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Yoram Leker

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Policiers

Les Sept Fontaines. Edition bilingue français-espagnol

Quand l'enfance conditionne la vie d'adulte et l'envie de tuer... Diplômé en édition, Pablo est un jeune Sud-Américain installé en Espagne. Travaillant pour une agence de services d'espionnage, il utilise sa maison d'édition pour couvrir les activités illicites de ses informateurs sans éveiller les soupçons. Vivant confortablement entre Salamanque et Londres, où sont installés sa femme et ses deux enfants, Pablo ne parvient pas à être heureux et vit avec une idée fixe : retrouver un homme qu'il recherche depuis des années et dont il veut se venger. Un jour, alerté par un message lui indiquant que celui-ci va se rendre dans le Sud de la France pour y consulter un médecin, Pablo part aussitôt sur ses traces, s'équipe d'une arme à feu et monte un scénario imparable qu'il compte utiliser pour assouvir sa vengeance. Mais, à la recherche d'un passé qui l'obsède, va-t-il mener à terme sa mission et retrouver une sérénité qui l'a abandonné??Un récit tout en contraste au plus profond de la noirceur de l'âme. Un thriller violent et captivantEXTRAITLa place s'est ouverte devant ses yeux : limpide, fragile dans la lumière rosée qui semblait envelopper les arbres. Sous le jet de la fontaine, on avait placé un récipient de verre avec cinq bouteilles de vin. En les regardant, Pablo ressentit une enivrante sensation de fraîcheur. Il imagina qu'il s'asseyait à l'une des tables et demandait qu'on lui servît une de ces bouteilles ; il imagina qu'en la buvant tout entière et avec la plus grande lenteur, cette couleur, cette luminosité soyeuse le rendrait léger comme une bulle de savon qui descendrait vers le sol empierré. « Mais je dois être très attentif, comme un chat, quand il entend le battement d'ailes d'un oiseau qu'il ne peut pas encore voir. »A PROPOS DE L'AUTEURJuan Carlos Méndez Guédez est un auteur vénézuelien né à Barquisimeto. Diplômé en littérature sud-américaine à l'université de Salamanque (Espagne), il est l'auteur de près d'une vingtaine d'ouvrages dans son pays. En 2013, les libraires du Venezuela décernent à sa nouvelle Arena negra le prix de Livre de l'année. Ses ouvres, empreintes de sentiments liés à l'exil, au départ et au déracinement, parlent aussi d'amour.

10/2015

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Affirmation de soi

Guide de répartie anti-relous. Pour prendre sa revanche sur le sexisme ordinaire

Le livre pour ne jamais se dire ensuite sous la douche " ptain, j'aurais dû répondre ça ! " " T'as tes règles ou quoi ? " " Mange pas trop, c'est pas bon pour ta ligne. " " Si une fille se fait violer, c'est de sa faute, fallait mieux s'habiller. " Ces phrases on les a toutes et tous entendues, on les a parfois même prononcées. Mais quand elles nous sont directement adressées, on ne sait jamais quoi répondre ! C'est le constat qu'a fait Marion, créatrice du compte Instagram Punchlinettes, et depuis, elle n'a pas arrêté de lutter pour que les femmes ne soient plus jamais démunies quand elles font face à des attaques sexistes au quotidien. Et c'est ce qu'elle continue à faire dans ce livre. Accompagnée de l'illustratrice Laure Cozic, elle aborde, dans tous les domaines de la vie touchés par le sexisme ordinaire (spoiler : tous les aspects de la vie des femmes en 2021 sont concernés), les phrases les plus entendues, les clefs pour les contextualiser et les comprendre, et elle donne enfin des armes pour y faire face. Conçu à la fois comme un livre et comme un carnet d'exercices, les lectrices (et lecteurs) pourront déconstruire les micro-attaques sexistes les plus courantes, se mettre en situation grâce à de petits exercices rigolos, et s'exercer à y répondre dans les pages punch lab. Des pages de recommandations culturelles pour aller plus loin et s'instruire sont proposées, ainsi que des témoignages de femmes ayant usé de leurs punchlines dans la vie réelle ! Un livre pour s'instruire, prendre confiance, déconstruire le sexisme ordinaire et enfin, répondre ! - Le livre est classé par thématiques : corps, sexualité, travail, famille/couple, parentalité, scolaire, sport, espace public... - Des pages de contextualisation des thématiques pour comprendre pourquoi le sexisme existe dans ces situations. - Des pages de recommandations culturelles pour aller plus aller sa réfléxion. - Des pages de témoignage de femmes de punchline appliquées à la vraie vie, reçus sur le compte Instagram des Punchlinettes. - Des pages exercices pour se mettre en situation et des pages punchlab à remplir pour s'exercer à répondre à certaines remarques. - Un ton léger et drôle pour une thématique importante qui touche toutes les femmes peu importe leur âge ou leur catégorie socialeDes autrices spécialistes de leur sujet : elles animent des ateliers dans les écoles et autres centres pour donner des clefs contre le sexisme ordinaire.

08/2021

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Bourgogne

De Bacchus à Vénus, biodynamie dans les climats de Bourgogne

Pour l'épicurien sensible à ses passions qui adore voyager, manger, photographier, boire (euh déguster), Bacchus guide souvent ses échappées. Plus rarement celui-ci s'attache les charmes de Vénus. Pour cette escapade bourguignonne, j'ai tenu à ces deux entités que beaucoup décrieraient sur une enquête ethno-photographique circonspecte. Deux caractères souvent assignés à déraisonner les hommes, leur ôtant pudeur, droiture et mystères. M'engagerais-je alors dans cette Bourgogne, comme Bernard Pivot avant moi, en honorant Bacchus avec modération puis Vénus jusqu'à plus soif ? Mais était-ce bien cette Vénus que tous, de Joigny a Fleurie, vantaient les louanges ? Etait-ce bien cette Vénus qui, associé à la Lune, à Mercure, à Mars, à Jupiter, à Saturne, équilibrait des cycles sans apparemment corrompre les vignerons ? Etait-ce bien cette même Vénus finalement plus naturaliste que séductrice enflammée ? Cette Vénus qui unit le feu mâle à l'eau femelle, d'où résulte la vie ? Le ciel ma souri. Les cieux de ceux qui respectent la Terre et leurs concitoyens. Toujours en mouvement, d'humeur vagabonde, esprit ouvert, humaniste, cueilleur d'images et de verbes, j'ai ramassé da paroles tombées des bouches, j'ai écouté des gens de toutes les couleurs et j'ai raconté ce qui m'était offert et qui poussait dans mon jardin, la Terre. La séduction naît des rencontres. Des rencontres avec des personnage amoureux de la vie, et pas seulement de la leur. Des personnages amoureux du vivant et fiers de partager la prolificité de leur art. Fiers de travailler sainement le jardin de nos enfants, fiers de lever les yeux pour regarder la lune dans le ciel et non entre ses inter-rangs incultes, triste symphonie inachevée sans anse ni achillée. Ce recueil trouve sa source ici, dans cette soif de rencontre et de partage. Un recueil à deux écritures. Pendant que certains calligraphient des lignes qu'ils appellent sillons ou rang et besognent à l'équilibre de leurs oeuvres, peut-être plus musiciens qu'orfèvres des conjugaisons, ils alignent blanches et noires sur des portées éphémères et composent des accords savants. Pendant que l'artiste des ombres et des lumières profile des émotions en tentant tant bien que mal de grammairer cette dimension dynamique invraisemblable sur des 150 g couché mat. Deux écritures, trois dimensions, quatre éléments, cinq branches, six directions dans l'espace, sept astres et combien de mains humbles, vigoureuses et rompues à leurs climats.

10/2021

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Humour

Sentiments distingués

"Au fond, il faudrait s'interdire de commenter un album de Sempé, ce qui ne serait pas pour lui déplaire. Par un mouvement des sourcils conjugué avec un sourire complice à la commissure des lèvres et un léger mouvement de la main mais qui en dirait long, il suffirait d'encourager l'humanité à se le procurer toutes affaires cessantes, pour son édification personnelle et donc notre bonheur à tous. Sans commentaire, voilà ce qu'il y a à dire. Sauf que toutes ces mimiques passent mal même avec le numérique. Sachez donc tout de même que Sentiments distingués contient 80 dessins dont 5 sont en couleurs, qu'ils ont paru dans Paris-Match et The New Yorker (il a déjà signé plus 70 de ses couvertures) ces quatre dernières années, et que, comme d'habitude, il n'y a pas de thème les unifiant. Chacun mène sa vie selon son humeur bien que, cette fois, un certain nombre d'entre eux moquent les travers, us et coutumes du petit monde de l'édition, ainsi que les ridicules de l'art contemporain, la comédie sociale qui se déploie dans les vernissages ; quelques-uns, particulièrement savoureux, font également un gentil sort au monde enchanté de la psychanalyse. Là comme ailleurs, le maître du dessin d'humour se joue du rapport de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, avec ses minuscules personnages perdus dans d'immenses décors. Sinon, il s'agit encore et toujours, et on n'est pas près de s'en lasser, de la solitude de l'homme dans la ville, des choses de la vie, de nous, mais tout y est dit par le miniaturiste avec un sens de la litote, une ironie sur le monde et une tendresse pour les défauts de nos contemporains majeurs. Au théâtre, lorsqu'il assiste à une mise en scène dite moderne, il est du genre à se demander par moments s'il s'agit d'une relecture de la pièce ou d'une intervention des intermittents du spectacle. Jean-Jacques Sempé est un homme d'une rectitude, d'une fidélité, d'une attention aux autres, d'une courtoisie, d'un savoir-vivre d'un autre âge. Il a toujours placé au plus haut Chaval et Steinberg. Chacun de ses albums nous prouve d'année en année qu'il est des leurs". Pierre Assouline, La République des livres (lemonde. fr) (© Pierre Assouline, 2007).

10/2007

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Sciences politiques

Aux services de la République. Du BCRA à la DGSE

Depuis soixante ans, les relations entre le renseignement et la politique sont pour le moins complexes, ambiguës, voire teintées de soupçons. Aux Services de la République nous en fait vivre l'histoire de Londres, où le général de Gaulle organise le BCRA, jusqu'à la caserne du boulevard Mortier à Paris, où siège la DGSE, en se remémorant au passage la création de la DST, des RG, du SDECE, de la DRM... Et l'on s'aperçoit que les rivalités, dans l'univers du renseignement, ne sont pas nouvelles et que les responsables politiques, par désintérêt ou par commodité, n'ont pas su organiser la coordination des services. Cet ouvrage décrit la façon dont le pouvoir a utilisé les services secrets à ses propres fins, que ce soit en Indochine, en Algérie, en Afrique - seconde patrie de Jacques Foccart - et, bien sûr, en France, quand il s'est agi d'aider le général de Gaulle à revenir aux affaires en 1958 ou de salir Georges Pompidou avec l'affaire Markovic... II révèle à quel point la " guerre froide " a marqué l'action des services, depuis l'incroyable histoire des " réseaux Gladio " jusqu'à la traque insolite d'agents dormants soviétiques. De l'intérieur des services, on découvre la déstabilisation durable et le climat de paranoïa provoqués par les révélations du défecteur russe Golytsine, le choc créé par l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, les profondes répercussions de l'affaire Greenpeace sur le fonctionnement de la DGSE, l'importance diplomatique de l'affaire Farewell, ou encore le vague à l'âme d'hommes ballottés par les différentes cohabitations. Pourtant ce livre ne se veut pas pessimiste. On y apprend notamment comment Michel Rocard a convaincu François Mitterrand de relancer le conseil interministériel du renseignement et à quel point une poignée de parlementaires se battent pour faire naître, en France, une culture du renseignement. Aux Services de la République, est le fruit d'un important travail de recherche et de collecte d'informations inédites auprès d'anciens Premiers ministres, ministres, chefs de service du contre-espionnage. Peut-être contribuera-t-il à réfuter quelques idées reçues, à lever les malentendus et à favoriser le dialogue entre la République et ses services afin que le renseignement français entre dans l'ère moderne.

09/2004

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Religion

Le temps de Pentecôte. Du 19 avril au 22 juillet de l'an 29

Le désir de s'adresser à ceux qui vivent dans le monde de l'athéisme, qui a longtemps été le mien, sera présent dans le livre Le Temps de la Passion. C'est également pour eux que fut écrit Le Temps de Pentecôte. Entre le dimanche de Pâques (la Résurrection et l'entretien avec Marie-Madeleine) et l'Ascension, il y a eu des apparitions du Seigneur à diverses personnes et en des lieux différents pendant... quarante jours. Avec, en point d'orgue, le jeudi 28 mai de l'an 29, l'Ascension, depuis le sommet du mont des Oliviers, reproduit en page de couverture. Dix jours après l'Ascension, le dimanche 7 juin de l'an 29, ce fut la Pentecôte. Voici comment elle commença : "Vers le matin, du mont des Oliviers, et de l'endroit même d'où le Sauveur avait quitté le sol pour le début de Son Ascension, Anne-Catherine Emmerich vit un nuage argenté et lumineux s'abattre du ciel sur le mont Sion et sur le Cénacle. D'abord, à distance, elle vit une sorte de globe qui semblait mis en mouvement par un courant chaud et bienfaisant. Plus le nuage approchait de la terre, plus il semblait se développer. Ensuite, elle vit tomber sur la ville entière, mais particulièrement sur le mont des Oliviers et sur le Cénacle, une masse énorme de lumière qui sembla se condenser et devenir en même temps plus transparente ; quand elle s'arrêta, on aurait dit un soleil projetant ses feux dans toutes les directions. En même temps, un vent violent commença à se lever". A la fin du XVIIIe siècle et dans le premier quart du XIXe siècle, Anne-Catherine Emmerich rencontrait le plus souvent de l'indifférence ou des moqueries lorsqu'elle parlait de ses visions aux autres religieuses ou à ses supérieurs ; lassée de cette hostilité, elle avait prié Dieu de vouloir bien "lui retirer les visions". Alors, son guide lui répondit : "Tu ne peux pas calculer le nombre de gens qui liront cela un jour, et dont les âmes seront consolées, ranimées et portées au bien. Ce que tu pourras raconter sera mis en oeuvre d'une façon suffisante et pourra faire beaucoup de bien dont tu n'as pas idée."

04/2019

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Histoire régionale

Mémoires normandes pour une autre histoire de la Normandie

Cet ouvrage n'est ni une nouvelle histoire de la Normandie, ni un inventaire détaillé de ses richesses artistiques et naturelles, mais, dans la continuité du stimulant chantier des Lieux de mémoire dirigé par Pierre Nora, chez Gallimard, de 1984 à 1993, une réflexion de portée historiographique sur la manière dont les Normands eux-mêmes et les "horsains" — tous ceux qui ne sont pas originaires de cet endroit — ont, par le texte et les images, construit, dans la longue durée, une certaine idée de cet espace régional unique en France. Nous avons ainsi privilégié les liens sociaux et culturels qui rattachent ses populations — celles du dedans et celles du dehors — à des sites, à des figures de proue, à des événements fondateurs, qui symbolisent et expriment leur identité commune. Ce livre, fruit de la collaboration de vingt et un chercheurs issus de la France de l'Ouest et d'autres horizons géographiques, s'articule autour de cinq axes complémentaires : Les Normandies ; Particularités et traditions ; Mémoires du passé ; Les Patrimoines ; Stratégies mémorielles. Un fil rouge relie ces parties, la volonté des contributeurs de montrer que les usages des souvenirs de cette province ne peuvent se conjuguer que de façon plurielle : la Basse et la Haute Normandie ; la terre et le ciel ; le bocage et le rivage ; les villes et les campagnes ; les traces de ses annales et leurs transpositions mémorielles dans l'espace public, du débarquement de Guillaume le Bâtard en Angleterre en 1066 au débarquement allié du 6 juin 1944 ; le patrimoine industriel et rural ; les traditions et les productions populaires comme les créations littéraires et les représentations artistiques les plus mémorables du génie national, celles de Pierre Corneille, d'Alexis de Tocqueville, de Gustave Flaubert, de Guy de Maupassant, d'André Maurois, d'Annie Ernaux, de Patrick Grainville, de Nicolas Poussin, de Jean-François Millet, d'Eugène Boudin, de Claude Monet, de Fernand Léger, entre autres. Notre publication ne propose pas seulement un tableau synthétique des interprétations les plus variées des caractères originaux de l'ancienne Neustrie, ni un panorama exhaustif des restes de son tumultueux passé, mais invite aussi à admirer sans réserve, mais avec un autre regard, la beauté et la diversité de ses paysages et de son patrimoine naturel comme la densité et la complexité de son héritage historique et culturel. En somme à revoir, d'un oeil neuf, la Normandie.

03/2021

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Poésie

Ici on consulte le destin

Le mot "destin" que Gérard Macé fait figurer dans le titre énigmatique de son livre appartient tout autant à la mythologie qu'à la cartomancie, et par conséquent définit la double inquiétude d'un poète qui de longue date, entre fatalité et prédication, s'est enjoint d'ausculter par bribes l'enchaînement des scènes de l'enfance en même temps que leur inexorable déformation dans la boule, plus ou moins magique, du rêve. Ce faisant, il nous fait mieux comprendre aussi que l'écriture de soi ne peut être pour le poète qu'une projection fantasmée de la mémoire du monde, de ses rites et de ses fables. Au seuil du livre, Macé s'impose de parler "comme on répond au sphinx" et publie quarante "mots de passe" . En les disposant chacun en quatrain de façon à associer en miroir des images présentant entre elles le plus grand écart, le poète semble avoir cherché, dans le sillage du surréalisme, à résoudre poétiquement les contradictions du réel. Et cela l'a conduit à établir comme poreuse la frontière entre les deux pans cardinaux de la vie humaine, l'éveil et le songe. Il s'est agi ensuite pour lui d'essayer de formuler "ici" la clé de l'énigme, qui tout en neutralisant la sentinelle du Temps lui permettrait de rouvrir un accès harmonieux vers le royaume des morts : "Une porte à tambour /pour entrer dans les rêves /L'esprit toujours léger /mais l'inquiétude au coeur". L'un des charmes de ce recueil tient à la reprise de certains vers d'un poème à l'autre : des bribes de souvenirs, modulées discrètement comme autant de mirages, circulent des premières pages du livre vers les poèmes plus longs des deux dernières parties : "Images de la caverne" et "Sous les nuages de Magellan" . Signe de l'intense et mystérieuse combinatoire entre les éléments du réel, cette dernière section est la transcription d'un rêve quasi-nervalien que fit l'auteur "au cours d'une nuit d'octobre" , et dans lequel il a justement rêvé avoir mis en vers un de ses propres livres paru chez Gallimard en 1995, L'autre hémisphère du temps. Mais à la différence des grands Voyants de la fin du dix-neuvième siècle, la poésie ne tombe pas dans la prose, c'est au contraire une certaine prose qui revient chanter là, apurée, dans le poème.

04/2021

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Littérature française

La comedie humaine les comediens sans le savoir. Les comediens sans le savoir

" Léon de Lora, notre célèbre peintre de paysage, appartient à l'une des plus nobles familles du Roussillon, espagnole d'origine, et qui, si elle se recommande par l'antiquité de la race, est depuis cent ans vouée à la pauvreté proverbiale des Hidalgos. Venu de son pied léger à Paris du département des Pyrénées-Orientales, avec une somme de onze francs pour tout viatique, il y avait en quelque sorte oublié les misères de son enfance et sa famille au milieu des misères qui ne manquent jamais aux rapins dont toute la for- tune est une intrépide vocation. Puis les soucis de la gloire et ceux du succès furent d'autres causes d'oubli. Si vous avez suivi le cours sinueux et capricieux de ces Etudes, peut-être vous souvenez-vous de Mistigris, élève de Schinner, un des héros de Un début dans la vie (SCENES DE LA VIE PRIVEE), et de ses apparitions dans quelques autres Scènes. En 1845, le paysagiste, émule des Hobbéma, des Ruysdaël, des Lorrain, ne ressemble plus au rapin dé- nué, frétillant, que vous avez vu. Homme illustre, il possède une charmante maison rue de Berlin, non loin de l'hôtel de Brambourg où demeure son ami Bridau, et près de la maison de Schinner son premier maître. Il est membre de l'Institut et officier de la Légion-d'Honneur, il a trente-neuf ans, il a vingt mille francs de rentes, ses toiles sont payées au poids de l'or, et, ce qui lui semble plus extraordinaire que d'être invité parfois aux bals de la cour, son nom jeté si souvent, depuis seize ans, par la Presse à l'Europe, a fini par pénétrer dans la vallée des Pyrénées-Orientales où végètent trois véritables Lora, son frère aîné, son père et une vieille tante paternelle, mademoiselle Urraca y Lora. Dans la ligne maternelle, il ne reste plus au peintre célèbre qu'un cousin, neveu de sa mère, âgé de cinquante ans, habitant d'une petite ville manufacturière du départe- ment. Ce cousin fut le premier à se souvenir de Léon. En 1840 seulement, Léon de Lora reçut une lettre de monsieur Sylvestre Palafox-Castel-Gazonal (appelé tout simplement Gazonal), auquel il répondit qu'il était bien lui-même, c'est- à-dire le fils de feue Léonie Gazonal, femme du comte Fer- nand Didas y Lora... ".

02/2023

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Actualité médiatique France

Femmes dirigeantes. Comment elles ont osé

La place des femmes progresse dans la société, mais la plupart reste cantonnée à un rôle de second plan. Pourquoi ? Quels sont les " secrets de fabrique " de celles qui, en politique, dans les affaires ou les médias, ont réussi à se hisser sur la 1e marche ? En s'appuyant sur leurs témoignages, ce livre explore les aspirations des femmes, au lendemain de la crise et de #MeeToo Elles sont ministres, directrices générales, membres de conseils d'administration ou associées. Mais présidentes ? Jamais, ou si rarement. Elles demeurent des exécutantes, qui travaillent dans l'ombre d'un numéro 1. Leur énergie, elles la mettent au service de la vision... d'un autre. L'accès aux fonctions suprêmes demeure la chasse gardée de quelques hommes. S'il veille aujourd'hui à la parité, le président, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur, celui de l'économie sont-ils des femmes ? Dans les entreprises, le déséquilibre est plus marqué encore. En France, parmi les patrons du CAC40, on ne compte qu'une seule femme ! Et les startups fondées par des femmes représentent moins de 10 % de l'écosystème français. Heureusement, nous avons entamé le virage vers une ère nouvelle. Et la crise, malgré les apparences, accélère considérablement cette transition. Les fers-de-lance de cette nouvelle ère - Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Ilam Khadri, Christine Lagarde et même Marine Le Pen - ne sont que la partie émergée d'un mouvement de fond. Nombreuses sont celles qui, chacune à son échelle, participent à cette transformation radicale des mentalités. Ce livre met en lumière la rapidité des mutations à l'oeuvre. Sur la base d'entretiens avec des personnalités de la politique, de l'économie ou des médias, il retrace le chemin parcouru par celles qui ont réussi, envers et contre tout, à se hisser jusqu'à la première marche. Qui sont-elles ? Comment y sont-elles arrivées ? Quels obstacles ont-elles dû lever ? A quels ressorts et qualités ont-elles dû faire appel ? Quels sont leurs espoirs, leurs regrets, leurs difficultés quotidiennes ? Et en quoi leur façon de présider diffère-t-elle de celle de leurs homologues masculins ? A travers tous ces exemples, Présidentes offre les clés qui permettent à chacune de prendre ou de reprendre son destin en main.

01/2022

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Société et citoyenneté

Le harcèlement

Dans un style parlé et immédiat, le narrateur échange avec les deux enfants Adam et Nora, et rebondit à leur interrogations en déroulant un fil qui les conduit à comprendre leur situation, à l'accepter ou à le modifier. Le titre part d'une situation du quotidien de l'enfant, (ici, un adulte vient en classe pour expliquer le harcèlement or précisément, Adam s'interroge sur le fait d'être moquer en permanence parce qu'il est "bébé". Est ce du harcèlement ? ), puis on déroule le propos en apportant des pistes de réponses et des propositions d'aides clefs, pour dédramatiser. L'originalité de la collection tient au jeu progressif des questions qui amène à la compréhension globale du problème du harcèlement. Le ton est léger, peu formel, spontané, et le discours est émaillé d'exemples du quotidien, de ceux que rencontrent réellement dans leur vie, les enfants. le harcèlement On se moque toujours de moi ! thèmes abordés : -Adam est moqué parce qu'il est "bébé" dans son comportement. Est ce du harcèlement ? -Les moqueries "positives" peuvent permettre de nous faire réagir, pour "changer" de comportement. -Mais celles qui se répètent, ou qui sont dites pour blesser, ça, c'est du harcèlement. -Ne pas répondre par la violence physique (Adam veut faire une prise de judo à son harceleur) ou verbale (le traiter de "grosse patate" est aussi une injure qui peut se retourner contre lui) -Le mieux est d'être entouré et d'être "bien dans sa peau" pour ne pas être touché par les mots ou les actes et laisser glisser... . -Repérer quand l'agression devient récurrente, sans dialogue, à l'école ou à l'exterieure de l'école (sur les réseaux) et oser parler à un adulte référent. -Les adultes ont une obligation de protection des enfants. Ce titre cherche surtout à developper des solutions pour que les enfants changent de posture face au harcèlement. Montrer que ce n'est pas une fatalité ; l'auteur déroule son fil en montrant que les enfants peuvent (et doivent) ne pas se laisser faire : elle cherche à les faire réagir, à comprendre les ressorts possibles et qu'ils ne rentrent pas dans la posture de victime... . . Cependant, elle montre aussi que prevenir un adulte quand on ne s'en sort pas, ce n'est pas être victime, c'est au contraire agir !

03/2024

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Pensée positive

L'enfant intérieur blessé. Dix étapes pour devenir son parent réparateur

L'enfant intérieur est ce qu'il y a de plus précieux en soi. Aller à sa rencontre est incontournable pour se lever des blessures profondes de l'abandon, du rejet et de l'humiliation, tout comme se défaire des schémas de survie mis en place inconsciemment à la suite de nos traumas, tels le schéma de fuite, le besoin de contrôler, d'être dépendant et tout donner pour l'autre jusqu'à se sacrifier soi-même. La clé principale de sortie de la dépendance affective est d'agir en parent réparateur, aimant, sécurisant, enseignant et guide. Réparer son enfant intérieur et le sécuriser tout en l'accompagnant à l'autonomie affective, ne peut que venir de soi. Personne d'autre ne pourra combler ce vide en vous, et vous amener à l'estime et à la confiance en votre valeur. Inutile donc de continuer à troquer ce deal avec l'autre qui est : " je m'occupe de toi et tu t'occupes de moi ! "... pour finalement passer à côté de ses potentiels. L'adulte que vous êtes devenu et l'enfant qui est là en vous, pour toujours, doivent avancer ensemble. Ils sont intimement liés, reliés et solidaires. C'est en vous que se trouvent les leviers pour vous prendre en mains de façon autonome, savoir quoi faire pour sortir du subir et des schémas de dépendance qui influencent votre vie d'adulte, jusqu'à la saboter. Alors n'ignorez plus les blessures et les besoins de votre enfant intérieur ! Dans ce livre, Geneviève Krebs vient vous parler de parentalité réparatrice, non pas au service de l'autre, mais pour soi, pour votre enfant intérieur. La première partie vous permettra de comprendre le fonctionnement de ces parties en vous et des enjeux pour votre vie actuelle. Elle pose aussi les grands axes de la mission du parent réparateur de votre enfant intérieur. La deuxième partie, au travers de dix fiches d'actions et d'instrospection, vous accompagne pas à pas dans le travail concret à mener. Geneviève Krebs, psychopraticienne en thérapie brève, spécialiste reconnue et renommée de la dépendance affective depuis 1997 est auteure de toute une série d'ouvrages à propos de la souffrance d'abandon, d'humiliation et de rejet, parus chez Eyrolles, et notamment le best-seller : Dépendance affective : six étapes pour se prendre en mains et agir, paru en 2018, et Combler ce vide en nous, paru en 2019.

10/2021

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Critique littéraire

Études germaniques - N°1/2013. Hugo Claus (1929-2008)

Julien VERMEULEN : Hugo Claus à New York (1959) In 1959-1960, Hugo Claus spent six months in the US, Mexico and Cuba. In the course of his trip he wrote down a number of impressions and experiences which he later turned into a cycle of poems, entitled "Reportage" (1961). In terms of contents and style these poems differ from his previous work. Claus now uses a style which is less hermetical : apart from this remarkable transparency, a wide range of ironic expressions, ambivalent idioms, contrasting registers and playful characterisations constitute a lexicological diversity. The great number of assonances and the use of non-literary text registers also characterize these poems. In this way this cycle anticipates later work in which Claus systematically applies diverse collage techniques. The poems "N. Y. 1" and "N. Y. 2" are also an exceptional testimony of the feelings of isolation and vulnerability of the lyrical "I". In 1959-1960 bracht Hugo Claus zes maanden door in de VS, Mexico en Cuba. Tijdens zijn verblijf noteerde hij enkele indrukken en ervaringen die hij later in de gedichtenreeks "Reportage" (1961) uitwerkte. Inhoudelijk en stilistisch wijkt deze poëzie af van zijn vroeger werk. Claus hanteert hier immers een stijl die minder hermetisch is : naast een opmerkelijke transparantie constateren we ook lexicografische diversiteit met allerlei ironische en ondermijnende dubbele bodems, kritische en contrastieve registers, ludieke en spottende typeringen. Ook het grote aantal assonanties en het gebruik van niet-literaire tekstregisters karakteriseren deze gedichten. In die zin anticipeert deze cyclus op zijn later werk waarin hij talrijke collagetechnieken op een systematische wijze toepast. De openingsgedichten "N. Y. 1" en "N. Y. 2" getuigen ook op een uitzonderlijke wijze van het isolement en de kwetsbaarheid van de ik-figuur. Sarah BEEKS : Masscheroen ou trois messieurs nus. L'engagement artistique de Hugo Claus dans les années soixante In the spring of 1968 Hugo Claus was officially charged with public indecency. The fact that he had staged three naked men in his play Masscheroen, could not be tolerated by to the conservative judiciary in Flanders. The lawsuit caused a great fuss within the artistic milieu : art and literature had regularly been censored and something had to be done. Inspired by the activist élan of May '68, Claus and his colleagues chose to act upon their artistic commitment. Through cheerful happenings and poetic protest evenings they fought for the autonomy of art and literature. In het voorjaar van 1968 werd Hugo Claus aangeklaagd wegens openbare zedenschennis. In zijn toneelstuk Masscheroen had hij drie naakte mannen laten optreden en dat kon volgens de conservatieve rechterlijke macht in Vlaanderen niet door de beugel. De zaak leidde tot veel ophef binnen het artistieke milieu : kunst en literatuur werden eind jaren zestig veelvuldig gecensureerd en dat werd niet langer geaccepteerd. Aangestoken door het activistische elan van mei '68 besloten Claus en zijn collega's zich artistiek geëngageerd te tonen. Door middel van vrolijke happenings en poëtische protestavonden bevochten zij de autonomie van kunst en literatuur. Pieter VERSTRAETEN : Le corps du Christ. Le roman A propos de Dédé et le catholicisme Hugo Claus's short novel Omtrent Deedee [With regard to Deedee], which appeared in 1963, can be read in a variety of ways. In general, two slightly antagonistic interpretative models have been dominant so far : whereas the early literary analysis by Julien Weverbergh focuses on the symbolic dimension of the story, a commentator such as Bert Vanheste emphasizes the novel's connection with contemporary social discussions, such as the debates on the democratization of Catholic faith in the context of Vaticanum II (1962-1965). In this article I want to further develop the latter perspective by reading the book primarily as a commentary on Catholic faith, understood in its institutional as well as its ideological dimensions. In particular, I focus on the kind of priesthood the main character Deedee is embodying, on the relation between the priest Deedee and the young homosexual Claude, who seems to represent an alternative kind of priesthood, and on the process of transubstantiation, which plays a major role in all this. Finally, I relate the motif of transubstantiation to Claus's conception of meaning and symbolism. It appears that the religious sacrament as well as the signifying process are based on the interaction between the concrete and material on the one hand and the abstract and ideal on the other. In the end, in Omtrent Deedee, both categories are unmasked as mere social constructs, failing to do what they promise : restoring an original, sacral union or wholeness. Van Hugo Claus' korte roman Omtrent Deedee, verschenen in 1963, zijn heel verschillende interpretaties mogelijk. Grosso modo staan daarbij twee verschillende lectuurmodellen tegenover elkaar. Terwijl de vroege analyse van Julien Weverbergh vooral inzet op de symbolische dimensie van het verhaal, vraagt iemand als Bert Vanheste expliciet aandacht voor de betrokkenheid van de roman op contemporaine maatschappelijke problemen, zoals de discussies rond de democratisering van het katholieke geloof die plaatsvinden in de context van Vaticanum II. In dit artikel wil ik dat tweede perspectief verder uitwerken door Omtrent Deedee in de eerste plaats te lezen als een commentaar op het katholieke geloof, zowel op de institutionele als op de ideologische dimensie ervan. Ik focus daarbij op de aard van het priesterschap van het hoofdpersonage Deedee, op de relatie tussen de geestelijke Deedee en de jonge homoseksueel Claude, die een alternatieve priesterrol op zich neemt, en op het sacrale proces van de transsubstantiatie, dat bij dit alles een cruciale rol lijkt te spelen. Tenslotte verbind ik het motief van de transsubstantiatie met Claus' visie op betekenis en symboliek. Zowel het religieuze sacrament als het proces van betekenisgeving zijn immers gebaseerd op de interacties tussen het concrete en materiële enerzijds en het abstracte en ideële anderzijds. Finaal worden beide categorieën in Omtrent Deedee ontmaskerd als louter sociale constructies die er niet in slagen hun belofte waar te maken en een oorspronkelijke, sacrale eenheid en heelheid te herstellen. Tom SINTOBIN : Raconter en bafouillant, bafouiller en racontant. Traumatisme et narrativité chez Hugo Claus In this article two novels by Hugo Claus are analysed from the perspective of Trauma theory : Desire (1978) and The sorrow of Belgium (1983). Trauma destroys an individual's life-narrative and results in a Post Traumatic Stress Disorder. In Desire it is Didi that seems to suffer from it : she lost her human identity and her awareness of time, she is barely able to speek - which means that she has lost the plot that can give her life meaning and coherence. The reader is never told what exactly is the matter : all he gets are flashes, which are not sufficient to tell him the whole story. Moreover, he is confronted with the fact that the language of the novel is very ambiguous. These two characteristics - the unability to get to a fullblown story and the loss of language - the reader shares with a PTSD-patient, which suggests that this novel has a performative aspect : the reader lives through the same drama as that of the characters. In The sorrow of Belgium, uncle Omer is confronted with a malfunctioning language and ability to narrate. His problem manifests itself in repetition and in misunderstandings due to the ambiguity of words. The reader encounters exactly the same problem at the end of the novel, when a passage that seemed rather superficial at first sight in reality turns out to be full of meaning. However, there are characters in this novel whom one would expect to be traumatised that nevertheless do not show the typical characteristics. Above all the father, Staf, talks endlessly about the terrible things that happened to him, even so much that the members of his family are no longer interested. The feeling of the "surplus" of narratives, that are as a consequence not healing any more but aim at hiding something, is a feeling shared by the reader while he is reading this strange novel, which gets in its turn a performative aspect. In dit artikel worden twee romans van Hugo Claus, Het verlangen (1978) en Het verdriet van België (1983) bestudeerd vanuit het perspectief van traumastudies. Daarbij wordt een trauma gedefinieerd als datgene wat het levensnarratief van een individu vernietigt, met een Post Traumatic Stress Disorder tot gevolg. In Het verlangen blijkt Didi's pathologie daar nogal wat kenmerken van te hebben : ze is haar menselijke identiteit kwijt, haar tijdsbesef is ontregeld, ze kan amper nog spreken - zij heeft dus niet langer de beschikking over een levensnarratief dat haar bestaan zinvol en coherent kan maken. De lezer verneemt echter nooit precies wat er aan de hand is : hij krijgt slechts flitsen te zien en komt niet tot een sluitend verhaal. Bovendien wordt hij ermee geconfronteerd dat de taal van de roman wel heel meerzinnig wordt. Deze beide kenmerken - het onvermogen om tot een verhaal te komen en het verlies van taal - deelt de lezer met een PTSD-patiënt, zodat het verhaal in overdrachtelijke zin performatief is geworden : de lezer ondervindt het drama van de personages aan den lijve. Ook in Het verdriet van België komt er een personage voor wiens taal en verhalend vermogen hapert : Nonkel Omer. Zijn aandoening uit zich onder meer in herhaling en in misverstanden door dubbelzinnige woorden en blijkt ook de lezer parten te spelen wanneer die zich tegen het einde van de roman met een ogenschijnlijk anekdotische maar in werkelijkheid uitermate beladen passage geconfronteerd ziet. Nochtans zijn er ook personages waarvan men zou kunnen aannemen dat ze getraumatiseerd zijn zonder dat ze de kenmerken van een PTSD vertonen : vooral vader Staf vertelt honderduit over wat hem is overkomen, zelfs in die mate dat zijn verhalen niet meer interessant gevonden worden door zijn huisgenoten. Het gevoel van de overdaad aan verhalen, die niet langer heilzaam zijn maar iets verbergen, maakt zich ook van de lezer meester bij zijn lectuur van deze vreemde roman. Het verdriet van België heeft zodoende op zijn beurt iets performatiefs. Dirk VAN HULLE : Claus et la narratologie exogénétique. La cognition externe (extended mind) et les notes de lecture autour du Chagrin des Belges This article combines genetic criticism with a post-Cartesian approach to cognitive narratology, notably to the examination of literary evocations of the fictional mind. The case study is the genesis of Hugo Claus' novel Het verdriet van België. The exogenetic analysis of two extant notebooks shows how the author's reading notes contribute not just to the fictional cosmology of the novel, but also to the cognitive cosmology of the characters' 'extended' minds. The article argues that for Claus, as for many twentieth-century authors, the materiality of the avant-texte served as a cognitive model for the evocation of the workings of the fictional mind. Dit artikel combineert tekstgenetisch onderzoek met een post-Cartesiaanse benadering van de cognitieve narratologie, in het bijzonder het onderzoek naar vormen van literaire bewustzijnsrepresentatie. De gevalstudie is de genese van Hugo Claus' roman Het verdriet van België. Uit de exogenetische analyse van twee bewaard gebleven notitieboeken blijkt hoe de lectuurnotities bijdragen, niet alleen tot de fictionele kosmologie van de roman, maar ook tot de cognitieve kosmologie van personages en hun "extended mind" . Het artikel argumenteert dat voor Claus, net als voor heel wat twintigste-eeuwse auteurs, de materialiteit van de avant-texte heeft gefungeerd als cognitief model voor literaire bewustzijnsrepresentatie. Malgorzata DUBROWSKA : Die mythische Welt Anna Seghers'. Literarische Bilder aus dem französischen Exil Alongside her journalistic undertakings, literary works by Anna Seghers left trajectories of her residence as an immigrant in France between the years 1933-1941. In her literary works, the writer often depicted in a metaphorical way the world of immigration experiences : Sense of instability, isolation, life intimidations and also consciousness of replication of the immigrant' destiny. She brought a universal literary vision that corresponded to the biblical tradition and the world of the Greek and Roman mythologies. The author of this article, based on the selected literary works of Anna Seghers that were created in France, catalogues the universal experiences of the existence of the human kind, that in Seghers' works become mythical. Les textes littéraires d'Anna Seghers, qui complètent son activité publicistique, où elle décrit d'une manière métaphorique ses expériences d'expatriée, en disent long sur les années de son exil en France (1939-1941). La précarité, l'isolement, le danger de mort et la conscience de réitération de l'existence d'exilé font naître une vision littéraire universelle qui puise tant dans la tradition biblique que dans les mythologies grecque et romaine. A travers les textes littéraires retenus, issus de la période française, l'auteur de la présente contribution tente de concrétiser cette expérience atemporelle de l'existence humaine à laquelle Seghers donne une dimension mythique.

06/2013

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Tourisme étranger

Pistas de Marruecos volumen 11. El djebel sagho

El jebel Sagho es la prolongación oriental del Anti-Atlas, una montana volcánica con mamelones graníticos, órganos basálticos, caos de pizarra negra, arenisca rosa... a las puertas del Sahara. Hasta donde alcanza la vista, grandes espacios salvajes y áridos. Una tierra desolada hecha para el solitario DPM. Y durante mil kilómetros a la redonda, el silencio es el único companero. Plenitud absoluta y ganas de salir a la pista. De las extensiones planas a las colinas onduladas, de los relieves pronunciados a los canones escarpados : naturaleza pura y original. El carácter es fuerte, rústico, pero el corazón es blando. Los colores son suaves y delicados. Ocre, rosa, marrón, violeta, la carta de colores se extiende en una gradación de pasteles brillantes, a veces acompanados de un calor abrumador. Eldorado en el corazón del desierto, raros son los oasis ; modestas manchas verdes en lo infinitamente grande, son los recordatorios de que estamos en suelo africano. El encanto salvaje del Sagho se debe a su excepcional geología : altos acantilados y picos escarpados, escarpes tabulares y profundos canones por los que circulan caravanas de camellos y mulas. Al llegar a estas inmensas mesetas, el horizonte lunar es tan vasto que dan ganas de ir a todas partes a la vez para ver si realmente es tan bello en otros lugares. El Sagho también sorprende por la riqueza de sus luces : límpidas como las del cercano Sáhara, o a veces en medio tono, como en el vecino valle del Dades. El Sagho es también el Marruecos de los últimos nómadas bereberes, descendientes de los antiguos senores Aït Atta. En otono, tras dejar las nieves del Alto Atlas, instalan sus tiendas de lana oscura en las laderas del jebel hasta la primavera. No saben leer ni escribir, pero están seguros de su camino a través de las montanas del Atlas y el desierto marroquí. En el Sagho, han construido casas de piedra sin cocer, han cavado pozos, han plantado almendros, han cultivado trigo, cebada y diversas hortalizas. Otros construyeron rebanos de cabras y ovejas, y caravanas de camellos. Hoy en día la mayoría son sedentarios, seminómadas o nómadas...

08/2022

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Littérature étrangère

La pulpe

Lorsqu' il met le point final à La Pulpe, à ce qui constitue son ouvre ultime et son chef-d'oeuvre, le dimanche 12 juillet 1970, Jerzy Andrzejewski écrit dans son Journal : «Nul sentiment de soulagement et nulle conscience de clore (ou plutôt d'ouvrir) certain chapitre de ma vie. Jamais je n'ai attaché autant d'espoir à aucun de mes livres ; d'aucun je n'ai été si peu sûr.» Car ce roman, qui échappe délibérément aux formes conventionnelles du roman pour s'évader vers le théâtre, le journal ou le pamphlet, est une ouvre politique autant que morale ou philosophique. Un kaléidoscope d'une rare perfection au travers duquel l'écrivain, en quête de l'absolu en art, cherche aussi une place sans équivoque dans cette société polonaise qu'il qualifie lui-même de totalitaire. Jerzy Andrzejewski a travaillé plus de sept ans à ce livre, de janvier 1963 à juillet 1970. Il lui faudra attendre encore neuf ans pour le voir publier - clandestinement - en Pologne, mais dès le 29 avril 1970 il notait dans son Journal : «Je n'ai plus guère d'illusions. Je pense qu'il s'agit de ma part d'une certaine conquête d'ordre moral si, dans les conditions d'existence qui sont les miennes, je puis et veux écrire comme je le veux et comme je le puis, sans autocensure vigilante et roublarde et sans tenir compte de la censure officielle. Mais je me rends parfaitement compte que ma souveraineté créatrice - pathétiquement parlant - atteint dans la pratique des limites fort différentes de mes aspirations. Je vis dans ce pays depuis ma naissance et je ne veux pas le quitter. Je suis trop attaché au passé comme au jour présent de cette terre, je suis trop vieux aussi et tenu par trop d'obligations familiales pour me résigner d'un cour léger au destin hasardeux d'émigré politique. Je ne voudrais qu'une chose : que La Pulpe puisse paraître au pays. Mais je sais bien que c'est presque impossible. Je vais donc publier ce livre chez un éditeur de l'émigration, il sera traduit, peut-être même étendra-t-il un peu ma renommée, et alors ? Ici, où je me trouve et où je vis, le livre restera inconnu, cent personnes le liront, disons mille, peut-être même davantage, c'est pratiquement sans signification, un silence profond s'abattra sur lui. Que signifie, par conséquent, cette souveraineté qui est la mienne ? Ne pas y penser pour l'instant. Vérifier, corriger, faire des projets, achever.» Jean-Yves Erhel.

02/1989

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Religion

Rêver Dieu au 1er & au 21e siècle. Guérir par l'amour et par l'esprit

Une biographie spirituelle. "Nous rêvons, en différentes chambres du temps. Se peut-il que Dieu rêve lui aussi de nous ; que Son Rêve et le nôtre ne fassent qu'un ? " "Votre intimité essentielle rejoint la nôtre et l'autorise à se vivre au plus près de l'Infini qui l'informe et de son beau visage, transfiguré, crucifié, ressuscité, plus vivant que toute vie mortelle". Jean-Yves LELOUP "En lisant 'Rêver Dieu', je ne pouvais plus m'arrêter. J'ai ressenti la présence du Christ dans mon coeur. Et là, assoiffée... j'étais servie de si près par ta parole vivante, par la réalité de ton vécu, par la dimension qui englobe le Tout de l'Etre, par la Beauté, la Poésie - et quand l'Insurmontable est transcendé -, par l'Amour. Enveloppée, traversée, je me suis laissée bercer et j'ai goûté à un contentement nouveau, un frémissement léger dans mon coeur. " Tzveta L. "Quelque chose de moi s'est identifié à Jésus, ton ami d'enfance, identifié à la narratrice, en silence devant l'Eternel. Tu vas si loin et m'emmènes. Livre profond, surprenant. Il est osé ! Quel culot ! Quelle transgression aussi. Relire le Christ et récrire un évangile ! Il manquait ! Ce qui me questionne encore, c'est le lien entre souffrance et chemin spirituel... Le prochain chapitre va-t-il m'apporter quelques éléments de réponse ? " Nicolas B. "Plonger dans ton livre... comme si c'était moi, comme si j'étais toi, j'étais elle, lui, eux. C'est troublant comme j'ai perçu l'intemporel, l'éternel et l'instant de toujours. Je sentais, voyais, vibrais de la présence de Jésus. Oserai-je écrire de Dieu, alors que j'étais en 2018, simplement dans mon fauteuil ! " Corinne R. "Je lis ton livre à voix haute, lentement, pour savourer ton verbe. C'est ma chair que tu mets en mots, mon coeur qui est reconnu, mon âme qui est révélée... Ce manuscrit dans mon quotidien est incroyablement juste. L'ingrédient alchimique par excellence. " Deborah B. -D. "Courageux et magnifiques témoignages de ton parcours humain et spirituel ! Quel voyage tu m'as fait faire par ta lecture de l'Evangile que tu m'as fait redécouvrir 'dépoussiéré', dans un langage qui redonne du sens. Ce 'Notre Père' me parle, grâce à tes mots. Je suis touchée, interpellée par le rituel du pardon... dont tous les mots sont justes pour moi. " Françoise D. Adelheid Oesch vit en Suisse. Elle pratique et enseigne la relation consciente par le 'Dialogue Intérieur'. Elle est l'auteure de 'L'Arche du Coeur', Tomes I & II. Ed. Le Souffle d'Or. 1999

10/2020

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Littérature anglo-saxonne

Le mari invisible de Frick Island

" Une histoire d'amour originale pleine d'espoir, de fantaisie et de charme. " Book Reporter " Le Mari invisible de Frick Island est une histoire tendre et surprenante qui explore l'amour et le deuil avec une pointe d'humour. " Phaedra Patrick Chaque être humain - chacun d'entre nous - se réveille le matin en espérant, en croyant que cette journée qui commence n'est pas sa dernière. Que son heure n'est pas arrivée. Que la tempête n'est pas encore là. Que son île ne sera pas effacée de la carte. Qu'il verra le soleil se lever le lendemain. Que la vie vaut la peine d'être vécue. Autrement, personne ne ferait l'effort de sortir de son lit. Piper Parrish mène une vie idyllique dans la bourgade de Frick Island, au coeur de la baie de Chesapeake... à un détail près : son cher mari, Tom, est décédé. Bouleversée, Piper réagit de la plus étrange des manières, en poursuivant son quotidien, comme si Tom était toujours à ses côtés. Et que peuvent faire les habitants, si ce n'est prétendre avec elle pour la réconforter ? La carrière d'Anders Caldwell, journaliste ambitieux, est au point mort. A son âge, il s'imaginait à la tête d'un podcast, lauréat de nombreux prix. Au lieu de cela, il travaille dans un petit journal local. Envoyé à Frick Island pour couvrir une célébration ennuyeuse, Anders y découvre un sujet bien plus fascinant : la ville semble abriter un homme imaginaire. Déterminé à ne pas manquer ce scoop, Anders enquête et rencontre la mystérieuse Piper. Il ne se doute alors pas que, de toutes les vies qu'il s'apprête à bouleverser, c'est la sienne qui va le plus changer. Colleen Oakley, autrice saluée par la critique et lauréate du Prix des Lectrices 2019, nous livre un roman charmant, plein de fantaisie et d'espoir. "Un roman adorable, décalé, surprenant et tout bonnement adorable. Une lecture indispensable ! " Emily Henry, autrice de Comme dans un roman d'été " Cette histoire tout à fait charmante déborde de bonté et d'humanité. " Emily Giffin, autrice de Prête-moi ton homme " Un récit plein d'espoir sur les liens puissants qui peuvent unir une communauté et qui montre ce que nous sommes prêts à faire pour protéger ceux que l'on aime. " Library Journal " Un roman à l'écriture douce sur le deuil, le sens de la collectivité et l'ambition. " Kristan Higgins, autrice de Le Temps d'un été

01/2023

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Gestion de patrimoine

L'assurance vie à l'épreuve des crises. Résilience ou résignation ?

Cet ouvrage analyse le comportement du secteur de l'assurance vie et de la finance en période de crise profonde ; comment ce secteur de marché a-t-il su profiter des opportunités et bénéficier d'effets de levier durant la crise économique ? Plus que jamais, l'assurance vie aura montré sa faculté de résilience en se réinventant en permanence et en bénéficiant d'accélérateur de tendances. Nombre d'acteurs du secteur financier ou patrimoniale prédisaient que l'assurance vie, placement préféré des français, soit si ce n'est chahuté peut-être même disqualifiée au vu des performances des fond sen euros, en baisse chronique ; or, c'était sans compter que la crise, sanitaire puis économique, allait rebattre les cartes et allait démontrer la résilience du secteur de l'assurance vie, structurellement adaptée pour combattre la crise ou y faire face en bénéficiant d'effets de lever ou accélérateurs. En effet, une crise avec une telle ampleur, une telle soudaineté et une telle violence a permis de révéler certains phénomènes, tel un accélérateur de tendances, avec l'émergence et la prégnance de sujets ou de thématiques liés à l'économie verte ou solidaire d'une part ou liés à des investissements dans l'économie réelle d'autre part. L'assurance vie s'est ainsi révélée comme étant un réceptacle redoutablement efficace en matière de faculté d'adaptation et de capacité d'évolution avec un fonds en euros qui n'est certes désormais plus porté par le triple paradigme performance / sécurité / liquidité et n'étant plus désormais un contributeur à la performance mais ayant muté vers un rôle de contributeur à la stabilisation des allocations d'actifs. Si l'économie a dû évoluer avec son temps, ...elle s'est même fait d'ailleurs dépassée par son temps et son environnement, l'assurance vie a bien assumé, quant à elle, sa mission d'anticipateur sur son marché en intégrant de nouvelles modalités de gestion, de nouvelles catégories de support financiers de nouvelles fonctionnalités de suivi et de gestion de son contrat. Contrairement à certaines idées reçues, l'assurance vie fait sûrement désormais partie des véhicules financiers les plus élaborés et les plus modernistes, constituant alors la colonne vertébrale de la construction ou de la gestion patrimoniale. La "vieille dame" se renouvèle en permanence et sait parfaitement exploiter les opportunités de marché, à la fois issues de l'environnement financier (car les crises créent des opportunités) et de la technologie (car les crises permettent d'accélérer les tendances).

07/2021

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Famille

L'accouchement une traversée spirituelle

Ce livre voudrait lever l'apparente contradiction qui existe entre la phrase lapidaire de la Genèse "tu enfanteras dans la douleur" et qu'on attribue souvent trop rapidement, et à tort, à un châtiment de Dieu envers Eve et la Rédemption du monde par l'Enfantement du Christ. L'acte d'accoucher comme point commun. Et pourtant, il est assez étonnant d'observer que ce sujet, pourtant capital dans la vie chrétienne semble avoir été oublié des théologiens. Il est particulièrement important pour les femmes qui le vivent dans leur chair en devenant mères mais il l'est aussi pour tout un chacun si l'on veut bien se souvenir que l'on est tous nés d'une femme et que cet acte d'être accouché à soi-même et au monde dure toute la vie et peut-être au-delà. Certes, le thème de la naissance parcourt la Bible, de son commencement à sa fin, du livre de la Genèse à celui de l'Apocalypse, avec pour point culminant le récit de la Nativité du Christ, mais la naissance n'est pas tout à fait l'enfantement ou l'accouchement. Alors qu'actuellement nous voyons fleurir les livres de développement personnel, les documentaires et les mouvements de sage-femmes pour aider les femmes à se réapproprier ce moment unique où, en se donnant elles-mêmes, corps et esprit, elles mettent au monde un enfant, ce livre propose une approche complémentaire. Les auteurs, l'un prêtre, l'autre mère de famille ont travaillé et cherché ensemble pendant deux ans pour nous montrer la beauté de l'accouchement et sa place unique dans le plan de Salut de Dieu, tout en donnant des pistes concrètes pour le vivre dans cette perspective. Les auteurs jouent de leur complémentarité, l'un spécialiste des études bibliques, l'autre élaborant une réflexion théologique à partir de son expérience personnelle de l'accouchement, pour nous montrer, sous forme d'entretiens, que l'accouchement, temps fort de la vie d'une femme, l'est à la fois par sa dimension humaine, charnelle, et par sa dimension spirituelle. Acte universel par excellence, puisque tous nous sommes nés d'une femme, et souvent vécu comme une expérience physique et morale absolument sans équivalent, il a une force spirituelle à la hauteur de son intensité humaine. C'est ce qui explique sa place discrète mais omniprésente dans les textes bibliques. L'accouchement en tant que tel se révèle être finalement une "théologie" , c'est-à-dire un acte par lequel Dieu se révèle au monde, et lui donne son Salut.

03/2023

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Romans policiers

Princes de Belleville. Enquête du commandant Clément Chevalier

Qui sont les Princes de Belleville ? Des francs-maçons ont-ils commis en région parisienne un assassinat crapuleux porteur d'un message mystérieux, ou, n'y sont-ils pour rien ? Un SDF est retrouvé mon dans une maison abandonnée. Il ne s'agit pas d'un crime banal mais d'un acte sordide. L'homme a été étrangement torturé avant de mourir. Sur son torse, les policiers découvrent la gravure sanglante d'un compas et d'une équerre, deux symboles maçonniques bien connus comme superposés l'un sur l'autre, le compas ouvert à soixante degrés, taillés au cutter sur la poitrine de la victime. Le cadavre est-il celui d'un membre d'une loge ou d'une secte ou d'un délinquant ? De permanence cette nuit-là, le Commandant Clément Chevalier, de la Brigade Criminelle de Paris, lui-même franc-maçon, un flic pas comme les autres par sa manière de penser ses investigations, va être chargé de l'enquête. Lorsqu'un deuxième sans domicile fixe, lui aussi apparemment sans histoires, est découvert mon à l'intérieur d'un chantier dans les mêmes circonstances, le policier, inquiet, se demande s'il s'agit d'un message macabre envoyé par le ou les assassins ou si un "frère" a perdu la raison... Un maçon tueur en série ? La franc-maçonnerie ne conduit pas à cela et se passerait bien de ce genre de publicité. Chevalier ignore à ce moment-là que la vérité va se révéler presque incroyable. Les personnes à l'origine de ces crimes vont le plonger dans une enquête des plus atypiques de sa carrière, aux rebondissements multiples. Y apparaît un gros homme mystérieux. Quel est le vrai lien entre les deux victimes ? Sont-elles celles d'un réseau criminel, d'un détraqué ou de milieux autres ? La mon du professeur Charles Vérancourt, médecin de clinique à Boulogne, abattu dans son salon et ami proche du ministre de la santé, va venir rebattre les cartes. Et comme si cela ne suffisait pas, le commandant Chevalier doit en parallèle gérer les problèmes personnels et les états d'âme des membres de son groupe. Le tout sous le regard curieux de Boris, la petite araignée qui s'est installée dans la plante grasse de son bureau, et qui sait que la sagesse se niche dans le silence. Cette enquête pas comme les autres est la deuxième, à découvrir sans lever les yeux du livre de ce nouveau Copetti.

10/2021

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Limousin

Ainsi parlent les arbres...

"Au début, on ne sent rien. C'est comme une légère incision. Peut-être en sort-il un léger filet d'eau et encore ça dépend de la saison. Ensuite, on ressent la morsure un peu plus profondément, surtout il ne faut pas regarder. Ouvrir grand ses yeux vers l'horizon, tendre ses branches vers le ciel pour une dernière incantation et puis regarder ceux qui poussent à côté de vous. Leur dire que ce n'est rien, que même si aujourd'hui ça fait mal, les années passées valaient la peine d'être vécues. Qu'ils ont une noble mission à accomplir. Malgré le bruit de la tronçonneuse, le silence se fait. On se referme sur soi, on pense à ceux qu'on a connus". Dans ce roman divisé en deux parties qui se font écho, l'auteur place la nature au centre de son récit en relatant la vie et les pensées d'un chêne pédonculé. De ce narrateur omniscient, émane dès le début une sérénité et une bienveillance qui donne le ton du texte. Tout comme lui, nous devenons des témoins immobiles et silencieux, pour qui le temps s'écoule différemment. Nous suivons sur plusieurs générations la vie d'une famille originaire de la Creuse. Au premier abord, le récit semble calme, il est question des aléas de la vie à la campagne au XIXe siècle, puis peu à peu des événements viennent troubler cette monotonie, principalement la guerre franco-prussienne puis un accident mortel qui poursuivra Léonie, la cadette de la famille, toute sa vie. Alors que sa soeur Lisa connaît son premier amour et se contente d'une vie à la campagne, Léonie s'éloigne et décide de partir pour Paris, puis Londres, sans jamais revenir. Un siècle plus tard, sa petite fille Gény, critique d'art, redécouvre la maison familiale et s'y installe. C'est un retour aux sources, un destin croisé, sous l'oeil attentif du chêne. Ce récit est traversé de plusieurs thèmes, dérèglement climatique, éducation, industrialisation, le tout accompagné d'une écriture fluide et poétique qui nous relate la vie de tout un écosystème. La perception du chêne semble s'arrêter aux limites de la Creuse, mais le lecteur suivra le parcours de Léonie une fois cette dernière partie loin du Limousin. Nous la retrouverons dans le milieu pictural du XIXe, ou elle côtoiera Suzanne Valadon, Utrillo et les grands peintres impressionnistes de l'époque. Cet ouvrage, pour la qualité de son écriture, la maîtrise du récit et le ton est à prendre en considération et nous amènera à penser que même les arbres ont une âme.

08/2021

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Sciences politiques

Les espions du Vatican. De la Seconde Guerre mondiale à nos jours

Officiellement, le Vatican n'a pas de service d'espionnage... Mais cela ne veut pas dire que personne ne s'y occupe de renseignement ! Le Saint-siège a toujours été la cible de services secrets étrangers. Persuadés que le Vatican dispose d'un réseau de renseignement sans équivalent, ils veulent soit en percer les secrets, soit s'en faire un allié. Pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide, Rome a été un véritable nid d'espions de toutes nationalités. Sous couverture de diverses institutions comme la secrétairerie d'Etat, certains monsignori ou simples prêtres se sont impliqués dans des missions allant de la chasse aux " taupes " à la diplomatie secrète, en passant par des enquêtes sur les assassinats de prêtres ou des scandales susceptibles d'éclabousser l'Eglise, mais aussi des missions à haut risque de l'autre côté du rideau de fer. Pour la première fois, ce livre raconte de façon aussi complète que possible 80 années de guerres secrètes et de coups tordus. L'ouverture des archives de nombreux services ayant travaillé contre ou avec le Vatican permet de lever le voile sur des affaires longtemps ignorées. L'infiltration de prêtres russophones en Union soviétique sous Staline, presque tous démasqués par le KGB, les négociations secrètes menées par Jean XXIII avec Khrouchtchev par des intermédiaires peu conventionnels, les relations étroites du cardinal Montini, futur Paul VI, avec la CIA, l'infiltration agressive du Vatican par les différents services du bloc de l'est, les fonds secrets de la banque du Vatican destinés à combattre le communisme en Amérique du Sud, puis à soutenir la lutte de Solidarnosc en Pologne... Ces épisodes et bien d'autres dessinent une autre histoire de la papauté contemporaine. La chute du communisme a marqué la victoire personnelle de Jean-Paul II, sans doute le pape qui s'est le plus impliqué personnellement via une petite cellule de prêtres polonais dans des opérations secrètes à haut risque. Mais elle n'a pas marqué la fin de l'histoire : l'ouvrage aborde également les affrontements souterrains qui ont opposé certains groupes au sein de l'Eglise (comme les Jésuites et l'Opus Dei), avec des méthodes dignes des services secrets et l'implication de la CIA. Il revient enfin sur les affaires financières controversées de l'Eglise dans les années 1970-80 et leurs effets non encore expliqués à ce jour. Historien et spécialiste du renseignement, Yvonnick Denoël a notamment publié chez Nouveau Monde éditions Histoire secrète du XXe siècle, Le Livre noir de la CIA, Les guerres secrètes du Mossad et Mémoires d'espions.

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Santé, psychologie

Les bêtises. Tu veux qu'on en parle ?

Les bêtises, ça parle bien aux enfants ! - Dans un style parlé et immédiat, le narrateur échange avec les deux enfants et rebondit à leur interrogations en déroulant un fil qui les conduit à comprendre ce qu'entraîne une petite bêtise, une plus grosse ou un comportement de désobéissance en général. Le titre part d'une situation du quotidien de l'enfant, puis on déroule le propos en apportant des pistes de réponses et des propositions d'aides clefs, pour dédramatiser. - L'originalité de la collection tient au jeu progressif des questions qui amène à la compréhension globale d'un problème. Le ton est léger, peu formel, spontané, et le discours est émaillé d'exemples du quotidien, de ceux que rencontrent réellement dans leur vie, les enfants. Bêtises et désobéissance Pourquoi je n'aime pas obéir aux grands ? Thèmes abordés : -être responsable de ses actes même si on n'a pas " fait exprès " -ne pas mentir en niant un fait -désobéir pour se venger -désobéir par colère -désobéir par jalousie -faire des " petites " bêtises pour rire... Exemple de déroulé : ... ... ... . Et moi, comme bêtise, j'ai collé un chewing- gum dans les cheveux d'une copine ! Oh ! Oh ! Alors, Céleste, là, il y avait quel message ? Je crois que j'étais jalouse car elle a de très longs cheveux. Elle a dû t'en vouloir ton amie ! Oui car elle a dû se faire couper les cheveux ! En vrai, je voulais pas être méchante ! Tu as le droit Céleste de ressentir de la jalousie. Tu peux lui faire une place car elle fait partie de toi, de qui tu es. Comment ça de qui je suis ? Nous avons tous en nous des bons et des mauvais sentiments. Si tu en prends conscience tu peux décider de nourrir la part de toi que tu préfères. C'est quoi les parts de nous ? Il y a le petit diable qui nous pousse à faire des choses négatives et parfois méchantes et il a la part belle qui te pousse à être bon et généreux. En prenant conscience de cela tu peux choisir la part que tu veux faire grandir. Mon frère parfois, il se moque de moi, j'ai la colère qui monte et je deviens le méchant Gary. Et comment tu te sens avec cette part méchante ? Je me sens triste après, car je l'aime bien mon frère ! On peut se laisser déborder par notre colère mais cela nous enferme dans des sentiments négatifs, c'est pour cela que tu es triste après... ... ... ... ... .

05/2023

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Beaux arts

Au sud d'Eden. Des Américaines dans le Sud de la France (Années 1910-1940)

1910-1940 : Quel grand écrivain ou artiste américain n'a pas un jour poussé son voyage transatlantique du côté de la Provence et de la Côte d'Azur ? Toute la bande de la « génération perdue » est passée par là Dos Passos, Hemingway et Fitzgerald qui ont fait d'Antibes leur terre de plaisirs. Chaque été, ils se retrouvaient dans la « villa America » du peintre et dandy Gerald Murphy, enfant chéri de Picasso et de Fernand Léger, et dont Fitzgerald fit le héros de Tendre est la nuit. Le Sud polarisa les grands marginaux et rebelles de l'Amérique du XXe siècle. Voir l'écrivain afro-américain Claude McKay qui, promu par les Cahiers du Sud de Jean Ballard, a écrit à Marseille l'un de ses romans phares : Banjo ; ou John Reed qui découvrit en Marseille une ville « romantique », « splendide » et « virile ». La région entière est fréquentée par des artistes pour qui la nature reste une fabuleuse machine créatrice. On y voit William Glackens, le « Renoir américain »; le synchromiste Stanton Macdonald-Wright, mais aussi Man Ray qui descend sur Marseille pour sa Canebière populaire et bruyante aux couleurs orientales et son pont Transbordeur, symbole de modernité. Pour ces créateurs, le Sud rime avec Eden. Ils y trouvent une sensation de liberté que leur refuse l'Amérique puritaine, du soleil à profusion, des contrastes de couleurs assourdissants, une nature quasi intacte, et un mode de vie méditerranéen « à l'antique ». Lorsque, brutalement, le paysage s'assombrit. En 14-18, le sud devient refuge : Au Cannet, Morgan Russell, l'ami de Cendrars délaisse pour un temps ses recherches synchromistes pour interroger les maîtres de la Renaissance italienne ; à Nice, Alexander Archipenko sculpte de jeunes femmes au bain dans un langage moderniste sans précédent. Année 1940 : le Sud - devenu zone libre - se transforme en une terre de transit où espoir et désespoir se côtoient. Entrent alors en scène des personnages à l'étoffe de héros qui mettront leur vie en péril pour sauver des artistes et intellectuels pourchassés par les nazis. Ces héros sont : Varian Fry et son extraordinaire équipe du CAS ; ou bien encore Hiram Bingham. Leur champ d'action sera Marseille. Et tout se finit ou recommence avec Jim Harrison qui semble rouvrir la route du Sud. Depuis la tragédie du 11 septembre, il a encore plus de raisons d'y venir. « Quelle meilleure idée », écrit-il, « que de faire un voyage en France et de lutter contre le terrorisme avec de l'ail et du vin rouge ? » Doit-on dès lors s'attendre à une nouvelle migration artistique ?

02/2006

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Cinéma

Mémoires d'un fils à papa

Le nom de Marcel Ophüls sera à jamais associé au film Le Chagrin et la Pitié, incontournable dans l'histoire de la prise de conscience d'un passé français ambivalent, coincé qu'il fut pendant l'occupation allemande entre collaboration massive et faits de résistance sporadique. Son auteur, aujourd'hui âgé de quatre-vingt-cinq ans, a décidé d'écrire ses Mémoires, une épopée intime sur laquelle souffle la grande Histoire : né à Francfort en 1927, il quitte avec sa famille l'Allemagne nazie en 1933. Le Juif allemand devient français à Paris. La guerre éclate et c'est le second exil. Pendant les années 40, à Hollywood, Marcel devient américain et fait la guerre comme GI au Japon. La plupart de ses documentaires historiques seront aussi une manière de revenir sur ses pas, à l'image du Chagrin et la Pitié où le récit de l'exode fait par Mendès France croise ses propres souvenirs quand, dans la décapotable de son père, il quitte Paris vers le sud de la France. Aujourd'hui, il raconte son histoire, avec une malice et une franchise sans égal, avouant que son immense carrière de documentariste lui fut pour ainsi dire contrainte. Le fils de Max Ophüls, élevé dans la vénération du « grand cinéma », du « vrai cinéma », celui de Capra, de Lubitsch, d'Hitchcock, ou celui de son père bien sûr, ne devient documentariste qu'au terme d'une incursion avortée sur le terrain de la fiction. Son premier long-métrage, Peau de banane, comédie du remariage "à l'américaine", avec Jean-Paul Belmondo et Jeanne Moreau, est un succès public mais le suivant, Feu à volonté, film de série avec Eddie Constantine, est un ratage qui signe son arrêt définitif dans ce domaine. Heureusement peut-être pour les amateurs de documentaires, puisqu'il multiplie les chefs-d'oeuvre du genre. Marcel Ophüls a obtenu un Oscar pour Hôtel Terminus (1989), son film consacré à la vie du criminel de guerre Klaus Barbie. Les Mémoires d'un fils à papa, où l'on croise en guest star Louis Jouvet et Bertolt Brecht, François Truffaut, Marlene Dietrich et Mendès France, François Mitterrand et Simone Weil, est un roman léger et mélancolique, hanté par la figure d'un père dans l'ombre duquel il a fallu trouver sa voie : « Mon problème, c'est que je suis le fils d'un génie. ».   L'ouvrage est enrichi de photographies inédites de la vie de Marcel Ophüls.

01/2014

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Pléiades

Oeuvres

Philippe Jaccottet a lui-même choisi les oeuvres rassemblées dans ce volume, y recueillant tout ce qu'on pourrait qualifier d'écriture "de création" et laissant de côté son travail de critique et de traducteur, ainsi que certains textes de circonstance liés à des voyages ou à des hommages ; il a veillé à ce que ses livres apparaissent selon la chronologie de leur publication initiale, qui était jusqu'alors parfois masquée par des regroupements éditoriaux ultérieurs. Recueils de poèmes et livres de prose alternent d'abord, bientôt ponctués à intervalles plus ou moins réguliers par les notes de carnets qu'égrènent les différentes livraisons de La Semaison. Retrouvant leur titre unique, celles-ci sont ici restaurées dans toute la cohérence de leur projet et complétées par les Observations, 1951-1956, longtemps inédites et qui sont comme l'amorce de ces semences littéraires rassemblant choses vues, choses lues et choses rêvées. L'évolution des poèmes est frappante : des sonnets rimés de L'Effraie (1953) aux pièces brèves et épurées d'Airs (1967) se fait sentir l'influence des révélations majeures que furent les paysages de Grignan et les haïku japonais. Par les chants plus tourmentés des livres de deuil qui se succèdent ensuite, de Leçons (1969) à Pensées sous les nuages (1983), le poète tente de maintenir le flux des mots malgré la mort qui semble faire vaciller jusqu'au langage. À partir de Cahier de verdure (1990), proses poétiques et vers se mêlent au sein d'un même recueil. Une forme éminemment personnelle s'invente, se concentrant sur les éclats de joie épars dont il s'agit de restituer la lumière. Comment embrasser à la fois le clair et le sombre, le grave et le léger, le tout et le rien ? L'ouvre de Jaccottet s'impose par l'exigence de sa quête, la pureté rayonnante et sans affectation de son chant - «L'effacement soit ma façon de resplendir», écrivait-il dès L'Ignorant (1957). Sans céder jamais à l'épanchement, se refusant autant au nihilisme qu'à l'exaltation - à «l'écourant brouillard d'un certain lyrisme» -, elle trouve certes dans la beauté subtile et poignante de la nature - lumière d'hiver, vergers en fleurs - une réponse vitale à la violence du monde et au désenchantement. Mais cette beauté n'a rien d'un refuge éthéré ; elle est comme une lame qui permet de creuser dans l'opaque. Cette poésie, nourrie d'ombre, s'écrit avec le vide et contre lui.

02/2014

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Poches Littérature internation

Le grand romancier américain et autres nouvelles

Dès les premiers mots des nouvelles de Tzvi Fishman nous savons que la destinée de ses personnages va nous faire pénétrer au coeur des contradictions de notre temps. L ancien scénariste à succès de Hollywood n a rien perdu de sa faculté de susciter en quelques phrases le mouvement grâce auquel toute l histoire va être racontée. Quand il décrit comment « Le Grand Romancier Américain » devient la coqueluche du Vatican, nous avons déjà compris que cette célébrité a « un véritable génie pour se maintenir dans la presse », et lorsqu’il lance sa fameuse « Campagne pour la paix » prônant d’enlever les implantations juives d’Israël « tout entier », il nous montre à l’oeuvre avec justesse la drôle logique de bien des personnages connus. Fishman lui-même s était trouvé assez doué pour pouvoir envisager ce genre de destinée : « Je peux être un tout aussi bon Juif à New York sans léser d’autres populations ». Cependant il y a trente ans il décida a contrario de ne plus cultiver qu’à Jérusalem son écriture et son accent américains. Les cinq nouvelles présentées ici proviennent d’un recueil, Days of Maschiach, qui avec son roman Touvia en terre promise a valu à Tzvi Fishman le prix du ministère israélien de l’Éducation pour la littérature et la culture juive. Ces « métaphores sur les errances du peuple juif dans des contrées étrangères » ne se contentent donc pas de raconter des histoires empêtrées dans une terre sainte imaginaire, elles y conduisent. Fishman sait expliquer en quelques mots à tous les non initiés que nous sommes la complexité des situations politiques en Israël. En racontant ce pays à sa manière, il décrit les faiblesses et les fautes de tout le monde : ce n est pas pour accabler les pauvres hommes du XXIe siècle que nous sommes, mais pour leur donner enfin une chance de vivre. De la première à la cinquième nouvelle l’écrivain israélien passe ainsi de la manière d’un Woody Allen récalcitrant à celle de Franz Kafka, mais s’il précipite son lecteur dans l’embarras, il lui donne en même temps la clé pour le résoudre. La sûreté philosophique et politique de Tzvi Fishman consiste en effet à pousser jusqu’au bout la loi des petites défaillances logiques dont se nourrissent tous les succès, et à révéler ainsi la mécanique de ces légères compromissions qui sont les nôtres : en nous permettant de rire de bien graves sujets, il réussit sans complaisance mais sans cruauté à nous inculquer des vérités solides.

03/2012

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Droit

La dispense en droit privé

" Dispense " est un terme fréquemment employé. Il se rencontre en droit civil (dispense d'âge en matière de mariage), en droit commercial (dispense de l'exploitation personnelle pour la location-gérance du fonds de commerce), en droit du travail (dispense de préavis) ou encore en droit pénal (dispense de peine). Pourtant, aucune tentative de théorisation de cette notion n'a été menée, du moins en droit privé. Or, si l'on veut bien se défaire d'une conception intuitive reliant la dispense à la miséricorde, la notion de dispense existe. Elle est construite à partir des relations entretenues par la règle de droit avec l'objectif juridique, la première devant assurer la réalisation effective du second dans les faits. La dispense se révèle comme le moyen de lever un obstacle, qui entrave cette réalisation. A cette fin, la dispense évince la norme applicable, assurant par un autre biais, la réalisation de l'objectif juridique. Contrairement à l'idée reçue, la dispense n'engendre pas une subversion de l'ordre juridique, mais constitue, au contraire, un facteur d'ordre. Une fois construite, la notion de dispense dévoile sa spécificité, qui la distingue des mécanismes voisins, qui évincent eux aussi la règle applicable : l'autorisation, l'exception, la règle supplétive, la tolérance ou le principe de droit. I)e cette notion, découle naturellement le régime de la dispense. qui détermine la nature de la dispense, le pouvoir de l'édicter, celui de l'octroyer et les effets de la dispense. La théorie de la dispense découvre finalement les ressorts intimes du droit. L'ordre juridique sait que la réalité déborde l'uniformité à laquelle il tend. Il a conscience du décalage inévitable entre le modèle qu'il retient et les faits. Par la dispense, l'ordre juridique corrige ces distorsions entre l'abstrait et le concret. Il admet son débordement par l'insaisissable diversité des faits et accepte de se réaliser par d'autres voies que celles initialement choisies. Loin de se complaire dans un rôle de victime et dans une attitude passive constatant ses déficiences, se repliant sur lui-même et s'abstenant de toute action, le droit tente de surmonter ses défauts pour être meilleur qu'il n'est. Conscient de ses faiblesses, il les domine, tout en gardant à l'esprit qu'il n'y parviendra jamais tout à fait. La reconnaissance de ses imperfections et la tentative de les dépasser font du droit une oeuvre de sagesse des plus aimables.

03/2010

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Espionnage

Les espions du Vatican. De la Seconde guerre mondiale à nos jours

Officiellement, le Vatican n'a pas de service d'espionnage... Mais cela ne veut pas dire que personne ne s'y occupe de renseignement ! Le Saint-siège a toujours été la cible de services secrets étrangers. Persuadés que le Vatican dispose d'un réseau de renseignement sans équivalent, ils veulent soit en percer les secrets, soit s'en faire un allié. Pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide, Rome a été un véritable nid d'espions de toutes nationalités. Sous couverture de diverses institutions comme la secrétairerie d'Etat, certains monsignori ou simples prêtres se sont impliqués dans des missions allant de la chasse aux " taupes " à la diplomatie secrète, en passant par des enquêtes sur les assassinats de prêtres ou des scandales susceptibles d'éclabousser l'Eglise, mais aussi des missions à haut risque de l'autre côté du rideau de fer. Pour la première fois, ce livre raconte de façon aussi complète que possible 80 années de guerres secrètes et de coups tordus. L'ouverture des archives de nombreux services ayant travaillé contre ou avec le Vatican permet de lever le voile sur des affaires longtemps ignorées. L'infiltration de prêtres russophones en Union soviétique sous Staline, presque tous démasqués par le KGB, les négociations secrètes menées par Jean XXIII avec Khrouchtchev par des intermédiaires peu conventionnels, les relations étroites du cardinal Montini, futur Paul VI, avec la CIA, l'infiltration agressive du Vatican par les différents services du bloc de l'est, les fonds secrets de la banque du Vatican destinés à combattre le communisme en Amérique du Sud, puis à soutenir la lutte de Solidarnosc en Pologne... Ces épisodes et bien d'autres dessinent une autre histoire de la papauté contemporaine. La chute du communisme a marqué la victoire personnelle de Jean-Paul II, sans doute le pape qui s'est le plus impliqué personnellement via une petite cellule de prêtres polonais dans des opérations secrètes à haut risque. Mais elle n'a pas marqué la fin de l'histoire : l'ouvrage aborde également les affrontements souterrains qui ont opposé certains groupes au sein de l'Eglise (comme les Jésuites et l'Opus Dei), avec des méthodes dignes des services secrets et l'implication de la CIA. Il revient enfin sur les affaires financières controversées de l'Eglise dans les années 1970-80 et leurs effets non encore expliqués à ce jour. Historien et spécialiste du renseignement, Yvonnick Denoël a notamment publié chez Nouveau Monde éditions Histoire secrète du XXe siècle, Le Livre noir de la CIA, Les guerres secrètes du Mossad et Mémoires d'espions.

04/2023

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Art du XXe siècle

Robert Lotiron. La poésie du quotidien

Inscrit à l'Académie Julian en 1903 où il fréquente l'atelier de Jules Lefèbvre. Il se lie d'amitié avec Roger de La Fresnaye, Paul Véra et Louis Marcousis. En 1907 il rencontre Robert Delaunay qui lui fera connaître Apollinaire, Gleizes, Metzinger et Léger. Après un court passage à l'Académie Ranson il prend son premier atelier. Ces années d'avant-guerre sont des années d'expérimentations intense. Il hésite encore entre influences impressionnistes, cézanisme géométrique, réminiscences fauves et cubisme tempéré. En 1910, il débute au Salon d'Automne ainsi qu'à celui des Indépendants. Il participe également à d'importantes expositions, entre autres à la deuxième organisée par le "Blaue Reiter" à Munich en 1912. Sa première toile importante Le Tennis lui permet de devenir sociétaire du Salon d'Automne. Après la guerre Lotiron intègre l'importante galerie Marseille où il rejoint Segonzac, Luc-Albert Moreau ou encore André Mare. Son style s'affirme à partir des années 1920 dans une combinaison toute personnelle qui mêle le souvenir de la sincérité ingénue du Douanier Rousseau, le sens de la composition, de l'opposition des formes et du rythme des couleurs hérités de Cézanne avec une palette restreinte mais riche de nuances. Ses oeuvres, généralement de petits formats mais ne manquant jamais de monumentalité, restituent sans emphase et avec sensibilité le climat d'une époque, d'une France au quotidien. Lotiron évite néanmoins tout pittoresque et toute anecdote. En 1921, la galerie Druet lui consacre une première exposition particulière. Lotiron s'impose comme l'un des paysagistes les plus en vue de son époque. Par l'intermédiaire de Paul Guillaume, le collectionneur américain Barnes fait l'acquisition, en 1923, de quatre oeuvres représentatives de son travail. Robert Lotiron sera alors présent dans toutes les grandes expositions mettant en avant l'art indépendant français de cette période. Ses oeuvres sont régulièrement acquises par l'Etat et il bénéficie dans les années 30 de plusieurs commandes de décorations murales. Vers la fin de la décennie, son art se fait plus sévère sans renoncer néanmoins au raffinement de la couleur. Après la Seconde Guerre Mondiale, il enrichit ses recherches en abordant la lithographie. Sa vision se fait de plus en plus directe et dépouillée. Il s'éteint le 18 avril 1966. Farouchement indépendant, Robert Lotiron a accueilli "toutes les libertés qui permettent d'augmenter le pouvoir d'expression, modifiant les éléments du tableau ou l'importance des valeurs sans soucis exagéré de la réalité objective". Ainsi peut-il affirmer au soir de sa vie : "Libre d'engagement, je peins pour mon plaisir et mon tourment".

08/2022