Recherche

Diane Noomin

Extraits

ActuaLitté

Sciences de la terre et de la

La planète poignardée et menottée. Denis Sassou N'Guesso au secours d'un monde dans le coma

La planète est en proie à d'énormes difficultés (notamment des tremblements de terre, des accidents mortels, des manifestations publiques, des crashs d'avions, des incendies, des inondations, des cyclones, des érosions), qui sont provoquées par les activités humaines. Ce qui nous menace tous, en tant qu'espèce, et ce dont on se préoccupe le moins, c'est le dérèglement climatique qui ne peut plus être passé sous silence, qui constitue un fléau, au même titre que les endémies et les problèmes de santé mondiale. Il détruit les humains et décime la biodiversité. Cet ouvrage décrit une série de comportements humains qui mettent en danger notre planète, et propose des préconisations. Il comporte également des cris de détresse des acteurs de la société civile ainsi que des interventions de dirigeants visionnaires, tels que le président Denis Sassou N'Guesso, qui a, à chaque occasion, mobilisé son temps, son énergie, son expérience et son expertise pour venir au secours d'une planète en pleine déliquescence. Précurseur de la défense de l'environnement aux côtés de quelques scientifiques, il a été l'un des rares présidents africains à effectuer le déplacement de Madrid pour la COP 25. Ce digne fils d'Afrique n'a cessé d'interpeller la conscience humaine pour la préservation de l'environnement et celle du Bassin du Congo. C'est une question de vie ou de morts, a-t-il toujours dit. Chaque être humain dispose de son propre pays, de son propre continent, de sa propre langue, de sa propre race, mais ce que nous avons en commun à préserver et à partager, c'est notre seule et unique planète. Car il n'y aura jamais de planète B habitable par les hommes, tel que l'avait souligné le président français Emmanuel Macron. Il est plus qu'urgent que le monde prenne conscience de ces enjeux pour regarder la réalité en face.

03/2020

ActuaLitté

Religion

Manuel d'éducation à la paix en Afrique

Notre époque doit être un nouveau départ. L'occasion de transformer ensemble la culture de la guerre et de la violence, l'oppression des riches sur les pauvres et les structures d'injustice, en une culture de la paix et de la non-violence active. Pareille transformation en Afrique exige la participation de tous les Africains dont l'engagement des leaders à façonner un monde plus juste, plus solidaire, plus libre, digne et harmonieux et plus prospère pour tous. En effet, la culture de la paix rend possibles le développement durable, la protection de l'environnement et l'épanouissement de tout un chacun dans un monde de droits et de devoirs. En vérité, la paix s'apprend, car elle est un art qui transcende la science. Un art qui en appelle à des artistes et à des artisans, des révolutionnaires et des théoriciens, libres de tout conformisme étroit et pourtant rigoureux dans leurs méthodes spéculatives et pragmatiques. Un art qui vise la conciliation des contraires, la communion des ennemis à la même table et non la suppression d'un adversaire au profit d'un autre. Le manuel d'éducation à la paix en Afrique concentre en un seul livre des savoirs universels et une sagesse contextualisée de l'Afrique des profondeurs. Il vient susciter et raviver l'autodétermination et la résilience des femmes et des hommes de bonne volonté, à travailler pour une Afrique pacifiée et réconciliée avec elle-même et avec l'Histoire. Et pour ce faire, il présente sept domaines à explorer, qui sont en réalité des connaissances stratégiques et des outils à maîtriser, pour tisser les toiles de la paix positive entre Africaines et Africains : les relations sociales ; le conflit et sa transformation ; la paix et ses différentes dimensions ; la communication et la non-violence active ; les valeurs religieuses et culturelles ; les droits et devoirs humains et la justice transitionnelle ; la bonne volonté et l'esprit de sacrifice.

11/2020

ActuaLitté

Beaux arts

Conserver/Restaurer. L'oeuvre d'art à l'époque de sa préservation technique

La conservation et la restauration des oeuvres d'art sont en apparence les deux faces d'une même réalité. Les musées n'ont-ils pas pour mission d'exposer et de protéger leurs oeuvres ? Mais c'est compter sans une extension inédite des biens culturels et la propension à y inclure les choses les plus diverses, y compris les plus contemporaines. En sorte que ces deux missions peuvent devenir contradictoires. Les termes qui caractérisent cette situation nouvelle (" patrimoine ", " curateur " qui s'est susbtitué à " commissaire ", etc.) indiquent la grande transformation : sous l'effet du marché de l'art, de la place qu'il occupe dans le monde de la finance et de la manière dont il s'est internationalisé, les oeuvres sont des biens qui ont un prix au même titre que d'autres. A cette valeur nouvelle s'ajoute l'importance prise par leur dimension contemporaine, puisque la mémoire dans nos sociétés est indissociable d'un rapport à l'histoire désormais centré non plus sur le passé mais sur le présent - un présent sans futur et qui est à lui-même son propre horizon. Dans l'état présent de l'art et de la culture, entre les valeurs tournées vers le passé et celles qui pourraient projeter un futur, la différence s'est estompée. La patrimonialisation excède les seules valeurs du passé ; elle brasse jusqu'aux cultures les plus hérérogènes ; elle a pour objets le passé et le présent, l'homogène et l'exogène, l'ordinaire et l'extraordinaire. Elle reflète un rapport au temps qui privilégie l'immanence, tout en l'historicisant : loin de s'ouvrir sur la production d'un autre temps à venir, elle prend d'emblée le visage de l'histoire. Ainsi se comprend la patrimonialisation du présent, et le souci croissant qui entoure désormais les productions contemporaines, y compris dans leurs composantes techniques, singulièrement créditées d'une valeur que leur obsolescence particulière rend d'autant plus digne d'intérêt.

02/2016

ActuaLitté

Sciences historiques

Citroën par ceux qui l'ont fait. Un siècle de travail et de luttes

Type A, B2, Rosalie, Traction, 2 CV, DS, Ami 6, Dyane, Picasso, AX, BX, CX, C3, DS4... Les voitures Citroën sont dans les mémoires et dans le présent d'un siècle d'automobile. La vitrine est belle, les modèles sont rutilants, on célèbre le génial inventeur, mais qui se souvient des millions de femmes et d'hommes qui ont fait la marque aux chevrons ? De celles et ceux qui ont conçu et assemblé les modèles, les moteurs, les capots, les portières, peint les carrosseries ? De celles et ceux de la chaîne, de leur souci du travail bien fait, de leurs combats pour des salaires décents, pour la dignité et la liberté? Qui se souvient de la fraternité scandée en français, espagnol, arabe et en d'autres langues encore ? Des horaires de nuit, des tracts distribués au petit matin, de la peur au ventre devant les intimidations des nervis, de Pierre Maître assassiné à Reims ? De ceux du quai de Javel, de Grenelle, de Levallois, de Nanterre, de Clichy, d'Asnières-Gennevilliers, de Saint-Denis-Aubervilliers, de Reims, de Panhard ? Qui sait qu'Henri-Rol Tanguy et Missak Manouchian ont travaillé chez Citroën ? Qui connaît vraiment le travail de celles et ceux d'Aulnay, de Rennes, de Saint-Ouen, de Caen, de Charleville-Mézières, de Vélizy et du siège de l'entreprise ? Plusieurs dizaines de salariés, actifs et retraités, ont entrepris de révéler cette mémoire enfouie et souvent bafouée. Ils racontent dans cet ouvrage un siècle de travail, de passions pour le métier, de répressions féroces et toujours plus élaborées, de solidarités tenaces et de fiertés reconquises. En réunissant des documents et photographies rares, des témoignages de vie et de luttes, ce livre met en lumière ce qui a produit le fabuleux objet de liberté qu'est l'automobile : la passion de l'innovation, l'effort humain, la bataille toujours recommencée pour le révéler et le faire reconnaître.

09/2013

ActuaLitté

Philosophie

Du Mvett. Tome 1, La généalogie du silence

D'entrée de jeu, si l'auteur nous plonge dans ce qu'il appelle sa "logorrhée phylogénétique" , c'est qu'elle constitue le point d'Archimède de son essai dont le titre est suffisamment expressif, et qui se veut un réservoir d'informations utiles et fécondes pour la compréhension du passé, du présent et peut-être aussi de l'avenir en ce qui concerne l'historiographie du Mvett au Gabon, à partir des frères Ndoutoume. Jamais le public n'aurait eu accès à des révélations aussi croustillantes qu'éclairantes les unes après les autres, sans cette logorrhée qui nous introduit psychanalytiquement dans l'enfance de l'auteur. Elle nous permet de comprendre le sillon qui est le sien, jonché de confidences, de troubles, de secrets de famille, de disputes et d'incompréhensions relatifs aux premiers moments du Mvett sous sa forme graphique. Visiblement l'auteur a jugé utile de confier à la plume et d'assumer courageusement cette logorrhée phylogénétique, non seulement pour s'émanciper d'un silence devenu trop pesant, silence comportant au demeurant sa part de vérité qui permet de mieux cerner, comme il le dit lui-même, "les différents visages de Tsira Ndong et Daniel Assoumou Ndoutoume" , mais aussi pour satisfaire l'impatience de ceux qui l'ont précédé dans l'au-delà et qui peuvent désormais le laisser dormir tranquillement au motif que "leur parole vient d'être libérée de son ventre" . Cette parole vient effectivement rompre un long silence de vingt-cinq années, et confirmer la réalité qu'Omer Ntougou Ndoutoume est un digne représentant du Mvett au Gabon comme ailleurs, qu'il fait partie des gardiens de cette tradition vivante dont il assure aujourd'hui la continuité à la fois en tant que témoin oculaire des faits et des écrits de ses pères, en tant qu'écrivain et, dans un futur proche, en tant qu'artiste-écrivain. Dr Steeve Elvis ELLA Docteur en Philosophie. Enseignant - Chercheur. Mvettologue

08/2019

ActuaLitté

Faits de société

A coeur ouvert. La douleur d'une mère

« Partager. C'est ce que j'ai voulu faire en écrivant ce livre. Transmettre un peu de la force qui me reste pour vous aider, si je le peux, à avancer, vous qui souffrez comme je souffre. Je vous livre, à vif, mon parcours de femme et de maman. Faites-en votre guide sur le chemin ardu de la guérison. Car on guérit du malheur. On n'oublie pas, mais la souffrance devient une amie familière et le goût de vivre prend doucement la place du désespoir. J'aimerais donner cet espoir à celles et à ceux qui se battent seuls, en plein milieu du chemin de leur douleur. J'aimerais leur dire que le manque et le malheur s'apprivoisent. Qu'il suffit d'apprendre à vivre avec ces amers compagnons. Et trouver le courage d'imaginer les jours meilleurs pour arriver à leur donner réalité. Vous l'écrire, incontestablement, m'aide à penser que cela est possible. Me lire vous aidera peut-être à y parvenir. Je le souhaite de tout mon coeur. Au cours de ces pages, nous cheminerons ensemble. Vous saurez tout de mes espoirs, de mes joies, de l'immense bonheur que cela a été pour moi de donner la vie. Et enfin, j'essaierai (mais les mots me paraissent bien faibles) de vous dire la mort, la déflagration qui m'a brisée et dont je n'arrive toujours pas à me relever. Je suis encore si fragile. Partager justement, avec vous qui avez su toucher mon coeur, est une sorte d'exutoire. Puissions-nous ensemble, de cette douleur abominable, faire germer l'espérance. » Ingrid Chauvin avec un courage à la hauteur de l'amour qu'elle porte à sa petite Jade, disparue à l'âge de cinq mois, Ingrid Chauvin livre un témoignage digne et bouleversant sur la maternité, la pathologie de sa fille, le deuil, la reconstruction et l'engagement.

03/2015

ActuaLitté

Policiers

La femme de Robbie

« Je n’ai pas sauté, je n’ai pas franchi le dernier pas, je suis tombé, c’est tout. Comme dans ces rêves où on se sent entraîné dans une spirale sans fin. Je n’atterris jamais, j’attends l’impact de la chute, mais ça ne vient pas. C’est un moment exaltant et terrifiant à la fois. » C’est ce qu’on appelle un coup du destin : soudain, une existence normale, un peu médiocre peut-être mais tranquille, vole en éclats sans prévenir, pour le meilleur et pour le pire.Jack Stone, scénariste sur le déclin, a fui Los Angeles et son mariage raté pour s’immerger dans le calme et la sérénité de la campagne anglaise, où il espère écrire le script qui lui permettra de revenir sur le devant de la scène. Mais au lieu de calme et de sérénité, il tombe sur Maggie, l’épouse de Robbie, le fermier qui l’héberge, dont le charme discret l’envoûte. Au fil des quelques jours qu’il passe au sein de cette famille apparemment modèle, Jack perçoit l’insatisfaction qui ronge lentement Robbie, un ancien universitaire, ainsi que sa belle épouse. Entre eux trois, une curieuse relation se noue qui très vite devient ambiguë. Un matin, Jack et Maggie couchent ensemble. S’agissait-il d’un accident ? Etait-ce inéluctable ? Alors qu’une épidémie de fièvre aphteuse plonge la région dans une surréaliste quarantaine, Jack comprend que cette étrange aventure ne peut mener qu’à la catastrophe. Car Maggie n’a rien d’une simple ménagère qui s’ennuie, c’est une femme digne et torturée qui cherche quelle signification elle peut encore donner à son existence. Pris au piège du magnétisme de Maggie, Jack se laisse entraîner dans un jeu de plus en plus dangereux. Jusqu’au dénouement aussi terrible qu’inattendu. La Femme de Robbie a été nominé à l’Edgar.« Une oeuvre extraordinaire. »Mike Hodges

01/2011

ActuaLitté

Littérature française

Odelicat

"Je veux voir le monde et étudier ce qui est différent d'ici, dit Nazuka d'une voix claire et assurée. Je veux comprendre la nature humaine, ce qui fait qu'un être est bon et un autre mauvais. Les autres peuples, les autres pays, les autres coutumes. Je veux aller là où le soleil se lève et là où il se couche, je veux parcourir la Terre entière et étudier les différences des autres peuples, leurs mécanismes et leurs origines." Nazuka est une jeune fille bien singulière ; ses os transcrivent ses émotions, se brisant au gré des déconvenues et se renforçant avec la joie, la colère et la haine. Bien entendu, comme dans tout conte digne de ce nom, ses parents sont décédés à sa naissance, et Tante, une amie de ces-derniers, s'est occupé d'elle avec une attention et un amour rares, la protégeant de l'extérieur afin que son état jamais ne se déclare. Pour Nazuka, l'horizon se limite à la colline qu'elle voit depuis sa fenêtre, et le soleil se couche derrière le lac qui se trouve non loin. Un jour cependant, une chose étrange se produit. Sous l'effet d'une émotion ressentie lors de la lecture d'un roman, son petit doigt se brise... Début d'une grande aventure pour la jeune fille qui se rend ainsi compte des limitations de son monde. Nazuka quitte alors son cocon et part à la découverte du vaste monde. Naïve, innocente, comme Candide se confrontant à la réalité des Hommes, elle s'intéresse tout particulièrement à l'étude du mensonge et à ses origines au sein du langage, cherchant, tout au long de son voyage, les réponses à ses questions et la compréhension de cet état qui la caractérise. Au fur et à mesure des expériences, Nazuka grandit, s'étoffe, et découvre la personne qu'elle souhaite devenir.

02/2021

ActuaLitté

Histoire automobile

Collisions. Au coeur des crashs qui ont tué nos légendes

Enquête sur la disparition tragique de dix légendes Ces dix destins célèbres ont un point commun : ils ont tous été brisés par un tragique accident de voiture. Racontés comme jamais et exposés par de nouveaux détails révélés ici pour la première fois, Collisions livre un récit inédit au coeur des minutes cruciales qui ont stoppé ces dix icônes mondiales. L'acteur mythique James Dean, la danseuse Isadora Duncan, l'écrivain Albert Camus, l'actrice et chanteuse Jayne Mansfield, la star du rock Eddie Cochran, les pilotes Bruce McLaren et Ayrton Senna, les princesses Diana Spencer et Grace Kelly, Paul Walker, l'acteur vedette de la saga Fast and Furious. Les enquêtes de Collisions ont nécessité de longs voyages et de longues recherches, difficiles et complexes. Certains faits exposés ici sont rigoureusement absents de toute biographie ou récit d'accidents. Avant de mourir brisées dans l'acier cinétique, ces dix légendes ont toutes subi de lourds traumatismes dans l'enfance ou l'adolescence dont ils se sont relevés avec bravoure. Isadora Duncan perd ses deux enfants dans un accident de voiture. Albert Camus est condamné à vivre avec une tuberculose incurable qui peut le tuer d'un jour à l'autre. Bruce MacLaren souffre le martyre toute sa vie à cause d'un problème de nécrose osseuse pour lequel il n'existe aucun remède. Même Ayrton Senna doit surmonter une paralysie faciale qui aurait empêché n'importe quel pilote de courir. Tous ont puisé leur force et leur fureur de vivre dans leurs souffrances. Leurs destins pourraient se résumer au titre chanté par Eddie Cochran " Live Fast, Love Hard, Die Young ". Auteur d'une trentaine de polars et d'essais, Bob Garcia est un spécialiste de course automobile, accrédité par les instances sportives pour couvrir plusieurs épreuves reines de l'endurance dont les 24 Heures du Mans et les 6 Heures de Spa-Francorchamps WEC.

02/2021

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Le grand débat. La transcription d'un débat historique entre Michel Debré et Pierre Mendès France (1965)

En 1965 a lieu la première élection du chef de l'Etat au suffrage universel. L'événement, pour important qu'il est pour l'avenir de la démocratie de la France, n'en bouleverse pas moins les habitudes de communication. Les prétendants à la magistrature suprême ne débattent pas encore à la télévision comme nous en avons pris l'habitude, la pratique pour des raisons techniques, n'est pas encore entrée dans les moeurs. Il n'existe en effet qu'une seule chaîne, et celle-ci diffuse ses programmes en noir et blanc ; mais surtout on ne sait de quelle façon s'y prendre. C'est donc à la radio que les débats auront lieu. Deux hommes politiques qui chacun ont exercé d'importantes responsabilités, Pierre Mendès France, président du Conseil, et Michel Debré, Premier ministre, et dont aucun ne brigue un mandat, vont débattre à trois reprises dans les studios de la station Europe N°1. Les débats se tinrent les 22 et 29 novembre puis le 11 décembre 1965. Au total, un échange de près de six heures. Ce livre retranscrit l'intégralité des rencontres. S'y trouve une richesse dans les échanges et les discussions, où les controverses, les interprétations, les contestations, les exposés voire les exégètes furent toujours d'un niveau digne de politiciens aussi soucieux de l'avenir de leur pays que de conforter leur position respective, ce dont ils n'avaient d'ailleurs nullement besoin. Un débat sans langue de bois, les deux hommes ayant à coeur d'être clairs, rigoureux, défendant leur camp avec hauteur. Comparons les échanges entre Pierre Mendès France et Michel Debré à ceux que nous entendons depuis, et force nous est de reconnaître que la hauteur et la profondeur se sont amenuisées. N'avons-nous pas été, depuis des années, spectateurs ou auditeurs de discours où la grandeur du politique s'est bien trop souvent rabaissée au rôle de bateleur de foire s dont la principale préoccupation est de conserver ses acquis personnels.

03/2022

ActuaLitté

Faits de société

Avocat des libertés

C'est par une affaire impliquant la police que Yassine Bouzrou entame sa carrière en solo en 2007. L'occasion de se frotter directement aux mensonges, aux petits arrangements entre administration, pouvoir et palais de justice, et aux journalistes. Mais aussi de jauger la force de frappe de l'avocat. Son deuxième dossier lui est apportée par un futur cinéaste, Ladj Ly, qui lui signale la fameuse bavure de Montfermeil (2008) qui servira de ferment au film Les Misérables. Il fera condamner les policiers. Plus récemment, en plein mouvement des Gilets jaunes, il se voit confier un cas emblématique : celui de Zineb Redouane, une femme de 80 ans décédée après avoir été atteinte au visage, à la fenêtre de son appartement, par une grenade lacrymogène, à Marseille. La contre-enquête a mis en cause les CRS. Fils de berbères du Maroc ayant quitté Tiznit dans les années 60, Yassine Bouzrou a grandi dans un quartier populaire de Courbevoie, entre un père chauffeur-livreur et une mère garde-malades. Il aurait voulu devenir footballeur, il est entré à 29 ans dans le classement GQ des avocats "les trente plus puissants" de France. Sans changer de ligne : avocats de plusieurs victimes de violences policières durant le mouvement des Gilets jaunes, il défend la famille d'Adama Traore avec la même détermination. "Je finis toujours le travail pour lequel on me paie". C'est sa citation préférée, tirée du film Le Bon, la Brute et le Truand. L'avocat connaît des tas de répliques, picorées dans L'Impasse ou Le Parrain. Constitué de récits inédits et authentiques, ce livre est un plaidoyer pour les libertés, signé par un digne héritier de Robert Badinter et Henri Leclerc. Yassine Bouzrou, 42 ans, est avocat pénaliste. Il plaide dans de nombreux procès médiatiques, notamment concernant des affaires criminelles, d'accusations de violences policières et d'atteinte à la vie privée.

02/2022

ActuaLitté

Monographies

Le Soleil et l'envol. Simone Boisecq et Karl-Jean Longuet

France Sculpture, tel est le nom que l'auteure prêtait à France Culture dans son enfance. La méprise est compréhensible : c'est la station de radio qu'écoutaient dans leur atelier ses deux parents, les sculpteurs Simone Boisecq (1922-2012) et Karl-Jean Longuet (1904-1981). Avec ce titre, l'intention du livre est donc énoncée sans équivoque, quoiqu'en faisant la part de l'émerveillement enfantin et filial. Fondant voix et formes en une légende dorée, Anne Longuet-Marx retrace l'itinéraire individuel puis commun de ces deux artistes dont un ensemble d'oeuvres est entré récemment au Centre Pompidou et qui, bien qu'appartenant à deux générations distinctes, apparurent à la critique comme la promesse d'une " sculpture d'un temps autre " au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Issu de la descendance française de Karl Marx, Karl-Jean Longuet étudie et travaille longtemps à l'ombre de Rodin et dans l'admiration de Maillol, jusqu'à une rencontre décisive avec Brancusi en 1948. Celle-ci l'amène à laisser davantage s'exprimer la ligne du matériau, suivant une logique abstraite qui se conjugue à l'héritage figuratif pour donner vie à ce qu'on nommera une " sculptarchitecture ". Simone Boisecq, née quant à elle d'une mère pianiste et d'un père " poète sauvage " qui ne cessera de célébrer la culture bretonne, grandit à Alger où elle s'initie au modelage en autodidacte, ne se consacrant pleinement à la sculpture qu'à partir de son installation à Paris. Elle développera " sa mythologie rugueuse et sauvage qui doit autant aux paysages méditerranéens de son enfance qu'aux rêves celtes de son père ". Se jouant élégamment des codes de la monographie, le livre d'Anne Longuet-Marx est un hommage tendre à une saga familiale à laquelle, en digne héritière, elle confère la profondeur du temps et celle du sentiment. L'ouvrage se lira aussi bien comme un récit que comme une introduction à l'oeuvre des deux artistes.

02/2022

ActuaLitté

XVIIIe siècle

Morgant

Les véritables sociétés secrètes sont celles dont les membres ne savent pas qu'ils en font partie. Sans lever le secret, la voix de Chantal Talagrand, sous le masque des Compagnons de Jéhu, s'adresse aux conjurés et parle de leurs conjurations. Dans un hommage rendu à Alexandre Dumas, elle revient sur les traces des clandestins, et remonte jusqu'au roman de mésaventure. Elle réécrit, en pensant à certaines révoltes très récentes, un drame de cape et d'épée républicain. Nos rôles d'un soir avaient été bien distribués. Thibaut, en Saint-Just, mit Barras au pied du mur, l'accusa de complaisance, rappela que Fréron avait réprimé la population toulonnaise et fait tirer à mitraille sur le peuple. Henri, dans le costume de Couthon, nous fit entrer dans une cour d'assises transformée en tribunal révolutionnaire, là même où Billaud avait loué la Terreur, prononcé son réquisitoire contre l'Incorruptible, puis oublié que l'accusé s'était désolidarisé des sanguinaires, en leur cachant l'identité de certains suspects qu'ils traquaient. On entendit son¬ner alors, comme si les acteurs s'étaient emparés des trompettes de Jéricho, les noms de Carrier, Fouché, Barras, Fréron, Tallien. Soudain, Philippe, effacé comme avait pu l'être Lebas au temps où il réformait avec Saint-Just l'armée du Rhin, entra en scène pour rappeler la compromission de Cambon dans l'affaire de la Compagnie des Indes et la confiscation des biens des émigrés. Enfin, ce fut à moi, dans le rôle d'un Maximilien digne mais désabusé, de convoquer celui que l'on considéra comme l'Anacréon de la guillotine. C'est en citant Marat (qui tenait que Barère était un "politique habitué à nager entre deux eaux") que je revenais, une fois de plus, à Robespierre, disant de lui-même : "Il sait tout, connaît tout, il est propre à tout, mais il est surtout sans principes".

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

Re-née

Renée Vivien a réussi à se construire une notoriété en France en se faisant passer pour un homme. Par ce subterfuge, elle loue son amour des femmes dans ses poèmes sans choquer. Mais dans le Paris bouillonnant des années 1900, les écrivains ne restent pas longtemps invisibles. Acculée, elle prend les devants et affiche sa réelle identité en ajoutant un " e " à son prénom. Ce n'est pas la première femme à se revendiquer poète, mais c'est la première à assumer son saphisme publiquement. Léa, jeune assistante-réalisatrice, tourne un film sur sa vie. Avec un siècle d'écart, elle découvre cette auteure sensible, en prise avec son époque conservatrice, qui tente de résister aux critiques et à ses amours tumultueuses où la baronne de Zuylen est en rivalité avec Natalie Clifford Barney. Léa est captivée par cette artiste. Son courage et son talent la fascinent. Elle est révoltée en découvrant que le film invente un mariage entre la poétesse et son professeur de lettres. Ne pouvant rester passive, sur un coup de tête et sans mesurer les conséquences, elle s'enfuit avec les rushs des dernières scènes tournées. Le culot de Vivien traverse le temps et Léa est portée par son énergie. Mais ne risque-t-elle pas de mettre en danger sa carrière en s'opposant au reste de l'équipe ? Et cela suffira-t-il pour restaurer le véritable destin de Vivien ? Cette biographie romancée permet de dévoiler Renée Vivien, son oeuvre, sa vie romanesque, ses passions. De mettre en lumières des personnages illustres tels que Natalie Clifford Barney, Liane de Pougy, Colette, Hélène de Zuylen ou encore Pierre Louÿs. Percevoir Vivien au travers d'un regard de femme d'aujourd'hui met en lumière son féminisme avant-gardiste et sa fragilité. Ce livre montre comment une vie peut en influencer une autre malgré le temps qui les sépare.

05/2019

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Religion, République, Libéro-capitalisme. Origine et métamorphoses d'une instance instituante

Qu'est-ce que la religion ? La réponse semble évidente, tant la réalité nous est familière. Et, pourtant, dès que nous essayons de la formuler, elle nous échappe. Pour la première fois, au terme d'une longue recherche ponctuée par des publications importantes sur la genèse de la religion chrétienne, Maurice Sachot pense pouvoir donner une explication claire à une réalité socioculturelle qui fut et reste le coeur de toute société organisée, même si c'est parfois sous d'autres noms et d'autres formes. Reprenant la question depuis ses origines, c'est-à-dire à partir de ce que les Romains - les seuls à l'avoir fait - ont identifié et spécifié par ce mot, à savoir l'instance instituante de l'ordre des choses en général et de l'ordre sociopolitique en particulier, l'auteur suit la transformation qu'en fit le christianisme en se qualifiant lui-même de religion. Il montre ensuite comment et pourquoi, au cours des siècles, cette notion s'est diversifiée et a éclaté en diverses acceptions pour, finalement, donner naissance à des formes areligieuses de cette instance que sont, en France, la République laïque et citoyenne et, aujourd'hui, sur le plan mondial et en Europe en particulier, à une forme perverse : le libéro-capitalisme. Ce faisant, Maurice Sachot pense faire accomplir un pas décisif à l'intelligence du fait religieux. Il jette une vive lumière sur l'histoire de l'Occident et sur ce qu'est un régime civilisationnel et culturel. Il dégage enfin les fondements sur lesquels s'appuyer, si nous voulons vaincre le libéro-capitalisme et faire advenir un nouveau régime digne de ce nom. Maurice Sachot, Professeur émérite de l'Université de Strasbourg, est surtout connu pour ses études sur la religion et en philosophie ancienne. Il a publié plusieurs ouvrages et notamment chez Odile Jacob, L'Invention du Christ. Genèse d'une religion et Comment le christianisme a changé le monde.

06/2022

ActuaLitté

Actualité politique France

De l'hypocrisie à la nécessité

La France. Jamais un pays n'avait autant fait rêver le monde son drapeau même porte l'espoir des peuples. La France est la petite soeur de l'Eglise et le phare des nations parmi tous les pays, son histoire est la plus riche. Et pourtant elle tombe, telle Babylone, ses rêves de gloire et de grandeurs s'effondrent. Elle se détruit car elle s'est prostituée, elle n'a pas réussi à conserver son héritage, ses valeurs et sa gloire passée. Constitutions, lois, Code civil et pénal... la justice a perdu son droit avec une jurisprudence qui s'emmêle la faute à une hypocrisie qui s'immisce dans toutes les institutions, mettant en danger l'existence même de la nation et le droit des peuples à se gouverner par eux-mêmes. Ce livre vous offre la vérité : celle d'une hypocrisie mise a nue et contemplez le désastre de la nation et du monde. Cet ouvrage ne vous offre pas l'espérance mais bien la délivrance, afin que vous demandiez à ceux qui nous gouvernent d'enfin vous servir un repas digne et respectueux, dans l'espoir d'un avenir meilleur, pour que la patrie et la France retrouvent sa devise, oublie e par une Europe sans valeurs. Sebastián Guy Turco Barboza ne en 1980, Ingénieur, Chef de Projet et ancien judoka, ce Franco-Costaricien se qualifie comme quelqu'un de passionné. Si la France lui a donné son histoire, c'est bien le pays de sa mère, le Costa Rica, et l'amour que ce peuple éprouve les uns pour les autres qui ont fait naître en lui un fort sentiment de patriotisme. C'est en relisant l'histoire de France et la Bataille de Bouvines qui a donné naissance au royaume de France qu'il est devenu défenseur de la Liberté . Il signe avec De l'hypocrisie à la nécessité son premier ouvrage aux Editions Ve rone.

07/2021

ActuaLitté

Pléiades

THEATRE COMPLET. Tome 2, Drames en vers, Drames en prose, Théâtre lyrique, Théâtre en liberté, Théâtre moderne, Fragments

"Si on le prend à l'origine qu'est-ce, en vrai, que le romantisme sinon la manifestation d'un état de crise dont le siège se trouve toujours dans le fond même de notre esprit ? Oui, cet esprit est ainsi fait qu'il supporte avec peine le malaise de vivre sans cesse sous la coupe de la raison. Car il se sait plein de ressources qu'il tient pour autrement fécondes : l'or qu'il puise dans son instinct, autrement dit dans ce monde vraiment abyssal qu'est l'inconscient. Quand l'asphyxie produite par cet état de choses est devenue intolérable, on peut dire que le romantisme a vu enfin venir son heure. Il n'attend plus pour exploser que l'étincelle que la moindre occasion fait naître. Par sa révolte, le romantisme signifie au monde rationnel son intention de défendre jusqu'à l'exhaustion ce qu'il tient pour le suc de la personne humaine : savoir la musique intérieure que nous donne le sens du sacré. [... ] Il se trouve que Victor Hugo s'est fait, en France, l'incarnation de cette force irrépressible que représente le romantisme. Inspirateur d'un coup de force dont l'objectif était de doter le théâtre d'un genre qui fût, au plus haut point, digne de la Révolution : voilà son titre de gloire véritable. De toutes les oeuvres que cette époque vit éclore, il n'en subsiste presque aucune dont on garde le vivant souvenir. Sauf celles, il faut le reconnaître, dont il est l'auteur. Cette survivance, il va sans dire que Hugo la doit beaucoup moins à ses vertus de dramaturge qu'à son seul génie oratoire. Il n'y a donc pas lieu de séparer ses drames de son oeuvre poétique. Le meilleur de son théâtre n'est autre chose qu'un magasin de morceaux de bravoure dont le lyrisme fait tous les frais. Sorti du livre, le théâtre de Hugo est donc contraint d'y rentrer. On ne saurait mieux se soumettre à sa destinée". Roland Purnal.

01/1964

ActuaLitté

Sociologie

A l'écart de la meute

Les hommes doivent se détacher des hommes. Ils doivent refuser de rester plus longtemps les complices actifs de cette solidarité masculine si destructrice, qui favorise l'entre - soi, sature l'espace public et protège les individus les plus nuisibles. Ils doivent quitter la meute et ses codes. Ils doivent se débarrasser une bonne fois pour toutes de la pression collective qui les pousse à se comporter en prédateurs et en petits chefs. Ils doivent dire non aux bizutages, aux examens de passage, aux tests de masculinité. Ils doivent avancer seuls, apprendre à penser par eux-mêmes et non en fonction du groupe, et se comporter comme des êtres humains dignes et respectueux. Ils doivent arrêter de se réfugier derrière un fatalisme bon teint en vertu duquel il ne serait plus possible d'enrayer le sexisme ordinaire, les discriminations quotidiennes, l'impunité des agresseurs. Se comporter en homme, en homme digne de ce nom, c'est à la fois cesser de jouer à qui a la plus grosse et dire définitivement non à ces indécentes marques de connivence avec des types médiocres, euphoriques d'être qui ils sont alors qu'ils devraient sincèrement en avoir honte. Journaliste et enseignant, THOMAS MESSIAS explore la façon dont les groupes d'amis hommes se forment et se développent sur des conceptions rétrogrades des relations femmes-hommes, du rapport à la virilité, de la vie de couple, de l'humour, etc. ; comment ils alimentent le patriarcat en tirant chaque jour profit de leur domination, s'alliant avec des êtres aussi dominants qu'eux pour être plus épanouis, plus insouciants et plus puissants que jamais. Il démontre, impitoyable, pourquoi il est crucial de parvenir à redéfi nir les principes et les objectifs de l'amitié masculine, avec, comme seule issue, la nécessité de dynamiter ces groupes de l'intérieur, ou de les quitter purement et simplement s'il semble impossible de les faire évoluer positivement.

09/2021

ActuaLitté

Royaume-Uni

24 heures de la vie d'Elizabeth II

24 novembre 1992 : lors du banquet donné au Guildhall de Londres en l'honneur de ses 40 ans de règne, Elizabeth II se lève et prend la parole d'une voix légèrement cassée. Ce qu'elle va déclarer, avec une pointe d'humour mais non sans émotion, entre dans l'Histoire : "1992 n'est pas une année dont je me souviendrai avec un plaisir inaltéré (...) Elle s'est avérée être une annus horribilis. J'imagine que je ne suis pas la seule à le penser". Pour la première fois, la souveraine sort de sa réserve et fait une entorse à son célèbre principe "never complain, never explain" . La légende voudrait que cette devise soit née un siècle plus tôt de la bouche de son ancêtre la reine Victoria. Fait historique ou fantasme, c'est une règle à laquelle Elizabeth II est toujours restée fidèle. Jusqu'à ce discours de 1992. Il faut avouer que cette année-là, la couronne a dangereusement vacillé : les déboires conjugaux du prince Charles et de Diana en Une des tabloïds, les divorces du prince Andrew puis de la princesse Anne, l'incendie du château de Windsor, les polémiques autour des revenus de la famille royale... L'institution monarchique est attaquée. Tout comme la reine. Jusque-là, elle avait tout surmonté : la Seconde Guerre mondiale, le décès de son père le roi George VI, le poids de la charge royale, la défiance de la société patriarcale, les crises économiques, les attaques médiatiques. C'est ce destin hors du commun que ce livre entend cerner de plus près et de manière originale. Le destin d'une femme propulsée à 25 ans sur le trône alors qu'elle n'était pas destinée à régner et qui a tout sacrifié pour cette mission divine. Celui d'une famille aussi, les Windsor, dont les drames et les passions fascinent le monde entier.

09/2023

ActuaLitté

Biographies

Édouard Chavannes

Edouard Chavannes1, né à Lyon le 5 octobre 1865 et mort à Paris le 29 janvier 1918, est un archéologue et sinologue français. Grand expert de l'histoire de la Chine et des religions chinoises, il est connu pour sa traduction de la plus grande partie du Shiji (? ? / ?? , Shijì) de Sima Qian, qui est la première traduction de cet ouvrage dans une langue européenne. Erudit prolifique et influent, Chavannes fut l'un des sinologues les plus accomplis de l'ère moderne et, malgré son décès relativement précoce en 1918 à l'âge de 52 ans, est le digne successeur des grands noms de la sinologie française du xixe siècle, tels que Jean-Pierre Abel-Rémusat et Stanislas Julien. C'est en grande partie grâce à son travail que la sinologie est devenue une discipline respectée au sein des sciences humaines françaises. "Edouard Chavannes est mort le mardi 29 janvier 1918, enlevé dans la force de l'âge, en pleine activité scientifique ; sa perte est la plus cruelle que pouvaient subir les études chinoises dans lesquelles il occupait le premier rang aussi bien à l'étranger qu'en France. Emmanuel-Edouard Chavannes est né le 5 octobre 1865 à Lyon , d'une excellente famille originaire de Charmoisy, hameau de la paroisse d'Orsier, situé à deux lieues au sud de Thonon , dans le Chablais. La religion réformée fut introduite dans cette région, en 1536, par les Bernois ; à la fin du siècle, Charles-Emmanuel de Savoie expulsa les protestants et il est probable que parmi eux se trouvait Bernard Chavannes, qui aborda à Territet, dans la paroisse de Montreux , en 1602 et fut admis à la naturalisation le 3 décembre 1618 par Niclaus Manuel, bailli de Vevey et capitaine de Chillon ; Bernard, ancêtre de la famille, périt misérablement écrasé par une avalanche ; il avait épousé Suzanne Prost de Genève, qui lui donna un fils André, dont descendent les membres actuels de la famille".

03/2023

ActuaLitté

Monographies

Jan Van Imschoot. La présentation des absents, Edition bilingue français-anglais

Comment parler d'art ? Ou plutôt, peut-on parler d'art ? Et l'art peut-il parler littérature ? Catalogue d'exposition à la galerie Templon, parution fin octobre 2021, sur l'artiste Jan Van Imschoot. 64 pages 23 x 30 cm. Depuis ses débuts, le peintre belge Jan Van Imschoot confronte langage pictural et langage verbal en explorant les multiples strates de signification laissées par les grands peintres occidentaux dans leurs oeuvres. Avec La présentation des absents, nouvelle série de tableaux de Jan van Imschoot exposée à la galerie Templon en novembre 2021, l'artiste belge " anarcho baroque " poursuit ses recherches sur la signification du langage pictural en détournant l'oeuvre de l'un de ses prédécesseurs. Après avoir exploré les natures mortes de l'Ecole du Nord du XVIIe siècle dans Le bouillon d'onze heures, Van Imschoot prolonge l'immersion dans ce genre avec par exemple des toiles comme La vision féérique. Toutefois, c'est le travail de Manet qu'il a cherché avant tout à appréhender dans cette deuxième série. Comme il le dit, il " confronte l'infini de [son] imagination aux libertés que prend Manet avec l'histoire de l'art ". Cette rencontre conduit à une mise en abyme vertigineuse. L'échange des bêtises fait référence au Déjeuner sur l'herbe de Manet, lui-même écho à Suzanne et les Vieillards du Tintoret. Van Imschoot apporte son propre regard en multipliant les clins d'oeil et références érotiques, historiques ou religieuses, dans une fantaisie symbolique magnifiée par une maîtrise des lumières et des couleurs digne des plus grands Flamands. " Le rapport qu'entretiennent la langue et l'image reste un territoire ouvert ; les mots y rencontrent leurs propres limites, alors que l'art, tel un oiseau, le survole en toute liberté. ", conclut l'artiste. Le beau livre édité par la galerie Templon laisse tout loisir au lecteur d'explorer cette liberté dans tous ses détails.

11/2021

ActuaLitté

Chanson française

Brassens l'appelait Socrate

Capitaine d'industrie à l'âme d'artisan, Jacques Canetti a su déceler et révéler les talents immortels de la chanson française : Piaf, Trenet, Brassens, Brel, Vian, Félix Leclerc, Béart, Anne Sylvestre, Higelin... Françoise, sa fille, raconte l'histoire - digne d'une aventure - d'un pionnier de la production musicale. Jacques Canetti, un producteur musical au flair infaillible Georges Brassens l'appelait " Socrate ". Et pour cause : Jacques Canetti, " accoucheur " de talents, a dessiné les contours du métier de directeur artistique et producteur musical indépendant ! Capitaine d'industrie à l'âme d'artisan, Jacques Canetti a su rencontrer les monuments de la chanson française, bien avant qu'ils ne le deviennent : Piaf, Trenet, Brassens, Brel, Vian, Félix Leclerc, Guy Béart, Anne Sylvestre, Jacques Higelin, Serge Reggiani... Dans tous ces artistes encore inconnus du grand public, il a su déceler l'incroyable talent à venir - futurs points de repères de toutes les générations françaises. Loin des considérations marchandes, Canetti a mené sa barque en fonction de trois mots-clefs : joie, confiance et enthousiasme. Jeanne Moreau fut d'ailleurs la première à s'en remettre à son flair. " Mais quand Canetti dort-il ? ", se demandait Boris Vian. A juste titre : ce démiurge a créé un théâtre parisien, Les Trois Baudets, construit le catalogue discographique de Polydor et Philips, lancé les " Tournées Canetti " sur les routes de France, mis sur pied une " coopérative d'artistes " pendant la guerre et, plus tard, sa propre maison de production. Mais ce pionnier fut aussi l'un des grands artisans de l'économie naissante de l'entertainment, porté par la radio et les techniques nouvelles de pressage de disques et de communication. En somme, la vie de Jacques Canetti (1909-1997) fut une incroyable aventure, ici racontée par sa fille Françoise, témoin dès sa prime enfance de l'enthousiasme de son père - et du défilé ininterrompu d'artistes dans le salon familial.

09/2022

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

La science trahie. Pour une autre politique de la recherche

La recherche est en crise. Les budgets des grands organismes sont réduits et l'emploi scientifique honteusement précarisé ; l'horizon des fameux 3 % du PIB à affecter à la recherche s'éloigne et n'est plus que la couverture rhétorique d'une politique qui emprisonne le monde de la recherche dans une course à la survie le temps d'un exercice budgétaire et dans une logique de débrouille ou de séduction des autorités. Ce tableau désolant a été dénoncé à cor et à cri par bien des voix autorisées. Mais le plus grave, qui touche au fondamental et à la conscience que les intéressés directs comme les politiques ont de leur mission et de son inscription dans Le temps long, est que cette misère s'est érigée sur la confusion des mots, l'ignorance historique, les intérêts particuliers et le refus de s'interroger vraiment sur ce qu'est la recherche, sur ce que demeure la science. Or, ce n'est qu'en répondant à ces questions, loin du fatras communicationnel, qu'une véritable politique de la recherche peut être mise en place. L'auteur de ce livre, qui bénéficie à la fois de la profondeur de champ de l'épistémologue et d'une connaissance intime de l'organisation de la recherche en France, a donc choisi d'intervenir, non pas en porte-parole d'intérêts catégoriels, mais au nom de la Logique du développement historique de la science et de son rapport avec La technique et les nouvelles techno-sciences. Une fois opérée la nécessaire remise en place des champs conceptuels (exercice certes quelque peu exotique si l'on devait juger les choses d'après les rapports officiels !), il avance des propositions concrètes pour que la recherche et la science, restaurées dans leur dignité, puissent jouer à plein leur rôle dans l'affirmation de soi d'une Europe digne de l'histoire de sa pensée et soucieuse de construire le savoir au bénéfice global de l'humanité.

11/2003

ActuaLitté

Marques et modèles automobiles

L'icône des trente glorieuses. La Citroën 2CV

De la voiture bon marché à l'icône du style : l'histoire de la Citroën 2 CV. La plus modeste des Citroën est celle qui aura demandé le plus de recherches pour arriver à des solutions techniques bien souvent inédites. Cette histoire à rebondissements est ici contée à travers de nombreux documents d'époque, croquis et photos issues des archives officielles de la marque aux chevrons. A première vue, la 2 CV ne possédait pas grand-chose pour elle, si ce n'est un coût très faible d'achat et d'entretien, une facilité d'usage, un grand volume intérieur... En bref, une voiture parfaitement homogène, en adéquation avec les besoins du début des années 1950. Pourtant il aura fallu attendre plus de 10 ans pour voir circuler cette voiture au cahier des charges bien étonnant. Après l'étonnement du public lors de sa présentation au salon de l'automobile de 1948, l'accueil est très chaleureux et de nombreuses listes d'attente voient le jour pour acquérir le véhicule. Ce dernier devient vite une référence en France et au-delà des frontières comme nous le montrent les auteurs à travers des photographies des voyages et exploits sportifs de la petite Citroën dans le monde entier. Avec beaucoup d'évolutions mais aucune transformation révolutionnaire pendant plus de 40 ans, la 2 CV reste un cas à part dans le monde de l'automobile. Son histoire est intimement liée aux mutations de la société et des mentalités des Trente Glorieuses. Cette figure iconique continue de sillonner les routes grâce à des clubs de passionnés. Certains ont accepté de témoigner de l'amour qu'ils portent à leur Deudeuche dans les pages de cet ouvrage. Ils rappellent aux lecteurs que la 2 CV - et ses déclinaisons comme la Charleston, la Dyane, la Méhari ou l'Ami-6 - représente un art de vivre à la française.

09/2021

ActuaLitté

Romans de terroir

Les noces de granite

Bien plus qu'un roman, c'est une belle et émouvante histoire d'amour digne de Roméo et Juliette... Celle de Faustina et d'Oraziu. Une histoire dans l'Histoire de la Corse, inspirée de faits réels, qui a permis à Francesca Weber Zucconi de dépeindre la société agro-pastorale de la première moitié du dix-neuvième siècle, de décrire avec force détails la vie, l'esprit, l'âme des Corses d'hier, tout en interpellant ceux d'aujourd'hui, et sans doute aussi ceux de demain. C'est cet " esprit vivant, infiniment prégnant, intemporellement inspirant, attaché aux rochers, vif jusqu'au coeur du roc ", qu'incarnent Faustina et Oraziu, et dont la narratrice, Culomba, affirme qu'il " ne peut s'éteindre " (pages 334). " En explorant leur histoire pour sonder les arcanes de leur destin et en refaire le périple, nous avons recueilli une quintessence d'eux, intimement mêlée au territoire, une sève originelle qui nous nourrit et nous vivifie. La langue qu'ils parlèrent est celle que nous parlons ; la terre qu'ils aimèrent est celle que nous aimons. Du peuple dont ils furent, nous sommes. Leur histoire nous a convoqués ; à présent, c'est avec la nôtre que nous avons rendez-vous, avec celle de ce pays auquel nous voulons oeuvrer, avec espérance, avec idéal, avec foi ". (p. 339). Ce roman, " Les noces de granite ", résonne ainsi tel " l'alerteur " face à l'évolution de la société corse contemporaine : une société qui se transforme et est appelée à se redéfinir dans un monde en mouvement, tout en résistant pour conserver et faire vivre ce qu'elle a de meilleur, ce qui fait " la Corse ". Ferment d'espérance, il glorifie et magnifie l'esprit de la " Corse éternelle ", qui vit et palpite jusqu'au plus profond du granite, qui ne peut pas et ne doit pas disparaître, qui doit continuer à " être ", à s'imaginer, à se réinventer.

09/2017

ActuaLitté

Histoire de France

Le Roi Stanislas

Romantique et candide, il est élu roi de Pologne à vingt-sept ans mais il perd son trône aussi vite qu'il l'a conquis. Stanislas Leszczynski (1677-1766) entame alors une vie errante d'exilé permanent, ballotté entre les coups de chance et les catastrophes. Le destin lui fait signe en 1725, le jour où le tout-puissant roi de France, Louis XV, décide d'épouser sa fille, Marie Leszczynska. Huit ans plus tard, la chance se confirme en l'aidant à remonter sur le trône en 1733, mais le trahit de nouveau en le faisant tomber après vingt-quatre jours de règne... Réfugié en France, il a soixante ans quand son gendre lui confie, en 1736, la souveraineté sur les duchés de Lorraine et de Bar : un viager aux pouvoirs limités, en attendant le rattachement de ces territoires à la couronne de France. Mais le " pion " de Louis XV ne l'entend pas de cette oreille. Il gagne le cœur des Lorrains par sa bienfaisance et les amuse par sa passion pour les fêtes qui illuminent son château de Lunéville. La belle histoire va durer vingt-neuf années et permettre aux duchés de conquérir une place brillante dans l'Europe des Lumières. Protecteur attentif des arts, lettres et sciences, Stanislas invente une architecture festive unique en son genre. Féru d'urbanisme, il s'entoure des meilleurs architectes pour offrir à Nancy un exceptionnel ensemble monumental, digne d'une vraie capitale. Soucieux des pauvres, il crée des fondations pour venir en aide aux démunis et veille à l'éducation de ses sujets, fondant à Nancy une académie, une bibliothèque publique et donnant à son université ses lettres de noblesse. Pacifiste et réformateur, utopiste et théoricien du bonheur, il est également l'auteur de travaux littéraires qui conjuguent pragmatisme, esprit des Lumières et traditions chrétiennes. Il demeure l'une des figures éminentes les plus attachantes du XVIIIe siècle européen.

09/2000

ActuaLitté

Biographies

Jacqueline de Romilly. Les paradoxes d'une première de classe. Entre Athènes et Jérusalem

Tout le monde se souvient de la vieille dame digne, auréolée de sa cécité et de son habit vert et chantant les grandeurs de la civilisation grecque sur les plateaux de télévision. Un des monuments du XXe siècle finissant. En France, on ne touche pas aux monuments. C'est dire les difficultés qu'a rencontrées Dominique Frischer en entreprenant ce portrait d'une éternelle première de classe, dans la droite ligne de ses travaux antérieurs sur ce sujet. Témoins qui se dérobent, personnalités qui font pression, éditeur qui renonce, ce livre a failli ne jamais voir le jour tant on a lui fait comprendre qu'il fallait rester à distance respectueuse. Pour mener son enquête, outre les recherches et les entretiens, Dominique Frischer a inclu dans son corpus les romans, publiés ou non, que Jacqueline de Romilly n'a cessé d'écrire tout au long de sa vie. Et c'est un des charmes de cet ouvrage que de mettre en écho la vie sociale et la vie rêvée, d'en mesurer les recoupements ou les écarts, sans empathie ni mise en cause. Les réticents avaient d'ailleurs raison de se méfier car cette "biographie non autorisée" fait fi de tous les poncifs hagio-graphiques du genre : Dominique Frischer s'attache à montrer une femme assignée dès son plus jeune âge à l'excellence, dans un temps où il ne faisait pas bon être femme, et ce qu'il en coûtait de réussir sous la France de Vichy quand on avait comme elle une ascendance juive. C'est d'ailleurs la seule morale de cet ouvrage sans jugement de valeur mais qui permet de découvrir la personnalité secrète et complexe d'une femme connue pour son extrême discrétion sur sa vie privée, jusqu'à exiger d'être enterrée incognito... Psycho-sociologue de formation, Dominique Frischer est l'auteure de nombreux ouvrages et films documentaires.

05/2021

ActuaLitté

Thrillers

Un monde merveilleux

Un huis-clos à la tension parfaite. Octobre 1973. Dans l'habitacle de la Mercedes 220D intérieur cuir rouge, les dernières nouvelles de la guerre du Kippour rythment les kilomètres depuis des heures. A l'avant du véhicule, Daniel Sabre, géant à la moustache noire impeccablement taillée, masque mal sa nervosité. Parti de Belgique le matin même, il doit arriver à Lyon avant la nuit. Il en va de sa carrière. Ses ordres ? Faire tout ce que son passager, ou plutôt sa passagère, lui demandera. Durée ? Indéterminée. A l'arrière du véhicule, une femme à la chevelure flamboyante et à la tenue impeccable cache mal elle aussi, son impatience. Un attaché case qu'elle ouvre fréquemment, un carnet dans lequel elle écrit tout en ajustant ses lunettes en écaille, une tenue digne d'une gravure de mode : voilà tout le spectacle qu'elle lui offre dans le rétroviseur. Il ne doit pourtant lui poser aucune question. De son côté, elle, ne s'en prive pas. Tout en elle l'énerve. Qu'allait-elle faire à Lyon à une heure aussi indue ? Qui devait-elle rencontrer ? Quelle serait la prochaine étape ou plutôt son prochain caprice ? Quand pourrait-il rentrer chez lui et retrouver sa famille qui ne doit rien savoir ? Pourquoi cette mission est-elle si confidentielle ? Durant les prochaines heures, Daniel ne sait pas à quel point toutes ses certitudes - d'homme, de militaire - vont être ébranlées, ni à quel point ce voyage à travers l'Europe va se confondre peu à peu avec un voyage intérieur dont tous les deux sortiront changés à jamais. Paul Colize est au sommet de son art. Dans un décor seventies taillé au cordeau, il campe un huis- clos à la tension parfaite. Avec son écriture rythmée et infaillible et sa vision aiguisée des travers humains, il parvient à mettre en lumière la capacité de l'homme à travailler sur son passé et sur la puissance de transmission. Une extraordinaire lec ? on d'humanité.

ActuaLitté

Littérature étrangère

Au carrefour des littératures Afrique-Europe. Hommage à Lilyan Kesteloot

Lilyan Kesteloot est une pionnière de l’enseignement des littératures africaines, qu’elles relèvent de l’oralité ou de l’écriture littéraire. Ses importantes contributions à l’émergence de ce champ ont motivé ses disciples, ses collègues et amis, à réunir les vingt articles du présent ouvrage. Leurs analyses constituent un bouquet d’hommages orientés vers les nombreux sujets et les thématiques variées qui ont préoccupé Madame Kesteloot. Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar et directrice de recherche à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), elle y a fondé et dirigé le Laboratoire de littératures et civilisations africaines. À la Sorbonne (Université Paris IV), elle a animé des séminaires de recherche en littérature africaine francophone. Elle est également à l’origine de la création du Réseau euro-africain de recherche sur les épopées (REARE) qui a inauguré le dialogue scientifique direct entre les spécialistes des deux continents. Au carrefour des littératures explore, dans un premier temps, la question des épopées et des chansons de geste. Les chapitres suivants sont orientés vers des études de cas consacrées à d’autres genres littéraires (roman en français ou en langues africaines, autobiographie, poésie...). La question de la traduction et de l’écriture en langues africaines est également abordée. On trouvera les contributions de R. Ndiaye, J.-P. Martin, D. Boutet, C. Seydou, F. Suard, Amade Faye, M.-A. Thirard, Mamoussé Diagne, A. Ouedraogo, Ibrahima Wane, U. Baumgardt, J. Derive, O. M. Tandina, A. I. A. Daouda, M.-R. Abomo-Maurin, M. Lorin et Aliou Mohamadou, X. Garnier, Papa Samba Diop, A. Keïta. Abdoulaye Keïta est chercheur au Laboratoire de littératures et civilisations africaines de l’IFAN/UCAD (Institut fondamental d’Afrique noire/ Université Cheikh Anta Diop) et chargé de cours de littérature orale africaine à la faculté des Lettres et sciences humaines de l’UCAD. Dans la préparation de ce volume, il a été épaulé par Ursula Baumgardt, professeur à l’Inalco et membre du LLACAN (Inalco, CNRS, PRES Sorbonne Paris- Cité).

08/2013

ActuaLitté

Littérature française

Les souvenirs sont au comptoir

Les souvenirs sont au comptoir continuent l’autopsie d’une société qui n’a plus de hauteur que celle de ses étages, de ses liasses, de ses talons ou de ses prétentions, se repaissant de son propre spectacle quand, en contrechamp de ce théâtre, de ses poncifs et de ses trompe-l’œil, la remémoration d’une enfance humble autour d’un bistrot-lupanar de province jette les éclats d’une nostalgie relevée d’humour et de tendresse. Conti, qui fut cet enfant, est le célibataire vieillissant qui, entre les jardins du Palais Royal, l’entrée du théâtre, la terrasse d’un café, embrasse d’un ample maelström mémoriel un tourbillon de scènes trouvant son axe autour d’une cérémonie d’anniversaire donnée naguère dans un restaurant chic du quartier pour les quarante ans de son ami anglomane et homosexuel. Le fameux dîner est comme ces scènes d’opéra où, en prévision du baisser de rideau et du salut qui l’accompagne, l’auteur a fait se rassembler acteurs principaux, seconds rôles et figurants. La férocité rinaldienne s’en donne à cœur joie pour camper des types imaginaires aux traits, pour certains, assez reconnaissables, mais avec, en contrepoint, cousins parigots des figurants de province, le petit peuple des grooms, larbins, gigolos et filles du trottoir, pigistes à la manque et poètes sans œuvre. Rinaldi reste un des rares à entretenir la flamme d’une littérature digne de ce nom, celle qui ne paraphrase pas le monde, mais le pare, avec des mots frottés comme des silex, d’un éclat qu’il n’avait pas ou que notre œil casanier ne voyait plus. Angelo Rinaldi, romancier et critique littéraire, est membre de l’Académie française. Il a reçu pour l’ensemble de son œuvre le prix Prince-Pierre-de-Monaco. Son dernier ouvrage, Résidence des étoiles, a été publié aux éditions Fayard en 2008.

02/2012