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Sciences historiques

De la peur à l'espérance. Contient : La peur en Occident (XIVe-XVIIIe siècle) ; Guetter l'aurore ; Parcours, recherches, débats

Ce volume rassemble deux livres majeurs de Jean Delumeau ainsi qu'une dizaine de textes pour la plupart peu connus, voire inédits. L'ensemble permet d'envisager dans sa globalité l'oeuvre et la pensée du grand historien. Reconnu par ses pairs dès les années 1950, Jean Delumeau aurait pu n'être qu'un universitaire parmi tant d'autres, expert, comme beaucoup d'historiens de la première génération de l'après-guerre, en matière d'histoire dite "économique et sociale". Il fut cela, mais aussi beaucoup plus. Chemin faisant, il est devenu un grand historien de la culture, et l'un des principaux essayistes chrétiens de son temps. Grâce sans doute à la foi chrétienne qui l'anime, mais aussi à la manière dont il a vécu cette foi. Ce volume permettra au lecteur de lire ou de relire son ouvrage scientifique le plus connu, La Peur en Occident (XIVe-XVIIIe siècles), paru en 1978 et qui marqua une date décisive dans l'avènement d'une "histoire des mentalités religieuses" (le nom de sa chaire au Collège de France), qu'on appellerait plutôt aujourd'hui une "histoire culturelle du religieux". Ce qu'il nous dit là des peurs respectives de la "culture dirigeante" et "du plus grand nombre" n'est pas sans écho dans le monde d'aujourd'hui. Ce volume permettra aussi de lire le texte le plus important de sa bibliographie chrétienne, Guetter l'aurore (2003), où l'on retrouve, développé et mis à jour, l'essentiel de son fameux livre de 1977, qui provoqua tant de remous : Le christianisme va-t-il mourir ? La réponse de Delumeau à cette question est à la fois lucide et optimiste. On a adjoint à cette édition un ensemble de textes jamais réunis en volume : deux exposés fondateurs encadrant son Parcours au Collège de France, six introductions jalonnant l'itinéraire de ses Recherches, enfin un espace de Débats, dont un Entretien sur la fin des temps et le dossier de la vive polémique suscitée par la publication de Le christianisme va-t-il mourir ? Le lecteur retrouvera dans tous ces textes la lumineuse clarté de l'auteur, la générosité avec laquelle il anime la recherche historique et l'approche ouverte qu'il a de la religion chrétienne, dans la ligne de Vatican II. Le tout est précédé d'un avant-propos de Pascal Ory, qui éclaire le chemin parcouru par Jean Delumeau.

10/2013

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Histoire de France

Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l'Etat moderne (1559-1661)

Se proclamer " Mécontent ", c'était pour les nobles, pendant le siècle troublé qui sépare les règnes de Henri II et de Louis XIV, se prévaloir d'un statut quasi officiel d'opposant à la politique royale. En l'absence d'institutions vraiment efficaces permettant de s'exprimer légalement, le recours à la violence apparaissait comme un moyen normal de faire entendre sa voix : les Mécontents qui avaient à se plaindre du roi ou de ses conseillers " prenaient les armes " pour faire pression sur lui et alerter l'opinion. Ces révoltes ambiguës ont rassemblé des hommes issus de catégories sociales variées, mais leurs chefs ont été des gentilshommes, parmi lesquels on comptait les plus grands noms de la noblesse. Ceux-ci poursuivaient un but commun, par-delà la diversité de leurs convictions religieuses : il s'agissait pour eux de promouvoir une plus grande participation des sujets _ dont ils s'estimaient les porte-parole naturels _ au gouvernement. Leurs prises d'armes ont été un effort désordonné et souvent désespéré devant l'évolution " absolutiste " de la monarchie, pour faire triompher une autre conception, tout aussi cohérente, du pouvoir et des hiérarchies sociales : pour eux, se révolter était un devoir. La connaissance de ces révoltes, de leurs animateurs, l'examen attentif des écrits _ théoriques ou de circonstance _ publiés à leur occasion, est indispensable pour bien saisir la portée de l'évolution politique de l'âge classique auquel on est condamné à ne rien comprendre si on ne la situe pas dans la perspective des combats qui l'ont précédé. Après la Fronde se dégagera lentement une théorie politique plus ouverte sur la recherche de moyens institutionnels susceptibles d'incarner durablement l'idéal politique de la noblesse, ou du moins de la partie la plus riche et la plus éclairée d'entre elle. Au carrefour de l'histoire politique, de l'histoire sociale et de l'histoire des idées, cette démarche apporte une contribution décisive à l'étude des relations entre pouvoir et société dans la France d'Ancien Régime. Professeur à l'université Paul-Valéry de Montpellier, Arlette Jouanna est spécialiste du XVIe siècle en général, et de la noblesse de cette période en particulier. Elle a publié en 1977 Ordre social. Mythes et hiérarchies dans la France du XVIe siècle.

02/1989

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Musique, danse

ECRITS. Tome 2, Contrepoint à la ligne

Glenn Gould est à mon avis la personnalité la plus importante du monde musical actuel, non seulement en tant que pianiste, mais en tant que penseur du phénomène musical: compositeur, écrivain, sociologue, théoricien et prophète de nouveaux modes de communication, moraliste enfin. Aussi mon premier souci après sa mort, en octobre 1982, a-t-il été de mettre à la disposition du public français la totalité de ses écrits. Ce livre et celui qui l'a précédé - Le dernier puritain - contiennent à quelques très rares exceptions près, l'ensemble de la littérature gouldienne. Je me suis en effet efforcé d'y inclure tous les textes écrits à une époque ou une autre par Gould, quelle que soit leur destination (pochettes de disques, journaux ou périodiques, conférences). Mais je me suis aperçu en outre que dans certains cas il était possible d'y adjoindre quelques textes de scénarios radiophoniques, de films ou de télévision, à condition de les adapter aux nécessités de l'écrit, et parfois même de les monter par inserts à l'intérieur de textes déjà existants, auxquels ils pouvaient apporter un nouvel éclairage ou une nouvelle substance. Inutile de préciser que, ce faisant, j'ai eu le sentiment de me prêter à une procédure d'une nature foncièrement gouldienne, qui ma permis de recréer, à quelques années de distance, l'exaltation de ce que furent nos séances de travail en commun, et qui était également la seule méthode permettant d'offrir au lecteur le panorama le plus vaste possible de la pensée de Gould. Dans ce deuxième volume, j'ai choisi de regrouper ses écrits en six parties, consacrées à Bach, à Schoenberg, à ses essais critiques, à ses oeuvres personnelles tant musicales que radiophoniques, à ses analyses et à ses réflexions, dont un passionnant développement sur la musique en Union soviétique , parties que j'ai entrecoupées "d'interludes" morceaux pleins de fantaisie où Gould, avec le saisissant mélange de sérieux et d'humour qui le caractérise traite de l'esprit de compétition, des applaudissements au concert, de la musique d'avant-garde ou de la critique en général. J'ai pensé heureux de conclure ces deux tomes en musique, en publiant pour la première fois en France la partition intégrale de So you want to write a fugue, cette fugue fameuse écrite par Gould (paroles et musique) pour une émission de télévision, et largement diffusée ensuite par le disque.

11/1992

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Droit

Le constitut ou L'engagement autonome de payer la dette d'autrui à titre de garantie

Quasiment inconnu, mais évoqué parfois à demi-mot, le constitut est une institution qui, à Rome, eut à remplir la fonction de sûreté personnelle après que le régime des procédés alors habituels de cautionnement fut devenu trop favorable à la caution. Le constitut n'a pas été utilisé au-delà de l'époque romaine. Une idée assez précise de ce qu'il fut à néanmoins survécu. Aujourd'hui encore, on sait définir le constitut comme l'engagement indépendant de payer la dette d'autrui. Tel est l'engagement, à mi-chemin entre le classique et accessoire cautionnement et l'inquiétante garantie " à première demande ", que se propose de redécouvrir (de réinventer) à cette étude à l'origine de laquelle on trouve un triple constat. Le premier est que, s'agissant du rejet par certains créanciers du parfois trop peu protecteur cautionnement, la situation actuelle rappelle sans consteste celle qui existait à Rome au moment où naquit le constitut-sûreté. Le second est que, si les créanciers n'hésitent plus, même dans le domaine interne, à écarter purement et simplement le cautionnement, les garanties autonomes dites " à la première demande " qu'ils lui substituent sont, en raison du caractère très fruste de leur mécanisme et d dangers qu'elles représentent, contestées et mal comprises. Le troisième, enfin, est que, précisément conscients des problèmes liés à l'irruption dans le domaine interne de ces garanties " à première demande " issues de la pratique du commerce international, mais désireux cependant de ne pas voir négliger leurs intérêts, certains ont cherché pour la garantie de dettes de sommes d'argent, à mettre au point des formules de garanties intermédiaires qui ne sont pas sans faire penser à des engagements de constitut. Mais que le constitut soit une sûreté intermédiaire - celle qui semble manquer à notre droit -, à la fois rigoureuse et raisonnable, protectrice des intérêts des uns tout en étant attentive à ne pas sacrifier ceux des autres, méritait évidemment d'être vérifié. Cet ouvrage s'y emploie. Au terme des développements qu'il contient, un certain nombre de certitudes peuvent être considérées comme acquises. Celles-ci conduisent à conclure qu'il serait souhaitable que le constitut devienne, dans le domaine interne et à la place de la garantie " à première demande " qui progressivemet l'envahit, la garantie indépendante - puisqu'il en faut sans doute une - des dettes de sommes d'argent.

06/1998

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Philosophie

Nietzsche. Tome 2

" Une prise de position à l'égard de la pensée nietzschéenne " - soit une " explication " avec Nietzsche - telle est la définition que Heidegger lui-même donne du présent ouvrage. Celui-ci réunit les leçons de 1936 à 1940, à l'Université de Fribourg-en-Brisgau, ainsi que les digressions à partir du texte des leçons, développées entre 1940 et 1946. Publié en deux tomes - la fin du premier coïncidant avec la fin précipitée des cours au printemps 40 -, l'ouvrage pourrait aisément être pris, sinon pour deux ouvrages distincts, du moins pour deux parties offrant respectivement une approche différente de la pensée de Nietzsche et du même coup un tournant de la pensée heideggérienne. La première partie (soit les leçons de 1936 à 1940) constitue spécifiquement une exégèse des énoncés nietzschéens et s'assigne pour tâche essentielle de démontrer, à l'encontre de toutes les interprétations des commentateurs antérieurs, que la notion de Volonté de puissance et de la pensée de l'Eternel Retour du Même forment une totalité indissoluble et non pas une incohérence, Nietzsche n'est le philosophe de la Volonté de puissance que parce qu'il est Docteur de l'Eternel Retour. Penser à fond l'Eternel Retour c'est d'abord aller jusqu'à l'extrême nihilisme - selon Nietzsche, l'unique voie pour le surmonter. Mais que veut dire surmonter le nihilisme ? Est-ce seulement possible ? La réponse sera donnée dans la seconde partie, à partir de quoi la pensée de Nietzsche n'est plus seulement repensée selon ses données propres - mais dans un contexte à la fois actuel et plus lointain : à savoir dans quel sens nous en sommes à la fin de la pensée des Temps modernes et en quoi tout ce qui a précédé veut que nous assistions à la fin de la métaphysique occidentale. Celui qui la porte à son achèvement est précisément l'anti-métaphysicien Nietzsche. Penser à fond le nihilisme - penser à fond l'absence de fondement de la vérité de l'Etre - voilà seul qui peut fonder l'essence humaine. Si le nihilisme est insurmontable, parce qu'il répond au retrait de l'Etre, en revanche surmonter la métaphysique reste désormais la seule voie de la pensée : penser l'Etre en dehors de la métaphysique de l'étant, c'est ré-apprendre à penser.

10/1971

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Beaux arts

La nuit sexuelle

Quand on sonde le fond de son cœur dans le silence de la nuit on a honte de l'indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie. Je n'étais pas là la nuit où j'ai été conçu. Une image manque dans l'âme. On appelle cette image qui manque " l'origine ". Nous cherchons cette image inexistante derrière tout ce qu'on voit. Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l'effroi que les hommes ressentent quand ils songent à ce qu'ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde. Si derrière la fascination, il y a l'image qui manque, derrière l'image qui manque, il y a encore quelque chose : la nuit. Il y a trois nuits. Avant la naissance ce fut la nuit. C'est la nuit utérine. Une fois nés, au terme de chaque jour, c'est la nuit terrestre. Nous tombons de sommeil au sein d'elle. Comme le trou de la fascination absorbe, l'obscurité astrale engloutit et nous rêvons en elle. Et si c'est par la nuit qui est en nous, interne, que nous nous parlons, c'est dans la nuit externe, quotidienne, qui semble à nos yeux venir du ciel, que nous nous touchons. Enfin, après la mort, l'âme se décompose dans une troisième sorte de nuit. La nuit qui régnait à l'intérieur du corps se décompose à son tour dans un effacement que nous ne pouvons anticiper. Cette nuit n'a plus aucun sens pour s'aborder. C'est la nuit infernale. Ainsi y a-t-il une nuit totalement sensorielle qui précède l'opposition astrale du jour et de la nuit. Nous procédons de cette poche d'ombre. L'humanité transporta cette poche d'ombre avec elle, où elle se reproduisit, où elle rêva, où elle peignit. Elle pénétra irrésistiblement dans les grottes obscures où elle tourna son visage vers des écrans blancs de calcite sur lesquels des images involontaires surgissaient et se mouvaient par la projection de la flamme d'un flambeau. Des millénaires passent: Elles continuent de défiler dans des salles étranges, édifiées dans le sous-sol des villes, où la ténèbre n'est plus divine mais produite artificiellement. Pascal Quignard.

09/2007

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Musique, danse

Livrets d'opéra. Coffret 2 volumes, Edition bilingue français-italien

Ecouter un opéra ou assister à une représentation sans connaître ni comprendre le sens de l'action dramatique, c'est rester à la surface de l'oeuvre sans y rien comprendre. Les lyricomanes ne s'y trompent pas qui " révisent " leurs livrets avant d'aller au spectacle. Quoi de plus pratique que de se plonger dans l'un de ces deux gros volumes qui regroupent les livrets bilingues de 65 opéras, parmi les plus joués au monde. Le choix des traductions ne relève pas du hasard : l'auteur a voulu proposer les versions françaises qui étaient chantées sur nos scènes nationales lorsque l'usage de la langue originale n'était pas encore généralisée. Ces textes, parfois éloignés de l'original pour coller à la ligne mélodique, ont un charme et des qualités poétiques que l'on ne trouve pas dans les traductions récentes des plaquettes de CD ou autres publications spécialisées. Chaque livret est précédé d'une biographie du compositeur, d'un résumé de l'action et d'une synthèse des premières représentations dans les principaux opéras du monde. Sans oublier de précieux index : compositeurs, librettistes, titres, personnages, ce dernier particulièrement rare. Tome 1 - De Beethoven à Purcell : BEETHOVEN (Ludwig Van) : Fidelio - BELLINI (Vincenzo) : Norma - BERG (Alban) : Wozzeck ; Lulu - BERLIOZ (Hector) : La Damnation de Faust ; Les Troyens - BIZET (Georges) : Les Pêcheurs de perles ; Carmen - DEBUSSY (Claude) : Pelléas et Mélisande - DELIBES (Léo) : Lakmé - DONIZETTI (Gaetano) : Lucie de Lammermoor ; Don Pasquale - GLUCK (Christoph Willibald) : Orphée et Eurydice - GOUNOD (Charles) : Faust ; Mireille ; Roméo et Juliette - LEONCAVALLO (Ruggero) : Paillasse - MASCAGNI (Pietro) : Cavalleria Rusticana - MASSENET (Jules) : Manon ; Werther - MONTEVERDI (Claudio) : Orfeo - MOUSSORGSKI (Modest) : Boris Godounov - MOZART (Wolfgang Amadeus) : L'Enlèvement au sérail ; Les Noces de Figaro ; Don Giovanni ; Così fan tutte ; La Flûte enchantée - OFFENBACH (Jacques) : Orphée aux enfers ; La Belle Hélène ; La Vie parisienne ; Les Contes d'Hoffmann - PUCCINI (Giacomo) : Manon Lescaut ; La Bohème ; Tosca ; Madame Butterfly ; Turandot - PURCELL (Henry) : Didon et Enée. Tome 2 - De Rossini à Weber : ROSSINI (Gioacchino) : Le Barbier de Séville - STRAUSS (Richard) : Salomé ; Elektra ; Le Chevalier à la rose ; Ariane à Naxos ; La Femme sans ombre - TCHAÏKOVSKI (Piotr Ilitch) : Eugène Onéguine ; La Dame de pique - VERDI (Giuseppe) : Nabucco ; Macbeth ; Rigoletto ; Le Trouvère ; La Traviata ; Un bal masqué ; Don Carlos ; Aïda ; Otello ; Falstaff - WAGNER (Richard) : Le Vaisseau Fantôme ; Tannhaüser ; Lohengrin ; Tristan et Isolde ; Les Maîtres chanteurs de Nuremberg ; L'Or du Rhin ; La Walkyrie ; Siegfried ; Le Crépuscule des dieux ; Parsifal - WEBER (Carl Maria von) : Le Freischütz.

10/2013

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Religion

Bullarium maronitarum. Bullaire maronite

Aux côtés de Léon X, Grégoire XIII, Urbain VIII, Clément XII et Benoît XIV, souverains Pontifes romains, s'illustrent dans le Bullaire maronite les Patriarches maronites Georges de Sebeel, Estéphan Douwayhi, Siméon Awwad et Toubia Khazen. Quand la traduction du Bullarium Maronitarum fut entreprise, l'objectif était clair : mettre à la disposition des historiens et des chercheurs un outil de travail susceptible de les aider à surmonter divers problèmes, principalement ceux de la langue. 1213 et 1899 sont les dates des deux bulles qui bornent dans l'oeuvre un intervalle de quelques siècles marquant profondément l'histoire des maronites, et des rubriques desquelles se dégage symboliquement une tonalité imprimée à l'ensemble : la communion ecclésiale, souci majeur du Saint-Siège. En effet, la première bulle donnée en 1213 par Innocent III à Jérémie Amchiti, et invitant ce dernier au Concile de Latran projeté en 1215, entend récupérer la Terre Sainte, condamner les hérésies et procéder à la réforme de l'Eglise universelle. L'avant-dernière bulle adressée en 1899 en confirmation de l'élection du Patriarche maronite Elias Houwayek est suivie de la formule de profession de foi prescrite uniformément aux Orientaux et Latins. Néanmoins, si le corpus des deux cent treize bulles réunies par Toubia Anaissi (1870-1950), moine de l'Ordre Mariamite Maronite et abbé de l'Hospice-Collège Maronite de Rome, est imprégné par la prééminence d'une Eglise qui se veut unifiée, il charrie selon un rythme inégal, très timide entre le XIIIe et le XVe siècle et s'intensifiant dès le XVIe siècle pour constituer une solide correspondance, un événementiel lourdement chargé dont les maronites ont vécu les vicissitudes avec plus ou moins d'acuité dramatique : la période mamelouk, la mission franciscaine représentée par Grifon de Courtray, la Compagnie de Jésus par l'Italien Jérôme Dandini, l'ascension du Collège Maronite, tournant décisif dans la vie des maronites dont une élite réussit une brillante insertion dans la République des Lettres, notamment Joseph Simon Semaani, pionnier du Synode Libanais. Lui aussi le Synode bénéficie dans cette littérature épistolaire de l'attention qui lui est due, tout comme l'affaire de Hindiyyé, les élections patriarcales, les réformes dogmatiques et liturgiques, celle du monachisme, la christologie et la communication des décrets de Propaganda Fide.

04/2019

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Histoire internationale

Histoire et politique dans la vallée du fleuve Sénégal : Mauritanie. Hiérarchies, échanges, colonisation et violences politiques, VIIIe-XXIe siècle

Longtemps l'histoire du fleuve Sénégal fut négligée en Mauritanie car cette histoire est dangereuse. Elle montre à l'évidence que les dichotomies entre le Nord et le Sud, entre nomades et sédentaires, entre razzieurs et razziés ne fonctionnent pas. L'expansion impérialiste de la France a créé cette frontière, il fallait en effet séparer les "Maures" au nord, des "Noirs" au sud pour mieux les contrôler. Mais la force de cette représentation arbitraire était telle qu'elle fut également adoptée au nord comme au sud par les populations locales. Pourtant, les mêmes populations se retrouvent de part et d'autre de cette frontière, on y trouve les mêmes familles de Haalpulaar'en (Tukolor et FulBe), de Soninké et de Wolof, et leurs ancêtres, depuis au moins le VIIIe siècle. Les échanges et les relations avec les nomades berbérophones (Znâga) et plus tard hassanophones (les Bidân, que les colonisateurs appelèrent "Maures") reposent sur un fond historique similaire. Cette publication fait suite à nos études précédentes - Groupes serviles au Sahara (2000), Colonisations et héritages actuels au Sahara et au Sahel (2007) et Le passé colonial et les héritages actuels en Mauritanie (2014). Dans cet ouvrage, il s'agit de procéder à un double exercice, d'une part, reconstruire l'histoire ancienne du fleuve depuis la période du Takrur (VIIIe-XIe siècle) et, d'autre part, contribuer à la construction de l'histoire régionale de la vallée du fleuve Sénégal mauritanienne jusqu'à la période contemporaine, tout en établissant quelques liens avec le Sénégal. Notre livre veut être ainsi une contribution à l'inclusion de l'histoire du fleuve dans l'histoire de la Mauritanie, trop influencée par la vision qui prétend que l'histoire mauritanienne se résume à la seule histoire des Bidân. Nous présentons des travaux de collègues mauritaniens issus de la région du fleuve (Abdul Dicko, Amadou Dia, Ousmane Kamara et Sidi N'Diaye), ceux de nos collègues Martin Klein et Marion Fresia, et nos propres travaux (Raymond Taylor et Mariella Villasante). Nous espérons que ce livre puisse renouveler les études sur la région du fleuve Sénégal, depuis la période antique de son peuplement jusqu'au présent postcolonial. Pour que l'on puisse enfin construire une histoire nationale de la Mauritanie en incluant toutes les communautés ethniques et statutaires du pays.

11/2017

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Musique, danse

Jean-Louis Florentz et l'orgue. Tome 2, Une tétralogie pour l'orgue

L’orgue est, pour le compositeur français Jean-Louis Florentz (1947-2004), l’instrument privilégié à partir duquel un univers musical parmi les plus originaux de l’ère post-Messiaen a pu voir le jour. Les quatre œuvres qu’il destine à cet instrument jalonnent sa production symphonique et chorale comme autant de repères placés au cœur d’un œuvre dont la densité musicale n’a d’égale que la complexité sémantique. L’art de Jean-Louis Florentz est un creuset où trois mondes s’interpénètrent (la composition musicale, les sciences de la nature et le merveilleux) au sein d’une culture bicéphale (occidentale et africaine) en vue d’un objectif unique : la spiritualité. L’œuvre est, chez Jean-Louis Florentz, chargée au maximum. Images fortes, souvenirs d’impressions puissantes et d’expériences humaines vécues lors de ses voyages, accueil au sein d’un style très personnel de musiques extra-européennes et de sons d’origine animale, sens multiples superposés, structuration symbolique complexe ainsi que tout un imaginaire teinté de merveilleux venant enrichir une déjà riche expérience sensible sont comme comprimés au sein de l’œuvre, lui donnant une consistance la plus forte possible. Le premier volume, L’univers florentzien, explore les divers aspects d’une pensée complexe?: le rapport à l’orgue, l’expérience acquise lors des voyages d’études, l’intérêt pour l’acoustique animale, le rapport au religieux, les fondements du langage modal. Les procédés signifiants réunis par le compositeur sous l’expression poésie de « cire et or » sont détaillés et replacés dans leurs contextes respectifs. Enfin, un parcours de l’œuvre entier de Jean-Louis Florentz est brossé à partir de la production pour orgue, dévoilant ainsi un portrait de l’un des compositeurs les plus attachants de la fin du XXe?siècle. Le second volume, Une tétralogie pour l’orgue, analyse en profondeur chacune des quatre œuvres majeures que Jean-Louis Florentz a destinées à l’instrument à tuyaux?: Laudes (1985), Debout sur le soleil (1991), La Croix du Sud (2000) et le Prélude de L’Enfant noir (2002). Analyse musicale et herméneutique se conjuguent pour faire apparaître, au-delà de la cohérence extraordinaire de chaque œuvre, une relation entre le son et le sens que Jean-Louis Florentz place au cœur de son travail.

08/2018

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Musique, danse

Jean-Louis Florentz et l'orgue. Essai analytique et exégétique : L'univers florentzien et Une tétralogie pour l'orgue

L'orgue est, pour le compositeur français Jean-Louis Florentz (1947-2004), l'instrument privilégié à partir duquel un univers musical parmi les plus originaux de l'ère post-Messiaen a pu voir le jour. Les quatre oeuvres qu'il destine à cet instrument jalonnent sa production symphonique et chorale comme autant de repères placés au coeur d'un oeuvre dont la densité musicale n'a d'égale que la complexité sémantique. L'art de Jean-Louis Florentz est un creuset où trois mondes s'interpénètrent (la composition musicale, les sciences de la nature et le merveilleux) au sein d'une culture bicéphale (occidentale et africaine) en vue d'un objectif unique : la spiritualité. L'oeuvre est, chez Jean-Louis Florentz, chargée au maximum. Images fortes, souvenirs d'impressions puissantes et d'expériences humaines vécues lors de ses voyages, accueil au sein d'un style très personnel de musiques extra-européennes et de sons d'origine animale, sens multiples superposés, structuration symbolique complexe ainsi que tout un imaginaire teinté de merveilleux venant enrichir une déjà riche expérience sensible sont comme comprimés au sein de l'oeuvre, lui donnant une consistance la plus forte possible. Le premier volume, L'univers florentzien, explore les divers aspects d'une pensée complexe : le rapport à l'orgue, l'expérience acquise lors des voyages d'études, l'intérêt pour l'acoustique animale, le rapport au religieux, les fondements du langage modal. Les procédés signifiants réunis par le compositeur sous l'expression poésie de "cire et or" sont détaillés et replacés dans leurs contextes respectifs. Enfin, un parcours de l'oeuvre entier de Jean-Louis Florentz est brossé à partir de la production pour orgue, dévoilant ainsi un portrait de l'un des compositeurs les plus attachants de la fin du XXe?siècle. Le second volume, Une tétralogie pour l'orgue, analyse en profondeur chacune des quatre oeuvres majeures que Jean-Louis Florentz a destinées à l'instrument à tuyaux : Laudes (1985), Debout sur le soleil (1991), La Croix du Sud (2000) et le Prélude de L'Enfant noir (2002). Analyse musicale et herméneutique se conjuguent pour faire apparaître, au-delà de la cohérence extraordinaire de chaque oeuvre, une relation entre le son et le sens que Jean-Louis Florentz place au coeur de son travail.

08/2018

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Littérature française

Le paysan et la paysanne pervertis. 2 volumes

Le Paysan et la Paysanne pervertis est la réunion de deux romans épistolaires, Le Paysan perverti (1776) et La Paysanne pervertie (1784), opérée par Rétif de la Bretonne pour constituer un roman monumental, publié en 1787. Il ne s'agit pas simplement d'une addition des deux oeuvres, mais d'un entrelacement des lettres de l'un et de l'autre, et souvent même d'une réécriture. "Cet ouvrage, qui m'a donné une existence dans le monde, fut la source de ma réputation et me procura une considération dont tous les bons esprits me donnent encore des marques", dit Rétif, et rien n'est plus exact. Le schéma structurant du roman est l'histoire d'une chute hors du paradis terrestre (la campagne), plongeant le paysan et la paysanne dans le vice et le péché, suivie d'une rédemption, avant le châtiment divin. Mais ce schéma n'est qu'un soubassement recouvert par un romanesque foisonnant. Rétif a voulu écrire une oeuvre forte, où se trouvent mises en question les valeurs de la morale commune, où la cruauté, voire le sadisme, l'inceste ont leur place, où l'amitié elle-même est poussée jusqu'au désir homosexuel, où l'expression du pathétique et du tragique dépasse ce que la littérature du siècle offrait d'ordinaire. Le Paysan et la Paysanne pervertis est un roman paroxystique, au centre duquel s'impose la figure de Gaudet d'Arras, moine défroqué, philosophe matérialiste spinoziste, corrupteur d'Edmond et d'Ursule, et victime aussi d'une ambition révolutionnaire mal conçue. Le bonheur n'est pas au bout d'une aventure individuelle, mais dans une vie communautaire dont les statuts sont présentés en conclusion. Somme philosophique et romanesque, cet ouvrage est à placer auprès des chefs-d'oeuvre du XVIIIe siècle. Rétif y voyait à juste titre une pièce maîtresse de son oeuvre : "C'est un livre plein de choses et de chaleur", dit-il. Un livre qui est dans la lignée de l'Histoire de Cleveland de l'abbé Prévôt, de La Nouvelle Héloïse de Rousseau et d'Aline et Valcour de Sade. Cette édition, au texte soigneusement établi, annoté, précédé d'une copieuse introduction, devrait contribuer à mettre ce roman à sa juste place dans l'histoire littéraire.

11/2016

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Littérature française

La bête creuse

Gaspésie, 1911. Le village de La Frayère a un nouveau facteur, Victor Bradley, de Paspébiac, rouquin vantard aux yeux vairons. Son arrivée rappelle à un joueur de tours du nom de Monti Bouge la promesse de vengeance qu'il s'était faite enfant, couché en étoile sur la glace, une rondelle coincée dans la gueule. Entre eux se déclare alors une guerre de ruses et de mauvais coups, qui se poursuivra leur vie durant et par-delà la mort. Mais auparavant elle entraîne Monti loin de chez lui, dans un Klondike égaré d'où il revient cousu d'or et transformé. Et avec plus d'ennemis. Il aura plumé des Américains lors d'une partie de poker défiant les lois de la probabilité comme celles de la nature elle-même : une bête chatoyante a jailli des cartes et le précède désormais où qu'il aille, chacune de ses apparitions un signe. Sous son influence Monti s'attelle au développement de son village et laisse libre cours à ses excès – ambition, excentricités, alcool –, dont sa descendance essuiera les contrecoups. Près d'un siècle plus tard, son petit-fils François, historien obsessionnel et traqué, déjà au bout du rouleau à trente ans, est convaincu que l'alcoolisme héréditaire qui pèse sur les Bouge a pour origine une malédiction. Il entend le prouver et s'en affranchir du même coup. Une nuit il s'arrache à son exil montréalais et retourne, sous une tempête homérique, dans sa Gaspésie natale, restée pour lui fabuleuse. Mais une réalité plus sombre l'attend à La Frayère : une chasse fantastique s'est mise en branle – à croire que s'accomplira l'ultime fantasme de Monti de capturer sa bête. Comédie truculente, parente des Looney Tunes et du tall tale américain, où affleure une mélancolie crépusculaire, La bête creuse dépeint une Gaspésie hallucinée, creuset de prodiges et d'exploits inouïs. Avec ce premier roman, héritier de l'esprit des grandes oeuvres comiques, de Rabelais à Thomas Pynchon, de Don Quichotte à Buster Keaton, Christophe Bernard nous offre une fresque foisonnante, une chronique familiale hors-norme, nourrie par l'humour et la langue irréductibles de cette Gaspésie qu'on se raconte encore là-bas, dans les bars d'hôtel ou au large de la baie des Chaleurs.

02/2019

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Sécurité incendie

Livre "Formation des Jeunes Sapeurs et Marins Pompiers - JSP2"

La formation des jeunes sapeurs et marins-pompiers a pour objectifs principaux : - d'inculquer aux JSP/JMP des valeurs citoyennes, d'engagement, de solidarité et d'éthique, - de développer certaines connaissances, habiletés et attitudes requises pour participer, en tant qu'équipier de sapeurs-pompiers, à l'activité opérationnelle des services d'incendie et de secours dans le domaine des missions de lutte contre les incendies, de secours d'urgence aux personnes et de protection des personnes, des biens et de l'environnement, - de sensibiliser les jeunes aux risques et de les initier aux messages de prévention afin qu'ils puissent se positionner en tant que citoyens, acteurs de leur propre sécurité et de celle des autres. Ce livre reprend toutes les connaissances nécessaires au cycle 2 de la formation des JSP/JMP. Ce livre est basé sur le référentiel national de formation des JSP et des JMP de juillet 2022 ainsi que sur les données fondamentales des GDO, GTO, PIO, PEX en cours à la date d'édition. La partie prompt secours est basée sur les recommandations relatives aux Prévention et Secours Civiques de niveau 1 de décembre 2021. SOMMAIRE : PROMPT SECOURS Attitude et comportement Les acteurs de l'organisation des secours Marche générale d'une intervention SUAP La zone d'intervention Bilans Urgences vitales Autres atteintes Traumatismes PROTECTION INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE Les contraintes liées à l'utilisation d'un appareil respiratoire isolant et la préparation à l'engagement SAUVETAGES ET MISES EN SECURITE La mise en oeuvre des lots de sauvetage et de protection contre les chutes La mise en oeuvre en binôme de l'échelle à coulisse 2 plans ALIMENTATION, ETABLISSEMENTS, EXTINCTION La combustion Les modes de propagation Le comportement et la réaction au feu des matériaux Les classes de feux et les différents agents extincteurs Les procédés d'extinction Les établissements INTERVENTIONS DIVERSES Les matériels d'épuisement et d'assèchement Les matériels électriques portatifs LA PREVENTION DES RISQUES ET LA SECURITE Les risques d'incendie et les risques liés aux accidents de la vie courante ORGANISATION ET MISSIONS DU SDIS Les statuts des sapeurs-pompiers ALIMENTATION, ETABLISSEMENTS, EXTINCTION Les engins d'incendie et de secours ACTIVITES PHYSIQUES ET SPORTIVES Préparation physique Ma section 1ère édition - octobre 2022 - ISBN 978-2-35738-750-8 - format 17 x 24 cm - 192 pages - Réf. JSMP2

10/2022

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Littérature française

La Dame de Monsoreau - Tome I. Un roman historique d'Alexandre Dumas

La Dame de Monsoreau est un roman historique d'Alexandre Dumas, publié en 1846, qui fait suite à La Reine Margot et précède Les Quarante-cinq. L'action se passe entre février et septembre 1578, six ans après le massacre de la Saint-Barthélemy par lequel commence La Reine Margot. Le duc François d'Alençon, devenu duc d'Anjou depuis le couronnement de son frère Henri III, se réconcilie avec lui en 1577 mais se brouille de nouveau en février 1578. Les gentilshommes du duc, appelés les Angevins dans le roman, cherchent noise aux favoris du roi, les mignons, qui sont également menacés par les partisans du duc de Guise, chef de la faction catholique, dont Henri III tente de miner l'autorité en prenant lui-même la tête de la ligue. Parmi les gentilshommes du duc d'Anjou figure Louis de Bussy d'Amboise, qui s'est précédemment illustré par sa sauvagerie lors du massacre de la Saint-Barthélemy et que le duc a nommé gouverneur du duché d'Anjou. Dumas a beaucoup idéalisé Bussy, ne retenant de ce personnage arrogant et brutal que sa bravoure et sa rage d'en découdre mais lui attribuant aussi une finesse, une bonne connaissance de la littérature ainsi qu'une grandeur d'âme sans pareille dans le royaume. C'est ainsi que réagit Diane de Méridor lorsque Bussy se présente à elle à la maison des Tournelles : "Bussy, le brave Bussy" , "le plus noble et le plus loyal gentilhomme de France" . Le 27 avril a lieu le duel des mignons qui se termine par la mort de Caylus, Maugiron, Schomberg, dont le roi sera très affecté et que Dumas arrange à sa façon pour en faire l'avant-dernière scène du roman. Seul parmi leurs trois adversaires, Ribeirac mourra. Dumas fait coïncider les décès de Bussy d'Amboise et des mignons d'Henri III en les datant du 9 juin 1578. La suite de "La reine Margot" . Située entre le 9 février 1578 et le 19 août 1579, l'action s'ouvre sur le mariage de SaintLuc, examant de la reine Margot et favori d'Henri III, rappelé de Pologne pour succéder à Charles IX. Chicot, personnage central de la trilogie, déjoue avec maestria les conspirations contre le roi qui se succèdent. Sur ce fond d'intrigues, se déroule l'histoire des amours de Diane de Méridor, dame de Montsoreau, et du beau Bussy d'Amboise...

01/2023

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Histoire militaire

Les 10 plus grandes batailles de chars de la Seconde Guerre mondiale

Confiné principalement dans un rôle auxiliaire de soutien durant l'entre-deux-guerres, le char s'est révélé être, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, un engin d'une grande souplesse d'emploi. Utilisé tour à tour comme arme de percée, d'exploitation, d'accompagnement, de contre-attaque, voire comme plate-forme d'artillerie mobile, il est devenu, au gré des opérations, un acteur incontournable du champ de bataille, au même titre que l'artillerie et l'aviation. Dans l'élargissement de son répertoire tactique, le char est aussi progressivement apparu comme le meilleur antidote contre lui-même. Au fil des campagnes militaires, les combats entre chars se sont ainsi multipliés, donnant même lieu, en certaines occasions, à de véritables batailles opposant plusieurs dizaines, voire des centaines de blindés. Ce sont ces affrontements d'anthologie, dix parmi les plus emblématiques du conflit en l'occurrence, qui font l'objet du présent ouvrage. Dans un format inédit en langue française, il expose, pour chacune d'elles, son contexte opérationnel, les forces impliquées, le déroulement des combats proprement dits ainsi que son issue pour les deux camps. Du premier choc mécanisé de la guerre à Hannut en mai 1940 aux ultimes affrontements de blindés germano-soviétiques dans les plaines de Hongrie en 1944-1945, les batailles sont traitées de manière chronologique afin de mieux appréhender l'évolution des procédés tactiques et les progrès de la technologie. Ponctuellement, des encadrés dressent un comparatif entre deux engins emblématiques de la confrontation abordée ou éclairent le lecteur sur un paramètre significatif pour son déroulement. L'ensemble du texte est servi par une iconographie abondante et agrémenté de profils en couleurs et de nombreuses cartes pour faire de cet ouvrage une anthologie originale et généreuse. Mathias André est historien, doctorant et maître de conférences à l'Université de Namur (Belgique). Auteur aux éditions Caraktère depuis 2015, il consacre actuellement une thèse à la réception du phénomène de la guerre mécanisée dans le milieu militaire belge entre les deux guerres mondiales. Pierre Muller est historien et gestionnaire de la collection des blindés du War Heritage Institute à Bruxelles. Réserviste dans la composante marine et auteur à ses heures, il a notamment coécrit "Les barbelés de la vengeance ? " sur le camp de prisonniers allemands installé à Erbisoeul, près de Mons, entre 1945 et 1948.

02/2023

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Chine

Petite histoire de la presse chinoise. De sa prehistoire a nos jours

Comme en témoignent les très divers moyens qu'elle a trouvés pour s'exprimer : romans et chansons populaires, théâtre, inscriptions sur des éléments de l'espace public..., l'opinion publique en Chine a de tout temps été d'une grande vitalité. Tout aussi ancien est l'intérêt marqué des Chinois pour les plus infimes ressorts du déroulement de l'Histoire. Toutefois, si l'information a tôt constitué une question de haute importance en Chine, c'est d'abord parce qu'elle était l'une des principales clés de l'administration d'un vaste empire. La Chine, notoirement en avance dans la fabrication du papier, a aussi très tôt mis au point certains procédés d'impression. Le premier est la xylographie. Au fil du temps, cette technique s'est popularisée, permettant l'impression d'un certain nombre de "?petits journaux?". Une autre découverte technique a fait faire un pas de géant à l'imprimerie au milieu du xie siècle : l'invention de la typographie avec des caractères mobiles en porcelaine. Ce sont les grands titres, parmi les plus influents ou emblématiques, de la presse moderne chinoise que nous présentons ici. Tout en distinguant de grandes phases historiques, nous avons fait des entorses à l'ordre chronologique. Les unes sont liées à la vie rarement linéaire des titres ainsi qu'à leur longévité extrêmement variable, allant pour certains de quelques semaines à plusieurs décennies pour d'autres. Ainsi est-ce en fonction de l'importance qu'ils ont à moment donné revêtue, et non de leur date d'apparition, que nous avons mentionné certains titres à la durée de vie particulièrement longue, enjambant les époques. Les différentes périodes que nous avons établies sont également censées refléter les mutations intervenues dans la conception du rôle de la presse qu'ont pu successivement avoir les fondateurs de titres. L'appropriation progressive par le plus grand nombre de la presse témoigne de l'entrée dans la vie des gens ordinaires de l'un des grands moyens de communication moderne. La presse en tant que possible instrument d'expression d'une opinion publique connaît au demeurant un sort toujours relativement précaire, ce qui l'expose à être assez régulièrement concurrencée par d'autres moyens d'expression plus traditionnels – et parfois plus rudimentaires, tels les fameux dazibao, affiches murales en "?grands caractères?"...

01/2023

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Coaching

Cours de coaching thérapeutique SDHEA. Aide toi et le ciel aidera les autres

Les techniques systémiques contenues dans ce livre sont révolutionnaires car elles permettent toutes de former un professionnel en thérapie en un délai très court de quelques heures à quelques semaines seulement. En effet, le Coach thérapeute SDHEA ne cherche pas de solutions pour le patient, c'est ce dernier qui trouve lui-même la solution à son problème. Des outils utilisables comme la PNL, l'Hypnose Ericksonnienne, la relaxation ou la Sophrologie mais sur le mode systémique permettent de répondre à la problèmatique du nouveau site créé par le gouvernement www. monpsy. sante. gouv. fr pour tous les medecins et tous les psychologues, mais aussi pour tous ceux qui s'intéressent à ce nouveau métier. Ce livre sera très apprécié des médecins ou des prescripteurs, des psychologues agréés par le Ministère de la Santé et dont les consultations sont maintenant remboursées depuis le printemps 2022. Les professionnels de la thérapie dont je fais partie depuis plus de 20 ans attendaient tous cela depuis fort longtemps. Le site monpsy. sante. gouv. fr indique la procédure à suivre : Le medecin identifie les situations d'urgence, présentant un risque suicidaire ou avec des critères de gravité pour orienter vers une prise en charge adaptée : psychiatre, hôpital, structure spécialisée dans la prise en charge de psycho-trauma... C'est pourquoi, dans ce cadre, le patient est nécessairement orienté par un medecin. Il peut s'agir par exemple d'un généraliste, pédiatre, gériatre, d'un médecin scolaire, de PMI (protection maternelle et infantile) des services de santé des universités ou encore d'un medecin hospitalier. Mais le médecin peut s'inscrire lui-même puisque ses consultations sont de toutes façon remboursées aux patients. Il ne lui manque plus qu'un outil adaptatif lui permettant de procéder aux consultations de la thérapie pour lesquelles il n'a pas vraiment été préparé même s'il est censé connaître tous les soins dont dispose la médecine. Voilà qui comble le vide de trente ans d'errance psychiatrique en France, et le gouvernement vient de faire le nécessaire. C'est le but de ce livre, être un manuel d'usage courant utile à tous et à toutes. Bravo et " aide toi et le ciel aidera les autres" telle est ma devise. Jean-Louis PENIN, Auteur

05/2022

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Histoire de l'art

L'exposition universelle de Paris 1900. l'Auvergne-Rhône-Alpes montrées au monde

Du 15 avril au 12 novembre 1900, Paris accueille sa cinquième Exposition Universelle. Durant sept mois, 51 millions de visiteurs vont déambuler au travers des 112 hectares qu'occupe l'exposition le long de la Seine et sur les esplanades qui, enjambant la Seine, vont des Invalides à la place de la Concorde et du Champ-de-Mars au Trocadéro. Indépendants ou regroupés au sein d'un même bâtiment, répartis par pays ou par régions, par techniques ou par produits, les oeuvres et objets exposés investissent des centaines d'espaces. Ainsi, la présence de l'Auvergne comme celle de Rhône-Alpes peuvent-elles se repérer dans les immenses architectures que sont le Palais des Industries françaises ou la Galerie des Machines – dans laquelle les Frères Lumière présentent leur film sur un écran de 21 par 16 mètres – pour l'industrie, ou le Grand Palais des Champs-Elysées pour les beaux-arts, sans oublier le restaurant La Belle Meunière qui offrait à ses consommateurs les meilleurs produits d'Auvergne. Glorifiant l'industrie triomphante, l'Exposition Universelle met en parallèle produits et procédés de fabrication modernes. L'exposition du musée municipal Paul-Dini présentera un certain nombre de créations et de créateurs dont certains sont représentés dans la collection du musée – Armand Auguste Balouzet, Jules Flandrin, François-Marie Firmin-Girard – auxquels s'ajouteront d'autres artistes présents sur les cimaises du Grand Palais : Joseph Bail, Lucien Bégule, Charles Cottet, Charles Maurin, Jules-Alexis Muenier, François Rivoire... L'établissement du corpus des oeuvres se base sur le dépouillement des catalogues des expositions centennales et décennales de peintures, de sculptures et d'objets d'art, qui se tinrent au Grand Palais. L'Exposition Universelle de Paris 1900 : l'Auvergne-Rhône-Alpes montrée au monde rendra compte de l'implication des industriels et des artistes locaux présents à cette manifestation. Les productions industrielles – coutellerie, horlogerie, textile, armes, etc. – tout comme celles relevant des beaux-arts – peinture, sculpture, gravure, etc., sans oublier la photographie et le cinéma qui avaient été relégués avec les techniques – ayant alors assuré le succès de la représentation régionale. Une centaine d'oeuvres de techniques, de formes et de dimensions variées, en deux et en trois dimensions seront réunies pour illustrer le propos. La proposition actuelle, qui évolue en fonction des oeuvres encore à obtenir, est celle d'un parcours en sept sections de taille sensiblement équivalente.

10/2022

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Revues de psychanalyse

Essaim N° 52 : L'invention de l'objet a à l'épreuve de sa réinvention

Plusieurs étapes depuis 1958 ont précédé la revendication par Lacan de l'objet a comme étant de son invention en 1966. Quelles sont-elles et pourquoi cette date ? Sans doute du fait de la parution des Ecrits où il y affirme que l'objet a " répond à la question sur le style ", et donc sur la lettre. De fait, l'objet a est dit-il une lettre algébrique qui porte le nombre avec lui : celui que détermine la division en moyenne et extrême raison. Pourquoi proclamer alors que c'est une invention ? Serait-ce pour préciser par avance ce qu'il faut entendre quand il dira que chaque analyste doit réinventer la psychanalyse ? Quoiqu'il en soit, cet objet a, non conceptuel ni traduisible, objet topologique d'un manque d'objet, comment le repérer (darstellen, présenter) aussi bien dans la clinique que dans le lien social des discours ? Deux voies privilégiées s'ouvrent à nous. D'abord celle de son lien au Nom du Père dans la mesure où c'est à partir de l'arrêt en 1963 de son séminaire sur Les Noms du Père que l'on assiste à la montée en puissance de sa référence à l'objet a dans différents domaines et sous différentes formes qui ont en commun de ne pas entrer en opposition binaire. Deuxième voie, celle des coordonnées de la fin de l'analyse et de l'acte analytique que constitue le passage à l'analyste -que le dispositif de passe est censé éclairer -, dans la mesure où Lacan affirme que c'est avec l'objet a qu'on peut aller plus loin dans le repérage de la fin de l'analyse, de par son nouage synchronique avec le transfert, et donc le sujet supposé savoir, et de par sa disjonction avec le phallus. D'autres voies d'approche sont aussi possibles : celle de la place de l'objet a dans la névrose, la perversion et la psychose, voire d'autres structures. ; celle de sa fonction dans chacun des quatre discours et dans le discours capitaliste ; celle de la connexion des objets a entre eux et avec le phallus, chez l'homme et chez la femme notamment ; celle de l'articulation de ses différentes présentations topologiques ; ou encore celle, plus énigmatique et contemporaine du séminaire ... ou pire, d' " entendre un peu plus loin qu'à travers les verres de lunettes de l'objet petit a ".

04/2024

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Bâtiments et travaux publics

Aménager une maison ou un appartement pièce par pièce. Principes, ergonomie, accessibilité, exemples de plans

Comment aménager de manière optimale une maison ou un appartement ? Quelles sont les étapes à respecter ? Comment disposer du mobilier, implanter une cuisine ou des appareils sanitaires de manière fonctionnelle en cas de handicap ? Comment anticiper l'évolution des pièces et créer un bureau ? Comment réorganiser les espaces en modifiant les murs et les cloisons ? Quelles précautions faut-il prendre pour faire une ouverture dans un mur ? C'est à ces questions - et bien d'autres encore ! - que cet ouvrage apporte des réponses claires et précises... grâce à l'image. Cet ouvrage synthétique tout en couleurs décrit l'essentiel à connaître pour aménager une maison ou un appartement, en neuf ou en rénovation. Ce livre unique, conçu comme un guide et abondamment illustré, indique les étapes à suivre et fournit des astuces en détaillant successivement : - les grands principes tels que la définition des besoins, l'état des lieux, la prise de cotes, le choix ainsi que l'orientation des pièces et des ouvertures ; - les outils et les conventions de dessin qui permettent d'illustrer, en plan ou en perspective, les différents stades d'un projet d'aménagement ; - les surfaces, les circulations horizontales et verticales, la démolition et la modification des murs et cloisons ; - les éléments communs à toutes les pièces tels que les revêtements de sol et de mur, les protections solaires, l'éclairage et les rangements ; - enfin, les règles à respecter pour optimiser l'aménagement, pièce par pièce (pièces de vie, d'eau, de service ; espaces de loisirs et de détente ; aménagement des combles, etc.). De nombreux exemples de prise en compte de l'accessibilité, de nombreux cas pratiques illustrés et une vingtaine d'exemples de plans pour chaque type de pièce permettent de comprendre immédiatement les éléments clés d'un aménagement réussi et conforme aux règles de l'art. Des outils et symboles d'aménagement numériques (check-lists par type de pièce ; symboles 2D et 3D à imprimer, à découper ou à importer dans un logiciel aux formats les plus courants ; trames de dessin aux échelles usuelles et plans de calepinage, etc.) sont téléchargeables gratuitement. Ce guide tout en images est un outil pratique qui s'adresse aussi bien aux architectes d'intérieur ou aux décorateurs qu'aux particuliers ou aux étudiants, qui y trouveront une synthèse pratique de tous les procédés et techniques d'aménagement pour la maison individuelle ou les appartements.

06/2022

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Droit des sûretés

Le guide du cautionnement et autres sûretés personnelles. Edition 2022-2023

Conçu comme un service d'ami, le cautionnement s'est profondément diversifié en se développant, au-delà du cercle familial, dans la vie des affaires et dans la pratique bancaire. S'il reste la sûreté personnelle la plus usuelle, il est aujourd'hui concurrencé par d'autres sûretés issues du commerce international telles que la garantie autonome. Au carrefour des droits (obligations, procédures collectives, consommation...), le cautionnement est aujourd'hui réglementé par un corpus éclaté de règles trop nombreuses. Le contentieux est foisonnant, signe de la complexité de la matière. La récente réforme des sûretés a pour ambition de clarifier et de simplifier ce droit, mais aussi de le faire évoluer sensiblement. Au-delà des problématiques liées à l'application de la loi dans le temps, l'ordonnance du [... ] des questions nouvelles et laisse entrevoir des évolutions majeures qui vont nourrir le contentieux. L'ouvrage se veut pragmatique : un exposé clair et complet du droit positif résultant de la réforme est, sur chaque point, confronté au droit antérieur, illustré de nombreuses références jurisprudentielles, assorti le cas échéant de critiques et de propositions de solutions aux questions posées. Le plan adopté tend à faciliter l'accès à cette matière très fournie : l'étude de la conclusion du contrat de cautionnement, incluant les conditions de validité de la sûreté ainsi que les obligations précontractuelles d'information et de mise en garde, précède celle du contentieux du cautionnement, précisant les clés de la réalisation de la sûreté pour le créancier, et de la défense de la caution. Des développements spécifiques sont ensuite consacrés à l'incidence du risque d'insolvabilité et aux alternatives au cautionnement. L'ouvrage assure un accès rapide aux informations pertinentes pour tout praticien du droit du crédit, au stade de la rédaction de l'acte, de la mise en oeuvre de la sûreté, ou du contentieux. Il sera particulièrement précieux pour les avocats, magistrats professionnels et consulaires, administrateurs et mandataires judiciaires, notaires et services juridiques et contentieux des établissements de crédit. Laetitia Bougerol est Maître de conférences à l'Université Paris-Saclay où elle y enseigne le droit des sûretés. Géraud Mégret, docteur en droit, est avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. Il défend régulièrement des établissements de crédit et des cautions.

05/2022

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Thèmes photo

Photographie 2010-2020. Edition bilingue français-anglais

Arrivé à Paris à 16 ans, en 1967, s'ouvrant à la philosophie, Antoine Rozès lit avec intérêt Herbert Marcuse, les textes contestataires de Wilhelm Reich, Sigmund Freud et Michel de Certeau puis suit les cours de l'Ecole des Beaux-Arts. En19 71 , il part non loin de Copenhague, à Christiania, quartier auto-proclamé au droit illimité de vivre à sa guise. Puis de nombreux voyages, Inde, Norvège le mènent aux Etats-Unis. En 1975, la Californie, alors le seul lieu où la photographie est considérée comme un art à part entière et un langage de combat. La contre-culture de la beat Generation lancée par Jack Kerouac et Allen Ginsberg, rythme encore les jours et les nuits de San Francisco. Il suit auprès de Pirkle Jone, Jerry Burchard et Margery Mann des cours de photos au San Francisco Art Institute. Dès 1981, installé dans son atelier actuel qu'il partage avec Raymond Hains, Yves Oppenheim et Loïc Le Groumellec, Antoine Rozès se lance dans des compositions qui "déconstruisent" les choses "afin de voir ce qui arrivera ensuite". Tirés hors du registre classique, décalés afin de leur donner une autre densité grâce aux effets du procédé novateur de lames de lumière qu'il a mis au point, le temps et l'espace sont comme des outils qui se superposent, obéissent seulement à l'aléatoire, créent des profondeurs à la fois maîtrisées et laissées volontairement indépendantes. La rapidité extrême de cette décomposition échappe à l'oeil nu. Différentes expositions et publications de 2010 à 2015 lui valent un public fidèle et la reconnaissance par la critique d'un style résolument à part, unissant aux formes classiques de la beauté des chocs visuels modernes. Puis à partir de 2011 et pendant quatre années de suite en Dordogne. Tel Orphée qui charmait les bêtes, les montagnes et les arbres, il se fait l'ami à titre provisoire d'un petit territoire accroché à flanc de coteau et y établit un chantier éphémère au milieu d'une futaie poussant sans autre ordre que celui des caprices naturels. Tout en conservant sa ligne initiale, Antoine Rozès se lance à raison de quatre ou cinq semaines par an dans une tâche considérable. Profonde, fantastique, mobile, angoissante parfois, vide de toute présence, la nuit jamais oubliée de sa mémoire sert autant de décor que de personnage central et agit comme un nouveau champ pour ses créations. Le hasard intervient comme un metteur en scène et utilise les lames de lumière comme les vrais acteurs de la pièce. Le résultat aboutit à ces vues surprenantes, ces "chaotiques arborescences" dont parle le philosophe et historien d'art Matthieu Corradino. Seul dans la forêt, le sentiment d'impermanence ne le quitte jamais et demeure derrière lui comme une présence tutélaire, amicale certes, menaçante néanmoins. Sur ces arpents plantés de hauts arbres, une fois les ténèbres régnant, il reconnaît que l'atmosphère à l'évidence oppressante, invite à l'humilité face au Créateur, à la notion de fragilité et au respect de la durée infini du végétal et du minéral par rapport à celle, si fugace, de l'homme.

01/2021

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Essais

Causeries au jardin d'enfants

Le volume que nous présentons au public permet de montrer la richesse et la complexité de la démarche d'un architecte décisif de la modernité, Louis H. Sullivan (1856-1924). Il en décrypte les sources littéraire, poétique, sociologique, philosophique, religieuse, et, rendant disponible en français un texte étrange et décisif, il propose une analyse des Causeries au jardin d'enfants qui relève d'une profonde lecture de l'oeuvre (bâtie/écrite) et procède parfois d'explications psychanalytiques fondées sur la biographie de Sullivan. Le lecteur découvrira le primat que cet architecte de gratte-ciels (gratte-ciels sur lesquels on attendrait plutôt des explications assez techniques et généralement froides) donne à la littérature et à la poésie (" faire un vrai poème ou faire un bâtiment c'est la même chose ") jusque dans cet accord recherché entre le mot et la chose, entre l'Homme et la Nature, entre l'individu et la société, entre spiritualité et esthétique. Il faut aussi noter que, tout au long de sa présentation, le traducteur et spécialiste de l'oeuvre, Christophe Guillouët, souligne et salue cette ambition que Sullivan annonce lui-même dans son Avant-propos, ambition qui est de s'adresser non pas seulement à des architectes de métier mais aussi " à tous ceux qui peuvent éprouver un intérêt pour l'Architecture en tant qu'art de création ". Le lecteur découvrira donc une pensée et un objet sui generis, mais, aussi bien, il sera surpris par leur fraîcheur, leur humour, leur volonté pédagogique et cette simplicité de style parfois rompue par un saut subit dans une langue poétique voire prophétique ou encore plus souvent retournée, approfondie par la fulguration d'une remarque, d'une idée ou d'une image. Idée ou image toujours étonnamment corrélée à la simple description d'un " bâtiment " qu'on évaluera au regard de sa puissance spirituelle, qu'on éprouvera "par la pierre de touche de l'humanité " et la volonté " d'exprimer le génie du peuple " en son temps et en son lieu. Car dans ces sortes de lettres à un jeune architecte, il s'agit bien d'une causerie sur l'architecture et plus encore sur l'architecte lui-même et les processus de création qu'il doit mettre en oeuvre en retournant sans cesse à des principes et préceptes que la Nature, la Vie lui imposent : " Chaque bâtiment que tu vois est l'image d'un homme que tu ne vois pas ". Ainsi Sullivan se pose-t-il en maître et en guide (" je connais le chemin ") jusqu'à atteindre des accents mystiques (le dernier paragraphe de " La Clé " : " Tu jugeras par toi-même ce qui s'approche le plus de ton coeur et de ton esprit... ce coeur dont le pouls est humain mais dont l'impulsion est divine. " Sans jamais perdre de vue les problèmes propres à l'architecture, Sullivan dit bien des choses claires, fécondes, problématiques, simples et fortes, " vraies " dirait-il, sur l'art et la création, la pensée et l'imagination, mais aussi sur l'éducation et la responsabilité, la liberté et la démocratie... en définitive, sur l'Homme et la vie insaisissable.

10/2021

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Histoire de France

L’histoire d’Abraham Louis, Mirepoix-Bordeaux-Mirepoix, 1744-1829. Une généalogie.

Le 7 germinal an VIII (28 mars 1800), disent les registres de Mirepoix, Ariège, un certain Jean Dabail et sa bande, qui ont terrorisé la contrée de Mirepoix (Ariège) au temps de la Révolution française, tentent d'assassiner le gendarme Rives, qui se rend de Mirepoix à Pamiers en compagnie d'un marchand, nommé Abraham Louis. J'ai voulu en savoir plus sur cet Abraham Louis (1744-1829), dit "le Juif" , qui, venant de Bordeaux, a été marchand à Mirepoix (Ariège) de 1792 à 1812, qui s'y est illustré par la vigueur de son engagement républicain, qui est retourné ensuite à Bordeaux, et dont la trajectoire de vie demeure finalement énigmatique à bien des égards. Quand certains hommes ou femmes se font connaître par des faits, que l'histoire retient, d'autres passent sur la terre sans laisser grosso modo d'autres traces que les actes religieux ou civils correspondant aux trois grandes étapes de l'existence commune : naissance, mariage, décès. Ceux-là ne peuvent faire l'objet que d'une enquête généalogique, seule propre à les inscrire dans le plan d'une histoire plus longue qui, une fois éclairée, donne sens à leur incognito, partant, aux heures de leur vie. L'exégèse juive distingue de façon essentielle l'? ??? ? ?? (historia), ou l'histoire des faits, telle qu'on l'entend depuis l'antiquité gréco-romaine, et le ??? ? ??? (toledot), ou l'histoire des engendrements, telle qu'on la trouve dans les listes généalogiques bibliques. C'est cette histoire-là que j'ai envie de raconter, dans le continuum de ses générations obscures ; et c'est dans le cadre de cette histoire-là que j'ai tenté déjà d'éclairer la figure d'Abraham Louis, qui, à partir de son identité marrane, se réclame des hommes "justes, honnêtes et de bonne foi" , comme dit Spinoza, et nous renvoie ainsi à la question de l'universel, aujourd'hui plus actuelle que jamais Il y a une esthétique des généalogies qui tire son modèle de la Bible et de la tradition gréco-latine. Outre qu'elle nous reconduit aux fastes poétiques de l'Orient ancien, elle nous relie au monde des engendrements, grands ou misérables, qu'elle célèbre ou plaint dans la profondeur du temps. Les généalogies relèvent d'une sorte de pacte de lecture qui annonce ou révèle au lecteur, même si celui-ci saute les noms ou les dates, comment il convient de prendre l'histoire du personnage considéré. Les généalogies du marranisme montrent qu'une telle histoire procède à la fois d'une longue suite de médiations humaines qui tend à se constituer en destin, et d'une part de contingence qui permet éventuellement à l'individu de se saisir d'une espérance nouvelle et de nourrir à la clarté de cette dernière le possible d'une liberté. Edition papier imprimée le 19 juin 2017 à Lisbonne ; couverture à rabats 6cm, sur papier Rives Tradition Pale Cream 250g ; intérieur imprimé en offset, cahiers cousus, dos carré collé, sur papier Coral Book Creme 1. 65 90g ; une couleu

07/2017

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Droit

La théorie générale du pouvoir en droit des majeurs protégés

Face au phénomène complexe de la vulnérabilité, le législateur a compris que la réponse ne pouvait pas être unique. Le nombre de mesures proposées en droit des majeurs protégés est ainsi suffisamment conséquent pour qu'une grande diversité de situations apparaisse. Que ce soit sur le plan de l'âge, de la situation familiale, sociale ou professionnelle ou au regard du handicap ou de l'état de santé (physique ou mental), la "population" des majeurs protégés présente une forte hétérogénéité. La loi offre à l'organe de protection, titulaire d'un pouvoir pour exercer sa mission, de multiples outils pour sauvegarder l'intérêt du majeur protégé. Variables, ces instruments laisseraient à penser qu'il n'est pas concevable de construire une théorie générale du pouvoir cohérente en droit des majeurs protégés. Toutefois, en ce domaine, au coeur de la notion de pouvoir, se trouve le critère de la prise en charge de l'intérêt exclusif du majeur protégé. C'est là en effet le critère auquel il est systématiquement fait référence. L'objectif de notre thèse était dès lors de parvenir à démontrer que s'il existe en droit des majeurs protégés des variables attachées au pouvoir, ces dernières ne sauraient masquer l'unité de son régime. La découverte de constantes, lesquelles sont consubstantielles au pouvoir en ce domaine, permet d'en extraire une théorie générale. A partir de cet instant, le pouvoir en droit des majeurs protégés prend une coloration nouvelle. En adaptant la définition proposée par la doctrine à la spécificité du droit des majeurs protégés, nous proposons de définir le pouvoir comme la prérogative juridique et/ou matérielle confiée à un organe de protection et le plus souvent sous le contrôle d'un juge, qui ne remédie pas forcément à une incapacité d'exercice mais qui est toujours répartie entre différents organes. Le pouvoir est finalisé par l'intérêt exclusif, mais non égoïste, d'une personne majeure vulnérable, du fait de l'altération de ses facultés personnelles. Tant le principe de responsabilité que celui de l'interdiction d'agir sous l'empire d'un conflit d'intérêts constituent des procédés efficients pour lutter contre le mauvais exercice du pouvoir. Une conception renouvelée du pouvoir a ainsi pu être proposée à partir de l'étude de ses variables et de ses constantes en droit des majeurs protégés. Ayant abouti à une théorie générale du pouvoir, l'étude ici menée peut donc servir de base à une analyse critique du droit positif et aboutir à son amélioration.

12/2019

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Economie

Traité d'économie pure. 3e édition

Cet ouvrage est un monument. Au-delà de son nombre de pages, de la densité extrême de la réflexion dont il est l'expression, il mérite cet hommage à plus d'un titre. D'abord, c'est l'un des tout premiers livres de la pensée économique française ; il s'inscrit dans la tradition des travaux de Walras et de Pareto tout en les dépassant, comme l'a souligné G. H. Bousquet. C'est d'ailleurs à cet ouvrage que s'est expressément référé le Comité Nobel lorsqu'il a décidé de décerner le Prix à Maurice Allais en 1988. Et pourtant, le Traité n'a jamais été publié en anglais ni même imprimé en édition commerciale. Ensuite, ce volume ne contient pas seulement un ouvrage mais deux : Le Traité lui-même, et une imposante introduction que l'auteur a tenu à ajouter à cette troisième édition. On lira ce texte avec un intérêt passionné. Non seulement Maurice Allais évoque les conditions particulièrement difficiles de la publication de son oeuvre de 1943. Mais, surtout, si l'on peut dire, Allais 1993 "juge" Allais 1943. Il montre en effet comment son oeuvre ultérieure, considérable par sa variété et sa profondeur, est contenue en germe dans le Traité. Il présente les compléments et les inflexions qu'il y a lieu de lui apporter. De ce point de vue, cette introduction constitue un élément important d'une histoire de la pensée économique française depuis la guerre. Enfin, cet ouvrage mérite le qualificatif de monument par le soin extrême que l'auteur a apporté à la publication de cette troisième édition. D'abord, bien sûr, dans la rédaction de l'introduction qui l'a amené à procéder à une réflexion approfondie sur son oeuvre qu'il n'avait sans doute pas imaginée au départ ; ensuite parce que l'auteur a tenu à relire personnellement et attentivement les trois jeux d'épreuves de ce livre. On jugera ainsi l'investissement intellectuel que cette nouvelle édition a représenté pour Maurice Allais. C'est l'ensemble de ces qualités que le Ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur a voulu reconnaître en accordant son soutien à la publication de ce livre qui s'inscrit dans un vaste projet d'édition des oeuvres de Maurice Allais. La communauté scientifique, dès la sortie de la première édition, a perçu l'extrême importance de cet ouvrage. Il nous a paru opportun de reproduire à la fin du volume les jugements qui ont salué cette oeuvre maîtresse de Maurice Allais.

05/1994

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Littérature française

Autour de la table

George Sand, comme les vrais critiques, possède éminemment la faculté d'admiration et cette autre, que celle-ci semble exclure, de raisonner ses sentiments. Il admire sans effort ce qui est beau ou sublime, parce qu'il crée lui-même le sublime ou le beau, parce qu'il ignore les petitesses jalouses, parce que c'est avant tout un esprit sincère et sensible. Mais en même temps parce que son talent est quelque chose de complet, il s'élève à la métaphysique du beau, il en calcule les maîtresses règles, et sans pédanterie comme sans mollesse ramène ses impressions à certains principes très-généraux et très-vrais, ses répugnances et ses affections à des lois. Ce n'est pas un rhéteur enivré de paroles, c'est un dialecticien judicieux et sensé. On trouvera dans ce volume des morceaux opposées par le sujet et qui datent d'époques bien diverses : toutes ces monographies, expressivement vivantes, ont les deux mérites suprêmes du bon sens et de la beauté. Chacune d'elles ferait la réputation d'un critique et le mettrait hors pair. Comme l'objet même, la forme varie de l'une à l'autre si l'on sent qu'elles viennent de la même main, on aperçoit aussi que cette main seule pouvait s'assouplir à des procédés si différents : c'est tantôt une familiarité enjouée, tantôt une gravité noblement et fortement savante aux souvenirs personnels et d'intimité s'adjoignent des considérations élevées ou sur les lois du beau ou sur la morale publique et privée. L'indulgence n'y fait pas tort à la rectitude, la raison à l'enthousiasme. Jeunes gens, qui voulez écrire, votre modèle est là penseurs , vous trouverez dans ce livre les vérités les plus énergiques artistes, il vous montrera par où et comment vous devez vouloir être loués. Les femmes, à leur tour, bien qu'elles aiment peu la critique, si ce n'est la critique qu'elles font elles-mêmes, y profiteront. Lorsque George Sand veut bien être familier et causer bonnement, sa conversation est l'exemple instructif du ton véritablement exquis, de la bonhomie ingénieuse, de la malice veloutée sans finauderie. GEORGE SAND, pseudonyme d'Amandine-Aurore Lucille Dupin, baronne Dudevant (1804-1876). Femme de lettres française, qui a laissé derrière elle une oeuvre romanesque remarquable, composée de contes, de nouvelles, de pièces théâtrales, de textes autobiographiques et d'une immense correspondance. Après la séparation de son mari, le baron Dudevant, un officier retiré de l´armée, elle rentre à Paris en 1831 avec l'intention de vivre de sa plume.

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Pléiades

La Bible. Tome 3, Ecrits intertestamentaires

Dès 1956, la Pléiade s'ouvrait à la Bible en accueillant le premier volume de l'Ancien Testament, publié sous la direction d'Edouard Dhorme ; le second volume paraissait en 1959, puis le Nouveau Testament, traduit par Jean Grosjean et Michel Léturmy, en 1971. Entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament vient aujourd'hui s'insérer un nouveau volume, celui des Ecrits intertestamentaires. Par sa conception d'ensemble comme par son contenu, ce volume est sans équivalent en français ou en toute autre langue. Il réunit les principaux textes esséniens découverts à Qoumrân, près de la mer Morte, à partir de 1947, et les "pseudépigraphes" - parfois appelés "apocryphes" - les plus importants, comme Hénoch, les Jubilés, les Testaments des douze patriarches, et beaucoup d'autres. Dès 1950, André Dupont-Sommer avait affirmé avec une parfaite netteté le caractère essénien des documents que l'on venait de mettre au jour à Qoumrân et il avait aussitôt reconnu, avec une extrême pénétration, qu'il fallait attribuer à l'essénisme nombre des pseudépigraphes antérieurement connus. Ainsi l'origine essénienne probable de nombre de ces recueils justifie pleinement ce regroupement. Les écrits qoumrâniens sont traduits sur les originaux hébraïques et araméens ; les "pseudépigraphes" - conservés le plus souvent en traduction de traduction - sont traduits des versions anciennes : grecque, latine, éthiopienne, syriaque, slave ou copte. Il n'était pas possible dans le cadre de cette édition de signaler toutes les variantes des versions dont on disposait, mais on s'est attaché cependant à en noter les plus significatives. En bas de page, des notes claires et abondantes éclairent le texte et indiquent les rapprochements qui s'imposent. Chacun des recueils est précédé d'une notice critique et d'une bibliographie. L'introduction générale campe tout d'abord à grands traits les principaux faits de la période qui voit naître cet ensemble de textes. Elle rappelle d'autre part les difficiles questions d'ordre non seulement historique, mais aussi littéraire que pose ce vaste corpus. Enfin, deux index (l'un, des noms propres ; l'autre, des thèmes) facilitent la consultation de l'ouvrage. Faut-il préciser que ce volume ne prétend à aucune valeur canonique ? Il ne relève ni de la Synagogue ni d'aucune Eglise. André Dupont-Sommer aimait à en parler comme de la "Bible de l'humaniste". Il reste que ces Ecrits intertestamentaires sont de la plus haute importance pour l'intelligence de l'Ancien Testament, qu'ils prolongent, et pour celle du Nouveau Testament, qu'ils annoncent.

11/2000

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Histoire de France

Edouard Daladier (1884-1970)

Affligé d'une réputation suspecte _ en particulier à cause de sa passivité à la conférence de Munich où les démocraties abandonnèrent la Tchécoslovaquie _, Edouard Daladier, président du Conseil de la IIIe République à plusieurs reprises, ministre de la Guerre au cours des années cruciales qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, demeure pour beaucoup de nos contemporains un simple nom dans les ouvrages d'histoire. Ce qui est un peu court pour juger un homme et son action. La carrière de ce boursier de la République, fils d'un boulanger de Carpentras, agrégé d'histoire, profondément républicain et dirigeant éminent du Parti radical, a pourtant connu de multiples moments forts : le Cartel des gauches en 1924, le 6 février 1934, la constitution du Rassemblement de Front populaire, Munich, bien sûr, en septembre 1938, la déclaration de guerre, l'expédition de Norvège, l'inique procès de Riom intenté par Vichy pour le charger, avec quelques autres, de tous les péchés supposés avoir causé la défaite. Peut-être Daladier a-t-il été parfois écrasé par l'ampleur de ses tâches et de ses responsabilités gouvernementales, peut-être a-t-il mal supporté le caractère nécessairement solitaire de l'exercice du pouvoir dans des circonstances dramatiques, mais on ne peut dénier à cette figure complexe, énigmatique, secrète de grandes qualités intellectuelles et morales, une lucidité et une énergie manifestes. Son attitude de 1938 à 1940, en tant que président du Conseil et que responsable du réarmement, où ces qualités firent merveille en dépit d'oppositions jusque dans son propre gouvernement, le montre bien. Quand il dut abandonner le pouvoir (en mars 1940), il pouvait à juste titre considérer qu'il avait provoqué un sursaut spectaculaire dans la diplomatie, dans la préparation économique à la guerre, dans le réarmement et même dans les esprits. C'est aller un peu vite en besogne que de le rendre responsable de la défaite. S'appuyant sur un considérable travail d'archives en France et à l'étranger, et sur de très nombreux témoignages, Elisabeth du Réau éclaire voire modifie l'idée que l'on se fait du rôle de Daladier. Sans laisser ses faiblesses ou ses carences dans l'ombre, elle fait justice d'une légende noire que les faits et gestes de son personnage ne confirment pas. Elisabeth du Réau, spécialiste de l'étude des relations internationales, est professeur d'histoire contemporaine à l'université du Maine et enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris.

05/1993