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Sciences historiques

Le Meilleur pain du monde. Les boulangers de Paris au XVIIIème siècle

Le bon pain d'autrefois, le pain fait à l'ancienne : autant d'expressions qui évoquent un temps où le pain était au cœur de la vie, où le partage du pain en famille ou au travail était un geste quotidien et l'offrande de pain bénit un rituel dominical. Pour comprendre le sens de ces traditions, il faut imaginer le Paris du XVIIIe siècle. Des fournils aux étals des marchés, les activités liées au pain animent la ville, de jour comme de nuit. Le pain est alors une denrée de première nécessité, et la boulangerie un véritable service public qui mobilise sans cesse la police. Mais sa fabrication ne relève pas que du savoir-faire du boulanger, elle dépend d'un environnement que nul ne peut maîtriser, et la peur même d'en manquer en fait un symbole. Que le pain gris remplace le pain blanc - le pain que préfèrent les Parisiens - et les voilà dans la rue. " Si le pain ne diminue, nous exterminerons le roi et tout le sang des Bourbons ", proclament des affiches lors du couronnement de Louis XVI. Quinze ans plus tard, les femmes iront à Versailles chercher " le boulanger " car c'est au roi qu'il revient d'assurer la subsistance de ses sujets. Stevan Kaplan fait revivre de façon magistrale cette longe chaîne du pain à laquelle toute la ville participe, et en premier lieu les boulangers. Acteurs trop oubliés de la vie politique et économique de l'Ancien Régime, ils forment l'une des plus anciennes corporations de Paris et n'en respectent pas toujours les règles : si les maîtres boulangers sont censés révéler les secrets de leur métier à leurs apprentis, ceux-ci sont souvent corvéables à merci. Rares sont les compagnons qui réussiront à s'établir. En fin de compte, la réputation des maîtres boulangers est leur capital le plus précieux, puisqu'elle leur assure à la fois le crédit de leurs fournisseurs et la fidélité de leur clientèle. Pour avoir le " privilège " de faire le meilleur pain du monde, il faut aussi savoir faire commerce et même bien choisir son épouse.

01/1996

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Sciences politiques

A bas les chefs ! Ecrits libertaires (1847-1863)

"Ce livre n'est point écrit avec de l'encre, c'est de l'acier tourné en in-8° et chargé de fulminate d'idées. C'est un projectile autoricide que je jette à mille exemplaires sur le pavé des civilisés". Toute sa vie, balloté par la misère et l'exil, Déjacque n'a cessé d'écrire. Ouvrier colleur de son état, "poète des misérables" , comme le surnomme son ami Gustave Lefrançais, "tapageur acharné" , il s'arme de sa plume contre les réactionnaires de tout poil. En 1848 à Paris, il chante la gloire des insurgés de Juin, ce qui lui vaut la condamnation et l'exil. A Londres, puis Jersey, où il côtoie les proscrits, il s'attire les foudres des républicains dont il fustige le modérantisme et l'opportunisme. En 1858, à New York, il fonde son propre journal, Le Libertaire, dont il est à la fois le rédacteur, le gérant, le plieur, le porteur et l'actionnaire. On le retrouve enfin à La Nouvelle Orléans, "ville de commerce et d'esclavage, au moral aussi sale que ses rues" , appelant à la vendetta contre les planteurs esclavagistes... Ennemi déclaré des Jésuites et de l'Etat, il hait l'autorité, d'ou qu'elle vienne. Aux rois, aux bourgeois, aux exploiteurs, lui, "infime prolétaire" , lance cet avertissement : "Dent pour dent ! " Mais derrière la violence verbale, cet artificier des mots se révèle un sublime rêveur. La quête du bonheur, de l'harmonie, du socialisme l'anime, ce dont témoigne son texte le plus audacieux, L'Humanisphère. Sous-titré "utopie anarchique" , il nous rappelle que pour Déjacque, l'utopie n'est pas un vain mot mais un acte : écrire, c'est combattre. Ce recueil rend hommage à l'oeuvre injustement méconnue, de Joseph Déjacque. Passé le choc de la première lecture, restent admiration et tendresse pour ce "volontaire de la Révolution" qui n'a jamais baissé pavillon. Thomas Bouchet est enseignant-chercheur en histoire du XIXe siècle à l'université de Bourgogne, il travaille en particulier sur les premiers socialismes. Derniers livres parus ? : "Les Fruits défendus. Socialismes et sensualité du xixe siècle à nos jours" (2014)? ; "Quand les socialistes inventaient l'avenir. Presse, théories et expériences 1825-1860" (en codirection, 2015).

03/2016

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Littérature française

Un lien familial

Comment l'amour fonctionne-t-il dans un monde comme le nôtre, où les êtres sont laissés à eux-mêmes et livrés aux injonctions du commerce, de la mode et d'une morale de pure apparence ? Qu'est-ce qui attache deux individus l'un à l'autre ? Quelle vérité se cache sous le désir qui les rapproche ? Et quel mensonge ? Comment leur relation se noue-t-elle ? Et comment se dénoue-t-elle ? Bref, pourquoi l'amour prend-il aujourd'hui ce tour à la fois tragique et risible ? Magalie est designer de cuisines. Guillaume est policier. Ils ont quarante ans. Elle vit avec un conjoint qui la trompe, et qu'elle trompe en retour. Lui est séparé de la mère de sa fille. Ils font connaissance par hasard, à cause d'un lien de famille inattendu, puis se perdent de vue quelques mois plus tard. Quelques mois remplis d'événements, de rencontres et de malentendus au terme desquels, après un chassé-croisé d'intrigues superbement menées, la vie de chacun aura basculé, comme celle de presque tous ceux et celles qui les entourent, pour les placer devant un tas de cendres et, peut-être, la possibilité d'une nouvelle aventure, laquelle ne sera vraisemblablement que la répétition de ce qu'ils ont déjà vécu. Un lien familial est un roman d'amour, donc, émouvant et captivant. Mais c'est en même temps un roman de moeurs, c'est-à-dire le tableau aussi précis que comique, imprégné d'autant d'ironie que de pitié, d'une époque - la nôtre - où la décoration d'une cuisine peut acquérir une importance presque égale à celle qu'avaient naguère le salut des âmes ou le sort des disparus. Avec ce regard narquois, cet humour si fin et cette prose élégante et limpide que lui connaissent les nombreux lecteurs de ses écrits publiés jusqu'à maintenant, Nadine Bismuth nous tend ici, de nouveau, un miroir de nous-mêmes et de ce qu'est devenue notre existence dans ce monde dont nous sommes à la fois les auteurs, les témoins et les personnages plus ou moins loufoques et pathétiques.

08/2019

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Histoire internationale

La frontière méditerranéenne du XVe au XVIIe siècle : échanges, circulations et affrontements

Le cadre géographique et chronologique retenu par cet ouvrage collectif le place immédiatement sous les auspices de Fernand Braudel. Comme la fameuse Méditerranée de celui-ci, il semble osciller entre ce qui fait l'unité économique et culturelle du bassin méditerranéen, et ce qui au contraire le divise de façon radicale, essentiellement le conflit entre Islam et Chrétienté. Mais en rassemblant des contributions de spécialistes des deux bords, il tente de connecter des historiographies rarement amenées à se rencontrer. Les affrontements entre Chrétienté et Islam se poursuivent à cette époque, et des références à la croisade ou au djihad sont employées à l'appui de la revendication d'une souveraineté universelle, ou de la légitimation d'une action aux yeux de l'opinion. Mais les conflits internes aux deux camps l'emportent, et amènent à des alliances plus ou moins explicites entre " chrétiens " et " musulmans ", tandis que les échanges commerciaux s'intensifient. La circulation de biens matériels et les transferts de technologie de part et d'autre de la frontière sont attestés, souvent dans un contexte d'opposition sourde ou de compétition. La notion même de frontière se précise alors, à travers l'essor de la cartographie, l'affirmation de la souveraineté des Etats sur les territoires, et la conclusion de traités. L'évolution de l'art de la guerre amène un renforcement des lignes de frontière et du contrôle du centre politique sur les périphéries. Les juristes s'emploient à légitimer l'appropriation de la mer par les Etats à travers la notion " d'eaux territoriales ". Néanmoins, des zones de l'entre-deux demeurent, et offrent des ressources à des spécialistes de l'affrontement aussi bien que de la négociation et de la circulation, dont plusieurs apparaissent dans ce livre en tant que groupes ou individus. Selon une démarche aujourd'hui bien établie chez les historiens, les contributions à ce volume combinent une approche locale et une approche globale, qui s'éloignent des grands déterminismes géographiques et économiques braudéliens. Des fragments de vie peuvent, par leur particularité, révéler un aspect plus vaste et représentatif du type de relations qui s'instaurent alors en Méditerranée, en un temps où course, transport et commerce sont étroitement imbriqués.

10/2014

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Beaux arts

Bruegel

Récemment, la redécouverte extraordinaire, en Espagne, d'un tableau perdu de Pieter Bruegel l'Ancien (vers 1525-1569) a fait l'effet d'une bombe et a ravivé l'intérêt que le public porte à ce grand peintre flamand. Cette oeuvre a subi les outrages du temps et est encore en restauration au Prado. Célèbre pour ses descriptions amusantes de paysans, de paysages de toutes saisons et de tableaux à la façon de Bosch, Bruegel a également créé de nombreuses peintures consacrées à des thèmes religieux. Après une carrière de plus de vingt ans de dessinateur et de peintre, il se fit un nom dans la "capitale du capitalisme", Anvers, le centre du commerce international et le leader du marché de l'art. Cet ouvrage examine tout l'ouvre de Bruegel alors même que sera présentée une foule de peintres flamands de sa génération qui ont coopéré avec Jérôme Cock, son éditeur de gravures. Bruegel est ici confronté non seulement avec ses rivaux d'Anvers, mais aussi avec les peintres qui l'ont inspiré, de loin ou de près, comme Joachim Patinir, Rogier van der Weyden ou Jérôme Bosch. Le contexte historique dans lequel Bruegel a vécu est longuement décrit : c'était en effet une époque de troubles religieux intenses opposant le roi d'Espagne, le catholique Philippe II, aux calvinistes naissants. L'iconoclasme de 1566 fut un des détonateurs qui allait engendrer la fameuse Révolte des Gueux ou Guerre de Quatre-Vingts Ans. Bruegel ne fut évidemment pas indifférent à ces événements, qu'il a "discrètement" retranscris dans sa peinture, n'osant pas dénoncer clairement les abus du pouvoir tant était grand le risque de poursuites et de représailles sévères. Les historiens de l'art trouveront certainement dans ce livre un nouveau point de vue sur l'oeuvre du peintre qui éclairera certaines de leurs conceptions, mais il s'agit ici d'aller également à la rencontre d'un public plus large qui découvrira, ou redécouvrira avec plaisir les facéties, les symboles, les scènes paysannes qui ont permis à Bruegel de faire un portrait sans faille de la condition humaine.

09/2011

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Généralités médicales

Les maladies dans l'art antique

C'est avec un regard d'esthète et d'historien qu'on examine habituellement l'iconographie de l'Antiquité. Or cette immense documentation, qu'elle se veuille œuvre d'art (statuaire, terre cuite, peinture, gravure, etc.) ou bien objet de la vie quotidienne (monnaies, ex-voto, bibelots, etc.), nous fournit aussi, parfois à son insu, des informations précieuses sur les maladies, les blessures et les infirmités d'autrefois et sur la façon dont elles étaient perçues et vécues. Il fallait un regard de médecin maîtrisant les savoirs modernes et une approche d'historien pour reconnaître et interpréter le contenu pathologique des représentations antiques du corps humain. L'originalité de cet ouvrage, résultat de trente ans de recherches, réside dans l'examen médico-historique systématique d'un corpus couvrant près d'un millénaire et concernant les mondes grec, étrusque et romain ainsi que certains peuples périphériques (notamment les Gaulois, les Scythes et les Parthes). Le texte, scientifiquement rigoureux, est accessible au lecteur cultivé ne disposant pas de connaissances particulières en médecine ou en archéologie. Ainsi, grâce à la méthode de l'" iconodiagnostic ", l'histoire de l'art est éclairée par le savoir médical actuel, et l'histoire de la médecine se trouve enrichie par des renseignements nouveaux sur les pathocénoses antiques. Mirko D. Grmek et Danielle Gourevitch, directeurs d'études à l'Ecole pratique des hautes études, enseignent l'histoire de la médecine. Ils ont écrit ensemble plusieurs études sur l'Antiquité. Dans ce domaine, Grmek, médecin, a publié notamment Les Maladies à l'aube de la civilisation occidentale et Le Chaudron de Médée et Gourevitch, philologue, Le Triangle hippocratique et Le Mal d'être femme, La Femme et la médecine à Rome. PENSER LA MEDECINE. Si elle emprunte l'essentiel de son savoir aux sciences et aux techniques, la médecine se nourrit aussi du commerce des hommes, participe à l'élaboration des idées philosophiques et se trouve engagée dans les choix éthiques fondamentaux. Dans cette perspective, la collection Penser la médecine se propose de promouvoir des ouvrages originaux alliant l'étude des sources historiques à l'analyse sociologique et à la réflexion épistémologique.

11/1998

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Droit

Droit et surnaturel

"Droit et Surnaturel" : voici une association peu banale, voire improbable, que le présent ouvrage tente pourtant de mettre en lumière. Il s'agit d'étudier les rapports qu'entretiennent le droit et le surnaturel et, en particulier, de voir de quelle(s) manière(s) la science juridique, rationnelle et rigoureuse, se confronte à un domaine qui, par définition, échappe à la logique et au bon sens. Jusqu'ici, le thème a peu été fouillé par les juristes et les rares travaux consacrés à ce sujet sont désormais un peu anciens. Il soulève pourtant de nombreuses et passionnantes interrogations auxquelles les auteurs de cet ouvrage ont décidé de se confronter. Le droit est-il totalement rétif à ce qui relève du paranormal ou, au contraire, lui accorde-t-il une certaine place ? Les croyances surnaturelles et les actes qui en découlent peuvent-ils bénéficier d'une protection juridique, par exemple, au titre des droits fondamentaux ? L'originalité du sujet choisi invite à l'ouverture et aux tours d'horizons. Tous les ordres juridiques n'ont pas nécessairement la même approche des phénomènes surnaturels. Aux frontières de la religion et du surnaturel, on peut par exemple se demander s'il existe, en droit canonique, des règles concernant l'exorcisme. Et quid de ces questions dans les systèmes juridiques étrangers ? De Salem, aux Etats-Unis, jusqu'aux confins de l'Afrique, comment le droit appréhende-t-il les accusations de sorcellerie ? Au delà de ces interrogations un peu générales et théoriques, se pose en réalité une multitude de questions éminemment pratiques : la foi en le surnaturel peut-elle atténuer la responsabilité pénale ? Peut-on faire croire en l'impossible sans encourir les foudres de la responsabilité civile ? Dans un registre plus économique, comment se concilient aujourd'hui la liberté du commerce avec les activités tournées vers l'occulte ? Des contrats peuvent-ils porter sur le surnaturel ? Peut-on faire annuler la vente d'une maison dont le voisinage révèle la présence de fantômes ? Les tours de magie et les secrets de magiciens sont-ils protégeables par le droit de la propriété intellectuelle ? Autant d'étranges et déroutantes questions qui n'ont pas effrayé les auteurs de cette publication.

04/2015

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Préhistoire

La métallurgie du fer en pays Bassar (Nord-Togo) depuis 2400 ans. Tome 1, L'Age du Fer ancien (de 400 avant J.-C. à 130 après J.-C.)

Peu de gens le savent, mais l'Afrique est un continent où la métallurgie du fer a été découverte de façon indépendante et précoce. Les travaux d'un pionnier de l'archéologie au Togo, l'Américain Philip de Barros, depuis quatre décennies, en font une démonstration brillante, même si l'implacable rigueur du scientifique rend sa lecture un peu austère. Son cadre d'étude est le Nord du Togo, en particulier le Pays bassas à quelque 350 km du littoral, en particulier sur le site de Dekpassanware, où des fouilles portant sur plusieurs dizaines d'hectares ont mis au jour des lieux de forgeage, de réduction du fer et de commerce d'outils en métal parmi les plus anciens d'Afrique de l'Ouest. Avoir retrouvé des fourneaux, des tuyères, des marteaux, des enclumes, permet de comprendre ces productions au moins deux fois millénaires. Pour essayer d'approcher la société qui les a fait naître, on doit s'intéresser également aux haches de pierre polie, aux perles décoratives, aux traces des aliments comme aux pratiques funéraires... l'auteur a particulièrement insisté sur la poterie comme élément-dé pour la détermination de la chronologie historique régionale, avec les échanges anciens qu'elle dévoile. Ces très nombreuses trouvailles sorties du sol, si ténues soient-elles aux yeux du profane, nous apportent ainsi des connaissances riches et très originales. Après d'innombrables documents en anglais, Philip de Barros a tenu à publier cette synthèse en français. Son ampleur exige une publication en deux tomes. Celui-ci traite de la fin de l'Age de pierre et de l'Age du Fer ancien, soit d'environ 400 avant notre ère au IIe siècle après J-C. Le second tome (à venir) concernera l'Age du Fer récent, de 1200 jusqu'aux années 1950. Cet ouvrage intéressera, outre les archéologues professionnels et les étudiants en histoire, archéologie, anthropologie, etc., toutes les personnes attachées à la connaissance de l'Afrique ancienne, au premier chef les Togolais, et d'abord ceux du Pays bassar, qui peuvent être fiers du travail de leurs lointains ancêtres.

07/2021

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Actualité politique France

Le nouveau modèle français

Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au coeur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. Le discours sur le déclin franc ? ais a pris des proportions quasi obsessionnelles au cours des dernières années. Certains chantres d'un passé mythifié en ont même fait leur fonds de commerce, au point de lui donner des allures de névrose nationale. Ils exploitent un manque : nous n'avons plus de modèle de société. Celui qui nous guidait, inventé à la Libération, a fait entrer la France dans la modernité. Mais depuis maintenant trente ans, il connaît une longue déliquescence : économie ralentie, panne de l'innovation et de la création culturelle et scientifique, société fracturée, démocratie dévitalisée... Ce qui nous a porté après-guerre est devenu obsolète dans le monde contemporain, mondialisé et ultra-connecté. Orpheline d'un nouveau modèle, la France peine à y trouver sa place. Si certains de nos voisins semblent s'être mieux adaptés, il est impossible d'importer le leur. C'est en puisant dans notre identité républicaine et en développant ce qui germe déjà au sein de notre société que se dessinera le modèle qui va nous projeter dans le XXIe siècle. Il est déjà là, mais à bas bruit. Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au coeur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. Slow Démocratie, le précédent livre de David Djaïz a été lauréat du prix de l'Académie des sciences morales et politiques et du prix étudiant du Livre Politique-LCP, finaliste du prix du Livre Politique, du prix du Mémorial - Grand Prix littéraire d'Ajaccio et du prix Pétrarque de l'essai France Culture-Le Monde.

09/2021

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Actualité politique France

Des lieux qui disent

« En 2017, j'avais publié Des Hommes qui lisent et essayé de décrire la part de la lecture et des livres dans la construction d'une identité, dans une histoire familiale et une façon d'envisager le monde. Nous sommes bien souvent la somme des livres que nous avons lus. Mais nous ne sommes pas que le produit de nos lectures. Un peu de nous même est constitué de la somme de tous les lieux qui nous ont fait, d'expériences sensibles, d'horizons espérés ou d'enracinements constatés. La vie publique a beau être affaire d'idées et de valeurs, ces idées et ces valeurs prennent toujours vie quelque part. »

 

Dans ce livre, Edouard Philippe explore la France à travers une série de lieux, qu'ils soient ordinaires comme l'école Michelet, ou symboliques comme Notre-Dame. Ces espaces géographiques servent de points d'ancrage pour aborder des thèmes variés tels que l'éducation, la santé, les infrastructures, la justice et la laïcité.

Chaque lieu est une fenêtre ouverte sur une dimension de la France et de ses habitants. Ils permettent à l'auteur de tisser un lien à la fois personnel et politique avec le pays, évoquant son propre parcours, de son enfance à son éducation. Ces lieux deviennent ainsi des points de départ pour une réflexion plus large sur les enjeux qui traversent la société française.

Le port du Havre, par exemple, n'est pas seulement un lieu de commerce; il incarne aussi les questions liées aux grandes infrastructures et à l'économie. De même, l'hôpital Charles Nicolle n'est pas simplement un établissement de santé; il soulève des questions sur le système de santé en France. Le Palais Royal, quant à lui, n'est pas seulement un monument historique; il est aussi le reflet des questions de justice et de gouvernance.

Le livre ne se contente pas de décrire; il interroge et invite à la réflexion. Il pose des questions sur ce qui unit les citoyens, sur ce qui constitue leur héritage commun et sur les défis auxquels ils font face. En somme, il offre une vision panoramique de la France, en utilisant le prisme des lieux pour aborder des questions plus larges et plus complexes.

09/2023

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Révolution française

Archives parlementaires. Tome 103

Archives parlementaires première série / tome CIII du 13 au 27 frimaire An III (3 au 17 décembre 1794) Ouvrage préparé par l'Institut d'histoire de la Révolution française et publié avec le concours de l'Assemblée Nationale et du Sénat Le tome CIII des Archives Parlementaires propose à la lecture les séances tenues par la Convention nationale du 13 au 27 frimaire an III (du 3 au 17 décembre 1794), soit quinze journées de débat. Comme les volumes précédents, il est fondé sur le Procès-Verbal qui structure la publication des documents de la série C des Archives nationales et complétés par les apports des principaux journaux, auxquels a été rajouté un choix de discours imprimés. Après la mise en accusation et l'incarcération du représentant Carrier, exécuté le 26 frimaire, se pose la question du sort des députés exclus à la suite des journées des 31 mai et 2 juin 1793. Après l'exclusion, la réunion. Il y a là toute une mécanique thermidorienne dont ces journées rendent compte et tout particulièrement la séance du 18 frimaire (8 décembre 1794), qui permet de réintégrer au sein de la représentation nationale la majorité des Girondins survivants. Pour autant, nul ne saurait oublier que les institutions du gouvernement révolutionnaire et leur culture perdurent. Ainsi, le 27 frimaire, des députés demeurent exclus de la Convention nationale, illustrant cette double polarité de Thermidor, entre la volonté de " sortir de la Terreur " et une continuité des formes exceptionnelles de l'état d'urgence. Exclusion/intégration, ce balancier est complété par un troisième terme, celui de reconstruction. Il faut désormais édifier une république stable, en dressant le bilan de la période précédente et en poursuivant la construction du nouveau régime. Le grand discours de Grégoire sur le vandalisme révolutionnaire et la nécessaire conservation du patrimoine historique, la longue intervention de Thibaudeau pour expliquer l'importance du Muséum national d'histoire naturelle comme socle des savoirs républicains, ou celle d'Eschasseriaux l'aîné sur les conditions de reprise d'une économie et d'un commerce international, désignent clairement un nouvel horizon libéral, conservateur et novateur, à définir pour la République thermidorienne.

09/2022

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Régionalisme

Albertville autrefois. Les années 20, Edition simplifiée

" Albertville, cité neuve aux toits clairs a pour elle le charme d'un visage ouvert et jeune. Ses rues rectilignes se coupant à angles droit, disent nettement qu'elle n'a rien à cacher et que sa cordialité n'est point feinte. Ses magasins élégants, qui vont se modernisant chaque jour, ne laissent guère de place à l'échoppe, descendue jadis de Conflans-la-Morte, vers un plus riant séjour. Et la gaie chanson d'eau vive courant le long des trottoirs, confirme cette impression, que tout ici doit être aimable. Et que d'agréables promenades y sollicitent le flâneur dès les portes de la ville. Albertville n'est pas qu'un pays charmant dans un cadre délicieux. Pour assuré que soit son avenir touristique, elle n'y borne pas ses ambitions. Car sa situation privilégiée, au débouché de quatre importantes et riches vallées a fait d'elle, à tous égards, un centre. Ses manifestations économiques de tout ordre : agricoles, commerciales, industrielles, jouissent d'un succès croissant. La terre y est fertile, le commerce vivant, la petite industrie prospère et multiple. Et ses possibilités d'extension, dans une large vallée, sont grandes. De nouvelles rues d'ailleurs, tracées d'hier, prennent corps peu à peu. Albertville subit les événements plus qu'elle ne les force ; et c'est beaucoup déjà, que de toute son activité et de toute son initiative, elle réussisse à y faire face. C'était hier, la construction d'un nouvel Hôtel des Postes, d'un établissement de Bains-douches, d'un bâtiment scolaire, d'un Hôpital moderne et vaste. C'est aujourd'hui celle d'Habitations populaires, d'une salle des fêtes, l'aménagement de squares et de jardins nouveaux... Ce seront sans doute demain de nouvelles usines venant chercher la force électrique dont, à proximité, elle est riche. L'avenir d'Albertville donc, n'est pas que dans le tourisme. Mais encore faut-il le redire, quelque soit son destin, l'offrande d'un accueil courtois, dans l'écrin de ses horizons, demeurera son Violon d'Ingres. " Albert Alex. Le Nouvelliste de Lyon. 14 juillet 1929.

04/1987

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Ethnologie

Car connection. La filière euro-africaine de véhicules d'occasion

Quelle est la vie des voitures une fois qu'elles sont revendues sur le marché de l'occasion ? Bien plus souvent qu'on ne le pense, ces véhicules en connaissent une seconde en partant pour l'Afrique. Un important marché de la récupération s'est mis en place en Europe, au Japon et aux Etats-Unis repérant les véhicules les mieux adaptés au marché africain, les rassemblant sur différentes places marchandes, puis organisant leur transport vers les grands ports du continent africain. Cette activité commerciale reste peu connue, alors même qu'elle mobilise des réseaux complexes ancrés dans la diaspora, qu'elle implique un transfert important de capitaux de l'Afrique vers le monde occidental, et qu'elle organise la circulation de centaines de milliers de véhicules chaque année. Cet ouvrage vous invite à une plongée dans cet univers. Les différents ressorts de l'activité sont mis en évidence à partir de la filière : Bruxelles-Cotonou, l'une des plus importantes routes connectant l'Europe au Bénin. Historiquement, ce pays a joué un rôle moteur dans la réexportation de marchandises à l'échelle de l'Afrique de l'Ouest au point d'être considéré comme un véritable "Etat-entrepôt". Cette situation a été d'autant plus renforcée grâce à la présence de son voisin, le Nigeria. Ces deux pays entretiennent des relations économiques complexes jouant à la fois sur la politique protectionniste du Nigeria et un relatif laissez-faire dans les échanges transfrontaliers. La Belgique, quant à elle, s'est progressivement positionnée comme la plaque tournante du commerce d'exportation de véhicules d'occasion en Europe. Cette position est certes due à la présence du port d'Anvers, mais aussi à la transformation d'un quartier du centre de Bruxelles en un véritable marché géant de l'occasion centralisant des véhicules en provenance de toute l'Europe. Cet ouvrage nous invite à suivre le trajet de ces voitures de l'Europe jusqu'à l'Afrique, et soulève de nombreuses interrogations en termes écologiques, économiques et politiques, donnant ainsi à voir une autre dimension de la mondialisation économique.

12/2017

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Sécurité sociale

Code luxembourgeois de la sécurité sociale et textes complémentaires indispensables. Edition 2023

DROIT LUXEMBOURGEOIS Découvrez les textes les plus importants en matière de sécurité sociale à travers cet ouvrage unique. Le droit de la sécurité sociale est, tout comme son "¿cousin¿" , le droit du travail, un droit vivant et en perpétuelle évolution. Le présent Code, annoté avec le concours de CASTEGNARO-IUS LABORIS, mis à jour au 1er août 2023, contient d'une part l'ensemble des dispositions légales et réglementaires relatives à l'organisation et au fonctionnement de la sécurité sociale, y compris les règles applicables en matière d'affiliation et de couverture sociale, et d'autre part des dispositions relatives aux différents risques sociaux. Il a également l'avantage de reprendre les statuts actuels de la Caisse nationale de Santé qui contiennent des dispositions importantes notamment relatives aux soins de santé et aux certificats médicaux. Font également partie intégrante de ce Code, les conventions bilatérales de sécurité sociale auxquelles le Luxembourg est partie contractante, les règlements européens sur la coordination des systèmes de sécurité sociale ainsi que le protocole de sécurité sociale faisant partie intégrante de l'Accord de commerce et de coopération conclu le 30 décembre 2020 entre le Royaume-Uni et l'UE et traitant du sort post-Brexit des travailleurs, dont le Luxembourg. Grâce à ce Code, dont l'atout fondamental est de regrouper en un seul ouvrage les textes les plus importants en matière de sécurité sociale et d'être annoté de toute la jurisprudence actuelle pertinente, le/la praticien/ne du droit, l'étudiant/e ou encore le/ la néophyte, pourra appréhender les différentes problématiques du droit de la sécurité sociale en toute sérénité. Ce recueil est une émanation papier de la base de données en ligne LexNow, développée par Legitech. Cette plateforme unique réunit le droit fiscal, le droit social, le droit des sociétés, le droit du secteur financier, les fonds d'investissement, le droit immobilier et le Guide Juridique des Revues Luxembourgeoises. Elle permet un accès simple et rapide à une information juridique complète : législation consolidée, jurisprudences y relatives (textes in extenso), circulaires administratives, commentaires et notes rédigés par des professionnels renommés.

10/2023

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Archéologie

Inscriptions latines de Narbonnaise (ILN). Volume 9, Tome 1, Narbonne

Depuis la publication par Otto Hirschfeld, en 1888, du tome XII du Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL) et du supplément qu'Emile Espérandieu lui ajouta en 1929, les découvertes épigraphiques se sont multipliées sur le sol de la province romaine de Narbonnaise. Des prospections ont permis de retrouver des inscriptions que l'on croyait perdues du temps d'O. Hirschfeld. De nouvelles lectures ont amélioré certaines leçons du CIL. Dirigée à l'origine par Jacques Gascou, puis par Sandrine Agusta-Boularot depuis 2008, la collection des Inscriptions latines de Narbonnaise (ILN) s'est donné pour objectif de publier, cité par cité, toutes les inscriptions latines connues à ce jour (à l'exception des inscriptions chrétiennes et des textes de l'instrumentum), en les accompagnant systématiquement de photographies ou de dessins et en leur adjoignant un substantiel commentaire onomastique et historique. Ce volume, le premier consacré à la capitale de la province, Narbonne (ILN, tome IX. 1), comprend 282 inscriptions provenant essentiellement de la ville elle-même, auxquelles s'ajoutent quelques textes majeurs découverts sur le territoire. S'il contient des inscriptions de première importance comme la " loi du fl amine " ou la dédicace de " l'autel au Numen d'Auguste ", ce corpus éclaire aussi le quotidien de ce qui fut la plus ancienne colonie de droit romain des Gaules : dédicaces aux divinités romaines, hommages aux empereurs ou à des notables locaux, épitaphes riches d'informations sur le commerce et l'artisanat antiques, sur les rapports familiaux et sociaux, etc. Le corpus des notices est précédé d'une série de synthèses où sont présentés sur frais nouveaux l'histoire de la colonie, les institutions municipales, les dieux du culte public, les limites du territoire, la topographie et l'urbanisme de la ville, la société, les nécropoles, la typologie des épitaphes et leur rôle au sein des enclos funéraires, l'histoire des collections jusqu'à la création du musée Narbo Via et, pour la première fois, la tradition antiquaire. Des cartes, des tableaux, une bibliographie fournie, des indices très détaillés et des tables de concordance complètent ce recueil.

11/2021

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Actualité médiatique France

La France sens dessus dessous ! Les caprices de Marianne

Un livre coup de poing ! Quel drôle de pays au sein duquel nous nous prenons pour le nombril du monde, certains d'avoir toujours raison, critiquant sans cesse, nous flagellant en permanence, dénigrant nos hommes politiques, les idolâtrant lorsqu'ils sont morts, en invoquant inlassablement de Gaulle comme sauveur de la nation... Il faut psychanalyser Marianne ? ! Nos hommes politiques eux-mêmes auraient besoin d'une bonne analyse sur leur rapport à la dette et leur culte de la dépense d'Etat un peu névrotique et leur méfiance envers les entreprises et l'argent. Ce livre est le cri du coeur, une sorte de révolte après un an et demi de pseudo drame sanitaire, où l'Etat a donné le pire et le meilleur de lui-même. , faisant pleuvoir des déluges d'euros sur salariés et entreprises et en même temps mettant des boulets aux pieds de ces mêmes entreprises en les tenant en garde à vue. Marianne est schizophrène, indéniablement. Elle veut les prix cassés de la grande distribution qui va acheter le moins cher possible au bout du monde ce que nous ne voulons pas acheter plus cher, mais protéger le petit commerce ? ; elle veut faire ses courses le dimanche mais qu'on ne travaille pas ce jour-là? ; on veut bien l'Euro mais pas l'Europe ? ; choisir la nationalité de son plombier ? ; exporter, mais ne pas délocaliser ? ; racheter les entreprises étrangères mais sans étrangers au capital des nôtres ? ; être gouvernée au centre, mais certainement pas voter pour lui ? ; réprouver les grèves, mais soutenir les grévistes ? ; ne jurer que par les syndicats, mais se syndiquer moins que les autres, etc. Paradoxes qui font peut-être notre charme, mais qui font aussi de nous un pays capricieux, un peu dépressif, qui ne rêve que de plans de retraite pour cultiver ses plans de tomates mais surtout en partant à la retraite le plus tôt possible. Nous sommes divisés par nos propres clivages et ne nous soignons qu'à coup de mesures à effets de seuils, d'exemptions et de statuts spéciaux. Hélas, nous ne pouvons plus rien attendre des autres ? : politiques, médecins, policiers, juges... car à force, les autres, c'est nous ? !

11/2021

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Sciences politiques

Quelle Chine, pour quel monde, en 2020 ? Colloque du Futuroscope, 30 août 2013

En un tiers de siècle seulement, ta Chine a rattrapé et dépassé tous les pays du monde sauf tes USA en termes de PNB. On prédit qu'elle leur prendra la première place dans moins de dix ans. D'ores et déjà, certains se plaisent à imaginer un monde bipolaire dominé par le couple Chine-Amérique. Cependant, depuis la crise en 2008 du système financier mis aux commandes par l'Amérique, et le renouveau en novembre 2012 de la gouvernance chinoise lors du XVIIIe congrès, l'idée que la Chine suivrait une courbe de rattrapage, hier encore assez fidèle à ta réalité, perd de son pouvoir descriptif. Outre que le modèle de référence lui-même ressort brouillé de cette crise, la croissance chinoise s'avère tendre désormais davantage au développement intérieur qu'au service de ta mondialisation occidentale. Au moment où semblait se dessiner l'hypothèse d'un G2, elle fait place à une divergence stratégique à mesure que la Chine se prend toujours davantage elle-même pour projet, tandis que les USA maintiennent leur préférence pour un magistère universel du commerce. Cette évolution en train de germer oblige d'ores et déjà tous les autres pays - non pas à choisir leur camp, on n'est plus en guerre froide - mais à engager pour leur part des stratégies appropriées pour s'adapter à cette nouvelle donne, et si possible peser sur son cours futur. C'est tout spécialement vrai de l'Union Européenne, première puissance économique mondiale mais instance paralysée par son manque d'unité, de qui on attend qu'elle concoure activement au remodelage du monde qui se dessine. Cent ans après son collapsus de 1914, elle n'en retrouvera l'énergie que dans une plus grande unité de vues franco-allemande. Cinquante ans après avoir, la première, reconnu la République Populaire de Chine, la France est en outre à l'honneur pour impulser en 2014 un partenariat amplifié entre l'Europe et la Chine. A la veille de cette année riche en possibilités fécondes, la Fondation Prospective et Innovation a tenu à en éclairer l'avenir en traitant, au Futuroscope, de Quelle Chine dans quel monde en 2020 ?

09/2014

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Sciences politiques

Une guerre pacifique. La confrontation Pékin-Washington

De nombreuses études annoncent une confrontation inévitable entre les Etats-Unis et la Chine. S'appuyant sur l'inévitable montée en puissance de la Chine et l'opposition de ses intérêts avec ceux de Washington, mais aussi sur les capacités militaires de ces deux pays, ces analystes estiment que la guerre aura lieu tôt ou tard. Cet ouvrage s'inscrit à contre-courant de cette pensée. Non seulement la guerre n'aura pas lieu pour de multiples raisons, notamment une interdépendance la rendant suicidaire, mais en plus son absence se soldera, comme la guerre froide en son temps, par un vainqueur et un vaincu, qui à défaut d'en découdre militairement, se regarderont à distance, et chercheront à s'épuiser. Cette nouvelle guerre froide pourrait bouleverser nos lignes de repères, Pékin jouant la carte du développement économique, tandis que Washington, à la manière de Moscou, s'enliserait dans une course aux armements inutile et trop coûteuse. Le monde à l'envers, en quelque sorte. Les premiers signes de cette tendance ne manquent pas : les dépenses militaires importantes, mais encore relativement faibles, de la Chine affolent les cercles stratégiques à Washington, et la conséquence en est une augmentation presque irrationnelle du budget de défense des Etats-Unis ; le dollar, qui semble de plus en plus entre les mains de Pékin, pourrait poser problème à Washington après avoir incarné sa puissance ; la balance commerciale est très largement à l'avantage de Pékin, déchaînant aux Etats-Unis des levées de boucliers contraires à l'esprit même des règles du commerce international que Washington a mises en place ; enfin, la capacité d'influence grandissante de la Chine (diplomatique, politique, culturelle...), si elle éloigne les risques de confrontation militaire, renforce le poids de Pékin sur la scène internationale, au détriment de Washington. Sur tous les fronts c'est à une sorte de "soft" guerre, en référence au "soft power", que nous assistons actuellement, et qui marquera les relations entre les deux pays dans les prochaines décennies. Une guerre pacifique aux conséquences incertaines, et qui modifie notre vision des relations entre grandes puissances.

12/2013

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Histoire internationale

L'Arménie du Levant (XIe-XIVe siècle). Coffret 2 volumes

L'année 1045 marqua la fin du dernier royaume en Grande Arménie, mais loin de disparaître l'Arménie se préparait à écrire les pages les plus brillantes de son histoire. Des principautés autonomes virent le jour sur la partie du territoire historique libérée du joug turc, pendant qu'un processus de renaissance étatique se développait en Cilicie, face à l'île de Chypre, aboutissant en 1198 à la fondation d'un " royaume d'Arménie hors d'Arménie ". Il y avait donc alors deux Arménie, liées face à l'irruption au Proche-Orient des Francs via les croisades au XIIe siècle puis des Mongols au XIIIe. Avec les Etats latins, dont ils adoptèrent plusieurs aspects administratifs, les Arméniens établirent des relations d'égal à égal où les liens matrimoniaux tenaient une place essentielle, tandis que face aux Mongols ils profitèrent de l'expérience des princes de Grande Arménie. Par une subtile diplomatie tous azimuts tenant compte des éléments grecs, turcs et arabes, les rois d'Arménie en Cilicie se retrouvèrent au milieu du mue siècle à la tête du plus puissant Etat chrétien en Orient, plaque tournante du commerce entre l'Europe et l'Orient. La floraison culturelle était spectaculaire, le royaume adaptant au moule arménien les apports francs tout en perpétuant ses traditions artistiques, pendant que la Grande Arménie se couvrait de superbes oeuvres d'architecture. Du XIIe au début du XIVe siècle, les Arméniens étaient donc au centre de la galaxie eurasiatique. La décadence s'amorça avec le déclin du pouvoir mongol, la pénétration latine dans l'Eglise arménienne et la montée en puissance des Mamelouks égyptiens, qui mirent fin en 1375 à cette " Arménie du Levant " dont le dernier roi, d'ascendance poitevine, mourut en exil à Paris. Au-delà des Arméniens et arménisants, cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux croisades, aux Mongols, à l'Islam médiéval ou aux chrétiens d'Orient. Les publications récentes de sources inédites imposaient de revisiter tous les aspects de cette période fascinante et complexe. Les 84 tableaux généalogiques et les 74 cartes facilitent la lecture, et les 228 illustrations en couleurs reflètent le caractère cosmopolite de ce monde arménien médiéval.

11/2012

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Pléiades

Mémoires 1716-1718. Tome 6, Additions au journal de Dangeau

De 1716 à 1718, Voltaire bat le briquet à la Bastille ; M. et Mme du Maine ameutent une prétendue noblesse ; au-delà des Pyrénées, Alberoni joue au Matamore ; et Saint-Simon combat : contre les bâtards qui transforment Paris en "égout des voluptés", contre le Parlement qui se croit en Angleterre, contre les scélérats, les mystères, les prétentions... Il nous donne de la Régence une peinture sans pareille, qui témoigne une fois de plus de sa capacité de sévérité, de finesse et d'émotion. Sur l'abbé Dubois : Alberoni "osait traiter de visionnaire l'abbé Dubois qu'il nommait l'instrument de toutes les mauvaises intentions du Régent. Mais c'était le Régent qui était l'instrument de toutes les mauvaises intentions de l'abbé Dubois [...] qui, sciens et volens, sacrifiait la France, l'Espagne, la réputation de son maître à son ambition de se faire cardinal". Sur Mme de Sabran : "C'est elle qui, soupant avec M. le duc d'Orléans et ses roués, lui dit fort plaisamment que les princes et les laquais avaient été faits de la même pâte, que Dieu avait dans la création séparée de celle dont il avait tiré les autres hommes." Sur Mme de Castries : "Ce n'était qu'esprit et âme, sans presque de corps ; le sien était petit, et si mince qu'un souffle l'eût renversée [...] C'était une petite poupée manquée, foncièrement savante en tout, sans qu'il y parût jamais, mais pétillante d'esprit, souvent aussi de malice, avec toutes les façons, les grâces, et ce tour et cette sorte d'esprit et d'expressions charmantes et uniques, si vantés et si singulièrement propres aux Mortemarts." Des lignes qui prennent pour nous une résonance particulière, depuis que Proust, lecteur assidu de Saint-Simon, a décrit "l'esprit Guermantes". Ce tome VI de la nouvelle édition des Mémoires de Saint-Simon contient également les additions au Journal de Dangeau pour les années 1716-1718 et trois appendices : "Requête de MM. les ducs et pairs", "Mémoire en faveur de la liberté du commerce", "Extrait sur le pays de l'alleu".

11/2000

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Critique littéraire

Histoire de l'édition française. Tome 3, Le temps des éditeurs, Du romantisme à la Belle Epoque (1830-1900)

Le second tiers du XIXè siècle voit s'affirmer une nouvelle économie du livre. La presse mécanique à vapeur, la machine à papier continu, la reliure industrielle permettent une première industrialisation de sa fabrication. Les tirages toutefois restent modestes et l'édition demeure dominée par les genres et les titres de la tradition. La véritable rupture vient après la mi-siècle : les techniques de composition et d'illustration sont à leur tour industrialisées grâce aux linotypes, puis aux monotypes et à la photogravure. Mais, dès la décennie 1850, la production change d'échelle : elle franchit le seuil des 12 000 titres annuels. Car de nouvelles catégories de lecteurs apparaissent. De Guizot à Ferry, l'école (mais pas seulement elle) a alphabétisé les Français : l'enfant, la femme, le peuple, deviennent les figures emblématiques de ces consommateurs d'imprimés. Dans les années 1830, l'édition française invente des objets nouveaux, réduit les formats (ainsi avec les classiques Charpentier en format in-18), emprunte au journal la formule des fascicules largement illustrés, bon marché et lancés à grand renfort de publicité. 1848 marque l'échec du projet romantique et ouvre la voie à d'autres publics, ceux du manuel scolaire, du livre pour la jeunesse, de la littérature de gare, des ouvrages encyclopédiques. Enfin, la crise de surproduction de la fin du siècle opère un tri drastique parmi les éditeurs établis tout en favorisant de nouveaux venus. Concentrant entre ses mains la totalité du processus de production du livre, l'éditeur donne désormais la plus grande part de son temps, non plus au commerce de librairie ou à l'activité d'imprimerie, mais à la lecture des manuscrits, aux rencontres avec les auteurs, à la constitution de son fonds propre. La profession y gagne une légitimité intellectuelle inédite tandis que les plus habiles de ses membres deviennent des propriétaires cossus ou des capitalistes hardis. L'évolution est grosse de risques (d'où les faillites nombreuses qui scandent le siècle) et d'âpres conflits surgissent avec les auteurs qui, de plus en plus, veulent ou doivent vivre de leur plume.

11/1990

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Faits de société

Flics. Chronique d'un désastre annoncé

Les flics vont mal. Pris eux aussi comme tous les fonctionnaires de l’état dans la tourmente de l’entreprise de déconstruction lancée par l’équipe au pouvoir contre les services publics, mais avec ce paradoxe : alors que le pouvoir fait de la lutte pour la sécurité son fonds de commerce, il attaque de plein fouet les conditions d’exercice et la nature même des missions dévolues à la police républicaine. Étranglés par une réduction drastique d’effectifs, (11 000 effectifs en moins depuis 2004), les policiers sont empêchés d’assurer un véritable service de proximité, d’accueil et de secours sur le terrain. Soumis à la dictature du chiffre qui les pousse à faire de l’interpellation et du contrôle à tout va, ils sont contraints de se livrer à des pratiques aux frontières de l’illégalité, le profilage ethnique par exemple. Accablés de directives ultra sécuritaires, ils voient leurs fonctions de prévention détournées au profit exclusif de la répression. Managés à coup de peur, de prime et de triche, ils ont le sentiment de ne plus travailler que pour fournir à la hiérarchie des résultats qui pourront être utilisés à des fins de communication politique. Expropriés de leur mission républicaine de service public, ils sont pris dans les rais d’une idéologie racisante consistant à stigmatiser toute une partie de la population reléguée dans des ghettos de misère à la périphérie des grandes villes, qu’on leur demandera d’aller pacifier, au cours d’opérations coups de poing, sans autre objectif que d’épater la galerie et rassurer l’électeur en voie de lepénisation. Tandis que le ministre de l’Intérieur Claude Guéant continue ses sorties fracassantes sur sa volonté d’éradiquer la délinquance à coup d’effets d’annonces, les policiers sur le terrain font les frais du double langage. Ni effectifs ni moyens supplémentaires ne leur sont alloués, mais ce sont au contraire les polices municipales, les réserves civiles, les officines privées de sécurité et les systèmes de vidéo-surveillance qui sont convoqués en lieu et place de la police nationale. Aux risques et périls de nos libertés démocratiques.

02/2012

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Critique littéraire

Histoire de l'édition française. Tome 2, Le livre triomphant, 1660-1830

Du milieu du XVIIe siècle aux années 1830, c'est le temps d'un apogée pour le livre imprimé, plus présent et plus familier, porteur de savoirs neufs et guide pour les pratiques. Après la Fronde, une tutelle plus rigoureuse du pouvoir monarchique modifie profondément les conditions de l'activité d'édition. Des censures plus sévères, d'Eglise ou d'Etat, sont imposées à ceux qui écrivent et produisent les livres. Le régime des privilèges favorise les libraires de la capitale aux dépens de leurs confrères des provinces. Du coup se trouvent encouragées les audaces de ceux qui, malgré les risques encourus, publient, dans et hors le royaume, livres contrefaits et livres prohibés. Jusqu'aux commencements du XIXe siècle perdure un " ancien régime typographique " que caractérise la stabilité du processus de fabrication du livre, guère changé depuis Gutenberg, et la domination du capital marchand sur l'activité typographique. La croissance du nombre de titres publiés, qu'ils soient livres, périodiques ou libellés, doit s'accommoder des contraintes anciennes. Comme le précédent, ce tome s'efforce de croiser deux histoires. La première étudie les hommes, les techniques, les gestes. Histoire de choix et de concurrences, de réussites et d'échecs, d'atelier et de boutique. Histoire de la décision et de l'engagement personnels, du labeur et de la peine grâce auxquels un texte devient un livre. Mais cette histoire en appelle une seconde : celle des objets et des lectures qui s'en emparent. Le livre, en effet, est une marchandise, produit d'une technique et d'une économie, mais une marchandise destinée à une fin culturelle. Entre 1660 et 1830, ses formes se modifient, ses emplois se multiplient, ses lectures se transforment. De ce point de vue, les décennies qui entourent la Révolution sont décisives. De là, le parcours de cet ouvrage qui propose d'abord trois approches, centrées sur le processus éditorial, le commerce du livre et les usages de l'imprimé, de la période 1660-1780, avant de rassembler en une dernière partie, menée de 1780 à 1830, les innovations, fragiles ou durables, d'un demi-siècle aux bouleversements nombreux.

07/1998

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Critique littéraire

Correspondances à trois voix. 1888-1920

En donnant en un seul volume les correspondances Gide - Louÿs et Louÿs-Valéry, cette publication éclaire le rôle d'" entraîneur " joué par Pierre Louÿs dans les débuts littéraires de ses deux amis et le fait que, dans un premier temps, le " trio " qu'il forme avec eux fut bien plus complémentaire que leurs évolutions ultérieures ne le laisseraient deviner. L'intérêt de ces premiers échanges tient à une commune ferveur littéraire qui se manifeste en particulier dans le lancement de quelques revues (Potache-Revue, La Conque et Le Centaure). Les germes de la création, les tâtonnements exprimés par leurs juvéniles poèmes, les réciproques critiques qu'ils se font traduisent, sinon leur totale communion d'esprit, du moins des credo esthétiques communs et une même ambition artistique. Après la mise en sommeil des visées littéraires de Valéry à l'automne 1892 et la brouille définitive intervenue entre Gide et Louÿs en 1896, la correspondance entre Louÿs et Valéry connaît une certaine chute de tension jusqu'à ce que la remise en marche de " l'ouvroir " poétique devienne le prétexte d'échanges enflammés oit ils retrouvent les enthousiasmes de leur jeunesse. Ces lettres presque quotidiennes des années 1916-1917 brassent une foule d'idées et de réflexions qui vont nourrir la création de Valéry avec La Jeune Parque et les poèmes de Charmes, tandis que Louÿs accepte avec bonne grâce de servir de miroir et de jouteur à son ami plus doué. Il y a un demi-siècle, Robert Mallet faisait connaître la plus grande partie des lettres échangées entre Gide et Valéry qui n'avaient pas à être reprises ici, Louÿs demeurant dans la coulisse. Ici et là, des bribes et des fragments épars des correspondances Gide-Louÿs et Louÿs-Valéry ont pu être livrés, mais aucune édition intégrale de ces deux autres côtés du triangle n'a été entreprise. Si nous les publions aujourd'hui d'une manière simultanée, c'est pour marquer à vif les ressemblances, les influences, les interférences et les divergences de ces trois auteurs essentiels de la littérature moderne à travers l'un des plus beaux témoignages de ce qui peut naître du commerce et de l'amitié de trois " esprits ".

06/2004

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Economie

DE LA DEPENDANCE A L'INTERDEPENDANCE. Mondialisation et marginalisation : une chance pour l'Afrique ?

La maîtrise du rythme d'intégration au processus de mondialisation de l'économie mais aussi la capacité à développer et à maîtriser une économie de proximité deviennent des facteurs déterminants dans la réussite du défi que le XXIè siècle lance à l'Afrique subsaharienne à savoir : organiser la cohérence des actions de manière collective. L'Afrique subsaharienne dispose-t-elle d'une capacité d'influence doublée d'une capacité de relance économique endogène pour relever ce défi ? La conception publique du développement, les programmes d'ajustements conjoncturels à répétition, la convention de Lomé ont-ils favorisé la mondialisation ou la marginalisation de l'Afrique subsaharienne ? existe-t-il une chance réelle de réorganisation des fruits de la croissance à partir des taux de croissance économique enregistrés entre 1995 et 1997, supérieurs à ceux des pays à revenu élevé ? La circulation effrénée du capital, la profitabilité des échanges, la globalisation de la production permettront-elles à l'Afrique subsaharienne de retrouver les réflexes de création de la richesse de manière endogène ? A quand l'association de la société civile à la construction d'une Afrique interdépendante ? en 2020, le processus de mondialisation aura-t-il permis de réduire ou d'accroître la marginalisation actuelle de ce continent ? De quelle souveraineté économique disposeront les états en 2020 ? En libéralisant son commerce sans pour autant augmenter sa production et en subissant les conditionnalités de l'aide, l'Afrique subsaharienne doit se prémunir contre une certaine pensée unique. Les concepts tels que développement durable, bonne gouvernance, co-développement, réduction de la pauvreté etc. apparaissent comme de l'habillage économique qui varie en fonction des priorités des bailleurs de fonds internationaaux agissant en courroies de transmission des revendications des forces du marché et de leurs réseaux clientélistes au nord et au sud. Renforcer et stabiliser un tel système ne peut qu'aller à l'encontre de l'intérêt des populations marginalisées. A force de récurrence, la marginalisation est en voie de banalisation dans un monde de plus en plus interdépendant. Mais alors, n'est-ce pas un développement conditionné et conditionnel que semble réserver le XXIè siècle à l'Afrique subsaharienne ?

09/1998

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Economie

Evolution économique de Bouaké de 1858 à 1939

La ville de Bouaké, désormais perçue comme une cité attractive majeure, c'est-à-dire comme un véritable centre d'impulsion et de diffusion de la croissance, des richesses naturelles et des biens de consommation sur l'ensemble du territoire ivoirien et, partant, dans quelques pays voisins de l'espace ouest-africain, sera particulièrement sollicité par la métropole (la France). Et, pourtant, la région de Bouaké, point focal de notre intérêt, est une zone de savane arborée aux sols non propices aux cultures d'exportation traditionnelles (le café et le cacao), socles de l'économie ivoirienne. De plus, Bouaké et sa région sont éloignées de la zone côtière où, grâce à l'océan Atlantique, Abidjan et certaines villes prospèrent, du fait du commerce maritime. Enfin, les peuples baoulé autochtones de ladite région ne sont pas des commerçants. Ils sont originellement attachés aux activités de la terre. Comment alors expliquer le poids économique de Bouaké depuis la fondation de Gbêkêkro en 1858 jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale ? De cette curiosité générée par la contradiction ci-haut exprimée découle toute une série d'interrogations qui ouvre des pistes pour la compréhension du sujet : Comment expliquer la transition de l'économie de Bouaké du mode de production précoloniale à l'institution d'une économie coloniale de marché urbain ? Les rôles économiques ont-ils été depuis toujours les traits dominants de l'ensemble des caractéristiques de Bouaké ? Si oui, quels sont les différents atouts qui, sur le plan naturel et sur le plan des politiques économiques et des stratégies commerciales ayant régenté la ville, donnent à Bouaké sa légitimité de deuxième ville économique de la colonie après Abidjan ? Les questions relatives à la vie précoloniale à Bouaké, les motivations et les conditions de la création de la ville, ainsi que, le rapport immigration-émergence socio-économique, sont autant de questions objectives qui intéressent, au premier chef la critique historique, l'anthropologie, la sociologie et l'économie. En définitive, nous osons poser, à partir de cette étude, un problème intégré à l'histoire des grandes cités marchandes d'Afrique en général, et de celles de la Côte d'Ivoire en particulier.

02/2016

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Histoire de France

Les années de misère. La famine au temps du Grand Roi, 1680-1720

1693-1694 : loin des fastes de Versailles, des centaines de milliers de miséreux, poussés par la faim, se traînent le long des routes. Les curés les décrivent mangeant de l'herbe, déterrant les chevaux morts pour se nourrir. Cette terrible famine est la conséquence de calamités climatiques qui se sont abattues sur tout le pays. Dans certaines régions, on est resté dix-huit mois sans voir le soleil. Les récoltes ont été désastreuses et le prix du pain a été multiplié par quatre ou cinq. L'inexistence de la médecine a fait le reste car les maladies et les épidémies atteignent vite les individus sous-alimentés. L'hécatombe est à peine imaginable aujourd'hui : la famine fit sans doute un million et demi de victimes dans un pays de 20 millions d'habitants. Le "grand hiver" de 1709 atteint, lui, riches comme pauvres. Arrivée le jour des Rois, une première vague de froid prend d'assaut tout le royaume en vingt-quatre heures. Les rivières et les fleuves gèlent brutalement, les campagnes se transforment en champs de glace et les maisons en glacières. Tout gèle, l'eau dans les puits, le vin dans les caves, les pots sur le feu. "Le verre dans lequel on buvait prenait aux lèvres, le pain gelait sous les couettes des lits." Le froid paralyse toute activité : "Plus de commerce à cause du temps, l'encre gèle au bout de la plume", note la marquise d'Huxelles. Cet hiver, qui succède à une grave crise économique et aux drames de la guerre, tue d'abord les plus démunis, même si dans les villes on allume des grands feux pour réchauffer les vagabonds. Formidable document sur la vie quotidienne du petit peuple de Louis XIV, ce livre raconte le combat des humbles pour vivre et même pour survivre, quand le dérèglement des saisons transformait le royaume en pays du tiers monde. Ces "années de misère" sont la face cachée du Grand Siècle, à l'heure où la France n'était plus, selon Fénelon, qu'un "grand hôpital" désolé et "sans provisions".

09/1991

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Sciences politiques

Le mondialisme dans ses oeuvres

Si l'unité du genre humain est une réalité, induit-elle, à l'échelle de la planète, une unité de gouvernante ? Le débat est ancien. Sans remonter à la tour de Babel, de grands empires ont aspiré à rassembler sous leur autorité l'ensemble du monde connu. L'Empire romain fut, ainsi, sans doute la forme la plus aboutie de ces tentatives. Aujourd'hui encore plus qu'hier, le mondialisme, c'est-à-dire la mise en place d'un gouvernement mondial, est présenté comme la panacée devant permettre de répondre aux défis de notre temps. Certains opèrent, en outre, une transposition au plan politique de la vocation universaliste de l'Eglise. Il existe une métaphysique du mondialisme qui remonte à la philosophie grecque et au service de laquelle oeuvrent de nombreux cercles aussi influents que discrets : Bilderberg, Council of Foreign Relations, Trilatérale, etc. Puisque "le nationalisme c'est la guerre", selon François Mitterrand, paix et gouvemance mondiale seraient désormais inséparablement liés. La destruction des nations serait un préalable indispensable à la paix universelle. Le "doux commerce" serait le moyen privilégié de créer des liens indestructibles et éternels entre les hommes et les civilisations, rendant tout affrontement impossible. L'uniformisation des cultures et des civilisations dans un universalisme marchand, subtil mélange de consumérisme hédoniste et de démocratie participative, serait l'horizon insurpassable d'une humanité enfin pacifiée. Les défis écologiques, par nature ignorants des frontières, rendraient nécessaire l'établissement d'instances internationales de régulation, seules en mesure de sauver la planète de la pollution, du réchauffement climatique, de la surpopulation, etc. A contre-courant de ces pétitions de principe, les intervenants rassemblés ici : philosophes, historiens, essayistes ou témoins qualifiés déconstruisent une utopie destructrice des communautés naturelles et fondatrice d'un ordre marchand qui fait l'impasse sur nos enracinements comme sur nos aspirations spirituelles. Ils nous rappellent qu'il n'existe pas de sens inéluctable de l'Histoire, mais que l'avenir est toujours écrit par des hommes qui trouvent (ou non) la volonté et la force de résister aux vents dominants de l'instant présent.

03/2019

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Droit

La Grande Guerre et son droit

Si le centenaire de la Première Guerre mondiale a évidemment été l'occasion d'expositions et de manifestations scientifiques nombreuses, rares sont celles dont le droit a été l'objet exclusif. Tel est au contraire le parti pris de l'ouvrage aujourd'hui présenté au public, qui entend appréhender non seulement l'attitude des juristes face à la guerre, mais aussi la réaction des systèmes juridiques eux-mêmes, à travers des exemples tirés tant du droit privé que du droit public, dans le but de saisir le fonctionnement concret des règles de droit dans un contexte assurément particulier, la résistance des principales distinctions (droit privé/droit public), catégories (propriété privée) et notions juridiques et la solidité de certains principes juridiques (liberté contractuelle, intangibilité du contrat). L'ouvrage s'adresse ainsi non seulement aux universitaires et étudiants des facultés de droit et d'histoire, mais aussi à tous ceux qui souhaitent découvrir comment les systèmes juridiques des principaux pays belligérants, confrontés à l'âpreté des combats et à l'enlisement d'un conflit dans lequel ils ne sont pas tous entrés de manière identique, ont entendu répondre aux divers défis qui leur étaient adressés. Les contributions réunies dans ce volume, pour l'essentiel rédigées par des historiens du droit, montrent alors que, pour chacun de ces systèmes, les difficultés liées à la mobilisation, à la conduite des opérations militaires, au maintien de l'activité économique, au fonctionnement de la justice ou encore à la réparation des dommages de guerre, ont souvent été résolues au moyen de techniques pour une bonne part similaires, comme la mise en place d'un contrôle accru des activités économiques au moyen notamment de restrictions à la liberté contractuelle et à la liberté du commerce, le recours à la technique des moratoria ou, au contraire, le maintien de certains grands principes du droit contractuel, spécialement la force obligatoire du contrat. Elles montrent également que cette adaptation des systèmes juridiques au temps de guerre a souvent bénéficié de l'expérience passée (notamment le premier conflit franco-prussien de 1870) et que, sur certains points (réparation des dommages de guerre, encadrement accru du contrat de bail), elle laissera des traces bien après la fin des hostilités.

04/2018

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Droit

Ethique et déontologie dans l'administration et l'entreprise - Éléments de réflexion

Le respect de l'éthique dans la prise de décision nécessite de faire appel au bon sens et d'être judicieux dans son jugement. Cependant, les entreprises qui diffèrent les unes des autres, selon la forme juridique (EPA, EPNA, SA, SARL...), la taille (individuelle, très petite, petite et moyenne, grande ou méga entreprise), ou encore selon le secteur d'activité (primaire, secondaire ou tertiaire), ne limitent pas leurs respects de l'éthique dans l'exercice de leurs tâches à l'adoption de chartes de bonne conduite. Leurs droits et obligations et ceux du propriétaire et/ou du chef d'entreprise vis-à-vis de ses partenaires sont définis par le Code du Commerce. Les rapports des salariés avec l'entreprise sont regroupés au terme du Code du Travail. En tant que personne morale, l'entreprise doit, également, obéir aux mêmes dispositions que celles prévues pour l'ensemble des citoyens, à travers les règles du Code Civil. Le chef d'entreprise est en conséquence pénalement responsable de tout manquement aux dispositions qui réglementent le travail et les relations dans l'entreprise... Le présent travail se propose, dans une approche interdisciplinaire d'examiner le croisement entre les divers aspects de l'organisation, de l'information et de l'éthique. Il se consacrera à l'entreprise en tant que système ouvert, à la définition de son évolution, à la détermination de ses caractéristiques comme unité économique et organisationnelle complexe (chap. 1). L'interaction entre information et communication dans l'entreprise (chap. 2) et la hiérarchie des concepts d'éthique et de déontologie seront traitées (chap. 3), puis sera reproduite la charte de conduite et de la déontologie professionnelle anti-corruption en Tunisie (chap. 4). Outre les quelques propositions d'éléments de réflexion pour une déontologie professionnelle, nous achèverons notre travail par souligner l'importance des valeurs d'éthique et de déontologie dans les bibliothèques dans un contexte marqué par la diversité des usages de l'information par référence au code d'éthique pour les bibliothécaires et les autres professionnel (le) s de l'information élaboré par la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques (chap. 5).

10/2018