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Samba Triste

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Ethnologie

Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss est né en 1908 et mort centenaire, en 2009, tout près de nous, lecteurs du XXIe siècle. Il grandit dans une famille juive, bourgeoise, mais qui a connu des jours meilleurs. Le père est peintre, bricoleur ; le fils choisit la voie de la philosophie et du militantisme socialiste. Le jeune agrégé part en 1935 enseigner la sociologie à Sao Paulo. Lors de rudes expéditions dans le Brésil intérieur, il se fait ethnologue, découvrant l'Autre indien. Les lois raciales de Vichy le contraignent à repartir : il gagne l'Amérique en 1941 et devient Prof. Claude L Strauss - pour ne pas qu'on le confonde avec le fabricant de jeans. Cette biographie décrit l'accouchement d'une pensée d'un type nouveau, au milieu d'un siècle chahuté par l'Histoire : l'énergie des commencements au Brésil et l'effervescence du monde de l'exil européen à New York, entre surréalisme et naissance du structuralisme.),Le retour en France, après la guerre, sonne le temps de l'écriture de l'oeuvre : plusieurs décennies de labeur intense où Lévi-Strauss réinvente l'anthropologie, une discipline qui a désormais pignon sur rue et offre une nouvelle échelle pour le regard. En 1955, Tristes Tropiques en est la preuve éclatante, en France puis dans le monde entier. Au cours des années, Lévi-Strauss est devenu une gloire nationale, un monument pléiadisé de son vivant. Mais il a sans cesse revendiqué un "regard éloigné" qui lui permet de poser un des diagnostics les plus affûtés et les plus subversifs sur notre modernité en berne. Cette biographie souligne l'excentricité politique et intellectuelle de l'anthropologue. Sa vie décentrée par rapport à l'Europe, ses allers-retours entre ancien et nouveaux mondes. son goût de l'ailleurs font de ce savant-écrivain, mélancolique et tonique, esthète à ses heures, une voix inoubliable qui nous invite à repenser les problèmes de l'homme et le sens du progrès. Lévi-Strauss est moins un moderne que notre grand contemporain inquiet.

09/2015

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Histoire de France

Un voyage de Napoléon. 2 avril - 15 août 1808

Ce 2 avril 1808, Napoléon quitte Saint-Cloud et prend la route de Bayonne afin d'y rencontrer la famille royale d'Espagne et régler avec eux – au profit de l'Empire – les problèmes dynastiques de ce pays. La traversée de Saint-Cloud à Bayonne s'effectue à un rythme accéléré et Napoléon,après s'être arrêté quelques jours à Bordeaux,où il est rejoint par l'Impératrice Joséphine, arrive à Bayonne le 14 avril et loge au château de Marrac qu'il a fait acheter, jusqu'au 21 juillet suivant.Dans la nuit du 21 au 22 juillet, il reprend la route en direction de Pau, passe successivement à Tarbes et Auch avant de s'arrêter quelques jours à Toulouse. Et c'est de nouveau une course à travers les départements du Sud-ouest.Montauban, Agen sont visitées. A Bordeaux, il apprend la capitulation de Baylen. Sans attendre,il décide de rentrer à Paris mais ne voulant pas mécontenter les populations des départements de l'Ouest, il décide néanmoins d'en visiter certains. Il passe à Saintes, Rochefort, La Rochelle, Fontenay-le-Comte, Napoléon (Vendée) et s'arrête deux jours et demi à Nantes. Par Angers, Saumur, Tours, Blois et Vendôme, il rejoint Saint-Cloud et assiste le 15 août à Paris aux fêtes données pour la saint Napoléon. Le propos de l'ouvrage est de raconter cette équipée dans les départements de l'Empire. On suit Napoléon pas à pas, dans le quotidien de ce voyage, et presque heure par heure. C'est une reconstitution précise, uniquement basée sur les archives ou les témoignages des contemporains. C'est également l'occasion de percevoir l'état d'esprit des français à l'apogée de l'Empire au moment même où une première lézarde (la capitulation de Baylen) se dessine dans l'édifice impérial. Les réjouissances populaires, l'enthousiasme des villes et des campagnes, les gardes d'honneur, les discours des maires et des préfets forment l'armature de cette étude nouvelle. Dix chapitres composent ce travail suivis d'un appendice qui décrit le passage très rapide Napoléon sur la même route en octobre 1808 et janvier 1809, ainsi que le dernier voyage, triste,qui l'amène à l'île d'Aix d'où il partira pour Sainte-Hélène. Quatre annexes justifient l'étude : l'état des dépenses du service du grand écuyer pour ce voyage, les décrets pris par Napoléon en faveur des villes et des départements traversés ; les gardes d'honneur, formations urbaines paramilitaires qui l'accompagnèrent et enfin une annexe de notices biographiques des personnages rencontrés au long de ces pages. De très nombreuses notes éclairent certains points de la rédaction.

10/2019

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Littérature française

Notes d'une frondeuse : (de la Boulange au Panama) (Éd.1894)

Notes d'une frondeuse. Séverine Date de l'édition originale : 1894 Caroline Rémy (1855-1929) eut une enfance morne et triste auprès de parents conformistes qui l'enjoignent de choisir entre devenir institutrice ou se marier avec un employé du gaz. Voulant s'affranchir de l'emprise parentale, elle opte pour le mariage, pensant accéder à une forme de liberté : c'est un échec et le couple se sépare au bout de quelques mois. Elle rencontre par la suite Adrien Guebhard, professeur en médecine issu d'une riche famille suisse, qu'elle épouse en 1884 quand la loi Naquet autorisant le divorce lui permet de mettre fin officiellement à son premier mariage. C'est à Bruxelles, en 1879, qu'elle fait la connaissance de Jules Vallès, alors en exil car proscrit pour son implication dans la Commune huit ans plus tôt. De cette rencontre naît une amitié sincère et décisive pour Caroline Rémy : elle apprend avec lui non seulement le métier de journaliste mais découvre également la pensée socialiste et le militantisme. Ils vont à eux deux relancer Le Cri du peuple, un quotidien populaire d'extrême gauche fondé par Vallès et qui avait connu un énorme succès dans le Paris insurgé de 1871. Caroline Rémy signe d'abord ses premiers articles du nom de " Séverin " , avant d'adopter défi nitivement celui de " Séverine " en 1883. Après la mort de Vallès en 1885, elle reprend pendant un temps la direction du Cri du peuple, devenant ainsi la première femme à diriger un quotidien. Auteure très prolifi que, à la plume engagée et passionnée, elle signera plusieurs milliers d'articles au cours de ses nombreuses collaborations avec différents journaux. A partir de 1897, elle participe ainsi à une autre grande aventure éditoriale, celle de La Fronde, premier quotidien en France - le second dans le monde - à être entièrement administré et conçu par des femmes. Séverine donne voix à toutes les luttes contre les injustices dont sont victimes les femmes, emprisonnées dans le carcan d'une société conservatrice. Notes d'une frondeuse est publié en 1894 et rassemble certains articles écrits par Séverine. Avec son acuité de journaliste, elle fait la chronique d'une époque marquée par le boulangisme, mouvement populaire du nom du général Boulanger qui, avec ses velléités antiparlementaristes, invectiva les institutions de la Troisième République, avant de se suicider en 1891 suite au décès de sa maîtresse. Cet ouvrage demeure encore aujourd'hui une lecture passionnante pour revivre cette fi n de siècle au plus près des événements. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1894 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

08/2021

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Littérature française

Enfant-soldats. Du virtuel au réel, terrorisme en Raïs mineur

Journaliste depuis la fin des années 70 et amené à intervenir en presse écrite, radio puis web, Patrick Gorgeon a couvert au cours de sa carrière, par sa plume et sa voix l'actualité relevant plus particulièrement des secteurs construction, environnement et santé. Auteur en 2015 d'un des tout premiers livres parlants qui présentait pour originalité de réunir une sélection de ses chroniques épistolaires accompagnées de QR codes donnant accès à des séquences audio et vidéo récurrentes, il apportait déjà la démonstration de son intérêt pour les innovations technologiques touchant entre autres l'information et la communication. En créant en 2017 Women e Life, un webmagazine féminin indépendant ouvert sur le monde qu'il anime, sa volonté de mettre l'accent sur les idées, projets et actions de femmes dans de multiples domaines à échelle nationale et internationale a pu surprendre. Cette initiative témoigne en réalité bel et bien de son rejet de toute forme de discrimination et autre sexisme. Aujourd'hui, son premier roman révèle ses espoirs comme ses craintes concernant une jeunesse menacée d'influences et de dérives délétères que l'immersion dans le virtuel ne doit à aucun prix couper du réel. Basé sur de dramatiques événements liés aux conflits armés qui échappent à toute fiction et bouleversent les populations de régions du globe voire conduisent des mouvements islamistes radicaux à mener des actions terroristes en Occident, son livre dénonce l'endoctrinement et la formation au maniement d'armes auxquels des enfants et adolescents sont soumis. Poignant, parfois rassurant, le récit prend toute sa dimension à travers les rôles incarnés par des adultes, mais aussi par un enfant occidental et surtout de jeunes syriens abandonnés à leur triste sort dans un pays ravagé par plus de dix ans de guerre qui refusent de devenir kamikazes ou bombes humaines. L'auteur souligne les enjeux auxquels les hommes et femmes humanitaires dans l'âme se doivent de répondre pour déjouer toute propagande dont les messages idéologiques, religieux radicaux empreints de fanatisme instaurent le règne de la terreur sous couvert de promesse de paradis à des recrues en perte de repères et perspectives d'avenir. Face aux menaces qui pèsent sur de trop nombreuses innocentes victimes civiles au-delà du seul Moyen-Orient, Enfants-Soldats du Virtuel au réel envoie un signal fort concernant l'importance que revêt l'éducation et la formation d'une jeunesse en proie au doute quant à un possible monde meilleur. Il attire également l'attention de toutes et tous sur le fait que les jeunes soumis aux pires exactions et plongés dans la misère dans des pays en guerre, seront demain des adultes dont nul ne sait quel chemin ils choisiront finalement d'emprunter.

09/2021

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Espagne

Maquis, histoire des guérillas anti-franquistes

L'étude la plus complète publiée à ce jour sur la myriade des guérillas espagnoles de 1936 à 1960. L'auteur s'intéresse d'abord au phénomène des "fugitifs" et des "taupes", en butte à la répression systématique de l'appareil franquiste pendant la guerre civile et qui constitueront les premiers noyaux de combattants ; ainsi qu'aux rares tentatives de l'armée républicaine de monter des troupes irrégulières. Puis de 1939 jusqu'à la fin des années 50, il relate la formation progressive de guérillas s'érigeant dans certaines régions en authentique contre-pouvoir et unique opposition à Franco. Ce qui concerne non seulement des milliers de combattants mais aussi des dizaines de milliers d'agents de liaison et autres "complices". Sont évoqués les moments les plus remarquables, comme la formation du premier groupe organisé, la Fédération León - Galice (guérilla créée majoritairement par des socialistes et des anarchistes) ; l'aide des services secrets britanniques ou américains en Galice et en Andalousie ; le passage des invasions pyrénéennes et son échec du Val d'Aran fin 1944 qui sera à l'origine de la formation de la plus puissante guérilla antifranquiste, l'AGLA. Au fil de cette histoire, l'auteur nous raconte la vie quotidienne des maquis, les problèmes de santé, le ravitaillement, l'armement, le rôle des femmes... et les différentes stratégies de la terrible répression exercée à leur encontre. A la fin de l'ouvrage, l'auteur revient sur la décadence des organisations armées quasi inexistantes après 1952, la résistance urbaine à Madrid (communiste) puis en Catalogne (anarchiste) jusqu'en 1963. L'ouvrage se clôt sur une étude politico-stratégique et une tentative d'estimation des chiffres comparant les différentes sources : un travail qui n'a jamais été fait avec une telle honnêteté. Si cette histoire a longtemps été passée sous silence pour des raisons évidentes par le pouvoir franquiste, ça l'est aussi pour d'autres plus surprenantes par les diverses organisations de l'exil (CNT, PSOE...) qui n'ont pas brillé par leur constance, ou par le parti communiste espagnol qui après avoir ouvertement soutenu les maquisards, a changé de ligne en 1947 et les a abandonnés à leur triste sort. Cet ouvrage comble donc un vrai vide historiographique. Son exhaustivité ainsi que l'honnêteté intellectuelle de l'auteur en font un document de grande valeur. Secundino Serrano est un historien spécialiste de l'après-guerre d'Espagne et de l'exil républicain. Il a écrit une douzaine de livres. Porte-parole du Centre d'archives générales de la guerre civile espagnole, il enseigne à l'Institut d'études supérieures Legio VII de Léon. Traduit de l'espagnol par Jean-Pierre Bourgeat

10/2021

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Pléiades

Romans

Voici, après les deux tomes consacrés aux Contes et nouvelles, le volume qui rassemble tous les romans de Maupassant, y compris ses deux romans inachevés L'Ame étrangère et L'Angélus. Est-il tout à fait assuré que Maupassant appartienne au naturalisme ? Certes, il s'agit pour lui de trouver la vérité de l'homme non plus seulement dans son esprit (comme au XVIIIe siècle) ou dans quelques types exceptionnels (comme au XIX), certes, Taine et Claude Bernard ne sont pas loin, et Flaubert, fils de médecin : les personnages de Maupassant sont au monde "à travers leur corps", corps immergé dans un milieu qui les explique en partie. Et si - cependant - Maupassant était impressionniste, troublé par l'instant qui passe et les crépuscules qui ramènent les monstres ou les doubles que la nuit profère ? Une vie : Jeanne, l'héroïne, est l'hypostase même de l'absence ; c'est une vie quelconque - la sienne -, mais qui pourrait être la nôtre. Bel-Ami, ou l'homme qui arrive par les femmes dans les milieux bien troubles - et pas tout à fait archaïques - d'un certain journalisme et d'une certaine politique. Mont-Oriol, ou comment un type de médecin crée sa propre clientèle en suscitant la maladie de son malade. Pierre et Jean, ou l'obsession de l'identité. Plus fort que la mort : Olivier Bertin meurt - comme dans Racine - quand il reconnaît dans la fille de sa maîtresse le portrait - comme dans Poe traduit par Baudelaire - qu'il a jadis fait de celle-ci. Mais le portrait, ici, est de chair vivante. Notre coeur, ou la frigide qui tient salon : peut-être le seul roman de Maupassant qui sauve son héros par un recours quelque peu rousseauiste à la fraîche nature. Anatole France écrivait de Maupassant dans sa Vie littéraire : "Son indifférence est égale à celle de la nature : elle m'étonne, elle m'irrite. Je voudrais savoir ce que croit et sent en dedans de lui cet homme impitoyable. Aime-t-il les imbéciles pour leur bêtise ? Aime-t-il le mal pour sa laideur ? Que croit-il de l'homme ? Peut-être se dit-il que le monde est bien fait, puisqu'il est plein d'êtres mal faits et malfaisants ? Toutefois, on est libre de penser, au contraire, que M de Maupassant est, en secret, triste et miséricordieux, navré d'une pitié profonde, et qu'il pleure intérieurement les misères qu'il nous étale avec une tranquillité superbe". Faut-il, en définitive, penser de ces cruels romans ce que Maupassant écrivait, dans son premier recueil de vers, des femmes : Il faut dans ces fruits-là ne mettre que la dent : On trouverait au fond une saveur amère.

07/1994

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Poésie

Souvenirs de la maison des fous

Novembre 1943. Menacé par ses activités clandestines, Paul Eluard doit quitter Paris et disparaître. Il trouve refuge chez Lucien Bonnafé, psychiatre résistant et visionnaire, directeur de l'asile des fous de Saint-Alban, et passera des mois caché parmi les aliénés... Dans L'Immaculée Conception, en 1930, Paul Eluard et André Breton offraient cinq variations autour des délires recensés par la psychiatrie pour démontrer qu'il n'y avait pas de frontière entre le langage des prétendus fous et celui des poètes, sauf aux yeux de la société. En novembre 1943, lorsque Eluard est accueilli à Saint-Alban par Lucien Bonnafé, épisode auquel fait allusion Xavier Donzelli dans Les Messagers également publié en janvier 2023 chez Seghers, les temps ont changé : l'euphorie et les provocations du surréalisme sont loin, la France est occupée, la poésie doit s'engager. Face aux fous de l'asile public départemental de Lozère, aux aliénés atteints cette fois réellement de débilité mentale, de manie aiguë, de paralysie générale, de délire d'interprétation ou de démence précoce, Eluard se fait confident, interlocuteur. Rappelons-nous que le poète du lyrisme amoureux est aussi le poète de l'indignation face aux injustices et de la compassion envers les malades des sanatoriums, les soldats du front, les femmes tondues de l'après-guerre et de toutes les misères du monde. Dans ce long poème composé de sept parties et d'un épilogue, " Le Cimetière des fou ", il dresse sept portraits de malades servis par les dessins poignants de Gérard Vulliamy, artiste peintre graveur proche du surréalisme et futur gendre du poète. Empreints d'une profonde empathie, ces textes font résonner des voix : celle du poète confronté au mystère impénétrable de l'esprit perdu, " chantant la mort sur les airs de la vie ", ou celle des fous en proie aux hallucinations, à des absences ou à de rares éclairs de lucidité. " Le mannequin en croix est-il un homme ou moi ? " s'interroge une jeune femme triste ; " Peut-être aurais-je pu cacher cette innocence qui fait peur aux enfants ? " laisse entendre une vieille dame dont " un mur de regret cerne l'existence ". Saint-Alban, berceau de la psychiatrie institutionnelle, fut le premier lieu en France à offrir une prise en charge thérapeutique aux fous devenus des patients - à une époque de restrictions qui allait voir mourir de faim la moitié de la population des asiles, soit quarante mille personnes. De la même façon, à travers ce texte, Eluard arrache ces individus à une solitude carcérale et les rend à leur humanité. A notre époque, à l'heure de l'inflation sécuritaire dans les hôpitaux psychiatriques, ses Souvenirs de la maison des fous nous rappellent plus que jamais à notre esprit et à notre humanisme.

01/2023

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Volcanisme, volcanologie

Histoires de volcans. Chroniques d'éruptions

Cet ouvrage tout en couleurs décrit par des photographies et des documents historiques plus d'une soixantaine d'éruptions volcaniques et les relations que l'Homme a eu avec chacun de ces événements extraordinaires. En effet, une éruption volcanique est toujours un instant incroyable, quel que soit son importance, sa durée, elle ne laisse jamais indifférent celui qui la découvre. Elle marque les habitants qui deviennent les témoins de l'énergie d'une Terre indomptable. Un volcan en éruption redevient le maître du territoire, il donne le tempo et l'Homme doit se résigner à s'échapper, à s'abriter, à s'exiler... C'est aussi un spectacle hors du commun qui donne à observer, à peindre, à photographier, à étudier pour tenter d'archiver cet évènement et de mieux appréhender la machine Terre. Cet ouvrage permet ainsi de découvrir : Agung, la montagne des Dieux ; Décembre 1913 : désastre à Ambrym ; l'Asama-yama et la route du Kisokaido ; Bárðarbunga, un volcan sous-glaciaire ; Bayonnaise rocks, remue-ménage sous-marin ; Capelinhos et son phare ; Chaitén, le volcan inconnu ; Changbaishan, et le culte de la personnalité ; Cotopaxi, disparition d'un glacier ; Cumbre Vieja une éruption prévisible ; le plateau de Dieng et ses nappes de gaz carbonique ; El Chichón, une éruption mémorable ; Eldfell, le volcan maîtrisé ; Erta Ale, la montagne qui fume ; l'Etna, l'antre du cyclope ; Eyjafjallajökull, l'effet papillon ; Fagradalsfjall, sur les traces d'Otto Lidenbrock ; le Fuego et ses villageois ; Mont Fuji, la montagne sacrée ; Galeras ou Urcunina, la montagne de feu ; Galunggung, une histoire de cendres ; l'île Julia, Graham ou Ferdinandea ? ; Katmai-Novarupta, la plus grande éruption du XXe siècle ; Kawah Ijen, le cratère vert ; Kilauea, le royaume de Pélé ; Krakatau, 1883, une éruption cataclysmale ; Le Laki - Annus Mirabilis ; Mayon, un tueur redoutable ; Merapi, la montagne de feu ; Misti et le Huaynaputina deux volcans vénérés ; Montagne Pelée, chronique d'une éruption annoncée ; Ol Doinyo Lengaï, le domaine du dieu Engaï ; Nevado del Ruiz, le drame d'Armero ; Nishinoshima, chronique d'une île mystérieuse ; Nyiragongo et son lac de lave ; Nyos, le lac meurtrier ; Parícutin, naissance d'un volcan ; Pinatubo, l'éruption du XXe siècle ; Piton de la Fournaise, un volcan très actif ; Popocatépetl, "la montagne qui fume" ; Ruapehu et le triste Noël 1953 ; Sakurajima, l'île des Cerisiers ; Santa María, Santiaguito et ses dômes ; Santorin et le mythe de l'Atlantide ; Sinabung, le paradis perdu ; Soufriere Hills, une éruption sans fin ; Stromboli, terre de Dieu ; Soufrière de Saint-Vincent, un volcan menaçant ; Taal 2020, une éruption en sommeil ; Tambora, l'éruption du millénaire ; Timanfaya, Montanas del Fuego ; Tonga et sa pépinière de volcans ; Unzen et sa nuée mortelle ; L'envoûtant Vésuve ; Vulcano, un volcan juste assoupi ; White Island, le volcan spectaculaire ; Yellowstone, la démesure.

08/2022

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Littérature française

Haine du Blanc et monde noir

Le monde noir, depuis l'après-guerre, est prisonnier de la Haine du Blanc qui s'affirme de plus en plus, à la mesure de l'échec des Etats d'Afrique noire à offrir des perspectives prometteuses à leurs populations, comme en témoigne le triste spectacle de cette jeunesse parmi la plus vaillante qui prend des risques à travers Sahara et Méditerranée pour rejoindre l'Europe depuis plus de dix ans. Pour délivrer le monde noir, il est indispensable de savoir ce qu'est cette Haine du Blanc, ses origines, son objectif obsessionnel, son mode opératoire, et comment est-elle parvenue à instrumentaliser les élites noires... Née en chrétienté, une affaire à l'origine entre Blancs, cette multiséculaire Haine du Blanc s'adapte de siècle en siècle à la conjoncture du moment pour arriver à ses fins d'affaiblir et de déconstruire cette civilisation occidentale qu'elle abhorre au plus haut point. Elitiste, elle a infiltré et noyauté des rouages importants de la société occidentale, s'offrant ainsi une capacité d'influence qui lui permet d'imposer continuellement des opinions marginales, des nouvelles valeurs dites progressistes... issues de ses élucubrations et lubies. Toujours du côté des ennemis de l'Occident, elle a été pendant des décennies la cinquième colonne du communisme stalinien, et elle est aujourd'hui l'alliée de l'islamisme. Avec des voix noires à son service, la Haine prétend lutter contre le colonialisme, le racisme, la xénophobie et autres. Le monde noir en est perturbé à croire que le Blanc est coupable de l'esclavage et la traite négrière, que la colonisation européenne fut un mal, que le pharaon Ramsès II était noir, ou que le souverain du Congo Léopold II était un criminel. Nous en sommes aujourd'hui à l'ultime dérive qu'est le Wokisme... A la limite, que des Blancs, au nom de l'abusus, s'attellent à détruire leur civilisation est leur droit et leur problème ; mais que des prétendus intellectuels noirs se laissent naïvement piéger dans cette entreprise qui fait du monde noir une victime collatérale est inadmissible. Il s'agit, ici, de créer les conditions psychologiques, intellectuelles et morales d'un redressement de l'Afrique noire qui se tromperait de croire pouvoir s'en sortir sans examen de conscience sur son passé. Accuser l'Occident d'être responsable de tous les malheurs du monde noir relève d'une imbécilité qui n'a que trop duré ! L'Afrique doit se reprendre en main, en retrouvant la réalité de son histoire, et en se montrant plus exigeante envers elle-même dans la conduite de son destin, sans se laisser distraire par la Haine du Blanc. Noir ou Blanc, nous devons ensemble combattre la Haine du Blanc, pour sortir le Blanc de la repentance et le Noir de l'infantilisme...

04/2023

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témoignages personnels

16 ans, résistant

Le lendemain de la rafle du Vel d'Hiv. , le 17 juillet 1942, alors qu'il allait rentrer dans l'épicerie familiale, Robert Birenbaum, jeune Français juif de bientôt 16 ans (ses parents sont Français comme lui, bien que nés en Pologne) rencontre sa tante Dora, avenue Secrétan. C'est lui qui raconte : "Elle était jeune, trente-deux ou trente-trois ans, et très belle ; c'était ma tante préférée. Elle me raconta pourquoi mon oncle avait été arrêté et mis en prison. Il était résistant. Sur sa lancée, elle me demanda si elle pouvait avoir confiance en moi. Si je le voulais, elle pouvait me faire entrer en contact avec des jeunes juifs communistes, des résistants. Mais ce devrait être un secret entre nous deux. Jamais je ne devais dire à mes parents qu'elle avait été mon instigatrice. J'acceptais sans hésiter. Elle me fit comprendre en très peu de phrases qu'il était toujours préférable de se battre, de vivre debout et dans la dignité, et de ne pas se coucher devant l'ennemi. Elle avait comme son mari un poste de responsable au sein du MOI (Mouvement Ouvrier Immigré) et me donna tout de suite un rendez-vous avec un camarade de la Jeunesse communiste. C'est ainsi que j'entrai dans la Résistance, le 17 juillet 1942". Le 18 juin 2023, le même Robert Birenbaum reçoit - enfin - des mains du Président Emmanuel Macron, la Légion d'honneur au Mont Valérien, après s'être recueilli dans la clairière où reposent nombre de ses camarades de résistance. 81 ans après avoir pris sans s'en rendre compte la décision la plus importante de sa vie... Le 21 février 2024, le couple Manouchian sera rapatrié au Panthéon. Les Manouchian, c'est l'Affiche rouge du nom de l'affiche placardée dans tout le pays par les nazis qui recherchaient ces résistants. Arrêtés, les 22 hommes membres de l'Affiche Rouge, ces Francs-Tireurs Partisans de la MOI, seront fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien. Olga Bancic, seule femme du groupe, sera décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart. Robert Birenbaum, malgré son très jeune âge, fit partie de 1942 à 1944 (sous le pseudo de "Guy") de ceux qui recrutaient justement ces résistants FTP MOI. Triste ironie de l'Histoire, il devait intégrer ces FTP lorsque les membres de l'Affiche rouge furent pris. Son livre raconte à la première personne ses deux années incroyables au cours desquelles, avec d'autres jeunes gens, français et étrangers, juifs, communistes, parfois de simples adolescents comme lui, ils tinrent en respect collabos et nazis dans Paris et ses alentours. Lancers de tracts, vols d'armes, de machines à écrire, planques, attentats, sabotages et arrestations...

02/2024

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Littérature portugaise

Un jour j'irai à Sagres

A la fois roman d'action et roman d'un flux de conscience, ce récit, de forme autobiographique et qui s'inscrit dans la tradition des romans d'apprentissage, est un voyage dans un Portugal de la deuxième moitié du XIXe siècle mêlant inextricablement réel et imaginaire. Le narrateur, Mateus, y retrace son existence marquée par un traumatisme affectif initial. En quête désespérée d'un amour perdu d'avance, il est passionné par l'histoire portugaise et l'identification chimérique qu'elle permet avec les grands mythes de la mémoire collective. Une action structurée autour de trois lieux : le village pauvre de la province du Minho, à l'extrême nord du pays où il a passé son enfance auprès de son grand-père ; Lisbonne où il se confronte aux modes de vie de la grande ville ; Sagres, dans l'Algarve, destination mythique qui hante ses rêves depuis l'enfance, cité située entre l'Afrique et l'Europe, à l'extrême pointe du Portugal et du continent européen, choisie par l'Infant Henrique (Henri le Navigateur) pour y fonder une école navale et en faire la base de départ des expéditions qui permettront la constitution de l'empire mondial portugais. Le récit est nourri par la récurrence de plusieurs thèmes : la nature, le lien profond avec les animaux, les besoins d'amour et de sexe(s), avec leurs rituels primitifs et leurs délicatesses, le bonheur et le malheur de vivre et de mourir dans une société où le salut est individuel et le naufrage social. Le roman est aussi un hymne à la langue portugaise et à la création littéraire, dont la référence héroïque est Camões, le grand poète-barde-prophète épique des Lusiades, héritier d'Homère et de Virgile, inventeur de la mythologie des expéditions portugaises et de ses héros. " Tout triste rebelle que je suis, j'attribue des formes informes aux miettes de pain éparpillées sur la table. Alors que j'apprécie les produits de la terre, il n'y en a pas beaucoup chez moi, je me nourris pour ainsi dire de petites bricoles. Pourtant sans eux, je ne serais pas ici, sur cette colline de Lisbonne, une des sept existantes, que je parcours en m'appuyant aux murs pour ne pas tomber. Après avoir quitté les terres de mon grand-père et m'être établi à Lisbonne, à Sagres, et puis dans le monde, c'est ici que je suis revenu. Qui suis-je sans les ruines des villes humaines et sans les bribes de mon existence ? Qui suis-je sans ces histoires, mes décombres ? Je vis avec une parcimonieuse économie. Les pièces de monnaie que j'ai dans la poche nourrissent à peine mes rêves. Les restes d'un travail presque esclave, des voyages où jadis nous autres Portugais nous étions passés maîtres. "

05/2022

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Histoire internationale

Mon père, mon frère, les Shahs d'Iran. Entretiens avec Son Altesse Impériale le prince Gholam-Reza Pahlavi

Il est peu d'événements sur lesquels nos certitudes paraissent mieux fondées que la chute du Shah d'Iran et la Révolution Islamique de 1979. Que croyons-nous savoir ? Un régime autoritaire, à bout de souffle, a été renversé par une révolution populaire inspirée par un religieux qui avait été accueilli en France. Tout le reste est passé sous silence. Passés sous silence, 2 500 ans de civilisation brillante, des siècles d'humiliation et 60 ans de reconquête de fierté nationale et de progrès... L'Iran nous paraît désormais n'avoir jamais été que le pays du tchador et de la pensée unique. Ou pire, le pays où toute modernisation est impossible. Le Prince Gholam-Reza Pahlavi, frère du Shah d'Iran, a décidé de rompre ce silence et de dire quel a été l'Iran au XXe siècle, marqué par la dynastie à laquelle il appartient. Il relate comment son père Reza Shah, puis son frère, par leur politique toujours tournée vers le progrès, ont su et pu donner à l'Iran la place qui lui revenait de droit dans le concert des grandes nations. Mais voulait-on la paix au Moyen-Orient ? La guerre dans cette partie du monde n'arrangeait-elle pas certains intérêts, ceux-là mêmes qui firent partir le Shah ? Le Prince Gholam-Reza Pahlavi a accepté de répondre à nos questions, même les plus embarrassantes, afin de rétablir la véritable histoire de son pays, dont aucun Iranien n'a à rougir. Au fil des entretiens se dégage également un portrait saisissant de la vie quotidienne du Shah et de la famille impériale, ballottée des palais d'Iran jusqu'à l'exil. Les amours (des années Fawzia aux années Soraya, la princesse aux yeux tristes, et Farah), les doutes, la douleur aussi, notamment lors du tragique décès de la Princesse Leila en 2001 et l'intervention digne et poignante de sa mère l'Impératrice Farah à la radio, qui a ému des millions d'Iraniens. L'Iran impérial était un rempart contre le terrorisme international. Il a été vaincu par ces mêmes forces qui aujourd'hui au pouvoir à Téhéran sont les complices de ceux qui cherchent à déstabiliser le monde.

01/2005

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Histoire de France

Les Provinces illyriennes. Cinq études

La guerre avec l'Autriche de 1809 donne à la France le vaste territoire adossé à la côte dalmate qu'elle occupe depuis 1805. Le jour de la signature du traité de paix de Schönbrunn, le 14 octobre 18029, Napoléon signe le décret instituant les Provinces illyriennes, nouvel Etat formé de l'Istrie, de la Dalmatie - jusqu'alors partie intégrante du royaume d'Italie -, de la Carniole, d'une partie de la Carinthie, provinces autrichiennes, de Trieste, de Rijeka ainsi que de la Croatie civile au sud de la Save et des Confins militaires sur la frontière turque. C'est la brève histoire de cette formation étatique particulière - des militaires et des civils se partagent la direction des affaires publiques - dont la durée n'excéda pas quatre ans, que relate le professeur Fran Zwitter dans cinq études rassemblées dans le présent ouvrage. La domination française fera bifurquer l'histoire des populations dominées. En effet, pour donner à son pouvoir toute l'efficacité nécessaire, les autorités françaises introduisent, outre les méthodes de gouvernement moderne, l'usage de "la langue du pays" dans une partie de l'administration et dans les écoles illyriennes, et l'auteur de montrer comment en servant leurs intérêts, les Français donnent à cette question linguistique une charge politique jusqu'alors inconnue. Les Slovènes, et les Croates dans une moindre mesure, font de leur aspiration à parler leur langue le moyen autour duquel va se condenser leur conscience nationale. La rupture avec le passé engendrée par la présence française n'est donc pas seulement inscrite dans le réel administratif qui régit la vie sociale et économique des Provinces, mais aussi et surtout affecte les instances symboliques autour desquelles leur existence se noue. En ce sens, l'éphémère présence française sera une étape décisive pour l'histoire des nations sud slaves. Si l'Illyrie représente un cas à part dans la vaste histoire napoléonienne, c'est que, outre l'introduction des principes fondamentaux de l'Etat et de la société moderne, les occupants français ont donné aux populations autochtones les rudiments pour qu'ils se constituent en sujet politique, qu'ils forment des nations.

06/2010

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Thèmes photo

Congo. Une lutte sublime, Edition bilingue français-anglais

Créé en 2009 par la Fondation Carmignac, le Prix Carmignac du photojournalisme a pour mission de soutenir, chaque année, la production d'un reportage photographique et journalistique d'investigation dans une région où "les libertés et droits fondamentaux sont menacés" . En 2020, le 11e Prix a été remis au photojournaliste canadien Finbarr O'Reilly pour son projet de reportage en République démocratique du Congo. Entamé en 2020 mais vite interrompu par l'irruption de la pandémie du coronavirus, le reportage a repris au premier semestre 2021. Le projet soutenu se propose d'explorer les défis humains, sociaux et écologiques que le Congo affronte aujourd'hui, en documentant les dures réalités et les immenses défis qui freinent l'essor d'un pays exploité depuis des générations. Grand comme quatre fois la France, la RDC est un pays-continent irrigué par le fleuve Congo. Il concentre d'immenses richesses naturelles et minérales : plus grande forêt pluviale après l'Amazonie, premier producteur de cobalt et de coltan (métaux stratégiques de nos équipements électroniques), deuxième producteur de diamants... Mais le pays, déchiré par des conflits intercommunautaires et politiques récurrents, accumule misères, épidémies et affrontements sanglants. La République démocratique du Congo présente l'un des indices de développement humain (IDH) les plus faibles au monde. Son alphabétisation est en hausse mais sa santé publique à l'abandon, et les violences faites aux femmes et aux enfants y sont endémiques. Le pays possède les plus grandes ressources en eau douce d'Afrique mais a le plus faible taux d'accès à l'eau potable. C'est aussi le moins bien loti en matière d'infrastructures de transport de la planète et un des tristes champions de la déforestation et de l'accaparement des terres et des matières premières. Ce projet fait également entrevoir des raisons d'espérer pour les 90 millions d'habitants de la République démocratique du Congo, dont 60 % ont moins de 20 ans : initiatives dans l'éducation et la santé, actions de préservation de la faune, et luttes contre les trafics, la corruption et la mainmise de quelques individus et des multinationales sur les exploitations minières.

06/2022

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Critique littéraire

Carnaval

" Conquête facile, Daniel aime l'amour, les Champs-Elysées, les grandes automobiles et les cocktails. Autrefois, il aimait la campagne et, dans son jardin désordre, les asters bêtes et tristes et le grand plant d'asperges où l'on coupait, à l'automne, des brassées de feuillages roux que sa mère disposait dans les vases du salon pour faire un fond aux chrysanthèmes. Il aimait aussi les mots d'où partent, mieux que des gares, les vrais rapides qui nous entraînent. Il aimait la lecture et l'encre, maintenant cette femme. " Quand Mireille Havet écrit ce roman, Carnaval, elle est encore nimbée de sa renommée de jeune poète prodige, que Guillaume Apollinaire lui a forgée juste avant la Grande Guerre. Elle a alors un peu plus de vingt ans, fraye volontiers avec les plus désaxés de sa génération, aime par-dessus tout le Paris noctambule des Années folles, regrette la douce campagne de son enfance, croit encore à son avenir d'écrivain et se remet à peine d'une liaison exaltante et humiliante, peu secrète en tout cas, avec la " d'annunziesque " comtesse de Limur. Mireille Havet a décrit dans son Journal les aléas de cette relation dont elle désire - et ne désire pas - guérir ; elle en a relu et parfois repris certains passages, lyriques et obsédants. Mais Carnaval se veut un roman dans l'air du temps : vif, élagué, irrespectueux des genres littéraires et " crypté ". La violente et brève passion de ces deux amantes se traduit littérairement en une aventure - presque une épreuve initiatique - entre une femme mûre, son mari et un tout jeune homme : Madeleine et Jean de Limur deviennent, dans ce roman à clef, l'excessive Germaine et l'ironique Jérôme ; Mireille Havet est le naïf, puis le cynique Daniel... Sacrifice aux conventions qui, à vrai dire, ne trompa personne - ni ses amis et relations, ni la critique. Car l'histoire vécue et l'intrigue - on le découvre aujourd'hui, on devait le deviner autrefois - sont identiques, ainsi que les circonstances, les décors, les retournements incessants de situation et le paradoxe des sentiments...

03/2005

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Beaux arts

Leo Castelli et les siens

" Je ne suis pas marchand d'art, je suis galeriste " avait coutume de répéter Leo Castelli. Il a régné sur l'art contemporain international pendant plus de quarante ans, au point d'en changer toutes les règles. Après avoir vécu dans de grandes villes d'Europe (Trieste, Vienne, Milan, Budapest, Bucarest et Paris), aux prises avec les convulsions historiques du siècle, ce grand bourgeois dilettante rejoint les États-Unis en 1941, où il ouvre sa propre galerie à New York, en 1957, à l'âge de cinquante ans. Fasciné par les artistes, ses " héros ", il découvre les grands Américains des sixties (Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Frank Stella, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, James Rosenquist), et les mouvements esthétiques (le Pop Art, l'art minimal, l'art conceptuel), qu'il insère dans le cours de l'histoire de l'art. Organisée à l'européenne et gérée à l'américaine, la galerie Castelli invente la première forme de globalisation du marché de l'art et devient une institution incontournable. En quelques années, le galeriste transforme le statut de l'artiste aux États-Unis, assurant à l'art américain, pendant près de quatre décennies, une absolue hégémonie sur la scène internationale. Les consécrations à la Biennale de Venise pour Robert Rauschenberg en 1964, et Jasper Johns en 1988, sont de nouveaux coups de maître pour Castelli, jusqu'à ce que le marché de l'art américain s'emballe dans la fièvre de la montée des prix. Pourtant, derrière la personnalité d'un personnage érudit, affable et médiatique, se cache une histoire beaucoup plus complexe et mystérieuse qu'il ne le laissait paraître. Grâce à de nombreux entretiens réalisés dans le monde entier et à des documents d'archives inédits, Annie Cohen-Solal, biographe de Sartre et auteur de " Un jour ils auront des peintres ", nous transporte d'Italie en Hongrie, en Roumanie, en France et aux États-Unis, pour raconter la passionnante trajectoire du galeriste, découvrant que sa fonction ressemblait étrangement à celle de ses propres ancêtres, et de ces agents qui travaillaient auprès des Médicis, dans la Toscane de la Renaissance.

10/2009

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Beaux arts

Tiepolo in Milan. The Lost Frescoes of Palazzo Archinto

Tiepolo in Milan : The Lost Frescoes of Palazzo Archinto brings together preparatory drawings and paintings, as well as documentary photographs, to commemorate an extraordinary fresco cycle by the Venetian painter Giambattista Tiepolo (1696-1770). Painted for Palazzo Archinto in Milan, the frescoes were destroyed in a bombing during World War II. The catalogue accompanies an exhibition at The Frick Collection. In 1730-31, Tiepolo undertook his first significant project outside the Veneto, frescoes for five ceilings in Palazzo Archinto in Milan. The paintings were commissioned by Count Carlo Archinto (1670-1732), likely in honor of the marriage of his son, Filippo, to Giulia Borromeo. Tiepolo's mythological and allegorical scenes-Triumph of Arts and Sciences ; Apollo and Phaëton ; Perseus and Andromeda ; Juno, Fortune, and Venus ; and Nobility-were painted in some of the largest rooms of the palazzo. Unfortunately, the palazzo was bombed during World War II and its interior completely destroyed. Only a series of black-and-white photographs, taken between 1897 and the late 1930s, preserves the frescoes' appearance, but a number of preparatory drawings and paintings provide precious information, including three painted sketches (Triumph of Arts and Sciences, the Museu Nacional de Arte Antiga, Lisbon ; Apollo and Phaëton, Los Angeles County Museum ; and Perseus and Andromeda, The Frick Collection). Three drawings from the British Museum in London, the Museo Civico in Trieste, and the Sinebrychoff Art Museum in Helsinki are the only related graphic works. These-along with other drawings and prints by Tiepolo and some books- have been reunited for the first time in order to bring to life these extraordinary works of art. On view at The Frick Collection from April 16 to July 14, 2019, the exhibition is curated by Xavier F. Salomon, Peter Jay Sharp Chief Curator at the Frick, with Andrea Tomezzoli, Professor at the University of Padua, and Denis Ton, Curator of the Musei Civici in Belluno. Included in the publication are essays on Tiepolo's work in Palazzo Archinto (Salomon), on the role of the frescoes in Tiepolo's career (Tomezzoli), on the intellectual world of the Archinto family (Ton), and on the architectural history of the palace (Kluzer).

04/2019

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Sciences politiques

Frustration 14 : Solidaires

En un an, Macron et son gouvernement auront détruit un grand nombre de garanties d'égalité et de progrès social : les portes de l'Université se referment, la Sécurité sociale se dégrade, les salariés sont exposés à l'arbitraire et à la précarité, et, les riches étant exonérés de leurs obligations fiscales, la redistribution des richesses est abandonnée. La destruction de l'égalité s'accompagne de la réduction de nos libertés : pour Macron et sa clique, la loi est désormais un instrument pour réprimer, enfermer, expulser. Drapé d'un pouvoir autocratique, bouffi de suffisance et aveuglé par son arrogance, le président fait gonfler les ruisseaux de colère et fédère les résistances. Cet adversaire a le mérite de la cohérence et ne s'embarrasse pas de concessions, même d'ordre symbolique, si bien qu'il agresse le peuple avec autant de virulence qu'il met de douceur à cajoler les riches. Il s'apprête à découvrir que, au titre de ses "passions tristes" , et plus qu'aucune autre, la France a la passion des révolutions. AU SOMMAIRE : Dossier : Ma santé détruite par le capital -> Criminalité - La mort au travail : des chiffres officiels 10 fois en-dessous de la réalité -> Cinéma - Corporate ou les harceleurs de bonne foi -> Enquête - L'industrie pharmaceutique a-t-elle intérêt à nous soigner ? -> Révélations - Un député actionnaire de Sanofi veut déréglementer les essais cliniques sur les humains Dossier : La blitzkrieg de Macron -> Escroquerie - "Je vais tous vous privatiser", comment Macron brade bien commun -> Macronie - Ce qu'il nous a déjà pris, les prises de guerre (des classes) de Macron - an I -> Travail - Formation professionnelle, la prochaine crasse des libéraux -> Innovation - Le mouvement du Libre contre la start-up nation - Rencontre avec des membres fondateurs de la Maison du Libre et des Communs -> Reportage - Les classes populaires à Science Po, social-washing dans l'école des élites ? -> Point de vue - Pour la suppression des grandes écoles -> Mot-clé - "Parcoursup", vers des études à prix d'ORE -> Cinéma - Les héros sont-ils forcément conservateurs ? Cahier été -> Test : Quel. le usager. ère mécontent. e êtes-vous ? -> Socioscope : qu'allez-vous décider à la place des astres et des puissants ce mois-ci ?

05/2018

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Lecture, écriture

Cahier d'écriture CP Lecture Piano. Edition 2021

L'approche originale de la méthode de lecture Piano permet aux élèves d'entrer pas à pas dans la lecture. Très progressive, cette méthode de lecture privilégie la différenciation et rassure l'élève. Elle facilite aussi l'identification rapide des mots grâce à un apprentissage renforcé du code. Ce cahier d'écriture (64 pages) s'utilise en complément du manuel de la méthode Lecture Piano CP. Chaque page est composée de 4 parties : la lettre introduite avec le ductus (jusqu'aux graphèmes complexes) "J'écris", 1ère séance : majuscule (rappel GS), apprentissage de la lettre seule (en 2 étapes au besoin) puis tracé (dans une syllabe) ; "Je copie", 2ème séance : copie de la lettre, de syllabes et de mots issus du manuel (GN et phrase à partir de la période 2). "Je continue la frise" : friste pour entrainer le geste et la structuration dans l'espace (périodes 1 et 2) puis plus tard d'un "Défi de copie" Lecture Piano est un dispositif simple et facile à s'approprier : un manuel de lecture (piano en carton inlcus), le cahier d'exercices , le cahier d'écriture (présenté ici), un guide pédagogique à télécharger sur le site compagnon , les panneaux référents , le manuel enseignant (gratuit pour les adoptants), le manuel élève , les albums de premières lectures, série 1 et série 2 . Une approche orginale : Des graphèmes en couleur pour favoriser leur mise en mémoire. Chaque graphème introduit par une petite phrase décalée met en scène un personnage. Encarté dans le manuel élève, quatre"pianos" miniatures en carton dont les touches sont associées aux lettres, pour "chanter les syllabes" et faire comprendre le principe de la combinatoire par la manipulation. Une progression efficace qui permet de décoder rapidement. Une différenciation à 3 niveaux : dans la lecture de syllabes, de mots, de textes avec un niveau d'étayage qui évolue en fonction du niveau. Et aussi : Des textes pour travailler et évaluer la fluence (présentation à retrouver dans le guide pédagogique). Des petites histoires ou textes rigolos complètent le manuel pour favoriser le plaisir de lire. Dans le cahier d'exercices, un travail systématique en phonologie, en compréhension et en production d'écrit. Plébiscitée par de nombreux enseignants et enseignantes, Lecture Piano convient aussi aux enfants à besoins particuliers.

03/2021

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Littérature française

Il faut beaucoup aimer les gens

A quoi tient la vie ? A nos liens invisibles. Nous, inconnus, sommes raccordés sans le savoir. Nos existences se percutent en silence. Eddy, onze ans, découvre une SDF morte dans la rue. Piqué par la curiosité, il fourre dans sa poche un Photomaton qui traînait près d'elle, où deux personnes sourient. Vingt ans plus tard, alors qu'il vide l'appartement de son enfance, Eddy retombe sur ces photos volées. Pour rendre à son inconnue l'histoire qu'il lui a confisquée, il se lance dans une enquête, à la recherche de ceux qui l'ont aimée. Un roman profondément humain et lumineux. A propos de l'autrice Solène Bakowski vit à Paris. Elle a publié sept romans, dont Rue du Rendez-Vous (Plon, 2021, HarperCollins poche, 2022). Portés par une magie douce, ses livres sont une invitation sensible au rapprochement entre les êtres. "Une histoire pleine d'humanité, épicée par des personnages authentiques et touchants". Paris Match " Il faut beaucoup aimer les gens déroule des vies de débrouille, des vies dans l'ombre. L'écriture de Solène Bakowski leur insuffle une splendeur étonnante et les rend à la lumière. C'est clairement le livre le plus réussi de Solène, le plus abouti, le plus romanesque aussi. Il y a une implication supplémentaire, une vulnérabilité, quelque chose de très fort. " Michaël Mathieu, Librairie de Paris " Ce roman m'a transportée par son style enlevé et la qualité de sa narration. " Caroline Drapier, Librairie des Fables (Château-Thierry) " Un style fluide, très agréable à lire où l'écriture fait passer énormément d'émotions, des personnages attachants et touchants que l'on a vraiment l'impression de connaître comme des amis, et que nous sommes tristes de quitter. Profondément humain et altruiste, cela fait du bien dans notre monde actuel. " Laurence Canova, Librairie Canova " Une écriture poétique, juste, musicale, dramatiques, indélébiles, sont une nouvelle fois au Rendez-vous dans ce nouveau roman de Solène Bakowski. Ce roman m'a transportée par son style enlevé et la qualité de sa narration. C'est mon gros coup de coeur de l'été. " Caroline, Librairie Le jardin des fables " Quelle histoire, quelle inventivité. C'est plein de mystère, de magie, de bulles de bonheur. " Sandrine Dantard, Fnac Grenoble

05/2023

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Littérature française

La duchesse de langeais

" Il existe dans une ville espagnole située sur une île de la Méditerranée, un couvent de Carmélites Déchaussées où la règle de l'Ordre institué par sainte Thérèse s'est conservée dans la rigueur primitive de la réformation due à cette illustre femme. Ce fait est vrai, quelque extraordinaire qu'il puisse paraître. Quoique les maisons religieuses de la Péninsule et celles du Continent aient été presque toutes détruites ou bouleversées par les éclats de la révolution française et des guerres napoléoniennes, cette île ayant été constamment protégée par la marine anglaise, son riche couvent et ses paisibles habitants se trouvèrent à l'abri des troubles et des spoliations générales. Les tempêtes de tout genre qui agitèrent les quinze premières années du dixneuvième siècle se brisèrent donc devant ce rocher, peu dis- tant des côtes de l'Andalousie. Si le nom de l'Empereur vint bruire jusque sur cette plage, il est douteux que son fantastique cortège de gloire et les flamboyantes majestés de sa vie météorique aient été comprises par les saintes filles agenouillées dans ce cloître. Une rigidité conventuelle que rien n'avait altérée recommandait cet asile dans toutes les mémoires du monde catholique. Aussi, la pureté de sa règle y attira-t-elle, des points les plus éloignés de l'Europe, de tristes femmes dont l'âme, dépouillée de tous liens humains, soupirait après ce long suicide accompli dans le sein de Dieu. Nul couvent n'était d'ailleurs plus favorable au détachement complet des choses d'ici-bas, exigé par la vie religieuse. Cependant, il se voit sur le Continent un grand nombre de ces maisons magnifiquement bâties au gré de leur destination. Quelques-unes sont ensevelies au fond des vallées les plus solitaires ; d'autres suspendues au-dessus des montagnes les plus escarpées, ou jetées au bord des précipices ; partout l'homme a cherché les poésies de l'infini, la solennelle horreur du silence ; partout il a voulu se mettre au plus près de Dieu : il l'a quêté sur les cimes, au fond des abîmes, au bord des falaises, et l'a trouvé partout... ".

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Littérature française

La comédie humaine. Eugénie Grandet

" Il se trouve dans certaines provinces des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes. Peut-être y a-t-il à la fois dans ces maisons et le silence du cloître et l'aridité des landes et les ossements des ruines. La vie et le mouvement y sont si tranquilles qu'un étranger les croirait inhabitées, s'il ne rencontrait tout à coup le regard pâle et froid d'une per- sonne immobile dont la figure à demi monastique dépasse l'appui de la croisée, au bruit d'un pas inconnu. Ces principes de mélancolie existent dans la physionomie d'un logis situé à Saumur, au bout de la rue montueuse qui mène au château, par le haut de la ville. Cette rue, maintenant peu fréquentée, chaude en été, froide en hiver, obscure en quelques endroits, est remarquable par la sonorité de son petit pavé caillouteux, toujours propre et sec, par l'étroitesse de sa voie tortueuse, par la paix de ses maisons qui appartiennent à la vieille ville, et que dominent les remparts. Des habitations trois fois séculaires y sont encore solides quoique construites en bois, et leurs divers aspects contribuent à l'originalité qui recommande cette partie de Saumur à l'attention des antiquaires et des artistes. Il est difficile de passer devant ces maisons, sans admirer les énormes madriers dont les bouts sont taillés en figures bizarres et qui couronnent d'un bas-relief noir le rez-de-chaussée de la plupart d'entre elles. Ici, des pièces de bois transversales sont couvertes en ardoises et dessinent des lignes bleues sur les frêles murailles d'un logis terminé par un toit en colombage que les ans ont fait plier, dont les bardeaux pourris ont été tordus par l'action alternative de la pluie et du soleil. Là se présentent des appuis de fenêtre usés, noircis, dont les délicates sculptures se voient à peine, et qui semblent trop légers pour le pot d'argile brune d'où s'élancent les oeillets ou les rosiers d'une pauvre ouvrière... ".

02/2023

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Santé, diététique, beauté

Le spécisme hyperboréen

Par-delà la sainte torture des tauromachistes et le saint suicide des antispécistes – végétariens, végétaliens, végan L'hyperborée est la contrée du surhumain nietzschéen. Qu'est le surhomme chez Nietzsche ? L'humain tragique capable d'embrasser pleinement la réalité de la vie, gardant un " grand mépris " pour toute sorte de fuite idéaliste... Dont sont tauromachie et antispécisme. Respectivement cruauté et pitié, les voilà contraires par leurs effets, mais liés par leur généalogie : l'inaptitude à accepter la mortelle tragédie de la vie. La corrida pensant réaliser une représentation de la tragédie de la vie, ne sait que barioler religieusement une présentation tragique de la mort. Elle est une culture du viol ; elle est la sainte torture d'un taureau émissaire. L'antispécisme intervient en anémie des instincts de vie se traduisant par un retrait de soi moribond. Il dirige, par voie de conséquences, au saint suicide de l'humanité pécheresse. Ces passions tristes religieuses proposent l'une en face de l'autre le viol expiatoire et le suicide rédempteur. Elles existent comme les vallées de sang et de larmes d'une montagne de médiocrité au sommet de laquelle se trouve perché parmi les aigles, l'hyperboréen. Ainsi, le voici à distance de la moiteur de ces marigots qui puent la mort. Nietzsche l'eut précisé : " Ni par terre, ni par mer, tu ne trouveras le chemin qui mène aux hyperboréens. " Seule une élévation mène jusqu'à la haute et rude altitude où seul survit le surhumain. Dans ces cimes vivifiantes se résout le cas de conscience spéciste n'étant autre que celui de l'humain face à sa propre mort. Le trépas de l'Animal n'intervient qu'en objet du salut de la conscience humaine. En tant que fétiche tauromachique ou tabou antispéciste, celui-ci ne fait surgir que deux défaillances dans la puissance à jouir du monde donné. Ces défaillances, véritables fuites – en avant dans la cruauté tauromachique et en arrière dans la pitié antispéciste –, cet ouvrage entend les surpasser par la proposition d'un spécisme tragique affrontant droit dans les yeux la vérité de la mort – de la vie – : un spécisme surhumain ; un spécisme hyperboréen.

01/2020

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Enseignement primaire

Les albums de Zatou. 4 albums + 1 livret pédagogique, avec 1 CD audio

Un pack complet pour explorer 4 émotions (joie, colère, tristesse, peur) à travers une expérimentation concrète engageant à la fois la dimension corporelle, intellectuelle et émotionnelle. Ce pack contient : 4 albums dont l'histoire illustre une émotion en particulier : joie, colère, peur, tristesse en mettant en scène 3 personnages principaux : Zatou, Sacha et Lucie. Ces albums permettent de travailler : - écoute et compréhension orale (lecture par l'enseignant) ; - écoute et visualisation interne (séquence de relaxation-méditation enregistrée) ; - expression orale et corporelle (4 chansons à interpréter et à mimer) ; 1 livret pédagogique ; 1 CD comprenant 4 chansons, 4 séquences relaxation-méditation et les histoires enregistrées ; des fichiers à télécharger sur www. editions-retz. com : images du lexique, personnages des albums, scènes reprenant les émotions vécues. Les albums (24 pages, couleurs, format 21 x 21 cm) Chacun des 4 albums reprend une émotion en particulier qui est traitée tout au long du livre (joie, colère, tristesse et peur). L'histoire s'appuie sur la vie quotidienne des enfants afin de favoriser son identification aux personnages. Ainsi, ils peuvent s'appuyer sur ces différents scénarios et s'inspirer consciemment ou inconsciemment du vécu de Sacha, Lucie ou Zatou pour agir dans leur vie. Un joyeuse rencontre : Sacha et Lucie sont tout excités, leur tante Alizée vient leur rendre visite ! Elle arrive avec une belle surprise... Zatou ! Mais il reste muet. Les enfants cherchent des idées pour faire connaissance avec leur nouvel ami. Une tristesse dans le coeur : Lucie a du chagrin, elle n'a même plus envie de s'amuser. Voyant sa soeur si triste, Sacha lui propose de se confier à Zatou. Auprès de lui, Lucie trouve du réconfort. Elle découvre alors qu'elle peut créer à partir de son émotion... Une sacrée frayeur : Lucie et Sacha sont tout contents d'aller au lac avec leur papi. Ils ont pris Zatou avec eux mais un orage éclate et dans la précipitation Zatou reste sous un banc... Quelle frayeur pour tous les trois ! Une très grosse colère : Sacha est fier de sa construction mais Lucie arrive et patatras tout s'écroule. La colère envahit Sacha qui ne peut pas se contrôler. Une fois dans sa chambre, Sacha est toujours plein de colère. Heureusement, Zatou est là pour l'aider. Comment Sacha va-t-il pouvoir se libérer et s'apaiser ? La page d'activité est présente à la fin de chaque histoire. Elle permet à l'enfant de se mettre en action autour de l'émotion explorée. Ainsi, il s'implique concrètement en fabriquant quelque chose et/ou en vivant une expérience autour de cette création. La joie>>> la boite à petits bonheurs La colère>>> la boite à bons de colère La tristesse>>> l'émomètre de la tristesse La peur>>> le talisman de sécurité Ces albums partent du personnage de Zatou, déjà présent dans La boite à émotions de Zatou. A retrouver très prochainement en téléchargement sur notre site : le lexique imagé les scènes émotionnelles les personnages des albums

09/2019

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Faits de société

Ils travaillent au noir

Officiellement le travail au noir représente en France 5% du PIB, soit un manque à gagner d’une dizaine de milliards d’euros pour l’État. Officieusement, ce chiffre serait nettement supérieur, avoisinant les 10%. Qui n’a jamais travaillé au noir ou accepté qu’on travaille au noir pour lui ? Une pelouse à faire tondre, un enfant à garder, une tuyauterie à faire réparer ? Dès que cela nous paraît plus simple, économique et pratique, nous n’hésitons pas à franchir la frontière légale en oubliant, comme le rappelle la loi, que le travail dissimulé est une infraction passible d’amendes et de poursuites. Mais la réalité du travail au noir devient autrement plus complexe lorsque ce sont des entreprises qui ne déclarent pas leurs salariés ou lorsque, par contrainte plus que par choix, le travail au noir devient la seule façon de survivre pour certains. Une triste situation qui dépasse de loin l’idée reçue du simple petit boulot qui dépanne ou du service rendu. L’État a beau tenter de légiférer et durcir le ton, la réalité du travail au noir perdure. Pire, elle gagne du terrain et touche aujourd’hui de plus en plus de secteurs. "Ils ont été faciles à trouver et difficiles à faire parler", révèle Hubert Prolongeau au terme de son investigation. Parti sur le terrain pour rencontrer ceux pour qui le travail au noir est désormais synonyme de quotidien, le journaliste s’est d’abord confronté à un mur de silence. Le travail au noir, on le pratique mais on n’en parle pas. Motus. C’est finalement sous couvert d’anonymat que la plupart d’entre eux ont choisi de lever le voile sur leur vie professionnelle et accepté de raconter leur histoire. Toutes témoignent d’un quotidien difficile et d’une lutte constante pour se faire une place dans la société. Modeste a quitté le Rwanda et distribue des prospectus à Paris. Il a longtemps habité dans un squat. Singh, venu du Bangladesh, vend des petites tours Eiffel face à l’esplanade du Trocadéro. Mme Zhou, venue de Chine, travaille depuis plusieurs années dans les ateliers de confection à Aubervilliers. Tadesz, le Polonais, oeuvre sur les chantiers. Il est très apprécié car, en parfait autodidacte, il s’est formé à presque tous les métiers du bâtiment. Le travail est là mais tous sont précaires et fragilisés socialement. Pareil pour Marie, la nounou, Mme Carvalo, la concierge, Marie-Jeanne, l’ancienne corsetière de chez Lejaby, qui est devenue femme de ménage après son licenciement. Jusqu’à Philippe, un homme qui durant toute sa vie a travaillé au noir et qui fait ce constat accablant de ne pas "avoir évolué depuis ses trente ans". Sillonnant le pays, Hubert Prolongeau dresse le portrait singulier de cette France silencieuse. Comment en sont-ils arrivés là ? Peuvent-ils s’extraire de la logique pernicieuse ? Au travers des témoignages recueillis, on découvre des vies entières assujetties à la loi du silence et à l’usure de la précarité.

04/2013

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Littérature française

Fred - un instituteur laïque sous la Troisième République

Jean-Paul Colin, nous propose de (re)découvrir un roman de Victor-Eugène Magdelaine, son grand-oncle né en 1876 à Chamblay dans le Jura. Un ton d'autrefois vient se mesurer à celui d'aujourd'hui sans aucune honte ni discordance. Puis on fait la connaissance de Fred, héros de ce roman, élève de l'Ecole normale laïque d'instituteurs de Lons-le-Saulnier, sous la Troisième République. Avec lui, nous franchissons le seuil d'écoles dans lesquelles l'aspect éducatif revêtait un aspect religieux et militaire et où "? labeur et vertu sont prônée ? " aux dépens de valeurs et d'enseignements réels. Fred, esprit talentueux et libre va se battre de toute sa jeunesse contre les pouvoirs oppressants de ceux qui les détiennent et dirigent. Il ne peut se contenter d'être une petite lampe dans la rue du village, il veut aussi écrire et "? peupler des déserts ? ", les siens en l'occurrence. Ils étaient là, de trente-cinq à quarante, dans une salle étroite et longue, aux murs peints en vert et qui, malgré la lumière qu'elle recevait en abondance, avait un aspect sévère et triste. Ils étaient là, de trente-cinq à quarante jeunes gens, qui aspiraient à l'Ecole normale. Courbés sur de vieux pupitres en chêne que le temps et l'usage avaient mordorés, on ne voyait que leurs dos et le dessus de leurs têtes : têtes aux chevelures de nuances variées ; dos puissants ou malingres. Et dans le silence on entendait le crissement des plumes, le frottement des semelles ferrées sur le parquet, des toux nerveuses, des soupirs de contentement ou de désespoir. Ils commentaient la parole de Vauvenargues : "Les grandes pensées viennent du coeur" . Ils écrivaient, biffaient, ajoutaient, et les phrases se suivaient, boiteuses, incohérentes, insignifiantes, énigmatiques ; mais ce débordement de phrases, cette multitude de mots allaient, couraient vers l'horizon brumeux et lointain où était écrit : "Les grandes pensées viennent du coeur" . Assis au bureau, M. Rachel, professeur surveillant, lisait. Tandis que sa main gauche tournait les feuilles, sa dextre tortillait une barbe noire correctement taillée. Fred avait remarqué qu'il portait une bague où rutilait un diamant, et que deux minuscules boutons en or se détachaient sur la blancheur immaculée de son plastron de chemise. Mais son admiration déjà fort excitée n'eut plus de bornes lorsque, M. Rachel circulant dans la salle, il constata qu'il laissait après lui des effluves discrets d'héliotrope. Cependant les aiguilles de la pendule tournaient ; midi allait bientôt sonner. Pendant quatre heures, les candidats avaient successivement raisonné leurs problèmes, écrit une dictée, composé une dissertation ; mais bien qu'inhabitués à d'aussi longs efforts, la matinée leur avait paru courte. Ils jetaient un dernier coup d'oeil sur leurs copies, corrigeaient une faute, mettaient une virgule, rectifiaient une lettre ; tous ces gestes accusaient la fatigue et l'énervement. - Encore cinq minutes, messieurs ! annonça M. R

05/2017

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Critique littéraire

Chien de lisard

Loin de son poste de surveillance, Julien se plonge donc et s'égare dans Le Mémorial de Sainte-Hélène. Il ne voit plus les haches brandies par ses géants de frères, ne compte plus les troncs équarris, roulés sur des copeaux énormes, portés un à un dans la scierie, et poussés vers la machine qui les débite en planches. Et soudain, le vieux Sorel est là, gesticulant au milieu du hangar, cherchant son fils dans les hauteurs, le découvrant assis à califourchon sur une des poutres du toit. Il l'apostrophe, saute sur la passerelle, enchaîne des coups. Le premier fait tomber le livre dans le ruisseau. Le second frappe la tête. Le troisième atteint une épaule. C'est le point de départ du Rouge. C'est aussi le centre dérobé qui se déplace sous la pression du roman de moeurs. On le sait et on l'a dit sur tous les tons : pour raconter un fait divers, pour justifier aussi la triste affaire Berthet, Stendhal oppose un jeune homme pur et criminel à tous les monstres de besogne, de niaiserie, de veulerie, d'envie, de cupidité. Mais surtout, il grossit l'histoire du héros identifié à ses livres, lié à ses bibliothèques de fortune, soucieux de trouver dans tout ce qu'il lit de quoi agir, improviser, et apprendre à mourir. La "manie de lecture" de Julien, qui nous renvoie aux livres du Livre, est si vivace qu'elle réussit à soutenir, voire à déterminer toute son existence fictive. Et puis, il arrive aussi que certaines liaisons durent plus longtemps que toutes celles que la fiction a rendues dangereuses. Le personnage de Laclos a eu certainement la leçon qu'il préméditait. Il en savait certainement plus long que ses juges imaginaires et ses juges réels. Il a emporté, on ne sait où, les mystères de sa séduction. Stendhal, encore lui, ne reprend pas les hypothèses des critiques. Dans La vie de Henri Brulard, ce n'est pas Mme de Merteuil, mais plutôt son modèle, Mme de Montmaur, qui surgit, vingt-cinq après la publication du roman "libertin". Dans les quelques pages que Laclos n'aura pas écrites, on découvre un adolescent embarrassé, qui se morfond, qui n'a vu du monde des adultes que "ce que l'on peut voir par le cou d'une bouteille". Il est reçu chez les amis de ses parents, dans une maison grenobloise. Il se sent perdu devant les bibelots, les bergères défraîchies. Mais il a rencontré l'héroïne sévère qui époustouflait ses lecteurs aînés et qui, retirée en province, tient à offrir des douceurs à ses visiteurs. Stendhal se raconte comme le ferait un acteur : "Elle était vieille maintenant, riche et boiteuse. Cela, j'en suis certain ; quant au moral, elle s'opposait à ce que l'on ne me donnât qu'une moitié de noix confite quand j'allais chez elle au Chevallon, elle m'en faisait toujours donner une tout entière."

01/2017

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Romans noirs

Grenouille mortelle

Bretagne, 1941. Louis Feutrier, jeune antiquaire féru de jazz, reçoit une mystérieuse gravure représentant la tombe sculptée d'un obscur chevalier du Moyen-Age. L'expéditeur qui la lui a confiée, un historien de l'art et républicain espagnol en exil, l'entraîne dans une dangereuse enquête. Les secrets d'un illustre statuaire y sont recherchés par de redoutables trafiquants... Rennes, Bretagne, 1941. Louis " Loulou " Feutrier, jeune et fringante vedette d'un orchestre de jazz swing local, se voit interdire la pratique de son instrument, le saxophone, pour raisons de santé. Alors qu'il envisage de se consacrer corps et âme à son autre passion, la recherche en Histoire de l'art, il reçoit dans d'étranges conditions un folio, arraché d'un recueil, représentant le magnifique mausolée d'un obscur chevalier du Moyen-Age. La recherche de son origine le met en contact avec la diaspora républicaine espagnole en exil, qui fréquente un troquet des faubourgs de Rennes au faux airs de cour des miracles, surnommé " el consulado ". L'expéditeur de la gravure se révèle être un professeur d'Histoire de l'art, quelque peu différent des autres exilés, qui l'entretient longuement de sa découverte : par l'intermédiaire d'un marchand d'art parisien, il réalise des recherches sur un sculpteur breton actif à Séville, pendant que des oeuvres d'art qui lui sont liées apparaissent sur le marché. Alors que Louis s'engage à l'assister dans sa quête d'informations sur le sculpteur médiéval, en vue d'une vente prochaine, le professeur disparaît dans d'opaques circonstances. Grâce à l'aide de son oncle, expert en art expérimenté, Louis se lance sur les traces de cet illustre statuaire oublié, qui, selon l'information acquise, a travaillé pour plusieurs dignitaires et têtes couronnées de l'Europe du XVe siècle, ravagée par les longs conflits de la fin du Moyen-Age. Malheureusement, Louis et son oncle ne semblent pas être les seuls sur cette piste... Rapidement, d'inquiétants et brusques trafiquants liés au milieu nationaliste breton parasitent les recherches, à Quimper ou dans le Léon finistérien. Alors que les témoins et les auxiliaires disparaissent les uns après les autres, Louis n'a d'autre choix que de remonter la piste du sculpteur à sa source. Il s'aventure alors dans l'inquiétante pesanteur de l'Andalousie de l'après-guerre civile, au coeur d'une ville de Séville frappée lourdement par la victoire de la dictature militaire. C'est là, au coeur de l'intrigante capitale andalouse et de son immense cathédrale gothique, auprès de fascinants nouveaux personnages, qu'il découvre la clé de l'énigme, dans les pampres sculptés de la tombe d'un évêque. L'Europe des années 40 reçoit alors le triste écho de l'Europe des longues guerres médiévales, quand les artistes, ambassadeurs, devenaient les messagers des plus périlleuses cabales.

03/2022

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XVIIe - XVIIIe siècle

Pierre et Gilles. Les couleurs du temps

Pierre et Gilles subliment les tristes couleurs de notre temps en 47 nouveaux portraits enchantés. 47 oeuvres inédites du célèbre duo d'artistes Pierre et Gilles, introduites par des textes de Paul B. Preciado et Edouard Louis. Ce catalogue de 92 pages est édité à l'occasion de l'exposition éponyme qui se tient du 10 novembre au 30 décembre 2022 dans l'espace du 28 rue du Grenier Saint Lazare, Paris 3e. Dans ce livre, le couple célèbre pour ses portraits entre peinture et photographie, dévoile une nouvelle série toute en sensibilité, témoin des contradictions de notre époque, réalisée au cours des trois dernières années. A la manière d'un journal, l'exposition témoigne des soubresauts de l'actualité, de leurs nombreuses rencontres et leurs préoccupations les plus viscérales. Les oeuvres sensibles liées à l'actualité ukrainienne côtoient, par exemple, les références au cinéma des studios. Pierre et Gilles réinventent des personnages archétypaux : le prisonnier romantique à la Jean Genet, le SDF au grand coeur, le jeune dealer des banlieues, les mendiants angéliques et les marins nostalgiques. Les inconnus découverts sur Instagram voisinent avec leurs amis et quelques visages familiers comme ceux des acteurs Fanny Ardant ou Tahar Rahim. Les sujets religieux se déploient dans un climat subaquatique, où les déchets de plastique rejetés par l'océan accompagnent la descente aux enfers de créatures des ténèbres. Sans avoir l'air d'y toucher, Pierre et Gilles évoquent ainsi de nombreux débats qui traversent la société, des questions d'identité sexuelle en passant par les phénomènes d'exclusion sociale, la dépénalisation des drogues douces, la tolérance religieuse ou le réchauffement climatique. Ni illustration univoque, ni manifeste, leur oeuvre appelle à la nuance, à l'humour, à l'interrogation, dans une célébration émerveillée de la créativité et de la beauté. Les tableaux sont exécutés dans l'intimité de l'atelier à partir de décors grandeur-nature construits sur mesure. Après la séance de pose photo, orchestrée par Pierre, suit un lent travail de peinture effectué minutieusement par Gilles sur le tirage sur toile. Le résultat, une peinture-photographique artisanale et ambiguë, propose une vision du monde à la fois enchantée et troublante, où la sensualité des couleurs transfigure chaque sujet. L'introduction de Paul B. Preciado et un entretien des artistes avec Edouard Louis apportent un regard éclairant sur cette nouvelle phase de l'oeuvre de deux artistes mondialement reconnus.

12/2022

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Histoire de la musique

La Marseillaise

Allons enfants de la Patrie Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la tyrannie, L'étendard sanglant est levé, (bis) Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras Egorger vos fils, vos compagnes ! Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, marchons ! Qu'un sang impur Abreuve nos sillons ! Que veut cette horde d'esclaves, De traîtres, de rois conjurés ? Pour qui ces ignobles entraves, Ces fers dès longtemps préparés ? (bis) Français, pour nous, ah ! quel outrage Quels transports il doit exciter ! C'est nous qu'on ose méditer De rendre à l'antique esclavage ! Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, marchons ! Qu'un sang impur Abreuve nos sillons ! Quoi ! des cohortes étrangères Feraient la loi dans nos foyers ! Quoi ! ces phalanges mercenaires Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis) Grand Dieu ! par des mains enchaînées Nos fronts sous le joug se ploieraient De vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées ! Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, marchons ! Qu'un sang impur Abreuve nos sillons ! Tremblez, tyrans et vous perfides L'opprobre de tous les partis, Tremblez ! vos projets parricides Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis) Tout est soldat pour vous combattre, S'ils tombent, nos jeunes héros, La terre en produit de nouveaux, Contre vous tout prêts à se battre ! Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, marchons ! Qu'un sang impur Abreuve nos sillons ! Français, en guerriers magnanimes, Portez ou retenez vos coups ! Epargnez ces tristes victimes, A regret s'armant contre nous. (bis) Mais ces despotes sanguinaires, Mais ces complices de Bouillé, Tous ces tigres qui, sans pitié, Déchirent le sein de leur mère ! Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, marchons ! Qu'un sang impur Abreuve nos sillons ! Amour sacré de la Patrie, Conduis, soutiens nos bras vengeurs Liberté, Liberté chérie, Combats avec tes défenseurs ! (bis) Sous nos drapeaux que la victoire Accoure à tes mâles accents, Que tes ennemis expirants Voient ton triomphe et notre gloire ! Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, marchons ! Qu'un sang impur Abreuve nos sillons ! Nous entrerons dans la carrière Quand nos aînés n'y seront plus, Nous y trouverons leur poussière, Et la trace de leurs vertus, (bis) Bien moins jaloux de leur survivre, Que de partager leur cercueil, Nous aurons le sublime orgueil, De les venger ou de les suivre.

06/2021