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Zilda. Fragiles fabulae

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Littérature française

La Dame de Vézelise

La Dame de Vézelise, nous fait vivre le retour de Pierre dans sa ville natale de Vézelise. Ce "baroudeur" dans l'âme, laisse derrière lui les pistes africaines pour regagner la Lorraine. Il y retrouve sa grand-mère qui lui a servi de mère et d'unique famille. A la trentaine, il est confronté aux effets de la vieillesse sur cette fière femme du Saintois dont la santé est devenue fragile. Par sa présence, Pierre rend l'attention qu'elle lui a portée durant son enfance et se trouve récompensé par les confidences de cette grand-mère espiègle qui a encore beaucoup à lui transmettre. Le retour au pays fait également resurgir le passé dans sa diversité et sous des formes inattendues. La culture du terroir se confronte alors aux réalités quotidiennes d'une jeunesse que la société n'attend pas et d'une vieillesse à qui il reste peu de temps pour passer ses derniers messages. S'y ajoute la difficulté de faire cohabiter les amours les plus récentes et les plus anciennes. Heureusement, Pierre bénéficie des appréciations avisées d'un ancien, surnommé "Le Papatte", bien ancré dans les traditions et au bon mot facile. Le petit bourg devient un refuge où les échanges se font à parole mesurée. Il fournit l'occasion de s'occuper des autres, d'apprendre à vivre l'imprévu et d'accepter la réalité d'une société qui laisse plus de place aux difficultés et aux inquiétudes qu'à l'espoir. L'insouciance et la gaieté servent de tisane à ces maux et permettent à chacun de dominer le doute, de faire de leurs propres expériences la pâte d'un futur possible, sinon heureux et de penser que la vie est belle.

09/2013

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Poches Littérature internation

Les lieux et la poussière. Sur la beauté de l'imperfection

Les Lieux et la poussière est un essai en douze chapitres sur la beauté et la fragilité. La beauté de notre monde périssable, la fragilité des choses et des vies, la nostalgie qui habite les objets et les lieux. Roberto Peregalli voit les façades des maisons comme des visages. Il regarde le blanc, le verre, ou la lumière des temples, des cathédrales, de la pyramide du Louvre. Il dénonce l'effroi provoqué par le gigantisme et l'inadaptation de l'architecture moderne, la violence de la technologie. Il s'attarde sur le langage et la splendeur des ruines, de la patine et et de la pénombre. Il dénonce l'incurie de l'homme quant à son destin. Roberto Peregalli nous renvoie à notre condition de mortel. Il nous rappelle combien tout est fragile dans notre être et notre façon d'être. Combien tout est poussière. Combien nous oublions de prendre soin de nous dans notre rapport aux choses et au monde. Son texte a la force soudaine de ces objets qu'on retrouve un jour au fond d'un tiroir et qui disent de façon déchirante et immédiate tout ce que nous sommes, et que nous avons perdu. A la façon de Tanizaki, dans Eloge de l'ombre, il dévoile avec sensibilité et intelligence l'effondrement de valeurs qui sont les nôtres et qui méritent d'être en permanence repensées et préservées. Roberto Peregalli est né à Milan en 1961. Après des études de philosophie, il étudie l'architecture avec Renzo Mongiardino puis ouvre une agence d'architecture et de décoration à la fin des années 1980 avec Laura Sartori Rimini. Il a écrit pour le cinéma et l'opéra lyrique. Il vit entre Milan et Tanger.

02/2017

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Poches Littérature internation

Le chien Iodok

C'est le chien Iodok qui est le narrateur de ce troublant récit. Il a pour maître le professeur Lyudov, directeur d'une clinique vétérinaire, et il se félicite de sa situation enviable, tout en sachant à quel point elle est fragile. En effet, sous sa fourrure se cache un homme qui a dû se transformer en chien pour échapper aux limiers d'un ordre social éliminant avec opiniâtreté, ruse et violence toute velléité de résistance ou simplement de différence. Ainsi Iodok est l'homme-chien, " l'apostat, le renégat du troupeau " et son récit est le témoignage au jour le jour des agissements qui se trament autour de lui et vont le conduire inexorablement à sa perte. En réalité la clinique vétérinaire est aux mains de l'organisation occulte appelée le Zoo qui détient le pouvoir véritable et c'est là, il le découvrira, que l'on " traite " les opposants pour les faire rentrer dans le " troupeau " humain, après qu'ils ont été rabattus par les " limiers " de l'organisation déployée sur tout le territoire. Peu à peu l'homme-chien, qui se souvient de la Sibérie de sa jeunesse et éprouve attirance et amour pour Véra, la belle secrétaire, va sentir se resserrer autour de sa propre personne les fils d'une machination complexe et infiniment retorse qui ne peut s'achever que par son élimination car il est l'intolérable défaut d'un ordre totalitaire Dans cet univers qui certes évoque le monde soviétique, voire la Russie d'aujourd'hui, mais plus largement n'importe quel ordre social uniformisant, tout n'est qu'apparences et faux-semblants et c'est de là que naît l'angoisse sourde qui étreint le personnage comme le lecteur.

02/2012

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Littérature étrangère

La mort comme effet secondaire

Divorcé, Ernesto (Eni) Kollody vit dans un Buenos Aires en état de siège et en quasi-anarchie. La police est impuissante, les riches circulent en voitures blindées et vivent en communautés fermées. Les caméras de télévision pullulent, la vie et la mort sont avant tout un spectacle. Son père, patriarche tyrannique, atteint d'un cancer, est interné dans une " maison de réhabilitation " où tout est fait pour prolonger son agonie : le garder en vie, autant que possible, au-delà de la douleur et de la souffrance, tel est l'objectif inavouable de ces nouvelles entreprises privées florissantes. Ernesto décide de le sortir de là, coûte que coûte. Avec l'aide d'un transsexuel célèbre, d'un cinéaste milliardaire en panne d'inspiration, malgré l'amour pour une femme qui le consume de l'intérieur, à côté de voisins homosexuels dont l'un meurt violemment, sa route le mènera à une communauté de vieillards esclavagistes. Le rire de son père est autant la musique de fond de sa tragique existence que la rythmique du roman, la folie de sa mère est une mélopée, les tromperies de Margot sont les croches, l'impuissance de sa soeur sont les bémols... Eni est maquilleur, il fabrique des masques de vies : " Maquillage de vieillards à l'occasion des fêtes de famille, maquillage de poupées pour gamines de riches ou pour célibataires endurcis et même, maquillage de cadavres pour les cérémonies funéraires. " Mais ce qu'il souhaite, c'est changer de planète comme l'on espère changer la face du monde. Ana Maria Shua explore les limites d'une société sans futur, où vie et mort ne sont que des effets secondaires, et où chaque être, fort ou fragile, habille son geste d'émotion et de cruauté : un livre tendre et féroce, pour aujourd'hui et demain.

03/2013

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Développement durable-Ecologie

L'Effet Petkau. Les faibles doses de radioactivité et notre avenir irradié

A partir d'expériences sur des membranes cellulaires artificielles, le scientifique canadien A Petkau a mis en évidence, en 1972, qu'une exposition durable à de faibles doses de radioactivité peut rendre la cellule plus fragile qu'une exposition brève à des doses plus élevées (rayons X, par exemple). Le livre de Ralph Graeub explique la portée de cette découverte révolutionnaire et efrayante.

Car nous baignons dans une radioactivité croissante : retombées des explosions atomiques en atmosphère, émissions habituelles des centrales et dépôts nucléaires (auxquelles s'ajoutent des émissions accidentelles comme l'a montré Tchernobyl), usages industriels et médicaux accrus de la radioactivité artificielle... Et nous en payons d'ores et déjà le prix : les cancers et les maladies héréditaires d'origine radioactive déjà répertoriés ne semblent être que la pointe de l'iceberg. Il est probable que l'inhibition des mécanismes immunitaires consécutive aux dégâts sur les membranes cellulaires (effet Petkau) a été jusqu'ici complètement sous-estimée. Ainsi, des indices tendent à montrer que la radioactivité a joué un rôle important dans la naissance et la diffusion du sida. Mais le corps humain n'est pas seul en danger.

D'éminents spécialistes ont mis récemment en évidence la probabilité d'une corrélation entre les émissions des centrales nucléaires et la mort des forêts. Au terme d'une enquête de plusieurs années, le livre de Ralph Graeub montre que malgré les propos lénifiants des instances prétendument responsables de notre protection contre les radiations (trop souvent dépendantes d'industries et de gouvernements pronucléaires), la radioactivité artificielle n'est plus seulement une menace : son oeuvre de destruction de la Vie est déjà en route. Il appartient aux vivants qui souhaitent le rester de s'y opposer.

01/2012

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Science-fiction

Léviathan Tome 2 : La Nuit

Plusieurs heures après avoir été aspiré dans les eaux glaciales de l'Antarctique, le corps de Michael Petersen, le chercheur en biologie marine de Léviathan, est inopinément découvert, échoué sur une grève, par les employés de la base polaire. Contre toute attente, le naufragé a survécu, mais il semble plongé dans un profond coma. Le verdict des médecins est aussi troublant qu'énigmatique : Michael Petersen est en train de rêver. Une autre circonstance défie l'entendement : une troupe d'orques, non loin du rivage, paraît veiller sur le miraculé. Ces faits inexplicables ont manifestement un sens précis pour le Comité, dont la surveillance s'exerce sans relâche autour de l'innocent chercheur. Les agents de la puissante organisation secrète s'empressent pour tirer Michael de sa léthargie peuplée de visions, et le réinstaller au centre de son petit monde familier. Pourquoi tant de prévenance envers un modeste père de famille, chez ceux qui se targuent d'ignorer l'altruisme ? Et quelle corrélation faut-il établir entre les rêves de Michael et les tentatives d'homicide qui ciblent subitement, les uns après les autres, les membres de son entourage ? Alors que Masha, initiatrice de la quête dans Léviathan, engage désormais une partie défensive dans son rôle d'épouse, le FBI s'invite dans le Jeu en la personne d'Andrew Leon. Tout semble désigner Michael, à la personnalité notoirement fragile et clivée, comme l'auteur des crimes en série qui visent son cercle familial. Mais l'enquêteur, en mathématicien que l'invisible n'effraie pas, entrevoit une autre hypothèse, capable de faire vaciller même un esprit aussi solide que le sien. D'autant qu'elle rejoint les données produites par un système de mesure des manifestations de l'énergie mentale, dont il est le génial concepteur.

04/2012

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Critique littéraire

Mandelstam, mon temps, mon fauve. Une biographie

Paru en allemand en 2003, ce livre n'est pas l'oeuvre d'un érudit, mais d'un véritable écrivain, au style concis, alerte, souvent humoristique. C'est peu de dire qu'on ne s'ennuie pas un instant : on est captivé, fasciné, emporté, ému par le récit de cette existence errante et de plus en plus persécutée, ponctuée de très beaux portraits des femmes qui ont compté pour Mandelstam. Et, dans le même temps, le lecteur a le sentiment d'accéder peu à peu et presque sans effort à une oeuvre réputée difficile, qui se révèle, à travers les nombreuses citations qui ponctuent le récit, dans toute sa richesse. Les 23 chapitres de ce récit linéaire empruntent tous leurs titres (comme l'ouvrage entier : "Mon temps, mon fauve") à l'oeuvre du poète. Chaque chapitre commence, en en-tête, par un résumé précis de son contenu, comme dans les romans des époques classiques. Cela va donc de l'enfance et des origines familiales jusqu'à la fin lamentable au goulag, en passant par une multitude d'étapes et de séjours à Petrograd, à Moscou, à Kiev, en Crimée, toujours dans la pauvreté, souvent dans la misère et la famine, puis la maladie. Factions politiques, cénacles littéraires (symbolistes, futuristes, akméistes, etc.), personnages grands et moins grands de cette comédie humaine en forme de tragédie - russe et internationale - entrent en scène, ressortent, réapparaissent sans que jamais ce ballet un peu vertigineux ne devienne confus ni lassant. La vie de Mandelstam, de cet homme opiniâtrement amoureux de la vie qu'il n'a cessé de célébrer jusqu'à son dernier souffle, est un hymne à la dignité fragile de l'homme dans une époque menaçante, et à la liberté.

02/2012

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Littérature étrangère

Une autre vie

Parlant de lui à la troisième personne Per Olov Enquist entreprend dans Une autre vie son autobiographie. Il est fascinant, ce parcours qui mena un garçon du Nord de la Suède, tôt orphelin de père, élevé par une mère institutrice très rigoriste jusqu'aux grandes villes fondamentales de l'histoire de la seconde moitié du XXe siècle : Berlin, New York, Los Angeles, Paris. L'enfant qui imaginait que les fils téléphoniques chantent par les nuits glaciales d'hiver vit-il encore dans le journaliste sportif qui couvre les tragiques Jeux olympiques de Munich ? Le jeune étudiant plein de fougue qui côtoya Lars Gustafsson et Gôran Tunstrôm, eux aussi dans leurs vingt ans, subsiste-t-il dans l'homme brisé qui ne sait plus écrire une seule ligne ? La jeune fille que l'enfant chérissait en secret perdure-t-elle comme un leitmotiv tandis que la vie défait un mariage avant de former un nouveau couple, lui aussi fragile ? Avec humour, chaleur et intelligence, Per Olov Enquist reprend chronologiquement sa vie dont certains moments sont étonnants - il fut sauteur en hauteur - ou tragiques - la chute dans l'alcoolisme -, mais il replace aussi son oeuvre littéraire dans le contexte. Ainsi le voyage-enquête dans les pays baltes, à l'origine de l'écriture de L'Extradition des Baltes ; le séjour en Californie dans les "grandes années" de la lutte pour les droits civiques, retranscrit dans les Récits du temps des révoltes ajournées, ou les espoirs déçus de célébrité théâtrale à Broadway. C'est à une réflexion que Per Olov Enquist nous amène, sur notre propre vie, notre époque, les liens entre elles, la question de notre honnêteté intellectuelle, celle de savoir si nous avons été objets ballottés par l'histoire ou vrais maîtres de nos existences.

02/2010

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Littérature française

Daniel

Daniel Emilfork, acteur incomparable au visage reconnaissable entre tous, jouissait d'une mystérieuse aura. Au cinéma dans Casanova ou La Cité des enfants perdus, à la télévision dans Chéri Bibi, au théâtre dans Dommage qu'elle soit une putain monté par Visconti ou dans Richard Il de Chéreau, ou encore au détour de l'un de ses innombrables seconds rôles, il savait rendre inoubliables ses apparitions. Lors de la dernière année de sa vie, cet homme solitaire, qui vivait reclus dans son appartement du haut de la butte Montmartre, s'est lié d'amitié avec François Jonquet. Au cours de visites et de conversations téléphoniques, il lui a ouvert son cœur, raconté sa vie, romanesque, débordante, rythmée de grandes scènes et de portes claquées, de rencontres artistiques fabuleuses et de sanglantes ruptures. Pauvre mais fastueux, orgueilleux et frondeur, dragueur toujours vert, ce dandy amoureux de l'excès s'accommodait mal d'une existence qui s'amenuisait lentement. Mais il savait faire basculer la vie dans le cocasse et l'absurde. II avait le pouvoir fabuleux de soudain l'enchanter. Dans ce livre bref et dense, écrit d'une traite tout de suite après la mort du comédien, en octobre 2006, François Jonquet a restitué le personnage au plus près de sa vérité. II a donné à entendre sa voix. Entre ces deux êtres que tout séparait, l'âge, le parcours, les origines, s'est nouée une relation tendre et profonde, que la fuite du temps accélérait. Le fragile vieil homme donnait à son cadet, qui à cette époque traversait un moment de faiblesse, de sa force et de sa bravoure. Daniel est un hommage tragique et drôle à un homme qui aura théâtralisé toute sa vie.

04/2008

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Musique, danse

MICHEL BERGER. Quelques mots d'amour

De michel Berger, on garde l'image d'un adolescent fragile, timide et chaleureux. On l'imagine heureux, serein, contemplatif, un professeur Nimbus avec les doigts de Mozart. Tout cela est vrai. Tout cela est faux. Pour la première fois, un livre s'attache à raconter l'histoire personnelle de Michel Berger et l'importance qu'elle a eue sur son oeuvre. Car, par cetains côtés, le destin de l'homme est tragique. Abandonné par son père (l'académicien Jean Hamburger), quitté par son premier amour, frappé par la mort de son frère puis par celle de son ami Ballavoine, il disparaît il y a juste cinq ans, au coeur de l'été 1992, en pleine jeunesse, en pleine gloire. Célèbre à seize ans, star dix ans plus tard, Michel Berger reste le découvreur de Véronique Sanson, le compositeur des plus belles chansons de France Gall, son épouse. Il demeure l'homme de tubes séduisants, comme ce Message personnel adressé à Françoise Hardy, ou somptu- eux, comme Quelques chose de Tennessee qui a renouvelé la carrière de Johnny Hallyday. Sait-on aussi qu'il fut compositeur de musiques de film ? De thèmes pour slogans publicitaires ? (Orangina, c'est lui ! ) Michel Berger était tout cela à la fois : auteur-compositeur-interprète. Mais aussi pygmalion, metteur en scène, homme d'affaires, patron d'éditions musicales et, bien sûr, co-auteur, avec Luc Plamondon, de l'opéra rock du siècle : l'immortel Starmania. Jean-François Brieu, est maître de conférences à l'IUT de journalisme de Bordeaux. Il est aussi l'auteur de nombreux livrets ayant accompagné les intégrales CD de férré, Souchon, Sardou, Berger. Eric Didi, diplômé d'HEC, est producteur indépendant, concepteur et réalisateur d'intégrales CD (Vartan, Montand, Berger et Souchon). Ils ont déjà cosignéJohnny en concert, 35 ans de passion, aux éditions Vade Retro.

06/1997

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Photographie

Diane Arbus, une biographie

Née en 1923, Diane Nemerov aurait pu suivre les rails de la grande bourgeoisie juive new-yorkaise dans laquelle elle a grandi. Mais, très tôt, son tempérament sombre et rebelle s'affirme et la détache du "moule". Elle refuse d'aller à l'université et, au grand dam de ses parents, se marie à dix-huit ans avec Allan Arbus, son premier amour. Ensemble, ils créeront un studio de photo de mode et collaboreront avec tous les grands magazines de mode américains. Cependant la frivolité et les contraintes commerciales de la mode ne siéent pas à Diane. Munie de son Leica, elle commence à exercer son oeil autrement, pendant les longues séances de pose avec les mannequins. Elle attendra pourtant le début des années 60 pour s'écarter encore de la route et aller chercher ses propres visions, au hasard des rues de New York, dans les bas-fonds, là où aucun photographe ne s'était encore jamais aventuré. Ses modèles malmènent les conventions sociales, sexuelles, physiques. Monstres de foire, travestis, nains, géants, jumeaux, les freaks la fascinent parce qu'ils défient les normes et interrogent sans cesse le visible. Exploratrice insatiable, Diane Arbus repousse les limites, cherche, fouille, se heurtant ainsi aux violents rejets d'un public qui n'a encore jamais vu ça. Proche de Richard Avedon, de Marvin Israel et du groupe Condé Nast, sa vie nous entraîne dans le New York bouillonnant des années 60. Photographe décisive et femme fragile, Diane Arbus connaîtra le destin des icônes tragiques de l'Amérique. La biographie de Patricia Bosworth est à ce jour la somme la plus complète et la plus détaillée sur la vie et l'oeuvre de Diane Arbus.

01/2007

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Littérature française

Biblique des derniers gestes

Jadis, au-delà de l'aurore et du crépuscule, les bois symbolisaient la demeure de la divinité, et ainsi de la Martinique. Mais les dieux sont partis laissant derrière eux, dans l'obscurité des siècles, des esprits qui enflamment toujours les racines des forêts, tandis que le temps poursuit sa route. Balthazar Bodule-Jules était né, disait-il, il y a de cela quinze milliards d'années - et néanmoins, en toutes époques, en toutes terres dominées et sous toutes oppressions. Alors que, désenchanté, il décide de mourir, il se souvient tout à coup des sept cent vingt-sept femmes qu'il avait tant aimées... Ces créatures mémorielles le ramènent au long cours de sa vie sur les rives de la Terre, parmi le fracas de ses guerres auprès du Che en Bolivie, de Hô Chi Minh au Vietnam, de Lumumba au Congo, de Frantz Fanon en Algérie... Dans ce vrac de mémoire, le vieux rebelle découvre la dimension initiatique de son enfance soumise à la grandiose autorité d'une femme des bois, Man L'Oubliée, seule capable de s'opposer aux damnations de la diablesse. Il prend la mesure des enseignements d'une ardente communiste que l'on croit être un homme; puis il élucide enfin l'étrange douceur de celle qui lui paraissait la plus fragile de toutes : la céleste Sarah-Anaïs-Alicia... Le narrateur (Marqueur de paroles et en final Guerrier) s'identifie insensiblement à ce rebelle qui l'emplit d'une connaissance littéraire des temps anciens et des temps à venir. Car, au terme d'une vie dont il ne pensait retenir que l'échec, l'agonisant accède à une autre conscience : à ce deuxième monde qu'il avait cru longtemps inatteignable, cet amour-grand seul capable de relier les contraires...

01/2002

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Histoire internationale

Histoire de l'Internationale communiste 1919-1943

Créée en 1919 pour assurer la relève de ses deux devancières, la IIIe Internationale, communiste (Komintern ou Comintern selon les divers acronymes adoptés par les langues occidentales), se voulut à la fois un parti mondial et un appareil international capable de coordonner les lunes à l'échelle de la planète : le succès des bolcheviks en Russie, fragile, n'avait pas suffi à lancer la révolution dans tous les pays : écrasée en Hongrie et plusieurs fois battue en Allemagne, celle-ci y avorta en 1923. Quand elle fut dissoute par Staline en 1943, l'Internationale n'était plus qu'un organisme policier au service de l'Etat soviétique, épuré et domestiqué comme il se devait. Ayant dès 1923 imposé à ses sections des aventures ou des alliances paralysantes, disposant de leurs directions à son gré, traquant les esprits indépendants, elle n'avait conduit aucun de ses partis au pouvoir. Comme le parti en Russie, elle avait fait l'objet de purges massives et avait perdu des dizaines, sinon des centaines de milliers de militants. Pourtant, la fleur du mouvement révolutionnaire (ouvriers, soldats, femmes, étudiants, intellectuels...) lui avait longtemps consacré son dévouement, son ardeur, parfois sa vie. Des vingt-quatre années - les unes lumineuses, les autres calamiteuses voire sanglantes - d'une organisation qui aura tant fait peur aux régimes bourgeois, Pierre Broué, biographe de Trotsky, fait un récit dépouillé des poncifs de toute sorte attachés à la IIIe Internationale. Avec minutie et chaleur, cet infatigable découvreur d'archives fait revivre une foule de combattants obscurs et oubliés (quand ce n'est pas ostracisés) et, de l'Indonésie au Chili, évoque de multiples épisodes passés aux pertes et profits par l'Histoire ou par les historiens - pas tous staliniens. Il donne là une somme - à la fois épopée et instrument de travail - d'une densité et d'une richesse d'information exceptionnelles.

10/1997

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Droit

QUI EST LE JUGE ? Pour en finir avec le tribunal de l'Histoire

Un mal hante l'époque : la manie compulsive de juger. Tout le monde semble vouloir juger tout le monde, comme si cette escalade judiciaire était de nature à pallier l'obscurcissement de la politique et l'affaissement du civisme. Pourtant, qu'il s'agisse des grands procès pour crime contre l'humanité ou de l'expérience des tribunaux pénaux internationaux, le jugement sonne faux. Sa justice manque de justesse. Des événements récents à fort retentissement médiatique permettent de prendre la mesure du problème. L'affaire Pinochet : à quelles conditions l'humanité peut-elle devenir source de droit et comment juger les dictateurs ? Les procès pour crime contre l'humanité : quel usage en faire, quand sa définition évolue tant ? Le procès Papon : comment, cinquante ans après, démêler les faits, distinguer les responsabilités individuelles de celles de l'Etat ? La table ronde des historiens organisée par le journal Libération pour soumettre à l'examen les accusations de Gérard Chauvy contre Lucie et Raymond Aubrac : peut-on éviter que l'expertise historique dégénère en instruction ? Ce malaise n'est pas seulement celui du droit, il est tout autant celui de l'histoire : plutôt que d'accepter la fragile incertitude du jugement humain, la tentation reste forte en effet d'en appeler à de vieux fétiches majuscules, l'Histoire ou l'Humanité, de glisser du jugement historique toujours en appel au tribunal définitif de l'Histoire. Contre cette tentation, je me suis efforcé tout au long de ce livre de définir les conditions politiques d'un juste exercice du jugement en matière historique, où mémoire, deuil et oubli contribuent chacun à sa façon à l'institution d'une société consciente et responsable. D. B.

03/1999

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Histoire de France

L'homme Napoléon

Pourtant ses contemporains comme la postérité se sont emparés de lui, pour le peindre tantôt en libérateur de l'Europe, tantôt comme responsable d'avoir semé les ferments de haine qui vont germer pendant deux siècles dans la conscience européenne. Ou encore pour célébrer le fondateur d'un Etat moderne, s'accabler des soixante batailles livrées et des milliers de morts couchés, s'émouvoir devant les cinq dernières années passées à sculpter le monument de sa légende, à l'autre bout du monde. Napoléon était tout cela à la fois, mais il ne se laissait enfermer dans aucun personnage. Louis Chardigny traque la véritable personnalité d'un homme déifié par la légende, à travers son comportement quotidien et ses rapports avec les autres. L'auteur a mis au service de l'érudition son sens très vif du quotidien, de l'événement, de l'humain. Il nous fait vivre partout aux côtés de l'Empereur. Il nous le montre dans l'austérité de son Cabinet où, inlassable tâcheron du pouvoir, il mène de front son combat pour un ordre nouveau et pour une Europe illusoire, son immense travail de propagande, ses préparatifs de campagne et ses démêlés avec sa famille. Nous suivons Napoléon en voyage et à la guerre aussi bien que dans sa cour étincelante et glacée, ou dans l'intimité de sa vie privée. Et soudain Napoléon s'humanise, tour à tour timide, insolent, génial, rêveur, grossier, désemparé, dévoré par les siens, faisant et défaisant les rois, jouant les marieuses, en proie à d'étranges faiblesses, sujet à de curieuses erreurs de jugement. Ce n'est plus le Jupiter tonnant, mais un homme pétri de contradictions, plus doué et plus ambitieux que les autres, mais tout aussi fragile.

02/2014

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Sciences politiques

Judas. Une chronique familiale

Dans la famille Holleeder, il y a d'abord le père : alcoolique et violent, il détruit tout sur son passage, rabaisse femme et enfants et fait régner un climat de terreur dans son foyer ; ouvrier chez Heineken, il se soûle en rentrant de l'usine, distribue raclées et insultes sous l'effet de l'alcool et de la frustration. Il y a la mère, être fragile et docile qui tente tant bien que mal de protéger ses enfants. Il y a Willem, le fils aîné, seul à tenir tête à son père et qui finit par le dépasser en devenant l'un des plus grands criminels des Pays-Bas, le célèbre Neus (le Nez). Avec comme premier haut fait d'armes l'enlèvement en 1983, à vingt-cinq ans, du patron Freddy Heineken et de son chauffeur, Ab Doderer. Fort de cette réputation et tout en purgeant une peine de prison, Willem Holleeder se transforme peu à peu en chef de gang, prêt à tout pour régner sur un monde mafieux qu'il va contribuer à bâtir. De prison en prison, la petite frappe se mue en meurtrier assoiffé de sang et de pouvoir, Scarface hollandais, sans scrupule, capable de commanditer le meurtre de son meilleur ami et beau-frère, Cor. Et puis il y a Sonja et Astrid, les deux soeurs, deux femmes qui un jour vont trouver le courage de dénoncer ce frète qu'elles ne reconnaissent plus, monstre de cruauté. Témoignages, enregistrements clandestins : les soeurs se font Judas et envoient leur cher frère en prison. Ce thriller du réel, entre Roberto Saviano et Gitta Sereny, nous plonge au coeur d'une histoire de trahison, de crime, de haine et d'amour qui n'a rien à envier aux tragédies grecques ni au Parrain.

03/2018

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Science-fiction

Tresses. Souvenirs du narratocène

Tresses - Souvenirs du narratocène de Leo Henry est un roman fantastique basé sur les travaux du scientifique Hervé Le Guyader (spécialiste de la biologie moléculaire) en particulier, sur l'érosion de la biodiversité montrant que le rythme de l'évolution est aujourd'hui largement dépassé par celui du réchauffement planétaire. Autrement dit, vers l'extinction des espèces - y compris l'humain. C'est à partir de ce constat que Léo Henry a élaboré les thèmes de sa fiction inspirés cette fois par une pensée résistante et spéculative comme lieu de fabrication de possibles à l'ère des catastrophes annoncées. Dans ce livre, trois branches de l'humanité survivent aux bouleversement climatiques : l'une a quitté la Terre, la seconde s'est enfermée dans des environnements contrôlés (les Serres), la dernière, plus mystérieusement encore, a réorganisé tout son rapport au vivant. Cette dernière branche, fragile et isolée, consacre presque toute son énergie à la transmission et la production de récits rapportées par la narratrice - les fameuses tresses -, dont elle témoigne dans des correspondances qui prennent acte de la prochaine démultiplication des formes de vies humaines... Ces correspondances - retrouvées dans les fosses mémorielles de la Terre par une post-humanité après que la Catastrophe provoquée par l'Anthropocene ait rayé l'humanité de la Terre -, datent des alentours de l'an zéro et sont considérées comme l'un des derniers témoignages écrits de l'homo sapiens en tant qu'espèce humaine unique. Le principe de la collection des Contes illustrés pour adultes inclut, à côté de l'écrivain et du scientifique, la participation d'un artiste réalisant un certain nombre d'illustrations qui circuleront dans le cours du récit. Denis Vierge illustre ce conte.

09/2019

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Poésie

Requiem. Poème sans héros et autres poèmes

Anna Akhmatova publie son premier recueil en 1912 et s'impose très tôt comme une virtuose de la petite forme lyrique. Classée comme "acméiste" ou "intimiste", elle est plus authentiquement quelqu'un qui cultive un style simple, rigoureux, d'un classicisme qui l'apparente à Pouchkine, même si chez elle toute idée d'imitation est exclue. Après la révolution d'Octobre, elle refuse d'émigrer, quoique suspecte aux autorités nouvelles qui vont, peu à peu, l'interdire de publication. En 1940, cette interdiction est momentanément levée et Anna Akhmatova publie plusieurs poèmes sur la guerre, mais non les textes qui lui tiennent le plus à coeur, comme Requiem ou les suites de poèmes brefs qui évoquent les arrestations massives et le goulag. A nouveau condamnée au silence dès la fin de la guerre, elle continue de composer pour elle-même des textes plus amples comme les "Elégies du Nord", et toujours des suites de textes brefs. Elle n'obtiendra jamais l'autorisation de donner au public un "septième livre" qui réunirait ses écrits récents et prendrait la suite des six recueils publiés dans sa jeunesse. Cette anthologie aborde l'oeuvre dans son entier. Elle puise dans les premiers livres, donne in extenso Requiem et le Poème sans héros, puis reprend à son compte un plan ébauché par la poétesse pour son fantomatique "Septième livre". C'est tout le parcours d'Anna Akhmatova qui est ici restitué, c'est un demi-siècle de combat solitaire, acharné, douloureux, mais au final sans faiblesse, qui se révèle page à page. Une poésie fragile et souveraine qui, confrontée aux risques les plus grands, ne renonce jamais, et célèbre avec une rare intensité les pouvoirs d'une parole irréductible.

01/2007

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Développement personnel - Orie

Les métiers de la mode et du luxe

Maroquinerie, bijouterie, habillement, parfumerie... La France est leader dans le domaine du luxe ! Un succès international qui s'explique par le savoir-faire de ses artisans et créateurs partout reconnu, et auquel contribuent les responsables marketing, achats ou ventes. L'industrie du prêt-à-porter, soumise à une très forte concurrence, est plus fragile. Elle doit se renouveler sans cesse, et se positionner sur les créneaux porteurs (lingerie, streetwear, vintage...). Partout, les attentes en matière de qualification et d'expérience sont à la hausse. Ce numéro invite le lecteur à découvrir les spécificités de chacun des métiers regroupés en cinq domaines : création (créateur de parfums, designer textile, styliste...) ; artisanat d'art (maroquinier, brodeur, artiste bijoutier...) ; commerce (acheteur, chef de produit marketing, responsable retail...) ; production (chef de projet développement, modéliste, technicien produit...) ; promotion (chef de projet événementiel, rédacteur de mode, marchandiseur visuel...). Côté formation, la palette de diplômes passée en revue est vaste. Dans le domaine artistique, plusieurs voies sont proposées du CAP au diplôme de designer. Dans le domaine industriel, l'offre va du bac professionnel au titre d'ingénieur. Et dans le tertiaire, du BTS au mastère spécialisé. Certaines écoles sont spécialisées dans la mode, le textile ou encore le luxe. En ouverture de ce Parcours : un focus sur le circuit du vêtement et un reportage chez Armorlux Les métiers sont présentés sous forme de fiches et illustrés par des témoignages de professionnels. Les différents cursus sont passés en revue, avec des stratégies d'études permettant aux jeunes de mieux construire leur parcours. Une partie Emploi fait un point sur les débouchés et les conseils pour débuter. Un guide pratique comprenant les adresses utiles et les établissements de formation complète ce titre.

09/2019

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Romans historiques

Un meurtre, une société. L'assassinat du duc d'Orléans, 23 novembre 1407

L'assassinat de Louis, duc d'Orléans, frère unique du roi de France, par Jean sans Peur, duc de Bourgogne, cousin germain de l'un et de l'autre, est un événement d'importance. Ce fut une affaire de famille et une affaire d'Éat qui plongea les Français d'alors dans les malheurs d'une guerre civile où s'opposèrent les Armagnacs et les Bourguignons, puis de la guerre étrangère, contre les Anglais. D'autre part, rien ne peut mieux révéler ce que fut la société politique française à la fin du Moyen Âge. Les Français rêvaient alors d'une société bien ordonnée en une belle hiérarchie dominée par la majesté royale. En réalité, désordres et violences les faisaient vivre dans une structure fragile que la folie du roi Charles VI menaça plus encore. Elle posa des problèmes que ni les parents du roi ni les institutions du royaume ne purent résoudre. La haine et le froid calcul poussèrent le duc de Bourgogne au meurtre de son rival. Ce meurtre aurait pu être de peu de conséquence. Si le duc avait avoué son crime et s'était repenti, le roi aurait pu pardonner, et la paix aurait été rétablie. Au contraire, l'honneur du duc le conduisit à se justifier et à se glorifier. Le roi fut donc impuissant à contenir le désir de vengeance des parents et amis du duc d'Orléans. Le récit des tempêtes et des débats qui suivirent le meurtre de 1407 est ici prolongé jusqu'en 1419, où la mort du duc fut vengée par le meurtre de son meurtrier, à Montereau, sur ordre et en présence du dauphin Charles, le futur Charles VII.

03/1992

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Littérature française (poches)

Autour du cairn

Dans Autour du cairn, Alexandre Chollier multiplie les points de vue. Il mêle analyse et références anthropologiques, philosophiques et sociologiques et propose un large éventail de références issues de ses recherches. Rythmé par les dessins de Marc De Bernardis - un ami peintre amoureux de montagne à l'origine de son intérêt pour le cairn, Autour du cairn convoque des lieux, des récits et des voix de poètes, d'anthropologues, de philosophes - pour faire entendre la "parole des pierres". Edouard Glissant, Jean Giono, Maurice Chappaz ou Roger Caillois sont invités à nourrir cette réflexion. Mais aussi Nicolas Bouvier, qui écrivait : "Je ne pars jamais des mots pour aller aux choses, toujours l'inverse". Si la figure du cairn se fait à l'occasion silhouette, ses noms ne manquent pas d'indiquer l'essentiel et de dessiner un monde où l'humain et le non-humain deviennent solidaires l'un de l'autre. Des noms dès lors à la présence vive : galgal, clapier, montjoie, monticule, murger, tumulus, castelet, champignon, garof, segnavia, ometto, uomo di sasso, mound, Steinmann, Steinberg, Steinpyramide, Wegweiser, radjma, kerkour, kalacha, nishan, chaps, chorten, stûpa, laptse, obo, apacheta, innunguaq, inuksuk... Dans le cairn rien n'est isolé, ni mot, ni chose, ni être, ni lieu. Indicateur d'une géographie concrète, le cairn dit le monde tel qu'il est. Dans l'Himalaya, les Alpes et en Laponie, sur les sentiers des anciens pays celtes et chez les Indiens d'Amérique, il indique une frontière, borne le chemin, marque le passage d'un col, une tombe ou un lieu de chasse. Les passants - bergers, nomades, randonneurs ou voyageurs - y ajoutent une pierre, prenant le risque de l'écroulement ; oeuvre collective en constante transformation, le cairn résiste au passage du temps justement parce qu'il est fragile, toujours changeant et reconstruit.

04/2019

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Littérature française

Les structures du mal

Alors qu'il dresse le bilan mitigé pour ne pas dire morose de 44 ans d'existence, Paul reçoit la lettre d'un vieil ami, Henri Berg, qu'il n'a pas vu depuis de nombreuses années. Cet homme, psychanalyste érudit qui fut pour lui à la fois un complice et un mentor est malade. Cloué sur un lit d'hôpital, il attend la mort. Dans cette lettre, il confie un lourd secret à son jeune ami, un drame lié à la guerre d'Algérie qui n'a jamais cessé de le hanter et dont il n'a parlé à personne. Paul décide alors d'aller voir Henri Berg. Le narrateur retrouve ainsi Virginie Berg, la fille de son ami qui fut la passion amoureuse de sa jeunesse. Elle est désormais mariée avec deux enfants. La visite au malade se double d'un voyage dans le temps pour Paul. Ce dernier tente d'apaiser Henri Berg, tourmenté par son secret. En vain. Car Berg n'a pas tout dit. Quelques semaines après cette visite, Paul reçoit une nouvelle lettre signée Berg. Elle lui révèle les étonnantes conséquences de son premier secret, un autre drame, presqu'une autre vie dont la famille ignore tout. Paul devient en quelque sorte le dépositaire de l'existence de son ami. Il sait quels événements tragiques se dissimulent derrière cette vie en apparence réussie et harmonieuse. Il comprend que les structures du mal sont complexes et reposent sur des ramifications infinies, que leur enchevêtrement crée parfois un édifice fragile, un semblant de bonheur. Devra-t-il en parler ? Essayer de dire à Virginie la vérité sur son père ? Peut-on parler d'un homme sans en trahir la mémoire ? Est-il possible d'échapper un jour à la culpabilité ? Une dernière lettre venue d'Espagne viendra apaiser Paul.

01/2015

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Littérature française

Le théâtre des passions

"Nous sommes la troupe des pensées, les fées de l'esprit. Chacune son rôle dans celle que nous sommes, c'est ainsi. ELLE nous connaît bien. Il y a L'Amoureuse qui n'arrête pas de virevolter et de chatouiller son coeur. Il y a L'Ecrivaine qui ne cesse de l'interrompre au beau milieu de ses réflexions pour lui faire composer quelques vers. Il y a L'Enfance : c'est la plus jeune et la plus fragile. [... ] Il y a aussi La Crise, messagère de la haine, de la peine. Enfin, il y a La Raison. Elle protège ses petites soeurs et elle sort quand dehors le monde gronde. Elle ne peut retenir les flots de larmes que sa fratrie déverse aux coins des yeux, mais elle dompte le noir et fait revivre l'espoir". ELLE c'est une jeune fille comme vous et moi, une jeune fille qui vit avec son coeur et se retrouve plongée dans un monde où chaque pensée, chaque frisson lui sont étrangers. Elle tente alors de ne pas se perdre dans son univers intérieur, seule face à elle-même et à ses sentiments qui divergent, se contredisent et se répondent. La Raison, L'Enfance, La Crise, La Muse sont des fragments d'elle-même qu'elle doit apprendre à connaître et à comprendre. Véritable voyage intérieur, ELLE nous renvoie notre propre reflet et nous invite à notre tour à nous réconcilier avec les voix émotionnelles qui nous morcellent. Née en 1998, Laura Parisse se découvre très tôt une passion pour l'écriture, la lecture et le théâtre. Etudiante en Arts du Spectacle-parcours Théâtre à l'université, elle nourrit ses écrits de son imagination et de la scène qui lui permet de canaliser ses idées et ses sentiments. Avec "Le Théâtre des Passions" , elle nous livre un songe poétique et identitaire envoûtant !

09/2019

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Littérature étrangère

Rentrer à la nage

Wilbur n'est pas content et il tient à le faire savoir, et sans doute à le rester : chaque fois que les choses s'arrangent, il se débrouille pour tout faire foirer. C'est que la vie a une dette envers lui : sa mère meurt à la nais-sance, son père l'abandonne. Qu'est-ce qui fait pourtant que ce héros grognon trouve partout et toujours quelqu'un pour l'aimer ? Des camarades, des enseignants, des directeurs d'institution. Et des femmes surtout, toutes les femmes, des grands-mères, des institutrices et des maîtresses, des fausses mères même. C'est que Wilbur est si petit, si fragile, et si bon, même s'il s'en défend bec et ongles. Entre geste picaresque et road movie, Rentrer à la nage nous balade, de l'Irlande à New York, en passant par la Suède, sans compter le Nicaragua, la Bolivie, tous les pays rêvés avec Conor, l'ami fidèle, qui, pourtant, tue indirectement la grand-mère. Car la seule chose qui puisse empêcher les gens de faire du bien à Wilbur, ce sont leurs propres névroses. Le spectacle que nous donne Lappert, avec une neutralité qui est la forme la plus élégante de la tendresse, est un tour de passe-passe : tous ces personnages, toutes ces histoires s'emboîtent comme des poupées russes, et chaque fois qu'on découvre quelqu'un c'est une nouvelle histoire qui commence. Mais quand on arrive à la dernière poupée, c'est une douleur que l'on trouve, de celles justement qui sont dures, indurées, et qui ne s'ouvrent pas. Partez loin avec ce livre, loin dans le monde, loin dans les coeurs. Pas d'inquiétude, laissez-vous porter : vous rentrerez à la nage.

04/2018

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Histoire de France

Georges Valois, de l'anarcho-syndicalisme au fascisme

Ce livre n'est pas l'histoire du Faisceau, le premier parti fasciste français, créé par Georges Valois en 1925, mais celle du cheminement intellectuel de son fondateur : comment un homme élevé dans la plus stricte tradition républicaine, acquis très jeune aux idées anarchistes et convaincu de l'innocence de Dreyfus, a-t-il pu évoluer vers l'antisémitisme, le monarchisme et le fascisme ? A dix-sept ans – "l'âge, dira-t-il, où les fils de bourgeois ne voyagent qu'avec leur maman" –, Valois s'est embarqué pour Singapour. Revenu en France dix-huit mois plus tard, il est entré dans les cercles anarchistes où il a côtoyé les pionniers du syndicalisme révolutionnaire et fait la connaissance de leur théoricien, Georges Sorel. A vingt-trois ans, il est parti en Russie comme précepteur dans une famille de vieille aristocratie, dont l'ouverture d'esprit a ébranlé ses convictions. L'observation des communautés juives de Russie, la lecture de Nietzsche, la fréquentation de Sorel et la découverte de Maurras vont le métamorphoser. Rallié à l'Action française, il tente de promouvoir la monarchie auprès des syndicalistes révolutionnaires révulsés par la "république fusilleuse" de Clemenceau. En 1909 il publie une enquête sur La monarchie et la classe ouvrière et, en décembre 1911, il s'associe à Edouard Berth, ami de Sorel, pour lancer le Cercle Proudhon, tandis que Sorel lui-même, qui avait été le principal disciple de Marx en France, crée un hebdomadaire, l'Indépendance, pour dénoncer les méfaits de la démocratie. Le Faisceau sera l'aboutissement – fragile et éphémère – de cette évolution, avant que Valois ne renoue avec ses idées de jeunesse. Mort en déportation le 18 février 1945, il échappe à toutes les grilles de lecture manichéennes dont notre époque est friande.

12/2017

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Littérature étrangère

Août, octobre / Mort d'un cheval

Ce livre réunit deux courts textes d'Andrés Barba. Dans Août, octobre, la tension de l'adolescence de Tomás atteint son paroxysme lorsqu'il retourne, avec sa famille, dans le petit village où il a l'habitude de passer l'été. Là, les évènements s'enchaînent avec une force irrépressible à la suite de sa découverte soudaine de la sexualité et de la violence, de la mort et de la transgression. Lorsqu'il se regarde dans le miroir, Tomás voit quelqu'un dont les pensées ont toujours un temps de retard sur les actions, particulièrement quand une situation inconfortable l'oblige à faire des choses qu'il ne se pardonnera jamais. C'est le moment où il réalise qu'il doit affronter la seule personne en mesure de le juger, et lui pardonner. Août, octobre est l'un de ces rares romans qui ont le courage et la capacité de comprendre cet âge violent, ambigu et vulnérable qu'on appelle " l'adolescence ". Andrés Barba résout l'histoire grâce à une maîtrise psychologique qui a fait de lui l'un des plus grands auteurs de sa génération. Un mélange explosif qui allie Le Bel Eté de Cesare Pavese et le personnage d'Elephant de Gus Van Sant. Dans Mort d'un cheval, un professeur et son étudiante, qui entretiennent une relation ambiguë, se rendent chez des amis à la campagne pour le weekend. Alors qu'ils sont sur le point d'arriver, ils se retrouvent sur les lieux d'un accident de la route dans lequel un cheval a été mortellement blessé. Les deux amants tentent d'apporter leur aide, ce qui mènera à leurs premiers désaccords mais également à leur premier vrai moment de tendresse. Grâce à l'analyse des douces tensions qui définissent les rencontres amoureuses, Andrés Barba décrit l'atmosphère fragile entre deux personnes.

03/2018

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Science-fiction

Averia Tome 2 : Myr - Chernova

Myr : Deux années se sont écoulées depuis l'insurrection qui a secoué Averia. Sur la colonie occupée, la vie a repris son cours normal. La nomination d'Haraldion, l'allié de Seki au temps de son emprisonnement, au poste de Gouverneur laisse présager un avenir meilleur pour les habitants de cette planète. Alors que Seki s'efforce de rattraper son retard dans ses études, Myr, elle, éprouve plus de difficultés à retrouver une vie paisible. La révolution qu'elle chérissait de tout son être lui a été arrachée des mains et ce qu'elle a vu sur Terre a terminé de souffler ses convictions. Dans l'obscurité, à l'abri des regards, Myr se lie à des gens dangereux. Partagée entre son désir de protéger sa famille et sa quête pour rallumer les braises qui agonisent en elle, Myr posera des gestes qui enflammeront beaucoup plus que son propre coeur. Chernova : Annika a commis l'irréparable. Traquée par les agents que son oncle a lancés à ses trousses, elle se réfugie dans le Hakana, le quartier le plus obscur et le plus méprisé de l'orgueilleuse capitale tharisienne. Sachant qu'elle a porté un coup dur à la cause que défendent ses amis, Annika évite les contacts avec Irion et Karalion. Dans l'ombre, elle préfère tout recommencer à neuf, avec quelqu'un qui ignore toute la portée de la haine qu'elle dissimule derrière son masque noir. Toutefois, lorsque le déferlement des hordes humaines, lancées à l'assaut des frontières de la fragile Alliance, force les Amiraux à ratisser les ruelles de ses ghettos à la recherche de nouveaux soldats, les fondations de la nouvelle vie d'Annika sont balayées en une seule nuit. Dans un geste désespéré, elle prend un pari risqué. Coûte que coûte, elle doit retrouver Chernova.

06/2018

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Littérature française

Marco Pantani a débranché la prise

"Combien d'hommes sombrent dans une tristesse torride en cherchant à rattraper leurs rêves qui se brisent dans les drogues ! Je me sens un ex dans tous les sens du terme. J'ai débranché la prise." Marco Pantani Une écriture économe dans un esprit reportage, à coups de séquences vives qui s'enchaînent et nous tiennent dans une lecture compulsive. On court de page en page, au plus près de la trajectoire hors-normes de Marco Pantani, vainqueur du Tour de France et du Tour d'Italie 1998. Jacques Josse dresse un portrait du sportif, du battant qui ne s'en laissait pas compter, du grimpeur au tempérament de feu, du solitaire qui aimait s'isoler dès que la pente devenait très dure. Mais aussi de l'homme qu'il a senti fragile, peu à l'aise parmi les autres, rêveur sans doute, dur au mal, orgueilleux, profondément humain, victime d'un système trop grand pour lui (l'argent, la performance, la gloire) qui l'a éjecté aussi rapidement qu'il l'avait porté aux nues. La destinée fulgurante d'une personnalité particulière Avec un parcours d'étoile filante à l'image de Jim Morisson, Jimmy Hendrix ou Janis Joplin, Marco Pantani est toujours extrêmement présent dans la mémoire collective, il a incontestablement marqué de son empreinte la sphère du cyclisme durant son passage éclair entre 1994 et 2003. à la fois secret et soucieux de son image, Marco Pantani aimait à brouiller les pistes en changeant régulièrement d'apparence, son dernier look étant celui du pirate avec bandana, diamant à l'oreille et crâne rasé. Enfant pauvre devenu cycliste de renommée mondiale, adulé, vénéré et vite rattrapé par les chutes à répétition, puis le dopage, il a vécu une fin tragique, à 34 ans, d'une overdose de cocaïne, dans une chambre d'hôtel à Rimini.

08/2015

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Directoire

La famille royale au temple

La première histoire globale de référence sur la captivité tragique des Bourbons. Le 10 août 1792, l'émeute parisienne renverse un trône devenu fragile ; trois jours plus tard, la famille royale est enfermée au Temple, plus précisément dans la tour qui jouxte le donjon du xiiie siècle. C'est dans ce lieu sinistre que va se dérouler une authentique tragédie puisque périront successivement Louis XVI, Marie-Antoinette, la soeur du roi, Madame Elisabeth - tous trois guillotinés - et enfin le dauphin " Louis XVII ", mort dans des conditions qui feront couler beaucoup d'encre. Seule survivante, la fille du couple royal, Marie-Thérèse de France, sera finalement libérée le 19 décembre 1795, mettant fin à une captivité de plus de mille jours. Entre-temps, le Directoire a remplacé la Convention et les thermidoriens tentent de terminer la Révolution en faisant oublier la Terreur. S'il existe de nombreuses biographies et des études parcellaires, aucun historien n'avait raconté l'histoire globale de cette captivité qui raconte en creux l'histoire chaotique de la Première République. Charles-Eloi Vial relève le défi en maître. Nourri de nombreuses archives jamais exploitées, il raconte non seulement le quotidien de la captivité mais dépeint l'ensemble des protagonistes : les captifs, bien sûr, mais aussi les geôliers, les employés, les gardes et les visiteurs avec un sens rare de la narration. S'il adopte la distance propre à l'historien, il sera difficile au lecteur de rester insensible face à un récit prenant qui interroge la Révolution, et plus précisément la Terreur, sur l'antinomie entre la grandeur de ses principes et certains de ses actes. Le Temple comme incarnation et origine de la guerre entre les deux France. Au final, un grand livre d'histoire qui signe la consécration d'un grand historien.

10/2022

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Littérature française

Echec, et Mat

Dehors, la nuit flotte encore. Fuir. Franchir la ligne rouge ; atteindre au désert, à l'eau libre, disponible. Il paraît qu'il y a eu une guerre autour de la Cité, mais les rêves sont sans prix. Une jeep conquise et la ligne rouge franchie, Mat et Théo se lancent dans une quête haletante à travers le désert, loin de la Cité, loin de cette unique mégapole ayant survécu à une sécheresse et à une guerre planétaires ; loin de son insoutenable bonheur fictionnel qui raréfie les rêves ; les assèche, cloître les désirs, d'une emprise totale. A l'ouest, toute, où se trouve un canyon au-delà duquel gronde, tel un mythe intercesseur qui ouvre aux destinées, l'Océan. Mat et Théo savent le but : en bas, où couve la révolte, évolue la fabuleuse Eurydice, faiseuse d'oracles. Doris et Phèdre, qui ont rejoint Mat et Théo, ressentent elles aussi, confusément mais sûrement, les effluves enivrants d'un point ultime à gagner. Cependant, ils sont là, tout proches, à leurs trousses. Le canyon sera rallié en fin de compte, et la liberté - ou sa fragile présomption, telle une fragrance puissante et inquiétante. Ralliés, oui, jusqu'à ce que tout bascule... Avec échec, et Mat, Galien Sarde signe un premier récit éblouissant, fabuleux, onirique, qui tient autant du Road trip enfiévré que de l'épopée, et où le chant résonne telle une ode amoureuse célébrant l'inénarrable pouvoir de la littérature. "Aprés la lumière, l'ombre : on roule, en plein jour, dans la nuit, au fond d'un lit sombre. En haut, la lumière nous escorte, fondue dans le ciel, inaccessible, où volent les condors. Toujours seuls sur terre, sans personne".

04/2022