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Extraits

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Beaux arts

Architecture : mettre en forme et composer. Volume 10, Vues et lumières : parcours spatiaux-temporels

La vue et la lumière sont des facteurs difficilement dissociables qui s'exercent simultanément. La vue est principalement dépendante de l'observateur avec ses composantes subjectives et objectives, alors que la lumière existe indépendamment de lui ; mais elle ne peut être appréciée que par lui, un phénomène qui nous ramène au sujet qui observe et explore visuellement l'espace bâti et habité, en position fixe ou en se déplaçant. Percevoir une forme par les sens et la représenter, graphiquement ou en maquette, est un processus actif qui implique une interprétation mettant en jeu mémoire et intellect. Cela résulte d'un suite d'opérations en partie conscientes et réfléchies, en partie spontanées, avec fréquemment une interprétation qui anticipe le phénomène de perception proprement dit. Est abordé ensuite le thème des parcours spatio-temporels caractéristiques de certains dispositifs classiques de l'architecture occidentale tels que les enfilades et les séquences urbaines " à plusieurs mains ", comme on peut l'expérimenter en traversant un secteur du centre historique de Paris qui s'étend des anciennes Halles centrales jusqu'à la place de l'Odéon. Le jardin d'agrément offre quant à lui un vaste domaine de références de procédés scéniques exploités. Il offre un exercice, au-delà de l'utile, où l'on peut juger de la capacité d'imagination symbolique et du sens pratique de leurs concepteurs. Trois exemples canoniques sont étudiés : un jardin de la Renaissance tardive, la Villa d'Este à Tivoli, réalisé au milieu du XVe siècle dans la lignée du Songe de Poliphile. Il exploite le thème de l'eau domestiquée sous toutes ses formes ; les subtilités d'un jardin de tradition sino-japonaise, l'ermitage de Katsura, unique en son genre, autant par les suites de maisons de thé qu'il propose dans un parcours autour d'une grande pièce d'eau que dans la disposition de la résidence qui les commande, par décalages obliques dits en "vol d'oies " ; un jardin préromantique d'inspiration anglo-chinoise, très à la mode au cours des dernières décennies des Lumières parisiennes, en symbiose avec la maison Caron de Beaumarchais aménagée au voisinage de la Bastille.

04/2019

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Religion

Tulkou. Autobiographie d'un lama réincarné en Occident

Né en 1972 au Canada d'un père juif et d'une mère protestante, dès l'âge de quatre ans, Elijah Ary fait des " rêves-souvenirs ", à la suite desquels il cite des personnes, des noms, des lieux précis dans un Tibet lointain. Ces images et propos exceptionnels sont authentifiés par des maîtres bouddhistes et, à l'âge de huit ans, Elijah est reconnu par le Dalaï Lama comme la " renaissance " de l'érudit maître de méditation Guéshé Jatsé. Ces souvenirs seront vérifiés par Elijah lui-même lorsque, vingt-cinq ans plus tard, il effectuera un voyage au Tibet et apprendra des détails de la part de personnes ayant connu son " prédécesseur ". A l'âge de quatorze ans, il part dans un monastère en Inde où il demeure jusqu'à ses vingt ans. Il y suit un apprentissage très rapide de la langue tibétaine, reçoit une formation philosophique et spirituelle de très haut niveau en contexte traditionnel, ainsi qu'une initiation approfondie à la méditation. Il décide ensuite de regagner l'Occident, sur les encouragements du Dalaï Lama, afin de partager ses connaissances, et il intègre Harvard où il obtient un doctorat en sciences des religions. Il est aujourd'hui installé à Paris où il exerce comme psychothérapeute et comme maître de méditation. Son récit offre une plongée dans les complexités d'une époque charnière : celle qui a vu le bouddhisme s'enraciner en Europe et en Amérique. Pris entre plusieurs pays, langues, cultures, religions, Elijah Ary est devenu un " pont " vivant entre Orient et Occident, entre tradition et modernité. Il raconte ici son parcours remarquable, qu'il décrypte en expert du bouddhisme. Ponctuant son propos d'exercices de méditation, il initie le lecteur occidental à cette pratique prisée chez nous. Il éclaire aussi de l'intérieur certains aspects mal compris du bouddhisme : la réincarnation et le phénomène des tulkous, le caractère illusoire de l'ego, la loi du karma ou l'interdépendance universelle. Un témoignage sans précédent sur le vécu intime d'un " enfant-lama ", sur la vie d'un Little Buddha devenu grand.

01/2019

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Cinéma

Ecrans français de l'entre-deux-guerres. Les années sonores et parlantes

L'irruption en France du cinéma sonore dans une profession peu préparée, amena un véritable séisme. Léon Gaumont et Charles Pathé disparaissaient de la scène et laissaient la place à des concentrations industrielles et commerciales d'ampleur inconnue auparavant. Après le quasi-échec des mesures de contingentement, industriels et financiers misaient sur la barrière de la langue pour protéger le cinéma français de l'ogre américain et lui permettre une véritable renaissance, malgré les craintes suscitées par le film parlant chez certains intellectuels et artistes. L'exploitation dut faire de gros efforts pour rénover un parc de salles vieilli et surtout inadapté au cinéma sonore. Il fallut reconsidérer l'architecture intérieure des salles, rénover les anciennes et en construire de nouvelles. A Paris, le nombre de cinémas augmenta de près de 81% entre 1929 et la guerre. Des architectes de talent, dont certains influencés par les courants modernistes, profitèrent de ce nouvel élan en se spécialisant dans ce type de construction. Sur fond de crise du capitalisme et de vifs antagonismes politiques, le cinéma devenait le loisir numéro 1 des Français et son pouvoir médiatique, surtout depuis qu'il avait appris à parler, renforça l'intérêt que lui portaient les grandes familles de pensée. Qu'il s'agisse de films de la gauche, de l'Eglise, des Ligues d'extrême droite ou des films de propagande coloniale, le cinéma des années 1930 participa aux débats citoyens. Outre les meetings et les salles improvisées, les cinémas en furent les principaux témoins. Malgré le développement du doublage qui rouvrit largement le marché français aux films étrangers, malgré les fort nombreuses faillites du milieu des années 1930, le cinéma français ne retomba pas dans sa léthargie. Il trouva sa voie dans une certaine forme de réalisme poétique et fut souvent porté davantage vers le destin pittoresque d'êtres marginaux et solitaires que vers la classe ouvrière elle-même. Jean-Jacques Meusy, fidèle à sa démarche, a tenu à donner du cinéma des années 1930 une image multiforme et contextualisée, centrée sur la salle de cinéma, lieu alors unique des rencontres du public avec le 7e Art.

05/2017

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Droit

La paix du roi (1180-1328). Paix publique, idéologie, législation et pratique judiciaire de la royauté capétienne de Philippe Auguste à Charles le Bel

Si le renouveau de la paix royale dans la France médiévale au XIIe siècle est un phénomène bien connu, son essor aux XIIIe et XIVe siècles l'est beaucoup moins. La période allant du règne de Philippe Auguste à celui de Charles le Bel - 1180-1328 - est pourtant décisive. Durant celle-ci, à la faveur d'un contexte très favorable à sa cause, la royauté parvient à s'ériger en éminente pacificatrice de son royaume, achevant de substituer la paix du roi à l'ancienne paix de Dieu. Au cours de cette époque, la couronne s'efforce de lutter contre trois méfaits considérés comme particulièrement préjudiciables à la paix : les guerres entre les sujets, les violences sur les chemins, et les associations illicites. Dans le combat qu'ils engagent, les rois sont portés par la pensée des ecclésiastiques, qui leur rappellent sans cesse que leur devoir est d'oeuvrer pour la tranquillité du royaume. A partir du milieu du XIIIe siècle, cette rhétorique des clercs, nourrie par l'ancienne tradition carolingienne, est considérablement confortée et enrichie par la renaissance aristotélicienne. Inspirés par ces discours édifiants, les Capétiens s'efforcent de réfréner les tumultes provoqués par les fauteurs de guerre, les agresseurs qui méfont sur les chemins, et les régnicoles qui se liguent. A cette fin, ils n'hésitent pas à agir en législateurs : ils édictent de nombreuses lois, tantôt locales et tantôt générales, qui condamnent avec fermeté ces fauteurs de troubles. L'application de ces préceptes se heurte à de fortes résistances, et la politique royale connaît de réelles vicissitudes. Néanmoins, l'action menée par la royauté renforce sa vocation souveraine et porte des fruits concrets. Les actes de la pratique montrent que les serviteurs de la couronne entreprennent de nombreuses actions, très souvent diligentées ex officio, visant à sanctionner les malfaiteurs ayant violé la légalité royale. Le volontarisme de la couronne est particulièrement évident contre ceux qui livrent des guerres, lesquels sont régulièrement condamnés pour leurs entreprises devant la justice royale. En définitive, en déployant ainsi tous leurs efforts, les Capétiens parviennent à instaurer un ordre pacifique sur lequel sauront s'appuyer ensuite leurs successeurs Valois.

12/2015

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Sciences politiques

Ecrits politiques 1945-1997. Volume 5, La société bureaucratique

La Société bureaucratique reprend, pour l'essentiel, le contenu du livre qui fut publié sous le même titre par l'auteur en 1990 chez Christian Bourgois (édition légèrement revue du recueil de 1973 où furent pour la première fois repris, dans la collection "10/18", des textes sur la Russie et les autres "pays de l'Est" d'abord publiés à partir de la fin des années 40 dans la revue Socialisme ou Barbarie). Dans cet ouvrage est traitée une question où Castoriadis a toujours vu le "fil d'Ariane" qui permettait de s'orienter dans tous les grands débats politiques du XXe siècle : celle de la nature de la société issue de la révolution d'Octobre en Russie. Comprendre les causes de la transformation de cette société en la négation même de tout ce pour quoi le mouvement ouvrier avait lutté depuis ses origines était pour l'auteur - et reste pour nous, à bien des égards - une condition indispensable à la renaissance d'un mouvement d'émancipation. Les textes rassemblés dans la première partie ("Les rapports de production en Russie") ont été rédigés en 1948-1950, ils témoignent de la rupture de l'auteur avec le mouvement trotskiste dont il avait fait partie mais restent dans le cadre d'une analyse qui se veut encore fidèle à l'esprit de certains aspects de l'oeuvre de Marx. Y sont mises notamment en relief la division antagonique entre la couche bureaucratique dominante et le reste de la population, ainsi que l'exploitation et l'aliénation que subissent ouvriers et paysans. Ceux de la deuxième partie ("La révolution contre la bureaucratie") correspondent à la période 1956-1957, celle du grand soulèvement des ouvriers et des intellectuels de Pologne et de Hongrie contre le régime bureaucratique. Cette première grande crise qui secoua les pays de l'Est fit éclater aux yeux de tous les contradictions qui de tout temps ont traversé ces régimes et qui ont amené en fin de compte leur chute. Dans la dernière partie ("La dynamique du régime russe", 1958-1977) sont enfin approfondies et systématisées les premières analyses, et annoncées celles de notre sixième volume : Devant la guerre et autres écrits (à paraître prochainement).

02/2015

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Escape Game

Escape Game Au coeur de l'art et de l'histoire

Cette nouvelle boîte de jeux propose 3 aventures exceptionnelles pour découvrir sous un nouveau jour les grands chefs d'oeuvre de l'histoire de l'art. Chacune des enquêtes projette les joueurs au plus près des peintres, dans les coulisses de la création. De la Renaissance italienne au XIXe siècle des impressionnistes, en passant par l'art de l'estampe au Japon, préparez-vous à un incroyable voyage dans l'espace et dans le temps ! Cette boîte de jeux vous permettra ainsi de partir à la rencontre des plus grands artistes, de visiter leur atelier, décrypter leurs tableaux... Pour réussir votre mission, il vous faudra ouvrir l'oeil, trouver des indices, analyser les toiles de maître et savoir démasquer les éventuels faussaires ! 3 scénarios immersifs, rythmés d'énigmes et de péripéties, pour explorer le monde de l'art. Les messages cachés de Léonard de Vinci 1518. Sur ordre de François Ier, les joueurs doivent faire passer un message très important à Léonard de Vinci, qui vit juste à côté du palais royal d'Amboise, dans sa demeure du Clos-Lucé. Mais le peintre s'est absenté sans prévenir quiconque. Les joueurs devront fouiller son atelier, questionner les domestiques et repérer les messages cachés de l'artiste pour espérer accomplir leur mission avant que le roi ne perde patience... La disparition de Claude Monet Les joueurs sont des apprentis peintres venus à Giverny rencontrer Claude Monet et visiter son atelier. Le peintre a prévu de leur donner un cours de dessin dans son jardin afin de leur montrer comment saisir sur la toile les mille nuances de ses nénuphars. Alors que les élèves installent leur chevalet, Monet disparaît mystérieusement... Sa femme, très inquiète, vous demande de partir à sa recherche. La mystérieuse estampe d'Hokusaï Les joueurs incarnent de jeunes artistes travaillant dans l'atelier du grand maître de l'estampe : Hokusaï . Ils viennent de recevoir un message énigmatique de la part du peintre : celui-ci souhaiterait recevoir trois gravures de l'un de ses dessins. Mais le nom du dessin est codé. Pour réussir à l'identifier, les joueurs devront résoudre plusieurs énigmes, chacune rattachée à une oeuvre d'Hokusaï ou à une partie de sa vie.

10/2022

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Thèmes photo

PORTRAITS CROISÉS

La série de photographies en couleur et en noir & blanc, Portraits Croisés, nous offre une vision de la culture à la fois positive et réjouissante dans laquelle se mêlent les grands classiques des siècles derniers (Molière, Victor Hugo, Beethoven...) aux contemporains (Wonder Woman, Pac Man, Dallas...). Portées par des artistes en tous genres (David Abiker, Irène Frain, Bartabas, Joann Sfar et tant d'autres) et grâce au travail méticuleux de mise en scène de Sacha Goldberger et de son équipe, ces figures emblématiques du monde de l'Art semblent avoir traversé les époques pour nous réconforter dans l'idée d'une culture universelle qui se moque des lois et des frontières, mais surtout dans l'espoir qu'elle demeure essentielle et qu'elle continue à donner du sens. A travers Portraits Croisés le photographe rend hommage à tout ce qui nous fait vibrer : des Arts nobles à la Pop Culture en passant par le cinéma, les jeux vidéo, la musique, la bande dessinée, etc. : tout ce qui nous enrichit et nous rend meilleurs, ou comme le disait encore Malraux, "La culture, c'est ce qui répond à l'homme quand il se demande ce qu'il fait sur la terre" . Mais portraits croisés n'est pas seulement une série de photos, c'est aussi l'engagement de la plupart des artistes qui ont posé pour ce projet et qui, au travers de textes et de dessins originaux, ont participé à enrichir ces portraits complètement dingues, tel Eric-Emmanuel Schmitt qui signe la préface de ce livre. Après avoir été révélé en France avec sa série sur sa grand-mère "Mamika" et celle sur les "Super Flemish" , Sacha Goldberger réalise depuis plus de 10 ans de nombreuses séries de photos dignes de productions cinématographiques. Le photographe navigue dans les époques à travers des costumes et des décors chargés d'Histoire. Il a publié plusieurs ouvrages et a été exposé dans de nombreuses villes, de Paris à Londres, en passant par Rio de Janeiro, New Delhi et Los Angeles. En 2021, Sacha a remporté le prix du Ministère de la Culture, "1 immeuble, 1 oeuvre" avec son projet "Les Compagnons Renaissance" . Il est aujourd'hui l'ambassadeur de la marque Leica®.

02/2023

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Littérature française

Les angoysses douloureuses qui procedent d'amours

Helisenne de Crenne est le pseudonyme partiel de Marguerite Briet, épouse de Philippe Fournel, seigneur de Crenne. Née à Abbeville en Picardie, elle vécut notamment à Paris où elle publia ce roman des Angoysses douloureuses qui procedent d'amours (1538), les Epistres familieres et invectives (1539), le Songe (1540) et une traduction en prose des quatre premiers livres de l'Enéide de Virgile (1541). Le roman des Angoysses douloureuses analyse les angoisses amoureuses avec leur cortège de symptômes et se compose de trois récits. Le premier est celui de l'héroïne prénommée Helisenne. Il commence à sa naissance et s'achève lorsque son mari, jaloux à juste titre, l'enferme dans une tour et qu'elle décide alors d'écrire. Le second récit, celui de Guenelic, raconte comment, en compagnie de son ami Quezinstra, il retrouve et délivre Helisenne après de multiples voyages au loin. Enfin, Quezinstra, dans un dernier récit, relate la mort des deux amants et la découverte du petit paquet de soie blanche dans lequel est enfermé le livre que nous lisons. Ce livre dit ainsi comment un livre advient. Il témoigne aussi de l'émergence du roman français à la Renaissance. On ne saurait le cantonner dans les genres du roman sentimental, du roman féminin, du roman d'aventures, de l'autobiographie édifiante, des dialogues sur l'amour, de l'adaptation d'un matériau italien traduit (en l'occurrence la Flammette de Boccace et le Pérégrin de J Caviceo). Sans doute relève-t-il de tout cela, mais aussi de la recherche d'une langue singulière ici au service d'un "piteux et larmoyant style" et d'une pensée de l'amour. Nous sommes en 1538, dans cet intervalle qui sépare les premières chroniques rabelaisiennes (Pantagruel, 1532 et Garhantua 1534) des dernières (Tiers Livre, 1546 et Quart Livre, 1548), avant les succès d'Amadis de Gaule (1540), de l'Heptaméron de la Reine de Navarre et des histoires tragiques. Les Angoysses douloureuses ont connu le succès. Elles furent constamment rééditées jusqu'en 1560, et après 1543, avec ce qui constitue en quelque sorte leur suite, les Epistres familieres et invectives, éditées par Jerry C Nash dans cette même collection.

01/1997

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XVIe siècle

Le bon Roi Henri IV. Entre le mythe et l'histoire

"Les Dieux sont morts Hélas ! " et avec eux les tueurs de monstres. Mais les monstres, eux, ne sont pas morts, ils pullulent plus monstrueux que jamais ; c'est bien naturel en somme puisque les tueurs ne sont plus là pour les exterminer. Le chaos était revenu, il fallait en urgence des héros compatibles avec les sociétés préindustrielles. La conjonction de la Renaissance et des Réformes prit sa part dans la gestation des tueurs de monstres modernes et l'on découvrit à quel point ils pouvaient modeler ou démodeler l'imaginaire des peuples en même temps qu'ils étaient sujets à la destruction et à la reconstruction. Les modèles antiques dont le succès était certifié, les puissants se présentèrent dans le même apparat que leurs modèles, Hercule, Persée... L'imprimerie apporta son concours à cette héroïsation que quelques-uns, tel Henri IV surent habilement manipuler les peuples et construire leur propre mythe si bien que le "bon roi" a été proclamé le premier fondateur de la propagande, la sienne au premier chef. Cette première expérience d'héroïsation connut toutefois bientôt ses limites. D'une part, les tueurs de monstres furent de moins en moins des guerriers exposés comme les autres. Les peuples se lassèrent de ces "rois de guerre" perturbateurs de l'ordre du cosmos, qui leur demandaient moins une adhésion à des projets héroïques que les subsides destinés à financer leurs ruineuses ambitions. Il fallut donc, une nouvelle fois, déconstruire ces rois taillés dans le marbre ou le bronze. La reconstruction ne pouvait se faire sans un transfert de la puissance d'un roi à une puissance égale : celle des peuples. Voltaire et sa Henriade eurent une bonne part dans ce processus qui ruina la monarchie. Etait-on certain que le peuple souverain assurerait l'ordre dans le cosmos ? Combien faudrait-il dans le cas d'Henri IV de déconstructions et de reconstructions pour que ce mythe national soit durable ? Héros historique, sa capacité à échapper aux tentatives de captations particulières jusqu'ici s'est révélée exceptionnelle. De 1610 à nos jours, tous ceux qui ont tenté d'endosser son habit sur la grande scène du pouvoir ont échoué.

04/2023

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Géopolitique

Le monde en 2040 vu par la CIA

Tous les 4 ans, à chaque élection présidentielle américaine, le National Intelligence Council (NIC), le cerveau prospectif de la CIA, fournit un rapport au nouvel élu de la Maison Blanche sur le monde des 20 prochaines années. Un monde contesté, telle est ligne principale de ce rapport. La pandémie de Covid 19 a ébranlé la confiance entre gouvernants et gouvernés. Les gens descendront de plus en plus dans les rues. Ce ne sont pas seulement les pouvoirs forts ou dégradés qui seront remis en cause mais aussi les démocraties. L'une des tendances les plus certaines au cours des 20 prochaines années sera un changement démographique majeur : la croissance de la population mondiale ralentira et le monde vieillira. La pression migratoire, accentuée par le stress hydrique et le manque d'eau, mettra économies et sociétés à rude épreuve. En 2050 : la moitié des urbains vivra dans les pays pauvres. La fracture numérique risque de fragmenter les populations et les pays. La finance, la santé, le logement seront de plus en plus connectés. L'intelligence artificielle (IA) jouera donc un rôle majeur et les pays qui exploiteront les gains de productivité liés à L'IA verront s'élargir leurs possibilités économiques. Les acteurs non étatiques (superstars de la technologie, ONG, groupes religieux) seront en mesure de concurrencer voire de contourner les Etats. Sur le plan international, le pouvoir s'élargira à de nouveaux pays mais les USA et la Chine exerceront la plus grande dynamique en imposant des choix tranchés aux autres acteurs. La dégradation climatique provoquera une activité renforcée des grands ouragans et une augmentation de 2, 50 °c pour le jour le plus chaud de l'année. Tout n'est pas pessimiste selon ce rapport. Dans les scénarios d'avenir (il y en au moins 5 majeurs) dressés par le NIC : une coalition mondiale menée par l'Europe et la Chine mettra en oeuvre des changement majeurs contre la lutte climatique et une renaissance démocratique est possible. Le monde en 2040 selon la CIA est préfacé par Piotr Smolar, spécialiste des relations internationales, grand reporter au Monde.

04/2021

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Poésie

Une plume sur la lune. Poèmes lunaires

Résumé : On le sait : la Lune disparaîtra un jour, tout comme le Soleil qui finira en nain blanc, ou la Terre. Sa disparition sera peut-être accélérée par l'homme dont les projets d'y envoyer ses déchets font craindre une nouvelle catastrophe écologique. Astre vénéré depuis l'Antiquité, encore de nos jours fêtés, chanté tout autour du globe, sa représentation varie avec son genre dans les différentes langues. Masculin en allemand, par exemple, féminin dans les langues latines, l'imaginaire tissé autour de notre jumelle lui confère des attributs contraires. Complice insensible des forces obscures de la nuit et des crimes, ou consolatrice, maternelle, source poétique, tout dépend de son appartenance grammaticale. L'oiseau qui au début de ce livre avait déposé une plume sur la lune reviendra à l'heure de sa mort et lui offrira une nouvelle plume comme ultime cadeau. Et Note de l'Editeur : Quand Dominique et moi avons reçu le recueil des poèmes de notre poète Irène Clara, une douche de fraicheur et d'amour nous a envahis. D'un coup, les turpitudes de ces temps furent balayées. Nous avons souri de bonheur à la lecture de chaque poème. Cette vision si douce, si romantique, si profonde de notre astre de nuit, des folles idées, à la fois brillantes et fantasques, emplirent nos coeurs si puissamment, que les rayons dardant de l'astre de jour n'ont pas pu rompre le charme. Cet ouvrage tombe juste à temps pour fêter notre renaissance vers une autre vie, vers d'autres joies, vers un monde plus juste, plus en considération de ceux qui savent encore rêver. Irène s'approprie le monde de la nuit et nous projette malgré nos réticences vers son monde dans lequel il semble si bon de vivre. Certains, aigris ou récalcitrants aux charmes à la fois, désuets et d'une grande puissance, bénéfiques et enthousiasmants de la poésie, simple et pure, seront à nouveau séduits par cet ouvrage, recueil de multiples petits chefs-d'oeuvre, issus de l'esprit à la sensibilité exacerbée de notre délicate poète. Merci, Irène, nous avons tant besoin de votre fraicheur si présente dans ce recueil de poèmes que nous ne saurions trop en prescrire la lecture à tous.

12/2021

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Anthologies

Autrices 2 - Ces grandes effacées qui ont fait la littératur. Ces grandes effacées qui ont fait la littérature

Couverture entière : https : //www. dropbox. com/scl/fi/h4l3m23j2lco1chjqg1ch/TICRIZENIS_AUTRICES2_COUVPOURBAT. pdf ? rlkey=y2j0vai95ifi7wy14n4d1pt70&dl=0 Texte de 4e de couverture : Dans un contexte ou` les femmes qui ont pris la plume aux sie`cles derniers sont de plus en plus vivement critique ? es et efface ? es des encyclope ? dies litte ? raires, les autrices du xviiie sie`cle publient davantage de manie`re anonyme, ou de fac ? on posthume gra^ce a` l'intervention de proches. Mais, tout comme l'histoire des droits des femmes, celle des autrices est faite d'avance ? es et de reculs ; a` chaque de ? cennie, des voix s'e ? le`vent pour re ? clamer le droit de participer a` la Re ? publique des lettres Au XIXe sie`cle, les autrices font face a` de nouveaux obstacles : le Code civil les oblige a` demander l'autorisation de leur mari pour presque tout, y compris publier. Elles ont pourtant, envers et contre tout, toujours participe ? a` la litte ? rature et nous ont laisse ? des oeuvres brillantes en he ? ritage. Le premier tome de cette anthologie retrac ? ait le parcours de femmes qui ont e ? crit du Moyen A^ge a` la Renaissance. Dans ce deuxie`me tome, celles-ci traversent une pe ? riode moins favorable et particulie`rement mouvemente ? e. Empe^che ? es, spolie ? es, moque ? es, puis efface ? es, elles prennent pourtant part aux re ? flexions des Lumie`res et participent activement aux re ? volutions de 1789 et de 1848, comme a` la Commune en 1871, ainsi que l'attestent leurs discours, articles et te ? moignages. En publiant notamment des romans, des autobiographies, des poe`mes, des pie`ces de the ? a^tre, des essais ou encore des livres pour la jeunesse, elles prouvent de manie`re e ? clatante leur contribution a` l'histoire litte ? raire franc ? aise. Avec des textes de Louise d'E ? pinay, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, Marie-Jeanne Riccoboni, Olympe de Gouges, Manon Roland, Fe ? licite ? de Genlis, Germaine de Stae ? l, Marceline Desbordes-Valmore, George Sand, Louise Colet, Flora Tristan, Sophie de Se ? gur, Andre ? Le ? o, Olympe Audouard, Louise Michel, Judith Gautier, Rene ? e Vivien...

09/2023

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Design

De Natura Rerum. Edition bilingue français-anglais

Cette première monographie offre une immersion visuelle et savante dans l'univers singulier de l'artiste. Designer et sculpteur, Erwan Boulloud explore, à travers ses créations, les multiples possibles qu'offre la matière, qu'elle soit minérale ou végétale - pierre, métal, verre, bois, béton... - polie ou brute. Fortement inspiré par les sciences naturelles, l'artiste imagine des pièces aux lignes sculpturales, des objets précieux qui trouveraient aisément leur place au sein des mystérieux cabinets de curiosités inventés par les curieux et savants de la Renaissance. Car tout est métamorphose chez Boulloud : " Au-delà de sa réussite esthétique, une oeuvre me paraît réussie dans sa capacité à générer de la descendance, pour moi, c'est le témoin de sa profondeur. " Prolifération cellulaire, sens du sacré et mécanique céleste sont au coeur de son travail où le mouvement, perceptible à l'oeil et retranscrit sur les surfaces, donne à voir des oeuvres en pleine mutation. S'inspirant des images de la mission spatiale Rosetta révélant la présence de dunes sédimentaires en mouvement sur la comète Tchouri pour ses Fractures cosmiques, ou encore de la théorie de la cristallisation pour ses Miroirs intralucides, Erwan Boulloud crée des oeuvres uniques ou déclinées en petites séries numérotées, dans lesquelles il capte la fugacité d'une histoire en évolution. Pour cette première monographie, les multiples facettes créatives de l'artiste se déploient au fil d'un thesaurus qui se feuillète par résonances : sciences mathématiques, géographiques, physiques mais aussi sens du poétique dessinent le territoire artistique d'un artiste qui joue en permanence avec les concepts d'hybridation, de disparition, de sédimentation ou encore avec notre perception du sacré... Alliant fonctionnalité et esthétique, les oeuvres d'Erwan Boulloud sont autant de spécimens vivants en constante évolution, leurs lignes, matières, dimensions se diffusent tel un rhizome merveilleux. Conçu comme un album rare, ponctué d'inserts thématiques imprimés sur des papiers de création, introduit par un long entretien avec l'artiste et d'un essai qui inscrit l'oeuvre dans l'histoire des arts et des sciences, cette première monographie offre une immersion visuelle et savante dans l'univers singulier de l'artiste.

07/2023

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Période mai 68

Le zéphyr au Gai Menton. A propos du souffle libertaire et festif de Mai 68

Préfacé et conclu par Raoul Vaneigem, un des prophètes de Mai 68, cet essai est la suite logique du travail heuristique commencé avec "les 72 Immortelles" sur la Commune de Paris dont on a célébré le cent-cinquantenaire en 2021, et poursuivi avec "La grande déchirure", publié par les éditions du Croquant à l'occasion du centenaire du Congrès de Tours. Ce dossier est non seulement basé sur un rappel des faits avec une éphéméride des événements mais il est une analyse historique, sociologique et politique de toutes les traces de la "Commune étudiante". Se référant à un poéme de Rimbaud, le "Zéphyr au gai menton" est un souffle libertaire et festif qui a balayé pendant presque deux mois la société française et a réussi à en ébranler les fondamentaux bourgeois... Cet ébranlement que l'auteur a vécu, et qu'il rapporte dans un témoignage personnel sur la révolte des milieux du cinéma et à la radio-télévision publique, est l'objet de cette étude dont les conséquences se sont fait sentir pendant des décennies et qui continuent à paralyser notre réflexion idéologique... En effet, Mai 68 marque sans aucun doute, la résurgence d'une force spirituelle enfouie et retenue dans la nappe phréatique du potentiel d'autonomie, de révolte et de renaissance populaire bafoué et refoulé depuis que la guillotine a mis fin à la Révolution française le 9 thermidor an II : le désir d'une République sociale, juste, fraternelle et libertaire. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend. Ce désir, qui a affleuré pendant tout le XIXe siècle, a été imaginé et proclamé par tous les utopistes dont l'influence a été brutalement éradiquée par l'irruption du marxisme. Et le matérialisme historique a induit le bolchevisme, qui a été la force de frappe politique du mouvement ouvrier, condamnant le réformisme de la social-démocratie mais rejetant impitoyablement aussi l'anarchie. Aujourd'hui où l'imbroglio idéologique à gauche obstrue toute tentative réelle de réaliser l'émancipation humaine, nous avons un besoin vital du "zéphyr au gai menton" afin qu'il vienne nous gratifier de ces nuages d'utopies pour mettre fin à la sécheresse épouvantable du désert politique.

12/2023

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Monographies

Bissière. La part de l'Autre. Journal en images 1962-1964

Au cours des deux dernières années de sa vie, entre 1962 et 1964, Roger Bissière a peint ce qu'il appelait son "Journal en images" , composé de plus de 150 petits tableaux datés du jour de leur réalisation, et dédiés à la mémoire sa femme. Cette dernière avait d'abord été son modèle, puis le sujet de sa peinture. Dès le milieu des années quarante, elle participera en outre activement à la "fabrique" de l'oeuvre, en cousant et brodant des tentures faites de tissus appliqués. Quand elle meurt brutalement en octobre 1962, celle qui a été surnommée "Mousse" devient alors l'objet et la raison d'être de ce questionnement quotidien. La disparition de son épouse laisse en effet Bissière dévasté. Toutefois, il reprend vite le chemin de l'atelier. Et "comme un pommier fait des pommes" , le peintre crée, à l'aide de ses pinceaux et de quelques feutres, une imposante série de tableaux dans lesquels il livre jour après jour une chronique intime. Il ne cherche pas ici à recréer le monde mais à restituer, par les couleurs et les rythmes de son pinceau, la fraîcheur des bois, l'incandescence du feu, la légèreté d'une journée de printemps. Plongé dans la nature de ce pays qu'il affectionne, la campagne du Lot, il en redit la vie germinative et la perpétuelle renaissance. Ces images sont ainsi une projection de lui-même en quête d'une communion spirituelle avec celui qui contemple ses images, peignant "pour être moins seul en ce monde misérable" et pour tendre la main par-delà l'espace et le temps aux autres hommes. Cette publication, accompagnée de trois essais d'Isabelle Bissière, d'Alain Madeleine-Perdrillat et de Florian Rodari, est éditée à l'occasion de l'exposition présentée sous le même titre de septembre 2023 à janvier 2024 à la Chapelle des Pénitents du Musée Granet d'Aix-en-Provence, où la collection de Jean Planque - qui fut l'ami de l'artiste et son soutien auprès de la galerie Beyeler de Bâle - est déposée

11/2023

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Beaux arts

Leo Castelli et les siens

" Je ne suis pas marchand d'art, je suis galeriste " avait coutume de répéter Leo Castelli. Il a régné sur l'art contemporain international pendant plus de quarante ans, au point d'en changer toutes les règles. Après avoir vécu dans de grandes villes d'Europe (Trieste, Vienne, Milan, Budapest, Bucarest et Paris), aux prises avec les convulsions historiques du siècle, ce grand bourgeois dilettante rejoint les États-Unis en 1941, où il ouvre sa propre galerie à New York, en 1957, à l'âge de cinquante ans. Fasciné par les artistes, ses " héros ", il découvre les grands Américains des sixties (Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Frank Stella, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, James Rosenquist), et les mouvements esthétiques (le Pop Art, l'art minimal, l'art conceptuel), qu'il insère dans le cours de l'histoire de l'art. Organisée à l'européenne et gérée à l'américaine, la galerie Castelli invente la première forme de globalisation du marché de l'art et devient une institution incontournable. En quelques années, le galeriste transforme le statut de l'artiste aux États-Unis, assurant à l'art américain, pendant près de quatre décennies, une absolue hégémonie sur la scène internationale. Les consécrations à la Biennale de Venise pour Robert Rauschenberg en 1964, et Jasper Johns en 1988, sont de nouveaux coups de maître pour Castelli, jusqu'à ce que le marché de l'art américain s'emballe dans la fièvre de la montée des prix. Pourtant, derrière la personnalité d'un personnage érudit, affable et médiatique, se cache une histoire beaucoup plus complexe et mystérieuse qu'il ne le laissait paraître. Grâce à de nombreux entretiens réalisés dans le monde entier et à des documents d'archives inédits, Annie Cohen-Solal, biographe de Sartre et auteur de " Un jour ils auront des peintres ", nous transporte d'Italie en Hongrie, en Roumanie, en France et aux États-Unis, pour raconter la passionnante trajectoire du galeriste, découvrant que sa fonction ressemblait étrangement à celle de ses propres ancêtres, et de ces agents qui travaillaient auprès des Médicis, dans la Toscane de la Renaissance.

10/2009

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Histoire de France

Le dernier Chirac

Après son départ de l'Elysée en 2007, Jacques Chirac fut le premier ancien Président à connaître une "vraie" retraite, sans l'idée d'un possible retour en politique, comme Giscard, Sarkozy ou Hollande, et sans être presque aussitôt rattrapé par la mort, comme De Gaulle ou Mitterrand. Ces douze années, malgré un lent déclin, furent riches d'activités de toutes sortes (le Conseil constitutionnel, sa Fondation, ses Mémoires, mais aussi ce procès auquel il n'assista pas), nourries d'amitiés fidèles mais aussi de quelques rancoeurs. Elles furent surtout marquées par un regain spectaculaire de sa popularité, qui a éclaté à l'occasion de son décès. A quoi ressemblaient les journées de l'ancien chef de l'Etat ? Quel regard portait-il sur ses différents successeurs ? Comment vivait-il sa popularité renaissante ? Quels rapports entretenait-il avec son épouse Bernadette ? C'est à toutes ces questions, et à bien d'autres encore, que Bruno Dive a tenté de répondre dans un livre qui fit sensation lors de sa parution en 2011, et dont sort aujourd'hui une version réactualisée. Sa dernière apparition publique remonte à novembre 2014, lors de la remise annuelle du prix de la Fondation Chirac, dans "son" musée au quai Branly qui porte désormais son nom. Depuis février 2011, à la veille de son procès, il ne s'est plus exprimé, sauf deux fois, brièvement, l'une en juin 2011 pour dire qu'il "voterait Hollande", l'autre à l'automne 2014 pour exprimer sa joie de revoir Alain Juppé revenir dans la course à l'Elysée. A chaque fois, son avis a compté et fait parler... jusque dans son propre foyer, où ses divergences avec Bernadette étaient devenues de notoriété publique. Dans un récit vif et haletant, fourmillant de détails piquants et de révélations politiques, l'auteur nous fait pénétrer, parfois avec humour, parfois avec tendresse, dans l'intimité du "dernier Chirac".

10/2019

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Philosophie

Repenser le possible. L'imagination, l'histoire, l'utopie

Introduite par Thomas More en 1516, la notion d'utopie a rapidement pénétré le champ de la littérature et de la philosophie. La double apparition de la problématique de l'utopie dans l'univers de la fiction et dans celui de la réflexion philosophique n'a toutefois été accompagnée d'aucune promotion à proprement parler. En effet, la référence à l'utopie a suscité, de la part des philosophes modernes et contemporains, davantage de réserve que d'adhésion. Il n'est pas exagéré de dire qu'une telle notion continue de faire difficulté aujourd'hui, cinq siècles après la publication, par More, de sa fameuse Utopia. Ce volume collectif se propose d'ouvrir à nouveau le dossier problématique de l'utopie. A cette occasion, l'on propose de revisiter quelques moments essentiels de l'histoire de la philosophie au cours desquels ont été façonnés les outils qui nous ont permis et nous permettent encore d'interroger notre rapport au "possible". Le contexte de crise généralisée que l'on traverse aujourd'hui (bouleversements climatiques et environnementaux, remise en cause de la démocratie représentative, retour des fascismes, panne des systèmes éducatifs, crise du libre-échange, crise des religions, etc.) invite de manière plus pressante que jamais à revisiter l'utopie, un concept forgé à l'époque renaissante à partir du grec ou-topos, "ce qui est sans lieu", précisément dans le contexte d'une crise profonde et systémique : ébranlement des certitudes médiévales par la découverte de l'Amérique, conflits sanglants entre catholiques et protestants, bouleversements artistiques, émergence d'un sentiment d'impuissance devant l'exercice du pouvoir politique, etc. Ce rapport entre la crise du sens, à la fois individuelle et propre au vivre-ensemble, et la nécessité de se projeter dans un avenir susceptible de rouvrir du possible, est très précisément ce que le concept d'utopie a jadis voulu problématiser. Il ne s'est donc pas naïvement proposé comme "solution" à la crise, voire comme simple pansement idéologique, contrairement à ce que suggère l'image d'Epinal.

09/2019

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Littérature étrangère

Le Docteur Jivago. Précédé des Ecrits autobiographiques et suivi du Dossier de l'affaire Pasternak

Des trois textes de Boris Pasternak réunis ici, seuls les deux premiers - Sauf-Conduit, Hommes et positions - sont ouvertement autobiographiques. Écrits en 1930 et 1956, ils racontent les naissances et les renaissances de l'élan poétique, et suggèrent déjà les violences d'une histoire dévoyée. Mais le troisième, le grand roman, Le Docteur Jivago, dit ouvertement ce qu'ils ne disent pas jusqu'au bout : le rapport profond d'une conscience libre à une époque qui asservit. C'est, en arrière-fond de ces trois livres, la Russie soviétique qui se profile et se dresse avec la grandeur terrifiante de ses débuts et la violence médiocre et glacée des années qui suivent, celles d'un régime stalinien dont on a peur de parler : époque de purges, d'exécutions sommaires, temps du mensonge institutionnalisé. Ce qu'on ne peut décrire sans que " le cœur se serre et les cheveux se dressent sur la tête ". L'art, s'il s'allie à la mémoire et à la pensée, a-t-il le pouvoir de restaurer ce qui a été abîmé et perdu ? Pasternak l'a espéré et mis en acte, au risque de sa propre vie : " De l'immense majorité d'entre nous, on exige une duplicité constante, érigée en système. On ne peut pas, sans nuire à sa santé, manifester jour après jour le contraire de ce qu'on ressent réellement, se faire crucifier pour ce qu'on n'aime pas, se réjouir de ce qui vous apporte le malheur " (Le Docteur Jivago, XV, 7). C'est de cet espoir de rachat que parle ce livre, où l'on trouvera, comme un contrepoint brutal à la splendeur de l'écriture et à la sincérité du propos, Le Dossier de l'affaire Pasternak et, sous forme de " Vie et œuvre ", une chronique de la vie de Pasternak indissociable de l'histoire de l'Union soviétique, jusqu'à la mort de l'écrivain en 1960.

02/2005

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Romans historiques

Zaïda

Espagne, XIe siècle : la péninsule est morcelée en une multitude d'États. Au Nord, quatre royaumes chrétiens : Aragon, Navarre, comté de Barcelone, et le puissant royaume de Castille et León. Au Sud, sur les ruines du califat omeyyade de Cordoue, sont nés plusieurs dizaines de principautés musulmanes, les taïfas, plus prompts à se battre entre elles qu'à lutter contre la puissance renaissante de la chrétienté. Dans cette Espagne compliquée où vont s'affronter, dans une lutte à mort, les ambitions rivales des Almoravides du Maroc, de l'émir de Séville – le prince-poète al-Mutamid – et du roi de Castille et León Alphonse VI, deux destinées vont se croiser : celle de Zaïda, jeune princesse mauresque, fille d'Itimad al-Rumaikiyya, favorite de l'émir de Séville, et celle d'Alphonse VI. Bientôt le roi de Castille et León s'empare de Tolède, et al-Andalus est conquise par les Almoravides. La princesse Zaïda choisit alors de s'exiler à la Cour d'Alphonse VI, au palais al-Hizam, théâtre d'une guerre feutrée entre clans rivaux : d'un côté les Bourguignons de la reine Constance et de Bernard de Sauvetat, archevêque-primat de Tolède ; de l'autre la belle maîtresse du roi, Chimène Nuñez de Guzman et les ricos homes de Castille... Zaïda saura-t-elle s'imposer alors que, sous couvert de religion, les ambitions se déchaînent ? Après « Sobheya, princesse de Cordoue » et « Arsinoé d'Afrique », Bernard Domeyne poursuit sa percée remarquée dans le roman historique. Cette saga rigoureusement documentée nous invite à suivre le destin hors norme de Zaïda, ex-princesse musulmane qui, convertie au catholicisme, deviendra la reine Marie-Isabelle, quatrième épouse d'Alphonse VI de Castille. Se consacrant une nouvelle fois à une figure féminine extraordinaire, l'auteur illustre avec brio le carrefour des cultures qui fit la richesse et la complexité de l'histoire de l'Espagne.

10/2015

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Histoire de France

Culture et société dans l'Occident médiéval

Ce livre souligne les aspects créateurs de la pensée médiévale dès les siècles dits barbares, quand Grégoire le Grand se pose en continuateur de saint Augustin. Cette brève synthèse prend en compte les apports des " renaissances " successives, d'Alcuin le " grand instituteur " de la cour carolingienne à Abélard, le brillant dialecticien, soucieux de faire reconnaître les droits de la raison au sein de la foi. S'il est courant de voir célébrer les mérites des architectes romans et gothiques, il est plus rare d'entendre vanter les apports de la démarche scolastique, souvent assimilée à la plus pesante des routines. Tout en reconnaissant la dette d'Albert le Grand et de Thomas d'Aquin envers Aristote et Averroès, il est bon de rappeler, à la suite de l'illustre chirurgien Henri de Mondeville (vers 1260-vers 1320), très conscient des progrès accomplis en son temps par l'architecture et par l'ensemble des sciences, que " les anciens peuvent être corrigés " et qu'il est toujours " nécessaire d'ajouter et d'écrire du neuf ". Ces avancées intellectuelles ont été opérées pour l'essentiel dans les universités, dont le réseau s'est étendu à l'ensemble de l'Occident à partir des années 1350. C'est également au XIVe siècle que les petites écoles ont commencé à se généraliser, surtout en Angleterre et en Italie. Avant les premiers balbutiements de l'humanisme, Marsile de Padoue, Guillaume d'Occam et Jean Buridan avaient engagé la pensée européenne sur des voies nouvelles. Conscients de leurs droits et fiers de leurs privilèges conquis de haute lutte, adossés à la science antique et munis d'une méthode à toute épreuve, membres d'une seule communauté latine, les universitaires du Moyen Age sont les ancêtres directs des intellectuels européens du XXe siècle, de Coïmbra à Budapest et de Catane à Uppsala. Ils constituent une référence essentielle pour l'Europe en construction.

04/1999

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Histoire de France

Les temps modernes 1453-1815

Cet ouvrage réunit les Ateliers de l’historien publiés dans les volumes de l’Histoire de France : Les Renaissances (1453-1559), Les guerres de religion (1559-1629), Les rois absolus (1629-1715), La France des Lumières (1715-1789), Révolution, Consulat, Empire (1789-1815). Le grand atelier de l’histoire de France invite chaque lecteur à partager les « secrets de fabrication » d’une science humaine effervescente. Car le passé est un laboratoire d’expériences et d’hypothèses : un vaste terrain d’études et d’expérimentations, ouvert aux analyses et aux débats les plus divers et les plus féconds. Les sources. À partir de quels documents travaille l’historien ? Comment les exploite-t-il ? Les sources ici concernent toutes les traces laissées par l’homme et exploitables par le chercheur : les données de l’archéologie, les textes, les images, les objets, les témoignages dans le cadre d’une enquête orale… L’historiographie. Comment, siècle après siècle, les historiens ont-ils analysé le passé ? De Clovis à nos jours, de Grégoire de Tours à Jacques Le Goff, chaque époque n’a cessé d’enquêter, de chercher à comprendre le passé. Une place centrale est accordée ici aux importantes thèses qui ont renouvelé, depuis quarante ans, notre connaissance de l’histoire de France. Les controverses et les enjeux. L’histoire est un perpétuel questionnement : sur les hommes, sur les événements, sur la politique, sur les cultures, sur les croyances. L’histoire n’est pas un processus achevé mais une « invention » permanente, en relation avec les interrogations vives du présent : violences, guerres, crises… Une importance particulière est accordée ici aux directions nouvelles d’une recherche en devenir. Le grand atelier de l’histoire de France des Temps modernes met ainsi en valeur une histoire en construction, une histoire qui interroge et qui s’interroge, afin de mieux comprendre notre présent, offrant les « clés » d’une recherche plurielle, diverse, inventive, qui a totalement renouvelé notre connaissance du passé.

10/2012

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Poésie

Commencer. Manuel de bien-naître à l'usage des vivants

Un livre pour saluer la naissance et tout ce qui en nous n'en finit jamais de naître. Au commencement était la poésie. La mémoire fait défaut, pourtant le corps se souvient. Tentons de remonter le temps. A tâtons, à l'aveugle, réouvrir les premiers moments par la puissance de l'imaginaire et des sensations, pour mieux accueillir ce qui vient et le mystère qui l'entoure. "Et si tu osais les eaux profondes ? " Revenir à la source, c'est commencer à écrire la suite. La naissance - émerveillement, énigme - est ici, plus qu'un événement, une certaine disposition du coeur (et on a bien ici en tête la racine du mot, les entrailles). Allons donc fouiller la matrice, "le chant des sources, le charroi des limons, le lit des rivières" , commencer avant le commencement, avant la première inspiration, le premier mot. Et ensuite voir le jour, passer ces fameuses étapes, banales, extraordinaires. Les poèmes accompagnent l'enfant qui grandit : "Les questions arrivent, souvent tu hésites à la croisée des comment et des pourquoi. Ton coeur bat fort, grandit immense, en émoi voudrait sortir. Et s'il était ta maison ? " Bientôt, une autre lecture pointe, allégorique. Le livre de Florence Saint-Roch nous parle autant de la venue au monde que de toutes les renaissances qui jalonnent notre existence. Parce qu'il faut parfois pouvoir se réinventer, la poète vient avec ses rivières, ses cailloux et ses silences, redéfinir les forces motrices, réancrer et revitaliser, tout cela avec la plus grande simplicité : "Ca peut prendre une seconde, ça peut prendre une éternité - ce qui se décide en nous, ce qu'on n'arrête pas de dessiner. Nos mille façons de commencer. Trouver ce qui en nous avance. Ce n'est pas si compliqué ; parfois, c'est juste enlever la poussière de nos souliers, nouer nos lacets, prendre le sentier qui mène à la forêt".

06/2022

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Littérature étrangère

Il y a mieux à vivre

Greg Marnier - dit Marny - était parti tenter sa chance en Europe à l'issue de ses études. Sans succès. Il revient aux Etats-Unis mais peine à trouver sa place dans une société américaine ébranlée par la crise des subprimes. Le roman se situe en effet en 2009, au début de "l'ère Obama". Déçu par le rêve américain, Robert James, un jeune homme fortuné que Marny a rencontré pendant ses études, initie une expérience de renouvellement urbain à Detroit, ville sinistrée par le déclin de l'industrie automobile. Répondant à l'appel de son ami, Marny se lance dans cette aventure. Il tente de se forger une nouvelle vie aux côtés de personnalités diverses qui, dans l'esprit des Pères pèlerins, s'efforcent de reconstruire et repeupler les quartiers sinistrés de Detroit, ville ouvrière autrefois prospère. Dans cet élan collectif, l'on assiste à l'ébauche d'une société fondée sur l'espoir et la générosité. Mais les idéaux se heurtent rapidement aux réalités, laissant ressurgir les vieux démons de l'Amérique : incompréhensions, affrontements raciaux, relents de colonialisme et corruption larvée. Observateur de premier plan de ces tensions, Marny n'est pas épargné. Il va lui-même va se trouver impliqué dans une bagarre opposant deux de ses amis avant d'être appelé à témoigner dans un procès à connotation raciale. Il noue une relation amoureuse avec une enseignante du quartier, relation qui s'avère chaotique. Il croise également le Président des Etats-Unis, avec qui il joue un match de basket. Mais son association avec James tourne à la confrontation et il se verra contraint de quitter ce quartier qu'il avait adopté. Après sa trilogie byronienne, Benjamin Markovits replonge dans le vingt-et-unième siècle avec ce roman narré par un observateur impliqué. Le tableau qu'il brosse du parcours de ces nouveaux pionniers rend compte de l'espoir qui sous-tend toutes les initiatives de la société américaine. Mais la réalité tue parfois les idéaux. Ce roman illustre le processus... et la renaissance qui s'ensuit. Car on n'arrête pas de tout recommencer. Optant pour un cadre contemporain, Benjamin Markovits brouille la frontière entre la fiction et la réalité pour mieux saisir une imperceptible tendance qui touche la politique, l'économie et la société américaines visiblement menacés par l'explosion.

03/2016

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Littérature érotique et sentim

Le sixième monde Tome 1 : La piste des éclairs

L'apocalypse climatique a englouti la majeure partie du monde, mais Dinétah, l'ancienne réserve navajo, a connu une véritable renaissance. Les dieux et les héros des légendes ont pris vie... tout comme les monstres. Maggie Hoskie est une chasseuse de monstres et une tueuse aux dons surnaturels, le dernier espoir d'une famille qui fait appel à elle pour retrouver une fillette disparue. Cependant, la créature qui a enlevé l'enfant n'est que l'une des pièces d'un vaste et terrifiant puzzle que Maggie va devoir résoudre pour protéger les innocents. A contrecoeur, elle accepte l'aide de Kai Arviso, un homme-médecine peu conventionnel. Sillonnant la réserve, ils déterrent de vieilles légendes, s'acoquinent avec un personnage des plus louches et affrontent une magie des plus noires dans un monde dévasté à la technologie mourante. Pour survivre, et découvrir ce qui se trame derrière ces disparitions, Maggie devra affronter son douloureux passé. Bienvenue dans le Sixième Monde. " Vite, annulez Supernatural et donnez-nous cinq saisons avec cette chasseuse de monstres amérindienne et son compagnon charmeur et charmant. " The New York Times " Une histoire sensationnelle et originale. " Charlaine Harris, autrice de True Blood " Agréable, drôle, terrifiant, génial. " Daniel José Older, auteur de Shadowshaper et Star Wars : Baroud d'honneur " De l'action à couper le souffle, des personnages fascinants et une vision inédite du futur proche de l'Amérique, bref, un véritable tour de force qui relance la bit-lit ! " Charlie Jane Anders, autrice de Tous les oiseaux du ciel " Une histoire puissante et farouchement personnelle dans un décor post-apocalyptique fascinant. " Kate Elliott, autrice de La Couronne d'étoiles " Roanhorse dépeint de manière frappante la terre des Navajos, leurs légendes et leur culture dans ce merveilleux premier roman qui inaugure la série du Sixième Monde. Roanhorse déroule une histoire fascinante avec une magie haute en couleurs dans un monde ravagé par l'homme et les catastrophes naturelles. Tous les amateurs d'imaginaire apprécieront la plume forte de cette autrice amérindienne. " Publishers Weekly " Comment ne pas aimer La Piste des Eclairs ? C'est un sacré bon roman et un prélude fantastique pour ce qui s'annonce comme une série captivante ! " Tor. com " J'aurais pu lire les aventures de Maggie, avec son côté combatif, ses blessures et sa persévérance, sur des centaines de pages supplémentaires. J'en redemande ! " Anomaly

01/2020

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Critique littéraire

Protée en trompe-l'oeil. Genèse et survivances d'un mythe, d'Homère à Bouchardon

Varius, multiplex, multiformis : cette série d'épithètes dont le pseudo-Aurélius Victor se servait pour qualifier l'empereur Hadrien conviendrait à merveille à Protée, figure quelque peu en retrait du panthéon grec, mais néanmoins complexe, ambiguë et mystérieuse. Présenté par les auteurs antiques comme un dieu ou un mortel, un roi héroïsé d'Egypte ou un devin, Protée est sans doute le plus connu des "Vieillards de la Mer ". Lié aux récits du retour de Ménélas après la guerre de Troie et à l'histoire du berger Aristée qui perdit ses abeilles, il a connu, grâce à Homère et Virgile en particulier, un succès continu depuis l'Antiquité et son nom n'a cessé d'inspirer oeuvres littéraires, plastiques ou musicales. Ses aptitudes et les modalités qui conditionnent son approche sont fascinantes : pour que Protée révèle " ce qui est, ce qui fut, et ce qui sera ", son interlocuteur doit ruser pour s'emparer de lui, attendre, caché, le moment où le dieu relâchera son attention sous l'effet du sommeil. Même pris dans les liens, il continue de se dérober par mille métamorphoses, comme pour mettre à l'épreuve la patience et la ténacité du héros venu le consulter et mesurer l'intensité du désir qu'il a de connaître le vrai. Protée incarne ainsi le paradoxe d'un univers inquiétant, labile, changeant, " protéiforme ", qui se place sous le signe de la transformation, de la ruse et de l'illusion, mais aussi de la vérité prophétique dont l'homme en quête de sagesse doit s'emparer dans la violence et par la contrainte. Image de la matière informée par les idées, visage ambigu d'une humanité plurielle ou voix des aspirations démiurgiques du texte littéraire qui nourrit le dessein secret de restituer la totalité du monde, il a suscité maintes lectures allégoriques et interprétatives. Le présent volume rassemble des contributions qui s'échelonnent de l'Antiquité grecque archaïque à la Renaissance, avec un prolongement jusqu'au XVIIIe siècle français, et espère éclairer les étapes de la genèse, de la diffusion et des exégèses de ce mythe. Il vise à définir, dans leur diversité et leur complexité, les enjeux littéraires, esthétiques, politiques et idéologiques qu'implique l'apparition de la figure de Protée à travers les âges.

01/2010

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Littérature française

Les Rougon-Macquart Tome 7 : Germinal ; L'Oeuvre

Les Rougon-Macquart", vaste fresque de 20 romans, raconte l'histoire d'une famille imaginaire, vivant en France sous le Second Empire (1851-1870). Cette oeuvre porte comme sous titre "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, rappelant ainsi les ambitions de Zola : " Les Rougon-Macquart personnifieront l'époque, l'empire lui-même". Ce sera l'oeuvre principale de sa vie. Emile Zola va confronter deux familles qui apportent chacune leur caractère, leur secret, leur hérédité. Le but est d'étudier l'influence du milieu sur l'homme et les tares héréditaires d'une famille sur cinq générations depuis l'ancêtre Adélaïde Fouquet née en 1768. Il veut aussi dépeindre cette société du Second Empire de la façon la plus exhaustive possible, en n'oubliant aucune des composantes de cette société et en faisant une large place aux grandes transformations qui se produisirent à cette époque (urbanisme parisien, grands magasins, développement du chemin de fer, apparition du syndicalisme moderne, etc.) Cet ensemble de romans marque le triomphe du mouvement littéraire appelé naturalisme, don t Zola est avec Edmond et Jules de Goncourt, puis Guy De Maupassant, le principal représentant. Les romans peuvent se lire de manière indépendante, mais, pour une meilleure compréhension de la chronologie, il est préférable de les lire dans l'ordre de parution. D'une manière générale, La Fortune des Rougon est le roman d'ouverture qui annonce les principaux personnages de l'ensemble et Le Docteur Pascal en est le bilan final. Certains romans apparaissent comme des "suites" : La Conquête de Plassans débouche sur La Faute de l'Abbé Mouret ; Pot-Bouille se prolonge par Au Bonheur des Dames ; L'Argent prolonge La Curée et la terre se continue par La Débâcle. Résumé Tome 7 : "Germinal" 13ème roman, décrit la lutte des classes et la révolte sociale. C'est un vibrant plaidoyer en faveur des déshérités et des exploités. Dans le calendrier républicain, Germinal correspond au début du printemps et à la renaissance de la nature. Zola établit un parallèle avec l'éveil de la conscience ouvrière. Personnage principal : le jeune Etienne Lantier. "L'Oeuvre" 14ème roman nous entraine dans le monde des arts et des artistes à travers le portrait d'un peintre maudit, Claude Lantier dont le personnage évoque Paul Cézanne, grand ami de Zola.

10/2020

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Beaux arts

Giotto

Avec cet essai intelligent et d'une belle clairvoyance, Marcelin Pleynet nous invite à lire l'ouvre du maître italien de la fin du Moyen Age qu'était Giotto (1267-1337) à travers le contexte culturel et religieux de son temps, marqué en particulier par le mouvement d'émancipation introduit par la révolution du dogme du Purgatoire proclamé en 1274. Pourquoi ? S'instaure alors un nouvel ordre symbolique, propre au monde catholique (avec l'affirmation du pouvoir de réglementation de l'Eglise à travers les indulgences) mais, en même temps, un espace intermédiaire, entre le Ciel et l'Enfer, où s'engouffre l'imaginaire chrétien et où s'articule jusque dans la cohérence de la représentation l'espérance d'une vie terrestre libérée du poids de la condamnation unique à la Mort, au profit d'une relation plus harmonieuse entre l'ici-bas et l'au-delà. Un artiste comme Giotto parvient à donner à cet « entre-deux », qui ne va cesser de s'élargir entre Ciel et Enfer pour gagner en autonomie, une forme et un espace. Ce sera le volume de la troisième dimension, ferment de la vision synthétique et de l'expressivité des scènes narratives, à travers lequel l'Occident va s'arracher au monde bidimensionnel et aux canons immuables de l'art byzantin. Un espace « mythique » ou théologique qu'il ne faut pas confondre avec celui que la Renaissance, mué par un bel élan prométhéen, saura parachever à travers la vision unifiée de la perspective géométrique.   Car, en ce temps là, souligne l'auteur, « toute transformation aussi bien d'ordre spirituel, que formel ou iconographique, ne peut voir le jour que sous l'autorité d'un seul commanditaire, l'Eglise ». Et de développer comment c'est elle qui fera la gloire de Giotto en lui commandant de célébrer selon ses propres vues théologiques la légende de saint François à Assise, Padoue, Florence, ou encore de réaliser une immense peinture mosaïque apposée sur la façade de la basilique Saint-Pierre à Rome. Une gloire qui lui vaut de figurer de son vivant dans le volume « Purgatoire » de la Comédie de Dante en 1312-1313. Dante et Giotto seront d'ailleurs salués l'un et l'autre par leurs contemporains comme des hommes « au seuil des temps nouveaux avec la même majesté ».

03/2013

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Franc-maçonnerie

La Franc-Maçonnerie Egyptienne au Grand Orient de France. Mythes Fondateurs, Histoire et Pratique

Les Rites de Memphis-Misraïm ne se sont pas structurés en une seule journée. Même s'ils revendiquent une filiation remontant à l'Antiquité, il s'agit là, d'une filiation essentiellement mythique. Aussi pour le maçon égyptien, l'Egypte auquel il est fait référence reste une période sublimée lui permettant de s'ouvrir à de nouvelles spéculations. Ce livre nous conduit à recouvrer les mythes fondateurs du Rite, de l'Egypte alexandrine, en passant par le renouveau de l'hermétisme à la renaissance italienne, de la campagne de Bonaparte en Egypte jusqu'à la période moderne du XXe siècle. Mais le rite comme nous le verrons possède une double particularité. A la fois creuset d'hermétistes de la fin du XVIIIe siècle, d'alchimistes, de kabbalistes, d'ésotéristes et d'occultistes de la belle époque, il va aussi tout au long du XIXe siècle produire des combattants de la liberté tel que Garibaldi, le héros des deux mondes, Jacques Ragaigne, membre de la Commune de Paris, Pierre Leroux, ou encore Louis Blanc, l'organisateur du travail. Les loges de Misraïm, profondément républicaines se retrouveront dans le collimateur de la police et parfois interdites. On y retrouve aussi tous ces proscrits de Londres, quarante-huitards, exilés après le coup d'Etat de 1851 ou la répression de la Commune. Beaucoup seront initiés ou affilés au Rite Réformé de Memphis dans des loges aux titres évocateurs : " Les Disciples de Ménès " devenue " Les Philadelphes, Les Proscrits, Les Gymnosophistes ". Quand on parle d'Egypte en cette fin du XIXe siècle, on veut parler d'Orient. Revivre en pensée le périple qui conduisit Alexandre le Grand d'Egypte jusqu'à l'Indus. Aussi n'est-il pas étonnant au sein des rituels de retrouver des allusions à l'Egypte Antique, aux Ecoles Néo-platoniciennes, aux sages de la Perse ou encore aux Védas sacrés. Cette porte sur l'Orient, ouverture vers l'universel, permet cette étude comparée des traditions, des philosophies, des sciences et ouvre à des réflexions d'actualité autour de sujets tels que la notion de conscience, de responsabilité vis-à-vis du vivant ou de spéculations scientifiques autour de l'approche quantique. Elle permet de créer du lien entre Orient et Occident, revisiter les philosophies de la Méditerranée dont le Rite est issu, faire lien entre héritage, présent et avenir.

02/2022

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Templiers

Les Templiers Les mystères de 1312 à aujourd'hui - La part spirituelle templière à l'épreuve du temp

L'auteur spécialiste des Templiers a examiné les origines du Temple avant 1118, son expansion, son originalité, sa dissolution, sa dispersion. Il se penche avec force références de recherches sur les mystérieuses suites spirituelles. Cet ouvrage met donc le focus sur le phénomène templier qui, après son apogée et une éclipse relative, a connu une sorte de renaissance depuis le 18e siècle et connaît un succès d'apparence irrationnelle mais bien réelle en ce 21e siècle. La question est de savoir pourquoi. De manière inédite, le livre se penche donc sur les Ordres qui ont jalonné l'Histoire, de manière contemporaine aux Templiers dont l'Ordre est dissout en 1312 et sur les autres structures et mouvances ultérieurs et actuels. Y aurait-il un esprit templier ? Il existe plusieurs filiations templières. Aujourd'hui, les néo-Templiers se multiplient. Pourtant, par bulle papale de 1312, il a été et demeure interdit de porter l'habit, le blanc manteau, la croix pattée et de se revendiquer de l'Ordre du Temple sous peine d'excommunication. Cela étant, d'autres bulles permettront l'existence d'autres Ordres, que ce soit en Espagne ou au Portugal par exemple. Au fil du temps, le mystère des Templiers ne faiblira pas. Le 18e siècle connaîtra même un engouement templier fulgurant en Europe et ailleurs, particulièrement dans les milieux maçonniques, notamment sous l'impulsion d'un discours de 1736 prononcé à Paris par Michel de Ramsay. Toutefois, en 1782, un convent se réunit à Wilhelmsbad et met fin à l'idée que les Francs-Maçons sont les héritiers du Temple, et pourtant vont demeurer bien des références que l'on dira pudiquement chevaleresques ou symboliques. Des mouvances nouvelles seront nées et connaîtront des fortunes diverses, au sein de familles et de groupes religieux et philosophiques très différents les uns des autres. De nos jours l'esprit du Temple semble se trouver partout. Que se passe-t-il ? L'ouvrage entre dans les détails. Qu'ont transmis les Templiers qui leur survive à ce point ? Au demeurant, serions-nous de potentiels Templiers ? L'intérêt et le succès templiers ne se démentent pas. L'auteur e explique les raisons et examine à la loupe l'évolution depuis 1312 jusqu'à nos jours. Il y a des Templiers modernes sur les deux hémisphères. Lesquels et pourquoi portent-ils et se réfèrent-ils à cet Ordre qui n 'existe officiellement plus ?