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Religion

Un homme, une femme et Dieu. Pour une théologie biblique de l'identité sexuée

Un homme et une femme explorent, Bible en main, les questions posées par l'identité sexuée. Dans ce débat, la Bible a elle aussi son mot à dire. L'identité sexuée est appréhendée ici comme une aventure de la chair avec Dieu, elle ne peut se penser sans Dieu. Ainsi un homme et une femme ne sont-ils pas définis l'un par rapport à l'autre, ni dans la répartition sociale ou domestique des tâches, mais dans la détermination de chacun d'eux à collaborer à l'œuvre de Dieu qu'on nomme " Incarnation ". il ne s'agit pas de croyance ni de religion, mais d'une disposition intime et personnelle, une ouverture à Autre qui d'abord est Dieu. Cette disposition d'un homme et d'une femme, chacun tourné vers Dieu, n'est pas sans incidence sur l'expression psychologique de leur identité sexuée. Leurs émotions, leurs désirs et leurs qualités se lisent à cette lumière. La Bible arrache l'identité sexuée à l'univers trop étroit des définitions biologiques, psychologiques ou socioculturelles pour l'enraciner dans le terreau beaucoup plus mystérieux d'une destinée personnelle. L'individu humain n'atteint que progressivement sa pleine stature d'homme ou de femme. Sa silhouette se dessine au fil d'une histoire que personne, pas même lui ou elle, ne peut anticiper. C'est là que les identités d'homme et de femme parviennent à leur dimension théologique proprement trinitaire, tournées l'une et l'autre vers le Père, dans le Fils et par l'Esprit. Ce livre aborde quelques récits bibliques plus ou moins connus, parfois controversés, tels que les récits de création, le sacrifice d'Isaac, le Cantique des cantiques, la rencontre de Jésus avec la Samaritaine ou la lettre de Paul aux Ephésiens. Les auteurs éclairent ces textes d'un commentaire nouveau et personnel enrichi de leur lecture conjointe. Ils élaborent ainsi une véritable théologie de l'identité sexuée.

06/2007

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Autres philosophes

Ayn Rand. L'égoisme comme héroïsme

Un des rares ouvrages consacrés à Ayn Rand, figure aussi fascinante que controversée, héroïne des libertariens américains. Née en Russie sous le nom d'Alisa Rosenbaum, Ayn Rand (1905-1982) s'embarque pour l'Amérique en 1916 où, comme un antidote au communisme, elle embrassera l'âme américaine de tout son corps. Passionnée de cinéma, elle devient scénariste et dramaturge. Ses deux romans, The Fountainhead (La Source vive, 1943) et Atlas Shruggled (La Grève, 1957) ont fait d'elle une figure incontournable du débat américain. Inconnue ou presque en Europe, elle est une icône sulfureuse aux Etats-Unis où elle inspire la droite américaine. Anti-conservatrice à l'extrême, profondément athée, elle défend l'antiracisme, le droit à l'avortement et le progrès technologique tout en prônant une vision très personnelle des libertés individuelles : l'individu prévaut sur tout. Un égoïsme rationnel, un libertarisme politique, économique et moral qu'elle baptise " objectivisme ". A maints égards, Ayn Rand représente pour la pensée critique européenne un repoussoir : son culte de l'égoïsme relevant de l'égotisme, son refus total du doute et sa brutalité intellectuelle comme personnelle en font un personnage ambigu, aux antipodes d'une vision irénique de l'humanité. S'il importe de comprendre son oeuvre, c'est à un double titre : d'abord pour percer le mystère de son extrême popularité aux Etats-Unis, où son roman La Grève a longtemps représenté les deuxièmes ventes de livres les plus importantes après la Bible ; ensuite pour opérer un droit d'inventaire sur une pensée qui continue de fasciner. Sa passion pour la liberté la définit durablement, comme une certaine vision de la confiance à placer en l'homme et en la femme, acteurs de leur propre destin, réhabilitant ainsi la notion d'héroïsme. Mathilde Berger-Perrin s'essaie avec brio et empathie à ce difficile exercice d'admiration, de sincérité et de distanciation.

09/2023

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Théologie orthodoxe

Homélies. Le cycle des douze fêtes majeures

Grégoire Palamas, né à Constantinople en 1296, mort à Thessalonique en 1359, est une immense figure de la chrétienté byzantine, héritier d'une tradition de théologie mystique qui se résume à l'adage des Pères "Dieu s'est fait homme pour que l'homme puisse devenir Dieu", entendu au sens le plus réaliste. Son héritage s'est transmis après la fin de l'Empire byzantin dans le monde hellénophone, puis en Russie et enfin au XXe siècle en Europe occidentale grâce aux penseurs de la diaspora russe. Les thèmes centraux de sa pensée et de son oeuvre, la vision de la lumière incréée du mont Thabor, et les notions théologiques d'essence et d'énergie sont maintenant connus des lecteurs francophones, qui ont accès à certains de ses traités. Après avoir été un contemplatif vivant dans les monastères et les ermitages du mont Athos jusqu'à la quarantaine, Grégoire Palamas, de retour à Constantinople, se révéla un lutteur redoutable dans l'arène des controverses théologiques de son temps, mettant son expérience, son talent et sa science au service de la "défense des saints hésychastes". Or, son oeuvre la plus considérable est sans conteste son homéliaire, un recueil de soixante-trois homélies prononcées pour la plupart durant les dernières années de sa vie, quand il était archevêque de Thessalonique. Elles révèlent qu'il était avant tout un grand pasteur et enseignant, attentif à sa communauté. Ce volume propose une sélection de vingt-quatre homélies couvrant les douze fêtes majeures de l'année liturgique. Nous y trouvons des exégèses détaillées de l'Ecriture, des développements théologiques dans la plus pure tradition patristique, et, parfois pour les fêtes mariales, un certain lyrisme poétique. Les homéliaires, très prisés à Byzance, faisaient office de catéchèse : le présent recueil nous donne ainsi accès à une vision du monde, et à la foi vécue à l'heure où l'Empire byzantin, près de disparaître, connaît une renaissance spirituelle, intellectuelle et artistique.

10/2021

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Violence

Violences contre les femmes. De la révolution aux pactes pour le pouvoir (Nicaragua, 1979-2008)

Comment comprendre la politisation des violences sexistes, et leur perpétuation dans un environnement institutionnel en apparence favorable à leur sanction ? Que disent ces phénomènes des recompositions des sociabilités du point de vue du genre, et de la place qu'y jouent la violence ordinaire comme la violence politique ? A partir d'une enquête menée au Nicaragua, ce livre retrace la construction en enjeu public des violences contre les femmes, et la façon dont ce phénomène traverse historiquement trois régimes politiques (la fin de la dictature des Somoza, le régime révolutionnaire sandiniste, un essai d'instauration démocratique) et une guerre civile qui fut le théâtre de la guerre froide. Cet enjeu a été consubstantiel au façonnement du féminisme nicaraguayen de la deuxième vague, en collusion et en collision avec les dirigeants révolutionnaires. Puis, il s'est inscrit dans une nouvelle acception sexuée des droits humains. L'investissement de ce langage juridique a engendré une production contradictoire du droit, où ont fini par se cotoyer la pénalisation des violences intrafamiliales et sexuelles, et l'interdiction totale de l'avortement. Ce livre décrypte enfin la façon dont le traitement institutionnel des violences sexistes est pris dans un jeu de concurrence pour le pouvoir, dominé par des figures tutélaires masculines. Dans ce cadre, l' "en-jeu" est ce qui fait l'objet de négociations et de pactes, et les femmes, destinataires de normes et d'actions publiques, constituent des objets de tractations politiques. Cet ouvrage apporte alors un regard neuf sur la place des pactes de corruption dans l'entretien des violences sexistes. Il apporte des éléments de compréhension plus généraux sur la façon dont les politiques contre les violences sexistes sont menées dans une sorte de dissociation instrumentale entre l'objet fédérateur qu'elles représentent, et l'étouffement de controverses plus souterraines qu'elles engendrent à propos du pouvoir et de l'impunité masculines. Il permet enfin de relire l'histoire nicaraguayenne contemporaine à l'aune du genre.

07/2022

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Droit des régimes matrimoniaux

Droit patrimonial des couples. 2e édition

Le droit patrimonial des couples régit les droits et les devoirs des personnes en couple, la propriété des biens qu'ils acquièrent, l'obligation aux dettes qu'ils contractent, la gestion des patrimoines et la liquidation de leurs rapports juridiques et économiques en cas de rupture ou de décès. A cela s'ajoute l'ingénierie - civile et fiscale - des conventions sur ce patrimoine : contrats de mariage, conventions de vie commune, clauses liées au financement d'immeubles, pactes "Valkeniers", pactes d'accroissement et de tontine, etc. L'auteur expose de manière systématique l'ensemble du droit positif, toutes les controverses, et fournit un arsenal de références complet et bilingue, à jour au 1er septembre 2021. Les praticiens de ces matières y trouveront des solutions précises et argumentées, exploitables dans les liquidations-partages ou dans le contentieux conjugal. Cet ouvrage écrit les couples au pluriel parce que le mariage n'est plus le statut-modèle pour tous les couples. Il couvre les trois statuts : mariage, cohabitation légale et union libre. Actuellement, de plus en plus de couples optent pour un régime patrimonial séparatiste, ce qui les expose à une absence de solidarité économique sur les acquêts, dont ils n'ont pas toujours conscience. La réforme des régimes matrimoniaux par la loi du 22 juillet 2018 n'a pas apporté de remèdes efficaces contre ce risque, malgré les attentes exprimées. Le rôle de la jurisprudence demeure par conséquent fondamental. Un axe fort du présent ouvrage est le panorama complet des outils juridiques permettant de combler les lacunes des régimes séparatistes. Le praticien y trouvera un répertoire de jurisprudence actualisé et ordonné autour des problématiques concrètes rencontrées dans les liquidations. Une des idées qui traversent cette nouvelle édition est que ce droit judiciaire conduit à repenser le besoin de sécurité juridique, et à y préférer la garantie d'obtenir des solutions individualisées pondérant tous les intérêts en cause.

12/2021

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Communication - Médias

Hermès N° 88 : Confiance et communication. Une aporie démocratique

Confiance et communication Une aporie démocratique En qui avoir confiance aujourd'hui ? L'appel à la confiance est quotidien, à la hauteur de la défiance partout exprimée envers les politiques, journalistes, experts, scientifiques, etc. Dans cette agora mondialisée que sont devenues nos sociétés, la confiance engage plus que jamais la communication par la place qu'elle accorde à la parole donnée à l'autre et à la relation qu'elle scelle avec lui. Mais, relevant de l'intime, de la croyance en ce qui va advenir, peut-elle être considérée comme une modalité de gouvernance, une catégorie pertinente pour penser la démocratie et l'espace public ? A l'heure de l'information continue qui oblige à tout savoir, tout dire et tout montrer, comment cette confiance, qui réclame du temps partagé, des affinités (s)électives et des confidents choisis pour des secrets bien gardés, est-elle possible ? Nouvelles formes d'entre-soi, les réseaux socionumériques semblent être des espaces propices au déploiement de la confiance. Mais entre la gestion des traces et les dispositifs de sécurisation, la confiance numérisée et automatisée garde intacte, en l'exacerbant même, cette incommunication généralisée qui caractérise souvent les relations humaines et sociales aujourd'hui. Elle ouvre la voie aux appels à la défiance qui constituent autant de menaces contre la démocratie, la culture et la connaissance. Hermès examine ici la coopération et les antinomies entre communication et confiance. Peut-on encore avoir confiance ? Celle-ci trouve son chemin dans les négociations diplomatiques, sociales et cognitives. Elle peut également naître à partir des débats et des critiques. Ce numéro Hermès fait ici le point sur les jugements controversés que la confiance a suscités, et donne la parole aux acteurs qui la pensent et la mettent à l'épreuve de la communication dans de nombreux domaines comme l'école ou l'hôpital, le monde politique ou syndical, l'armée, l'Eglise ou l'entreprise. Anne Lehmans et Eric Letonturier

01/2022

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Religion

John Knox. Réformateur écossais (v. 1513-1572)

Théoricien de la démocratie, pionnier de l'instruction obligatoire et figure majeure de la littérature écossaise, John Knox est l'instaurateur du calvinisme en Ecosse et aussi un des premiers artisans de l'union de son pays avec l'Angleterre. L'existence dramatique de ce clerc d'humble origine se déroule sous le signe de l'opposition et du combat. Il entre en scène l'épée à la main, accepte contre son gré la vocation de prédicateur dans une forteresse assiégée, passe dix-neuf mois aux galères, prêche à la soldatesque comme à la cour, échappe aux tueurs et au bûcher et, même exilé, il est encore obligé de fuir. Il se marie en dépit de la belle-famille, invente l'agit-prop depuis la France, transforme une émeute en révolution, dresse contre lui trois reines, en fait pleurer une, organise la démocratie dans l'Eglise d'Ecosse, épouse à cinquante ans une héritière de dix-sept, survit à une guerre civile, meurt et devient un mythe tantôt vénéré, tantôt détesté. Pourtant, il avait choisi l'effacement et la vie intérieure, et c'est de sa spiritualité que se nourrissent ses combats pour la réforme de l'Eglise, mais aussi contre la tyrannie, la corruption et l'ignorance. Les idoles qu'il combat ne sont pas seulement les dogmes controversés, mais les prétentions de l'orgueil et de l'égoïsme chez les grands comme chez les humbles. Maintenant qu'ont prévalu ses principes de justice et d'égalité, c'est surtout par son expérience spirituelle qu'il touche le lecteur croyant ou non et qu'il atteint à la permanence de la foi qui, selon lui, constitue l'Eglise dans son développement historique depuis Abraham et les Prophètes. Sa connaissance des hommes, son expérience de la souffrance et son courage, malgré sa faiblesse ou grâce à elle, en font un des réformateurs les plus attachants.

04/2013

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Sciences historiques

Les censiers et les mutations des campagnes du Hainaut français. La formation originale d'une structure socio-économique (fin XVIIe - début XIXe siècle)

Les campagnes du Hainaut français sont déjà dominées à la fin du Moyen Age par les "censiers" . Ces moyens et grands exploitants en fermage sont à la tête d'exploitations appelées "censes" . Pourvoyeuses d'emplois et propriétés bien souvent des seigneurs, elles se distinguent par de vastes bâtiments et une cour fréquemment fermée par un porche. Les censiers produisent surtout des céréales, des ovins et des bovins, en plus ou moins grandes quantités selon les terroirs. La préservation des marges bénéficiaires et l'augmentation si possible des profits sont au coeur de leurs préoccupations. Pour y parvenir, ils font preuve d'inventivité et de souplesse, surtout lorsqu'une conjoncture particulière se présente. Dès lors, les dures guerres au terme du règne de Louis XIV et l'exceptionnelle croissance démographique qui suit, ne sont-elles pas pour nos exploitants de formidables opportunités de spéculation et d'innovation ? Impliqués dans la gestion de leurs domaines et attentifs à leur rentabilité, les propriétaires seigneuriaux ont tout intérêt à soutenir, voire impulser auprès des censiers, différentes initiatives à l'image des rassemblements fonciers ou de la suppression de la jachère. L'impact socio-économique de ceux-ci ne peut être négligeable. Grâce essentiellement à des témoignages directs (livres de raison), l'ouvrage reconstitue ainsi la contribution marquante des censiers à partir de la fin du XVIIe siècle, à la formation originale de la structure socio-économique des campagnes hennuyères, révélée en pleine lumière au seuil de la Révolution française. Cet ouvrage vient apporter un nouvel éclairage sur la question du changement agricole, objet de nombreuses controverses historiographiques, dans les campagnes de la France du Nord et plus généralement des anciens Pays-Bas méridionaux à l'époque moderne. Auteur : Fulgence Delleaux est Maître de conférences en Histoire moderne à l'Université de Namur. Il est spécialiste de l'histoire économique des campagnes de l'Europe du Nord-Ouest à l'époque moderne.

05/2012

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Histoire de France

Les temps modernes 1453-1815

Cet ouvrage réunit les Ateliers de l’historien publiés dans les volumes de l’Histoire de France : Les Renaissances (1453-1559), Les guerres de religion (1559-1629), Les rois absolus (1629-1715), La France des Lumières (1715-1789), Révolution, Consulat, Empire (1789-1815). Le grand atelier de l’histoire de France invite chaque lecteur à partager les « secrets de fabrication » d’une science humaine effervescente. Car le passé est un laboratoire d’expériences et d’hypothèses : un vaste terrain d’études et d’expérimentations, ouvert aux analyses et aux débats les plus divers et les plus féconds. Les sources. À partir de quels documents travaille l’historien ? Comment les exploite-t-il ? Les sources ici concernent toutes les traces laissées par l’homme et exploitables par le chercheur : les données de l’archéologie, les textes, les images, les objets, les témoignages dans le cadre d’une enquête orale… L’historiographie. Comment, siècle après siècle, les historiens ont-ils analysé le passé ? De Clovis à nos jours, de Grégoire de Tours à Jacques Le Goff, chaque époque n’a cessé d’enquêter, de chercher à comprendre le passé. Une place centrale est accordée ici aux importantes thèses qui ont renouvelé, depuis quarante ans, notre connaissance de l’histoire de France. Les controverses et les enjeux. L’histoire est un perpétuel questionnement : sur les hommes, sur les événements, sur la politique, sur les cultures, sur les croyances. L’histoire n’est pas un processus achevé mais une « invention » permanente, en relation avec les interrogations vives du présent : violences, guerres, crises… Une importance particulière est accordée ici aux directions nouvelles d’une recherche en devenir. Le grand atelier de l’histoire de France des Temps modernes met ainsi en valeur une histoire en construction, une histoire qui interroge et qui s’interroge, afin de mieux comprendre notre présent, offrant les « clés » d’une recherche plurielle, diverse, inventive, qui a totalement renouvelé notre connaissance du passé.

10/2012

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Philosophie

Hegel penseur du droit

Les Principes de la philosophie du droit sont l'un des textes les plus lus et les plus controversés de Hegel. Il s'agit à la fois d'un bilan de l'histoire de la philosophie morale, juridique et politique et d'une analyse audacieuse et " engagée " de la modernité post-révolutionnaire. Pourtant, malgré sa destination pédagogique et sa rédaction soignée, le précis de 1820 est d'un abord malaisé, dans la mesure où il ne se soustrait à aucune des exigences de ce qui, pour Hegel, garantit la " scientificité " d'un traité de philosophie. Il n'y a rien d'étonnant, par conséquent, au fait que les querelles d'interprétation les plus violentes aient eu lieu à son propos et que la pensée hégélienne du droit ait, tour à tour, servi de caution ou de repoussoir aux prises de position politiques les plus diverses. La difficulté du texte mais aussi le caractère stratégique des thèmes abordés font en effet des Principes de la philosophie du droit un idéal miroir à fantasmes. Or ce que l'on nomme la " fin des idéologies " ouvre la voie à une lecture plus sereine (mais peut-être plus exigeante) de la conceptualisation hégélienne du droit et pas seulement de ce que Hegel nomme le " droit étatique ", mais aussi du droit privé (" abstrait "), centré sur la question de la propriété, et du droit qu'a l'individu de voir honorée sa qualité de sujet moral agissant. Ce recueil d'études, qui illustre les tendances actuelles de la recherche, propose une lecture à la fois synthétique et détaillée de l'ouvrage de Hegel en insistant non seulement sur sa dimension " systématique " et spéculative, mais aussi sur ses prises de position les plus novatrices. Il ne s'agit pas de prétendre que Hegel soit avant tout un philosophe du droit, encore moins de mettre entre parenthèses le puissant soubassement métaphysique ou spéculatif de sa doctrine de l'esprit objectif, mais de réévaluer ce moment du système et de tirer parti des appuis qu'il peut offrir à la philosophie contemporaine.

02/2004

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Religion

Le signe de la femme

Nombreux sont les débats, depuis plus d'un demi-siècle, concernant l'identité féminine. Nombreuses sont aujourd'hui, au sein des Eglises, les controverses portant sur la place des femmes, les charges qui leur reviennent, leur vocation propre. Ce livre s'inscrit dans cette conjoncture en plaçant résolument ces divers questionnements en regard de la confession de foi chrétienne. Son propos est d'identifier le sens du féminin qui se fait jour, lorsque l'enquête est menée en référence à cette vérité singulière, paradoxale, scandaleuse : celle qui reconnaît dans le Christ, dont la vie est un total et définitif " pour l'autre "jusqu'à la mort sur la croix, le secret de l'identité de Dieu, autant que le secret d'une vie véritablement humaine. Il apparaît que, exposés à semblable lumière, nos jugements anthropologiques et théologiques sur la vie et la place (les femmes subissent quelques remaniements décisifs, qui conduisent vers des pensées autres que celles qu'accréditent nos cultures contemporaines. De même, relus dans cette perspective, une série de textes pauliniens aux allures résolument misogynes (" La femme a été créée pour l'homme ", " Femmes, soyez soumises à vos maris ", etc.) se mettent ainsi à dire ce qu'on avait souvent négligé d'y entendre. Ils dessinent aussi un " signe de la femme ", au prisme duquel, de par le monde, d'innombrables vies féminines, anonymes, ignorées, voire humiliées, manifestent non seulement leur dignité, mais leur rôle décisif dans la vie et dans l'histoire (les sociétés. Ce n'est pas un des moindres paradoxes auxquels s'attachent ces pages que de constater, contre la réputation de misogynie qui s'attache à l'Eglise, que c'est, récemment, un chrétien, le pape Jean-Paul II, qui aura identifié et exalté le mieux ce signe de la femme. Reste, pour nos sociétés contemporaines, et pour l'Eglise elle-même, à accueillir ce signe et à le laisser travailler les mentalités.

01/2006

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Religion

L'Eglise et la science. Histoire d'un malentendu Tome 1, De saint Augustin à Galilée

" Le pape hait et craint les savants qui ne lui sont pas soumis par leur voeu. " Cette pensée de Pascal, écrite peu après la condamnation de Galilée, exprime le déchirement d'un intellectuel chrétien désemparé par la rupture entre l'Eglise de son époque et la science moderne. Comment en est-on arrivé là? Après une longue période de méfiance due à l'origine païenne de la science, à partir de saint Augustin l'Eglise finit par adopter la science comme auxiliaire de la théologie. En fait, la science recouvre alors un système du monde imposé par les théologiens. Les quelques tentatives de science indépendante _ Jean Scot Erigène, l'école de Chartres _ ne survivent pas aux censures. De même, les grands visionnaires des XVe et XVIe siècles, un moment tolérés, sont victimes de la réaction post-tridentine. Seules les mathématiques, contenant en elles-mêmes leurs principes, continuent leur chemin en dehors de tout soupçon. C'est pourtant par elles que va venir le scandale. Puisque c'est sur elles que s'appuient Copernic et la science mécaniste pour dire que la terre tourne. L'attitude de l'Eglise à l'égard de la science est aujourd'hui encore l'objet de nombreuses controverses. Depuis saint Paul, entre les deux voies d'accès à la vérité, la révélation et la science, l'entente fut maintes fois affirmée, jamais réalisée. Ce premier volume, qui nous conduit jusqu'au XVIIe siècle, retrace cet aspect essentiel de l'histoire des idées : comment l'Eglise a-t-elle accueilli la science ? Georges Minois, agrégé d'histoire, docteur en histoire et docteur ès-Lettres, est membre du Centre International de Recherches et d'Etudes Transdisciplinaires (CIRET). Spécialisé dans l'histoire sociale et des mentalités religieuses, il est l'auteur chez Fayard de plusieurs ouvrages largement traduits, tels que l'Histoire de la vieillesse, le Confesseur du roi, l'Histoire des enfers, l'Eglise et la guerre, et un second volume sur l'Eglise et la science (De Galilée à Jean-Paul II).

10/1994

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Spécialités médicales

Les addictions. Panorama clinique, modèles explicatifs, débat social et prise en charge, 2e édition

L'addictologie est désormais une discipline médicale à part entière, donnant lieu à des formations spécifiques, mais la notion même d'addiction reste controversée. Certains n'y voient que la promotion abusive de symptômes au rang de maladie; d'autres dénoncent une médicalisation outrancière du quotidien et le retour, sous couvert de santé publique, d'une nouvelle forme d'hygiénisme. A contrario, certains spécialistes des toxicomanies ou de l'alcoolisme s'opposent à la mise de la sexualité compulsive, du jeu pathologique, voire du tabagisme sur le même plan que ces maladies dramatiques; mais une telle démarcation mène à ne pas prendre en compte l'usage " festif ", " récréatif " ou " assumé " des produits, illicites ou non. Pour ne pas s'enliser, il importe de reconnaître que c'est toujours la rencontre singulière entre un sujet et une expérience qui conduira ou non à l'engagement dans un processus morbide. Le présent ouvrage, nouvelle édition mise à jour et complétée des Addictions, paru en 2002 dans la collection U, commence ainsi par cerner en quoi l'addiction se distingue de l'engagement passionnel ou de l'habitude invétérée : clairement définie, cette pathologie du lien pose de façon nouvelle les questions du choix et de la liberté. Puis il dégage les éléments structuraux des formes addictions les moins discutées pour conduire à une vision globale et montre combien une optique multi-axiale et transdisciplinaire rend caduques les traditionnelles querelles d'écoles : la construction de modèles intégrés permet de repenser les frontières entre maladie et symptôme, voire entre normal et pathologique. La prise en compte des dimensions psychologiques, sociologiques, biologiques conduit enfin à des propositions thérapeutiques et préventives propres à hisser la prise en charge des addictions au rang de modèle en psychiatrie et en psychopathologie. Cet ouvrage répond ainsi aux besoins tant de ceux qui veulent appréhender en connaissance de cause des pathologies qui s'inscrivent au cœur du social que de ceux qui sont engagés dans la démarche de soins (médecins, psychologues, personnel infirmier, travailleurs sociaux) ou se destinent à l'être.

03/2006

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Musique, danse

L'impressionnisme et la musique...

Si l'impressionnisme a marqué d'une empreinte profonde la peinture de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, il gagna également les autres branches de l'art et tout particulièrement la musique. Longtemps objet de controverses tant auprès des critiques que des musicologues ou des compositeurs eux-mêmes, ce concept de musique impressionniste ne reçut que difficilement droit de cité. Peut-être faut-il y voir une défiance cartésienne devant un contenu esthétique accordant une trop grande place à l'instinct, au flou, à la suggestion. Prééminence de la couleur sur la ligne, dissolution du sujet, prédisposition au rêve et appel des lointains, hédonisme, statisme et temps suspendu, recherche de la suggestion, attirance pour le mystère et le surnaturel : tels sont quelques-uns des traits marquants de la musique impressionniste dont le Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy constitue la première et la plus célèbre illustration. Il n'est pas étonnant que l'extraordinaire convergence des arts qui marque cette période conduise la musique impressionniste à des relations étroites non seulement avec la peinture impressionniste mais aussi avec les principales composantes de l'art décadent : peinture symboliste ou préraphaélite, symbolisme littéraire... L'examen approfondi des principaux thèmes d'inspiration cultivés par cette musique (l'eau, la forêt, les cimes, le soleil de midi ou au couchant, la nuit, le néo-paganisme, les mythes celtes et chrétiens, l'exotisme...) permet de prendre ici toute la mesure de son influence sur le parcours créatif de très nombreux compositeurs. Alors que ce domaine se voit trop souvent limité aux seuls noms prestigieux et essentiels de Debussy et Ravel, ce livre met en lumière une multitude d'autres musiciens dont les oeuvres sont ici analysées parfois pour la première fois, tous révélateurs de l'étendue géographique de ce mouvement et de l'oubli partiel dans lequel il a sombré. Directeur artistique de concerts, critique musical, musicologue, Michel Fleury est particulièrement connu pour ses travaux sur la musique française et britannique du début du XXe siècle.

05/1996

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Histoire internationale

Abdülhamid II. Le sultan calife (1876-1909)

Abdülhamid II (1876-1909) a-t-il été le dernier grand sultan, modernisateur de l'Empire ottoman, ou le despote sanguinaire dénoncé à l'époque comme le " sultan rouge " ? Né en 1842 au début des réformes des Tanzimat, monté sur le trône à trente-trois ans, il se retrouve à la tête d'un empire qui s'étend de l'Adriatique au golfe Persique et du Caucase à l'Afrique du Nord. Mais celui-ci est fragile, il est " l'homme malade de l'Europe ". Confronté dès son avènement à l'une des plus graves crises de l'histoire ottomane, le sultan ne peut éviter une lourde défaite face aux armées russes ni les graves amputations territoriales du traité de Berlin. Souverain d'un empire désormais moins étendu et affaibli, Abdülhamid met tout en œuvre pour le redresser. Reclus dans son palais de Yildiz, il établit un régime autocratique, modernise la bureaucratie, la justice, l'armée et l'enseignement. Jouant de sa qualité de calife, il s'appuie sur les musulmans des provinces, s'efforce de freiner les aspirations nationales des Albanais, des Arabes et des Kurdes. Prenant acte du recul dans les Balkans, il consolide la présence de l'État en Anatolie et au Proche-Orient. Cette politique se heurte à l'émergence du nationalisme arménien, aux pressions accrues de l'Europe, aux activités terroristes en Macédoine et, pour finir, à l'opposition des jeunes Turcs. La révolution de 1908 cantonne l'autocrate de Yildiz dans le rôle de monarque constitutionnel, avant de le déposer quelques mois plus tard. Sultan déchu, il s'éteint en 1918, l'année de la disparition de l'Empire. S'appuyant sur les recherches les plus récentes, François Georgeon éclaire la figure controversée d'un souverain qui voulait à tout prix sauver " l'homme malade " et rêvait de faire de son empire un État moderne et une grande puissance musulmane.

11/2003

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Philosophie

Un peuple de philosophes. Aux origines de la condition juive

Ce livre est l'oeuvre d'un immense érudit et d'un découvreur. Il nous parle de l'identité juive en parcourant le dédale des formes institutionnelles sur près d'un millénaire : entre le IVe siècle avant notre ère, époque de l'expansion grecque par les conquêtes d'Alexandre, et le VIe siècle de notre ère, marqué par la grande codification juridique de l'empereur romain chrétien Justinien, à Byzance. Cet ouvrage offert à un large public éclaire d'un jour nouveau la formation d'antijudaïsmes successifs depuis l'Antiquité gréco-latine et par-delà l'avènement politique du christianisme. Il ne s'agit pas seulement d'un retour aux sources d'un destin, mais aussi d'une réflexion sur une altercation touchant au fonds civilisationnel gréco-romano-chrétien de l'Occident et structurant le cadre à l'intérieur duquel s'est déployé l'ordre normatif européen.Historien des écritures juives et du droit romain, instruit des courants philosophiques et théologiques, entraîné à l'exégèse des papyrus comme des textes juridiques savants, Joseph Mélèze Modrzejewski s'adresse aux milieux non spécialisés et tout autant aux chercheurs. Des casuistiques et des controverses antiques fort délicates sont ici rendues vivantes et captivantes par un juriste qui est aussi un narrateur. Ainsi prend forme la remontée aux origines de la condition juive à travers un faisceau de questions constitutives : le statut politique, la circoncision (traitée par la tradition romaine comme une mutilation), le passage de la patrilinéarité à la matrilinéarité dans la filiation, etc. Dans un champ d'études - l'histoire du droit - longtemps entouré de murailles, le livre de Joseph Mélèze Modrzejewski est la démonstration de ce que l'érudition de pointe associée à la liberté d'esprit peut apporter de plus précieux à la culture contemporaine : conquérir sa propre vérité. Sur cette base seulement peuvent se nouer des dialogues qui ne soient pas de façade.

09/2011

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Sports

Louis Renault

Le 23 septembre 1944, Louis Renault est incarcéré à Fresnes sous l'inculpation de trahison. Un mois plus tard, il décède dans des conditions mystérieuses et ses biens sont confisqués par décision du général de Gaulle. Pour la première fois dans un Etat de droit, un homme est condamné à titre posthume, sans débat, sans preuves, sans jugement. Mais qui est Louis Renault ? Le grand patron égoïste, " saigneur " et " forban " de Billancourt ? Le constructeur de génie, soucieux du bien-être de ses ouvriers et de l'intérêt national ? Découvrir Louis Renault ce n'est plus seulement décortiquer une légende et se pencher sur les heures noires de l'Occupation. C'est aussi retracer une aventure exceptionnelle, se projeter en 1900 et participer aux premières courses automobiles. C'est créer une grande entreprise, s'implanter à Londres, New York, Moscou et Tokyo, se mesurer à André Citroën, rencontrer Henry Ford et Frederik Taylor. C'est traverser le cataclysme de la Grande Guerre, voir partir les taxis de la Marne, créer le char de la victoire. C'est se lier d'amitié avec Albert Thomas et Aristide Briand, affronter les grèves, imaginer la sécurité sociale et devenir l'un des pères des allocations familiales. C'est encore moderniser l'automobile, l'agriculture, les chemins de fer et l'aviation, soutenir l'Aéropostale, travailler avec Breguet et Forman, donner des ailes à Mermoz et Saint-Exupéry; préparer le 4 CV. C'est enfin diriger une usine de 35 000 personnes, surmonter la crise économique mondiale, s'adapter au Front populaire et servir la défense nationale. Grâce à des archives inédites, cette biographie ébranle pour la première fois la vérité officielle sur la période de l'Occupation et brosse le portrait d'un personnage haut en couleurs, obstiné et autoritaire, mais aussi secret et sensible. Une figure emblématique qui demeure, aujourd'hui encore, l'une des plus controversée de l'histoire contemporaine.

09/2000

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Critique littéraire

Fait et fiction. Pour une frontière

L'idée selon laquelle les frontières séparant la fiction de la réalité seraient définitivement brouillées est largement répandue. Ce livre est consacré à l'examen de cette situation et à la contestation de ce constat. Il s'attache à montrer l'existence et la nécessité cognitive, conceptuelle et politique des frontières de la fiction, que celle-ci soit narrative, dramatique ou cinématographique. En d'autres termes, il ne propose rien moins que de repenser les frontières de la fiction. Sa première ambition et son premier intérêt résident dans le bilan très complet qu'il dresse des controverses anciennes et récentes sur le statut de la fiction : le phénomène du storytelling, l'histoire des rapports entre Histoire et fiction, la pensée de Lacan dans son rapport avec les avant-gardes françaises, la mouvance cognitiviste. Son second intérêt et sa stimulante nouveauté résident dans le parti de distinction qu'il défend, examinant notamment les limites de la fiction imposées par les cultures qui ignorent ou refusent celle-ci. Le point de vue défendu renouvelle entièrement les termes du débat. L'auteur s'emploie en effet à définir la fiction comme un monde possible possédant son ontologie propre, en concentrant l'intérêt sur la question des paradoxes et de la " métalepse ", cette figure qui confirme la frontière entre les deux mondes en feignant de la franchir. Empruntant à la narratologie, à l'anthropologie, aux sciences cognitives et à l'ontologie, cette étude, aussi fine dans son détail qu'ambitieuse dans son propos, analyse le statut de la fiction dans ses multiples aspects, esthétiques et littéraires, philosophiques et logiques, légaux et politiques. Les exemples nombreux qui viennent soutenir son impeccable argumentation sont empruntés à des aires culturelles éloignées aussi bien qu'à l'Europe, à l'époque contemporaine autant qu'à la première modernité, et aux oeuvres littéraires, cinématographiques ou télévisuelles autant qu'aux mondes virtuels.

03/2016

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Droit

Ecrits de Droit constitutionnel et de Science politique

La production doctrinale de Georges Burdeau (1905-1988) est tout entière située sur les cinquante années centrales du XXe siècle (des années 30 aux années 80). Elle constitue une source de réflexion majeure sur les problèmes et les controverses juridiques et politiques qui ont marqué ce siècle depuis les défi s des totalitarismes dans les années trente, les difficultés de l’après-guerre et l’installation en France d’un régime politique stable avec la constitution de la cinquième République. Dès 1949, Georges Burdeau entame la rédaction de son Traité de science politique en dix volumes sur lequel il travaillera pour la mise à jour des éditions jusqu’à sa mort. Ce traité lui assurera, et assurera également à la doctrine française, une renommée internationale dont peu d’auteurs français peuvent depuis lors se prévaloir. Depuis sa disparition, le caractère monumental du Traité, sa difficulté d’accès dans les bibliothèques et dans les librairies, tout comme les modes doctrinales, inévitablement changeantes, ont relégué dans l’ombre un auteur dont les analyses et les thèses représentent pourtant une étape importante dans la réflexion du droit constitutionnel, de la science politique, de l’histoire des idées politiques, de la philosophie du droit et de la théorie de l’État en France. Outre son Traité, Georges Burdeau a donné dans les revues et les Mélanges un grand nombre d’articles qui ne sont plus guère disponibles sans de difficiles recherches en bibliothèque. Jean-Marie Denquin a sélectionné quarante-neuf de ces articles qui permettent d’aborder les grands thèmes de la pensée du maître. On y trouvera, tout particulièrement des écrits sur le pouvoir, l’État, la démocratie, les régimes politiques, la constitution et d’autres thèmes encore. L’ouvrage est précédé d’une remarquable présentation de la doctrine de Georges Burdeau par Jean-Marie Denquin, présentation qui est aussi une introduction générale à la pensée d’un des auteurs les plus marquants de la doctrine française du droit et de la politique.

06/2011

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Histoire ancienne

LES GRECS ET LA MEDITERRANEE ORIENTALE. Des "siècles obscurs" à la fin de l'époque archaïque

Le livre cherche à faire le point sur quelque six siècles qui furent les témoins de plusieurs temps forts - tragiques parfois - de la grande aventure grecque d'Homère à Hérodote. A travers une documentation fort chiche au départ mais qui va se diversifiant, ses chapitres font cheminer le lecteur de la culture orale des maîtres de l'épopée aux premiers pas décisifs d'une culture écrite, de la si singulière et féconde pensée mythique à cette conscience historique - scientifique - qui va révolutionner la vision humaine du monde, de la mystérieuse " guerre de Troie " aux bien réelles guerres médiques, d'un mode de vie sociale " archaïque " fondé sur de solides réseaux entrelacés d'obligations ritualisées à des expériences de vie en commun plus proches de notre sensibilité démocratique. Sur toutes ces mutations étonnantes, qui s'opérèrent au travers de phénomènes souvent controversés tels que les " invasions doriennes ", la " grande colonisation " ou la reprise franche de contacts multiformes entre Grecs, " Phéniciens " et chypriotes, sur les côtes de l'Egée, de Chypre, du Proche-Orient et aux bouches du Nil, ces pages tentent de faire le point des connaissances acquises mais aussi des nombreux problèmes toujours en suspens. Les multipes classes de témoignages disponibles sont mises en perspective et la variété des approches dont ces siècles ont fait l'objet dans les dernières décennies trouve également son illustration dans la riche bibliographie thématique que réunit l'ouvrage. Qu'il s'agisse de ces outils désormais essentiels pour l'homme moderne que sont l'écriture alphabétique ou la monnaie, ou bien encore des solidarités sociales testées au sein des collectivités civiques, de l'expression variée des sentiments humains ou des diverses intelligences du monde, l'héritage culturel laissé par la Grèce préclassique s'impose aujourd'hui plus que jamais par sa richesse éclatante, un véritable trésor qui invite tout citoyen responsable à réfléchir sur les libertés et les obligations nées des multiples inventions décisives de ces anciens Grecs.

07/1998

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Anglais apprentissage

L'Écosse depuis 1528

Pittoresque, l'Ecosse évoque la légende plus volontiers que l'Histoire. Romancée par Walter Scott et R.L. Stevenson, folklorisée par Hollywood, l'histoire de l'Ecosse est pourtant bien plus qu'un clinquant cortège de clans, de kilts et de cornemuses ponctué de querelles calvinistes. La construction navale et l'électronique, Adam Smith et David Hume, figures marquantes des Lumières d'une Ecosse riche de cinq universités alors que l'Angleterre n'en comptait que deux, Sean Connery et Billy Connolly, comédiens d'origine irlandaise catholique, sont tout aussi écossais que la tourbe et le whisky, John Knox et Marie Stuart, Keir Hardie, le père du travaillisme britannique, et Irvine Welsh, l'auteur de Trainspotting, Depuis le fiasco du premier référendum sur l'autonomie parlementaire, en 1979, nombre d'intellectuels écossais se sont attachés à faire justice des divers mythes sur lesquels, selon eux, se fondaient leur histoire et leur identité nationales. Première histoire de l'Ecosse à paraître en français depuis un quart de siècle, ce livre tient compte de leurs apports. Il a pour ambition de présenter, à partir de la Réforme (l'introduction retraçant brièvement les siècles précédents), l'évolution d'une nation qui, après l'Union de 1707 avec l'Angleterre, balança longuement entre assimilation au sein de l'ensemble britannique et affirmation identitaire, avant de choisir massivement, en septembre 1997, la voie de l'autonomie parlementaire. Documents à l'appui - statistiques et articles savants, mais aussi extraits de mémoires et de récits de voyages, de romans et de poèmes - L'Ecosse depuis 1528 s'efforce également d'éclairer les controverses qui divisent encore les historiens de l'Ecosse, à propos, notamment, du calvinisme et de l'Union des parlements, du jacobitisme, des Lumières et des Highland clearances (les évictions massives de petits paysans gaéliques), de la révolution industrielle et de l'Empire britannique, de la littérature, de l'enseignement, du mouvement ouvrier, du nationalisme ou de l'Europe. Chaque chapitre comporte une bibliographie historique et littéraire, ainsi qu'une filmographie.

12/1998

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Philosophie

Du beau et de l'amour. Tome 2, Le livre de l'amour, édition bilingue français-latin

Lorsque Nifo rédigea, en 1529, le De Pulchro et Amore, il était un philosophe reconnu, auteur d'une ouvre considérable. Après de brillantes études à l'Université de Padoue, l'une des universités italiennes les plus renommées à la fin du XVe siècle, il obtint la chaire extraordinaire de philosophie dès l'âge de vingt-trois ans, et trois ans plus tard, la chaire ordinaire. Il enseigna ensuite dans de nombreuses autres universités, à Rome notamment, protégé par le pape Léon X, ou encore à Pise, avant de s'attacher définitivement à Salerne. Malgré cette carrière remarquable, à la fois universitaire et aulique, représentative des philosophes, écrivains et artistes de son temps, Agostino Nifo reste un philosophe sinon inconnu, du moins largement méconnu.Actuellement, à part le De Auguriis, traduit en 1546 par Antoine du Moulin, et le De regnandi peritia, traduit en 1987 par Simone Pernet-Beau et Paul Larivaille, l'ouvre de Nifo n'est pas accessible en français. A l'exception d'une version italienne du De re aulica (Il Cortigiano del Sessa) en 1560 et d'une récente traduction espagnole du De Pulchro et Amore en 1991, les ouvrages de Nifo ne sont guère davantage traduits dans d'autres langues. En revanche, les trente dernières années ont vu se développer, surtout chez les chercheurs anglo-saxons, des études précises sur la partie logique et scientifique de la pensée de Nifo en même temps qu'était mise en lumière l'importance de la pensée aristotélicienne dans l'Italie des XVe et XVIe siècles. Ainsi l'ouvre de Nifo connut-elle une fortune fluctuante malgré l'intérêt qu'elle suscita chez des écrivains, penseurs et chercheurs de renom. Ses nombreux déplacements, et les lacunes biographiques qui s'ensuivent, les multiples débats et controverses esquissent la figure d'un philosophe qui fut parfois difficile à cerner, même pour ses contemporains, fervents admirateurs ou adversaires acerbes.

10/2011

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Religion

Conversation. Celui qui croyait en Dieu, celle qui n'y croyait plus

Depuis toujours, les hommes ont regardé les étoiles, raconté l'origine du monde et parlé à leurs dieux... Pourtant, au sein des cultures humaines, se sont érigés deux systèmes d'intelligence du monde. Entre eux, une ligne de partage infranchissable : soit il y a une ou plusieurs volontés supérieures à l'origine de tout ce qui existe, soit il n'y en a pas... Peu à peu, des réflexions d'ordre philosophique, cherchant à échapper à l'idéologie ou au simplisme, ont tenté de penser à leur tour l'impensé, de comprendre l'incompréhensible, de rendre compte de leurs hypothèses ou de leurs questionnements. La théologie, de son côté, affûtait ses arguments et cherchait à éclairer à son tour croyants et incroyants... L'époque contemporaine a ainsi vu fleurir des controverses souvent vives où l'empire de la pensée scientifique et la laïcité comme règle intangible du jeu politique et social se sont parfois imposés. Aujourd'hui, ce débat est-il une question dépassée ? Pas pour nos auteurs, l'un, prêtre catholique, l'autre, professeur de philosophie. L'un croit, l'autre a perdu la foi. Converser, c'est la démarche qu'ils ont adoptée. Autour de quelques grands thèmes, ils ont choisi d'échanger leurs arguments : la question de la consolation, celle du fait de croire, du rôle de l'institution, du sens de la vie, de la conscience, de l'animal, de la morale ou encore de l'importance à accorder au réel... Ils ont décidé d'en parler d'âme à âme, de conscience à conscience et, forts de leurs liens d'amitié et de respect, d'accepter d'envisager le point de vue de l'autre comme contradictoire et complémentaire mais aussi et possiblement salutaire. Comme une garantie à la liberté de conscience, dans un monde qui, aujourd'hui, cherche à faire naître des conflits là où il n'y a que de la différence...

02/2016

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Décoration

Le commerce du luxe. Production, exposition et circulation des objets précieux du Moyen Age à nos jours

Il est peu de questions qui aient donné lieu à un aussi grand nombre de controverses que celle du luxe. La raison en est simple. Cette expression ne désigne pas une chose déterminée ; elle a au contraire un sens mobile et relatif et s'applique, selon les temps et selon les lieux, à des objets toujours différents (...). Il n'existe guère un seul article parmi ceux qui sont regardés aujourd'hui comme indispensables à l'existence, ou une seule amélioration d'une nature quelconque, qui n'ait été dénoncé à son apparition comme une superfluité inutile ou comme étant en quelque sorte nuisible." Dictionnaire encyclopédique universel de Camille Flammarion, 1894-98 ("Consommation"). La notion de luxe a souvent été condamnée par les moralistes et contestée par les économistes. Or l'identité distinctive du luxe, construction culturelle, économique et sociale qui repose sur la rareté, le savoir-faire, la provenance ou la convoitise, défie les définitions univoques. L'ouvrage entend revenir sur cet objet historique problématique en posant la question de la production, de la diffusion et de la consommation des objets de luxe - l'intérêt heuristique du marché du luxe est bien de mettre au premier plan la question des circulations et des connections -, et en analysant la spécialisation progressive d'un commerce qui concourt à l'embellissement de la personne ou du cadre de vie. Les contributions qui le composent sont issues d'une manifestation scientifique interdisciplinaire organisée à Lyon en 2012, qui était largement ouverte d'un point de vue chronologique, spatial et disciplinaire. Le luxe a souvent été cantonné aux productions des beaux-arts ; il s'agit ici d'en montrer la richesse et la diversité et d'observer comment se sont progressivement mis en place des marchés spécialisés. L'ouvrage développe trois approches spécifiques : la circulation spatiale du luxe (marchands et marchandises), l'économie du luxe (concevoir, produire, vendre), les circulations sociales du luxe (luxe et demi-luxe).

12/2015

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Histoire de la philosophie des

Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836). Fabrique d’une science botanique

Le 4 août 1789, jour de l'abolition en France des droits féodaux et des privilèges, Antoine-Laurent de Jussieu publie le Genera Plantarum. Ce livre, rédigé en latin et jamais traduit, constitue son grand-oeuvre, lentement construit durant une quinzaine d'années d'examen détaillé et systématique de l'ensemble des plantes et des matériaux naturalistes auxquels il a accès en tant que professeur de botanique au Jardin du roi. Point d'évolution majeur d'un siècle de recherches et de controverses sur la classification du monde végétal, il préparera le mouvement européen de synthèse et d'intégration de la mise en ordre du vivant avec la science qui en étudie le fonctionnement. Cette biographie d'Antoine-Laurent de Jussieu propose de saisir le médecin botaniste en interaction avec le monde et ses semblables, de cerner sa pensée en train de s'élaborer, de retracer son cheminement scientifique, sa socialisation progressive, et d'identifier les ressources techniques, épistémologiques et sociales qu'il mobilise pour sa production savante et ses interventions dans le champ naturaliste. Au-delà de l'histoire de vie du savant, Gilles Geneix trace également, et peut-être avant tout, la biographie d'un livre ? : celle de sa formation, de son environnement, de ses parentés, de son autorité, de sa vie et de son effacement, et de l'héritage qu'il a laissé. Cette étude des productions et des pratiques de savants, qu'ils se disent botanophiles, botanistes, naturalistes, physiciens, chimistes, physiologistes, médecins ou philosophes, compose une forme d'histoire de la botanique européenne au moment où elle se constitue comme science globale du végétal, à partir d'un archipel de savoirs issus principalement de la philosophie naturelle, de l'histoire naturelle et de la médecine. En complément, sont proposées les premières traductions du Prologue et de l'Introduction du Genera Plantarum, ainsi que de la thèse de médecine de Jussieu de 1770.

01/2023

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Sociologie politique

Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux

Léon Daudet est le fils aîné de l'écrivain Alphonse Daudet. Républicain converti au monarchisme, antidreyfusard et nationaliste clérical, député de Paris de 1919 à 1924, il fut l'une des principales figures politiques de l'Action française. Dans cette oeuvre monumentale il revient sur les événements marquants de sa vie et ses principaux combats idéologiques. Une lecture édifiante à qui cherche à comprendre les tribulations politiques ambiguës de cette figure controversée de la droite française de l'entre-deux guerres. " Je commence, avec cet ouvrage, la publication de mes souvenirs et je compte la poursuivre régulièrement désormais. Ce premier recueil de quatre volumes porte sur une période d'environ trente ans, pendant lesquels j'ai été à même d'approcher et de fréquenter les personnalités les plus notoires de la littérature, de la médecine et du milieu politique républicain. Fils d'un écrivain célèbre et qui avait non seulement le goût, mais la passion des échantillons humains, depuis le vagabond de la route jusqu'au plus raffiné des artistes, j'ai été en relations avec beaucoup de gens que je n'avais pas choisis et dont je devais être violemment séparé plus tard par les circonstances de la vie, ou des divergences fondamentales. Polémiste nationaliste, puis royaliste, j'ai été amené à traiter rudement ceux que je considérais comme les ennemis de mon pays. Quelques-uns d'entre eux Zola, par exemple faisaient partie de l'entourage d'Alphonse Daudet. Je n'ai pas cru devoir les ménager pour cela, n'ayant par ailleurs reçu d'eux que les témoignages les plus banaux de sympathie à l'endroit d'un jeune confrère. Je compte persévérer dans cette attitude. Deux personnes seulement m'ont encouragé et soutenu dans mes débuts : mon père, qui m'a mis la plume à la main ; Mme Edmond Adam, qui a publié, dans la Nouvelle Revue, mes premiers essais".

03/2023

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Autres philosophes

Hégémonie, populisme, émancipation. Perspectives sur la philosophie d'Ernesto Laclau (1935-2014)

Ernesto Laclau, disparu en 2014, est reconnu aujourd'hui comme l'un des noms les plus importants de la philosophie politique de la fin du XXe et du début du XXIe siècle. Ce livre, hommage au penseur et à son oeuvre dans le cadre de la Semaine de l'Amérique Latine et des Caraïbes en France, poursuit des débats qui étaient déjà en cours au moment de sa disparition, et réunit quelques-uns de ses principaux interlocuteurs en France (Etienne Balibar, Toni Negri, Jacques Rancière), aux Etats-Unis (Judith Butler, Nancy Fraser) et en Argentine (Horacio González, Leonor Arfuch, Emilio de Ipola, Senda Sfereo) et de ceux qui se font l'écho au présent de son oeuvre. Ernesto Laclau a écrit des ouvrages devenus des références obligées sur l'hégémonie, le populisme et l'émancipation, trois points nodaux de sa réflexion, qui travaille aussi la définition de nombreux autres concepts, tels que ceux de chaînes d'équivalence, signifiant vide, rhétorique, identité, nation. Longtemps ignorées par la philosophie institutionnelle française et méconnues du grand public, ses thèses, originales et souvent provocatrices, sont venues perturber la scène où s'affrontent les logiques contemporaines de la pensée politique (avec ses interlocuteurs ici présents, mais aussi d'autres, comme Simon Critchley et Slavoj Ziiek). Il convient d'y ajouter l'implication citoyenne de Laclau dam les controverses politiques en cours, notamment en Argentine, son pays natal qu'il a quitté au début des années 1970 pour poursuivre ses études avec Eric Hobsbawm à Oxford. L'activité qu'il a développée sur place, et de façon plus large dans toute l'Amérique latine, a fait de lui un intellectuel familier du public de langue espagnole. Ce que disent ici les penseurs argentins éclaire d'un jour nouveau la contribution des épistémologies du Sud aux débats politiques qui se déroulent en France, en Europe, dam le "Sud global" et au-delà, portant sur la question, destinée à demeurer question, d'un populisme de gauche, que Laclau appelait de ses voeux et qu'il nous laisse en héritage.

05/2021

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Religions orientales

Autour du Traité des rites. De la canonisation du rituel à la ritualisation de la société

Rite, rituel, ritualisme, ces trois mots fleurissent dans les langues européennes généralement flanqués de déterminatifs ou d'adjectifs : de passage, d'initiation, de mariage, de deuil, de cour ou social, de la vie quotidienne, chinois, tribal, etc., comme si la notion était tellement extensive qu'elle nécessitait chaque fois d'être cadrée, limitée. Largement annexée par la parole anthropologique, elle est cependant floue, sujette à de multiples définitions et à controverses. Les études réunies dans ce volume, initialement présentées lors d'un colloque en juin 2018 au Collège de France et considérablement remaniées, entendent à nouveaux frais en cerner les contours, multiplier les types de discours qu'on peut lui appliquer et en restituer la richesse, la profondeur et l'actualité. Prenant pourpoint de départ l'antique Traité des rites, reconstruit sous la dynastie des Han antérieurs à partir de textes épars dont les plus anciens remontent sans doute au IVe siècle avant notre ère, l'ouvrage se propose de dégager une histoire du canon ritualiste chinois et des théories du rituel qui conjoignent pratiques et textes, distorsions entre histoire et discours, présence et effacement du paradigme ritualiste. Les meilleurs spécialistes de disciplines très diversifiées (sinologie, coréanologie, anthropologie, sociologie, archéologie, études gréco-latines, japonaises ou indiennes) élaborent une image complexe, battent en brèche de prétendues évidences sur le ritualisme chinois, confrontent sacré et politique, remettent en question le statut des normes rituelles et s'interrogent sur la source même de telles pratiques. Tous décrivent son importance pour les sociétés anciennes comme le rôle que le Traité des rites a pu jouer dans la modernité chinoise depuis la fin du XIXe siècle et la manière dont il pourrait légitimer la fondation de sociétés ritualisées contemporaines. En multipliant les approches, ce livre entend ainsi réinscrire dans le champ des études classiques la singularité protéiforme du rituel et remettre au travail l'enjeu de la sacralisation dans les sociétés anciennes et modernes.

01/2022

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Critique littéraire

Marx et Engels poetes romantiques

«Il connaissait par coeur Henri Heine et Goethe qu'il citait souvent dans sa conversation», écrivait Paul Lafargue quelques années après la mort de son beau-père. «Marx possédait une imagination poétique incomparable ; ses premières oeuvres furent des poésies. Mme Marx gardait soigneusement les oeuvres de jeunesse de son mari, mais ne les montrait à personne.» Dans ses premières années d'étudiant, autour de ses dix-huit ans, Karl Marx se consacra en effet avec énergie à l'écriture de ces poèmes ; au même âge, Friedrich Engels, de deux ans son cadet, en avait déjà publié plusieurs et si sa production fut à l'époque moins abondante, elle n'était certainement inférieure ni en contenu, ni en style, à celle de son aîné. En consacrant un livre aux travaux poétiques de ces très jeunes adultes, Marcel Ollivier a voulu les replacer dans cette époque où en Allemagne, une petite partie de ses intellectuels commençait à s'élever contre la réaction qui s'était abattue sur l'Europe continentale après la victoire de la Coalition sur la France napoléonienne. La censure, la destitution ou l'exil s'abattaient sur les poètes, les littérateurs et les enseignants critiques ou irrévérencieux comme ce fut le cas pour Heine et d'autres poètes tels que Börne et Freiligrath. En écrivant ces poèmes, les jeunes Marx et Engels exprimaient leurs sentiments sur le monde qui les entouraient et témoignaient des courants de pensée qui les influençaient, quelques années seulement avant qu'ils se lancent dans le combat politique et qu'ils se fassent les chantres du communisme dont le spectre allait hanter l'Europe. Par-delà les controverses innombrables qui ont entouré et entourent encore leurs travaux ultérieurs, ne peut-on aujourd'hui encore entendre ce message tout simple que nous transmet le jeune Marx ? Ne subissons pas passivement Le joug ignominieux. Car le désir et la passion, Car l’action nous restent.

01/2015

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Sociologie

Talcott Parsons, contre-enquêtes

Talcott Parsons n'occupe plus guère de place dans les débats sociologiques contemporains, en particulier francophones. Il a pourtant exercé une influence profonde et durable sur la discipline - par ses propres travaux et au travers des auteurs pour lesquels il a compté, de Robert K. Mer-ton à Niklas Luhmann et Jürgen Habermas en passant par Erving Goffman, Harold Garfinkel, Clifford Geertz, Renée C. Fox ou encore Robert N. Bellah. Ce livre propose un regard contemporain sur certains aspects de l'oeuvre de Parsons : son rapport à l'anthropologie sociale, et en particulier au travail de Ralph Linton, durant les années 1930-1940 ; l'usage qu'il a fait de la psychanalyse, qui lui a attiré de virulentes critiques. Sur ces deux fronts, l'ouvrage vise à restituer leur intelligibilité aux positions de Parsons tout en rendant compte des controverses et con-fusions qu'elles ont suscitées. Il s'agit ainsi d'alimenter nos questionnements sur un pan majeur mais largement oublié de l'histoire de la sociologie - un indispensable effort de réflexivité. "Points forts" : -Un regard neuf sur un sociologue incontournable du siècle passé, qui revisite ses tra-vaux à partir de l'état actuel de la discipline ; -Une réflexion historique qui croise diverses disciplines (sociologie, anthropologie, psychologie, philosophie), traditions (structuro-fonctionnalisme, anthropologie sociale, psychanalyse, Théorie critique, etc.) et références (de Radcliffe-Brown à Axel Honneth en passant par Lévi-Strauss, Marcuse, Adorno, Goffman, Mills, etc.) ; -Un mode de traitement susceptible d'intéresser les spécialistes mais accessible à un pu-blic plus large. Biographie : Pierre-Nicolas Oberhauser est titulaire d'un doctorat en sciences sociales de l'université de Lau-sanne. Il est actuellement chargé de recherche à la Haute Ecole de Santé du canton de Vaud. Il est également chercheur associé à l'Institut des sciences sociales de l'université de Lausanne et au Cermes3 (CNRS/INSERM/EHESS/université Paris-Cité).

03/2024