Recherche

Anaïs Jeanneret

Extraits

ActuaLitté

Mer

Tiens bon ! Pêcheur. Gens de Mer et Cie

"La pêche se meurt" , disent certains avec des trémolos dans la voix. "La pêche vide les mers de tous ces innocents - et néanmoins succulents - poissons, crustacés et mollusques" proclament d'autres. Le Finlande, l'un des neuf derniers chalutiers-usines français de grande pêche, en 1978, va traquer la crevette rose dans le détroit de Davis, à l'ouest du Groenland... Faits et gestes, soucis et espoirs ont été recueillis depuis le départ de Bordeaux jusqu'au retour à Boulogne sur Mer, 70 jours plus tard ! L'équipage a subi tempêtes, neige, glace, banquise, a gagné le "pain de leurs enfants" et les bénéfices de leur armement. Des Terre-neuvas qui, durant ce voyage, ont appris la mort de Jacques Brel, ont suivi la disparition d'Alain Colas, le naufrage d'un chalutier de Lorient (dix disparus) d'un cargo allemand (28 disparus)... lors d'une terrible tempête qui les bouscula aussi. Sont évoqués d'autres pêches, toutes vécues en mer... des points forts de l'Histoire de la Marine française (Richelieu, Colbert, Denis Papin, Samuel Morse, jusqu'à... Marcel Proust) ; la création des Glénans... et une curieuse observation du Médoc depuis la Gironde... Et après, il y eut un autre voyage au Groenland avec Jean-Louis Etienne. Et quelques fictions qu'inspire toujours le grand large... 1962 : "Je vous écoute ! " , première phrase de Pierre-René Wolf, directeur de Paris-Normandie quotidien régional de Rouen, où je suis né en 1937. Il me forma au journalisme. 1968 : "T'es journaliste ! Quelle connerie vas-tu encore raconter ? " Michel Chardon, patron pêcheur artisan dieppois. J'écrivais. Je photographiais. Je n'avais pas le mal de mer... A moi, le petit et le grand large ! Le premier m'a appris à écouter et témoigner. Le second à m'aventurer au-delà des quais. Depuis 1978, j'embarque à bord des bateaux de pêche (et autres) le temps d'une marée. Mon guide : l'humain, toujours l'humain... Tout ce qui le motive, l'entoure, est son cadre de travail en mer...

05/2019

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

La marche de la honte Tome 2 : Hemy

Je m'appelle Hemy Knox et je suis un putain de briseur de coeurs... J'ai blessé la personne qui compte le plus pour moi dans la vie, la seule femme que j'ai un jour aimée. J'ai laissé les drogues, l'alcool et la vie de débauche prendre le dessus, me consumer. Je l'avais là où je la voulais, et je lui ai arraché le coeur. Depuis lors, j'ai passé d'innombrables soirées à avoir des relations sexuelles dénuées de sens avec une multitude de personnes, les laissant vouloir et supplier pour plus sans aucun regret. Certains peuvent même m'appeler le diable, sans âme. Ils regardent et jugent, mais il y a une chose qu'ils ne savent pas ; personne ne le sait. Je veux plus que cette vie de strip-tease et de sexe à droite et à gauche, cette fête sans fin. Je veux l'amour et tout ce qui l'accompagne, cette sensation d'extase qui ne finit jamais. Le problème est... je le veux seulement avec elle. Onyx. Elle refuse d'être à moi... à nouveau. Elle est intelligente et c'est un putain d'inconvénient pour moi, protégeant son coeur tout en arrachant le mien de ma poitrine musclée. Je ne peux pas lui en vouloir. J'ai toujours été un imbécile en ce qui concerne les émotions d'une femme, en particulier les siennes. Elle veut me voir souffrir autant que je l'ai fait souffrir, me regarder me dessécher et mourir à ses pieds. Elle veut m'écraser jusqu'à ce que je ne respire plus et je la laisserai faire, parce que cela fait beaucoup moins mal que de ne pas l'avoir comme mienne. Rien ne m'arrêtera pour la faire mienne à nouveau. La douleur ne fait que me pousser plus fort, nourrissant ma fureur et me donnant une raison de vivre... Elle.

10/2018

ActuaLitté

Sciences politiques

Les enfants de la guerre

Les enfants-de-la-guerre Docteur Bernard Benedetti. Me ? decin fondateur de me ? decin du monde corse apre`s avoir effectue ? de nombreuses missions partout ou des conflits par la folie meurtrie`re et fe ? roce perse ? cutait les peuples. D'Afghanistan au Kosovo de la Roumanie l'Albanie de l'Iran et l'Irak au Kurdistan Turc, partout dans le monde ou la pauvrete ? , l'absence de soins, les famines et toutes formes de violences qui tuent sans te ? moins, il est alle ? soigner te ? moigner, crier son indignation et pratiquer l'inge ? rence humanitaire sans retenu. Apre`s une enfance meurtrie par des blessures et un statut de victime de guerre, apre`s une jeunesse trompe ? e par une lutte de libe ? ration nationale en Corse, mal de ? finie et pre ? texte a` toutes les violences en re ? ponses a` celles de l'e ? tat tout vous sera conte ? sans concession "En venant au Kosovo, je n'ignorais pas que j'allais au devant d'une ferme opposition des autorite ? s serbes, a` me laisser travailler. Nous n'en e ? tions qu'a` la premie`re phase. Leur attitude, violente, me confortait dans l'ide ? e que je devais continuer. J'avais en partie pre ? vu ce qui allait arriver par la suite. Il me fallait rapidement rassembler des preuves. Il fallait que je rencontre le plus d'intoxique ? s pre ? sume ? s, possibles. En Me ? decin habitue ? , aux missions difficiles, j'anticipais pour re ? pondre aux obstacles, pour ne pas avoir a` renoncer. Je m'e ? tais donc e ? quipe ? de mate ? riel pour effectuer diffe ? rents pre ? le`vements, dont le sang, divers papiers, des e ? tiquettes etc... Le tout dissimule ? contre ma peau. Je portais a` cet effet, sous mes ve^tements, la ceinture que portaient les moudjahidines, laquelle avait des loges pour les chargeurs des Kalachnikov".

09/2017

ActuaLitté

Histoire de France

Journal d'une bourgeoise 1914-1918

"C'est une évocation si sincère et si vibrante de ces années abominables de l'occupation, qu'en parcourant les pages, j'avais l'impression parfois, jusqu'à l'illusion, de vivre encore sous le joug de l'ennemi", écrit le grand historien Henri Pirenne à Marguerite Giron après avoir lu le Journal d'une bourgeoise, l'un des rares journaux écrits par une femme à l'époque en Belgique. Destinés à ses fils, mobilisés dans la lutte contre l'envahisseur "s'ils reviennent", ces cahiers où elle consigne au jour le jour ses angoisses et ses espoirs, les deuils et les naissances et tous les événements qui émaillent le quotidien de son entourage, ne sont en effet pas une simple chronique familiale. C'est aussi et surtout un témoignage passionnant sur une période sombre de l'histoire, traversé par un leitmotiv : "les civils tiennent". Marguerite y évoque la vie difficile des Belges, soumis à une censure pesante, harcelés par une bureaucratie tatillonne qui prétend tout contrôler, victimes de vexations et de réquisitions en tout genre, sinon d'une répression féroce ; l'esprit frondeur de ses compatriotes qui narguent l'occupant ou lui résistent ouvertement lors des mises sous séquestre des usines ou de l'instauration brutale du travail obligatoire ; la misère noire des plus pauvres qu'elle découvre lors de ses activités caritatives ; la cupidité des profiteurs de guerre ; la révolte des fonctionnaires et des magistrats ou encore la politique de flamandisation menée par les Allemands. En dépit des difficultés à obtenir des informations fiables par la presse clandestine ou internationale, les courriers qui échappaient à la censure ou les amis et relations qui revenaient de l'étranger, elle suit de près aussi les rebondissements politico-diplomatiques de cette époque troublée en Belgique comme à l'étranger et, bien sûr, les nouvelles militaires. "Nous menons", écrit-elle un jour de 1916, "une vie exposée et précaire dans un temps furieusement intéressant". Le lecteur ne pourra que partager cet avis.

06/2015

ActuaLitté

Littérature française

Le cri du coeur

Maman, "J'ai entendu ton appel au secours. Que puis-je faire pour toi ?" Sa réponse : me sauver la vie ma fille. Ne m'abandonnes pas là. Si je suis obligée de rester ici, je préfère en finir maintenant. Suite aux supplications de ma mère de ne pas finir ses jours dans cette Institution de retraite au milieu de gens inconnus, souvent déstabilisés, désorientés, le regard perdu à se demander comment ils ont pu en arriver là et qu'est ce qu'ils ont bien pu faire pour mériter de terminer leur vie dans la solitude et l'ennui, seuls désespérément seuls. J'ai pourtant tout entendu. On m'avait dit lorsque j'avais à peine l'intention de prendre maman chez moi et de m'en occuper : "Vous allez faire comment ? Pour votre maman il n'y a plus rien à faire à 91 ans et dans un tel état de dépendance"... L'avis de maman différent : "ne doutes pas de tes capacités pour t'occuper et prendre soin de moi ma fille, ce n'est pas la première fois et j'étais en bien meilleure santé. Il faut dire quelle à une force de caractère exceptionnelle, une volonté de fer et un courage à toute épreuve. "Tant qu'il y a la vie, il y a de l'espoir" ! "Ecoutez votre coeur" si vous avez décidé envers et contre tous de vous occupez d'un proche dépendant. Si vous pensez lui apporter votre soutien et un peu de bonheur, n'hésitez pas... Notre histoire est une histoire comme on en voit tous les jours. J'écris aussi pour tous ceux qui ont le coeur en peine et qui souffrent. Ce sont leurs difficultés que j'évoque dans ce manuscrit. Soigner leurs blessures affectives, c'est tellement important. On ne peut pas s'en sortir seul. Sans tendresse, sans affection, sans amour.

04/2015

ActuaLitté

Littérature française

Voyage à la rue de Fribourg. Ou Une nouvelle Andalousie à Genève

La rue de Fribourg. Comme la rue du Valais, celle de Berne ou de Zurich, ou encore de Neuchâtel. Toutes sises dans le quartier des Pâquis. Certains imaginent que ces rues ont été habitées par des immigrés confédérés. Fausse piste. Mais il y a bel et bien eu à certaines époques, parfois avant l'entrée de Genève dans la Confédération, un lien particulièrement fort avec ces régions, et Genève a tenu à le signifier via ces dénominations. Lorsque j'étais très jeune, au début des années septante, la rue de Fribourg abritait des bistrots espagnols. On y trouvait d'anciens militants de la cause républicaine. Je me souviens de soirées arrosées et chantantes au El Ruedo. Ensuite, très rapidement, à la fin de cette décennie, des commerçants venus d'horizons plus éloignés sont apparus. Alain Bittar, le libraire arabe de L'Olivier, Hagop Avakian, le marchand de tapis arménien, Habibollah Khanmohammad, l'Iranien du magasin de tabac et journaux, furent de ceux-là. Aujourd'hui, après encore bien des lustres, on y rencontre des émigrés venus du monde entier. Faut-il le rappeler, environ 70 pourcent des habitants du canton de Genève ont un papa ou une maman étranger(ère). Genève est une petite New York. Fréquentant la rue de Fribourg depuis des années car j'y ai quelques amis, j'avais le sentiment que cet espace urbain reflétait de manière concentrée un peu l'esprit notre cité. Pas loin d'une vingtaine de pays présents via des commerces sur quelques centaines de mètres de long. Et une ambiance plutôt paisible, voire parfois une réelle solidarité, même si on peut aussi percevoir quelques légères acrimonies ici ou là. A deux ou trois reprises, des commerçants de cette rue ont organisé des fêtes afin de rapprocher les habitants du coin. Ainsi est née l'idée de faire un petit livre sur les patrons ou gérants des magasins et autres restaurants du coin.

03/2015

ActuaLitté

Acteurs

Lettres d'excuses

Dans ces lettres d'excuse à des proches, des amis, mais aussi à des institutions, à des lieux et même à la vie, Patrick Chesnais déploie avec verve et humour toutes les variations de l'art de s'excuser. Ou pas. Un délice de sagesse, d'irrévérence et de drôlerie. L'art et la manière de (ne pas) s'excuser " J'ai eu envie d'écrire des lettres à des gens que j'aime ou que j'ai aimés. Puis ces missives sont devenues, je m'en suis rendu compte, des lettres d'excuse. On met en lumière les manquements qu'on a eus, les sorties de route, les actions bonnes et mauvaises, les exagérations, les lâchetés, les oublis, les à-peu-près, tout ce qui nous empêche d'être un homme parfait. Parce que c'est impossible. A tous ceux qu'on a blessés, qu'on a délaissés, auxquels on n'a pas fait suffisamment attention, parce que l'on a privilégié notre plaisir, notre envie, notre soi avant tout. Et puis, il n'y a pas que les gens dans la vie, il y a aussi les périodes, les institutions, les lieux... D'où des excuses à la politique, à la vie, et même au soleil... C'est vous dire que les raisons de s'excuser sont infinies. Quand on a commencé à s'excuser, on ne s'arrête plus. Mais suis-je si coupable ? C'est sûr, j'aurais pu faire mieux, mais j'ai fait ce que j'ai pu. Est-ce que ça valait la peine de s'excuser ? Est-ce que c'est une façon de ne pas chercher d'excuses que d'en chercher ? Pour finalement sortir de toutes ces histoires encore plus inexcusables ? Je ne sais pas... Mais je me suis bien marré et puis, je peux bien vous l'avouer, quand je me suis excusé dans ma vie, c'était une façon polie de dire que finalement je n'avais pas tort... A vous de voir. "

02/2023

ActuaLitté

Lacan

Mon aventure avec Lacan

J'ai raconté d'abord comment cela s'est passé sur ce divan, alors qu'en même temps, debout et les pieds sur terre, se déroulait l'histoire de ceux qui écoutaient Lacan. Ma mémoire m'a guidé, avec la plasticité qu'elle imprime aux événements. Elle s'appuie sur des visages, des moments suspendus, des émotions la distorde et l'ordonne. Elle ne vaut pas plus que ça, et donc elle vaut beaucoup. Quand je me suis assis devant le papier blanc, longtemps plus tard, j'ai d'abord noté ce que j'avais retenu de mon analyse - selon la luminosité des souvenirs les plus marquants. Puis, au fur et à mesure que je me les remémorais - même de petits fragments - dès qu'ils étaient couchés sur le papier, d'autres réminiscences émergèrent toujours plus nombreuses. Elles apparurent entre les lignes de ce que j'écrivais, selon les couleurs de mes stylos : bleu, vert, noir - beaucoup de rouge. Elles remontaient à la surface du papier blanc, comme du fond d'une pièce d'eau, à contrecourant du quotidien qui oublie le passé pour accueillir le présent. Et puis mon aventure avec Lacan ne s'arrêta pas à l'heure de son décès. Elle continue jusqu'à aujourd'hui dans une sorte de monde parallèle. Il ne s'agit pas tant d'idées ou de réflexions théoriques, que d'images qui ne sont pas virtuelles : elles ont le visage, l'habit, le geste de l'homme au cigare torsadé. Par en dessous, par en dessus, par le travers et souvent vent debout, je continue de naviguer en me souvenant d'un style, d'une poésie, d'un geste plutôt que d'une pensée. Car pour moi du moins, si Lacan survit, c'est grâce à sa poésie de grand Aède au verbe étincelant, qui métamorphosa la pâle psychothérapie réglementée des héritiers de Freud en une pratique si inspirée que l'on peut à peine la qualifier de " clinique ".

09/2022

ActuaLitté

Guerre d'Algérie

Le silence et le bruit

" Mon père n'était pas croyant. Pourquoi ma mère a-t-elle tenu à cet enterrement religieux ? La réponse, je ne tarde pas à la découvrir. Sur la pierre tombale, à côté du nom de mon père, elle a fait graver ces mots : A la mémoire de Mimoun COHEN son père Yvonne COHEN sa mère Colette COHEN sa soeurJean-Jacques SICSIC son beau-frèredisparus en juin 1962 en AlgérieEt de Régine COHEN sa soeurFigés dans le marbre, ils hurlent comme des nouveau-nés. Et moi, j'ai l'impression de me réveiller d'un long coma. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ignorais que mon père avait une soeur, une soeur qui s'appelait Colette. Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais entendu parler de mes grands-parents, ils n'avaient pas de noms, pas de visages. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ai beau répéter ces noms comme un mantra, rien ne se passe, ils ne convoquent aucune image, aucun souvenir. Seulement un incommensurable étonnement. Pourquoi ce secret, pourquoi ce silence ? Disparus en Algérie. Qu'est-ce que ça veut dire, disparus ? Qu'est-il arrivé à mes grands-parents, leur fille et leur gendre, là-bas, en Algérie ? " C'est donc lors de l'enterrement de son père qu'Hélène Cohen découvre l'existence en même temps que la disparition d'une partie de sa famille. Juifs algériens, ils sont quatre à être partis et jamais revenus, quelques jours avant la déclaration d'indépendance. Ramenée à elle-même par cette découverte, l'autrice décide de plonger dans les méandres du secret familial et d'interroger les survivants pour enfin comprendre et connaître les disparus. Une enquête poignante au coeur d'un déni familial qui fait écho à l'un des épisodes les moins connus de la guerre d'Algérie : la disparition de plusieurs centaines d'Européens malgré la signature des accords d'Evian.

03/2022

ActuaLitté

Romance sexy

Faux petit-ami. Tome 2, Imposteur

L'un veut soigner sa réputation, l'autre cherche simplement à emmerder son père. Matt Vous voulez connaître la manière la plus rapide de foutre en l'air une carrière de footballeur ? Se faire photographier dans une position compromettante dans un bar gay... Mon agent dit qu'il peut sauver mon image en faisant de moi l'ambassadeur LGBT du foot. Moi ? Je ferais tout pour retourner sur le terrain. Même prétendre avoir un petit ami sérieux... Si seulement mon faux petit ami n'était pas Noah Huntington troisième du nom : l'homme le plus arrogant que la terre ait porté et qui croit que tout lui est dû. Noah Fais semblant d'être le petit ami de Matt Jackson, avait dit mon meilleur ami. Ca va être marrant, avait-il ajouté. Mais il y a tromperie sur la marchandise. Matt n'est qu'une boule de nerfs emplie d'amertume. Entre sa constante paranoïa d'être pris en photo et son aversion pour les marques d'affection publiques, l'avoir comme petit ami est tout sauf amusant. Tout le monde était censé être gagnant : une réputation aux petits oignons pour lui, une épine dans le pied de mon père qui pense que personne n'est assez bien pour un Huntington. C'était censé être facile. J'avais tout prévu... Enfin, presque tout... M'attacher à Matt ne faisait pas du tout partie du plan. Ni ce qui s'est passé entre nous dans ce jet privé... Oups ? #Mensonge #Fakeboyfriend #Sportif #MM Chaque tome peut se lire indépendamment des autres. --- "J'ai encore plus aimé ce deuxième tome. Matt était tout simplement merveilleux et je pense que tout le monde devrait avoir un Noah dans sa vie". - Wendy sur Goodreads "J'ai adoré ce livre plus que le premier. Matt et Noah sont si sexy ensemble. Et cette alchimie ! " - DarienMoya sur Goodreads

04/2021

ActuaLitté

Sociologie politique

Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux

Léon Daudet est le fils aîné de l'écrivain Alphonse Daudet. Républicain converti au monarchisme, antidreyfusard et nationaliste clérical, député de Paris de 1919 à 1924, il fut l'une des principales figures politiques de l'Action française. Dans cette oeuvre monumentale il revient sur les événements marquants de sa vie et ses principaux combats idéologiques. Une lecture édifiante à qui cherche à comprendre les tribulations politiques ambiguës de cette figure controversée de la droite française de l'entre-deux guerres. " Je commence, avec cet ouvrage, la publication de mes souvenirs et je compte la poursuivre régulièrement désormais. Ce premier recueil de quatre volumes porte sur une période d'environ trente ans, pendant lesquels j'ai été à même d'approcher et de fréquenter les personnalités les plus notoires de la littérature, de la médecine et du milieu politique républicain. Fils d'un écrivain célèbre et qui avait non seulement le goût, mais la passion des échantillons humains, depuis le vagabond de la route jusqu'au plus raffiné des artistes, j'ai été en relations avec beaucoup de gens que je n'avais pas choisis et dont je devais être violemment séparé plus tard par les circonstances de la vie, ou des divergences fondamentales. Polémiste nationaliste, puis royaliste, j'ai été amené à traiter rudement ceux que je considérais comme les ennemis de mon pays. Quelques-uns d'entre eux Zola, par exemple faisaient partie de l'entourage d'Alphonse Daudet. Je n'ai pas cru devoir les ménager pour cela, n'ayant par ailleurs reçu d'eux que les témoignages les plus banaux de sympathie à l'endroit d'un jeune confrère. Je compte persévérer dans cette attitude. Deux personnes seulement m'ont encouragé et soutenu dans mes débuts : mon père, qui m'a mis la plume à la main ; Mme Edmond Adam, qui a publié, dans la Nouvelle Revue, mes premiers essais".

03/2023

ActuaLitté

Art contemporain

Soulages. L'oeuvre imprimé

Pierre Soulages dont la peinture occupe une place majeure dans l'histoire de l'art contemporain est un maître incontesté de la gravure. Ses innovations techniques sont mises totalement au service de sa passion de la lumière. Cet ouvrage rassemble toutes les pièces produites par Soulages : eaux-fortes, lithographies et sérigraphies. Pierre Soulages dont la peinture occupe une place majeure dans l'histoire de l'art contemporain est aussi un maître incontesté de la gravure et plus généralement de l'estampe où ses innovations techniques sont mises, là aussi, au service de sa passion de la lumière. Cet ouvrage présente pour la première fois le catalogue raisonné de l'intégralité de l'oeuvre imprimé de Pierre Soulages dans les trois techniques de l'estampe qu'il a pratiquées : gravure, lithographie, sérigraphie. Chaque oeuvre est reproduite en couleurs selon les indications de l'auteur. Le catalogue est précédé par un long entretien public de Pierre Soulages avec Pierre Encrevé. " J'ai parlé de gravure jusqu'à présent comme d'une action sur du cuivre, mais il y a deux étapes. Il y a l'action qu'on peut avoir directement en le gravant, en enlevant des copeaux si on fait du burin, ou bien en l'agressant avec de l'acide. Le procédé qu'on emploie est très important. L'acide m'intéressait parce que je voyais dans son action corrosive quelque chose qui appartient au temps, au temps qui use les choses, qui détruit les choses. Quand on grave avec un outil, c'est la volonté de quelqu'un qui est là pour imposer une ligne, une forme, alors que lorsqu'on laisse agir l'acide, c'est une corrosion rapide. Les formes obtenues en quelques minutes pourraient être celles que font les siècles sur une matière, c'était un peu le temps piégé par une matière. J'avais du plaisir à ce travail. " Pierre Soulage - Juin 2001

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

Causeries de Populo

" Mon cher "Populo" , Vous me faites un grand honneur et un grand plaisir en me demandant d'écrire une préface pour vos Causeries. Non pas que j'aie l'intention de vous prendre au mot. Une préface à un tel volume ! Pourquoi ? A quoi bon ? Me voyez-vous m'évertuant à démontrer l'unité de ces morceaux épars, ou bien à réduire en corps de doctrine tou- tes ces fantaisies, ces boutades, ces libres saillies où la raison même ne parle qu'en éclats de rire ? Vrai, m'avez-vous cru capable d'un pareil contresens ? " "... Je sens que ce recueil d'articles parus au jour le jour, depuis une douzaine d'années, ne constitue pas un manuel de pédagogie méthodique, que les jeunes - et quelquefois les vieux - consulteront aux heures difficiles : il n'y a là que des réflexions écloses sous l'impression du moment, des idées nées des faits d'actualité, vieilles dès le lendemain. Mais en les relisant, je me dis qu'après tout il n'est pas désagréable pour les vieux de re-vivre les heures vécues. Quant aux jeunes, ils trouveront dans ces pages la trace de nos ambitions, de nos efforts, de nos misères et de nos joies. Ils seront indulgents pour nos erreurs. Et peut-être éprouveront-ils quelque fierté à enregistrer les progrès que nous avons réalisés, les petites victoires que nous avons remportées. Alors ils continueront le bon combat, vaillamment, joyeusement, avec entrain. C'est cet entrain, c'est cette vieille gaieté française qui allège le poids du labeur et met un rayon de soleil dans l'école sombre. La gaieté ? mais c'est une vertu pédagogique. Aussi me suis-je appliqué à en jeter autant qu'il ne pouvait dans les Causeries de Populo. D'aucuns ont prétendu que j'y avais réussi. Je souhaite, ai lecteur, que vous puissiez, après avoir lu, me rendre le même témoignage. ". .

03/2023

ActuaLitté

Littérature française

Paradoxes sociologiques

" Dans une réunion mondaine berlinoise un peu nombreuse, j'étais assis en un coin, et contemplais le tableau que j'avais devant les yeux. Le maître de la maison contraignait son visage dur et récalcitrant au sourire figé ou plutôt au ricanement d'une danseuse, trahissant trop clairement qu'il a été emprunté pour la circonstance au costumier. La maîtresse de la maison donnait à ses lèvres passées au rouge une courbe aimablement doucereuse et décochait de temps à autre sur quelques invitées plus jeunes et plus jolies qu'elle, des regards chargés d'un triple extrait de venimeuse envie. Les jeunes filles jouaient, les unes adroitement, les autres si malhabilement qu'on se sentait tenté de les siffler et de leur lancer des pommes cuites, le rôle vaudevillesque de l'ingénue. ahurie et intimidée. C'étaient des petites bouches oubliées entr'ouvertes dans un trouble charmant, des yeux levés au ciel dans une extase sans cause, c'étaient des "ah ! " et des "oh ! " complètement idiots, des explosions de petits rires imbéciles, tels que peuvent en avoir des huîtres chatouillées par un doigt espiègle, des petites réponses spirituelles de nature à vous faire lever les bras et à pousser des hurlements de douleur ; et au milieu de toutes ces minauderies et manières précieuses, le sang-froid merveilleux d'un guerrier blanchi sous les armes, de temps en temps un regard dérobé acéré et impitoyable sur une rivale, un jugement cruel ou haineux sur sa personne et sa toilee, une estimation boutiquière minutieuse du prix ce celle-ci, l'observation scientifiquement exacte ce la durée de sa conversation avec les différents messieurs, et la constatation du nombre de ses danseurs et adorateurs ; et au cours de ce froid calcul de tête, à tout instant un agenouillement mental enthousiaste devant sa propre personne, et la répétition de la fervente litanie d'adoration personnelle : "C'est toi qui es la plus belle, la plus intelligente, la plus gracieuse de toutes".

01/2023

ActuaLitté

Histoire littéraire

La littérature. Une infographie

Savez-vous que, dès 1913, le prix Nobel de littérature a été décerné à un auteur indien, Rabindranath Tagore ; que Le Petit Prince existe dans près de 400 langues ; que les ventes mondiales du manga One Piece ont désormais dépassé celles d'Astérix ; que sans Les Précieuses ridicules, il n'y aurait jamais eu de Molière ; que dans La Machine à remonter le temps de H. G. Wells, le récit débute en l'an 802 701 ; qu'Odipe roi de Sophocle est considéré comme le premier roman policier de l'histoire ? Voilà donc ce que vous découvrirez en vous plongeant dans cette magnifique et foisonnante infographie. En une centaine de pages, cet ouvrage propose une nouvelle écriture graphique aussi riche que ludique. Grâce à la datavisualisation, vous serez immergé dans l'univers de la littérature, à la rencontre de son histoire, de ses genres, de ses auteurs et autrices, de ses oeuvres et de leur circulation, mais aussi de ses lecteurs et lectrices. Cartographie de la France imaginaire de Balzac, découverte du classique chinois La Pérégrination vers l'Ouest, panorama des épopées africaines, étude des couleurs et de la taille de romans canoniques, palmarès des écrivaines les plus lues dans le monde, présentation des acteurs de la chaîne du livre, analyse du temps consacré à la lecture dans le monde, etc. : cet ouvrage ne se contente pas de donner des représentations graphiques de l'histoire et des genres littéraires. Il propose une approche originale, décentrée et décalée du livre et de la littérature. Grâce à la collaboration d'un historien et théoricien de la littérature, Alexandre Gefen, et d'une graphiste hors pair, Guillemette Crozet, La littérature. Une infographie rend compte des enjeux de cet art majeur. " Parmi toutes les raisons que j'avais de vouloir grandir il y avait celle d'avoir le droit de lire tous les livres. " Annie Ernaux, La Femme gelée, 1981 Prix Nobel de littérature 2022

11/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

Pounr une RDC nouvelle. De l'horreur à l'aurore

Debout Congolais, le pays brûle et les négociations télécommandées servent de voie légale au lent et programmé processus de la balkanisation. La mégestion de la res publica enfonce le clou, les institutions marionnettes enterrent la nation... Comment l'être humain peut-il être réduit à un statut aussi inférieur par rapport au degré tolérable de l'inhumanité ? Plus de six millions de morts tombés dans une guerre d'invasion et de prédation en RDC, un holocauste qui ne dit pas son nom destiné à satisfaire l'appétit des décideurs du monde. Faut-il vraiment répandre sans merci le sang des Congolais pour exploiter leurs nombreuses ressources minières ? Est-on si nais pour collaborer avec les forces étrangères et tuer son propre peuple ? Doit-on continuer à rester insensible, à multiplier discours et négociations, alors que l'ennemi gagne du terrain ? Peut-on parler d'Etat souverain, indépendant et demeurer clochard en tout de la communauté internationale ? Où est allée l'élite congolaise ? Où sont les députés et honorables qui sont censés défendre les intérêts du peuple ? Où sont ces soldats et policiers dont la mission est de défendre la population ? Suffit-il de parler de scandale géologique pour bâtir un pays plus beau qu'avant ? Inquiet de la situation exécrable que vit son peuple, l'auteur milite pour une éducation civique et pour une bonne gouvernance qui partent de la base, pour un éveil et 'un réveil de conscience, pour un amour patriotique, pour des valeurs et des vertus qui remettent l'homme, le bien commun et l'intérêt suprême de la patrie au-dessus des égoïsmes et des intérêts individuels, en vue de la justice et de la parité des droits.

03/2015

ActuaLitté

Religion

L'imam Mâlik. Sa vie et son époque, ses opinions et son fiqh

Au cours de son développement intellectuel, le monde musulman sut répondre efficacement aux diverses questions d'ordre social et juridique pour établir sa civilisation sur de saines bases. Différentes écoles naquirent, dont des savants en droit furent à l'origine. Mâlik Ibn Anas fut l'un d'eux, il fut le fondateur de l'Ecole Malikite, l'une des quatre grandes écoles juridiques les plus répandues dans le monde musulman. Ce livre retrace tout d'abord sa vie : Les études approfondies qu'il a menées depuis son enfance, ses enseignements en matière de hadith et de fiqh, ses relations avec les califes en particulier Hâroûn ar-Rachid qui le consultaient régulièrement. Il présente également ses opinions sur sa conception de la foi et de la religion, et sur des questions politiques. Enfin, il expose de manière détaillée son fiqh, les sources sur lesquelles il s'appuyait. Il montre que Mâlik a basé sa méthode de jurisprudence sur l'ijti-hâd (l'effort d'interprétation) pour statuer de toute question qui n'était pas traitée par le Coran, la Sounna ou les récits traditionnels, tout en prenant en compte l'intérêt général des gens. Il passa alors maître en fiqh d'interprétation. L'intérêt général, que l'on appelle aussi intérêt public, fut chez lui un critère fixe qui dirigea ses avis, à partir du moment où aucun texte religieux ni aucun récit communément accepté ne prévoyaient le cas. Par la suite, ses élèves développèrent sa science et répandirent sa doctrine, de son vivant, jusqu'en Egypte et au Maghreb arabe. Aujourd'hui, l'Ecole malikite est prépondérante en Afrique du Nord, en Afrique de l'Ouest, Egypten Soudan, et dans la partie Ouest de la péninsule Arabique.

09/2017

ActuaLitté

Desserts, pâtisseries

Les gâteaux de Noël

Ces recettes sont le fruit de plus de 40 ans de métier. J'ai repris des recettes traditionnelles d'Alsace, souvent retravaillées, mais aussi des recettes glanées au fil des rencontres et des voyages. Pour un Alsacien, et de plus un pâtissier, la période de Noël est très importante. Dès mi-novembre, on entre dans un monde de saveurs, d'odeurs exquises, les maisons se décorent et les lumières réchauffent les journées d'hiver. Chaque année, je replonge dans les souvenirs des Noël magiques de mon enfance. J'espère vous communiquer dans ce livre un peu de cette féerie du Noël alsacien. Daniel Rebert Table des matières Petits gâteaux Leckerlis de Bale Sablés au beurre Spritz Etoiles. la cannelle Anis bredele Schwowe bredele Brun de Bâle "Brunsli" Triangles aux noix Sablés à la vanille Sablés de Noël aux épices Sablés noisette-pistache Sablés au chocolat et à la fleur de sel Spéculos Tuile aux épices de Noël Tuiles aux amandes Diamants chocolat Diamants coco Délices moelleux à la pistache Mini linzer à la framboise Tranches royales à l'orange Pains d'épices au miel de sapin Financiers au chocolat noir et au streusel aux agrumes Bretzels à la vanille Macarons de Noël au quatre-épices et au coing Truffes à la cannelle de Ceylan Mini florentins à la banane et au gingembre Desserts et gros gâteaux Cake au pain d'épices Pain aux fruits Glace au vin de Noël Tarte Linzer aux coings et aux pommes Moelleux au chocolat et à l'orange Kougelhopf de Noël pomme-cannelle Crème brülée à l'orange et à la cardamome Bûche roulée aux éclats noirs Stollen de Noël Moelleux au chocolat et à la framboise Autres douceurs Délice à tartiner des rois mages Confiture aux épices de Noël Confiture de prunes aux arômes de Noël Chocolat chaud aux saveurs de Noël

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 12, Souffrance et révolte (1884-1885)

Cette nouvelle édition des œuvres complètes de Zola est originale à un double titre : - elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Emile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son rouvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des œuvres par-delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; - elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des œuvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son œuvre. Après une introduction générale, chaque œuvre fait l'objet d'une notice. Dans chaque volume, on trouve d'abord les œuvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les œuvres critiques et la correspondance. Le tome 12 couvre les années 1884-1885. Zola est alors un écrivain reconnu, qui a atteint le succès et la gloire, bien au-delà des frontières de la France. Durant ces deux années charnières paraissent La Joie de vivre, le roman de la douleur, Germinal, le cri de justice des Rougon-Macquart, et Naïs Micoulin, un recueil de nouvelles, publiées dans la presse entre 1876 et 1880, auquel se joignent neuf autres récits brefs, qui enrichissent la facette moins connue du nouvelliste. La correspondance témoigne de la notoriété de l'écrivain : les amitiés du cénacle naturaliste, les réactions contre la censure, les ripostes à la critique littéraire, les questionnements sur les arcanes de la création artistique. Zola est devenu " L'homme de Germinal ".

06/2005

ActuaLitté

Romans historiques

Le matamore ébouriffé

Une famille orageuse descendue des Alpes, tonnerre assorti d'éclairs. Le plus illustre d'entre eux, Gabriel Honoré Riqueti, comte de Mirabeau, tête hurlée de la Révolution française à ses débuts. Né un 9 mars 1749 d'un père génial et cruel, Victor Riqueti, l'auteur célèbre de L'Ami des Hommes, et d'une mère, Marie-Geneviève de Vassan, une indolente du Limousin si endormie qu'elle sait à peine qu'elle existe, l'enfant crie son être lyrique par les bois et les forêts d'un pays où il voit le jour tout à fait par hasard, en Gâtinais, pays du miel et des étangs sourds. Élevé par sa nourrice à la forge du village, il y apprend très vite à tutoyer le feu, d'où cette éloquence de tribun du Tiers Etat qui brûlera l'âme. Aurait-il été guillotiné durant la Terreur ? Il meurt de toute façon avant qu'on l'achève, le 2 avril 1791, épuisé semble-t-il par une vie dissolue, de multiples prisons. La Nation en pleurs accompagne en terre son héros, nais deux ans plus tard, suite à une prétendue trahison, disperse férocement ses restes dans une tourbe anonyme. Au printemps 1796, un homme revient sur les premiers pas de Gabriel Honoré au Bignon, son village natal entre Nemours et Montargis, à la recherche de ce que fut Mirabeau enfant, puis jeune homme, se souciant d'apprendre comment son esprit se levait avec le soleil, se couchait avec les ombres. Les témoins existent encore des premières années. Mais comment démêler le vrai du faux ? Enquête cousue de fils blancs, de fils noirs ? On ignore tout de l'enquêteur, qui semble venir d'un autre temps. L'homme interroge, ajoutant son mystère à celui de ses propres questions.

08/2002

ActuaLitté

Littérature étrangère

Rentrer à la nage

Wilbur n'est pas content et il tient à le faire savoir, et sans doute à le rester : chaque fois que les choses s'arrangent, il se débrouille pour tout faire foirer. C'est que la vie a une dette envers lui : sa mère meurt à la nais-sance, son père l'abandonne. Qu'est-ce qui fait pourtant que ce héros grognon trouve partout et toujours quelqu'un pour l'aimer ? Des camarades, des enseignants, des directeurs d'institution. Et des femmes surtout, toutes les femmes, des grands-mères, des institutrices et des maîtresses, des fausses mères même. C'est que Wilbur est si petit, si fragile, et si bon, même s'il s'en défend bec et ongles. Entre geste picaresque et road movie, Rentrer à la nage nous balade, de l'Irlande à New York, en passant par la Suède, sans compter le Nicaragua, la Bolivie, tous les pays rêvés avec Conor, l'ami fidèle, qui, pourtant, tue indirectement la grand-mère. Car la seule chose qui puisse empêcher les gens de faire du bien à Wilbur, ce sont leurs propres névroses. Le spectacle que nous donne Lappert, avec une neutralité qui est la forme la plus élégante de la tendresse, est un tour de passe-passe : tous ces personnages, toutes ces histoires s'emboîtent comme des poupées russes, et chaque fois qu'on découvre quelqu'un c'est une nouvelle histoire qui commence. Mais quand on arrive à la dernière poupée, c'est une douleur que l'on trouve, de celles justement qui sont dures, indurées, et qui ne s'ouvrent pas. Partez loin avec ce livre, loin dans le monde, loin dans les coeurs. Pas d'inquiétude, laissez-vous porter : vous rentrerez à la nage.

04/2018

ActuaLitté

Littérature française

La grande ourse

Zita aurait dû être bergère sur une estive des Pyrénées, comme ses ancêtres. Le déclin du pastoralisme, la réintroduction des ours et ses bons résultats scolaires en ont décidé autrement. Ingénieure agronome, elle enchaîne les contrats à travers le monde, expatriée de l'agro-industrie. Cinq ans après son départ, Zita rentre à Ossèse, la ferme de ses parents située dans un fond de vallée ariégeois. Elle retrouve sa cabane des hauteurs, leurs brebis et les contes bestiaux de Petite-Mère, son aïeule. Un soir, au café du village, elle percute la vie de Pierrick, un citadin. Leur histoire d'amour sera celle de la maturité, celle où Zita s'installe dans un bel appartement avec vue sur la Garonne. Mais Pierrick n'y est pas seul. Il y a aussi sa petite Inès et souvent Emilie, son ancienne compagne, gérante d'une épicerie bio. Zita se retrouve vite à l'étroit dans le costume de belle-mère qu'on veut lui tailler. Un jour d'automne, le cadavre de l'ours Anis est retrouvé sur l'estive où paissent les brebis de sa famille. Une balle est plantée entre les yeux du plantigrade. Pour Pierrick, Emilie et Inès, le braconnier n'est qu'un pitoyable assassin, un arriéré refusant le nécessaire réensauvagement. Le silence de Zita brise peu à peu l'entente cordiale des habitants des villes et des montagnes. Tiraillée entre deux mondes, elle devra faire un choix entre la proie et le prédateur. Les destins se croisent, se mêlent et se brisent dans ce vibrant roman des grands espaces, qui pose une question centrale : y a-t-il encore une place pour ceux qui parlent la langue des bêtes ?

01/2023

ActuaLitté

Travail social

La revue française de service social N° 284, 2022-1 : "La protection de l’enfance : un système réinterrogé en permanence"

L'enfant, sujet vulnérable, fait l'objet d'une protection particulière à multiples facettes. Cette protection évolue au fil des années et des politiques sociales dans un champ territorial pyramidal, la Convention internationale des droits de l'enfant reste sa fondation. Diverses réponses sont apportées avec clairvoyance, dans ce dossier, à partir d'un questionnement sur les besoins de l'enfant, selon son âge, ses potentialités, son environnement. La première partie donne le cadre juridique passé, actuel et dans le futur immédiat, les différents acteurs, institutions intervenant avec des moyens parfois limités, une difficulté de créer de bons liens avec les parents, un travail dans l'urgence, d'où souvent une violence institutionnelle. A partir de deux ouvrages est argumentée l'urgence de la bientraitance face aux mesures de protection, tandis qu'un témoignage de terrain souligne l'intérêt d'un travail partenarial et de son évaluation. La deuxième partie expose l'analyse, les réflexions, sur la place de la parole et de l'expression de l'enfant, s'appuyant entre autres sur le code de déontologie de l'ANAS. Un exposé psychanalytique à l'aide d'exemples concrets littéraires présente le binôme professionnel-enfant. La prévention spécialisée peu connue reprend du terrain en apportant une réponse à certains besoins collectifs et d'AEMO. La troisième partie présente l'intérêt de l'album de famille pour l'enfant placé, relatant son parcours de vie illustré avec des photos afin qu'il puisse se construira Le placement se situe théoriquement dans le temps, ce qui n'est pas sans poser des problèmes pour l'enfant, l'institution, la famille d'accueil, de prévention. Enfin, le pouvoir-agir est une notion utile qui se développe à la lumière des neurosciences.

03/2022

ActuaLitté

Propriété littéraire et artist

James Bond et Tintin : l'aventure juridique

L'association des Doctorants en Droit de l'Université de Poitiers, Thesa Nostra, a organisé le 20 octobre 2020, une journée d'étude sur le thème "James Bond et le droit" et le 20 mai 2021, une demi-journée d'études abordant celui de "Tintin au pays des juristes" . Durant ces deux évènements, il s'agissait d'étudier les oeuvres de Ian Fleming et d'Hergé sous le prisme du droit. Le présent ouvrage réunit la dizaine de contributions de ces deux journées d'études. Celles-ci portant sur des thèmes aussi divers que le droit des marques, le droit de l'espace ou encore la propriété des trésors, attestent tant de la vitalité que de la diversité des champs d'études doctorales. I. James Bond et le Droit Introduction - Le droit est éternel - Jean-Antoine DUPRAT My name is Brand... James Brand ! - Anas FOURKA Le passage de l'oeuvre littéraire dans le domaine public - Fatimata Rosine KAREMBE James Bond contre le droit de la route ? - Yalgodo Justin OUEDRAOGO James Bond et l'enseignement de l'anglais juridique - Marc PELTIER II. Tintin au pays des juristes Propos introductifs et rapide évocation de Tintin au Congo - Adrien LAUBA La présence japonaise en Chine durant les années folles et l'impuissance de la Société des Nations. L'analyse critique d'Hergé dans le Lotus bleu - Adrien LAUBA La Syldavie dans les écrits doctrinaux français comme moyen indirect de critiques des institutions juridiques et universitaires - Sacha SYDORYK Le Trésor de Rackham le Rouge et l'article 716 du Code civil : "Ceci n'est pas un trésor" - Quentin LE PLUARD Le rôle d'investigateur de Tintin dans l'Oreille cassée : journaliste ou officier de police judiciaire ? - Clarisse BLANC Tintin et le droit de l'espace - Lecture critique de l'oeuvre humaniste d'Hergé - Raphaël COSTA

01/2024

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

Les roses de Cherokee Tome 2 : 1997

"Et que deviendrions-nous, après ? Lorsqu'il ne resterait de cette étreinte, que les cendres de nos corps éparpillées. ". . En 2018, Emy Callaghan retrouve son bureau à R. L. Reading et ouvre enfin le quatrième des six carnets vieux de plus de vingt ans... En 1997, Angel et Jay vivent dans le Massachusetts, à plus de mille kilomètres de Harrison et du clan Mitchell. Jay s'est lancé dans l'écriture de son premier roman. Angel rachète de petites librairies sur le point de faire faillite. Une journée après l'autre, ils inventent un rêve auquel ils n'osaient plus croire, trois ans plus tôt. Aujourd'hui, ils sont ensemble. Et si quelques ombres ternissent parfois leur bonheur, ils les oublient vite. Ils avancent, côte à côte, sur des chemins un peu différents, mais qu'ils savent faire se rencontrer, chaque soir, quand ils se retrouvent chez eux. Ou lors de ces vacances, quand ils partent dans le Vermont profiter de la maison de Maddy et des roses cherokees. Jusqu'au jour où ils devront reprendre la route pour Harrison. Revenir, pour Jay, c'est risquer de voir ressurgir les secrets de son passé. Des secrets qu'il pensait avoir laissé derrière lui, sur les rives de Marlboro Island. Alors qu'Angel s'acharne, avec l'aide de leurs amis, pour ouvrir un centre destiné aux malades du SIDA, alors que la haine conservatrice devient de plus en plus menaçante, et que le clan Mitchell tente de renouer des liens, Jay se bat contre lui-même et essaie de faire taire celui qu'il a été, toutes ces années où Angel était parti. Au fil de ces mots qu'ils continuent d'écrire, au fil de leurs silences qui se briseront sur eux, ils mèneront plus d'un combat à la fois. De mensonges en révélations, entre la peur de la maladie et la violence de l'homophobie, Angel et Jay devront apprendre à tout accepter pour continuer de s'aimer. "Comment expliquer à Angel que pour l'oublier, je m'étais perdu ? Et que pour me retrouver, j'avais abandonné ? "

05/2019

ActuaLitté

Littérature étrangère

Du navire d'argent

Valery Larbaud a été le premier grand " passeur " en France de la littérature d'Amérique latine. Mais il s'est employé aussi à faire connaître la littérature française en Argentine. En 1923, il accepte une proposition de La Nacion, le quotidien de Buenos Aires. Pendant trois ans, il envoie au journal un article mensuel sur la littérature française. Vingt-trois en tout, rédigés directement en espagnol. " Tout ce que j'avais écrit en espagnol jusqu'à ce moment-là, dit-il en s'excusant, c'était quelques lettres amicales ou d'affaires, et quelques billets doux. " Il a repris certaines de ses chroniques dans le recueil intitulé Ce vice impuni, la lecture : domaine français. Pour La Nacion, il ne prétend pas exercer la fonction de critique, mais plutôt celle d'informateur qui va initier à la littérature française des lecteurs se situant à tous les degrés de culture. Il dresse un plan de campagne presque militaire, en faisant défiler des recueils d'histoire littéraire, puis des articles sur la poésie contemporaine, et d'autres sur les précurseurs. Enfin, " quatrième et dernier corps d'armée (Réserve, Garde Royale, Bataillon Sacré) : une série de huit chroniques sur d'anciens poètes : XVe, XVIe, XVIIe siècle. " Il n'oublie pas de lancer, comme " une vague d'assaut irrésistible ", ce qu'il appelle " la brigade des amazones ". Il met à sa tête Louise Labbé, la Belle Cordière, et " la grande Deshoulières ", la poétesse élégiaque du XVIIe siècle, que ses contemporains appelaient la Dixième Muse, et dont il cite, avec de vifs éloges, un rondeau intitulé Entre deux draps. Ainsi, ces articles destinés au public d'un quotidien étranger traitent parfois d'auteurs qu'en France même, de rares érudits sont seuls à connaître. Larbaud a eu l'intention de publier en livre, à Buenos Aires, l'ensemble des articles de La Nacion. Il avait trouvé un titre : Desde la Nave de Plata. Le Navire d Argent, ce n'est sans doute pas sans intention. C'était le titre d'une revue fondée par Adrienne Monnier. Et le Navire d'argent transportait dans ses cales, jusqu'aux rives du Rio de la Plata, la littérature française.

10/2003

ActuaLitté

Poésie

Lycophron et Zétès

Ce Lycophron et Zétès assemble une traduction de l'Alexandra de Lycophron par Pascal Quignard et un long texte du même Pascal Quignard qui se déploie comme une réflexion sur ladite traduction, en incluant de nombreux éléments autobiographiques, ainsi que des séquences attribuées à un poète fictif : Zétès. Loin d'être disparate, l'ouvrage trouve son unité et sa légitimité dans le récit en actes qu'il propose : pourquoi un jeune homme de vingt ans décide-t-il de s'attaquer à une traduction de cette ampleur ? Quel est alors son rapport au fait poétique et à la communauté des poètes (André du Bouchet et Paul Celan notamment) ? En quoi une telle expérience annonce-t-elle les oeuvres futures ? Répondant à ces interrogations, Pascal Quignard compose, par touches successives, un art poétique qui le révèle magnifiquement. "C'était il y a quarante ans, écrit-il. Je disposais devant moi, à côté de moi, autour de moi, tous les dictionnaires que j'avais hérités de mon arrière-grand-père et ceux, plus récents, de Bailly, Chantraine, Grandsaignes, Bloch-Wartburg, Ernout-Meillet. Ils s'entassaient, se superposaient, de tous formats, petits, énormes, grands ouverts, les uns sur les autres, sous l'ampoule nue. Je préparais la traduction en commençant par chercher l'étymologie de chaque mot. Je voyageais. J'allais dans l'autre monde. Je descendais dans les siècles perdus". Et cette "descente dans les siècles perdus" apparaît comme une exploration fascinante, terrible, lucide, qui témoigne de la permanence de l'horreur et de l'aveuglement dans ce qui forme le destin des hommes. "Cassandre dit l'horreur du lien social. Personne ne la croit. Le déprimé dit la vérité du réel. Personne ne le croit. Ceux qui survécurent, revenant des camps d'extermination de l'Allemagne, provoquèrent la même incrédulité - trois mille ans plus tard - que Cassandre dans le monde troyen détruit, avant d'être égorgée". On comprend pourquoi un poète comme Paul Celan suivit pas à pas, à la fin des années 60, la traduction de Lycophron qu'avait entrepris Pascal Quignard, et pourquoi il ne cessait de lui demander d'accélérer la mise au net de la version française de ce texte fondateur.

02/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Dieu est en vous - Autobiographie et « comment prendre sa vie en main »

Au départ, la vie n'est pas facile. Nous devons tous à un moment donné, traverser le désert... . Pour certains il faut en plus se détacher du jouc d'un gourou, de ceux qui nous manipulent ou qui interviennent sur notre vie à notre insu. Nous ne croyons pas en Dieu "pour faire comme tout le monde" ! La Force mentale se vit au quotidien, se ressent et se travaille. Si vous choisissez de ne pas utiliser la force qui est en vous, vous acceptez de perdre la moitié de vos capacités et de ne pas décider de votre vie. Et croyez moi, dans ce cas, il y aura toujours auprès de vous des gens qui voudront bien décider à votre place, parce que à votre détriment, cela servira leur cause (et leurs chances). Je prétends ne pas avoir tout compris au début de ma vie. Et j'ai erré sans comprendre jusqu'à ce que je somme la seule entité qui pouvait me donner toutes les explications dont j'avais besoin : Dieu. Il semble très souvent absent de nos vies, mais si nous l'appelons, il lui arrive de répondre. Pour moi, cela valait la peine d'essayer... On dit souvent que Dieu a été créé pour les faibles, pour tous ceux qui ne sont pas capables de se débrouiller tous seuls. Alors tout dépendra de la définition que vous mettrez derrière ce mot. Dieu n'est pas un être humain, mais est-ce qu'il est un esprit ? Je ne le crois pas. Il est une partie de VOTRE esprit, il s'appelle la FORCE et vous pouvez le développer. Je fais partie des faibles et n'aurais pas pû me révéler sans Dieu. Je ne prétends pas non plus être la seule à avoir compris le sens de la vie, je suis convaincue que ce "code" , tout le monde en a connaissance ou presque. Quelquefois les gens parlent ouvertement et trahissent ci et là quelques consignes... . . Alors c'est à la petite minorité qui comme moi ne savait pas, que s'adresse cet ouvrage.

07/2017

ActuaLitté

Musique, danse

Le dictionnaire des chansons de Claude François. Avec 1 CD audio

Rien ou presque n’a été dit ; comme si tout avait été caché, dissimulé. Oui, Claude François n’est pas qu’un chanteur à paillettes des seventies, un blondinet-bondissant pour minettes débiles avec des refrains idiots. Sur l’art qui a fait connaître cet artiste, la matière première qui nous l’a fait connaître, personne, quasiment avant le présent ouvrage, n’a, expliqué son travail. Nous ne savions pas à quel point son inspiration, son flair ont puisé dans le meilleur du répertoire anglo-saxon, ce qui donna chez lui d’excellentes versions françaises n’ayant pas à rougir, contrairement aux idées reçues, devant l’original. Mais aussi, pourquoi n’a-t-on jamais su que c’était un vrai musicien, un jazzman qui savait de quoi il parlait quand on causait rythme ternaire. Et ses textes, qui parlent de l’enfance, de l’écologie, de la peine de mort, du mal de vivre, de la Guerre Froide et bien sûr, de l’amour : rien. Pourquoi n’a-t-on jamais su, qu’en écoutant plus de 70% des chansons de cet artiste nous entendions – bien arrangés et produits – du Ray Charles ou du James Taylor ? Pourquoi ignorions-nous à ce point, et sans l’ombre d’un doute que, sans le savoir, nous fredonnions des mélodies d’Erroll Garner, de Stevie Wonder, de Glen Campbell ou de Jimmy Cliff ; que nous savourions du Cat Stevens comme du Michael Jackson ou encore du Bob Marley ? Pour les Everly Brothers, Trini Lopez, les Four Tops et les Supremes de Diana Ross on a su, un peu. En effet, c’était tellement gros que les identités des adaptations que fit Claude François de leurs titres, ainsi de Belles, Belles, Belles, Si j’avais un marteau, J’attendrai ou C’est la même chanson, ne pouvaient passer inaperçues. Ce qui permit de fournir un involontaire alibi aux pourfendeurs de l’artiste ; ces petits arbres qui cachent la forêt, là où, au fond des sillons noirs des 33 tours se nichent, comme timides et calfeutrés, des chefs-d’oeuvre inconnus.

03/2013

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le vent dans les roseaux

"Mr. Pierce, qu'avez-vous fait aux heures les plus sombres de la Nouvelle-Orléans ?", m'interrogeait ce gamin du futur. Je lui répondrai que le désastre Katrina m'a révélé les choses et les gens que j'aime. Il m'a révélé quel garçon j'avais été, quel homme j'étais, et celui que je voulais devenir. Il m'a fait revenir chez moi, à la Nouvelle-Orléans, pour honorer mes ancêtres et les habitants de ma ville natale, les morts et les vivants, en donnant tout ce que je pouvais pour relever et reconstruire notre chère communauté. 29 août 2005. La tempête Katrina frappe La Nouvelle-Orléans et dévaste tout sur son passage, privant des milliers d'Américains de leurs foyers. Plus de 1500 personnes perdent la vie. Quelques temps après s'élève une voix des décombres : celle de Samuel Beckett au travers de Wendell Pierce interprétant un Vladimir prophétique. Vladimir : J'ai cru que c'était lui. Estragon : Qui ? Vladimir : Godot. Estragon : Pah ! Le vent dans les roseaux. Car alors que tout s'est effondré, Wendell Pierce joue cette pièce au milieu d'un paysage apocalyptique, parmi des spectateurs effondrés à qui il veut offrir une catharsis, un répit. S'il est connu pour ses rôles d'inspecteur Bunk dans The Wire et du tromboniste Antoine Batiste dans Treme, on sait moins qu'il est également un artiste et un homme engagé, qui a grandi à Ponchartrain Park, première banlieue afro-américaine construite après la seconde guerre mondiale. Dans Du vent dans les roseaux, Wendell Pierce livre un récit poignant et passionnant sur sa Nouvelle-Orléans, en nous plongeant dans son histoire familiale. Des champs de cannes à sucre aux lois ségrégationnistes de Jim Crow, il dépeint l'élévation sociale qui a été la sienne et dessine en creux le portrait de la lutte des noirs américains contre la discrimination, passée et présente. S'autorisant des digressions truculentes où il revient sur son expérience d'acteur, il nous offre du même coup une véritable ode à l'art qui "nous apprend qui nous sommes et nous dit qui nous devons devenir".

10/2016