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Madeleine Deny, Katerina Bazantova, Katerina Boudriot-Bazantova

Extraits

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Vie chrétienne

Charles de Foucauld et Marie de Magdala

Ne pensez pas qu'il s'agit dans cet ouvrage, dont la première édition date de 1950, de biographies parallèles, même si des ressemblances frappantes existent entre ces deux convertis à deux millénaires d'intervalle et si Charles de Foucauld, aujourd'hui canonisé, eut une grande dévotion à Marie –Magdeleine, soeur de Marthe et de Lazare. Tous les deux, dans leur jeunesse eurent une vie tumultueuse, elle, d'une grande beauté et riche, fut une grande courtisane et lui, jeune officier, eut une conduite scandaleuse. Leur ascension vers un véritable amour fut, pour elle, un regard de Jésus-Christ, pour lui une première confession intimée par l'abbé Henri Huvelin dans l'église Saint-Augustin à Paris. Ce livre est un recueil de méditations sur cet amour spirituel qui prit possession de deux âmes de manière bien différente, mais pourtant exclusive et totale, au prix d'un dépouillement absolu, quasiment soudain pour Marie et par étapes pour Charles, en passant par la Trappe, puis par la Terre Sainte avant de se sublimer dans le désert du Hoggar et de Tamanrasset. Ces méditations font appel à la fois à des passages des Evangiles comme à des textes de Lacordaire et de quelques théologiens, mais aussi à des conditions de vie fort intéressantes pour les premières années du christianisme avec Marie à Béthanie puis à la Sainte-Baume et sur l'Afrique avec Charles qui, tout en cultivant une grande solitude en compagnie du seul Rédempteur, pria pour les Arabes, les Berbères, les Touaregs et apprit leur langue pour commencer à les évangéliser. C'est avec une fine psychologie et une délicatesse remarquable que René Pottier montre la conversion de ces âmes de même famille, de leur attachement aux Evangiles que Marie a vécu avant même leur écriture et Charles par l'exemple. Tous deux auront été des missionnaires, elle en Provence, lui dans le désert. Tous deux ont répondu à l'amour par l'amour.

06/2022

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Sciences historiques

L'armée de papa. La drôle d'histoire du soldat français

Anecdotique au sens noble du terme, cette drôle d'histoire de soldat français est l'aboutissement d'un travail de recherche et d'écriture long de sept ans. Soucieux de se démarquer d'une littérature militaire trop souvent hagiographique, l'auteur s'est attaché à sélectionner dans les divers Mémoires, Souvenirs, biographies, journaux de marche et carnets de route qu'il a consultés, les témoignages les plus pittoresques et les plus inattendus relatifs tant au métier militaire et à ses vertus qu'à l'art de la guerre ou aux rapports entretenus par les soldats avec les civils, les femmes, les animaux, l'argent, la religion, les Arts et Lettres, etc. C'est dans le choix de ces extraits, cocasses et surprenants, parfois teintés d'humour noir, mais toujours drôles que réside l'originalité de cette grande revue de l'armée française et de ses membres jeunes ou vieux, petits ou grands, volontaires ou désignés d'office, décorés ou punis. Au fil des neuf cents pages passent devant le lecteur des milliers de personnages hauts en couleurs : le maréchal de Montrevel, " cervelle d'oiseau dans un crâne de boeuf " ; le général Bisson dont les vingt-cinq bouteilles de vin journalières n'étaient pas " un vice mais un besoin impérieux " ; le chef de bataillon Labruyère, qui, à bout de munitions, charge son pistolet avec la dent qu'il s'est fait arracher la veille ; le chef d'escadron Chipault, recordman de France des blessures avec cinquante-deux coups de sabre ou de lance reçus en une même journée ; le tambour Jeanjean, sabre d'honneur à onze ans, ou le cavalier Popirol, puni de quatre jours de police pour avoir présenté les armes à un évêque en imitant le cri du corbeau.

10/2019

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Poésie

Materia prima

"Je ne me sens plus capable de composer ce livret comme j'ai pu le faire pour les précédents Je cherche à me débarrasser de ce témoignage de nos faiblesses et les offrir en pâture A ceux qui auront l'envie de les lire. Ce n'est pas vraiment pour la postérité, mais pour témoigner que l'homme fut parfois bon aussi par contraste à son devenir. Derrière ce testament se cache un monde de matière noire de vie, c'est là que je me rends". Le 17 novembre 2020, CeeJay nous envoie en vrac l'ensemble de ses derniers textes afin que nous puissions en composer un recueil. Le projet porte le titre global de "Matière noire" , et sera publié en 2021. Le 19 novembre, je lui propose d'en extraire une partie afin de réaliser au plus vite, si possible de son vivant encore, le bookleg 162, qui serait son premier bookleg. Je lui propose le titre de transition "Materia prima" , qui lui plaît. Sa satisfaction à ce moment-là reste gravée dans mon coeur et ma mémoire. Il me dit "Oui parce que je n'en ai pas encore" , pour me dire combien il désirait depuis longtemps avoir, aux côtés de ses livres souvent imposants et épais, un de ces "petits objets" si accessibles. Le lendemain, le 20 novembre 2020, nous étions ensemble avec son fils Paulo et son ami Fabian Di Maria pour accompagner ses derniers souffles sur ce plan-ci de l'existence. Sur son lit doré je venais de déposer la maquette de couverture de ce livret. J'ai ensuite partagé la co-sélection des textes de ce bookleg avec 5 jeunes poètes qu'il affectionnait particulièrement : Fabian Di Maria, Aurélien Dony, Stephen Graff, Kev La Raj et Jérémie Tholomé. (- David Giannoni)

12/2020

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Santé, diététique, beauté

Je vois mon bonheur. Les grands défis de l'Aventurier aveugle

Les grands défis de l'Aventurier aveugle Je m'appelle Gérard Muller. Vous ne voyez pas qui je suis. Moi je ne vois plus. La vie a essayé de me mettre des bâtons dans les roues pour que j'oublie mes rêves de jeunesse. A vingt ans, j'ai appris que je serai aveugle à cinquante. Après une période de déni, j'ai commencé à accepter ma maladie. Avant de décider de la dépasser. Comment un cataclysme peut-il aboutir à changer le cours de votre existence ? A vous donner des ailes et l'envie de sillonner le monde ? De partir seul dans une favela du Brésil, sans parler la langue du pays, pour prêter main forte à une école accueillant les aveugles ? De participer à l'aventure du Paris-Pékin-Londres en tandem ou au lancement des premières courses handisports en Afrique de l'Ouest ? De suivre le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en solo avec un outil de navigation pas encore au point ? De prendre part à des treks en Himalaya ou d'aller à la rencontre des bergers kirghizes ? D'emmener des déficients visuels, des sourds et des valides en expédition au lac Baïkal ? Comment un autre cataclysme - le décès brutal de l'épouse qui a été à vos côtés pendant quarante-huit ans - vous amène à trouver de nouvelles forces au plus profond de vous ? Comment toujours essayer de transmettre un message d'espoir ? Donner le goût de s'intéresser aux autres, aux plus démunis, à la recherche scientifique ? A tout ce qui permet de renaître soi-même en se donnant à l'autre. Autant d'histoires et de messages que j'ai voulu transmettre dans ce livre.

05/2019

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Santé, diététique, beauté

Vies et VIH. Vivre au quotidien avec le virus du Sida

Propos recueillis par Alain Lafeuillade Médecin et Nicole Fau Journaliste Comment vit-on aujourd'hui avec le virus du Sida (VIH) ? Les auteurs se sont posé cette question, car si la maladie est toujours là, plus de 35 ans après la découverte du virus responsable, elle paraît banalisée. Qui en parle ? Les patients ? En général, non. Les médias ? De moins en moins, si ce n'est plus du tout. Ce n'est plus "une maladie à la mode" , nous a rétorqué un journaliste ! Certes, mais 150 000 patients en France vivent avec ce virus et le nombre de nouvelles contaminations par an ne baisse pas : 7 000 nouveaux cas d'infection. Alors, comment vivent ces personnes ? C'est ce que nous avons voulu savoir. A travers 20 témoignages de patients, nous en avons appris beaucoup. Pour certains, "on fait ce qu'il faut, mais on l'oublie vite" , une forme de déni en quelque sorte ; pour d'autres, "c'est le combat de leur vie" et ils s'investissent auprès des associations de malades et sur Internet. Il n'y a donc pas de "portrait-robot" face à cette maladie. Vous découvrirez, à la lecture de ces 20 témoignages de patients, que se mêlent, selon les cas, la passion, l'amour, la recherche du plaisir, la joie, la résilience, mais aussi la peur, la mort, la drogue, la prostitution, l'oubli, la honte, l'isolement. Cet ouvrage est complété de témoignages de soignants, en prise au quotidien avec cette maladie. Espérons qu'il permettra à chaque lecteur d'envisager différemment l'infection par le VIH/Sida, même si "elle n'est plus à la mode" , et de regarder son voisin séropositif d'un oeil nouveau.

06/2020

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Religion

LES HOMELIES SPIRITUELLES DE SAINT MACAIRE. Le Saint-Esprit et le Chrétien

Nous possédons, sous le nom de Saint Macaire le Grand (+390), fondateur du centre monastique de Scété, une œuvre spirituelle considérable, dont l'aspect primitif est difficile à déterminer, et qui nous est parvenue sous la forme de plusieurs collections qui se recoupent partiellement. Les cinquante homélies (collection II) dont on trouvera la traduction dans ce volume, en représentent la recension la plus classique, bien qu'elles ne nous livrent qu'une partie de l'œuvre. L'importance de ces textes vient à la fois de la qualité des enseignements qu'ils transmettent, et de l'influence qu'ils ont exercée dans les milieux spirituels d'expression grecque et syriaque, notamment sur des auteurs comme les " Pères neptique " de la Philocalie, Saint Maxime le Confesseur, Saint Grégoire Palamas, Saint Isaac le Syrien. Un bon juge en matière d'histoire de la spiritualité ancienne, Antoine Guillaumont, n'a pas hésité à écrire que dans cette œuvre " s'exprime la spiritualité la plus pure ; l'auteur des Homélies est un authentique ascète qui a gravi les plus hautes cimes de la perfection ; on perçoit chez lui une expérience qui est bien loin d'être aussi sensible dans les écrits du Pseudo-Denys, par exemple. L'Eglise grecque, qui l'a beaucoup lu, ne s'est pas trompée en voyant en lui un des plus grands spirituels chrétiens... On trouve chez lui déjà, de façon plus directe encore que chez Grégoire de Nysse, les éléments fondamentaux de la mystique orthodoxe, établis sur une expérience intense ". Après seize siècles, cet enseignement n'a rien perdu de sa force et de son actualité, et N.A Nissiotis a confié : " Personnellement, j'ai trouvé maintes phrases de Macaire presque identiques à des expressions de Kierkegaard, (notamment) en ce qui concerne la réponse conséquente et totale de la foi chrétienne au monde ".

11/1984

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Philosophie

Après badiou

"Mehdi Belhaj Kacem a été proche d'Alain Badiou. Il est de ceux qui connaissent le mieux, et de l'intérieur, la mécanique et les ruses de son œuvre. Badiou l'a même tenu pour l'un de ses disciples les plus prometteurs. Et voilà que le disciple en est venu, par un cheminement dont il rend compte, ici, avec probité, à considérer que l'œuvre du maître contenait d'impardonnables impostures.Après Badiou est un livre joyeux et cruel. Plein d'humour et de savoir. C'est un démontage biographique (toute philosophie n'est-elle pas, selon le mot célèbre, une biographie mise en concepts ?) non moins que métaphysique (sur la question de l'Evénement, sur celle de l'Universel, sur l'énigme du Mal et de l'insistante surdité de "la" philosophie à son interpellation, Belhaj Kacem avance ses propres thèses qui s'opposent point sur point à celles de Badiou).Comment un philosophe en vient-il, de l'apologie de Pol Pot, au déni de l'existence même du problème écologique ? D'où procède son mépris de la démocratie ? Pourquoi son platonisme ne peut-il, pris à la lettre, que rendre sourd et aveugle au surgissement de l'événement, le vrai, tel celui qui importait, à l'heure où ce livre s'achevait, la dictature en Tunisie puis dans une large partie du monde arabe ? Telles sont quelques-unes des questions qui hantent ce livre sincère et limpide, plein de colère et de révolte — et brûlant d'une belle passion pour la vérité.De la terreur en philosophie, et comment s'en libérer. La première déconstruction d'un système dont on se dit, lecture faite, qu'il ne tenait peut-être que par l'intimidation qu'il diffusait."B.-H. L.

03/2011

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Droit

Réclamer justice

N'être pas reconnu dans ses droits, faire l'objet d'un déni de justice, être victime d'une injustice, demander réparation pour un tort subi : y a-t-il une seule personne, depuis que le monde existe, qui n'ait pas connu, directement ou indirectement, ce genre d'épreuves ? Or ces épreuves, si inévitables soient-elles, n'ont-elles pas parfois pour conséquence de faire perdre la tête ? N'y a-t-il pas des circonstances où réclamer justice fait basculer les hommes dans la violence, voire dans la déraison ou la folie) Cette folie est-elle dictée par le besoin de se venger ? Ou ne tient-elle pas plutôt au désir de voir le droit existant s'appliquer sans réserve ni délai ? Il arrive en tout cas qu'au nom même de cette justice dont on ne laisse pas d'exiger le respect, l'on se mette à oeuvrer contre elle, à franchir les limites de la loi, à se rendre coupable d'un crime. Immense est alors le paradoxe qui veut que l'on s'aliène le droit dont on a la chance de jouir déjà et que l'on révère pour la protection qu'il assure. Un paradoxe qui apparaît plus souvent qu'on ne croit. Et qui commande aussi que l'on se pose au moins cette question : la folie du réclamer-justice, quand elle a lieu, ne serait-elle pas due au fait que cette réclamation s'élève alors même que l'idée que l'on se fait généralement de ce qui est juste, de ce qui devrait être juste, n'est jamais tout à fait claire ? Ou ne surviendrait-elle pas plutôt parce que l'exigence de justice qui gît au fond de nous est, par sa nature même, infinie ?

04/2019

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Philosophie

Ménon

Oui, je vous écoute, oui... - Et finalement, non ! Cette volte-face coupe en deux le dialogue. C'est une sorte de gifle, dont le chevalier thessalien, Ménon, frappe Socrate. Elle annule presque le dialogue amorcé. En Sicile, Platon amorça plusieurs fois un dialogue, vécu et non écrit, avec le tyran Denys, dans l'espoir de fonder une cité de paix, mais en terre vierge, loin d'Athènes. En vain, comme ici. Alors, Platon écrit, pour les lointains, pour nous, derrière sa Ville. Pour elle, c'est-à-dire finalement contre elle, d'abord, cette cité bavarde et prétentieuse, cette Athènes que Socrate, son maître, n'a pas quittée, quand il pouvait encore échapper à la mort : il boirait la ciguë lorsque le gréement du vaisseau mystique d'Apollon à Délos se découperait sur l'horizon. Socrate a dit oui à la mort. La mort ? - Finalement, non, redit Platon. Elle est la vie, ouvrant nos yeux sur les constellations que l'étrange Tirésias déchiffre avec bonheur, tranquillement assis aux Enfers - telle est la dernière image du Ménon. Le chevalier Ménon croit vivre, lui. Il vise l'excellence, mais à la façon du tyran. Socrate lui fait alors donner deux leçons : par un esclave, ô honte, une leçon de soumission au vrai, soumission qui est l'avenue royale de l'excellence ; en sens contraire, une leçon d'orgueil : un démocrate et un parvenu, Anytos, idolâtre, ô surprise, les grands hommes d'Athènes, oublieux qu'il est de la Mémoire de soi, secret divin de l'excellence. C'est cet Anytos qui obtiendra la condamnation de Socrate. Le Ménon est un rude exercice de patience intérieure. On n'y parle point directement du Bien, de la Justice. C'est que la résistance d'Athènes à la philosophie incite Platon à lui désigner encore le soleil, mais comme à travers un vitrage dépoli.

06/1999

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Pères de l'Eglise

Le jardin des Pères

Le Jardin des Pères, c'est une promenade dans les écrits et la pensée des Pères de l'Eglise, d'une actualité sans pareille. Parler du Jardin des Pères, c'est dire que leurs écrits ne se présentent pas comme des livres bien rangés dans une bibliothèque, mais comme des arbres plantés près d'un cours d'eau qui fructifient sans cesse. C'est dans ce jardin que fait entrer cet ouvrage qui se présente comme un recueil d'articles sur quelques grandes figures des Pères de l'Eglise. La première fi gure est celle d'Antoine, père des moines " enseigné par Dieu ", suivi par beaucoup d'autres : Justin défendant la vérité de la foi dans le Christ dans un " dialogue " avec le Juif Tryphon et une " apologie " adressée à l'empereur Marc Aurèle ; Basile de Césarée avec son traité Sur le Saint Esprit et Grégoire de Nazianze qui présente leur amitié fi dèle et mouvementée ; Jean Chrysostome qui montre la relation entre la liturgie et la diaconie des pauvres, le pain eucharistique et le pain distribué aux affamés ; Evagre le Pontique, Denys l'Aréopagite et Maxime le Confesseur, auteurs plus spéculatifs, qui s'interrogent sur " le statut de l'intellect dans l'union mystique ", " l'inconnaissance et la prière " ou " l'au-delà de la parole " ; Isaac le Syrien qui représente un autre courant spirituel, celui de l'hésychasme dans l'Eglise orientale ; enfin Silouane, un moine du Mont Athos, modèle de l'humilité. Ce recueil s'achève par des questions sur la Patristique et l'oecuménisme. Sur tous ces sujets - l'ascèse chrétienne, le dialogue avec les religions, la théologie trinitaire, le lien entre l'eucharistie et la charité, la mystique et la christologie -, les Pères ont leur mot à dire encore aujourd'hui.

08/2021

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Art roman

Le masculin et le féminin sacrés dans les églises romanes

Le thème du masculin et du féminin est l'un de ceux qui ont fait le plus l'objet d'études et de travaux divers dans la littérature mondiale. Pourtant, peu de gens savent que c'est l'un des thèmes les plus importants de l'art roman et que, par ailleurs, ce dernier y est traité dans l'iconographie de la manière la plus directe, sans tabous ni complexes. Malgré cela, on trouve relativement peu d'ouvrages sur ce sujet qui, lorsqu'il n'est pas simplement ignoré, semble avoir été considéré comme tout à fait accessoire. Et cela sans doute pour plusieurs raisons : d'abord, on ne conçoit pas que puissent exister des images érotiques dans des églises, et surtout au Moyen Age ! Mais comme elles existent quand même, malgré les mutilations opérées dans certains édifices au cours des siècles, soit on adopte une attitude de déni, soit on dit qu'elles sont issues de "rites païens", car un chrétien, bien sûr, ne saurait représenter ni évoquer ouvertement le sexe. Cette sorte d'"explication" ne peut se comprendre que si l'on oublie le contexte historique, philosophique, moral et religieux qui a vu naître ces images. C'est pourquoi il est indispensable, si l'on veut donner sens à ces "mystères", d'aller à la recherche des sources qui ont permis à cet art de naître et de se développer. A côté du message officiel et orthodoxe de l'Eglise, on se rend compte qu'il en existe un autre, plusieurs autres, issus de sources diverses et variées, appartenant à un fond commun préchrétien et dont on peut retrouver les traces dans les civilisations archaïques méditerranéennes, principalement cananéenne, sumérienne, babylonienne, égyptienne et indienne. L'influence des Arabes dans la transmission de ces rites et traditions par l'Espagne a été prépondérante.

07/2021

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Histoire de France

Penser l'oubli après 1945. Voies du silence, voix de l'absence

1945-2015 : alors que la France célèbre le 70e anniversaire de sa libération du joug nazi, Fabienne Federini s'intéresse au processus de l'oubli tel qu'il a pu se construire dès l'immédiate après-guerre, à partir des silences des principaux acteurs de l'époque, parmi lesquels on trouve nombre d'intellectuels. II y eut ainsi ceux (Sartre, Mounier) qui, ayant peu fait, ont préféré passer sous silence ce qui fut, au risque de prendre quelques libertés avec l'histoire. Ce silence-là était bien sûr déni. A côté, il y eut ceux (Char, Vernant) qui, ayant fait beaucoup, ont refusé de parler de leurs faits d'armes, ne se prévalant d'aucun droit - eux qui pourtant les avaient tous. Ce silence-ci était refus du mensonge, de l'imposture, parfois. II se voulait surtout refuge d'une mémoire fidèle au souvenir de leurs camarades "tombés pour la France". Or, à l'exception de quelques noms devenus symboles, les autres sont tombés dans l'oubli. C'est pourquoi, il s'agit moins ici d'évoquer une résistance mythique, réduite en général à sa seule geste héroïque, que de donner la parole à ces femmes, à ces hommes qui l'ont incarnée physiquement, quelquefois jusqu'au sacrifice. Faire entendre la voix de ces "précurseurs clairvoyants", c'est bien sûr les rendre présents. C'est aussi s'interroger sur ce que ce combat politique, mené au nom du genre humain, est encore susceptible de nous apprendre aujourd'hui. Est-il un héritage appartenant résolument au passé ou porte-t-il en lui une métaphysique le rendant vivant à jamais ? Peut-être est-ce là, dans le choix des réponses apportées, que réside ce que d'aucuns appellent "le devoir de mémoire".

09/2015

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Histoire des idées politiques

Antisionisme, une histoire juive

Le signe d'égalité placé entre les termes "antisionisme" et "antisémitisme" constitue un véritable déni d'histoire, une forme de révisionnisme qui veut effacer toute trace de la longue tradition juive, religieuse ou séculière, d'opposition à l'idée d'Etat-nation juif. Les coordinatrices de l'ouvrage rappellent, documents historiques à l'appui, que l'antisionisme traverse le judaïsme et la judéité, que ceux-ci soient diasporiques ou israéliens. Le sionisme se perçoit et est perçu comme une qualité intrinsèque à la judéité et inséparable du judaïsme. Ses partisans opposent aux critiques antisionistes une rhétorique invariable ? : 1. L'Etat d'Israël est le représentant du judaïsme et le centre de toute vie juive. 2. Négation du caractère juif des Juifs antisionistes accusés d'être dans "la haine de soi". 3. Le sionisme prétend résoudre le "problème juif" par la "normalisation du peuple juif" à travers la création de son Etat-nation. 4. Le sionisme se présente comme la seule réponse à l'antisémitisme, et Israël comme le seul garant de la sécurité des Juifs à travers le monde. 5. Le sionisme juge qu'en soutenant le droit au retour des réfugiés palestiniens et la nécessité de "dé-sioniser" Israël à travers les propositions d'un Etat commun de la mer au Jourdain (Etat binational ou Etat laïque de tous ses citoyens), les antisionistes oeuvrent à la destruction de l'Etat d'Israël. Les documents publiés ici couvrent une période allant de 1885 à 2019 et font entendre la diversité des voix éminentes qui se sont élevées contre le sionisme - religieuses ou révolutionnaires, libérales ou humanistes - et des espaces où se déploie la pensée antisioniste juive : en Occident, au sein du monde arabe ou musulman, en Israël même.

10/2023

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Histoire internationale

Entre soi. L'élite du pouvoir dans la Chine contemporaine

Les voyageurs comme les familiers de la Chine découvrent tous, à un moment ou à un autre, l'importance de l'art des relations, ces codes de conduite spécifiques appelés guanxi. Les réformes de Deng Xiaoping - résumées par son slogan " Enrichissez-vous ! " - ont conduit les Chinois en quête de prospérité et désireux de s'affranchir du pouvoir à s'enrichir de et par les guanxi. Aussi présentes soient-elles dans la vie quotidienne, ces habitudes ne laissent pas d'interpeller puisque, sous une forme dévoyée, elles provoquent un glissement des codes éthiques anciens vers des pratiques de corruption généralisées. Inscrites dans la tradition, comment se développent-elles dans un contexte de modernisation aussi intense ? À quelles formes de pouvoir donnent-elles lieu parmi des élites nourries de rhétorique égalitaire ? Présentant une large synthèse des meilleurs travaux existant sur les guanxi dans la sphère sociale ainsi qu'une enquête sans précédent sur leur influence dans le fonctionnement du régime depuis vingt-cinq ans, ce livre propose des perspectives inattendues. Il ne s'agit ni d'un retour à une tradition confucéenne immanente ni d'une situation inédite, car les guanxi ont joué un rôle considérable dès la période maoïste. Loin d'opposer vertu privée et corruption publique, ils offrent un miroir où société et politique réfléchissent leur image en vis-à-vis. À maints égards, ils ont permis la modernisation du régime en conciliant la continuité du parti et la professionnalisation des élites. Leurs effets sont donc ambigus, car ils perpétuent le régime en renouvelant ses dirigeants. Dans un espace politique qui entend faire de la méritocratie et de la technocratie la source d'une nouvelle légitimité socialiste, les guanxi alimentent aussi des formes de contestation recourant à la légalité et au droit. Ces nouveaux usages peuvent, à terme, engendrer des évolutions politiques importantes.

04/2004

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Actualité et médias

Ravages N° 1, été 2020 : Après la fièvre, la canicule

La revue Ravages fait peau neuve I - Dossier Canicule : depuis plusieurs années, chaque été, la canicule menace Avec des écrivains, des témoins, des chercheurs Ravages fait le tour du monde des canicules, de la désertification et des incendies qui se multiplient depuis 15 ans avec le réchauffement climatique. Comment elles affectent les corps, le travail, l'humeur, la compréhension, les émeutes, les colères... Comment elles multiplient les guerres... Comment les espèces parasites en profitent... Comment il fera demain à Paris la tempéture de Tanger... Comment elle accélère la prise de conscience du réchauffement fatal, détrône les politiques, influence les artistes... II - Un cahier spécial : ravages dans les têtes Les Engrenages : comment la sécheresse multiplie les violences, les migrations, le terrorisme et les guerres. Comment à force de dégrader les écosystèmes, nous avons libéré des virus létaux... - Les Eculés : les intellectuels boomers dans le déni cynique et la défense désespérée du statu quo - Les Chacals : les profiteurs de changement climatique, qui veulent contrôler les ressources, et leurs lobbies - Le " capitalocène " vs l'anthropocéne. III Joie Ravageuse Les Durs à Cuire : Extinction Rebellion, désobéissance civile, Sea Shepherd... - Les écosexuels : ils font l'amour dans et avec la nature - S'adapter au réchauffement : tous en hamac, des palmiers partout, la Riviera anglaise... - L'aérocène : l'avenir, voyager en ballon. Contributeurs : Ravages comporte déjà 10 numéros, parus entre 2008 et 2013. Le magazine revient en 2020 sous une nouvelle formule toujours orchestrée par Frédéric Joignot. Une vingtaine d'auteurs et de plasticiens venant de pays et d'horizons différents interviennent dans chaque numéro. Contribuent dans ce numéro : Margaret Atwood, Jared Diamond, Jean-Marie Durand, Naomi Klein, Joëlle Zask, Pablo Servigne, Georges Marbeck, Isabelle Sorente, Annie Sprinkle...

06/2020

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Ouvrages généraux

Une histoire inquiète. Les historiens et le tournant linguistique

L'histoire est une discipline traditionnellement confiante. Depuis le XIXe siècle au moins, les historiens se sont accordés sur un ensemble de règles et de conventions qui garantissaient tout à la fois la production de connaissances objectives et vérifiables, l'affirmation d'une communauté de métier et l'élaboration d'un récit partagé. Ce sont ces convictions essentielles qu'est venu ébranler le tournant linguistique, qui pose que le langage, loin d'être un medium neutre, participe de la construction du monde dans lequel nous vivons et que nous étudions. Il s'agit d'un moment relativement bref - deux décennies à partir des années 1970 - mais intense, qui, depuis les Etats-Unis, a été à l'origine de fortes turbulences au sein de l'historiographie et, au-delà, dans toute une part des sciences sociales et des humanités. Dans ses versions les plus radicales, il a pu aboutir à une rupture entre les mots et les choses, au déni de tout rapport à la réalité et à la mise en cause de la possibilité même d'une connaissance du passé. Des questions ont été posées, dont certaines restent ouvertes. L'histoire est aujourd'hui moins assurée de ses certitudes qu'elle ne l'était. Elle est sans nul doute plus inquiète. Les auteurs se proposent de reconstruire à travers cet ouvrage la dynamique d'un mouvement, le patchwork théorique qu'il a mobilisé, pour comprendre l'attraction qu'il a exercée, les polémiques et les rejets qu'il a suscités, en replaçant le tournant linguistique dans le cadre plus large du moment postmoderne qui, dans les mêmes années, traduit le sentiment d'un épuisement des valeurs et des formes sociales, politiques, culturelles, associées à la modernité.

10/2022

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Cinéma

Eclats de rire. Variations sur le corps comique

Comme on rit beaucoup aujourd'hui sur le petit écran et sur la scène des music-halls, des grands et des moins grands parmi les artistes et les bateleurs contemporains sont passés ici en revue. Mais voici un drôle de renversement de situation : n'a-t-on pas longtemps cru que l'art comique ne se remettrait pas de la disparition des génies du burlesque qui ont occupé le grand écran ? En suivant à la trace Chaplin, Keaton, Laurel et Hardy, les Marx Brothers, puis Tati, Rozier, de Funès, ou Jerry Lewis, ce sont les changements qui affectent le rire, surtout quand celui-ci passe du grand au petit écran, que ce livre cherche à mettre en scène. Mais ce voyage chez les rieurs d'hier et d'aujourd'hui n'est pas empreint de nostalgie. Des bêtes de scène sont ici saluées - Raymond Devos, Pierre Desproges, Rufus, Philippe Caubère, Dany Boon... - qui témoignent que le rire ne cède pas à la pente d'une vulgarité qui menace toujours. En mettant en scène des corps comiques, ceux du cinéma, du théâtre, de la scène de music-hall ou de la télévision, ce livre est sous-tendu par une réflexion sur la nature du rire où le corps du rieur répond à sa manière à celui du créateur de rire. Renouant ainsi avec l'esprit de Molière, mais aussi avec les interrogations de Stendhal ou de Baudelaire, Eclats de rire affirme que le rire ne cesse d'enrouler corporellement le haut et le bas, le petit et le grand, Arlequin et Pantalone le noble et le vulgaire, mais aussi de mettre en relation le haut et le bas de la scène, le public et l'artiste.

01/2002

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Histoire internationale

L'Asie orientale. Du milieu du 19e siècle à nos jours, 2e édition revue et augmentée

Quelques-unes des clés essentielles pour comprendre l'Asie orientale d'aujourd'hui se trouvent dans son passé, et notamment son passé le plus proche. En un siècle et demi, la Chine, le Japon, la Corée et les pays de la péninsule indochinoise, ont connu la domination étrangère sous des formes et à des degrés divers, les révolutions et les conflits internes, les luttes émancipatrices. Tour à tour, et parfois en même temps, objets de convoitises, conquérants, victimes et acteurs de la guerre froide, partie prenante enfin des grands bouleversements économiques mondiaux, ces États, que réunit et oppose à la fois un nationalisme plus vivace que jamais, ont ainsi traversé 150 ans de violences et de développement, de désastre et de richesse naissante ou triomphante. Ils nous confrontent à quelques-unes des grandes interrogations de ce début de XXIe siècle. La survie, en Chine, du dernier grand régime socialiste de la planète, n'est pas la moindre : elle prend visage d'énigme si l'on entend ignorer l'évolution propre de la société chinoise, de la chute de l'empire à la disparition de Deng Xiaoping. De même pour ces points de tension que sont les Corées, la péninsule indochinoise ou le détroit de Taiwan : comment les comprendre sans prendre en compte les tenants et aboutissants de la Guerre de 1950, de la chute du Guomindang, des guerres d'Indochine ou du Viêt-nam ? Et dans un autre ordre d'idées, comment éclairer les fluctuations de l'économie japonaise et les déchirures de la société nippone, si on ne les rapporte pas à une plus longue durée ? S'il est une zone du globe où par excellence, le présent éclaire le passé, c'est bien l'Asie orientale. Mais l'inverse est plus que jamais vérifié.

08/2014

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Histoire internationale

Eichmann au Caire. Et autres essais

Adolf Eichmann était l'un des organisateurs des camps de concentration nazis. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a réussi à échapper aux Alliés et s'est installé en Argentine où il a vécu sous une fausse identité jusqu'en 1960, avant d'être kidnappé par des agents du Mossad israélien. Conduit secrètement en Israël, il a aussitôt été jugé, condamné à mort et exécuté, le 31 mai 1962. A l'époque, l'affaire Eichmann a eu un retentissement considérable et l'on sait que Hannah Arendt lui a consacré un ouvrage devenu rapidement un classique de la philosophie politique, Eichmann à Jérusalem ou la banalité du mal. Le premier article de ce livre traite de la réception de cet événement dans le monde arabe, et plus précisément en Egypte. Le choix de ce pays n'est évidemment pas anodin. En effet, sous la direction de Nasser, c'était le porte-drapeau du nationalisme arabe, le champion de la lutte contre Israël, et il n'était pas rare en Europe et aux Etats-Unis de lire dans la presse des articles l'assimilant au fascisme, et même au nazisme. Or, Gilbert Achcar, se fondant sur la couverture du procès Eichmann par le quotidien officieux Al-Ahram, alors dirigé par le confident de Nasser, Muhammad Hassanayn Haykal, a régulièrement dénoncé autant les crimes nazis que l'usage qui en a été fait par la propagande israélienne pour justifier l'expulsion des Palestiniens et le déni de leurs droits nationaux. Dans les deux autres articles, l'auteur revient sur son ouvrage Les Arabes et la Shoah, qui, à sa parution en 2010, a suscité de furieux débats tant aux Etats-Unis et en Israël qu'au Liban et dans d'autres pays du monde arabe. ?? ?? ?? ??

09/2012

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Littérature étrangère

Littérature africaine. L'ancien et le nouveau autour des indépendances

La lecture en un temps parée d'une exigence particulière s'écarte volontairement des normes admises et établies. L'exigence est celle de la Célébration du cinquantenaire des indépendances africaines. Nous avons voulu, en premier lieu, célébrer la littérature africaine en elle-même, puis, accessoirement, la porter à la connaissance des uns et des autres. Aussi, nous nous sommes mis en tête de voir traiter dans les oeuvres des auteurs africains considérés, la problématique des indépendances. Une manière de lire dirigiste, orientée et attentiste nous portant à présumer de ce que nous voulons nous mettre sous la dent. Une manière de lire nous aiguillant à débusquer dans les oeuvres trois traits en priorité, à savoir : l'espace diégétique, qui nous dicte de quel pays est originaire l'auteur ; le passage de l'ancien au nouveau, c'est-à-dire d'une société traditionnelle à une société moderne ; la problématique des indépendances. Nous disons ici notre étonnement et notre admiration pour une littérature de belle eau et de bonne facture. Nous avons été nourris, irrigués, séduits par les belles proses qui ont défilé devant nos yeux. Séduit au point de vouloir prolonger l'aventure au-delà du désir d'être en consonance avec la Célébration. Nous avons eu des coups de coeur, notamment pour le roman phare de Kourouma, Les soleils des indépendances, pour Ô pays, mon beau peuple ! d'Ousmane Sembène, pour L'Enfant noir de Camara Laye et enfin pour Le Chant du lac d'Olympe Bhêly-Quénum. Mais tout est à prendre, car ce sont toutes des oeuvres précieuses. Nous vous invitons à noter les titres des livres d'auteurs africains qui ont été étudiés afin de vous les procurer pour enrichir votre bibliothèque.

04/2013

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Photographie

Living Colors

Living Colors est tout simplement un dispositif qu'a imaginé la photographe française Isabelle Arthuis pour classer et présenter ses images du monde par couleur et le résultat est à la fois captivant et magnifique. Née en 1969 au Mans et formée à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes, Isabelle Arthuis se partage entre la France et la Belgique. Elle poursuit un travail sur l'image, à la fois comme un moyen de saisir le monde et d'y participer activement. En relation avec l'espace, ses oeuvres, comme des traces du réel, relèvent d'un incessant mouvement. Les expériences de ses voyages, de ses séjours et de ses rencontres l'amènent à explorer différents modes de production et de présentation des images. Ses photographies en noir et blanc ou en couleur, d'un format allant de celui d'une carte postale à la taille d'une affiche publicitaire, trouvent leurs sources formelles principalement dans le cinéma et la peinture, l'image se construit en relation avec les contextes et en résonance avec les histoires dont ils relèvent. Depuis dix ans, elle a bénéficié de nombreuses expositions à l'étranger : en Belgique (Bruxelles, Liège) mais aussi au Brésil (Rio de Janeiro), en Suisse (Fribourg), en Autriche (Vienne, Salzbourg), au Luxembourg, en Allemagne (Francfort), en Grèce, Monte Negro, Pologne. A côté de cette activité internationale importante, Isabelle Arthuis n'en est pas moins présente sur la scène artistique française que ce soit dans les collections publiques (FRAC Bretagne, MAMVP, Musée des Beaux-arts de Brest), les fracs et centres d'art. De nombreux critiques d'art et commissaires d'expositions défendent son travail : Denys Zacharopoulos, Hans-Ulrich Obrist et Laurence Bossé ("Traversées", MAMVP, 2001), Eric Corne ("Voir en peinture", le Plateau, 2003), Jean-Marc Huitorel, Judicaël Lavrador, François Aubart, Bernard Marcellis, Cécile Bourne, Bruno di Rosa, etc.

01/2012

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Actualité et médias

Prisonnier de Poutine

Le 25 octobre 2003, Mikhaïl Khodorkovski, alors l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de Russie, a été arrêté sur ordre de Vladimir Poutine, soucieux de se débarrasser d'un rival politique. Accusé des méfaits les plus absurdes (en un an il aurait détourné davantage de pétrole que le pays n'en produit!), Mikhaïl Khodorkovski a été condamné au terme de plusieurs procès à treize ans d'emprisonnement. Le parallèle avec les procès staliniens est évident jusqu'à la caricature. A travers ce déni de justice, les maîtres du Kremlin ont fait passer un message à tous ceux qui voudraient sérieusement contester leur mainmise sur le pays. Révélatrice du vrai visage du pouvoir dans la Russie d'aujourd'hui, l'affaire Khodorkovski, à l'image de l'affaire Dreyfus en son temps, touche à des valeurs essentielles : l'Etat de droit, la démocratie, les droits de l'homme. Totalement inédit, ce livre a été rédigé par Mikhaïl Khodorkovski du fond de sa cellule. Sorti clandestinement, chapitre après chapitre, Prisonnier de Poutine raconte le quotidien du détenu le plus surveillé de Russie. En revenant sur la genèse de l'affaire, il permet de comprendre comment, au tournant des années 2000, le pouvoir et les richesses du pays ont été confisqués au profit d'une nouvelle nomenklatura. S'y dévoile un homme brillant et courageux, qui analyse avec clairvoyance le sens de ses épreuves et livre une condamnation implacable du système poutinien, lequel ne fait qu'habiller d'oripeaux démocratiques les méthodes héritées du KGB. Mis en perspective par la journaliste Natalia Gevorkyan, qui l'a recueilli, le témoignage de Mikhaïl Khodorkovski permet de prendre conscience de la pente dangereuse dans laquelle la Russie s'est engagée.

02/2012

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Histoire internationale

La Chine au XXe siècle. Tome 2, De 1949 à aujourd'hui

"Le peuple chinois s'est dressé. Les Chinois ne seront plus jamais un peuple d'esclaves", annonçait Mao le 1er octobre 1949, lors de la proclamation triomphale de la République populaire de Chine. Quarante ans plus tard, les grands espoirs soulevés par les débuts du "vent communiste" se sont totalement évanouis. En réalité, l'"âge d'or" du communisme n'apparut tel que par référence aux épisodes qui suivirent. Les Cents Fleurs, le Grand Bond en avant, qui marque le sommet de la collectivisation, furent - pour le peuple comme pour le Parti - des épreuves inutiles. Et la tragique Révolution culturelle, sous prétexte de purifier et régénérer la Révolution, n'aboutit finalement qu'à en dégoûter les Chinois. Bien avant le massacre des étudiants du printemps 1989, les manifestations du printemps 1976 où, pour la première fois, le peuple s'exprime contre Mao illustrent déjà la perte de légitimité du pouvoir. Certes, le régime de Deng Xiaoping connaît d'abord une relance de la légitimité en prônant les Quatre Modernisations. Mais si la modernisation progresse effectivement dans le domaine de l'agriculture, les difficultés économiques que le régime est incapable de résoudre provoquent un malaise social croissant. Wei Jingsheng réclamait une cinquième modernisation - la démocratie - faute de laquelle les quatre autres seraient vouées à l'échec. En fait, la dernière tragédie de Tian'anmen ne montre pas tant l'échec d'une révolution démocratique que l'archaïsme d'un Etat incapable de conduire la modernisation. Un Etat qui compte aujourd'hui un bon milliard d'habitants et où apparaissent plus évidentes que jamais l'arriération d'une société fragmentée et, sous-jacente au marxisme-léninisme, la persistance d'une morale et d'une idéologie confucéennes qui privilégient le rôle des élites.

10/1990

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Economie

Réveillez-vous !

Voici plus de trois décennies que les Français se sont installés dans le déni. Qu'ils refusent de s'adapter aux grandes transformations du monde et évitent les réformes que tous savent indispensables, mais dont personne ne veut assumer la responsabilité. La France est à la veille d'un effondrement majeur si elle ne se réconcilie pas avec la réalité et la modernité. Elle a usé et abusé de son modèle de nation Providence jusqu'à ruiner son appareil de production, placer l'Etat au bord de la faillite, paupériser ses citoyens, déclasser le pays face à l'Allemagne et aux nouveaux géants du Sud. Elle risque aujourd'hui d'entraîner l'Europe dans sa chute. Ce qu'une génération nihiliste a détruit, une autre peut le reconstruire. Ce que les élections successives ont éludé, le débat public doit le porter. Cessons de nous en remettre à l'exaltation d'un passé mythique, de sous-estimer ou de contourner nos problèmes. Nommons-les, étudions-les et réglons-les. Cessons d'infantiliser les citoyens. Rassemblons-nous et mobilisons-nous. Cessons de renier une Europe dont l'aventure demeure un des laboratoires de la modernité, et de fuir devant l'histoire universelle qui entre pourtant en résonance avec les valeurs de 1789. L'heure n'est plus au défaitisme, mais au combat pour le redressement, car la France dispose encore d'atouts décisifs. II reste possible d'inventer un pacte productif, un pacte social, un pacte citoyen, un pacte européen pour être acteurs et non spectateurs du XXIe siècle. Il ne nous manque que d'ouvrir les yeux et d'agir dans le monde tel qu'il est. Réveillez-vous ! Réveillons-nous !

09/2012

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Philosophie

Vivre la fin des temps

Aucun doute n'est plus permis : le système capitaliste global entre à toute vitesse dans sa phase terminale. Crise écologique mondiale, révolution biogénétique, marchandisation effrénée et croissance explosive des divisions sociales sont, selon Zizek, les quatre cavaliers de l'apocalypse à venir. Mais la mort du capitalisme doit-elle entraîner, comme le croient beaucoup, la fin du monde ? Non. Il y a un espoir. Nos réponses collectives à la catastrophe correspondent précisément aux étapes du deuil décrites par la psychologue Elisabeth Kübler-Ross : déni, explosion de colère, tentatives de marchandage, puis dépression et, enfin, acceptation. C'est après avoir atteint le point zéro, après avoir traversé le traumatisme absolu que l'individu, devenu sujet, pourra discerner dans la crise l'occasion d'un nouveau commencement. Mais la vérité traumatique doit faire l'objet d'une acceptation et se vivre pleinement pour qu'ait lieu ce tournant émancipateur. Notre salut viendra d'une réaction à l'idéologie multiculturaliste hégémonique qui entrave notre prise de conscience politique, mais aussi par la lutte. La lutte contre l'autorité de ceux qui sont au pouvoir ; contre l'ordre global et la mystification qui l'étaye, contre nos propres mécanismes d'évitement et d'aveuglement qui nous conduisent à inventer des remèdes ne faisant qu'aggraver la crise. Dans une analyse magistrale, où la géopolitique tient une place de choix, Zizek nous engage, au vu de l'inéluctable prolétarisation qui entraîne la subjectivité contemporaine vers le chaos, à repenser radicalement le concept d'exploitation. Et il détecte en même temps les indices d'une culture communiste possible dans des utopies comme le " peuple des souris " de Kafka, ou dans celles que suggère le collectif des surdoués déjantés des Plus qu'humains de Theodore Sturgeon ou le groupe de rock Rammstein.

02/2011

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Histoire internationale

Chefferie traditionnelle à Anyronkopé. Entre mensonge et sincérité historique

Tout d'abord, que le contenu de cet ouvrage soit compris comme une contribution au règlement pacifique du problème de la chefferie dans le village d'Anyronkopé. Il n'aura de sens que s'il génère des pistes de solutions définitives ; même si en certains lieux, il est obligé d'exhumer les aïeux. Quand le présent fait mal, on est obligé d'implorer le passé. Tout homme est fier quand on parle de la bravoure de ses aïeux. De même, il devient agaçant lorsqu'on pourfend la mémoire de ses ancêtres. Nul ne peut admettre d'être dépossédé éternellement de son honneur et de sa digité, autant qu'il ne peut continuer de subir iniquement le déni de son histoire contre des farces bien certaines. Le problème de la chefferie traditionnelle qui s'immortalise à Anyronkopé fut initié par la colonisation française entre les années 1946 et 1949, puis renforcé à partir de 1956 et 1958 par les luttes pour l'indépendance. Il s'est manifestement empiré en 1964 par l'avidité humaine. Sauf, certains sages, bon nombre des natifs présents connaissent peu la vérité sur la chefferie du village. Au moment où les discours des familles adverses ne se concilient pas et créent des ressentiments et des violences indicibles, seule l'humilité des uns et des autres pour la compréhension des faits apportera une solution médiatrice. L'insensibilité des natifs et la rétention d'informations ne sont pas de nature à générer un apaisement. Il est indispensable que les familles communiquent et informent les natifs sur leurs connaissances de l'histoire du village, de la régence Dravie Kougbéadjo et celle de la chefferie Dravie-Anyron III. Cet essai présente, à tous les natifs et à tous ceux qui le désirent, l'état des connaissances sur le contentieux en vue d'éveiller des diverses contributions au discernement de la situation.

04/2017

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Cinéma

Va là où il est impossible d'aller. Mémoires

Né en Arcadie, dans une Grèce déchirée par l'Occupation et la guerre civile, le jeune Costa-Gavras n'aurait jamais pu imaginer nous emmener comme il le fait aujourd'hui là où il lui était impossible d'aller. Il arrive à Paris en 1955, immigré sans argent. Son rêve : suivre des études. Au hasard des rencontres, il découvrira la Sorbonne, la Cinémathèque d'Henri Langlois, et deviendra rapidement, après avoir fait l'Idhec, l'assistant des plus grands : René Clair, René Clément, Jacques Demy, Henri Verneuil, Jean Becker, Jean Giono, le tout muni d'une carte de travail qui excluait tout assistanat de mise en scène. Il passe à la réalisation avec un premier film coup de poing, Compartiment tueurs. Et enchaîne les succès internationaux : ce sera Z, L'Aveu, Section spéciale, Music Box, Missing, Amen... Il est l'auteur de dix-huit films qui ont autant changé le cinéma que notre manière de voir le monde. Ses Mémoires retracent sa jeunesse, sa vie "d'avant", et fourmillent de détails sur Hollywood, les acteurs, les tournages, comme sur le rôle majeur qu'il a joué à la Cinémathèque française. On y croise bien sûr des légendes, Luis Bunuel ou John Ford, des actrices et acteurs tels Romy Schneider, Jessica Lange, Jean Seberg, Jack Lemmon, Marlon Brando, John Travolta ou Dustin Hoffman. Mais plus encore, ce livre redonne vie à une magnifique famille de pensée dont il suffit d'évoquer les noms - Yves Montand, Simone Signoret, Jorge Semprún, Salvador Allende, Artur et Lise London, Chris Marker, Romain Gary - pour faire comprendre que Costa-Gavras a été nourri des plus grands rêves de notre époque, comme de ses combats les plus rudes.

04/2018

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Philosophie

Le complexe des trois singes. Essai sur l'animalité humaine

Quelque chose a changé dans notre rapport aux animaux. La " cause animale " est à l'ordre du jour, et le vivant humain est désormais plus essentiellement animal qu'humain. Cela s'appelle un zoocentrisme : au centre de notre humanité, l'animalité. En apparence, nous avons tout à gagner à cette nouvelle image de l'homme. Elle nous vient de la biologie de l'évolution, qui nous a situés, quelque part dans l'ordre des primates, en bonne compagnie avec nos cousins les grands singes. Elle est aussi un appel à réformer et à moraliser nos relations avec les animaux que nous exploitons : on respecte d'autant mieux qui nous ressemble. Enfin l'animalité humaine fait de nous des esprits forts, qui ont su en finir avec les dualismes et les grands partages métaphysiques d'antan. Bref : c'est à tous égards une pensée progressiste, car ouverte à la science, généreuse envers les animaux, et philosophiquement éclairée. Il se pourrait pourtant que ces raisons d'en finir avec la différence homme-animal ne soient qu'un ensemble de pensées bancales qui, entre oubli des sciences humaines, réduction de la vie humaine à sa seule vulnérabilité et déni de ce que nous vivons en première personne, composent finalement le portrait idéologique d'un progressisme stérile. Pouvons-nous échapper au " complexe des trois singes ", ces trois façons de méconnaître ce que nous vivons et faisons comme vivants humains ? Et pouvons-nous imaginer un progressisme de vérité conscient de tout ce que nous devons aux animaux sans pour autant renier ce que nous sommes ? Etienne Bimbenet est professeur de philosophie contemporaine à l'université Bordeaux Montaigne. Il est notamment l'auteur de L'Animal que je ne suis plus (Gallimard, 2011), et de L'Invention du réalisme (Cerf, 2015).

10/2017

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Faits de société

Mon Père, je vous pardonne. Survivre à une enfance brisée

Genève, le 10 juin 1959. Daniel Pittet est encore dans le ventre maternel quand son père tente d'assassiner sa mère. A sa naissance un mois plus tard, il est déjà un rescapé. Son enfance est chaotique, ses parents se séparent, Daniel et ses frères et sours sont ballottés de familles d'accueil en foyers. En 1968, à 9 ans, Daniel rencontre un prêtre capucin, Joël Allaz, qui, au sortir d'une messe, invite le garçon à le suivre dans son couvent. Le calvaire débute : durant quatre ans, deux fois par semaine, et chaque jour durant les vacances, Daniel est violé par ce prêtre manipulateur. Pris dans une boucle infernale, incapable de parler de ce dont il est victime, il est confronté au déni de ses proches (probablement au courant) et des frères du couvent. La voie de la guérison est longue, mais le soutien à l'âge adulte de ses proches et sa foi inébranlable le sauvent, lui permettant de s'insérer dans la vie professionnelle et de fonder une famille de six enfants. Daniel a gardé de son passé de nombreuses séquelles, psychologiques comme physiques. C'est une des forces de ce livre que de faire prendre conscience au lecteur des blessures profondes, non guéries après plusieurs décennies, dont souffrent ceux qui ont été abusés enfants. Il décide au début des années 2000 de dénoncer son violeur, réussit à faire reconnaître ses crimes par ce dernier, ainsi que par l'Eglise. Aujourd'hui, il veut prolonger sa lutte, pour lui et pour toutes les autres victimes de la pédophilie. Le témoignage bouleversant et plein de courage d'un homme debout, qui, malgré sa souffrance encore vive, a trouvé la force de pardonner à son bourreau.

02/2017

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Histoire internationale

Femmes uruguayennes sous la dictature (1973-1985). Enlèvements, viols et tortures, avec 1 DVD

Le travail de mémoire sur la répression sous les régimes dictatoriaux d'Amérique latine dans les années 60 à 80 du XXe siècle n'est pas achevé. Pour le Brésil, il faut rappeler le livre du dominicain Frei Betto sur les tortures subies par les opposants au régime et le souvenir de son frère Tito mort en France sans avoir pu se remettre de ses années de prison. Au Chili, la résistance a connu beaucoup d'exilés et de morts. En Argentine, il y a eu les assassinats de l'évêque Angelelli, du prêtre français Gabriel Longueville, des soeurs Alice Damon et Léonie Duquet et de bien d'autres. Dans le présent livre, il s'agit de l'Uruguay qui a connu une sévère dictature de 1973 à 1985. Des milliers de personnes y ont été séquestrées et torturées, y compris sexuellement. Une fois la démocratie rétablie, un groupe de femmes a commencé à se réunir à partir de 1997 pour parler des sévices subis et retrouver la dignité face à elles-mêmes. Le lecteur trouvera ici le récit de ce travail qui s'est étalé sur plusieurs années. Des 300 femmes qui se sont rencontrées dans cette entreprise de reconstruction, 28 d'entre elles ont déposé une plainte en justice, à titre personnel et collectif. Non pour crier vengeance, mais pour refuser le déni et réclamer justice, dans l'espoir que cette dénonciation guérisse une génération entière et rappelle au peuple uruguayen ses responsabilités futures. Un livre qui est à la fois un témoignage en l'honneur de ces femmes courage et une alerte pour nos consciences, sur le risque toujours possible du retour à la barbarie. L'ouvrage est accompagné du DVD "Graines de lumière", réalisé par Lucia Wainberg.

03/2015