moderne et de l'histoire récente des Etats du Golfe.

06/2019

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Esotérisme

Décodage de la 1ère des dix centuries de Nostradamus. Tome 3, Quatrains N° 42 à 59

Après les Tomes 1 et 2 et leurs 41 premiers quatrains décodés de la Centurie I de Nostradamus, voici le Tome 3 avec les 18 quatrains suivants, numéro 42 à 59. Nostradamus y a prédit les dates, le plus souvent au jour près, de 101 nouveaux faits historiques, dont 91 déjà réalisés qui valident et prouvent son extraordinaire pouvoir de voyance, qui reste encore un mystère ! Avec les deux tomes qui suivront, les 100 quatrains de la première des dix Centuries seront ainsi dévoilés. Voici quelques-uns des faits historiques prédits et décodés en ce Tome "Nostradamus annonçant son décès pour le 1er juillet 1566. Pour la France, massacre de la Saint Barthélemy le 24 août 1572, meurtre de Henri III le 2 août 1588, sacre de Louis XVI le 11 juin 1775 et sa décapitation le 21 janvier 1793, culte de l'être Suprême le 7 mai 1794, coups d'état du 18 brumaire 1799 et du second Empire le 2 décembre 1852 avec sa chute le 4 septembre 1870, fin du gaullisme avec Sarkozy président le 6 mai 2007. Pour les USA, Indépendance Day du jeudi 4 juillet 1776, puis guerres du Vietnam et d'Irak. Pour la Russie, en 1762, assassinat de Pierre II le 17 juillet et couronnement de Catherine II le 12 septembre ; puis le 27 septembre 1947 Staline crée le Kominform. Et un cataclysme apocalyptique, prédit pour 2218 !" En introduction, l'auteur explique pourquoi Nostradamus a cru bon de prédire autant de faits historiques maintenant réalisés en occultant leurs dates, et quel était son objectif vis-à-vis de l'humanité, objectif aujourd'hui devenu d'actualité pour notre futur. Ce décodage daté est aujourd'hui rendu possible grâce à la récente reconstitution du Système de Cryptage Temporel imaginé rationnellement par Nostradamus et qu'il utilisa afin d'occulter les dates des faits qu'il prédisait.

04/2013

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Critique littéraire

Journal de la roue rouge. 1960-1991

Le Journal de la Roue rouge décrit pas à pas l'écriture de l'oeuvre majeure d'Alexandre Soljénitsyne : La Roue rouge. Dans ce "roman" (un peu comme Tolstoï dans Guerre et paix) l'auteur s'interroge sur ses propres origines, il les recherche dans l'histoire, et donc dans l'événement créateur de l'Union soviétique, la révolution de 1917. Il décrypte avec minutie l'enchaînement des faits, mettant en mouvement la matière historique, telle une roue que rien n'arrête dans sa course. Dès sa prime jeunesse, il avait entrevu l'édification de ce projet colossal. Mais ce Journal met en lumière la seule et même motivation profonde de tous ses livres, que ce soit La Roue rouge, Une journée d'Ivan Denissovitch ou L'Archipel du Goulag : écrire au nom des siens, témoigner au nom de tous ceux qui ont été anéantis, réduits au silence et calomniés. Derrière la masse des faits historiques, l'écrivain cherche les causes cachées, accessibles à la seule intuition littéraire. Il devient un super-historien, chargé non seulement de retrouver la vérité, mais de rendre justice à tous ceux que la Roue de l'histoire a écrasés. Chronique de l'écriture d'une oeuvre démesurée qu'il devra interrompre bien avant que soit réalisé le projet initial, Le Journal de la Roue rouge est aussi un véritable journal intime où se reflètent, au coeur même de l'atelier de l'écrivain, son itinéraire spirituel et intellectuel et les principaux faits d'une biographie personnelle qui se fond avec l'Histoire, ainsi lorsque la publication de L'Archipel du Goulag" explose " en Occident. Pour ceux qu'effraie le volume de La Roue rouge, ce Journal peut permettre de l'aborder plus facilement. Toutefois, il est une oeuvre au sens plein du terme, qui se suffit à elle-même et témoigne d'une expérience de création littéraire hors du commun.

10/2018

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Critique littéraire

Béni soit l'exil ! Propos d'un éditeur engagé

Béni soit l'exil ! Un titre énigmatique pour un livre-confession retraçant le parcours de Vladimir Dimitrijevic (1934-2011), fondateur des éditions L'Age d'Homme, passeur de culture et, avant tout, homme engagé et visionnaire. De 1996 à 2011, année de sa mort accidentelle, Vladimir Dimitrijevic et Gérard Conio ont eu de longs entretiens qu'ils ont décidé d'enregistrer. Leurs discussions à bâtons rompus portaient sur le coeur de leur métier et de leur vie, la littérature, mais aussi sur la vision du monde très particulière de Vladimir Dimitrijevic. Fuyant la Yougoslavie communiste, Vladimir Dimitrijevic arrive en Suisse en 1954. Après avoir été ouvrier d'usine puis libraire, il fonde en 1966 les éditions L'Age d'Homme. Ses premières publications dessineront la colonne vertébrale de son métier d'éditeur : Aimé Pache, peintre Vaudois de Charles-Ferdinand Ramuz, et Pétersbourg d'Andreï Biely. Orient et Occident, racines et avant-garde. Ces entretiens abordent des sujets aussi variés que le phénomène communiste, la crise de la société occidentale, le rôle fondamental du livre dans le combat pour la liberté. Grâce à sa vision du métier d'éditeur, nourri à la source vivifiante de la littérature universelle, Vladimir Dimitrijevic a offert aux lecteurs une vision radicalement différente, voire révolutionnaire, de l'écriture, développant une pensée condensée que Gérard Conio, par ses questions et ses réflexions, a permis de formuler. Bien plus qu'un livre d'entretiens, Béni soit l'exil ! est un témoignage sur l'oeuvre des écrivains publiés par Vladimir Dimitrijevic (Alexandre Zinoviev, Milos Tsernianski, Paul Florensky, Vladimir Volkoff, Georges Haldas, Stanislaw Witkiewicz, Ivan Gontcharov et tant d'autres), sur la représentation des chimères du monde contemporain, sur les engagements d'un homme qui, se consacrant corps et âme au métier littéraire, a marqué par son univers riche et multiple des générations de lecteurs en leur faisant découvrir le vaste archipel de la littérature slave et de l'orthodoxie.

03/2017

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Théâtre

Saleté

Dans une société en crise, "l'autre" symbolise souvent une menace. Immigré, clandestin ou tout simplement citoyen jeté à la rue par un destin cruel, le "pas comme nous" est cible de toutes nos suspicions. Robert Schneider donne une voix singulière à ces êtres socialement et culturellement désespérés. Un homme entre en scène. Il s'appelle Sad, il est arabe. Il est seul dans son studio de Vienne. Il est clandestin mais pas ouvrier. Il était étudiant en philosophie. Il a fui l'Irak de Saddam Hussein, mais il n'est pas pour autant réfugié politique. C'est un sans-papiers basané qui a laissé un enfant aux yeux noirs quelque part, sa famille et un amour à Bassora, "port épouvantable". Le soir, Sad vend des roses dans les cinquante-huit cafés de la ville. Il ne s'assoit jamais sur les bancs publics car il se sait en situation irrégulière : il se méfie et observe. Saleté, c'est une nuit avec Sad. Il dit ce qu'il entend, ce qu'il ressent mais qui ne s'exprime pas : le regard de l'autre sur la différence de peau, différence d'habitudes et de comportement. Peu à peu, au fil de son récit, il s'enflamme, se révolte et parle par la bouche de ceux qui le jugent et le rejettent "Je m'appelle Sad. J'ai trente ans. En anglais, Sad veut dire triste. Je ne suis pas triste". Sad est tombé adolescent amoureux de la langue allemande à cause de la beauté du mot "Leica". C'est un type qui cogne ses mots contre les quatre murs de son studio viennois, mange du porc, boit du Gin et gagne sa vie chichement. Attention brûlot : ces mots de Robert Schneider, sorte de frère rageur de Thomas Bernhard, sont trempés dans l'acide et dans la honte, et nous font l'effet d'une claque.

09/2014

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Actualité et médias

Occupy

« En 30 ans de lutte des classes, Occupy, dit Noam Chomsky, est une réaction populaire des plus importantes », un mouvement initié par les gens de la rue et qui commence à New York le 17 Septembre 2011 ; ce mouvement se propage rapidement en de très nombreux lieux à travers le monde. Bien que la police ait perquisitionné et fermé la plupart des campements d’origine, début 2012, on note que le mouvement se déploie très largement dans la conscience populaire. Dans Occupy, Chomsky souligne que l’un des plus grands succès du mouvement est de mettre les inégalités de la vie quotidienne à l’ordre du jour, influençant la presse, sensibilisant le public et le discours lui-même. L’énergie d’Occupy provient de l’indignation que ressentent tous les gens ignorés confrontés à une injustice sans cesse accrue. Voir des milliards de dollars d’impôts utilisés pour le maintien des banques, alors que ces mêmes banques chassent hors de chez eux les populations, provoque la colère de millions de personnes. Voir des milliards de dollars recueillis pour payer les guerres dévastatrices en Irak et en Afghanistan tandis que les politiciens font des coupes claires dans les services sociaux est tout aussi épouvantable. La contrainte économique est la face visible du problème, la crise politique de la démocratie représentative la sous-tend. Chomsky aborde ces questions à travers un plaidoyer du contrôle par le travailleur, et la discussion sur l’importance de redéfinir des idées telles que la croissance. Continuer avec le modèle dominant, dit-il, c’est se mettre en position d’équilibre fragile, tout près du gouffre, tels des « lemmings au bord de la falaise ». Pour remédier à cela, il encourage la diffusion des idées pour « un mode de vie différent » basé non sur l’optimisation de notre pouvoir d’achat mais sur « l’optimisation des valeurs importantes pour la vie ».

01/2013

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Littérature française

XUEXI PU SONGLING (en Chinois)

Editor's Choice Nobel Committee of the Royal Swedish Academy of Sciences announced the 11th Chinese author Mo Yan 2012 Nobel Prize for Literature. The Commission said that Mo Yan combination of reality and fantasy. historical and social perspective. He created the world reminiscent of the works of Faulkner and Marquez fusion while to find a point of departure in traditional Chinese literature and oral literature. Summary Pu Songling's hometown Zibo and Mo Yan's hometown density very close from. Mo Yan is to listen to the story of Purkinje child grew up. Pu Songling fantasy style to Mo Yan's fiction writing brought a very big impact. but also achievements in the magical style of Mo Yan. Learn Pu Songling is selected from the group consisting of Mo Yan two more than thirty ghost stories. ghost legend. and some weird God God Buddies ghost novels. with high-density the flapping gray Year pictures unique. to bring people look good. magical shock strong visual impact. Mo Yan (1955 catalog learning Pu Songling adventure night fishing genius good doctor iron child flying odor tribe carpenter the dog sandals scenting sub sins the the airship Zaomu stool motorcycle the three horses hype gale five pastry dry river Baekgu Swing frame of February 17 -). formerly known as tube mo. born in Gaomi County. famous contemporary Chinese writers. Honorary Doctor of the Open University of Hong Kong. visiting professor at Qingdao University of Science and Technology. His rise since the mid-1980s to a series of local works. filled with nostalgia and blame Township complex emotional. are classified as Seeking literary writers. The works are influenced by magic realism. to write out a legend in the of Gaomi northeast Township. Mo Yan subjective feeling of the world in his novel structure unique to dream-like narrative. unfamiliar process. shaping the mysterious transcendental object world. with Pioneer color. In August 2011. Mo Yan With novel frog was the eighth Mao Dun. October 11. 2012. won the Nobel Prize for Literature.

11/2012

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Histoire internationale

Fidel Castro. Biographie à deux voix

Résultat de plusieurs semaines d'intenses conversations entre Ignacio Ramonet et Fidel Castro, cette " biographie à deux voix " donne les clés de la révolution cubaine à travers le parcours personnel et politique du dernier " monstre sacré " de la politique internationale. Quelle a été son enfance ? Où et quand s'est forgé le rebelle ? Quelles étaient ses relations avec Che Guevara ? Comment sa petite guérilla a-t-elle vaincu la puissante armée de Batista ? Le monde a-t-il été au bord de la guerre nucléaire pendant la " crise des missiles " d'octobre 1962 ? Combien de fois a-t-on tenté de l'assassiner ? Quelle impression lui a laissée le pape Jean-Paul Il pendant sa visite à Cuba en 1998 ? Pourquoi critique-t-il si âprement Felipe Gonzalez et José Maria Aznar alors qu'il vante les qualités du roi Juan Carlos ? Quels souvenirs garde-t-il de François Mitterrand, de Régis Debray, du commandant Cousteau ? Comment explique-t-il l'" affaire Ochoa " ? Que pense-t-il de la globalisation néolibérale, de la guerre en Irak et du président Bush ? Pourquoi les autorités cubaines ont-elles arrêté quelque soixante-dix opposants non violents en mars 2003, et appliqué, la même année, la peine de mort aux responsables du détournement d'un bateau ? Le régime souffre-t-il de la corruption ? Le socialisme cubain est-il vraiment " irrévocable " ? Quel est le secret de l'alliance avec Hugo Châvez ? Quelles sont les orientations actuelles de la politique et de l'économie cubaines ? Qu'adviendra-t-il après Fidel Castro ? L'entretien exhaustif d'Ignacio Ramonet donne lieu à des réponses inédites, et constitue une démarche que la figure éminemment controversée de Fidel Castro rend passionnante. C'est aussi un récit instructif sur le passé, le présent et l'avenir de la révolution cubaine et de l'Amérique latine alors que prend fin le long règne du comandante.

02/2007

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Littérature érotique et sentim

La première fois c'était quand même plus marrant

" Une histoire d'amour drôle et émouvante. " The Sun " Un chef-d'oeuvre entre larmes, rire et compassion ! " US Weekly Alors qu'elle s'apprêtait à profiter d'un week-end romantique pour célébrer le troisième anniversaire de sa guérison, Daisy reçoit une terrible nouvelle : elle est atteinte d'un nouveau cancer en phase terminale. La mort est une perspective effrayante ; abandonner Jack, son mari brillant mais adorablement démuni face à la vie, l'est encore plus. Daisy se lance donc avec acharnement dans la quête de la femme idéale pour qu'après son départ, Jack ne se retrouve pas seul. Mais lorsque l'image de son mari avec une autre ne devient que trop réelle, Daisy devra choisir ce qui compte le plus pour elle dans les quelques mois qu'il lui reste : son propre bonheur ou celui de Jack... " Colleen Oakley fait vibrer la corde sensible grâce à des personnages bien plantés et un humour piquant ! " Publishers Weekly " Un tour de force ! Colleen Oakley livre un roman divertissant, poignant et convaincant. " The Atlanta Journal-Constitution " Parfait pour les fans de Jojo Moyes ! " Catherine McKenzie " Un roman bourré d'humour et authentique qui vous brisera le coeur. " Sunday Age " Colleen Oakley mêle avec brio sensibilité comique et profondeur poignante. " People Magazine " Que feriez-vous s'il ne vous restait que quelques mois à vivre ? Le récit émouvant de Daisy, cette héroïne qui a du cran, vous fera passer du rire aux larmes. Un roman qu'on dévore jusqu'à la dernière page ! " Jennie Shortridge " Un livre qui brille d'humour, d'esprit et de compassion. " Lynn Cullen " Un conte généreux aux personnages sympathiques, pleins d'esprit, et surtout empreints d'une honnêteté touchante. " Suzanne Ridell " Brillant par sa simplicité, magnifique de par les sentiments qu'il explore, et déchirant d'honnêteté, le roman de Colleen Oakley délivre un message plein d'espoir. " Susan Crandall

06/2019

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Histoire internationale

Histoire de l'Empire ottoman

Des sultans sanguinaires, ou vivant dans la débauche, qui n'imposèrent leur domination que par la force de leurs armées et grâce à un islam intolérant ? Les Ottomans ont longtemps été accusés de tous les excès, de toutes les tares. Or leur empire a occupé pendant des siècles la première place parmi les puissances du Vieux Monde, et son histoire est d'abord celle de la construction d'un Etat, avec des lois et une administration remarquable. C'est aussi celle d'une culture originale qui dans la littérature et dans l'art a laissé des témoignages encore visibles. Né en Asie Mineure, au début du XIVe siècle, sur les ruines de l'Empire byzantin et du sultanat seldjoukide, l'Empire ottoman s'étend deux siècles et demi plus tard des portes de Vienne au Yémen, de l'Algérie à l'Irak. Dans cet immense domaine, l'autorité du sultan ne souffre pas de contestation. Mais, à côté de la charia, la loi musulmane, se met en place un système politique qui s'efforce de garder ou d'adapter les traditions des peuples soumis. Dans les provinces chrétiennes, les Grecs, les Bulgares, les Serbes peuvent pratiquer leur religion et leur langue. Dans les provinces arabes, les populations conquises conservent souvent leurs cadres. Il ne faut pas oublier cette tolérance des Ottomans : c'est chez eux que se réfugièrent les juifs d'Espagne et d'Europe centrale. Après le long règne de Soliman le Magnifique, symbole de la grandeur des Ottomans, l'Etat commence à se lézarder et l'agitation gagne les provinces. Ces premiers troubles sont le prélude au lent déclin du XIXe siècle. Plusieurs dirigeants tentent alors de promouvoir des réformes, les Tanzimat, mais le jeu des grandes puissances limite leur portée. L'Empire ottoman devient l'" homme malade de l'Europe ", que les Occidentaux vont s'empresser de faire mourir.

12/1989

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Romans historiques

Saladin. Rassembleur de l'Islam

Qui connaît Saladin aujourd'hui ? Au XIIe siècle pourtant, ce nom fit trembler la Chrétienté. Dans les mémoires arabes, il résonne encore comme un symbole d'unité et de lutte de l'Islam contre l'Occident. Né dans une famille kurde, à Takrit, en Irak, dans le même village où naîtra huit cents ans plus tard un certain Saddam Hussein, le jeune Youssef, cadet de famille, vassal entre les vassaux, se sentait davantage attiré par l'aventure spirituelle que par la guerre et les vanités du monde. Obéissant à la volonté divine, il sera néanmoins obligé de se forger une âme de rassembleur et de conquérant pour reprendre Jérusalem, la ville sacrée, occupée par les Croisés depuis 1099. Devenu malgré lui le célèbre " Salah-ed-Din ", sultan d'Egypte, de Syrie, de Mésopotamie et du Yémen, il parviendra après trente ans de luttes à rallier sous sa bannière couleur soleil ses voisins arabes divisés, puis à les entraîner, à la tête d'une armée colossale, sur les chemins de la Guerre Sainte et de la victoire. Dans ce passionnant récit peuplé de héros, de traîtres, de rois, de reîtres, de sages, de fous sanglants que nimbent les noms magiques de Bagdad, Damas, Beyrouth, Le Caire, Byzance, St Jean d'Acre... c'est Saladin lui-même selon une reconstitution historique rigoureuse qui raconte son prodigieux destin d'homme de paix, condamné à se battre jusqu'à son dernier souffle et à affronter deux conceptions de Dieu, alors que, pensait-il, il n'existait qu'un Dieu unique pour rassembler tous les hommes. La grandeur d'âme, la clémence de Saladin bousculent bien des idées reçues. Elles permettent surtout de découvrir, non sans stupeur, l'envers trop souvent occulté des Croisades. Saladin n'est pas mort. Depuis plus de huit siècles son souvenir et son exemple entretiennent un incendie qui ne pourra s'éteindre tant que l'Islam et l'Occident ne manifesteront pas la réelle et mutuelle volonté de se comprendre.

01/1991

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Sports

Marcel Dassault ou les ailes du pouvoir

Marcel Dassault est mort il y a dix-sept ans. Les langues se délient, les archives s'ouvrent sur cette véritable légende du XXe siècle. Guy Vadepied, ancien député de l'Oise, a toujours été fasciné, intrigué par son ancien collègue et adversaire. Il n'a pas oublié la " générosité " de ce vieux monsieur frileux qui distribuait des billets de 500 francs à ses électeurs, et a souhaité retrouver les traces d'un ingénieur et homme d'affaires qui a marqué son temps par son génie industriel. Derrière l'inventeur de l'hélice Eclair, des Mystère, des Mirage et du Rafale, derrière celui qui fut déporté à Buchenwald et refusa toujours de travailler pour les Allemands, il a découvert un homme paradoxal, proche avant guerre de Pierre Cot, le ministre de l'Air du Front populaire ; qui exporte clandestinement des avions vers l'Espagne républicaine ; qui noue des liens avec le grand argentier du Parti communiste ; et devient aussi l'ami du communiste Marcel Paul, puis le mentor du fils unique du patron de la banque du groupe Dassault, François Chirac... Un homme qui, sans renier ses origines juives, se convertit au catholicisme et créa, à la fin de sa vie, un parti démocrate-chrétien. On y apprend aussi de quelle façon le propriétaire de Jours de France, finançait la démocratie " et comment de nombreux politiciens se rendaient au rond-point des Champs-Elysées pour s'emparer du petit paquet de " Pascal " enveloppés dans du papier. Dassault, grâce à son fidèle collaborateur le général de Bénouville, devint le premier grand fournisseur d'armes du nouvel Etat d'Israël. Le lecteur découvrira aussi comment et pourquoi l'ami d'Israël approvisionna massivement la Libye et l'Irak... Fastueux et pittoresque, retors et naïf, Marcel Dassault (1892-1986) est à n'en pas douter un personnage de roman que Balzac lui-même n'aurait pas osé imaginer.

10/2003

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Littérature russe

Coffret en 2 volumes : Crime et châtiment ; Les frères Karamazov

Crime et châtiment est le premier des cinq grands chefs-d'oeuvre qui rendront Dostoïevski immortel. Il ne l'écrivit qu'en 1865, mais il en avait eu la première idée douze ans plus tôt, alors qu'il était au bagne. Il songeait alors à un roman dans lequel un de ces êtres forts, dont l'existence l'étonnait, qui ignorent les bornes du bien et du mal, écrirait sa confession. On sait que Dostoïevski, condamné à mort, fut grâcié et fit quatre ans de bagne. Cette terrible expérience, si elle eut une influence sur toute son oeuvre, n'est jamais aussi manifeste que dans les textes qu'on a réunis dans ce volume. On y trouvera, en effet, outre Crime et châtiment : le Journal de Raskolnikov, Les Carnets de Crime et châtiment et Souvenirs de la Maison des Morts, ouvrage que Tolstoï qualifait de "plus beau livre de toute la littérature nouvelle, Pouchkine inclus". Dans Les Frères Karamazov, Dostoïevski a donné le résumé de sa carrière et de sa pensée. On y retrouve l'opposition père et fils de L'Adolescent, le duel de l'athéisme et de la sainteté des Possédés, le schéma de L'Idiot, avec le crime à la base et l'entrevue dramatique des deux rivales ; enfin et surtout l'un des frères, Aliocha, est la reprise du prince Mychkine : il s'appelait "l'Idiot" dans Ies brouillons. Il semble même que Dostoïevski ait voulu exprimer dans les trois frères les trois aspects de sa personnalité ou les trois étapes de sa vie : Dimitri le schillérien rappelle sa période romantique, terminée aussi par le bagne ; Ivan, les années où il était près de remplacer la foi chrétienne par le socialisme athée ; Aliocha, son aboutissement, le retour au peuple russe et à l'orthodoxie. Sous quelque angle qu'on les considère, Les Frères Karamazov sont un microcosme aux richesses inépuisables, le chef-d'oeuvre peut-être de Dostoïevski.

09/2021

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Sociologie

Penser la métamorphoses de la politique, de la violence, de la guerre

Ce livre est un des résultats d'un vaste projet citoyen et académique mené dans le cadre d'un Programme du Collège International de Philosophie (CIPh), Exil, Création, Philosophie et Politique. Philosophie et Citoyenneté contemporaine, entre 2010 et 2016, en Europe et à ses frontières (voir site : exil-ciph.com) et des activités del Colectivo de Mujeres para la Memoria (Concepción, Chile). Une préoccupation : les métamorphoses de la politique, de la violence, de la guerre et ses incidences sur l'action et la pensée politique. Que découvrons-nous en parcourant l'exil et le des-exil ? Que peuvent nous apprendre des féministes matérialistes sur ces métamorphoses ? On verra en quoi leur théorie minoritaire est fondamentale. Nous sommes parties de quelques questions. Pourquoi des femmes battues meurent tous les jours sans soulever de réaction ? Comment un président des Etats-Unis peut-il engager la guerre d'Irak en s'appuyant sur un mensonge politique (armes de destruction massive) sans soulever le doute ? Comment la manipulation de la haine contre les étrangers qui séduit autant de politiciens transforme la politique en guerre ? Comment une ministre en charge du droit d'asile en Suisse peut déclarer " Je n'ai pas de tabou u en matière de politique des étrangers alors que des individus meurent dans les renvois forcés ? Que dit une militante du droit d'asile qui s'écrie en sortant d'un poste de police avec un requérant d'asile : "Nous sommes en guerre" ? Quoi de commun entre ces faits de violence banalisée ? Qu'est-ce que la militarisation des sociétés ? Pourquoi nous adaptons-nous si facilement à la violence guerrière ? Comment ne pas se laisser embarquer dans le climat guerrier de l'apartheid généralisé ? Le dialogue avec les féministes matérialistes - Colette Guillaumin, Nicole-Claude Mathieu, Paola Tabet - transforme leurs travaux. Le livre est un précieux manuel de travail collectif pour les mouvements sociaux et la recherche aujourd'hui.

11/2013

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Littérature anglo-saxonne

Wolf ; Retour en terre

" Jim Harrison est un écrivain qui porte l'immortalité en lui. " The Times Wolf Un séjour en forêt, des souvenirs d'enfance qui obsèdent, et une dérive à travers les Etats-Unis composent la trame complexe du récit de Swanson, vagabond littéraire habitué des hôtels à deux dollars, amateur pêle-mêle de sauternes et de whisky, de jolies serveuses de coffee-shop, d'Arthur Miller et d'Arthur Rimbaud... Retour en terre Donald, un métis chipewa-finnois de la péninsule nord du Michigan, souffre d'une sclérose en plaques. Pendant ses derniers jours de répit, il dicte à sa femme, Cynthia, une longue confession pour transmettre à ses enfants l'histoire de sa famille. L'occasion pour lui de retrouver son héritage chippewa, ainsi que de renouer avec la spiritualité de ses ancêtres. A ses côtés, sa famille l'accompagne pour son dernier voyage qu'il vit avec dignité. Pendant la nuit qui suit la mort de Donald, ses proches cherchent un sens à ce deuil cruel. Avec une extrême finesse et les mots justes, Big Jim sonde les profondeurs de la mort mêlée à la sensualité de la vie sauvage. Un requiem bouleversant qui se transforme en hymne à la vie. PRESSE : Wolf : " On ressort pantelant de ces Mémoires fictifs... Jim Harrison écrit au corps à corps. Il empoigne les mots avec la même rage que met son héros à saisir un cran d'arrêt. " Télérama " Le miracle d'une écriture vigoureuse. " Alfred Eibel, Le Quotidien de Paris Retour en terre : " Ces mots sont sans doute un autoportrait de Jim Harrison, qui signe un roman déchirant mais fabuleusement charnel, où se mêlent la sensibilité et la mort, les tourments des coeurs et les jouvences de la vie sauvage. " André Clavel, L'Express " Un récit où le deuil et la sensualité, les ténèbres et la lumière, la terre des vivants et celle des gisants se mêlent dans la même musique, un oratorio d'outre-tombe où Big Jim explore les mystères de l'au-delà en chantant l'ici-bas. " Lire

11/2021

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Sciences politiques

La guerre par ceux qui la font. Stratégie et incertitude au XXIe siècle

Ils sont pilotes de combat, officiers des forces spéciales ou commandants de sous-marin nucléaire. Ils sont Français, Allemand, Britannique ou Italien. Depuis vingt ans, ils ont été engagés en opérations extérieures en Afrique, en Afghanistan, dans les Balkans ou en Irak à la tête de régiments de légion étrangère, de parachutistes, d'artillerie ou de logistique ; ils ont commandé les frégates les plus modernes au large de la Libye et de la Syrie ou survolé des territoires de guerre en Asie, en Afrique et en Europe à bord d'avions de guerre électronique. Durant ces opérations, ils ont connu la réalité de la guerre et constaté son évolution. Ils ont mesuré la fragilité de la paix et la montée des violences. Ils ont choisi de prendre le temps de réfléchir à leur métier, pour éclairer les évolutions toujours incertaines de la scène stratégique et analyser les défis de demain. Entre Européens, ils ont comparé leurs approches. Dans cet ouvrage, ils livrent leurs réflexions, leurs interrogations, leurs convictions. L'insistance mise sur l'asymétrie n'est-elle pas le symptôme de notre impuissance à penser le monde d'aujourd'hui ? Sommes-nous plus qu'hier menacés par la surprise stratégique ? Le réchauffement climatique se traduira-t-il par la guerre en Arctique ? La stratégie de Daech est-elle si nouvelle ? La technologie est-elle dépassée ? Les opérations militaires seront-elles toujours plus légères ? Quels sont les rapports entre les pillards du désert et les vedettes rapides des puissances émergentes ? Ce sont ces questions et bien d'autres qui trouvent ici un éclairage saisissant, et les réponses qui sont proposées dessinent un monde incertain, mais sur lequel nous pourrons agir dès lors que nous ferons l'effort de le penser. Avec les contributions de : Werner ALBL Bruno BARATZ Jean-Christophe BECHON -Christopher BORNEMAN Xavier BUISSON Jacques FAYARD Eric GOSSET Jacques LANGLADE DE MONTGROS Alain LARDET Christophe LUCAS Richard OHNET Philippe POTTIER Angelo RISTUCCIA Charles SAINT FORT ICHON Rodolphe SCHEEL

03/2016

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Dictionnaires français

Surprenants langages en Occitanie-Pyrénées Méditérranée

Parlé dans le sud de la France, l'occitan est une langue latine que nos voisins italiens et espagnols connaissent bien puisqu'elle est reconnue officiellement dans le Piémont et dans le Val d'Aran. Elle se décline en six dialectes : "le languedocien, le provençal, le gascon, le limousin, l'auvergnat et le vivaro-alpin" précise l'Institut d'Etudes Occitanes. De ces influences occitanes sont nées différentes expressions qui émaillent le français parlé en Occitanie et donnent parfois naissance à des mots que l'on peut qualifier de "francitan", c'est-à-dire une francisation de mots occitans. Nous, Occitans, n'avons pas toujours conscience que nous ne nous exprimons pas d'une manière "classique"... L'occitan influence les tournures grammaticales et la manière de s'exprimer. De nombreuses exclamations occitanes sont employées sans avoir de traductions littérales précises et en rapport avec leur utilisation mais gardent un sens. L'occitan est parfois difficile à traduire car dans le mot il y a davantage que sa traduction française ; il y a une ambiance, une image, un sentiment.. L'occitan possède un vocabulaire très imagé, créé par dérivation tandis que le français utilise des mots souvent "artificiels", empruntés au grec ou au latin depuis le Moyen-Age. L'occitan tend à ce que le nom corresponde vraiment à la chose. Autant de raisons qui font que notre langage peut paraître parfois surprenant. Dans ce document vous trouverez, après un bref rappel historique, des vocabulaires liés à des traditions, des coutumes, des métiers régionaux, des situations illustrant ce langage que vous avez peut-être déjà remarqué qui, outre les accents locaux, surprend parfois les nouveaux venus en Occitanie-Pyrénées Méditerranée. L'objectif de cet ouvrage n'est pas d'apprendre l'occitan aux lecteurs mais, simplement et modestement, de les éclairer sur certains mots, certaines expressions employés localement dans le langage usuel. Toutefois, je rappelle et j'insiste : je n'écris pas l'occitan aussi je demande aux "puristes" d'excuser l'orthographe que je peux attribuer aux mots et expressions.

11/2021

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Littérature arabe

Le Livre des Mille et une Nuits. Tome 2

"Et d'un mouvement rapide, elle rejeta ses voiles et se dévêtit tout entière pour apparaître dans sa native nudité. Béni soit le ventre qui l'a portée ! C'est alors seulement que Nour put juger la bénédiction qui était descendue sur sa tête ! Et il vit que la princesse était une beauté douce et blanche comme un tissu de lin, et qu'elle répandait de toutes parts la suave odeur de l'ambre, telle la rose qui sécrète elle-même son parfum originel. Et il la pressa dans ses bras et trouva en elle, l'ayant explorée dans sa profondeur intime, une perle encore intacte. Et il se mit à promener sa main sur ses membres charmants et son cou délicat, et à l'égarer parmi les flots et les boucles de sa chevelure, en faisant claquer les baisers sur ses joues, comme des cailloux sonores dans l'eau ; et il se dulcifiait à ses lèvres, et faisait claquer ses paumes sur la tendreté rebondissante de ses fesses. Et elle, de son côté, elle ne manqua pas de faire voir une partie considérable des dons qu'elle possédait et des merveilleuses aptitudes qui étaient en elle; car elle unissait la volupté des Grecques aux amoureuses vertus des Egyptiennes, les mouvements lascifs des filles arabes à la chaleur des Ethiopiennes, la candeur effarouchée des Franques à la science consommée des Indiennes, l'expérience des filles de Circassie aux désirs passionnés des Nubiennes, la coquetterie des femmes du Yamân à la violence musculaire des femmes de la Haute-Egypte, l'exiguïté des organes des Chinoises à l'ardeur des filles du Hedjza, et la vigueur des femmes de l'Irak à la délicatesse des Persanes. Aussi les enlacements ne cessèrent de succéder aux embrassements, les baisers aux caresses et les copulations aux foutreries, pendant toute la nuit, jusqu'à ce que, un peu fatigués de leurs transports et de leurs multiples ébats, ils se fussent endormis enfin dans les bras l'un de l'autre, ivres de jouissances... Extrait de la 679e nuit".

03/2013

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Philosophie

Lignes de front

„Parfois, il faut hurler pour se faire entendre." Auteur, philosophe, artiste, féministe, enseignante, agitatrice, Avital Ronell fait feu de tout bois. Herméneutique, psychanalyse, philologie, amant de cordes à son arc textuel. Et la diversité de ses angles d'attaque (qu'elle sample avec ce mélange d'intuition et d'ironie, de vitesse et de précision interprétative qui font sa marque) lui permet de diagnostiquer les symptômes du „ monde" déchiré qui nous incombe. Le présent recueil nous entraîne sur des terrains accidentés, mouvants, bouleversés, qui se raccordent peu à peu pour composer d'étranges paysages réels. La première ligne de front" nous fait remonter jusqu'à un naufrage dans les eaux territoriales japonaises, en septembre 1944 : le plus jeune pilote de l'US Nasy, un certain George H. W. Bush, attend d'être secouru sans se douter encore qu'il sera le dernier président des Etats-Unis à avoir combattu au cours de la Deuxième Guerre mondiale et qu'il ordonnera un jour l'invasion de l'Irak. Nous nous retrouvons ensuite à New York le 3 juin 1968. jour où Valerie Solanas, l'auteur féministe radicale du SCUM Manifesto, tire trois coups de revolver sur Andy Warhol. Ronell nous conduit enfin sur la double scène d'un „ dialogue" entre Allemands qui passe nécessairement par la part irréductible de l'étranger : à Bordeaux, vers 1802, Friedrich Hölderlin écrit l'un de ses plus beaux poèmes, où surgissent de mystérieuses figures de femmes brunes à Fribourg-en-Brisgau, au cours du semestre 1941-1942, Martin Heidegger consacre à ce poème un séminaire entier, et doit du coup se mesurer au trouble que ces silhouettes féminines suscitent en lui. Un émouvant hommage à Philippe Lacoue-Labarthe, qui fut l'un des maîtres de Ronell, suivi d'une brève méditation inspirée par Jean-François Lyotard, conclut le triptyque, par ailleurs précédé d'un avant-propos inédit.

10/2010

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Critique littéraire

Ma vie... De 1939 à 2012

Pourquoi ai-je écrit ce livre ? Lors des fêtes de fin d'année 2008, ma petite fille Julie me dit : "Papy tu as vécu beaucoup de choses, tu devrais écrire tes mémoires" . En janvier 2009, c'était parti mais je ne me doutais pas que c'était pour presque quatre ans. Dans ce livre, je veux également témoigner que contrairement aux idées reçues, un enfant unique n'est pas toujours gâté et cela fut mon cas. J'ai essayé d'analyser le pourquoi ? Mon père est parti à la guerre j'avais six mois, il est revenu j'avais six ans, je lui ai dit "Bonjour Monsieur" . Nous avons vécu l'un à côté de l'autre. A dix-huit ans, j'ai réussi à partir à Paris. J'apprenais un métier, j'avais une paye, j'étais heureux. Puis en mai 1959, c'était le départ pour vingt-sept mois en Algérie, après deux ans, l'hôpital pendant quatorze mois pour une maladie grave à l'époque. J'ai eu des idées de suicide... mais je n'avais pas d'arme. Après six mois à l'hôpital, ayant le droit de sortir en ville, je décidai de prendre des cours d'auto-école qui m'ont permis de rencontrer une jeune Bretonne Danielle. Nous avons parlé permis de conduire puis nous nous sommes aimés depuis plus de cinquante ans et nous avons eu un fils. Cette histoire m'a permis de souligner la chance d'avoir vécu à cette époque, avec une période de plein emploi. La population vivait sans trop de souci. Pendant près de trente ans, j'ai oeuvré avec ma femme dans les associations. Aujourd'hui encore chaque vendredi, nous sommes à la Croix Rouge. J'ai aidé ma famille et beaucoup les autres mais je sais qu'un jour cela s'arrêtera. Lorsque l'arbitre de ma vie sifflera la fin du match, j'irai dans un vestiaire en bois dont je n'aurai pas la clé.

03/2013

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Actualité et médias

Les Brouillards de la guerre. Dernière mission en Afghanistan

Interrogée lors d’une émission de télévision québécoise sur ses reportages hors normes dans des guerres où il ne fait pas bon être journaliste, Anne Nivat séduit si bien son auditoire que, le lendemain, elle est invitée par un officier canadien, sur le point de partir en mission de combat en Afghanistan, à venir parler à ses hommes. Non seulement elle accepte, mais elle obtient de le rejoindre sur le théâtre d’opérations dans la très hostile zone de Kandahar, ex-capitale mythique des taliban, qu’elle connaît bien pour l’avoir sillonnée à sa façon depuis dix ans, intégrée dans la population locale et protégée par celle-ci.Sur place, Anne Nivat, troque avec courage et discrétion le gilet pare-balles contre un châdri qui la soustrait aux regards sans l’empêcher d’observer, et multiplie les allers-retours entre les acteurs de cette drôle de guerre : militaires alliés, armée locale à l’incertaine loyauté, administration hypercorrompue du président Hamid Karzai, sympathisants taliban, ex-moudjahidine, profiteurs de guerre en tous genres, candidats à l’exil, qui lui font partager leur vision du conflit. Grâce à elle, nous nous glissons dans l’envers du décor, loin des images officielles ou convenues.A travers ce double regard unique et troublant - côté militaire et côté population - qui aide enfin à en saisir les rouages et les enjeux, Anne Nivat, encore sur le terrain en mai 2011, livre ici un grand document sur l’interminable guerre d’Afghanistan.Anne Nivat est grand reporter indépendante. En 2000, elle a obtenu le prix Albert-Londres pour Chienne de guerre, son récit de la seconde guerre de Tchétchénie. Depuis le 11-Septembre, elle arpente seule et sans protection les théâtres d’opérations les plus dangereux, de l’ex-URSS à l’Asie centrale, de l’Afghanistan à l’Irak. Auteur de nombreux livres, tous publiés aux éditions Fayard, elle collabore, entre autres, au Point, à l’International Herald Tribune à la revue de reportages Feuilleton, et participe à l’émission AgÔra sur France Ô.

10/2011

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Sciences politiques

Mémoires. Tome 1, La pointe du couteau

Avant de devenir un privilège, la liberté est un choix, une exigence et un combat. Très jeune, Gérard Chaliand s'est juré de vivre libre. Sa nature l'y pousse. Ses lectures de Rimbaud et de Cendrars l'en convainquent. A dix-huit ans, il s'embarque pour Alger où, seul et sans ressources, il apprend à subsister par ses propres moyens. Au retour, il s'inscrit aux Langues O où il découvre l'extraordinaire diversité des peuples et des civilisations. Brûlé par son insatiable besoin d'apprendre, de comprendre, de découvrir et d'aimer, il parcourt l'Europe, le Moyen-Orient puis l'Asie. Il a vingt-cinq ans quand le Mouvement de libération du peuple algérien l'entraîne en politique. Il s'engage dans un réseau de soutien au FLN, puis s'installe à Alger après l'indépendance où il rencontre de nombreux responsables de ces mouvements de libération nationale qui agitent le tiers-monde. Refusant de se laisser aveugler par les discours idéologiques, il veut vérifier sur le terrain la réalité des faits et la sincérité des hommes. Il part dans les maquis de la Guinée-Bissau, au côté d'Amilcar Cabral. Cette expérience décisive détermine son existence. Il ira là où ça se passe pour participer physiquement à l'action, pour observer, analyser et témoigner. Ses innombrables conférences dans le monde entier et sa bibliographie impressionnante témoignent de sa volonté obstinée de dire le vrai. Il est présent sur les lieux conflictuels de la planète. Au coeur du Vietnam en guerre, bien sûr, en Amérique du Sud, dans les camps palestiniens de Jordanie, en Israël, en Irak, au Liban mais aussi aux Etats-Unis et dans ces universités américaines dont il apprécie particulièrement l'énergie féconde. Cette expérience si rare, menée hors de toute institution, en fait un spécialiste reconnu et mondialement sollicité des guerres de libération. Ceux qui chassent en solitaire doivent tout emporter à la pointe du couteau.

05/2011

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Critique littéraire

Alexandre Soljenitsyne, sept vies en un siècle

Cette biographie a un parti pris : s'appuyant sur un corpus de plus de 15 000 pages, depuis Une journée d'Ivan Denissnvitch, L'Archipel du Goulag jusqu'à La Roue rouge, elle laisse l'écrivain évoquer lui-même les étapes d'une vie qui couvre tout le siècle passé. Sept vies au total. Ce fut tout d'abord sa jeunesse dans la Russie stalinienne, avec déjà la passion de l'écriture, puis la terrible guerre contre les Allemands. Vint ensuite le Goulag, dont il fut huit ans le prisonnier, puis le conteur et le grand mémorialiste. Il devait connaître la terrible vie de l'écrivain clandestin et du cancéreux échappant de justesse à la mort - puis celle de l'écrivain porté aux nues par les autorités avant d'être obligé de mener dans la dissidence, souvent aux côtés de Sakharov, un combat dangereux et épuisant pendant onze années. Vint ensuite l'exil en Occident où il conforta, envers et contre tout, sa vision de l'homme., du monde et de l'histoire. En parallèle, il continuait sa longue recherche sur les causes des malheurs de sa patrie, notamment avec La Roue rouge. Ce fut enfin, comme il l'avait prévu, le retour au pays, rendu possible grâce aux bouleversements planétaires auxquels il avait contribué. Puis la mort sur cette terre russe qu'il aimait tant... Cette biographie se veut aussi une "histoire française", car plus que partout ailleurs les écrits de Soljenistsyne ont contribué ici à la faillite de l'idéologie communiste. Olivier Rolin résume très bien cette particularité : "Pour moi, le "Goulag" est une des grandes bornes tragiques du XXe siècle. Même si je suis français, c'est mon histoire". A quoi on ajoutera cette réponse de Bernard Pivot, questionné sur l'invité d'Apostrophes qui l'avait le plus impressionné : "Soljenitsyne, j'ai le souvenir d'un géant". Un Victor Hugo qui aurait connu le bagne !

10/2011

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Sciences politiques

FRONTS ET FRONTIERES. Un tour du monde géopolitique

Depuis que le monde est monde, la coutume, la négociation, la guerre, la nature (moins souvent qu'on ne le croit) ont tracé des limites entre les groupes humains. Les frontières sont, ainsi, le produit des rapports de forces politiques tels que l'histoire les a façonnés dans l'espace. Dans sa première version, parue en 1988, le présent ouvrage, s'il passionna, surprit, intrigua : les géographes traceurs de frontières n'existaient plus, et la Guerre Froide avait figé pour un temps indéterminé les frontières inter-étatiques dans le monde. Pourquoi diable parler d'un phénomène si obsolète que les Douze venaient de décider de sa suppression ? Et soudain, à l'automne de 1989, on vit tomber le mur de Berlin, se lever le Rideau de fer, et s'imposer la ligne Oder-Neisse... La très ancienne ligne de fracture entre l'Europe catholique (ou protestante) et l'Europe marquée par Byzance a relegué aux oubliettes de l'Histoire les limites issues du système de Yalta-Potsdam. La fin de l'ordre politique de Yalta allait-elle déboucher sur la remise en cause périlleuse de l'ordre territorial de Versailles ? Dans le même temps, l'URSS se dissociait, la Yougoslavie entrait en crise, les frontières internes de l'Afrique du Sud s'estompaient avec la fin de l'apartheid, le Yémen se réunifiait, l'Irak tenait pour nulle et non avenue une frontière reconnue par la communauté des nations. Qui avait alors lu que Michel Foucher savait que toutes ces questions - et d'autres encore, dans toutes les régions du monde - n'étaient pas closes, que tout changement dans les relations internationales se concrétiserait d'abord sur le terrain des fronts et des frontières. Validé par l'Histoire, ce livre, véritablement pionnier, reparaît aujourd'hui - entièrement refondu et enrichi de nombreuses cartes. Sa lucidité et sa force de persuasion se sont accrues au centuple.

10/1994