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Histoire de France

La colonie française d'Algérie : 200 ans d'inavouable

En 1962, une nouvelle forme de colonisation commence en Algérie, qui conserve les aspects les plus sombres de la précédente. La révolution à peine née, débute l’élimination des dirigeants de valeur, compétents et intègres : une petite clique d’officiers profite de la confusion de la guerre pour s’emparer graduellement du pouvoir. D’éliminations politiques en assassinats, se concentre au sommet de l’État ce que le pays nourrit de plus néfaste. Aux deux bouts de la chaîne, en amont et en aval de la spoliation à grande échelle, émerge un homme, Larbi Belkheir, l’un des architectes de la confiscation du pouvoir en 1962, et le promoteur en 1999 du régime présidé par Bouteflika. En décidant d’envahir l’Algérie, la France a-t-elle apporté Les Lumières ou l’incendie ? La colonisation a-t-elle eu un caractère positif ou génocidaire ? De Gaulle a-t-il offert l’Indépendance ou plongé le pays dans un cauchemar dont celui-ci n’arrive pas à sortir ? Boumediene a-t-il succombé à une mort naturelle ou fut-il empoisonné ? Le pouvoir qui lui succéda était-il souverain ou contrôlé en sous-main par un « clan français » derrière Chadli ? L’assassinat d’Ali Mécili s’est-il accompli en dépit des forces de l’ordre dirigées par Charles Pasqua ? Quel rôle la France a-t-elle joué lors de la descente aux enfers de l’Algérie des années 1990 ? Le terrorisme islamiste est-il, comme le présentent les médias, un fléau menaçant l’Algérie de talibanisation ? Qui sont les véritables maîtres de l’Algérie ? Voilà quelques-unes des nombreuses questions auxquelles l’auteur répond sans peur de briser les tabous, en dévoilant certains des aspects les plus noirs de la relation entre les deux pays. Au fil des pages, les mythes implosent. De Napoléon à Sarkozy, de Talleyrand à Pasqua, du dey d’Alger à Larbi Belkheir, ce livre retrace près de deux siècles d’une histoire complexe et tumultueuse. En revisitant l’histoire récente de manière factuelle et très documentée, il ambitionne de faire la lumière sur les « pages glorieuses de la colonisation française », sur les « drames » de la guerre d’Algérie, tout comme sur la situation économique actuelle d’un pays tout entier dévoré par la prévarication.

11/2010

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Thrillers

La peur dans l'âme. Les choix d'une tueuse

Un thriller haletant, qui vous projette dans les méandres de l'enfer, de l'horreur. "Non, non, je vous en supplie" , sa voix traînait, fatiguée, épuisée. A cet instant, il vit avec effroi tout près de sa tête, un sabre, tenu fermement à l'horizontale. "Pourquoi ? Je ne comprends rien. C'est un cauchemar. "... Ce polar met en scène un diabolique serial killer et un commissaire attachant et à désabusé. L'histoire a lieu dans la cité phocéenne. Le commissaire Bastien Regard, s'interroge sur sa vie. Ce père de quatre enfants est en instance de divorce. Son problème familial va le déconcentrer dans son affaire. Cependant, il est entouré d'une solide équipe, notamment Cédric, le profiler et une intervenante extérieure, la journaliste Marine Romer. Des personnages, fragilisés par la société environnante et à la fois, héros malgré eux. Cet ouvrage regorge d'un symbolisme qui décoiffe. Il s'agit d'une enquête où quelque chose va bloquer. Un assassin, une tueuse, cible des crimes étranges. L'histoire romance un vécu d'enquête et donc est une forme de témoignage flouté. 3 morts sont retrouvés dans une cave, uniquement les têtes privés de leurs yeux. L'enquêtrice en charge du dossier découvre alors qu'il pourrait s'agir des 3 violeurs de sa mère et que l'un d'eux pourrait être son père. L'auteure est une journaliste qui relate cette histoire quelque peu effrayante, dont le sens se dégage à la lecture. L'enquêtrice est la fille d'un violeur. Myriam Mounier a été journaliste de presse écrite pendant vingt ans en France, en particulier dans les Alpes et à Marseille. Elle deviendra enseignante pendant près de dix ans à l'étranger, principalement en Amérique latine. Des opportunités l'ont ensuite, emportée vers le Caire, en Egypte et sur le continent asiatique, via le Viêt-Nam et le Sri Lanka. Passionnée par les voyages et les cultures, elle joint l'utile à l'agréable. L'auteure a déjà écrit deux ouvrages en autoédition, Une Part de Liberté, en 2020, et L'Espoir Désenchanté, en 2021. "Le dernier Indochinois" est en 2022 son premier ouvrage grand public distribué aux éditions ECE-D, Paris. Elle signe ici un ouvrage surprenant où le lecteur est confronté à un sens et à une signification très particuliers, "La Peur dans l'Ame" , chez Regards éditions, Paris.

05/2023

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Littérature étrangère

The Night

The Night est un immense roman choral dont les voix multiples nous saisissent et nous plongent non seulement dans les ténèbres d'une ville, Caracas, et dans l'histoire d'un pays, le Venezuela, mais aussi dans les profondeurs de notre époque désorientée, imprévisible et violente. Les trois protagonistes - Miguel Ardiles, le psychiatre qui affronte quotidiennement la folie, Matías Rye, l'écrivain raté et drogué qui anime un atelier d'écriture, et Pedro Alamo, le publicitaire hanté par les mots et leurs combinaisons infinies - vont prendre la parole à tour de rôle, et leurs récits vont s'enchaîner et s'entremêler sans répit, sans temps morts, comme autant de rêves et de cauchemars durables. Un même thème parcourt en sourdine leurs histoires. Car si Miguel enregistre secrètement les paroles de ses patients, si Matías prend constamment des notes pour écrire un jour ce roman qui sera The Night, si Pedro enfin se perd dans les jeux de mots (principalement des anagrammes et des palindromes), c'est pour tenter de déchiffrer le mystère de la maladie qui les ronge et nous ronge : la présence du mal et son pouvoir sur nos vies. De plus, ils partagent tous une fascination obsessionnelle pour un certain Darío Lancini, ancien guérillero, poète et auteur mythique d'un ouvrage de palindromes, Oír a Darío . Sa rencontre sera l'occasion, lors du deuxième chapitre, d'un récit biographique riche en aventures, une formidable plongée dans les années 1950 à 1970, entre le Venezuela, la France et l'Europe de l'Est. Ce récit enchâssé alterne biographies d'auteurs, citations littéraires (de Mann à Neruda, en passant par Jarry, Aragon et García Márquez) et références à l'histoire de la guerre froide. Dominé par les engagements politiques et littéraires, par la fougue et l'esprit de liberté, il contraste fortement avec les deux autres parties du roman, ancrées dans un contexte contemporain de crise et de dégradation. Roman vivant, ambitieux, à l'imagination visionnaire et puissante, The Night engage sur la violence une réflexion à la fois d'une grande actualité et d'une grande profondeur, cherchant à travers la littérature, le crime et la psychiatrie, les racines d'un mal rampant. Le caractère aléatoire et éphémère de tout édifice, l'idée que le chaos mine toute tentative de construction est une des idées fortes du livre, exprimée par la métaphore du jeu Tetris qui structure secrètement la narration jusqu'à la fin. En plus d'une métaphore du texte lui-même, c'est aussi une forme d'interprétation de la réalité, parfaitement illustrée par les récits en miroir de la vie des trois protagonistes et de Darío Lancini. On a immédiatement envie de relire ce roman à multiples strates, dont la réussite tient à la rencontre rare d'une vision puissante de la littérature - et particulièrement du langage poétique - et d'une épaisseur existentielle. L'écriture issue de cette rencontre est forte, juste et très contemporaine. Carmen Balcells l'avait bien vu : Blanco-Calderón a un vrai talent.

05/2016

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Non classé

Un cœur kidnappé

C'est l'histoire d'un homme que la guerre d'Algérie a complètement bouleversé, le transformant au retour de ce "maintien de l'ordre" en Afrique du Nord, en un être désorienté, passant de la vie militaire en plein combat au retour à la vie civile. Il a laissé en Algérie tous ses repères, désorienté au point de perdre la tête. Des circonstances de la vie et un moral totalement en berne vont lui faire rencontrer celle qui va devenir sa femme. Un an après leur rencontre, alors qu'il n'en était pas du tout amoureux, il va se laisser séduire sans réaction, il se retrouvera marié un peu contre son gré, manipulé par les parents de son épouse. Ses huit mois sur un piton dans l'Algérois et les patrouilles parfois meurtrières ont transformé son caractère, affaiblissant ses prises de position et ses décisions laissées sur place en Algérie. A son retour sur le continent, c'est un véritable kidnapping de son coeur qui va le conduire, sans réaction, jusque devant le maire et le curé pour une union non désirée. Durant ses premières années de mariage, il va vivre un cauchemar auquel il n'était pas préparé, prendre une femme n'était pas dans ses projets immédiats, et surtout celle-là. Il va connaître dans sa nouvelle famille et au côté de sa femme, les humiliations morales, les déceptions, qui vont se succéder pendant onze longues années. Le personnage principal de ce roman retrouve un peu de sa personnalité et va tout tenter pour "essayer" d'aimer sa femme, car il souhaite plus que tout avoir un enfant dont il rêve depuis qu'il a passé à son doigt l'alliance de mariage. Les rebondissements dans son couple vont l'entraîner dans des situations inconfortables qui vont virer au désespoir. Il se sent de plus en plus prisonnier, sans entrevoir une solution plausible pour échapper à ce carcan familial qui le mine. L'auteur, qui connaît bien le passé de cet homme dont il a reçu les confidences prend comme fil conducteur les différentes étapes de sa vie, mais ce n'est qu'un roman qui peut avoir pour cadre n'importe quelle famille. A force de volonté, de courage, cet homme à qui l'on a kidnappé le coeur, échappera-t-il à ses "gardiens" afin de trouver, enfin, le bonheur qu'il mérite et oublier ce départ catastrophique dans une vie en couple, suite à un mariage sans amour ?

05/2020

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Football

180'Chrono . France Allemagne 1982

Romans, pièces de théâtre, films, chansons, livres, BD, séries télé... Jamais un match n'a laissé une telle empreinte dans l'imaginaire collectif, dans la culture, dans la mémoire des Franc?ais. Jamais, non plus, un match n'a suscité une telle émotion, une telle détresse parfois, chez ceux qui l'ont vécu, marquant durablement toute une génération de supporters. Il faut dire que tout, dans la dramaturgie de cette demi-finale du Mondial 1982, fut exceptionnel. Il y a le contexte, bien su?r : l'équipe de France n'avait jamais atteint un tel niveau depuis 1958, son " carré magique " et son animation offensive suscitaient l'admiration du monde entier. Il y a l'adversaire, évidemment : l'Allemagne, l'ennemi héréditaire... Mais au-delà, le match lui-même fut un époustouflant enchaînement de moments d'anthologie, balayant toute la gamme des sentiments : l'injustice avec l'agression de Schumacher sur Battiston à la 56e minute, la frayeur quand celui-ci sort sur une civière, secoué de spasmes, l'émotion lorsque Michel Platini lui prend la main ; la révolte, menée sabre au clair par des Bleus ultra-dominateurs ; le choc lorsque la frappe d'Amoros s'écrase sur la barre à la toute dernière minute ; la joie après le but de Trésor en prolongations, l'euphorie après celui de Giresse : la France mène alors 3-1, la porte de la finale semble grande ouverte ; et puis l'inquiétude au moment où Rummenigge, blessé, fait son entrée, le tourment après que ce même Rummenigge eut réduit le score, l'accablement après l'égalisation de Hrubesch ; enfin, le cauchemar après la séance de tirs au but (une première dans l'histoire de la Coupe du monde) et les échecs de Didier Six et Maxime Bossis... Et la nuit qui tombe sur Séville et sur tous les supporters franc?ais. Alors oui, ce match fait partie de la légende du football, et chacun croit en connaître le déroulement par coeur. Mais il n'a encore jamais été raconté de cette fac?on, à la première personne, par les acteurs eux-mêmes : Karl Olive donne la parole aux joueurs (Platini, Giresse, Battiston, Soler, Trésor, Rocheteau...) et à tous ceux qui, journalistes ou staff, ont vécu en première ligne le "match du siècle" et le décrivent de l'intérieur, tel qu'ils l'ont vécu sur la pelouse, sur le banc, en tribune ou dans le vestiaire, minute par minute, à la manière d'un épisode de 24 heures chrono... Un document exceptionnel, un regard inédit sur un match qui fait l'objet d'un véritable culte.

06/2022

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Violence

Au-delà de nos larmes

République démocratique du Congo (encore appelée Zaïre), 1996. Une guerre éclate dans les hauts plateaux de l'est du pays, voisin du Rwanda. Le début d'un cauchemar incessant, fait de conflits armés successifs depuis près de trois décennies. Les causes en sont multiples, tout comme les intérêts que suscitent les richesses minières du pays, coltan, cobalt, diamant, cuivre... La population totalement désemparée bascule brutalement dans l'horreur, fuit en des déplacements massifs. Les habitants, dans leurs villages ou sur les routes, subissent frontalement le choc de la violence et des exactions de toute sorte, perpétrés par des rebelles, soldats insurgés ou démobilisés, des militaires et policiers, ou bien seulement des voleurs, hommes ivres du pouvoir et de la puissance que leur donnent les armes. Parmi les exactions, les viols et mutilations sexuelles, arme de guerre au pouvoir de destruction est ravageur, suivi, pour de nombreuses victimes, par une obligation au silence. Un silence qu'elles s'imposent à elles-mêmes parce que, considérées comme porteuses de honte, elles sont victimes de rejet par la famille ou la communauté. Mais Tatiana parle, en son propre nom et au nom d'autres femmes victimes, dont elle recueille le témoignage ou raconte l'histoire, femmes ou jeunes filles, fillettes ou bébés. Ainsi est-elle tout autant Natacha, Sarah, Sylvie, Gisèle, Andema... "Nous avions une vie avant que la fatalité ne nous rattrape. Nous avons une vie durant le chemin de guérison, et nous aurons une vie après nous être remises debout et avoir brisé les chaînes du silence et de la peur. [... ] Nous avons en nous cette envie de vivre. Nous l'avons prouvé en nous battant pour notre survie, en nous accrochant à la vie. Nous avons été esclaves sexuelles, nous avons été enterrées vivantes quand nous ne pouvions plus satisfaire les besoins de nos ravisseurs. Nous avons été ligotées à un arbre au fond de la forêt. Nous avons été violées presque chaque heure. Nous avons perdu connaissance. Plusieurs fois, Nous nous sommes crues mortes, mais au fond de nous subsistait l'espoir de respirer à nouveau et de revivre" . T. M. B "Face à l'adversité, comme tant d'autres victimes de viols que nous avons soignées à Panzi, Tatiana n'a pas courbé l'échine. Elle a eu l'audace de se battre pour dompter la douleur, pour se reconstruire et survivre à l'innommable. [... ]. Le courage de Tatiana à transformer la peine de l'humiliation en pouvoir de renaître des cendres force le respect. Son rebond est une source d'inspiration. Il projette sur notre existence des couleurs de l'optimisme" . D. M

11/2021

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Policiers

La belle vie

Quand Jack s'est installé à Los Angeles, il rêvait de devenir présentateur télé ou acteur, il voulait mener la grande vie, s'écarter à jamais de la masse laborieuse. Au lieu de ça, il vivote dans un studio miteux de Venice Beach, partage sa vie avec une prostituée à la dérive qui n'est même pas amoureuse de lui. Un jour, après s'être fait enlever un rein contre une grosse somme d'argent, la prostituée disparaît. Son corps mutilé est retrouvé dans un dépotoir du centre de la ville. Pour Jack commence alors une longue descente aux enfers dans le milieu de la prostitution. Totalement dégoûté de lui-même, Jack n'a plus aucun tabou et se met à vendre ses charmes et à pratiquer les pires perversions sexuelles. Un flic véreux et pervers, ancien client de la prostituée se met à le suivre à la trace, persuadé qu'il a quelque chose à se reprocher. Au cours d'une soirée chic où Jack fait la pute pour un jeune acteur homosexuel, il fait la connaissance de Bella, une belle et jeune milliardaire qui n'a pas froid aux yeux. S'ensuit une relation passionnelle et tumultueuse qui repousse sans cesse plus loin les limites de la décence sexuelle. La belle richarde lui ouvre toutes les portes du monde audiovisuel, et les rêves de Jack deviennent réalité. Mais quand Jack découvre que Bella pratique des opérations chirurgicales illégales pour tromper son ennui sexuel et que le flic s'apprête à les faire chanter, le rêve hollywoodien se transforme en un cauchemar sans retour. Dès les premières lignes, nous savons que nous allons traverser des zones de l'âme qu'on évite habituellement. Que nous allons baigner dans une atmosphère épaisse, alliant une observation clinique de la réalité à une poésie macabre. Que rien ne nous sera épargné : misère, déviances, scatophilie, nécrophilie, inceste. Nous sommes immergés dans un roman poisseux, qui suinte de toutes les sécrétions possibles. Matthew Stokoe dépeint une société en perdition, une humanité souillée, où l'individu est aliéné, formaté par le monde de la marchandise. Ce qui porte le livre et nous accroche, c'est bien la personnalité trouble de Jack. De manière souterraine, il nous répugne sans qu'on arrive pour autant à le détester. La force de Stokoe est de maintenir cette ambiguïté, de refuser tout refuge au lecteur. Ce roman profondément marquant laisse pour longtemps un frisson d'intranquillité et une nécessaire nausée.

02/2012

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Thérapies diverses

Psychothérapies des troubles du sommeil

Malgré la grande fréquence des troubles du sommeil dans la population l'intérêt des psychothérapies pour leur prise en charge est encore peu connu alors qu'elles sont recommandées en première intention par les sociétés savantes pour l'insomnie mais aussi d'autres troubles du sommeil moins fréquents y compris en l'absence de contexte psychologique évident. L'objectif de ce livre vise donc à donner des outils psychothérapeutiques accessibles aux soignants qu'ils soient ou non spécialisés dans les troubles du sommeil. Après le rappel des règles physiologiques et chronobiologiques du sommeil sur lesquelles s'appuie toute prise en charge d'un trouble ainsi que des aspects psychologiques associés ou identifiés comme ayant un rôle dans une pathologie donnée l'ouvrage présente les principes psychothérapeutiques à partir du modèle de l'insomnie où les psychothérapies cognitivo- comportementales et émotionnelles représentent les pratiques les plus évaluées. L'insomnie qui est le trouble du sommeil le plus fréquent coexiste souvent avec un trouble psychiatrique ou s'associe à d'autres plaintes de sommeil (somnolence diurne excessive trouble respiratoire nocturne trouble moteur du sommeil parasomnie...) requérant alors un travail thérapeutique avec des outils spécifiques ou complémentaires. Des notions importantes sont abordées comme l'analyse fonctionnelle d'un trouble ou l'importance de l'alliance thérapeutique qui s'appliquent à l'ensemble des situations cliniques. Une dernière partie présente les prises en charge psychothérapeutiques qui peuvent être proposées dans les autres troubles du sommeil que sont le syndrome d'apnées obstructives du sommeil les parasomnies (cauchemars somnambulisme terreurs nocturnes) la narcolepsie et les troubles du rythme veille/sommeil. Elle traite aussi des troubles du sommeil dans le cadre des pathologies psychiatriques (troubles de l'humeur anxiété stress post-traumatique). Des cas cliniques illustrent les chapitres et des fiches pratiques incluses dans l'ouvrage et téléchargeables en ligne sont proposées aux lecteurs afin d'aider les thérapeutes dans leur apprentissage des techniques et la prise en charge de leurs patients au quotidien. Cet ouvrage s'adresse aux psychiatres aux psychologues aux psychothérapeutes et à tous les professionnels (médecins ou personnels paramédicaux) prenant en charge des patients souffrant d'un trouble du sommeil. Isabelle Poirot est praticien hospitalier au sein de l'Unité de sommeil dans le service de psychiatrie adulte du CHU de Lille. Agnès Brion est psychiatre ancien praticien attaché du service des pathologies du sommeil à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris (AP-HP). La collection Pratiques en psychothérapie dirigée par Dominique Servant a une ambition double. Didactique pour les thérapeutes en exercice leur permettant de les aider dans le suivi des patients elle a aussi pour vocation d'être un guide pour la formation aux différentes modalités de soins et de prises en charge. Elle s'adresse donc à un large public de professionnels. Les thèmes traités tous liés aux multiples domaines de la psychiatrie et de la psychologie sont variés et ouverts à différents modèles. Les points théoriques cliniques et thérapeutiques développés fournissent au lecteur un grand nombre d'informations accessibles et utilisables dans la pratique quotidienne.

03/2024

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Policiers

Le deuil et l'oubli

La nouvelle enquête des inspecteurs Will Grayson et Helen Walker, précédents héros de Traquer les ombres…Été 1995. Heather Pierce, une jeune fille de 13 ans, passe une semaine dans un camping en Cornouaille avec son amie Kelly Efford et sa famille. Une fin d’après-midi, Heather et Kelly veulent aller se baigner. Le père n’est pas d’accord car la côte est accidentée, le temps incertain. Mais il finit par céder et les deux jeunes filles s’en vont, joyeuses et complices.... Mais en quelques minutes, l’humidité tombe sur la Cornouaille, un brouillard épais s’installe, et les deux amies ne reviennent pas. La police est alertée.Après une nuit de recherche, la jeune Kelly Efford est retrouvée vivante chez un homme qui l’a recueillie : contusionnée et traumatisée, Kelly reste prostrée, mutique. Elle ne dira pas un mot. Les flics supposent qu’elle a perdu de vue Heather dans le brouillard, qu’elle est tombée, s’est blessée, a paniqué. Une nouvelle nuit passe avant que l’on ne retrouve le corps sans vie de Heather, dans une usine abandonnée, le long de la côte. Le cadavre est couvert d’ecchymoses et de coupures. Pour le bureau chargé de l’enquête, Heather Pierce est morte à la suite d’une mauvaise chute dans la nuit. Les parents de Heather, Ruth et Simon, sont effondrés et n’acceptent pas la mort de leur fille unique. L’enquêteur de la région, Trevor Cordon ne croit pas non plus à la thèse de l’accident.Quatorze ans plus tard. Le mariage de Ruth et Simon Pierce n’a pas résisté à la disparition de leur fille. Ruth vit désormais à Cambridge, s’est remariée avec Andrew et a eu un autre enfant : Beatrice, une jolie petite fille qui a déjà dix ans. Cependant le cauchemar de Ruth n’est pas terminé : quand Beatrice disparaît à son tour, le spectre de la mort rôde de nouveau.Les agents Will Grayson et Helen Walker, déjà éprouvés par plusieurs disparitions et meurtres de jeunes filles dans la région de Cambridge, sont mis à contribution pour retrouver la petite Beatrice. Will Grayson, buté et tenace, est persuadé que Mitchell Roberts, un pédophile récidiviste, est à l’origine de l’enlèvement. Poussés à bout dans leurs convictions les plus solides, ébranlés jusque dans leur vie personnelle, les deux policiers vont découvrir que la folie et le crime ne sont pas toujours là où on les attend.Peuplé d’enfants disparus, de familles brisées et de personnages fragiles, le livre de John Harvey est traversé par un subtil climat d’angoisse. De Cambridge à la Cornouaille, le lecteur plonge avec fascination dans une enquête aux multiples ramifications.

11/2011

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Philosophie

Cahiers de médiologie N° 3 : Anciennes nations, nouveaux réseaux

Ouverture : Odon Vallet, Nation : genèse d'un mot Andre Guillerme, Réseau : genèse d'un mot Régis Debray, La statue descellée par ses socles même Espaces et nation : du facteur au serveur : Catherine Bertho-Lavenir, Le facteur national : la politique des réseaux postaux Odon Vallet, Sur la crête des nations André Lebeau, Satellites versus Etats : du GEO au LEO Jean-Paul Tchang, De la criée au Globex : l'interconnexion des marchés P-Frédéric Tenière-Buchot, L'Etat-nation soluble dans l'eau ? Bernard Barraque, Réseaux hydrauliques : territoires mouvants Augustin Berque, Biosphère ou cybermonde ? Seok-Kyeong Hong, Corée : bi-bop, famille, patrie Daniel Dayan, Médias et diasporas Marc Verprat, Le pays sans carte Karine Douplitzky, Quelle citoyenneté pour mon avatar ? Images et nation : de l'icône au sit-com : Jean Clair, De l'art en France à Made in France Bernadette Dufrene - Pontus Hulten, L'art est-il trans-national ? (entretien) Jean-Michel Frodon, La projection nationale. Cinéma et nation Pierre Haffner, Nations nègres et cinéma Dileep Padgaonkar, TV et Mother India (entretien) Karine Douplitzky, Chandigarhr, architecture pour une nouvelle nation Luiz Martino, Brésil : de la nation comme telenovela François-Bernard Huyghe, Voir l'ennemi : l'hostilité à l'âge cathodique Sadok Hammami, L'exil des regards Jérôme Clément, Peut-il y avoir une (télé)vision franco-allemande ? (entretien) Langages et nation : du cahier au fichier : Anne-Marie Thiesse, La construction scolaire Geoffrey Numberg, L'Amérique par la langue Jaron Lanier - François Cusset, Programmes informatiques, programmes politiques (entretien)Denis Laborde, Les Sirènes de la World Music Bruno Oudet - Jean-Claude Guédon, Vers une nouvelle écologie des langues ?François Cusset, Grand soir et petite souris Jean-Marie Apostolides, L'affaire Unabomber Jacques Perriault, De nouvelles gares pour le savoir Kiosque : Catherine Bertho-Lavenir, Saint-Simon : la thèse de Musso Daniel Bougnoux, De l'empreinte à Photoshop Jacques Perriault, De la parole républicaine à l'écrit impérial Monique Sicard, Science et culture : histoire d'une rupture - Cérémonies télévisuelles Henri Gay, Willy Ronis : humour, système, humour systématique Serge Tisseron, Du trouble du corps au trouble du clone Frederic Mora, Un cauchemar américain Serge Tisseron, Réseau symbolique et société virtuelle - La nostalgie des signes Karine Douplitzky, Chris et l'amour ; Chris. et la mort Catherine Bertho-Lavenir, Gaston technologue François Cusset, Le désert des lève-tard Jean-Michel Frodon, Beaubourg face à l'Histoire Monique Sicard, Marcheschi, le noir dessein Karine Douplitzky, Exposition temporaire à la Cité des Sciences et de l'Industrie, décembre 1997. Nouvelle image ; nouveaux réseaux Jean-Louis Malandais, L'anglais, face cachée du français Daniel Bougnoux, Pierre Bourdieu, la science et les médias - Pierre & Gilles, petits vernis Jean-Michel Frodon, Deux petites notes en passant Anthologie : Collectifs, Réseaux et nations, de Achille-Nicolas Isnard à Jacques Le Goff

04/1997

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Sciences politiques

La panique identitaire

Présentée depuis plus de vingt ans comme l'unique voie possible, comme l'horizon indépassable de tout débat et de tout projet, la mondialisation heureuse devait accoucher d'un univers sans frontières, sans contradiction, sinon sans contrainte. Un "meilleur des mondes" où la conflictualité allait s'éteindre grâce à la "fin de l'Histoire", cet âge enchanté de circulation infinie des capitaux et des marchandises. Un rêve pour les petits prophètes (certes pas tous cyniques) d'un New Age néoliberal. Vous nous avez répété : " Laissez faire, laissez déréguler, laissez passer !". Vous avez jeté objections et contestations dans le purgatoire des pensées suspectes et expulsé les critiques les plus modérées et les demandes de clarification dans les ténèbres du populisme. Les gouvernements vous ont laissé faire. La crise de 2008, que tous vos experts en expertologie n'ont su prévoir, est passée et. elle est restée. Durablement. Elle s'est enracinée dans nos vies quotidiennes provoquant une triple crise : une crise sociale, une crise politique et, enfin, pour finir une crise de nos démocraties ; son onde de choc n'est pas parvenue à mettre en péril la bulle dans laquelle vous vous étiez réfugiés. Et pourtant, voici venu aussi pour vous le temps des lendemains qui déchantent. Car ce grand marché qui se dévide, aujourd'hui, entre vos mains tremblotantes et moites à la vitesse d'une pelote de haine, se hérisse, aujourd'hui, d'identités devenues folles, de nationalismes de foire, de communautarismes incandescents et d'essentialismes convulsés, tous prêts à en découdre, à lacérer le lien de société, à se lancer dans la guerre de tous contre tous. Le vivre ensemble, cet humus de nos sociétés démocratiques, est devenu pour beaucoup un cauchemar, et le visage de l'autre, un enfer. Vous nous avez vendu la globalisation béate et vous voyez s'ourdir des centaines de guerre de sécession. Vous nous avez convié à la procession en faveur du village planétaire et c'est, partout, la régression identitaire qui s'impose. De la Tamise jusqu'aux rives du Gange, l'identitarisme est la nouvelle idéologique qui vise non pas le lointain mais le voisin, non pas l'étranger mais le différent. Jamais l'injonction de se déterminer par rapport à une origine, une religion, une ethnie n'a été aussi forte. Jamais l'assignation à résidence n'a été portée à un tel degré d'incandescence. Est-ce de cette mondialité-là que nous voulons ? Avant qu'il ne soit trop tard, comment refaire du commun, c'est-à-dire de la respublica ? C'est tout à la fois l'enjeu des années qui viennent et l'objet de ce livre.

10/2014

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Littérature française

Destruction

Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain privée de tout ce qui était au coeur de son existence. Une dictature s'est installée dans le pays où elle réside, ici, à Paris. Le seul moyen d'expression qui lui est concédé est une sorte de blog sonore, que lui commande le représentant d'une mystérieuse organisation qui tente de s'opposer au nouveau régime. Le livre ne cesse de s'interroger sur ce changement inquiétant : quand s'est-il réellement produit, quels en étaient les signes avant-coureurs, comment a pu s'effectuer cette destruction progressive du monde d'avant ? Et surtout, la narratrice n'est-elle pas elle-même coupable d'avoir laissé venir les choses, n'a-t-elle pas elle-même voulu s'affranchir du passé ? N'avons nous pas été tous coupables d'insouciance, de légéreté ? Et voilà que le nouveau pouvoir, peu à peu, de manière insidieuse bannit tout souvenir, cherchant à effacer toute trace de l'histoire, toute plaque commémorative, détruisant jusqu'aux cimetières. Tout se passe en réalité comme s'il n'avait fait que systématiser une vie de pur divertissement dans laquelle, comme toute une génération autour d'elle, elle s'était complue, refusant peu à peu toute pensée complexe, toute réflexion. A sa manière prenante, allusive, ne cessant de mêler ses voix intérieures, ses angoisses à des souvenirs de lectures, de rencontres, d'observations, Cécile Wajsbrot parvient à merveille à nous faire ressentir ce que pourrait être notre présent si l'impensable (un retour de ce que nous croyions, depuis la guerre, impossible) s'était produit. La grande réussite du roman, c'est que, à force de notations concrètes et par la richesse de ses réflexions, l'auteur nous fait pénétrer dans cet "univers parallèle où se dessinent des contours, des silhouettes qui nous accompagnent, aussi réelles que la nôtre" . La narratrice acquiert une présence telle que le lecteur est lui-même gagné par l'inquiétude de ce qui, après tout, n'était peut-être qu'un cauchemar. Et le dénouement (qui fait penser à un mauvais rêve trop aisément dissipé), nous laisse dans le doute : est-il vraiment besoin d'une dictature pour que la destruction soit à l'oeuvre, en nous et autour de nous ? A la lecture de cette fiction spéculative, dont la pertinence ne cesse de nous être rappelée par l'actualité, on ne peut qu'être frappé par la cohérence de l'oeuvre de l'auteur de Memorial, hantée depuis toujours par la mémoire des crimes de l'Histoire et par la crainte qu'ils se reproduisent, faute d'avoir su en tirer les leçons.

02/2019

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Fantasy

La ballade funèbre de Hart & Mercy

Hart est un ranger, chargé de patrouiller les contrées sauvages et magiques de Tanria. C'est un travail ingrat qui lui laisse le temps de réfléchir à sa solitude. Mercy n'a jamais un moment pour souffler. Elle essaie tant bien que mal de maintenir à flot l'entreprise familiale de pompes funèbres, au mépris d'abrutis comme Hart, qui semble avoir le don de se manifester quand elle n'a plus aucune patience ! Après une énième dispute avec Mercy, Hart écrit sur un coup de tête une lettre qu'il adresse simplement à un ami. A sa grande surprise, il reçoit une réponse : une missive anonyme, la première d'un échange de plus en plus intime et réconfortant. Si seulement Hart savait qu'il a mis à nu son âme à la personne la plus exaspérante au monde - Mercy... Tandis que les dangers de Tanria se rapprochent, le lien qui unit Hart et Mercy devient de plus en plus fort. L'amour naissant entre eux survivra-t-il à la découverte fatale que leur cher correspondant se trouve être leur pire cauchemar ? "Un mélange unique et charmant de légèreté et de macabre qui m'a complètement séduite. Si vous rêviez d'une romance rappelant Le Château ambulant, vous l'avez trouvée ! " Helen Hoang, The Kiss Quotient "Avec son univers merveilleusement unique, ses personnages adorables et son mélange original d'humour et de romance, La Ballade funèbre de Hart et Mercy est un roman de fantasy hors du commun. J'ai adoré sa folie et son authenticité. Un de mes livres préférés ! " India Holton, The Wisteria Society of Lady Scoundrels "Si Lewis Carroll et Nora Ephron avaient joint leurs forces pour écrire un western magique, ils auraient produit La Ballade funèbre de Hart et Mercy. Une aventure résolument excentrique pleine de dieux morts, de zombies, de drames familiaux, de lettres d'amour à tomber - sans oublier un très, très gentil chien. La Ballade funèbre de Hart et Mercy déborde de romantisme comme un cadavre déborde de fluides douteux". Freya Marske, A Marvellous Light "Parfait pour les lectrices qui adorent les histoires d'amour/haine matinées de romance épistolaire. Je suis venue pour le cadre fantasy divertissant, je suis restée pour Hart et Mercy". Ruby Dixon, Ice Planet Barbarians "Ce livre est une romance moelleuse (et brûlante ! ) enrobée d'une couche de fantasy décalée, pareille à une friandise au chocolat décadente. Un peu sucrée, un peu épicée et piquante. Totalement gourmande ! " Davinia Evans, Notorious Sorcerer "Une romance adorable et macabre parlant de la vie, de la mort, de vivre pour de vrai ! J'ai pleuré deux fois et beaucoup souri". Olivia Atwater, Half a Soul

03/2024

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Biographies

Les hypothèses infinies. Journal 1936 - 1962

Né en Tunisie dans une modeste famille juive de langue maternelle arabe, formé dans les écoles de l'Alliance israélite universelle puis au lycée Carnot de Tunis, enfin à l'université d'Alger pendant la guerre et en Sorbonne à la Libération, Albert Memmi (1920-2020) se situe au carrefour de trois cultures et a construit une oeuvre abondante d'essayiste, mais aussi de romancier, sur la difficulté pour un minoritaire né en pays colonisé de trouver son propre équilibre entre Orient et Occident. De l'âge de 16 ans à sa disparition, il a tenu un journal, où il a recueilli ses rêves et ses cauchemars, ses doutes et ses illuminations, ses espoirs et ses désillusions, ses joies et ses frustrations : une somme de réflexions au jour le jour qui éclairent d'une lumière crue un "siècle épouvantable" mais qui constituent aussi les fondations d'une oeuvre universelle. Qui est le jeune homme que nous suivrons pas à pas, de ses 16 ans à la quarantaine, dans ce premier volume du Journal ? Un minoritaire en pays dominé, né pauvre et honteux de ses origines, mais avide de culture et désireux d'en faire son destin ? Un enfant qui ne possède d'autre langue que "le pauvre patois du ghetto", mais rêve de maîtriser celle de Rousseau et de Gide, d'égaler - ; qui sait... - ; son maître Jean Amrouche, ou même le monumental François Mauriac ? Cet adolescent pacifiste, un peu dandy, brutalement confronté à la guerre et à la nécessité de prendre parti, ou ce Juif acculturé qui fait peu à peu l'expérience de sa condition, découvre les ostracismes dont il est de tous bords entouré, et qui apprend à s'en défendre ? Que cherche-t-il ? Vivre à Tunis, en se calfeutrant dans les "valeurs-refuge" et les traditions de sa communauté, ou s'enfuir à Paris pour se mesurer à la modernité occidentale ? Etudier la médecine, la philosophie ou les sciences humaines ? S'étourdir dans les divertissements ou affronter le monde et ses contradictions, au risque de s'y brûler ? Quelles sont ses ambitions, enfin ? Lutter parmi les siens au sein de mouvements de jeunesse ou se tenir à distance de tout militantisme pour mieux analyser les situations ? Défendre ses convictions par la plume ou s'inventer un monde de fiction capable de transcender ses déchirures intimes ? L'âge d'homme arrivé, ce jeune inconnu déchiré, devenu Albert Memmi, s'est clairement défini comme colonisé à travers le Portrait du colonisé et comme Juif par le Portrait d'un Juif. Pendant la guerre, il a fait l'expérience de la souffrance physique et de l'engagement ; plus tard, s'éloignant des siens sans les renier, il a appris - ; sans jamais se compromettre - ; à en découdre avec l'Occident et avec l'altérité. Par l'écriture de deux romans autobiographiques, il s'impose comme écrivain de langue française ; comme enseignant-chercheur en philosophie et sociologie, il collabore avec Aimé Patri, Daniel Lagache et Georges Gurvitch à l'élaboration d'une pensée humaniste aux prises avec les défis de "ce siècle de sciences, de progrès et d'effroyable bêtise". L'extraordinaire itinéraire individuel que révèle ce Journal 1936-1962 possède sa moralité. Il prouve avec une exemplarité éblouissante que rien n'est jamais joué d'avance, que tout se conquiert : en dépit de ses origines, au-delà de sa condition et malgré l'état cataclysmique du monde, le jeune homme parvient à percevoir, loin des "vérités absolues", la promesse effective de tous les possibles, les hypothèses infinies que nous offre l'existence.

02/2021

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Littérature érotique et sentim

L'Interne - Tome 1. Première année

Alors que Julia mène une vie bien rangée avec son fiancé à Los Angeles, une simple rencontre vient semer le doute... Devoir déménager pour accompagner son fiancé, jeune avocat à l'avenir prometteur ? Pas facile. Mais que dire quand, en plus, on apprend que l'on est stérile ? Le cauchemar pour Julia, qui avait déjà imaginé sa vie de famille... Elle décide donc de reprendre ses études et de se lancer à corps perdu dans son internat dans l'un des plus grands hôpitaux de Los Angeles. Le petit bémol ? Ce médecin, Dean, rencontré par hasard quelques jours avant, qui hante ses rêves les plus chauds... Tant que ce ne sont que des rêves, ça va... non ? Julia parviendra-t-elle à étouffer ses fantasmes les plus secrets ? Laissez-vous emporter par cette romance palpitante et plongez dans une histoire d'amour impossible entre un médecin et une interne ! EXTRAIT - Elles sont ravissantes, comme leur mère. La voix roucoulante du nouvel arrivant m'exaspère. Draguer une femme, sûrement épouse, entourée de ses enfants... Certes, cette belle rousse aux cheveux ondulés est l'incarnation de nombreux désirs masculins, mais tout de même. - Merci. Le ton froid de cette dernière me déclenche un petit rire satisfait. L'ascenseur s'arrête une nouvelle fois. La famille sort en trombe et je vérifie l'étage. Deuxième. Encore un. Je ne prête pas attention au dragueur, jusqu'au moment où je me sens observée. La première chose que je constate, c'est qu'il porte une blouse blanche. Ma tension monte. Serait-ce un de mes professeurs de cette année ?? Un de ceux qui pourraient m'apprendre à sauver des... Mes pensées s'arrêtent quand mon regard remonte son torse. Ses dents, blanches et parfaites, me liquéfient. - Une aussi belle compagnie pour un ascenseur... murmure-t-il en scannant mon corps de haut en bas. Je suis pétrifiée. Mes cils clignent plusieurs fois pour être sûrs de bien voir ce que j'ai sous les yeux. - Vous... - Oui ?? me coupe-t-il en se rapprochant de moi. Ses yeux sont bleus... Moi qui n'arrivais pas à me les imaginer depuis plusieurs semaines. Sa barbe est un peu plus courte que lors de notre première rencontre. Son eau de Cologne est identique. Je referme la bouche en me rendant compte que je bave devant lui. - Rien, rien. Son attitude me laisse penser qu'il ne se souvient pas de moi. Sûrement l'alcool. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE L'écriture est fluide, les scènes médicales sont très bien décrites, les scènes de sexes sont subtiles, ce qui change d'autre romances, ce que j'ai beaucoup aimé. - CindyR, Babelio A PROPOS DE L'AUTEURE Agée de 21 ans, Emily Chain écrit depuis toujours et dans des styles assez diversifiés : des récits fantastiques aux thrillers en passant bien sûr par la romance. Elle s'intéresse à des personnages auxquels les lecteurs peuvent s'identifier facilement, comme Julia.

09/2019

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Actualité politique France

Islamophobie, mon oeil !

" Le terme islamophobie est mal choisi s'il doit désigner la haine que certains tarés ont des musulmans. Il n'est pas seulement mal choisi, il est dangereux. " Charb Rachid, Mourad et Younès se sont rencontrés dans un forum de discussion sur internet. Un jour, ils ont fait le choix de rompre avec l'emprise de leurs milieux et de couper avec leurs idéologies nauséabondes. C'est là que leurs ennuis ont commencé. Aujourd'hui, ils mènent une double vie, n'osant point afficher leurs convictions. La noble tâche d'enseigner dans une école à discrimination positive au coeur de Bruxelles vire au cauchemar. Dans cette institution, l'écrasante majorité des enseignantes musulmanes y sont voilées et celles qui ne le sont pas cheminent avec mille et une contraintes. Les enseignants qui ne sont pas musulmans sont systématiquement taxés de racistes s'ils émettent la moindre réserve sur le voile ou sur l'islam. A Bruxelles, il est plus facile pour un salafiste de déambuler dans la ville, affichant sans gêne les symboles de son orthodoxie, que pour un laïque musulman de boire un café en plein mois de ramadan dans certains quartiers fort communautarisés. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi n'aurait-on pas la possibilité d'avoir des sentiments personnels, une trajectoire personnelle, des choix personnels, de croire ou ne pas croire en Dieu, d'embrasser l'être désiré, dès lors qu'on est né musulman ? C'est cette histoire que Djemila Benhabib souhaite vous raconter, à travers les témoignages de laïques ayant un héritage musulman. Le constat que ces témoins directs dressent de la poussée de l'islam politique est plus que préoccupant. Dans notre pays comme ailleurs en Europe, l'islamisme avance à bas bruit, dévoilant au grand jour la fragilité de nos démocraties. Du point de vue d'une certaine gauche identitaire, critiquer l'islam revient à stigmatiser les musulmans (considérés comme un bloc homogène), et le facteur culturel invoqué incite à moduler les droits et libertés pour les rendre " compatibles " avec l'idée qu'on se fait de " l'identité musulmane " . De l'autre côté, l'extrême-droite a trouvé un boulevard pour s'emparer de ces sujets " chauds " et démontrer l'échec de l'intégration musulmane. Une voix manque cependant à l'appel : celle des laïques musulmans. Rien n'est fait pour accueillir leur parole dans l'espace public. Bien au contraire, tout est mis en place pour les dissuader de s'exprimer. La marche arrière est enclenchée. Jusqu'où ira-t-on dans nos compromissions, dans nos " accommodements raisonnables " , face à ce qu'on pourrait, désormais, appeler " le droit de ne pas être dérangé " ? La critique de l'islam politique ne relève pas du racisme. Il faut résister à cette imposture pour sortir de la confusion. " Djemila Benhabib " Un nouveau mot a été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles : l'islamophobie. " Salman Rushdie

04/2022

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Littérature étrangère

Asta

Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi, bientôt la trentaine, tombe fou amoureux d'Helga qui est belle comme le jour - on lui dit qu'elle ressemble à Elizabeth Taylor. Le couple va avoir deux filles en deux ans, Sesselja, puis Ásta. Un avenir radieux leur semble promis. Vingt ans plus tard, Ásta vit à Vienne, en Autriche. Elle fait des études de théâtre, en traînant un mal-être qui la ronge. Quand elle apprend le décès de sa grande soeur, elle se sent coupable de n'avoir pas répondu à ses lettres et surtout, elle comprend qu'elle est plus seule que jamais. A Stavanger en Norvège, encore bien des années plus tard, Sigvaldi tombe d'une échelle. Ainsi, c'est cloué au sol, incapable de se relever, qu'il se remémore sa vie... Jón Kalman Stefánsson enjambe ainsi les époques et les pays pour nous raconter l'histoire de Sigvaldi et d'Helga, puis surtout celle d'Ásta, qui tente de se construire à l'ombre d'un amour passionnel et destructeur. Car peu de temps après sa naissance, sa mère Helga est rattrapée par ses démons et l'alcool, et son père Sigvaldi se révèle incapable de faire face. Ásta est alors placée chez une nourrice, Steinvör, qui l'élève avec beaucoup d'amour. A l'adolescence pourtant, quand un garçon de sa classe tente de la séduire, Ásta devient ingérable, et Steinvör se voit contrainte de l'envoyer à la campagne pendant tout un été, dans les fjords de l'Ouest. Dans cette ferme isolée du bout du monde, Ásta change, mûrit, et pas seulement parce qu'elle a fait la connaissance de l'énigmatique Josef, un garçon de son âge qui la fascine et l'attire. Mais quand elle rentre à Reykjavik, sa vie s'effondre : son père lui apprend que Steinvör est décédée, et qu'elle doit s'installer avec lui et sa deuxième épouse... La cohabitation tourne vite au cauchemar, et Ásta part dans le nord de l'île où elle retrouve Josef. Rien n'est simple entre eux - la peur de sentiments trop puissants domine la jeune femme. Josef part à son tour et Ásta, quelque temps après, se laisse séduire par un jeune journaliste prêt à tout quitter pour elle... Ásta est un grand roman d'amour, lyrique, charnel, sur l'urgence et l'impossibilité d'aimer, sur des sentiments plus grands que nous et des vies qui tâtonnent. Les protagonistes de Stefánsson incarnent de la plus belle manière qui soit notre quête de la passion et du bonheur - deux idées de la vie qui ne sont pas toujours conciliables. Helga et Sigvaldi, puis Ásta et Josef (et bien d'autres personnages du roman encore) sont tantôt transportés tantôt anéantis, mais leurs existences - merveilleusement entremêlées dans un texte parfaitement maîtrisé - témoignent aussi de nos petites et grandes lâchetés, de ces relations qui s'enlisent sans raison particulière, et de notre incapacité à nous dépasser.

08/2018

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Science-fiction

Aux douze coups de minuit

Un recueil de nouvelles fantastiques et de SF à la découverte de mondes pleins de mystères. Les Tales from the Past reprennent des textes fantastiques du 18ème et 19ème siècle. Souvenons-nous que l'écriture, à cette époque, n'était pas la même qu'aujourd'hui, de même que le style. Le fond des nouvelles rassemblées ici était propre à faire frissonner le public d'antan. De nos jours, avec les moyens de communications modernes, le terme de « fantastique » ou de « science-fiction » prend une autre signification, de sorte que ces écrits peuvent nous paraître légers et désuets, mais ils n'en gardent pas moins leur charme à la lecture.Avec des nouvelles de Emmanuel Delporte, Johanna Almos, Emilie Chevallier, Barnett Chevin, Christian Aubin, Wendy Daw, Maxime Jaillet, Xavier Thebault, Célie Guignery, Lilie Bagage, Kate Dau, AF Lune, Frédéric Livyns, Christophe Tréfeu, Barnett Chevin, Andrée Sodjinou, Tim Corey, Jean Bury, Béatrice Ruffié Lacas, Teddy Wadble, Rose Marie-Noële Gressier, Christine Penaux, Hélène Perrin Merelle, Sébastien Ducouret, Ruwan Aerts, Christophe Olry, Françoise Grenier Droesch, Guillaume Dalaudier, Wendy Daw, Wilfried Renaut, Olivia Billington, Alexis Piat, Steve Martins, Samantha ChauderonPlongez-vous sans plus attendre ce recueil de nouvelles et découvrez les mondes mystérieux des otherlands !EXTRAIT DE Opération Hell- Mes chers enfants, l'heure est venue pour moi de vous révéler certaines choses de mon passé. Je pense que vous êtes assez grands maintenant pour comprendre ce qu'il m'est arrivé lorsque j'avais trente ans. Matthew Picton avait réuni toute sa famille autour de lui. Il savait qu'il vivait la dernière nuit de sa longue existence. Transmettre son histoire lui était dorénavant devenu une nécessité. Il espérait qu'il aurait assez d'énergie pour réaliser son ultime volonté. Georges était assis sur une chaise à proximité de son lit tandis qu'Ambert et Théodore le regardaient depuis le chevet. Denise, sa femme, pleurait silencieusement en contemplant les jardins extérieurs. - Économise ton souffle, Papa, dit Théodore. Il trouva beau son aîné. Ils l'avaient appelé ainsi pour rendre hommage au président Roosevelt. Il lui ressemblait lorsqu'il était encore dans la force de l'âge. La chambre d'hôpital dans laquelle ils étaient réunis était froide et glauque. Matthew avait croisé maintes fois la Faucheuse durant sa longue vie. Lui qui avait vécu une existence aventureuse n'aurait jamais imaginé que la Mort viendrait le saisir sur ce lit austère.- Laisse parler ton père, dit Denise qui comprenait que la fin était proche. Sa femme avait toujours été là dans les moments difficiles. Le vieil homme posa un regard attendri sur chaque membre de sa famille. Il se racla la gorge et commença son récit.- Il y a beaucoup de choses que vous ne savez pas de ma jeunesse, et pourtant vous pensez bien me connaître. Ce que je m'apprête à vous révéler vous fera à jamais changer d'opinion sur moi. Cette histoire est si incroyable que vous aurez du mal à penser qu'elle est vraie. Sachez cependant que tout ce que je vous dirai n'est que la stricte vérité, même si j'admets que tout ceci a plus l'attrait d'un cauchemar que de la réalité.

03/2019

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Histoire internationale

La Révolution russe, une histoire française. Lectures et représentations depuis 1917

La Révolution russe aura bientôt cent ans, mais on peut douter que son anniversaire fasse l'objet de commémorations. En France particulièrement, on croit savoir depuis Le Passé d'une illusion de François Furet (1995) et Le Livre noir du communisme (1997) qu'elle est à l'origine d'un cauchemar totalitaire aussi dangereux que le nazisme mais plus durable et plus meurtrier. Et pourtant... En 1968, la Sorbonne était ornée de portraits de Lénine alors qu'on redécouvrait Nestor Makhno. le Parti communiste français, fort de dizaines de milliers de militants et de millions d'électeurs, avait été créé en 1920 justement pour suivre l'exemple des bolcheviks russes. Et, chaque année, le PCF célébrait la " Révolution socialiste d'Octobre ". D'ailleurs, parmi les premiers communistes français qui avaient côtoyé Lénine et Trotski au Kremlin aux temps héroïques on trouve Victor Serge et Boris Souvarine, les pionniers de l'histoire de la révolution et du bolchevisme en France. Comment un tel retournement, de l'engouement au dénigrement et à l'effacement, a-t-il été possible ? Pour le comprendre, l'auteur propose de suivre les lectures et les représentations données de l'événement en France depuis 1917 jusqu'aujourd'hui. Une large place est accordée aux représentations littéraires ou cinématographiques tant il est vrai, par exemple, que le cliché du " bolchevik en veste de cuir " doit plus à l'Année nue de Boris Pilniak ou au Docteur Jivago de David Lean qu'au travail des historiens. L'influence de telles oeuvres étrangères est d'autant plus déterminante que, du côté français, c'est d'emblée une vision négative et sensationnaliste qui est véhiculée, notamment par Joseph Kessel. Au fil des interprétations contradictoires des historiens concernant 1917 en Russie, c'est aussi une histoire intellectuelle et politique de la France qui se lit. Même à gauche, le pays de la " Grande révolution " s'y montre beaucoup plus rétif qu'on pourrait le croire vis-à-vis de la nouvelle venue. Le Parti communiste finit par imposer sa lecture et, dans la France des années 1950-1960, la reprise du discours déterministe des Soviétiques fait longtemps bon ménage avec la prédominance de l'école des Annales. Ainsi, les voix révolutionnaires dissidentes ont été mises sous le boisseau et le tranchant subversif d'Octobre a été bien émoussé. Mai 1968 n'y change rien, pas plus que la publication de travaux essayant de rendre la complexité d'une révolution populaire défaite dans sa propre victoire. La route était dégagée pour un retour des approches conservatrices que la disparition de l'URSS a ultérieurement galvanisées et médiatisées. Parcours historiographique à travers des auteurs de générations différentes et d'opinions opposées, le travail d'Eric Aunoble éclaire de multiples facettes de la Révolution russe et entend rendre aux " dix jours qui ébranlèrent le monde " une richesse que le statut de modèle ou de repoussoir avait éclipsée. Le livre se veut aussi un encouragement à reprendre l'étude des années 1917-1921, tant elles peuvent encore apprendre à ceux qui visent l'émancipation aujourd'hui.

01/2016

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Manga

Vie de Mizuki Tome 1 : L'enfant

Shigeru Mizuki est né en mars 1922 à Sakai-minato, petite ville côtière du sud-ouest du Japon. Il connaît dans cette province tranquille une enfance libre et heureuse, période faste dont il s'inspirera à de nombreuses reprises dans ses mangas. Très tôt, il montre des aptitudes étonnantes pour le dessin, talent encouragé sans réserve par ses parents. Il a à peine vingt ans lorsque la guerre du Pacifique vient interrompre ses espoirs de carrière. Enrôlé dans l'armée impériale japonaise, il est envoyé dans la jungle de Nouvelle-Guinée, où il va vivre un véritable cauchemar: il contracte rapidement la malaria, assiste à la mort de ses camarades et perd le bras gauche dans un bombardement... Détenu sur place à la fin de la guerre, il se lie avec les membres d'une tribu locale, amitié qui le sauvera de la famine, de la maladie et de la folie. Ce n'est finalement qu'en 1957, après une vie déjà trop riche de souvenirs et de blessures, qu'il entame la carrière de mangaka qui a fait de lui l'un des plus grands raconteurs d'histoires de son pays. Auteur singulier et généreux, il ne cesse d'explorer tout au long de son oeuvre les univers qui se cachent derrière notre monde pour mieux dire sa profonde compréhension de l'âme humaine, et communiquer à ses lecteurs l'empathie qu'il éprouve pour toutes les formes de vie. Après NonNonBâ et Opération Mort (Fauves du Meilleur Album et du Patrimoine en 2007 et 2009 au festival d'Angoulême), les éditions Cornélius présentent avec Vie de Mizuki un autre chef-d'oeuvre et une nouvelle facette de ce géant du manga. Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie et Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon. La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie. Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable: le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire: celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil. Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.

10/2012

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Sociologie

Tchernychevski et l'âge du réalisme. Essai de sémiotique des comportements

Nikolaï Tchernychevski (1828-1889) est un personnage d'une importance colossale en Russie, encore bien trop méconnu en Occident. Journaliste et critique littéraire, peut-être le plus influent des années 1860, théoricien paradoxal des relations entre l'art et la réalité, activiste politique (aussi bien Dostoïevski qu'Alexandre II le jugeaient à tort responsable de la naissance du mouvement révolutionnaire étudiant), Tchernychevski est resté dans l'histoire comme l'auteur de Que faire ? (1863), roman qui prétendait fournir un "guide dans la vie", sur lequel les jeunes radicaux pourraient modeler leur vie quotidienne, leurs relations personnelles et leurs émotions. La volonté de créer des "hommes nouveaux" et des "femmes nouvelles" pour le nouvel âge révolutionnaire était née. Et Que faire? devint bel et bien un guide de vie, ses situations fictionnelles (mariage et adultère organisés de façon rationnelle, vie en communautés, création d'un corps révolutionnaire parfait) se trouvant mis en application dans la réalité, avec des résultats variables. On trouve de nombreuses allusions implicites et explicites à Que faire ? dans la littérature de l'époque, dans tous les romans de Dostoïevski postérieurs à 1863 et chez Tolstoï (l'intrigue maritale du roman se retrouve sous la forme d'un cauchemar d'Anna Karénine). Plus tard, Lénine déclara que Que faire ? était son livre préféré (et reprit le titre de Tchernychevski pour son propre ouvrage - exposant un programme concret d'action révolutionnaire qui eut bien plus de succès). En 1937, Tchernychevski apparaît sous la forme d'un personnage de fiction dans Le Don de Vladimir Nabokov, écrit dans l'émigration, tentative cette fois-ci pour exorciser ce démon par l'ironie et le ridicule, notamment grâce à une lecture féroce du journal intime de Tchernychevski, publié en Union soviétique dans un tout autre but : développer son culte en le présentant comme un saint Jean-Baptiste, prophète du bolchévisme. L'influence de Tchernychevski dépassa sans l'ombre d'un doute ce que ses actes méritaient, mais le fait est que, amis ou ennemis, contemporains ou auteurs postérieurs, tous y virent une figure d'une importance particulière : un symbole de son époque et un prototype du mouvement révolutionnaire russe naissant. Cette fusion de "la littérature et la réalité", l'un contaminant l'autre, fournit une matière idéale à une étude sémiotique de la culture qui puisse illustrer l'action réciproque de l'auteur en tant qu'homme et de son époque. Dans son ouvrage, Paperno étudie de très près la vie et l'oeuvre de Tchernychevski, et montre comment l'écrivain naît d'un contexte historique spécifique, de préoccupations sociales et psychologiques communes à son milieu et sa génération et des codes littéraires en vigueur. Parmi eux, le passage d'une vision religieuse du monde à l'athéisme et la foi en la science, de la prééminence de l'aristocratie et la noblesse sur la scène culturelle à l'émergence d'intellectuels roturiers au sein des étudiants et des lecteurs de revues, du Romantisme au Réalisme (et à une nouvelle perception des rapports entre l'art et la vie), etc. Au bout du compte, Paperno montre comment l'expérience personnelle de l'auteur se transforme en structure littéraire, donnant naissance à un roman à même d'influer sur la vie émotionnelle et le comportement de lecteurs placés dans la même situation culturelle.

06/2017

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Théâtre

Les deux bourreaux ; Fando et Lis ; Lulù ; Ne donnez pas de pommes aux vaches ; Aristides ; De souffle et d'oubli

Dans ce volume, nous sommes heureux d'accueillir deux textes de Fernando Arrabal, notre auteur invité qu'on retrouvera dans un prochain volume et de vous faire découvrir des écritures et des thèmes à la fois neufs et militants pour lesquels le théâtre et la dérision sont le lieu idéal. La pièce autobiographique de Fernando Arrabal, les Deux Bourreaux nous plonge dans l'univers concentrationnaire contemporain. L'Etat policier s'est installé dans tous les domiciles. Françoise est sa complice ; elle a dénoncé son mari. Maurice, l'un des deux fils, l'accuse. L'élimination brutale du Père aliène le fils qui, privé de la force morale que lui donnait son identification à cette figure idéale, n'a plus le courage nécessaire pour devenir un adulte, un homme libre. A la fin, il rejoint son frère dans l'obéissance respectueuse de l'ordre, représenté par la mère, à qui il demande pardon. Fando et Lis contient l'absurde et la férocité que l'on retrouve dans l'oeuvre de Fernando Arrabal, l'un de nos plus grands auteurs contemporains. Lis, la femme à la voiture d'enfant et Fando, l'homme qui la conduit croisent sur la route trois hommes un peu étranges en route pour la même quête :Tai, ville extraordinaire, paradis terrestre resté inaccessible. Mais leur voyage les ramène toujours au même endroit ... En chemin, on découvre leur univers où se mêlent naïveté et cruauté, émerveillement et sadisme. En quête d'un monde meilleur, ils avancent entre rêve et cauchemar. Vision surréaliste de la nature humaine où l'innocence côtoie la violence, où la beauté émerge de la brutalité, ce spectacle est une incursion poétique dans l'inconscient. Lulù d'Ana Harcha Cortés nous vient du Chili et a été découverte par Le Théâtre des Chimères de Biarritz. " Elle" parle, déroule des moments de vie qu'elle organise comme des plages musicales. Sorte de mélopée sur laquelle se règlerait la respiration, ou qui la réglerait. Une grande économie de ponctuation confère de la fluidité à des récits originaux, inattendus, sans liens apparents les uns avec les autres. Et, une belle langue, directe et rythmée. Avec Ne donnez pas de pommes aux vaches de Bernard Da costa, on retrouve une écriture toujours corrosive et tendre dans deux " comi-drames " où un univers bousculé est ponctué par la présence d'un spectateur privilégié, le patron du café tabac ; il est un peu l'oeil de la " France profonde ", et assure, le lien entre les divers épisodes. Musique et lumière jouent aussi leur propre partition. Aristides de Béatrice Hammer se passe de nos jours : deux colocataires (Blanche, une romancière, et Arnaud, un comédien) traversent des difficultés dans leur métier. Arnaud suggère à Blanche de s'essayer à l'écriture dramatique, en concevant une pièce dans laquelle il jouerait le rôle d'Aristides de Sousa Mendes, ce consul du Portugal à Bordeaux qui a sauvé 35 000 personnes en désobéissant aux ordres de Salazar. Blanche, trouvant l'idée trop convenue, refuse. Un peu plus tard, un personnage habillé à l'ancienne, qui ressemble étrangement au Consul, lui rend visite. Il lui demande de l'aider à recouvrer la mémoire... De souffle et d'oubli de Sophie Thomas est la chronique d'une " après catastrophe " peut-être plus proche de nous qu'on ne le pense... Rodéric, seigneur déchu et colérique, sa maîtresse Zénobie et le fidèle Fernand, vivent reclus dans un domaine cerné par des ombres. Suspendu au souffle de l'invisible petite Lili, la fille de Rodéric, chacun tente de survivre dans ce no man's land, habité par le souvenir de jours plus fastes... Jusqu'à ce qu'un étranger se présente à la porte.

02/2010

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Runes Améthyste - lot de 25 dans pochette suédine

L'Améthyste, qui est un Quartz violet, est une pierre qui était très utilisée dans la magie ancienne. Mais elle est peut être aussi populaire aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a deux milles ans. Placée sous l'oreiller ou portée sur soi pendant la nuit, l'Améthyste chasse l'insomnie et les cauchemars. Elle produit un sommeil paisible, ainsi que des rêves agréables, guérisseurs voire même parfois prophétiques, mais elle permet aussi à celui qui la porte de ne pas trop dormir non plus. L'Améthyste est une pierre spirituelle, sans effets négatifs, c'est d'ailleurs la pierre de la paix. Lorsque le stress de la vie de tous les jours vous assaille, serrez une Améthyste dans votre main gauche (si vous êtes droitier, droite si vous êtes gaucher), et laissez ses vibrations destressantes, calmantes et apaisantes pénétrer en vous. Ou mieux encore, portez de l'Améthyste de telle façon qu'elle touche votre peau, et cela vous permettra d'éviter d'entrer dans des états de stress trop violents. L'Améthyste calme les peurs, augmente l'espoir, élève l'esprit et facilite les pensées spirituelles dans la vie de tous les jours. Portée sur soi, elle protège de la culpabilité et de l'auto-dépréciation, elle aide à surmonter les addictions comme l'alcoolisme, à freiner la trop grande indulgence et améliore le bon jugement. De façon générale l'Améthyste calme tous types "d'orages" émotionnels. L'Améthyste confère aussi du courage à celui qui la porte, et c'est une amulette puissante pour les voyageurs. Portée sur soi elle protège des voleurs, des coups, de la maladie et du danger. Dans la magie de la Renaissance, les améthystes sur lesquelles était gravée l'image d'un ours étaient portées comme amulettes de protection. A l'époque Gréco-romaine des anneaux d'améthystes sertis dans du bronze étaient portés en tant que charmes contre le mal, et des coupes magiques taillées dans de l'améthyste étaient censées bannir la tristesse et le mal de tous ceux qui buvaient dedans. Du fait que c'est une pierre hautement spirituelle, l'Améthyste est souvent portée durant la méditation, ou placée sur de simples autels de contemplation. D'ailleurs quelques Améthystes placées devant une chandelle blanche et un encensoir dans lequel brûle un encens de haute vibration (comme le bois de santal), aide aux pratiques de méditation. L'Améthyste est aussi utilisée pour amplifier l'éveil psychique et pour aiguiser le 6ème sens. Certains placent une Améthyste avec leurs cartes de tarot, leurs pièces ou leurs bâtons de I Ching, ou leurs runes pour accroître leurs énergies internes. Elle est aussi , naturellement, portée lors d'actions psychiques ou divinatoires. L'Améthyste étant aussi une pierre de sagesse, elle permet à l'information reçue à travers le moi psychique d'être utilisée de façon adéquate. Cette pierre aiguise aussi l'esprit conscient, accélère les capacités de réflexion et développe les pouvoirs psychiques. Elle est utilisée pour améliorer la mémoire, pour soigner les maux de tête, et pour maintenir ses pensées dans l'axe des buts que nous nous sommes fixés dans notre vie. L'Améthyste est aussi une pierre d'amour pur, et elle est souvent échangée entre amants pour renforcer leur couple. C'est aussi une pierre que les hommes peuvent utiliser pour attirer à eux les femmes. Bien que l'on pense souvent que c'est une pierre de chasteté, cela n'est qu'une conception récente issue des siècles passés où l'amour idéal était platonique. Aujourd'hui de plus en plus de gens voient le sexe comme quelque chose de naturel, et cette conception tombe en désuétude. L'Améthyste est aussi utilisée par ceux qui sont en procès, afin de s'assurer que le bon droit sera respecté. Enfin, elle est utilisée en magie de prospérité, et on a longtemps cru qu'elle apportait le succès en affaires, peut être à cause de sa correspondance Jupitérienne. Interprétation divinatoire : Dans un tirage divinatoire par les pierres, l'Améthyste désigne une personne très portée sur la spiritualité, une personne qui se tourne vers la spiritualité, ou une personne très pieuse qui montre sa foi sous forme d'altruisme profond. Il peut s'agir d'un membre du clergé, d'un enseignant ou d'un guérisseur. Elle peut aussi signifier la perte de repères dans la réalité, la fuite en avant, l'usage de drogues, les excès, l'isolement, le despotisme et le manque de discernement.

03/2005

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Théâtre - Pièces

Théâtre 2021-2023. 2

Est (2021) Celui qui parle revient de la guerre, l'âme blessée ; celui qui est dans l'ombre l'écoute, il est malade. Se tisse alors une sorte d'alliance. " Dis donc on a plein de goûts en commun. " Leurs souvenirs consolent. L'homme dans l'ombre est instituteur ; l'autre veut retrouver le pays natal... Alors ils y vont tous deux. Le guerrier y a une partie de sa famille. Les voilà : les voisins, le filleul... On est à la campagne. Le soir tombe et eux " se tiennent assis, en silence, concentrés, en attente de ce qui va suivre "... Lune (2021) La fille raconte sa vie ou plutôt ces événements si marquants qu'on ne les oublie pas... Elle montre des photos (photos de famille), elle se remémore : " La mémoire, poire pour la soif... " La campagne encore, scènes de la vie courante mais en détail. Elle dévide le temps : la mère, le père, la parentèle... Refrains connus, les sens en alerte, les lumières d'août, les chansons anciennes, les mots qu'on n'oublie pas... Parfois, elle lit les petits mots qu'on a gardés... C'est le fameux puzzle des souvenirs, tous les souvenirs : la joie, le bonheur... " Tout me revenait comme une image un peu floue... " Ensuite, eh bien, c'est le retour au présent : elle a une fillette, elle va la retrouver... " Alors j'ai pensé à tous mes morts et j'ai marché à grands pas. " Une histoire, comme une chanson connue... 4 (2021) Quatre jeunes acteurs, à Paris, se fréquentent, racontent... Et voilà " le jeune mort ", " le vieillard qui meure ", " l'arbre sacré ", " la forêt où on se blesse "... C'est comme un conte ou bien c'est un cauchemar... Ils font des visites. Sur le mur de la maison du copain, une photo s'anime et parle... Quatre jeunes d'environ 30 ans. Tous ont en commun le théâtre et, surtout, " le refuge " : la maison des grands-pères. Et, là, ils font de la peinture... Trois célibataires... L'autre à femme et enfant. Ils s'aiment beaucoup, à tel point qu'ils ne s'épargnent pas. Quand on aime, on sort les griffes... C'est un conte moral que ce " roman théâtral ", un portrait de groupe. Qu'est-ce qu'on veut quand on a 30 ans ? Qu'est-ce qui fait peur ? Qu'est-ce qu'on espère ? On les voit, comme en gros plan, vivants, rigolos, têtes à claques... Et c'est grâce au théâtre qu'on les écoute, et il me semble qu'on les aime bien. Ils s'appellent Gré, Rob, Gui et le dernier joue tant de rôles qu'on ne sait comment il s'appelle... Fantômes (2022) L'ami va dans le Jura : il rend visite à son copain d'enfance... Retrouvailles, aveux, confessions... Et petites bouffes... Et les paysages... Et des photos, plein de photos : une biographie à travers les photos... Le Jurassien, de l'enfance à l'âge adulte. Et la tragédie : la mère a deconné, elle a attenté à sa vie... Descriptions des photos... Les photos vivent, sont de fameux témoins... Elles disent tout : l'époque, l'horaire, le climat... et pourquoi pas l'odeur ! Les filles sur la photo vont dans leur boutique. Ca doit sentir la pisse de chat... C'est un voyage dans l'intimité du Jurassien qui a vieilli, qui vit seul, qui cherche la joie... Et puis les deux amis font un voyage ; le Jurassien veut montrer à son ami sa maison natale... Aie ! son paysage a disparu : la maison natale qui a été vendue est méconnaissance... Et voilà une petite épopée intime familière. Ca se passe aujourd'hui et on dirait que ces deux-là on les connaît, on les a connus... Qu'est-ce qu'ils disent ? (2022) Trois seniors, trois amis. Ils se connaissent depuis toujours. Ils ont fait du théâtre. Deux d'entre eux sont en couple, ils ont eu des enfants. La troisième est libre, elle est leur amie. Le temps est si vite passé. " Et toujours cette fatigue de vieille chienne épuisée ", dit celle qui est en couple... Alors commence " la mise à mort ". L'une dit : " Vous êtes des porcs bien élevés ", l'autre dit : " Une vie entière à se faire chier avec cette pouffiasse. " Quelqu'un dit : " Elle abandonne la vie... " Chants du cygne... Faux suicide... Et il y en deux autres : un jeune couple ; elle attend un enfant. Le veut-elle ? Le monde serait-il une catastrophe ? C'est une farce amère qui se joue là... Ils disent des horreurs, ils adorent ça. Et nous on les écoute, sidérés.

10/2023

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Littérature française

L'Autre Livre

"? Ecrivain ?? (...) Ce mot a son importance. Je ne voulais surtout pas être romancier, ni poète, ni essayiste, ni auteur de théâtre. Mais écrivain. ? " Pour Michel Butel, disparu en 2018, être écrivain, ou du moins "? apprenti écrivain ? " comme le consigne un officier méfiant durant son service militaire, signifiait essentiellement ne pas faire de l'écriture une activité cloisonnée ? : écrire sans distinction des poèmes, des contes, des nouvelles, des romans, des essais, des fragments d'essais, d'autres choses encore qui échappent à ces qualifications génétiques. A cela s'ajoute également la création de journaux, aux titres déjouant à eux seuls les attentes du champ médiatique ? : L'autre journal, Encore, l'azur ou L'impossible. Au coeur de son oeuvre éparse se trouve cependant une profonde et cohérente nécessité. Il est avant tout un écrivain qui écrit depuis "? la diagonale du désespoir ? ", au sens où il puise dans son désespoir les ressources pour lui échapper. Ainsi notait-il, dans le volume hétéroclite L'autre livre paru en 1997 qui donne son nom à cette édition complète de ses écrits ? : "? Peut-être que tout ce qui précède la mort est une affaire de lignes, d'angles, d'inclinaisons. Peut-être la vie n'est-elle qu'une géométrie variable, les sensations seulement des positions, les sentiments des directions. Et de ce lieu où nous nous attardions, de cette vie où nous fûmes si perplexes, il ne resterait que la diagonale du désespoir. ? " Autrement dit, écrire est une manière de "? se maintenir en un état de gai désespoir ? ", comme il le dit encore, en citant son amie Marguerite Duras. La littérature, pour Michel Butel, est un consentement aux diagonales, aux flux transgressant perpétuellement les identités, aux innombrables "? lignes de fuite ? " qui nous traversent, comme les nommait son compagnon de pensée Gilles Deleuze. Elle doit lutter contre l'appauvrissement de la vie, contre la mutilation de nos vies multiples ; elle doit nous rendre à la possibilité d'être toujours "? autre ? ", de vivre plusieurs vies ? : "? Il faudrait dire à chacun et à tous ? : ayez plusieurs vies, toutes ces vies mises ensemble n'en feront jamais une, la vraie. Mais du moins, nous permettent-elles d'approcher la vie qui devrait être la nôtre, celle qu'on appelle vraie, d'ailleurs sans raison. ? " Cela revient, poursuit-il en héritier du mouvement incandescent de Mai 1968, à ne rejoindre rien qui ressemble à un parti ou à une organisation politique, mais à rejoindre plutôt "? un vol d'oiseaux ? ", "? la nuée de ceux que nous aimons ? ", où se situe "? la possibilité de vie, d'action et d'espérance ? ". Cette manière de se rendre insaisissable, les trois récits qu'il publia de son vivant, rassemblés ici selon ses voeux, en sont la quête. Ces récits tiennent à la fois du roman policier, du conte philosophique, du témoignage historique. L'Autre Amour, prix Médicis en 1977, raconte une double histoire d'amour en fuite ? : entre Enneke, actrice de théâtre au destin tumultueux, et Van, gauchiste désabusé recherché par la police ? ; plus tard entre la même Enneke et Guillaume, survivant du cauchemar nazi, tous deux pressentant avoir attendu "? quelque chose comme cela depuis les années d'enfance ? ". La Figurante, parue en 1979, en est la suite ? : Helle, devenue figurante de cinéma après une enfance à fuir les persécuteurs nazis, croise sur son chemin Enneke, mais aussi l'analyste Annehilde, le peintre Simon, et enfin Haas, désespéré et révolté, selon qui "? il nous faut mener à la fois la vie et la mort ? ". Quant au récit L'Enfant, paru en 2004, il se démarque de ces tentatives romanesques, par sa brièveté envoûtante, qui est celle d'une fable ? : dans une chambre d'hôpital, un homme recueille les paroles prophétiques d'un enfant gravement malade ? ; l'enfant n'a pas de nom, il est seulement "? celui qui transmet un message mais il ignore lequel, il ne sait pas qui le lui a confié, il ne sait plus à qui le remettre ? ". L'écrivain lui-même est comme cet enfant, qui toujours "? pense à autre chose ? ". Un dernier récit, dont l'écriture fut dictée par la secousse des attentats du 11 septembre à New York, était resté à l'état de manuscrit ? ; L'Autre Histoire est publiée ici pour la première fois. Deux inconnus l'un pour l'autre, Matthias Manzon, écrivain, et Lena Zhayan, analyste, vivent une aventure brève et passionnée, alors que le monde entier et toutes les dimensions de l'existence sont ébranlés par l'effondrement des tours jumelles. Aimer, écrire, sont les seules réponses imparfaites qu'ils entrevoient à la catastrophe : "Ecris notre réponse à ce qui eut lieu, Matthias, à ce qui avait déjà eu lieu, à ce qui aura encore lieu. / Ecris-la / dans notre langue, / qui n'est ni la langue de Dieu, ni celle du Diable, ni celle du Bien, ni celle du Mal / mais / celle de la beauté du monde, / oui, cher Matthias, / je te le demande / écris / dans notre langue / celle qui louange / la beauté du monde / où nous nous sommes connus".

10/2022

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Sociologie

California dreaming. Portraits à la frontière du rêve américain

La société américaine est plus que jamais en mutation. Au début étaient les White Anglo-Saxons Protestants, sur la côte Nord-Est. Puis les vagues d’immigration se sont succédées, toujours plus diverses : l’Europe du Sud, l’Europe de l’Est, le Proche et le Moyen-Orient et maintenant, en masse, l’Asie et l’Amérique latine. Dans moins d’une génération, la majorité blanche sera passée... dans la minorité. Plus de 50% des Américains seront alors issus de minorités : Latinos, Noirs, Asiatiques, etc. Ils seront nés Américains, car sur le sol des Etats-Unis. Mais leurs parents sont ceux qui, aujourd’hui même, s’installent. Malgré Guantanamo Bay, le « Terrorism Act » ou encore ses lois liberticides en matière d’immigration, ce pays s’appelle toujours, et probablement plus que jamais depuis l’élection d’un Président dont le père était kenyan, « The Land of Freedom ». Dans la Déclaration d’indépendance américaine de 1776, la « poursuite du bonheur » figure parmi les droits inaliénables de l’Homme, à côté de la liberté et de l’égalité. Ainsi est né l’American dream, l’idée selon laquelle « n’importe quelle personne vivant aux Etats-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère ». Ce concept a été, et demeure encore, l’un des principaux moteurs du courant migratoire vers les Etats-Unis, le plus important phénomène d’immigration de l’histoire contemporaine. Le rêve américain, c’est donc la possibilité pour toute personne, quelle que soit la couleur de sa peau, sa classe sociale, ses origines ou son éducation, de « réussir ». Le rêve californien... c’est le bout du rêve américain. « Des Etats d’Amérique, la Californie est, peut-être, le plus ‘américain’ de tous », explique l’historien Kevin Strarr dans son dernier livre, California. Au-delà de ses richesses naturelles, de ses grandes villes ou de son industrie (qui en fait la huitième puissance économique mondiale), la Californie est surtout l’Etat le plus multiculturel du pays. « L’ADN de l’État, c’est sa diversité ethnique », résume Starr. Plus de 90 langues sont recensées par la Los Angeles Unified School District. La Californie, cependant, a été forgée sur la discrimination raciale : racisme envers les Mexicains, envers les Japonais, envers les Noirs (l’exemple de Rodney King, dont le tabassage par des policiers est à l’origine des émeutes de 1992, en est symptomatique). Et il faut attendre les années 1960 pour que les choses s’améliorent. « L’affirmative action » ou discrimination positive, sera abandonnée par la suite, par référendum, dans les années 1990. Mais elle aura porté ses fruits. Aujourd’hui, la Californie s’enorgueillit d’être l’Etat le moins discriminatif, le moins inégalitaire et le plus multiculturel du pays. Malgré le 11 septembre, le Patriotic Act et les mesures répressives entreprises chez ses voisins, notamment le Texas, l’Etat du gouverneur autrichien Schwarzenegger continue de croire en son utopie de terre bénie, à l’image de ses deux grandes villes, Los Angeles, la cité des anges et San Francisco, la ville de la contestation et de la matière grise. Invaincu, donc, malgré huit ans d’administration Bush, ce rêve californien, mélange d’utopie hippie, d’Hollywood et d’horizon sans limites, est aujourd’hui inévitablement menacé par la crise économique. L’Etat vit sa plus grave crise depuis la Grande Dépression. Des dizaines de milliers de Californiens ont perdu leur maison ou leur emploi. Parfois les deux. L’Etat est, officiellement, reconnu comme celui qui souffre le plus de la récession de tout le pays. La classe moyenne inférieure lutte et tombe dans la précarité, pour ne pas dire, parfois, la pauvreté. Les immigrés sont en première ligne. Et les mailles du filet de l’Etat Providence sont trop larges. Le retour au pays est parfois la seule solution. Plus de 50 000 immigrés, en 2008, sont ainsi repartis de la Californie vers le Mexique. Et à la frontière, le rêve vire souvent au cauchemar, les narcotrafiquants mexicains, renfloués par la crise, déplaçant leur guerre sur le territoire californien. Et pourtant, aujourd’hui, peut-être plus que jamais, les Etats-Unis redécouvrent ce rêve qui fait leur fierté autant que leur identité : ils viennent d’élire leur premier président issu d’une minorité, dans un élan d’espoir et de soif de changement rarement vu depuis les frères Kennedy, John en 1960 et peut-être plus encore Bobby en 1968. L’effet miroir fonctionne-t-il ? Les Africains Américains, les Latinos, ont largement voté pour Barack Obama : à plus de 75%... mais aussi une majorité de Blancs. Ce rêve, le nouveau Président Obama l’invoque souvent. « Si nous n’agissons pas vite pour remédier à la crise, le rêve américain risque d’être menacé », martèle-t-il sans relâche. Il y croit, à ce rêve : il l’a ressuscité chez ses compatriotes, lui le fils d’immigré kenyan, qui rappelle au pays ce qu’est sa raison d’être : l’American dream. Au jour le jour, comment devient-on Américain ? Y a-t-il des critères à remplir ? Des codes à s’approprier ? Qu’abandonne-t-on de sa culture d’origine, de ses traditions ? Que conserve-t-on ? Comment aborde-t-on le monde du travail ? Finalement, c’est quoi être américain ?

04/2011