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Samba Triste

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Photographie

Au doigt et à l'oeil. Autoportrait d'un photographe

Depuis bientôt quarante ans, Françoise Huguier arpente le monde, les podiums et les coulisses à la recherche de la bonne lumière et du cadrage parfait. Dans sa préface au "Photo poche" consacré au travail de cette grande dame de la photographie, Gérard Lefort évoque ainsi son style, reconnaissable entre tous : "Au moment de refermer les livres de Françoise Huguier, juste après s'être baigné dans une centaine de ses photographies, que reste-t-il ? Un prolétaire russe qui boit à même le bec d'une bouilloire dans une fonderie de nickel de Norilsk. Une jeune fille bozo en soutien-gorge incongru à Mopti au Mali. Une évanescence de bleu outremer à la fin d'un défilé Thierry Mugler en janvier 1997. Un beau jeune homme fier et triste, manoeuvre dans une plantation cambodgienne. Tous sont comme les personnages d'une fiction internationaliste. Tous sont héros de l'ordinaire". Celle dont l'enfance a été marquée par un épisode déterminant elle fut enlevée, à huit ans, par des Viêt-minhs au Cambodge et resta otage huit mois dans la "jungle maudite", a décidé aujourd'hui de poser des mots, et uniquement des mots, sur son étonnant parcours. Son autobiographie revient au plus intime de ses choix photographiques, à commencer par celui d'apprendre le métier comme employée en laboratoire, où elle passait ses journées dans le noir à développer des plan-films. C'est aussi le portrait d'une femme libre et déterminée qui jamais ne se laisse rien imposer et très tôt, après avoir publié ses premiers reportages dans 100 idées, Rock and Folk ou Libération, s'est lancée dans des projets personnels d'envergure, sujets d'autant de livres : Sur les traces de l'Afrique fantôme (Maeght, 1990), En route pour Behring (Maeght, 1993), Sublimes (sur le monde de la mode, Actes Sud, 1999), Kommounalki (sur les appartements communautaires de Saint-Pétersbourg, Actes Sud, 2008) ou Les Nonnes (en Colombie, Filigranes, 2013). Françoise Huguier apparaît ici comme une exploratrice qui n'a rien à envier aux pionnières du siècle passé : Au doigt et à l'oeil se lit aussi comme un formidable roman d'aventures.

04/2014

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Littérature érotique et sentim

Erotiques. Edition bilingue français-anglais

Tout au long de sa vie et au gré de ses amours tumultueuses, le génial Edward Estlin Cummings a composé des poèmes érotiques dans l'intimité de son étude. Comme pour l'ensemble de son œuvre, ces textes sont marqués par une approche très novatrice, moderne, de l'écriture : les conventions syntaxiques sont bousculées, les règles typographiques bouleversées et les formes poétiques réinventées. Loin d'en faire un poète hermétique, le style de Cummings est le reflet d'une indépendance et d'une liberté de ton tout à fait remarquable pour son temps. Il n'a pas été facile pour lui de trouver des éditeurs prêts à publier la plupart des poèmes réunis ici. Chez Cummings, la chair n'est pas triste, bien au contraire : la langue est érotisée à son paroxysme, suggérant des étreintes, des ébats et des cris. Le sens et les sensations sont invoqués. La crudité des corps et de la jouissance se présentent au cœur de l'aventure poétique. Cette anthologie couvre quarante ans de la vie de Cummings, des années 1920 aux années 1960, reflétant les expériences du poète qui sera marié rien moins que trois fois... Aussi, après les poèmes des bas-fonds des années de jeunesse, écrits depuis les boites de strip-tease de Boston ou à l'arrière du front en France, ses textes s'adressent à ses trois épouses : Elaine, Anne et Marion. Des érotiques très différentes se dégagent donc des poèmes rassemblés dans ce volume, passant de rencontres fugitives, de rapports tarifés parfois très crus comme ceux avec la " sauvage Marj ", à d'autres plus émus, comme stupéfiés avec la " timide et luxurieuse " Elaine, ou encore mystiques et rageurs avec Marion, la femme qui l'accompagnera dans ses vieux jours. Toutefois, en dépit de la variété de sentiments que chacune lui inspire, jamais les femmes ne sont réduites à de simples objets de désir chez Cummings. Dans son œuvre, l'érotisme apparaît comme une esthétique du partage, une communion avec la nature et ses cycles, une fenêtre ouverte sur le mystère de la vie.

02/2012

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Littérature française

Au coeur de la matière…Au coeur de soi…

"Hommage à la terre, à la Lune, au Soleil, à l’Univers et à leurs résidents de toutes dimensions". Lorsque j’ai revu l’un de mes meilleurs amis, Eric (Etheric de son nom d’artiste-peintre), au milieu de ce mois de mai, après lui avoir raconté mon histoire, voici ce qu’il m’a répondu : "T’as fait une multi-thèse, t’as mangé une comète, t’as mangé une grappe de comète !! ". De vous à moi, que penseriez-vous de cet ami ? Deux de mes autres meilleurs amis, Didier et Jean-Claude (artiste-peintre), disent de moi que je suis fou, mais ils le disent vraiment avec beaucoup d’amour ! Etheric et moi, nous sommes alors partis dans un fou-rire monumental ! Mais celui qui aurait pu être fatal, le coup de grâce si vous préférez, c’est lorsque, également artiste-peintre autodidacte, je lui ai montré mes premières cartes de visite "ratées", c’est-à-dire illisibles au verso ! , sauf muni d’une loupe... tout prend donc sens...car vous comprendrez qu’il y a un lien manifeste avec ce qui va suivre. J’ai annoncé à Etheric que je souhaitais écrire ce message pour l’Humanité. Je lui ai souvent dit que j’étais triste de voir notre Humanité tant désunie. A partir de mon intention, j’ai souhaité que ce témoignage soit un message pour chacune et chacun de vous, un message de paix, un message d’amour et d’espoir, une "tartine de régalade" (l’auteur est Etheric pour la tartine !). Sans aucune qualification scientifique, il vous livrera, à partir de mon point de vue et de mes nombreuses observations, des révélations qui pourraient réinterroger, chacun de nous, au-delà de toute notion de religion, ce qui nous relie et ce qui nous ramène à la création, à notre point de départ qui se situe au coeur même de l’Univers. Dans cette aventure intérieure débutée il y a plus de trois ans, cette quête du Graal de chacun, j’ai démarré cette réflexion en ouvrant un cahier scolaire, sur lequel j’ai posé le titre : "Sens et Essence de mon existence"...

12/2012

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Sciences politiques

Les Noirs de l'Elysée. Tome1, Un palais pas comme les autres

Assassinats en France et en Afrique de personnalités symbolisant l'émancipation de l'Afrique, installation et soutien des dictateurs par coup d'Etat armé ou électoral, institutionnalisation des régimes totalitaires aux mandats à durée indéterminée, incitation aux guerres civiles, fourniture d'armes et de munitions, complicité de génocide, corruption au sommet des Etats, pillage à grande échelle des ressources naturelles et humaines, des millions de morts, des centaines de milliards de dollars détournés, de nombreux biens mal acquis par des dictateurs soutenus et protégés, des peuples ignorés et méprisés... tel est le triste bilan de 50 ans de politique africaine de la France. Toutes les bonnes volontés de changement manifestées lors des campagnes présidentielles par les différents candidats à l'Elysée, de gauche comme de droite, échouent dans des réseaux opaques où s'entremêlent chefs d'Etat français, chefs d'Etat africains et certains hommes d'affaires français, un ensemble de personnages que l'auteur appelle : " les Noirs de l'Elysée ". Situé au coeur des réseaux, l'Elysée paraît ainsi, tout à la fois, comme palais de la République française et agence de recrutement et de soutien aux dictateurs africains. S'il est vrai que les chefs d'Etat de la Ve République française, du général Charles de Gaulle à Nicolas Sarkozy en passant par Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac, travaillent pour les " intérêts français ", leur relation fusionnelle avec certains dirigeants africains se justifie en grande partie par le financement de leurs campagnes électorales, des partis politiques, voire des intérêts individuels. Quant au peuple français qui feint d'ignorer le comportement de ses élus, son manque de réaction s'inscrit finalement dans une sorte d'" exception française " bien ancrée dans l'identité nationale. De l'installation au pouvoir des dictateurs africains à la vente des vertus des droits de l'homme, du conservatisme français au soutien d'une parodie de démocratie en Afrique, l'auteur de cet ouvrage-bilan en deux tomes s'est livré, dans ce premier volume, à un travail de repérage du paradoxe, du double langage et des trajectoires souvent secrètes qu'empruntent les élites de la Françafrique pour empêcher le peuple africain de s'émanciper.

01/2010

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Philosophie

La vieillesse

"Les vieillards sont-ils des hommes ? A voir la manière dont notre société les traite, il est permis d'en douter. Elle admet qu'ils n'ont ni les mêmes besoins ni les mêmes droits que les autres membres de la collectivité puisqu'elle leur refuse le minimum que ceux-ci jugent nécessaire ; elle les condamne délibérément à la misère, aux taudis, aux infirmités, à la solitude, au désespoir. Pour apaiser sa conscience, ses idéologues ont forgé des mythes, d'ailleurs contradictoires, qui incitent l'adulte à voir dans le vieillard non pas son semblable mais un autre. Il est le Sage vénérable qui domine de très haut ce monde terrestre. Il est un vieux fou qui radote et extravague. Qu'on le situe au-dessus ou en dessous de notre espèce, en tout cas on l'en exile. Mais plutôt que de déguiser la réalité, on estime encore préférable de radicalement l'ignorer : la vieillesse est un secret honteux et un sujet interdit. Quand j'ai dit que j'y consacrais un livre, on s'est le plus souvent exclamé : "Quelle idée ! C'est triste ! C'est morbide ! " C'est justement pourquoi j'ai écrit ces pages. J'ai voulu décrire en vérité la condition de ces parias et la manière dont ils la vivent, j'ai voulu faire entendre leur voix ; on sera obligé de reconnaître que c'est une voix humaine. On comprendra alors que leur malheureux sort dénonce l'échec de toute notre civilisation : impossible de le concilier avec la morale humaniste que professe la classe dominante. Celle-ci n'est pas seulement responsable d'une "politique de la vieillesse" qui confine à la barbarie. Elle a préfabriquée ces fins de vie désolées ; elles sont l'inéluctable conséquence de l'exploitation des travailleurs, de l'atomisation de la société, de la misère d'une culture réservée à un mandarinat. Elles prouvent que tout est à reprendre dès le départ : le système mutilant qui est le nôtre doit être radicalement bouleversé. C'est pourquoi on évite si soigneusement d'aborder la question du dernier âge. C'est pourquoi il faut briser la conspiration du silence : je demande à mes lecteurs de m'y aider". Simone de Beauvoir.

02/2020

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Actualité médiatique France

Les fossoyeurs de la démocratie

Tout ce qu'ils vous cachent Pandémie, vaccins, traitements, conflits d'intérêts, nouvel ordre, génocide... Ce texte, écrit en pleine crise sanitaire historique, fait l'alliance entre les données scientifiques sur un virus qui nous gâche la vie, et la communication d'un gouvernement qui dirige la France, en anéantissant toute l'économie du pays, plongeant ainsi bon nombre de nos concitoyens dans la précarité. Mon activité professionnelle a toujours été axée sur la science et la santé, et me permet donc à ce titre de pouvoir porter un jugement sur les décisions prises et dissocier la crédibilité du mensonge. Le lecteur pourra ainsi découvrir tout ce qu'ils nous cachent, tant au niveau sanitaire qu'au niveau politique (l'origine du virus, l'hydroxychloroquine, les études et les conflits d'intérêts, la vérité sur l'efficacité des traitements, The Lancet, la vérité sur les vaccins et la vaccination, l'affaire scandaleuse du Rivotril, la 5G, le confinement bis, l'avenir qui nous est réservé, le triste sort préparé de longue date par une caste funeste et qui fait froid dans le dos.) Notre liberté se voit ainsi entravée, les droits de l'homme et du citoyen sont bafoués, les droits au travail anéantis pour bon nombre d'indépendants, les plaisirs de la vie réduits à néant. Un climat dictatorial s'instaure, et la visibilité sur notre avenir, même proche, est engluée dans un brouillard difficile à pénétrer. Les fossoyeurs de la démocratie sont à l'oeuvre ! Ce manuscrit vous offre également des conseils de prévention, qu'aucun média ne propose aujourd'hui pour faire face au virus, ainsi que des attitudes à adopter pour passer cette période stressante, angoissante, source de désordres psychologiques. Ce livre a enfin pour but de sensibiliser le lecteur au fait qu'il se passe quelque chose d'anormal, que nous sommes roulés dans la farine pour mieux nous tromper, pour mieux dissimuler leurs funestes objectifs, et qu'il est nécessaire d'élever notre niveau de conscience, de nous éveiller, pour pouvoir reprendre et conserver nos droits, et offrir à nos enfants et petits-enfants, un avenir dans lequel la liberté aura retrouvé tout son sens.

04/2022

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Littérature française

Cathy, retour d'un silence

A Alger au début de l'année 1944, Pierre n'a que cinq ans lorsque décède sa jeune soeur Cathy alors âgée de deux ans. Pierre est l'aîné de sa fratrie. Il se débat dans un univers familial dévasté, seul avec ses multiples questions sans réponse. D'instinct, pour survivre, il choisit d'oublier sa soeur. En 2007, à l'initiative du cadet, les trois frères se rendent à Alger pour exhumer les restes de Cathy pour les inhumer à nouveau en Touraine entre leurs parents. Un voyage réussi mais bouleversant, qui déclenche chez Pierre un puissant mouvement de retour sur lui-même. Dix ans plus tard, il voit le film Carré 35 ; choc décisif qui le décide à affronter son passé, en le revivant par l'écriture. C'est cette aventure vécue qu'il nous livre ici dans toutes ses péripéties. Il parcourt devant nous un voyage intérieur rempli d'imprévus, de drames ; mais aussi de gaietés, de bonheurs, de rencontres : ce livre est haletant, labyrinthique, mais pas triste... Celles et ceux qui cherchent à faire la paix avec leur passé seront confortés dans le bien-fondé de leur démarche. Ce récit est un combat gagné contre l'oubli. Grâce aux souvenirs, aux conversations, aux photos et aux rêves, Pierre réalise combien il a été aimé de ses parents, malgré les conséquences dévastatrices de la mort de Cathy. Des larmes de gratitude lui remontent des profondeurs oubliées, de celles qui dissipent un peu les brumes de l'âme. Au terme de ce périple, il pourra écrire une lettre affectueuse et fraternelle à sa soeur, héroïne de ce parcours, redevenue en quelque sorte vivante pour lui. Pierre Jourdan et l'écriture : "Ecrire n'est pas mon métier. Mais j'ai une passion pour les mots - ceux qui dorment au fond de moi, et que l'écriture réveille pour composer mon paysage intérieur du moment. Le lecteur les reçoit, qui mettent ses émotions en marche. Je me sens transmetteur. C'est une joie et une responsabilité. Mes écrits se nourrissent des tableaux, des musiques, des films, des écrits des autres. Mais surtout de la beauté, notamment, innombrable et changeante, celle de la mer".

05/2021

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Essais généraux

Palma Africana

Dans Palma Africana, l'anthropologue australien Michael Taussig poursuit son étude de la matière et explore la production d'huile de palme en Colombie. Alors que cette dernière envahit tout, des chips au vernis à ongles, et a fait son chemin pour envahir les biens de consommation courante présents sur les étals de nos supermarchés, l'auteur examine les conséquences écologiques, politiques et sociales de cette exploitation. La production mondiale d'huile de palme a presque doublé en vingt ans et les plantations de palmiers à huile remplacent peu à peu ce qui fut une oasis de vie pour les animaux, les oiseaux et les plantes. Dans un contexte encore marqué par le conflit entre la guérilla des FARC et les paramilitaires colombiens, l'agrobusiness en est venu à menacer l'habitat indigène, tout en donnant lieu à des conditions de travail abusives et à des violations majeures des droits de l'homme. Bien que la liste de l'intrication des horreurs induites par cette exploitation soit longue, nos terminologies habituelles ("? disparition de l'habitat naturel ? ", "? violation des droits de l'homme ? ", "? changement climatique ? "...) semblent dépassées. Sous la forme d'une déambulation anthropo-poétique au coeur des marécages colombiens, ce sont aussi les mots et l'écriture qu'interrogent l'auteur. Dans un récit riche en références littéraires, Michael Taussig prend date des ruminations de ses prédécesseurs, comme Roland Barthes, pour qui les arbres forment un alphabet où le palmier est le plus charmant. William Burroughs arguait, face à ses détracteurs, que les mots étaient aussi vivants que des animaux et n'aimaient pas être maintenus en pages - coupez ces dernières et ils seront rendus à leur liberté. Pensé à partir d'une vie d'exploration philosophique et ethnographique en Colombie, Palma Africana cherche à contrecarrer la banalité de la destruction du monde et offre une vision pénétrante de notre condition humaine. Illustré de photographies prises sur le terrain par l'auteur et écrit avec la verve expérimentale propre à l'anthropologue, ce livre est le Triste Tropique de Michael Taussig pour le XXIe siècle.

10/2021

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Contes et nouvelles

Histoire de l'ours, du hibou et du piège à rêves. Chroniques de Linn-Leog II

Dans les montagnes du lointain pays de Linn-Leog, vivait un ours vaillant et redouté nommé Bernsen. Il était néanmoins fort tourmenté. Depuis longtemps, ses rêves avaient disparu, laissant son esprit vide et son coeur triste. Il n'était d'ailleurs pas le seul à souffrir de ce mal étrange. Beaucoup d'animaux du pays se plaignaient aussi d'avoir vu leurs rêves s'évanouir dans la nuit. Où étaient-ils donc passés ? Un jour d'orage mit sur son chemin Touzen le hibou pris en chasse par un cruel busard. Sauvé par l'ours, l'oiseau aux yeux perçants et à la sagesse infinie, qui connaissait bien les secrets de la nuit, comprit de suite la tristesse de Bernsen et offrit son aide à son nouvel ami pour partir à la recherche de ses rêves perdus. Ensemble, ils entreprirent une quête à travers tout le pays, guidés par les plus dormeurs, Ozgo le vieux chat et Firfeuhn le lynx, Roug l'insomniaque castor et les ânes aux longues oreilles réputés pour entendre les murmures des étoiles et connaître les anciennes coutumes. Ces créatures douces et intelligentes allaient les aider à construire un piège à rêves, fait de fils de lumière, de brins d'arc-en-ciel et de larmes d'étoiles, dans un endroit des plus reculés de Linn-Leog. Mais là rodait aussi Urlnet, le cruel puma des montagnes qui semait la terreur sur tout le pays et ses habitants, les plongeant dans une implacable obscurité sans rêves. Une bataille sans merci entre l'ours et le redoutable prédateur était inévitable. Et Bernsen dut surmonter bien des doutes et des peurs qui le hantaient et faire preuve d'un remarquable courage pour retrouver ses rêves et être, à nouveau, en harmonie avec le monde. Entre suspense, humour et douces leçons de vie, c'est un conte captivant, intemporel, qui mêle l'amitié, le courage et le pouvoir des rêves pour surmonter l'adversité avec succès. Une histoire inspirante, second épisode des Chroniques de Linn-Leog, qui enchantera les lecteurs et lectrices de tous âges et les transportera dans un univers magique où les rêves sont une des clés de la liberté et du bonheur.

12/2023

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Histoire internationale

Histoire de la Pologne

La Pologne semble avoir réémergé à la surface de la conscience européenne dans le bref intermède qui sépara les accords de Gdansk d'août 1980 du coup d'Etat de décembre 1981. On avait jusqu'alors fini par oublier que ce pays, avant d'être par une nouvelle tragédie de son histoire un pays d'Europe de l'Est, avait longtemps été, au même titre que les contrées occidentales, une terre de l'Europe. On conclut donc trop vite que les tristes événements de Varsovie n'étaient le symptôme que d'une crise de régime. Il aura fallu toute la science et la maîtrise internationalement reconnues de Norman Davies pour comprendre enfin, à travers cette Histoire de la Pologne, que nous sommes les temoins des convulsions d'une nation. Car tout aujourd'hui se noue : l'héritage de l'humiliation d'un pays à qui le régime communiste fut brutalement imposé ; l'héritage d'une défaite où de 1939 à 1947, Hitler et Staline s'acharnèrent à détruire toutes les élites politiques, intellectuelles et culturelles du pays ; l'héritage du désenchantement, lorsque dans l'entre-deux-guerres l'indépendance enfin recouvrée avait le goût amer des crises de régime ; l'héritage de la maîtrise spirituelle, lorsque de 1795 à 1918, la Pologne souffrante des Partitions affirmait dans la liberté aliénée sa pleine appartenance à la grande culture européenne ; l'héritage enfin d'une des plus anciennes cultures de notre continent. Norman Davies tisse dans le court, moyen et long temps les lignes de force d'un peuple et d'une nation qui ont toujours su retrouver, contre des régimes mensongers, la mémoire longue de leur existence.

06/1996

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Littérature française

Contes immoraux du XVIIIe siècle

Ce n'est pas la faute à Voltaire ni la faute à Rousseau si l'on s'amuse à voir, au XVIIIe siècle, de pauvres amants éconduits, de tristes maris cocufiés et autant d'épouses infidèles... Le coupable, c'est La Fontaine, le grand fabuliste qui, à ses heures perdues, inventa le conte immoral. En vers puis en prose, on rit du malheur de ceux qui, à la campagne ou à la ville, dans les humbles chaumières comme dans les plus somptueux palais, se croient forts, pensent pouvoir résister à l'appel de la chair et finalement capitulent. C'est immoral mais tellement drôle. Après les paysans et les bourgeoises, c'est au tour des fées et des génies de laisser libre cours à leurs fantasmes, de transformer les hommes en sofa, en baignoire ou en bidet, en ananas ou en jonc, et leurs palais en véritables lieux de perdition. Enfin viendra l'heure du diable, le grand complice des débauchés. La forme des histoires change mais l'esprit reste le même : poésies grivoises en vers, féeries licencieuses en prose ou récits mixtes de la fin du siècle, les quatre-vingts contes ici rassemblés sont tous des contes à rire. Cette anthologie propose de partir à la découverte d'un genre inconnu, ignoré des histoires littéraires et d'une étonnante variété, entre prose et poésie, vraisemblance et merveilleux, longueur et brièveté, immoralisme et amoralisme. On y croise de talentueux raconteurs d'histoires : malicieux versificateurs (Grécourt, Piron, Vergier), ingénieux affabulateurs (Bret, Chevrier, Fougeret de Monbron, Senneterre) et audacieux conteurs (Nerciat, Ligne, Maréchal, Sade). Tous ont contribué à faire du conte immoral une catégorie majeure de la littérature du XVIIIe siècle.

01/2010

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Cuisine

Frenchie

"Whatever you want". Affichée dans son restaurant, cette devise résume la philosophie de Greg "Frenchie" Marchand. Audacieux. Généreux. Impertinent. Inspiré. Ouvert sur le monde et avide de rencontres. L'esprit Frenchie c'est tout ça, et plus encore. Greg Marchand a parcouru le monde avant de créer un lieu à son image rue du Nil à Paris. A la tête de quatre adresses parisiennes et d'un restaurant londonien, il offre une cuisine moderne, créative et juste qui fait la part belle aux produits et à ceux qui les font. Découvrez dans cet ouvrage la cuisine du Frenchie en 75 recettes imaginées entre Londres, New York et Paris, les trois villes qui ont façonné son identité culinaire. A Londres, Frenchie twiste les classiques Bacon scones, travaille l'Echine de cochon en croûte de sel, révèle l'Agneau de lait farci avec sa fameuse "mint sauce" et revisite la célèbre Banoffee. Vol direct pour NYC : du coeur de Brooklyn à la Gramercy Tavern, dégustez le mythique Reuben sandwich au pastrami, l'élégante Arctic char, chou-rave et sabayon à la ciboulette et les Cookies à se damner. A Paris, rue du Nil, dans l'épicentre de l'aventure Frenchie, les classiques de la tradition française parfaitement exécutés sont réveillés par des assaisonnements vifs, acidulés et terriblement séduisants : asperge biscornue de Roques-Hautes, jaunes d'oeufs en pickles et mousse de parmesan, turbot grenobloise ou tarte au citron brûlé. Frenchie, c'est une histoire de rencontres, avec des lieux, des femmes et des hommes, des produits et des énergies d'ici et d'ailleurs, dont vous n'avez pas fini d'entendre parler.

10/2017

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Littérature étrangère

Sans repos

1859, Cassovie/Kosice. Un jeune perruquier d'art, Frantisek Schön, s'entiche de la jeune aristocrate Alzbeta, qu'il épouse malgré le scandale suscité par cet amour interdit au sein de la bonne société. 1855, Trieste/Fiume. Costanza Modigliani, surnommée la "femme-girafe" à cause de sa stature démesurée, est mariée par intérêt à Lazarro Israël. Juif de son état, ayant fait fortune dans le commerce de la tannerie, il tient davantage du nain que du géant. 1859, Bergame. Serafino, 9 ans, l'aîné de cinq enfants, voit les jours heureux et les rêves de l'enfance prendre fin subitement lorsque son père meurt d'un accident de travail. Il devient dès lors l'homme de la famille... Ainsi se déploient les trois lignées d'une même famille qui sillonnera l'Europe entière avant de trouver enfin où se poser en Suisse. Les uns sont coiffeurs de père en fils, les autres commerçants, violonistes virtuoses, maquilleurs ou peintres. Dans cette galerie de personnages tous plus truculents les uns que les autres, on trouve des hommes et des femmes anticonformistes, en avance sur leur temps. Au cours de ces destinées qui se calent sur la grande Histoire, la Suisse apparaît comme une terre d'accueil, de travail et de refuge au gré des guerres, des persécutions, des pogroms. Par sa prose ample et nourrie, Michèle Minelli saisit des existences prises dans les contraintes de leur temps... Roman-monde où s'enchevêtrent les destins dans une galerie vivante de personnages, Sans repos nous aide à comprendre ce qui a poussé ces hommes et ces femmes à devenir des "oiseaux migrateurs".

10/2019

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Littérature française

Bar des Flots Noirs

Dans les souvenirs d'un homme qui ne se lasse pas de porter aux barmaids un amour vif et futile tournent des silhouettes de villes au loin, des portraits de femmes qu'un trait brillant sauve de l'ombre, des évocations d'écrivains qu'il a connus - en chair et en os, ou en mots ? Buenos Aires, Lisbonne, Trieste, Prague ou Alexandrie, ce lent vertige fait s'échanger les lieux, glisser les images jusqu'à esquisser la chimère d'une ville unique, d'une femme qui les rappelle toutes, Amalia, Adriana, Aurelia de l'Ideal, d'un écrivain-Protée dont Pessoa, le poète aux multiples masques, pourrait être la figure centrale. Autant dire, simplement, que ce livre tente de transcrire les obsessions d'une mémoire, les échanges d'émotions qui nouent parfois, assez mystérieusement, les charmes des villes, des pages, des visages. Au demeurant, il s'agit tout de même, mine de rien, d'une histoire, que j'aimerais avoir racontée en empruntant quelque chose à l'art lancinant de la rengaine, à la sentimentalité ironique d'un tango. Si le narrrateur n'est pas exempt, souvent, d'une légère ivresse, c'est qu'elle lui permet, à la façon d'une initiation, de participer au grand tournoiement du ciel, des songes, de l'eau, des langues qui disent tout cela, agrippées en hélice. A ceux qui préfèrent décidément la ligne droite à la spirale, je puis tout de même assurer que tous les bars, bistrots, confiterias, casinos, caffe, kavarnas des villes du monde ici évoquées existent à l'adresse indiquée, et qu'ainsi ce livre pourra au moins leur être de quelque utilité en voyage. O. R.

01/1987

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Policiers

L'amour à Paris. Nouveaux mémoires de Marie-François Goron, ancien chef de la Sûreté

Des salles tristes et froides des commissariats aux bouges insalubres, des maisons publiques aux tribunaux bondés, le breton Marie-François Coron, chef de la Sûreté pendant la Belle Epoque, nous fait découvrir les coulisses de la rue, les arcanes du désespoir et de la misère. Dans ce tableau vaudevillesque teinté d'un argot fin de siècle qui nous fait goûter aux joies de la fée verte comme à celles de la morphine, Goron nous livre un portrait sans fard et sans détour sur les moeurs de son temps, s'indignant contre des lois qu'il juge dépassées et qu'il est pourtant contraint d'appliquer, cherchant à démontrer la barbarie de certains règlements de police qui organisent l'esclavage de la femme et du pauvre, peignant une société en proie à des démons que l'on retrouve, un siècle plus tard, toujours aussi tenaces dans la nôtre. Ouvrez donc la porte des asiles des amours passagères, laissez-vous guider au fil de l'histoire de la détresse humaine, au bras des flibustiers de l'asphalte parisien et des bonimenteuses, des criminels, des empoisonneuses, des aventuriers et des escrocs en tous genres, et n'oubliez pas de suivre la piste jusqu'au bout car le vrai peut parfois n'être pas vraisemblable ! Jamais réédités dans leur intégralité, les seconds Mémoires de Marie-François Goron, vont vous faire l'effet d'un sacré voyage dans le temps, vapeur et électricité comprises. Dans ce volume. vous pourrez lire : 1. - L'Amour criminel ; 2. - Les Industries de l'Amour ; 3. - Les Parias de l'Amour ; 4. - Le Marché aux Femmes.

12/2018

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Littérature française

Jack. Suivi de Histoire de Jack

Le jeune Jack est laissé par sa mère volage dans un pensionnat médiocre, où elle s'éprend d'un professeur de français qui s'appliquera à faire de la vie du garçon un enfer. Un Oliver Twist à la française, par un des géants de la littérature française du XIXe siècle. Un Oliver Twist à la française Le jeune Jack, enfant chétif, n'a jamais connu son père. Afin d'avoir les coudées franches, sa mère, Ida de Barancy, fausse comtesse et vraie " cocotte ", créature étourdie et vaniteuse, cherche à le placer dans un pensionnat. C'est ainsi que le garçon échoue au gymnase Moronval, piètre internat. Sa mère s'éprend de l'un de ses professeurs, le vicomte d'Argenton, raté notoire et poète ombrageux, type de l'illusionné qui demande vainement à l'art un nom et la fortune. Vaniteux, égoïste, avare, gourmand, jaloux, hypocrite, ce tyran fera de la vie de Jack un enfer. Ce n'est que le début des tristes aventures de l'enfant, que son tuteur condamne à la condition ouvrière et à l'ivrognerie. Destin qui n'est pas sans rappeler ceux d'Oliver Twist ou de David Copperfield. Alphonse Daudet écrit le roman émouvant et cruel d'une vie gâchée par l'indifférence d'une mère et la haine d'un beau-père. Un livre " de pitié, de colère et d'ironie ", roman de " moeurs contemporaines " paru en 1875 et dédié à son " ami et maître " Gustave Flaubert. A travers ses personnages, l'auteur présente une fine analyse de la nature humaine et de la société française de son époque.

07/2023

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Ouvrages généraux

Histoires secrètes du couple franco-allemand

Où va le couple franco-allemand ? Et qui comprend encore cette relation, tant souhaitée par de Gaulle et Adenauer, née de l'idée que la paix en Europe passait par une réconciliation obligatoire et une entente quotidienne. Cela n'est plus aussi vrai. Merkel s'en va et laisse ce couple au point mort, un pays dépendant de ses exportations automobiles, accro au gaz Russe et qui s'accroche au parapluie militaire américain. Histoires secrètes et brèves histoires... De l'origine de l'Euro fort hérité du banquier d'Hitler, à la timidité diplomatique de l'Allemagne dans la crise ukrainienne, François Bayle nous rappelle les moments forts de l'histoire de ce couple pour mieux comprendre le présent. L'auteur casse le mythe de l'Allemagne forte et tente de décrypter le complexe français vis-à-vis de son infernal voisin. Pourquoi ce silence de la France sur le Dieselgate ? Qui est cette CDU qui truste les institutions européennes, laisse monter les courants populistes et qui a tenté de court-circuiter Merkel pour exclure la Grèce de l'Europe tout en rêvant de bloquer le plan de relance européen Covid-19 ? Grâce à des interviews exclusives de parlementaires, diplomates et militaires européens, il nous livre de nombreuses anecdotes inédites et nous plonge dans les coulisses du G20. Alors que Macron s'apprête à prendre la présidence de l'Europe, réussira-t-il à tenir ce couple avec l'improbable successeur de Merkel ? François Bayle, journaliste, écrivain, communicant, est depuis dix ans installé à Bruxelles où il assiste des entreprises et personnalités françaises dans leur démarche européenne.

09/2021

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Revues

Le français préclassique 1500-1650 N° 23/2021

Philippe SELOSSE : Préface Place et conscience du latin en français du Moyen Age à nos jours Oleg AVERYANOV, Camille BELLENGER, Yoan BOUDES, Jean CRUCHET, Peter NAHON et Adeline SANCHEZ : Introduction : Latin et français, latin ou français, latin en français ? Gilles SIOUFFI : Avant-propos Claire LAFOND-ZINE : Négation dite "explétive" en français et subordination négative en latin : mise en perspective et analyse Céline GUILLEMET-BRUNO : Traductions médiévales du Canticum canticorum : de la traduction à l'innovation poétique, dans les bibles de Macé de la Charité et de Guyart des Moulins Claire DONNAT-ARACIL : Traduire du latin au français dans les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci : conscience linguistique, conscience religieuse Vanessa OBERLIESSEN : La mythologie dans la poésie religieuse latine du XVIe siècle Daniel MELDE : Français ou latin ? La langue de la poésie épique en France (1500-1700) Giovanna BENCIVENGA : Faire le deuil de la disparition du latin dans le débat sur les langues vernaculaires au XVIIe siècle. Le cas des Entretiens d'Ariste et d'Eugène du Père Bouhours (1671) Pierre LYRAUD : Vers la particitation : les citations latines bibliques dans les Pensées de Pascal Conclusion Comptes rendus et notes de lecture Bauhin, Jean, 2020, Histoire notable de la rage des loups advenue l'an MDXC, Hélène C. Martin et Colette H. Winn (éds), Paris, Garnier [par Philippe Selosse] Cavallini, Concetta, 2019, Essais sur la langue de Montaigne. Théories et Pratiques, Bari, Cacucci Editore [par Violaine Giacomotto-Charra] Frazier, Françoise et Guerrier, Olivier (éds), 2018, La Langue de Jacques Amyot, Paris, Garnier [par Paul Gaillardon] Goux, Mathieu, 2020, Le Pronom-déterminant relatif lequel en français préclassique et classique (1580-1720), Paris, Garnier [par Claude Buridant] Index lexical

11/2021

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Littérature française

Je vois des formes qui n'existent plus. Moonlight sonata

Roman d'aventure, thriller métaphysique, cantique surréaliste, le texte de Rodolphe Petit est un peu tout ça à la fois. Mais c'est surtout un hymne à une personne chère, lointaine, inaccessible, irréelle. Récit épique. Minéral et violent. Tragi-comique. Mystérieux et chantant. L'auteur nous fait traverser des décors aussi variés que nos sentiments peuvent l'être ; denses telles des forêts obscures, vertigineux telles des tours médiévales, rocambolesques telles des virées en camionnette, létaux tels des incendies broyant le présent avec le passé. Le récit est autant une quête de cette personne chère que du langage, ou plutôt d'une langue qui aurait le pouvoir magique de réunir ou du moins de réconcilier ce que justement il est impossible de fondre. Ce n'est pas pour rien que le récit est intelligemment entrecoupé de séquences de rêves, les uns plus tristes et sublimes que les autres, car toute véritable quête n'est-elle pas vouée à ne rencontrer que son impuissance face au destin ? Comme un serpent noir reprenant le très beau titre, qui dit tout, qui ne dit rien, de Rodolphe Petit, la proposition plastique d'Élise Gagnebin-de Bons vient encore densifier le propos. Elle fluidifie les mots, les élargit, les illumine. Apparition. Disparition. Noir. Blanc. Respiration musicale, mythe urbain décontextualisé pour être réinterprété à travers les feuilles de papier, la traversée visuelle que nous offre l'artiste vient ainsi subtilement dialoguer avec la beauté fulgurante et polyphonique du texte. Je vois des formes qui n'existent plus, vous l'aurez compris, nous aide et nous incite à voir, entendre, et ressentir l'aveuglante beauté d'un monde aussi informe que nos désirs.

11/2016

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Littérature anglo-saxonne

Ce que nous cache la lumière

Tout absorbés qu'ils sont par leurs affaires de coeur, de foi, d'argent, par leurs marottes diverses et variées, occupés à peser les avantages et les inconvénients de la vie au sein de petites communautés aussi soudées que scrutatrices, les personnages de ces nouvelles tentent d'affronter les déceptions du quotidien. Ce sont des voix discrètes, rarement entendues, des vieilles filles un peu tristes, des ferrailleurs, des artisans, des retraités... souvent détestables, parfois admirables. Sur les rives du Mississippi, sous la neige du Minnesota ou dans les montagnes de Caroline du Nord, Tim Gautreaux cartographie des existences bien loin des mondanités et des grands drames. Il manie la malchance sans sentimentalité, nous offre dans une prose ciselée des histoires bouleversantes ou hilarantes et, surtout, nous rappelle avec humour et empathie qu'il est, en général, inutile de prendre les choses trop au sérieux. Né en 1947 à Morgan City, Louisiane, fils d'un capitaine de remorqueur, Tim Gautreaux est professeur émérite d'anglais à la Southeastern Louisiana University. Il est l'auteur de trois romans publiés au Seuil : Le Dernier Arbre, Nos disparus et Fais-moi danser, beau gosse. Ce que nous cache la lumière, recueil rassemblant le meilleur de ses nouvelles depuis le début de sa carrière, révèle une nouvelle facette de cet écrivain qualifié par ses pairs de " Conrad des bayous ", dans la lignée de John Cheever ou de Raymond Carver. " Gautreaux sait dénicher l'extraordinaire au sein des vies les plus ordinaires, dans une prose aussi précise et mémorable que de la poésie. " Ron Rash Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marc Amfreville

10/2021

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Littérature française

J'ai rêvé d'une entreprise "4 étoiles". Parcours de jeunes auditeurs financiers

" Tout au long de mes études, j'ai envié mes professeurs et ces chefs d'entreprises qui nous racontaient des choses incompréhensibles. Je voulais leur ressembler, me prouver que leur monde était à portée de main. C'est donc ainsi que je me suis engagé sur ce chemin sinueux qu'on définit comme étant " la réussite ". Tout ce que j'ai entrepris, c'était pour passer au travers des solides barrières que m'imposait la banlieue ". Eden a quitté la région parisienne pour La Place, une capitale européenne de la finance. Diplômé d'une école de commerce, il est promis à un bel avenir au sein d'une entreprise 4 étoiles, dans laquelle il entame une carrière d'auditeur financier. Eden, qui s'était donné pour objectif de réussir dans la vie grâce aux études a obtenu, très jeune, ce dont il rêvait : des diplômes, un emploi respectable et de l'argent. Accompagné de ses camarades, il va connaître l'euphorie de l'expatriation et du statut social. Cependant une série d'évènements, aussi drôlement tristes les uns que les autres, vont bouleverser la vie de ce petit groupe et remettre en question leur choix. J'ai rêvé d'une entreprise " 4 étoiles " retrace la soif de réussite d'un jeune Français via les études et le monde de l'entreprise. A travers des personnages truculents et des histoires crues, ce récit aborde plusieurs thèmes : le bonheur, l'ennui, la dépression et l'accomplissement. On y trouve un décryptage de l'environnement social d'étudiants d'écoles de commerce et de l'univers de la finance.

12/2014

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BD tout public

Rhapsodie en bleu

Trois cousins juifs, Andrea, Martino et Cati, sont persécutés par les lois raciales de Mussolini à l'aube de la seconde guerre mondiale. Forcé de quitter Trieste pour New York, Andrea essaiera de retrouver une vie normale, hanté par les fantômes du passé. A travers le destin d'Andrea Goldstein, jeune homme juif, Andrea Serio nous fait percevoir avec douceur et empathie, l'intensité, la violence, la bêtise crasse et innommable de cette sombre époque, comme les prémisses mortifères de ce qu'à nos portes, certains de nos contemporains vivent aujourd'hui". A dater du jour du 15 octobre 1938, Victor Emmanuel III, par la grâce de Dieu et par la volonté de la nation, roi d'Italie, empereur d'Ethiopie, ayant entendu le Conseil des ministres, décrète que tous les enseignants de race juive seront suspendus de leur service, et ne pourront être inscrits les élèves de race juive. Sont considérées comme de race juive les personnes nées de parents tous deux de race juive, quand bien même elles professeraient une autre religion que la religion juive. . ". L'immigration et le racisme sont au coeur de ce récit subtil et contemplatif. Rhapsodie en bleu est un authentique choc esthétique. Andrea Serio retrace toutes les nuances des émotions qui nous portent à la lecture du livre par la grâce et la variété de ses couleurs pastel qui rappellent celles de Lorenzo Mattotti. Rhapsodie en bleu est l'adaptation libre du roman de Silvia Cuttin, inédit en France, (Ci sarebbe bastato) qui s'est inspirée de l'histoire douloureuse de sa famille pour écrire ce récit.

10/2020

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Psychologie, psychanalyse

Comment se faire aimer de son psychanalyste ?

Quel patient n'a rêvé d'être un jour le chouchou de son psychanalyste ? Ne vous est-il jamais arrivé de vous demander comment s'y prennent ces veinards qui font les analysants mémorables, ceux pour qui les honoraires n'augmentent jamais, qui ont leur séance à des heures décentes et qui reçoivent un accueil chaleureux, même sur le répondeur ? Tout neutre et bienveillant qu'il soit, votre psy n'en est pas pour autant immunisé contre les émotions de type courant. Comme la mère qui préfère l'un de ses enfants, il ne peut s'empêcher de favoriser les patients qui le méritent vraiment, ceux qui lui font passer une " bonne séance " et qui le laissent dans un meilleur état en sortant qu'ils ne l'ont trouvé en entrant. Chaque psychanalyste est à la recherche de l'âme sœur. Si vous traitez le vôtre avec le tact et la sensibilité nécessaires à son ego fragile, très vite il vous demandera d'être son partenaire au tennis le dimanche matin. Ce livre a pour ambition de vous aider à tourner à votre avantage vos tristes misères et vos mornes détresses en vous révélant la manière de vous fabriquer un inconscient plus gracieux, des symptômes cocasses et séduisants et une névrose distinguée que votre analyste ne manquera pas d'apprécier. Parmi les thèmes abordés : faire bonne impression dès le premier contact téléphonique ; précis de guérilla à l'usage de la salle d'attente ; les traumatismes infantiles les plus poignants ; la famille du psychanalyste (comment vous comporter si vous lui rappelez son ex ?) ; et surtout, comment en finir sans lui briser le cœur ?

05/2001

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Littérature française

Mogadiscio - Préface de M. Ali Moussa Iyé

Muqdisho Muqdisho évoque pour moi toutes ces pièces de théâtre en langue somalie dont je me délectais. Avec ses histoires d'amour et ses malheurs, il y avait toujours une morale ; les chansons de la fameuse troupe Waaberi entonnées par les grandes chanteuses Fadumo Qassim avec sa voix suave, Magool ou encore Khadija Qalanjo pour ne citer que celles-ci. Les chanteurs ne sont pas en reste. Que dire des chants de Samatar Hassan Adam ou Omar Dhuule Ali accompagné de son oud. Tu brillais Muqdisho. Puis la guerre t'a fauchée. Tes enfants ont commencé à s'entretuer, qui pour son clan, qui pour l'appât du gain, qui pour Allah. Et puis il y a celles et ceux qui luttent pour leur survie. Muqdisho "la perle blanche de l'Océan Indien ", tu as perdu de ta superbe. Si Nuruddin Farah raconte si bien ton univers infernal dans son roman " Exils ", aujourd'hui une autre plume écrit ce malheur qui vient te frapper à nouveau de plein fouet. Le monde s'en est ému ! Dans "Sèche tes larmes Mogadiscio ", l'écrivain Rachid Hachi en appelle à ta résistance, à ta résilience comme tu en as toujours été capable et dans "L'enfant de Mogadiscio " c'est un cri d'espérance. Cet espoir qu'incarnait " Mariam digne fille de Xamar ". Tour à tour historiques, tristes, poignants, les poèmes décrivent les conséquences de cette guerre sans fin. Mais l'espoir qu'un jour règne la paix se lit en filigrane dans ce recueil. Qu'enfin cesse cette image de désolation d'une ville jadis florissante. Dr. Djaltou Aboubaker

11/2017

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Littérature française

Chroniques d'un médecin des mines

« 16 heures, 19 janvier 1981. Un après-midi d'hiver. Il fait froid dehors malgré un bon soleil de janvier qui fait paraître encore plus agréable l'intérieur modeste de ces deux vieux, âgés de 82 ans chacun, les R., sagement assis près de leur feu continu. Ils sont en train de déguster une tasse de ce sempiternel "café du Nord". "Vous prendrez bien une tasse avec nous, docteur ? Il est bon, vous savez !" J'accepte rarement quelque chose à boire chez mes patients. Mais ces deux-là me font tellement penser aux vieux du conte d'Alphonse Daudet que je ne trouve pas le courage de refuser. La vieille est percluse de rhumatismes? Lui aussi. On commence à parler de ça mais bien vite, tasse à la main, on dérive. Ils habitent la maison depuis 1924, oui, 1924?! Nous voyons le passé non pas dans une boule de cristal, mais dans les volutes de nos tasses... La médecine et les remèdes s'éloignent, on n'en parle même plus. Et j'ai l'impression que toutes ces évocations de notre passé commun leur font plus de bien que mes drogues. "N'est-ce pas qu'il était bon le café, conclut madame R., eh bien, docteur, c'était du décaféiné !" » Ce récit fait partie des chroniques racontées avec simplicité par un médecin qui exerça pendant trente-quatre années dans le bassin minier de Lens. Emotion, rire et redécouverte du passé sont au rendez-vous, nous entraînant comme dans un roman vers des tranches de vie parfois drôles, parfois tristes, souvent touchantes. Au final, c'est un attachant panorama du quotidien que nous offre ici un médecin dévoué.

06/2015

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Sociologie

La mémoire perdue

"La mémoire perdue examine comment et pourquoi nous en sommes venus à présumer qu'il nous faut vivre en nous passant de la plupart des récits — de récits complexes et riches, étranges et contradictoires, fondamentaux et difficiles, douloureux autant qu'instructifs, agréables autant que tristes. C'est un ouvrage qui s'interroge sur ce qui (comme Freud l'a bien montré) nous fait préférer voir l'histoire comme un trauma que la voir comme une richesse. Il analyse pourquoi la littérature, l'art et la musique du passé ne sont presque plus accessibles aux jeunes gens autrement que sous la forme de sujets d'épreuves scolaires ou universitaires, et, au-delà, n'ont guère d'utilité plus poussée, ni ne sont source de plaisir, de questionnements fructueux ou de sens. Il explore pour quelles raisons réfléchir sérieusement aux réalisations du passé est devenu l'apanage de quelques-uns, à l'égard de qui la modernité est en général soupçonneuse. Cette perte d'histoire se mesure en Occident à l'aune de la dégradation du goût (bien que, je le reconnais, on déplore une telle dégradation depuis que la notion même de goût existe) et de la compréhension des réalisations esthétiques et intellectuelles. Mais elle se mesure aussi à travers les multiples formes du déracinement moderne : solitude, exil, mal-être, absence symbolique et parfois littérale d'un foyer. Confrontés à l'oubli des idées et des êtres, et poussés seulement à s'efforcer d'atteindre des succès à venir qu'on présente comme s'ils étaient planifiés, les Occidentaux d'aujourd'hui habitent le séjour trépidant des égarés qui ne font qu'imaginer savoir vers quoi ils vont."

03/2020

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Récits de voyage

Une année sur la route

Deux jeunes gens d'aujourd'hui, deux amis qui rêvent de détachement et de béatitude. Ils ont une vingtaine d'années et ont déjà parcouru l'Europe à pied jusqu'à Israël (voir Le Syndrome de Tom Sawyer de Samuel Adrian). Mais il leur faut le monde. Ils décident alors de partir à sa découverte au volant d'une antique Peugeot 204, plus âgée qu'eux, chargée de bouteilles de vin et de livres à satiété. Une voiture pour le moins inadaptée aux pistes de la taïga qu'ils vont devoir affronter... Ils quittent la France par l'est, traversent l'Allemagne, la Serbie, la Roumanie, la Turquie, la Russie, le Japon, puis rallient les Etats-Unis où ils tombent sur un pays en plein confinement. Le voyage au grand air devient alors un périple de l'intériorité. Un périple de quinze mois, mais aussi une histoire d'amitié à bord d'un destrier qui menace de syncope et provoque d'immenses éclats de rire. Un demi-siècle après Nicolas Bouvier, ces beatniks du XXIe siècle tracent la route comme d'autres se retirent dans un monastère ou un ashram. Ils font retraite dans le mouvement avec pour seuls mantras : ne pas perdre son temps et se consacrer à l'essentiel. Dans ce livre qui, par son style et l'intensité de son cheminement spirituel échappe à la banalité des récits de voyage, la sagesse est le graal recherché par ces fougueux aventuriers qui se sentent étrangers aux engouements tristes et vides de notre monde à demi virtuel. Tels des personnages beckettiens, ils s'interrogent sur l'absurdité de cette idéologie : faut-il voyager à tout prix ?

05/2022

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12 ans et +

Les cinq derniers dragons Intégrale 4 : Tome 7 à 8

Un vent malsain - Les porteurs de dragon sont à la limite de leur temps et un rien semble les contrarier. En plus de ce vent malsain qui souffle, ils devront affronter un océan qui se lézarde comme à tous les printemps lors d'un dégel normal et attendu. Pendant qu'Andrick essaie de calmer les porteurs et le reste de l'équipage, la princesse Launa, à Dorado, craint un malheur pour ses deux dragonneaux noirs. Là aussi, un vent malsain flotte dans les airs du pensionnat ainsi qu'au château Mysriak. Fort heureusement, Frankie Dévi veille au grain. Toutefois, Pacifida aura toutes les misères du monde à contenir l'excitation de sa classe lorsqu'une séance de dressage des jeunes dragons est annoncée. De multiples surprises et rebondissements s'annoncent à l'horizon avec Launa et ses dragons ainsi qu'avec Spino, ce fougueux dragon rouge aux intrigues amoureuses compliquées. Ce dernier donnera du fil à retordre à Andrick et à sa porteuse. Le destin de Rajni - Jamais les porteurs de dragons n'auront été si près d'acquérir cette précieuse liberté. Pourtant, une hantise obsède Inféra, l'image de Waldo possédé par le diable. Elle craint que cette entité soit encore là, à la Terre d'Achille. Andrick fait tout pour la calmer, mais Arméranda le ramène à la réalité. D'une voix grave, elle déclare : "Elle a raison. Cette entité n'est peut-être pas partie après tout. Nous n'avons rien fait pour nous en assurer". C'était la triste vérité. Satan nourrissait l'espoir de diriger d'une main de fer son empire infernal, mais sa confiance envers Belzébuth s'effritait puisqu'il n'avait pas réussi sa dernière mission : celle de construire une tour de 666 mètres. Aussi, Belzébuth ajoutera deux promesses pour adoucir la colère de son prince : celle d'un suppôt, Rajni, l'enfant de Purnima, et le chaos à Nourem. Pour ce faire, Belzébuth a pris possession d'un dragon, mais la bête est loin d'être docile. Réussira-t-il à la contrôler et à accomplir ses actes funestes ou les chevaliers du Dragon rouge réussiront-ils à contrecarrer ses projets peu édifiants ? Vous le saurez en suivant les nouvelles péripéties de la troupe sur le chemin du retour.

03/2020

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Romans historiques

La belle du Lac-Bénit, la ballade d'une dame des temps jadis en Savoie

La fin du tome I, Amélia, laissait au lecteur le soin d'imaginer une suite. Ainsi les dernières lignes : " Elles trouvèrent la maison vide, la grand-mère n'était plus là, morte et enterrée depuis trois jours. Une autre histoire commençait, plus triste encore que celle de leur grand-mère, et la demeure d'Amélia serait témoin, une fois de plus, de bien des larmes et bien des souffrances. " L'histoire qui nous est contée dans ce livre est bien celle d'une misère noire avec son lot de tristesse et sa charge de déceptions amères... Puisqu'il faut bien, quand on est seule comme Maria pour élever ses deux filles, " gagner son pain à la sueur de son front ". En véritable mère-courage, Maria repasse le linge du " Beau Monde " de la ville voisine. Mais très tôt la voilà contrainte de mettre ses deux filles à l'usine. A l'usine d'horlogerie où les Savoyards s'embauchent massivement, quittant une terre ingrate qui n'arrive plus à les nourrir. La première y mourra, tandis que la seconde, refusant le lot commun, se révoltera. Car voici la Belle Epoque, qui accuse encore le contraste entre ceux qui s'enrichissent du développement de l'activité horlogère et les ouvriers qui ont bien de la peine à survivre. En ce début du XXe siècle, la misère appelle la révolte : grèves, manifestations, défilés et création de syndicats se succèdent depuis 1900, jusqu'aux événements tragiques de 1904 où les patrons tirent sur la foule. C'est la grande grève de Cluses qui eut un retentissement majeur dans toute la France et même dans toute l'Europe. Tout ce monde va être englouti par le grand désastre d'août 1914. De ce bain de sang sortira un monde nouveau " où rien ne sera plus jamais comme avant ". Alors, peut-être, le destin se montrera-il plus clément pour Laure, arrière petite fille d'Amélia, petite-fille de Maria, qui se jette à corps perdu dans les études pour devenir institutrice... L'Ecole normale ou la voie du salut ! Comme tous les Savoyards, quatre générations d'Amélia n'auront peut-être pas souffert pour rien. C'est ce que dévoilera le troisième volet de la trilogie : Laure ou le plein été.

06/1997

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Poésie

Persécuté, persécuteur. Poèmes

Publié peu avant la rupture définitive d'avec Breton et le surréalisme, rédigé pour sa majeure partie durant la " triste et noire " année 1931, persécuté persécuteur, livre de crises, introduit comme nul autre à la poésie d'Aragon. S'il a plus tard condamné certains excès de voix, dont celui du trop fameux " Front rouge ", il a lui-même admis l'importance de son livre au travers des textes décisifs que sont " Lycanthropie contemporaine " ou " Tant pis pour moi " - aux titres particulièrement révélateurs. Ecrire comme on se déchire, comme on lacérerait sa cadence, comme pour se refuser à sa propre virtuosité ; écrire en " mettant le pied à la gorge de sa propre chanson ", comme le fit peu de temps avant Maïakovski ; écrire pour injurier, au hasard la chance quelquefois ; écrire pour que la langue aussi se déchire ; écrire pour ne pas se tuer, tel est le projet du poète, premier persécuteur parce que premier persécuté. " Celui qui écrit est nu. On lui voit ses plaies, ses cicatrices, sa force et sa faiblesse, son sexe et son âme ", écrira bien plus tard Aragon, dans Blanche ou l'oubli. Et les mots de 1967 s'accordent parfaitement au livre maudit de 1931, au temps des cerises aigres, des lâchages divers, de la mort d'un père et de l'Exposition coloniale. Les poèmes forment aujourd'hui un journal, tant au sens intime que public du terme : premier balbutiement de l'hymne amoureux à Elsa, persécuté persécuteur introduit aussi à la poésie de la ville, et même au drame familial d'Aragon, bien avant la fameuse confidence du Mentir-vrai. Mais on peut y suivre aussi le battement morose de l'actualité, de l'inauguration d'un théâtre à une nomination de ministre, d'une réception officielle à un enterrement. La circonstance et le lyrisme se mêlent, inventant même l'emploi, promis à certaine fortune, du mot " crève-cœur " au détour d'un vers... Aragon commente, bien plus tard, ce livre méconnu : " Prendre en main ce qui était proclamé le pire pour en faire le meilleur... Vous me direz que j'étais fou, eh bien, oui, j'étais fou, au point d'être fier de ma folie. Comprenez-vous ça ? " Il est temps, peut-être, de comprendre. O. B.

11/1998