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Hugh Lofting

Extraits

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Littérature française

La Trilogie royale

Les trois volumes de la Trilogie royale. Offre de Noël. Comprend : - En attendant le roi du monde - Les Evangiles du lac - Petit monarque et catacombes En attendant le roi du monde retrace une équipée d' "expats" d'un genre particulier. Destination : le Portugal, loin des circuits touristiques. On y croise d'inoubliables personnages, tous plus foutraques et pittoresques les uns que les autres. Ici, le rire est organique, naturel, franc, joyeux - à réveiller les morts. Si Olivier Maulin est poète, il l'est d'abord avec les tripes. C'est la civilisation du ventre, telle que Victor Hugo l'a définitivement associée à Rabelais et au génie gaulois. En musicien paillard qui fait vibrer les cordes vocales de l'hilarité, l'auteur renoue avec un burlesque d'un autre âge, plus actuel que jamais. Deuxième volet de la Trilogie royale, Les Evangiles du lac nous transportent dans une vallée perdue des Vosges alsaciennes peuplée de personnages hauts en couleur : une sorte de nef des fous qui remonte le grand fleuve de la modernité pour renouer avec un Moyen Age breughélien, au milieu d'un curé de choc et d'une armée de trolls et de lutins. Entremêlant le réalisme grotesque et le merveilleux médiéval, la satire sociale et la quête mystique, l'anarchie et une soif d'ordre divin, le comique et le cosmique, ces "Evangiles" adressent leurs prières autant à la Vierge qu'à la fée Mélusine, aux saints et aux lutins, aux dieux et aux gueux, dont Olivier Maulin est le Noé providentiel, à la tête d'une arche enchantée. Dernier volet de la Trilogie royale, Petit monarque et catacombes nous fait pénétrer dans le palais de l'Elysée, mais par l'escalier de service, où Rodolphe Stockmeyer, jeune dilettante, effectue son service militaire. Nous sommes en 1992, aux dernières lueurs du long règne de François Mitterrand que la maladie semble pétrifier. Dernières lueurs, mais premières loges, ce qui nous vaut un portrait féroce et croquignolesque du président de la République, sorte de momie sans âge, entouré de courtisans et d'intrigants qui s'agitent en coulisses, alors que, derrière les portes dérobées du Château, des conspirateurs préparent en secret le retour du roi...

11/2022

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Divers

Casterman. DE TINTIN À TARDI

L'image de Casterman est, aujourd'hui encore, étroitement associée aux Aventures de Tintin, dont le succès commercial et la postérité critique éclipsent parfois la riche histoire de la maison. L'exploration des vastes archives Casterman offre un nouveau regard sur cette entreprise bicéphale, à la fois maison d'édition et imprimerie, dirigée par la même dynastie familiale de sa fondation à Tournai en 1776 jusqu'en 1999. Le livre explore ainsi les mutations de l'entreprise et de sa production, depuis les lendemains de la Grande Guerre jusqu'aux processus de globalisation éditoriale à la fin du XXe siècle. Représentants de la cinquième génération d'entrepreneurs, les frères Louis et Gérard Casterman impulsent un nouveau cycle de croissance lorsqu'ils prennent en 1919 la direction de l'entreprise. L'imprimerie se modernise dans l'entre-deux-guerres, tandis que la maison d'édition investit le marché de l'enfance, en publiant notamment les albums d'Hergé. Le succès colossal des Aventures de Tintin après la miseen couleur des albums initiée par l'éditeur en 1942 change le centre de gravité du catalogue. Porté par les albums d'Hergé puis par la série Martine, Casterman s'affirme comme un acteur majeur de l'édition jeunesse et BD durant les Trente Glorieuses. En 1978, le lancement de la revue (A Suivre) et l'arrivée d'auteurs comme Hugo Pratt, Tardi, Comès et Geluck marque l'entrée dans la bande dessinée moderne. Les transformations de l'économie du livre, les mutations technologiques rapides de l'imprimerie et la dilution de l'actionnariat fragilisent dans le dernier tiers du XXe siècle le modèle entrepreneurial de Casterman, jusqu'à la vente de la maison d'édition au groupe Flammarion en 1999. Agrégé d'histoire, Florian Moine a réalisé une thèse d'histoire à Paris-I sous la direction de Pascal Ory sur l'histoire des éditions Casterman. A travers cette monographie, fondée sur le dépouillement des riches archives de la maison, il s'agit de comprendre l'importance, le rôle et les particularités de cet éditeur dans l'histoire de la bande dessinée et de la presse enfantine francophone.

10/2022

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Thèmes photo

PORTRAITS CROISÉS

La série de photographies en couleur et en noir & blanc, Portraits Croisés, nous offre une vision de la culture à la fois positive et réjouissante dans laquelle se mêlent les grands classiques des siècles derniers (Molière, Victor Hugo, Beethoven...) aux contemporains (Wonder Woman, Pac Man, Dallas...). Portées par des artistes en tous genres (David Abiker, Irène Frain, Bartabas, Joann Sfar et tant d'autres) et grâce au travail méticuleux de mise en scène de Sacha Goldberger et de son équipe, ces figures emblématiques du monde de l'Art semblent avoir traversé les époques pour nous réconforter dans l'idée d'une culture universelle qui se moque des lois et des frontières, mais surtout dans l'espoir qu'elle demeure essentielle et qu'elle continue à donner du sens. A travers Portraits Croisés le photographe rend hommage à tout ce qui nous fait vibrer : des Arts nobles à la Pop Culture en passant par le cinéma, les jeux vidéo, la musique, la bande dessinée, etc. : tout ce qui nous enrichit et nous rend meilleurs, ou comme le disait encore Malraux, "La culture, c'est ce qui répond à l'homme quand il se demande ce qu'il fait sur la terre" . Mais portraits croisés n'est pas seulement une série de photos, c'est aussi l'engagement de la plupart des artistes qui ont posé pour ce projet et qui, au travers de textes et de dessins originaux, ont participé à enrichir ces portraits complètement dingues, tel Eric-Emmanuel Schmitt qui signe la préface de ce livre. Après avoir été révélé en France avec sa série sur sa grand-mère "Mamika" et celle sur les "Super Flemish" , Sacha Goldberger réalise depuis plus de 10 ans de nombreuses séries de photos dignes de productions cinématographiques. Le photographe navigue dans les époques à travers des costumes et des décors chargés d'Histoire. Il a publié plusieurs ouvrages et a été exposé dans de nombreuses villes, de Paris à Londres, en passant par Rio de Janeiro, New Delhi et Los Angeles. En 2021, Sacha a remporté le prix du Ministère de la Culture, "1 immeuble, 1 oeuvre" avec son projet "Les Compagnons Renaissance" . Il est aujourd'hui l'ambassadeur de la marque Leica®.

02/2023

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Théâtre - Pièces

Shakespeare - Tragédies - T.1 - Editions bilingue francais/a

Le plus grand magicien des mots de toute l'histoire du théâtre. Le texte original avec, en regard, une nouvelle traduction française due à une équipe de quinze spécialistes internationalement connus. La seule édition bilingue complète. Shakespeare est, sans aucun doute, l'un des géants de la littérature mondiale. Il domine, et de très haut, le paysage littéraire, aux côtés d'Homère, de Dante, de Goethe. En France, toutefois, il n'a pas connu la même fortune que ces derniers. Bien au contraire. L'histoire des traductions et des adaptations de Shakespeare, de Voltaire à Vigny, de François-Victor Hugo à Gide et jusqu'à nos jours est, aussi, l'histoire d'une infortune, d'une incompréhension. Comment échapper au dilemme entre une adaptation plus ou moins libre (une belle infidèle) et une version interlinéaire ? En mettant sous les yeux du lecteur à la fois l'original anglais et une nouvelle traduction française. Pas n'importe quel original, mais celui qui correspond à l'état le plus récent de la recherche shakespearienne en Angleterre : les Complete Works publiés par les plus grands universitaires d'Oxford en 1986. En regard de la dernière version revue de l'édition d'Oxford (1993), les meilleurs spécialistes français ont donné de nouvelles traductions, tenant compte à la fois des exigences de la scène et des qualités littéraires des textes. Une pièce de théâtre n'est pas, d'abord, destinée à la lecture ; elle doit être "parlée". Une riche annotation, des introductions, des préfaces à chacune des pièces, un "Dictionnaire de Shakespeare", une chronologie, un répertoire des personnages font de cette édition un instrument de travail incomparable. Cette édition bilingue des Ouvres complètes de Shakespeare comporte huit volumes : deux volumes de "Tragédies", deux volumes de "Pièces historiques", deux volumes de "Comédies" et deux volumes contenant les "Tragi-comédies" et les "Sonnets". Elle est placée sous la direction de Michel Grivelet et Gilles Monsarrat, connus pour leurs travaux sur Shakespeare et le théâtre élisabéthain. Les traductions des "Tragédies" sont dues à Victor Bourgy, Michel Grivelet, Louis Lecocq, Gilles Monsarrat, Jean-Claude Sallé, Léone Teyssandier, qui sont également responsables des présentations, des notes et du "Dictionnaire de Shakespeare".

01/2023

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Actualité médiatique France

La Règle du jeu N° 75, janvier 2022 : Comment lisez-vous ?

DOSSIER : " COMMENT LISEZ-VOUS ? " A l'origine de ce dossier, une pluie de questions doublées d'une d'inquiétude : quel avenir le XXIe siècle réserve-t-il à l'expérience de la lecture ? Pourquoi les jeunes s'adonnent-ils de moins en moins à cette activité ? A quelles métamorphoses l'objet-livre se voit-il aujourd'hui confronté ? Ce dernier sortira-t-il indemne du tournant numérique ? Pour détourner le fameux mot de Hugo, le monde des écrans tuera-t-il celui des librairies et des bibliothèques ? L'époque contemporaine, à l'inverse, donnera-t-elle naissance à de nouvelles pratiques de lecture ? Si oui, lesquelles ? Quelle est la différence l'acte de feuilleter un ouvrage imprimé et celui de consulter un e-book ? Les livres audio font-ils de l'ombre à la voix de leur auteur ? Quelle est la part du plaisir et du travail, de la mémoire et du loisir quand on se plonge dans la découverte d'un texte ? La lecture est-elle un dialogue silencieux ? Une démarche passive ? Une véritable entreprise de création ? Un acte d'écriture ? Ces questions, aussi vieille que la littérature, nous les avons adressées à un panel de lecteurs qui, réunis dans ce dossier, reflètent à eux tous les chaînons multiples qui façonnent le destin d'un livre. Nous avons interrogé des écrivains, des éditeurs, des correcteurs, des attachés de presse, des libraires, des journalistes, des critiques littéraires, des jurés de prix, des professeurs de français, des blogueurs ou encore des lycéens. A travers cette démarche, le numéro 75 de La Règle du jeu entend dépasser les habituels refrains sur le " déclin de la lecture " pour refléter, aussi fidèlement que possible, la trajectoire complexe qui est celle des livres. Mais aussi : - Un dossier-spécial consacré à l'élection présidentielle : " Quelles sont les nouvelles formes du populisme et comment les combattre ? " - Micro-dossier : " Les crypto-monnaies : mirage ou révolution ? " - Micro-dossier : " Le monde de la nuit vu par un photographe " - Un entretien avec Joseph Cohen et Raphaël Zagury-Orly à propos de l'antisémitisme de Heidegger. - L'anti-interview de Bernard Pivot, à propos de la littérature contemporaine - Un poème de l'écrivain Jean-Noël Orengo sur la Thaïlande

01/2022

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Biographies

Daniel Stern, comtesse d'Agoult. De la Restauration à la IIIe République

Dans cet ouvrage, paru initialement en 1937 aux éditions Plon et enfin réédité grâce à Jean-Noël Jeanneney, Marie Octave Monod s'attache à retracer l'existence de Marie d'Agoult, femme de lettres du XIXe, dont l'histoire a occulté le travail prodigieux. Comme son amie George Sand, elle choisit de publier sous pseudonyme masculin. Marie d'Agoult devient Daniel Stern, pour un lectorat passionné par ses romans mais également ses essais et traités historiques. Dans son ouvrage "Histoire de la Révolution de 1848", elle rapporte les événements avec un point de vue personnel et contemporain, une référence encore aujourd'hui très précieuse pour les historiens. Républicaine convaincue, elle tient un salon où se rejoignent de grands intellectuels de l'époque tels que Ledru-Rollin et Lamartine. Marie Octave Monod s'intéresse également à la vie privée de Marie d'Agoult, de sa liaison passionnelle avec le compositeur Franz Liszt, au mépris de ses contemporains comme Victor Hugo en passant par ses célèbres amitiés et son admiration pour Goethe. C'est avec une grande rigueur qu'elle retrace le portrait d'une femme passionnante, au caractère complexe et à l'oeuvre magnifique. La présente édition est enrichie d'une préface de Jean-Noël Jeanneney, historien et petit-fils de la biographe. " Ce n'est certes pas une biographie romancée (heureusement ! ), mais ce livre est aussi passionnant qu'un roman et cependant l'auteur a strictement enregistré des faits et recueilli des témoignages ; c'est une oeuvre scientifique, patiemment élaborée, qui fait revivre une des époques les plus troublées de notre histoire [...] en mettant en valeur une femme d'élite. " Jules-Louis Puech, Revue d'Histoire du XIXe siècle, 1937 Extrait " Elle s'essaya un jour à rapporter ses impressions sur les peintures de l'hémicycle de l'Ecole des Beaux-Arts de Delaroche et se permit de critiquer cette oeuvre qui faisait courir tout Paris. [...] Comme elle ne voulait ni ne pouvait se servir du nom de son mari, elle chercha un pseudonyme. Daniel était le prénom de son fils et faisant acte de foi en son étoile, elle choisit le nom de Daniel Stern qu'elle devait illustrer." M.O.M

10/2022

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Poésie

Lord Byron, 200 poèmes courts. Chefs d'oeuvre, Raretés, 58 poèmes inédits

A côté de ses oeuvres narratives, Byron écrivit toute sa vie des poèmes courts : des hommages, des déclarations d'amour ou d'amitié, des réflexions philosophiques, mais aussi des attaques contre le pouvoir politique, des réponses à des critiques, ou de simples plaisanteries. Mieux que tout autre document, ils retracent le parcours du poète, de son enfance en Ecosse à sa mort en Grèce : on y croise toutes les personnes, tous les lieux qui eurent de l'importance pour lui, tous les événements qui contri-buèrent à façonner cette personnalité hors du commun. Dans ces poèmes, Byron s'est livré avec une sincérité exemplaire, ne cachant rien de ses sentiments les plus intimes. Il a fait preuve d'une audace et d'une inventivité stupéfiantes, trouvant les formules les plus justes, multipliant les images les plus belles. Sans même s'en rendre compte, il a construit une des oeuvres lyriques les plus flamboyantes de l'histoire de la poésie, qui ne peut se comparer qu'à celles de Victor Hugo ou de Baudelaire. Cette anthologie hors du commun rassemble les deux tiers des poèmes courts de Byron. Pour la première fois, toutes les facettes du talent de Byron sont représentées : les poèmes politiques et satiriques ne sont pas oubliés, l'humour voisine avec le sérieux, comme ils le faisaient dans la vie du poète. On y retrouve : - Tous les grands classiques : les grands poèmes lyriques ("La Ténèbre", "Le rêve", "Adieu ! ", "Elle avance en beauté"...) ; les poèmes pour Mary Chaworth, Augusta Leigh, ou "Thyrza" ; tous les poèmes napoléoniens. - De nombreux poèmes rares, peu traduits, difficiles à trouver. - Plus d'une cinquantaine de poèmes qui n'avaient jamais été traduits en français, ou qui n'étaient connus que dans des versions incomplètes. Chaque poème est soigneusement traduit d'après la meilleure version, expliqué et entièrement annoté. Une présentation détaillée et documentée retrace l'histoire des poèmes courts dans l'oeuvre de Byron. En annexe sont indiqués les contenus des recueils parus du vivant de l'auteur, ainsi qu'une liste de poèmes apocryphes. L'ouvrage reproduit douze illustrations d'époque.

03/2024

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Droit

Plein droit N° 123, décembre 2019 : Ah ! Si j’étais riche...

N° 123 de Plein droit, la revue du Gisti Ah, si j'étais riche ! Parler de l'immigration en Europe nous conduit généralement à évoquer les mauvaises conditions d'accueil et de vie faites aux immigré·es, la précarité des statuts juridiques subordonnés à des conditions draconiennes, le mauvais sort réservé à des populations rendues responsables de tous les maux de la société. Les lois, nombreuses, réformant l'entrée et le séjour des étrangers et le droit d'asile visent toutes à restreindre leurs "flux" , à faciliter leur éloignement, à leur dénier les rares droits qui ont été préservés. Il est pourtant des étrangères et des étrangers dont la présence ne semble poser aucun problème aux autorités qui leur déroulent le tapis rouge. Quelle que soit leur nationalité, les "compétences et talents" des riches séduisent, surtout lorsqu'ils sont sonnants et trébuchants. Des dispositifs spécifiques ont donc été mis en place pour faciliter leur venue et celle de leur famille, d'abord régis par voie de circulaire jusqu'à la politique assumée d' "immigration choisie" qui n'a cessé d'être renforcée depuis 2008. Et que dire des visas et des passeports "dorés" que la plupart des Etats européens proposent aux très riches au risque de mettre à mal les principes d'une citoyenneté européenne commune ? Dans le domaine de l'immigration comme ailleurs, on ne prête décidément qu'aux riches... Sommaire Edito En Grèce, "le seuil de gravité requis n'a pas été atteint" Dossier : Ah, si j'étais riche ! Tapis rouge pour les plus riches | Nathalie Ferré L'Europe se vend aux plus offrants ? | Laure Brillaud "Bienvenue en France" ... aux riches étudiants étrangers | Hugo Bréant et Hicham Jamid L'immigration choisie des hauts cadres | Lionel Petit Les nouveaux riches de la Belle Epoque | Danièle Lochak "Selon que vous serez puissant ou misérable" | Hélène Spoladore Hors-thème (Sur-)vies calaisiennes | Mathilde Robert Désuétude de la nationalité : le poids de l'impensé colonial | Stéphanie Calvo Mémoire des luttes Un café entre ici et là-bas | Interview de Moncef Labidi par Claire Lévy-Vroelant Le focus juridique Regroupement familial : les pauvres n'ont pas le droit de vivre en famille | Lucie Brocard Ont collaboré à ce numéro : Véronique ? Baudet-Caille, Emmanuel ? Blanchard, Pauline Boutron, Hélène Bretin, Violaine ? Carrère, Pascaline Chappart, Cécile Dazord, Nathalie Ferré, Elisabeth Graf, Lola Isidro, Fériel Kachoukh, Noura ? Kaddour, Danièle ? Lochak, Antoine Math, Karine Parrot, Claire ? Rodier, Isabelle Saint-Saens.

12/2019

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Arbitrage

Les Cahiers de l'Arbitrage N° 2/2022

Editorial par Charles Kaplan et Charles Nairac I. Doctrine - Colloque : Arbitrage et droit public / Articles - Conference : Arbitration and Public Law Recours à l'arbitrage par les personnes publiques - L'influence du Ministre-juge dans l'interdiction pour les personnes publiques de recourir à l'arbitrage, par Marie-France Benard - Résistances du Conseil d'Etat à l'arbitrage. Plongée dans l'histoire d'un antagonisme, par Amina Hassani - La commodité du soubassement conventionnel de l'arbitrage, par Maxence Chambon Régime de l'arbitrage - Le régime juridique de l'instance arbitrale en matière administrative, par Cédric Meurant - Le juge administratif d'appui à la procédure arbitrale, par Mehdi Lahouazi - Transparence administrative et confidentialité des procédures d'arbitrage : quel équilibre ? , par Loubna Belrhali-Debeaudoin - L'objectif de transparence à travers la publication des sentences, par Guillaume Aréou - La loi applicable au fond, par Filali Osman - L'arbitre et les règles impératives du droit des contrats administratifs français, par Lilian Larribere Contrôle des sentences - Contrôle des sentences arbitrales par le juge administratif, par Denis Mouralis - Le respect des règles relatives à la propriété publique. Carcan ou garde-fou ? , par Hugo Devillers - La mise en oeuvre du droit public étranger par le juge judiciaire français, par Malik Laazouzi - Le contrôle étatique des sentences arbitrales rendues à propos de contrats administratifs internationaux en droit comparé, par Mamadou Gacko Arbitrage et droit de l'Union européenne - L'arbitrage d'investissement à l'épreuve de l'autonomie du droit de l'Union européenne, par Philippe Coleman - Arbitrage et question préjudicielle, par Jérémy Jourdan-Marques Table ronde - L'arbitrage en droit public, par Irina Guerif Rapport de conclusion du colloque, par Malik Laazouzi II. Commentaires de jurisprudence / Case Law Sous la direction de Christophe Seraglini - L'irruption du financement terroriste en arbitrage commercial international, par Alexandre Reynaud et Martin Pradel - La violation de l'ordre public comme fondement d'annulation d'une sentence pour défaut d'indépendance et d'impartialité d'un arbitre, par Marc Henry III. Panorama international de jurisprudence / Panorama of World Case Law Sous la direction de Louis Degos et Michael Polkinghorne - France, partie I [Arbitrage interne et international], par Priscille Pedone et Bertrand Robert - France, partie II [Règlements amiables], par Priscille Pedone et Bertrand Robert IV. Brèves - Conférences - Bibliographies / In Brief - Conferences - Books Sous la direction de Priscille Pedone - Compte rendu d'ouvrage, par Pedro Arcoverde

08/2022

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Contes et nouvelles

La potiche a peur en rouge. Et cent autres fables express

"La fable express est une parodie de fable, qui naquit à la fin du XIXe siècle, époque de fantaisie, d'invention, et de jeu avec la langue. Alphonse Allais fut un virtuose du genre. La recette en est simple : une poignée de vers de mirliton, aromatisés à l'absurde, à l'insolence ou à l'obscénité, et une "morale" en général très peu morale, qui parodie parfois dictons et lieux communs, mais ça n'a rien d'obligatoire. La "morale" est à double sens : elle cache une autre formule, qui se prononce de la même manière mais dit tout autre chose. Bref, c'est un calembour. Le but ? Le jeu, le rire". (Pierre Jourde). Après une érudite et savoureuse présentation, Pierre Jourde revisite en cent et une fables (agrémentées de commentaires) ce drôle de genre littéraire, pratiqué entre autres par Alphonse Allais, Boris Vian et Marcel Gotlib. Réactualisant cette forme d'écriture pour rire, à la portée de tous, l'impertinent et caustique Pierre Jourde signe ici un véritable manifeste pour une littérature humoristique et amusante. "La fable express, Pierre Jourde le rappelle dans sa présentation riche et complète, "n'est pas sérieuse" . Cela tombe bien, trop de gens déjà le sont, et le quorum de sérieux dans le monde est largement dépassé. A juste titre, l'auteur cite aussi bien Allais, Roussel, le fou littéraire Brisset, que l'Oulipo, Vian et Gotlib". (Extrait de la préface d'Hervé Le Tellier). Ecrivain et critique littéraire, Pierre Jourde a longtemps été professeur de littérature française à l'université. Il a publié une quarantaine de livres, dans tous les genres (poésie, essais, romans, satire littéraire, théorie de la littérature...), ainsi que des ouvrages avec divers artistes, et dirigé l'édition de Huysmans en Pléiade. Il tient une chronique sur le site culturel de L'Obs, Bibliobs. Parmi ses publications : Empailler le toréador (Corti, 1999), La Littérature sans estomac (L'Esprit des péninsules, 2002, prix de la critique de l'Académie française), Précis de littérature française du XXIe siècle (avec Eric Naulleau, Mango, 2004), Festins secrets (L'Esprit des péninsules, 2005, prix Larbaud, prix Renaudot des lycéens, prix Thyde Monnier de la SGDL), Le Maréchal absolu (Gallimard, 2012, prix Virilo), La Première Pierre (Gallimard, 2013, prix Jean Giono), La Culture bouge encore (Hugo, 2016), Le Voyage du canapé-lit (Gallimard, 2010).

10/2021

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Acteurs

Audrey Hepburn

Audrey Hepburn : la star qui ne ressemble à aucune autre star. Silhouette de ballerine, Frimousse mutine, Frange de gamine. Drôle de triptyque pour celle qui a fasciné Hollywood au moment où le cinéma ne semblait jurer que par les blondes platine à forte poitrine. Le cou trop long, Les bras trop maigres, Le buste trop plat, Le visage trop carré. Plombée par ces mauvais superlatifs, Audrey Hepburn n'aurait jamais dû percer dans les années 1950 et 1960. Et pourtant, elle a su incarner une nouvelle féminité. Une beauté androgyne, à l'allure folle, nullement arrogante. Et on n'avait jamais vu ça ! Audrey Hepburn a été la star qui ne ressemblait à aucune autre star. Elle a tourné avec les plus grands (William Wyler, Billy Wilder, Stanley Donen, John Huston, George Cukor...) et aux côtés des plus grands (Gregory Peck, Humphrey Bogart, William Holden, Henry Fonda, Gary Cooper, Burt Lancaster, Cary Grant, Sean Connery...) Elle a collectionné les récompenses (Oscar, BAFTA, Golden Globe, David di Donatello) et fait chavirer le public pendant quinze ans (Vacances romaines, Sabrina, Drôle de frimousse, Au risque de se perdre, Diamants sur canapé, La Rumeur, Charade, My Fair Lady, Voyage à deux, Seule dans la nuit...) A 38 ans, Audrey Hepburn a tiré sa révérence, comme une ballerine quitte la scène pour toujours, le coeur lourd. Fatiguée des paillettes, l'actrice probablement la plus aimée de toute l'histoire est partie vivre à Rome avec sa petite famille pour être une maman à plein temps. Assurément son rôle préféré ! Après quelques rappels espacés sur une vingtaine d'années, il fut temps pour elle de se consacrer à d'autres enfants, bien plus malheureux que les siens. Elle avait la grâce, le style et un petit air espiègle irrésistible. Quand la fusée Audrey a décollé, elle a tout emporté... Elle a été un antidote à la déprime et à toute la laideur du monde. Elle était " un rêve devenu réalité ", confia un jour Stanley Donen, le réalisateur du mythique Chantons sous la pluie. Il a grandi avec Vacances romaines dans la tête et revoit chaque année Diamants sur canapé. Guillaume Evin est écrivain et spécialiste de cinéma. Il a déjà publié une trentaine d'ouvrages, dont L'Encyclopédie Alain Delon et Steve McQueen, King of Cool chez Hugo & Cie ou encore Bardot aux éditions Dunod.

09/2023

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Littérature grecque

Journées 1925-1944

Le poète Georges Séféris naît en 1900 à Smyrne, dans une famille grecque qui en sera chassée par les Turcs lors de la "grande catastrophe" de 1922 qui marque la fin de l'Hellénisme d'Asie mineure. Dès lors, toute sa vie et dans les pages de ces Journées qu'il consigne à partir de 1925, Séféris tentera de répondre aux contradictions inhérentes à ce qu'est devenue la Grèce : un petit pays dont l'indépendance et l'intégrité territoriale sont sans cesse menacées, mais un pays avec une immense tradition. Comment, en poète qui a choisi d'écrire en grec, redonner une vie littéraire à la langue populaire de son pays, afin de renouer avec la vérité de l'Hellénisme, "caractérisé par l'amour de l'humain et de la justice" ? Comment, alors qu'on gagne sa vie comme fonctionnaire auprès des gouvernements successifs dans une période particulièrement troublée, affronter "l'épreuve inévitable" et ne pas céder au découragement quand on constate chaque jour que les hommes au pouvoir ne sauraient être à la hauteur de cet idéal ? Tout au long de ces pages, nous voyons Séféris vivre l'odyssée d'un perpétuel exilé : en Albanie où il est nommé avant-guerre puis - alors que la Grèce est vaincue, occupée, résistante, en proie à la guerre civile - en Crète, au Caire, en Afrique du Sud, à Jérusalem, à Londres, en Italie. Quelles que soient les circonstances, il mène de front deux existences parallèles : celle de l'homme de bureau - qui joue parfois un rôle de tout premier plan dans les événements historiques qu'il rapporte au jour le jour avec une acuité qui peut évoquer le Victor Hugo de Choses vues - et celle de l'écrivain qui rencontre André Gide, Henry Miller, Lawrence Durrell, commente Solomos ou Cavafis et publie de minces recueils qui permettront à la poésie grecque moderne de rivaliser avec celle de ses maîtres, Paul Valéry ou T. S. Eliot. La hauteur de vues, la lucidité et la probité dont il fait preuve, pendant toutes ces années, font de ce témoignage pour mémoire un monument sans équivalent dans son siècle et son pays d'origine. Et qui justifie d'autant, a posteriori, que lui soit attribué, en octobre 1963, le prix Nobel de littérature, pour la première fois décerné à un écrivain grec.

11/2021

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Faits de société

Merah, ce que l'affaire ne nous dit pas

Un soir, voilà quelques années, près de 20 ans, à Casablanca où je marchais sur les pas de ce qui avait été la vie de mes parents, le berceau de mes origines, le blues du soir me gagnait... Trop loin de chez moi, trop loin de mes enfants, de ma fille qui fêtait ses 10 ans. Alors, mes idées s'égaraient vers ce temps jadis où tout semblait plus authentique, plus beau, unique et rare. Comme un temps béni qui n'aurait jamais dû s'arrêter et qui pourtant un jour chavira corps et âmes, laissant une traînée de plaies béantes, à jamais enracinées au plus profond de nous. Pour qui, pour quoi ; qu'avaient mérité ces humbles, ces modestes qui ne pensaient pourtant qu'à travailler, bâtir, rire et chanter ? Quelle raison supérieure pour être traités de la sorte, marqués de l'indifférence, du mépris et oubliés du repenti. Et pourtant, si tous conservaient leur nostalgie du temps passé, pas un pour se plaindre, ayant toujours l'âme pour aller de l'avant pour relever le défi, parce qu'on se doit de continuer, d'avancer, disaient-ils "Quand on est un Homme"... Ici, à Casa et ailleurs, ils avaient tout construit, tout bâti de leurs mains. Du jour au lendemain, ils auront tout perdu et sans jamais spolier quiconque, qu'on se le dise. Humanistes au plus profond d'eux, ils avaient comme moi aujourd'hui tout à apprendre de l'autre, mais pas la moindre leçon à recevoir de quiconque, de quelque côté de la méditerranée que l'on se pose. Oui, qu'on se le dise... Sur la trace de mes parents, parce qu'il est écrit qu'ils m'ont tout donné. Que plus que d'autres, ils ont su ce que c'était que d'offrir son sang pour défendre la mère patrie, comme ils disaient. Mais aussi, parce que très vite ils ont su que... "La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacreront jamais", comme l'a écrit Paul Valéry. Mais aussi et surtout, comme l'écrira un grand homme : "Il n'y a qu'une nécessité, la vérité. C'est pourquoi il n'y a qu'une force, le droit" Victor Hugo.

03/2013

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Pédagogie

La revanche des nuls en orthographe

Le coup de gueule d'une ancienne nulle en orthographe contre une institution inadaptée et démissionnaire. Petite, Anne-Marie Gaignard avait la phobie des dictées. A cause de trop nombreuses fautes d'orthographe, elle est vite diagnostiquée dyslexique, mais l'orthophoniste ne peut rien pour elle. Une institutrice lui prédit qu'elle ne saura jamais rien faire d'autre que balayer des couloirs. Avec une naïveté toute enfantine, elle passe ses nuits à apprendre le dictionnaire par coeur dans l'espoir d'être guérie de sa nullité le matin venu. Elle traîne sa mauvaise orthographe pendant toute la première partie de sa vie professionnelle. On lui entoure encore ses fautes en rouge quand elle doit faire valider des courriers. Son ras-le-bol monte jusqu'à ce qu'elle découvre tardivement qu'elle n'est pas dyslexique, mais dysorthographique : elle n'a simplement pas assimilé la méthode d'apprentissage utilisée par ses instituteurs - la méthode globale, en l'occurrence. Et cela se corrige ! Désormais, son moteur sera la rage, dirigée contre une institution humiliant tous ceux qui sortent du moule. Pendant une dizaine d'années, elle épluche, rature, surligne les mots de son dictionnaire, dissèque ses livres de grammaire et crée sa propre méthode, qui sera validée, pour son plus grand bonheur, par les experts du Robert. Avec elle, la grammaire devient une discipline ludique, laissant de côté épithètes, attributs et autres termes barbares. Dans Hugo et les rois, écrit à la manière d'un conte, les verbes "être" et "avoir" se changent en princes de la phrase. Dans La revanche des nuls en orthographe, Anne-Marie Gaignard, désormais coach, raconte ses blessures et son expérience, celles aussi des enfants stigmatisés, des adultes méprisés, autant d'êtres en souffrance auxquels elle propose une approche iconoclaste faisant la part belle à l'empathie. Sans concessions, elle tacle une certaine catégorie d'enseignants, avec une gouaille volontiers provoc. Elle se révolte contre une médicalisation excessive, un recours inapproprié mais quasi-systématique aux orthophonistes et une étiquette "handicap" délivrée tous azimuts pour expliquer les retards de certains élèves. Aujourd'hui, Anne-Marie Gaignard applique avec succès ses trouvailles dans son centre de formation, où elle reçoit notamment des salariés honteux d'avouer suivre des cours d'orthographe, des personnes bloquées dans leur évolution de carrière par des écrits déplorables ou des directeurs paniqués quand des restrictions de budgets suppriment leur assistante.

08/2012

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Sciences politiques

Front populaire N° 1, été 2020 : Souverainisme

Fondé par le philosophe Michel Onfray, Front populaire propose une réflexion poussée sur notre société et son avenir. politique et philosophique, cette publication trimestrielle réunit de prestigieuses signatures du monde politique et intellectuel. cette revue ambitieuse de 160 pages se veut être le porte-parole de toutes les sensibilités souverainistes. Entretien croisé Jean-Pierre Chevenèment, Philippe de Villiers, démographie contre démagogie Michèle Tribalat elle a travaillé près de quarante ans à l'institut national d'études démographiques (INED) sur l'immigration étrangère et l'assimilation. pour une autre écologie Eugénie Bastié, journaliste, essayiste, elle travaille pour le Figaro. Elle a fondé la revue d'écologie intégrale d'inspiration catholique limite. Le modèle français vu d'ailleurs Mathieu Bock côte docteur en sociologie, il est membre du conseil d'orientation de l'institut Thomas-More (Bruxelles et Paris). Son dernier ouvrage : l'empire du pol il était une fois le réveil du peuple français Francois Boulo, avocat, l'une des figures marquantes des gilets jaunes. Pourquoi nous devons rebâtir un front populaire contre la mondialisation. Thibault Isabel docteur en philosophie esthétique, il dirige la revue l'inactuelle. son dernier ouvrage : manuel de sagesse païenne (le passeur, 2020). revue de livres Franck Lanot professeur agrégé de lettres modernes au lycée Victor Hugo de Caen et écrivain. Son dernier roman : Retour à Blanchelande (le passeur, 2018). Santé : repenser notre modèle pour retrouver notre excellence Georges Kuzmanovic fondateur du mouvement politique république souveraine (Paris). Effondrement de l'école et conditions de sa reconstruction. Barbara Lefevbre professeur d'histoire-géographie en disponibilité, elle est présidente de l'association "voir et dire ce que l'on voit". Son dernier ouvrage : C'est ça la France : qu'a-t-on fait pour mériter ça ? (Albin Michel, 2019). D'un amer constat vers de véritables changements Jacline Mouraud figure du mouvement des gilets jaunes, Jacline Mouraud est porte-parole du comité Bastille et l'auteur de Jaune... et après ? (Télémaque, 2020) culture et barbarie. Céline Pina ancienne conseillère régionale d'Ile de France (PS), elle est la fondatrice de "viv(r)e la république", mouvement citoyen, laïc et républicain. immigration : le new deal britannique Jeremy Stubbs docteur en lettres de l'université d'Oxford (Magdalen College), et président des conservatives abroad in Paris (section française du parti conservateur).

06/2020

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Critique littéraire

Raymond Radiguet

Le moins que l'on puisse dire c'est que Raymond Radiguet (1903-1923) n'est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, et qu'il n'a guère profité de la notoriété attachée au Diable au corps, l'un des romans français les plus dérangeants du premier XXe siècle. Ni qu'il ait été facile à cet adolescent - l'aîné de sept enfants venu de la banlieue Est de la capitale - de s'imposer, à seize ou dix-sept ans, parmi les écrivains, peintres ou musiciens de la nouvelle génération apparus à la faveur de la Première Guerre. Il est pourtant devenu le familier de Cocteau, de Max Jacob, le commensal de Jean Hugo, Poulenc, Auric, Milhaud, Satie. Il a séduit Aragon, Breton, Picabia, Picasso, Man Ray et tant d'autres avant d'être lancé par Grasset avec un fracas dont les échos ne sont pas encore tout à fait estompés aujourd'hui. Mais les embûches dont il a triomphé et sa mort infiniment pathétique - à vingt ans, de la typhoïde... - ne font pas de Radiguet un auteur dont la destinée attirerait le regard plus que l'œuvre. Il suffit de le lire, de le suivre dans sa correspondance et dans les Mémoires des contemporains : il y a chez ce jeune homme une densité, une fureur de vivre, une précocité et une maturité de talent éclatantes. Le Diable au corps et Le Bal du comte d'Orgel sont des livres novateurs qui portent une charge subversive dont on n'a guère conscience de nos jours. Quant aux voies empruntées par ce jeune homme pour se construire, elles forcent le respect ou bien font sourire, mais elles révèlent un tempérament peu ordinaire. Non, Raymond Radiguet n'est pas la créature de Cocteau ni celle de Bernard Grasset. N'a-t-il pas, au bout du compte, joué aussi son propre jeu ? A l'approche du centenaire de sa naissance, Monique Nemer lui consacre une biographie définitive à l'aide de nombreux documents inédits avec une science aussi sûre que subtile des réseaux intellectuels et artistiques à Paris autour de 1920. Elle dévoile un Radiguet inconnu, combien plus vigoureux que l'image connue d'enfant-prodige/enfant-roi que ses amis ont, peut-être par frivolité, donnée de lui.

09/2002

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Beaux arts

Friedrich Nietzsche et les artistes du nouveau Weimar

Vers 1900, un petit groupe formé d'influents mécènes, critiques, écrivains et artistes fait de Weimar, capitale du grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach, aujourd'hui en Allemagne, un centre utopiste de l'art et de la pensée modernes. Des artistes tels que Max Klinger, Edvard Munch et Ludwig von Hofmann et des écrivains comme André Gide, Hugo von Hofmannsthal et Rainer Maria Rilke cherchent à créer un "Nouveau Weimar" et désignent à la tête de ce mouvement Friedrich Nietzsche, prophète radical de la modernité. Sa pensée pénétrante, son langage expressif et son style aphoristique saisissant font en effet de lui le parfait philosophe du modernisme. "L'existence et l'univers ne sont éternellement justifiés qu'en tant que phénomène esthétique". Avec des maximes philosophiques comme celle-ci, tirée de La Naissance de la tragédie, Nietzsche va devenir une référence majeure pour les artistes et les critiques en quête d'un "nouvel art", d'un "nouvel homme" et, finalement, d'une "nouvelle société". En 1902, on demande à Max Klinger de réaliser le portrait sculpté du philosophe mort deux ans plus tôt, pour la villa Silberblick à Weimar, où le culte de Nietzsche s'est constitué. A partir d'un masque mortuaire largement remanié, Klinger exécute le célèbre hermès en marbre qui orne encore de nos jours la salle d'accueil des Archives Nietzsche. Seules trois versions monumentales en bronze ont été coulées, l'une d'entre elles faisant maintenant partie de la collection du musée des Beaux-Arts du Canada. Friedrich Nietzsche et les artistes du nouveau Weimar, dont cette sculpture constitue le point focal, accompagnée d'une série de tableaux, de dessins, de moulages en plâtre et de petits bronzes, se propose de montrer comment Klinger et ses mécènes ont inventé le Nietzsche "officiel", transformant un portrait hautement expressionniste en une image culte, classique et idéalisée. L'exposition comprendra aussi un ensemble d'éditions anciennes des livres les plus influents de Nietzsche, notamment des éditions de luxe des ouvrages Ainsi parlait Zarathoustra, Ecce Homoet Dithyrambes de Dionysos produites par Henry van de Velde. Enfin, elle réunira des oeuvres d'autres protagonistes du "Nouveau Weimar", dont Auguste Rodin, Aristide Maillol, Edvard Munch et Kurt Stoeving, de manière à offrir, pour la première fois en Amérique du Nord, un éclairage sur cette extraordinaire constellation artistique et culturelle du modernisme.

04/2019

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Second Empire

L'exposition universelle de 1867. L'apogée du Second Empire

La fête impériale. Paris, 1er juillet 1867. Dans le palais de l'Industrie et des Beaux-Arts, gigantesque bâtiment construit en 1855 sur les Champs-Elysées, l'empereur des Français Napoléon III, entouré de sa famille, des hauts dignitaires de l'Etat, de chefs d'Etat et membres des familles souveraines, ainsi que du corps diplomatique, remet les récompenses décernées par le jury international de l'Exposition universelle, en présence d'un public nombreux. Ouverte le 1er avril, cette manifestation réunit une trentaine de pays (y compris le Siam et le Japon), 52 000 exposants, et voit chaque jour plusieurs milliers de visiteurs arpenter le Champ-de-Mars où l'Exposition est installée. La fête impériale bat son plein dans un Paris en pleine transformation sous l'égide du préfet Georges Haussmann, entre les visites de souverains étrangers (Guillaume Ier de Prusse, Alexandre II de Russie, le sultan Abdulaziz, le vice-roi d'Egypte Ismaïl Pacha), les multiples réceptions offertes par les ministres et les ambassadeurs et les spectacles donnés par les opéras et théâtres parisiens, sur des musiques de Giuseppe Verdi, Charles Gounod et surtout Jacques Offenbach. Et pourtant, ce même 1er juillet, la capitale bruisse d'une rumeur insistante : l'empereur du Mexique, Maximilien, frère de l'empereur d'Autriche François-Joseph, aurait été exécuté par les troupes républicaines. Confirmée trois jours ensuite, la nouvelle interrompt temporairement les festivités. Un an après la victoire de la Prusse sur l'Autriche à Sadowa, et alors que les difficultés politiques économiques et sociales se multiplient, le temps semble se charger de " nuages noirs ", comme l'avouera quelques semaines plus tard l'empereur lui-même lors d'un discours à Lille. La " plus belle pensée du règne " de Napoléon III, à savoir la constitution d'un empire catholique au Mexique, a vécu. Pour tous ceux qui connaîtront ensuite l'" année terrible " (Victor Hugo) de 1870-1871, 1867 restera à jamais celle de l'Exposition, la dernière période de joie et d'insouciance avant les difficultés. C'est à la découverte de cette " flèche d'or du Second Empire " que nous invite cet ouvrage particulièrement vivant, sur les pas de ceux qui l'ont organisée et de ceux qui l'ont visitée, George Sand, Gustave Flaubert, Jules Verne, Jules Michelet, Ferdinand de Lesseps, Frédéric Le Play ou le futur Edouard VII.

02/2023

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Thèmes picturaux

Couleurs de Loire

"Couleur du ciel, couleur de Loire, la mare était dans l'herbe comme une éclaboussure du ciel". Maurice Genevoix : La Boite à Pêche. Curieuse appellation de couleur : La Loire en effet, plus que tout autre fleuve passe par une vaste gamme de teintes, allant de l'argenté au lilas, selon la couleur du ciel et selon le moment du jour. (Dicos point virgule, Le Seuil) Unique ! la Loire comme vous ne l'avez jamais vue. Plus de cent peintres, poètes et écrivains ! Plus de 70 reproductions en couleurs, Des tableaux inédits, notamment ceux de Maurice Genevoix ! La Loire et ses affluents ont inspiré d'innombrables artistes, peintres, écrivains et poètes qui ont fréquenté ses rives. Ils ont été séduits par ses aspects pittoresques : villes au bord du fleuve, activités des bords de Loire... Ils ont souvent peint ou écrit sur la Loire. C'est ce que révèle ce beau livre. Rieuse, épanouie, sablonneuse, ample et magnifique... la LOIRE, miroir de l'âme les a inspirés. La Loire sous les regards croisés de Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Nicolas Mecheriki, Henri-Joseph Harpignies, Francis Picabia, Prosper Barbot, Charles Le Roux, Claude Rameau, Louis-Robert Antral, Jean Fouquet, Jean-Albert Gorin, Théodore Rousseau, Léon Eugène Dambeza, Maxime Maufra, Jean Commère, Louis Dupont, Maurice Loirand, Richard Boutin, Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Eugène Delacroix, Prosper Barbot, William Turner, Emmanuel Lansyer, Eugène Prévost-Messemin, Olivier Debré, Roger Toulouse, Paul Fachet, Maxime Maufra, Jacques Lefebvre, Jacqueline Cailliau, Bernard Lorjou, William Turner, Balitran, Jacques Villon, Thomas Aignan Desfriches, Louis Joseph Soulas, Jacques Poirier, Nicolas Chapuy, Jeanne Champillou, Jacques Ousson, Johan Barthold Jongkind, Jean-Pierre Houel, Emmanuel Lansyer, Paul Désiré Trouillebert, Edouard Debat-Ponsan, Stephano Della Bella, Pierre-Antoine Demachy, Justin Ouvrié, Lambert Doomer, Jean Zaccheo, Stephano Della Bella, Denise Bruneau, Ferdinand Perrot, Charles Péguy, Marguerite Cécile Albrecht, Louis Aragon, Germain Audebert, Paul Badin, Honoré de Balzac, René Bazin, Maurice Bedel, Joachim du Bellay, Adam Billaut, Lucien Bodard, Michel Bondu, Roger Bonhomme, Jacques Branger, Marcel Bréchet, Francine Caron, Paul Fort, Hervé Guerlin, Gustave Flaubert, Julien Gracq, Maurice Genevoix, Victor Hugo, Max Jacob, Henry James, Jean-Marie Laclavetine, Jacques Lacarrière, Jean de La Fontaine, Jules Lemaître, Géo Norge, Pierre de Ronsard, Mme de Sévigné, Emile Souvestre, André Spire, Jules Vallès, André Turquet, Hubert Tillay, Francis Viélé-Griffin, Alfred de Vigny, Arthur Young.

04/2022

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Vie chrétienne

Portraits et entrevues

S. DE BEAUVOIR - G. BLOND - L. BLUM - L. -F. CELINE - W. CHURCHILL - C. DE GAULLE - F. DOSTOÏEVSKI - ELISABETH II - H. FORD - P. GAXOTTE - A. GIDE - HAÏLE SELASSIE - E. HERRIOT - A. HITLER - V. HUGO - J. JAURES - MAO TSE TOUNG - A. MALRAUX - G. MANDEL - F. MAURIAC - C. MAURRAS - P. MENDES FRANCE - Y. MONTAND - NAPOLEON - G. A. NASSER - LE PERE NOËL - GERARD PHILIPE - PIE XII - M. ROBESPIERRE - J. ROCKEFELLER - J. ROMAINS - F. D. ROOSEVELT - F. SAGAN -SAINT LOUIS - J. -P. SARTRE - J. STALINE - A. DE TOCQUEVILLE - J. ZAY... Ce recueil original illustre le talent de satiriste qui avait fait le succès de PAC. Du politicard français au mafieux américain, on y trouve une série de portraits et d'entretiens qui rappellent que, bien avant la naissance du groupe Jalons, Cousteau avait impitoyablement pastiché la presse institutionnelle. Les lecteurs de Paris-Soir s'étaient gondolés en découvrant les parodies de Paris-Sucre. D'autres avaient ri jaune. Soixante-dix ans après restent les archétypes, éternels, et la technique, intacte. Et cette conviction que, au-delà des considérations conjoncturelles sur la Seconde Guerre mondiale, le frère du célèbre Commandant au bonnet rouge reste décidément hors du coup parce qu'il maniait l'humour noir, l'ironie et le second degré avec un naturel qui, de nos jours, n'est plus admis et encore moins compris. On n'ose imaginer les ravages qu'il ferait, s'ébrouant dans le champ de l'antiracisme institutionnel, des délires intersectionnés, des têtes à claques médiatiques et des putes à clic d'Internet. Sur la forme, le style est ferme, clair, fluide, sans fioriture ni effort apparent. L'écrivain parie encore sur l'intelligence du lecteur. Sur le fond, c'est pire. Qui ouvrira un livre de Pierre-Antoine Cousteau y trouvera un fatras de choses parfaitement désuètes comme la rectitude, le courage, le refus du relativisme, la fidélité à la parole donnée, le sens de l'honneur. Il n'y a plus de place pour un homme comme cela dans notre monde. Pierre-Alexandre Bouclay AUTEUR Frère du commandant Jacques-Yves Cousteau, Pierre-Antoine Cousteau (1906-1958) est un journaliste et écrivain dont Jean Galtier-Boissière dit qu'il fut le plus brillant de sa génération. Via Romana a publié en 2013 son Proust digest, préfacé par Lucien Rebatet, ainsi que Hugothérapie en 2015, Intra muros en 2017, et sa biographie Pierre-Antoine, l'Autre Cousteau par son fils Jean-Pierre Cousteau en 2016.

02/2022

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Pléiades

Oeuvres de Jules Renard Tome 2

"Que cherche donc Renard quand il écrit ? La vérité et la perfection. Il n'était évidemment pas le seul, ni le premier. "La nature, donc, la nature et la vérité", s'écriait Hugo dans la Préface de Cromwell. Déjà bien avant lui, Boileau avait proclamé "Rien n'est beau que le vrai". Après les classiques et les romantiques, les réalistes et les naturalistes prétendaient à leur tour à cette "vérité", s'attachant à observer et à rendre la vie, sans aucun parti pris, le plus fidèlement, le plus exactement possible. Mais Renard se refuse à écrire comme eux des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre où, malgré tout, l'art vient "arranger" la vie. Il veut une littérature qui ne soit pas trop de la "littérature", un théâtre qui ne soit pas trop "théâtre". Cet écrivain s'assied devant la table nue, devant la page blanche. Avec quoi remplira-t-il, de son écriture soigneuse, ses grandes feuilles de papier quadrillé ? Renard n'est pas un écrivain doué. Il n'a pas l'aisance et la facilité d'un Giraudoux, par exemple, qui, tout de suite, se met à écrire et se laisse aller, avec bonheur, à sa fantaisie. Et d'abord, il écarte les suggestions de l'imagination, qu'il dit avoir tuée par horreur du mensonge, et qui ne pourrait que l'égarer dans sa quête de vérité. Il est bien capable de concevoir un drame symbolise, Le Retour du poète, mais la peur de n'être pas vrai l'empêche de l'écrire. Il écarte aussi les livres des autres, et n'exploite pas le fait divers. Il n'écrira consciencieusement que des pages, quelques phrases, inspirées par ce que la vie la plus "quotidienne" pourra lui fournir, des "choses" vues, petites gens, petites choses : une rencontre, la pluie, la neige, des mots d'enfants, les animaux, les paysans, ses domestiques de Chaumot, sa cuisine, la promenade ou la chasse. On peut juger bien minces, insignifiants, les sujets des "proses" de Renard : un maçon au travail, un paysan qui fauche, un pinson qui chante, un oiseau qui plane. Renard s'en rendait parfaitement compte. Ce qu'il écrivait lui semblait parfois une littérature de furet. Et Bellessort le qualifiait de "termite de génie". A ses pages courtes, faites de phrases brèves, Renard donnait volontiers des titres diminutifs : Homuncules, Cocottes en papier, Minutes de la vie, Petites bruyères. Il travaille menu. "Pattes de mouche", disait Claudel. "Scalp de puces", disait je ne sais qui", Léon Guichard.

03/1971

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Policiers

Le dix-septième

Certains êtres à leur mort sont trop attachés à la vie pour la quitter si facilement. Ils deviennent des chevaliers, des fantômes nostalgiques qui hantent éternellement les rues de leurs sourires. Mais leur insouciance prend fin quand leur ville se transforme en un champ de bataille autour du jeune Jamel. Ce petit voleur qui existait à peine devient, sous le coup de la passion, capable de se moquer des lois de la réalité et de la soumettre à ses caprices. Sur sa trace, Le Dix-Septième et son armée de cafards. Ce squelette qui garde toujours un cigare en équilibre sur sa mâchoire. Son jeu est de réveiller la noirceur de la ville en une folie collective destinée à broyer le petit voleur. Lui et les siens trouveront sur leur chemin les Soeurs, ces femmes nées d’un songe qui jouent avec les passions et les rêves des hommes. Et au beau milieu de cette guerre, les chevaliers tenteront de protéger leur ville de cette folie furieuse. A moins que l’un des protagonistes ne vienne leur rappeler le prix de leur liberté... Né d'une volonté de raconter une aventure au sens noble du terme (ces fameuses aventures que recherchent sans cesse les héros de Hugo Pratt), Le Dix-septième repose sur un univers longuement pensé faisant appel au fantastique pour apporter un éclairage personnel sur l’existence. Il cherche à disséminer entre les mailles de cette aventure des visions personnelles sans les imposer au lecteur. A lui de choisir s’il veut juste suivre ce polar fantastique sans se soucier de cette démarche, ou s’il désire s’engouffrer dans la peinture philosophique et mystique qui se détache en toile de fond. Rien n’est imposé, mais la toile de fond a été l'objet d’un travail minutieux. Cette volonté vient du panel d’influences qui a clairement agité la cervelle de l’auteur. Une admiration pour Borges et son usage des mathématiques dans ses nouvelles, déjà. Les lectures passionnées de Vian, Queneau, Eluard, Garcia Marquez ou Ionesco qui font surgir le fantastique sans complexe afin de cerner au plus près des émotions ou des passions humaines. Le pari de ce roman est d’invoquer le fantastique comme une évidence, comme le seul moyen d’évoquer correctement les voyages que chacun rencontre au cours de sa vie : la passion amoureuse qui conduit au sacrifice, la force de l’existence comme miracle permanent, la recherche de lois ou d’une morale comme survie nécessaire à la société jusqu’à la tentation du fascisme...

04/2012

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Sciences historiques

Mon demi-siècle (1812-1862)

Pierre Jônain a le saintongeais et le français pour langues maternelles. Bachelier à 16 ans, licencié en droit à 19 ans, puis professeur de langues : anglais, latin, grec, il reste fidèle néanmoins à ses origines paysannes et populaires. Toute sa vie, son plaisir est de revenir à Maillé et de se promener dans les bois qu'il a parcourus depuis qu'il sait marcher, Plus qu'un simple enseignant, cet " homme de lettres ", selon son acte de décès, est poète et reçoit de Victor Hugo des encouragements à persévérer. Il est aussi le premier à structurer le saintongeais en publiant en 1869 le Dictionnaire du patois saintongeais qui est en chantier depuis 1850. Pour ce bilingue de jeunesse, il s'agit de la " langue des pères " et par conséquent d'un patrimoine à conserver. En 1876, Pierre Jônain publie à l'imprimerie du Phare littéraire de Royan : Jhoset et Suzanne ou les saisons saintongeaises, inspirées par Jean Vanderquant, le bon " çhuré " de Virollet qui a fait serment à la constitution. Musicien, botaniste, traducteur des auteurs grecs et latins, historien et poète à ses heures, il a laissé par ailleurs une oeuvre très diverse. Ami du journaliste et éditeur Victor Billaud, il est président d'honneur en 1877 de l'Académie des Muses Santones créées par ce dernier et il écrit, à la fin de sa vie, de nombreux articles dans la Gazette des Bains de Mer. Républicain fervent, ce qui lui valut quelques ennuis lors de la révolution de 1830 et après le coup d'Etat de 1851 fomenté par Napoléon III, il était aussi un protestant libéral. L'intérêt de la publication de Mon demi-siècle 1812-1862 est de montrer comment l'idéal des Républicains, qui présidait au commencement de la Révolution de 1789, n'est pas mort, bien au contraire. Cette période historique est un bouillonnement de réflexions de toutes les idéologies sociales et politiques naissantes en France et partout sur la planète. Il en dresse un inventaire rigoureux et passionnant. Cependant Jônain reste déiste et ne suit pas Proudon, totalement antireligieux, ni la Ligue des Justes qui commandera à Karl Marx le manifeste du parti communiste (février 1848). Il cherche en effet une voie qui sera reprise bien plus tard par des personnalités comme Marc Sangnier. En somme, en ce début de XIXe siècle, Pierre Jônain est ce gentilhomme rêvé par le bordelais Michel de Montaigne. Ce qui fait toute son actualité aujourd'hui.

03/2020

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Littérature française

Un jour, Aliénor m'a dit

Deux femmes, deux époques, une rencontre... Quand les parcours d'Aurélia - une femme d'aujourd'hui - et d'Aliénor d'Aquitaine se télescopent, c'est une belle histoire de solidarité féminine qui se noue au-delà du temps. Un roman de développement personnel qui explore le Féminin sacré, pour reprendre le pouvoir sur sa vie et prendre sa place de femme en toute légitimité. Aurélia, 38 ans, grande passionnée d'histoire du Moyen-âge, est journaliste reporter d'investigation pour la société de production de son mari. Entre son boulot prenant, son couple qui bat de l'aile, et ses enfants en bas âge qu'elle n'a pas le temps de voir, Aurélia est dépassée par ce quotidien stressant, en marge d'elle-même et incapable de se poser pour envisager une autre vie... Mais un étrange concours de circonstances va changer le cours de son existence. Envoyée en mission à Bordeaux pour enquêter sur les pratiques douteuses d'une société high-tech, elle se retrouve confrontée avec violence au pdg de cette société qui menace la sécurité de ses enfants si elle insiste trop. Encore sous le choc, Aurélia se réfugie alors aux toilettes pour déverser sa rage quand elle se retrouve nez à nez avec... Aliénor d'Aquitaine ! Son héroïne historique en personne, celle dont elle se passionne pour le parcours depuis toujours... Aliénor lui confie qu'elle est assignée à résidence depuis quinze ans par son propre époux Henri II, alors Roi d'Angleterre, pour avoir tenté de remonter leur fils contre lui. Depuis sa captivité, elle s'amuse, au cours de grandes méditations, à défier l'espace-temps à la recherche d'une solution pour pacifier les liens avec son époux. Elle passe ainsi avec aisance de l'an de grâce 1185 à l'année 2019, persuadée d'avoir été amenée à Aurélia pour de bonnes raisons. De confidences en révélations, les deux femmes vont apprendre chacune à mieux se connaître en confrontant leurs parcours respectifs, jusqu'à sceller un pacte : Aliénor initie Aurélia aux fondements du Féminin sacré (qu'elle tient de son oncle Raymond d'Aquitaine) pour l'aider à redevenir maîtresse de sa vie, en échange de quelques conseils pour changer son rapport au Roi et recouvrer sa liberté. Petit à petit, Aurélia se réapproprie son pouvoir personnel et sa parfaite autonomie, retrouve des rapports plus harmonieux et s'autorise enfin à être qui elle est pour mener une vie en accord avec ses désirs profonds.

06/2019

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Critique littéraire

Correspondance 1938-1958

Quelle place la tauromachie a-t-elle réellement occupée dans la vie de Michel Leiris ? Fut-elle uniquement, pour l'autobiographe, une métaphore de l'écriture ? L'arène devint-elle le lieu où se conjuguèrent ses intérêts pour l'ethnographie, la poésie, le mythe, l'éthique et le langage ? A ces questions, les 186 lettres de sa correspondance croisée avec celui qui fut son mentor dans la "planète des taureaux", André Castel — oenologue nîmois que ses contemporains appelaient "Don Misterio" — apportent une réponse circonstanciée et inédite... Les deux hommes font connaissance en 1938 alors que Leiris, encore jeune ethnographe, s'apprête à publier une série de poèmes tauromachiques, Abanico para los toron. Depuis 1926, année de son mariage, Leiris assiste en effet à des corridas (il en verra près d'une quarantaine jusqu'en 1965), mais ce n'est qu'en 1935 qu'il éprouve une véritable "révélation", lors d'une faena de Rafaellilo Ponce : "[...] je n'ai jamais trouvé, dans aucune oeuvre artistique et littéraire, l'équivalent de ce que j'ai ressenti à Valence en voyant toréer Rafaelillo, très peu de temps avant qu'il reçoive l'alternative", écrit-il à Castel. Révélation confirmée par la première corrida à laquelle ils se rendent ensemble, à l'automne 1938 : encore sous le coup de l'émotion, Leiris en rédige le compte rendu pour La NRF : "Rafaelillo le 9 octobre à Nîmes"... Après la guerre, André Castel veille à introduire Michel Leiris lequel court les arènes pour voir toréer Fermin Rivera ou Luis Miguel Dominguin — dans le "mundillo" : il lui fait découvrir les " terres à taureaux" de Camargue, l'emmène chez des manadiers, l'invite à des "tientas", lui fait rencontrer des toreros et des aficionados. Et par lettres, ils rivalisent d'érudition tauromachique en évoquant les écrits de Garcia Lorca, Bergamin, Hemingway, Montherlant, Stendhal, Melville ou Alarcon... En Castel, Leiris trouva non seulement un spécialiste avec lequel partager une précieuse conversation sur "l'art tauromachique", mais également un "ordonnateur de plaisirs" qui sut accueillir généreusement ses invités : dès le lendemain de la guerre, se sont ainsi retrouvés, dans la cour de son "labo" au coeur de Nîmes, des toreros célèbres et des chanteurs de flamenco, ainsi que Pablo Picasso (compagnon d'aficit6n avec lequel Leiris vit sa première et sa dernière corrida), Georges Bataille, Blaise Cendrars, Elie Lascaux, André Masson, Jean Paulhan, Jean Hugo, Jean Dubuffet... Mais en 1955, le départ brutal d'André Castel pour l'Espagne annonce la fin de ce commerce amical, tout entier tendu vers l'"image même de notre émotion", que Michel Leiris avait reconnue dans Miroir de la tauromachie.

05/2002

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Mathématiques

Mathématiques élémentaires. Toutes les maths du secondaire en un volume avec introduction aux "Maths sup'"

Les auteurs ont écrit le livre de mathématiques qu'ils auraient voulu avoir pendant leurs études et conserver ensuite comme référence tout au long de leur vie. Les sujets traités sont ceux des études secondaires francophones et des high schools anglo-saxonnes. Ce sont les mathématiques de base qui serviront non seulement pendant les études, mais encore pendant de longues années au-delà, que vous soyez un praticien des mathématiques ou un simple amateur, et ne se démoderont pas, car elles constituent le socle de la discipline. En un seul ouvrage, le lecteur dispose d'une synthèse complète et claire de l'essentiel des matières du secondaire, avec de nombreux renvois d'une section à une autre (ce qui est impossible avec des ouvrages multiples), car tout est lié. Chapitres : arithmétique, géométrie pure, algèbre et équations, analyse et fonctions, géométrie analytique, nombres complexes, probabilités et statistique. Ceux que cela intéresse trouveront de plus une introduction aux mathématiques supérieures les plus utilisées (calcul différentiel et intégral, calcul vectoriel...), qui pourra apporter une aide décisive pour aborder des études scientifiques. Le texte est écrit dans un langage simple, sans jargon mais avec rigueur, avec de nombreuses figures et de nombreux exemples et exercices résolus, de façon à être accessible à tous, collégiens, lycéens, parents d'élèves, étudiants, professionnels ou adultes désireux de se cultiver, y compris à la retraite. Pour les collégiens et lycéens, c'est un ouvrage de synthèse et de complément, à utiliser en parallèle avec les livres de cours habituels. Il établit la liaison indispensable entre les notions abordées classe par classe, et professeur par professeur, au long du secondaire. Jean-Claude Epiphani est ingénieur de l'Ecole Centrale de Paris et Master of Science de l'Université de Californie à Berkeley. En parallèle à ses activités professionnelles d'ingénieur il a consacré de nombreuses années à l'enseignement et à la formation. Dominique Strazzabosco est professeur de mathématiques et ingénieur en informatique. Il a effectué toute sa carrière dans l'enseignement secondaire et supérieur. Les deux auteurs conçoivent les mathématiques à la fois comme un outil essentiel dans notre monde technologique et comme un domaine merveilleux à explorer pour le plaisir de l'esprit. "Le grand livre de la Nature a été écrit dans le langage des mathématiques" a dit Galilée : ce livre a pour objet de vous permettre de mieux comprendre les bases de ce langage, en admirant ses merveilles, sans en occulter les mystères.

04/2020

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Beaux arts

Italian Maiolica and Other Early Modern Ceramics in the Courtauld Gallery

This is the first catalogue of the collection of early modern ceramics in the Courtauld. The pieces in the collection showcase brilliantly the skill of potters and pottery painters working at the time of Raphael and Titian. Maiolica is one of the most revealing expressions of Renaissance art. Its extraordinary range of colours retain the vividness that they had when they left the potter's kiln. Italian potters absorbed techniques and shapes from the Islamic world and incorporated ornament and subject matter from the arts of ancient Rome. This new approach to pottery making, combined with the invention of printing, woodcut and engraving, resulted in an extraordinary type of painted pottery, praised by Vasari in his Lives of the Artists for 'surpassing the ancient with its brilliance of glaze and variety of painting'. The collection boasts a magnificent group of vessels made during the high Renaissance, the golden age of Italian maiolica. It includes precious and delicate Deruta lustreware with imagery deriving from Perugino and Raphael, as well as vessels painted in a narrative style of pottery painting known as istoriato. Highlights include vessels depicting episodes taken from the first printed Bibles of the Renaissance. Istoriato maiolica flourished particularly in the lands of the Dukes of Urbino, who promoted this craft by sending painted pottery to prestigious patrons across Europe. Emblems and devices painted on the pottery help us understand that they were meant to be used and enjoyed by the elites in Renaissance society, such as the Medici and other great Tuscan families. The catalogue will include two recent gifts to the Courtauld, a rare tile of the famous patroness of the arts Marchioness Isabella D'Este, and a refined dish painted with the story of Diana and Actaeon. All major Renaissance pottery centres are represented in the collection, including Siena, Faenza and Venice, as well as splendid examples of the mysterious pharmacy jars made at the foot of the mountain of Gran Sasso in the town of Castelli d'Abruzzo. These achievements of the art of pottery in the early modern period are completed by fine examples of Ottoman pottery, as well as examples of Valencian lustreware. Sani's introductory essay on the Victorian collector Thomas Gambier Parry will shed new light on the development of this fascinating collection, making links between Gambier Parry's artistic practice and his collecting and revealing new insights into his taste as a collector. Each detailed entry uncovers a wealth of new information on the provenance of the pieces.

03/2023

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Beaux arts

Résonances ; Kandinsky et la nécessité intérieure. Coffret 2 livres, Edition bilingue français-allemand

Klänge est le titre de l'album mythique que publia Kandinsky en 1913 à Munich, à 300 exemplaires. C'est d'abord le recueil des poèmes écrits pendant sa période que l'on a qualifiée de « géniale ». Mais en outre, l'album était illustré par des gravures sur bois constituant une récapitulation de ses découvertes picturales : au total trente-huit poèmes accompagnés de cinquante-six bois gravés dont douze en trois ou quatre couleurs. Cet ensemble, du propre aveu de Kandinsky, donne la clef du passage du figuratif à l'abstrait autour des principaux thèmes qui habitent sa peinture. Cette réédition, réalisée avec le plus grand soin, vise à mettre entre les mains du lecteur l'équivalent de l'œuvre originale accompagnée des éléments de son interprétation. Le livre comprend une annexe destinée à éclaircir l'intention de Kandinsky, les thèmes complémentaires des poèmes et des gravures qui correspondent aux expériences fondatrices dont l'artiste veut rendre compte et qu'il s'attache à rendre perceptibles dans la représentation graphique et poétique. À travers cette étude et par la confrontation aux textes et aux images d'une rare beauté, le lecteur est introduit au cœur de l'aventure créatrice de Kandinsky. Il se révèle ici le grand inspirateur de Dada et de la poésie zaoum, mais aussi de la pensée russe de son époque dont il annonce et met en œuvre les principaux thèmes que l'on retrouve chez Vladimir Soloviev, Pavel Florensky ou Serge Boulgakov (cousin de l'artiste) — ou encore chez Fiodor Dostoïevski. C'est ce que montre l'analyse qui accompagne cette réédition en soulignant l'importance de la pensée de Kandinsky et de son invention poétique. Les gravures de Kandinsky, par ailleurs, parachèvent des thèmes préalablement explorés dans des esquisses, aquarelles, fixé-sous-verre ou huiles sur toile que reproduit l'illustration de cette seconde partie. La richesse de la vie, de l'œuvre et de la pensée de Kandinsky en font un des tout premiers acteurs de la modernité artistique. Ses théories et son action en tant que fondateur du Blaue Reiter ont influencé les acteurs de presque tous les mouvements ou écoles artistiques de son époque, de Dada au Bauhaus, en passant par De Stijl et le constructivisme russe. Admiré par André Breton, ami de Marcel Duchamp, de Paul Klee et de Hugo Ball, il eut aussi des échanges exemplaires avec les musiciens de son temps comme Arnold Schönberg ou Thomas von Hartmann.

10/2015

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Poésie

Itinéraire

Cet essai constitué de 7 textes rassemblés par Thomas Kling en 1997 est à la fois un itinéraire du poème à travers les âges et un itinéraire personnel à travers la propre poétique de Kling. Héritier de l'avant-garde poétique du groupe de Vienne et des performances de Konrad Bayer ou Oswald Wiener, des expérimentations de Reinhard Priessnitz dans les années 70 ou des mouvements punks de Düsseldorf, dans les années 80, Kling remonte dans cet "Itinéraire" un chemin poétique qui serpente entre l'ethnologie, l'étymologie et l'histoire, allant de Hermès Trismégiste au slam contemporain. Kling thématise le lien entre ces mouvements d'avant-gardes et un retour aux traditions orales qui précèdent l'écriture. Il n'est pas qu'un enfant des écoles expérimentales, et rejette d'ailleurs le terme de "poésie expérimentale" : il est l'historien du poème, de Horace à Goethe, de Rabelais à Mallarmé, de la langue aléatoire de Khlebnikov à Fluxus en passant par le dadaïsme. Kling puise aux sources de l'oralité poétique, de l'argot, des dialectes, de l'intégration de matériaux non-littéraires et met au jour une conception cosmopolite du langage. Le poème pour Kling est polyglotte, ouvert à l'altération, la déformation, la saturation, le collage. Le slang, le rotwelsch, les langues populaires sont pour lui des réservoirs, des "matières linguistiques fécondes" , des moyens de transgression, à l'inverse d'une langue qui serait close et isolée. Remonter les sources, "prolonger les lignes de tradition poétique" , établir une archéologie du langage, telle est la matrice klingienne. Ouvrir le corps de la langue, la soumettre à l'étude, la décomposer pour la reconstruire : la poésie de Kling est un monstre de Frankenstein, une chose hybride et bouleversante qui questionne les origines pour révéler les composantes chimiques du temps présent. En opposition à la "poésie quotidienne sinistre et pensive" et au "revival beatnik" , il revendique une posture histrionique héritée de la tradition des comédiens pantomimes de l'antiquité, que l'on retrouve aussi dans le théâtre chinois ou les lectures masquées du poète Hugo Ball dans les années 1920. La poésie ne doit pas pour autant devenir une industrie du divertissement, ni tomber dans l'hermétisme, elle est au contraire "un acte mémoriel" qui traverse l'histoire, et dont Kling nous lance la grenade dégoupillée au visage. Itinéraire est un livre éclairant sur les questions sans cesse renouvelées du fond et de la forme, de l'intégrité du texte, des tensions entre oralité et écriture, et une porte d'entrée remarquable dans l'oeuvre d'une des plus importantes figures de la poésie allemande du dernier demi-siècle.

02/2023

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Littérature française

Nevermore

La narratrice de ce nouveau roman de Cécile Wajsbrot, une femme, traductrice, s'isole à Dresde pour traduire "Le temps passe" , partie centrale de La Promenade au phare, de Virginia Woolf, dans laquelle la romancière anglaise tentait d'écrire le temps pur en évoquant ses effets : la dévastation progressive d'une maison devenue inhabi- tée. Tandis que nous la voyons habiter peu à peu le texte et les lieux, et s'immerger dans les arcanes de la traduction, les fantômes qui peuplent la ville étrangère et ses propres fantômes intérieurs ne tardent pas à resurgir et à se mêler à son travail. Ainsi le thème de la dispari- tion récente d'une amie écrivain dont le souvenir la hante s'entretisse au journal dans lequel elle note au jour le jour - comme on ne l'avait sans doute jamais fait jusqu'ici dans une fiction-, les réflexions qui naissent des tâtonnements, des doutes suscités par la progression de son travail et par la tentative de s'approcher au plus près de la créa- tion d'un écrivain d'une autre époque, dans une langue autre. La lecture-commentaire de ce texte sur la dévastation du temps et la vie de la traductrice dans une ville jadis dévastée de la guerre ne font qu'un, sont intimement liés, retentissent sans cesse l'un sur l'autre. Un peu comme dans Mémorial, où, relatant un voyage en Pologne sur les traces de sa famille, elle parvenait à rendre une voix aux âmes des disparus, Cécile Wajsbrot réussit ici à rendre parfaitement justes, naturelles, les soudaines apparitions de l'amie disparue : on est trou- blé, ému, la grande réussite du roman est qu'à aucun moment cela ne paraisse forcé. Comme souvent, dans cette oeuvre, des thèmes secon- daires viennent s'intercaler en contrepoint ou même au sein du récit principal et en accroître la résonance. Il en va ainsi des pages qui évoquent la High Line, à New York, pour évoquer un autre type de métamorphose engendrée par le passage du temps. Mais il faudrait citer aussi d'autres leitmotive : ainsi la catastrophe de Tchernobyl, qui est comme une accélération à plus grande échelle de la dévastation décrite dans "Le temps passe" ; ou, a contrario, un thème qui tra- verse tout le récit comme l'image même du rôle de l'écrivain, ou de sa traductrice : celui des cloches (et, plus généralement, de la musique) qui avertissent de l'imminence du désastre ou, après que celui-ci a eu lieu, subsistent comme les derniers vestiges d'une vie humaine dans les villes englouties.

02/2021