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Histoire internationale

Algérie, la terre, la tribu, l'armée, l'émigration. Etudes 1971-1988

L'abondante historiographie sur l'Algérie coloniale n'évite pas les redites et, moins encore, les écueils idéologiques de tous bords - de la décolonisation de l'histoire aux subaltern studies en passant parle courant qui a célébré un temps la construction du socialisme en Algérie. Peu de ces oeuvres surnagent après le reflux de ces modes théoriques et militantes. L'oeuvre d'Alain Sainte Marie est de celles qui resteront longtemps parmi les références incontournables parce qu'elle évite tous ces écueils. Le fait que ses publications n'aient jamais été réunis en volume et que sa thèse de doctorat soit restée inédite expliquent pour une part le manque de notoriété de l'auteur en dehors du cercle des spécialistes. La modestie de l'auteur et sa prudence interprétative y sont sans doute aussi pour beaucoup. Lecteurs pressés ou avides de certitudes et de concepts s'abstenir. Sur l'une des questions au coeur du projet impérial en Algérie - la colonisation agraire et ses lois foncières le travail de Sainte-Marie nous conduit directement au coeur des contradictions, mais aussi des incertitudes et des tâtonnements de la politique française. Les divisions du livre adoptées par l'éditeur - La terre, la tribu, l'armée et l'émigration - sont autant de scansions dans le cheminement de l'historien. Elles marquent en même temps les étapes de la vie de tant d'Algériens qui se sont finalement exilés après avoir été dépossédés de leurs terres. Précis, procédant toujours par études de cas, mais sans érudition vaine, les articles de ce recueil posthume nous permettent de nous représenter si bien tout ce que ces étapes ont été pour ceux qui les ont vécues qu'ils confinent parfois au témoignage. Trop rares sont les livres d'histoire à la fois si concis et si soucieux de restituer l'expérience des hommes.

05/2019

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Littérature étrangère

Gentlemen

"Il ne faut pas essayer de ménager les sentiments des gens car à être trop gentil on fait fausse route, et puis ne pas essayer d'être un gentleman du tout, c'est beaucoup plus gentleman que d'essayer et de rater ! Ce don, cette grâce, ou cette vertu, ne réside pas tant dans la conduite que dans la connaissance ; non pas tant en se préservant de ce qui est mal, qu'en sachant précisément ce qui est droit". Dans "Gentlemen", un essai écrit en Amérique, en 1888, Robert-Louis Stevenson s'attache à étudier le concept si british du gentleman. Celui qui représente en quelque sorte l'homme idéal, "l'homme qui, dans chaque circonstance de la vie, sait ce qu'il faut faire et comment le faire élégamment". Avec quelques exemples historiques à l'appui, son expérience personnelle et une bonne dose d'ironie spirituelle, Stevenson aborde la dimension sociale autant que morale de ce sujet dont la distinction constituera l'essence même. Dans le texte "Sur quelques gentlemen dans la fiction", écrit et publié à la suite du précédent, Stevenson se penche sur quelques personnages de théâtre ou de roman, nés de l'imagination de Shakespeare, Fielding, Dickens et Thackeray, et nous montre que chez eux les figures de gentleman ne sont pas toujours marqués d'une "qualité d'aptitude exquise", sans que cela nuise à leur force littéraire. À ces deux textes pleins de sève et d'érudition malicieuse, qui étaient inédits en français, nous avons joint de la même veine "Lettre à un jeune gentleman" qui se propose d'embrasser la carrière artistique, et la "Philosophie des parapluies", le premier essai théorique de Stevenson (1871) où l'humour s'allie pertinemment à l'analyse.

11/2013

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Philosophie

Le génie de la bêtise

Ce livre, comme tous les ouvrages de Denis Grozdanovitch, est une sorte de flânerie dilettante et savante, une promenade philosophique et littéraire éclectique, prenant fatalement la forme d'une série de variations sur le thème éminemment flaubertien de la bêtise. Tout commence ici par une "Invitation faite au lecteur" où il est suggéré que la Bêtise et l'Intelligence ne cessent de s'opposer sur la scène intellectuelle et existentielle. Ne sommes-nous pas, tous, des personnages de Molière, de Goldoni, de Marivaux ou de Beckett ? Grozdanovitch en est persuadé... D'où ce livre qui va d'un certain Valentin, idiot de village, (qui initia l'auteur à la beauté de la bêtise)  à une "taxinomie des imbéciles" (où il est question de la stupidité des "Experts"), d'anecdotes talmudiques (ici innombrables) à un développement sur "la bêtise de l'intelligence", de Clément Rosset à Jean Clair, du théorème de Gödel à Monsieur Teste, etc... On trouvera également dans ce livre, l'histoire du fantôme stupide, celle du joueur d'échecs qui refait toujours la même erreur, un résumé "enrichi" de La conscience de Zeno d'Italo Svevo, les mésaventure d'un aviateur déçu, des robots joueurs de foot et bien d'autres figures dont l'auteur tire quelques leçons d'éthique contemporaine. Inutile de préciser, enfin, que le Bouvard et Pécuchet de Flaubert et L'idiot de la famille de Sartre occupent, dans ce livre, une place assez centrale. La morale de "Grozda" : un génie à l'apparence idiote dort en chacun de nous et il suffit que la fortune - assistée d'une certaine qualité de volonté personnelle - nous aide à le libérer de son infériorité supposée pour qu'il se transforme en enchanteur. Ce livre est un vrai bijou d'érudition et de charme. On y réfléchit en souriant. On s'y amuse avec gravité.

01/2017

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Science-fiction

Le Dévoreur de soleil Tome 3 : Le démon blanc

Depuis près d'un siècle, Hadrian Marlowe sert l'Empire en guerre contre les Cielcins. Des rumeurs affirment désormais qu'ils ont un nouveau roi. Un roi différent des précédents, qui a abandonné les attaques éclair contre les territoires frontaliers pour des frappes stratégiques visant l'Empire humain. On raconte également que Hadrian a vaincu la mort en personne. On l'appelle désormais le Demi-mortel. Mais cette popularité grandissante se révèle dangereuse pour lui et ses camarades, inspirant la méfiance du gouvernement impérial. Pris entre deux feux, Hadrian doit se battre contre plusieurs sortes d'ennemis, certains bien trop proches... " Artisan au talent rare, Christopher Ruocchio nous invite dans un futur plein de danger, d'action, d'ironie et de belle prose. Et de quelques beaux moments d'espoir. " David Brin, auteur de Elévation " La richesse et les intrigues politiques de Dune. L'intrigue prend de l'ampleur, la tension monte et la conclusion est impeccable. Recommandé. " David Drake, auteur du Seigneur des Isles " Une riche tapisserie narrant l'histoire d'un héros et d'un tyran, mais surtout d'un homme. " Kevin J. Anderson, auteur de La Saga des Sept Soleils " De la science-fiction épique de très haut niveau. Ruocchio nous livre une oeuvre fascinante. " James S. A. Corey, auteur de The Expanse " Un space opera épique et singulier rappelant Iain M. Banks et Frank Herbert... Une voix nouvelle et originale. " Eric Flint, auteur de 1632 " Une épopée richement imaginée et brillamment racontée. " R. M. Meluch, auteur de la série The Tour of the Merrimack " Savant mélange d'action et d'érudition, un space opera palpitant chargé d'adrénaline et de réflexions saisissantes sur la nature humaine. " D. J. Butler, auteur de The Witchy Eye

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Critique littéraire

La grandeur et la grâce. Quand l'Europe parlait français ; Le poète et le roi

Marc Fumaroli présente Quand l'Europe parlait français comme "une promenade au hasard de rencontres entre Français et étrangers, dans un XVIIIe siècle où les Français sont partout chez eux, où Paris est la seconde patrie de tous les étrangers, et où la France est l'objet de la curiosité générale des Européens". Une promenade qui commence avec le siècle des Lumières et s'achève à l'aube de l'Empire napoléonien. Marc Fumaroli restitue cette période de notre histoire - la dernière "où l'on ait cru au bonheur sur la terre" - avec une érudition allègre, sensible et rigoureuse à la fois. Il montre comment l'universalité de la langue française s'est confondue avec celle d'un art de vivre et de penser, où princes, diplomates, esthètes et chefs militaires étrangers ont tous en commun d'être amoureux du français. Le second ouvrage repris ici, Le Poète et le Roi, est consacré à Jean de La Fontaine. L'auteur souligne que de toutes les voix issues du Grand Siècle, la plus modeste, la plus retenue est aussi la seule qui n'a jamais cessé d'émouvoir, au point de se fondre dans le folklore de l'enfance. L'Histoire a fait de La Fontaine un "bonhomme" presque aussi anonyme que la tradition orale qu'il a recueillie. Marc Fumaroli rend ici justice au poète caché derrière le personnage de la légende, et à travers lui nous fait revisiter le Paris de la Fronde, de l'affaire Foucquet et du règne de Louis XIV. Ce volume démontre de la façon la plus éclatante que la grandeur et le rayonnement d'un pays comme le nôtre tiennent d'abord à la vitalité de sa langue et de sa culture.

11/2014

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Critique littéraire

Les trésors de la bibliothèque de St-Mihiel

Ex libris monasterii sancti Michaelis in Lotharingia. Sur les rives de la Meuse, au sud de Verdun, s'élèvent encore les bâtiments de l'ancienne abbaye de Saint-Mihiel où, sous la règle de saint Benoît et sous le patronage de l'archange saint Michel, les moines ont dix siècles durant, prié, travaillé, lu et écrit. Plus de 6000 volumes dorment dans les somptueux rayonnages dressés pour eux en 1779, enrichis par de multiples apports au XIXe siècle. Toute l'histoire des pratiques de l'écrit et de la lecture, toute l'histoire de la Lorraine, toute l'histoire du catholicisme se donnent à lire à la Bibliothèque bénédictine. Au fil des pages, sous le cuir des reliures, renaissent la splendeur des temps carolingiens, lorsque la Lorraine était un des principaux foyers culturels de l'Europe ; la Renaissance et l'humanisme à partir de la fin du XVe et tout au long du XVIe siècle ; les déchirures politiques et religieuses aux XVIIe et XVIIIe siècles ; l'esprit d'érudition auquel bien des moines voulurent prendre part ; les transformations de la Révolution après la saisie des bibliothèques ecclésiastiques ; les violences, inscrites dans les livres, de la Grande Guerre... Les auteurs de ce livre ont choisi soixante-dix-sept ouvrages, du VIIIe au XIXe siècle : des raretés, des éditions originales, des unica, des ouvrages imprimés en Lorraine, des livres remarquablement illustrés ou des livres ordinaires mais personnalisés par un lecteur. On y croise d'attachantes figures bénédictines. On y découvre les grands centres d'intérêt des lecteurs depuis la fin de l'Antiquité, la richesse de la culture ecclésiastique, l'essor du goût pour les voyages, les progrès scientifiques, l'intérêt pour l'histoire.

11/2013

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Economie

Wilhelm Röpke, l'autre Hayek. Aux origines du néolibéralisme

Aux côtés de Friedrich Hayek, et avant que Milton Friedman n'imprime son empreinte à partir des années 1960, l'économiste allemand Wilhelm Rôpke (1899-1966, installé à Genève après avoir fui le nazisme, a été l'autre grand fondateur du néolibéralisme. Exploitant de nombreuses archives, cet ouvrage recourt aux outils de l'histoire intellectuelle et transnationale pour proposer une autre lecture d'un phénomène trop souvent encore réduit à ses manifestations les plus contemporaines et les plus anglo-saxonnes, alors qu'il plonge ses racines dans la crise des années 1930 et prend forme en Suisse au lendemain immédiat de la Seconde Guerre mondiale. Loin de l'érudition et de l'anecdote, par-delà le souci de redonner son importance à une figure étonnamment délaissée par les chercheurs, la biographie est ici une démarche de contextualisation visant à expliquer le succès d'un intellectuel autant sociologue qu'économiste. Incontournable en Suisse et en Allemagne, très lié aux nouveaux conservateurs américains, pourfendeur du «collectivisme» sous toutes ses formes, préoccupé du sort de l'Amérique latine et de l'Afrique, publiant dans toutes les langues, Wilhelm Rôpke a incarné la variante néolibérale de l'intellectuel engagé. Au-delà de la dénonciation du keynésianisme, de l'interventionnisme et de l'Etatprovidence, ses écrits et ses réseaux permettent de cerner le néolibéralisme comme un regard global sur le monde, comme une philosophie politique et sociale ambivalente dans son rapport à la modernité, comme une mobilisation de combat et d'influence à l'échelle occidentale. L'écho rencontré par Wilhelm Rôpke illustre la renaissance des idées libérales et conservatrices dans la seconde moitié du xxe siècle et le rôle majeur joué dans leur fermentation et leur diffusion par les intellectuels émigrés d'origine germanique.

05/2015

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Actualité et médias

Le Florentin. L'art de gouverner selon Matteo Renzi

C'est l'histoire d'une conquête foudroyante. En deux ans, un jeune maire de Florence jusqu'alors inconnu parvient à écarter du pouvoir le patron de son parti, bloquer l'élection d'un Président du Conseil, et finalement devenir lui-même Premier ministre. Matteo Renzi, depuis 2014, gouverne l'Italie en faisant passer des réformes qu'on disait impossibles. Audacieux, il a poussé en quelques mois toute une génération politique à la retraite, rénové son parti, la gauche, et refermé la page du berlusconisme. Mais qui est-il vraiment ? De quoi Renzi est-il le nom ? Dans ce qui est la première biographie française du chef du gouvernement italien, Giulano da Empoli brosse le portrait du plus célèbre des inconnus. Le lecteur suit la conversion du jeune Renzi, d'abord démocrate-chrétien anonyme en Toscane. Maire de Florence, il met au point sa technique de la réforme, en bousculant les conservatismes, dans une ville qui n'est pas pour rien celle de Machiavel et des intrigues.... Fascinante métamorphose d'un jeune homme mal dégrossi en génie politique, que l'auteur analyse en croisant références et anecdotes, petites et grande histoire. On découvre un homme infiniment complexe, fanfaron et habile, pragmatique et révolutionnaire, qui se rêve en leader de la gauche européenne, un " Tony Blair, sans la guerre ". Dans ce récit mené comme un roman, où l'on croise aussi bien " House of Cards " que le Cardinal de Retz, Giulano da Empoli, loin de toute militantisme, fait preuve d'humour et d'érudition. Son ouvrage se lit comme un tableau sans pitié de la scène politique italienne, qui n'est pas sans ressemblance avec la nôtre. Mode d'emploi d'une gauche moderne sous couvert de portrait, Giulano da Empoli donne quelques clés pour qui voudrait sauver la politique de ses démons, et raffermir une idéologie de progrès face au populisme...

10/2016

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Philosophie

Vie de Nicolas Machiavel

Machiavel est une énigme. Ce nom a traversé l'Histoire avec autant de fascination méfiante que de haine admirative. Né en 1469 à Florence où il meurt en 1527, Nicolas Machiavel sera tour à tour secrétaire de la république, diplomate, déchu par les Médicis, mis à l'écart de la vie publique, exilé, banni, loué, haï. Sa vie est un roman, son action politique méconnue, son oeuvre érigée comme l'un des plus importants chapitres de la philosophie politique, et sa postérité aussi sulfureuse qu'hétéroclite. En moins de quinze années, fort de son expérience, il rédigera parmi les plus influents livres d'histoire politique jamais écrits : Discours sur la première décade de Tite-Live (1513-1519), Histoires florentines, ce qu'il nommait des "balivernes" : la Mandragore... son oeuvre la plus célèbre ne fut pas publiée de son vivant : Le Prince (1532). Tous, de Frédéric le Grand à de Gaulle, en passant par Napoléon, l'ont lu. Ces deux derniers s'en sont d'ailleurs défendus. De lui, on a tout dit et l'on a peu conclu. Peut-être parce qu'il pose la question : que faire de la distance entre l'espoir et le réel ? Avec un remarquable talent de conteur et défaisant les stéréotypes, Roberto Ridolfi fait revivre Nicolas Machiavel. Sans jamais séparer la pensée de la vie, il dévoile l'humanité d'un homme en partie consumée par le travail du temps. Si l'empathie irrigue l'érudition, Ridolfi se montre implacablement attentif au mot juste - dans son entourage historique, littéraire et psychologique. Et c'est certainement du fait de cette double exigence que beaucoup considèrent cette biographie comme la meilleure jamais dédiée au grand Florentin.

02/2019

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Philosophie

Les sources du moi. La formation de l'identité moderne

Les Sources du moi est un ouvrage magistral sur l'identité moderne. Il en dresse un tableau saisissant sans en taire ni la grandeur ni la misère, et il tente de la définir en en retraçant la genèse. Cette généalogie remonte à saint Augustin, passe par Descartes et Montaigne et se prolonge jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit de comprendre cette révolution inouïe qui a fait que les modernes se voient comme des êtres doués d'intériorité, comme des " moi " ayant une profondeur. Loin de pouvoir se ramener à l'essor de l'individualisme libéral, cette histoire est celle d'une très longue quête pour définir et atteindre le bien. Au cœur de cette définition, on trouve ce que l'auteur appelle l'affirmation de la vie ordinaire. La montée en puissance de cette valeur, retracée ici de ses origines dans la Réforme jusqu'aux formes qu'elle prend de nos jours, aura profondément transformé notre conception de la Raison. Ce livre d'histoire des idées, d'une grande érudition, ne saurait être séparé du combat, philosophique et politique, que mène l'auteur depuis de nombreuses années au nom du communautarisme. Il s'agit de défendre la modernité, moins contre ses détracteurs, que contre la philosophie libérale qui prétend seule en porter les couleurs. Trouvant son apogée dans l'œuvre majeure de John Rawls, Théorie de la justice (Seuil, 1987), celle-ci est accusée de faire bon marché de l'exigence de cohésion sociale et de ne s'intéresser qu'à la liberté des individus et à la justice dans la répartition des richesses. A cette abstraction du libéralisme, Taylor oppose une démarche qui fait fond sur le monde de l'expérience, l'analyse des faits, l'autoconception de la société telle qu'elle est vécue par les gens, leur imaginaire social.

10/1998

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Critique littéraire

Iliade. Tome 3, Chants 13 à 18, Edition bilingue français-grec ancien

Louée depuis l'Antiquité la plus haute, l'Iliade, de même que l'Odyssée, n'a jamais cessé d'être chantée, apprise et commentée par des générations de lecteurs fervents. Chantés par les aèdes dans toutes les cours aristocratiques, les quelques 16000 vers de l'Iliade relatent cependant une période très brève des événements de la Guerre de Troie, la destruction de la cité de Priam, autour d'un personnage central, l'ombrageux Achille. Curieuse tradition que celle qui choisit de fonder sa culture sur la chute d'une autre, ainsi que sur le récit de vaines querelles, tant humaines que divines ! Les paradoxes liés à l'Iliade sont multiples : l'oeuvre la plus connues de l'Antiquité, dont les manuscrits sont les plus nombreux, est aussi une des plus obscures. Rares sont les certitudes, notamment en ce qui concerne Homère : l'auteur de l'Iliade aurait vécu en Ionie, peut-être au milieu du VIIIe siècle, mais, malgré les hypothèses pléthoriques des homérisants, force est de constater que tout le reste est littérature ! Reste le texte, "bien pour l'éternité", selon l'expression de Thucydide, et l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de la culture européenne. A ce trésor de la littérature grecque, il fallait un écrin, et l'édition de Paul Mazon en est un de choix. Celle-ci rassemble en quatre volumes les 24 chants de l'Iliade auxquels il convient d'ajouter un volume d'introduction générale. La toujours belle et fidèle traduction de Paul Mazon est secondée par l'érudition, entre autres, de Pierre Chantraine. Des notes accompagnent la lecture, tandis que chaque tome est précédé d'une préface qui lui est propre. Le lecteur soucieux d'approfondir trouvera dans l'Introduction générale un état des lieux de la question homérique ainsi que de précieuses remarques linguistiques.

05/1998

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Sciences historiques

G Lenotre, le grand historien de la petite histoire

Le grand historien de la petite histoire présenté par Adrien Goetz, Franck Ferrand, Michel Crépu, Bruno Fuligni, Philippe Charlier, Frédéric Lenormand, Guy Stavrides, Thierry Lentz, Emmanuel de Waresquiel, Clémentine Portier-Kaltenbach et Michel de Grèce.Né en 1855 près de Metz, mort en 1935, Théodore Gosselin Lenotre, historien dramaturge, spécialiste de Versailles, des guerres de Vendée et surtout de l'histoire de Paris, compte aujourd'hui encore de nombreux inconditionnels. Non seulement ses admirateurs connaissent bien ses livres, en particulier les six volumes de Vieilles maisons, vieux papiers mais il y existe entre eux une sorte de compétition amicale : c'est à celui qui possédera le plus grand nombre d'exemplaires sur la centaine d'ouvrages écrits par le "Maître". On lit, on collectionne Lenotre, mais surtout on l'aime ! Nul ne l'évoque en effet sans une sorte de jubilation teintée d'affection : comme s'il avait été pour chacun de ses lecteurs, une sorte de "grand-père supplétif" dont les récits imagés et vivants avaient ensoleillé la jeunesse. Son érudition, son talent inné pour faire revivre sous sa plume les grands et petits épisodes et personnages de notre histoire, sa bonhomie, son humour, sa physionomie même, lui confèrent une place particulière au Panthéon des conteurs ; il fait partie de ces merveilleux « passeurs » auxquels nombre d'entre nous doivent d'avoir aimé l'histoire. En hommage à ce maître affectionné, dix auteurs ont chacun choisi et commenté avec passion un texte tiré de l'un de ses livres. Les cosignataires du recueil ainsi constitué sont Adrien Goetz, Franck Ferrand, Michel Crépu, Bruno Fuligni, Philippe Charlier, Frédéric Lenormand, Guy Stavrides, Thierry Lentz, Emmanuel de Waresquiel, Clémentine Portier-Kaltenbach et Michel de Grèce.

04/2013

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Phénomènes occultes

Extraterrestres - Le contact a déjà eu lieu ! La vie de George Hunt Williamson

Ce livre est la toute première biographie exhaustive consacrée à George Hunt Williamson, l'auteur du best-seller " Les Gîtes secrets du lion "'. La plupart des informations sont dues à la persévérance, à la passion et au travail de fourmi du chercheur et auteur Michel Zirger. Le lecteur y trouvera un grand nombre de révélations, notamment sur George Adamski, sur les empreintes de pas extraterrestres relevées à Desert Center le 20 novembre 1952 et dont les photographies sont ici montrées pour la première fois en clair et en gros plan, sur le "croisement" inattendu de Williamson en 1958 avec le cas de contact italien aujourd'hui célèbre appelé "Amicizia" , ainsi que sur le Secret des Andes et sa fameuse "Abbaye des Sept Rayons" . La vie de Williamson est totalement "revisitée" grâce à des documents personnels inédits, propriétés de Michel Zirger, qui mettront fin aux erreurs et à certains ragots ressassés à l'infini. En contrepoint de la partie biographique proprement dite due à Michel Zirger, Maurizio Martinelli, de par son érudition, offre des éclairages novateurs sur certains aspects de George Hunt Williamson comme par exemple les affinités de son oeuvre avec celle de Zecharia Sitchin. Maurizio Martinelli est le spécialiste de George Hunt Williamson en Italie. Chercheur méticuleux à la vision juste et équilibrée, il forme avec Michel Zirger le tandem parfait pour décrypter la vie et l'oeuvre de ce personnage énigmatique, dont l'influence est toujours prégnante sur l'ufologie contemporaine. Bref, voilà un livre explosif par son contenu et ses illustrations qui intéressera bien évidemment tous ceux qui veulent mieux connaître le père de la théorie des "Anciens Astronautes" , ou tous ceux que la genèse du phénomène ovni passionne, ainsi que les amateurs de quêtes mystiques.

10/2022

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Théâtre - Pièces

Lacenaire, votre émission du soir

VITALINE FAUVERGUE (tout en confiant son manteau et son écharpe à la servante) : J'arrive de la Conciergerie ! J'ai assisté à une lecture de poésie... Ah ! quel talent ! Quelle érudition ! Non seulement l'homme est bien fait de sa personne mais en outre... il parle bien. Saviez-vous qu'il avait fait ses classes au collège de Lyon avec Edgar Quinet ? AGATHE RENOUILLET : Vraiment ? VITALINE : Et ce n'est pas tout : il était sur les mêmes bancs que l'avocat Belloc et le préfet Jayr qui ont été saisis de son affaire ! Si ce n'est pas un hasard... Ah, s'il n'avait ce funeste destin au bout de sa route, je me serais arrangée pour que tu aies ta chance de le rencontrer... AGATHE (soupir désabusé) : Tu es bien pressée de me voir convoler... avec n'importe qui. GUSTAVE (outré) : Ma chère Vitaline, je vous rappelle que cet homme n'est qu'un petit criminel ambitieux, qui n'a pas hésité à faire couler le sang et à boire à la santé de sa victime. VITALINE (frivole) : On croirait vous entendre parler des Massaï ! GUSTAVE : J'ai ouï dire que les Massaï avaient du coeur, bien plus en tout cas que ce Monsieur Lacenaire qui fait le fanfaron et raconte qu'il tue un homme comme il boit un verre de vin ! VITALINE (se servant à manger) : Ces paroles ont été extirpées de leur contexte, voire inventées par des gens qui voudraient le montrer sous un jour peu reluisant ! Cet homme est, je puis vous l'assurer, un homme de grande classe. Las, il a joué de malheur et si son père n'avait pas fait faillite comme il se plaît à le raconter, il serait aujourd'hui de ces gentilshommes dont on loue la prose, les vers et la galanterie.

02/2021

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Biographies

Jean-Joseph Rabearivelo. Une biographie

Jean-Joseph Rabearivelo l'avait prédit : "? On s'intéressera, plus tard, terriblement à moi - ne serait-ce que parce que j'aurai été un fameux précurseur ! Une petite manière de vengeance sur ce siècle - sur ce temps - sans foi et ingrat. Le mien. J'aurai ma légende. Une légende qui sera à souhait grossie et, à souhait aussi, à grands coups d'érudition, ramenée à ses justes proportions... ? " Le poète, disparu en 1937, avait vu juste : on s'intéresse en effet de plus en plus à lui. Son image a longtemps été limitée à une photographie sépia, quelques poèmes et une fin tragique, son suicide au cyanure à 34 ans. A rebours de cette figure d'écrivain maudit qui a dominé tout le siècle dernier, l'étude ici menée rend compte des recherches récentes dans les archives du poète. On y découvre une oeuvre considérable, écrite à l'interface entre langue malgache et langue française, sortie de l'ombre où elle avait été longtemps conservée. Et un joyau : le journal des cinq dernières années de la vie du poète, ses Calepins bleus, sa "? vie écrite ? ". Le récit biographique proposé par Claire Riffard s'appuie sur ce journal intime, mais aussi sur les autres manuscrits de l'écrivain, qui permettent d'accéder à la genèse de son écriture. Elle retrace le parcours d'un jeune homme dans sa ville, Tananarive, qu'il n'a presque jamais quittée, et l'itinéraire d'un artiste à la croisée des mondes. Comment survivre aux contradictions qui furent celles de Rabearivelo en pleine période coloniale ? Sommé de choisir entre son amour passionné pour la littérature étrangère et sa fidélité radicale "? à la terre et aux morts ? " de Madagascar, il refuse d'obtempérer. De ce refus naît une oeuvre immense.

11/2022

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Contrôle de gestion

Précis de la déclaration IPP 2022. Edition 2022

DROIT BELGE L'érudition et l'expérience de Roland Rosoux font de ce nouvel ouvrage un outil indispensable au contribuable et à son conseil : le professionnel du chiffre. Le millésime 2022 de la déclaration n'est pas plus simple que les précédents, que du contraire, malgré les promesses répétées d'une simplification de la fiscalité. Les modifications sont une nouvelle fois légion et la déclaration 2022 est impactée à différents et nombreux endroits par les mesures, pas toujours cohérentes, et à leur entrée en vigueur très fluctuante, prises notamment dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la COVID-19 : ressources de certains enfants à charge, chèques de toutes sortes, indemnités de volontariat, télétravail, heures supplémentaires volontaires, revenus de remplacement, avantages de toute nature, revenus d'origine étrangère, libéralités, frais de garde d'enfants, tax shelter COVID, avec une version '1ère vague' et une version '2e vague', renoncement aux loyers dus, économie collaborative, médaillés olympiques, indemnités régionales et autres exonérées à titre de bénéfices et de profits, droit passerelle de crise et de reprise, justification des frais portés en déduction, déduction pour investissement, procédure de réorganisation judiciaire, amortissements, frais de voitures, accueillantes d'enfants autonomes, subsides en capital, crédits d'impôt... absolument rien n'échappe à l'oeil averti de Roland Rosoux. L'ensemble est commenté avec une pointe d'humour, mordant quand les dérives du fisc dénoncées par l'auteur sont trop criantes ou les réponses du ministre décevantes, parsemé de plusieurs centaines de jurisprudences nouvelles édifiantes, de questions parlementaires éclairantes et d'exemples concrets. Un livre à mettre rapidement entre toutes les mains de ceux qui s'intéressent à cette matière complexe et contribuent, par leur travail, et leur impôt, au financement des services collectifs.

07/2022

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Littérature française

Pétrouchka

Eté 1953. Reclus dans la villa de Vence qu'il partage avec sa gouvernante Kate de Porada, miné par la tuberculose et sans doute, déjà, par quelque autre mal sournois qui finira par l'emporter quatre ans plus tard, Albert Paraz déploie pourtant une activité prodigieuse. Non seulement il donne à Rivarol une chronique de radio hebdomadaire, mais entretient des relations épistolaires suivies avec une foule de correspondants. Epoque des plus fécondes où cohabitent deux sources d'inspiration, l'Afrique noire et le polar. Côté Afrique, L'Adorable métisse vient juste de sortir des presses et il prépare déjà Sainte-Marie de la Forêt. L'année précédente, il a publié son premier roman " noir ", Une Fille du tonnerre. Son éditeur, André Martel, le presse de lui donner une suite. Ce sera Pétrouchka, entamé dans l'urgence fin juillet, bouclé en novembre, achevé d'imprimer le 15 décembre 1953. Moins de six mois pour un roman dont il attend, comme toujours, monts et merveilles. Pour se couler dans le moule Série Noire, Paraz, que la langue verte a toujours fasciné, a besoin d'un maître argotier fiable. Justement, parmi ses correspondants, un petit truand, tubard comme lui, pour l'heure en postcure au sana de Saint-Martin du Tertre après avoir goûté de la prison. L'oiseau rare. Doté de surcroît d'un beau brin de plume. Le petit truand s'appelle Michel Boudon et deviendra, plus tard, Alphonse Boudard. Ignorant avec la même superbe indifférence les règles de la littérature policière et celles de la vraisemblance, Paraz invente un genre nouveau, qu'exploitera plus tard Frédéric Dard dans la série des San Antonio. Roman sans queue (si on ose dire!) ni tête, désinvolte et libertaire, Pétrouchka mélange fiction et réalité, érotisme et humour, actualité et érudition, personnages romanesques et réels.

11/2010

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Histoire internationale

Elisabeth d'Autriche

Impératrice d'Autriche-hongrie, la monarchie la plus autoritaire et la plus compassé qui fût en Europe, elle haïssait l'Etiquette et se disait démocrate ; Bavaroise d'origine et autrichienne par son mariage avec François-Joseph, elle n'aimait que la Hongrie ; censée animer la Cour et rehausser l'éclat de Vienne, elle vivait le plus souvent à la campagne ou dans de lointains séjours méditérranéens. Elle ne manifesta qu'indifférence pour l'Empire (sauf quand il s'agissait de la Hongrie), fut une épouse distante et négligea son seul fils, le prince héritier Rodolphe, dont la mort dramatique ne la toucha pas plus que celle de plusieurs autres proches. Martyrisant son corps par d'extravagants régimes alimentaires et d'épuisants exercices de gymnastique afin d'être toujours plus belle, elle était insensible aux hommes et ne cherchait à plaire qu'à elle-même. Rarement personnage officiel aura autant revendiqué le droit de vivre sa vie - et le XIXe finissant fut peut-être la période de l'Histoires qui s'y prêtait le moins...-, et pourtant elle ne cultiva ni le plaisir ni le devoir. Intolérables furent ses frustrations, terrible fut sa solitude, bien peu réconfortantes furent les consolations que lui procurèrent les exercices de plein air et les milliers de vers gauchement imités de Heine qu'elle composait. Certes, voilà un destin pathétique, mais combien loin des clichés douceâtres complaisamment distillés depuis bientôt cent ans sur une femme prise à tort pour une héroïne romantique ! C'est grâce à une fantastique érudition - des milliers de lettres ont été dépouillées, des dizaines de journaux intimes consultés, des centaines de poèmes inédits analysés - que l'historienne autrichienne Brigitte Hamann est parvenue pour la première fois à faire le portrait véridique de la légendaire Sissi.

10/1994

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Littérature étrangère

Mémoire sur la pampa et les Gauchos

Memoria sur la pampa et les gauchosa été écrit en 1970 au retour d'un séjour en France. Cesares y entreprend une enquête fondée sur son vécu, notamment lorsqu'il se rendait à Rincón viejo, la propriété familiale sise à Pardo, dans la province de Buenos Aires. Adolfo Bioy Casares a en effet été fortement imprégné des scènes de la vie des gauchos argentins durant son enfance dans l'estancia familiale. Avec ce livre, fidèle à son souci d'érudition et à sa manière propre d'user de l'interprétation, l'auteur de L'invention de Morel se met à rêver à la vie du gaucho que ni lui ni Jorge Luis Borges, n'auront réellement vécue. Bioy Casares réfléchit ici à la figure du Martín Fierro (nous avons publié l'essai de Jorge Luis Borges en 2012) et ce qu'elle représente dans la littérature mais aussi dans la société argentine du XXe siècle. La construction du récit est parfaite. Le gaucho y acquiert un statut mythique : sorte de chevalier moderne, archétype de Don Quichotte. Chansons d'une autre époque, personnages de films, photographies, poèmes de l'une des traditions littéraires nationales ; l'ensemble devient une petite une somme de documents, de sources et de pièces à conviction qui contribuent à la légende argentine de la pampa. L'érudit et faiseur d'histoires Casares joue avec élégance sur l'imagerie, entre mémoire et imaginaire. Des photographies en noir et blanc, petites pépites classées par ordre chronologique, jalonnent le texte. Les histoires et chansons de payador qui s'y succèdent sont brèves, enchantées. C'est en réalité une vision moderne des chanteurs illettrés du Moyen Age qui s'en dégage de manière spontanée et improvisée.

10/2019

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Divers

A l'heure où les dieux dorment encore

Entre carnet de route et journal intime, Cosey nous invite à partager ses voyages, ses pensées et le secret de son atelier... à l'heure où les dieux dorment encore. Depuis ses débuts dans le journal Tintin en 1975 avec la création de son personnage Jonathan, Cosey n'a cessé de voyager et de partager ses découvertes. Il introduit dans la bande dessinée franco-belge la réalité des pays que traverse son héros : paysages, coutumes, situation politique... De ses voyages, l'auteur a rapporté d'innombrables carnets. Ce sont à la fois des outils de travail, des repérages pour les albums à venir et des aide-mémoires pour noter au vol une pensée, un rève, un souvenir. En complément de ces carnets, Cosey réalise sur le vif des dessins plus poussés : aquarelles, crayon ou encre de chine au pinceau pour restituer, mieux qu'avec une photo, la lumière d'une montagne, les couleurs d'une cérémonie ou le désordre d'une scène de rue. Dans ces documents inédits, Cosey s'interroge sur le dessin, la couleur, la musique, la représentationdu réel et nos vies intérieures. Avec érudition et humour, le dessinateur nous fait entrer dans son panthéon personnel : Hokusaï, Rembrandt, Hergé, C. G. Jung, les Stones, Krichna et les Schtroumpfs (qui partagent la couleur bleue et l'art de la flûte ! ), et de nombreux anonymes, compagnons de voyage ou fantômes du passé. En Inde, au Tibet, au Japon, en Grèce, en Espagne et bien sûr dans les Alpes Vaudoises, Cosey a notéet dessiné tout ce qui a pu le surprendre, l'amuser... tout ce qui a nourri son travail d'artiste. Le texte et le dessin dialoguent en toute liberté, et offrent au lecteur le plaisir de découvrir, en même temps que la matière première des albums, une facette complètement inconnue d'un grand dessinateur.

11/2021

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Récits de mer

En mer de Chine. Le voyage de L'Alcmène. Station de Chine (1843-1845)

En s'appuyant sur le journal de bord d'un grand ancêtre, le chirurgien de Marine Jean-René Bolloré, l'auteur nous entraîne à bord des bâtiments français de la Station de Chine. Au XIXe siècle, les grandes puissances, Grande-Bretagne et France en tête, mais aussi Japon, Russie, Etats-Unis, renforcent leurs liens commerciaux, mais aussi scientifiques, diplomatiques et même religieux, avec l'Empire du milieu. Celui-ci a été vaincu dans la Première Guerre de l'Opium et doit alors s'ouvrir à l'Occident. Les Britanniques obtiennent, les premiers, des concessions, les Français sont à la recherche de points d'appui. Des personnages hauts en couleur, souvent nobles, mais parfois plus humbles, habités par le sens du devoir, du progrès, de l'aventure, de l'ambition, se croisent dans des jeux d'influence. De Manille à Macao, sous le soleil ou la tempête, l'exotisme frappe les passagers de cette expédition au long cours. La vapeur s'étend, mais la voile vit ses grandes heures. La vie à bord des navires, de toutes patries, obéit à des règles strictes, pleines de panache et de tradition, même entre ennemis. Et quand le vent tombe, la rame fait aussi bien l'affaire... L'érudition - maritime, culturelle, artistique, historique - déployée dans ce livre en forme de récit de voyage est prodigieuse. Et pourtant si naturellement amenée, escale après escale, grâce à une écriture romancée, dialoguée, de correspondances avec la famille restée en Bretagne... Une plongée dans une époque pionnière qui se fait distrayante et rêveuse aussi, bercée par le roulis de l'Alcmène, les yeux remplis des merveilles de la Chine et des côtes adjacentes. Comme ce minuscule royaume oublié du Ryukyu, aux moeurs singulières, qui vit là ses dernières heures d'indépendance.

11/2021

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Généralités

Conduire la guerre. Entretiens sur l'art opératif

Une réflexion à deux voix sur la guerre et la stratégie comme la France n'en a pas connue depuis longtemps. Pourquoi, tout au long des siècles, les généraux ont-ils remporté tant de victoires qui n'amenaient pas la fin du conflit ? Pourquoi le sang versé servait-il si peu les objectifs assignés par le pouvoir à ses armées ? Pourquoi, pour prendre un exemple entre mille, les meilleures armées du monde ont-elles été réduites, entre 1914 et 1918, à un face-à-face aussi désespérant que stérile dans la boue des tranchées ? Conduire la guerre livre les clés de cette impasse et montre qu'un grand penseur soviétique oublié, Alexandre Svetchine, a montré la voie pour en sortir. Jean Lopez amène Benoist Bihan à exposer sa pensée sur ce digne héritier de Clausewitz, sa vie, sa pensée et son oeuvre, réflexion mûrie depuis quinze ans et nourrie d'une formidable érudition. Chemin faisant, les deux complices nous offrent une promenade à travers vingt-cinq siècles de conflits. Ils revisitent les batailles dites décisives et l'action de ceux qu'on a présentés comme de grands capitaines. L'ouvrage ne se contente pas d'être historique et critique. En décortiquant l'oeuvre de Svetchine, il expose la solution - l'art opératif - pour que les combats deviennent pleinement utiles à la stratégie et s'harmonisent avec la tactique. Original dans son approche, puissant par ses arguments, plaisant à lire de par sa forme dialoguée, cet ouvrage est totalement original et devrait marquer la pensée militaire d'une pierre blanche. L'objectif ? Rien moins que le renouvellement de la pensée stratégique, un domaine apprécié du grand public mais qu'il fallait dépoussiérer et mettre à la portée de tous en trouvant le bon équilibre entre théorie et Histoire.

01/2023

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Autres philosophes

Oeuvres complètes. Tome 2, Ecrits de médecine et de philosophie : les thèses

Personnage majeur, par ses fonctions institutionnelles et son rôle philosophique, dans l'univers intellectuel de la France de l'après-guerre, Georges Canguilhem exerça une influence profonde sur plusieurs générations d'universitaires et de professeurs de philosophie, ainsi que sur quelques grands noms des sciences humaines et sociales. Il fut longtemps connu pour ses travaux d'histoire des sciences et ses vues originales sur la technique. Il porta une attention plus particulière aux sciences de la vie et aux pratiques de la médecine qu'il aborda avec une grande rigueur conceptuelle. Mais depuis une décennie, en même temps que s'opérait une reconnaissance internationale dépassant largement le cercle de ceux qui l'ont connu, un intérêt nouveau pour la personne et l'oeuvre s'est développé, qui déborde la seule spécialité philosophique. Ce deuxième tome des OEuvres complètes de Georges Canguilhem réunit ses trois grands ouvrages. Le premier, la thèse de médecine, Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique, soutenue en 1943 à l'université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand, fut rééditée en 1966 et 1972, et enrichie de textes additionnels sous le titre Le normal et le pathologique. Le second ouvrage, La connaissance de la vie, recueil de travaux publié en 1952 et présenté comme thèse complémentaire pour le doctorat ès lettres en 1955, fut réédité et augmenté en 1965. Quant au troisième, La formation du concept de réflexe aux XVIIe et XVIIIe siècles, thèse principale du doctorat ès lettres, il introduit une approche nouvelle en histoire et philosophie des sciences, découronnant Descartes, le mécaniste, au profit de Willis, le chimiste, auquel est attribuée la paternité du concept moderne de réflexe, concept qui sera élaboré ensuite dans un contexte vitaliste. En pratiquant ces trois oeuvres, le lecteur non seulement augmentera ses connaissances, mais découvrira aussi un modèle de méthode et d'érudition critique.

10/2021

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Linguistique

Langues d'ici et d'ailleurs

Ce volume rend hommage à l'oeuvre d'une déchiffreuse et d'une pédagogue hors pair dans la connaissance des langues universelles. Ce volume rend hommage à l'oeuvre d'une exploratrice passionnée et d'une pédagogue hors pair de la connaissance des langues universelles. Le premier ouvrage de ce triptyque offre un véritable voyage dans le temps et l'espace, commencé avec la rencontre, il y a plus de sept mille ans, des habitants de la " vieille Europe " et de populations venues de la mer Noire, porteuses de langues indo-européennes d'où sont nées la plupart de celles qui sont parlées dans l'ouest de notre continent. On y découvre, dans son étonnante pluralité, le paysage actuel de cette centaine de langues, qu'elles soient officielles ou plus marginales. Le deuxième ouvrage évoque l'histoire peu commune du français et de l'anglais, deux langues voisines et néanmoins amies, qu'Henriette Walter nous fait revivre à la manière d'une aventure sentimentale au pays des mots. En s'appuyant sur une foule d'exemples, de jeux insolites et de piquantes anecdotes, elle montre que l'érudition n'est pas forcément ennuyeuse et que l'on peut apprendre tout en s'amusant. Le dernier ouvrage est consacré aux relations entre l'arabe et le français, langues lointaines et distinctes par leurs origines, mais qui n'ont pourtant cessé de s'influencer depuis près d'un millénaire. C'est un peu la longue histoire des relations entre l'Orient et l'Occident que ce texte retrace en filigrane et par touches successives. Henriette Walter, en démontrant la vitalité de tels échanges, bouscule autant d'idées toutes faites qu'elle apporte d'utiles éclaircissements.

11/2021

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Littérature étrangère

Errances sur le Six Voies

Etudes : Le Japon est devenu plus proche. Il n'est plus "le pays des antipodes", ésotérique, prompt à susciter enthousiasmes inconditionnels ou rejet aveugle. Il s'offre à une réflexion critique nourrie par les acquis des sciences humaines et sociales. Documentés aux sources originales ou s'appuyant sur de solides enquêtes de terrain, les ouvrages de cette série refusent néanmoins de s'enfermer dans une érudition réservée aux initiés. Ils souhaitent proposer à un public non averti tes travaux de la japonologie d'aujourd'hui pour que l'archipel prenne la place qui lui revient nos débats scientifiques et intellectuels. Fiction : Les romanciers japonais font maintenant partie de notre culture. Depuis tes années 1980, ils ont été traduits en grand nombre. Néanmoins plusieurs secteurs de la littérature narrative demeurent encore mal connus, voire complètement oubliés. Et le privilège accordé à certains auteurs en occulte de nombreux autres, tout aussi importants. On voudrait présenter ici certains territoires négligés de la fiction japonaise : les récits et romans de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle par exemple, qui constituent comme une deuxième tradition classique, ou la littérature de l'après-guerre, avec ses auteurs, en rupture de ban". Non fiction : Les Japonais seraient doués pour l'esthétique, moins pour le raisonnement. Ils se complairaient dans te raffinement subtil, . mais n'aimeraient guère se confronter au réel. Pour corriger cette image inexacte, nous proposons des ouvrages directement traduits du japonais, souvent inconnus en Occident, qui ont pourtant joué un rôle considérable dans l'histoire intellectuelle du Japon. Textes de réflexion, manifestes, libres essais au fil du pinceau, mémoires et autobiographies, journaux intimes, notes de voyages : le temps est venu de donner à lire "ce qui a été pensé, affirmé, décrit, débattu ou rêvé" au Japon, ;différentes époques, afin d'aider notre réflexion contemporaine à sortir de son provincialisme.

09/2012

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Littérature française

Les anciens dieux blancs de la brousse

      Ainsi en va-t-il de Ouagadougou, capitale des coups d’État, où l’on imprime plus de tracts de propagande que de bulletins de vote: dans la nuit du 17 mai 1983, un nouveau putsch se prépare, le énième depuis l’indépendance. Thomas Sankara, simple capitaine devenu premier ministre, va être écarté du pouvoir.      Évidemment, la France s’en mêle. On murmure que le monsieur Afrique de l’Élysée, surnommé l’arracheur de dents, a fait le déplacement depuis Paris. Les pantalons blancs, Grandville le financier à moitié aveugle, Ezz l’aviateur, Vittorio l’arpenteur du désert font enfler la rumeur. Même Weller, le journaliste revenu de tout, y va de son commentaire, relayé par la Tantie J’ai Faim qui règne sur un bruyan essaim de jolies bordelles, et tous les petits bana-bana des quartiers miséreux.      Les sarcasmes fusent plus que les coups de feu. Et pourtant! Malgré leur esprit railleur et fataliste, Noirs et Blancs confondus, tousse désespèrent. Les uns rêvent d’une Afrique enfi n débarrassée de ses oppresseurs. Les autres auraient peut-être préféré naître du côté des opprimés. Le continent vit en eux plus encore qu’ils n’y vivent.Car on ne se remet jamais des crépuscules sous le tropique, quand le rouge de la latérite répond au ciel ensanglanté.      Avec son choeur (le petit peuple de Ouaga), son héros sacrifié (Sankara) et la main implacable du destin (la politique étrangère de la France), ce roman mêle l’érudition au parler populaire d’Afrique de l’Ouest pour raconter par le menu la série de coups d’États qui transformera la Haute-Volta en Burkina Faso.Jean Billeter est l’auteur de trois romans parus chez Jacqueline Chambon. Né en Suisse, il s’est installé à Paris après avoir vécu en Afrique.

08/2011

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Philosophie

Elévations sur les mystères. Méditations et autres textes

Ses contemporains virent en Bossuet (1627-1704) une figure tout droit sortie des temps héroïques de l'Eglise, capable de conjuguer action politique, direction spirituelle, développement de la pensée et culture des arts et lettres. Si le XVIIIe siècle put se sentir écrasé par son autorité et sa stature tant morale que spirituelle, le XIXe puisa chez lui une certaine idée de la grandeur française, dont il demeure une des incarnations les plus emblématiques. Ce volume rassemble des oeuvres majeures, indisponibles depuis le XIXe siècle, de celui qui fut non seulement un grand écrivain, mais aussi un homme de grande influence auprès du pouvoir monarchique. Les Elévations sur les mystères et les Méditations sur l'Evangile manifestent une sensibilité frémissante. Dans ce commentaire de la Bible qui sollicite à chaque page le coeur et l'intelligence, l'érudition est d'autant mieux présente qu'elle reste imperceptible, entièrement coulée dans la maturité d'un vieil homme au sommet de son art. Le Carême de Saint-Germain témoigne du génie oratoire de Bossuet à travers un cycle complet de sermons prononcés devant la cour de Louis XIV. L'éloquence sacrée y revêt une signification politique évidente. Le souci de rappeler aux rois leurs devoirs se lit encore dans les Lettres à Louis XIV et les Sentences pour Mgr le Dauphin, destinées à Monseigneur dont Bossuet était le précepteur. L'Exposition de la doctrine catholique illustre la manière originale dont il s'adressa aux protestants, précurseur en cela d'un dialogue religieux fondé sur la connaissance mutuelle. Enfin, les Poésies, composées à la fin de sa vie, laissent apparaître un Bossuet intime, très différent de l'éclat coutumier de sa phrase et de ses concepts.

02/2017

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Critique littéraire

La folie Baudelaire

C’est « la vague Baudelaire » et ses effets dans l’art et la littérature que Roberto Calasso analyse et raconte ici avec l’érudition et le talent narratif qui sont les siens. S’appuyant sur un réseau enchevêtré de citations et de rapprochements, le grand écrivain italien nous propose de déambuler dans un Salon imprévisible où seraient exposées des images de toutes sortes, il nous fait circuler dans les méandres de ce système nerveux qui s’appelait Baudelaire, il nous introduit, enfin, dans un monde réel ou fantasmé peuplé par des personnages comme Ingres, Delacroix, Manet, Courbet, Sainte-Beuve, Flaubert, Rimbaud, Mallarmé, Lautréamont, Degas, Valéry… La Folie Baudelaire se constitue autour d’un emblème qui remonte a Sainte-Beuve : « M. Baudelaire a trouvé moyen de se bâtir, à l’extrémité d’une langue de terre réputée inhabitable et par delà les confins du romantisme connu, un kiosque bizarre, fort orné, fort tourmenté, mais coquet et mystérieux, où on lit de l’Edgar Poe, où l’on récite des sonnets exquis, où l’on s’enivre avec le haschisch pour en raisonner après, où l’on prend de l’opium et mille drogues abominables dans des tasses d’une porcelaine achevée. Ce singulier kiosque, fait en marqueterie, d’une originalité concertée et composite, qui, depuis quelque temps, attire les regards à la pointe extrême du Kamtchatka romantique, j’appelle cela la Folie Baudelaire. L’auteur est content d’avoir fait quelque chose d’impossible, là où on ne croyait pas que personne pût aller ». L’enjeu de ce livre est de montrer, avec le maximum de précision possible, que cette Folie attrayante, désolée et dangereuse eut, après Baudelaire, bien d’autres visiteurs, puisque finalement ce lieu se révélera coïncider avec le territoire de la littérature absolue.

10/2011

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Musique, danse

J.S. Bach. Pasions, Messes et Motets

Après le volumineux ouvrage consacré par Gilles Cantagrel aux cantates de J. S. Bach, celui-ci traite d’un ensemble d’oeuvres non moins capitales dans le répertoire de la musique occidentale : les deux Passions (selon saint Jean et selon saint Matthieu), les messes (et en particulier la Messe en si mineur), les motets.Afin de constituer un ensemble cohérent sur l’ensemble de la production vocale de Bach, on a ajouté ici quelques pages chantées issues du Petit Livre de musique pour Anna Magdalena Bach, ainsi que du recueil de chorals publié par l’éditeur Schemelli en 1736 (si toutes ne sont pas de Bach lui-même, elles font partie aujourd’hui du répertoire lié au compositeur). Comme dans l’ouvrage précédent dont il constitue le complément logique, on trouve ici, précédés d’introductions générales, le texte original des oeuvres avec sa traduction en vis-à-vis et un commentaire pas à pas qui constitue un guide d’écoute permettant à l’auditeur attentif d’approfondir sa perception. L’information, d’ordre historique, spirituel et musical, ouvre des perspectives sur les détails de l’écriture et la richesse infinie de ces chefs-d’oeuvre. Tenant compte des résultats les plus récents de la recherche musicologique, cet ouvrage se trouve également d’une grande accessibilité pour tout mélomane, l’érudition de Gilles Cantagrel s’exprimant toujours dans un langage des plus clairs. Gilles Cantagrel, de longue date familier de l’Allemagne musicienne des XVIIe et XVIIIe siècles, est l’auteur de nombreux ouvrages, et en particulier : Bach en son temps ; Le Moulin et la Rivière, Air et variations sur Bach ; Dieterich Buxtehude ; De Schütz à Bach ; Les Cantates de J.-S. Bach.

08/2011

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Histoire de France

L'homme Napoléon

Pourtant ses contemporains comme la postérité se sont emparés de lui, pour le peindre tantôt en libérateur de l'Europe, tantôt comme responsable d'avoir semé les ferments de haine qui vont germer pendant deux siècles dans la conscience européenne. Ou encore pour célébrer le fondateur d'un Etat moderne, s'accabler des soixante batailles livrées et des milliers de morts couchés, s'émouvoir devant les cinq dernières années passées à sculpter le monument de sa légende, à l'autre bout du monde. Napoléon était tout cela à la fois, mais il ne se laissait enfermer dans aucun personnage. Louis Chardigny traque la véritable personnalité d'un homme déifié par la légende, à travers son comportement quotidien et ses rapports avec les autres. L'auteur a mis au service de l'érudition son sens très vif du quotidien, de l'événement, de l'humain. Il nous fait vivre partout aux côtés de l'Empereur. Il nous le montre dans l'austérité de son Cabinet où, inlassable tâcheron du pouvoir, il mène de front son combat pour un ordre nouveau et pour une Europe illusoire, son immense travail de propagande, ses préparatifs de campagne et ses démêlés avec sa famille. Nous suivons Napoléon en voyage et à la guerre aussi bien que dans sa cour étincelante et glacée, ou dans l'intimité de sa vie privée. Et soudain Napoléon s'humanise, tour à tour timide, insolent, génial, rêveur, grossier, désemparé, dévoré par les siens, faisant et défaisant les rois, jouant les marieuses, en proie à d'étranges faiblesses, sujet à de curieuses erreurs de jugement. Ce n'est plus le Jupiter tonnant, mais un homme pétri de contradictions, plus doué et plus ambitieux que les autres, mais tout aussi fragile.

02/2014