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Yann Suty

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Critique littéraire

Le Cahier Rouge du journal intime

Dans cette anthologie inédite, et originale, on ne trouvera ni Marie Bashkirtseff, ni Maine De Biran, ni Amiel, ni Restif de la Bretonne, enfin aucun des auteurs si machinalement reproduits dans les ouvrages consacrés aux journaux intimes. En revanche, on y trouvera les meilleurs passages des journaux de grands écrivains français : Alphonse Daudet, les frères Goncourt, Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau, George Sand, Stendhal, Jules Renard ou encore Alfred de Vigny. Ce livre dévoile aussi des extraits de journaux très rarement reproduits, comme celui de Klaus Mann, qui évoque l'effervescence artistique du Berlin des années 1920, celui du journaliste Robert de Saint Jean, qui décrit la montée du nationalisme en France au début des années 1930, celui du comte Kessler, allemand anti-nazi et cosmopolite de l'entre-deux-guerres, ami de Cocteau, de Maillol et d'Einstein, celui de Philippe Jullian, où il relate le Paris improbablement mondain des années 1940 à 1950. C'est aussi l'occasion de lire des journaux écrits par des témoins d'époques décisives : le journal de l'Estoile, qui assiste à la saint Barthélemy ; de l'Anglais Pepys, qui raconte le quotidien de la vie londonienne au XVIe siècle, époque des épidémies de peste, des incendies et de la chute du roi Charles Ier ; de Louis II de Bavière, prince des arts et de toutes les excentricités ; mais aussi de Harold Nicolson, proche de Churchill, qui révèle les secrets de la diplomatie britannique pendant la guerre. Portraits de la vie littéraire et mondaine, joies, peines et confidences d'écrivains, révélations sur des événements majeurs de l'Histoire : voilà ce que renferme cette anthologie inédite où sont réunis plus de trente auteurs. Quelques-uns des auteurs de cette anthologie inédite par ordre alphabétique : Benjamin Constant, Eugène Delacroix, Lucile Desmoulins, Matthieu Galey, Edmond et Jules de Goncourt, Victor Hugo, Paul Klee, Harold Nicolson, Jules Renard, Romain Rolland, Germaine de Staël, Stendhal, Paul-Jean Toulet, Alfred de Vigny, Voltaire...

10/2018

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Histoire des idées politiques

Le national-socialisme, doctrine de la rancune. Suivi de "Discours sur la liberté"

Publié dès 1937 aux Pays-Bas, "Le national-socialisme, doctrine de la rancune" de Menno ter Braak, est l'un des essais les plus célèbres de la première moitié du XXe siècle. Régulièrement réédité dans son pays d'origine (tout récemment encore en 2019), il connaît ces dernières années un fort regain d'intérêt, y compris à l'étranger : en témoignent les traductions anglaise (2021), arabe (2020), espagnole (2021) et italienne (2019). D'autres textes de ter Braak ont été traduits en serbo-croate, en slovaque et en tchèque. Etrangement, cet auteur n'a jamais été traduit en français. Auteur d'une oeuvre importante, contemporain de Johan Huizinga (1872-1945) et d'Eddy du Perron (1899-1940), avec lesquels il a entretenu une correspondance suivie, ami de Thomas Mann, Menno ter Braak, historien de formation, alerte dès 1937 ses compatriotes sur la montée du sentiment pronazi. Co-fondateur en 1936 du "Comité de vigilance contre le national-socialisme", "politicien sans parti" comme il se définissait lui-même, il a mis fin à ses jours le jour de la capitulation des Pays-Bas, quatre jours après l'invasion de son pays par les troupes hitlériennes. Germaniste, auteur d'une thèse de doctorat sur l'empereur romaingermanique Othon III, lecteur attentif de Nietzsche et de Max Scheler, il voit dans le ressentiment et la rancune qui se sont, pour reprendre ses termes, "émancipés" (nous dirions aujourd'hui : "décomplexés") la véritable cause de l'essor du populisme chez certains de ses pairs comme dans l'opinion publique ; il dénonce la passivité, la "bienveillance" , pour ne pas dire la complaisance, d'une partie des intellectuels de l'époque à l'égard du fascisme, du nazisme et de l'antisémitisme. Ce qui ne l'empêche pas de se montrer tout aussi exigeant dans sa critique des dévoiements des idéaux de démocratie, d'égalité et de socialisme au sein même des milieux démocrates et socialistes.

04/2022

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Royaume-Uni

Marie Stuart

La vie passionnée de la reine d'Ecosse (1542-1587), accusée du meurtre de son second mari et décapitée sous les yeux d'Elisabeth Ire, symbole de l'esprit humaniste face au fanatisme calviniste. Une destinée digne d'une tragédie antique, magnifiée par le travail de conteur, d'historien et de psychologue de Stefan Zweig. Un classique de la littérature du XXe siècle Sans l'exemple de Marie Stuart, disait Zweig, " il n'y eût pas eu d'exécution de Charles Ier, ni ensuite de Louis XVI et de Marie-Antoinette ". Son intérêt pour la reine d'Ecosse (1542-1587) remonte à l'été 1906, lorsqu'il visita pour la première fois ce pays. C'est à Londres, en 1933, qu'il délaisse ses projets romanesques pour corriger les erreurs commises au sujet de la reine décapitée, examinant chaque pièce du dossier à la façon d'un détective. " Etait-elle vraiment impliquée dans le meurtre de son second mari [Henri Darnley], ne l'était-elle pas ? " Une nouvelle fois, son ambition est d'expliquer comment " d'une destinée ordinaire naît soudain une tragédie aux dimensions antiques ". Mais aussi de mettre en lumière la culture humaniste de Marie Stuart face au " sombre fanatisme " et au " caractère dictatorial " du réformateur calviniste John Knox, allusion limpide à la situation de l'Europe en 1935. Portrait enflammé d'une reine aveuglée par la passion, tout autant que de son ennemie jurée Elisabeth Ire, voici l'une des biographies les plus enlevées de Zweig, pleine de péripéties et d'éclairages crus sur une personnalité qu'il n'hésite jamais à qualifier de " romantique ". " Votre Marie Stuart se dévore. Combien les autres drames, qui traitent du même sujet, paraissent pauvres à côté de cette histoire ! " (Romain Rolland) " Un livre qui divertit comme le meilleur des romans tout en ayant la gravité, l'impartialité, le poids de la vraie recherche. " (Klaus Mann)

02/2024

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Actualité médiatique internati

De la Chine

Henry Kissinger raconte deux mille ans d’histoire de la Chine, qu’il connaît intimement. Quelle vision du monde et de l’Occident ont les Chinois ? Comment envisager nos relations avec ce géant du siècle à venir ? L’ancien secrétaire d’État fait d’abord œuvre d’historien. Il explique sur quels fondements s’est bâti l’Empire du Milieu : nul autre pays ne peut se vanter d’avoir connu une civilisation ininterrompue aussi longue, ni d’entretenir un lien aussi intime avec ses principes classiques de stratégie et d’art politique. C’est ensuite une histoire dont il a été un acteur essentiel que Kissinger retrace : celle des relations houleuses entre les États-Unis et la Chine, de la guerre de Corée au voyage de Richard Nixon à Pékin en 1972, jusqu’aux conséquences internationales des événements de la place Tiananmen 1989. Nourri d’anecdotes de première main et d’archives inédites, cet ouvrage magistral invite le lecteur dans les coulisses de la vie diplomatique du dernier demi-siècle et donne à comprendre les enjeux de demain.Henry Kissinger a été conseiller à la Sécurité nationale, puis secrétaire d’État sous Richard Nixon et Gerald Ford. Il a également conseillé de nombreux autres présidents américains en matière de politique étrangère. Il a été lauréat du prix Nobel de la paix en 1973.Traduit de l’anglais (États-Unis) par Odile Demange et Marie-France de Paloméra.« Un ouvrage fascinant […] ; un portrait de la Chine fondé sur la connaissance intime et directe qu’a eue Henry Kissinger de plusieurs générations de leaders chinois. » Michiko Katutani, The New York Times« Kissinger reste le plus grand auteur de mémoires de tous les secrétaires d’État et même les présidents de la période moderne. » James Mann, Slate.com « Une fascinante analyse des rencontres de Kissinger avec les leaders chinois. » Jon Halliday, The Telegraph« Il y a quelque chose de formidable à s’entendre raconter l’histoire par quelqu’un qui y a assisté tout du long. » Jeffrey Wasserstrom, Time magazine

06/2023

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Thrillers

Cadavres écrits

La définition du cadavre exquis est la suivante : jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles ne puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. Mais qu'en est-il des assassins des "? Cadavres écrits ??? " Qu'en est-il de leurs desseins ?? Car pour leurs dessins ? ; c'est évident. Et, ces auteurs, le point commun entre eux, qu'en est-il ?? Tous complices ?? Tous coupables ?? Ensuite, quels alibis peuvent-ils fournir pour ces dix nouvelles non censurées ?? Enfin, qui défendra la mémoire des victimes ?? Et l'éditeur, est-il complice de ces crimes odieux ou victime de leurs machiavélismes ?? Dans la tradition des collectifs JDH Editions, dix auteurs livrent dix nouvelles assassines pour le lancement de la collection noire Black Files, collection ô combien attendue par les lectrices et les lecteurs de JDH Editions, comme par les auteurs. Dix ambiances, dix décors, dix histoires différentes. Un recueil de nouvelles comme on devrait en publier plus souvent.

05/2021

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Philosophie du droit

Droit et mémoire

L'ouvrage Droit et mémoire rassemble les actes de la journée d'études organisée chaque année par les jeunes chercheurs de l'Institut d'Etudes de Droit Public (I.E.D.P.) de la Faculté de Droit - Economie - Gestion de l'Université Paris-Saclay. L'édition 2017 a choisi la thématique Droit et mémoire afin d'offrir aux jeunes chercheurs, quel que soit leur domaine de spécialisation juridique, une tribune pour partager leurs recherches relatives aux rapports entre la notion de droit et le concept de mémoire. Objet d'étude du droit, la mémoire peut s'avérer en être également une fonction. Dans cet ouvrage, le lecteur trouvera ainsi des contributions organisées autour des deux axes suivants : la mémoire comme fonction du droit d'une part, et d'autre part les rapports réciproques qu'entretiennent entre eux droit et mémoire, où l'on voit la mémoire être régulée par le droit et le droit se faire objet de la mémoire. Les différentes contributions interrogent avec rigueur les interactions entre Droit et mémoire par le prisme d'enjeux sociétaux et juridiques. Elles explorent en particulier les questions liées aux impératifs de la protection de l'individu face aux avancées des technologies de l'information et de la communication, les interactions entre mémoire et justice telles que le droit à la mémoire des crimes passés et les lois d'amnistie, ou bien encore l'incidence sur l'application du droit de l'oubli involontaire ou accidentel d'une chose ou d'un fait commis. En résumé, le lecteur trouvera dans cet ouvrage matière à l'éclairer sur la longue, et sans cesse renouvelée, relation entre le Droit et la mémoire.

04/2021

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Spiritisme

A l'encre de l'esprit. Recueil d'expériences paranormales

Le surnaturel et les histoires à frémir vous intéressent ?? Vous avez donc l'ouvrage qu'il vous faut en main. Sur le cahier des charges de ce collectif, il était inscrit la formule suivante : "Relatez une expérience surnaturelle vécue, ou connue parce qu'arrivée à un proche, ou bien donnez-nous votre expertise sur le sujet, si c'est votre terrain de prédilection". Spiritisme, spiritualité, possessions, démons, esprits frappeurs, introspections, visions, visitations, prémonitions, tout cela est dans ce recueil où 12 auteur(e)s vont au gré des chapitres vous emmener sur des voies parallèles à la réalité établie. Certains de nos auteurs répondent à des questions que vous vous posez certainement, d'autres vous livreront une expérience intime hors normes et d'autres encore auront une approche plus rationnelle et "scientifique" des choses. Peut-être trouverez-vous dans ces pages le récit d'une expérience que vous-même avez vécue ?? Ce recueil, de la collection F. Files de JDH Editions, est tout aussi intrigant que surprenant. Un conseil cependant : ne vous isolez pas trop pour le lire et préférez le jour à la nuit pour ce faire.

10/2022

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Histoire de France

Indomptable et rebelle. Histoire d'une vie de 1913 à nos jours

Ce livre conte cette femme qui sut dire non à l'occupant, à la collaboration, à la défaite, mais aussi oui à la France, à la liberté. Marie-Claire Scamaroni a repris à son compte le dernier message de son frère Fred " La Corse restera française ", ce jeune préfet qui n'a que 25 ans quand le général de Gaulle le nomme en Corse. Ce frère trahi, affreusement torturé, se donnera la mort dans son cachot de la citadelle d'Ajaccio en 1943. Dans ces pages, nous lisons la naissance de cette rebelle, son parcours dans la France suivant les nominations de son préfet de père et elle laissera dans de nombreux départements un souvenir impérissable. Son amour pour son pays, pour la justice, pour la vérité, le don de soi et la liberté la guideront naturellement vers la Résistance. Ce texte plein de réalisme et de tendresse nous évoque le Paris du début du XXe siècle, l'après-guerre, son métier d'avocate, préférant divorcer que de vivre avec un mari qui avait choisi la France de Vichy, sa résistance et celle de son bébé (la plus jeune résistante à ses dires), ses premiers pas, son engagement citoyen dans l'après-guerre et sa vie s'écoulant toujours dans l'événement tout au long du siècle. Elle nous parle aussi avec amour, humour, tendresse, la chair de sa terre corse, où nous flânons de Bonifacio à Ajaccio. Ce récit est plus que le combat d'une femme, c'est l'histoire d'une famille mêlée à l'Histoire de notre pays. Ce livre attendu est plus qu'un événement : c'est un chant, un combat, un hymne certes à la vie, mais aussi à la France, terre des libertés, et c'est ainsi que nous deviendrons lecteurs fervents de cette " Indomptable et Rebelle ".

11/2004

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Critique littéraire

Monvel. Un aventurier du théâtre au siècle des Lumières

Auteur et comédien, Jacques-Marie Boutet dit Monvel (1745-1812) fut l'une des plus grandes figures théâtrales du XVIIIe siècle français. Entré à la Comédie-Française en 1770, il y accomplit la majeure partie de sa carrière d'acteur et créa dans le jeu tragique une tradition - qui sera suivie par Talma - basée sur la simplicité, en "parlant" le texte, sans pour cela lui enlever de sa grandeur. Il fit redécouvrir les préceptes prônés par Molière dans l'Impromptu de Versailles : exprimer, tant par l'attitude que par le ton du discours, la vérité du personnage interprété. Doué d'une physionomie fort expressive et d'une grande sensibilité, il était, en dépit d'un physique ingrat, très apprécié des spectateurs. Auteur, il fournit régulièrement le répertoire de la Comédie-Française et celui de la Comédie-Italienne et fut représenté aux quatre coins de la France. Si, dans certaines oeuvres, il s'intégrait dans des courants à la mode plus ou moins récents (pièces de chevalerie à grand spectacle, comédies mêlées d'ariettes, proverbes, comédies larmoyantes), il sut aussi être novateur dans les idées ou la mise en scène, et apparut comme le véritable père du mélodrame. Pendant la Révolution, il milita vigoureusement en faveur des idées nouvelles et prononça des discours fort virulents de son cru. Professeur au Conservatoire, il fut également membre de l'Institut. Son influence s'étendit hors de nos frontières. Appelé en Suède par le roi Gustave III, il y fit un séjour déterminant dans le développement de la culture théâtrale du pays : non seulement il dévoila tout un répertoire français à un public qui en était friand, mais il transmit aux interprètes locaux sa tradition de jeu, dont se réclameront longtemps les acteurs de renom. II était le père de Mlle Mars,

01/2000

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Histoire internationale

Himmler et la Solution finale. L'architecte du génocide

La " Solution finale " a-t-elle été élaborée de longue date comme un crime idéologique, ou réalisée, tel un processus cumulatif, au fil des événements ? Hitler en fut-il le planificateur ou seulement l'instigateur ? C'est à ces questions que Richard Breitman apporte des éléments de réponse dans " Himmler et la Solution finale. L'architecte du génocide ". Si, dès le début, l'extermination des Juifs constituait un élément fondamental de la vision nazie, il nous montre que le plan détaillé n'en fut élaboré que plus tard. Selon lui, l'évolution de la Shoah fut en partie liée à la conquête des territoires par les Allemands (et à la soumission des peuples), et non pas à une radicalisation (avérée dès septembre 1939) de l'objectif. Grâce à une enquête minutieuse, l'auteur nous livre bien plus qu'une biographie de Heinrich Himmler. Chef de toutes les polices de l'Allemagne nazie en 1938, devenu ministre de l'Intérieur en 1943, Himmler était un bureaucrate beaucoup plus redoutable qu'on ne le pensait. Combattant acharné, triomphant aisément de Goring et de Frank (à la tête du " Gouvernement général ", en Pologne), il sut habilement exploiter les rapports étroits qu'il entretenait avec Hitler et recourir à ses talents de duperie pour atteindre ses objectifs. Il apportait en particulier un soin extrême à dissimuler la destruction en cours des Juifs d'Europe, comme en témoignent ses euphémismes linguistiques et son souci de ne rien communiquer d'essentiel par écrit. Hitler et Himmler jouèrent ainsi des rôles complémentaires, le premier ayant conçu la politique nazie à l'égard des Juifs et le second, organisateur de premier plan placé à la tête de l'appareil répressif du Reich, transformant cette politique en une terrifiante réalité.

05/2009

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Beaux arts

CHARDIN SUIVI DU CATALOGUE DES OEUVRES

Chardin a peint des natures mortes qui comptent, avec celles de Cézanne, parmi les plus belles de toute l'histoire de la peinture française ; ses scènes de genre allient l'élégance et le raffinement du XVIIIe siècle à une rare profondeur de sentiment, et dans ses quelques portraits au pastel, la perfection technique est mise au service d'une acuité psychologique sans concession. Maître de la vie silencieuse, il contribua au triomphe de la nature morte, qu'il affranchit de la dictature académique de la hiérarchie des genres. Préférant l'atmosphère à l'anecdote, le naturalisme à l'illusion, il abandonne l'opulence des buffets flamands pour la rusticité de l'office. Chardin fut aussi le peintre des scènes de la vie familiale dans lesquelles il sut s'écarter ostensiblement des lois du genre. Ses tableaux à figures ont pour modèles de prédilection les femmes, les adolescents et les enfants. Choisissant dans le monde qui l'entoure ce qui paraît le plus banal, retenant ce qui le résume et le caractérise, il réduit à l'essentiel ce qu'il voit. Sans jamais oublier de laisser percer sa compréhension, sa compassion, sa tendresse pour ce monde de l'enfance dont il aura été un des plus grands poètes. Sa grandeur est d'avoir su, avec ce répertoire volontairement limité d'objets et de figures, éviter la monotonie. Le présent ouvrage se propose de donner au lecteur les instruments nécessaires à la compréhension de créations à la fois ancrées dans leur contexte historique et porteuses d'interrogations toujours actuelles. De très nombreuses illustrations, une monographie détaillée et un catalogue raisonné entièrement mis à jour, que complète un riche appareil critique, font de ce livre la synthèse des connaissances sur l'artiste.

09/1999

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Histoire internationale

Le fils oublié de Trotsky

Trotsky eut deux fils. Les biographes connaissent tous l'histoire tragique de l'aîné, Léon Sedov, militant actif de la IVe Internationale, qui suivit son père dès le début de son exil, en 1929. Il fut assassiné par le NKVD en 1938 dans une clinique parisienne. Mais on ignorait tout du destin de Serge Sedov, le cadet, resté en URSS malgré le départ forcé de son père et la traque lancée contre lui et ses soutiens à travers le globe. Du reste, à Mexico, où il se réfugia finalement avant de mourir assassiné à son tour, le vieux Trostsky pensait que " s'il y avait chez Serioja (Serge) un intérêt politique actif, un esprit de fraction, toutes ces pénibles épreuves se justifieraient. Mais ce ressort intérieur lui manque totalement. Ce qui arrive lui est d'autant plus pénible. "Comme le révèle ce livre, cet " apolitisme " supposé de Serge Sedov a permis de masquer longtemps la vérité. Car Serge Sedov, qui préférait le football aux arcanes du parti bolchevique, fut bel et bien victime d'une machination de la police politique de Staline. Accusé d'avoir " empoisonné des ouvriers " et organisé des sabotages, Serge refusera d'endosser ces charges extravagantes et d'avouer la moindre culpabilité. Il échappera donc au procès public, au cours duquel les staliniens souhaitaient voir son nom traîné dans la boue, mais pas au jugement ni à la sentence : il sera fusillé le 29 octobre 1937. Il priva ainsi Staline d'une part de sa vengeance, mais Trotsky, lui, n'en sut jamais rien. Ce livre reconstitue pour la première fois les derniers mois d'une victime de la guerre que se livraient les deux héritiers de Lénine, une victime tombée dans l'oubli des grandes purges de la fin des années 1930.

01/2012

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Critique littéraire

Simone de Beauvoir

Simone de Beauvoir a marqué le XXe siècle, et singulièrement les femmes, par les livres qu'elle a écrits. Depuis l'adolescence, en effet, le désir d'être un " grand écrivain " a orienté sa vie. Mais elle est au moins aussi exemplaire par le couple qu'elle a formé avec Jean-Paul Sartre : couple amoureux, couple inventant de nouvelles formes familiales, morales et sociales, couple engagé dans l'histoire française et internationale, offrant l'image d'intellectuels impliqués dans les combats de l'époque. En filigrane de cette union, on peut lire les efforts d'une jeune bourgeoise, celle des Mémoires d'une jeune fille rangée, pour échapper à l'étroitesse de son milieu et s'affranchir des tabous. Une personnalité qui vivait avec avidité ses passions : les voyages et les découvertes de toute sorte, les rencontres bien sûr mais aussi les livres, le cinéma, le théâtre, la peinture, et plus encore la musique dont elle était devenue avec Sartre une véritable " connaisseuse ". Tout ceci joint à une autre passion qui peut paraître contradictoire des précédentes, celle de tout maîtriser avec une rigueur absolue : le temps accordé à chacune et à chacun, les textes à comprendre et à retravailler, les budgets, le rythme des vacances... Ce dernier caractère (sa " schizophrénie ", disait Sartre) lui donnant cet aspect un peu austère qui fut souvent interprété comme de la rigidité. Alors qu'elle sut être, de manière discrète, généreuse avec des inconnus, et adorée de ses amis. Tout l'intérêt de cette biographie passionnante que propose Huguette Bouchardeau est justement de rendre sensible la complexité de l'auteur du Deuxième Sexe et des Mandarins, et d'approcher au plus près sa profonde humanité.

10/2007

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Romans historiques

Une fille de M. Buxtehude. Histoire d'une femme sans histoire

Au printemps de l'année 1706, Anna Margreta Buxtehude prit la décision de mener à bien le dessein qu'elle avait formé lors de la visite à son Père de jeunes musiciens venus de Hambourg - celui de raconter l'histoire de sa vie. Son désir un peu vague de l'époque avait peu à peu pris le pas sur tout ce qu'elle considérait comme donnant un sens à ses tâches. Celle qu'elle s'assignait aujourd'hui se faisait pressante, son Père entrant dans ces moments où les forces s'amenuisent et la mémoire devient nonchalante. Lui-même ne semblait guère s'inquiéter de ce que quiconque sût quels avaient été les événements notables de sa vie, car il estimait que son oeuvre disait de lui davantage. Et que son éloge funèbre, dont il notait en ces jours les grandes lignes pour celui qui aurait à l'écrire et à le prononcer, suffirait aux éventuels curieux, ou aux hommes reconnaissants. La fin de l'après-midi de ce premier dimanche de novembre avait été glacée et pluvieuse. Il restait tout juste un mois avant les célébrations et nous devisions sans grande inquiétude de ce qui restait à accomplir. Un jeune homme arriva à ce moment-là, transi de froid mais heureux d'être enfin parvenu au but de son voyage. Il s'appelait Johann Sebastian Bach et venait rencontrer Père, "? écouter Père ? " , et apprendre de lui. Père avait été prévenu de sa possible venue par son ami Reincken et par des musiciens itinérants qui ne manquaient pas de colporter de telles nouvelles. Cela ne nous embarrassa pas, nous avons fait face à la tradition d'hospitalité sans réserve entre musiciens, malgré le peu de place qui restait dans la maison, deux chanteurs étant hébergés chez nous.

01/2021

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Droit

Les normes de la bioéthique et l'Afrique

Présenter, fût-ce de manière non exhaustive, le droit positif qui, dans le domaine de la bioéthique, fait autorité en Afrique : tel est l'objet de cet ouvrage qui propose des analyses de nature comparative et internationale. L'approche comparative permet de présenter les normes de droit national qui s'affirment progressivement dans l'ordre juridique interne des Etats africains. A cet égard, l'étude des normes, énoncées dans les actes constitutionnels et infra-constitutionnels des Etats africains, permet de mettre en exergue des règles communes, notamment le principe du respect de la dignité humaine et le principe de l'inviolabilité de la personne humaine. Au-delà, s'agissant de la formation des normes, l'influence exercée par le facteur religieux (place de l'islam, de la chrétienté et du judaïsme) et le poids tenu par les traditions africaines sont plus particulièrement soulignés. L'approche internationale invite le lecteur à entrer dans l'univers d'une organisation internationale ("L'Organisation de l'unité africaine") qui, à travers la déclaration de Yaoundé adoptée en 1996, sut s'emparer des thématiques bioéthiques alors naissantes. Mais cette déclaration ne saurait masquer l'importance tenue par la production conventionnelle relative aux droits de la personne humaine en Afrique et qui concerne la bioéthique, sans la prendre pour objet. A cc sujet, les instruments régionaux sont étudiés à l'aune des textes universels (émanant de l'UNESCO et de l'OMS) que les Etats d'Afrique ont cautionnés. En soulignant la force, mais aussi les faiblesses, de la Déclaration sur la bioéthique de 1996, ce livre appelle à la formation d'une convention africaine sur la bioéthique et les droits de la personne humaine. Sous ce rapport, il est le vecteur d'une réflexion qui, s'inscrivant dans la ligne tracée par d'autres auteurs, s'efforce de promouvoir le droit continental de la bioéthique.

03/2012

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Beaux arts

Louis Suire ou la passion de peindre

Biographie romancée du peintre Louis Suire, qui sut si bien traduire la lumière de l'île de Ré et fut l'un des témoins privilégiés de la révolution artistique de l'avant-garde de Montparnasse. Cet ouvrage paraît à l'occasion du 120e anniversaire de la naissance du peintre et accompagne une rétrospective au Musée Ernest Cognac de Saint Martin en Ré, à partir du 15 juillet 2019. Commissaire d'exposition : Olivier Suire Verley. Un cahier hors texte en quadrichromie présente une sélection des oeuvres du peintre. A l'âge de treize ans, Louis Suire est happé par la lumière. A 17, il entre chez Julian, l'Académie de peinture de Paris. A 18, il est l'intime de Matisse, Marquet, Signac et Satie. Il découvre Montparnasse, Modigliani, Picasso, Foujita, Soutine, Cocteau. C'est la guerre, le jeune homme gagne sa vie dans les salles des Grands Boulevards en accompagnant au piano les films de Charlot, sans avoir appris à en jouer. Mobilisé en mars 1918, Louis Suire entre au camouflage sous les ordres du peintre D. de Segonzac. Il peint de faux peupliers face aux tranchées pour abriter des observateurs et de fausses meules de foin pour cacher des mitrailleurs. A la section de camouflage, il peint un faux Paris destiné à la plaine de Roissy afin de tromper les aviateurs allemands. Louis fut le témoin de la plus belle des révolutions artistiques que le monde ait connue. Avec les artistes de Montparnasse, il était comme sur un strapontin au théâtre de l'art, et à la guerre, il avait la sensation d'être au premier rang d'un terrible concert. Le jeune rochelais fut surtout bouleversé par ce qu'il avait vécu.

06/2019

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Religion

L'imam Mâlik. Sa vie et son époque, ses opinions et son fiqh

Au cours de son développement intellectuel, le monde musulman sut répondre efficacement aux diverses questions d'ordre social et juridique pour établir sa civilisation sur de saines bases. Différentes écoles naquirent, dont des savants en droit furent à l'origine. Mâlik Ibn Anas fut l'un d'eux, il fut le fondateur de l'Ecole Malikite, l'une des quatre grandes écoles juridiques les plus répandues dans le monde musulman. Ce livre retrace tout d'abord sa vie : Les études approfondies qu'il a menées depuis son enfance, ses enseignements en matière de hadith et de fiqh, ses relations avec les califes en particulier Hâroûn ar-Rachid qui le consultaient régulièrement. Il présente également ses opinions sur sa conception de la foi et de la religion, et sur des questions politiques. Enfin, il expose de manière détaillée son fiqh, les sources sur lesquelles il s'appuyait. Il montre que Mâlik a basé sa méthode de jurisprudence sur l'ijti-hâd (l'effort d'interprétation) pour statuer de toute question qui n'était pas traitée par le Coran, la Sounna ou les récits traditionnels, tout en prenant en compte l'intérêt général des gens. Il passa alors maître en fiqh d'interprétation. L'intérêt général, que l'on appelle aussi intérêt public, fut chez lui un critère fixe qui dirigea ses avis, à partir du moment où aucun texte religieux ni aucun récit communément accepté ne prévoyaient le cas. Par la suite, ses élèves développèrent sa science et répandirent sa doctrine, de son vivant, jusqu'en Egypte et au Maghreb arabe. Aujourd'hui, l'Ecole malikite est prépondérante en Afrique du Nord, en Afrique de l'Ouest, Egypten Soudan, et dans la partie Ouest de la péninsule Arabique.

09/2017

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Poésie

Plan à vol de corbeau

Vingt ans après ce qui fut la première traduction française de cet ouvrage en 1999, Cori Shim & Jean-Yves Darsouze, qui en étaient les traducteurs, proposent cette nouvelle traduction intégrale et augmentée du chef-d'oeuvre poétique de Yi Sang, "Plan à vol de corbeau" ("Ogambo"), lequel comprend des poèmes publiés entre 1931 et 1956, soit presque 20 ans après sa mort au Japon en 1937 pour ces derniers. Né en 1910 à Séoul, année de l'annexion japonaise, toute sa vie durant, Yi Sang eut à subir l'occupation. Contraint de parler et d'écrire dans la langue japonaise imposée devenue officielle, il sut se l'approprier et la détourner. Diplômé d'architecture en 1929, cette influence est, parmi celle notamment des mathématiques (présence de chiffres, de séries, d'équations, mais aussi de lignes...), notoire dans certains de ses poèmes, comme bien sûr dans le titre même de cet ouvrage ("? Plan ? . ". .). Membre du groupe artistique "Le Cercle des neuf" qu'il intégra en 1934, Yi Sang, qui fut également peintre, publia dans le "Journal" éponyme de ce même groupe ("Pierres tombales" en papier et "Etat critique" y parurent notamment en 1936). Poète incontournable qualifié de "? Rimbaud coréen ? ", de nombreuses études et éditions nouvelles lui ont été consacrées, et un prix littéraire créé en 1977 porte son nom. "Sa poésie résolument moderne a parfois provoqué le scandale. Elle est torturée, loufoque [... ]. En exil dans une famille qui n'est pas directement la sienne, dans un pays qui n'appartient plus aux Coréens, dans une vie qui paraît condamnée par la maladie, Yi Sang bouleverse la phrase coréenne, utilise du vocabulaire étranger, des références scientifiques, et offre une vision déstructurée de la réalité, recomposée à travers une recherche de soi qui se perd aux limites du désespoir, de l'absurde et de la mort". (Jean-Yves Darsouze)

08/2019

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Littérature française

Appartenance. La femme, la fille et la petite fille de Léon Tolstoï se racontent...

"Aucune de nos enfants n'apporta autant de sens à notre existence, ne nous offrit autant d'aide, d'amour, de diversité. Intelligente, vive, douée, joyeuse et aimante, elle sut toujours créer une atmosphère de bonheur autour d'elle. Elle fut aimée par sa famille, ses amis, les étrangers, tout le monde" . C'est sur la base de ces quelques lignes de l'épouse de Tolstoï qui décrivent Tatiana, leur fille aînée, qu'est bâti ce récit qui retrace, à l'aide de lettres et de citations, l'atmosphère de la grande demeure de Iasnaïa Poliana. Les rapports y sont souvent animés et parfois tendus, la vie continue malgré maints problèmes, présages d'une époque de privations, de séparations et de fuites vers des horizons plus sereins. Le patriarche meurt en abandonnant ses droits d'auteur au peuple russe. Ses descendants, sans le sou, se dispersent, Tatiana et sa fille campent quelques années dans la chambre d'un cocher à Moscou avant de parvenir à quitter leur pays. L'épopée continue avec la narration des conférences de Tatiana sur son père à travers l'Europe, des échanges inespérés avec des intellectuels français, des débuts de sa fille Tania sur les planches et, pour finir, du hasard qui les conduit vers l'Italie. Un nouveau chapitre qui s'ouvre, inattendu, présage de quiétude. Mais toujours, présente, une profonde nostalgie pour leur terre... Arrière-petite-fille de Léon Tolstoï et de Giuseppe Giacosa (librettiste des opéras de Puccini), Marta Albertini retrace l'histoire de sa famille russe avant, pendant et après la révolution de 1917 : un acte d'amour envers trois femmes, en particulier sa Baboushka Tatiana dont elle évoque la vie courageuse malgré les nombreux obstacles rencontrés tout au long de son chemin.

06/2021

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Essais

La photographie est-elle un art ?

"Et s'il est arrivé que cette image est belle, de quel nom l'appellerons- nous ? Dirons-nous que ce n'est pas là une oeuvre d'art, parce que le vocabulaire la nomme photographie au lieu de la qualifier fusain, lithographie ou sanguine, et parce qu'au lieu de tenir entre ses doigts un petit morceau de bois carbonisé, l'artiste a en quelque sorte manié un rayon de soleil ? " Critique d'art célèbre, Robert de la Sizeranne (1866-1932) a publié ses articles dès 1893 dans La Revue des deux mondes. Comme historien de l'art, il s'est particulièrement intéressé à la peinture anglaise du XIXe siècle dont il devint un spécialiste reconnu. Il fit également connaître Ruskin au public français en supervisant la traduction de ses écrits. Les textes de Robert de la Sizeranne sur la photographie ont contribué au développement d'une interrogation sur sa qualité d'oeuvre d'art. Jusqu'en 1880 la photographie jouit d'une indétermination de fonction. Comment évaluer ses qualités et ses défauts ? Si la peinture ne doit pas copier le réalisme photographique, la photographie, quant à elle, peut-elle à l'inverse "s'artistiser" ? C'est la question que développera le mouvement pictorialiste qui ambitionne d'instaurer la légitimité artistique de la photographie en la rapprochant du fusain, de la lithographie ou de la sanguine... Le pictorialisme n'eut qu'une existence assez brève (1890-1914), mais il traduisit le vif questionnement qui tournait autour du statut de la photographie. Sizeranne sut pointer que son destin n'était pas entièrement captif de son dispositif. Chaque cliché, par essence singulier, disposait de ses propres ressources et témoignait de la place décisive du geste de l'artiste dans sa production.

11/2023

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Ouvrages généraux

Comprendre la psychose avec Henri Maldiney. L'anthropologie philosophique et ses implications dans la pratique psychiatrique

Résolument, patiemment, le philosophe Henri Maldiney (1912-2013) a bâti une oeuvre singulière et transdisciplinaire dont l'un des maîtres-mots est celui de "rencontre" . Loin de désigner le théâtre d'une improbable intersection entre des disciplines constituées, la rencontre est au contraire, selon Maldiney, instituante et sa philosophie reflète ce phénomène. Qu'il y soit question de la pensée grecque ou de l'idéalisme allemand, de peinture ou d'architecture, de poétique ou de linguistique, ces disciplines sont toujours évoquées à l'état naissant. Il n'en va pas autrement pour la psychanalyse et la psychiatrie. Dans le domaine psychiatrique, le nom de Maldiney est attaché au développement de la Daseinsanalyse - improprement traduite parfois par analyse existentielle - telle qu'elle a été pensée et pratiquée par Ludwig Binswanger (1881-1966) et Roland Kuhn (1912 2005). Il est également attaché à la Schicksalsanalyse - l'analyse du destin - promue par le psychiatre d'origine hongroise, Léopold Szondi (1893-1986). La conjonction de l'existence et du destin n'est pas une nouvelle version du mariage de la carpe et du lapin, mais l'indication d'une question : en deçà de ou par-delà l'opposition entre la liberté et la contrainte, que signifie, pour un homme, qu'il soit bien portant ou malade, "se destiner" ? En s'exposant au caractère offensif de cette question, les psychanalystes, psychiatres et philosophes dont les communications sont ici réunies attestent de l'intérêt que constitue pour leurs disciplines une pensée philosophique qui sut toujours se maintenir en départ, c'est-à-dire se rendre présente. Les auteurs : Camille Abettan, Pierre-Marie Charazac, Jean-Marc Chavarot, Joël Clerget, Colette Combe, Yannick Courtel, Françoise Dastur, Eliane Escoubas, Frédéric Jacquet, Fernando Landazuri, Marc Ledoux, Jean-Philippe Pierron, Bernard Rigaud, André Sauge et Samuel Thoma.

08/2021

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Littérature française

Quand Dieu boxait en amateur

Dans une France rurale aujourd'hui oubliée, à la périphérie d'une ville de province dont le seul intérêt est un dépôt de locomotives que le vent du progrès balaiera bientôt, deux gamins passionnés par les mots nouent, dans le secret des lettres, une amitié solide. Le premier, orphelin de père, travaille comme forgeron depuis ses 14 ans et vit avec une mère que la littérature effraie et qui, pour cette raison, le met tôt à la boxe. Sans quitter sa forge où il martèle le fer, il découvre sur le ring sa seconde passion et devient champion de France de boxe amateur, adulé par la foule. Le second, d'abord féru de mythes, se tourne rapidement vers des écritures plus saintes. Il devient abbé, puis père de la paroisse, aimé de ses fidèles. Pour autant, les deux anciens gamins ne se quittent pas. Aussi, lorsque l'abbé propose à son ami d'enfance d'interpréter, sur la scène du théâtre paroissial, le rôle de Jésus dans son adaptation de La Passion de notre Seigneur Jésus Christ, l'amoureux des belles lettres et comédien amateur accepte de prêter et ses poings et sa voix à la parole de Dieu pour sacrer, sur le ring du théâtre, leur amitié. Ce boxeur amateur, forgeron flamboyant et comédien fantasque qui, avec sa femme, montait dans sa cuisine de petites opérettes pour le plaisir de ses voisins, était le père du narrateur. Après sa mort, ce dernier retrouve les carnets dans lesquels il consignait les chansons, poèmes et mots qu'il aimait, même s'il ne sut jamais s'en servir comme il l'aurait souhaité. A son tour alors, il prend la plume pour lui rendre sa couronne de gloire, tressée de lettres et de phrases splendides, et lui écrire le roman qu'il mérite. Un uppercut littéraire.

08/2018

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Sociologie

Une si vive révolte

Voici donc une vie qui sut dire "non". Un "non" d'ouverture au contraire des refus qui signifient repli sur soi et fermeture aux autres. Autrement dit, un "non" pour mieux inventer des "oui" qui ne seraient pas d'autorité ou d'obéissance, mais de liberté et d'adhésion. Une vie où se donnent à voir, avec la générosité désordonnée de leur bouillonnement créateur, ces trois décennies des années 1950, 1960 et 1970 que les nouveaux conservatismes des trois décennies suivantes ont tant insultées et caricaturées, dans une passion destructrice qui fut à la mesure de la grande peur des possédants et des dominants. Tout chemin se fait en marchant, et son origine ne garantit jamais le point d'arrivée. Aussi la grandeur de Jean Baubérot est-elle d'avoir préservé, après s'être débarrassé comme toute jeunesse de ses scories adolescentes, les fidélités essentielles. D'être resté sur la même trace, celle ouverte par cette auto-institution d'un gamin limougeaud, vif et curieux, qui, de Jean-Ernest, décide de devenir Jean en même temps qu'il découvre que sa liberté peut agir, et, qui sait, transformer le monde. On le découvre donc, durant une deuxième vie apparemment officielle, vivant toujours dans cet écart où l'ironie tient à distance les pièges de la reconnaissance et du pouvoir. Responsabilités universitaires, directions d'équipes de recherche, cabinets ministériels, distinctions républicaines... Rien n'y fait, même quand, habile ventriloque, il prête sa plume d'historien des religions et de la laïcité à deux présidents de la République, François Mitterrand, puis Jacques Chirac, Jean Baubérot est toujours ce jeune homme qui, bravache, confiait à son Journal : "Je ne sais pas me taire".

02/2014

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Littérature Allemande

La Chronique de la Rue aux Moineaux

Un 15 novembre, dans les rues d'une grande ville, les visages moroses s'illuminent quand tombent les premiers flocons de l'hiver à venir. Témoin de cette métamorphose, Johannes Wachholder, un presque sexagénaire esseulé, démocrate "en des temps de détresse" (Hölderlin), conçoit alors un projet dont il espère qu'il lui permettra de traverser cet hiver qu'il redoute : tenir la chronique des événements de sa rue en y entrelaçant ses souvenirs et, particulièrement, ceux, lumineux, de l'enfance de sa fille adoptive. A-t-il trouvé la formule qui lui permettra de tenir à distance la dépression qui le menace ? Et ce succès, si succès il y a, peut-il désamorcer durablement la profonde mélancolie qui l'habite ? Tenu aujourd'hui, comme le grand romancier réaliste de langue allemande du dix-neuvième siècle, Wilhelm Raabe (1831-1910) avait 23 ans quand il écrivit ce premier livre. Salué à sa parution par la critique, LaChronique de la rue aux Moineaux était trop novateur, formellement, pour les lecteurs de son temps et ne rencontra le succès que vingt ans plus tard, au prix d'un complet malentendu : son nouvel éditeur l'ayant présenté comme un "classique intemporel" , le public du Deuxième Reich ne sut pas y voir le livre de la génération des déçus de 1848 qu'il est, mais un récit conventionnel pour journal des familles. Ce n'est que depuis les années soixante du siècle dernier que les spécialistes prennent la juste mesure de ce texte dont l'importance réside "et dans son adéquation à son temps, son rapport étroit avec les conditions politiques et sociales qui l'ont vu naître, et dans sa rupture avec lui, par sa forme annonciatrice du futur". (Ulrike Koller)

04/2023

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Vie des saints

Saint Pie X

POINTS FORTS 110 ans après sa mort, une redécouverte accessible à tous du grand pape réformateur Une préface et des annexes inédites pour éclairer l'écriture et la réception d'un chef d'oeuvre biographique Le dernier témoignage littéraire et chrétien de René Bazin ARGUMENTAIRE Quels sont la vie, l'oeuvre et l'héritage du plus grand pape du début du XXe siècle ? Quelle fut sa lutte contre le modernisme ? Pourquoi fut-il l'apôtre de la communion fréquente ouverte aux plus jeunes ? Comment sut-il affronter la persécution religieuse liée à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, votée par les radicaux français en 1905 ? René Bazin ressuscite ici, d'une plume alerte, la destinée hors du commun de saint Giuseppe Melchiore Sarto (1835-1914), issu d'une humble famille vénète, son âme d'élite, son enseignement, ses réformes et ses combats, notamment pour la paix à la veille du premier conflit mondial. Préface du cardinal Robert Sarah Annexes de Wilfrid Paquiet et du général Jacques Richou AUTEUR Juriste et homme de lettres, René Bazin est né à Angers en 1853. Journaliste au Figaro, au Journal des débats et à L'Echo de Paris, il est l'auteur de nombreux romans parmi lesquels La Terre qui meurt (1899), Les Oberlé (1901), et Le blé qui lève (1907). Ses biographies demeurent des références historiques. Elu à l'Académie française en 1903, il meurt en pleine gloire littéraire le 19 juillet 1932, père d'une famille de huit enfants. Via Romana a publié Contes merveilleux, Souvenirs d'enfant, Contes et paysages de province, Magnificat puis, en 2015, Fils de l'Eglise, visages de saints, et, en 2016, Petite vie de Charles de Foucauld.

08/2023

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Sociologie

Rabindranath Tagore, sentinelle d'une inde nouvelle

Loin de l'hagiographie, cet ouvrage, composé d'une dizaine d'articles, s'interroge sur l'impact que le poète bengali Rabindranath Tagore (1861-1941) a eu sur le monde littéraire, artistique et politique. Il aide à comprendre comment ce penseur et réformateur social, la "grande sentinelle", ainsi que l'appelait Gandhi, mit en garde l'Inde et l'humanité tout entière contre les dangers du grégarisme, et prépara et accompagna avec intelligence et courage ses compatriotes sur les chemins de la liberté, de la démocratie et de la modernité. Y est étudié Tagore l'idéaliste, l'humaniste tenté par la politique, qui tissa avec des intellectuels occidentaux des liens qui, parfois, s'effilochèrent à cause, certes, de soucis de communication, de l'évolution des positions qui mena à des clivages d'opinion, mais surtout parce que ce fut une période où la pensée évolua sans répit et où la grandeur des hommes se lisait dans leur capacité à réagir pour éviter le chaos. Dans ce contexte d'entre-deux-guerres et de pré-indépendance nationale, Tagore sut réagir et rappeler chacun à ses responsabilités. Tout en poursuivant son oeuvre plurielle (littéraire et socio-éducative), il se rallia finalement à Gandhi. Sur le plan personnel, il se tourna tardivement vers la peinture et devint un artiste prolixe et décomplexé qui se fit découvrir en France. Comme l'intégralité de son oeuvre nous renvoie à l'enfance, ce collectif s'achève sur un clin d'oeil à la naissance et à la renaissance, la sienne et celle de l'Inde, pour inciter à la (re)lecture d'ouvrages dont l'universalité et la contemporanéité offrent des clés pour un meilleur entendement de l'époque actuelle.

05/2011

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Histoire de France

Le Maréchal Berthier prince de Wagram et de Neuchâtel en 2 volumes : Tome 1, 1753-1804 ; Tome 2, 1804-1815

Tome 1 - Le général Derrécagaix signe en 1904-1905 la première biographie du maréchal Berthier. A travers les 1 100 pages de ce monument remarquablement documenté, l'auteur accorde à Berthier une place de premier plan dans l'histoire napoléonienne. Ce premier tome nous montre comment ce fils d'un officier de l'Ancien Régime sut s'adapter aux différents gouvernements grâce à la rigueur de sa formation, tout en leur restant loyal. Sa carrière commence en Amérique, aux côtés de Rochambeau (1780-1783). Elle se poursuit sous la Révolution où il protège la famille royale, ce qui lui vaudra quelques désagréments. C'est lors de la première campagne d'Italie que s'imposent ses talents militaires : il est nommé par Bonaparte chef d'état-major de l'armée de 1796 et joue alors un rôle clé dans le déroulement de l'expédition d'Egypte. Nommé naturellement ministre de la guerre après le 18 brumaire, puis à la tête de l'Armée de Réserve, il offre au Premier Consul la première de ses grandes victoires : Marengo. Il est fait maréchal le 18 mai 1804. Tome 2 - Fidèle parmi les fidèles, Betrhier est l'ami le plus sûr de l'Empereur. Souvent éclipsé par la forte personnalité de Napoléon, le prince de Wagram est, comme nous le montre ce second tome, de toutes les batailles, de toutes les décisions : en Autriche, en Prusse, en Pologne, en Espagne, en Russie, en Saxe et durant la campagne de France. Sa seule erreur, qui lui sera fatale, sera de se ranger aux côtés de Louis XVIII en 1814. Ne croyant plus au rétablissement de l'Empire, il ne rejoindra pas l'Aigle à son retour de l'île d'Elbe. Sa mort accidentelle (ou suicidaire) en 1815 lui permettra de ne pas voir l'Empire s'effondrer une seconde fois.

12/2001

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Histoire internationale

Laurent le Magnifique

Prince modèle de la Renaissance, Laurent le Magnifique donne le ton à l'Europe civilisée de la fin du XVe siècle. Homme politique, il dispose à Florence de tous les pouvoirs sous l'apparence d'institutions républicaines habilement vidées de leur contenu. Banquier, il impose sa volonté aux souverains du monde en utilisant l'arme de l'argent par l'intermédiaire d'une société financière à développement multinational. Protecteur des arts et des lettres, il encourage la magnifique floraison de l'Humanisme et de la Renaissance qui font de l'Italie le moteur de l'Occident à l'aube des temps modernes. Cette réussite est obtenue à travers des drames, les révoltes sociales de la misère et de l'ambition qui ont permis aux ancêtres de Laurent de bâtir leur fortune. Lui-même forge sa toute-puissance dans la répression de la sanglante conjuration des Pazzi. Mais le succès politique a pour corollaire la ruine financière : la crise frappe de plein fouet la banque Médicis. Laurent déploie alors son génie d'homme d'Etat. Il établit la paix dans une Italie déchirée par la cupidité des princes, le népotisme des papes et les intrigues des dynasties étrangères dont il réussit à éviter l'intervention. Mais Laurent est aussi un merveilleux poète. Ses œuvres d'une extrême variété révèlent un tempérament amoureux, une fraîcheur d'âme, une angoisse de l'être qui aujourd'hui encore nous touchent profondément. Unissant la quête du bonheur platonicien et les exigences chrétiennes, il reflète le génie d'un temps qui sut mettre en images, sous le pinceau de Ghirlandaio et de Botticelli, la douceur et le charme des heures les plus fragiles de la vie.

11/1997

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Histoire internationale

Henri VIII

Un roi qui eut six femmes et qui en fit décapiter deux : le cas est unique dans les monarchies occidentales. Mais le fait dépasse ici de loin l'anecdote, car les affaires matrimoniales du " Barbe-Bleue d'Hampton Court " sont à la source des réformes religieuses et politiques sur lesquelles vit encore l'Angleterre actuelle. " C'est un vieux renard " disait de lui l'ambassadeur du roi de France ; " Seigneur Henri veut être Dieu et fait tout ce qui lui plaît ", renchérissait Luther. Ces jugements lapidaires cernent bien le personnage. Henri VIII fut un despote dans un pays qui n'accepta jamais l'absolutisme ; il fut un pape pour des sujets qui rejetèrent toujours l'autorité de Rome. Dans une Angleterre en pleine mutation, qui sort de la guerre des Deux-Roses, Henri sut utiliser à ses fins le Parlement. En s'appuyant sur les représentants des classes moyennes, il jeta les bases d'une réforme religieuse, la réforme " henricienne ", dont sa fille Elisabeth allait faire l'anglicanisme. A l'extérieur, il mena une subtile politique de balance entre Charles Quint et François 1er, ses émules en matière de duplicité. Magnifiquement secondé par Wosley puis Thomas Cromwell, il fut un prince de la Renaissance, véritable " père de la Royal Navy ", et le fondateur d'une bureaucratie efficace. L'homme qu'Holbein immortalisa était redoutable. Dans tous les domaines éclatait sa passion de dominer. L'exécution était pour lui une méthode de gouvernement. Sous son règne, la Tour de Londres vit sauter bien des têtes. Celles de Thomas More et d'Anne Boleyn ne sont que les plus illustres. Henri VIII, auteur d'un traité de théologie, jouteur impénitent, fondateur d'une religion, amateur de guerres et de fêtes, confiscateur des biens des monastères, est beaucoup plus que le roi aux six femmes.

03/1989

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Histoire internationale

Mémoires d'un révolutionnaire et autres écrits politiques 1908-1947

Affamé de fraternité et de justice sociale, Victor Serge (Bruxelles, 1890-Mexico, 1947) devient, à vingt ans, l'un des fers de lance du mouvement anarchiste français. Injustement condamné à cinq ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour, il rejoint la Révolution russe en janvier 1919. Membre de l'Exécutif de l'Internationale communiste, avocat du bolchevisme en une période cruciale où l'écrasement menace de toutes parts, ce fils d'émigrés anti-tsaristes qui défend corps et âme les acquis d'Octobre 1917 ne tarde pas à dénoncer le sanglant Thermidor orchestré par Staline, Passé à l'opposition incarnée par Trotski, incarcéré, condamné, déporté dans l'Oural, il doit son salut au seul acharnement d'une poignée d'amis français et belges. Expulsé en 1936, déchu de la nationalité soviétique, dépouillé de ses manuscrits, Serge revient à Bruxelles pour y devenir aussitôt la cible d'une féroce campagne de dénigrement répercutée par les fidèles du Komintern. Cet acharnement ne l'empêche pas de rendre compte, jour après jour, des purges et procès qui voient tomber, en URSS, aux côtés de centaines de milliers d'innocents, la vieille garde révolutionnaire. Il dénonce également les attaques de Staline contre anarchistes et partisans du POUM qui se battent en Espagne. En 1937, exaspéré par l'intransigeance de Trotski, il rompt avec le fondateur de la IVe Internationale. Contraint à l'exil par la Seconde Guerre mondiale, il parvient au Mexique. Indigent, esseulé, il y poursuit jusqu'à son dernier souffle son combat pour un renouvellement du socialisme. Ecartant la volumineuse œuvre romanesque et critique de Victor Serge, le présent ouvrage offre un témoignage incandescent sur le naufrage politique que fut le bolchevisme. Mais aussi et surtout il retrace la trajectoire d'un écrivain majeur qui sut dire non en écoutant sa seule conscience d'homme. JIL SILBERSTEIN

10/2001